analyse feb · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des...

12
MORGANE HAID – MAI 2016 Focus Conjoncture La croissance et la création d’emploi tiennent bon ANALYSE FEB

Upload: others

Post on 30-Jul-2020

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

MORGANE HAID – MAI 2016

Focus Conjoncture

La croissance et la création d’emploi tiennent bon

ANALYSE FEB

Page 2: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

12% || Pourcentage des secteurs interrogés ayant cons-

taté récemment une baisse de leur rentabilité (contre 37% lors de l’enquête précédente)

23%|| Secteurs qui s’attendent à une hausse des

investissements prochainement

|| 89% Pourcentage des interrogés qui s’attendent à une ac -tivité économique stable (65%) ou en hausse (24%)

|| 18% Pourcentage des secteurs interrogés qui s’attendent prochainement à une baisse de l’emploi (contre 49% lors de l’enquête précédente)

1,5% || Croissance économique attendue en 2016

Page 3: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

|| Croissance économique proche de la moyenne à long terme

La rentabilité s’améliore quelque peu, mais au départ d’un niveau historiquement bas ||

|| La croissance des investissements se renforce

L’optimisme en matière de création d’emploi grandit. Le repli de l’emploi dans l’industrie est terminé ||

|| Reprise sur le marché du travail surtout imputable à la mo-dération salariale des dernières années qui, confor mément à des niveaux de croissance modestes, a déjà permis de créer beaucoup d’emplois dans le secteur privé

Page 4: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

LA CROISSANCE ET LA CRÉATION D’EMPLOI TIENNENT BON I 4

Comme elle le fait habituellement chaque se-mestre, la FEB a interrogé entre fin avril et début mai ses fédérations sectorielles sur les évolutions conjoncturelles dans leur secteur. Via ses fédérations membres, la FEB repré-sente environ 50.000 entreprises, soit près de 80% des exportations de la Belgique, 75% de l’emploi et 2/3 de la valeur ajoutée. En plus de sa propre enquête pour cerner en détail les évolutions conjoncturelles, elle analyse aussi le contexte économique national et in-ternational. Cette Analyse FEB présente la si-tuation actuelle dans les entreprises de Bel-gique ainsi que les prévisions pour les six prochains mois.

1. Contexte international

La croissance de l’économie mondiale reste modeste …

L’économie mondiale continue de progres-ser, mais pas à un rythme très soutenu. Se-lon le Fonds monétaire international (FMI), après une croissance de 3,1% en 2015, l’éco-nomie mondiale progresserait de 3,2% en 2016 et de 3,5% en 2017.

Les pays émergents et en développement ont connu un nouveau ralentissement de leur croissance. Citons en particulier le Brésil et la Russie, qui sont entrés en récession en 2015 (-3,8% et -3,7%) et devraient y rester en 2016. Ces pays souffrent entre autres de pro-blèmes géopolitiques et de la baisse du prix des matières premières, conséquence du surplus mondial sur le marché des matières premières. Les autres pays exportateurs de pétrole ont également connu un ralentisse-ment de leur croissance à cause de la baisse des cours pétroliers.

La Chine a, pour sa part, fortement souffert des stocks excessifs de matières premières, de matériaux et de produits finis et a été con-trainte de revoir sa production industrielle à la baisse. Cette croissance plus lente, associée à un accroissement considérable de la dette, avait suscité, l’an dernier, quelques inquié-tudes quant à la stabilité financière de la Chine, mais le plus dur semble à présent être passé. La croissance économique chinoise se stabilise à un niveau plus modéré qu’il y a quelques années (6,5% en 2016), ce qui in-fluence également les échanges commer-ciaux avec ses principaux partenaires.

Dans les pays avancés, une croissance plus forte semble cependant se dessiner. Contrai-rement aux pays émergents et en développe-ment, la pression sur les prix des matières premières a favorisé la plupart des pays avancés, importateurs nets de matières pre-mières. La croissance devrait par exemple rester proche de 2,4% en 2016 aux États-Unis. La hausse du dollar a un peu pesé sur les exportations américaines, mais l’écono-mie tient bon, grâce à un renforcement de la demande intérieure. Le Japon connaît quant à lui une croissance assez faible (0,5% en 2015 et 2016), à cause d’un recul de la con-sommation privée.

