Évaluation de la résilience climatique des petits exploitants … · 2019-05-22 · Évaluation...
Post on 28-Jul-2020
0 Views
Preview:
TRANSCRIPT
Adapter l’irrigation à petite échelle au changement climatique en Afrique centrale et occidentale (AICCA)
Évaluation de la résilience climatique des petits exploitants agricoles au Mali
Évaluation de la résilience climatique des
petits exploitants agricoles au Mali
Patricia Mejias Moreno, responsable technique, Division des terres et des eaux, Programme
stratégique de réduction de la pauvreté rurale, FAO
María Hernández Lagana, économiste et experte en évaluation de la résilience, FAO
Food and Agriculture Organization of the United Nations
Rome, 2019
Citation requise: Mejias Moreno, P. et Lagana, M.H. 2019. Évaluation de la résilience climatique des petits exploitants agricoles au Mali. Rome, FAO. 52 pp. Licence: CC BY-NC-SA 3.0 IGO Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Le fait qu’une société ou qu’un produit manufacturé, breveté ou non, soit mentionné ne signifie pas que la FAO approuve ou recommande ladite société ou ledit produit de préférence à d’autres sociétés ou produits analogues qui ne sont pas cités. Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement les vues ou les politiques de la FAO. ISBN 978-92-5-131394-7 © FAO, 2019
Certains droits réservés. Ce travail est mis à la disposition du public selon les termes de la Licence Creative Commons - Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 Organisations Internationales (CC BY-NC-SA 3.0 IGO; https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/igo/deed.fr). Selon les termes de cette licence, ce travail peut être copié, diffusé et adapté à des fins non commerciales, sous réserve de mention appropriée de la source. Lors de l’utilisation de ce travail, aucune indication relative à l’approbation de la part de la FAO d’une organisation, de produits ou de services spécifiques ne doit apparaître. L'utilisation du logo de la FAO n'est pas autorisée. Si le travail est adapté, il doit donc être sous la même licence Creative Commons ou sous une licence équivalente. Si ce document fait l’objet d’une traduction, il est obligatoire d’intégrer la clause de non responsabilité suivante accompagnée de la citation indiquée ci-dessous: «Cette traduction n’a pas été réalisée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La FAO n'est pas responsable du contenu ou de l'exactitude de cette traduction. L'édition originale [langue] doit être l'édition qui fait autorité.» Tout litige relatif à la licence ne pouvant être réglé à l'amiable sera soumis à une procédure de médiation et d'arbitrage au sens de l'Article 8 de la licence, sauf indication contraire aux présentes. Les règles de médiation applicables seront celles de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (http://www.wipo.int/amc/fr/mediation/rules) et tout arbitrage sera mené conformément au Règlement d'arbitrage de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI). Documents de tierce partie. Les utilisateurs qui souhaitent réutiliser des matériels provenant de ce travail et qui sont attribués à un tiers, tels que des tableaux, des figures ou des images, ont la responsabilité de déterminer si l'autorisation est requise pour la réutilisation et d’obtenir la permission du détenteur des droits d'auteur. Le risque de demandes résultant de la violation d’un composant du travail détenu par une tierce partie incombe exclusivement à l’utilisateur. Ventes, droits et licences. Les produits d'information de la FAO sont disponibles sur le site web de la FAO (www.fao.org/publications) et peuvent être acquis par le biais du courriel suivant: publications-sales@fao.org. Les demandes pour usage commercial doivent être soumises à: www.fao.org/contact-us/licence-request. Les demandes relatives aux droits et aux licences doivent être adressées à: copyright@fao.org.
iii
Table des matières
Remerciements ................................................................................... vi
Acronymes et abréviations .................................................................... vii
1. Introduction ....................................................................................... 1
1.1 Méthodologie ............................................................................. 1
1.2 Évaluation de la résilience: contexte de l’outil SHARP ............................ 2
2. Sites du projet .................................................................................... 4
3. Analyse des données de référence ........................................................... 7
3.1 Caractéristiques des ménages ......................................................... 7
3.2 Moyens de subsistance et caractéristiques socio-économiques ................... 8
3.2.1 Source de revenus et dépenses ....................................................... 8
3.3 Indicateurs environnementaux, perturbations climatiques et
utilisation durable des ressources ................................................... 10
3.3.1 Cultures et variétés .................................................................... 10
3.3.2 Perturbations et effets climatiques ................................................. 14
3.3.3 Accès à l’information sur les conditions météorologiques et
les pratiques culturales ............................................................... 17
3.3.4 Utilisation durable des ressources: pratiques de gestion
des terres et de l’eau ................................................................. 19
3.4 Infrastructures et pratiques d’irrigation ............................................ 21
3.4.1 Pratiques d’irrigation des champs ................................................... 24
3.4.2 Approvisionnement en eau ........................................................... 25
3.4.3 Equipement agricole ................................................................... 26
4. Analyse de la résilience ....................................................................... 28
4.1 Niveaux moyens de résilience ......................................................... 28
4.1.1 Priorités des participants: auto-évaluation de l’importance .................... 31
4.1.2 Composantes de résilience SHARP par domaine thématique .................... 32
4.1.3 Composantes de résilience de SHARP: en fonction du sexe
du chef de famille ..................................................................... 33
4.2 Niveaux de résilience par site d’irrigation ......................................... 33
4. Conclusions ...................................................................................... 37
5. Annexes ........................................................................................... 38
Annexe 1 - Accès à la terre par type et site d’irrigation .................................. 38
