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Économie agricole bretonne Analyse & perspectives Économie agricole bretonne Analyse & perspectives 2008 EDITION 2009

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Économieagricole bretonneAnalyse & perspectives

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EDITION 2009

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Rédaction :Service Veille, études et prospective

de la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne,

Groupe Études économiques de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor,

Observatoire Prospective économique et marchés

de la Chambre d’agriculture du Finistère,

Service Économie droit aménagement

de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine,

Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan

Ce travail a été réalisé avec la collaboration de l'ensemble des organismes professionnels,des administrations et des interprofessions, et plus particulièrement au niveau régional :

l'AFAB (Rennes), la Banque de France (Rennes), Coop de France Ouest (Rennes),le CERAFEL (Morlaix), la DRAF de Bretagne, l’INSEE (Rennes), INTERBOVI (Rennes), l'ITAVI (Rennes),

le Marché du Porc Breton (Plérin), l'ONIGC (Rennes), l’UOPLI (Quimperlé et Paris).

L’utilisation des textes, données et graphiques de ce documentest autorisée sous réserve de mentionner la source :

“Chambres d’Agriculture de Bretagne”,et pour la partie IAA : “Observatoire Économique des IAA de Bretagne”

EDITION 2009

Économie agricole bretonne : analyse et perspectives

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SOMMAIRE

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Viande bovine :un marché internationalen perte de vitesse

Légumes fraiset transformés :une année 2008 trèsmoyenne, sur fond de refontede l’organisation économique

Démarches qualitéet de qualificationdes exploitations :valoriser le lien au territoire

Environnementet territoire :des outils au servicedes politiques territoriales

Agroalimentaire :2008, une année riche enmouvements d’entreprises

Comptes 2007de l’agriculturebretonne :baisse importantedu revenu agricole

Glossaire

Chiffres clés del’agriculture bretonne

Contexte politiqueet économique :OMC en suspens,PAC en évolution

Emploiset compétences :L’agriculture au cœur de l’emploien Bretagne

Grandes cultures :un marchétoujours sous tension

Alimentationanimale :gérer la flambée des prixdes matières premières

Lait :tumultesur les marchés

Viande porcine :une flambée du coûtde production

Volaille :des hausses de prix pourtous les produits avicoles

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3604

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

• 37 658 exploitations agricoles en Bretagne en 2007

• Près de 28 000 exploitations agricoles bretonnes sont professionnelles*

• Valeur de la production agricole bretonne en 2007:7,5 milliards d’euros, dont 67 % proviennent des productions animales

Depuis 1988, le nombre des exploitationsagricoles bretonnes a été divisé par prèsde 2,5. Entre 2000 et 2007 le taux dediminution atteint -26,5 %, contre -24 %en moyenne en France. Cette forte dimi-nution s’accompagne d’un agrandis-sement important de la surface agricoledes exploitations. En Bretagne, la surfacemoyenne d’une exploitation agricole estpassée de 19 ha en 1988 à 44 ha en2007, ce qui reste toujours inférieur à lamoyenne française qui atteint 54 ha.

Chiffres clésde l’agriculture bretonne

4

Valeur de la production agricole bretonne

Porcins 21,5%

Autres productions animales 1%

Volailles et œufs 16,3%Gros bovins et veaux 11%

Cultures fourragères 7,6%

Légumes frais 6,7%

Services 7%

Grandes cultures 7,8%

Autres productions végétales 1,6%

Lait et produits laitiers 19,5%

1970 1979 1988 2000 2007 Évolution2007/2000

22 39 997 30 677 23 605 13 400 9 763 -27,1 %29 37 501 28 666 21 027 11 283 8 621 -23,6 %35 40 382 33 155 27 022 14 757 10 923 -26,0 %56 33 038 26 063 20 891 11 779 8 350 -29,1 %Bretagne 150 918 118 561 92 545 51 219 37 658 -26,5 % So

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Les exploitations professionnelles

Superficie agricole utilisée (ha) Nombre d’exploitations professionnelles0200000400000600000800000 0 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000 12 000

100 ha et +409 014

764 523 11 006

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50 à 100 ha

20 à 50 ha

moins de 20 ha

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Évolution du nombre d’exploitations de 1970 à 2007

* une exploitation professionnelle est celle qui occupe au moins 0,75 UTA (Unité de Travail Annuel)et dégage une marge brute standard d'au moins 8 UDE (Unité de Dimension Économique),soit 12 ha équivalent-blé.

La production agricole bretonne atteint7,46 Mds€ en 2007, en hausse de 6,4 %par rapport à 2006. La Bretagne conservetoujours sa place de première région agri-cole : elle assure 12 % de la productionagricole française.En 2007, la valeur des productions ani-males s’élève à 5,1 Mds€. Les produc-tions animales restent prépondérantes enBretagne, elles représentent 67 % des pro-ductions agricoles contre 35 % au niveaunational. Les productions végétales quiconstituent un tiers de la valeur de la pro-duction agricole bretonne ont progresséfortement en 2007 (+16,8%) sous l’effetde la flambée des prix des céréales.

Les exploitations dites professionnellesreprésentent 74 % des exploitations agri-coles bretonnes, 94 % de la SAU et dis-posent de 56 ha en moyenne. La baisse dunombre d’exploitations est beaucoup moinsprononcée au sein de l’agriculture profes-sionnelle : entre 2000 et 2007, elles ontdiminué de 20 % alors que l’ensemble desexploitations reculait de 26,5 %. Cesexploitations professionnelles détiennentpresque la totalité du potentiel économiqueagricole breton.

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Chiffres clés de l’agriculture bretonne

• Ventilation des exploitations agricoles selon l’orientation technico-économique:la spécialisation bovine domine

Avec 781 nouveaux jeunes agriculteurs en2007, la Bretagne est une des premièresrégions françaises pour l'installation enagriculture.Les 2/3 des nouveaux installés bénéficientdes aides de l’État (DJA, Dotation JeuneAgriculteur). Parmi ces installations aidées 6sur 10 se font en production laitière spécia-lisée et les 3/4 se font en société, contre49 % en 1990. Le niveau de formation desjeunes qui s'installent progresse: 85 % desjeunes agriculteurs qui s’installent aujour-d’hui ont au moins un niveau BAC.0

300

600

900

1200

1500

Installations aidées

Installations totales

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

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ESR

MSA

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En 2007, les exploitations agricoles bre-tonnes occupent près de 75000 actifs. Ainsi,l’agriculture représente 6 % des emplois dela région, soit deux fois plus qu’au niveaunational. Les tendances observées depuis ledébut des années 90 se poursuivent, à savoirune baisse des actifs familiaux, et une pro-gression de l’emploi salarié. Le secteur agri-cole occupe l’équivalent de 25290 salariés àtemps plein. La part du salariat dans l'emploiagricole est passée de 12 % en 1992 à 34 %en 2007. Cette progression est la consé-quence de l’agrandissement des exploita-tions, de la disparition d’emplois agricolesfamiliaux, et de la volonté des exploitants dese dégager plus de temps libre.

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10000

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80000Actifs familiaux

Actifs salariés

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

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ESR

MSA

• Près de 75 000 actifs agricoles familiaux et salariés :6 % des emplois bretons

• La Bretagne, une des premières régions françaises pour le nombre d’installations

L’agriculture bretonne est dominée par lesproductions animales. L’orientation laitièrereste de loin la plus importante puisqu’elleconcerne 40 % des exploitations profession-nelles bretonnes (11237 exploitations en2007). La part des exploitations spécialiséesen bovins viande diminue régulièrement: ellen’est plus que de 4 % en 2007, ce qui repré-sente 980 exploitations. En revanche, la partdes exploitations spécialisées en productionsgranivores (porcs ou volailles) s’est accrueentre 2005 et 2007: elle atteint 19 %, soit5259 exploitations. Seulement 15 % desexploitations bretonnes sont spécialisées enproductions végétales.

OTEX

Maraîchage,

horticulture et fruits 3%

Bovins lait 40%

Bovins viande 4%

Bovins lait-viande 4%

Porcins, volailles 19%

Autres 18% Grandes cultures 12%

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2008

ancé en 2001 à Doha au Qatar, lecycle de négociations à l’OMC dit« cycle du développement », a connu

sous l’impulsion de son directeur PascalLamy, une phase de négociations intensesdu 21 au 29 juillet 2008.Sept années après son lancement, les 153membres de l’OMC se sont donc retrouvésà Genève pour tenter de trouver une issuepositive à ce cycle de négociations enpanne depuis plusieurs années. L’objectifaffiché n’était pas de parvenir à un accordfinal, mais de conclure des accords dits de« modalités » dans les différents domainesde négociations, dont l’agriculture. Une foisdéfinies, ces modalités servent de baseaux différents membres pour faire leursoffres, et parvenir à l’accord final global.

OMC : négociationsen suspens

En fait, après neuf jours de réunions àGenève fin juillet, les négociations à l’OMCse sont une nouvelle fois soldées par unéchec. Cette fois, elles ont achoppé sur undésaccord entre les États-Unis d’un côté,l’Inde et la Chine rejoints par bon nombre depays africains de l’autre côté: les États-Unisne veulent pas concéder aux grands paysémergents le droit de se protéger contreune augmentation brutale des importationsde marchandises par l’activation de laclause de sauvegarde spéciale (qui permetle déclenchement de droits de douanesadditionnels lorsque les importations d’unpays en développement dépassent un cer-tain volume de référence).Cette confrontation entre l’Inde et les États-Unis est la cause officielle de la rupture desnégociations fin juillet 2008. Mais ce n’estpas la seule : bien d’autres divergencesexistaient entre les membres sur différentsaspects, et plus globalement ce nouveléchec a permis de mettre en lumière deuxconceptions de l’agriculture et de nouveauxacteurs sur qui il faut désormais compterdans les discussions.

D’un côté, on retrouve la conception très« ricardienne » des échanges internationauxoù chacun doit tirer partie de ses avantagescompétitifs, prônée par les pays exporta-teurs tels que les États-Unis ou le Brésil. Del’autre côté, il y a la conception plus protec-tionniste, défendue par les pays les pluspauvres, mais aussi par la France, qui sou-haitent pouvoir maintenir des barrières auxfrontières afin de préserver leur agriculture.Quoi qu’il en soit, un des enseignements decet échec de juillet est qu’aujourd’hui ladonne à l’OMC a changé: un accord entreÉtats-Unis et Union européenne n’est plussuffisant pour que les autres s’inclinent…

État des lieux des négocia-tions fin juillet 2008

Ci-après sont synthétisées les avancéespour ces trois volets au soir du 29 juillet,lorsque les négociations ont été arrêtées auvu des différends importants constatésentre certains pays membres.Concurrence à l’exportation:Démantèlement des restitutions à l’exporta-tion et de la plupart des autres formesd’aides à l’exportation d’ici la fin 2013.S’agissant des restitutions européennes, unconsensus se dégage pour fixer à 2003-2005 la période de référence pour leurdémantèlement progressif en volumes.Soutien interne:Limitation du soutien interne global ayant deseffets de distorsion des échanges (soit selon lejargon de l’OMC: boîte orange, de minimis etboîte bleue) à 14,46 milliards de dollars paran aux États-Unis (- 70 %) et à 23,5 mil-

liards d’euros dans l’Union européenne(- 80 %). Ce nouveau plafond pour l’UE nedevrait pas être trop contraignant comptetenu des réformes sectorielles en cours.Accès au marché:Sur le volet accès au marché, principalenjeu pour l’agriculture européenne,presque tous les points ont été arrêtés, saufdans le chapitre Produits Sensibles qui restetrès litigieux.• Réduction des droits de douane :

Objectifs : réduire les droits de douanemoyens, et réduire l’amplitude des droitsde douane.Le texte fige désormais la baisse tarifairemoyenne à 54 % pour les pays dévelop-pés (pour mémoire, la proposition initialede l’UE était de 39 %).

• Produits sensibles:Le classement d’un produit dans cettecatégorie offre la possibilité d’une moindreréduction de son droit de douane, avec encontrepartie, l’ouverture d’un contingentd’importation à droit réduit ou nul.À la fin juillet, un compromis était trouvéentre les membres pour limiter le nombrede produits sensibles à 4 % des lignestarifaires pour les pays développés et à5,3 % pour les pays en développement.Dans ce cas, l’UE aurait donc la possibilitéde classer 88 lignes en produits sensibles.

• Clause de sauvegarde spéciale:Limitation à 1 % des lignes tarifaires pourles pays développés en cas de haussebrutale des importations (soit 22 lignespour l’UE), et élimination après 7 ans en2016.

Contexte politique etéconomique: OMC en suspens,PAC en évolution

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Droits de douanes : taux de réduction(état des lieux des négociations fin juillet 2008)

Droit de douane exprimé en % Taux de réduction de la valeur marchande du produit pour les pays développés

(équivalent ad valorem – EAV)Plus de 75 % 70 %

50 à 75 % 64 %20 à 50 % 57 %0 à 20 % 50 % So

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Contexte politique et économique

tions de droits de douanes très fortes etsusceptibles de fragiliser certains secteurseuropéens, en particulier ceux des viandesbovine et porcine.

Accords bilatéraux :montée en puissance

Face à cette situation bloquée à l’OMC, lesaccords bilatéraux apparaissent de plus enplus comme une alternative : ils constituenten effet un moyen de continuer à concluredes accords avec des partenaires, tout encontournant le cadre multilatéral.Aussi, même si le phénomène existait déjàavant, voit-on se multiplier des accordscommerciaux bilatéraux, entre pays ourégions du monde qui y trouvent des inté-rêts réciproques. En effet, les accords bila-téraux présentent un certain nombred’avantages face à un cadre multilatéraldevenu lourd, complexe, trop global. Lesaccords bilatéraux apparaissent à la foisplus simples et plus rapides à négocier et àconclure, parce qu’ils engagent moins departies, et aussi plus simples à mettre enœuvre. Ce phénomène de régionalisationdes échanges mondiaux est importantaujourd’hui puisque près de 50 % ducommerce mondial s’effectue au sein d’ac-cords commerciaux régionaux (ACR).Le succès rencontré par les ACR s’expliquepar plusieurs facteurs. Tout d’abord, lesACR sont plus rapides à négocier comptetenu du nombre restreint de pays concer-nés par ce type d’accords. Le facteur tempsest ainsi à prendre en compte dans l’attraitdes ACR pour un bon nombre de gouverne-ments. Les ACR permettent égalementd’ouvrir de nouveaux territoires. « Du fait desimilitudes sur le plan des intérêts et devaleurs communes souvent plus évidentes,des accords commerciaux bilatéraux peuventêtre conclus dans les domaines nouveauxcomme l’investissement, la concurrence, lesnormes techniques, les normes du travail oules règles en matière d’environnement, où iln’y a pas de consensus entre les membresde l’OMC » (Pascal Lamy). Enfin, « bonnombre des accords de libre-échangerécents comportent des considérations poli-tiques ou géopolitiques. Les pays en voie dedéveloppement qui négocient avec des paysdéveloppés plus puissants, s’attendent sou-vent à des avantages préférentiels exclusifs,

Que peut-il se passermaintenant ?

Depuis le mois de septembre 2008, PascalLamy a tout fait pour relancer les négocia-tions, sur le plan technique, et politique. Ilespérait que les avancées seraient suffi-santes pour réunir une ministérielle au siègede l’OMC à Genève à la mi-décembre 2008.Il y a finalement renoncé au dernier moment,estimant que les divergences restaient enco-re trop sérieuses pour pouvoir aboutir à unaccord.Dans le domaine agricole, les négociationsont été reprises sur la base du projet decompromis du 10 juillet 2008, le Présidentdes négociations agricoles à l’OMC estimantne pas pouvoir considérer comme acquis lesrésultats des discussions ministérielles inter-rompues fin juillet. En effet, juridiquement, leprojet d’accord global sur les modalités pourles différents secteurs qui n’a pas été accep-té à Genève n’existe pas. Toutefois, des ten-tatives sont faites pour consolider lesaccords partiels conclus entre quelques paysà Genève, pour les « multilatéraliser » avecl’ensemble des membres de l’OMC.Ces initiatives seront-elles suffisantes pourparvenir à un accord final? Rien n’est moinssûr compte tenu du changement d’adminis-tration aux États-Unis, et des élections àvenir (indiennes au printemps 2009, eteuropéennes en juin 2009). Une reprise ducycle des négociations serait donc envisa-geable fin 2009 – début 2010. Le nouveaucontexte politique américain devrait êtremoins favorable à l’obtention rapide d’unaccord. En effet, les Démocrates sont tradi-tionnellement plus protectionnistes que lesRépublicains, et il semblerait que les États-Unis n’accepteraient de reprendre les dis-cussions que sur des bases complètementnouvelles. En attendant un éventuel nouvelaccord, l’accord de l’Uruguay round conti-nue de s’appliquer.

Agricultureet multilatéralisme

Cette difficulté d’aboutir, notamment dansle domaine agricole, met en exergue lasensibilité du sujet, et pose clairement laquestion de l’avenir des négociationscommerciales multilatérales pour cedomaine particulier. La flambée des prix

des matières premières agricoles en2007-2008, associée à une croissance dela demande alimentaire mondiale a eneffet mis en exergue l’importance géostra-tégique de la production agricole.Désormais, le fait même de traiter leséchanges agricoles au sein de l’OMC estremis en question par de nombreux écono-mistes ou personnalités politiques : poureux la réponse aux enjeux alimentairesimmenses ne peut pas venir de l’OMC,mais du développement de la productiondans tous les pays du monde qui disposentd’un potentiel agricole, afin de satisfaireavant tout la demande locale. Ce qui sup-pose l’encadrement du secteur par la miseen place de politiques agricoles fortes pourfavoriser les investissements et protégerles producteurs des fluctuations erratiquesdes prix. À l’inverse pour d’autres la crisefinancière actuelle met en avant la néces-sité d’une meilleure régulation mondialepour contrecarrer les tentatives protection-nistes de certains pays en ces temps decrise ; ce qui pourrait donner une nouvellechance au cycle de Doha…

Déception des paysexportateurs

L’échec de juillet a fortement déçu les paysexportateurs de denrées agricoles, avecen-tête le Brésil, très en pointe dans lesnégociations, mais dont la stratégie n’afinalement pas payé sur la dernière lignedroite car elle s’appuyait sur des alliancesavec des pays aux intérêts finalementdivergents, comme l’Inde. Autres déçus,les exportateurs de biens industriels,comme le Japon ou l’Allemagne, quicomptaient sur une plus grande ouverturedes marchés de l’industrie pour consoliderleurs activités et leurs compétitivités.En revanche, cet échec a provoqué le sou-lagement pour bon nombre de pays quicomptent avant tout sur leurs marchéslocaux pour développer leur secteur agri-cole. La profession agricole française aégalement été soulagée, car elle estimaitque la Commission européenne, via sonreprésentant au commerce PeterMandelson (auquel à succéder depuisCatherine Ashton, également britannique),était allé trop loin dans le domaine de l’ac-cès au marché en concédant des réduc-

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ainsi qu’à une aide au développement et àd’autres gratifications non commerciales »(Pascal Lamy). Concernant plus particulière-ment le volet agricole, l’augmentation dunombre d’ACR est une réponse au blocageactuel des négociations.

L’UE fortement impliquée

L’Union européenne n’échappe pas à cetengouement pour les accords bilatéraux;elle en a déjà conclu un certain nombre etnégocie pour en signer d’autres (ex : PaysACP, Euromed, MERCOSUR…). La plupart

de ces accords comportent un volet agrico-le spécifique. L’analyse de la portée réellede ces différents accords sur les échangescommerciaux des zones concernées estextrêmement complexe compte tenu de ladifficulté d’accéder aux textes complets desaccords.

8 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2008

Contexte politique et économique

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Perspectives

Établir une zone de libre échange en Europe entre tous les paysmembres de l’UE, la Suisse, le Liechtenstein, l’Islande et la Norvège

Création d’une zone euro méditerranéennede libre échange d’ici 2010

Trois objectifs :- stabilisation et transition vers une économie de marché- promotion d’une coopération régionale- acheminement vers une adhésion à l’UE

Préparation de négociations pour un accord d’association interrégionalequi doit inclure la libéralisation de tout le commerce de biens et ser-vicesProjet d’accord de libre échange (surtout Argentine et Brésil)

Créer des zones de libre-échange entre l’UE et chacune des six régions,dans le cas d’un partenariat global pour le développement et l’intégra-tion régionale

Un accord bilatéral fait l’objet de discussions depuis plusieurs années

Parvenir à ratifier un accord d’association en réponse à l’accord de libreéchange entre l’Amérique Centrale et les USA

Accord de libre échange

Accord de libre échange

Établissement progressif d’un zone de libre échangePériode de transition : 12 ans max pour l’Afrique du Sud10 ans max pour l’UE

Renforcement de la coopération mais pas de projet d’adhésionde la Turquie à l’UE même si les négociations ont débuté

Accord de libre échange

Accord de libre échange

Création une zone de libre échange d’ici 2010 pour les produits agri-coles

Accord de libre échangeClause de revue de la libéralisation agricole prévue

Accords existants

Accord d’association :Accord de l’espace économique européen (1994)

Accords d’association avec chacundes membres de la zone

Accords de stabilisation et d’association (ASA)Croatie (2001)Macédoine (2001)Albanie (2006)Monténégro (2007)

Signature d’un cadre d’ententede coopération (1993)

Accord cadre de coopération interrégionale(15 décembre 1995)

Accords de partenariat économique (APE)En cours de négociation(accords intérimaires paraphés fin 2007)

Accord de coopération CE-ASEAN (1980)

Accord d’associationEn projet

Accord de partenariat et de coopérationEn projet

Accord de partenariat et de coopération En projet

Accord sur le commerce, le développement et lacoopération (11/10/1999)

Accord d’association (1963)Protocole additionnel ajouté en 1970avec un objectif d’union douanière

Aucun accord pour le moment

Accord de coopération (1994)

Accord cadre relatif au commerce et la coopéra-tion (1er avril 2001)

Accord de partenariat économique, de coordina-tion politique et de coopération appelé « accordglobal » (2000)

Accord d’association (novembre 2002)

Zones concernées

AELE (Association européennede libre échange)Logique d’intégration

EuromedLogique de stabilisation régionale

Pays des BalkansLogique d’intégration(pré adhésion à l’UE)

Communauté andineLogique d’influenceet de stabilisation politiquede la zone

MercosurLogique d’influence

Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique)Logique de développement

ASEAN (Association des nationsde l’Asie du Sud-Est)

Zone centraméricaineLogique d’influence

Russie

Ukraine

Afrique du SudLogique de développement

Turquie

Chine

Inde

Corée du Sud

Mexique

Chili

Les négociations agricoles entre l’Union européenneet les différentes zones du monde ou pays tiers

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Rappelons également que les accords bila-téraux, conclus par des pays ou régions dumonde, peuvent également avoir desconséquences indirectes importantes surles échanges commerciaux de pays ou dezone tiers. Par exemple, depuis la signatured’un accord de libre-échange entre le Chiliet la Corée du Sud, les exportations de vian-de porcine chiliennes ont explosé vers laCorée du Sud, rendant plus difficile l’accèsà ce marché à la viande porcine européen-ne, en particulier bretonne. La superpositiondu multilatéralisme et du bilatéralisme dans

le domaine commercial rend donc l’analysedu jeu des acteurs du commerce internatio-nal extrêmement complexe.

PAC : compromis adoptéle 20 novembre 2008Après plusieurs mois de négociation, les 27Ministres de l’agriculture de l’Union européen-ne ont adopté le 20 novembre 2008 un com-promis sur le Bilan de santé de la PAC. Lorsdes discussions en 2003, il n'avait pas étépossible pour le Conseil des Ministres euro-

péens de trouver un consensus sur l'ensembledes éléments de la réforme de la PAC en uneseule fois.C'est pour cette raison qu'un certainnombre de clauses de révision avaient été pré-vues dans l'accord final. Les différentes ques-tions qu'elles couvrent ont été groupées sousle terme de « Bilan de santé de la PAC ». Enmai 2008, la Commission avait mis sur la tabledes propositions d’évolution de la PAC. C’estcette proposition initiale qui a servi de base auxdiscussions, aux négociations entre les Étatsmembres et la Commission. Malgré uncontexte géopolitique qui a sensiblement évo-lué depuis 2003 (volatilité des prix desmatières premières accrue, problématique del’alimentation des hommes prégnante), laCommission européenne maintenait dans sespropositions des orientations très libérales pourla PAC. En effet, depuis la fin des années 90ses objectifs sont de:• diminuer le budget dédié au premier pilier de

la PAC,• démanteler les outils de gestion de marché

(qui permettent d’atténuer les fluctuationsdes prix en cas de déséquilibre entre l’offreet la demande),

• tendre progressivement vers un systèmed’aides directes totalement découplées(c'est-à-dire sans lien avec la production)du type prime unique à l’hectare,

• renforcer les moyens mis en œuvre dans lecadre du second pilier de la PAC (mesuresde développement rural).

Les négociations ont abouti le 20 novembre2008, après des débats parfois difficilescompte tenu des divergences entre les Étatsmembres (les trois règlements européenscorrespondants ont été publiés le 19 janvier2009). En dépit d’avancées significatives parrapport à la proposition initiale de laCommission européenne, le volet régulationdes marchés s’inscrit dans la poursuite d’unaffaiblissement des outils de gestion actuelsavec la fin programmée des quotas laitiers etun resserrement de l’intervention sur le mar-ché des céréales. Concernant le volet dessoutiens directs, les Ministres de l’agriculture(et en particulier Michel Barnier qui présidaitles débats dans le cadre de la présidencefrançaise de l’UE au second semestre 2008)sont parvenus à introduire des marges demanœuvres importantes pour faire évoluer ladistribution des aides directes dans les Étatsmembres. Ceux-ci disposent en effet désor-mais d’une véritable « boîte à outils » pour

Contexte politique et économique

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Les aides découplées en Bretagne en 200722 29 35 56 Bretagne

Aides couplées aux 21 557 15 381 20 118 15 852 72 908 surfaces (couplage à 25 %)

PMTVA (couplage à 100 %) 6 816 6 768 5 766 4 285 23 635Prime à l’abattage 7 483 5 378 11 062 4 295 28 218(couplage à 40 %)

Prime brebis et 123 94 166 143 526chèvre (couplage à 50 %)

Montant aides 34 612 26 734 35 639 23 224 125 287coupléesMontant aides 119 885 96 892 126 484 92 706 435 967découpléesTotal aides 154 497 123 626 162 123 115 930 561 2541er pilier 2007

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Montant des aides couplées et totales en Bretagne en 2007(1000 €) 22 29 35 56 Bretagne

Globalement, en 2007, le montant totaldes aides communautaires versées autitre du premier pilier de la PAC s'élève àplus de 8 milliards d'euros en France. EnBretagne, ce montant s'élève à 561 mil-lions d'euros dont 436 millions de DPU(droits à paiement unique) et 125 mil-lions d'aides couplées.

En 2007, 31 085 exploitations agricolesbretonnes ont perçu des aides décou-plées dans le cadre des DPU. Chacuned'elles a reçu en moyenne 14025 €

auxquels il faut rajouter le cas échéant lemontant des aides qui restent couplées àla production.

Nombre de droits 408150 336806 422056 336794 1503806à paiement unique (DPU)dont droits normaux 388296 323149 404306 321399 1437150dont droits jachères 19 412 13 183 17 144 15103 64842dont droits spéciaux 442 474 606 292 1814Montant des aides 119885 96892 126484 92706 435967découplées (1000€)

Montant moyen 294 288 300 275 290du DPU (€)Nombre moyen de DPU 48 50 47 50 48par exploitationMoyenne des aides 14 018 14 316 14 054 13704 14025découpléespar exploitation (€)

561 M€ d’aides directes de la PAC en Bretagne en 2007

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10 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2008

Contexte politique et économique

Bilan de santé de la PAC : principaux points

• Un affaiblissement des outils de régu-lation :

- augmentation des quotas laitiers de 1 %par an de 2009 à 2013 pour préparer lafin des quotas laitiers en 2015;

- suppression des aides à l’utilisation inté-rieure du lait ;

- intervention en blé tendre limitée à 3 mil-lions de tonnes en prix garanti ;

- l’intervention en blé dur et en riz estmaintenue mais les achats sont fixés àzéro (comme orge, sorgho et maïs) ;

• Renforcement de la modulation :- la modulation obligatoire passe de 5 %

actuellement à 10 % en 2012;- une modulation supplémentaire s’ap-

plique aux exploitations touchant plus de300000 € d’aides par an (+4%) ;

- les fonds générés par la modulation res-tent à la disposition de l’État membrepour financer des mesures de développe-ment rural dans le cadre des nouveauxdéfis : changement climatique, énergiesrenouvelables, Gestion de la ressource eneau, biodiversité, mesures d’accompa-gnement du secteur laitier, innovationdans les 4 premiers défis. Le taux de cofi-nancement des mesures en faveur deces nouveaux défis par le FEADER serade 75 % (contre 50 % pour les autresmesures).

• Plusieurs outils pour réorienter les sou-tiens directs :

- Harmonisation (article 45) : donne la pos-sibilité aux États membres de réviser lavaleur des DPU afin de réduire les écartsentre les valeurs unitaires des DPU :• évolutions progressives et programmées

au minimum sur 3 ans ;

• l’harmonisation peut être appliquée àun niveau géographique à déterminerpar l’État membre ;

• décision des États membres avant le01/08/2009 pour 2010, ou avant le01/08/2010 pour 2011.

- Régionalisation (article 46) : donne la pos-sibilité aux États membres qui ont retenule modèle historique au niveau national en2003, de revenir sur ce choix :• implique l’annulation des DPU existants,

et l’octroi de nouveaux DPU à tous lesagriculteurs d’une région;

• nouveauté: un État membre peut êtreconsidéré comme une seule région;

• pour éviter les variations trop brutales deDPU: la 1re année: au maximum 50 % dela valeur des DPU sont régionalisés, les50 % restant sont octroyés au proratades valeurs historiques;

• décision des États membres avant le01/08/2009 pour 2010, ou avant le01/08/2010 pour 2011.

- Réorientation des nouvelles découpléesentre secteurs (article 63) : introductiond’une nouvelle disposition dans le but defavoriser plus de flexibilité dans la redis-tribution des aides entre secteurs.Tout ou partie des nouvelles aidesdécouplées dans le cadre du bilan desanté pourront ne pas revenir aux béné-ficiaires historiques (concerne a prioritoutes les aides encore couplées et lesrégimes spécifiques).• En effet, tout ou partie de ces aides

pourront servir à créer de nouveauxDPU ou à augmenter la valeur des DPUexistants pour les surfaces en herbe oul’élevage ovin/caprin par exemple.

• Cette redistribution ne doit pas conduireà diminuer le montant des aides d’un

agriculteur de plus de 25 % (sans comp-ter les autres diminutions qui intervien-dront dans le cadre du bilan de santé).

- Réorientation d’une partie des aidesdirectes (couplées et découplées) poursoutenir certains objectifs (article 68) :les États membres peuvent déciderd’utiliser jusqu’à 10 % de leur plafondnational au plus tard le 1er août de 2009,2010 ou 2011 pour :a) des types d'agriculture importants

d'un point de vue environnemental ouqui améliorent la mise en marché oula qualité des produits, ou le bien êtreanimal* ;

b) compenser des désavantages spéci-fiques dans les secteurs laitier, viandebovine, ovine, caprine, riz dans deszones vulnérables sur le plan écono-mique ou environnemental, ou dansles mêmes secteurs, pour des typesd’agriculture vulnérables sur le planéconomique* ;

c) des agriculteurs dans les régions oùsont en place des programmes derestructuration et de développement ;

d) des subventions aux primes d'assu-rances récoltes ;

e) le financement d'un fonds de mutua-lisation en cas de maladies animalesou végétales*.

* soutien limité à 3,5 % des plafondsnationaux

• Vers le découplage total : au plus tarden 2012 toutes les aides que les Étatsmembres ont choisi de maintenir cou-plées à la production devront êtredécouplées et intégrées dans les DPU àl’exception de la PMTVA (prime au main-tien du troupeau de vaches allaitantes).

Source

: Commission Européenne - DG AGRI

Orientations du Ministère de l’Agriculture

Début février 2009, les orientations duMinistère de l'agriculture ne sont pas enco-re validées, mais elles se précisent.Plusieurs priorités se dégagent des débats:• soutenir davantage les productions à base

d'herbe par une revalorisation des DPUcorrespondants (de l'ordre de 80 €/ ha);

• relancer la production de protéagineux enFrance en créant une aide couplée verséeà l'hectare;

• soutenir la production de lait de montagne(par une aide à la collecte par exemple).

Afin de financer ces nouvelles aides, leMinistère devrait choisir d'activer deuxarticles de la « boîte à outils » du nouveaurèglement européen. D'une part l'article 68qui permet de prélever un pourcentage duplafond national des aides couplées etdécouplées (sans aller jusqu'au plafondautorisé de 10 %) ainsi que l'article 63 qui

permet de réorienter vers de nouvellespriorités les nouvelles aides découplées.Les aides concernées par cet article 63seraient a priori une partie des aides COPqui sont encore couplées aujourd'hui, maisqui seront totalement découplées en 2010,ainsi qu'une partie de la PMTVA qui devraitêtre partiellement découplée, et la PABgros bovins. Reste à fixer précisément lesmodalités...

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réorienter les soutiens: dans le cadre de lasubsidiarité, chaque État membre va pouvoirutiliser cette boîte à outils à son gré en fonc-tion de ses propres objectifs. À la suite de lamise en œuvre de la réforme de la PAC de2003, l’UE s’était déjà transformée en un véri-table « patchwork »; cette situation hétérogè-ne devrait encore se renforcer à l’issue del’application du Bilan de santé de la PAC…Les États membres doivent notifier leur choix àBruxelles avant le 1er août 2009 pour une miseen œuvre en 2010. Les débats se sont doncdéplacés dans chaque pays. À Paris, les dis-cussions sont focalisées sur le choix entre lesdifférentes options possibles: vu les fortesdivergences entre filières de production (enparticulier entre producteurs de viande bovineet céréaliers) ou entre régions, les débats sonttrès tendus. Compte tenu des échéances(élections au parlement européen), MichelBarnier souhaite arrêter ses choix rapidementavant de quitter son poste pour se consacrer àla campagne électorale; ce qui renforce lapression au sein des OPA qui participent auxdiscussions.

Impact du Bilan de santéde la PAC dès 2009

L'accord du 20 novembre 2008 formalisédans les règlements européens parus officiel-lement le 19 janvier 2009 a des consé-quences sur la campagne DPU 2009 et sui-vantes. Les règles de gestion des DPU sontsimplifiées dès la campagne 2009 par lesmesures suivantes:• du fait de la suppression de l’obligation de

gel des terres, les actuels DPU jachère per-dent, dès 2009, leur caractère « jachère » etdeviennent des DPU « normaux ». Cesanciens DPU jachère conservent leur valeuret leur activation pourra être cumulée avecn’importe quelle aide couplée (comme lesactuels DPU normaux);

• suppression du caractère « réserve » desdroits issus de la réserve qui deviennent desDPU normaux et peuvent donc dès la cam-pagne 2009 faire l’objet de transferts;

• suppression de l’obligation d’activation de80 % des DPU pour pouvoir en céder sansterre;

• à partir de 2009, les cultures permanentesdeviennent admissibles (vigne par exemple)à l’exception des fruits et légumes pour les-quels la France a décidé, lors du CSO du

26 novembre 2008, de maintenir la non-admissibilité. En 2009, comme en 2008,seuls les fruits et légumes qui suivent sontadmissibles: melons, endives, oignons, chouxà inflorescences (choux-fleurs, chouxRomanesco, brocolis), légumes destinés àla transformation (dont les tomates mais àl’exception des pommes de terres deconsommation et de la 4e gamme), cerisesbigarreaux destinées à la transformation.Ainsi, en 2009, ne sont donc pas admis-sibles: les surfaces en fruits et légumes(hors ceux cités précédemment), enpommes de terre de consommation, lesforêts, ainsi que les terres affectées à unusage non agricole;

• à partir de 2010, les DPU non utilisésremonteront en réserve au bout de 2années consécutives de non-activation, aulieu de 3 années actuellement;

• les DPU spéciaux sont maintenus en 2009.

Des débats tendusen France

En France les débats associant les OPA et legouvernement ont lieu au sein du CSO(conseil supérieur d'orientation). Très tôt leMinistère de l'agriculture a affiché quelquesunes de ses priorités: il souhaite notammentutiliser la « boîte à outils » pour soutenirdavantage les surfaces en herbe, pour sou-tenir les productions fragiles telles que lesovins-caprins ainsi que la production laitièreen zone de montagne et la production deprotéagineux, et financer certains dispositifsde gestion des risques (assurances récolteen particulier). Si personne ne conteste sesorientations, c'est la manière de les financerqui suscite de vifs débats et divergencesnotamment entre céréaliers et producteursde viande bovine, les premiers ne voulantpas être les seuls contributeurs de laréorientation des aides…

Des impacts importantsen Bretagne

Si le Ministère décidait d'activer à leur maxi-mum les différents prélèvements utilisablespour réorienter les aides, les calculs réaliséspar les Chambres d'agriculture de Bretagneont montré que l’agriculture bretonne pou-vait perdre jusque 30 % du montant globaldes aides PAC dont elle bénéficie. Au vu des

priorités affichées par le Ministère de l'agri-culture, il est très vite apparu important defaire valoir les spécificités de l'agriculturebretonne afin que la Bretagne ne soit pasuniquement contributrice de la redistributiondes soutiens, mais également bénéficiaire.En effet, si la Bretagne est la première régionagricole française pour le chiffre d'affairesréalisé, sa position dans le palmarès desrégions se dégrade rapidement lorsque l'onregarde d'autres critères. En raison du choixfait en Bretagne de maintenir un grandnombre d'exploitations de type familial,l'agriculture bretonne emploie aujourd'hui denombreux actifs; de ce fait, le revenu netd'exploitation ramené à l'actif est le plusfaible de France après celui de Corse(9 363 € par actif non salarié en 2007, pourune moyenne française de 25 741 € et unmaximum en Champagne Ardennes avec90 300 €). Vu les défis auxquels va de nou-veau être confrontée la Bretagne (démantè-lement des outils de gestion de marché et enparticulier la fin des quotas laitiers, diminu-tion des protections tarifaires douanières encas d'accord à l'OMC, sans compter lesmises aux normes environnementales oubien être...), les Chambres d'agriculture deBretagne se sont glissées dans les débatsnationaux pour défendre leurs priorités pourl’agriculture bretonne. Afin de ne pas dou-blement pénaliser les exploitations les plusmodestes qui subiraient des prélèvementsimportants sans aucun retour, les Chambresd’agriculture de Bretagne ont demandé quele principe d’une franchise soit introduit (enprenant par exemple en compte la notiond’exploitation de dimension économiqueinsuffisante) afin de neutraliser les prélève-ments qui pourraient mettre en difficulté uncertain nombre d’élevages bretons, en parti-culier les systèmes laitiers qui ont une partde maïs importante dans leur surface fourra-gère. Sur le plan pratique cela pourrait setraduire par un retour automatique des pré-lèvements effectués pour les 50 premiershectares d’une exploitation via une revalori-sation des DPU correspondants. Le Ministèrede l’agriculture semble avoir bien comprisles préoccupations bretonnes: reste à savoirsi les décisions prises dans le cadre du bilande santé y répondront au moins en partie...

Mary HenryChambre régionale d’Agriculture

de Bretagne

Contexte politique et économique

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Près de 75000 actifsagricoles en Bretagneen 2007

En 2007, la Bretagne compte 33000exploitations et 74970 actifs agricoles(source : OESR MSA). Ainsi, l’agriculture repré-sente 6 % des emplois de la région, soitdeux fois plus qu’au niveau national. Parrapport à 2006, le nombre d’exploitationsdiminue de 3,3 % et le nombre d’actifsagricoles de 2,1 %. Les tendances obser-vées depuis le début des années 90 sepoursuivent, à savoir une baisse des actifsfamiliaux, et une progression de l’emploisalarié.Les actifs familiaux occupent les deux tiersdes actifs agricoles : ils sont répartis entre44 366 chefs d'exploitation, 5 017conjoints collaborateurs et 296 aides fami-liaux. Le nombre des actifs familiaux dimi-nue de 4 % par rapport à 2006. En partrelative, les plus fortes baisses sont subiespar les aides familiaux (-18,5 %) et par lesconjoints collaborateurs (-13,8 %) ; quantaux chefs d'exploitation, leur nombre adiminué de 2,8 %.Le secteur agricole occupe l’équivalent de25290 salariés à temps plein. La part dusalariat dans l'emploi agricole augmented'année en année, passant de 12 % en1992 à 34 % en 2007. L’emploi salarié afortement progressé au cours des années90 (+3,3 % par an entre 1992 à 2000toutes activités agricoles confondues), enparticulier en cultures spécialisées (+6 %par an), en production porcine (+6 % paran), et dans les entreprises du paysage(+5 % par an). Cette progression est laconséquence de l’agrandissement desexploitations, de la disparition d’emploisagricoles familiaux compensée en partie parl’embauche de salariés, et de la volonté desexploitants de se dégager davantage detemps libre.