En d’autres mots, l’économie mondiale conti-nue sa croissance, mais à un rythme plus mo-déré, de 3 à 4%.

… mais la demande intérieure de la zone euro se renforce

Les perspectives de croissance économique continuent de s’améliorer pour la zone euro. Le FMI y envisage une croissance de 1,5% cette année et de 1,7% en 2017. La reprise continue et la consommation des ménages – favorisée par la baisse des prix du pétrole et par des taux d’intérêt plus bas – soutiennent la reprise économique. Les investissements des entreprises continuent aussi d’augmen-ter graduellement.

L’activité économique de nos trois principaux voisins a désormais dépassé le niveau d’avant la crise. Les estimations de crois-sance en 2016 y sont proches de celles de la zone euro (1,5%): 1,1% en France, 1,5% en Allemagne et 1,8% aux Pays-Bas.

Cependant, plusieurs incertitudes persistent et fragilisent la reprise. Tout d’abord, le ralen-tissement des pays émergents et la crois-sance modeste d’autres partenaires commer-ciaux, tels que le Japon, exercent une pres-sion sur les possibilités d’exportations en de-hors de la zone euro. À cela s’ajoutent le risque de Brexit et les menaces de nouveaux attentats, qui peuvent peser sur la confiance des consommateurs. En outre, une résur-gence de la problématique de la dette en Grèce n’est pas encore entièrement à ex-clure.

Dès lors, la reprise dans la zone euro se ren-force, mais s’accompagne toujours d’un cer-tain nombre de risques.

Page 5: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

LA CROISSANCE ET LA CRÉATION D’EMPLOI TIENNENT BON I 5

2. Économie belge: Situation actuelle et prévisions

La croissance économique résiste, mal-gré les attentats

En Belgique, la reprise de l’activité écono-mique a tenu bon ces derniers mois. Le rythme de croissance reste proche de sa moyenne à long terme. La croissance

avait été un peu plus prononcée lors du der-nier trimestre de 2015, soit 0,5%. C’est sur-tout la consommation du secteur privé et les investissements des entreprises qui ont été

4

9

6

11

512

45

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Situation actuelle par rapport aux 6 derniers mois

Niveau inférieur Niveau égal Niveau supérieur N.A.

12

4

8

1310

7

23

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Production/activitééco

Rentabilité Emploi

Novembre 2015

Mai 2016

90

95

100

105

110

20

08

Q1

20

08

Q2

20

08

Q3

20

08

Q4

20

09

Q1

20

09

Q2

20

09

Q3

20

09

Q4

20

10

Q1

20

10

Q2

20

10

Q3

20

10

Q4

20

11

Q1

20

11

Q2

20

11

Q3

20

11

Q4

20

12

Q1

20

12

Q2

20

12

Q3

20

12

Q4

20

13

Q1

20

13

Q2

20

13

Q3

20

13

Q4

20

14

Q1

20

14

Q2

20

14

Q3

20

14

Q4

20

15

Q1

20

15

Q2

20

15

Q3

20

15

Q4

20

16

Q1

Evolution du PIB (pic avant la crise= 100, source: Eurostat)

BE DE FR NL EA

Mai 2016

Page 6: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

LA CROISSANCE ET LA CRÉATION D’EMPLOI TIENNENT BON I 6

les principaux moteurs de croissance écono-mique en 2015. À côté de cela, les exporta- tions ont connu pour la deuxième année con-sécutive une croissance d’environ 5%, et cela malgré le retard de croissance dans nos mar-chés d’exportation.

Au premier trimestre de 2016, la croissance s’est un peu affaiblie et s’élevait à 0,2%. Plu-sieurs secteurs (horeca, tourisme, aviation, commerce) ont certes été fortement touchés par les attentats du 22 mars, mais il ressort de notre enquête auprès des fédérations sec-torielles que l’économie belge a, dans l’en-semble, quand même relativement bien ré-ussi à se maintenir. Presque tous les sec-teurs interrogés ont estimé que leur activité économique est restée stable (47%) ou a augmenté (41%) ces six derniers mois. Sans surprise, l’activité économique a décliné dans le commerce, victime collatérale des atten-tats à Bruxelles et du lock-down qui a suivi. Comeos, la fédération du commerce et des services, signale d’ailleurs que les ventes ont baissé de 12,8% en mars 2016 par rapport à l’année dernière dans le secteur Fashion à Bruxelles.