Annexe 2 – Scores globaux de résilience ..................................................... 39
Annexe 3 – Répartition des scores académiques de résilience par module ............. 41
Annexe 4 – Scores de résilience en fonction du sexe du chef de famille ................ 42
iv
Figures
Figure 1. Objectif de production des cultures pluviales et irriguées et
de la production animale ................................................................. 8
Figure 2. principales Cultures ....................................................................... 10
Figure 3. Source des semences pour les principales cultures ................................... 11
Figure 4. Sources des semences pour les principales cultures par
site d’irrigation ............................................................................. 12
Figure 5. Cultures irriguées en fonction de leur importance dans le ménage ................ 13
Figure 6. Cultures irriguées par site d’irrigation.................................................. 13
Figure 7. Perturbations subies classées par intensité ............................................ 14
Figure 8. Perturbations subies classées par site .................................................. 15
Figure 9. Répercussions du changement climatique, données agrégées par
site d’irrigation ............................................................................. 17
Figure 10. Accès à l’information par site d’irrigation et type d’information ................. 18
Figure 11. Source d’informations sur les pratiques culturales par site
d’irrigation ................................................................................ 18
Figure 12. Utilisation des pratiques de gestion des terres ...................................... 19
Figure 13. Pratiques d’amélioration des terres utilisées par site .............................. 20
Figure 14. Pratiques de conservation de l’eau par site d’irrigation ........................... 21
Figure 15. Types de réseaux d’irrigation équipés par site ...................................... 22
Figure 16. Source d’eau, extraction des eaux souterraines, prise et
prélèvement par site ..................................................................... 23
Figure 17. Types de technologie d’irrigation utilisée, données agrégées ..................... 24
Figure 18. Technologies d’irrigation utilisées dans les champs de petites
exploitations par site d’irrigation ...................................................... 25
Figure 19. Disponibilité de l’eau par site d’irrigation suite aux
changements dans les pluies et la température ..................................... 26
Figure 20. Utilisation du matériel agricole par site d’irrigation ................................ 27
Figure 21. Niveaux de résilience moyenne à travers les différents modules ................. 28
Figure 22. Désagrégation des composantes de résilience ....................................... 32
v
Tableaux
Tableau 1. Caractéristiques des trois sites d’irrigation de Die, Founia et
du lac Horo ................................................................................ 4
Tableau 2. Caractéristiques des ménages .......................................................... 7
Tableau 3. Utilisation de nouvelles variétés de cultures par site d’irrigation ................ 12
Tableau 4. Modèles climatiques constatés par site d’irrigation ................................ 16
Tableau 5. Estimation du niveau d’approvisionnement en eau par site ....................... 25
Tableau 6. Scores de résilience moyens par site d’irrigation ................................... 35
Tableau A 1. Accès à la terre par type et site d’irrigation ...................................... 38
Tableau A 2. Scores globaux de résilience ......................................................... 39
Tableau A 3. Répartition des scores académiques de résilience par module ................. 41
Tableau A 4. Scores de résilience en fonction du sexe du chef de famille ................... 42
vi
Remerciements
Ce rapport a été élaboré dans le cadre du projet «Adapter l'irrigation au changement climatique en Afrique centrale et occidentale – AICCA» financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA). Le rapport a été préparé sous la direction technique de Patricia Mejias Moreno, responsable technique à la Division des terres et des eaux et au Programme stratégique de réduction de la pauvreté rurale de la FAO. Le rapport a été rédigé par María Hernández Lagana et Suzanne Phillips, consultantes à la FAO, avec la contribution du point focal national, M. Moustapha Sissoko, Assistant Technique Chargé de Communication du Projet «Intégration de la résilience climatique dans la production agricole pour la sécurité alimentaire au Mali», et du consultant national, M. Aliou Bamba. Michèle Piraux, experte en communication de la FAO, et Charlotte Alcouffe, stagiaire de la FAO, ont apporté leur soutien éditorial. La couverture a été réalisée par James Morgan. Ce rapport a également été possible grâce aux contributions des parties prenantes du gouvernement du Mali, aux niveaux national et infranational, des petits exploitants des sites de Dié, Founia et du lac Horo du Mali et du bureau de la FAO au Mali.
vii
Acronymes et abréviations
ACC Adaptation aux changements climatiques
AGR Activités génératrices de revenus
AICCA Adaptation de l’irrigation à petite échelle au changement climatique en
Afrique occidentale et centrale
AOC Afrique occidentale et centrale
AP/FFS École d’agriculture et d’élevage/Champ-école de producteurs
CMDT Compagnie malienne pour le développement des textiles
FAO Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
FIDA Fonds international de développement agricole
GIPD Gestion intégrée de la production et des déprédateurs
ICT Technologies de l’information et des communications
ONG Organisation non gouvernementale
PAPAM Projet d'Accroissement de la Productivité Agricole au Mali
SHARP Schéma holistique pour l’auto-évaluation paysanne de la résilience
climatique
TIC Technologies d’information et de communication
USD United States Dollar
1
1. Introduction
Le projet «Adapter l’irrigation à petite échelle au changement climatique en Afrique
occidentale et centrale (AOC) (AICCA)» a pour objectif d’améliorer la durabilité et
l’adaptation des réseaux d’irrigation à petite échelle dans les systèmes agroécologiques clés
de la région de l’AOC. Pour atteindre cet objectif, le projet s’est déroulé en deux phases:
1. Une analyse régionale réalisée dans huit pays représentatifs de la région (Côte d’Ivoire,
Gambie, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Sierra Leone) qui décrit les impacts
du changement climatique sur l’agriculture irriguée, mettant en évidence les
technologies et les meilleures stratégies d’irrigation à petite échelle adaptées aux effets
du changement climatique.
