webzineco - spécial métiers de la pêche
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Webzin&coPromotion de l’économie, des métiers, des emplois et des entreprises www.webzineco.fr Août 2014
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Syndicat Départemental d'Energie et d'Equipement du Finistère
SDEF
É C O L E J E A N R O U X E L D E D I R I N O N Dans la catégorie “écoles primaires, centres de loisirs”, ce sont les CM1/CM2 de l’école Jean Rouxel de Dirinon qui remportent la palme. “Les énergies font par-tie du programme des CM1/CM2, précise Gwenola Anthony, l’institutrice. L’expo-sition du SDEF et le jeu-concours ont été un prétexte pour aborder les énergies renouvelables de manière didactique. C’est un projet transversal qui demande de nombreuses compétences aussi bien en informatique qu’en audiovisuel. Ils font l’apprentissage du travail en équipe et de l’autonomie en recherchant les informations sur internet.”
C O L L È G E K E R B O N N E D E B R E S T Dans la catégorie “collèges, lycées, MFR”, ce sont les 3e bleu du collège brestois Kerbonne qui ont retenu l’attention du jury avec leur reportage de sensi-bilisation aux économies d’énergie et à l’exploitation des énergies renouvelables et leur maquette en 3D. “La réalisation de ce projet a permis de créer une vraie cohésion d’équipe, souligne Mme Legendre, professeur de technologie. Chaque élève y a trouvé sa place.”
Règlement du concours, modalités d’inscription et dossier pédagogique sur le site du SDEF :
www.sdef.fr
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Pierre MOLLO,
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LA MER EST NOTRE AVENIR
Al’heure où beaucoup s’interrogent, tant sur
le plan économique que sur notre nouvelle
géographie administrative, les Finistériens
doivent se convaincre que la mer qui nous
entoure, est non seulement une richesse
mais également un pilier vital de notre devenir. C’est
à partir de cette eau salée, qui monte et qui descend,
que nous construirons notre avenir et les fondements
durables de notre économie : la pêche, la transforma-
tion du poisson, la valorisation des algues, la construc-
tion navale, civile et militaire, le commerce mais aussi
le tourisme et les énergies renouvelables… sont essen-
tiels au maintien et au développement de l’emploi en
Finistère.
Si certaines activités ne sont encore qu’au stade d’un
potentiel à développer, prometteuses d’un bel avenir,
il ne faut surtout pas négliger ni abandonner ce qui a
façonné notre identité et notre culture : les marins et
les bateaux ; le poisson et sa transformation. Quand
bien même des difficultés persistent, la pêche finisté-
rienne représente environ 2 700 marins et un peu plus
de 600 bateaux. Pratiquement 59 000 tonnes d’apports
sous criées, pour 168 M€, alimentent notre économie.
Un emploi en mer, c’est environ 4,4 emplois à terre.
Même si les chiffres 2013, globalement en baisse depuis
2011, sont revenus au niveau de 2008, point d’ancrage
de la crise économique mondiale ; même si nous avons
un vrai problème de renouvellement de la flottille, avec
un vieillissement certain des navires, nous devons conti-
nuer à croire en l’avenir et permettre la transmission
du métier aux plus jeunes. Sans eux, sans des marins
formés, la Pêche, en tant qu’activité économique, dis-
paraîtra. Même s’il faut rester vigilant, les perspectives
en matière de ressources halieutiques sont plutôt
bonnes. Le métier, quoiqu’en disent certaines mauvaises
langues, est toujours rémunérateur. Y compris chez les
hauturiers. Le salaire est et restera le meilleur moyen
de garder et d’attirer les jeunes à la pêche.
Pour autant, l’image que nous véhiculons est trop sou-
vent brouillée par des propos catastrophiques, négatifs
et au final contre productifs. Et ce parfois, par les marins
eux-mêmes. Si nous avons le devoir de rechercher des
solutions pérennes aux difficultés structurelles de la
filière : coûts d’exploitation liés notamment au prix du
gasoil – nouvelle motorisation – mise en marché –
prix de retrait – gestion de la ressource – sélectivité
des engins de pêche etc… le double défi majeur reste
la formation et la transmission du métier et des bateaux
qui vont avec. La question n’est plus « l’homme et la
mer » mais l’homme et son bateau.
Il est primordial d’envoyer les jeunes au contact, de
leur permettre de goûter à l’eau salée et de s’assurer
que finalement c’est aussi un métier pour eux. Sans un
père, un grand-père ou un frère déjà marin. Embarquer
et sentir le vent du large, affronter les paquets de mer
et s’essuyer d’un revers de ciré, goûter aux joies d’un
chalut qui déborde ou d’une palangre qui a bien donné.
Aimer le cri des mouettes pour le retour au port ! C’est
tout le sens et l’intérêt de ces reportages effectués
par les jeunes eux-mêmes. C’est toute l’importance de
ces témoignages de jeunes marins parlant de leur
métier, avec leurs mots et les valeurs auxquelles ils
s’accrochent. C’est la nécessité du webzine, porté par
l’association de promotion de l’économie, d’un outil de
communication moderne correspondant aux us et pra-
tiques des jeunes d’aujourd’hui. Le son et l’image.
La mise en mouvement du verbe et des mots.
N’est-il pas ?
Albert Billon,éditorialiste
nous dEvons conTInuEr à
croIrE En l’avEnIr ET
pErmETTrE la TransmIssIon
du méTIEr aux plus jEunEs.
sans Eux, sans dEs marIns
formés, la pêchE, En TanT
qu’acTIvITé économIquE,
dIsparaîTra
5webzin&co août 2014
Ce dossier spécial Webzineco sur les métiers de la mer est publié parl’Association de promotion de l’économie, des métiers et des entreprises enBretagne - BP 1 - 29370 Elliant. Réalisation : Ouest Reporters. Directeur de la publication :
Régis Fort. Photos : Ouest Reporters, sauf mention contraire.
