analyse contraction texte v20112012

5/13/2018 Analyse Contraction Texte v20112012 - slidepdf.com

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FACULTE DE MEDECINE DE NICE

ANALYSE, CONTRACTION ET

COMPTE-RENDU CRITIQUEDE TEXTE.

METHODOLOGIE

GENERALE.Année académique 2011 - 2012

DR. DANIEL ORBAN



1.

INTRODUCTION.

Ce cours porte sur la méthodologie générale applicable àl’analyse, la contraction et au compte-rendu critique d’un texte oud’un article, de façon à ce que ces démarches soient profitables.

Il a pour objectif de préciser des techniques de base, pour mieuxaborder, par la suite, des publications spécialisées.

Ce cours vise à créer des automatismes destinés à rendre lalittérature médicale plus accessible.

En réalité, tout passe par la maîtrise de bons procédés quand ils’agit :

-de discerner les différentes parties d’un tout (l’analyse) ;-de condenser un écrit ou un exposé (la contraction) ;

-de distinguer les qualités ou les défauts d’un écrit (lacritique).



2.

Première Partie : LA LECTURE ACTIVE.

Analyse, contraction et compte-rendu critique de textes oud’articles dépendent d’un pré requis : maîtriser un type de lecturequalifié d’active.

Section 1 – L’aptitude à lire.

Depuis le début de la scolarité, l’apprentissage de la lecture

s’accomplit en plusieurs phases :-l’alphabet ;-les syllabes ;-les mots ;-les phrases ;-le vocabulaire.

Au terme de ces cinq étapes, chacun a normalement acquis

l’habilité à lire sans difficulté.

Toutefois, cela ne préjuge pas que le lecteur retienne l’essentiel dece qu’il lit, surtout face à un texte compliqué.

En effet, on prend le plus souvent connaissance du contenu d’untexte en laissant glisser les yeux sur les mots alors que la pensée sedisperse ailleurs, que l’esprit vagabonde au lieu de se concentrer

sur la succession des phrases et les idées qu’elles véhiculent.

Il n’est donc pas étonnant que la mémoire n’emmagasine que lesuperflu en passant à côté de la quintessence.

Section 2 – Déterminants d’une lecture de qualité.

Dégager toute la substance d’un texte passe par le respect de deux

conditions incontournables :



3.

-un niveau adéquat d’éclairage, ni

trop fort, ni trop faible, puisque lire sollicite la vue, ce qui influesur l’efficacité de la lecture ;-un positionnement correct qui

permet de convaincre le cerveau à mobiliser son attention et quioblige à renoncer à se coucher, à appuyer la tête sur le bras ou às’installer dans un siège trop confortable.

Section 3 – Préalable à la lecture.

S’il incombe à chacun d’adopter sa propre méthode en vue d’unefocalisation optimale, la lecture doit toujours s’inscrire dans unebonne préparation.

A cet effet, celle-ci passe par une attention particulière sur :

-le sujet abordé ;

-la préface, s’il y en a une, et les informations qu’ellecomporte sur ce que renferme ou non le texte ;-les spécificités ;-le lien avec des connaissances antérieures ;-l’introduction et le dernier paragraphe de chaque

chapitre ;-les titres des sections, ainsi que le premier et le

dernier paragraphe de chacune d’elles ;

-les questions à se poser sur les idées principales, lesdétails à l’appui de celles-ci, l’opinion à se forger.

Section 4 – Conditions d’une lecture fructueuse.

La qualité d’une lecture passe par certaines démarches :

-bien comprendre chaque paragraphe ou section

avant de poursuivre et d’en faire la synthèse selon un vocabulairepersonnel ;



4.

-ne pas hésiter à relire une deuxième et même unetroisième fois, selon la difficulté du texte ;-garder à l’esprit le but de l’auteur, d’où l’intérêt de

la préface déjà mentionné ci-dessus ;-lire comme s’il fallait ensuite expliquer la teneur du

texte à un tiers ;-souligner les passages les plus intéressants afin de

se polariser sur le substrat ;

-identifier les mots-clés et les inscrire dans la marge.

Section 5 – Le cas spécifique d’un texte ou d’un article ardu.

Lorsqu’une lecture s’avère particulièrement ingrate, quelquestechniques empiriques se rajoutent aux conseils énumérés à lasection précédente :

-même seul, ne pas hésiter à lire à haute voix ;-éventuellement, consulter un ouvrage sur le mêmethème.

Section 6 – L’incontournable annotation.

Le terme « active » associé à celui de lecture oblige à annoter enmême temps que s’acquièrent des connaissances.

Grâce aux annotations, d’intéressants résultats peuvent êtreacquis :

-une compréhension en profondeur du sens du texte ;-l’acquisition des idées véhiculées ;-l’identification des lignes de force ;-la détermination de la portée des théories présentées.



5.

En somme, les notes forment un ensemble de points de repère, de

marqueurs au sujet de :-la structuration générale (idées

principales ou secondaires) ;-le cheminement de la pensée

(argumentation – affirmations – conclusions) ;-les passages obscurs à éclaircir.

Un texte bien annoté, s’appuyant sur un soulignage au crayonmarqueur, permet une « relecture » plus facile, mais surtout uneanalyse pertinente, une contraction de texte correcte et uncompte-rendu critique convaincant.

Encore faut-il ne pas verser dans l’abus et se limiter à un volumede notes égal à environ 10% par rapport au texte.

De plus, chacun se doit de construire un code personnel afind’identifier les termes-clés, les transitions, les rapports entre lesidées et les liens de cause à effet.

Quelques suggestions peuvent inspirer l’élaboration d’un sésame :-IMP : à retenir ;- !!! : étonnant ;- ? : à préciser ;-PROB : équivoque ;-HYP : supposition ;-DEF : définition ;-DONC : fin d’une argumentation.

Section 7 – Approches graduelles des lectures.

Par des lectures successives, étape par étape, les difficultéss’estompent et s’institue le « réflexe du chercheur ».