2. Une analyse approfondie menée dans quatre pays pilotes (Côte d’Ivoire, Gambie, Mali
et Niger) visant à évaluer les effets du changement climatique sur les systèmes
d’irrigation dans le but de proposer des stratégies d’adaptation et d’estimer leurs coûts.
Dans ce cadre, des études d’évaluation des besoins des ménages ont été réalisées dans les
quatre pays pilotes de la région AOC: à savoir la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Mali et le Niger.
Entre octobre 2017 et janvier 2018, des sondages ont été menés auprès des ménages sur
trois sites d’irrigation du Mali, afin de mesurer leur niveau de résilience aux changements
climatiques en fonction du type de système d’irrigation. Quatre-vingt-dix ménages ont été
sondés via l’outil «Schéma holistique pour l’auto-évaluation paysanne de la résilience
climatique (SHARP)».
L’objectif de l’étude était de comprendre les conditions socio-économiques et
environnementales dominantes des ménages ruraux au Mali, ainsi que d’identifier les
pratiques actuellement adoptées pour s’adapter au changement climatique. De plus, la
collecte de données avait pour but d’établir une évaluation de base de la résilience actuelle
des petits exploitants afin d’élaborer des lignes directrices pour concevoir les éventuelles
interventions et stratégies d’adaptation aux changements climatiques (ACC) des petits
systèmes d’irrigation.
1.1 Méthodologie
L’étude a été menée auprès de trois sites d’irrigation à travers le Mali en ciblant les chefs
de 90 familles1, dont 33 pour cent de femmes. Les ménages sondés sont statistiquement
représentatifs 2 de la population des différents sites d’irrigation. Afin de collecter les
données, le Schéma holistique pour l’auto-évaluation paysanne de la résilience climatique
(SHARP) développé par la FAO, a été utilisé.
L’outil SHARP permet de collecter de manière globale et participative des informations
1 En l’absence du chef de famille, l’époux ou l’épouse était interrogé(e). 2 D’après un niveau de confiance de 95 % et une marge d’erreur de 5 %.
2
objectives sur les agriculteurs, éleveurs et agro-éleveurs3, tout en identifiant leurs besoins
et préoccupations au sujet de la résilience climatique (http://www.fao.org/in-
action/sharp/fr/). Les besoins des communautés ciblées lors de l’enquête peuvent servir de
base pour la mise en œuvre des stratégies et des interventions d’adaptation au changement
climatique.
Une formation sur l’utilisation de l’outil SHARP s’est tenue en février 2017 à Bouaké, en
Côte d’Ivoire, suite à l’atelier de lancement du projet. La formation a été dispensée à
l’intention des partenaires du projet en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Mali et au Niger, y
compris les points focaux et les consultants nationaux, les enquêteurs et le personnel de la
FAO et du FIDA. La formation a porté sur la compréhension de la méthodologie intégrée de
l’outil SHARP à travers des séances pratiques qui se sont tenues en classe et sur le terrain.
Les partenaires du projet ont effectué la sélection et la mobilisation des ménages en vue
de la collecte des données. Au Mali, ces données ont été recueillies entre octobre 2017 et
janvier 2018 sur différents sites du pays. Une fois finalisés, les questionnaires ont été
téléchargés sur le serveur central de la FAO en vue de les analyser. Les données ont été
ensuite traitées via le logiciel STATA et interprétées conformément à la méthodologie
SHARP4 aux fins d’analyse de la résilience dans le cadre du projet AICCA.
Ce rapport présente les principaux résultats du sondage au Mali regroupés par catégories
d’indicateurs et domaines d’intervention. Les données de référence ont été exploitées et
analysées au cours de la mise en œuvre du projet afin d’analyser les problèmes spécifiques.
Dans l’ensemble, les données recueillies au lac Horo soulèvent une préoccupation générale,
d’autant qu’il existe de fortes incohérences dans certains cas. C’est par exemple le cas des
informations sur l’extraction des eaux souterraines où 21 répondants ont donné exactement
les mêmes réponses.
1.2 Évaluation de la résilience: contexte de l’outil SHARP
La résilience est définie dans SHARP comme la capacité des systèmes sociaux, économiques
et environnementaux à faire face à un événement, une tendance ou une perturbation
présentant un danger, en répondant ou en se réorganisant de manière à conserver leur
fonction, leur identité et leur structure essentielles tout en maintenant leurs capacités
d’adaptation, d’apprentissage et de transformation.
La version personnalisée de l’application SHARP pour le projet AICCA comprend 30 modules
de questions couvrant les aspects socio-économiques, productifs et environnementaux
3 SHARP utilise le terme d’agro-éleveur qui désigne communément un membre d’une population
vivant dans les zones arides et pratiquant un mélange d’agriculture et d’élevage. Toutefois, dans ce
contexte, il est désigné comme la présence d’un système mixte, à savoir de culture et d’élevage
dans le même système ménage/exploitation. 4 Document de contexte lié à l’outil SHARP: http://www.fao.org/documents/card/en/c/a78ba721-
9e03-4cfc-b04b-c89d1a332e54/
3
essentiels pour les ressources et pratiques utilisées par les petits exploitants, afin de
maintenir leurs moyens de subsistance et de s’adapter aux événements et tendances
climatiques. La version de SHARP adaptée à l’irrigation comprend deux nouveaux thèmes:
les pratiques d’irrigation sur les parcelles et les infrastructures d’irrigation visant à
identifier les systèmes, les pratiques et les équipements d’irrigation utilisés par les petits
exploitants dans les différents pays de d’AOC. Enfin, la combinaison des questions permet
d’évaluer le niveau de résilience du ménage et/ou de l’exploitation.