Depuis le début des années 2000, l’emploisalarié augmente plus lentement (+1,8 %par an en moyenne depuis 2000) que surla décennie précédente. Avec +2,3 %, laprogression est toutefois assez soutenueentre 2006 et 2007 ; elle n’était que de+0,8 % entre 2005 et 2006.En effectif, le secteur agricole emploieentre 31000 et 34000 salariés selon lestrimestres, ce chiffre variant au cours del’année en fonction des besoins en main-d’œuvre saisonnière. La part des emploissalariés en CDI est de 63 % en moyenne.Cette part atteint 79 % en production porci-ne et 74 % dans les entreprises du paysa-ge. Elle descend à 45 % dans les activitéssaisonnières, à savoir, les cultures spéciali-sées (légumes, horticulture, pépinières) etla conchyliculture.

Une population d’exploi-tants âgés et des salariésjeunesLes chefs d’exploitation sont confrontés àla problématique générationnelle du « papyboom », c’est-à-dire l’arrivée à l’âge de laretraite d’une part importante d’entre eux.Ainsi, en 2007, un chef d’exploitation surcinq a plus de 55 ans et l'âge moyen de

cette population est de 46,1 ans (44,2 ansen 2000).Entre 2008 et 2012, les départs en retraited'agriculteurs seront en moyenne del'ordre de 1400 chaque année (contre1100 en 2000). Environ un départ d'ex-ploitant en retraite sur deux est remplacépar un jeune qui s'installe.Quant aux salariés agricoles, du fait de leurdéveloppement relativement récent, ilssont jeunes en moyenne : 46 % ont moinsde 35 ans.

L’emploi agricolese féminise

Les femmes représentent un tiers des actifsagricoles. Parmi les chefs d'exploitation, unpeu plus du quart sont des femmes (27 %).Les femmes représentent plus du tiers desjeunes qui s'installent.Au total, elles occupent 31 % des emploissalariés agricoles. Elles sont surtout pré-sentes en cultures spécialisées (légumes,horticulture, pépinières), et en aviculture(couvoirs). L'emploi des femmes s'est for-tement développé dans les élevages deporcs : leur part parmi les salariés de cesecteur est passée de 15 % en 1996, à30 % en 2007.

L’agriculture :au cœur de l’emploien Bretagne

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Évolution des actifs agricoles en Bretagne par statut

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Emplois et compétences

eux ont moins de 40 ans et seulement11 % ont plus de 55 ans. Les départs à laretraite dans cette profession seront donclimités dans les années à venir. Par contre,les cessations d’activité anticipées (c’est-à-dire avant l’âge de la retraite) sont trèsnombreuses chez les entrepreneurs dupaysage (3 arrêts d’activité sur 10 ont lieuavant l’âge de 35 ans, et la moitié avant 40ans), notamment parce que beaucoup depersonnes, attirées par l’image porteusedu secteur et la facilité d’installation(absence de contrainte en matière decompétences acquises, besoins en capi-taux qui peuvent être limités), se lancentdans le métier sans avoir les compétencestechniques et/ou de gestion d’entrepriserequises.La majorité des entreprises du paysagesont de petite taille : environ 3 sur 10 n’ontpas de salarié. Parmi les 700 entreprisesqui emploient de la main d’œuvre, 30 %ont 1 salarié et 40 % en ont entre 2 et 4.

Près de 800 jeunesinstallés en 2007

Avec 781 nouveaux jeunes agriculteurs en2007, la Bretagne est une des premièresrégions françaises pour l'installation enagriculture.Les deux tiers des nouveaux installés béné-ficient des aides de l’État (DJA, DotationJeune Agriculteur). Parmi ces installationsaidées , 6 sur 10 se font en production lai-tière spécialisée.Les trois quarts des installations se fontdans un cadre sociétaire, contre 49 % en1990 (sur l’ensemble des jeunes agricul-teurs, la part des installations en société estde 66 % en 2007, contre 44 % en 1990).Le niveau de formation des jeunes quis'installent progresse : la part de ceuxayant un niveau bac est passée de 21 %en 1990 à 59 % en 2006 ; celle des BTSA,de 7 % en 1990 à 25 % en 2006. 85 %des jeunes agriculteurs ont donc au moinsun niveau BAC.

10 000 emploisen Bretagne dans le secteurdu paysageDans le champ agricole, le secteur du pay-sage présente un certain nombre de parti-cularités. D’une part, les entreprises pay-sagistes se situent à cheval entre l’activitéagricole (à ce titre, elles sont rattachées aurégime social agricole, la MSA) et l’activitécommerciale (elles sont prestataires deservices auprès de la clientèle des particu-liers, d’organismes publics, notamment lescommunes et collectivités territoriales, ouauprès d’entreprises privées). D’autre part,les travaux paysagers sont réalisés à la foispar les entreprises paysagistes, mais éga-lement par les services jardins espacesverts (JEV) des collectivités territoriales.

C’est pourquoi, l’analyse de l’emploi dansce secteur mérite une approche un peuparticulière pour pouvoir prendre en comp-te ces spécificités. Ce travail a été réaliséen 2007/2008 par l’Observatoire emploiformation de l’agriculture.Les activités du paysage vont de la créa-tion à l’entretien d’espaces verts privés oucollectifs : parcs et jardins, espaces vertsdes voies de circulation, terrains de

sports… L’élagage, la construction paysa-gère, la création et l'entretien des espacesnaturels, le paysagisme d’intérieur, fontpartie des multiples spécialisations du sec-teur. Ces dernières années, la croissanceet la diversification des activités ont permisde répondre à la demande de la populationen quête de plus de nature et d'espacesverts pour une meilleure qualité de vie.En Bretagne, le secteur du paysage génèreprès de 10000 emplois, dont 53 % setrouvent dans les collectivités territorialeset 47 % dans les entreprises privées.Du côté du secteur privé, la région compte1024 entreprises du paysage qui sont diri-gées par 1089 entrepreneurs, une entre-prise pouvant être gérée par plusieurs per-sonnes (source : MSA 2006). Le nombred’entrepreneurs progresse de manièreconstante : +7,7 % par an en moyenneentre 2000 et 2006.Les chefs d’entreprise paysagère sontrelativement jeunes : près de 40 % d’entre

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Répartition des salariés en ETP en Bretagnepar secteur de production

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Cultures spécialisées (maraîchage, horticulture, pépinières…)

Cultures, élevages non spécialisés (dont CUMA et services de remplacement)

Élevage spécialisé de petits animaux (aviculture…)

Entreprises paysagistes

Élevage spécialisé de gros animaux (porcs, bovins…)

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Conchyliculture

Estimation du nombre d’emplois du paysagepar type d’employeurs et catégories d’emplois

Type d’employeurs Entreprises Collectivités Total Répartitionprivées territoriales

SalariésOuvriers / agents cat. C 2 685 5 044 7 729 77 %Chefs d’équipe / agents cat. B 788 241 1 029 10 %Cadres / agents cat. A 107 34 139 2 %Total salariés 3 580 5 319 8 899 89 %Non salariésEntrepreneurs 1 089 - 1 089 11 %Total 4 669 5 319 9 988 100 %% 47% 53% 100% So

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Le travail des salariés du paysage repré-sente l’équivalent de 3400 emplois àtemps plein en 2006. Ce nombre pro-gresse régulièrement : +6,5 % par an enmoyenne depuis 2000. L’effectif moyen desalariés du paysage était de 3580 en2006, dont 74 % en CDI. C'est une popu-lation jeune (48 % ont moins de 30 ans etseulement 4 % ont plus de 55 ans) et trèsmasculine (89 % d’hommes).Au total, les entreprises privées du paysa-ge représentent 4669 actifs en Bretagne(1 089 entrepreneurs et 3 580 salariés).Dans les collectivités territoriales bre-tonnes (communes, Conseils Généraux),5319 emplois liés aux activités des jardinset espaces verts ont été recensés (source :enquêtes Observatoire emploi formation del’agriculture – 2007). 95 % sont desagents de catégorie C (agents d'entre-tien…), 4 % de catégorie B (technicienssupérieurs, responsables, contrôleurs…)et 1 % de catégorie A (directeurs desespaces verts, concepteurs…). 7 sur 10sont employés dans les communes demoins de 10000 habitants.40 % de ces emplois sont spécialisés enespaces verts. La moitié des postes sontpolyvalents (ils sont surtout présents dansles petites communes). 4 % sont spéciali-sés dans les espaces naturels : ce sontessentiellement les structures intercom-munales ou les Conseils Généraux quiemploient ce type de personnels pourgérer, aménager et mettre à la dispositiondu public les espaces naturels (anciensterrains agricoles, zones littorales, zonesnaturelles sensibles, zones humides,marais…).7 % des agents des collectivités sont âgésde plus de 55 ans. Cette part est de 5 %dans les communes de moins de 10000habitants, contre 13 % dans celles de plusde 10000 : cette différence s’explique parle développement plus récent (années 70 à90) des embauches d’agents spécifi-quement affectés aux JEV dans les petitescommunes. Dans les plus grandes collec-tivités, ces embauches avaient commencédès les années 60.Globalement (secteurs public et privéconfondus), les spécialités d’emploi dupaysage peuvent être très variées selon letype d’employeur, leurs spécialités d’activi-té. Ainsi, les postes peuvent être, soit poly-

valents et nécessiter des compétencesmultiples, soit spécialisés et nécessiter descompétences très pointues. La gamme descompétences dans ces métiers est donctrès étendue : élagage, paysagisme d’inté-rieur, maçonnerie paysagère, aména-gement de terrains de sport, génie végétal,conception paysagère…Au total, le dénombrement à 10 000emplois du paysage en Bretagne doit êtreconsidéré comme une estimation a mini-ma. En effet, ne sont pas pris en compteles jardiniers et paysagistes employés pard'autres types de structures. Il s'agitnotamment d'entreprises privées (golfs,camping…), d'organismes publics (hôpi-taux, établissements de formation… quiont des espaces verts à entretenir), ou departiculiers (propriétaires de châteaux, degrandes propriétés…).

Les enjeux du secteuragricole : répondre auxbesoins en actifs agricolesqualifiés de demain…

Pour pouvoir réaliser son potentiel d’acti-vité, le secteur agricole doit disposer desactifs en nombre suffisant et avec lescompétences nécessaires à l’exercice desmétiers.Malgré la baisse du nombre d’emplois agri-coles, les besoins en renouvellement d’ac-tifs salariés et non salariés sont importants(remplacement des personnes partant enretraite ou évoluant professionnellementvers d’autres secteurs d’activité) ; de plus,l’agrandissement des structures d’exploita-tion génère la création d’emplois salariés.Ces besoins (renouvellements et créationsd’emplois, hors saisonniers) sont estimés à2500 chaque année en Bretagne.En parallèle, les compétences profession-nelles nécessaires dans les métiers de laproduction agricole sont de plus en plusimportantes.Les agriculteurs sont aujourd’hui de véri-tables chefs d'entreprise, à la tête d'exploi-tations toujours plus grandes, qui doiventgagner en efficacité et en productivité pourêtre rentables économiquement.Leurs entreprises, de plus en plus organi-sées sous formes sociétaires, tendent àdiversifier leurs activités, à externaliser cer-

taines tâches, à recourir au salariat, et, pourcertaines, grâce à de nouvelles formesd'emplois (groupements d'employeurs, ser-vices de remplacement…). Les chefs d’ex-ploitation doivent s’adapter aux nouveauxenjeux (respect de l'environnement, sécuri-té alimentaire, qualité des produits, produc-tion d’énergie…) et répondre aux nouvellesmissions attendues par la société (entretiendu paysage, transformation et vente direc-te, activités de services comme l’accueil oule tourisme en milieu rural…).Dans ce contexte, en complément descompétences techniques de production, lemétier de chef d'exploitation s’élargit à desfonctions liées :• à la stratégie d’entreprise, que ce soit au

niveau économique, de l’analyse desmarchés, et ce, en ayant la capacité deprendre en compte un contexte agricolede plus en plus incertain (PAC, OMC,environnement, climat, sanitaire…),

• au management (gestion des ressourceshumaines, travail avec des associés,organisation du travail),

• aux relations avec les partenaires écono-miques ou techniques (fournisseurs,acheteurs, groupements de producteurs,centre de gestion, conseillers agri-coles…).

Les métiers du salariat agricole demandentégalement des qualifications accrues pourpouvoir s’adapter à l’évolution des tech-niques et des matériels, et respecter lesexigences de qualité et les cahiers descharges. Selon les productions et la tailledes exploitations, les profils peuvent êtredifférents :• des salariés totalement autonomes,

polyvalents, en capacité de remplacer lechef d’exploitation en son absence,

• des salariés plus spécialisés sur cer-taines tâches ou sur un atelier de l’ex-ploitation,

• des postes de chefs d’équipe en capaci-té d’encadrer d’autres salariés de l’ex-ploitation.

Si les compétences des métiers agricolesévoluent, les publics s’orientant vers cesmétiers évoluent également et les profilsse diversifient :• les personnes sont de moins en moins

originaires du milieu agricole,• leurs attentes vis-à-vis des métiers sont

diverses : statuts (installation, salariat),

14 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Emplois et compétences

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modes de production (conventionnels,alternatifs), activités agricoles (activitéstraditionnelles, diversification), modes demise en marché (circuits longs, circuitscourts)…,

• les actifs agricoles sont soit des jeunesissus de la formation initiale agricole, soitdes demandeurs d’emploi ou desadultes en reconversion issus de la for-mation professionnelle continue.

… dans un contextede déficit d’image

En même temps, le secteur agricolesouffre d’un déficit d’image ; ses métierset son potentiel d’emplois à pouvoir sontlargement méconnus du grand public.L’agriculture est identifiée comme un secteuren crise et qui ne recrute pas, un secteur enmarge des acquis sociaux des autres profes-sions (congés, 35 heures…), un secteurdual, avec d’un côté des exploitations degrande taille et, d’un autre côté, despetites exploitations qui ont du mal à sur-vivre. Les conditions de travail en produc-tion agricole sont jugées mauvaises, lesmétiers pénibles, et les filières de forma-tion réservées aux élèves en échec scolai-re. Toutes ces idées reçues contribuent àla chute des effectifs inscrits dans les for-mations agricoles.Ces constats font ressortir les principauxenjeux de la profession agricole dans lesdomaines de l’emploi et des compétences.

Attirer vers les métiersde la production agricole

Ce travail passe par des actions decommunication visant à améliorer laconnaissance et l'image du secteur agrico-le et de ses métiers. Cette communication,positive, doit véhiculer des messages com-muns à la profession, dans le cadre d’ac-tions fédérées, aux échelons national,régional et local. Il s’agit de mettre enavant les facteurs d’attractivité des métiersde la production pour attirer de nouveauxpublics : urbains, femmes, actifs d'autressecteurs en recherche de reconversionprofessionnelle…

Fidéliser les actifs

La stabilité et le maintien des compétencesau sein de l’entreprise impliquent unemeilleure fidélisation des salariés agri-coles. Celle-ci passe par des conditions detravail qui doivent être attractives : niveaudes salaires, accueil des nouveaux sala-riés mais également des stagiaires sur lesexploitations, offres d’emplois pérennes,possibilité d’évolution de carrière, forma-tion continue, conditions de vie dans lemilieu rural (logement, services de proxi-mité…).Pour tous les actifs de l’exploitation, leschoix en matière d’organisation du travail(mécanisation, embauche, remplacement)doivent contribuer à gagner du temps et àmieux le gérer, à améliorer la productivitédu travail et les conditions de travail (dimi-nution de la pénibilité des tâches).

Optimiser la reprise /transmissiondes exploitationsIl s’agit de conforter les projets d'installa-tion pour assurer leur viabilité économique,dégager un revenu aux jeunes agricul-teurs, leur permettre d’accéder au foncier(coût, concurrence), sur des projets enaccord avec leur projet de vie. Pour allerdans ce sens, de nouveaux outils sontencore à inventer (formes sociétaires, pro-jets « différents » et/ou sur des petitesstructures, installation progressive, instal-lation de tiers…).Il s’agit également d’accompagner lescédants, que ce soit lors des départs enretraite ou des reconversions profession-nelles.

Donner aux actifsles nouvelles compétencesnécessaires :Les chefs d'entreprise doivent être encapacité d'anticiper et de s'adapter faceaux évolutions dans un monde agricole deplus en plus complexe et incertain. Pourcela, les compétences dont ils doivent fairepreuve concernent :

• la stratégie d'entreprise : suivi des mar-chés, débouchés, commercialisation desproduits, conduite de projet profession-nel…,

• la gestion d'entreprise : gestion adminis-trative, économique, comptable et finan-cière, investissements, suivi réglemen-taire, techniques agricoles, nouvellestechnologies, productivité…,

• le management: GRH, relations humaines,organisation du travail, délégation, miseà jour des compétences (plan de forma-tion pour exploitants et salariés)…,

Pour les salariés, les compétences àacquérir sont les suivantes :• des compétences techniques : évolutions

des méthodes de production et desmatériels, exigences de qualité, cahiersdes charges à respecter,

• la responsabilité : impact économique dutravail sur les résultats de l'entreprise,coût des matériels,

• l’initiative et l’autonomie : travailler seul,remplacer l'exploitant en son absence,

• l’encadrement d'équipe,• la spécialisation ou la polyvalence.

Former les futurs actifsagricoles

L’enseignement agricole doit être en capa-cité de former les futurs actifs dont le sec-teur a besoin (relation emploi formation).Ceci passe par le maintien des effectifs enformation qualifiante, avec une offre deformations de proximité sur l’ensemble duterritoire régional. En parallèle, le dévelop-pement de la VAE (Validation des Acquis del’Expérience) et de la formation continuepour tous les actifs (formation de perfec-tionnement) doivent contribuer à améliorerles compétences des actifs agricoles, toutau long de leur carrière.

Anne BertagnolioChambre Régionale d’Agriculture

de Bretagne

Emplois et compétences

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

n 2008, la Bretagne a consacré prèsde 620000 ha aux grandes cultures,seuil maximal atteint après trois

années de stabilité autour de 610000 ha. Lahausse des surfaces de grandes cultures deprès de 12200 ha résulterait de l’augmenta-tion des surfaces de céréales récupérées enpartie auprès des oléagineux et de la jachè-re agronomique.Décidée en octobre 2007 par laCommission européenne dans un contextede flambée des cours sur les marchéscéréaliers, la suppression des jachères obli-gatoires a favorisé l’extension des surfacesensemencées en céréales en 2008 qui ontdonc dépassé de 5,5 % celles de 2007(+ 30400 ha). A contrario, les surfaces bre-tonnes en jachère sont passées de60600 ha à 24100 ha.

Chute des surfacesd’oléagineux

La superficie en oléagineux s’est réduitede plus d’un tiers en 2008 et est passéeen dessous de la barre des 34000 ha.La culture de colza, qui représente laquasi-totalité des surfaces bretonnes enoléagineux enregistre une baisse pour

l’année 2008 à 32500 ha, superficiesnéanmoins supérieures à celles de 2005.En effet, l’attraction du prix du blé de 2007aurait participé à la réaffectation des sur-faces plantées en colza et notamment souscontrat d’aide aux cultures énergétiques.Un peu moins de la moitié des surfaces encolza sont destinées à la production dediester pour 2008, c’est beaucoup moinsque pour les années précédentes où laproportion était supérieure à 60 %.

Motivée par l’aide spécifique en 2006,l’évolution des surfaces de colza énergé-tique est à la baisse en 2008 à moins de14000 ha malgré les objectifs d’augmen-tation de la production de carburants d’ori-gine végétale.Aussi, les surfaces de colza dédiées audébouché alimentaire sont en hausse etpassent de 13500 ha à 16660 ha.Les chiffres provisoires de la DRAFBretagne pour l’année 2008 indiquent quela sole de tournesol retrouverait sonniveau de 2005 à 280 ha après deuxannées de baisse et qu’a contrario, le linoléagineux perdrait 69 % de ses surfaces.Cassant avec la tendance engagée depuisle début des années 1990, l’année 2008offre des perspectives de hausse des sur-faces dédiées aux protéagineux à5140 ha. 70 % des surfaces bretonnes deprotéagineux sont destinées à la produc-tion de pois et 20 % à la féverole quiobserve des variations de plus ou moins10 % de ses surfaces au cours des troisdernières années.

Niveau record de surfacesde céréales

En Bretagne, le blé, le maïs et l’orge oc-

Grandes cultures :un marché toujourssous tension

16

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Évolution des assolements grandes cultures en Bretagne

Grandes culturesha

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Céréales

OléagineuxProtéagineux

1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2008*

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500000

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Évolution des surfaces bretonnes d’oléagineux

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* chiffres provisoires** Colza Diester : colza cultivé en jachère industrielle et sous contrat ACE (Aide Cultures Energétiques)

Évolution(Hectares) 1992 2004 2005 2006 2007 07/06 2008*

Colza (et navettes) 9 640 26 670 27 640 46 900 49 700 +6 % 32 500Dont colza diester nd 12 900 16 900 28 700 36 200 +26 % 15 840

Tournesol 5 150 230 240 190 130 -32 % 280

Autres oléagineux 0 280 830 2 980 2700 -9 % 850

Total 14 790 27 180 28 710 50 070 52 530 +5 % 33 630

Évolution(Hectares) 1992 2004 2005 2006 2007 07/06 2008*

Pois 42 830 5 800 5 850 3 770 2 800 -26 % 3 550

Féverole 1 330 1 300 1 320 1 020 930 -9 % 1 040

Lupin doux 1 090 590 600 720 700 -3 % 550

Total 45 250 7 690 7 770 5 510 4 430 -20 % 5 140

Évolution des surfaces bretonnes de protéagineux

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AA* chiffres provisoires

* chiffres provisoires

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Grandes cultures

2006. Épargné en 2007, seul le maïsobserve une stabilité de son rendement à80 quintaux/ha.Les rendements 2008 des cultures oléagi-neuses augmentent de 8 quintaux/ha parrapport à 2007. Pour les protéagineux, lerendement 2008 de 40 quintaux renoueavec les ordres de grandeur de la périodeantérieure à 2007.

Baisse et volatilitédes prix des céréales

Dans un contexte de niveaux record derécoltes en céréales et oléagineux pourl’année 2008 à l’échelle mondiale, lesstocks mondiaux de céréales se reconsti-tuent. Tout en restant à des niveaux élevésles cours des céréales et des oléagineuxse replient, atténuant la flambée observéeen 2007.

cupent 87 % des 580 000 hectaresdédiées aux céréales.Le blé tendre, céréale la plus répandue,comptabilise 306000 ha en 2008, unniveau jamais encore atteint qui s’expliquepar l’impact de son prix 2007 sur les choixd’ensemencement des agriculteurs pour2008.La culture de maïs semble retrouver dudynamisme et enregistre une hausse de7 % de sa sole, tout comme l’orge. Lahausse est la plus impressionnante pour letriticale, dont la sole augmente de près de15 % entre 2007 et 2008. Après deuxannées de stabilité autour de 46000 ha,cette culture retrouve le niveau d’en-gouement qui l’a caractérisée sur la pério-de 2004-2005 avec des surfaces seméesà hauteur de 53 700 ha.La hausse de 8 % de la sole totale de maïss’explique à 75 % par la hausse des sur-faces en maïs fourrage. La sole dédiée àcette culture atteint 332 000 ha pour2008, niveau exceptionnellement élevé quis’explique par une volonté des éleveurs dereconstituer des stocks arrivés à desniveaux très bas après une campagne2007-2008 de forte consommation (enréponse à une augmentation de la produc-tion laitière liée à une augmentation ducheptel laitier) et caractérisée par unebaisse de rendement 2007 dans certaineszones bretonnes de production (Nord etCentre Bretagne). Enfin, les surfaces déga-gées par la suppression de la jachère ontpu également être valorisées en maïs four-rage et le contexte baissier du prix du maïsa également pu jouer sur le choix des éle-veurs d’implanter plutôt du maïs fourrage.Le maïs grain, quant à lui enregistre unelégère hausse de 7 %.En rupture avec la tendance observée surles deux dernières années, 2008 s’estcaractérisée par un développement descultures céréalières au profit des surfacesd’oléagineux expliqué par la décisiond’abolition de la jachère et par le contextehaussier de prix des céréales.

Retour à la normaledes rendements céréaliers

L’année 2008 permet de renouer avec desrendements en grandes cultures duniveau de la période 2004-2006. En effet,

les conditions climatiques de la campagne2008 ont globalement favorisé le dévelop-pement des céréales à paille et des oléa-gineux, sauf en fin de cycle avec unedégradation de la qualité.Avec 72 quintaux par hectare pour lescéréales, 32 quintaux/ha pour les oléagi-neux et 40 quintaux/ha pour les protéagi-neux, les rendements bretons 2008 engrandes cultures renouent avec la ten-dance des cinq dernières années etcontrastent avec l’année précédente. En2007, toutes les céréales avaient affichéde mauvaises performances du fait d’unemétéo capricieuse.Le blé tendre et l’avoine retrouvent un ren-dement de 72 et 50 quintaux/ha, niveauxatteints en 2006, mais pas les meilleurs.L’orge établit un nouveau record de 67quintaux/ha et dépasse de 2 quintaux/hale rendement moyen de la période 2004-

(Hectares) 1992 2004 2005 2006 2007 Évolution 2008*07/06Blé tendre 244 100 295 400 301 300 290 500 290 000 - 306 000

Maïs grain 155 000 138 200 140 700 119 000 117 500 -1 % 126 000

Orge et escourgeon 79 310 57 050 64 200 73 500 72 000 -2 % 76 400

Triticale 29 610 58 400 51 500 45 000 46 800 +4 % 53 700

Avoine 16 230 12 800 11 500 11 000 11 300 +3 % 10 300

Autres céréales 9 250 8 770 9 150 13 770 13 140 -5 % 8 750

Total céréales 533 500 570 620 578 350 552 770 550 740 - 581 150

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* chiffres provisoires

Principales cultures céréalières en Bretagne

(Hectares) 1992 2004 2005 2006 2007 Évolution 2008*07/06Maïs fourrage 318 670 303 750 297 000 301 000 307 000 -2 % 332 000et ensilage

Maïs grain 155 000 138 200 140 700 119 000 117 500 -1 % 126 000

Total 473 670 441 950 437 700 420 000 424 500 +1 % 458 000

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Évolution des surfaces de maïs en Bretagne

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(Quintaux/ha) 1999 2004 2005 2006 2007 Évolution 2008*07/06Blé tendre 71 75 71 72 56 -22 % 72Maïs grain 80 83 82 78 80 +3 % 80Orge et escourgeon 61 66 65 63 53 -16 % 67Triticale 59 63 66 61 47 -23 % 65Avoine 50 54 53 50 35 -30 % 50Total céréales 70 74 71 70 59 -16 % 72Oléagineux 28 29 35 28 24 -14 % 32Protéagineux 50 39 41 41 34 -17 % 40

* chiffres provisoires

Évolution des rendements des grandes cultures en Bretagne

* chiffres provisoires

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La production mondiale de céréales a aug-menté de 6 % en 2007 à 1700 Mt et estestimée par le CIC (Conseil Internationaldes Céréales) à 1790 Mt pour 2008 por-tée par la culture de blé.Pour les blés, la production mondiale 2008atteint 687 Mt (contre 610 Mt en 2007)grâce aux rendements records obtenusdans plusieurs pays de l’hémisphère Nord.Cette production pourra faire face à uneconsommation mondiale de 650 Mt, parti-ciper à la reconstitution des stocks forte-ment diminués par les trois dernières cam-pagnes et donc favoriser la détente des prixsur les marchés. Forte d’une production de136 Mt, l’UE et notamment la France(récolte à 37 Mt) ont été présentes fin 2008à l’exportation du fait d’une compétitivitéretrouvée sur les marchés d’Afrique duNord (Maroc…) entrant ainsi en concurren-ce avec l’origine Mer Noire.Avec une récolte mondiale 2007 de maïs à787 Mt, le marché est devenu moins explo-sif mais toujours volatil. La production euro-péenne de maïs pour 2007/2008 s’étantélevée à 47 Mt, la campagne commercialequi a suivi s’est achevée sur un doublementdes importations à 14,6 Mt par rapport à lacampagne 2006/2007. Les prix ont enta-mé un recul continu dicté par les mouve-ments des marchés financiers mondiaux etpar la baisse des cours du pétrole et desautres matières premières. Cette baissedes prix du maïs courant 2008 traduit uneinactivité sur les marchés liée à l’essouffle-ment des ventes à l’exportation.Rencontrant des difficultés dans l’obtentiondes crédits pour financer leurs achats, lesacheteurs sont peu présents sur le marchéou conservent un comportement attentiste.Bien qu’il soit fixé à un niveau encore au-dessus de ce qui fut le sien en 2004-2005,le prix du baril de pétrole a enregistré unebaisse vertigineuse depuis l’été 2008. Lesbiocarburants d’origine américaine ontdonc perdu leur avantage économique auprofit du pétrole, provoquant une série defaillites de transformateurs aux États-Unis.Par la suite, le maïs devrait voir sa partdiminuer en alimentation animale en raisonde la concurrence accrue des autrescéréales fourragères comme le blé et l’orge,produits en abondance et les disponibilitésde maïs américain qui, habituellementétaient destinées à l’alimentation animale,

seront automatiquement valorisées enéthanol.L’année 2008 ramène les cours descéréales bretonnes à des niveaux plusmodérés quoique encore hauts, (niveaux deprix atteints en 1992). Les prix moyens descéréales bretonnes en 2008 atteignent153€/tonne pour le blé et 149 €/t pour l’orge,72€/tonne pour le maïs. Le prix de l’orgereste inférieur à celui du blé tendre, invitant

les éleveurs à préférer cette céréale au prixplus compétitif plutôt qu’avoir recours aublé ou au maïs pour l’alimentation animale.La tension sur les prix qui concerne l’en-semble des céréales est maintenant pluscalme par rapport à la dernière campagne,mais inquiète les éleveurs bretons qui sesont trouvés confrontés à l’augmentationdes coûts des aliments du bétail et égale-ment les consommateurs puisqu’elle se

18

Aux variations à la hausse ou à la baissedes prix des matières premières agricolesse greffent les variations liées à la volati-lité. Récemment amplifié sur les deuxdernières campagnes, ce phénomèneapporte une instabilité journalière sur lesmarchés à terme. Attirés par les tensionsdu marché des matières premières agri-coles jusque là délaissé au profit des pro-duits industriels et de l’énergie, lesactions des fonds d’investissement expli-quent cette forte volatilité. Ces capitauxspéculatifs détiennent plus de 50 % descontrats agricoles sur le marché à terme

et sont attentifs à chaque prévision clima-tique, le « weather market », qui se traduitalors par des réactions fortes sur le mar-ché à chaque information sur l’état descultures (surfaces ensemencées, pluiesou sécheresse …). L’arrivée des spécula-teurs sur le marché des matières pre-mières a donc favorisé la déconnexion dece type de marché avec le marché « phy-sique ». Avec la crise financière de la fin2008, les spéculateurs ont déserté lesmarchés agricoles laissant un peu plus deplace aux fondamentaux (équilibre offre/demande) pour s’exprimer.

Plus de volatilité sur les marchés des céréales

Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Grandes cultures

19941992 1996 1998 2000 2002 2006 2007 20082004

Euros/tonne BléOrgeMaïsAvoineTriticale

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Prix des céréales payés aux producteurs bretons

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Répartition des aides couplées aux surfaces en 2007 en BretagneGel volontairey compris gelnon alimentaire 1,7%

Maïs grainet ensilage 46,6%

Autres céréales 15,5%

Oléagineux(y. c. lin non textile) 3,8%

Protéagineux 0,4%

Blé tendre 32%

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répercute sur de nombreuses denrées ali-mentaires.

Dominancedes blés de panificationsupérieureAvec 53 % de la production des blés bre-tons, les variétés de blé BPS (blés de pani-fication supérieure) enregistrent une légè-re diminution de leur proportion par rap-port à l’année dernière (- 3 %) au profitdes blés BAU (blés pour autres usages) quiplafonnent ainsi à 17 % des blés bretons.Représentant 30 % de blés, les variétés deblés BPC (blés de panification courante)augmentent de 1 % pour 2008 (+2 %).Les pluies d’août 2008 ont fortement per-turbé les récoltes et ont eu une incidencenégative sur la qualité des grains.Ainsi, la qualité de la récolte bretonne secaractérise par une teneur en protéinesmoins élevée qu’en 2007 à 10,6 %.L’année 2008 est donc une année de qua-lité moyenne pour les protéines avec untaux moyen national se situant quant à luià 11,5 %. Trois tonnes sur quatre affichent

un taux de protéines supérieur à 11 % àl’échelle nationale.

Julie RioChambre Régionale d’Agriculture

de Bretagne

Grandes cultures

Blé pour autres usages

Blés de panification courante

Blés de panification supérieure

en %

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1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Proportion respective des variétés de blés en Bretagne

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2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008Bretagne 9,7 % 11,0 % 11,2 % 10,5 % 11,8 % 10,6 % 11,9 % 10,6 %

nd (58 %) (91 %) (nd) (1,6 %) nd (11 %) nd

France 10,9 % 11,3 % 12,5 % 11,4 % 12,3 % 12,1 % 12,3 % 11,5 %nd (35 %) (5 %) (27 %) (0,5 %) nd nd nd

Qualité des blés bretons et français : teneur moyenne enprotéines et pourcentage inférieur à 11 % (entre parenthèses)

Source : CRAB d’après ONIGC Bretagne, Arvalis enquête collecteurs

La baisse du nombre total de déclarantscontinue la tendance observée depuis1993, c'est-à-dire avec une accélérationtous les ans. Entre 2006 et 2007, cettebaisse se réalise au rythme de 4,2 %pour atteindre un peu plus de 29 000déclarants et est imputable pour plus de63 % aux déclarants qui ne pratiquentpas le gel.Pour 2007, on remarque que les surfaces

déclarées en gel ont diminué de 6 % soitde 5 200 ha alors que les surfaces de COPaidées ont augmenté de 8 400 ha.Le montant total des aides couplées auxsurfaces accordées en 2007 en Bretagneaffiche une diminution de 73,1 M€ à72,9 M€ et s’est réparti sur 882 500 ha enlégère hausse (+1 %) par rapport à 2006.Aux aides couplées aux surfaces s’ajoutele montant des Droits à Paiements

Unique (DPU) jachères et normaux dont lemontant total breton s’élève à 436 M€.Pour 2007, le montant moyen du DPU bre-ton se chiffre à 290€.La surface moyenne aidée bretonne seporte à plus de 30 ha et l’aide coupléemoyenne par bénéficiaire (hors DPU) nereprésente que 2 500 € pour l’année2007. L’aide moyenne par bénéficiaireatteint 16 350 € si on intègre les DPU.

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Bret

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Évolution2003 2004 2005 2006 2007 07/06Nombre de déclarants avec gel 17 899 18 303 18 445 17 978 17 501 -2,7 %

Nombre de déclarants sans gel 15 966 14 443 13 242 12 540 11 720 -6,5 %

Nombre total de déclarants 33 865 32 746 31 687 30 518 29 221 -4,2 %

Dont dossiers aidées 33 833 32 612 31 574 30 284 28 958 -4,4 %

COP aidées et gel déclarés 924 207 926 679 950 048 948 684 951 929 +0,3 %

Dont surface gelée 91 443 68 875 99 599 86 307 81 113 -6,0 %

Dont surface COP 832 764 857 804 850 449 862 378 870 816 +1,0 %

Surfaces ayant bénéficié des aides 914 407 918 367 938 767 877 063 882 480 +0,6 %

Montant total des aides (1000 euros) 317 548 317 106 311 716 73 144 72 910 -0,3 %

Surface moyenne aidée (hectares) 27 28,2 29,7 29 30 +5,1 %

Aide moyenne par exploitation aidée (euros) 9 386 9 724 9 873 2 415 2 518 +4,3 %

Des aides aux grandes cultures en légère baisse

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Ali

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

près cinq années de baisse, lesfabrications françaises d’alimentscomposés sont reparties à la

hausse pour 2007. De 21,6 Mt en 2006,elles sont passées à près de 22,4 Mt, soitun gain de 3,5 % pour l’année 2007 quiaura été marquée par une augmentation deprès de 10 % de la production respectived’aliments vaches laitières et poulet, maisaussi de baisses encore plus fortes en ali-ments dindes et d’allaitement.D’après les dernières données disponiblesdu panel des entreprises de plus de 30000tonnes du SNIA/Coop de France NA (quireprésente 95 % des tonnages totaux fran-çais produits), les fabrications françaisesd’aliments composés devraient encore pro-gresser de 1,8 % pour 2008. Cette prévi-sion de progression (malgré la tendancenégative des derniers mois de la période)serait le fruit d’une hausse d’activité envaches laitières qui serait venue contreba-lancer notamment les baisses des alimentsporcs et volaille.

Pour 2009, les filières bovines, en grandepartie responsables de la progression enre-gistrée sur 2007 et 2008, connaissentactuellement un retournement de ten-dance. Cela devrait donc apporter un freindans la tendance haussière instaurée cesdeux dernières années.Première région française productrice d’ali-ments composés, la Bretagne concentre40,7 % (9,11 Mt y compris aliment d’allai-tement) de la production nationale en2007. Comme à l’échelle nationale, l’année2007 bretonne casse la tendance baissièreenregistrée depuis 2001 qui s’explique engrande partie par une moindre consomma-tion d’aliments destinés aux volailles,conséquence directe de la baisse de pro-duction des volailles (concurrence interna-tionale et grippe aviaire). Ainsi entre 2001et 2006, la Bretagne a perdu près d’un mil-lion de tonnes d’aliments toutes espècesanimales confondues.Pour l’année 2008, la progression de la pro-duction s’explique par le regain d’activité

pour les aliments bovins avec la réactivitédes producteurs pour assurer l’augmenta-tion de la production laitière. La volaille et lepoulet en particulier, ont également bienrebondi après la crise de la grippe aviaire.Les aliments pour porcs et volailles repré-sentent plus de 85 % du total des tonnagesbretons. Les évolutions de production dansces filières seront donc directement impac-tées sur le secteur de l’alimentation animale.

Aliments porcs : retour à lahausse des fabrications

Première catégorie d'aliments composésproduite en Bretagne, les aliments pourporcs observent une progression du ton-nage entre 2006 à 2007 de 2,6 % (soit113000 t) suite à la période 2001-2006caractérisée par une baisse des fabrica-tions. Les tonnages totaux d’aliments porcsproduits suivent la tendance des évolutionsdes aliments porcs à l’engrais quiconstituent 71 % des fabrications en 2007.Sur la période 2006-2007, on note unehausse de 120300 tonnes pour les produitsdestinés aux porcs à l’engraissement quiexplique donc la hausse des aliments porcstotaux.La situation en 2008 a été délicate car sil’élevage porcin a dû, comme les autres,subir l’augmentation du coût de l’aliment,dans le même temps, le marché du porcs’est dégradé.Néanmoins, la production d’aliment porcdevait enregistrer un recul de 0,5 à 1 %pour 2008 et les experts sont d’accord pourtabler sur une stabilisation du prix des ali-ments pour porcs.

Aliments volailles : lareprise après la crise

En 2007, les fabrications bretonnes d’ali-ments composés pour volailles ont connuune hausse de 2,4 % par rapport à 2006,année très particulière car fortementimpactée par la grippe aviaire. À l’échelle

Alimentation animale :gérer la flambée des prixdes matières premières

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Fran

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AÉvolution des fabrications d'aliments porcs en Bretagne(tonnes) 2005 2006 2007 Évolution 07/06Porcelets 545 958 539 913 548 220 + 1,5 %Truies 745 450 734 322 718 817 -2,1 %Porcs engrais 3 104 351 3 049 293 3 169 560 +3,9 %Total 4 395 759 4 323 528 4 436 597 +2,6 %

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Évolution des fabrications d’aliments bovins en Bretagne(tonnes) 2005 2006 2007 Évolution 07/06Vaches laitières 736 608 799 851 894 512 +11,8 %Autres bovins 142 365 162 946 175 157 +7,5 %Total 878 973 928 395 1 069 669 +11,1 %

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Évolution des fabrications d'aliments volailles en Bretagne(tonnes) 2005 2006 2007 Évolution 07/06Poulets 1 140 425 1 018 984 1 145 523 +12,4 %Pondeuses 1 076 879 1 033 634 1 065 708 +3,1 %Dindes 964 664 950 087 868 677 -8,6 %Palmipèdes 180 050 178 123 185 979 +4,4 %Total volailles 3 412 211 3 226 752 3 304 789 +2,4 %

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Alimentation animale

fonne autour de 53 % en moyenne sur ladernière décennie. Le blé est la principalecéréale incorporée, elle représente 59,5 %des céréales, devant le maïs pour 17 % etl'orge 15 %. La part de blé et de maïsincorporée en 2007 est en baisse par rap-port à 2005 et 2006 au profit d'autrescéréales comme l'orge. Le triticale a vu sapart divisée par 2 entre 2005 et 2007.Les taux d’incorporation des matières pre-mières y compris de tourteaux sont sou-mis à des ajustements fréquents et impor-

française, les fabrications d’aliment volailleaffichent également une hausse de 3,5 %à près de 8,8 Mt pour cette période. LaBretagne a assuré 38 % de ces fabrica-tions d’aliments volailles.L’évolution positive des fabrications despécialités pondeuses, palmipèdes et pou-lets viennent contrecarrer la poursuite durecul de l’activité dinde et pintades desdernières années. Pour les aliments pou-lets, l’année 2007 marque la reprise desfabrications (+ 12,4 %) qui s’explique parun regain très net d’activité.