6.

a) Une première lecture apporte une compréhension partielle :

-connaissance de la nature du texte (didactique,informatif, descriptif, analytique, théorique, polémique…) ;

-perception générale du texte (sujet, genre depropos, composantes…).

b) Une deuxième lecture apporte une compréhension détaillée :

-identification de la problématique ;-compréhension de la structure d’argumentation ;-clarification des concepts obscurs.

c) Une troisième lecture apporte une compréhension globale :

-vérification de la prise en considération de tous leséléments du texte ;

-bonne appréciation des idées et de leuragencement.

Il va de soi que ces trois lectures ne sont pas toujours obligatoiresdès lors que deux ou même une seule suffisent pour atteindre lesfinalités énumérées ci-dessus.

Section 8 – Une mise en pratique.

Afin de vérifier si la théorie a bien été assimilée, l’article qui suitpeut donner lieu à une série non exhaustive d’interrogations et àun premier résumé :

« LES EFFETS DE LA CONSOMMATION D’ALCOOL SUR LES INDIVIDUS», extrait du Rapport ANDERSON etBAUMBERG à la Commission européenne, Institute of Alcohol

Studies, London, juin 2006 .



7.

« Bien que la consommation d’alcool apporte un certain nombre de plaisirs,elle accroît en même temps les risques d’une grande variété de dommages

sociaux, généralement de manière dose-dépendante – c’est-à-dire que plusgrande est la consommation d’alcool, plus grand est le risque couru. Lesdommages créés par la consommation des autres (membres de l’entouragesocial ou familial) vont de simples nuisances, comme le fait d’être réveillé lanuit, jusqu’aux conséquences les plus dramatiques : violences conjugales,violences sur les enfants, délits, crimes, homicides. Généralement, plus forteest la consommation, plus graves sont le crime ou la blessure. Tous lesparamètres comme le volume d’alcool consommé, la fréquence desconsommations, la fréquence et l’intensité des consommations épisodiques

aigües accroissent le risque de violence, indépendamment les uns desautres ; en outre, l’effet du volume de la consommation sur le dommage estsouvent, mais pas toujours, modifié au cours des consommationsépisodiques aigües.

L’alcool est une drogue pouvant entraîner une dépendance, mais c’estégalement la cause de de près de 60 différents types de maladies ou d’étatspathologiques comprenant blessures, troubles psychiques avec leretentissements sur le comportement, symptomatologies gastro-intestinales,

cancers, déficits immunologiques, maladies pulmonaires, maladies dusquelette et des muscles, troubles de la fonction de reproduction et lésionsprénatales, en particulier un risque accru de prématurité et de déficitstaturo-pondéral à la naissance. Pour la plupart de ces états pathologiques,la consommation accroît le risque de manière dose-dépendante : plusgrande est la consommation, plus grand est le risque. Pour certains de cesétats, comme les cardiomyopathies, les syndromes de détresse respiratoireaigüe et les atteintes musculaires, les dommages apparaissent seulementaprès une consommation élevée sur une longue durée et aux niveaux de

consommation élevés, l’alcool augmente encore le risque et la sévérité deslésions proportionnellement à la dose consommée. La fréquence etl’intensité de consommations épisodiques aigües augmententparticulièrement le risque de blessures et de certaines maladies cardio-vasculaires (infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral).

Une petite consommation d’alcool réduit le risque d’infarctus du myocarde,cependant la taille exacte de cette réduction et le niveau de consommationpour lequel cet effet est maximum sont encore en débat. Les meilleuresétudes - celles qui tiennent compte d’autres influences – donnent uneréduction du risque inférieure à celle qui est trouvée dans les études de



8.

moins bonne qualité et montrent que cette réduction survient pour uneconsommation d’alcool inférieure à celle habituellement proposée.

La plus grande part de la réduction du risque peut être obtenue avec uneconsommation de 10 g d’équivalent alcool pur (un verre) tous les deux jours. Au-delà de 20 g (deux verres) par jour – qui est le niveau deconsommation avec le risque le plus faible – le risque d’infarctus dumyocarde augment de nouveau. En outre, aux âges très avancés, laréduction du risque diminue. C’est principalement la présence d’alcool quiréduit le risque plutôt que les composants spécifiques des différentesboissons. Il existe aussi des recherches montrant que la consommation

d’alcool à dose faible peut réduire le risque de démence d’originevasculaire, de lithiase urinaire et de diabète ; cependant, ces résultats n’ontpas été retrouvés dans toutes les études.

Le risque de décès lié à l’alcool est donc un équilibre entre le risque desmaladies et des blessures que la consommation d’alcool augmente et lerisque de maladie cardiaque (survenant essentiellement à un âge avancé)qui est diminué par la consommation de petites quantités d’alcool. Cetéquilibre a pour conséquence que, au moins au Royaume-Uni, la

consommation d’alcool avec le moindre risque est zéro ou proche de zéropour les femmes en-dessous de l’âge de 65 ans et moins de 5g d’alcool pourles femmes de plus de 65 ans. En ce qui concerne les hommes, le niveau deconsommation d’alcool avec le moindre risque est zéro en-dessous de l’âgede 35 ans, à peu près 5g par jour ensuite et moins de 10g pour les hommesâgés de 65 ans ou plus (la limite tendant vers zéro aux âges avancés).

Notons qu’il existe des bénéfices pour la santé de tous les « buveursexcessifs » à réduire ou à stopper définitivement leur consommation

d’alcool. Même pour les maladies chroniques comme la cirrhose du foie oula dépression, la réduction ou l’arrêt de la consommation entraînerapidement des améliorations ».

QUESTIONS.

1. Quel est le sujet traité (sans reproduire le titre) ?3. Identifier l’introduction, le développement et la conclusion ?

4. Repérer 2 mots-clés principaux ?5. Rédiger un résumé de 70 mots maximum ?



9.

Deuxième Partie : L’ANALYSE DE TEXTE.

Analyser un texte ou un article revient à discerner les différentesparties d’un tout afin d’expliquer les liens existant entre elles,d’où la nécessité d’une lecture active, telle que décrite dans laPremière Partie.

Section 1 – Décomposition d’un texte.