SHARP fonctionne sur la base d’un questionnaire intégré dans une application Android pour
tablette. Chaque groupe de questions sert à calculer la résilience relative à un aspect précis
du système agricole. La résilience dans SHARP est mesurée à l’aide de trois composantes
d’évaluation comprises dans chaque groupe de questions:
a) Score académique: donne une indication objective du niveau de ressources dans le
système agricole, à savoir le nombre et les variétés de plantes cultivées, les
perturbations climatiques subies (échelle directe de 0 à 10).
b) Évaluation de l’adéquation: basée sur des questions qualitatives qui donnent des
informations sur la perception que les populations ont de la disponibilité d’une ressource
spécifique, par ex. mesure dans laquelle la ressource est suffisante pour répondre aux
besoins de l’exploitation (échelle directe de 0 à 10).
c) Évaluation de l’importance: basée sur des énoncés subjectifs de l’importance relative
d’une ressource pour le fonctionnement du système (échelle inversée de 10 à 0).
Il est important de noter que les évaluations ont été initialement conçues pour être réalisées
par les enquêtés eux-mêmes. Néanmoins, compte tenu de la finalité de l’utilisation de
SHARP en tant qu’outil d’évaluation des besoins de ce projet, les questions ont été posées
par des enquêteurs et des techniciens de terrain, en enlevant la composante
«autoévaluation».
La combinaison des deux premières composantes fournit un score général de résilience (de
0 à 20) dans lequel le score le plus bas met en évidence la question d’une résilience
relativement faible et/ou d’une vulnérabilité plus élevée. De manière générale, les scores
faibles peuvent être interprétés, soit comme l’absence de la ressource en question, soit
comme le fait que les personnes considèrent que la quantité de ressources dont elles
disposent n’est pas suffisante pour le bon fonctionnement de leurs systèmes. Dans ce
rapport, des niveaux de résilience faibles seront donnés aux questions totalisant un
maximum de 10 points (en dessous de 7, les niveaux de résilience seront considérés comme
très bas), tandis que les niveaux de résilience plus élevés seront attribués aux questions de
plus de 10 points (au-dessus de 12, les niveaux de résilience seront considérés comme très
élevés).
Enfin, l’évaluation de l’importance reflète les priorités des personnes d’après une échelle
inversée: les scores faibles indiquent qu’une ressource donnée est très importante ou serait
très importante pour le fonctionnement du système agricole. Une grande importance sera
accordée aux questions ayant obtenu une note de 0 à 5, tandis qu’une faible importance à
celles ayant obtenu au moins 6 points.
4
2. Sites du projet
Les données de ce rapport ont été recueillies auprès des ménages de trois sites d’irrigation différents: Dié, Founia et le lac Horo. Le tableau
1 de cette section donne un aperçu des principales caractéristiques de chaque site.
TABLEAU. CARACTERISTIQUES DES TROIS SITES D’IRRIGATION DE DIE, FOUNIA ET DU LAC HORO
Site d’irrigation Site 1: Dié Site 2: Founia Site 3: Lac Horo
Zone agro-écologique Soudano-Guinéenne Soudanienne Saharienne
Lieu Cercle de Bougouni /Région de Sikasso Cercle de Kita /Région de Kayes Cercle de Goundam /Région de Tombouctou
Sources d’eau Eau de surface: micro-barrage Eau de surface: micro-barrage Eau de surface: venant du lac
Méthode de drainage des eaux
Deux ouvrages de prise/dérivation Micro-barrage • Structure de dérivation, irrigation de niveau
• L’eau est dérivée d’un lac via un chenal
Cultures principales Riz, arachide, coton, maïs: au total 10 ha cultivés
Riz, arachide et maïs Riz, pois à vache, millet
Réseau d’irrigation • 10 ha de surface réelle irriguée • Barrière de pierres pour protéger le
barrage
• 40 ha équipés pour l’irrigation (réseau d’irrigation par submersion)
• Protégé par des barrières de pierres
• Équipé d’un réseau d’irrigation par submersion
• De simples canaux sont utilisés pour transporter l’eau
Présence d’un système de rotation
La rotation se limite à la pratique du maraîchage sur les terres des bas-fonds après la récolte du riz.