Aliments bovins :l’impact de la haussedu prix du laitOn assiste à une accélération de lahausse des fabrications d’aliments bovinsavec un pourcentage de hausse qua-siment multiplié par 2 chaque année sur lapériode 2004-2007.La hausse des fabrications d’alimentsbovins en 2007 aura été le fait des ali-ments vaches laitières qui augmentent deprès de 12 % par rapport à 2006 enBretagne et de 10 % à l’échelle française.Encouragés en début d’année 2008 par laconjoncture extrêmement favorable duprix du lait, les éleveurs ont cherché àaugmenter la production par le maintiendes effectifs de vaches présentes et parl’augmentation des quantités distribuéesd’aliments concentrés. Mais le retourne-ment de tendance du marché laitier encours d’année 2008 et les disponibilitésfourragères importantes laissent prévoirun ralentissement de la consommation etdonc de la production d’aliment en find’année 2008.Les aliments pour bovin viande continuenttoujours leur progression d’année enannée avec une hausse de 7,5 %, maisavec un ralentissement par rapport à lapériode 2005/2006.

2007 : hausse desincorporations de céréales

Les niveaux de production des aliments dubétail sont intimement liés aux évolutionsdes productions animales bretonnes et leniveau d'incorporation de céréales estfonction du prix des matières premières.

Les quantités de matières premières inté-grées en l’alimentation animale ont doncaugmenté au cours des années suivant letaux de progression des tonnages d’ali-ments produits. Elles continuent actuel-lement dans leur progression malgré ledébut de baisse de production d’alimentamorcé depuis les années 2000.Sachant que la région Bretagne contribueégalement à l’approvisionnement en ali-ments des régions limitrophes telles que laNormandie et les Pays de la Loire, elle estdonc un gros acheteur de matières pre-mières ; environ deux tiers des composantssont importés. L’essentiel des céréales col-lectées dans la région sont destinées àl’alimentation animale mais couvre à peineplus de la moitié des besoins obligeant lesfabricants à importer les matières pre-mières pour un marché de 4,9 millions detonnes en 2007. Les incorporations decéréales ont donc augmenté de près de200000 tonnes entre 2006 et 2007, serapprochant des niveaux atteints sur lapériode 2001-2003. Ainsi, le taux d'incor-poration des céréales a atteint en 2007 leniveau record de 54,5 %, alors qu'il pla- So

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Aliments composésfabriqués

en Bretagne en 2007

Volailles 36%

Bovins 12%

Autres 3% Porcs 49%

Tous concernés par la flambée des prixdes matières premières agricoles, lesacteurs de la filière ont mis en place desstratégies pour palier à cette contrainte.Alors que l’évolution à la baisse desfabrications d’aliments composés desdernières années s’était expliquée par ledéveloppement de la production à laferme d’aliments composés (FAF) dansun contexte de baisse du prix desmatières premières agricoles, la derniè-re campagne crée la rupture.La raison principale du redressementdes fabrications d’aliments de l’année2007 réside dans la vague d’achatsconjoncturelle des fabricants d’alimentsà la ferme (fafeurs) dans ce contexte deprix hauts des céréales. En effet, les éle-veurs ont préféré profiter de ce contextedes prix hauts des matières premièresen vendant leurs récoltes et en achetantde l’aliment composé dont le prix n’avaitpas encore intégré cette hausse.Par le biais de leur politique d’achat de

matières premières (sécurisation desapprovisionnements, couvertures sur lesmarchés) et par l’optimisation écono-mique de leurs formules via les substi-tutions des matières premières entreelles, les fabricants ont quant à euxréussi à lisser l’amplitude de variationdes prix de ces matières et à décalerdans le temps leur impact haussier surle prix de l’aliment. Cependant ces stra-tégies présentent un intérêt à courtterme mais ne sont pas durables carremettent en cause la compétitivité de lafilière Bretonne à terme. Ainsi lesacteurs doivent réfléchir pour faire faceà ce manque d’autosuffisance de laBretagne vis-à-vis des matières pre-mières végétales. Avec la mise en routefin 2008 de la nouvelle usine de tritura-tion de graines de colza à Montoir deBretagne, 350 000 tonnes de tourteauxde colza supplémentaires devrait êtredonc être disponibles pour l’alimenta-tion animale à partir de 2009.

Adaptations de l’alimentation animale bretonneface à la flambée des prix des matières premières

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tants compte tenu des tendances d'évolu-tion des prix des matières premières, deleur extrême volatilité mais également de lavalorisation de nouveaux gisements de pro-duits (drêches de blé et de maïs, tourteauxde colza et de tournesol lié au développe-ment des biocarburants).La tendance haussière et la volatilité desprix des matières premières connus aucours des deux dernières campagnes decommercialisation, ont fortement perturbéle contexte provoquant d’importants trans-ferts entre céréales (maïs, blé, orge et triti-cale).Dans le contexte de céréales chères, lesfabricants d’aliments ont incorporé du maïset du sorgho importés au profit du blé et del’orge lors de la campagne 2007-2008,participant à l'augmentation des importa-tions de céréales dans les ports bretons.Pour la campagne de commercialisation2008/2009, le contexte évolue avec du bléet de l’orge en abondance qui devraientretrouver leur place dans les rations.D’après les prévisions, l’utilisation descéréales pour l’alimentation animale en2008/2009 devrait augmenter.

Un prix des alimentsqui culmine

Après la flambée des prix de 2007, l’am-biance 2008 des marchés a été à labaisse pour une majorité des matièrespremières excepté le tourteau de soja etles autres produits de type vitamines,

acides aminés ou encore les phosphatesqui sont restés chers, avec un impact nonnégligeable dans les calculs des coûts desaliments.Même si les prix d’achat des matièrespremières ne sont pas impactés entiè-

rement et immédiatement sur le prix desaliments par les fabricants, l’indice desprix d’achats des moyens de productionagricole (IPAMPA) a fortement augmentésur les deux dernières années. Maintenu àun niveau relativement stable autour de

22 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Alimentation animale

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UNIP,

IFIP

Évolution des prix des matières premières pour l’alimentation animale

Prix du tourteau de soja "rendu Bretagne"

€/quintal

Prix du pois "rendu Bretagne"

Prix de l'aliment IFIP

Prix du blé "rendu Bretagne"

Prix d'intervention du blé

Prix du maïs "rendu Bretagne"

Prix de l'orge "rendu Bretagne"

jan-93 jan-94 jan-95 jan-96 jan-97 jan-98 jan-99 jan-00 jan-01 jan-02 jan-03 jan-04 jan-05 jan-06 nov-06 dec-07 dec-080

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Évolution de l'indice des prix d'achat des alimentspour animaux en Bretagne (IPAMPA - Base 100 en 2000)

janv-00 janv-01 janv-02 janv-03 janv-04 janv-05 janv-06 janv-07 sept-0880

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Évolution de l’incorporation de céréales en Bretagne

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19971996 1998 1999 2000 2002 2003 2004 2005 2006 20072001199519941993

Millions de tonnes

Production d'aliments composés

Incorporation de céréales

dont blédont maïs

dont autres

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99 points pendant les six premiers moisde 2006, l'IPAMPA a entamé une haussede plus de 20 points sur la période août2006-aout 2007 et a continué sa crois-sance avec une accélération tirée par desprix de céréales qui augmentent de 35 %pour le maïs, 53 % pour le blé, et 57 %pour l’orge sur l'année 2007. De plus,désormais, le prix du tourteau de soja estaussi à la hausse : +49 %. Sur les pre-miers mois de 2008, les prix des céréalesentament enfin une baisse. Depuismai 2008 où il a atteint son niveau maxi-mum de 140,1 points, on remarque unrecul de cet indice de 10 points reflétant lachute des prix des céréales fourragères etdes tourteaux (-48 % pour le blé et le maïs,-20 % pour le tourteau de soja et -39 %pour le pois sur la période janvier-décembre 2008) du fait des tensions surles marchés financiers apparu fin 2008

avec la crise financière. Pour 2008, l’écartde prix moyen entre le maïs et le blé renduBretagne s’est fortement réduit au profitdu maïs (-1 %) alors qu’il était de 5 %avec un blé moins cher en 2006.Le prix de l’aliment IFIP a enregistré la valeurmaximale de 26,5 € / quintal en mars 2008(soit une hausse de 51 % en un an). Mêmesi sur les 8 derniers mois de 2008, cetindice enregistre une baisse, le niveauatteint reste très élevé et impacte directe-ment sur le coût de production du porc.

Les industriels du secteurrecherchent des synergies

Le secteur de l’alimentation animale bre-ton présente une forte dépendance vis-à-vis de l’évolution des productions ani-males dont les baisses ou hausses de pro-duction ont un impact direct sur les ton-

nages d’aliments produits. La filière ali-mentation animale bretonne cherche àmettre en place des stratégies pour limiterles coûts de production des aliments quireposent sur la recherche de l’équilibreentre la concentration des acteurs pour lemaintien de la pression concurrentielle dusecteur de l’aliment et la proximité géo-graphique entre la production et les portset autres moyens logistiques.La recherche de l’amélioration de lacompétitivité de ce secteur passe par lamutualisation des moyens en termes derecherche en formulation des aliments.Cela a été le cas courant 2008 avec leregroupement d’acteurs pour les achats etles livraisons d’aliments et l’approvision-nement en matières premières.

Alimentation animale

L'année 2007 permet de renouer avec unniveau de trafic portuaire connu en 2002.Alors que celui-ci avait enregistré une bais-se de 3 % en 2006, les ports bretons ontcomptabilisé une activité de près de 4,6millions de tonnes importées. Cette haussetrès importante de 21 % par rapport à 2006(près de 800 000 tonnes), s'explique par leretour des importations de céréales qui sesont élevées pour 2007 à plus de 634 000tonnes, par la hausse de 127 000 tonnesde tourteaux de soja (+ 5 %) et des grainesoléagineuses de 32 000 tonnes, compen-sant des baisses d'autres matières pre-mières (autres tourteaux).Tous les ports bretons ont enregistré une

hausse de leur trafic. Le port de Brest dont lesimportations augmentent de 35 % entre2006 et 2007, bénéficie de la hausse desimportations de graines de soja, du maïs et dusorgho. La croissance des importations detourteaux de soja est essentiellement due àl’activité du port de Montoir qui compense lesbaisses enregistrées sur les ports de Lorientet de Brest.L'explication de ces évolutions réside dans lahausse du prix des matières premières. Dansle contexte de céréales chères, les fabricantsd’aliments ont préféré incorporer du maïs(près de 400 000 tonnes) et du sorgho(220 000 tonnes) au profit du blé et de l’orgecar moins onéreuses. C’est du maïs

d'Amérique du Sud qui a été importé enmasse car présentant un avantage compé-titif non négligeable par rapport aux originesfrançaises. L'absence d'importations demanioc malgré ce contexte, s'explique parson prix d'intérêt dans la ration, les opéra-teurs ayant choisi de se reporter sur desmatières premières certes plus chères maisavec des garanties de qualité de la mar-chandise.Pour la campagne de commercialisation2008/2009, les récoltes ont été bonnes par-tout et les concurrences entre origines se fontdéjà ressentir. Des blés fourragers anglaissont déjà arrivés dans les ports bretons.

Évolution des importations* portuaires de l’Ouest de matières premièrespour l'alimentation animale : suprématie renforcée du soja…

unité 1000 Tonnes 2004 2005 2006 2007 Evolution 07 / 06

Céréales 34,13 0 0 634,38

Graines oléagineuses 451,75 457,03 408,22 440,12 +7,81%

Tourteaux de soja 2 741,71 2 861,68 2 649,67 2 776,84 +4,80%

Autres tourteaux 251,62 370,49 509,72 466,20 -8,54%

Manioc 103,48 0 0 0

Mélasse et huile de palme 181,18 154,23 155,56 179,26 +15,23%

Citrus 31,92 16,04 25,60 16,94 -33,82%

Divers 78,06 39,48 49,58 79,08 +59,49%

Total 3 873,84 3 898,95 3 798,35 4 592,84 +20,92%

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* importations via les ports bretons (Brest, Lorient, St-Malo, le Légué) et le port de Nantes-St-Nazaire

Julie RioChambre Régionale d’Agriculture

de Bretagne

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Lait

Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

lors qu’en fin d’année 2007, lesprévisions annonçaient uneannée 2008 exceptionnelle et des

prix à des niveaux record, les cours mon-diaux des produits laitiers se sont brutale-ment retournés au second semestre 2008.L’euphorie aura finalement été de courtedurée. L’offre s’est reconstituée tandis quela demande mondiale refluait sous la pres-sion de prix élevés et des premiers effets duralentissement économique mondial. EnAsie, zone où le potentiel d’accroissementde la demande est considérable et où laconsommation progressait de manière trèsdynamique, le scandale du lait contaminé aécorné l’image jusque là très positive desproduits laitiers. Bien qu’en forte baisse, lesprix mondiaux 2008 du beurre et despoudres de lait restent toutefois supérieursà leur niveau de la période 2000-2006.

Productions mondialeet européenne

Depuis la mi-2008, un poids lourd du laita entamé son retour sur la scène mondiale.En effet, après un net recul lors de la cam-pagne 2007/2008, l’offre océanienne està nouveau au rendez-vous. En Australie, lemouvement de décapitalisation du cheptellaitier devrait prendre fin. Ce pays victimede sécheresses récurrentes depuis l’an-née 2002 bénéficie enfin de conditionsclimatiques plus clémentes et devraitrelancer sa production 2008/2009 d’envi-ron 2 %. Début 2008, la Nouvelle-Zélandea quant à elle souffert de quatre mois desécheresse qui ont pénalisé sa production.Cette moindre performance, qui a contri-bué à retarder la chute des cours mon-diaux, est désormais oubliée : la produc-tion 2008/2009 du premier exportateurmondial de produits laitiers devrait bondirde 8 %. De même, les États-Unis, le Brésilet l’Argentine affichent toujours un dyna-misme laitier remarquable et continuentd’accroître chaque année leur production.En Europe, malgré la hausse des quotas

de 0,5 % et l’effet incitatif des prix du lait,de nombreux pays affichent à nouveauune sous-réalisation de leur quota national2007/2008. Avec 137,4 millions detonnes produites, la collecte reste de2,2 millions de tonnes inférieure à la réfé-rence communautaire. Pour la campagne2008/2009, l’Europe s’achemine à nou-veau vers une nette sous-réalisation, d’au-tant plus que la référence communautairea été augmentée de 2,5 % début 2008.

Collectes françaiseet bretonne :des niveaux recordLa France, pourtant second pays produc-teur de l’Union européenne, enregistre enfin de campagne 2007/2008 une dessous-réalisations les plus élevées. Grâce àdes livraisons exceptionnelles en fin decampagne, son déficit (342 milliers detonnes) est toutefois nettement plus conte-nu que lors de la campagne précédente(637 milliers de tonnes). Dynamisée parl’amélioration du prix du lait, la campagne2008/2009 a débuté à un rythme soutenumais s’est essoufflée depuis le mois d’oc-tobre ; si bien que pour la sixième annéeconsécutive, la France ne remplira vrai-semblablement pas son quota.En Bretagne, les évolutions constatées au

niveau national ont été amplifiées à lahausse comme à la baisse. La campagne2007/2008 a été particulièrement aty-pique : les livraisons sont restées très limi-tées au début de la campagne, puis sesont relancées au moment où la collecteentrait normalement dans sa période debaisse saisonnière. Au terme de cettecampagne, les livraisons atteignent4916 millions de litres, en augmentationde 4,4 % par rapport à la campagne pré-cédente. Par ailleurs, les statistiques provi-soires font état d’un début de recapitalisa-tion du cheptel laitier. Au 31 décembre2008, le nombre de vaches laitières pré-sentes en Bretagne s’est conforté de prèsde 7 600 vaches.Au début de la campagne 2008-2009,poursuivant sur sa lancée, la collecte s’estintensifiée : sur la période avril-août, lahausse des livraisons se chiffrait à 6,7 %.Incités par l’amélioration du prix du lait, leséleveurs ont joué sur tous les paramètrespour augmenter les volumes produits. Ilsont retardé les mises à la réforme et amé-lioré la productivité par vache en distribuantplus de concentrés et en profitant debonnes disponibilités fourragères début2008. La baisse du prix du lait a produitl’effet inverse : les réformes ont repris, leséleveurs bretons ont freiné sur le concentréet veillé à réduire les livraisons pour éviter

Lait :tumulte sur les marchés

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A Millions de l

A M J J A S O N D J F M

2008-2009 2007-2008 2006-2007

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Livraisons mensuelles de lait en Bretagne

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Lait

Prix du lait :actualité chargéeAprès cinq années de recul, le prix du laitpayé aux producteurs bretons lors de lacampagne 2007/2008 s’est établi à328€/1000 l en moyenne, soit 50€ deplus qu’au cours de la campagne précé-dente. La hausse du prix du lait a pris finen octobre 2008 : pour la première foisdepuis le début de la nouvelle campagne,le prix payé aux producteurs régressait parrapport à l’année précédente. La chutedes cours mondiaux des produits laitiers,générée par le recul de la demande, uneoffre à nouveau importante et des stocksreconstitués, s’est répercutée aux éle-veurs. Ceux-ci ont fait face en parallèle àl’évolution à la hausse de leur coût de pro-duction : dans un contexte de prix desmatières premières très élevés, leurscharges se sont fortement enchéries.D’après l’Institut de l’élevage, une détentedu prix des charges serait observée depuisle mois d’octobre 2008. Cependant, labaisse du prix du lait n’a pas encore pris

de dépasser leur référence laitière indivi-duelle. Dès le mois de septembre les livrai-sons n’étaient plus qu’au niveau de 2007et depuis le mois d’octobre, la collecte bre-tonne mensuelle se situe même en retraitpar rapport à l’année dernière. Les produc-teurs jouent la maîtrise et y sont d’autantplus incités que les taux d’allocation provi-soires sont encore très réduits.Entre 2006 et 2007, malgré le dynamismedes installations en production laitière, laBretagne a perdu 5 % de ses élevages lai-tiers. La restructuration du secteur laitierse poursuit, au cours de la campagne2006-2007, 465 agriculteurs ont ainsibénéficié d’une aide à la cessation volon-taire d’activité laitière. En 2007, le nombrede livreurs de lait s’établit à 17028, soit596 livreurs de moins qu’en 2006. Enparallèle, la concentration du cheptel laitierau sein des exploitations se poursuit : alorsque les exploitations bretonnes de moinsde 49 vaches laitières détenaient 83 % deseffectifs de vaches laitières en 2002, cinqans plus tard elles ne détiennent plus que77 % du cheptel laitier breton.

Bilan de santé de la PAC :la fin des quotas est pour2015Paradoxalement, à l’heure où certains pro-ducteurs bretons tentent de limiter la pro-duction, la réforme de la PAC acte la fin desquotas laitiers. Le 31 mars 2015, plus detrente ans après leur création, les quotaslaitiers disparaîtront. Pour préparer cettesuppression, il a été décidé que les droits àproduire augmenteront de 1 % entre 2009et 2013, si bien qu’en 2013 la référencecommunautaire sera de 5 % supérieure àla référence actuelle. Deux points de ren-dez-vous sont d’ores et déjà programmésfin 2010 et fin 2012 pour analyser l’évolu-tion des marchés, prendre d’éventuellesmesures et suivre les impacts de la réformepour les Indications GéographiquesProtégées. D’autres leviers seront activésen faveur d’une hausse de production au-delà des 1 % par campagne. La modifica-tion du correctif matière pourrait ainsi per-mettre à certains producteurs de produireplus que les 1 % octroyés. Avec un correc-tif matière grasse qui devrait être réduit demoitié (0,0875), les producteurs dépassant

leur quota matière grasse seraient en effetdeux fois moins pénalisés ; en revanche,pour ceux n’atteignant pas ce quota, le cor-rectif resterait de 0,175. De même, leslivreurs commercialisant moins de 85 % deleur quota deux années de suite perdront laréférence non réalisée, ce seuil est plusstrict que le seuil de 70 % jusque-là envigueur. Cependant, les pénalités en cas dedépassement de quota trop importantseront renforcées au cours des campagnes2009/2010 et 2010/2011. Ainsi, pour undépassement inférieur ou égal à 6 %, lapénalité sera de 27,83€/1000 l, au-delàde 6 % elle sera augmentée de 150 %. Lesdispositions classiques reprendront à partirde la campagne 2011/2012.Les états membres pourront faire le choixd’accompagner cette transition. Dans lecadre du bilan de santé de la PAC, ils pour-ront s’ils le souhaitent réorienter une partieaides directes actuelles en direction deséleveurs laitiers. Ils auront également lapossibilité d’accorder sous condition uneaide d’état aux éleveurs laitiers.

euros/1 000 l

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2008-2009 2006-20072007-2008

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Prix du lait payé au producteur en Bretagne

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Produits 2006 2007 Évolution % Bretagne07/06 /France 2007

collecte 4 439 4 484 +1,0 % 20,1laits conditionnés 464 481 +3,6 % 12,8yaourts et laits fermentés 116 117 +1,1 % 7,4beurre 77 77 -0,1% 22,9fromage et spécialités 196 209 +6,6 % 12,1dont emmental 112 117 +4,4 % 47,0dont fromage frais 22 21 -4,7% 3,3lait écrémé en poudre 90 73 -18,4% 32,8poudre de lactosérum 89 111 +24,1 % 17,6caséines, caséinates 9 10 +15,7 % 27,6

Source : Agreste - Enquête mensuelle laitière SCEES ONILAIT - Unités : collecte et laits conditionnés en millions de litres, sinon en milliers de tonnes.

Les fabrications de produits laitiers en Bretagne

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toute son ampleur et sur les huit premiersmois de la campagne 2008/2009, ilatteint en moyenne 333 €/1000 l, soitencore 34€ de plus que l’année dernièreà la même période.Par ailleurs, le mode de fixation du prix dulait a fait l’objet de toutes les attentions. Enmai 2008, à la surprise de l’interprofes-sion laitière, la Direction Générale de laConcurrence, de la Consommation et de laRépression des Fraudes (DGCCRF) aréclamé que soit mis fin à la recomman-dation nationale sur le prix du lait, assimi-lée à une entente. L’interprofession a prisacte de cette demande et cessé de diffu-ser ses recommandations à partir du moisde juin. Dans un contexte de marchésmondiaux déprimés, alors que les cota-tions des produits laitiers s’effondraient etque les prix payés aux producteurs attei-gnaient des niveaux record, le prix du laita été un objet de vives tensions entrel’amont et l’aval. Finalement, enoctobre 2008, l’administration a faitmachine arrière et s’est prononcée enfaveur du principe de fixation interprofes-sionnelle du prix du lait. Les négociationsont pu reprendre et début décembre, l’in-terprofession s’est accordée pour réintro-duire la flexibilité additionnelle et pouropérer des baisses de prix de25€/1 000 l en novembre et décembre,45 €/1 000 l en janvier et février et55 €/1 000 l en mars.Dès le second trimestre 2009, un nouveaudispositif, plus réactif, devra être mis enplace. Dans le cadre du projet de loi definances 2009, l’assemblée nationale aproposé de soustraire les activités de l’in-terprofession laitière des dispositions rela-tives au droit de la concurrence. Le Sénata entériné cette décision et amendé lecode rural ; désormais l’interprofessionpourra en toute légalité mener des négo-ciations sur le prix du lait.

Les fabrications deproduits laitiers : le volume,mais pas les prixEn 2007, la collecte bretonne progressaitde 1 % et retrouvait son niveau de 2005.Les fabrications des laits conditionnés etdes yaourts et laits fermentés ont conti-nué de progresser, tandis que pour le

beurre, grâce à un rebond de productionen fin d’année, c’était la quasi-stabilité.En 2007 également, les fabrications defromage repartaient globalement à lahausse. La production d’emmental aretrouvé son niveau de 2005 (+4 %) ; enrevanche, après plusieurs années de pro-gression, les volumes de fromages fraisont reculé en 2007 (-5 %). Pour les pro-duits industriels, les évolutions ont étécontrastées : les volumes de poudre de laitécrémé ont à nouveau diminué (-18 %)tandis que les fabrications de caséines etcaséinates reprenaient (+16 % après unebaisse de 25 % en 2006) et que lesvolumes de poudre de lactosérum se rap-prochaient de leur niveau de 2005.En 2008, sous la pression d’une offre etde stocks qui se sont reconstitués, les prixdes produits industriels ont diminué trèsfortement. La Commission européenne,consciente de la gravité de la situation, aannoncé la mise en place de mesure desoutien au marché en 2009. Du 1er marsjusqu’à la fin août 2009, l’interventionpublique sera enclenchée pour 30 000tonnes de beurre et 109 000 tonnes depoudre de lait écrémé. De plus, cesvolumes devant être rapidement atteints,la Commission prévoit déjà d’activer l’ad-judication à un rythme bimensuel.

Beurre : fabricationssoutenues, prix en chute

À partir de la mi-2007, les prix du beurreont flambé si bien que le prix moyen del’année s’est établi en hausse de 31 % parrapport à l’année 2006. La tendance s’estdepuis inversée : la hausse de collecte dansles pays européens a contribué à relancerles fabrications de beurre et l’offre a pesésur les cours ; d’autant que les opérateurseuropéens, victimes de la parité euro/dollarqui a favorisé les États-Unis, ont exportépresque moitié moins qu’en 2007. En reculde 35 %, la cotation moyenne 2008 ne

dépasse pas 2400€, un niveau historique-ment bas. Depuis le 1er mars 2008, l’inter-vention publique pour le beurre n’est plustributaire du prix de marché : la périoded’intervention dure désormais du 1er marsjusqu’au 31 août dans tous les pays euro-péens quel que soit le niveau des prix. En2008, les prix étant alors encore suffi-samment rémunérateurs, l’interventionpublique n’a pas fonctionné. Les stockspublics européens, épuisés depuis la mi-2007, ne se sont donc pas reconstitués,une situation inédite depuis 25 ans. Enrevanche, bien que l’aide au stockage privéait été fortement réduite, les stocks privéseuropéens se sont nettement regonflés : àla mi-décembre 2008, ils dépassent large-ment leur niveau de l’année dernière à lamême époque et devraient continuerd’augmenter d’ici la fin de la campagne2008/2009. Avec deux mois d’avance, ledispositif d’aide au stockage privé a en effetété enclenché au 1er janvier 2009. Cettemesure pourrait permettre d’enrayer lachute des prix.Dans ce contexte, les fabrications bre-tonnes demeurent soutenues, au mois deseptembre 2008, les volumes produits sontde 5,5 % supérieurs à leur niveau de l’andernier.

Poudre de lait : du volume!

Au cours des cinq premiers mois de 2008,alimentée par des livraisons abondantes, lesfabrications de poudre de lactosérum sesont effectuées à rythme soutenu; puis,sous l’influence de cours déprimés, elles ontralenti à partir du mois de mai. Au mois deseptembre 2008, en cumul depuis le débutde l’année, les fabrications apparaissent enhausse de 2,9 % par rapport au mois deseptembre dernier. C’est là une évolutionnotable compte tenu du fait qu’en sep-tembre 2007 déjà, les volumes de poudrede lactosérum avaient bondi de 19,7 % parrapport à l’année précédente. Ce regain

26 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Lait

Prix (€/t) 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008beurre 2 947 2 999 2 969 2 742 2 493 3 254 2 395

poudre 0 %* 1 932 1 977 1 999 1 919 2 057 2 941 1 279* Consommation animale Source : Office de l'élevage, moyenne des cotations hebdomadaires en euros courants.

Évolution du prix du beurre et de la poudre de lait écréméen France

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intervient alors que les cours se sont retour-nés : la tonne de lactosérum s’est enmoyenne vendue à 436 € en 2008… soitplus de deux fois moins qu’en 2007, où lacotation moyenne approchait les 1000 € !Au mois de septembre, la production cumu-lée de poudre de lait écrémé dépasse de34 % son niveau de l’an dernier. À la mêmeépoque, l’année dernière les volumesétaient en recul de 21 %. Là encore, cerebond de la production s’est opéré dans uncontexte de chute des prix : la tonne depoudre de lait écrémé pour consommationanimale s’est adjugée à 1279€ en moyen-ne en 2008, là encore plus de deux foismoins cher qu’en 2007.

Fromages :la consommationse maintientEn 2007, les fabrications de fromagerepartaient à la hausse. La tendance s’estprolongée en 2008 : au mois de sep-tembre, les volumes sont de 5 % plus éle-vés qu’en septembre 2007. Plus en détail,

les fabrications de fromage frais rattrapentle recul concédé en 2007 (+19 % encumul au mois de septembre 2008) etcelles de fromages à pâte pressée aug-mentent de 8 %. L’évolution est identiquepour l’emmental (+8 %), qui, avec 57 %des volumes produits, demeure le poidslourd de la production fromagère breton-ne.Selon les panels de consommateurs, bienque les prix au détail du fromage enregis-trent une hausse conséquente (ennovembre, +10 % en un an), les volumesachetés par les consommateurs ne recu-lent que de 2 % pour les fromages frais,de 1 % pour les pâtes molles et les pâtespressées non cuites. La consommation depâtes pressées cuites – dont fait partiel’emmental – progresse même de 1 %!

Exportations : améliorationdu chiffre d’affaires

En cumul sur les trois premiers trimestres2008, les ventes à l’export des produitslaitiers bretons ont généré un chiffre d’af-

faires de 384 M€. Après une année 2007exceptionnelle portée par des prix et unedemande mondiale soutenue, la perfor-mance à l’export en 2008 est à nouveauremarquable. En valeur, les exportationsaugmentent de près de 25 %, soit environ75,7 M€. Les gains sont particulièrementimportants pour les ventes de fromage(+17,1 M€), de yaourts et desserts(+13,7 M€), de beurre (+10,5 M€) et depoudres de lait (+6,4 M€). De même, lescaséines affichent un bon dynamisme àl’export avec une valeur des échangesmultipliée par plus de trois (+23,1 M€).L’amélioration globale du résultat estimputable pour l’essentiel à la hausse dela valeur des exportations en destinationdes pays tiers (+70,3 M€), en particulieren direction de Singapour avec cetteannée des exportations de beurre exclusi-vement (+5,0 M€). Pour la deuxièmeannée consécutive, le débouché algérienprogresse nettement (+5,0 M€) ; de plusla Bretagne gagne des parts de marché auMoyen-Orient avec un nouveau client,l’Arabie Saoudite (4,4 M€). Pour ces deuxpays, la performance s’appuie cette annéesur les seules ventes de poudres de lait.La progression est moins marquée pourles ventes en direction des pays membresde l’Union européenne (+5,4 M€), avecdes débouchés espagnols (+12,9 M€) etpolonais (+3,3 M€) qui compensent lerepli des exportations en direction desPays-Bas (-9,8 M€) et du Royaume-Uni(-4,0 M€).Début janvier 2009, la Commission euro-péenne a annoncé la réintroduction desrestitutions aux exportations de beurre,poudres de lait entier et écrémé et fromage.Ces mêmes produits ont constitué 56 %des ventes bretonnes en direction despays tiers en 2008, c’est donc là uneperspective favorable pour la région.

Maud MarguetChambre d’Agriculture d’Ille-et-Vilaine

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Pays 2 006 2 007 évolution 9 mois 9 mois évolution07/08 2007 2008 08/07

Allemagne 12,8 19,6 +53,0 % 21,8 24,6 +12,9 %Belgique 47,2 65,6 +38,9 % 43,6 44,2 +1,4 %Espagne 49,4 61,0 +23,5 % 32,1 45,0 +40,2 %Italie 48,7 41,3 -15,1 % 29,9 31,9 +6,7 %Pays-Bas 21,7 35,1 +61,4 % 18,5 18,5 -Royaume-Uni 33,0 38,3 +16,0 % 16,6 16,6 -Autres UE 12,8 19,6 +53,0 % 23,5 10,8 -54,0 %Total UE 240,8 293,4 +21,9 % 187,8 193,3 +2,9 %Algérie 8,4 10,7 +27,0 % 10,4 15,4 +48,3 %Chine 0,5 5,7 x11,0 2,8 2,8 +2,4 %Hong-Kong 2,5 1,7 -31,9 % 1,4Japon 2,7 2,5 -8,0 % 1,8 2,2 +23,3 %Maroc 4,4 5,2 +17,1 % 3,2 3,6 +10,6 %Sénégal 4,4 4,4 +0,8 % 3,3 3,4 +4,4 %Autres pays tiers 6,5 167,4 x26,0 97,7 163,4 +67,2 %Total Pays tiers 29,4 197,6 +571,6 % 120,6 190,8 +58,3 %Total 270,2 491,1 +81,8 % 308,4 384,1 +24,5 %

Exportations bretonnesde produits laitiers (M€)

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

restera l’annéedes contrastesavec une bonne

consommation, un prix du porc résistant àla hausse de la production, des exporta-tions pénalisées par la parité euro/dollartrès défavorable à la zone euro et surtoutla flambée des matières premières ausecond semestre.En 2008, malgré l’amélioration du prix duporc, le maintien du prix de l’aliment porcà un niveau élevé handicape les exploita-tions porcines.

Hausse de la productionen 2007 qui s’atténueen 2008La production de l’Union européenne aprogressé de 1,8 % en 2007 soit 377000tonnes, avec des situations très diffé-rentes d’un pays à l’autre. Ces différencessont également très marquées entrel’ouest (UE à 15) et l’est (l’UE à 10). Dansl’Union européenne à 15, où les éleveursont pu bénéficier de cours des matièrespremières relativement bas et d’un prixrémunérateur en 2005 et 2006, de nou-veaux investissements ont été réalisés. Laproduction des deux principaux pays pro-ducteurs a explosé. L’Allemagne qui aatteint son plus haut niveau historique, setrouve maintenant, du fait de l’élargis-sement de l’Union européenne au cœur del’Europe. L’Espagne poursuit sa crois-sance. Dans les nouveaux États membresla baisse importante de la production polo-naise a été compensée par la hausse dansd’autres États (Bulgarie, Roumanie,Hongrie).La production française augmente de1,8 % pour atteindre 2,33 millions detonnes, mais reste encore loin du maxi-mum atteint en 2002. Cette évolution estle résultat d’une progression des perfor-mances techniques des éleveurs. En effet,le nombre de truies aurait baissé de 2,4 %en 2007. La production bretonne pro-

gresse de 23700 tonnes pour atteindre1,288 million de tonnes.En 2008, la production européenne di-minue de 1,5 %, conséquence des diffi-cultés économiques des producteurs,baisse qui est intervenue essentiellementau cours du 2e semestre et plus particuliè-rement au 4e trimestre, laissant augurerune poursuite de la décapitalisation en

2009. La production française diminuequant à elle de 1,2 %.Le poids moyen des carcasses de porcsreste inférieur à 2007 même si l’écart atendance à se réduire. En Bretagne, lesabattages sont proches de la stabilité avecune hausse de 0,30 %.

Baisse des prix en 2007Les prix à la production dans l’Union euro-péenne se sont dégradés en 2007 selonune fourchette de 8 à 10 % dans les prin-cipaux bassins de production. L’envoléedes cours espagnols à partir de février n’apas été suivie par les autres pays euro-péens. En période estivale le prix a pro-gressé mais sans atteindre le prix de2006. Après la période des promotions deseptembre, l’offre est restée élevée et leprix a baissé pour revenir à son niveaud’avant l’été. Les températures estivalesrelativement basses dans l’ouest del’Union européenne ont favorisé l’alourdis-sement des carcasses à la sortie de l’étéet l’engorgement du marché. Le lan-cement de l’opération de stockage privé etla réinstauration des restitutions à l’expor-tation sur les viandes fraîches et conge-lées ont permis de soutenir le marché enfin d’année, période au cours de laquellela demande est généralement plus faibleet l’offre abondante. Au dernier trimestre

Viande porcine :une flambée du coûtde production

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2007

Baisse du cheptelbreton

Représentant 56 % du cheptel porcinfrançais, le cheptel breton par l’évolu-tion de ses effectifs dicte la tendancenationale. Le cheptel français desexploitations professionnelles diminuede 3,7 % entre 2005 et 2007, baissequi concerne surtout les jeunes truieset les porcelets. En Bretagne, les résul-tats de l’enquête montrent sur 2 ansune baisse de 3,8 % du cheptel total,sensible aussi pour les jeunes truies. Ily a 6380 exploitations porcines pro-fessionnelles en 2007 en Bretagne, cequi représente 24 % des exploitationsporcines professionnelles françaises.En 2005, on en dénombrait 6 857(source : DRAF-SRISE Bretagne).

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Production de viande porcine en Bretagne

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Viande porcine

des productions française et européennesoutenues, le début de l’effet de la crisefinancière sur la demande des pays del’est et une consommation européenne deviande de porc orientée à la baisse en rai-son d’une augmentation des prix au détail.

Le coût alimentaire pèsesur les trésoreries

Les résultats technico-économiques sesont dégradés en 2007, du fait de la bais-se du prix du porc et de la hausse du coûtde l’alimentation des porcs (+39 €/tonne).Le prix de l’aliment en hausse à partir dumois de juillet (suite à la flambée des prixdes céréales) s’est maintenu à un niveauélevé jusqu’au premier semestre 2008,tandis que les cours du tourteau de sojapoursuivaient leur progression. Malgrél’amélioration des performances tech-niques, le prix de revient a nettement aug-menté (+0,14 €/kg de carcasse). Lamarge sur coût alimentaire a donc dimi-nué de 416€/truie. Le prix moyen du porcpayé à l’éleveur s’est établi à 1,248€/kg,soit un niveau nettement inférieur au coûtde revient qui s’élève à 1,377€/kg.En 2008, la baisse du prix des matièrespremières a entraîné une diminution du prixde l’aliment, mais insuffisante. Le prix del’aliment est resté supérieur d’environ 40€

à celui de 2007. L’amélioration du prix deporc observée en 2008 ne permet cepen-dant pas de compenser cette progression.

Dégradationdes exportations en 2007

En 2007, le commerce mondial qui areprésenté 5 millions de tonnes (environ5 % de la production mondiale) a étémoins dynamique. Pour la première foisdepuis 2000, le commerce internationalde viandes de porc a régressé significati-vement (-3,4 %). La baisse des disponibi-lités a été à l’origine d’un manque d’offresur les marchés mondiaux. La légère bais-se des exportations de l’Union européenne(-1,5 % par rapport à 2006) est liée à unralentissement du commerce vers plu-sieurs destinations dont la Russie (lahausse de la production a permis de satis-faire à une partie de la demande de lapopulation), la Corée du sud et le Japon.

le prix est quand même resté inférieur àcelui du dernier trimestre 2006. Le prixfrançais est en retrait de 8,6 % en 2007par rapport à 2006, avec un prix qui avarié de 1,001 €/kg début janvier à1,265€/kg, fin août, pour une moyenneannuelle de 1,118€/kg. L’augmentationsensible des apports au 1er trimestre etles difficultés d’exportation sur les paystiers ont pesé sur le marché. Par la suite,les mauvaises conditions météo de l’étén’ont pas permis une relance du prix, alorsqu’au 3e trimestre l’offre a été abondanteen raison d’un été favorable à la crois-sance des porcs. L’opération de stockageprivé et la réintroduction des restitutionsont permis d’avoir au 4e trimestre un prixproche de celui du 4e trimestre 2006.En 2008, le prix de base est en hausse de13 % par rapport à 2007, pour atteindre1,264€/kg, le cours le plus élevé depuis

2001, avec une amplitude de prix qui va de1,061€/kg début janvier à 1,452€/kg finaoût. Après une hausse sensible de la finfévrier à la mi-avril en lien avec une fortedemande à l’exportation, le prix a connuun creux très net. En effet, la remise sur lemarché des 98000 tonnes de viandes dustockage privé de fin 2007 a pesé sur lemarché, alors que la production étaitencore égale à celle de 2007. Après lareprise saisonnière entre la fin mai et la finseptembre, malgré l’arrêt des restitutionsfin août, les cours se sont maintenus toutau long du 3e trimestre, avec des certifi-cats toujours valides deux mois après lasuspension des restitutions. À partir dumois d’octobre, soit plus tard que lesannées précédentes, la chute du prix a étésensible, celui-ci est passé de 1,40 €/kgà 1,083€/kg en fin d’année. Cette baisseest la conséquence de plusieurs facteurs :

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IFIP

Bretagne France

2006 2007 2007% prix

Par 100 kg de carcasse en € en € de revient en €

Rémunération des capitaux propres 0,8 0,8 0,6 1,0

Main-d’œuvre totale 17,8 18,7 13,6 20,4

Frais financiers 4,1 3,6 2,6 3,1

Amortissements 10,2 9,9 7,2 9,2

Divers 18,3 18,1 13,1 15,4

Renouvellement 3,7 4,0 2,9 3,8

Aliments 68,4 82,6 60,0 86,3

Prix de revient total 123,3 137,7 100 139,2

€/truie/an 1305 889 1130

Prix de revient du porc charcutier

Marge sur coût alimentaire (€/truie/an)

Évolution du prix au cadran de Plérin(prix de base classe U, 54 TVM)

2003 2004 2005 2006 2007 2008

€/kg

0,5

1,0

1,5

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Page 30: Analyse & perspectives - Chambres d'Agriculture de … · Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan ... AGRESTE – Les comptes de l'agriculture

Le retour de la demande de ce dernier aprofité aux pays de l’Alena (Accord de libre-échange Nord Américain). Cependant, laflambée des prix des matières premièresdepuis le second semestre 2007 et ladégradation du rapport euro/dollar ontconduit la Commission à ouvrir dans unpremier temps une opération de stockageprivé, puis dans un deuxième temps (à par-

tir de décembre 2007) de réinstaurer desrestitutions de 31,1€/100 kg sur la vian-de porcine fraîche et congelée. Les expor-tations françaises ont progressé de 3,5 %pour atteindre 698600 tonnes, avec unediminution sensible vers les pays membres(-8,8 %) alors que vers les pays tiers lahausse atteint 23 %. Les exportations bre-tonnes ont diminué sensiblement en 2007,

avec cependant un développement desventes vers les pays tiers. Les principauxmarchés (Russie, Japon) sont en baissealors que les ventes à destination de Hong-Kong et de la Chine décollent.