Décrypter un texte permet de :

-faire ressortir sa structure interne ;-saisir l’articulation des éléments constitutifs ;-appréhender la cohérence et la logique dans la

succession des idées ;-démonter le mécanisme d’une pensée ;-identifier les supports d’un raisonnement.

Par ailleurs, une analyse de texte ou d’article doit révéler lesintentions de son auteur, les thèmes traités, la problématiquedéveloppée, les hypothèses avancées, la structure logique del’argumentation, la ou les conclusions auxquelles ledéveloppement aboutit.

Section 2 – Grille d’analyse.

Pour qu’une analyse remplisse ses fonctions, il importe des’aménager une grille d’analyse, sous la forme d’une liste dequestions à poser au texte.

En voici quelques-unes parmi les plus significatives :

-quel langage utilisé ?

-quelles suppositions ?-quelles idées primordiales ?



10.

-quels arguments ?

-quelles opinions ?-quels rapports entre les parties ?-quel agencement de la démonstration ?-quels éléments obscurs ?-quelles solutions proposées ?-quelle(s) conclusion(s) ?

Sections 3 – « Le regard du chercheur ».

Déjà évoquée précédemment, cette formule s’applique égalementau moment à l’analyse.

Il s’agit d’opérer une distanciation entre l’analyste (le lecteur) etl’analysé (l’auteur) ce qui revient à distinguer entre la pensée del’auteur et l’étude qui en est faite afin de juger de la valeur d’unethèse ou d’une théorie.

A partir de là, peut s’opérer une écriture (le plus souvent sous laforme d’un résumé – voir Troisième Partie) de l’analyse qui sedoit, pour être bien conduite, de respecter certainescaractéristiques :

-comporter une introduction, un développement etune conclusion (proche du texte d’origine) ;

-se rapprocher de la présentation des arguments del’auteur ;-respecter le plan ;-mettre en évidence la progression du raisonnement.

Section 4 – Eléments d’une stratégie d’analyse de texte.

a) La portée du titre.



11.

Très souvent, les auteurs rédigent le titre au terme de leur travail

parce qu’il en reflète le fonds.Grâce au titre, on peut se faire une première idée sur l’orientationgénérale du texte ou de l’article.

En tout cas, il révèle toujours la variable la plus notoire qu’ilrecèle.

Toutefois, il y a lieu de se méfier de titres racoleurs, nonreprésentatifs de la teneur réelle de l’écrit.

b)L’intérêt de l’introduction.

Rarement nommée comme telle, elle condense et ébauche desopinions, des théories ou des hypothèses.

Leur repérage donne un avant-goût de ce que l’auteur al’intention de démontrer.

c)Le traitement du sujet.

Décortiquer la substance d’un écrit passe par un effort deconcentration sur les propositions, qu’elles soient opérationnelles,théoriques ou même nulles.

A partir de là, un point de vue peut se construire sur la validité duraisonnement procédant de la thématique.

d)La conclusion.

Elle apporte toujours un nouveau sens par rapport à la portée del’introduction.



12.

Le devoir de l’analyse consiste à faire ressortir les prises de

position formulées de manière à déterminer comment approfondirla matière.

En effet, très régulièrement, la conclusion renvoie auquestionnement initial dès lors qu’elle parvient à résoudre unproblème, à solutionner un paradoxe ou à évacuer un doute.

Donc, par une bonne analyse, chacun arrive à redéfinir les termes

de sa réflexion personnelle face à une problématique.Section 5 – Une mise en pratique.

Afin de vérifier si la théorie a bien été assimilée, l’article qui suitpeut donner lieu à une série non exhaustive d’interrogations et àune contraction de texte :

« QU’EST-CE QU’UNE CIGARETTE ? », extrait de l’ouvrage« Vivre sans nicotine » de Christine ENGELBRECHT,Hambourg, décembre 2000.

« Une cigarette est généralement constituée de feuilles, ou tout au moins derestes de feuilles, de plantes de tabac, tournés en rouleau et maintenus souscette forme par un morceau de papier, allumés et prêts à être fumés.

Cette définition est en réalité très peu exacte : vue de près la cigarette n’est

rien d’autre qu’un petit rouleau de papier à l’intérieur duquel se trouven’importe quelle herbe inflammable, que l’on allume et que l’on peutfumer, c’est-à-dire inhaler par la bouche. S’il devait s’agir de foin ou defeuilles d’ananas séchés, le produit, selon sa forme, pourrait tout aussi bienêtre défini comme cigarette. Mais pour le fumeur, la forme n’a pasd’importance, elle n’est qu’accessoire. Pour lui, au contraire, c’est lecontenu, le tabac, définition inséparable de la cigarette. On suppose que lemot tabac est à l’origine emprunté à la langue indienne, d’une tribu desCaraïbes. La culture raffinée des Mayas et jusqu’à sa dissolution vers 4500avant J-C connaissait déjà le tabac fumé. Pendant les siècles suivants, le



13.

tabac se répandait de plus en plus en Amérique jusqu’à ce que, vers 1800après J-C – donc plus de 6000 ans plus tard – les colonisateurs européens en

firent la découverte. A partir de là, des décennies s’écoulèrent encore avantque le tabac fut planté et cultivé dans des terres lui étant proprementdestinées, puis roulé en cigares et, encore plus tard, présenté sous forme decigarette. Pour les Européens, l’emploi du tabac n’a cours que depuis toutau plus 200 ans. La plante de tabac a une caractéristique qui la distingue detoutes les autres plantes sur terre : elle contient une matière appelée lanicotine. C’est ce qui la rend unique.

La nicotine est un composé chimique connu des chimistes comme la 3-

pyridine. Ils sont probablement les seuls à comprendre cette définition. Lamatière a été découverte à Heidelberg, en 1828. De Nicotiniana – A proposde la plante de tabac, c’est le titre donné à leur étude par deux étudiants,REIMANN, en chimie, et POSSELT, en médecine. Leur étude écrite enlatin, primée, traitait de la matière active dans les feuilles de tabac, matièreà laquelle ils donnaient le nom de Nicotine.