Même si près d’un tiers des secteurs interro-gés estiment que les attentats ont eu et de-vraient encore avoir un impact négatif sur leurs activités, ils restent dans l’ensemble as-sez confiants pour les prochains mois.

Près de 65% des secteurs interrogés envisa-gent un niveau d’activité semblable au niveau actuel lors des six prochains mois et 24% s’attendent à une augmentation de leurs ac-tivités. Plusieurs secteurs soulignent en outre une reprise significative de la demande, tant en Belgique que dans le reste de la zone euro.

Seul le secteur de l’alimentation, qui s’attend à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe kilométrique, prévoit une diminu-tion de ses activités.

En général, les prévisions d’activité écono-mique sont semblables à celles de l’enquête précédente, la tendance sous-jacente à plus d’optimisme parmi les secteurs interrogés n’a pas été fondamentalement rompue.

Cela a été aussi confirmé par le baromètre conjoncturel de la Banque nationale, qui de-vrait en général à nouveau progresser dans les prochains mois, malgré des développe-ments moins favorables dans le commerce, l’horeca et le tourisme.

CoDI

TIC

AlBoChCi

Di

GMat

PProd

ST

TSSVe

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Baisse Stable Hausse n.a.

Activité économique dans les 6 prochains mois

Al :Alimentation ; Bo: bois ; Ch: chimie ; Ci : ciment ; Co : Construction ; D :commerce ; Di: diamant ; Ex : extraction ; G : industrie graphique ; I : interim ; Mat : materials technology ; P : papier ; Prod : pro-duction technology & mechatronics ; S: sidérurgie ; T : textile ; TIC ; technologies de l’information et de la communication ; TSS: transport solution sys-tems; Ve: verre

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

Nombre secteurs optimistes moins

pessimistes

Page 7: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

LA CROISSANCE ET LA CRÉATION D’EMPLOI TIENNENT BON I 7

La rentabilité remonte progressivement la pente

La hausse d’optimisme des entreprises a sans doute quelque chose à voir avec les prévisions de rentabilité des entreprises plus encourageantes. Alors qu’il y a un an, 37% des secteurs interrogés avaient déclaré que leur rentabilité avait baissé les mois précé-dents, ils ne sont maintenant plus que 12% à avoir noté une baisse dans les six derniers mois.

Désormais, la majeure partie des secteurs s’attend aussi à une rentabilité assez stable dans les prochains mois. Pour la première fois en 5 ans, le nombre de secteurs opti-mistes quant à la rentabilité est légèrement supérieur au nombre de pessimistes.

À noter que l’on part ici de niveaux extrême-ment bas, qui restent toujours inférieurs à la moyenne à long terme pour à peu près la moitié des secteurs.

Plusieurs facteurs expliquent cette légère amélioration de la rentabilité des entreprises. Tout d’abord, la modération salariale et l'euro faible ont contribué à réduire le handicap en matière de coûts (salariaux) pour les entre-prises belges. Celles-ci ont ainsi pu recon-quérir des parts de marché, tout en mainte-nant ou en rétablissant leurs marges sur les marchés étrangers. La baisse des prix du pé-trole et des matières premières a, elle aussi, contribué à la faible reprise de la rentabilité des entreprises.

Investissements en hausse

Comme dit précédemment, les investisse-ments du secteur privé ont fortement contri-bué à la croissance en 2015. Ils ont aug-menté de 3,3% en 2015. L’ampleur de l’aug-mentation a été influencée par un achat unique de brevets début 2015, mais une aug-mentation visible s’est dessinée ces deux derniers trimestres. Le niveau des investisse-ments des entreprises (en volume) a notable-ment dépassé celui du pic avant la crise.