La cuvette étant alimentée par la pluie et les eaux de ruissellement, la rotation consiste à pratiquer plusieurs cultures suivant les franges variétales:
du riz dressé irrigué à proximité du barrage
du riz dressé pluvial en hauteur dont l’irrigation est complétée par la pluie
du maïs et des autres cultures maraîchères en hauteur
La cuvette du lac Horo est spécifique par son système d’exploitation. Ici la rotation consiste en:
Pratique parallèle de multiples spéculations en fonctions de franges variétales : bourgou dans la partie basse en eau ; riz dans la zone inondable avec une hauteur d’eau située entre 0.5 et 1,2 m ; maïs et sorgho sur les zones hautes ou l’eau en surface ne dure pas plus d’un 1 à
5
Site d’irrigation Site 1: Dié Site 2: Founia Site 3: Lac Horo
supérieure, en pluvial mais bénéficiant du niveau élevé de la nappe
En saison sèche, vu la faible disponibilité de l’eau, des jardins s’installent sur les parties hautes des bas-fonds
2 mois et de faible hauteur (de 20 a 30 cm)
Pratique de la rotation: avec la culture de la patate en remplacement du maïs, du sorgho et du riz après la récolte et pendant la saison sèche (entre février et mai)
Disponibilité de l’eau (évaluation du responsable)
L’ouvrage est un barrage seuil pouvant retenir une grande quantité d’eau en amont
La disponibilité de l’eau pour la riziculture est fonction de la pluviométrie, de la gestion du barrage et surtout du respect du calendrier agricole et de l’utilisation de variétés de riz dressées
L’aménagement est constitué d’un micro barrage de faible hauteur (50 cm) submersible
La disponibilité de l’eau est variable mais dépend de l’adaptation des exploitants en respect du calendrier agricole, et de l’utilisation de variétés de riz dressées adaptées
La disponibilité de l’eau pour les cultures s’évalue en fonction de la capacité d’adaptation des exploitants aux conditions de production (respect du calendrier agricole, détention de semences de qualité, respect des franges variétales par spéculation)
Accès aux données météorologiques (évaluation du responsable)
Il n’existe pas à proprement parlé de système d’accès organisé pour les données météorologiques
Dié étant dans la zone CMDT, des informations sont données par le journal radio et la télévision sur les périodes de semis pour le coton et pour les autres cultures avec la GIPD
La situation est identique à celle de Dié
il n’il n’y a pas de système organisé à l’exception des infos à la radio et à la télévision
Les données ne sont pas disponibles
Gestion Système de gestion traditionnel comprenant un comité de gestion formel qui collecte les frais d’entretien, planifie les travaux d’entretien et tient les registres des réunions (180 usagers)
Avec le PAPAM un comité de gestion des bas-fonds a été mis en place
Avec le PAPAM un comité de gestion des bas-fonds a été mis en place pour la maintenance et l’acquisition des intrants
La gestion de l’eau des canaux d’irrigation est assurée par le service d’encadrement agricole pour la fermeture et l’ouverture des prises
Le lac Horo est caractérisé par une pratique dominante du «métayage»
6
Site d’irrigation Site 1: Dié Site 2: Founia Site 3: Lac Horo
Frais d’entretien Frais de gestion annuels: 525 USD, les opérations d’entretien annuel coûtent en moyenne 1 050 USD et sont prises en charge par les usagers
1 000 USD de frais annuels de fonctionnement et plus ou moins 500 USD de frais d’entretien
Payés par les usagers chaque année en proportion de la surface irriguée
De plus, les travaux d’entretien peuvent être réalisés par les usagers
Priorités en cas de pénurie d’eau
Par type de culture Par type de culture Par type de culture
Changement climatique: tendances observées
Réduction des précipitations, réduction de la zone inondée par an
Installation tardive de la saison des pluies, raccourcissement de la saison des pluies
Réduction des précipitations et de la zone inondée par an
Utilisation de plus en plus grande des variétés à cycle court
Installation tardive et réduction de la saison des pluies
Diminution des espaces profonds réservés au bourgou
Réduction de la culture du riz
Développement de la culture de patate, raccourcissement de la saison des pluies
Conséquences du changement climatique
Augmentation des échecs dans les cultures
Besoins accrus d’aménagements pour une meilleure maîtrise de l’eau
Les variétés traditionnelles (riz) ne sont plus adaptées à cause de la pénurie d’eau
Exode des bras valides par manque de revenus
La situation est identique à Dié Développement accru de la culture de patate au détriment du riz et du bourgou
Fréquence des vents de sables
Ensablement marqué sur les sols
Pertes de terres cultivables par ensablement
Stratégies d’adaptation Modification dans le choix des variétés de cultures (recours aux variétés à cycle court), tentative de respect du calendrier des cultures, recours aux engrais
Diversification des cultures
Renforcement de l’organisation pour l’approvisionnement en intrants de qualité
La situation est identique à Dié Respect du calendrier agricole non visible
Adaptation aux conditions pluviométriques et hydrologiques
7
3. Analyse des données de référence
3.1 Caractéristiques des ménages
Au total, 90 sondages SHARP ont été réalisés sur trois sites d’irrigation différents au Mali
(Dié, Founia et le lac Horo). Les caractéristiques générales des ménages interrogés sont
résumées dans le Tableau 2. Les 90 personnes interrogées sont pour la plupart des agro-
éleveurs (62 %) avec une proportion importante d’agriculteurs (38 %). Dans la majorité des
cas, les questionnaires ont été remplis par des hommes (67 % des répondants au sondage),
de plus de 46 ans dans 63 pour cent des cas, et entre 30 et 45 ans dans 30 pour cent des cas.
En termes de composition du ménage, la plupart sont dirigés par des hommes (72 %) et
quelques-uns par des femmes (27 %), tandis qu’un pour cent n’ont pas donné de réponse
quant au sexe du chef de famille. Parmi les ménages interrogés, environ 48 pour cent des
membres du ménage ont moins de 15 ans, 14 pour cent ont plus de 45 ans et les membres
restants (49 %) ont entre 16 et 45 ans. Seulement 6 pour cent des membres du ménage parmi
les familles interrogées ont terminé leurs études primaires. Dans 63 pour cent des cas, au
moins un membre du ménage a migré hors de la communauté.