La plante de tabac appartient à la famille des solanacées. Elle produit lanicotine dans ses racines. Lorsque la plante mûrit, cette matière se transmet

aux feuilles. La nicotine est un des poisons végétaux les plus virulents. Ladose létale pour l’homme n’est que de 50mg. Cependant, le fumeurn’absorbe pas cette quantité, parce que la nicotine est très rapidementdécomposée par le corps humain. La production du poison estcaractéristique pour les solanacées : la belladone, l’aigre-doux, la jusquiame en font partie, mais aussi certaines plantes domestiquées commela pomme de terre, la tomate ou le poivron.

A part la nicotine, toutefois, le tabac contient une multitude d’autres

matières, telles le monoxyde de carbone, l’hydrogène de cyanogène, lebenzol, le cadmium, le nitrosomonas et d’autres. On prétend même que letabac manipulé, tel qu’il est généralement fourni aux fumeurs par lesgrands consortiums de producteurs de cigarette, serait enrichi de matièresqui devraient encore en augmenter la dépendance du client.

La nicotine est une substance chimique qui agit directement sur le systèmenerveux – comme toutes les autres drogues aussi. Lorsque le tabacs’enflamme, il libère la nicotine. Fixée aux minuscules particules degoudron, elle pénètre dans les poumons et, de là, dans le sang. Aprèsseulement 7 secondes, les molécules de nicotine se sont infiltrées dans le



14.

cerveau du fumeur et se fixent aux cellules nerveuses en en influençantl’activité.

La nicotine entraîne ainsi deux effets bien déterminés dans le corpshumain :

1)un rétrécissement immédiat de tous les vaisseaux sanguins,2)de faibles sensations de manque qui apparaissent quelques minutes aprèsl’inhalation de la fumée d’une cigarette, mais qui peuvent durer pendantplusieurs jours.

Cela – et rien que cela ! – sont les deux effets que la nicotine exerce surl’organisme humain. Mais ces deux réactions, apparemment anodines,mènent à un enchaînement d’autres besoins.

C’est fou, mais toutes les autres réactions en rapport avec le tabagisme, lefait d’être fumeur, amateur de cigarettes, esclave de la cigarette, être cool,dépendant… résultent de ces deux axiomes si simples ».

QUESTIONS.

1. A partir du titre, quel est le thème abordé ?2. Identifier l’introduction, le développement et la conclusion.3. Repérer 2 mots-clés essentiels.4. Rédiger un résumé de 47 mots maximum.



15.

Troisième Partie : LA CONCENTRATION DE

TEXTE OU LE RESUME.

Si la lecture active prépare utilement à une analyse, elle rend aussipossible une contraction de texte.

Si, selon le dictionnaire, résumer c’est « reprendre en plus court »,encore faut-il avoir, au préalable, étudié le texte de manière judicieuse.

Section 1 – Caractères du résumé.

Le résumé consiste à exprimer fidèlement la pensée d’un auteuravec une économie de mots, tout en veillant à garder la cohérencede son écrit.

Il n’y a donc aucune place, ni pour l’interprétation, ni pour la

critique.

Par ailleurs, il faut se limiter à l’indispensable en évitant lesdigressions ou les détails, ce qui impose de ne pas dépasser 10%du volume du texte.

Enfin, la lecture du résumé doit se suffire à elle-même, sans devoirse référer au texte d’origine.

Bien reconstruire un texte en plus court passe par l’observation decertaines des recommandations déjà formulées à propose de lalecture active :

-repérer les notions principales et secondaires ;-dégager les mots-clés ;-déterminer l’agencement des idées ;

-mettre en évidence l’argumentation de l’auteur ;-ne pas s’éloigner de la structure du texte de base ;



16.

-éviter toute prise de position.

Section 2 – Qualités d’écriture du résumé.

a)La précision : coller au plus près à la teneur du texte, sansdistorsion de sens.

b)L’autonomie de rédaction : par une expression personnelle, nepas être esclave du lexique, sauf si certains vocabulaires de

l’auteur ne connaissent pas de synonymes.c)La concision : une évidence qui mérite une vérificationpermanente du calibrage et son ajustement.

d)La syntaxe originale : libeller le résumé, non pas mot par mot,mais élément de sens par élément de sens.

e)L’énonciation : discerner qui parle et s’adresse à qui (le plussouvent des lecteurs fictifs anonymes).

f)Le point de vue de l’auteur : le sauvegarder scrupuleusement.

g)La situation temporelle : y rester fidèle.

h)L’essentiel du texte : le situer au centre de la reformulation.

i)Les liens logiques : les mettre en évidence.

Section 3 – Les procédés de réduction de texte.

*L’utilisation d’un terme générique au lieu d’une énumération.

*Le remplacement d’une expression par un mot.

*La suppression des présentatifs (voici, voilà, c’est, il y a…).



17.

*La substitution d’un lien cause/conséquence par deux points.

*Le recours à un adverbe à la place d’un groupe prépositionnel (àcause de).

Section 4 – Le travail sur la phrase.

*La suppression des complétives grâce à un adverbe ou uninfinitif.

*L’emploi d’un verbe actif au lieu d’une forme passive ou d’unverbe négatif.

*L’usage d’un adverbe ou d’un adjectif ou d’un participe en têtede phrase au lieu d’une subordonnée relative (qui, que, quoi,lequel, dont).

Section 5 – Les gages de réussite d’une résumé.

A). Prendre en compte certaines contraintes :

-suivre fidèlement l’ordre du texte ;-être totalement objectif (pas d’ajout d’idée – aucun

jugement) ;-ne jamais citer le texte.

B). Se conformer aux limites imposées sans s’écarter de la logiquedu texte, sans omettre les idées principales ni les liens entre lesidées, tout en accomplissant un effort de reformulation qui nes’écarte pas des qualités d’écriture spécifiés à la section 2 ci-dessus.




18.

Quelques interrogations et un résumé de texte.

« CAUSES ET DETERMINATION DE L’OBESITEINFANTILE », extrait d’un article traduit de « Gastric BipassFacts », juin 2011.