En 2008 les exportationsprofitent des restitutions

Les exportations européennes vers lespays tiers sont en nette hausse en 2008(+26 %) pour atteindre 1,8 million detonnes, avec une augmentation impor-tante vers la Russie, la Biélorussie,l’Ukraine et la Chine qui bénéficiaient desrestitutions. Cependant après la décisionen août de la Commission européenne desuspendre les restitutions pour la viandeporcine, les ventes se sont nettementrepliées, du fait de la concurrence desÉtats-Unis (prix du porc compétitif et pari-té euro/dollar plus favorable). L’Allemagnea largement profité de la dynamique, avecune augmentation de ses ventes vers lespays tiers de 38 %. La Pologne, soutenuepar les restitutions, a pu revenir sur lemarché russe, et grâce à un doublementde ses ventes devient le 4e exportateur del’UE à 27. Par contre, le Danemark quireste le premier exportateur de l’Unioneuropéenne n’a augmenté ses ventes quede 8 %. En effet à partir du mois d’avril laRussie a limité ses achats au motif d’unenon-conformité sanitaire des produitsdanois. La hausse des exportations fran-çaises en 2008 est moins importantequ’en 2007 (+2,6 %). Alors que les expé-

30 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Viande porcine

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2006 2007 Évolution 9 mois Évolution07/06 2008 9 mois 08/

9 mois 07Italie 139,11 117,07 -16 % 86,57 -3 %Grèce 78,19 58,18 -25 % 58,05 +31 %Royaume-Uni 56,72 53,17 -6 % 43,13 +4 %Pays-Bas 27,93 28,36 +1,5 % 15,98 -27 %Roumanie 6,58 13,12 X 2 13,97 +33 %Irlande 12,99 12,63 -3 % 12,80 +32 %Allemagne 23,85 16,0 -33 % 12,71 +2 %Hongrie 5,90 5,97 +1 % 6,92 +50 %Danemark 3,85 7,44 +93 % 5,10 -15 %Autres UE 21,68 20,56 -5,2 % 20,82 +23 %Total UE 376,8 332,5 -12 % 276,05 +7 %Russie 20,74 18,37 -11 % 31,11 X 5Corée du sud 23,94 25,99 +9 % 16,85 -19 %Chine 0,71 2,47 X 3,5 6,89 X 4Japon 12,35 8,53 -31 % 3,50 -47 %Afrique du sud 5,74 6,15 +7 % 3,20 -32 %Hong-Kong 0,79 1,95 X 2,5 1,87 +8 %Autres pays tiers 6,13 17,64 X 2,9 11,94 -8 %Total pays tiers 70,4 81,1 +15 % 75,36 +39 %Total 447,2 413,6 -7 % 351,41 +13 %

Destinations des exportations bretonnesde viande porcine (M€)

L’opération de stockageprivé de novembre 2007Face à une production toujours soutenueau 1er trimestre 2008, le Comité de gestiondu 21 février a décidé de prolonger durant3 mois supplémentaires le stockage des100000 tonnes de viande porcine prévueinitialement pour une durée de 5 mois.Cette prolongation a ainsi permis deremettre sur le marché en avril et enmai 2008 de la viande congelée pourl’exporter vers la Russie et la Chine avecrestitutions.

Espagne 19 801

Danemark 19 123

Italie 16 059Allemagne 13 011

France 8 281

Pays-Bas 6 810

Pologne 6 148

Autres 11 400

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Répartition des volumes stockés par État membre (en tonnes)

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31

ditions vers les pays de l’Union (qui repré-sentent 77 % des débouchés français)régressent, les exportations vers les paystiers dopées par la demande russe et chi-noise au cours des trois premiers tri-mestres progressent. Cependant le déficitde la filière porcine française apparu en2007 se dégrade en 2008 pour atteindre26,1 millions d’euros, surtout sur les mar-chés européens.

Sur les 9 premiers mois 2008, les expor-tations bretonnes atteignent 351 M€.Elles sont supérieures de 13 % à celles dela même période 2007, avec une hausseplus sensible vers les pays tiers que versles pays de l’Union européenne. La dimi-nution est nette à destination des Pays-Bas (qui reste la 4e destination des expor-tations bretonnes) et de l’Espagne. Ladestination pays tiers est dopée par les

restitutions, surtout à destination de laRussie et de la Chine. Le poids des paystiers dans les exportations bretonnes serenforce, avec 21 % des volumes aujour-d’hui contre les 16 % en 2006.

Un retour à la baissede la demande en 2008

En 2007, après 3 ans de stabilité, laconsommation de viande de porc pro-gresse de 3 % dans l’Union européenne etde 2 % en France.En 2008, elle est orientée à la baisse, sur-tout au second semestre, la diminutionsensible de la production dans les nou-veaux états membres ayant entraîné unehausse du prix de la viande de porc. Laconsommation individuelle dans l’Unioneuropéenne diminue de 1 kg pouratteindre 42 kg/personne/an. En France,la baisse atteint -0,2 %, la viande de porcétant atteinte à son tour par le recul géné-ral de la consommation de produits car-nés. La hausse du prix du porc frais audétail de 4,8 % semble avoir pesé sur lesachats des ménages.

Nathalie Le DrézenChambre d’Agriculture des Côtes d’Armor

Viande porcine

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GATT 1 GATT 5 GATT 6 GATT 7 GATT 8 GATT 9 GATT 10 GATT 11 GATT 12 GATT 131000 tec 95-96 99-00 00-01 01-02 02-03 03-04 04-05 05-06 06-07 07-08Contingents autorisés 542 463 444 444 444 444 444 444 588 588

dont viande fraîche et réfrigérée 271 228 228 228 228 228 228 228 302 302

dont viande transformée 271 235 216 216 216 216 216 216 285 285

Certificats délivrés 378 702 129 77 62 139 70 77 70 435dont viande fraîche et réfrigérée 33,5 % 75 % 0,4 % 0 % 0 % 54 % 0 % 0 % 0 % 84,9 %

dont viande transformée 66,5 % 25 % 99,6 % 35 % 100 % 46 % 100 % 100 % 100 % 15,1 %

% utilisé 70 % 115 % 29 % 17,2 % 14 % 31 % 16 % 17 % 12 % 74 %

Exportations subventionnées : restitutions sur les produits transformés

Sur l’ensemble de l’année GATT 13, lesdemandes de certificat ont porté sur444200 tonnes, soit 74 % du contingentannuel autorisé. La décision de la

Commission de novembre 2007 de réintro-duire les restitutions sur la viande porcinefraîche et congelée a eu un effet notable. Envaleur, c’est 46 % du contingent autorisé

qui a été utilisé, pour un montant total de125,8 millions d’euros.

La Russie bloque les expéditions en provenanced’outils européens

Suite à des inspections menées par-tout dans le monde, la Russie a décidédébut janvier 2009, de retirer de laliste des établissements autorisés àexporter sur le marché Russe, un cer-tain nombre d’abattoirs et d’ateliers dedécoupe. Les Pays-Bas sont dans unesituation délicate avec 16 établisse-ments sur 20 concernés. En France 14sites sont concernés sur les 24 visitésdont 5 dans la filière “porc et bovin”.Par ailleurs la Russie a annoncé uneréduction de 250 000 tonnes de son

quota d’importation à droit préférentielde 952000 tonnes (tarif de 25 %). Enporc le quota est en hausse, passantde 493500 t en 2008 à 531900tonnes (à droit préférentiel de 15 %)en 2009. La part accordée aux États-Unis et à l’Union Européenne a étérevue à la hausse (respectivement de50700 à 100000 t et de 249300 à253400 t). Au-delà de ces quantités,les droits hors quotas passent à untaux de 75 % pour le porc, ce qui lesrend prohibitifs.

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Vola

ille

Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

n 2008, la plupart des produits avi-coles ont vu leurs prix à la consom-mation augmenter. L’impact sur la

consommation a été différent selon le pro-duit, en fonction des arbitrages du consom-mateur, inquiet pour son pouvoir d’achatdans un contexte d’inflation record en2008.

La production : le poulettire son épingle du jeu

Les données du SSP (Service de laStatistique et de la Prospective du Ministèrede l’Agriculture) montrent qu’après la fortebaisse de 2006 (-9 %), la production fran-çaise de volailles a rebondi en 2007(+4 %), restant toutefois inférieure auxniveaux de 2005. D’après les prévisions del’Office de l’élevage, en 2008 la productiondevrait être comparable aux volumes de2007. Les chiffres globaux cachent des dis-parités importantes entre espèces. Ainsi laproduction nationale de dinde ne cesse dediminuer chaque année (-10 % en 2007,-3,5 % en 2008) alors que celle de pouletest dynamique (+12 % en 2007 et +1,5 %en 2008). Première production de volaille,c’est le poulet (54 % du tonnage total) quitire l’ensemble de la production vers lehaut. Il a plus que compensé les pertes endindes en 2007, et devrait juste compenserla baisse de production constatée dans laplupart des autres espèces en 2008.En Bretagne les chiffres suivent la tendancenationale : après la baisse de 2006, la pro-duction régionale de viande de volaille arebondi de 5,2 % à 589000 tonnes en2007. Comme en France, en 2007 la pro-duction de viande de dinde des exploita-tions bretonnes a diminué en passant sousles 210000 tonnes (environ -2 % par rap-port à 2006), tandis que celle de poulet aaugmenté de 11 % (353000 tonnes). En2008 la production de viande de volailledes exploitations bretonnes devrait à nou-veau diminuer, elle pourrait avoisiner les560000 tonnes.

D’après les enquêtes auprès des abattoirs(source Agreste), les abattages contrôlésde volaille ont progressé de 4 % en Franceen 2007 (1,72 million de tonnes) et de plusde 5 % en Bretagne (586000 tonnes).L’activité poulet des abattoirs a été plusdynamique en 2007 (+14 % en Bretagneet +11 % en France), alors qu’en dindel’activité s’est rétractée de 2 % enBretagne et 10 % en France. D’après leschiffres provisoires régionaux de la DRAFet les estimations nationales de l’Office del’élevage, l’année 2008 devrait être plusdifficile pour les abattoirs bretons (qui onttenu le haut de l’actualité sociale en 2008)qu’en moyenne en France. En effet alorsque l’activité volaille des abattoirs bretonsreculerait de 6 % en 2008 (-10 % en dindeet -5 % en poulet), les abattages contrôlésfrançais seraient stables en 2008 : leregain d’activité en poulet (+1 %) et encanard (+2 %) compenserait la baisse endinde (-3 %).

Augmentation du prixdes aliments

L’augmentation des coûts de productionconsécutive à l’augmentation du coût del’aliment a eu une répercussion sur lesprix de gros des volailles dès 2007 (près

de +17 % toutes espèces de volaillesconfondues). Malgré une nette détente ausecond semestre, le coût des matièrespremières rendues Bretagne utilisées pourl’aliment volaille est resté sensiblementplus fort en 2008 qu’en 2007. Sur l’en-semble de l’année 2008 par rapport à2007, le coût des matières premières aaugmenté de 16 à 26 % selon les espècesde volailles de chair (source indice ITAVI).Comparés à ceux de 2006, les coûts de2008 sont supérieurs de 50 à 60 %.Au vu de leur poids dans le coût de revientdes volailles de chair, le renchérissementde ces matières premières se serait tra-duit par une augmentation de 6 à 11 %des coûts de production dans les élevagesentre 2007 et 2008.

Des prix au détail en fortehausse en 2008

Les prix des viandes de volailles sont res-tés élevés en 2008, certains continuantmême à augmenter. Les prix de gros ontaugmenté à Rungis de 8,1 % à 2,20 €/kgen poulet standard (PAC A) et de 3,9 % àprès de 5,90 €/kg pour les filets de pou-let, tandis que le poulet PAC fermierconcédait 1,3 % par rapport à 2007, à3,45 €/kg. En dinde, malgré un repli de 2

Volaille : des hausses de prixpour tous les produits avicoles

32

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(hors

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La production bretonne de viande de volailles

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718 729754

805845

886920

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1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 19991998

500

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1 000 Milliers de tonnes

837798

2000

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2001 2002 2003

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2004

658621

2005

559 589 561*

2006 2007 2008

À partir de 1999, les données ont été redressées an fonction du recensement agricole de 2000. Enconséquence, la production des années 1997-1998 a probablement été surestimée. Par ailleurs,dans la dernière édition de la SAA une importante correction à la baisse a été apportée à la pro-duction de 2006 (portant sur la production de dinde). Toutefois, depuis 1999, la baisse d’activité estindéniable : c’est près d’1/3 de la production qui a disparu des exploitations bretonnes.

(*) Estimation Chambre d’agriculture de Bretagne

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33

Volaille

Exercice 2007-2008: netredressement des marges

L’enquête avicole annuelle réalisée en 2008par les Chambres d’Agriculture auprès de714 aviculteurs du Grand Ouest donne unebonne représentation de la situation finan-cière des élevages pour l’exercicejuillet 2007 - juin 2008.Les marges brutes ont progressé depuisl’enquête précédente (de +6 % à +32 %selon les espèces: cf. tableau), hormis enpoulet label qui affiche un léger recul(-1,2 %). Cette progression pour la plupartdes espèces est à mettre au crédit de :• l’augmentation de la productivité : le

nombre de lots (réduction des vides sani-taires) et densité progressent, en réactionà l’embellie du marché,

• l’évolution des performances techniques(sauf en canard de barbarie et pouletstandard où elles stagnent),

• la revalorisation de certains contrats, quia permis de limiter l’effet de l’augmenta-tion des charges (gaz, main-d’œuvretemporaire, litière).

ou 3 % par rapport à 2007, le prix moyendes filets en 2008 (5,20 €/kg) est restétrès supérieur à la moyenne 2005-2006.Les cuisses de dinde se sont renchériesde plus de 7 % par rapport à 2007. Lesautres volailles se sont vendues à Rungisplus cher en 2008 qu’en 2007 : +6 %pour la pintade label, +14 % pour lecanard de barbarie entier, +6 % et +5 %pour les filets et magrets de canard.Les prix au détail de la volaille ont connudes évolutions encore plus fortes : près de11 % d’augmentation en 2008 par rapportà 2007 d’après l’indice de consommationde l’INSEE, et 9 % d’après TNS (12 % pourla dinde, 8 % pour le poulet, plus de 9 %pour la pintade et le canard). Ces deuxsources s’accordent donc pour afficher unrenchérissement plus marqué en volailleque pour l’ensemble des viandes quin’augmenteraient que de 3,2 % pourl’INSEE et 4,2 % d’après TNS.

Consommationdes ménages en baisseen 2008Compte tenu des augmentations impor-tantes de prix, il n’est pas étonnant que lesachats de volaille des ménages se soientcontractés en 2008. D’après les chiffresdu panel TNS, le recul pourrait atteindre5,7 % en volaille en 2008 (environ -3 %en poulet, -7 % en dinde et pintade, -4 %en canard), contre 3,7 % toutes viandesde boucherie confondues. Les consom-mateurs ont certainement fait des arbi-trages en faveur du porc, dont les prix sont

restés plus stables.En revanche, d’après l’Office de l’élevagela consommation calculée par bilan pro-gresserait de 1,3 % en 2008 (seul le pou-let aurait tiré la consommation vers lehaut : +2,6 % contre -1 à -2 % pour lesautres volailles). La méthode du bilan tientcompte de toutes les sources de consom-mation (achats des ménages plusRestaurations Hors Foyer - RHF). Cette di-vergence des chiffres semble révéler qu’àla différence des ménages, la RHF a faitdes arbitrages en faveur de la volaille. Faceà des clients inquiets pour leur pouvoird’achat, la RHF a cherché à contenir le prixde ses repas, en proposant plus souventde la volaille dans leurs menus, au détri-ment des viandes plus chères proposéeshabituellement. Les importations de volailleont d’ailleurs fortement augmenté sur l’an-née, avantagées par leur prix compétitif. Ilest fort probable que ce flux d’importationait alimenté ce nouvel intérêt de la RHFpour la volaille.

Lors du Conseil du 18 et 19 décembre2008, les Ministres européens del’Agriculture ont refusé d’autoriser l’im-portation de volailles américaines désin-fectées au chlore. La Commission propo-sait, à l’instigation du commissaire euro-péen à l’Industrie, de mettre fin à dixannées d’interdiction (depuis les inspec-tions sanitaires menées en 1997 par desvétérinaires européens aux Etats Unis).Les contreparties proposées en termesd’étiquetage spécifique ou de garantiessur le rinçage de la volaille, n’ont pasconvaincu.

Plusieurs arguments sont avancés par leConseil contre l’emploi de substancesantimicrobiennes pour la désinfection descarcasses de volaille. Tout d’abord cettepratique remettrait en cause les effortsréalisés par la filière européenne pour res-pecter des normes d’hygiène élevées toutau long de la chaine de production (desexploitations aux abattoirs). Cela consti-tuerait aussi un risque pour l’environne-ment aquatique, la santé du personnel tra-vaillant dans les installations des eauxusées, ainsi que le fonctionnement et l’ef-ficacité des réseaux d’assainissement.

Enfin le Conseil identifie le risque d’ap-parition de résistance antimicrobienne.Après les différents avis scientifiques fri-leux adoptés au cours de l’année 2008par l’autorité européenne de sécurité desaliments (EFSA), le parlement européenavait désapprouvé la proposition de laCommission en juin 2008 et appelé leConseil à la rejeter. C’est désormaischose faite le 16 janvier 2009.Le 16 janvier 2009, l’administrationaméricaine sortante réagissait en dépo-sant une plainte à l’OMC contre cettedécision européenne.

L’Europe dit encore NON au poulet chloré américain

La marge brute correspond aux ventes HT déduction faite des achats poussins/alimentet des charges variables (consommables, frais vétérinaires, main d’œuvre occasionnelle,litières…). (*) : lots sexés

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tMarge brute 2001 2004 2005 2006 2007 Évolution(€/m2/an) 2002 2005 2006 2007 2008 07-08/06-07Poulet export 26,26 22,64 21,19 23,73 31,38 +32,2 %

Poulet standard 27,84 23,54 21,85 24,80 28,56 +15,2 %

Poulet lourd 27,22 25,71 25,75 (*) 26,19(*) 30,31(*) +15,7 %

Poulet Label Rouge 30,32 26,62 26,63 28,17 27,83 -1,2 %

Dinde médium 26,63 19,75 21,80 21,54 25,92 +20,3 %

Canard de barbarie 39,25 41,78 40,30 41,39 43,89 +6,0 %

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L’enquête rappelle cependant l’écartimportant qui persiste entre les élevages.Les niveaux de marge brute varient dusimple au double entre les 25 % meilleursélevages et les 25 % moins bons pourtoutes les espèces, et même du simple autriple en poulet standard. Écarts de pro-ductivité, écarts techniques, ou diffé-rences de rémunération sont à l’origine decet étalement des résultats.Malgré deux années consécutives deredressement des marges brutes, il fautrappeler que les marges de 2007/2008restent très inférieures au niveau du débutdes années 1990. Le solde disponible(marge brute – charges fixes – annuités etinvestissements autofinancés) est passé de 6à 9,9 €/m2/an en 2 ans (2006 à 2008), maisreste inférieur de 30 % aux 14,3 €/m2/an de1990/1991 (en € constants).Le poste annuités et autofinancements quia presque diminué de moitié depuis ledébut des années 90 reflète le vieillisse-ment du parc bâtiment, et la rareté desconstructions. Cependant l’enquête2007/2008 indique que l’érosion de ceposte semble s’être arrêtée : l’annuitémoyenne aurait cessé de diminuer, ce quis’expliquerait par un regain d’activité surles reprises d’élevage et les rénovations.

Un solde du commerceextérieur nationalqui se dégradeRésultat de l’application progressive desaccords de Marrakech, depuis la fin desannées 90 la tendance à la dégradationdu solde du commerce extérieur françaisde volailles de chair est nette. Les expor-tations qui dépassaient 900000 tec ontbaissé d’un tiers, quand les importationsqui étaient d’à peine 200000 tec en 2000

ont quasiment doublé. Résultat : le solde afondu des 2/3 en passant de plus de700000 tec à 225000 tec en 2008.En valeur le constat est le même : l’excé-dent chute de près de 1200 M€ en 2000à moins de 400 M€ depuis 3 ans. À la findes années 1990, le solde du commerceextérieur dépassait les 500 M € aussibien en dinde qu’en poulet. En 2008, laFrance dégagera à peine plus de 100 M €

d’excédents pour les deux espècesconfondues.En 2008, d’après les estimations del’Office de l’élevage, les exportations devolaille augmenteraient légèrement(+1,8%) pour s’approcher des 600000tec. Ce n’est pas grâce aux exportationsvers l’Union européenne, qui se sont

dégradées de 9 % toutes espèces confon-dues en 2008. La France perd des partssur le marché communautaire, et estmême devenue déficitaire dans seséchanges de poulets avec le Royaume Uniet l’Allemagne ! C’est vers les pays tiersque les exportations progressent en 2008,mais il s’agit essentiellement de morceauxà faible valeur ajoutée (poulets congelésvers le Moyen Orient, ou autres viandesséparées mécaniquement et découpescongelées), ne permettant pas au soldecommercial de s’améliorer en valeur.Pour ce qui est des importations, ellesaugmenteraient fortement (+9 %) et s’ap-procheraient des 380000 tec. D’aprèsl’Office de l’élevage, la relative stabilitédes importations en provenance des pays

34 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

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* y compris lapins

Abattages contrôlés France Bretagne Contribution(1 000 tonnes) Bretagne

Total Volailles* 1 718 586 34 %

dont gallus 970 332 34 %

dont dinde 455 216 47 %

Évolution 07/06 France Bretagne(1 000 tonnes)Total Volailles* + 65 + 30

dont gallus + 100 + 42

dont dinde - 50 - 5

La Bretagne demeure la première région avicole française avec 34 % des abattages en 2007

Totalvolailles

Gallus

(1000 tonnes)

Dindes

Bretagne

Autres régions

+30+35

+42

+58

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2006 2007 Évolution 9 mois Évolution07/06 2008 9 mois 08/

9 mois 07

Royaume-Uni 66,3 72,5 +9 % 37,1 -28 %

Espagne 39,0 50,9 +31 % 36,1 -1 %

Allemagne 49,9 54,0 +8 % 32,6 +4 %

Belgique 49,1 57,9 +18 % 37,7 -3 %

Italie 3,9 5,8 +49 % 4,1 -10 %

Portugal 7,5 7,2 -4 % 4,1 -20 %

Autres UE 31,1 39,6 +27 % 26,1 +14 %

Total UE 27 246,8* 287,9 +17 % 177,8 -7 %

Arabie Saoudite 41,8 43,2 +3 % 47,8 +52 %

Russie 18,0 29,7 +65 % 25,8 +49 %

Bénin 8,4 11,5 +37 % 10,0 +24 %

Autres pays tiers 44,2 67,4 +52 % 76,8 +51 %

Total pays tiers 112,2 151,8 +35 % 160,5 +49 %

Total 359,1 439,7 +22 % 338,3 +13 %* UE25

Évolutionsdes abattages

de volailles2007/2006

Exportations bretonnes de viandes de volaille (M€)

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tiers en 2008 s’expliquerait par la mise enplace de contingents d’importations enjuillet 2007. En revanche la forte progres-sion (+10 %) des importations en prove-nance de l’espace communautaire, seraitliée aux prix de référence plus fermes enFrance que dans les autres États membres,rendant les importations européennes pluscompétitives.

Des exportationsbretonnes dynamiquesvers pays tiers en 2008Après une baisse de plus de 100 M€ en2006 (à environ 360 M€) les exportationsbretonnes de viandes de volailles s’amé-liorent en 2007 en atteignant 440 M€,soit près de la moitié de la valeur desexportations nationales.Sur les neuf premiers mois de 2008, lesexportations bretonnes atteindraient338 M€. Elles seraient alors supérieuresde 13 % aux exportations des neufs pre-miers mois de 2007. Sur l’année 2008dans son ensemble, les exportations bre-tonnes pourraient donc être plus dyna-miques qu’au niveau national (estimationnationale Office de l’élevage 2008/2007 :+1,8 %). Cette performance est exclusive-ment due aux expéditions vers pays tiersqui augmentent de moitié (vers l’ArabieSaoudite ou la Russie par exemple), sousl’effet de la revalorisation des restitutionsaccordées par la Commission jusqu’à lafin septembre 2008, en réponse à ladépréciation du dollar et à l’augmentationdes coûts de production. A contrario, lesexportations vers l’Union européenne sedégradent fortement (-7 %). La Bretagneest en train de perdre des parts de marchéchez ses voisins européens…

Œufs de consommation :relative stabilisationde la productionet de la consommation

En Bretagne, d’après la SAA, la productiond’œufs de consommation en élevage pro-fessionnel serait passée sous la barre des5 milliards en 2007 : c’est un recul de plusde 3 % en un an, qui reste cependantbeaucoup plus limité que celui constaté

entre 2005 et 2006 (-6,5 %). En 2008, laproduction bretonne devrait être relative-ment stable par rapport à 2007.Au niveau national, après trois annéescontinues de baisse de la production,2008 a été l’année de l’accalmie. Avec13,3 milliards d’œufs de consommationen 2008 d’après les estimations du mo-dèle SSP-CNPO-ITAVI, la production seserait stabilisée au niveau de 2007. Leschiffres du SCEES indiquent en revancheque les mises en place de poulettes conti-nuent à reculer : -5,1 % pour les 10 pre-miers mois de 2008 par rapport à lamême période de 2007. En réalité, cerecul est partiellement compensé par l’al-longement de la durée de ponte qui s’ac-compagne d’un accroissement du nombred’œufs pondus par poule. Ce changementest confirmé par l’augmentation des ton-nages d’aliments fabriqués : +2,6 % sur10 mois en 2008 par rapport à la mêmepériode de 2007 d’après Coop de FranceNA – SNIA.Dans ce contexte de stabilisation de laproduction, les prix de gros des œufs ontconnu des tendances divergentes selon lecalibre. Le cours (TNO) des œufs decalibre P (petit) et M (moyen) a progresséde 3,5 % et 1,6 % par rapport à 2007,tandis que les calibres G (gros) et TG (trèsgros) ont perdu 7 % et 13 %. Au détail,l’indice des prix à la consommation del’INSEE révèle que le prix des œufs a aug-menté très fortement en 2008 : +14 %par rapport à 2007. Il se pourrait que cetteforte hausse des prix ait incité lesménages à faire des arbitrages d’achatsen faveur des petits calibres (moins chers)au détriment des autres, ce qui explique-rait la divergence de tendance constatéeselon les calibres. Cependant l’évolutiondes prix ne semble pas avoir découragéles consommateurs puisque d’après laméthode du bilan, la consommation fran-çaise aurait augmenté de 1,4 % par rap-port à 2007, avec une consommation indi-viduelle qui atteindrait l’équivalent de 234œufs moyens (14,3 kg équivalent œufcoquille) après plusieurs années de bais-se.Si la France reste importatrice netted’œufs en coquilles, le déficit sembles’être réduit en 2008 (baisse des importa-tions et augmentation des exportations).

En revanche, le solde des échanges d’ovo-produits reste toujours excédentaire envolume, mais se dégrade. Au final, le soldedes échanges d’œufs de poule (œufs etovoproduits) reste déficitaire en volume.En valeur, le commerce extérieur est excé-dentaire et a même progressé : d’après lesestimations de l’Office de l’élevage, lesolde pourrait dépasser 50 M€ en 2008.Cela s’explique par le fait que la Franceexporte surtout des ovoproduits, à plusforte valeur ajoutée que les œufs encoquilles.

Lapin : effondrementde la consommation

Malgré l’amélioration de leurs perfor-mances techniques les élevages ontconnu une crise très sévère en 2007, prisen étau entre des coûts de production entrès forte hausse et des prix au plus bas.Pour faire face à cette situation, endécembre 2007, la filière a incité les éle-veurs à réduire la production de 5 %. Leschiffres des abattages contrôlés confir-ment la réduction effective de la produc-tion en 2008 (-5 %).En réaction à ce contrôle de la production,les prix du lapin vif ont légèrement réagi :+1,1 % en 2008 par rapport à 2007, maisils restent toujours inférieurs au niveau de2005 et 2006.D’après le panel TNS, les prix de détailauraient augmenté de moins de 4 % en2008 : c’est bien moins que les augmen-tations de prix constatées en volaille.Pourtant, le panel TNS comme la méthodedu bilan indiquent une chute brutale de laconsommation en 2008 d’environ -10 %.L’augmentation limitée des prix ne peutexpliquer à elle seule cet effondrement dela consommation : la moindre visibilité dulapin dans les rayons des GMS a dûcontribuer à limiter les ventes.Malgré une baisse marquée au secondsemestre, le coût moyen annuel desmatières premières utilisées en alimentlapin a été plus élevé en 2008 (+14 % parrapport à 2007 et +57 % par rapport à2006) : les coûts de production sont doncrestés forts en 2008.

Hugo PapaïconomouChambre d’Agriculture du Morbihan

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

N 2008, le commerce internationalde viande bovine a globalement étéorienté à la baisse. Les difficultés

d’ordre sanitaire rencontrées par certainspays exportateurs et la hausse du prix desviandes dans un contexte de stabilisation -voire de régression - de la production mon-diale, ont pesé négativement sur leséchanges. De plus, au quatrième trimestre,la crise économique et financière a com-mencé à faire sentir ses effets sur le com-merce mondial de viande bovine : baisse dela demande, difficultés d’accès au crédit decertains opérateurs… Tout comme la pro-duction, la consommation mondiale seraitrestée globalement stable en 2008. Dansce contexte, les prix à la production desgros bovins exprimés en dollar ont légère-ment diminué aux États-Unis, en Australieet au sein de l'Union européenne; tandisqu’ils augmentaient fortement au Brésil etprogressaient en Argentine.

UE: pénurie durable malgréla hausse des effectifs

Au sein de l’Union européenne, les effec-tifs bovins se sont confortés : à la mi-2008, ils atteignaient 91,1 millions detêtes, soit une augmentation de 0,4 % parrapport à l’année précédente. Cette ten-dance générale se vérifiait en Allemagne(+ 2,2 %), en France (+ 1,4 %) ou encoreen Italie (+ 0,8 %), tandis que pour le 3e

plus gros détenteur européen de bovins, leRoyaume-Uni, les effectifs se contrac-taient de 1,9 % et qu’en Irlande, ils res-taient stables. Dans un contexte de mar-chés porteurs, les éleveurs européens ontcommencé à reconstituer leur cheptel lai-tier pour la première fois depuis huit ans.En mai-juin 2008, la hausse de 0,6 % deseffectifs communautaires de vaches lai-tières témoignait de ce début de recapita-lisation. Toutefois, avec le retournementdes marchés laitiers, les abattages de lai-tières sont repartis à la hausse dès le moisde juillet. En ce qui concerne le cheptel

allaitant, la tendance déjà engagée depuistrois ans se poursuit ; à la date de mai-juin2008 le nombre de vaches allaitantesavait progressé de 1,2 % par rapport àl’année dernière. Les effectifs de mâles ontégalement augmenté de 1,1 % pour l’Unioneuropéenne à 27. Cette évolution s’ex-plique par des mesures de restrictions dedéplacement décidées pour limiter la pro-pagation de la Fièvre Catarrhale Ovine(FCO). La France et l’Allemagne notammentont été contraintes de maintenir les brou-tards dans les élevages. Dans ces deuxpays, à la mi-2008 le nombre de mâles de1 à 2 ans dépassait de 5 % et 5,6 % res-pectivement son niveau de 2007. Malgré lahausse du cheptel bovin, la productioneuropéenne régresse légèrement, les sta-tistiques provisoires prévoient une réduc-tion de 0,9 % du nombre de gros bovinsabattus et de 0,8 % pour les veaux.En 2008, le prix moyen des gros bovinsdans l’Union européenne dépasse de prèsde 7 % son niveau de 2007. Tous grosbovins confondus, dans un contexte de dis-ponibilités limitées en femelles, les prix ontprogressé au cours des trois premiers tri-mestres 2008. Au troisième trimestre, ilsétaient de 10 % supérieurs aux prix du troi-sième trimestre 2007. Dès le mois de

juillet, la reprise des abattages de vachesde réforme a commencé à peser sur lescours. Après avoir été limitées par la FCO,les exportations de jeunes bovins ont pureprendre, ce qui a orienté les prix à nou-veau à la hausse en septembre. Ce répitaura été de courte durée, au quatrièmetrimestre les prix se dégradaient à nouveau.Face à la hausse des prix au détail et à ladégradation du pouvoir d’achat, la consom-mation de viande bovine s’est repliée de2,7 % au sein de l’UE à 27.

Importations européennes:le Mercosur, partenaireprivilégiéLa majorité des échanges communautairesde viande bovine se réalise au sein del’Union. Cependant, la production européen-ne de viande bovine est structurellementdéficitaire, si bien que l’Union européenne arecours à l’importation pour compenser lemanque de disponibilités intérieures. Lesachats européens portent essentiellementsur des produits ayant au moins subi unepremière transformation (viandes désosséesfraîches, réfrigérées ou congelées). Labalance des échanges de viande et animauxvivants avec les pays tiers s’améliore en

Viande bovine :un marché internationalen perte de vitesse

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Pays 2006 2007 Évolution 9 mois 9 mois Évolution06/07 2007 2008 08/07

Allemagne 10,9 10,4 -4,4% 6,7 7,9 +18,7%Belgique 2,6 1,5 -41,5% 1,2 2,2 +78,9%Espagne 4,1 4,8 +15,8% 3,7 4,0 +8,3%Grèce 33,2 30,3 -8,9% 21,3 28,0 +31,7%Italie 46,7 47,3 +1,2% 34,9 49,5 +41,9%Luxembourg 1,7 2,0 +17,9% 1,3 - -Pays-Bas 1,9 3,2 +67,3% 2,4 4,2 +73,4%Portugal 5,2 7,5 +44,1% 6,4 4,0 -37,5%Royaume-Uni 0,5 0,3 -43,0% 0,2 0,2 -1,0%autres UE 1,8 1,1 4,1Total UE à 27 106,8 109,0 +2,0% 79,5 104,2 +31,1%

Exportations bretonnes de viande bovine(M€)

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Viande bovine

aussi pesé sur le niveau des exportationsde viande bovine. La Russie (38 %), leChili (13 %) et Israël (7 %) sont restées lesdestinations phares des exportationsargentines. Par ailleurs, l’Argentine a pro-fité de l’embargo pesant sur le Brésil pouraccroître les volumes exportés vers lesprincipaux pays importateurs européens(Allemagne : + 29 %, Pays-Bas : + 122 %,Italie : + 21 %). L’année prochaine, lesexportations argentines devraient se réta-blir. Cependant, la dynamique d’accrois-sement du cheptel bovin argentin montredes signes de faiblesse. Celui-ci, aprèsavoir augmenté fortement entre 2000et 2007, s’est stabilisé en 2008 et devraitrester à ce niveau, voire légèrementdécroître en 2009. La faible rentabilité desproductions bovines – lait comme viande– décourage les producteurs qui réduisentleur cheptel et convertissent des pâturesen cultures de vente plus lucratives.

Production bretonne

La production bretonne de viande bovinerepose essentiellement sur le cheptel lai-tier. Ainsi, en 2007, la proportion desfemelles d’origine laitière s’établit à 81 %des effectifs de femelles détenus enBretagne. De fait, toute évolution du sec-teur laitier se répercute sur la productionbretonne de viande bovine. La politique decontrôle de la production laitière qui s’estopérée via les quotas laitiers a notammentcontribué à réduire la production bretonnede viande bovine : la productivité desvaches laitières s’améliorant, le cheptellaitier a décru au fil du temps. Il s’est réduitde près de 8 % entre 1997 et 2007. La ten-dance semble se renverser depuis peu. Fin

2008. L’écart entre les importations et lesexportations se réduit : le déficit qui en 2007était proche des 300000 tec ne serait plusque de l’ordre de 60000 tec. Les importa-tions ont diminué de près de moitié tandisque les volumes exportés ont augmentéaussi bien pour les viandes (9 %) que pourles gros bovins finis (4 %).Le Mercosur maintient sa place de premierfournisseur de l’Union européenne; Brésil,Argentine et Urugay fournissent plus de85 % des importations européennes deviande bovine. Depuis 2005, Brésil etArgentine pèsent en effet plus que les États-Unis dans la production mondiale. Avec dessurfaces fourragères conséquentes et uneproduction de l’aliment (soja) locale, lespays du Mercosur possèdent des avantagesnaturels pour la production bovine et ont sus’imposer sur la scène internationale. En2007, le Brésil exportait 24 % de sa produc-tion, l’Argentine 12 % et les États-Unis seu-lement 7 %.En 2008, pour la troisième année consé-cutive, la fièvre aphteuse a perturbé leséchanges entre le Brésil, premier exporta-teur mondial de viande bovine, et l’Unioneuropéenne. Fin janvier, faute de garantiesuffisante sur la traçabilité et le contrôledes mouvements des bovins, laCommission européenne a décidé de sus-pendre les importations de viande brési-lienne. Dans un contexte de vives tensionscommerciales, un mois plus tard, elle levaitl’interdiction pour quelques exploitationsbrésiliennes. En août, un total de 200exploitations brésiliennes étaient autori-sées à exporter vers l’UE - une maigreconcession au regard des 6780 exploita-tions certifiées en 2007. Fin juillet,l’Organisation Mondiale de la Santé

Animale déclarait tous les états brésiliens« zone [s] indemne [s] de fièvre aphteuseavec vaccination » et reconnaissait« zone[s] indemne[s] de fièvre aphteusesans vaccination » l’état où des foyers defièvre aphteuse avaient été découverts en2005. Finalement, fin novembre, laCommission autorisait la reprise deséchanges de viande bovine. En 2008, lesexportations brésiliennes se sont globale-ment contractées de 13 %. La réductionde la production brésilienne (-5,8 % en2008) et les effets du ralentissement éco-nomique mondial sur la demande en find’année expliquent également une partiede cette contre-performance. Si la Russiea légèrement restreint ses achats, elle aconservé sa place de premier client brési-lien et continue d’acheter près d’un tiersdes volumes exportés par le Brésil. Cedernier a également conforté sa positionsur les marchés hongkongais, vénézué-liens et ukrainiens, mais reculé sur lesmarchés européens, égyptiens et chiliens.En 2008, l’Argentine a aussi subi un fortrecul de ses ventes à l’international :celles-ci ont diminué de 18 %. Pourgarantir l’approvisionnement intérieur à unprix inférieur au prix mondial, le gouver-nement a instauré dès l’année 2006 desrestrictions à l’exportation. En 2008, lequota a été fixé à environ 45000 tec parmois. Une contrainte supplémentaire a étéimposée aux opérateurs : ceux-ci n’ont puexporter qu’à condition de maintenir leurcapacité de stockage saturée à hauteur de75 %. Les grèves qui ont traversé le sec-teur agricole argentin entre mars etjuillet 2008 – un mouvement de protesta-tion contre la hausse des taxes à l’exportdes céréales et oléagineux – ont ellesSo

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Production de viande bovinebretonne par type d’animaux

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Vachesde réforme 36%Génisses 9%

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Comparaison de la production bretonne et des abattages en 2007

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TotalVeaux

Production

Abattage

% Production/abattage

Gros bovins

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61%

64%

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2007, les allocations provisoires impor-tantes et la hausse du prix du lait ont encou-ragé les éleveurs laitiers à relancer leur pro-duction, ils ont donc conservé plus devaches et de génisses laitières en 2008. LeBilan de Santé de la PAC ayant confirmé lasuppression des quotas en 2015, les pro-ducteurs devraient dans les années à veniraccroître leur cheptel laitier. Au1er décembre 2008, malgré la reprise desréformes laitières au cours de l’été, l’effectifbreton de vaches laitières aurait augmentépar rapport à l’année précédente (+ 1 %,chiffre provisoire) et avec le renforcementdes effectifs de génisses de moins d’un an,le nombre de génisses laitières progresse-rait quant à lui de 2,5 %.Durement touchée par les crises sanitairesde l’ESB, la filière allaitante bretonne enta-mait une dynamique de recapitalisation dès2004. Sur la période 1997-2007, le nombrede vaches nourrices apparaît en augmenta-tion de 3 %. En revanche, à la fin 2008, lesstatistiques provisoires témoignent d’unrecul du cheptel breton de vaches allai-tantes de l’ordre de 2 %.Les outils industriels bretons sont loin d’êtresaturés par la production régionale ; aussiles abatteurs bretons s’approvisionnentdans les régions voisines. Au sein de lacatégorie « vache » (qui représente à elleseule près de la moitié des abattages bre-tons), la Bretagne s’auto-approvisionne àhauteur de 55 %, grâce en particulier auxréformes laitières. Des animaux provenanten particulier des Pays de la Loire (15 %) etde la Basse-Normandie (14 %) complètentl’approvisionnement. Pour la catégorie« jeunes bovins », le taux d’auto-approvi-sionnement de la Bretagne s’établit à 57 %.Le déséquilibre est plus prononcé au seinde la catégorie « génisse », la Bretagne nefournissant que 36 % des effectifs abattuset pour les bœufs où plus de 75 % deseffectifs sont importés des régions voisines.

