analyse de la force de prono-supination de l’avant-bras chez l’adulte sain : résultats...

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S294 88 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique Introduction.— La cure chirurgicale du syndrome du canal carpien est la principale intervention réalisée par le chirurgien de la main. Celui-ci est donc amené à voir plusieurs patients ayant la même pathologie lors d’une même consultation et à répéter des consignes postopératoires identiques lors d’un même créneau opératoire. Mais le patient est unique et il attend à chaque fois une informa- tion claire et précise. Reste à savoir ce qu’il retient vraiment de l’information délivrée par le chirurgien, qui lui répète ses explica- tions. L’idée a donc été, par une étude prospective comparative continue d’évaluer l’information réellement retenue et d’aider le patient à mémoriser les consignes (avec un livret, une animation 3D, une affiche et un schéma). Patients et méthodes.— Nous avons comparé et évalué 2 groupes de patients : un premier groupe de 18 patients ayant rec ¸u une information orale classique en consultation et en période postopé- ratoire immédiate et un second groupe de 19 patients ayant rec ¸u ou vu en plus des informations orales, tous les documents pré- cités. L’information écrite et orale portait dans les 2groupes sur la douche préopératoire, la pathologie du syndrome du canal car- pien, les suites et consignes postopératoires. Les 2 groupes ont été évalués par des questionnaires de satisfaction et des questions à choix multiples en période préopératoire et postopératoire. Leurs réponses ont été comparées par un analyse statistique. Résultats.— Les résultats retrouvent un score de satisfaction concernant l’information rec ¸ue et retenue plus significativement élevé dans le groupe ayant rec ¸u et visionné les documents. De même, les réponses aux questions à choix multiples se sont avérées significativement plus justes dans le groupe 2 avec documents. Discussion et conclusion.— Le patient ne retient que peu d’informations suite à une consultation. Cette étude nous a confirmé que les supports (sous forme numérique et papier) de l’information délivrée aux patients, permettent au patient de mieux mémoriser les explications et les consignes données oralement par le chirurgien. En outre, les documents remis ou visionnés aug- mentent le taux de satisfaction du patient concernant sa perception de la qualité d’information rec ¸ue. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.063 102 Analyse de la force de prono-supination de l’avant-bras chez l’adulte sain : résultats préliminaires Pierre-Bastien Rey , Julien Uhring , Franc ¸ois Loisel , Laurent Obert 16, faubourg Rivotte, 25000 Besanc ¸on, France Auteur correspondant. Introduction.— Les traumatismes de l’avant-bras altèrent la force de prono-supination. Peu de données existent dans la littérature afin d’en évaluer la récupération. Nous proposons de mesurer les différences de force entre le coté dominant et non dominant en fonction des paramètres morphologiques de sujets sains. Patients et méthode.— Cent quatre-vingt-deux poignets indemnes ont été testés en prono-supination chez 91 volontaires. Le sexe, l’âge, la dominance, le poids et la taille étaient consignés pour chaque sujet. La position de mesure était : coude fléchi à 90 , épaule à 0 d’abduction, poignet en position de fonction, en prona- tion neutre, en maintenant le tronc vertical. Une poignée était fixée sur un dynamomètre analogique (Baseline-Fabrication Enterprises). Nous effectuions 4 mesures chez chaque patient : force de prona- tion et de supination du coté dominant, puis du coté non dominant. Dix sujets ont été évalués à 2 reprises dans une journée. Résultats.— Nous avons retiré les sujets gauchers en raison de leur faible effectif (< 5 %). Il y avait 35 hommes (37,5 ans 18—66) et 53 femmes (45 ans 22—84). Les forces étaient significativement plus élevées (p < 0,05) chez l’homme que chez la femme et plus élevées en supination qu’en pronation ainsi que du coté non domi- nant par rapport au coté dominant avec un ratio moyen de 0,85. Il existait une forte corrélation entre poids et forces (Pearson > 0,5), et entre force du coté dominant et force du coté non dominant (Pearson > 0,6). Les valeurs de prono-supination variaient dans la journée, et le rapport non dominant/dominant était de 0,83 la pre- mière fois, puis de 0,86. Discussion.— La position de mesure était reproductible en utilisant une orthèse amovible au poignet, une sangle thoraco-brachiale, et un siège réglable en hauteur. Les gauchers ont été exclus de l’analyse statistique car leurs valeurs pourraient être différentes de celles des droitiers, comme l’ont démontré Crosby et Petersen pour la force de poigne. Il existe une variabilité des résultats dans la journée, mais le rapport non dominant/dominant est constant. Nos résultats sont similaires à ceux de Herzberg sur la corrélation poids/force. Il parait plus pertinent de faire une comparaison intra- individuelle (dominant/non dominant) plutôt qu’inter-individuelle. En effet la force de prono-supination varie selon l’état général du patient à un instant précis. Conclusion.— Notre série montre, chez le droitier, un ratio force coté non dominant/dominant constant de 85 % permettant de définir facilement en consultation la valeur attendue d’un avant-bras lésé. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.064 103 La congruence radiocapitale préopératoire est-elle un facteur prédictif du résultat fonctionnel des résections de première rangée des os du carpe ? Évaluation morphométrique tridimensionnelle Adriano Toffoli , Hubert Lenoir , Bertrand Coulet , Cyril Lazerges , Christophe Bosch , Michel Chammas Service d’orthopédie de chirurgie de la main et des nerfs périphériques, CHU Lapeyronie, 191, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34000Montpellier, France Auteur correspondant. Résumé/Introduction.— Il existe plusieurs options thérapeutiques en cas d’arthrose du poignet sans lésion dégénérative de l’interligne médiocarpien. Le choix entre résection de première rangée et arthrodèse partielle n’est pas tranché dans la littérature. L’incongruence radiocapitale est mise en cause pour expliquer cer- tains mauvais résultats des résections de première rangée mais sans étude objective rapportée actuellement. L’objectif de cette étude était de déterminer si une mesure morphométrique de la congru- ence radiocapitale pouvait être un facteur pronostic du résultat fonctionnel des résections de première rangée. Patients et méthodes.— Nous rapportons une étude rétrospective incluant 27 patients opérés d’une résection de première rangée et ayant eu un arthroscanner préopératoire. Après reconstruction tri- dimensionnelle, les rayons de courbure de la surface articulaire proximale du capitatum, de la fossette lunarienne du radius distal et du lunatum ont été mesurés à l’aide des coordonnées cartésiennes numériques de points répartis sur toute la surface du cartilage. La congruence a été évaluée par le calcul des rapports de rayons de courbure entre capitatum et radius distal ainsi qu’entre capitatum et lunatum, dans le plan frontal et sagittal. La corrélation a été estimée entre ces ratios et les critères suivants : DASH, Mayo Wrist score, EVA, satisfaction, mobilités et force (grasp). Résultat.— Les 27 patients ont été revus avec un recul de 54 mois (médiane, min = 29, max = 107). La correspondance des rayons de courbure de la tête du capitatum et de la surface lunarienne du radius dans le plan frontal était significativement corrélée à de meilleurs résultats fonctionnels pour le DASH, r = 0,465 (p = 0,014),