« Les dangers de l’obésité chez les enfants d’aujourd’hui sont trop clairs,mais quelles sont exactement les causes de l’obésité infantile ?

Comme dans beaucoup de domaines, il n’y a pas de cause unique de

l’obésité infantile puisque plusieurs facteurs différents entrent en jeu.

Souvent, un enfant dont les parents sont en surpoids ou obèses, seraégalement en surpoids ou obèse, ce qui tend à indiquer qu’il existe un liengénétique ou héréditaire à l’obésité.C’est une hypothèse actuellement à l’étude dans un certain nombred’études médicales/Pour l’instant, aucun lien génétique clair n’a été établi et on pense plusvraisemblable que l’obésité résulte d’habitudes alimentaires au sein de la

famille.

Les habitudes alimentaires ont changé de façon marquée ces dernièresannées, avec la restauration rapide, la malbouffe largement disponible et lestablettes largement empilées dans les supermarchés et qui contiennentsouvent des quantités élevées de sucre.Fini le temps des repas à la maison, remplacés par la nourriture à emporterou des repas à réchauffer au micro - ondes.

On a également assisté à une baisse considérable des niveaux d’activitépour de nombreux groupes d’enfants, en raison de l’introduction desordinateurs à domicile, des jeux vidéo et du téléphone portable.Cette baisse du niveau d’activité signifie que de nombreux enfants n’ontplus la capacité naturelle propre de brûler les calories qu’ils acquièrent enmangeant.Le lien entre les technologies d’aujourd’hui et l’obésité chez les enfantsn’est que trop évident.

Les médias, dont Internet, la télévision et les magazines jouent égalementun rôle clé.



19.

Les entreprises de la malbouffe et le secteur de la restauration rapideprofitent pleinement du potentiel publicitaire des médias.

Alors, à la question de savoir s’il existe un lien entre publicités de larestauration rapide et le nombre croissant d’enfants obèses, la réponse estclairement oui.

En outre, il existe un lien avéré entre situation psychologique et obésité. Lesenfants se tournent vers la nourriture s’ils s’ennuient, dépriment, stressent,sont anxieux ou en colère.

Beaucoup de recherches sont actuellement en cours afin de déterminer desstratégies pour combattre l’obésité infantile, puisque le temps est venud’attaquer le problème à la racine et d’empêcher que les enfants deviennentobèses ou en surpoids dès leur jeune âge.

Mais, une question essentielle doit être résolue : comment décider si unenfant est obèse ou non.Si l’obésité se mesure en calculant l’indice de masse corporelle ou IMC,cette évaluation n’est pas simple à réaliser pour l’enfant et l’adolescent.

Certes, les parents peuvent effectuer une première estimation, mais le vraicalcul doit s’établir chez un médecin.

Durant l’enfance et l’adolescence, la croissance s’effectue à des rythmesvariables, alternant lenteur et rapidité.Cette même tendance se retrouve pour le développement des matièresgrasses.

Voilà pourquoi l’utilisation de l’IMC donne lieu à une interprétationdélicate.

Dès lors, il faut se tourner vers des tableaux spécialement imaginés etformulés différemment pour les filles et les garçons.Ces tableaux prennent en compte des données de poids à différents âges.Les résultats doivent être analysés par un médecin, même s’il est possiblepour les parents de surveiller, à leur niveau, l’IMC.

Seul le médecin peut juger de l’évolution de la quantité de graissecorporelle en fonction du développement de l’enfant et de la différenceentre fille et garçon.



20.

En effet, il sait que le poids varie selon l’âge et le sexe au moment de la

croissance.Il est donc simple pour un médecin de déterminer si un enfant se situe ounon dans la fourchette de poids correct en rapport avec son stade dedéveloppement.

Indéniablement, il est indispensable pour les parents de faire vérifier leurimpression par le médecin de famille.Même si un enfant est apparemment en forme et n’a jamais été malade, ilfaut le soumettre à un contrôle de poids, au moins une fois par an.

Car, il faut retenir une chose très importante : les habitudes prises durantl’enfance se prolongent tout au long de la vie et il est difficile de les rompre.

Aujourd’hui, l’obésité se manifeste chez des enfants de plus en plus jeuneset il n’est pas rare de devoir recourir pour des adolescents à la chirurgie depontage gastrique.

En conséquence, les parents ont la responsabilité de s’assurer que leursenfants prennent le meilleur départ possible dans la vie, en leur apprenant

à manger une alimentation saine et équilibrée, à faire de l’exercice régulieret à garder un œil sur leur poids ».

QUESTIONS.

1. Quel autre titre pourrait être donné à l’article ?2. Quelles sont les grandes idées à retenir ?

3. Opérer une sélection de mots-clés prépondérants.4. Rédiger un résumé de 55 mots au maximum.



21.

Quatrième Partie : LE COMPTE-RENDU

CRITIQUE DE TEXTE OU D’ARTICLE.

La contraction ou le résumé a pour nature d’abréger un texte touten lui demeurant fidèle.

Le compte-rendu incarne une autre approche par laquelle lespropos de l’auteur s’analysent de manière concise et il se qualifie

de critique dès qu’on le complète par des commentairespersonnels, soit pour en reconnaître la valeur, soit pour endémontrer le caractère infondé.

Cette partie présente une utilité certaine pour la préparation del’ECN.

Section 1 – Définition du compte-rendu critique.

Le compte-rendu critique découle d’une étude soigneuse de texteet prend la forme d’un rapport succinct rédigé à destination detiers.Cette synthèse insiste sur certains aspects de l’écrit plutôt que surd’autres et ne s’apparente pas à une simple dissertation.En effet, se livrer à un compte-rendu critique procède d’un travailintellectuel de la part de son rédacteur qui se positionne dans le

cadre d’un débat.Parfois, le compte-rendu critique donne lieu à une publication et ilse nomme alors recension (voir ci-après).Enfin, le compte-rendu critique aide parfois une personne ou unorganisme à prendre une décision.Dans ce cas de figure, on souligne les enjeux soulevés et on offredes choix assortis de leurs conséquences en utilisant parfois desscénarios.