Bilan de santé de la PAC :perspectives

Le secteur de la viande bovine est concer-né à plusieurs titres par les décisionsprises dans le cadre du Bilan de santé. LaFrance a obtenu la possibilité de conserverle couplage de la Prime au Maintien desTroupeaux de Vaches Allaitantes (PMTVA).

Cependant, le gouvernement françaisenvisage de découpler une partie de cesoutien pour en réorienter le montant versd’autres actions et d’autres bénéficiaires.En Bretagne, environ 3 400 éleveursbénéficient de cette prime pour plus de100640 vaches allaitantes, soit 71 % ducheptel de vaches nourrices de la région.Par ailleurs, au 1er janvier 2012, les autresprimes à la viande devront être intégra-lement découplées. Cette mesure s’ap-plique sur les 40 % de la Prime àl’Abattage (PAB) gros bovins qui étaientrestés couplés, mais également sur la PABveaux, prime totalement recouplée. Si lemontant de cette dernière devait a prioriêtre reversé en totalité aux bénéficiaires, ily a moins de certitude sur le devenir de laPAB gros bovins. En 2006, 22450 pro-ducteurs bretons percevaient la PAB. Parailleurs, les professionnels de la filière duveau de boucherie réclament que soiteffectif dès que possible le découplage dela PAB veau. Si le gouvernement françaisvalide cette demande, le découplage totalde la prime pourrait intervenir dès 2010.Certaines dispositions du Bilan de santépourraient également conduire le gouver-nement français à modifier la Prime her-bagère agro-environnementale (PHAE),voire à créer une nouvelle prime à l’herbe.En Bretagne, seuls 297 éleveurs avaientsouscrit cette MAE en 2006.

Vaches de réforme:reprise des abattages

En Bretagne, les abattages de 2007 recu-laient de 5,8 % en tonnage et de 7,3 % eneffectif par rapport à l’année 2006. En

2008, la tendance s’est inversée, les abat-tages ont repris et au mois de novembre, lesabattages cumulés affichaient une progres-sion de 2 % en effectif. Les poids de carcas-se ont chuté au cours de l’année: en janvier,le poids de carcasse des vaches réforméesatteignait en moyenne 343 kg; il n’était plusque de 327 kg en novembre! Cet allège-ment témoigne à la fois d’une part accruedes vaches laitières dans les abattages devaches de réforme, mais aussi des tensionssur le marché: dans un contexte de dispo-nibilités insuffisantes, les vaches ont étéréformées plus vite. Cette stratégie de limi-tation de l’engraissement pourrait aussi êtreliée au coût de l’aliment, encore très élevéen milieu d’année. Le rebond des abattagesde vaches de réforme qui s’est amorcé enmilieu d’année 2008 a été alimenté engrande partie par la mise à la réforme desvaches laitières qui avaient été conservéesdans les élevages pour répondre aux incita-tions à produire plus de lait.Le manque de disponibilités a contribué àmaintenir des prix très élevés au premiersemestre 2008, puis le retour d’une offreplus abondante a pesé sur les prix dès lemois d’août. Ceux-ci ont chuté très for-tement tout au long du second semestre,avant de se stabiliser en fin d’année. Enmoyenne sur l’année, les prix bretons desvaches R, O et P s’établissent au-dessus deleur niveau déjà élevé de 2007. La cotationmoyenne de la vache O (destinée à la GMSet à l’industrie), en hausse de 1,3 %, atteint3,27€/kg de carcasse. La vache R a vu sonprix augmenter de 2 % pour se fixer enmoyenne à 2,84€/kg; quant à la vache P,son prix progresse légèrement en 2008 etatteint 2,60€/kg.

38 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Viande bovine

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1989 1991 1993

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Milliers de tonnes

1995 1997 1999

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197

204198

187184

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159155

2001

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2003

142

2005 2007

133 133

Production de gros bovins en Bretagne

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Jeunes bovins

L’année dernière, les abattages bretons detaurillons ont augmenté de près de 16 %en effectif et de 17 % en poids. Cette fortehausse était une conséquence directe dela FCO ; les mesures sanitaires visant aucontrôle de la maladie ont limité la circula-tion des animaux et les exportations debroutards se sont repliées. Cette année, laFCO a à nouveau perturbé les marchés ; lerecul de la production italienne a tiré versle haut les abattages français de tau-rillons, d’autant plus que, face au déficitde vaches dans les abattages, la deman-de s’est reportée sur les jeunes bovins.Sur les onze premiers mois de l’année, lesabattages bretons de taurillons dépassentde près de 9 % en effectif leur niveau del’an dernier à la même période et sontsupérieurs de 6 % en poids. Ces évolu-tions traduisent un allègement des poidsde carcasse de près de 10 kg/tête, allège-ment en partie lié à une proportion plusélevée de mâles issus du troupeau laitierdans les abattages. De plus, dans uncontexte de hausse du coût de production,les éleveurs ont réduit les durées d’en-graissement ce qui a contribué à la dimi-nution des poids de carcasse. Au secondtrimestre, la tendance a été au ralentisse-ment des abattages.Malgré la hausse des abattages, les prixdes jeunes bovins ont augmenté. EnBretagne, à 2,82€ / kg de carcasse enmoyenne en 2008, le prix moyen du jeunebovin de catégorie O augmente de 4,6 %par rapport à l’année 2007 et retrouve sonniveau de 2006. Le prix moyen de jeunebovin de catégorie R progresse quant à lui

de 7,7 % et s’établit à 3,18€/kg. Cettehausse ne permet pas de rattraper lachute des cours qui s’était opérée en2007 (-9,2 %).

Bœufs2007 avait été une année de rupture: aprèsquatre années de régression de la produc-tion bretonne de bœufs, les abattages aug-mentaient de 6,6 % en effectif et de 7,2 %en tonnage. Cette année encore, les effectifsabattus sont en légère progression (+1,8 %sur les onze premiers mois de l’année); peudynamiques au premier semestre, ils sontrepartis à la hausse dès le mois de juillet,avant de refluer au mois de novembre.Conséquence d’un allègement des poids decarcasse de l’ordre de 11 kg/tête, le tonna-ge global recule de 0,9 %.Les prix sont restés à leur niveau de 2007 :la cotation régionale du bœuf de confor-mation R atteint 3,24€/kg en moyenne,soit quelques centimes de plus qu’en2007. La viande de bœuf – même si laproduction de bœuf bénéficie d’une bonneimage ne s’impose pas auprès desconsommateurs qui lui préfèrent la viandede vache ou de jeune bovin.

Veaux de boucherie : nou-velle baisse de production

Sur les onze premiers mois de 2008, lesabattages de veaux reculent de 10,5 % eneffectif et de 9,2 % en poids. Les pro-blèmes récurrents de rentabilité de la fi-lière ont limité les mises en place en2008. Les carcasses se sont alourdies de1,9 kg/tête en moyenne : cet alourdis-sement résulte pour partie des difficultésd’écoulement de la production. Il peutaussi être lié à un artefact statistique : lesabattages jeunes bovins de 8 à 12 moisont été intégrés dans les statistiques desabattages de veaux. Au cours des huit pre-miers mois de l’année, les abattages sontrestés stationnaires ; peu dynamiques, ilsse sont effectués au rythme de 46000veaux/mois. Avec une moyenne de 52000veaux/mois, les abattages se sont intensi-fiés au cours des deux mois suivants.Cependant, les dernières statistiques dis-ponibles font état d’un nouveau ralentis-sement de l’activité : moins de 40700veaux auraient été abattus en novembre.Malgré les faibles disponibilités sur lemarché français, les prix 2008 ont reculésous leur niveau de l’an dernier, ils étaientpourtant déjà très peu rémunérateurs. Laconsommation a été particulièrementatone en 2008, d’autant plus pénaliséepar la hausse des prix au détail que celle-ci a été plus importante que pour le restedes viandes bovines. En 2008, le prixmoyen du veau rosé clair atteint 6,17€/kgde carcasse, soit 0,25€/kg de moinsqu’en 2007.

Maud MarguetChambre d’Agriculture d’Ille-et-Vilaine

Viande bovine

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50

70

77,3

1995

82,8

73

83,3

1993

82,183,984,4

19911989

86,687,2

95,6

Milliers de tonnes

72

1997

73,4 71,8

1999 2001

71,2 71,6

2003

68,6

63,7

2005

61,5

2007

54,351,2

Production de veaux de boucherie en Bretagne

Sour

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- SA

A

La définition européenne de la catégorie« veau » a été élargie, aussi en 2008, unecatégorie « veaux et jeunes bovins de 8 à12 mois » a été créée dans les chiffresd’abattage. Auparavant, ces animauxétaient en Bretagne comptabilisés dans lacatégorie des taurillons de moins de 24

mois. La continuité des séries bretonnesn’a pas été assurée. Ainsi, à partir de2008, les statistiques des abattages detaurillons excluent les taurillons de 8 à 12mois, tandis que la catégorie « veaux deboucherie » prend en compte tous les ani-maux de moins de 12 mois.

Les statistiques abattages de jeunes bovinset veaux évoluent en 2008

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Lég

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

En Bretagne, première région fran-çaise productrice de légumes frais,la Valeur de la Production

Commercialisée (VPC - chiffre d’affairesHT sorties Organisations de Producteurs)est stable avec 470 M€ en 2007.Le chiffre d’affaires net producteur (c’est-à-dire au prix payé au producteur) ré-gresse de 10 M€ : de 351 M€ en2006, il passe à 341 M€ en 2007, annéemarquée par une conjoncture difficile surde nombreux produits en légumes frais.Compte tenu des difficultés en chou-fleur

(d’hiver et d’automne) et en tomate, ainsique la poursuite de la baisse des apportsen gros artichauts camus, la campagne2008 sera également très moyenne.Cependant, en tendance depuis le débutde la décennie, le chiffre d’affaires netproducteur des légumes frais de pleinchamp et sous-abris de Bretagne est glo-balement en progression : il s’élevait à249 M€ en 2000, l’augmentation atteintdonc 37 % entre 2000 et 2007.La tomate est devenue le légume le plusimportant en chiffre d’affaires et sa pro-

gression (+ 72,5 M € entre 2000et 2007) explique l’essentiel de l’augmen-tation globale du chiffre d’affaires du sec-teur. Les « choux-fleurs » (hiver, automne,brocoli, romanesco, verts) viennent tou-jours en second, avec un chiffre d’affairesplus fluctuant (65 à 90 M€ depuis 2000)mais relativement stable sur la dernièredécennie, tout comme les « artichauts »pour lesquels le chiffre d’affaires se main-tient dans une fourchette de 22-28 M€.En revanche, en termes de volumes etd’occupation du territoire, le chou-fleur etl’artichaut restent des produits leaders dela production légumière bretonne : c’est unaspect important de la contribution desproducteurs légumiers et de leurs exploi-tations à l’aménagement du territoire entermes de maintien des activités et desemplois en zones rurales en particulier.En outre, l’effort de segmentation enchou-fleur et en artichaut, limite l’érosiondu chiffre d’affaires et contribue à rajeunirl’image de ces deux poids lourds « tradi-tionnels » de la gamme, auprès des clientset des consommateurs.

Chou-fleur d’hiver :mauvaise saison

La campagne de chou-fleur d’hiver 2008restera comme en 2007 un mauvais cru.Seul le mois d’avril aura été correct avecun prix moyen de 0,64 €/tête.Malheureusement, la fin de campagnesituée entre les ponts de mai s’est ache-vée avec beaucoup d’invendus. Ces deuxmauvaises campagnes consécutivesentraîneront une baisse des emblave-ments pour la prochaine saison que l’onpeut estimer aujourd’hui à environ 15 %.À noter tout de même dans ce climatmorose le bon accueil réservé par lesclients aux essais en GMS de chou-fleurfeuillé en sachets ouverts : ce sera un axede travail fort de développement pour laprochaine campagne.Depuis 2008, le mécanisme de retrait, quipermet de retirer du marché une partie

Légumes : une année 2008 trèsmoyenne, sur fond de refontede l’organisation économique

40

E

M € 2007 Évolution 2000 Évolution 2007/2006 2007/2000

Tomates 183,5 -0,7 % 112,2 +64 %Chou-fleurs d'hiver 36,1 -30,6 % 41,4 -13 %Chou-fleurs été/automne 19,8 -21,1 % 17,4 +14 %Brocoli 7,4 +52,2 % 7,1 +4 %Artichauts Camus 14,0 +21,3 % 16,8 -17 %Artichauts Castel 7,6 +20,5 % 4,7 +63 %Petits artichauts 6,7 +56,0 % 3,1 +117 %Echalotes 21,1 +31,6 % 11,5 +83 %Haricots 1/2 secs "coco" 8,8 -4,2 % 7,8 +12 %Endives 7,2 -13,1 % 11,3 -36 %Pommes de terre primeur 7,0 +0,7 % 8,8 -20 %Fraises 10,1 +8,3 % - -Autres 12,1 -2,3 % 6,8 +78 %Total général 341,4 -2,7 % 248,9 +37 % So

urce

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2005 2006 2007

Total C.A. nets(plein champset abris)

Total VPC(plein champset abris)

199919981997 2000 2001 2002 2003 2004

Évolution du chiffre d’affaires net et de la Valeur de la produc-tion Commercialisée (VPC) des légumes frais en Bretagne

Chiffres d’affaires nets des principauxlégumes frais en Bretagne

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Légumes frais

de gamme il y a quelques années, tend àdevenir un produit banalisé.Globalement le maintien de prix rémunéra-teur pour les producteurs dépend beau-coup de la concurrence sur le marché destomates importées en provenance duMaroc ou d’Espagne.

L’échalote : une annéeatypique

Pour la campagne 2007-2008, 21862tonnes ont été commercialisées contre34254 tonnes sur la campagne précédente(-36 %), baisse liée à un problème sanitaire.C’est une année complètement atypiquepuisque les précédentes campagnes tota-lisaient des quantités toujours supérieuresà 30000 tonnes. La qualité des produits aété durement pénalisée par les conditionsclimatiques désastreuses du printemps etde l’été 2007.Le prix moyen brut a atteint un bon niveaude 1,35€/kg contre 0,63€/kg sur la cam-

des apports moyennant une indemnité à latête de chou-fleur versée au producteur,ne fonctionne plus que dans le cadre desprogrammes opérationnels : son finan-cement est donc désormais assuré par laprofession à hauteur de 50 %.

Choux-fleurs d’automne :campagne difficile

L’automne 2008 avait bien démarré avecun marché italien très porteur et desapports peu conséquents, ce qui s’est tra-duit par un bon prix en septembre(0,83 €/tête). Malheureusement, enoctobre, la conjoncture s’est dégradée :augmentation de l’offre bretonne face aumaintien d’un niveau de production élevéen Allemagne. La douceur du climat a nonseulement freiné la consommation, maisaussi, permis à l’Allemagne de prolongersa campagne et d’exporter en Italie.Dans le même temps, les récoltes enBretagne se sont accentuées, avec uneforte précocité variétale. Cette situations’est traduite par 1,6 million de têtesinvendues en novembre et un prix en fortechute (0,25€/tête). Facteur aggravant :l’impossibilité de transférer une partie desapports vers la transformation pour allégerle marché du frais du fait d’un désaccordavec les transformateurs sur les prix decontrats. Ce n’est que fin novembre qu’unaccord a été finalement trouvé pour unprix de 0,23€/tête à partir du mois dedécembre. L’allègement du marché s’estrévélé efficace puisque les prix sontremontés en décembre, à 0,48€/tête, lefroid favorisant par ailleurs la consomma-tion.Globalement, la production totale s’estsituée à 49 millions de têtes, grâce à unecampagne sans problème technique nisanitaire particulier. Le prix moyen decampagne s’établit à 0,40€/tête, un prixfaible au regard de la baisse des volumes,et sensiblement moins élevé qu’en 2007(0,57€/tête) et qu’en 2006 (0,60€/tête).

Artichaut Camus :baisse des apports

Au 31 décembre 2008, les apports cumu-lés d'artichauts Camus sont inférieurs de3000 tonnes à ceux de 2007 à la même

date, soit une baisse de 12 %.Globalement les apports sont passés de26000 tonnes en 2006, à 27000 tonnesen 2007, puis 24000 tonnes en 2008.L’érosion des apports en Camus estcompensée en partie par le dévelop-pement en artichauts violet. Il y a eu trèspeu d’invendus (660 tonnes) et le prixmoyen de 0,57€/kg est stable par rap-port à 2007 et 2006.

Tomate : une nouvellecampagne en demi-teinte

La campagne 2008 est en plusieurs pointscomparable à la campagne 2007. Morositédu marché, conditions climatiques peufavorables à la production et à la consom-mation, coût de l’énergie : la combinaisonde ces différents facteurs conduit à unbilan de campagne moyen.Le prix moyen de la campagne 2008 seraproche de celui des deux dernières cam-pagnes. La tomate grappe, de produit haut

Fraises 3%

Petits artichauts 2%

Artichauts castel 2%

Échalotes 5%

Haricots 1/2 secs 2%

Pommes de terre 2%

Endives 4%

Choux-fleurs hiver-printemps 12%

Choux-fleurs été-automne 6%

Brocolis 2%

Artichauts camus 4%

Tomates 53%

Autres 6%

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Valeur des productions des organisations de producteursen 2007 Total : 470 M€

2008 2007 2006Surfaces (ha) 11 047 11 143 12 614Apports commercialisables (1000 têtes) 115 904 116 454 110 604

dont transformés (surgélation) (1 000 têtes) 20 591 19 811 19 878dont invendus (retrait) 6 686 1 048 1 024

Prix brut yc cotisation producteur (€/tête) 0,38 0,36 0,54

Surfaces (ha) 6 898 7 157Apports commercialisables (1 000 têtes) 48 633 38 329 48 329

dont transformés (surgélation) 3 238 2 584 4 832dont invendus (retrait) 3 001 151 1 221

Prix brut yc cotisation producteur (€/tête) 0,40 0,57 0,59

Choux-fleurs d’hiver-printemps

Choux-fleurs d’été - automne

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pagne précédente, avec toutefois unegrande hétérogénéité entre producteurs.Le chiffre d’affaires s’élève à 29,6 M €

(+36%). Il faut remonter à 1998/1999pour retrouver un chiffre d’affaires supé-rieur (30 M€).Mais la campagne est marquée par unegrande hétérogénéité des résultats entreproducteurs.Les exportations déclarées sont de 3248tonnes. Les principales destinations sontl’Allemagne, l’Italie et Belgique/ Luxembourg.Les surfaces 2007/2008 étaient en aug-

mentation : 1573 ha contre 1292 ha surla précédente campagne (+22 %).

« Coco de Paimpol » :une campagne 2008satisfaisanteLa production 2008 de Coco de Paimpolqui bénéficie d’une AOC est en augmenta-tion de 20 % par rapport à 2007, malgréune baisse des surfaces. Au final, la cam-pagne est satisfaisante en terme de prix etvolumes, face à une demande forte.

Brocolis :production en hausse

Au 16 novembre 2008, la production bre-tonne de brocoli s’élevait à 10104 tonnescontre 7532 tonnes en 2007 et 11190tonnes en 2006. En 2007, il manquait debrocoli en Europe et les prix avaient atteintle niveau exceptionnel de 1,01€/kg enmoyenne annuelle. En 2008, après unebonne tenue des cours jusqu’à mi-juin(grâce au courant export vers la GrandeBretagne), la campagne a connu deuxvagues d’invendus en début juillet et finaoût, qui ont provoqué la chute des cours.Ceux-ci sont remontés en septembregrâce à l’export vers l’Italie, puis le marchéest redevenu difficile en fin de campagne.L’arrivée de l’Espagne sur le marché euro-péen s’est réellement ressentie après ladeuxième quinzaine du mois d’octobre. Labonne qualité globale du brocoli breton amalgré tout permis de conserver nos prin-cipaux marchés même si la concurrenceespagnole a pesé sur les prix.

Endive : productionen baisse et prix stables

En 2007/2008, les surfaces d’endivess’établissent à 625 ha, en baisse de 16 %par rapport à la campagne précédente.Globalement, le recul de la production estmoins marqué, à -7 % par rapport à2006/2007.10455 tonnes d’endives ont été commer-cialisées sur cette campagne à un prixmoyen de 0,70€/kg (prix brut). Le prixmoyen augmente régulièrement depuis2003/2004. En revanche, les apports sonten baisse constante.Il s’agit de la 5e année consécutive difficile.La première moitié de la campagne (jus-qu’à Noël) avait relativement bien démarré,ce qui n’est pas le cas de la deuxième par-tie avec un prix qui stagne. Le marché localest mieux valorisé que celui du nord de laFrance, ce qui incite les producteurs bre-tons à valoriser la segmentation et la quali-té pour la prochaine campagne.Concernant la variété Carmine, justementissue de la diversification engagée par lesproducteurs bretons, les apports ont été de43405 kg à un prix moyen de 2,26€/kg.La Carmine a été bien valorisée durant les

42 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Légumes frais

2007/2008 (p) 2006/07Surfaces (ha) 625 743Apports commercialisables (tonnes) 10 455 11 212Prix brut yc cotisation producteur (€/kg) 0,70 0,68

Endives

2007/2008 2006/07Surfaces (ha) 1 573 1 292Apports commercialisables (tonnes) 20 862 34 254Prix brut yc cotisation producteur (€/kg) 1,35 0,63

Échalotes

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2008 (p) 2007 2006 Surfaces (ha) nd 30 421 4 765Apports commercialisables (tonnes) 23 832 27 264 25 691dont transformés (conserve) 4 513 5 957 5 841dont invendus (retrait) 661 1 157 3 791

Prix brut yc cotisation producteur (€/kg) 0,57 0,55 0,52

Artichauts Camus

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Artichauts Castel(p) : provisoire

2008 (p) 2007 2006 Surfaces (ha) 1 129 1 276 1 432Production (tonnes) 7 154 5 923 8 404

Coco de Paimpol

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2008(p) 2007 2006Surfaces (ha) nd 1 659 1 856Apports commercialisables (1000 têtes) 21 107 21 629 17 083dont invendus (retrait) 842 291 1 002

Prix brut yc cotisation producteur (€/tête) 0,32 0,37 0,40 Sour

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EL B

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2008 (p) 2007 2006Surfaces (ha) nd 448 446Apports commercialisables (tonnes) 177 493 177 811 174 405dont grappes 92 187 97 119 90 614

Prix moyen net producteur (€/kg) nd 1,03 1,06

Tomates

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fêtes de fin d’année, moment où ce type deproduit est le plus demandé, ce quiexplique un prix moyen sur le mois dedécembre de 3,46€/kg.

Pommes de terre primeur :saison correcte

La campagne arrêtée au 15 août commel’an passé, par dérogation des pouvoirspublics, est marquée par une diminutiondes tonnages. Le prix moyen brut est enhausse de 9 %. Le Finistère, avec 7642tonnes, se situe à un niveau identique àcelui de 2006 : il n’a pas subi les intempé-ries qu’ont connues les autres bassins deproduction que sont les Côtes d’Armor etl’Ille-et-Vilaine, avec des conséquencessur les rendements et les prix. Le marchés’est déroulé dans le calendrier habitueldans le Finistère, avec un prix normal, cequi n’a pas été le cas pour les Côtesd’Armor et l’Ille et Vilaine dont les surfacesdiminuent de façon significative ; après le15 juillet le marché est devenu totalementatone. Les volumes se sont reportés sur lemois d’août, et pour partie ont été nonrécoltés. Ceci est dû aux mauvaises condi-tions climatiques : le printemps a été par-ticulièrement néfaste pour l’état végétatifde la pomme de terre, ce qui a engendréde gros écart de tri et des rendementsparfois inquiétants pour le résultat global.

Légumes frais : une activitéexportatrice

Les productions les plus exportées sont lechou-fleur et le chou pommé (1re destina-tion: l’Allemagne), le petit artichaut violet(principale destination: l’Italie) et l’échalote(L’Allemagne et l’Italie à égalité). Bonne nou-velle, les producteurs français d’échalotes,principalement bretons, vont pouvoir vendrede nouveau leurs bulbes aux USA. Taxés à100 % depuis 1999 en représailles au refuseuropéen d’accepter sur son sol le bœufaux hormones USA, l’exportation bretonned’échalotes avait été stoppée net. Avant cetembargo, les Etats-Unis absorbaient près de50 % des exportations bretonnes d’écha-lotes. Aujourd’hui tout le commerce vers lesUSA reste à reconstruire.Globalement, en 2007, les exportations bre-tonnes de légumes frais ont permis de

dégager un chiffre d’affaires de plus de120 M€, en recul de 9 % par rapport à2006. Le marché allemand qui est de loin lepremier débouché export des légumes bre-tons génère à lui seul près de la moitié dece chiffre d’affaires, suivi en deuxième posi-tion par le Royaume-Uni, en recul régulierdepuis plusieurs années (14 % du chiffred’affaires export en 2007). D’où l’importan-ce stratégique pour la Bretagne de consoli-der ses courants exports vers l’Allemagne,marché de plus en plus concurrentiel et trèsexigeant sur le critère du prix.

Enjeux à venir

Secteur moins soutenu par les politiquesagricoles publiques que les productionsbovines ou céréalières, mais très organiséen Bretagne au sein des Organisations deProducteurs (OP), les légumes frais sont enprise directe avec les évolutions du marchéet notamment des comportements desconsommateurs (réduction des temps depréparation des repas, changements deréférences gustatives des plus jeunes, exi-gences d’équilibre alimentaire et de santédes plus âgés,…) mais aussi les préoccu-pations de sécurité alimentaire et d’assu-rance qualité des distributeurs (démarcheEnvironnement Qualité portée par le CERA-FEL et les OP en Bretagne, certificationEurep-Gap,…). En ce sens, l’harmonisationdes règlements sur la protection phytosani-taire au sein de l’Union européenne est éga-lement un enjeu. Attendue depuis long-temps par la profession, l’harmonisation desLimites Maximales de Résidus (LMR) dansl’Union Européenne est officielle depuis le1er septembre 2008. Par ailleurs, la directi-ve cadre sur l’utilisation durable des pro-duits phytosanitaires vient d’être adoptéepar le parlement européen le 13 janvier2009, et devra être transposée par les Etatsmembres d’ici à 2011.Autre axe de développement fort, les OPbretonnes poursuivent la diversification

variétale pour satisfaire tous les segmentsde clientèles (artichauts préconditionnéspour micro-ondes, gamme bio, ail rose, pro-duit d’Appellation d’origine comme l’oignonrosé de Roscoff ou l’AOC « CocoPaimpolais,…). Le marketing joue de plusen plus son rôle au niveau du conditionne-ment (nombre de parts), de l’attrait du pac-kaging, des informations culinaires,... pourinciter le consommateur à l’achat.Enfin, les conditions de la logistique deréception et d’expédition des légumes res-tent très importantes. Reste une grosseincertitude liée à l’approvisionnement enénergie, en particulier pour le 1er légumebreton en terme de chiffre d’affaires, latomate. Pour les serristes le problème estcrucial, même si le cours du pétrole a bais-sé par rapport à la flambée de fin 2007 - 1er

semestre 2008. Les Hollandais se sontorientés vers la cogénération. Les chau-dières à gaz sont utilisées comme des cen-trales thermiques et accessoirement elleschauffent les serres. La filière est amenée àfaire des choix pour optimiser ses coûtsénergétiques en explorant les dernièresnouveautés technologiques : écran ther-mique, isolation, pompe à chaleur, énergiesrenouvelables,…

2 700 adhérentsaux OP en Bretagne

La filière légumière bretonne est très orga-nisée avec un nombre de producteursadhérents aux Organisations deProducteurs, très majoritaire pour leslégumes concernés avec plus de 98 %des volumes produits. La diminution dunombre d’agriculteurs, qui touche le sec-teur agricole de manière générale, pour lesecteur légumier breton a atteint 39 % surla période 2000 à 2007 : les producteursde légumes étaient 2 699 en 2007 contre4 396 en 2000.Cette évolution est la conséquence del’agrandissement et de la spécialisation

Légumes frais

2008 2007 2006Surfaces (ha) nd 1 531 1 389Apports commercialisables (tonnes) 21 275 27 910 22 228dont transformation 1 288 4 387 956dont invendues 71 263 138

Prix brut yc cotisation producteur (€/kg) 0,314 0,287 0,344

Pommes de terre primeur

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des exploitations légumières en légumesde plein champ comme en productionssous-abris.

Une nouvelle OCM fruitset légumes en vigueur

La réforme de 1996 de l’OCM(Organisation commune des marchés)Fruits et Légumes dans l’ensemble desEtats membres de l’Union Européenneavait pour objectif de renforcer l’organisa-tion économique en rassemblant les pro-ducteurs au sein des organisations deproducteurs (OP) et a introduit les pro-grammes opérationnels.Dans le bilan tiré en 2007 par laCommission Européenne, elle conclutqu’« en dépit du rôle accru conféré aux OPdans l’OCM de 1996 et de l’augmentationde la pression concurrentielle sur les dix der-nières années, le poids du secteur organisédans la commercialisation de fruits etlégumes dans l’Union Européenne neconcerne qu’un peu moins de 40 % de laproduction totale ». La France, comme lesautres grands pays producteurs (Italie,Espagne), se situe aux alentours de 40-50 %.Dans la nouvelle réforme adoptée en 2007et mise en œuvre depuis janvier 2008, laCommission maintient que « le regroupe-ment des producteurs (dont l’organisationde producteurs) reste toujours une solu-tion valide pour contrebalancer la faibles-se du producteur face à l’acheteur » etretient les priorités suivantes :• actualiser et simplifier l’OCM Fruits et

Légumes en lien avec l’Agenda 2000 etla réforme de la PAC,

• introduire des mesures de gestion decrises pour atténuer l’impact des crisesconjoncturelles sur le revenu,

• consolider l’approche environnementalede l’OCM fruits et légumes,

• intégrer la réforme de l’OCM fruits etlégumes dans la stratégie européennepour la santé.

Chaque Etat membre a l’obligation d’éta-blir une stratégie nationale en matière deprogrammes opérationnels à caractèredurable dans le secteur des fruits etlégumes. Le cadre national « environne-mental » est intégré à la stratégie nationa-le après avoir été présenté à la

Commission.En France, le document de « stratégienationale » a été rendu disponible enoctobre 2008 en vue des dépôts des pro-grammes opérationnels 2009. Il permetd’identifier les objectifs à atteindre à l’aidede mesures prioritaires parmi celles de la« boîte à outils réglementaire » que consti-tuent les programmes opérationnels.

Nouvelle OCM : impactpotentiel pour la Bretagne

Le nouveau règlement fruits et légumes (leN° 1182/2007) comporte un volet préven-tion et gestion de crises mais il entérine lasuppression de l’indemnité communautai-re de retrait, seul volet véritablementconjoncturel qui était jusqu’alors en appli-cation en fruits et légumes.Les mesures de prévention-gestion decrises sont relativement limitées :• retraits, retraits en vert, non récolte,• formation,

• assurance récolte, prévention des crises,• fonctionnement administratif du fonds

de mutualisation.L’aide communautaire passe de 4,1 % à4,6 % de la VPC (Valeur de la ProductionCommercialisée) pour les OP qui mettentenœuvre des mesures de prévention-ges-tion de crises. La création d’Associationsd’Organisations de Producteurs (AOP) estencouragée (60 % d’aide communautaireau programme opérationnel au lieu de50 %).L’extension des règles est maintenue avecune baisse des seuils (50 % du nombre deproducteurs et 60 % du volume commer-cialisé sont nécessaires pour pouvoir l’ob-tenir). Elle ne s’applique pas aux produitsbiologiques (sauf si c’est explicitementdemandé par les producteurs concernés).

2008 : refontede l’organisation en France

Suite à la réforme de l’OCM au niveau euro-

44 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Légumes frais

Part des OP Production Produits dans la production mise en marché

régionale en % par les OP en tonnes**

Artichauts (tous artichauts)* 98 43 035Choux-Fleurs Hiver/Printemps * 98 223 088Choux-Fleurs Eté/Automne * 98 73 488Choux-Fleurs Verts * 100 1 580Romanesco 100 916Choux-Pommés * 70 9 493Carottes 40 9 925Concombres 95 1 514Echalotes * 94 34 254Endives * 94 11 211Haricots 1/2 Secs * 100 5 923Oignons 50 2 176Poireaux * 68 2 391Pommes de Terre Primeurs * 92 27 910Salades 30 304Salades d'Eté et 4egamme 90 11 459(dont iceberg *)Tomates * 96 177 811Brocolis * 96 8 009Fenouil 99 194Total légumes frais 644 681Fraises 85 1 766Plants de Pommes de Terre* 100 109 784Total 756 231 So

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Part des OP dans la production

* produits actuellement sous extension des règles** 2007 ou 2006/2007

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péen, le Ministère de l’Agriculture a annon-cé en 2007 une refonte de l’organisationéconomique, motivée par :• la volonté des pouvoirs publics de réfor-

mer les finances des politiques publiques,• le constat d’une filière Fruits et Légumes

affaiblie : atomisation de la production,complexité des circuits commerciaux, lisi-bilité complexe des représentations pro-fessionnelles,

• l’absence de dispositif efficace de gestiondes crises, récurrentes dans le secteur.

Sur la base de différentes expertises, leMinistère de l’Agriculture a proposé unecharte nationale qui précise les principesstratégiques de la nouvelle organisation desfilières fruits et légumes.Les grandes lignes de la refonte s’articulentautour de 3 principes fondateurs :• liberté laissée aux opérateurs écono-

miques dans le choix de leur mode d’or-ganisation, sur la base du volontariat,

• efficacité par une meilleure valorisationdes outils mis à disposition dans la nou-velle OCM fruits et légumes, dotée notam-ment d’un dispositif de prévention et degestion des crises et aussi par le renfor-cement du pilotage national,

• euro-compatibilité qui nécessite uneadaptation de la réglementation françaiseau cadre juridique communautaire et pré-voit que l’adhésion à une association d’OPsoit volontaire. Pour les comités écono-miques agricoles, comme le CERAFELBretagne, l’adhésion des OP aux comitésest obligatoire et donc, non conforme.

En définitive, la vision de la refonte de l’or-ganisation en fruits et légumes par leMinistère vise à reconstituer une gouver-nance nationale par produit au traversd’AOP (Association d’organisations de pro-ducteurs) par produit ou par groupe de pro-duits. Ces AOP doivent représenter aumoins 55 % de la production organiséenationale pour être reconnues et ont la pri-mauté sur l’extension des règles.Ainsi, d’une organisation basée sur lescomités économiques agricoles, la filière estamenée à s’intégrer dans un nouveau sché-ma dont le socle est constitué par les AOPnationales produits qui ont pour missions degérer le marché et les actions de préventionde crise. Elles peuvent aussi assurer la coor-dination de la recherche-expérimentation.

AOP CERAFEL, le choixbreton d’une AOPterritoriale multi-produits

Les responsables professionnels bretonsvoient dans le nouveau schéma nationalproposé et en particulier l’adhésion volontai-re un écueil important : réunissant des OPtrès hétérogènes, réparties sur tout le terri-toire national, sans obligation d’adhésion,une AOP nationale risque de ne pouvoirexercer qu’un pouvoir limité en étantcontrainte de s’aligner sur le moins disantde ses adhérents.Le recentrage national du pouvoir décision-naire fait craindre en outre la perte d’effica-cité et de réactivité indispensables dans cesecteur.Le CERAFEL Bretagne, comité économiqueagricole et association d’OP de fait, assurait,en lien avec ses OP adhérentes et son ser-vice Marketing Prince de Bretagne, plu-sieurs missions (suivi statistique de la pro-duction et de la commercialisation, applica-tion des cahiers des charges, politiqueEnvironnement-Qualité, communication etpromotion, coordination de la recherche-expérimentation, extension des règles), pourune large gamme de 25 légumes.Ne se reconnaissant pas dans le schémaproposé, les responsables professionnelsbretons ont choisi de préserver la diversité

de la production de légumes frais bretonneet de défendre un fonctionnement régionalavec ses prolongements nécessaires àl’échelon national et européen: ils deman-dent au Ministère une reconnaissance enqualité d’AOP territoriale multiproduits.Après plusieurs échanges et de longuesnégociations au cours de l’année 2008,l’association d’organisations de producteursCERAFEL est reconnue par l’arrêté du 4décembre 2008. Il est prévu que l’AOP soitégalement compétente pour l’horticulture,les champignons et les pommes de terre.En janvier 2009, la nouvelle AOP CERAFELcompte 7 adhérents volontaires : SICA,UCPT,Terres de St Malo, Coopagri Bretagne,Socoprim, La Bretonne, Bretagne plants.

Expérimentation : un auditnational en 2008

Dans le prolongement de l’audit de l’orga-nisation économique, signalons que leMinistère a engagé en 2008 un audit duréseau des stations de recherche - expé-rimentation opérant en fruits et légumes(rapport rendu public le 28 août 2008).Les choix en cours ne seront pas sansconséquence sur les centres de décisionet moyens futurs de la filière, en matièred’expérimentation.

Légumes frais

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Tonnage Tonnage total Export / totalexporté en 2007 commercialisé 2007

Tomates 20 364 177 811 11 %Choux-fleurs d'hiver 115 117 223 088 52 %Choux fleurs été/automne 34 611 73 488 47%choux fleurs verts 1 470 1 580 93,0 %Artichauts camus/castel 2 223 38 649 6,0 %Petits artichauts 922 4 386 21,0 %Echalotes 6 714 34 254 20 %Choux pommés 3 708 9 493 39,0 %Endives 90 11 211 1,0 %Carottes 1 341 9 925 13,0 %Brocolis 1 002 8 009 12,0 %4e gammes 625 11 459 5,0 %Poireaux 792 2 391 33,1 %Pommes de terre primeur 9 273 27 910 33,0 %Divers 1 082 11 027 10,0 %Total 199 334 644 681 31,0 %Plants de pommes de terre 55 710 109 785 51,0 %Total 255 044 754 466 34,0 % So

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Exportations des principaux légumes frais de Bretagne en 2007

* en dehors des invendus et transformation

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Légumes transformés : uneannée 2008 plutôt bonne

Pour la plupart des légumes destinés à l’in-dustrie en Bretagne , les programmes prévi-sionnels ont été réalisés, avec en particulierde bons rendements en pois et en haricots.Globalement la qualité est conforme à ce quiétait attendu, même si les situations sonthétérogènes selon les OP et producteurs.Cette campagne 2008 plutôt bonne faitsuite à deux années 2006-2007 difficiles,essentiellement en pois et haricots, quiavaient connu des conditions climatiquesexécrables. La surface totale de légumestransformés en Bretagne s’élève à 27 764 ha,en légère hausse de 1,7 % par rapport à2007. Les prix 2008 ont été plus incitatifs (parexemple en pois, après plusieurs années debaisse). Devant le bon niveau de production2008 et face à la baisse de la consommationde légumes, les industriels sont prudents pourla campagne 2009, leurs besoins seraientplutôt à la baisse.

Pois destinés à l’industrie :belle campagne

Le règlement industriel départ champ (quidésigne le coût d’achat de la tonne de poispar l’industriel à son organisation de pro-ducteurs) progresse de 19 % en 2008 parrapport à 2007. Dans le même temps, lesbons rendements 2008 (8,09 t/ha) fontsuite à la très mauvaise année 2007(5,45 t/ha), ce qui permet une forte pro-gression du tonnage brut accepté (+54 %).En conséquence, la valeur agricole nettepar ha payée – hors frais de semence et derécolte – progresse de 85 % en 2008 parrapport à la très décevante année 2007. LaBretagne représente 37 % de la productionnationale de pois.