Magazine diffusé à 64 000 exemplaires en Cornouaille.
Retrouvez cette rubrique sur les métiers de la mer enrichie de vidéos et detémoignages sur www.webzineco.fr, média de l’emploi, de métiers et desentreprises de nos territoires.
Cette édition spéciale Métiers de la mer est cofinancée par l’Union européenne. L’Europe s’engage en Bretagne avec l’axe 4 du FEP
Comment avez-vous vécu personnellement
l’évolution de la pêche ?
J’ai commencé ma carrière en 1966 à bord
du « Spirou » ; c’était un chalutier thonier. Il
n’y avait pas beaucoup de confort à bord,
mais c’était quand même un joli métier. La
preuve : il y avait beaucoup de jeunes qui
embarquaient. C’est un métier de passion. Il
faut aimer. On ne peut pas tricher.
Quand j’étais au lycée maritime du Guilvinec,
on allait sur des yoles à la rencontre des
marins qui rentraient au port. Dans les années
80, les premiers bateaux pêche arrière sont
arrivés. Ce n’était plus du tout la même chose.
Il y a avait une cuisine, un frigo, un congéla-
teur, une douche…
Que pensez-vous du développement de la
pêche côtière ?
La bolinche est un métier rémunérateur. Mais
cela reste un métier de marin. Les conditions
de travail ne sont pas les mêmes qu’à mon
époque, c’est évident. Les conditions de tra-
vail de la pêche côtière se sont adaptées aux
jeunes, aux nouveaux modes de vie.
Ce développement nuit-il à la pêche hau-
turière ?
Je crois sincèrement que la pêche hauturière
peut être rémunératrice et attirer les jeunes.
On est juste en nombre de bateaux. Je suis
d’un naturel optimiste, mais là nous attei-
gnons un seuil critique. On ne peut pas aller
au-delà, c’est certain. Mais je pense que l’on
peut redémarrer.
La construction de navires neufs consti-
tue-t-elle la bonne solution ?
Il a toujours existé des creux dans le milieu
de la pêche. Quand j’ai commencé, pendant
l’hiver, on vivotait. Parce que nous n’avions
pas les bateaux adaptés aux métiers que l’on
faisait. On gagnait notre vie en été mais il y
a toujours eu des hauts et des bas. Aujourd’hui,
on est au fond, il faut bien le dire, mais on
peut remonter ! Il faut des bateaux, il faut du
poisson et il faut des hommes. La ressource
est là, et cela est très important. A partir du
moment où la ressource est présente, on
peut espérer redémarrer.
Peut-on encore bien gagner sa vie en mer ?
Il faut redonner goût aux jeunes. On peut
encore gagner très correctement sa vie dans
la pêche, s’y épanouir et prendre des res-
ponsabilités. Il faut changer l’image de la pro-
fession. On voit des jeunes qui ont envie d’em-
barquer sans être issus de familles de
pêcheurs. C’est encourageant. S’il y a plu-
sieurs jeunes qui sont en capacité de prendre
la barre d’un bateau neuf, de redémarrer la
pêche hauturière, ils vont en attirer d’autres.
Le lycée maritime du Guilvinec joue un rôle
important. On y rencontre des jeunes d’une
vingtaine d’années qui possèdent un niveau
scolaire élevé et commencent à prendre la
barre des bateaux !
Dans ce contexte, quel est votre message
clef ?
Ne rien lâcher ! D’autant plus qu’il y a de la res-
source. Le poids économique de la pêche en
Cornouaille, c’est aujourd’hui 2 000 marins,
9 000 emplois directs et indirects. La pêche
demeure l’un des piliers de l’économie finis-
térienne. Les politiques devraient s’intéresser
beaucoup plus à ce métier rémunérateur qui
contribue au fonctionnement de l’économie
de notre territoire. Un marin en mer, c’est 4,4
emplois en moyenne à terre. C’est énorme !
De plus, il s’agit d’une économie en mouvement.
Les marins ont déjà fait des efforts importants
en termes d’enjeux écologiques et de sélec-
tivité. De même, la pêche est porteuse d’évo-
lutions et d’innovations technologiques.
Quel est le bilan de l'action de Pesca?
L’association Pesca, qui réunit une trentaine
d’acteurs de la filière pêche finistérienne, a
pour mission de porter et d'animer – en appui
au Comité départemental des pêches – des
projets au service du développement de cette
activité économique majeure. Pesca est deve-
nue en 2008 la structure porteuse en Cor-
nouaille de l’Axe 4 du Fonds Européen pour
la Pêche dont l’objectif est d’accompagner
le développement durable des territoires
maritimes et de leurs filières pêche et aqua-
culture. Ses objectifs étaient de promouvoir
les métiers, les ressources maritimes de Cor-
nouaille et de faire du lien entre les acteurs,
les activités de la terre et de la mer.
Dans ce cadre, Pesca accompagne
aujourd’hui l'Association de promotion de
l'économie, des métiers et des entreprises
dans la création du Webzine de l'économie
et de sa rubrique consacrée aux métiers de
la mer, ainsi que sa déclinaison papier. Outre
le soutien financier permis par les fonds
européens, Pesca a – par son réseau d’ac-
teurs impliqués – activement participé à la
construction de l’architecture du projet Web-
zine.
L’enjeu aujourd’hui pour Pesca est de péren-
niser les pistes lancées jusqu’à aujourd’hui,
au-delà du FEP, notamment autour de la pro-
motion des métiers et des formations. Il
s’agit pour nous de faire du lien au sein de
la filière et sur tout le Finistère.
La prochaine programmation européenne
donnera un nouvel élan à l’initiative de l’Axe
4 du FEP, en encourageant sa diffusion à
tout le littoral breton.
robert boUgUéon, président de pesca
« Un marin, c’est 4,4emplois à terre ! »
la pêchE En cornouaIllE, rEprésEnTE 2 000 marIns
ET 9 000 EmploIs dIrEcTs ET IndIrEcTs. c’EsT l’un dEs
pIlIErs dE l’économIE fInIsTérIEnnE.
un marIn En mEr produIT En moYEnnE
4,4 EmploIs à TErrE
VIDÉOwebzineco.fr
Robert Bouguéon et Albert Billon échangent sur les enjeux de la filière.