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Page 1: Analyse de la force de prono-supination de l’avant-bras chez l’adulte sain : résultats préliminaires

S294 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique

Introduction.— La cure chirurgicale du syndrome du canal carpienest la principale intervention réalisée par le chirurgien de la main.Celui-ci est donc amené à voir plusieurs patients ayant la mêmepathologie lors d’une même consultation et à répéter des consignespostopératoires identiques lors d’un même créneau opératoire.Mais le patient est unique et il attend à chaque fois une informa-tion claire et précise. Reste à savoir ce qu’il retient vraiment del’information délivrée par le chirurgien, qui lui répète ses explica-tions. L’idée a donc été, par une étude prospective comparativecontinue d’évaluer l’information réellement retenue et d’aider lepatient à mémoriser les consignes (avec un livret, une animation3D, une affiche et un schéma).Patients et méthodes.— Nous avons comparé et évalué 2 groupesde patients : un premier groupe de 18 patients ayant recu uneinformation orale classique en consultation et en période postopé-ratoire immédiate et un second groupe de 19 patients ayant recuou vu en plus des informations orales, tous les documents pré-cités. L’information écrite et orale portait dans les 2 groupes surla douche préopératoire, la pathologie du syndrome du canal car-pien, les suites et consignes postopératoires. Les 2 groupes ont étéévalués par des questionnaires de satisfaction et des questions àchoix multiples en période préopératoire et postopératoire. Leursréponses ont été comparées par un analyse statistique.Résultats.— Les résultats retrouvent un score de satisfactionconcernant l’information recue et retenue plus significativementélevé dans le groupe ayant recu et visionné les documents. Demême, les réponses aux questions à choix multiples se sont avéréessignificativement plus justes dans le groupe 2 avec documents.Discussion et conclusion.— Le patient ne retient que peud’informations suite à une consultation. Cette étude nous aconfirmé que les supports (sous forme numérique et papier) del’information délivrée aux patients, permettent au patient de mieuxmémoriser les explications et les consignes données oralement parle chirurgien. En outre, les documents remis ou visionnés aug-mentent le taux de satisfaction du patient concernant sa perceptionde la qualité d’information recue.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.063