Haricots verts : récolteen hausse de 17 %

La campagne qui s’achève peut être qua-lifiée de correcte mais hétérogène selonles OP. La surface semée de 10294 ha estrestée quasiment stable (+2 %) par rap-port à 2007, et le rendement global s’estamélioré (12,8 t/ha contre 11,0 en 2007).Globalement, le tonnage brut récoltépasse de 108052 tonnes en 2007 à126637 tonnes en 2008 (+17 %). LaBretagne représente 37 % de la produc-tion française de haricots verts.

72 % des surfaces en poiset haricots

Les deux principaux légumes, petits pois etharicots verts, représentent à eux seuls20000 ha, soit 72 % des surfaces, en pro-gression de 4 % en 2008. Épinards (-11 %en 2008) et flageolets viennent ensuiteavec 18 % du total (5000 ha). Les autreslégumes de diversification, qui représen-taient moins de 800 ha au début desannées 90, atteignent 2880 ha en 2008,en recul néanmoins par rapport à l’annéeprécédente. Par ordre d’importancedécroissante, citons le brocoli, en baissede 10 % avec 936 ha en 2008, les hari-cots beurre, les jeunes carottes et grossescarottes (en baisse) et enfin, quelquesdizaines d’hectares de céleri branche,navets, cultures aromatiques (persil, cer-feuil, aneth…).

Stabilité des surfaces,sur une longue période

Si l’on regarde la filière sur une périodeplus longue, on s’aperçoit que la surfacetotale en légumes destinés à l’industrie detransformation est stable depuis une ving-

46 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Surfaces Évolution récoltées (ha) 2008/2007

Pois 10 365 + 4 %Haricots 9 591 + 5 %Epinards 2 716 - 11 %Flageolets 2 215 -1 %Brocolis 936 - 10 %Carottes 720 -13%Autres 1 220 + 8%Total 27 763 +1,7 %

Légumes destinés à la transformation en Bretagne en 2008

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Légumes transformés

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Indice de règlement industriel2007

105

125

56 241

86 428

2008

Pois - tonnage brut et règlement industriel 2007-2008

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* base 100 en 2000

Brocolis 3%

Carottes 3% Autres 4%

Haricots 35%

Pois 37%

Épinards 10%

Flageolets 8%

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Répartition des 27 763 ha de légumespour la transformation en Bretagne - Campagne 2008 (en %)

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taine d’années autour de 27000 ha. Lacontractualisation entre les producteursorganisés en Organisations et les indus-tries permet en effet un ajustement assezprécis des surfaces aux débouchés, enprenant en compte les évolutions desmarchés et les variations de rendementset donc de stocks de fabrications d’uneannée sur l’autre. Malgré les investisse-ments réalisés par Cecab-D’Aucy etBonduelle dans les pays de l’Est (Russie,Hongrie, Pologne) et la délocalisation decertaines productions (cultures les plusexigeantes en main-d'œuvre préparationmanuelle de fleurettes de chou-fleur etbrocolis) vers les Pays de l’Est de l’U.E(Pologne notamment), les fabrications semaintiennent donc bien en Bretagne.

Les enjeux pour 2009

Plusieurs facteurs vont influencer forte-ment l’évolution de la filière légumestransformés en Bretagne.• Le marché des légumes transformés

continue à progresser en surgelé (2 à3 % par an), et notamment lesmélanges et les préparations. Parcontre, la consommation en conserve,qui est un marché mature, baisse légè-rement. En tout état de cause, l’argu-ment « santé » ne peut qu’encourager laconsommation des légumes.

• Les prix à la production des légumesn'ont cessé de se dégrader au fil desannées passées, avant l’améliorationconstatée globalement en 2008. Laflambée des prix des céréales en 2007avait créé une rupture dans le rapportd'intérêt entre légumes et autres pro-ductions végétales et dans le rapport deforce entre industriels et producteurs.Le double enjeu pour la filière est desatisfaire leurs besoins commerciaux endéveloppement et de pérenniser l’intérêtdes producteurs.

• La décision du Ministère de l’agriculture(CSO du 16 octobre 2007) d’intégrer leslégumes transformés au régime desDPU a permis d’activer des DPU en2008 sur ces cultures. Cependant, il n’ya pas d’attribution de nouveaux DPUpour les surfaces historiques enlégumes d’industrie destinés à la trans-formation. Reste donc le problème de

distorsion de concurrence que subissentles producteurs historiques par rapportaux céréaliers français et aux pays pro-ducteurs européens qui ont choisi larégionalisation. En effet, ces dernierspourront produire des légumes tout enactivant leurs DPU. La filière légumestransformés a demandé, dès 2008, l'at-tribution de DPU pour ses producteurshistoriques et, sans réponse du ministè-re à sa demande, a engagé une requê-te en Conseil d'Etat.

• La réforme de l'OCM Fruits et Légumesrenforce le rôle des Organisations deProducteurs avec une maîtrise desagréages, des actions environnemen-tales obligatoires et aussi la possibilitépour les OP de contractualiser desassurances récolte. Dans le domainecommercial, l’objectif de la « stratégienationale en matière de programmesopérationnels à caractère durable » estdouble : renforcer l’organisation de la 1re

mise en marché et développer les stra-tégies commerciales de l’organisationéconomique. En pratique, le principal

changement dans les programmes opé-rationnels à partir de 2009 concerne lapossibilité pour les Organisations deProducteurs d’intégrer la 1re transfor-mation dans la valeur de la productioncommercialisée, montant de référencepour le calcul de l’aide communautaire(4,1 % de la VPC).

AOP Cenaldi : en coursde reconnaissance

En légumes transformés, le projet d’AOP« nationale » du CENALDI est en cours dereconnaissance. Rappelons qu’à ce jour, leCENALDI rassemble 20 OP sur le territoirenational, dont 5 en Bretagne : l’UFM (UnionFermière Morbihannaise), Coopagri,Unicopa, la CAM et la Coopérative St Yvi.

Gwénola Floc’h-PennChambre d‘agriculture du Finistère

Le texte adopté le 13 janvier 2009 par leseurodéputés confirme l’interdiction dessubstances actives parmi les plus dange-reuses. Il instaure un principe de lareconnaissance mutuelle des produitsautorisés au sein de trois zones del'Union européenne (nord, sud et centre),ce qui devrait faciliter les procéduresd’autorisation.Le compromis adopté porte sur deuxtextes : un règlement sur la production etl’autorisation des pesticides et une direc-tive sur l’utilisation durable de ceux-ci.Concernant le règlement, les produitsphytosanitaires seront autorisés auniveau national à partir d’une liste posi-tive de substances actives établie àl’échelle de l’Union européenne.Certaines substances parmi les plus dan-gereuses seront interdites sauf exceptionau cas par cas, notamment s’il n’existepas d’alternative. Les produits contenantdes substances dangereuses devrontêtre remplacés dans un délai de 3 ans s’ilexiste des alternatives plus sûres.

Le projet de directive sur l’utilisationdurable des pesticides demande auxÉtats membres d’adopter des plans d’ac-tion nationaux pour une utilisation raison-née des produits. Les plans devront inté-grer des objectifs quantitatifs, desmesures et des calendriers en vue de« réduire les risques et conséquences del'utilisation des pesticides » pour la santéhumaine et l'environnement ainsi quedes mesures destinées à promouvoir unegestion intégrée de la lutte contre lesparasites et des méthodes alternatives decontrôle. Les députés ont renoncé à l’ob-jectif de réduction de 50 %.La pulvérisation aérienne sera interdite,sauf dérogation soumise à l’approbationdes autorités. Les États membres devrontprendre des mesures appropriées pourprotéger l’environnement aquatique etles captages d’eau potable ainsi que lelong des routes et autoroutes.Les textes entreront en vigueur aprèsadoption formelle par le Conseil.

Produits phytosanitairesLe nouveau règlement adopté le 13 janvier 2009

Légumes transformés

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

es démarches qualité et de qualifi-cation des exploitations continuentleur essor, en lien avec les évolu-

tions des habitudes de consommation.

Des consommateursréceptifs

Les habitudes alimentaires évoluent sanscesse. En parallèle du fort développementdes produits premiers prix et des marquesde distributeurs, les produits combinantgaranties d’origine locale ou régionale, qua-lités gustatives, voire bienfaits pour la santéou l’environnement, tirent leur épingle dujeu. L’offre de produits répondant à ces cri-tères ne cesse de se diversifier, en particu-lier les produits sous signes officiels de qua-lité (AOC, Label Rouge, IGP et AgricultureBiologique) et les produits fermiers.

Une étudesur la consommationdes produits fermiersEn 2007, les Chambres d’Agriculture deBretagne ont poursuivi leur accompa-gnement des agriculteurs dans le cadre d’unprogramme régional « Nouveaux marchés –volet filières alimentaires », soutenu par leConseil régional de Bretagne. Un accent par-ticulier a été mis sur la thématique des « pro-duits fermiers » avec la sortie des résultatsd’une étude sur les comportements d’achat

de produits fermiers, étude reposant sur1028 enquêtes réalisées en Bretagne. Cetteétude met en évidence que la consommationde produits fermiers est une pratique cou-rante en Bretagne (près de 78 % des per-sonnes interrogées déclarent avoir déjàacheté des produits fermiers), fréquente(environ 40 % des acheteurs de produits fer-miers effectuent ce type d’achat au moinsune fois par semaine), intégrée dans l’uni-vers quotidien de consommation (pour prèsde 80 % des Bretons adeptes de produitsfermiers, cet achat s’effectue sans raisonparticulière) et en forte progression.Aujourd’hui, 54 % des consommateurs sou-haitent développer ce type d’achat dans lesmois et les années à venir à condition quel’accès à ces produits soit facilité. Ce dernierpoint constitue donc un enjeu majeur pour ledéveloppement des ventes: un plan d’actiona été conçu par les Chambres d’agriculturede Bretagne en ce sens, pour travailler surl’organisation, la logistique et la communica-tion autour des produits fermiers.

Un livre vert sur la qualitédes produits agricoles

La Commission européenne a publié, le15 octobre dernier, un Livre vert sur laqualité des produits agricoles, lançantainsi une consultation large jusqu’au31 décembre 2008.Considérant que « face aux nouvelles

menaces commerciales, la meilleure armedes agriculteurs européens est la quali-té », la Commission, à travers ce livre vert,propose « une réflexion sur la manière degarantir un cadre stratégique et réglemen-taire optimal afin de protéger les produitsagricoles et d’en promouvoir la qualitésans créer de charges ou coût supplé-mentaires ». Cette proposition s’articuleautour de trois axes :• exigences de production et normes de

commercialisation concernant no-tamment les enjeux d’un logo UE, d’uneobligation de mentionner la provenancede la matière première, de la suppres-sion des normes de commercialisation ;

• systèmes de qualité spécifique de l’UE,concernant les dispositifs AOP, IGP, STGet agriculture biologique ;

• systèmes de certification concernant lesconditions de reconnaissance des certi-fications privées (GlobalGap, agricultureraisonnée…).

Selon la Commission, cette consultationpourra donner lieu à :• une résolution du Parlement Européen

en février 2009 ;• une communication de la Commission

en mai 2009 en vue d’une évolutionréglementaire.

Label Rouge :une tendance à la hausse

Entre 2006 et 2007, le nombre de produc-teurs adhérents aux ODG (Organismes deDéfense et de Gestion, ex-groupementsqualité) a continué de progresser enBretagne, boosté par la mise en place dequatre nouveaux cahiers des charges enporcs Label Rouge (porc sur paille et solajouré) et le développement des ventesd’œufs Label Rouge.La mise en place de ces nouveaux cahiersdes charges en porcs Label Rouge a impac-té les deux filières porcs fermiers LabelRouge existantes qui ont perdu 15 à 20 %de leur volume de production, donnant lieu

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L

Le Conseil régional adhère depuis avril2008 à l'AREPO, Association desRégions Européennes des Produitsd’Origine, qui regroupe des institutionsmais aussi des professionnels déten-teurs d’AOC ou d’IGP.Son objectif est de défendre et préserverla qualité alimentaire ancrée de longuedate dans les territoires.

L’AREPO a pour missions de :• promouvoir et défendre les intérêts des

régions et des producteurs au niveaueuropéen et renforcer leur représenta-tion auprès des institutions euro-péennes (lobbying) ;

• développer les échanges entre régions;• valoriser et promouvoir les démarches

d’origine auprès des consommateurs etdes relais d’opinion au niveau européenet international.

La Bretagne fait valoir la qualité de ses produits d’origine

Démarches qualité et dequalification des exploitations:valoriser le lien au territoire

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tiples produits Label Rouge bretons, aussibien en charcuterie (pâté, rôti, jambon,saucisse…), qu’en produits de la mer(saumon, truite, turbot, sardine, thon), enboissons (cidre), en fruits et légumes, fari-ne et produits laitiers (beurre, fromage).

AOC: des évolutionsvariables selon les produits

La Bretagne compte actuellement quatreAOC: la Moule de bouchot de la Baie duMont-Saint-Michel, le Cidre de Cornouaille,le Pommeau de Bretagne, le Coco dePaimpol, ainsi qu’une AOR (Appellationd’Origine Réglementée) : l’Eau-de-vie decidre de Bretagne. Ces filières regroupent533 producteurs en 2007 (contre 586 en2006).La « jeune AOC » moule de Bouchot de laBaie du Mont St Michel continue sa pro-gression avec un volume de production deprès de 10000 tonnes en 2007 (évolution07/06: +37 %).Les volumes de cidre de Cornouaille sont enlégère augmentation malgré une diminutiondu nombre d’adhérents. La production dechaque élaborateur est donc en nette pro-gression. Ces chiffres s’expliquent en partiepar le bon niveau de production de pommesde 2006 après la petite récolte de 2005.La production de pommeau de Bretagne estégalement en progression. La bonne récolte2006 associée à un nombre plus importantd’élaborateurs explique ce résultat.La production d’eau-de-vie de cidre deBretagne continue quant à elle à subir unebaisse des volumes malgré un nombre deproducteurs en nette progression. Ceschiffres sont corrélés avec la baisse deconsommation des alcools en général.En Coco de Paimpol, le nombre de produc-teurs diminue (évolution 07/06: -57 pro-ducteurs), de même que le volume de pro-duction (évolution 07/06: -28 %), les sur-faces sont également à la baisse (évolution07/06: -133 ha). La tendance globale à labaisse des surfaces s’est poursuivie en2008, avec en cause la disponibilité enmain-d’œuvre, des problèmes techniqueset la concurrence sur les surfaces des pro-ductions de lait et de céréales.Par ailleurs, une nouvelle AOC est espéréepour la fin de l’année 2009: l’oignon roséde Roscoff.

à quelques départs de producteurs.En viande bovine, pour les trois LabelsRouge existants, le nombre de produc-teurs a diminué de 8 %, la production estcependant restée stable ; le nombremoyen d’animaux labellisés par adhérentet par an est ainsi passé de 5,8 à 6,3.En Volailles de Janzé, on observe une sta-bilité du nombre de producteurs et desvolumes produits en 2007 par rapport à2006; la fin de l’année 2007 ayant étémarquée, pour cette structure, pas le chan-gement de partenaire industriel : passagede Doux à LDC. En Volailles fermières de

Bretagne, la production 2007 a progresséde 15 % par rapport à 2006, avec unnombre stable de producteurs adhérents.Le lapin Label Rouge « paille d’Orée » acontinué sa progression en 2007 (+ 32 %en volume), avec un nombre constant deproducteurs adhérents : plusieurs produc-teurs ont réalisé des investissements per-mettant l’agrandissement du cheptel.Les produits Label Rouge transformés ontpoursuivi le développement de leursgammes en 2007, notamment en charcu-terie et produits de la mer (sardines, tur-bot, saumon). À ce jour, il existe de mul-

Production Dénomination Nombre de Volume deproducteurs production

Moule Moule de Bouchot 51 9 980 tde la Baie du Mont St Michel AOC

Cidre Cidre de Cornouaille AOC 9 611 659bouteilles

Apéritif à base Pommeau de Bretagne AOC 14 178 402d’eau de vie de cidre bouteillesEau de vie Eaux-de-vie de cidre 20 295 hl

de Bretagne AORHaricot Blanc Coco de Paimpol AOC 439 5 637 t

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Les AOC et AOR bretonnes en 2007

Démarches qualité et qualification

Produits Dénominations Nombre de Volume deproducteurs production

Porcs

Viandebovine

Veaux

VolaillesFermières

Lapins

Ovins

Œufs

11 620 porcs43 200 porcs

35 259 tonnes

730 animaux

1 857 animaux

1 936 animaux

5 961 veaux4 081 veaux

4 686 174 volailles2 752 086 volailles

179 200 lapins

841 agneaux

17 369 586 œufs

12 000 000 œufs

12 000 000 œufs

953369

118

302

299

7056184144

11

18

26

13

22

Porc fermier de Tradition Porc fermier d’Argoat4 organismes de défenseet de gestionCharolais

Bœuf blond d’Aquitaine

Limousin Blason prestige

Veau Bretanin Veau de CornouailleVolailles fermières de Janzé Volailles fermières de Bretagne (avec IGP pour les volaillesd’Argoat)

Lapin Paille d’Orée

Agneaux de Brocéliande

Œufs fermiers de poules élevées en plein air Fermiers d’Argoat

Œufs Cocorette

Œufs de poules plein air (ABCD)

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Les produits bretons Label Rouge en 2007

* Données nationales

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Zoom sur l'agriculturebiologique… Ça bouge

Le marché des produits alimentaires issusde l'agriculture biologique est en constanteaugmentation. Depuis 1999, une progres-sion moyenne annuelle d'environ 10 % estenregistrée dans un contexte où l'ensembledu marché alimentaire progresse de 3,6 %.La moitié des produits bio consommés enFrance est importée. Or plus de 8 françaissur 10 privilégient les produits issus d’uneproduction locale. (source: 3e baromètreCSA – Agence Bio).

Les objectifs du Grenelle

Le développement de l'agriculture biolo-gique apparaît comme l'un des axes priori-taires des conclusions du Grenelle de l'envi-ronnement qui vise 6 % de la SAU bio en2012 et 20 % en 2020 contre 2 % actuel-lement. Par ailleurs, un engagement est prispour atteindre 20 % de produits bio dans larestauration collective d’ici 2012.Pour atteindre ces objectifs, il a été proposéen automne 2007 un plan de développe-ment selon cinq axes:• la recherche, le développement et la for-

mation avec une réorganisation et unecroissance des moyens de recherche etde développement et la mobilisation del'enseignement agricole ;

• la structuration des filières;• l'incitation à la consommation de produits

bio à travers la restauration collective ;

• l'adaptation de la réglementation;• la conversion et la pérennité des exploita-

tions biologiques.La réussite de ce plan qui vise à tripler lessurfaces consacrées à l'agriculture biolo-gique repose sur une dynamique de nou-velles conversions vers ce mode de produc-tion. Pour les encourager, Michel Barnier aannoncé lors des deuxièmes assises natio-nales de l'agriculture biologique en octobredernier des moyens supplémentaires etspécifiques avec notamment le doublementdu crédit d'impôt et le déplafonnement desaides à la conversion. Une enveloppe sup-plémentaire de 12 M€ a été prévue pourfinancer ces mesures.

Production bio concentréedans quelques régions

On dénombre en 2007 au niveau national,11978 exploitations agricoles engagéesdans l'agriculture biologique soit 3 % de plusqu'en 2006 (source : Agence Bio). Ellesreprésentent 2 % des exploitations. Lasuperficie est de 557133 hectares (2 % dela surface agricole utilisée). De 2001 à2007, la progression moyenne et annuelledu nombre d'exploitations bio est de 2,2 %dans un contexte où le nombre total d'ex-ploitations agricoles est en baisse chaqueannée. Plus de la moitié des exploitations estlocalisée dans six régions comptant chacuneplus de 1000 exploitations certifiées :Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Pays de laLoire, Languedoc-Roussillon, Provence-

Alpes-Côtes d'azur et Aquitaine.Les orientations des exploitations biolo-giques sont sensiblement différentes decelles de l'ensemble des exploitations agri-coles françaises:• 15 % des exploitations certifiées ont

comme activité principale la production delégumes, (trois fois plus que pour l'en-semble des exploitations agricoles fran-çaises);

• 21 % sont spécialisées dans les grandescultures (26 % au niveau national) ;

• 11 % sont des viticulteurs bio (16 % auniveau national) ;

• seulement 23 % sont spécialisées dansl'élevage de bovins lait et viande (34 % auniveau national).

La Bretagne compte 969 exploitations bio(935 en 2006) pour 36386 hectares(+5,1 % par rapport à 2006) ce qui la posi-tionne respectivement au 7e et 6e rang desrégions françaises. La SAU bio représente2,2 % de la SAU bretonne. La Bretagne esten tête du palmarès pour la production delégumes frais avec 309 exploitations cou-vrant 1639 hectares, pour la productiond'œufs bio avec 151 élevages. Elle est éga-lement bien positionnée en filière laitièreavec 251 exploitations pour 11517 vacheslaitières, juste derrière les Pays de la Loire.Sur la filière porcine, on dénombre 38 exploi-tations pour 728 truies loin derrière les Paysde la Loire (30 élevages pour 1429 truies).

Une nouvelleréglementation

Le nouveau règlement cadre du conseilN° 834/2007 du 28 juin 2007 sur l'agricul-ture biologique et l'étiquetage des produitsbiologiques et les règlements d'application dela commission N° 889/2008 sont applicablesdepuis le 1er janvier 2009. Même si les fon-damentaux de l'agriculture biologique sontconservés, cette harmonisation communau-taire apporte des changements sur les règlesde production animale et végétale bio et lesconditions de contrôle et d'étiquetage desproduits biologiques. Le logo européen seraobligatoire à partir du 1er juillet 2010. D'ici là,le logo AB actuel de forte notoriété demeure.Il est à prévoir pour les deux à trois années àvenir des adaptations et des mesures transi-toires pour une réglementation fonctionnelleen 2012/2013. Le principe de la flexibilité

50 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

38166185825129151309525119143

155

Production Nombre d’exploitations Volume de production ou surface

728 truies reproductrices4 132 vaches allaitantes

38 034 poulets5 985 brebis viande et lait

11 517 vaches laitières 2 085 chèvres laitières

643 188 poules pondeuses1 744 ha6 267 ha542 ha327 ha

58 ha

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PorcsVaches allaitantesVolailles de chairBrebisVaches laitières ChèvresPoules pondeusesLégumes frais1

CéréalesOléo-protéagineuxFruitsPlantes à parfum,aromatiques,médicinales

(1) : Y compris les surfaces en conversion.

L’agrobiologie en Bretagne en 2007

Démarches qualité et qualification

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permet des dérogations aux dispositionsgénérales en cas de non disponibilités, decontraintes particulières inscrites et enca-drées dans le règlement d'application et cecien toute transparence.

Consommationdes produits biologiquesen hausse en FranceSelon l’Agence Bio, le marché des produitsbio est en progression constante. Pour2007,il est estimé à près de 1,9 Md€ horstaxe (contre 1,7 Md€ en 2006). Les pro-duits bio sont essentiellement commerciali-sés dans trois circuits de distribution :magasins spécialisés pour 37,6 % desachats d'aliments, grandes et moyennessurfaces (GMS) et vente directe. D'aprèsl'étude réalisée par l'Agence bio en 2005:• 37,6 % des achats d'aliments biologiques

sont effectués en magasins spécialisés;• 39,6 % dans les GMS;• 18,2 % chez les artisans-commerçants

« traditionnels » principalement dans lessecteurs de la boulangerie et de la bou-cherie.

Encore modeste, mais en développement, larestauration collective connaît de plus enplus d'initiative d'introduction de produitsbio dans les menus, particulièrement enrestauration scolaire avec près de 10 mil-lions de repas bio ou comportant des pro-duits bio en 2007.D'après le baromètre CSA/Agence bio, 4français sur 10 consomment un produit bioau moins une fois par mois. Les produits lesplus consommés sont les fruits et leslégumes suivis de produits laitiers, desœufs, du pain et des produits à base decéréales, de l'épicerie et des viandes.Des perspectives d'augmentation de laconsommation sont optimistes puisqu’untiers des consommateurs déclare avoir l'in-tention de développer leur consommationbio au cours des 6 mois suivant l'enquête(octobre 2007) et les autres ont dit souhai-ter la maintenir.

Un plan d’actions pourles Chambres d'Agriculturede BretagneLes Chambres d'Agriculture de Bretagneaffichent la volonté de renforcer le travail

d'accompagnement de l'agriculture biolo-gique avec l'appui des partenaires. Il s'agitde répondre à la demande du marché, auxbesoins de la restauration collective et deveiller à l'adéquation entre l'offre et lademande. Le plan d'actions proposécomprend 8 volets :1. la sensibilisation des producteurs à

l'agrobiologie ;2. l'accompagnement des entreprises

dans la recherche de nouveaux produc-teurs ;

3. la poursuite de production de réfé-rences ;

4. l'élaboration et l'actualisation de guideset de fiches techniques ;

5. l'accompagnement des producteurs àdifférents moments clés de leur par-cours ;

6. le repérage des exploitations prochesde l'agrobiologie et de celles déjà enagrobiologie dont l'exploitant proche dela retraite est sans successeur ;

7. la sensibilisation et la formation destechniciens et conseillers des orga-nismes de conseil ;

8. et enfin la promotion de l'agrobiologieauprès de tous les acteurs du mondeagricole.

Accueil à la ferme :des évolutions contrastées

La marque « Bienvenue à la ferme » crééeen 1988 par les Chambres d’Agriculture, apermis de structurer les activités des agri-culteurs en accueil touristique. Les activités

proposées par le réseau sont multiples ettouchent plusieurs domaines : l’héberge-ment (fermes de séjour, camping à laferme…), la restauration (fermes auberges,goûters à la ferme…) et les loisirs (accueild’enfants à la ferme, visites de la ferme…).Le nombre d’adhérents au réseau nationala progressé pour atteindre 5700 adhérentsen 2007. La Bretagne, avec plus de 300exploitations adhérentes au réseau et 500activités proposées, est parmi les pre-mières régions de France pour l’accueil à laferme.En Bretagne, les structures d’héberge-ments affiliés aux réseaux « Gîtes deFrance » et « Bienvenue à la ferme » sontglobalement en progression : +2,3 % pourles gîtes ruraux et +0,2 % pour leschambres d’hôtes. Le nombre de gîtes degroupe a chuté sévèrement. Cette réduc-tion s’explique, entre autres, par des arrêtsd’activité liés à l’obligation de mise auxnormes de sécurité. De plus, certains pro-priétaires – en particulier ceux qui réalisentdes investissements élevés, de plus de150000 € pour un gîte de groupe parexemple – ont choisi de quitter le réseau etde développer leur propre démarche decommercialisation à l’aide de l’outilInternet. Par ailleurs cette stratégie leurévite de devoir verser aux centrales deréservation un pourcentage pouvant allerjusqu’à 20 % de leur chiffre d’affaires.Pour ce qui est de la restauration, enBretagne le nombre de fermes aubergesdiminue (-18,8 %). Cette activité ne sedéveloppe plus pour plusieurs raisons:

Démarches qualité et qualification

D'après une étude du cabinet TLB, lepourcentage d'agriculteurs bio âgés de50 à 59 ans serait plus important qu'enconventionnel puisqu'il serait de 38 %alors qu'il s'élève à 31,2 % pour l'en-

semble des producteurs. Une structured'âge qui pose dès aujourd'hui le problè-me des reprises d'exploitations maiségalement une opportunité à saisir pourles agriculteurs tentés par la conversion.

Transmission d’exploitations bio

Michel Barnier a déclaré : « L'agriculturebiologique s'inscrit naturellement et plei-nement dans la stratégie d'un développe-ment durable de l'agriculture. Il faut doncassurer son développement. Le plan

lancé il y a un an est désormais doté desdispositifs devant permettre d'atteindreles objectifs d'un triplement des surfacesd'ici 2012. ».

Développement du bio : une priorité nationale

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• il s’agit d’une activité complexe associanttrois savoir-faire (production, transforma-tion, restauration) ;

• elle demande des investissements trèsimportants qui découragent de nombreuxprojets ; ainsi, en Bretagne des investisse-

ments avoisinant les 150000 € sontnécessaires pour mettre les cuisines auxnormes des collectivités ;

• elle est difficilement transmissible en tantque telle : lors d’un départ à la retraite,l’activité de restauration est souvent

transmise séparément de l’activité agrico-le, le statut de « ferme auberge » n’a alorsplus lieu d’être.

Pour les loisirs, plusieurs départs en retraiteont fait reculer le nombre d’adhérents auréseau « Bienvenue à la Ferme ».Signe de prestige pour la région, en fin d’an-née 2006, le congrès national « Bienvenueà la Ferme » s’est tenu en Bretagne et aaccueilli plus de 900 adhérents venant detoute la France. C’est un véritable succèspour le Réseau « Bienvenue à la Ferme » quia organisé cet événement.Côté marchés à la ferme, en 2007, 70 mar-chés d’approvisionnement se sont dérouléssur sept fermes différentes durant tout l’été.Sur l’automne et l’hiver, une dizaine de mar-chés festifs à la ferme se sont mis en place.

Agri Confiance® :la Bretagne a prisde l’avanceLes démarches de progrès et chartes qua-lité se sont généralisées dans toutes lesproductions, animales et végétales.Agri Confiance®, initiée par la Coopérationagricole, apporte une réponse collectiveaux préoccupations majeures de la sociétédans les domaines de la sécurité des ali-ments, la traçabilité, la transparence et lamaîtrise des impacts environnementaux.Cette certification de l'amont agricole quivient dans la prolongation de la normeinternationale ISO 9001, organise etcontractualise la relation entre l'adhérent-producteur agricole et son entreprise decollecte, afin d'apporter aux consomma-teurs les garanties de sécurité, de santé, desatisfaction et de traçabilité qu'ils exigent.Elle certifie la qualité et la sécurité des fluxde produits, d'informations ou de serviceséchangés au sein de l'interface adhérents-producteurs / entreprises coopératives, etpermet ainsi de redonner pleinementconfiance aux clients des entreprisescoopératives sur la régularité, la conformi-té et la sûreté des productions agricoles,dans le respect de l'environnement.Le référentiel est normalisé en normeAFNOR (NF V01-05) depuis juillet 2000.Le renforcement de la prise en comptedes problématiques environnementaless’est traduit par le nouveau référentielmixte Agri Confiance® Qualité-

52 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Démarches qualité et qualification

2005 2006 2007HébergementFermes de séjour 11 ND NDGîtes de groupe 13 35 11Camping à la ferme 31 26 24Chambres d’hôtes 2 291 2 400 2 405Gîtes ruraux 4 310 4 464 4 567RestaurationFermes auberges 16 16 13Produits de la ferme 141 154 129

LoisirsAccueil d’enfants à la ferme 33 36 29Fermes équestres 16 20 19Fermes pédagogiques 24 24 20Visites de la ferme 30 37 32Marchés à la ferme 9 9 7(*)

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UBTR

Tourisme rural : structures d’accueil reconnues par“les Gîtes de France” ou le réseau “Bienvenue à la ferme”

(*) : sont organisés 70 Marchés à la ferme soit 10 marchés dans chacune de ces 7 fermes.

Filière Coopérative Nombre deproducteurs

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FCA

Les coopératives et les SOPA* certifiées NF V01-005et NF V01-007 à la mi-2008

(*) : Structures Organisées de Production Agricole

Lait

Légumesd’industrieet frais

Volailles de chair

Lapins

Porcs

Pommes à cidreCéréales

1053355328789138010613668519358508214924182833186413453203401543

Coopagri BretagneCoralisLNA (Laiterie Nouvelle de l’Arguenon)Coopérative de Ploudaniel (Even)UnicopaL’armoricaine LaitièreCLAL St-YviCoopagri BretagneEOLYS (groupe Unicopa)Terres de St-Malo SICA Saint-Pol-de-Léon – tomatesUCPT – tomatesUCPT– légumes fraisCoopérative SolarennOP CLAC Saint-Yvi-de-Cornouaille UNIVOL Certi’ferme*Terrena productionCeltallianceSyprolap*PrestorUnion des coopératives PigalysLes celliers associésSica SA VEGAM

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Environnement (Norme NF V01-007 du 15décembre 2004). À ce jour 134 certificatsnorme NF V01-005 - Agri Confiance® ontété délivrés (dont 15 selon le référentielQualité – Environnement qui décline lanorme ISO 14 001) et concernent plus de31 000 producteurs. En Bretagne, 21coopératives et 2 groupements de produc-teurs sont engagés dans cette démarche,soit 16 % des structures certifiées enFrance. De plus, avec 6384 producteurscertifiés selon Agri Confiance® soit 21 %du nombre total des producteurs engagésdans cette démarche, la Bretagne est larégion française la plus avancée, un résul-tat qui a pu être atteint grâce au soutiendu Conseil Régional.En 2009, un des objectifs sera d’ouvrirAgri Confiance® à l’Europe : l’Espagne etl’Italie se disent déjà intéressés.

Certification de conformitéproduits : des évolutionsen coursLa réforme des signes officiels de qualitéde janvier 2006 a donné lieu à une« requalification » de la certification deconformité produits, qui n’est plus consi-dérée comme un signe officiel d’identifica-tion de la qualité et de l’origine, mais quireste une démarche officielle garantie parl’État. Cette décision semble avoir impactéles volumes identifiés en CCP en Bretagne,notamment en porc et viande bovine. Maisces évolutions à la baisse restent à confir-mer dans les années à venir.

Paquet Hygiène et Chartedes Bonnes pratiquesd’ÉlevageMis en place en 1999 à l’initiative desorganisations professionnelles agricoles,le référentiel Charte de Bonnes Pratiquesd’Élevage (CBPE) a évolué en 2007 pourintégrer les éléments de la conditionnalitédes aides liées à la partie Élevage (paquethygiène). Fin novembre 2008, 18000 éle-vages de bovins bretons (soit plus de80 % des élevages) étaient qualifiés autitre de la Charte des bonnes pratiques. ànoter qu’en Bretagne, le dispositif de qua-lification est contrôlé par un organismeexterne officiel de certification.

Certification Haute ValeurEnvironnementale (HVE)

Le Grenelle de l’environnement a proposéla mise en place d’une nouvelle certifica-tion des exploitations. Il s’agit de dévelop-per une démarche de certification environ-nementale dans une logique de certifica-tion progressive par niveau de l’ensemblede l’exploitation, l’objectif du Grenelleétant que 50 % des exploitations puissenty être engagées en 2012.Un cahier des charges a été élaboré auniveau national en 2008. Il concerne 5thématiques : biodiversité, stratégie phyto-sanitaire, gestion des engrais, gestion dela ressource en eau et consommationénergétique. Afin de tester la faisabilité etla pertinence du dispositif et des exi-

gences, le Ministère a souhaité démarrerune expérimentation auprès d’une centai-ne d’exploitations dans cinq départementsfrançais. La Chambre d’agriculture d’Ille etVilaine a été retenue pour mener cetteexpérimentation dans une vingtaine d’ex-ploitations. Les conclusions devraient êtredisponibles pour la fin avril 2009.

Gérard DurandBernadette Loisel

Maud MarguetChambre d’Agriculture d’Ille-et-Vilaine

Anne AudoinMarie-Paule Fouquin

Chambre Régionale d’Agriculturede Bretagne

Démarches qualité et qualification

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Production Désignations Nombre de Volume deou Entreprises producteurs production

Les produits en certification de conformité en 2007 - Estimations

Porcs

Bœufs

Veaux

Volailles

Ovins

Lapins

Tomates

Farinepanifiable

2 150 000 porcs

1 014 993 porcs

1 346 689 animaux

18 636 520 porcs

468200 porcs

270 000 porcs

1534 bœufs

356 bœufs

7 172 animaux (dontpart Bretagne : 19,0 %)

370 000 veaux

26 800

2 200

65

25 346 veaux

4 550 tonnes

13 500 tonnes

72 943 agneaux (dontpart Bretagne : 26,0 %)

1 700 tonnes

385 286 lapins

10 ha de serres

Porc Cooperl Hunaudaye

Socopa

ARCA

Louis Gad

Europig

Le cochon de caractère

Porc Maggiore

Filière QualitéRace Normande (FQRN)

Atlantic Qualité ViandeBœuf de nos régions

Veau les Vitelliers

Filière Qualité Carrefour

Veau Tendre de lait

Couleur Prime Veau

Kerméné

Association VolaillesTerre d’Emeraude

LDC

Agneaux de nos Régions

Bretagne Lapins Rozanig

Loeul et Piriot

Tomates Jouno

Association FarineQualité Bretagne

1 180

1 094

1 351

360

2 774

203

114

336

57

1 022

977

98

45

60

42

22

79

739

48

13

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38

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

a qualité de l'eau est toujours plusau cœur des préoccupations envi-ronnementales. Déclinée réglemen-

tairement dans le cadre de la Loi sur l'Eaude décembre 2007 et aujourd'hui dans leGrenelle de l'environnement et la révisiondu SDAGE, elle est la priorité de nom-breuses démarches qui se mettent enplace, volontaires ou réglementaires, sou-tenues financièrement ou non. Dans tousles cas, c'est l'efficience de l'agriculturequi doit être préservée.

Les mesuresagri-environnementales

Une mesure agri-environnementale (MAE)vise à favoriser la mise en œuvre, par unexploitant agricole volontaire, de pratiquesagricoles favorables à l’environnement, encontrepartie d’une rémunération annuelle.Celle-ci correspond aux coûts supplémen-taires, aux manques à gagner et aux coûtsinduits liés à la mise en œuvre des pratiquesagri-environnementales.La Bretagne a ouvert le dispositif régional desMAE sur l'ensemble de son territoire. De plus,sur l'enjeu « Eau », l'ensemble de la régionest considéré en zone d'action prioritaire.Au 26 septembre, un total de 745 dossiersd’engagements avaient été déposés.Cela représente 25 000 ha engagés en2008 et 60 000 ha sous contrats engagésentre 2004 et 2008. Pour 2008, l'envelop-pe globale est de 15,6 M€, contre près de10,5 M€ en 2007.

La conditionnalité desaides PAC et les MAE

La conditionnalité des aides PAC s’ap-plique aux exploitations depuis 2004. Elleétablit un lien entre le versement desaides directes couplées et découplées etle respect d'exigences en matière d’envi-ronnement, de santé publique, de santédes animaux et des végétaux et de bien-être animal. Le non-respect de ces exi-

gences introduit une réduction des paie-ments directs et, depuis 2007, de l’ICHNet des nouveaux engagements agroenvi-ronnementaux.En 2008, tous les agriculteurs engagés

dans une MAE souscrite à partir de l'an-née 2007 doivent respecter des exigencescomplémentaires sur les pratiques de fer-tilisation et d'utilisation des produits phy-topharmaceutiques.

Environnement et territoire :des outils au servicedes politiques territoriales

54

L

Enjeux Points vérifiés Poids des anomalies

Pratiques defertilisation

Pratiques d'uti-lisation desproduits phyto-pharma- ceu-tiques

Existence d'un plan prévisionnelde fumure N et P

existence d'un cahier d'enregistrementdes pratiques d'épandage à jour

absence de pollution des eaux par lesnitrates ou les phosphates

existence d'un bilan globalde fertilisation azoté

Tenue d'un registre phytopharmaceutiqueétendue aux cultures non alimentaires

participation aux collectes EVPP et PPNU

contrôle périodique du pulvérisateur

respect des ZNT

recours à des distributeurs et/ou desapplicateurs agréés pour les produitsclassés T, T+, CMR ou N

10 ou 50 points

2, 10 ou 50 points

50 points

10 ou 50 points

2 ou 10 points

2, 10 ou 50 points

pas d'applicationen 2008

50 points

50 points

PAC et MAE : exigences complémentaires et impact sur les aides

Les seuils retenus sont les suivants:de 4 à 59 points de pénalité: réduction des aides de 1%à partir de 60 points de pénalité: réduction des aides de 3%

Répartition des dossiers MAE en Bretagne

MAERégionale521 dossiers

MAE Territoriales« Eau »

MAE TNatura 2000

296 MAE - Système four-rager économe en intrantdont 91 dossiers « bio »

42 MAE - Maintien àl’agriculture Biologique

54 MAE - Conversionà l’agriculture biologique

30 MAE – Racesmenacées (21) + abeille.

99 PHAE2

151 MAE

73 MAE

2008

58 %

5 %

6 %

1,5 %

10 %

16 %

4 %

2008

30 378 €

17 464 €

17 546 €

16 131 €

16 139 €

8 944 €

2007

30 191 €

25 421 €

18 366 €

Sour

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DRAF

Bre

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Nombre de dossiersengagés en 2008

% consommationde l'enveloppe

régionale

Montant moyenpar dossier

2007

65 %

25 %

9 %

1 %

Page 55: Analyse & perspectives - Chambres d'Agriculture de … · Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan ... AGRESTE – Les comptes de l'agriculture

55

Environnement et territoire

Il est nécessaire de souligner que les ter-ritoires éligibles dans le Morbihan sontrestreints (bassin-versant de l’Evel uni-quement).