Quel avenir pour les métiers de la pêche ? Réponsesavisées de Robert Bouguéon, président de l’associationPesca, vouée au développement, à la promotion et à ladiversification de la filière pêche en Finistère.
webzin&co août 20146
Mer, métiers d’avenir
lYcéE marITImE du guIlvInEc
passIons dE jEunEs
« J ’ai toujours aimé la mer. Je ne voyais mon métier que là. Mon grand-père était marin-pêcheur. J’entendais mon père en
parler, raconter des histoires. Après le bac, j’espère embarquer et gagner ma vie le plus rapidement possible. J’aimerais
embarquer sur un fileyeur. C’est une pêche passive. J’aime remonter le filet pour découvrir ce que l’on a pris. J’aurai fait cinq
stages en trois ans, entre la seconde et la terminale. Le premier sur un palangrier à la pêche au bar sur l’Ile de Groix, un autre
sur un fileyeur de 25 mètres qui pêchait au large de l’Irlande, le troisième sur un caseyeur aux Glénan. Les deux suivants seront
à la bolinche et au chalut. J’ai envie d’essayer toutes les techniques de pêche. »
« J ’ai découvert la pêche en classe de troisième. Je ne savais pas où aller pour
effectuer mon stage de 3 jours. C’est un copain qui m’a proposé d’embarquer pour découvrir
le métier et en avoir un avant goût. Ça m’a plu, j’en ai parlé à mes parents et je me suis
inscrit en seconde au lycée maritime. Personne de ma famille n’était pêcheur. Ça étonne
tout le temps. Il faut être en mer pour comprendre comment c’est. Je me dirige vers la
pêche côtière, la pêche au large ou la pêche au thon s’il y a de la place. Plus tard je
voudrais être patron, avoir mon bateau, être aux commandes. »
jordan
« Il fauT êTrE En mErpour comprEndrE »
maThIs
« EssaYEr Tous lEs TYpEs dE pêchE »
Le Lycée Professionnel Maritime du Guilvinec accueilleessentiellement des jeunes qui sedestinent aux différents métiers liésà la mer : marins à la pêche ou aucommerce, mécaniciensembarqués… Du CAP Maritime de matelot aux BAC PRO conduite et gestion des entreprises maritimes etélectromécanicien marine, lesélèves sont formés pour acquérir,après un temps de navigation, lesbrevets "marine marchande"correspondants : matelot à lapêche, capacitaire, patron depêche, capitaine 200 et 500,mécanicien 250 kW , 750 kW et 3 000 kW. Le lycée accueille également des apprentis qui se forment, en alternance, pour devenir patronde pêche ainsi que des adultes,stagiaires de la formation continue.
Plus d’infos : www.lycee-maritime-guilvinec.com
photos lycée professionnel maritime et ouest reporters
VIDÉOwebzineco.fr
« J’ai toujours voulu être soit médecin, soit marin pêcheur. Et comme j’ai raté ma première année de médecine, le choix s’estimposé de lui même… Comme mon père est patron pêcheur mon intégration dans ce monde a été facilitée. C’est un rêve d’enfant.Grâce à cette formation qui ouvre pas mal de portes pour l’avenir, je vais avoir un bon métier. C’est dur physiquement, mais si onaime son métier, ce n’est pas important. »
7webzin&co août 2014
Mer, métier d’avenir
« J’ai commencé à naviguer à Audierne à la pêche. Plus j’ai navigué et plus le métier de la mer m’a plu. Et comme j’aimais bien
la mécanique, je me suis lancé. Ce qui est bien ici au lycée maritime c’est que l’on fait des stages durant l’année scolaire. L’an
passé, je suis parti au long cours sur un porte-conteneurs vers les Antilles, durant trois semaines. Une semaine de traversée,
une semaine entre la Guadeloupe et la Martinique et une semaine pour revenir. C’était intéressant. Ici on ne voit que des moteurs
4 temps. Là j’ai découvert des moteurs 2 temps cathédrale. »
« J ’étais comptable. Je n’arrivais plus à évoluer et je m’en-fermais dans une routine quotidienne. J’avais envie de changerde vie, mettre un peu de piment, casser la routine. Je suis enBac Pro conduite et gestion des entreprises maritimes enalternance avec l’armement Hent ar Bugale basé à Loctudy.Ce qui m’attire dans la pêche c’est de ne jamais faire lesmêmes choses tous les jours et d’être coupé du monde pen-
dant quinze jours. De partir à l’aventure. J’alterne un mois deformation à l’école et un mois en entreprise. L’équipage m’amis en confiance tout de suite. A bord, je suis un matelotcomme les autres. Je fais du quart, les manœuvres et participeà la vie quotidienne et au bon fonctionnement du bateau. Ensortant de l’école, j’aurai du travail. »
davId
« sTagE au long cours »
julIEn
« cassEr la rouTInE »
Thomas
« unE BonnE formaTIon, un Bon méTIEr »
« A 18 ans, je suis allé en mer sur un cha-
lutier à Lorient, chez un artisan. Je suis resté
trois ans avec ce patron, puis j’ai décidé de
retourner à l’école. J’ai choisi la formation en
alternance. Ça me permet d’avoir ma part
quand je suis en mer et d’avoir ma paie quand
je suis à l’école. Pour intégrer l’entreprise,
l’alternance est un atout. En mer, c’est la
liberté. Pendant 15 jours on est coupé du
monde, des amis, de la famille. Il y a le plaisir
de rentrer et de retrouver ses proches. J’em-
barque sur un chalutier hauturier de 25 mètres.