Les perspectives se sont aussi légèrement améliorées. D’après notre enquête, 59% des secteurs interrogés s’attendent à ce que leurs investissements restent à un niveau sem-blable au niveau actuel, 23% envisagent une hausse et 18% une baisse. C’est mieux que

la situation d’il y a six mois. Pour preuve, plu-sieurs entreprises ont annoncé des investis-

sements de grande ampleur. C’est le cas par exemple dans le secteur de l’assemblage

Mai 2016

Al :Alimentation ; Bo: bois ; Ch: chimie ; Ci : ci-ment ; Co : Construction ; D :commerce ; Di: dia-mant ; G : industrie graphique ; I : interim ; Mat : materials technology ; P : papier ; Prod : produc-tion technology & mechatronics ; S: sidérurgie ; T : textile ; TIC ; technologies de l’information et de la communication ; TSS: transport solution systems; Ve: verre

Co D

I

TIC

Al

Bo

Ch

Ci

Di

G

Mat

P

Prod

S

T

TSS

Ve

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Niveauinférieur

Niveau égal Niveausupérieur

Investissements dans les 6 prochains mois

CoD

ITIC

AlBoCh

Ci

Di

GMat

PProd

ST

TSSVe

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Baisse Stable Hausse

Rentabilité dans les 6 prochains

mois

Page 8: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

LA CROISSANCE ET LA CRÉATION D’EMPLOI TIENNENT BON I 8

automobile ou encore dans le secteur chi-mique et pharmaceutique.

On note également un changement dans les types de projets d’investissement envisagés. Sans surprise, l’innovation reste toujours l’in-vestissement considéré comme très impor-tant par une majorité de secteurs. De plus, les investissements s’orientent de plus en plus vers des remplacements de biens d’équipe-ment obsolètes, tandis que les investisse-ments de rationalisation deviennent moins importants.

Cette évolution orientée vers des investisse-ments de remplacement n’est pas illogique. Le taux d’utilisation de la capacité de produc-tion dans l’industrie manufacturière fluctue depuis deux ans à des taux très proches de la moyenne à long terme. Lorsque la capacité d’utilisation augmente davantage, on peut aussi s’attendre à une hausse des investisse-ments d’extension. Il semble donc que le ré-tablissement des investissements enregistré devrait encore se renforcer dans les pro-chaines années.

Fin du repli de l’emploi dans l’industrie

Ces deux dernières années, on a déjà ob-servé une nette amélioration de l’emploi dans le secteur privé. Près de 29.000 emplois nets ont été créés entre le Q4 2014 et le Q4 2015.

De plus, le nombre de faillites et de pertes d’emploi a également baissé. Dans notre en-quête auprès des fédérations sectorielles, les perspectives d’emploi sont aussi devenues plus ‘roses’ que six mois auparavant.

C’est surtout dans l’industrie que le change-ment est marqué. Celle-ci avait presque constamment subi de grosses restructura-tions et délocalisations ces dernières années. Ces évolutions semblent, selon notre en-quête, toucher à leur fin dans la plupart des secteurs industriels : lors de notre précédente enquête, près de 50% des secteurs interro-gés s’attendaient encore à une baisse de l’emploi dans les prochains mois. Désormais, seuls 18% des interrogés envisagent une baisse de l’emploi. La majorité des secteurs industriels s’attend à pouvoir maintenir un emploi stable. Seuls les secteurs de l’alimen-tation (voir plus haut), du ciment et de la construction, souffrant de la problématique du détachement des travailleurs étrangers et du dumping social, s’attendent à une baisse de l’emploi.

Les secteurs d’activité de services sont dans l'ensemble plutôt positifs en ce qui concerne les perspectives de création d'emploi. Et l’in-térim, précurseur de l’évolution du marché du travail, demeure également optimiste.