TABLEAU 1. CARACTERISTIQUES DES MENAGES
Nombre (Nb) %
Participants 90 100 %
Lieux des sondages Dié, Founia et lac Horo
Caractéristiques des personnes interrogées
Nb % Composition du ménage Nb %
Occupation Sexe (chef de famille) Agro-éleveurs 56 62 %
Hommes 65 72 %
Agriculteurs 34 38 %
Femmes 24 27 % Sexe (personne interrogée)
Composition du ménage par âge
Femmes 30 33 %
Garçons de 0 à 15 ans 426 27 %
Garçons 60 67 %
Filles de 0 à 15 ans 340 21 % Âge
Hommes de 16 à 45 ans 302 19 %
16 à 30 ans 6 7 %
Femmes de 16 à 45 ans 318 20 % 31 à 45 ans 27 30 %
Hommes de plus de 46 ans 108 7 %
Plus de 46 ans 57 63 %
Femmes de plus de 46 ans 106 7 % Objectif de la production*
Total 1600 100 %
Consommation propre 84 93 % Éducation Marché 46 51 %
Primaire 90 6 %
Agro-industrie 38 42 % Migration** Autre 26 29 %
Migration d’un membre du ménage
57 63 %
* Fins multiples **Au moins un membre de la famille a migré
La production agricole est destinée à la consommation propre de l’exploitation (84 ménages
évalués sur 90), au marché (46 ménages) et à l’agro-industrie (38 répondants) (voir le
Tableau 2).
8
Si l’évaluation a été effectuée sur les sites d’irrigation, la majorité des personnes interrogées
ont également des cultures pluviales dans leurs systèmes de production. La portée de la
production pour les deux types de cultures est similaire, car la nourriture est produite à la
fois pour assurer la sécurité alimentaire du ménage et être commercialisée5. Les cultures
pluviales tendent à être principalement utilisées pour la consommation propre de
l’exploitation et les marchés, mais généralement pas pour être vendue à des intermédiaires
et/ou aux structures de l’agro-industrie. Les cultures irriguées, par contre, sont plus souvent
destinées à l’agroalimentaire (82 % des ménages utilisent des cultures irriguées pour
l’agroalimentaire). La production animale est le plus souvent orientée vers les ventes
agroalimentaires (66 % des personne interrogées ayant répondu à cette question ont indiqué
cet objectif), suivie par la consommation propre (pour seulement 27 % des ménages) et les
ventes marchandes (11 % des ménages sondés) (voir la Figure 1).
FIGURE 1. OBJECTIF DE PRODUCTION DES CULTURES PLUVIALES ET IRRIGUEES ET DE LA PRODUCTION
ANIMALE
3.2 Moyens de subsistance et caractéristiques socio-économiques
3.2.1 Source de revenus et dépenses
Les petits exploitants enquêtés ont en moyenne une source de revenu et seulement un tiers
des producteurs ont plus deux sources. La production agricole reste le principal moyen de
subsistance pour 86 pour cent des agriculteurs et des agro-pasteurs enquêtés. La production
de cultures est l'activité principale des ménages et 34 pour cent d’entre eux les produisent
sur des terres irriguées comme principale source de revenus.
5 Lors de la collecte des données, les personnes interrogées pouvaient choisir plusieurs objectifs de
production pour les différentes activités agricoles menées.
Marché (%) Agri-business (%)Consommation sur
ferme (%)Autre (%)
Cultures non-irriguées 61 39 67 15
Cultures irrigueés 72 82 65 96
Production animale 11 66 27 15
0
20
40
60
80
100
% d
e m
énag
es p
rod
uct
eurs
9
Ces ménages complémentent leurs sources de revenus par d’autres activités comme l’emploi
en dehors du système agricole (60 %) et le petit commerce (19 %). Ces activités aident à
diversifier les revenus des personnes, ce qui constitue un mécanisme important face aux
chocs dans le secteur agricole (par exemple, chocs climatiques ou augmentation des prix des
intrants).
Les activités génératrices de revenus (AGR) en dehors de l’agriculture constituent une part
importante des moyens de subsistance de ces ménages. Les petits exploitants ont des AGR
non agricoles d’une manière permanente (47 %), saisonnière (17 %), et occasionnelle (9 %).
Un quart des producteurs, cependant, n’a pas d’AGR non agricoles.
Les producteurs dépensent leurs revenus provenant de la production agricole ou des activités
non agricoles dans: l’alimentation du ménage (25 %), les fêtes (24 %), les intrants agricoles
comme les engrais et les pesticides (17 %) et la santé (16 %).
Accès aux marchés locaux
Tous les ménages maliens enquêtés ont accès aux marchés locaux, et la plupart d’entre eux
ont un accès constant et soutenu. Presque trois quarts des producteurs s’y rendent à pied
(72 %); ils utilisent également des vélos (27 %), des voitures et camions (14 %) et d'autres
moyens de transport (33 %).
L’accès aux marchés locaux est aussi important pour acheter les intrants nécessaires pour la
production agricole. Les semences, les pesticides, et les engrais sont obtenues avec facilité
par plus de 60 pour cent des producteurs, ainsi que l’accès à l’information. Le bétail d’autre
part est obtenu facilement par 38 pour cent des agropasteurs. Toutefois, l’équipement reste
très limité pour 70 pour cent des ménages, tandis que l’irrigation et le capital ont aussi un
accès faible pour 51 et 38 pour cent des producteurs respectivement.
Aide financière
Trois quarts des agriculteurs ont eu besoin d’un soutien financier au cours des cinq dernières
années pour couvrir les dépenses imprévues. Ils ont obtenu ce soutien principalement par le
biais de la famille (23 %), des amis (23 %) et des groupes communautaires, par exemple le
groupe de femmes ou la caisse villageoise (33 %). Tandis que les institutions de microfinance
(8 %), les banques (2 %), les sociétés de prêt / assurance (2 %) ou le gouvernement (0 %)
représente une partie minuscule ou nulle du soutien.