102Analyse de la force deprono-supination de l’avant-bras chezl’adulte sain : résultats préliminairesPierre-Bastien Rey ∗, Julien Uhring ,Francois Loisel , Laurent Obert16, faubourg Rivotte, 25000 Besancon, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Les traumatismes de l’avant-bras altèrent la forcede prono-supination. Peu de données existent dans la littératureafin d’en évaluer la récupération. Nous proposons de mesurer lesdifférences de force entre le coté dominant et non dominant enfonction des paramètres morphologiques de sujets sains.Patients et méthode.— Cent quatre-vingt-deux poignets indemnesont été testés en prono-supination chez 91 volontaires. Le sexe,l’âge, la dominance, le poids et la taille étaient consignés pourchaque sujet. La position de mesure était : coude fléchi à 90◦,épaule à 0◦ d’abduction, poignet en position de fonction, en prona-tion neutre, en maintenant le tronc vertical. Une poignée était fixéesur un dynamomètre analogique (Baseline-Fabrication Enterprises).Nous effectuions 4 mesures chez chaque patient : force de prona-tion et de supination du coté dominant, puis du coté non dominant.Dix sujets ont été évalués à 2 reprises dans une journée.Résultats.— Nous avons retiré les sujets gauchers en raison deleur faible effectif (< 5 %). Il y avait 35 hommes (37,5 ans 18—66)et 53 femmes (45 ans 22—84). Les forces étaient significativementplus élevées (p < 0,05) chez l’homme que chez la femme et plus

élevées en supination qu’en pronation ainsi que du coté non domi-nant par rapport au coté dominant avec un ratio moyen de 0,85. Ilexistait une forte corrélation entre poids et forces (Pearson > 0,5),et entre force du coté dominant et force du coté non dominant(Pearson > 0,6). Les valeurs de prono-supination variaient dans lajournée, et le rapport non dominant/dominant était de 0,83 la pre-mière fois, puis de 0,86.Discussion.— La position de mesure était reproductible en utilisantune orthèse amovible au poignet, une sangle thoraco-brachiale,et un siège réglable en hauteur. Les gauchers ont été exclus del’analyse statistique car leurs valeurs pourraient être différentesde celles des droitiers, comme l’ont démontré Crosby et Petersenpour la force de poigne. Il existe une variabilité des résultats dansla journée, mais le rapport non dominant/dominant est constant.Nos résultats sont similaires à ceux de Herzberg sur la corrélationpoids/force. Il parait plus pertinent de faire une comparaison intra-individuelle (dominant/non dominant) plutôt qu’inter-individuelle.En effet la force de prono-supination varie selon l’état général dupatient à un instant précis.Conclusion.— Notre série montre, chez le droitier, un ratio forcecoté non dominant/dominant constant de 85 % permettant de définirfacilement en consultation la valeur attendue d’un avant-bras lésé.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.064

103La congruence radiocapitalepréopératoire est-elle un facteurprédictif du résultat fonctionnel desrésections de première rangée des osdu carpe ? Évaluationmorphométrique tridimensionnelleAdriano Toffoli ∗, Hubert Lenoir ,Bertrand Coulet , Cyril Lazerges ,Christophe Bosch , Michel ChammasService d’orthopédie de chirurgie de la main et des nerfspériphériques, CHU Lapeyronie, 191, avenue duDoyen-Gaston-Giraud, 34000 Montpellier, France∗Auteur correspondant.

Résumé/Introduction.— Il existe plusieurs options thérapeutiquesen cas d’arthrose du poignet sans lésion dégénérative de l’interlignemédiocarpien. Le choix entre résection de première rangéeet arthrodèse partielle n’est pas tranché dans la littérature.L’incongruence radiocapitale est mise en cause pour expliquer cer-tains mauvais résultats des résections de première rangée mais sansétude objective rapportée actuellement. L’objectif de cette étudeétait de déterminer si une mesure morphométrique de la congru-ence radiocapitale pouvait être un facteur pronostic du résultatfonctionnel des résections de première rangée.Patients et méthodes.— Nous rapportons une étude rétrospectiveincluant 27 patients opérés d’une résection de première rangée etayant eu un arthroscanner préopératoire. Après reconstruction tri-dimensionnelle, les rayons de courbure de la surface articulaireproximale du capitatum, de la fossette lunarienne du radius distal etdu lunatum ont été mesurés à l’aide des coordonnées cartésiennesnumériques de points répartis sur toute la surface du cartilage. Lacongruence a été évaluée par le calcul des rapports de rayons decourbure entre capitatum et radius distal ainsi qu’entre capitatumet lunatum, dans le plan frontal et sagittal. La corrélation a étéestimée entre ces ratios et les critères suivants : DASH, Mayo Wristscore, EVA, satisfaction, mobilités et force (grasp).Résultat.— Les 27 patients ont été revus avec un recul de 54 mois(médiane, min = 29, max = 107). La correspondance des rayons decourbure de la tête du capitatum et de la surface lunarienne duradius dans le plan frontal était significativement corrélée à demeilleurs résultats fonctionnels pour le DASH, r = −0,465 (p = 0,014),