11

7

14

3

7

11

3

11

1 12

5

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Importance forte Importance modérée Importance nulle

12

9 9

2

3

8

5

12

1

32

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Novembre 2015 Mai 2015

Type d’investissements

Page 9: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

LA CROISSANCE ET LA CRÉATION D’EMPLOI TIENNENT BON I 9

Cette situation est naturellement liée à la per-sistance d’un redressement économique pru-dent. Mais elle est surtout imputable à la mo-dération salariale (saut d’index, tax shift, AIP prudent) des dernières années qui, confor-mément à des niveaux de croissance relati-vement modestes, a permis la création d’un nombre d’emplois relativement élevé dans le secteur privé. Avec des coûts salariaux sous contrôle et des prévisions assez stables en matière de demande et de rentabilité, les en-

treprises envisagent moins de restructura-tions et, dans certains secteurs, plus d’enga-gements.C’est par exemple le cas pour le secteur industriel materials technology (mé-taux non ferreux, produits métalliques…).

Il reste néanmoins beaucoup à faire pour, structurellement, augmenter le taux d’emploi. Il est indispensable à cet effet de renforcer la loi de 1996 et de s’atteler à plus de flexibilité sur le marché du travail, pour créer un climat stable et propice à la création d’emploi.

Emploi dans les 6 prochains mois

Co DI

TICAlBoCh

CiDi

EnEx

MatP

ProdS T

TSSVe

G

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Baisse Stable Hausse

Novembre 2015

Co D I

TICAl

Bo

Ch

Ci

Di

G

Mat

P

Prod

S

T

TSS

Ve

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Baisse Stable HausseMai 2016

-20

-15

-10

-5

0

5

10

Nombre de secteurs optimistes moins nombre de secteurs pessimistes

Emploi dans les six prochains mois

Al :Alimentation ; Bo: bois ; Ch: chimie ; Ci : ciment ; Co : Construction ; D :commerce ; Di: diamant ; En : énergie ; Ex : extraction ; G : industrie graphique ; I : interim ; Mat : materials technology ; P : papier ; Prod : production technology & mechatronics ; S: sidérurgie ; T : textile ; TIC ; technologies de l’infor-mation et de la communication ; TSS: transport solution systems; Ve: verre

Page 10: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

LA CROISSANCE ET LA CRÉATION D’EMPLOI TIENNENT BON I 10

Une croissance économique de 1,5% en 2016

En dépit des attentats terroristes qui ont terni la confiance des consommateurs, l’économie belge a généralement bien résisté. Sans ces événements, la croissance actuelle et future aurait peut-être pu être encore plus forte. Un tiers des secteurs juge que les événements du 22 mars auront encore un impact sur leurs activités dans les prochains mois. Néan-moins, ils restent confiants pour les perspec-tives futures. 2016 a bien commencé et mal-gré les attentats terroristes, la dynamique économique n’a pas l’air d’avoir été fonda-mentalement touchée. Notre enquête donne dès lors à penser que le redressement éco-nomique va tout simplement se poursuivre, après le léger creux du premier trimestre. Et que la croissance de l’emploi dans le secteur privé va se maintenir.

Plusieurs facteurs de risque doivent quand même être tenus à l’œil.

Tout d’abord, il faut veiller au rétablissement de notre image à l’international, qui a été ter-nie par les événements récents. À cet effet, il serait opportun d’éviter des actions sociales irréfléchies au cours des mois qui viennent. Un climat social serein contribue en effet au rétablissement de l’attractivité de notre pays pour les investissements directs étrangers qui sont essentiels au potentiel de croissance

de notre pays. Par ailleurs, un éventuel Brexit ou une résurgence de la problématique de la dette grecque demeurent des risques réels pour la reprise économique européenne et les menaces de nouveaux attentats peuvent peser sur la confiance des consommateurs européens.

Si la paix sociale revient et pour autant que les autres risques ne se réalisent pas, nous estimons, sur la base des résultats de notre enquête auprès des secteurs, que l’économie belge devrait connaître une légère accéléra-tion de son rythme de croissance, estimé à 1,5% en 2016 contre 1,4% en 2015.