Épargnes
Moins de la moitié des répondants ont déclaré avoir des économies (46 %) mais celles-ci ont
augmenté au cours des cinq dernières années (92 %). Ces économies se font à travers l'achat
d'animaux (54 %), alors que 44 pour cent gardent leur argent chez eux. Les banques sont
utilisées par 2 pour cent des ménages, alors que 7 pour cent achètent des actifs, et aucun
n’utilise des structures d’épargnes.
10
Ces chiffres suggèrent que les personnes dépendent fortement encore des réseaux sociaux
pour faire face à des chocs financiers inattendus. Le développement des secteurs financier
et de la microfinance est important dans le contexte malien, afin d’appuyer les petits
exploitants, non seulement pendant les périodes de chocs, mais également pour encourager
les investissements dans le secteur agricole et non agricole, et promouvoir l’épargne dans
les ménages.
3.3 Indicateurs environnementaux, perturbations climatiques et utilisation durable des ressources
Cette section présente les principales menaces et perturbations liées au climat auxquelles
les populations ont été confrontées et la manière dont elles y ont fait face, les stratégies
qui ont été adoptées pour surmonter et s’adapter à de tels chocs inattendus, ainsi que les
tendances climatiques durables. D’autres aspects liés à l’environnement tels que les
pratiques d’amélioration des terres et les techniques de conservation de l’eau sont
également incluses.
3.3.1 Cultures et variétés
Types et variétés de cultures
Comme le montre la figure 2, parmi les ménages interrogés, les principales cultures
saisonnières sont: le riz (82 % des ménages le désignent comme l’une de leurs trois cultures
principales), l’arachide (50 %), le maïs (36 %), le pois à vache ou niébé (18 %), l’oignon
(14 %), la tomate (14 %), le coton (10 %) et d’autres haricots (10 %). Le riz et le maïs sont les
cultures les plus souvent mentionnées, tandis que l’arachide est souvent considérée comme
la deuxième culture la plus importante. Par ailleurs, 28 ménages (36 % du total) déclarent
cultiver des plantes pérennes.
FIGURE 2. PRINCIPALES CULTURES (CULTURES SAISONNIERES / TEMPORAIRES)
Riz MaïsArachid
eNiébé Oignon Tomate Coton Haricot Autre
Culture principale (1ère listée) 41 23 12 6 1 0 5 4 0
2ème 33 9 24 9 1 3 0 0 3
3ème 8 4 14 3 11 11 6 6 13
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
11
En moyenne, les ménages interrogés utilisent deux variétés de cultures principales. La
présence de systèmes multicultures avec des variétés différentes rend les populations moins
vulnérables en cas de chocs inattendus (par exemple lors d’épidémies de parasites ou de
sécheresses).
Sources des semences
Comme le décrit la Figure 3, les principales sources des semences pour leurs cultures sont:
les magasins (mentionnés par 33 % des ménages), l’autoproduction (mentionnée par 23 % des
ménages), les ONG (18 %), les amis ou la famille (5 %) et les organisations de producteurs
(2 %). Trente-six pour cent des ménages achètent des semences ailleurs et aucun ménage
n’a trouvé de semences auprès du gouvernement ou de coopératives. Le riz et le maïs sont
le plus souvent autoproduits ou obtenus par l’intermédiaire d’ONG; tandis que l’arachide et
le haricot ont tendance à être achetés en magasin. Les graines de coton sont fournies par
des sociétés cotonnières. Pour les plantes vivaces, les amis et l’autoproduction figurent
parmi les options les plus courantes. En outre, les principales cultures de base semblent
provenir d’une plus grande diversité de sources (4 ou 5) que les autres cultures.
FIGURE 3. SOURCE DES SEMENCES POUR LES PRINCIPALES CULTURES (PART DE MENAGES UTILISANT UNE
SOURCE PRECISE)
En observant les différences d’un site à l’autre dans la Figure 4, il semble que
l’autoproduction soit la première source utilisée à Founia et au lac Horo, alors qu’elle n’est
pas utilisée à Dié, où plus de 58 pour cent des ménages achètent leurs semences en magasin,
suivi de 10 pour cent par l’intermédiaire des ONG et 6 pour cent dans les groupes de
production de semences. Au lac Horo, l’autoproduction est la principale source
d’approvisionnement en semences car seulement 3 pour cent dépendent d’amis ou utilisent
d’autres sources. Les personnes interrogées à Founia utilisent différentes sources, allant de
l’autoproduction (40 % des ménages) aux ONG (30 %), en passant par les magasins (13 %), les
amis (3 %) et d’autres sources (13 %).
0 %
10 %
20 %
30 %
40 %
Amis ONG Autre Auto-production Boutique Groupes deproduction de
semences
% d
e m
énag
es p
rod
uct
eurs
12
FIGURE 4. SOURCES DES SEMENCES POUR LES PRINCIPALES CULTURES PAR SITE D’IRRIGATION (% DE
MENAGES QUI UTILISENT UNE SOURCE DONNEE)
S’agissant de nouvelles variétés, en moyenne 69 pour cent des ménages ont indiqué utiliser
des variétés non locales6 (voir le Tableau 2). Cependant, de grandes disparités peuvent être
observées entre, d’une part les sites de Dié et de Founia où respectivement 94 pour cent et
93 pour cent des ménages interrogés utilisent des variétés de plantes non locales, et d’autre
part, le site du lac Horo, où seulement 17 pour cent des ménages utilisent de nouvelles
variétés, 72 pour cent ne le font pas et 10 pourcent ne savent pas si les variétés utilisées
sont nouvelles. Les différences de sources de semences sont susceptibles de dépendre de la
nature des cultures principales pratiquées dans chaque site.