En sortant de l’école, je resterai chez le même
patron. »
Bruno
« un aTouT pour InTégrErl’EnTrEprIsE »
VIDÉOwebzineco.fr
webzin&co août 20148
Mer, métiers d’avenir
cEfcm
la mEr EnExcEllEncELe centre européen de formation continue maritime (CEFCM) basé à Concarneauforme chaque année 2 500 stagiaires aux métiers de navigant (pêche, off-shore, commerce...) et de non navigant (personnel des entreprises maritimes...).« Nous avons notamment pour mission de garantir l’accès aux brevets maritimes par laformation continue et d’assurer la coordination de la formation continue maritime surle territoire de la Région Bretagne », explique Alain Pomes, directeur du centre. Lestrois établissements en site propre du CEFCM sont spécialisés en troisactivités : navigation et formations générales, formations techniques etmaintenance, formation sécurité et sûreté. Des formations qualifiantes sontégalement construites en partenariat avec le réseau des lycées maritimes. LeCEFCM réalise des formations sur-mesure à la demande d’entreprises, en Franceet à l’international. « Les métiers à la pêche sont de vrais métiers d’insertion. Onpeut y rentrer comme matelot et sortir 5 ou 6 ans plus tard Capitaine grâce à laformation continue. »
Plus d’infos : www.cefcm.com
Sa première marée de trois jours, Baptiste l’a effectuée à 8 ans et
demi sur le coquiller de son père, armateur à Dieppe. « C’était
une étape importante », dit-il. La passion de la mer ne l’a pas
quitté. A 18 ans, Bac Pro chaudronnerie en poche, il embarquait, sous
dérogation. « Mon père m’avait conseillé de passer un bac avant de
prendre la mer. Il me disait : Si tu veux faire marin, tu feras marin… Soudeur,
ça sert toujours à la pêche !» Dès l’âge de 10 ans, Baptiste donnait des
coups de main à la réparation des dragues à coquilles et des couteaux.
Il a navigué six mois avant de reprendre ses études pour préparer le
Capitaine 200 en formation continue (aptitude à commander des bateaux
de 25 mêtres). Il a validé son brevet par 6 mois de mer… et le voici de
nouveau à l’âge de 20 ans en formation, cette fois au CEFCM, pour devenir
lieutenant de pêche. « Mon objectif, c’est de devenir patron ».
Le 15 octobre prochain, il pourra embarquer. Lui qui aime « l’air salin,
le travail sans routine et mériter son argent », a l’opportunité de patronner
un chalutier coquiller de 16 mètres. Et de réaliser son « rêve de gosse ».
BapTIsTE
«dEsTIné à la mEr
photos ceFcm
9webzin&co août 2014
Mer, métiers d’avenir
« L a pêche, tu n’y vas pas que pour la paie. Sinon tu n’y restes
pas ». Christophe, 29 ans, embarque depuis ses 17 ans, dès
qu’il a obtenu son CAP Pont au Lycée maritime du Guilvinec.
Originaire de Fouesnant, il est issu d’une famille de marins. Il avait onze ans la pre-
mière fois qu’il est parti en mer avec son père. « Quinze jours pour me montrer
ce qu’était le métier, en sud-Irlande ». Forcément, ça forme un marin. Il fait ce
métier pour « l’aventure, le côté guerrier, rustique… C’est à part. Je vis de ma
passion ».
Depuis 5 ans, après une expérience de grande pêche (marée de cinq mois et
demi) en Norvège sur un bateau usine pélagique, il embarque sur un thonier de la
Compagnie française du thon océanique (CFTO) basée à Concarneau. En formation
au CEFCM, il prépare le Lieutenant de pêche. « Je souhaite monter en catégorie.
Tous les jeunes qui sortent d’école ont au minimum ce brevet. Il me permettra
d’aller au commerce si besoin. »
chrIsTophE
« vIvrE sa passIon »
D’emblée, Brice tire un coup de chapeau à sa femme qui gère seule le quotidien de leur
famille de deux enfants, à la Réunion. Depuis 9 mois, il est en formation à Concarneau. Il
prépare le brevet de Capitaine de pêche qui lui permettra de devenir second capitaine
du navire de 77 mètres (49 marins) sur lequel il embarque à la pêche à la langouste. Il a 39 ans et déjà
vingt ans de commandement.
A 18 ans il sort de l’école des mousses et travaille sans tarder sur un 16 mètres qui pêche, à la
palangre dérivante, espadons, thons, requins, marlins… au large de la Réunion. A 19 ans, il commande
son premier 12 mètres puis devient second capitaine d’un 25 mètres deux ans plus tard. Entre 2000
et 2006, il est patron du Cap Morgane, un catamaran de 25 mètres et commande 9 hommes d’équipage.
Puis il part à la grande pêche, pour des marées de 20 jours vers l’archipel Kerguelen sur un 55 mètres.
Depuis 3 ans, il est à bord de l’Australe, chalutier Langoustier de la SAPMER. « Mon oncle y travaillait
déjà. J’ai réalisé mon rêve d’enfant de naviguer avec lui. »
BrIcE
« a la langousTE »
« A utant aller à l’école quand on est jeune. C’est plus facile ! »
Après un Bac Pro obtenu au Guilvinec puis 6 ans d’embarquement
sur un thonier (Saupiquet), Julien 26 ans, originaire de Pont-
Aven, est sur les bancs du CEFCM. Il y prépare le brevet de Capitaine de pêche. Le
plus haut niveau de formation qui lui permettra un jour de prendre les commandes
d’un thonier tropical de 80 mètres. « Je pourrais dans un premier temps devenir
second et monter à la passerelle. »
Il est aujourd’hui lieutenant, supervise les manœuvres du filet. « Nous pêchons
le thon en Atlantique, vers l’Angola ou Dakar, en fonction des saisons de pêche ».