3. Comment renforcer l'économie belge à plus long terme ?

Poursuivre les réformes

Blocage des salaires réels en 2015, saut d’in-dex, tax shift… Le gouvernement fédéral a pris plusieurs mesures et réformes structu-relles ayant un impact positif sur l’activité économique. Ces mesures prévoient une baisse substantielle des charges sur le travail de 1,8 milliard EUR cette année. Notre pres-sion fiscale reste certes beaucoup trop éle-vée, mais progresse grâce à cela dans la bonne direction. Combinées à l’euro plus faible, les différentes mesures ont déjà visi-blement amélioré la compétitivité des entre-prises belges. Vu la hausse de l’inflation, le

-5%

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

5%

-2,5%

-2,0%

-1,5%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

Croissance économique (Source: ICN, prévisions FEB)

sur base trimestrielle (gauche) sur base annuelle (droite)

Page 11: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

LA CROISSANCE ET LA CRÉATION D’EMPLOI TIENNENT BON I 11

saut d'index a toutefois été terminé plus tôt que prévu.

Au total, le handicap salarial absolu par rap-port à nos trois pays voisins, qui était encore de plus de 14% en 2013, devrait être retombé à environ 10% en 2016. C'est bien, mais pas encore suffisant pour que les entreprises belges puissent à nouveau concurrencer celles des trois pays voisins sur un pied d’égalité. Nos entreprises sont en effet con-frontées quotidiennement à ce handicap sa-larial résiduel par rapport aux trois pays voi-sins. Elles éprouvent donc des difficultés à étendre ou maintenir leurs parts de marché, même si elles proposent des produits de niche et/ou misent pleinement sur des pro-duits de qualité et innovants.

Il est par conséquent indispensable de conti-nuer et de renforcer les efforts de modération des coûts salariaux pour ne pas perdre les ef-fets positifs que ces mesures ont eus sur la santé de nos entreprises et la création d’em-ploi. Il est par exemple essentiel de renforcer la loi de 1996 sur la norme salariale, enca-drant la négociation salariale entre syndicats et employeurs. C'est pourquoi la FEB plaide pour une nouvelle loi de ‘rétablissement’ de la compétitivité (plutôt que de ‘sauvegarde’), qui réduira structurellement ce handicap sa-larial réel résiduel par rapport aux trois pays voisins.

Soutenir la croissance en investissant et en rétablissant la paix sociale

La FEB a récemment soumis différentes pro-positions au gouvernement pour soutenir les entreprises en situation économique difficile à la suite des récents attentats. Elle se réjouit donc que le gouvernement ait approuvé les mesures précitées. Celles-ci doivent per-mettre d’insuffler à court terme de l’oxygène aux entreprises connaissant des difficultés temporaires.

En plus de cela, les gouvernements de notre pays peuvent aussi jouer un rôle important, non seulement en agissant avec fermeté dans le cadre du débat sur la sécurité, mais également en investissant. Bien sûr, une pru-dence budgétaire est de mise compte tenu du niveau élevé de la dette publique, qui repré-sente plus de 100% du PIB. Cependant, il se-rait souhaitable d’amorcer un mouvement de rattrapage en matière d’investissements pu-blics bien choisis. Le taux d’intérêt actuel très bas justifie que certains investissements

dans la mobilité puissent être faits (éventuel-lement en partenariat public-privé). Étant donné le mauvais état de notre réseau rou-tier, des investissements intelligents s’impo-sent dans ce domaine. Ceux-ci devraient s'inscrire dans un plan de mobilité global (voir quelques propositions de la FEB en la ma-tière).

Un climat économique stable et favorable à notre compétitivité ainsi qu'un climat social serein sont les autres clés d'une poursuite de la reprise économique permettant de créer des emplois. Les efforts fournis jusqu’à pré-sent ne doivent pas se voir annuler par des actions sociales irréfléchies qui paralysent tout ou partie du pays ou par un manque d’ambition dans les années qui viennent. Il faut continuer d’agir en faveur de mesures vi-sant à améliorer la compétitivité et la flexibi-lité sur le marché du travail. De cette manière seulement, la croissance économique et la création d’emploi pourront aussi à long terme poursuivre sur leur lancée.

Page 12: ANALYSE FEB · 2016-08-24 · à souffrir de la baisse des ventes dans l’ho-reca à cause des attentats et de la hausse des coûts de production due à l’introduction de la taxe

LA CROISSANCE ET LA CRÉATION D’EMPLOI TIENNENT BON I 12

Association professionnelle des entreprises de gardiennage

Fédération royale du notariat belge