Le Plan VégétalEnvironnementMis en place pour apporter une aide finan-cière à la réalisation d'investissementsspécifiques permettant aux exploitantsagricoles de mieux répondre aux exi-gences environnementales, dans un soucide viabilité et de pérennité des exploita-tions, le PVE entre dans sa 3e année. Afind'améliorer l'efficacité des aides enBretagne et de renforcer leur synergie, lesterritoires éligibles doivent avoir déjà unprojet MAE validé.Les interventions se font dans le cadre dela Directive Cadre sur l'Eau, du PlanInterministériel de Réduction des RisquesPhytosanitaires et de la Directive Nitrates.L'arrêté préfectoral régional du 11 avril2008 a défini le zonage et les enjeux pourla campagne 2008. Les priorités régio-nales retenues répondent soit à l’enjeu dela lutte contre les pollutions par les pro-duits phytosanitaires et au zonage d’inter-vention prioritaire soit à l’enjeu de laréduction de consommation d’énergiedans les serres horticoles.Comme en 2007, les modalités relativesau nombre de financeurs par dossier (unfinanceur national par dossier), au taux

d'aide (40 %), aux investissements rete-nus, au plafond par dossier (20000€ et150000€ pour les serres) sont recon-duites.Concernant l'accès aux aides sur le dispo-sitif « lutte contre la pollution par les pro-duits phytosanitaires », la mise en placede buses anti-dérive sur le pulvérisateurde l'exploitation bénéficiaire est exigée enpréalable.Pour 2008, le bilan du PVE est le suivant.2 appels à projet ont été réalisés : du11 avril au 1er juin 2008, puis du 3 juin au30 octobre 2008.

Le diagnostic phyto-sanitaire d’exploitationcomplémentairedu dispositif PVE

Enjeux Zonage et publics retenus Niveau de prorité

Réduction despollutions parles produitsphytosanitaires

Economied’énergie dansles serres (1)

les Bassins Versants (BV) ayant un appel àprojet MAE retenu et dans lequel un enga-gement phyto est présent dans la MAE debase: Elorn, rivière de Pont l'Abbé, Evel,Flora Islet, Meu, Aff est, Haute Rance etVilaine amont.

Les BV déjà retenus en 2007: Arguenon,Guindy-Jaudy-Bizien, Urne, Ic, Horn,Chèze-Canut et Haut Couesnon

8 BV avec des problématiques Phyto etavec des engagements unitaires phytoprévus dans la MAE de niveau 2 : Baie dela Forêt, Oust amont, lié, Trégor,Kermorvan, Goyen, Ris, Penzé.

Légumiers dans les zones à forte concen-tration légumière et à fort risque phyto.

Producteurs légumiers sous serres ouproducteurs de fleurs sous serres

P1

P1

P2

P2Etat seul financeur

P1 : écransthermiquesP2 : autres

investissements

PVE: enjeux et zonages d’intervention en 2007 retenus en Bretagne

(1) l’Agence de l’eau Loire Bretagne ne participera pas à cet enjeu(2) non retenu par l’Agence de l’eau

Ce diagnostic, issu d'une démarchevolontaire, a pour objectif de sensibili-ser les agriculteurs aux pollutionsponctuelles liées à l'usage de produitsde traitement en identifiant les éven-tuelles situations à risque sur leurexploitation et les aider à trouver lessolutions et à les réaliser.Ce dossier, coordonné par le CRODIPet soutenu financièrement (50 % ducoût) par le Conseil Régional deBretagne a permis de réaliser 1803diagnostics depuis 2005.L’aménagement du site phytosanitaireest lui aussi aidé par le ConseilRégional avec un plafond de 1000€

par exploitation.

PVE « lutte Côtes Finistère Ille Morbihan Bretagnecontre les d'Armor et Vilainepollutionspar lesphytosanitaires »

Nombre 59 59 29 6 153de dossiers

Montant total 178 500 € 209 000 € 77 000 € 20 000 € 484 500 €des aides

Montant moyen 3 025 € 3 542 € 2 655 € 3 333 € 3 167 €par dossier

Sour

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Bret

agne

dossiers PVE classique au 30 octobre 2008

Coût moyenLocal de stockage 1 300 € HTAire de remplissage 1 100 € HTÉquipement pulvérisateur 900 € HT

Sour

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RODI

P

Coût moyenSite phytosanitaire

sur 309 aménagements

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PMPOA : fin du programme

Il reste toujours près de 8000 exploitantsbretons qui n’ont pas déposé de dossierde travaux et qui risquent de rester endehors de tout programme d’aide enfaveur de la protection de la ressource eneau.Pour cela les chambres d'agriculture deBretagne ont initié des enquêtes permet-tant de connaître précisément la situationde ces éleveurs. L'enquête réalisée finoctobre 2008 dans le Morbihan a déjàpermis d'identifier 4 situations types : lesexploitations avec mise aux normes at-tendues fin 2009, les exploitations avecmise aux normes difficiles (souvent desexploitations avec de faibles référenceslaitières), des exploitations où l'éleveur estindécis quant à la conduite à tenir et enfindes exploitations qui arrêtent l'activité lai-tière et qui ne sont donc plus concernées.Après l'accord de financement dans lecadre du PMPOA, l'exploitant a un an pourdémarrer les travaux, avec une possibilitéde dérogation pour reporter la date limitede début des travaux d'un an supplémen-taire. Il a ensuite 2 années pour réaliserces travaux. Il peut aussi dans cette phaseobtenir un report de délai sur dérogation.

Cependant, les travaux devront être termi-nés au plus tard fin 2009. C'est la fin duPMPOA dans sa configuration actuelle.

Et le PMBE

Dans le cadre du plan de modernisationdes exploitations d'élevage (PMBE) mis enplace depuis le 1er janvier 2005, et inscritdans le contrat de projets État – Région2007-2013, de nouvelles priorités ont étédéfinies et contrairement aux années pré-cédentes, les dossiers de modernisationne peuvent plus être déposés en accom-pagnement d'un dossier PMPOA.Les priorités régionales des dossiersPMBE déposés depuis le 1er décembre2007 et engagés en 2008 sont les sui-vantes, par ordre de priorité :1.projets réalisés par un Jeune Agriculteur

bénéficiant d'une dotation JA depuismoins de 5 ans

2.projets réalisés dans le cadre de dépla-cement d'atelier pour servitudepublique

3.projets réalisés dans le cadre d'un éle-vage ovin ou caprin,

4.projets réalisés dans le cadre d'un éle-vage bovins viande spécialisé (horsveaux de boucherie)

5.projet relatif à l'amélioration des condi-tions de travail

Loi sur l'Eau et redevancepollution :

Le bilan 2007 « l'Eau en Bretagne »publié par la DIREN Bretagne fait ressor-tir une légère baisse des redevancesrecouvertes par l’agence de l’eau Loire-Bretagne (redevances « prélèvement » et« pollution ») avec 52,4 M € en 2007contre 59 M € en 2006.Cette diminution s’avère relativementidentique entre les départements. Lescontributions versées se répartissenttrès différemment entre les différentssecteurs d’activité. Les collectivitéscontribuent pour l’essentiel des recettesavec près de 85 % des redevancesémises. Une baisse sensible est à noterpour le secteur agricole en 2007, la partde la redevance pollution passant de 7 à4 % pour la région Bretagne.Comme en 2006, le Finistère et lesCôtes d’Armor représentent à eux seulsles trois quarts du montant de la rede-vance agricole en Bretagne.

56 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Environnement et territoire

Département Nbre de DIE Dossiers Nombre Dossiers Dossiers Dossiers Dossierséligibles sans dossiers financés travaux travaux soldés

travaux déposés (arrêtés de terminés non réceptionnéssubvention) réceptionnés

Côtes-d’Armor 5 303 140 2 559 1 898 69 634 1 303

Finistère 3 905 92 2 638 1 960 120 367 1 088

Ille-et-Vilaine 5 717 321 3 778 3 277 61 893 1 843

Morbihan 3 650 87 2 601 1 977 59 747 1 494

Bretagne 18 575 640 11 576 9 072 309 2 641 5 678 Sour

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Bret

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Avancement du PMPOA II (au 1er juillet 2008)

Redevance Côtes Finistère Ille et Morbihan Total pollution d’Armor Vilaine Bretagne

Secteur collectivités 5 933 11 818 10 722 8 574 37 047

Secteur industriels 1 340 1 910 903 1 697 5 850

Secteur agriculture 471 807 181 228 1 687

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Répartition de la redevance pollution émise en 2007 (k€)

Page 57: Analyse & perspectives - Chambres d'Agriculture de … · Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan ... AGRESTE – Les comptes de l'agriculture

57

Le SDAGE, des évolutionsconstantes

L'année 2007 a été marquée par la valida-tion par le Comité de Bassin du nouveau pro-jet de SDAGE. Ce document vient d'être sou-mis à la consultation du public durant l'an-née 2008 et la consultation est maintenantouverte auprès des chambres consulaires.Cette consultation porte sur 5 documents:• le projet de SDAGE lui-même,• les documents d'accompagnement

regroupant en particulier le résumé duprogramme de mesures à mettre en placepour atteindre le bon état écologique, lerésumé du programme de surveillance del'état des eaux, le projet de tableau debord du SDAGE,

• le rapport d'évaluation environnementaledu programme,

• l'avis de l'autorité environnementale,• et enfin l'additif au projet de SDAGE issu

principalement des discussions duGrenelle de l'Environnement.

Les mesures proposées pour atteindre lebon état des masses d’eau ont des impactséconomiques qui doivent être estimés. Cetteévaluation se fait en deux parties: une pre-mière estimation du coût des mesures ten-dancielles, mesures qui sont en cours deréalisation ou qui vont démarrer, puis uneestimation du coût des mesures supplémen-taires, dans les situations où les mesurestendancielles ne permettront pas d’atteindrel’objectif de bon état.La part agricole du coût du programme demesures lié à la mise en œuvre de laDirective Cadre sur l’Eau est estimée à 48 %des investissements pour les mesures ten-dancielles.À ce jour, ces coûts devront être révisés afinde prendre en compte les objectifs supplé-mentaires du Grenelle de l‘Environnement,

en particulier l’objectif de deux tiers desmasses d’eau en bon état en 2015, au-delàde l’objectif validé de 48 % en 2006 partous les acteurs du SDAGE Loire Bretagne.

Grenelle de l'environ-nement et Énergie

Parmi les différents thèmes traités par legrenelle de l’environnement, l’énergieoccupe une place importante. Les pro-grammes d’actions proposés concernent lesuivi des consommations et le bilan éner-gétique des exploitations, les économiesd'énergie, la production d'énergie renouve-lable, la réduction de l'usage des intrants,et l’expertise sur les biocarburants.Dans le domaine de l’énergie, des évolu-tions sont incontournables en Bretagne.Actuellement, la Bretagne ne produit que7 % de l’énergie qui lui est nécessaire, cequi la rend fragile en période de forteconsommation principalement hivernale.L’agriculture consomme 7 % de l’énergieutilisée en Bretagne, répartie en 3 tiers : lechauffage des serres, les carburants et lesbâtiments d’élevage. Les secteurs résiden-tiels et des transports représentent respec-tivement 36 % et 33 % de la consomma-tion régionale.

La réalisation de diagnostics énergie agrico-le doit permettre d'identifier les pistesd'amélioration au niveau de l'exploitation. Lepotentiel d’économies d’énergie en agricul-ture à l’horizon 2020 serait de 100 ktep(selon l’ADEME) soit la production depresque 2 usines marémotrices de laRance.Pour ce qui est de la production d'énergierenouvelable, le gisement « biomasse » estsous valorisé. La méthanisation à partir deseffluents d’élevage et autres sources végé-tales est une voie à l’étude. À ce jour, l'agri-culture bretonne produit 50 % de sa propreconsommation en valeur et 5 % de laconsommation régionale.Toutefois, le rôle premier de l'agriculturereste la fourniture de biens alimentairespour nourrir les hommes, avant de consa-crer des surfaces labourables à la produc-tion d’énergie. Les économies d'énergiesont donc le premier moyen à mettre enœuvre pour répondre aux objectifs duGrenelle de l'Environnement et réduire lesémissions de gaz à effet de serre en valori-sant mieux la ressource locale.

Élisabeth CongyChambre Régionale d’Agriculture

de Bretagne

La méthanisation est une technique defermentation de matières organiques(lisier de porc, déchets organiques desIAA...) débouchant sur du biogaz quipeut être utilisé par un moteur entraî-nant une génératrice d'électricité.Cette technique permet de produire de

l'énergie et de réduire l'émission degaz à effet de serre. Elle permettrait devaloriser en Bretagne les déjectionsanimales comme le lisier de porc enproduisant localement de l'électricitéqui permettrait de réduire le déficiténergétique de la région.

La méthanisation, un enjeu important pour la Bretagne

Environnement et territoire

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M€ Investissement Fonctionnement Total %Mesures tendancielles 1 679 100 1779 70%Mesures supplémentaires 669 88 757 30%Total 2 348 188 2 536 100%

SDAGE : coût économique global*

La révision du SDAGEElle se fait au niveau du bassin hydro-graphique Loire-Bretagne et est pilotéepar l’Agence de l’Eau. Couvrant prèsd’un tiers du pays et 31 départements,le bassin est divisé en six commissionsgéographiques qui doivent permettrede prendre en considération les enjeuxlocaux et organiser la concertation.Pour la Bretagne, c’est la commission« Vilaine et côtiers bretons »

Source Techniques Filière de Lieu de Productionproduction production (ktep)

Carburant Colza Diester Cultures Bretagne 18Chaleur Bois Bois bûches Forêt Bretagne 220

traditionnel agricultureÉlectricité Gaz naturel Cogénération Serres Bretagne 4

Total 242

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Production d'énergie par l'agriculture bretonne*estimation de juillet 2006 pour le secteur «Vilaine et côtiers bretons»

Page 58: Analyse & perspectives - Chambres d'Agriculture de … · Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan ... AGRESTE – Les comptes de l'agriculture

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

année 2007 a connu un bonniveau d’activité des industriesagroalimentaires bretonnes et

des montants de chiffres d’affaires glo-baux en hausse tant sur le marché inté-rieur qu’à l’export.Cette progression de la valeur des ventesreflète, en partie au moins, le renchéris-sement des prix à la production, lié à laflambée des matières premières dans uncontexte de forte demande mondiale.2008 devrait apparaître plus contrastée.En effet, la poursuite de la hausse desmatières premières et la hausse fulgu-rante du prix du pétrole au premiersemestre ont affecté lourdement les prixde revient des fabricants. Amorcée depuisle début de l’année, la baisse de l’activitédes IAA se confirme au troisième trimestre2008 dans un contexte de recul de laconsommation des ménages et de ralen-tissement des exportations. On s’attend

également à une certaine érosion desmarges des entreprises.Dans cet environnement, marqué éga-lement par la crise financière mondiale,les industriels ont été moins prompts àannoncer des investissements dont ladynamique avait été forte ces deux der-nières années.Le contexte a en revanche peut-être incitécertains opérateurs à concrétiser des

réflexions stratégiques et l’année 2008 avu nombre d’annonces d’évolutions capi-talistiques dans des secteurs variés et enparticulier dans les secteurs des viandeset de l’industrie laitière.Côté emploi, à l’exception de la filièrevolailles touchée en Bretagne par desrestructurations industrielles, la situationéconomique n’a pas encore eu d’impactmajeur dans les IAA.

Agroalimentaire : 2008,une année riche enmouvements d’entreprises

58

L’

Chiffre d’affaires et valeur ajoutée : deux clés de lectures de l’agroalimentaire breton

Viandes de boucherie 26%

Biscuiterie 3%

Viandes de volailles 11%Préparations industrielles

de produits à base

de viande 8%

Industrie du poisson 7%Industrie des fruitset légumes 7%

Fabrication d'alimentspour animaux 14%

Industrie laitière 18%

Industrie painpâtisserie 3%

Autres secteurs 3%

Viandes de boucherie 24%

Biscuiterie 4%

Viandes de volailles 8%Préparations industrielles

de produits à base

de viande 12%

Industrie du poisson 9%Industrie des fruitset légumes 9%

Fabrication d'alimentspour animaux 10%

Industrie laitière 13%

Industrie painpâtisserie 5%

Autres secteurs 5%

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2006

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Dans une région agricole principalement orientéevers des activités d’élevage, les IAA bretonnessont essentiellement tournées vers la transforma-tion des produits animaux.Ainsi, les entreprises del’industrie des viandes (boucherie, volaille, charcu-terie, salaisons, plats cuisinés traiteur) représen-tent 45 % du chiffre d’affaires des IAA en 2006.Si l’on ajoute l’activité de fabrication d’alimentspour animaux, on observe que presque les 2/3 duchiffre d’affaires agroalimentaire breton sontgénérés par les viandes.En matière de valeur ajoutée, le premier secteurcontributeur est le secteur des viandes de bou-cherie avec près du quart de la valeur ajoutée desIAA régionales mais un taux de valeur ajoutée(valeur ajoutée/chiffre d’affaires) de 14,1 %, infé-rieur au taux moyen des IAA bretonnes (15,6 %).Le second secteur créateur de richesse est le sec-teur des « préparations à base de viande » avec12 % de la valeur ajoutée et un taux de valeurajoutée de 22,6 %.

Répartition du chiffre d’affaires par secteur

Répartition de la valeur ajoutée par secteur

Chiffre d’affaires Effectif Investissements Excédent brut (M€) salarié moyen corporels (M€) d’exploitation (M€)

2001 16 619 57 758 439 6082002 16 249 57 791 474 5202003 15 347 58 062 363 5312004 15 353 57 733 346 5122005 16 050 56 846 330 5352006 16 483 55 798 360 4982007 (*) 17 500 55 800 410 600 So

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(*) : Estimations Observatoire économique des IAA de Bretagne

Les grandes évolutions des IAA en Bretagne

Page 59: Analyse & perspectives - Chambres d'Agriculture de … · Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan ... AGRESTE – Les comptes de l'agriculture

59

Agroalimentaire

unique et à la pratique des margesarrières et permet, entre les parties, lalibre négociabilité des tarifs. Les IAA engénéral, et les PME en nombre importanten Bretagne, sont particulièrementinquiètes de l’issue des négociations quidoivent s’achever avec les distributeursau premier trimestre 2009 ; elles crai-gnent de ne pas sortir gagnantes du rap-port de force avec les distributeurs,maillons incontournables de la mise sur lemarché de leurs produits. Ceci d’autantplus que la consommation s’étant ralen-tie, les distributeurs engagent de véri-tables batailles des prix pour conserverleurs volumes et leurs marges, bataillesdont les marges des IAA ne sortiront pasforcément gagnantes.

Poursuite de la haussedes exportations

Les exportations bretonnes, tous secteursconfondus, s’élèvent en 2007, à plus de9,5 Mds d’euros. Elles progressent depuis2005 (+18,9 % en 2006 et +7,1 % en2007) à un rythme plus soutenu que l’évo-lution nationale (+9 % en 2006 et +3 %en 2007).Le secteur des IAA est le premier secteurcontributeur avec, en 2007, 30 % de lavaleur des exportations bretonnes.Les exportations représentent environ13,5 % du chiffre d’affaires des IAA bre-tonnes et s’avèrent pour les entreprises unesource de développement d’activité et unediversification de leur portefeuille client.Sur l’année 2007, les exportations des IAAsont en progression de plus de 7 % etgénèrent un chiffre d’affaires de 2,8 Mdsd’euros.Après une excellente année 2006, lesexportations de viandes de boucherie sontau contraire en recul en 2007 (-4,8 %),cette activité n’en demeure pas moins laplus forte contributrice aux exportationsdes IAA avec 678 M€ de chiffre d’af-faires. Il semble que le marché commu-nautaire ait connu une augmentation de laproduction, donc de l’offre et que dans cecontexte, la France et la Bretagne, ren-contrent des problèmes de compétitivitépar rapport à d’autres pays producteurs.S’agissant des pays tiers, le marché asia-tique continue d’être difficile d’accès pour

Le marché intérieur,premier débouchépour les IAA bretonnes

Avec des exportations, toutes destinationsconfondues, représentant environ 13,5 %du chiffre d’affaires des IAA bretonnes, laFrance est bel et bien le premier débou-ché de ces dernières. La dynamique del’activité des industries agroalimentairesest par conséquent grandement liée à ladynamique de la consommation alimen-taire nationale.L’analyse des dépenses de consomma-tion des ménages en 2007 confirme unetendance de fond : la diminution de la partconsacrée à l’alimentation qui ne pèseplus en 2006 que 12,5 % du budget desménages. En pourcentage, c’est plus dedeux fois moins qu’en 1960 !La consommation de produits alimen-taires, hors tabac, a progressé de 1,6 %en volume en 2007, avec un taux légè-rement supérieur au rythme moyenannuel des dernières années (+1,1 % surla période 2002-2006). La consommationde « pain et pâtisserie » a poursuivi samodeste progression en volume (+0,9%en 2007 après un rythme moyen de0,6 % sur la période 2002-2006). Celledes « viandes – charcuteries » et« volailles » a augmenté de 1,4 % alorsqu’elle stagnait depuis 2004. L’évolutionavait été perturbée par plusieurs crisessanitaires dont les effets semblent s’êtreatténués (notamment ceux de la grippeaviaire en 2006 sur la consommation devolailles).Le poste « autres produits frais » (fruits etlégumes, poissons et crustacés, produitslaitiers et œufs) a augmenté modérémenten volume en 2007 (+1,5%) après avoirstagné en 2006 (+0,6%). Le poste « bois-sons, épicerie, produits divers » a pro-gressé de 2,1 %, soutenu par le renouvel-lement de l’offre et le déplacement de laconsommation vers des produits plus éla-borés.La situation de la consommation en 2008devrait être différente.En effet, dès le début d’année, les ventesde produits alimentaires dans les circuitsde la grande distribution se sont ralenties.Ce phénomène a été plus marqué à la fin

du second trimestre, au plus haut descours des carburants, cours dont l’impactsur le pouvoir d’achat des ménages étaitindéniable. On a observé également unebaisse des ventes des produits desgrandes marques nationales et un reportdes achats des consommateurs vers lesproduits à marques de distributeurs et lespremiers prix, ainsi qu’une hausse de fré-quentation des magasins de hard dis-count.Tout au long de cette année 2008, laquestion du prix des produits alimentairesa été sous le feu de la rampe. La fin del’année 2007 a vu les prix d’un certainnombre de matières premières croître, enparticulier le prix des céréales et du lait.La tendance à la hausse des prix des pro-duits alimentaires a été observée tout aulong de l’année avec une intensitévariable, avec cependant un net ralentis-sement des prix au dernier trimestre.Ainsi dans la grande distribution, les prixdes produits alimentaires hors produitsfrais s’accroissent de 0,2 % au mois denovembre 2008 (+4,6 % sur un an) aprèsune stabilité en octobre. Les prix desboissons sont en hausse de 0,2 %(+3,0% sur un an), ceux des autres pro-duits alimentaires de 0,3 % (+5,7 % surun an), alors que les produits des viandesn’ont pas varié en novembre (+3,4 % surun an) (source INSEE).De nombreux débats ont accompagné ceshausses de prix, les fabricants invoquantl’obligation dans laquelle ils sont derépercuter les hausses de leur prix derevient sur leur prix de vente et les distri-buteurs estimant, dans certains cas, ceshausses trop élevées et injustifiées, letout, dans un contexte d’inquiétude desconsommateurs quant à leur pouvoird’achat et de baisse de consommation.L’année 2008 a de plus été marquée pardes évolutions de la réglementation régis-sant les relations commerciales entrefournisseurs et clients. La loi Chatel votéeen décembre 2007 s’est appliquée pourles négociations commerciales de début2008 mais elle a été remplacée dans lecourant de l’année 2008 par la Loi deModernisation de l’Économie (LME) quimodifie complètement les relations com-merciales entre partenaires. En effet, cetexte met fin à l’obligation de tarif général

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les opérateurs bretons en raison d’une pari-té euro - dollar défavorable et d’uneconcurrence très forte des USA, du Canadaou encore du Brésil.Alors que 2006 avait vu le montant desexportations de viandes de volailles for-tement chuter (-20,6 %) du fait de l’épisodede grippe aviaire, 2007 a permis avec desrésultats en hausse de 21,8 % de retrouverle niveau (en valeur) de l’année 2005.La hausse la plus importante en 2007s’observe dans le secteur du lait et desproduits laitiers. Avec +44 % par rapport à2006, le chiffre d’affaires de ce secteuratteint 462 M€ contre 321 M€ en 2006.La Bretagne bénéficie d’une situationexceptionnelle des marchés des produitslaitiers où des cours historiquement élevésont été atteints par les poudres et lebeurre dans une moindre mesure et où lademande a été soutenue.Les importations pour leur part, aug-mentent en 2007 par rapport à 2006(+14,2%) plus vite que l’augmentationdes exportations tout en conservant à laBretagne un solde commercial largementpositif de 1,06 Md€.

Sur les neufs premiers mois de 2008, lesexportations de produits alimentaires bre-tons sont toujours en tendance haussièremême si l’on observe un certain tas-sement au 4e trimestre et un recul dusolde commercial au niveau national.

L’emploi touché en 2008dans le secteur avicole

L’industrie alimentaire est le principalemployeur de l’industrie bretonne avecplus du tiers de ses effectifs.Au 31 décembre 2006, on y dénombre12000 emplois de plus que fin 1989, soitune progression de 22 %. Néanmoins, lesecteur perd régulièrement des emploisdepuis le début des années 2000, à unrythme comparable en Bretagne et enFrance : -2,6 % depuis fin 2000 (sourceINSEE).Selon les champs étudiés (avec ou sansintérim, effectif moyen annuel en équi-valent temps plein ou effectif présent au31/12, inscription Assedic), les estima-tions d’emploi dans les IAA bretonnespour 2006 varient de 55798 à 67912.

En 2007, la baisse des effectifs devraitêtre globalement limitée (aux alentours de-0,3 %). La Bretagne reste le premier bas-sin d’emploi de l’agroalimentaire françaisavec 12,2 % des effectifs salariés de l’en-semble des IAA. Parmi les activités agroa-limentaires régionales, le secteur desviandes est prédominant : plus d’un salariéde l’industrie française des viandes surquatre y travaille.Ce secteur est aussi le premier pourvoyeurde l’emploi agroalimentaire régional avec55 % des emplois, dont près de la moitiéest destinée à la production de viande deboucherie. L’effectif salarié de ce secteurcontinue de progresser alors qu’il ré-gresse dans la production des viandes devolaille pour représenter en 2006 environ13,9 % des emplois.Au-delà de la baisse sensible d’activité,des pertes d’emplois sont égalementdirectement liées à des plans de rationali-sation des outils industriels et des pro-cess, mais aussi à la mise en place destratégies d’alliances commerciales et/ouindustrielles.Beaucoup d’entreprises procèdent à l’au-tomatisation des lignes de production etde préparation de commandes, lesquellestendent à générer des suppressions d’em-plois. On constate, de plus, que les projetsd’augmentation de capacité de productionne sont plus systématiquement créateursd’emplois nouveaux. Enfin, on voit cer-taines entreprises spécialiser leurs outilsindustriels pour améliorer leur rentabilité,quitte à s’associer avec d’autres opéra-teurs pour mutualiser leurs moyens.Pour compléter ce volet emploi, on noteral’importance que revêt le secteur agroali-mentaire en matière d’aménagement duterritoire. Alors que les autres secteursindustriels se concentrent essentiellementautour de zones d’emplois spécifiques,l’agroalimentaire occupe une place impor-tante partout en Bretagne ; dans certaineszones, ce secteur représente plus de 6emplois industriels sur 10.En 2008, plusieurs annonces de ferme-tures de sites ou de réductions d’effectifont eu lieu, cependant, la baisse globaled’effectif devrait s’avérer limitée au niveaude la région.Les annonces les plus marquantes ontconcerné des entreprises du secteur des

60 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Agroalimentaire

Produits de culture 270 -2,2 % 268 +99,3 % 2et élevage dont :

Céréales et plantes industrielles 37 +20,2 % 195 +194,0 % -159

Produits maraîchers, 127 -10,5 % 37 +6,8 % 90horticoles ou de pépinière

Produits de l’élevage de volailles 68 +3,1 % 6 +84,7 % 62

Produits de la pêche et de l’aquaculture 74 +1,2 % 131 -17,3 % -57

Produits des industries alimentaires, dont : 2 474 +8,6 % 1 359 +9,0 % 1 115

Viandes de boucherie 678 -4,8 % 163 -10,7 % 515

Viandes de volaille 461 +21,8 % 51 +69,8 % 410

Lait et produits laitiers 462 +44,0 % 174 +70,2 % 288

Poissons, produits de la pêche préparés 222 +0,7 % 326 -8,8 % 104

Aliments pour animaux de compagnie 135 -3,2 % 27 -2,2 % 108

Préparations à base de légumes et de fruits 102 +1,1 % 79 +12,8 % 23

Préparations à base de viande 112 +11,6 % 42 +51,3 % 70

Huiles et tourteaux 30 -46,0 % 253 +8,8 % -223

Total produits agricoles, 2 818 +7,3 % 1 757 +14,2 % 1 060de la mer et agroalimentaires

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Exportations agricoles et agroalimentaires bretonnesen 2007

Exportations Importations SoldeM€ Évolution M€ Évolution commercial

07/06 07/06 2007 M€

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viandes de volailles. Facteur aggravant pourle volet social de ces restructurations, ellesaffectent le même secteur géographiqued’emploi, la région de Locminé-Pontivy.Ainsi, la société Dandy à Pontivy (-235salariés) a été liquidée après sa mise enredressement judiciaire. Le groupe Unicopaa en effet cédé sa branche volailles fraîcheset élaborées à la coopérative Terrena, sansle site Dandy qui n’a pas trouvé de repre-neur par la suite. Quelques mois plus tard,la société Doux annonçait une restructura-tion touchant plusieurs sites, à savoir la fer-meture du site de Locminé (- 451 salariés)et l’arrêt de l’activité canard sur le site dePleucadeuc (- 63 salariés).Deux autres entreprises ont fait les fraisd’une liquidation judiciaire, la sociétéScaër Viandes Production, société dedécoupe de viande à Corlay (22) avec 25salariés et la société Charly GuennecGastronomie, société de transformation deproduits de la mer au Guilvinec (29) avec36 salariés.Des sites ou filiales d’entreprises régio-nales ont par ailleurs subi des pertesd’emplois dans d’autres régions que laBretagne. On citera la cessation d’activitédu site des Charcuteries de Navarre(Pyrénées Atlantiques, - 31 salariés) dansle giron de Brocéliande, branche charcute-rie d’Unicopa, de la société Les Délices deNinon (Malemore en Corrèze, - 102 sala-riés) filiale de Delmotte, qui après unepériode de redressement judiciaire a fina-lement été liquidée et enfin, l’arrêt pro-grammé du site du Châtelet (Cher) de lasociété Doux avec la suppression de 133emplois.

Ralentissement desinvestissements matériels

Après deux années de réelle dynamiquepour les investissements dans les entre-prises agroalimentaires régionales, l’an-née 2008 a vu les projets entamés sepoursuivre ou s’achever, mais le rythmedes annonces d’investissements s’estralenti.En dehors de quelques grands groupesqui annoncent des plans pluriannuels d’in-vestissements de plusieurs dizaines demilliers d’euros, nombre de projets régio-naux sont inférieurs à 5 M€ mais révèlent

une dynamique d’entreprises souventliées à la seconde transformation ou àl’assemblage ou d’entreprises de secteurà plus forte valeur ajoutée que lamoyenne (biscuiterie, chocolaterie…).Pour beaucoup d’opérateurs, ces investis-sements sont rendus inéluctables du faitde l’apparition de nouvelles contraintesréglementaires, environnementales oucommerciales, ou motivés par larecherche permanente de gains de pro-ductivité et de rationalisation des outils etle besoin de renouvellement du matériel.Dans le secteur des viandes, bien que laconsommation des ménages soit enbaisse régulière, le basculement progres-sif vers des produits de plus en plus éla-borés incitent de nombreuses entreprisesà investir dans des outils ou des processde produits cuits, à DLC plus longue, etc.Les difficultés de recrutement des bou-chers dans les laboratoires de découpe dela Grande Distribution favorisent égale-ment le développement des produits deboucherie en UVCI (Unités de Vente

Consommateur Industrielles) ce qui génè-re la nécessité d’adaptations de lignes desindustriels du secteur pour répondre àcette demande du marché.Dans le secteur laitier, le désengagementprogressif de l’Union européenne dans lesoutien de certains marchés, provoquedes effets en cascade et rend plus sen-sibles les entreprises aux aléas du mar-ché. Là encore, la nécessaire reconversionpour certaines entreprises de leur porte-feuille produits les conduit à investir dansleurs outils. Les opportunités offertes parles prix du marché orientent également leschoix des industriels, mais la volatilitéobservée des cours des produits est diffi-cilement compatible avec le facteur tempsindispensable à un investissement indus-triel. On a ainsi vu des projets d’investis-sements annoncés être réorientés versd’autres productions et d’autres choixindustriels.Ces investissements matériels sont com-plétés par des investissements immatérielsde plus en plus importants : dépenses de

Agroalimentaire

Destination des exportations des IAA bretonnes en 2007

Italie 17,5%

Allemagne 9,4%

Royaume-Uni 10,7%

Espagne 10,4%

Belgique 8,1%Pays-Bas 5,4%

Grèce 4,0%

Autres UE27 7,7%

Corée du Sud 1,2%

Arabie Saoudite 2,0%

Russie 3,1%

Japon 1,2%

Autres pays tiers 19,3%

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73,3 % du chiffre d’affaires export del’agroalimentaire breton sont réalisés dansles pays de l’Union européenne à 27, soit2,1 Mds€ en 2007.L’Italie demeure le premier client des IAAbretonnes, représentant un courant d’af-faires annuel de 493 M€, en légère bais-se par rapport à l’année précédente,constitué pour presque moitié de ventesde viandes de boucherie. L’Espagne, 5e

destination il y a deux ans, se hisse à laseconde place avec 300 M€ de chiffred’affaires (en hausse de 20,5% par rap-port à 2006) et des ventes constituées enpremier lieu de lait et produits laitiers, suivide viandes de volailles et de poissons etproduits de la pêche. Les exportations vers

le Royaume-Uni connaissent un légerrebond alors que celles vers l’Allemagnepoursuivent leur érosion.Du côté des pays tiers, la Russie demeurela première destination des exportationsbretonnes. Le courant d’affaires a progres-sé de 25% par rapport à 2006 pouratteindre 86 M€, constitué principalementde ventes de viandes de boucherie et deviandes de volailles. Vient ensuite l’ArabieSaoudite principalement importatrice devolailles bretonnes. Si le chiffre d’affairesavec ce pays croît par rapport à 2006,année perturbée par un épisode de grippeaviaire, pour atteindre 58 M€, il ne par-vient pas à retrouver son niveau de 2005(69 M€).

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communication (sponsoring, marque,…),dépenses de recherche et de développe-ment, mise au point de nouveaux procé-dés, de nouveaux produits…Concernant les investissements publici-taires bruts des secteurs « alimentation »et « boissons », ils ont atteint, au niveaunational et pour l’ensemble des supportsmédiatiques, un montant de 2,6 Mds€ en2007, chiffre à mettre en rapport avec les4,0 Mds€ d’investissements corporels del’industrie agroalimentaire française.Autrement dit, quand 100 euros sontinvestis dans les outils industriels, presque65 euros sont par ailleurs consacrés auxdépenses publicitaires (télévision, presse,radio, cinéma, internet…).En 2008, le montant des investissementspublicitaires dans les secteurs précédem-ment cités a diminué de 4,1 % par rapportà l’année précédente, pour descendre à 2,5Mds€. En revanche, sur la même période,les investissements publicitaires du secteurde la distribution augmentaient sensible-ment de 10,3 % par rapport à 2007 pour

atteindre 3,2 Mds€. Ces chiffres sont àrapprocher des observations faites dans unparagraphe précédent sur le développe-ment observé des parts de marchés desmarques de distributeurs et des premiersprix lors de cette année 2008.Ces chiffres nationaux, bien que richesd’enseignements, sont à relativiser dans lecontexte des IAA bretonnes. En effet, letissu agroalimentaire breton est constituéde nombreuses PME, lesquelles, d’unepart, sont rarement propriétaires demarques fortes nécessitant un soutien àl’aide de lourds investissements publici-taires et, d’autre part, n’en n’ont pas, leplus souvent, la capacité financière.Les entreprises régionales ont, enrevanche, pour beaucoup réellement inté-gré la nécessité d’investir dans larecherche et le développement (R&D), l’in-novation constituant un moyen incontes-table de renforcement de la compétitivitédes IAA pour se développer, tant sur le mar-ché national, qu’à l’exportation.Avec des secteurs d’activités qui génèrent

des marges plutôt faibles, les PME bre-tonnes, n’ont souvent, ni les cadres en inter-ne, ni les moyens financiers pour externaliserdes actions importantes de développement.En revanche, la Bretagne a su depuis denombreuses années mettre en réseau lesdifférentes composantes du système derecherche-innovation, à savoir des centresde recherche et des établissements d’ensei-gnement supérieur de premier plan, desentreprises qui exercent une activité derecherche-développement privée et destechnopôles et centres techniques qui déve-loppent des activités de recherche et detransfert, à l’interface entre organismes derecherche et entreprises.Dans cette dynamique, la labellisation deValorial en tant que pôle de compétitivitéapporte depuis le début de l’année 2006, unnouveau levier d’accompagnement desentreprises dans leurs programmes derecherche et de développement et permetune véritable lisibilité tant sur les sujets tra-vaillés que sur les moyens alloués. En cumulà septembre 2008, 104 projets ont été

62 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Agroalimentaire

Nature de l'investissement

Programme pluriannuel pour les sites bretonsUnité de fabrication de cheddar, traitement de lactosérumRéaménagement et extension des ateliers de découpe de viandesNouvelle usine de transformation de viandes élaborées cuites

Équipements froidDoublement de capacité de productionAugmentation de capacité de production (doublement)Augmentation de capacité de production en bouteille et pack de laitModernisation de la plateforme de distribution de grosAugmentation capacité salle de découpeAugmentation capacité site de surgélation

Augmentation de capacité de production des sites

Extension capacité productions plats cuisinés portionnablesAmélioration flexibilité des lignes et nouveaux conditionnementsAugmentation des capacités de productionExtension de capacité de production de produits élaborés cuitsPlan sur 5 ans, modernisation de l’outil d’abattageet de transformation de volaillesAgrandissement et nouvelles lignes de conditionnement

Nouvel atelier de fabrication de chocolat haut de gamme Doublement de la taille du site et de la capacité de productionInvestissement dans les ateliers cuisine et enrobageInvestissement dans atelier de conditionnement

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Quelques investissements matériels majeurs dans l’agroalimentaire breton en 2007-2008

EntremontAllianceKermené

CooperlHunaudayeBridorCeltigelLactalis

Groupe Jean Floc’h

PâtisseriesGourmandes

Primel Gastronomie

Dujardin BretagneRonsardTilly Sabco

Onno(Salaisons Celtiques)Chocolat Le RouxMarevalGelagri Bretagne

QuimperCollinée Trélivan

Montfort sur MeuServon sur VilainePléloVitréL’Hermitage LocminéGuéninCarhaix - Tourc’hSt TugdualLoudéacPlougasnouPlabennecLe MoustoirBignanGuerlesquin

Le Sourn

LandevantSaint EvarzecSaint CaradecLoudéac

100dont 6,3

302029

dont 112015153

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56292222

Entreprise Site Dpt Investissements(M€)

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63

labellisés par le pôle Valorial, représentantun investissement total de 85 M€, avec enmoyenne 4,5 partenaires par projet.