Port d’attache, Concarneau, port d’escale, Abidjan ! Son rythme: un mois et demi
en mer, un mois et demi à terre. « Les marées passent vite, surtout quand il y a de
la pêche ». Il aime « partir chercher le poisson, chasser, gagner son argent ». « Je
ne me vois pas quitter ce métier ».
julIEn
« aBIdjan, porT d’EscalE »
webzin&co août 201410
Mer, métiers d’avenir
Le temps d’une visite dans cet espace de 800 m2 dédié à la
pêche et l’on embarque aux côtés de deux marin-pêcheurs
du Guilvinec, Philippe, pêcheur au large et Johan, pêcheur
côtier qui nous dévoilent leur quotidien aussi bien à terre que sur leur
chalutier. « La vocation d’Haliotika est d’expliquer à chacun, de manière
ludique et interactive, les métiers de la mer et l’univers de la pêche, peu
connus du grand public », explique Anna Latimier, directrice du centre.
Les techniques de pêche, le profil de l’équipage, l’apprentissage, l’avi-
taillement, l’utilisation des appareils de navigation, le type de poissons
pêchés, l’emploi du temps d’une journée en mer… tout est passé au
crible.
Le poisson, élément centralAprès avoir suivi virtuellement pendant 24 heures nos deux profes-
sionnels des mers, l’exposition décortique toutes les étapes du poisson
et autres produits de leur pêche, de la mer à l’assiette, en compagnie
de Mamie Bernadette et de ses deux petits enfants Tristan et Ambre.
« Dans la deuxième partie de l’exposition, le poisson est l’élément central.
Nous suivons son cheminement : en mer, sur le pont, à sa débarque, sous
criée pendant la vente aux enchères, dans l’atelier de mareyage, sur le
quai d’expédition, à la poissonnerie et enfin dans notre cuisine, c’est à
dire dans notre assiette », poursuit la directrice. Dans des espaces
reconstitués, les visiteurs découvrent ainsi l’ambiance des quais et de
la vente sous criée et vivent l’effervescence des ateliers de mareyage.
La préservation des espèces et la sauvegarde de l’écosystème, préoc-
cupations majeures des pêcheurs aujourd’hui, sont également traitées.
Des jeux pour enfants et des dispositifs interactifs pour petits et grands
jalonnent les différentes salles pour apprendre tout en s’amusant.
Embarquement immédiatRiches de toutes ces connaissances, Haliotika propose aux visiteurs
de plonger ensuite dans le monde réel du port et de la pêche. Des visites
de la criée, dédiée à la vente des poissons et crustacés, sont programmées
4 fois dans la journée. Les animateurs présentent au public le fonction-
nement de la criée hauturière (le matin) ou côtière (en fin d’après-midi)
avant de déguster, en fonction de l’heure de la visite, une soupe de
poisson ou des langoustines. Des ateliers culinaires, ludiques ou des
sorties sur l’estran sont également proposés pour aller à la rencontre
de la flore et de la faune marines en faisant appel aux différents sens :
l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat et le goût. Pour les plus aguerris ou les
passionnés, des sorties en mer peuvent être organisées pour partager
le temps de quelques heures la passion des travailleurs de la mer : relève
des casiers, embarquement sur un chalutier… permettent de s’immerger
complètement dans l’univers maritime.
Programme complet des ateliers sur www.haliotika.com
Haliotika,
lEs coulIssEs dEs méTIErs dE la pêchE
Au cœur de l’activité maritime du Guilvinec, 1er port français de pêche artisanale, se trouve lecentre de découverte du monde de la pêche, Haliotika. Accueillant aujourd’hui près de 47 000visiteurs par an, la cité de la pêche est devenue en quelques années un acteur incontournabledu tourisme culturel finistérien.
la vocaTIon
d’halIoTIka EsT
d’ExplIquEr à chacun,
dE manIèrE ludIquE
ET InTEracTIvE, lEs
méTIErs dE la mEr ET
l’unIvErs dE la pêchE,
pEu connus du grand
puBlIc
photos Haliotika
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11webzin&co août 2014
Mer, métiers d’avenir
lEs poIssons noBlEs dE roland gargadEnnEc
Roland Gargadennec, 47 ans, est armateur du fileyeur Sirocco (11
mètres) à Audierne. A bord, 4 marins âgés de 20 à 40 ans l’accompa-
gnent quotidiennement sur ses zones de pêche, dans un rayon de
25 milles autour d’Audierne, jusqu’au large de l’île de Sein. Dans ses
filets : lottes, soles, turbots, barbues, homards, crabes, araignées,
langoustes… Le fruit de la journée de pêche est vendu sous la criée
d’Audierne en fin d’après-midi. Les journées sont longues. Départ à
3 heures du matin. Arrivée sur zone de pêche à 5 heures. Levée des
filets jusqu’à midi. Débarquement à 14 heures…
Bonne notoriété
« C’est un type de pêche qui demande beaucoup de main d’œuvre.»
explique-t-il. A bord, le poisson est lavé, étripé, rangé. Un travail de
qualité est la garantie d’une bonne notoriété auprès des acheteurs
et donc d’un meilleur prix de vente sous criée. « Jusqu’à 30 centimes
de plus par kilo ». En été, les poissons nobles de 7 à 8 kg sont pris dans
des filets à grosses mailles qui restent 3 jours dans l’eau. En hiver, les
filets au maillage plus petit sont relevés toutes les 24 heures.« Nous
ciblons alors le lieu, le merlu, le bar et le merlan », poursuit Roland.
L’hiver, les jours de bonne pêche, l’équipage du Sirocco peut ramener
jusqu’à 3 tonnes de poisson.