Section 2 – Principes généraux.



22.

Tout d’abord, il n’existe pas de façon préétablie de procéder à un

compte-rendu critique.Il incombe à chacun d’apprécier, selon des critères reconnus, lespoints forts et les points faibles à faire ressortir.Donc, réussir un compte-rendu critique passe par :

-une bonne compréhension du sens et de la portéedu document ;

-une perception correcte de l’intention de l’auteur ;

-une remise en situation du document dans lecontexte réel (courant intellectuel de l’auteur – destinataires, soitgrand public ou intellectuels ou experts).

Section 3 – Objets de la critique.

En général, l’appréciation du contenu d’un écrit porte sur :-l’idée principale et sa valeur ;

-le paradigme retenu par l’auteur ;-la qualité des idées secondaires ;-la rigueur de l’argumentation ;-l’à propos des exemples ;-la cohérence du texte.

Section 4 – La critique interne.

Cette espèce de critique ne porte que sur la forme en faisantabstraction du contexte : la logique, l’aptitude à retenirl’attention, la précision du développement, le choix de la manièrede penser, l’écriture.La critique interne déclenche un certain nombred’interrogations :

-comment sont présentés les problèmes ?-par quelles données, subjectives ou vérifiables, les

arguments sont-ils étayés ?



23.

-existe-t-il des corrélations entre les divers points exposés ?

-la solution ou la conclusion découle-t-elle despropositions ou ensembles de propositions soutenues ?-à quelles conditions les allégations peuvent-elles se

réaliser ?-la formulation correspond-elle aux usages ?

Section 5 – La critique externe.

Contrairement à la critique interne, la critique externe se polarisesur le contexte (idéologique – scientifique – médical – littéraire) ense concentrant sur l’apport du texte ou de l’article à laprogression d’une discipline. En fait, elle évalue l’originalité et l’intérêt d’un document, ce quis’avère un exercice délicat.En effet, il suppose de bien connaître l’auteur et sonenvironnement, de manière à ne pas se méprendre sur l’impactd’un travail qui ne correspondrait pas à sa véritable orientation.

Section 6 – Rédaction du compte-rendu critique.

Ecrire un compte-rendu critique requiert qu’il se bâtisse autourde l’idée directrice de l’original et qu’il tienne compte de tous lesdétails significatifs du contexte.En tout état de cause, l’exercice doit débuter par une introductioncomprenant :

-la présentation de l’auteur et de ses objectifs ;-l’information sur le public visé ;-une mise en relief des hypothèses développées.

Nécessairement, un court paragraphe en forme de conclusion doitdémontrer l’intérêt général de l’écrit, ses mérites et ses faiblesses.

A- Etapes en vue d’un bon compte-rendu critique.



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A noter que certaines recommandations indiquées ci-dessous ont

déjà été formulées précédemment, mais il n’est pas inutile de lesdétailler à nouveau.

ETAPE 1 : Lire.Une première lecture non approfondie sert à repérer les idéesprincipales, les thèmes abordés et les intentions de l’auteur (pointsde vue-explications-démonstration-dénonciation).Une deuxième lecture, cette fois crayon en main, identifie la

nature du problème, les idées principales et secondaires, lessolutions présentées.

A la suite des lectures, s’imposent :-l’identification des mots-clés et des phrases où se

situent les idées majeures ;-le regroupement des paragraphes touchant les

mêmes aspects d’une démonstration ;

-l’assimilation de l’agencement du texte.ETAPE 2 : Schématiser.A ce stade, l’abrégé doit reproduire le plan du raisonnement,dépouillé de tout superflu, avant de procéder à la critique tantinterne qu’externe.

ETAPE 3 : Rédiger.

L’écriture du compte-rendu critique commence toujours par uneréférence complète à ce qui fait l’objet de la critique : le texte,l’article, le document, parfois l’ouvrage.Elle s’effectue à la troisième personne, éventuellement avec desmentions telles que « selon l’auteur ».Les citations, de préférence courtes, n’apparaissent qu’entreguillemets et toujours suivies d’indications précises où lesretrouver.

Chaque paragraphe reprend une idée distincte.



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Quant à la longueur maximale, il n’existe pas de règle, à l’inverse

du résumé, mais il faut toujours à l’esprit le (les) destinataire(s),éventuellement un éditeur.

B – Stades de réalisation d’un compte-rendu critique.

PREMIER STADE - Le compte-rendu suivi d’une critique.Il renferme :

-un renvoi complet au document ;

-une mise en situation sous forme d’introduction(objectifs de l’auteur – problématique – hypothèses) ;-le compte-rendu (présentation de la pensée, du

raisonnement et des arguments de l’auteur) ;-la critique interne et externe (évocation d’une idée

distincte par paragraphe) ; -une appréciation générale tenant lieu de conclusion

(démonstration de l’intérêt du texte).

DEUXIEME STADE – Le compte-rendu critique intégré. Cet exercice regroupe les deux démarches, mais la difficulté résidedans le fait qu’il y a lieu de bien faire la part des choses entre letexte et la critique qui en est faite.Par rapport au texte, la critique doit faire ressortir la qualité duraisonnement et l’intention démonstrative de l’auteur.

TROISIEME STADE – La recension. Destinée à une publication, la recension implique une maîtriseparfaite de la critique et peut devenir source de notoriété.La recension s’inscrit généralement dans la continuité d’uncompte-rendu critique intégré qui exige du doigté et mène à unstyle vivant.Elle impose d’ajouter :

-un rappel, dans le cadre de l’introduction,

du type de débat disciplinaire auquel l’article entend participer(ponctuel – récent – fondamental) ;



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-une indication, au niveau de la conclusion,

sur la contribution (majeure ou mineure) au débat auquelconcourt l’article à l’intérieur d’une discipline.Enfin, il paraît judicieux d’éventuellement conseiller la lecture dutexte puisque la recension s’adresse à des spécialistes.


« CES GENES QUI NOUS RETIENNENT AU LIT », signé par

Audrey BINET, tiré de la revue RESEARCH.EU de juillet 2009,publiée par la Commission européenne.