2008, une année riche enmouvements d’entreprises

La vive concurrence sur les marchés ali-mentaires et la disparition progressive demécanismes de soutien des marchésdans l’Union européenne expliquent, enmajeure partie, l’accélération des mouve-ments d’entreprises (cession, fusion, fer-meture de sites, liquidation, alliance,…).De plus, face à une grande distributionmettant progressivement en place descentrales d’achats européennes, les four-nisseurs agroalimentaires sont à larecherche de position de leader ou de co-leader dans leur domaine d’activité.C’est le secteur des viandes, au senslarge, qui a en 2008 connu les mouve-ments les plus importants, avec dans cer-tains cas, de décisions structurantes pourle secteur.En premier lieu, on relèvera la poursuitedu développement du groupe finistérienBigard. Celui-ci après la prise de contrôleà 100 % du groupe Charal fin 2007 étaitdevenu le leader français de la viandebovine. Sous réserve de l’aval de la DGC-CRF, Bigard devrait absorber son concur-rent et challenger Socopa, donnant ainsinaissance à un poids lourd de la viande(bovine, porcine et ovine) qui se hissera au5ème rang européen du secteur avecenviron 5 Mds€ de chiffre d’affaires et17 000 salariés.Cette opération vise à donner au nouveaugroupe la taille suffisante pour concurren-cer les leaders sur le marché, à l’imagedes groupes de l’Europe du Nord, commele groupe allemand Vion, qui lui-mêmepoursuit également son développementpar des opérations de croissance externe.2008, a vu également plusieurs mouve-ments dans le secteur porcin plus spéci-fiquement. Alors que 2007 avait été mar-qué par le rapprochement des groupe-ments de producteurs PRESTOR et de labranche porc de la coopérative CECABavec la société GAD, donnant naissanceau n°2 français du secteur, le rapproche-ment annoncé par les coopérativesCooperl Hunaudaye et Arca a conduit à la

création d’un leader français du porc quifort de 3 700 adhérents assurant la pro-duction de 6 300 000 porcs accède au5e rang européen des opérateurs du sec-teur.Plusieurs mouvements importants ontégalement eu lieu dans l’amont de la filiè-re porcine, avec en particulier l’adhésiondu groupement Pygalis (Unicopa) à la plateforme de commercialisation de porcs Initiaet le rapprochement de la branche porc deTerrena, qui n’a pas suivi Arca dans seschoix d’alliance, de Pygalis.Le secteur de la volaille avait en 2006été marqué par les conséquences de lagrippe aviaire. Après une année 2007 oùles opérateurs se sont attachés à retrouverleurs clients et leurs volumes, l’année2008 a connu des difficultés avec desbaisses de consommation sur plusieurssegments de produits, et des mouvementsimportants d’entreprises ont eu lieu. Lecoup d’envoi a été donné par la cession dela branche volailles fraîches et élaboréesdu groupe Unicopa à la coopérative desPays de Loire Terrena, par l’intermédiairede sa filiale volailles, Gastronome. N’ontpas fait partie de cette cession, le site detransformation de dindes, Dandy à Pontivy(56) qui, quelques mois plus tard, sansrepreneur a fermé ses portes, et le site depoulets congelés destinés à l’export, Tilly-Sabco à Guerlesquin (29) dont 60 % ducapital ont été cédés par la coopérative,dans le courant de l’été, à son directeurgénéral.Ce sont au total 3 sites industriels,158 M€ de chiffre d’affaires et 800 sala-riés d’Unicopa qui ont rejoint Gastronomepour conduire à un nouveau périmètrereprésentant 16 sites industriels, environ800 M€ de chiffre d’affaires et 4 500salariés et se positionnant au second rangdes volaillers français dont Unicopa conti-nuera d’approvisionner les sites en ani-maux vivants.Dans le même temps, le groupe Doux, auxprises à de mauvais résultats financiers en2007 et souhaitant recentrer son activitésur la volaille fraîche en France, a décidéde revoir sa stratégie et de prendre d’im-portantes mesures de restructuration.C’est ainsi, que le groupe breton, a annon-cé la fermeture du site de Locminé (56), lafermeture du site du Châtelet (Cher), l’ar-

rêt de l’abattage de canard sur le site dePleucadeuc (56) et la vente des actifs deDoux Iberica en Espagne (385 salariés,300 éleveurs sous contrat, 60 000 t deviande de volailles).Cette année a également vu se conforterl’ancrage de la société Duc, spécialiste dupoulet certifié, dans l’élaboré de volailles enBretagne. Après la prise de contrôle en find’année 2007 de la société Cobral à Lorient(56), spécialisée dans les produits élaborésde volaille, Duc a repris en 2008 le site deCecab, Peny, situé à Plumelin (56) orientévers le même type de fabrication.On signalera l’affirmation d’un des axesde la stratégie de la société Ronsard, filia-le de Coopagri, de développement dansles produits disposant d’un label régionalou de haut gamme, au travers de la repri-se de l’abattoir Joly, dans la Bresse. Enfin,en fin d’année l’achèvement de l’investis-sement de 30 M€ lancé par le groupeGlon dans la nouvelle usine de BoscherVolailles à Mûr de Bretagne (22) a consti-tué un signe positif quant à l’avenir de lafilière avicole bretonne.Dans le secteur de l’alimentation animale,l’évènement marquant de 2007 avait étél’acquisition d’Evialis par le groupe coopé-ratif céréalier In Vivo. 2008 a vu la pour-suite du développement d’Evialis, à l’inter-national plus particulièrement. C’est ainsiqu’Evialis a inauguré en janvier une usinede production de prémix en Chine, a acquis70 % de la société Malta Cleyton un desleaders du secteur au Mexique et égale-ment implanté au Brésil, et a repris lesactivités de nutrition animale de Cargill auBrésil, lui permettant de devenir leader dela nutrition animale au Brésil, troisièmemarché mondial.Dans la continuité des mouvements enga-gés l’année dernière, Evialis et In Vivo ontindiqué envisager un rapprochement dontrésulterait une nouvelle entité, représen-tant 1,5 Md€ de chiffre d’affaires, réalisépour 40 % hors de France.Dans le contexte de turbulences traversépar les prix des matières premières, legroupe Provimi a décidé de fusionner dansune même entité plusieurs sociétés dontelle avait le contrôle et créer ainsi l’entitéProvimi France issue de la fusion de CelticNutrition animale (35), Centralys, Sodial,Nutec et Zootech (22).

Agroalimentaire

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Enfin, en fin d’année, face à la concentrationde la distribution des aliments animaux et àla diminution du nombre d’exploitationsagricoles, Eolys, union de coopérative dugroupe Unicopa, la coopérative LeGouessant et les filiales d’Unicopa, Nutréa etPrimex ont annoncé entamer des discus-sions afin de trouver des synergies pourgagner en compétitivité. À suivre en 2009...Dans le secteur des produits laitiers, aprèsune année 2007 assez pauvre en mouve-ments au niveau régional, des évolutionsd’importance se sont concrétisées en 2008.Ainsi, l’annonce faite en milieu d’année2008 d’un éventuel rapprochement desactivités industrielles laitières des coopéra-tives Even (Ploudaniel), CoopagriBretagne(Landerneau) et Terrena (Ancenis)s’est concrétisée en janvier 2009, sousréserve de l’accord de la Haute Autorité de

la Concurrence. La société, une nouvelleentreprise coopérative, regroupera sousforme de holding toutes les activités laitièresdes trois groupes coopératifs (collecte,industrie et commercialisation sur tous lesmarchés). Seules les activités amont (suivide production, paie de lait, relations adhé-rents, services techniques) demeurerontdans leurs maisons mères. La nouvelleentreprise réalisera 1,1 Md€ de chiffred’affaires et emploiera 1 850 personnes.Elle sera la 1e entreprise coopérative laitièrede l’ouest, le 5e collecteur de lait français etla 7e entreprise laitière française en chiffresd’affaires.Changement de propriétaire aussi pour laLaiterie de Saint Malo acquise par le groupeprivé finistérien Sill qui renforce ainsi sesactivités laitières. L’ensemble constitué, fortde ses six usines et 800 salariés pèsera

320 M€ de chiffre d’affaires dont près de60 % seront issus des activités laitières. Silldans cette opération met en avant la com-plémentarité des productions laitières desdeux entreprises et son souhait d’aller versdes productions à plus forte valeur ajoutée.Du côté d’Entremont Alliance, poids lourdlaitier régional, on relèvera une opération decroissance externe avec la reprise de l’acti-vité laitière de Rocafort en Espagne et lamise en service à mi-année d’une usine defabrication de cheddar, sur le site deQuimper, destiné à l’industrie. Cette opéra-tion, étayée par un contrat d’approvisionne-ment de longue durée d’un fromager alle-mand, vise à améliorer le mix produit enorientant vers le cheddar des volumesauparavant destinés aux poudres laitières.En matière de produits alimentaires à fortevaleur ajoutée à base de lait, Lactalis, suite

64 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Agroalimentaire

Activité

Viande bovine et porcine

Lait, végétaux, porc, nutrition animale,volaille,…

Volaille

Lait , volaille, nutrition animale,charcuterie salaisons

Nutrition animale, volaille et œuf,porc,…

Légumes, porc, nutrition animaleet appro, volaille et œuf

Nutrition , lait , viandes et plats cuisinés,distribution

Porc, nutrition animale, appro.

Nutrition animale

Viande bovine, porcine, ovine

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(1) Chiffre d’affaires consolidé(2) Toutes implantations géographiques du groupe confondues (y compris hors Bretagne)(*)Bigard : changement de périmètre du groupe avec l’intégration de Charal

Groupe

Bigard

CoopagriBretagne

Doux

Unicopa

Glon

Cecab

Even

CooperlHunaudaye

Evialis

SVA

Total top 10

Effectif(2)

10 000

4 442

13 773

4 090

3 455

6 000

3 300

2 636

3 366

2 030

53 092

Chiffre d’affaires2007 (1) en M€

(Évolution 07/06)

2 500(*) (+33%)

1 567 (+7,3%)

1 517 (+14,5%)

1 468 (+5,5%)

1 461 (+15,5)

1 400 (+6,2%)

1 069 (+16,5%)

1 051 (+4%)

759 (+16%)

704 (-2,0%)

13 496 (+13,9%)

Chiffre d’affaires2006 (1) en M€

(Évolution 06/05)

1 675 (+7,3%)

1 453 (+1%)

1 297 (-6,6%)

1 387 (-1%)

1 235 (+6,6%)

1 313 (=)

893 (+0,9%)

1 009 (+6,7%)

637 (-1,5%)

718 (+6,4%)

11 616 (+1,8%)

Chiffre d’affaires2005 (1) en M€

(Évolution 05/04)

1 560 (+4,8%)

1 439 (+1,6%)

1 389 (+3,1%)

1 400 (-5,6%)

1 158 (-5,1%)

1 309 (-3,7%)

885 (=)

946 (+0,6%)

647 (-3,9%)

675 (+1,8%)

11 408 (-0,6%)

Pour compléter ce tableau des principauxleaders, il conviendrait de rajouter troisgroupes n’ayant pas leurs sièges sociauxen Bretagne mais de toute importance pourla dynamique agroalimentaire régionale :• ITM entreprises, filiale d’Intermarché,

détient une vingtaine de sociétés agroa-limentaires en Bretagne (hors armement

de pêche), employant plus de 5 600 sala-riés pour un chiffre d’affaires estimé àplus de 1,5 Md€;

• Lactalis, avec 4 sites industriels laitiers,un site d’abattage découpe de viande deveau (Tendriade Collet) et un site detransformation de fruits (Vergers deChâteaubourg) emploie plus de 2 600

personnes dans la région pour unchiffre d’affaires de plus de 1,1Md€ ;

• Entremont Alliance, autre acteur majeurdu secteur laitier français, dispose enBretagne de 8 sites industriels (dont uneplate forme logistique) pour un effectifd’environ 1 500 personnes et un chiffred’affaires estimé à environ 1Md€.

Les leaders bretons de l’agroalimentaire

Page 65: Analyse & perspectives - Chambres d'Agriculture de … · Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan ... AGRESTE – Les comptes de l'agriculture

65

à la reprise en 2007 de la société Celia,s’attaque à des marchés très prometteurs.À Torcé (35), Lactalis a créé la sociétéLactalis Nutrition Santé qui intervient dansles innovations liées à la nutrition infantile,l’alimentation sans gluten, la nutrition pourles maladies métaboliques, la nutrition cli-nique orale et entérale.Le secteur de la Charcuterie Salaison enFrance est marqué, pour sa part, par l’écla-tement de ses acteurs : les 15 premiersgroupes contrôlent moins des 2/3 de l’offre.La conséquence visible et durable est labaisse régulière de la rentabilité des entre-prises au cours des dernières années, etl’année 2008 n’a pas connu de mouve-ments majeurs. Suite à la reprise par legroupe Guyader Gastronomie de la charcu-terie Elquin en 2007, ce dernier a procédéen 2008 à une réorganisation industrielle deses activités. On signalera également lareprise par Loste Grand Saloir des activitésde vente dans les circuits traditionnels decommerces indépendants (bouchers, char-cutiers, traiteurs) d’Aoste et le changementde raison sociale de la société Onno (filialed’Intermarché) qui se dénomme dorénavantles Salaisons Celtiques.Du côté des plats cuisinés produits trai-teurs, les indicateurs économiques (inves-tissements, croissance, rentabilité, emplois),confirment la bonne santé du secteur. Cettedynamique est bien présente en Bretagne,terre d’accueil d’un grand nombre de PME,indépendantes ou appartenant à desgroupes, positionnées sur ces créneaux.Renforcée par l’entrée de la coopérativeEuralis à son capital à hauteur de 50 % en2007, la société Stalaven a poursuivi en2008 les opérations de croissance externe

entamée l’année précédente, avec l’achatde deux fonds de commerce à Troyes et àDôle, avec l’augmentation de sa prise departicipation dans les 3 Gourmands, et avecla prise de participation dans lesGastronomes du Dauphiné. Stalaven renfor-ce ainsi les moyens de distribution dansl’Est de son pôle commerce de proximité quigénère 100 M€ de ventes.Dans le secteur des fruits et légumes,relativement calme ses dernières années,on relèvera l’affirmation de la dynamique dedistributeurs bretons. Ainsi le groupe LeSaint (Bourg-Blanc), fort de ses 500 salariéset de 150 M€ de chiffre d’affaires prévi-sionnel pour 2008, se lance dans un inves-tissement en Vendée afin de conforter saplace dans le Grand-Ouest. Dans le mêmetemps, la Sicagri Bretagne, filiale du groupeCoopagri Bretagne, s’associe à la SARLOllier basée à Plouescat (29). La nouvelleentité représente un volume de 100 000 tde fruits et légumes pour un chiffre d’af-faires supérieur à 60 M€. Dans ce secteur,une autre association a vu le jour en 2008.Il s’agit de la mise en commun des activitésde légumes surgelés à marque de distribu-teurs dans l’Union européenne de Gélagri,filiale de Coopagri Bretagne, et de la socié-té Bonduelle. Le nouvel ensemble seradétenu à 63 % par Coopagri Bretagne et37 % par Bonduelle pour un total de150 000 tonnes de légumes surgelés avecdes ventes principalement en Espagne et enFrance.Dans le secteur de la biscuiterie pâtis-serie, l’heure est toujours à la constitutionen France de groupes de taille suffisantepour peser sur le marché national, voireeuropéen… C’est dans cet objectif que le

groupe belge Vandemoortele a acquis leboulanger industriel breton, Panavi (Torcé-35), la stratégie de la nouvelle entité étantde jouer la complémentarité des marchéset des gammes des deux entreprisesregroupées. En fin d’année, le bretonLocmaria a cédé sa filiale Rougier, spécia-lisée en cookies et biscuits du petit déjeu-ner et une partie de ses fabrications sousmarques de distributeur à la société PoultPanier Tanguy (Montauban - 82). Enéchange, il récupère la marque Tanguy etses marchés d’accompagnement glacier.Loc Maria se recentre donc sur son cœurde métier et affirme une stratégie axée surle développement de marques propres.Dans le secteur de la meunerie, le groupecéréalier Axéréal, né de la fusion descoopératives Agralys et Epis-Centre aracheté le groupe breton Celbert implantéà Maure de Bretagne (35), quatrièmemeunier avec 10 moulins, 300 salariés et100 M € de chiffre d’affaires. Le nouveaugroupe accède ainsi à la 3e place desgroupes meuniers français.Enfin, dans le secteur des produits de lamer, on notera le passage sous le pavillondu groupe Le Graët de la société la Maréede Saint Malo, concrétisant ainsi la straté-gie de croissance externe du groupe tour-née vers le développement de l’activité« produit de la mer », et l’acquisition parle groupe Meralliance, basé à Quimper(29) et spécialisé dans la transformationde saumon, d’une usine de transforma-tion en Pologne.

Joëlle SalaünChambre Régionale d’Agriculture

de Bretagne

Agroalimentaire

Chiffres clés de l’industrie agroalimentaire bretonneÉÉvvoolluuttiioonn

//aannnnééee nn--11nd

- 0,8 %+ 2,6 %+ 1,6 %+ 8,3 %+ 7,3 %

PPaarrtt ddeess IIAAAA ddaannssll''iinndduussttrriiee rrééggiioonnaallee

38 %

35,5 %ndndnd

30 % des exportationstotales bretonnes (*)

PPaarrtt ddaannss lleessIIAAAA ffrraannççaaiisseess

6,4 %

12,2 %12,8 %10,4 %10,3 %

6,2 % (*)

Nombre d'établissements (CCI - annuaire des entreprises de France –janvier 2008)

Effectifs salariés (*) (INSEE au 31-12-2006)Chiffre d'affaires (SCEES, EAE 2006)Valeur ajoutée brute (SCEES, EAE 2006)Investissements corporels (SCEES, EAE 2006)Exportations des IAA, de culture, élevageet pêche (Douanes 2007)

(*) données provisoires(nd) non disponibles

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3 996 dont :3 328 (-10 salariés)407 (10 à 49 salariés)184 (50 à 199 salariés)77 (+ 200 salariés)67 91216 483 M€

2 570 M€

360 M€

2 818 M€

Page 66: Analyse & perspectives - Chambres d'Agriculture de … · Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan ... AGRESTE – Les comptes de l'agriculture

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

n moyenne en Bretagne, le résultatagricole par actif s’est élevé à17600€, un niveau qui se dégrade

fortement (-13 %) par rapport à l’année pré-cédente et qui se situe en net retrait par rap-port à la moyenne nationale qui s’établit à28570€ par actif (en hausse de 13 % parrapport à 2006). Le revenu net par actif nonsalarié descend à 9360€ en baisse de32 % par rapport à l’année précédente.La production agricole bretonne atteint7463 M € en 2007, en hausse de 6,4 %par rapport à 2006; l’augmentation concer-ne les productions végétales (+16,8 %)davantage que les productions animales.La Bretagne conserve toujours sa place depremière région agricole : elle assure 12 %de la production agricole française. Mais, lescharges de production continuent des’alourdir si bien que le résultat agricolebaisse de 14,2 % par rapport à l’année pré-cédente.

Productions animales :dégradation en porcset en veauxEn 2007, la valeur des productions animales(non compris les aides directes) s’élève à5 146 M € soit une augmentation de 5,1 %par rapport à l’année précédente.Les productions animales restent prépondé-rantes en Bretagne, elles représentent 67 %des productions agricoles contre 35 % auniveau national.La valeur de la production bovine s’est amé-

liorée de 7 % en 2007 (821 M €) et s’ex-plique par la hausse de 8,7 % des volumesproduits en gros bovins alors que les prixreculent légèrement. En moyenne annuelle,les prix à la production des gros bovins dimi-nuent de 1,2 % en 2007 par rapport à2006; c’est en jeunes bovins que la baissea été la plus forte (-9 %) alors que dans l’en-semble les cours de vaches de réforme sesont maintenus.La valeur de la production porcine atteint1593 M € en 2007 et représente 21,5 %(25 % en 2006) du chiffre d’affaires réalisépar les productions agricoles en Bretagne.La production bretonne a perdu 7 % de savaleur en un an; le volume produit a conti-nué de progresser (2,5 %) tandis que lescours chutaient de 10 %. Le marché du porcbreton (MPB) confronté à un marché euro-péen en expansion (3,5 %) et soumis à unevive concurrence sur les marchés extérieursa dû faire des concessions au niveau desprix; le cours du porc au MPB est passé de1,22€/kg en 2006 à 1,12€/kg en 2007.La valeur de la production de volaillesremonte à 724 M € en 2007 (hausse de18 % par rapport à l’année précédente). LeMorbihan reste le premier département pro-ducteur de volailles et réalise 28 % du chiffred’affaires avicole breton. Après avoir baissépendant huit années consécutives, le volumede production s’est accru de 7 % en 2007.L’évolution de la conjoncture dans le secteurde la volaille est moins favorable en 2008,l’activité des couvoirs a ralenti depuis lemois de juillet et les abattages de poulets

comme ceux de la dinde sont en recul de 4à 5 % par rapport à l’année précédente.La valeur de la production laitière bretonnedépasse 1400 M€ en 2007 et se place justederrière la production porcine. L’Ille-et-Vilaine,premier département laitier réalise 30 % duchiffre d’affaires breton. L’augmentation de8,7 % du chiffre d’affaires réalisé par les17 400 exploitations laitières bretonness’explique par la revalorisation du prix du lait(+8,2 %) puisque, pour l’ensemble de l’an-née, les volumes produits (4,7 milliards delitres) n’ont augmenté que de 0,7 %.Le prix du lait payé au producteur est lié à lavalorisation des produits laitiers sur le mar-ché et en particulier à l’évolution des cota-tions du beurre, de la poudre de lait ainsique du fromage exporté.

Flambée du prixdes céréales

La valeur de la production végétale breton-ne a atteint 1815 M € en 2007 en haussede 11 % par rapport à l’année précédente.Le chiffre d’affaires dégagé par la produc-tion de céréales augmente de 38 % parrapport à l’année précédente et s’expliquepar la flambée de cours en 2007 (+64 %)et non par les volumes de production.L’été pluvieux a fait baisser les rende-ments et la récolte a chuté de 16 %. Enrevanche, pour la deuxième année consé-cutive le prix des céréales a bénéficiéd’une conjonction de facteurs favorables,à savoir la baisse des stocks mondiaux etla concurrence accrue des biocarburants.La valeur de la production de légumesfrais (493 M €) est réalisée à 51 % par leFinistère. Le chiffre d’affaires en 2007dépasse légèrement celui de 2006 (+2 %)grâce à la progression des prix.

Légère baisse dessubventions d’exploitation

Les exploitations bretonnes ont bénéficiéd’un montant total de subventions de

Comptes de l’agriculturebretonne : baisse importantedu revenu agricole

66

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Valeur de la production agricole bretonne en 2007

Porcins 21,5%

Lait et produits laitiers

19,5%

Volailles et œufs 16,3%

Gros bovins et veaux 11%

Cultures fourragères 7,6%

Grandes cultures 7,8%

Légumes frais 6,7%

Services 7%

Autres productions végétales 2% Autres productions animales

1%

Page 67: Analyse & perspectives - Chambres d'Agriculture de … · Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan ... AGRESTE – Les comptes de l'agriculture

67

Comptes de l’agriculture bretonne

moyenne s’élève seulement à 12344€ paractif ce qui positionne la Bretagne dans ledernier tiers des régions françaises.

Consommations intermé-diaires : 77 % de la valeurde la production agricoleLes consommations intermédiaires desexploitations agricoles bretonnes atteignent5 761 M € en 2007 ce qui représente77 % de la valeur de la production agricole.Au niveau national le poids des consomma-tions intermédiaires est plus faible (58 %) dufait de productions porcines et avicoles rela-tivement beaucoup moins importantes.L’évolution des consommations intermé-diaires en Bretagne est directement liée àl’achat d’aliments du bétail nécessaire à laproduction hors sol. En 2007, la valeur desaliments achetés par les agriculteurs atteint2 489 M €, ce qui représente 40 % de l’en-semble des consommations intermédiairescontre 20 % au niveau national. En valeur,les achats d’aliments s’accroissent de450 M € pour une production bretonne deproduits animaux qui augmente seulementde 250 M €. Cette évolution s’explique parl’explosion des prix de l’aliment (+18 %) liéeà la flambée du prix des céréales; le postedes aliments intra consommés et fourragess’élève à 681 M €, en progression de 10 %du fait de l’augmentation des prix.Les autres consommations intermédiairescontinuent également d’augmenter ; c’est lecas des engrais et amendements (+5 %)mais aussi des produits phytosanitaires.En 2008, malgré la forte baisse du prix descéréales, le coût des aliments du bétailachetés reste encore élevé (+15 %); lesproduits énergie et lubrifiants augmententde 19,5 % et les engrais et amendementsde 26 %. Au total, les consommations inter-médiaires grimpent encore de 8,7 % parrapport à 2007.

La valeur ajoutéese contracte de 7 %

Après une amélioration en 2006, la valeurajoutée brute est descendue à 2 178 M €

en 2007 contre 2 333 M € en 2006 (-7 %).Ainsi, le taux de valeur ajoutée du secteuragricole reste faible en Bretagne (24 %contre 44 % au niveau national). Le poids

585 M € en 2007, soit une légère baissepar rapport à 2006. Les subventions repré-sentent 7,8 % du chiffre d’affaires de l’agri-culture bretonne et la moitié du résultatagricole ; elles dépassent le revenu netd’entreprise agricole de 30 %. Les paie-ments découplés qui constituent le droit àpaiement unique (DPU) représentent 78 %des aides totales. Le montant total des DPUatteint 436 M €, soit une moyenne de9202€ par actif non salarié. Les subven-tions sur les produits constituent les aidescouplées; elles atteignent 125,4 M € etreprésentent 22 % des aides totales ver-sées au titre du 1er pilier de la PAC en 2007.Les aides liées à la surface (céréales-oléa-

gineux-protéagineux) couplées représententplus de la moitié de ces aides (56 %) contre46 % pour les aides couplées aux produc-tions animales. Les aides couplées aux pro-ductions bovines (34 M €) sont constituéesprincipalement des primes versées pour lemaintien des vaches allaitantes (PMTVA).La Bretagne capte 6 % de la totalité dessubventions versées en France en 2007(9,6 Mds€). En montant global perçu, ellesse situent au troisième rang après la régionCentre (778 M €) et la Bourgogne (593M €). Compte tenu du nombre importantd’actifs en Bretagne (66767 UTA dont47380 UTA non salariées, soit 8 % desactifs agricoles recensés en France), l’aide

Évolution de la valeur globale des principaux produitsagricoles bretons entre 2006 et 2007

Porcins Veaux LégumesLait Volailles œufs CéréalesGros

bovins

en %

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25

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Aides directes PAC (1er pilier) / actif (UTA)

€0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000

Champagne-Ardenne

Ile-de-france

Centre

Provence-Alpes-Côte-d’Azur

Bourgogne

Picardie

Nord

Alsace

Haute-Normandie

Poitou-Charentes

Franche-Comté

Pays-de-la-Loire

Lorraine

Midi-Pyrénées

Limousin

Corse

Auvergne

Rhône-Alpes

Languedoc-Roussillon

Aquitaine

Basse-Normandie

Bretagne

Métropole 20062007

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Page 68: Analyse & perspectives - Chambres d'Agriculture de … · Service Économie et environnement de la Chambre d’agriculture du Morbihan ... AGRESTE – Les comptes de l'agriculture

des aliments du bétail impacte fortementle niveau de la valeur ajoutée de notrerégion. Le poste des subventions d’exploi-tation qui intègre désormais le paiementunique (DPU) atteint 460 M €, en baissede 5 % par rapport à l’année précédente.Les charges d’impôts restent stables en2007. La consommation de capital fixereprésente une charge plus importante enBretagne que dans les autres régionsfrançaises en raison du nombre importantde bâtiments d’élevage : en 2007, elledépasse 1 M €, en augmentation de 4 %par rapport à l’année précédente.

Le revenu agricole en fortebaisse en 2007

Le résultat agricole global s’élève enBretagne à 1 175 M € en 2007, en baissede 14,2 % par rapport à 2006. Au niveaunational, le résultat agricole atteint 25 243M €. La Bretagne ne dispose donc que de4,6 % du revenu agricole national alors qu’el-le réalise 12 % du chiffre d’affaires national.Le revenu net d’entreprise agricole de laBretagne se réduit fortement en 2007; ildescend à 444 M € ce qui représente unebaisse de 33 % et une dégradation de218 M € par rapport à 2006.Les principaux éléments qui expliquent uneaussi grande variation du revenu net d’entre-prise agricole (RNEA) entre 2006 et 2007sont résumés dans le tableau «RNEA: élé-ments d’explication » ci-contre.La dégradation du revenu net en 2007 s’ex-plique à 60 % par l’accroissement du coût del’aliment acheté, la baisse du prix des porcsétant le deuxième facteur négatif.Le revenu agricole a toujours eu tendance àfluctuer en Bretagne au gré de l’évolutiondu prix du porc en particulier. Sur la période1990 à 1997, le revenu net agricole s’estsitué au-dessus de 1 Md € à l’exceptionde 1993 (839 M €) et d’une année excep-tionnelle en 1995 (1 215 M €). À partir de1998, le revenu agricole a toujours été infé-rieur à 1 Md € sauf en 2001 (1157 M €).Cette dernière année a précédé une chutedu revenu de 48 % en 2002 (609 M €).Depuis cette date, le revenu agricole n’aplus jamais retrouvé son niveau des annéesd’avant 2000, toutefois la situation nes’était jamais autant dégradée qu’en 2007.En 2007, le revenu net par actif non salarié

s’établit en Bretagne à 9360€ en baissede 32 % par rapport à 2006 alors qu’enmoyenne nationale il remonte à 25540€,en hausse de 17 %. Le classement parrégion positionne la Bretagne à l’avant der-nier rang, devant la Corse. La baisse estplus accentuée dans les Côtes d’Armor dufait du poids de la production porcine plusimportant dans ce département. À l’inverse,la dégradation est moins forte en Ille etVilaine davantage orientée en bovin-lait.Dans l’Ouest de la France, les Pays de Loireet la Basse-Normandie, le revenu net déga-gé par l’agriculture est positif (+3 %). Cesont les régions céréalières, qui déga-geaient déjà les revenus les plus élevés lesannées antérieures, qui connaissent la

hausse la plus spectaculaire en 2007. Lerevenu par actif non salarié s’accroît de91 % en Île de France, et de 72 % dans larégion Centre. Il augmente aussi fortementdans les régions qui associent la viticultured’appellation et les grandes cultures,comme c’est le cas pour l’Alsace (+48 %)et la Champagne-Ardenne (+30 %). À l’in-verse, le revenu des producteurs de viandebovine fléchit de 25 % en 2007, celui desexploitations ovines de 32 % pour atteindreun niveau historiquement bas. Pour leszones d’élevage extensif du Massif Centraldont les revenus sont régulièrement peuélevés, c’est un nouveau recul de 10 % enAuvergne et de 28 % en Limousin.

68 Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

Comptes de l’agriculture bretonne

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Comptes de l’agriculture en Bretagne et en FranceBretagne France

Valeur en millions d’euros (M€) 2007 2007/2006 2007 2007/2006Total production au prix producteur 7 463 +6,4% 64 255 +9,7%Dont :

- produits végétaux bruts et transformés 1 815 +11,4% 38 108 +15%- produits animaux bruts et transformés 5 146 +5,1% 22 820 +3%- activités de travaux agricoles et autres services 502 +1,7% 3 327 +1,7%

Subventions sur les produits 125 0,8% 2 523 +1,1%

Total production au prix de base 7 588 +6,3% 66 779 +9,4%

Consommations intermédiaires 5 761 +11,3% 37 562 +7,2%

Valeur ajoutée brute 1 827 -7% 29 217 +12,2%

Subventions d’exploitation 460 -4,1% 7 276 -2,9%Impôts fonciers et autres impôts 109 0% 1 337 +1,4%Consommation de capital fixe 1003 +4,1% 9 913 +4,1%

Résultat agricole 1 175 -14,2 % 25 243 +11,1%

Salaires et cotisations sociales 418 +5,8% 6 602 +2,9%Intérêts, fermages nets 314 0% 3 303 +4,7%

Revenu net d’entreprise agricole 444 -32,9% 15 338 +17%

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RNEA : éléments d’explicationM € Part (%)

Variation du RNEA entre 2006 et 2007 -218Facteurs d’amélioration +538

Production de céréales et fourrages +132 24,5Production de lait +119 22,0Production d’œufs +116 21,6Production de volailles +111 20,7Production de gros bovins +39 7,3

Facteurs de dégradation -756Aliments du bétail achetés -455 60,2Production porcine -121 16,0Autres consommations intermédiaires -69 9,2Consommation de capital fixe -39 5,2Salaires et cotisations sociales -23 3,1

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2008 : les disparités derevenu entre productionsrestent fortes

Les comptes prévisionnels de l’agriculturesont établis par le ministère de l’agricultureet de la pêche à la fin de chaque année.L’année 2008 se caractérise par une fortecroissance des coûts de production, liée aumaintien d’un prix élevé de l’aliment dubétail malgré la baisse des céréales et àl’envolée des cours pétroliers intervenue en2007-2008. Le revenu moyen au niveaunational est en baisse de 15 %.Après une année 2007 exceptionnelle lerevenu des exploitations françaises spéciali-sées en céréales, oléagineux et protéagineuxchuterait de 37 % en 2008 en raison d’unretournement du marché des céréales. Lerevenu net des producteurs de grandes cul-tures passe de 44000€ par actif en 2007 à30100€ en 2008; la baisse atteint certes32 % en un an, mais le revenu reste à unniveau largement supérieur à celui réalisésur les dix dernières années et n’est atteintpar aucune autre production, à l’exceptiondes viticulteurs. Le revenu moyen des pro-ducteurs de bovins lait s’améliore de 26 %en 2008 et atteint le niveau moyen de l’en-semble des exploitations professionnelles(23600€). Au cours des dix dernièresannées, le revenu des éleveurs laitiers aoscillé entre 15 000 et 18 000 € et l’année2008 apparaît comme une année exception-nelle. Les productions hors sol (les comptesprévisionnels ne distinguent pas la produc-tion porcine et la production avicole) se

dégradent légèrement en 2008: le revenumoyen des producteurs reste faible(13500€ par actif). La situation des pro-ducteurs de bovins viande s’est beaucoupdégradée en cours d’année, la baisse de leurrevenu devrait atteindre 32 %.Les disparités entre exploitations s’ac-centuent donc encore. Les exploitations horssol qui avaient un revenu nettement supé-rieur à la moyenne des exploitations profes-sionnelles voient celui-ci chuter au cours deces dernières années. Sur la période 1990-1992, leurs revenus dépassaient la moyen-ne de l’ensemble des exploitations de 40 %,

tandis que sur la période 2006 à 2008, ildevient inférieur de 25 %. À l’inverse, lerevenu des exploitations de grandes culturesqui se rapprochait de la moyenne des exploi-tations professionnelles dans les années1990-1992, dépasse la moyenne de 39 %sur la période récente. Comme au début desannées 1990, le revenu des exploitations lai-tières et bovines se situe respectivement à20 % et 35 % au – dessous de la moyennedes autres exploitations.

Chantal PlancheChambre d’Agriculture des Côtes d’Armor

Comptes de l’agriculture bretonne

Revenu net d’entreprise agricole par actif non salarié

1000 €0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Champagne-Ardenne

Ile-de-france

Centre

Provence-Alpes-Côte-d’Azur

Bourgogne

Picardie

Nord

Alsace

Haute-Normandie

Poitou-Charentes

Franche-Comté

Pays-de-la-Loire

Lorraine

Midi-Pyrénées

Limousin

Corse

Auvergne

Rhône-Alpes

Languedoc-Roussillon

Aquitaine

Basse-Normandie

Bretagne

Métropole 20062007

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Hausse du revenu agricole en 2007 dans l’Union européenne

Selon les estimations communiquées parEUROSTAT, le revenu réel par actif a pro-gressé de 5,4 % en 2007 dans l’UE à 27.Cette augmentation du revenu est liée à lahausse de la production agricole de 4,3 %pourtant affectée par l’augmentation desconsommations intermédiaires de 5,8 %.Le revenu agricole a évolué différemmentselon les États membres de l’Union euro-péenne. Les plus fortes hausses ont étéenregistrées en Lituanie (+39,3 %), enEstonie (+22,5 %) et en RépubliqueTchèque (+20,9 %). Les plus fortes baissesconcernent la Roumanie (-16,7 %), laBulgarie (-8,5 %) et le Portugal (-5 %).

La hausse de la production agricole de l’UEà 27 est liée à celle de la production végé-tale (+7,8%) tandis que les productionsanimales restaient pratiquement stables.En ce qui concerne les productions végé-tales, la baisse de la production en volume,a été plus que compensée par la croissan-ce des prix à la production, les plus fortesaugmentations des prix des productionsvégétales ayant été enregistrées pour lescéréales (+37,9 %). La stabilité de la valeurdes productions animales en 2007 est lerésultat de l’amélioration du prix du lait(+8,8 %). Les prix ont augmenté dans vingtÉtats membres avec de fortes hausses en

Allemagne (+16,9 %), aux Pays-Bas(+16,4 %) et au Royaume-Uni (+12,1 %).Les situations sont beaucoup plus contras-tées en production porcine, la croissancedes volumes n’ayant permis de compenserla chute des prix que dans quelques pays.En volaille, des hausses ont été observéessur les volumes de production mais surtoutsur les prix à la production (+8,1 %) qui ontaugmenté dans vingt États membres.En ce qui concerne les consommationsintermédiaires, la hausse s’explique par laforte augmentation du prix des aliments dubétail (+14 %), conséquence des prix éle-vés des céréales.

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ANNEXE

Définition des sigles utilisés

ITAVI Institut Technique Avicole

JEV Jardins et Espaces Verts

MAE Mesure AgroenvironnementaleMMSA Mutualité Sociale Agricole

ND Non disponible

OC Organisme Certificateur

OCM Organisation Commune de Marché

OGM Organisme Génétiquement Modifié

OMC Organisation Mondiale du Commerce

ONIGC Office National Interprofessionnel des Grandes Cultures

OP Organisation de Producteurs

OTEX Orientation Technico-économique des Exploitations

PAC Politique Agricole Commune

PGC Produits de Grande Consommation

PHAE Prime Herbagère Agroenvironnementale

PIB Produit Intérieur Brut

PMBE Programme de Modernisation des Bâtiments d’Élevage

PME Petite et Moyenne Entreprise

PMPOA Programme de Maîtrise des Pollutions d'Origine Agricole

PMTVA Prime au Maintien du troupeau des vaches Allaitantes

Poulet PAC Poulet Prêt à Cuire

PSC Produits de Substitution aux Céréales

PVE Plan Végétal Environnement

RBE Revenu Brut d'Exploitation

RHF Restauration Hors Foyer

RNE Revenu Net d’Exploitation

RPU Régime de Paiement Unique

SAA Statistiques Agricoles Annuelles

SAU Surface Agricole Utilisée

SCEES Service Central des Etudes Économiques et Statistiquesdu ministère de l'Agriculture

SCOP Surfaces Céréales Oléagineux Protéagineux

SDAGE Schéma Directeur d’Aménagement et Gestion des Eaux

SSP Service de la statistique et de la Prospective du Ministèrede l'Agriculture

TNS Taylor Nelson Sofres

SFP Surface Fourragère Principale

TEC Tonne Equivalent Carcasse

TMP Taux de Muscle des Pièces

TNO Tendance Nationale Officieusesuivie par le quotidien «Les Marchés»

TVM Taux de Viande Maigre

UBTR Union Bretonne du Tourisme Rural

UE Union européenne

UOPLI (Union des Organisations de Producteurs de Légumes d'Industrie)

UGB Unité de Gros Bovin

UTAF Unité de Travail Annuel Familial

VPC Valeur de la Production Commercialisée

AFAB Association des Fabricants d'Aliments du Bétail de Bretagne

AFNOR Association Française de Normalisation

ALENA Accord de Libre Échange Nord Américain

ANIA Association Nationale des Industries Agro-alimentaires

AOC Appellation d'Origine Contrôlée

AOP Appellation d’Origine Protégée

AOR Appellation d'Origine Réglementée

BTSA Brevet de Technicien Supérieur Agricole

BV Bassin Versant

CA Chiffre d'Affaires

CCI Chambre de Commerce et d'Industrie

CNIEL Centre National Interprofessionnel de l’Économie Laitière

CRIEL Centre Régional Interprofessionnel de l’Économie Laitière

CDD Contrat à Durée Déterminée

CDI Contrat à Durée Indéterminée

CENALDI Comité Économique National des Légumes à Destinationde l’industrie

CERAFEL Comité Économique Régional Agricole des Fruits et Légumesde Bretagne

COP Céréales - Oléagineux - Protéagineux

CNASEA Centre National pour l’Aménagement des Structures desExploitations Agricoles

CRAB Chambre Régionale d'Agriculture de Bretagne

CRCI Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie

CRO Comité Régional de l'Œuf

CUMA Coopératives d’utilisation de Matériels Agricoles

DCE Directive Cadre sur l’Eau

DEXEL Diagnostic

DJA Dotation Jeune Agriculteur

DLC Date limite de consommationDPU Droit à Paiement Unique

DRAF Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt

EARL Entreprise Agricole à Responsabilité Limitée

ESB Encéphalopathie Spongiforme Bovine

ETA Entreprises de Travaux Agricoles

ETP Équivalent temps plein

FEADER Fond Européen Agricole pour le Développement Rural

FCO Fièvre Catarrhale Ovine

GAEC Groupement Agricole d'Exploitation en Commun

GMS Grandes et Moyennes Surfaces

GTE Gestion Technico-Economique

IAA Industrie Agroalimentaire

ICPE Installation Classée pour la Protection de l’Environnement

IFIP Institut de la Filière Porcine

IGP Indication Géographique Protégée

INAO Institut National des Appellations d'Origine

IPAMPA Indice des Prix d’Achats des Moyens de Production Agricole

Chambres d’Agriculture de Bretagne Janvier 2009

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Chambre régionale d'agriculture de BretagneTechnopôle Atalante-Champeaux - Rue Maurice le Lannou

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CS 14226 - 35042 RENNES CedexTél. 02.23.48.23.23 - Fax. 02.23.48.23.25

E-mail : [email protected]

Chambre d'agriculture du MorbihanAvenue Borgnis - Desbordes - 56009 VANNES Cedex

Tél. 02.97.46.22.00 - Fax. 02.97.46.22.23E-mail : [email protected]

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