Mousse, cuistot, mécano…
Le parcours de Roland Gargadennec est loin d’être banal. Originaire
de Lyon, il passe ses vacances tous les ans à Audierne. A 14 ans, il
entre à l’école de pêche de Concarneau et en sort un an plus tard,
diplôme en poche. « J’ai mis six mois à trouver une place. Je ne connaissais
personne sur le port… ». Il trouve finalement un embarquement au
thon. Il est mousse, cuisto… puis prépare à 18 ans un diplôme de
mécanicien par la formation continue, et embarque comme chef
mécano sur des chalutiers de 22 mètres. En 1993, il s’installe à son
compte et achète un premier fileyeur. « C’était un métier que je ne
connaissais pas. Je l’ai appris avec un ancien qui est resté deux ans à
bord avec moi. »
EmBarquEr sur l’avEl an hEolEric est patron de l’Avel An Heol, chalutier de 16 mètres. Avec ses deux matelots, il cible la langoustine. La pêche
est vendue chaque fin d’après-midi à la criée du Guilvinec. En partenariat avec Haliotika, Eric embarque régulièrement
des touristes pour la journée. Deux personnes au maximum. « De tout temps les pêcheurs ont emmené des touristes
en mer. J’aime faire découvrir notre métier. On se rend compte qu’il n’est pas très connu. Cela permet de modifier le
regard des gens sur notre activité. Nous avons le temps d’échanger avec les passagers. »
Départ du Guilvinec entre 3 et 4 heures du matin. Retour vers 17 heures. Renseignement auprès d’Haliotika.
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webzin&co août 201412
Mer, métiers d’avenir
gastronomie
proxImITé, qualITé, saIsonnalITé
Auprès de qui vous approvisionnez-vous ?
La moitié de notre carte est composée de
recettes à base de poissons. C’est logique
puisque nous sommes implantés à 200 mètres
de la mer. Nous achetons nos produits auprès
de professionnels que nous connaissons
bien, qui ont fait leurs preuves et qui sont
proches de nous : à Concarneau, au Guilvinec
et à Audierne. Il existe une importante activité
de pêche côtière dans ces trois ports et j’ai
ainsi l’assurance de disposer d’un approvi-
sionnement régulier et de qualité par le biais
de mareyeurs avec lesquels je travaille en
confiance.
Quelle est l’importance de la saisonnalité ?
Sur tout ce qui concerne les produits de la
mer, la saisonnalité constitue une valeur
essentielle en termes de préservation de la
ressource. C’est une priorité à laquelle l’en-
semble des restaurateurs du territoire fran-
çais se doivent d’être très attachés. L’enjeu
est déterminant. Il s’agit de la préservation
et de la pérennité de la ressource. L’attention
et le respect que nous lui portons permettra
de générer à l’avenir de nouveaux produits.
Quelles astuces suggérez-vous pour valo-
riser le poisson ?
Les astuces pour valoriser le poisson dans
le Finistère, ce sont d’abord le produit lui-
même, notamment en milieu naturel et en
période de ressource ; ensuite la cuisson, qui
est essentielle ; enfin l’assaisonnement et
le petit jus qui va avec…
Chaque table garde ses secrets. Mais quelle
est la part de la « touche » du chef ?
Si l’on vient chez nous pour déguster un pro-
duit de la mer, nous laissons le choix au client
puisque nous proposons au moins 50% de
produits de la mer sur notre carte. En ce
moment (mi-juin 2014), nous travaillons sur
les poissons bleus : maquereau, sardine… Ce
sont des périodes très fortes en apport sur
ces poissons-là. Donc, nous avons conçu des
recettes qui correspondent à ces espèces
et sont capables de faire découvrir des pro-
duits qui sont souvent galvaudés.
Ils présentent toutefois des valeurs gustatives
remarquables à deux conditions. Première-
ment, que les apports soient effectués en
confiance et en proximité. Deuxièmement,
qu’ils soient valorisés et optimisés intelligem-
ment en cuisine, avec de la rigueur, de la créa-
tivité et cette petite touche qui ne s’explique
pas et ne se communique pas. En tout cas,
pas dans les détails…
Christian Le Bot est poissonnier au marché de Tréboul depuis quatorze ans.
Président national de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie(UMIH) dans le secteur de la restauration, le Fouesnantais Hubert Jan,patron du Bistrot d’Hubert, s’approvisionne auprès des pêcheurs côtiers de Concarneau,du Guilvinec et d’Audierne. Objectifs communs : proximité et qualité.
dE la crIéE au marché dE la mEr
« Ici à Douarnenez, il y a au moins un pêcheur dans chaque famille.
Les habitants sont exigeants sur la qualité… ». L’étal de Christian
Le Bot, poissonnier sur le marché de Tréboul est alléchant. Cabillaud,
merlan, merlu, saint pierre, raie, lotte… sans oublier les fameux
poissons bleus, sont proposés à la clientèle. « Sur un marché, les
rapports humains sont très importants. C’est un peu comme une
grande famille. On fait partie de la vie des gens. Tout le monde se
tutoie. On ne voit pas passer les heures de travail. »
90% de pêche côtièreChristian Le Bot achète principalement à Concarneau, au Guil-
vinec et à Audierne. Sur Internet ou directement sur place. À 90%,
ses poissons proviennent de la pêche côtière. « Nous travaillons
un poisson de qualité. De ligne ou de filet. C’est ce qui nous permet
de faire la différence. »
Les journées débutent à 4 h 30 six jours sur sept en été, et se ter-
minent vers 19 heures, après la vente du soir à la criée. « Le matin,
nous avons deux bonnes heures de préparation de nos poissons,
crabes et langouste. Dès 7 heures, nous sommes sur le marché. Nous
préparons le banc de poissons jusqu’à 8 h 30 », explique Christian
Le Bot qui est désormais secondé par son fils, Benjamin. La vente
peut alors débuter. Elle se termine à 13 heures. Vers 15 heures,
direction Le Guilvinec pour acheter sous criée poissons et lan-
goustines qui seront présentés le lendemain matin sur l’étal. En
hiver, le poissonnier est présent quatre jours à Tréboul. « Quatre
journées bien remplies ! »
Transmettre le métierChristian Le Bot accueille pour un mois un jeune stagiaire de
19 ans, Rémy, élève en première année de BTS technico-commercial
au lycée Kerustum à Quimper. « J’ai choisi la spécialité poissons,
explique-t-il.Nous apprenons les techniques de vente mais aussi le
filetage. » Christian tiens à transmettre son savoir-faire. « C’est
une profession intéressante. Il faut la montrer aux plus jeunes. »
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13webzin&co août 2014
Mer, métiers d’avenir
Les établissements Thaëron àRiec-sur-Belon commercialisent 4 000 tonnes de fruits de mer et emploient une centaine de salariés.