« On ne peut bien décrire la vie des hommes si on ne la fait baigner dans lesommeil où elle plonge et qui, nuit après nuit, la contourne comme unepresqu’île est cernée par la mer », écrivait Marcel PROUST dans sonroman « A la recherche du temps perdu ». Le sommeil, conservé depuis des millions d’années chez une grande variétéd’espèces, occupe un tiers de la vie d’un homme.

Pourquoi les êtres vivants se glissent-ils chaque jour, et ce depuis desmillions d’années, dans cet état d’inconscience partielle qui les rend sivulnérables ?Malgré le caractère vital et universel du sommeil, la question reste ensuspens, et bon nombre de mécanismes qui régissent cet état restenténigmatiques.Mais depuis une dizaine d’années, les recherches sur la régulation dusommeil se multiplient, les techniques d’analyse moléculaire et génétiqueévoluent rapidement, et le sommeil dévoile petit à petit ses dessous.

Pour décrypter comment et pourquoi nous tombons naturellement chaquenuit dans les bras de Morphée, les chercheurs s’attaquent en particulier à lagénétique du sommeil.Identifier les gènes impliqués dans la régulation du sommeil pourrait nonseulement apporter des réponses à ces questions fondamentales, mais aussidéboucher sur de nouveaux traitements pour les troubles du sommeil.

LA DETTE, L’HORLOGE ET L’ADN.

La venue, la durée et la qualité du sommeil résultent de l’action combinéede deux forces : la dette homéostatique et la phase de notre rythmecircadien.



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La première fait référence au besoin de sommeil, qui augmente avec lapériode d’éveil et diminue pendant les épisodes de sommeil.

Elle explique, par exemple, notre besoin de « récupérer » au lendemaind’une nuit blanche.La seconde est déterminée par notre horloge biologique dont le rythme,bien qu’endogène, est influencé par la lumière.« Le sommeil est régulé par la durée et la qualité de la période de veille quiprécède ainsi que par l’horloge circadienne.Avec un cycle d’environ 24 h et lorsque le rythme veille-sommeil estnormal, l’horloge interne détermine le moment approprié pour dormir oupour s’activer.

C’est pourquoi nous dormons plus facilement la nuit que la journée »,indique Tarja PORKKA-HEISKANEN, de l’institut de biomédecined’Helsinki (FI), coordinatrice du projet européen Enough Sleep.Achevé en novembre 2008, celui-ci réunissait une dizaine de partenaireseuropéens autour de l’étude de l’homéostasie et des troubles de larégulation du sommeil. Si tous les êtres humains sont soumis à ces deux grands processus derégulation du sommeil, il existe des variations individuelles parfoisconsidérables.

Cinq heures de sommeil suffisent à certains alors que d’autres n’en ont pasassez avec huit.L’heure où l’on va au lit ou la quantité de sommeil dont nous avons besoinpour bien fonctionner est également une affaire personnelle.Et pour cause : le sommeil est génétiquement déterminé.« L’empreinte électrophysiologique du sommeil (l’activité électriquecérébrale et les paramètres physiologiques enregistrés au cours de cet état)est l’une des caractéristiques les plus héréditaires chez l’homme.L’étude du sommeil chez les jumeaux a aussi montré que le moment et la

durée du sommeil sont génétiquement déterminés », souligne TiinaPAUNIO, chercheuse au National Institute for Health and Welfare deFinlande et responsable des analyses génétiques dans le cadre du projetEnough Sleep.

LA DROSOPHILE A LA RESCOUSSE.

C’est don notre ADN qui fait de nous des couche-tôt ou des couche-tardainsi que des gros dormeurs ou des petits dormeurs.« La durée et le timing du sommeil sont tous deux déterminés par lesgènes », explique Amita SEHGAL, professeur de neurosciences au HowardHugues Medical Institute de l’Université de Pennsylvanie (US), spécialisée



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dans la recherche sur les mécanismes moléculaires et génétiques quirégulent les rythmes circadiens et le sommeil.

« Plusieurs études ont montré que la mutation de certains gènes chez desanimaux affecte la durée ou le timing de leur sommeil.On en sait cependant beaucoup plus sur les mécanismes et gènes liés autiming du sommeil que sur ceux liés à la durée du sommeil », poursuitAmita SEHGAL.Une partenaire importante pour les scientifiques, dans l’étude de larégulation du sommeil, est la mouche du vinaigre, Drosophila melanogaster,de son nom latin.Ce petit diptère est l’un des organismes modèles les plus utilisés en

recherche biologique et plus particulièrement en génétique.Petites, faciles à élever et ayant un cycle de génération très court, lesdrosophiles sont des cobayes idéaux pour observer l’effet de la mutationd’un ou plusieurs gènes sur le comportement. Lorsque, au cours de l’année 2000, deux équipes de chercheurs américainsdécouvrent simultanément que les périodes de quiescence observées chezcet insecte peuvent être assimilées à du sommeil, la drosophile devient unmodèle d’étude pour la dissection génétique de cet état.Faut-il être piqué pour essayer de comprendre le sommeil de l’homme

grâce à une mouche ?Les auteurs montrent dans ces deux études que les comportements desommeil de la drosophile sont très proches de ceux observés chez leshumains.Tout comme l’homme, la mouche du vinaigre reste généralement calme etimmobile 6 à 12 heures par nuit et ne répond plus aux stimuli.De plus, s’ils ont été privés de sommeil, l’homme et son homologue ailérécupèrent le manque de sommeil lors de la nuit suivante.Enfin, les jeunes drosophiles dorment plus que leurs aînées qui ont un

sommeil plus fragmenté…UNE MUTATION QUI COÛTE CHER EN SOMMEIL.

Plus timides à se révéler, les gènes qui contrôlent le besoin et donc la duréedu sommeil ne sont pas pour autant restés silencieux.Au cours de ces dernières années, plusieurs suspects ont été identifiés.En 2005, une équipe américaine de l’université du Wisconsin (US)découvrait le rôle du gène Shaker dans la durée du sommeil chez les

drosophiles.



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Ce gène code pour des canaux potassiques qui contrôlent l’entrée de l’ionpotassium (K+) dans les cellules, et qui ont dès lors une influence sur

l’activité électrique des neurones.A la recherche de facteurs responsables de la durée du sommeil, lesscientifiques ont passé au crible quelques 9.000 drosophiles mutantes.C’est alors qu’ils sont tombés sur une lignée de drosophiles dont le temps desommeil correspondait à un tiers de celui des mouches « normales ».Ces petites dormeuses présentant également un tremblement des pattes auréveil, les chercheurs se sont intéressés au gène Shaker responsable de ceteffet.Les analyses génétiques ont révélé que la mutation d’un seul acide aminé

sur ce gène empêchait la formation d’un canal potassique fonctionnel situésur la membrane des cellules, affectant au passage la régulation cellulairede K+. Outre le lien direct entre ce variant du gène Shaker et le court temps desommeil des drosophiles qui le portent, il est intéressant de noter que cesmouches qui dormaient peu avaient aussi une espérance de vie fort réduitepar rapport à leurs congénères.Cette découverte, publiée dans Nature, confirme, comme l’avaient suggéréde précédentes études, le rôle majeur du flux de potassium dans la

régulation du sommeil, mais désigne également le gène Shaker comme l’unedes grosses pointures de la génétique du sommeil.Ces observations sont-elles applicables à l’être humain ?Si l’homme possède des gènes et des canaux potassiques similaires à ceux dela drosophile, rien ne permet encore de l’affirmer.Cependant, de la mouche du vinaigre, les chercheurs sont passés aux testssur les mammifères : « le gène Shaker est présent chez la souris et desétudes ont montré que ce gène affectait également le sommeil de cesrongeurs », précise Amita SEHGAL.

LE BESOIN DE SOMMEIL, UNE QUESTION D’EXCITABILITE.

Une autre grosse pointure de la génétique du sommeil a été dévoilée fin2007 dans Proceedings of the National Academy of Sciences par une équipede la faculté de biologie et de médecine de l’université de Lausanne (CH).En privant de sommeil différentes souches de souris, les chercheurs se sontrendu compte que la nécessité de dormir n’augmentait pas de la mêmefaçon chez toutes les candidates.L’analyse de l’expression de l’ensemble des gènes dans le cerveau des sourisa révélé que les inégalités face au besoin de sommeil étaient principalementdues au gène Homer 1A.



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Ce gène, lui aussi impliqué dans l’excitabilité des neurones, joue un rôle clédans la régulation du calcium intracellulaire (Ca++).

L’état de veille engendre un afflux de calcium dans les neurones afin qu’ilspuissent répondre aux stimuli reçus.Mais en excès, ce Ca++ peut devenir toxique pour les neurones.Selon les auteurs, le sommeil permettrait, grâce au gène Homer 1A,d’enclencher le processus de régulation du Ca++.Ces résultats expliqueraient à la fois notre besoin de dormir et le fait quetout le monde ne réagisse pas de la même manière à la privation desommeil.Toutefois, selon les chercheurs suisses, cette découverte offrirait la première

preuve moléculaire du rôle du sommeil dans le processus de protection et derécupération du cerveau. Plus récemment, en juillet 2008, Science publiait les résultats d’une étudemenée par Amita SEHGAL qui révèlent l’effet d’une mutation au niveaud’un gène baptisé Sleepless sur le sommeil des drosophiles.Ce gène code pour une protéine qui, libérée dans le cerveau des mouches,réduit l’excitabilité de la membrane des cellules nerveuses et engendre lebesoin de dormir.Les drosophiles dont le gène Sleepless était muté et ne pouvait produire

cette protéine, présentaient une réduction de 85%, voire de 100%, de leursommeil quotidien.Enfin, début 2009, une nouvelle étude, publiée dans Nature Genetics etmenée par des scientifiques de la North Carolina State University (US), estvenue confirmer le fait que les drosophiles étaient « génétiquementprogrammés » pour dormir.L’analyse génétique des 40 lignées de mouches du vinaigre utilisées pourcette recherche a permis d’identifier quelque 1.700 gènes responsables de lavariabilité du sommeil chez les drosophiles.

Les auteurs soupçonnent déjà certains de ces gènes d’être impliqués dans larégulation de la durée du sommeil.

VERS DE MEILLEURS HYPNOTIQUES ?

« Il reste encore beaucoup de choses à découvrir sur la régulation génétiquedu sommeil, comme par exemple comprendre l’organisation séquentielle del’expression des gènes du sommeil et la variabilité de leur expression au fildu temps », indique Tiina PAUNIO.Car le sommeil ne reste pas fidèle à lui-même tout au long d’une vie.Des troubles du sommeil peuvent apparaître avec l’âge, le stress, desmaladies telles que l’apnée du sommeil ou la dépression, et altérer la



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quantité ou la qualité de cet état essentiel à notre bien-être physique etmental.

Le projet européen PROUST, récemment achevé, visait à mettre l’accentsur l’importance de prendre en compte le « temps » comme quatrièmedimension de la vie dans la recherche biomédicale.Un des volets de ce projet portait notamment sur la régulation des gênes liésau sommeil au cours du temps.Parmi les effets d’un manque de sommeil, on compte une diminution descapacités cognitives et des réponses immunitaires, un dérèglement dumétabolisme et une réduction de la vigilance.Comprendre la fonction du sommeil et les mécanismes qui le régulent

pourrait permettre d’améliorer la qualité de vie des personnes souffrant detroubles du sommeil par l’élaboration de traitements plus ciblés que lessomnifères prescrits actuellement. Certaines zones des profondeurs dans lesquelles plonge chaque nuit lecommun des mortels ont certes été mises en lumière par de récentesdécouvertes scientifiques, mais de l’eau coulera encore sous les ponts avantque les spécialistes ne rassemblent et assemblent toutes les pièces du puzzle,et puissent enfin dormir sur leurs deux oreilles… » .

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analyse contraction texte v20112012

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