« C’est la rivière qui a donné son nom à l’huître. Le Belon
apporte un bon mélange d’eau douce et d’eau de mer. L’huître
plate Belon a un goût bien particulier qui n’a rien à voir avec
celui de l’huître creuse. Un mélange de salé sucré très agréable.
La Belon est toujours au-dessus des autres quand elle est bien
faite. » Jo Thaëron est conchyliculteur à Riec-sur-Belon
depuis 1972, comme son père, son grand-père et son arrière-
grand-père. Sa fille Amélie et son fils Yoann sont déjà aux
commandes de l’entreprise fondée en 1879.
40% à l’exportEn 1972 les établissements Thaëron comptaient 7 salariés
et affinaient 400 tonnes d’huîtres plates. Aujourd’hui, la
société est l’un des leaders français de la conchyliculture.
Elle emploie une centaine de salariés sur les sites de Riec-
sur-Belon, Morlaix, Lorient et Marennes-Oléron, embauche
200 saisonniers pour préparer les fêtes de
fin d’année et commercialise 4 000 tonnes
d’huîtres creuses et plates, de coquillages
(coques, palourdes, bulots, moules…) de
crustacés (homard, crabe, langouste…).
40% de son chiffre d’affaires (20 millions
d’euros) est réalisé à l’export. Les fruits de
mer Thaëron se dégustent en Europe, dans
les pays émergeants, en Russie, à Singa-
pour...
Savoir-faire«Nous avons connu la première mortalité
d’huîtres plates en 1972. C’est à ce moment là
que nous nous sommes lancés dans la diver-
sification des coquillages puis des crustacés,»
explique Jo Thaëron. Il travaille aujourd’hui avec des pro-
ducteurs et des pêcheurs répartis sur tout le littoral français.
En 1972, les ostréiculteurs bretons produisaient 20 000
tonnes d’huîtres plates contre 600 tonnes aujourd’hui.
« Deux bactéries sont la cause de 30 à 40% de mortalité. »
Les huîtres plates affinées dans le Belon proviennent de
Granville, de Cancale ou d’Irlande. « En un mois d’affinage,
elles sont transformées et s’enrichissent de ce goût bien par-
ticulier du Belon. Les huîtres plates sont des produits haut de
gamme. À nous de ne pas faillir à notre tâche. » Un savoir-
faire qui se transmet de génération en génération…
www.thaeron.fr
agrIculTEurs dE la mEr
alguEs, culTurEs d’avEnIrLa société Algo Lesco, créée par Thaëron et Jacques Prat, a mis en culture, au large
de Lesconil, 50 ha de laminaires sur corde. Les tempêtes de l’hiver dernier ont perturbéla première année de production. A terme, 150 ha seront ensemencés de Kumbu Royal,l’un des ingrédients des bouillons de la cuisine chinoise, pour une production de 2 000tonnes. « La France consomme 180 000 tonnes d’algues, mais n’en cueille que 70 000 tonnes.Nous en importons 110 000 tonnes d’Israël, d’Asie, des Philippines… Nous répondons à lademande des transformateurs bretons qui veulent une matière première qualifiée et cer-tifiée », explique Jo Thaëron.
Avec Amélie et son frère Yoann, la cinquième génération des Thaéron dirige l’entreprise.
lEs méTIErs sonT
réparTIs En quaTrE
prIncIpalEs BranchEs :
producTIon,
commErcIalIsaTIon,
TransporTs
ET sErvIcE qualITé.
webzin&co août 201414
Mer, métiers d’avenir
au rYThmE dEs maréEs
Anse de Penfoulic, La Forêt-Foues-
nant, face au Cap Coz. La rivière Pen-
foulic apporte les nutriments qui
favorisent le développement des phyto-
planctons dont se nourrissent les coquil-
lages. « De l’eau de mer, un peu d’eau douce,
du gaz carbonique, du soleil, et la photosyn-
thèse s’opère… ». Eric Olivier y est conchy-
liculteur. Il s’est installé il y a déjà dix-sept
ans, à l’âge de 36 ans. « C’était un recon-
version professionnelle. J’étais comptable
dans une coopérative de gestion de bateaux
de pêche à Concarneau. J’avais envie de chan-
ger de métier, d’être en contact avec la
nature ».
Quand la société a déposé son bilan,
en pleine crise de la pêche, il s’est lancé
dans ce nouveau projet. « J’ai suivi une for-
mation au Cempama à Begmeil puis j’ai repris
l’activité d’un conchyliculteur qui partait à
la retraite ». Il est comblé. Il a trouvé la liberté
qu’il recherchait. Eric emploie aujourd’hui
une salariée, Béatrice Le Meur, qui gère la
vente de la production. Ils exploitent 3,5
hectares de parcs en concession maritime.
Les coquillages des viviers Olivier sont ven-
dus en direct aux particuliers, à des gros-
sistes ainsi qu’à des restaurateurs.
Semis d’automneLes viviers Oliver élèvent en moyenne
chaque année 20 à 30 tonnes de coquil-
lages : coques et palourdes grises et japo-
naises principalement. « Nous achetons les
naissains à des pêcheurs qui draguent des
bancs naturels de coques. » Les larves de
ces animaux fouisseurs sont semées
chaque année à partir du mois de septem-
bre. L’opération se termine en décembre.
« Coques et palourdes vivent et se dévelop-
pent dans le sol. Nous les dispersons depuis
une barge à marée haute », explique Eric Oli-
vier.
Récolte manuelleAprès un à deux ans de croissance, elles
sont ramassées. Elles grandissent plus ou
moins vite, en fonction des apports nutritifs
et de la hauteur d’eau. Plus les parcs sont
immergés et plus elles se développent rapi-
dement. Puis vient le temps de la récolte,
manuelle, avec une fourche. « Nous sortons
tous les jours à basse mer, si le temps le per-
met. La journée peut commencer très tôt le
matin et se terminer tard le soir. » La marée
dicte l’emploi du temps. Le prix de la liberté.
Viviers Olivier : 02 98 56 83 89
Ronan Le Faou préside le syndicat de la
pêche et de la conchyliculture de la baie de la
Forêt-Fouesnant. 12 pêcheurs (côtiers,
fileyeurs, caseyeurs, dragueurs de palourdes
roses des Glénan) et 9 conchyliculteurs se
côtoient dans cet espace maritime. En tout,
une trentaine de personnes y vivent de la
mer. Ronan Le Faou produit coques,
palourdes et moules sur filière qui sont ven-
dues en gros. Il travaille tout seul. Ronan et
Eric se donnent volontiers des coups de main.
Il s’est installé à l’âge de 40 ans après avoir
occupé un poste d’ingénieur process dans
l’industrie. La mer l’a rappelé ! « Notre métier
est passionnant. Nous vivons avec la nature.
Les coquillages, nous les bichonnons, nous sui-
vons leur croissance et les protégeons des pré-
dateurs pour avoir le meilleur produit, 100%
naturel ».
Eric Olivier est conchyliculteur à la Forêt-Fouesnant. Il élève palourdes etcoques dans l’anse de Penfoulic.
UNE TRENTAINED’EMPLOIS DANS LA BAIE
« noTrE méTIEr EsT
passIonnanT. nous
vIvons avEc la naTurE.
lEs coquIllagEs, nous
lEs BIchonnons pour
avoIr lE mEIllEur
produIT, 100% naTurEl. »
Eric Olivier et Ronan Le Faou, conchyliculteurs, n’hésitent pas à s’entraîder.
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15webzin&co août 2014
Mer, métiers d’avenir
Eté comme hiver, au lever comme au
coucher du soleil, 5 jours par semaine, Ronan
Le Corre arpente les immenses étendues
de mer de la baie d’Audierne, de la baie de
Douarnenez, de la rade de Brest ou de la
Torche en Pays Bigouden. Son métier :
pêcheur à pied de tellines, d’oursins et d’huî-
tres de la rade. Son espace de travail est
splendide – « un décors de rêve », dit-il –
mais rude.
Plages exposées grand ouestLes oursins vivent au pied des falaises
de Douanenez, dans les petites cavités du
socle rocheux. « Ils ont une bonne réputation
sur les marchés. Ils sont pleins au moment
de Noël. » La telline (90% de sa production) est un coquillage bivalve qui vit en haut de l’estran.
« Il se cueille à tous les coefficients et vit sur les plages exposées grand ouest, à la houle. Il a
besoin d’énormément d’oxygénation. Sa chair est fine, son goût très iodé ». La telline est peu
connue en France. Toute la production est exportée. Portugais, Espagnols et Italiens consomment
la telline en tapas, conserves et plats pré-
parés.
Six heures par maréeRonan Le Corre préside le comité dépar-
temental des pêcheurs à pied. Ils sont une
centaine comme lui à vivre en Finistère de
cette activité. Une quarantaine d’entre-eux
possèdent une licence de pêche à la telline
délivrée par le Comité régional des pêches.
Ronan Le Corre récolte entre 15 et 100
kg de tellines par marée, en fonction des sai-
sons et des années. « Nous connaissons
depuis deux ans une mortalité importante du
naissain et donc un faible renouvellement des
populations de coquillages. Les pluies de l’hiver
font baisser la salinité du milieu. » Jusqu'à six heures par marée (trois heures avant la marée
basse et trois heures après), parfois deux marées par jour, il tire sur l’estran une drague en
inox. «Nous tractons de lourdes charges, jusqu’à 100 kg, toute la journée dans l’eau et sur le sable
mouillé. C’est un métier difficile, mais de liberté ».
“ un méTIEr dIffIcIlE, maIs dE lIBErTE ”
PÊCHEURD’ALGUES
Ronan Le Corre est pêcheur à pied. Les tellines qu’il récolte sont dégustées par les Italiens, Portugais et Espagnols.
Ronan Le Corre.
André Berthou est présent le samedi sur le marché de Quimper et le dimanche sur le marché de La Forêt-Fouesnant.
Haricot de mer, laitue de mer, dulse, kombu, nori… André Berthou
récolte, selon les saisons et les marées, une quinzaine d’algues dif-
férentes sur les rives. Il en cultive aussi (wakamé) sur 1,5 hectare, en
mer, entre Le Guilvinec et Kérity. «Cette année, nous avons tout perdu
à cause des tempêtes de l’hiver. Tout a été arraché. »
Fraîches, sèches ou en conserveAndré Berthou transforme lui-même ses algues de rive et les vend
le samedi matin sur le marché de Quimper et le dimanche matin sur
celui de La-Forêt-Fouesnant. Il les propose fraîches au gros sel,
sèches en sachet, ou en conserve. Ses produits se retrouvent aussi
dans les rayons de quelques épiceries biologiques sous l’appellation
Talibreizh.«Les vertues des algues sont peu connues ici. Nous n’ avons
pas la culture culinaire de ces produits de la mer. »
Vitamines et oligoélémentsElles sont pourtant riches en oligoéléments, en vitamines, en
protéines. La nori en contient jusqu’à 40% (taux de matière sèche).
Elles se dégustent en tartares (préparation de dulse, de nori, d’ulve,
de câpres, de cornichons, de noix et d’olives) ; marinées avec du
citron ou du vinaigre de framboise ; en légume, comme des hari-
cots…
Talibreizh, 14 rue Ponthier de Chamaillard, 29000 Quimper
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