TABLEAU 2. UTILISATION DE NOUVELLES VARIETES DE CULTURES PAR SITE D’IRRIGATION (% DES MENAGES)
Utilisation de
nouvelles variétés
Utilisations Ne l’utilise
pas
Ne sait pas
Dié 94 % 3 % 3 %
Founia 93 % 7 % 0 %
Lac Horo 17 % 72 % 10 %
Total 69 % 27 % 4 %
6 Définies comme des «variétés/espèces utilisées dans la communauté depuis moins de 15 ans», des
variétés non indigènes telles que les cultivars modernes, les variétés à haut rendement, les semences
du secteur privé, etc.
Auto-production
(%)Boutique (%) ONG (%) Amis (%)
Groupes deproduction desemences (%)
Autre (%)Pas de
réponse (%)
Dié 0 58 10 3 6 23 0
Founia 40 13 30 3 0 13 0
Lac Horo 66 0 0 3 0 3 28
0
10
20
30
40
50
60
70
Dié Founia Lac Horo
13
Cultures irriguées
Toutes les cultures ne sont pas irriguées dans la plupart des ménages, En effet, en moyenne
48 pour cent des ménages irriguent leur culture principale, 56 pour cent irriguent la
deuxième culture la plus importante et 47 pour cent la troisième culture, comme l’indique
la Figure 5.
FIGURE 5. CULTURES IRRIGUEES EN FONCTION DE LEUR IMPORTANCE DANS LE MENAGE (PART DES MENAGES
IRRIGUANT LES CULTURES)
Cependant, en observant les modèles d’irrigation par site et en analysant seulement les
cultures irriguées, de grandes disparités sont constatées. À Founia, la plupart des cultures
saisonnières des ménages sont irriguées. À Dié, en moyenne 40 pour cent des ménages
irriguent l’ensemble des 5 cultures principales. Au lac Horo, alors que 77 pour cent des
ménages irriguent leurs deux cultures principales (principalement le riz), seulement 32 pour
cent des ménages irriguent leurs cultures subséquentes (Figure 6).
FIGURE 6. CULTURES IRRIGUEES PAR SITE D’IRRIGATION (PART DES MENAGES IRRIGUANT LES CULTURES EN
FONCTION DE L’IMPORTANCE DE LA CULTURE ET DU SITE)
Culture 1 (%) Culture 2 (%) Culture 3 (%)
Non irriguées 52 44 53
Irriguées 48 56 47
0
20
40
60
80
100
% d
e m
énag
es p
rod
uct
eurs
Irriguées Non irriguées
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Dié Founia Lac Horo
Culture principale Culture 2 Culture 3 Culture 3 Culture 5
14
Finalement en examinant les informations sur les cultures cultivées, les types de variétés,
les sources de cultures et les modèles d’irrigation, il semble que les producteurs de Dié, et
dans une moindre mesure de Founia, possèdent une approche plus intensifiée de la culture
que les personnes interrogées au Lac Horo.
3.3.2 Perturbations et effets climatiques
Perturbations subies
Les changements climatiques qui se retrouvent dans les conditions météorologiques et
climatiques ont eu des conséquences sur les moyens de subsistance des ruraux en général.
La Figure 7 résume les premiers phénomènes météorologiques et les autres événements non
liés au climat qui ont affecté considérablement les petits producteurs au cours de la dernière
décennie.
Les données recueillies montrent, d’après la Figure 8, que les perturbations les plus souvent
mentionnées par les répondants qui les ont le plus touchés au cours des dix dernières années
sont les maladies 7 (93 % des ménages les ont classées parmi les trois principales
perturbations les touchant), les invasions de criquets (63 %), les pillages de bétail (45 %), la
mauvaise distribution des pluies (45 %) et les inondations (40 %). Les maladies et les invasions
de criquets figurent également parmi les perturbations les plus souvent classées en première
position en termes d’intensité (58 % des personnes interrogées ont classé la maladie comme
la perturbation la plus importante).
FIGURE 7. PERTURBATIONS SUBIES CLASSEES PAR INTENSITE (INDIQUEES PAR LES SONDES)
7 La question faisait référence ici à tous les types de maladies confondues: celles touchant les cultures, le bétail
et l’homme.
0
10
20
30
40
50
60
Conflits Maladies(plants etanimaux)
Incendies Inondations Volsd'animaux
Invasion decriquets
Mauvaismoment des
pluies
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
Rang 1 (%) Rang 2 (%) Rang 3 (%)
15
Les perturbations les plus fréquentes ont été les maladies (3,6 fois en 10 ans), les inondations
(3,2 fois), les pillages de bétail (2,4), les invasions (2,3) et la mauvaise distribution des pluies
(2,2).
Comme le montre la Figure 8, les répondants de Dié et de Founia semblent être touchés par
une plus grande variété de perturbations que les petits exploitants du lac Horo. À Dié, la
perturbation la plus importante signalée est la présence de maladies (90 % des personnes
interrogées l’ont reconnue comme la principale perturbation, avec une fréquence de 3 au
cours de la dernière décennie), suivie des pillages de bétail signalés par 2 ménages.
À Founia, les maladies arrivent également en tête des perturbations (43 % des répondants
les ont observées avec une fréquence moyenne de 5 au cours des dix dernières années),
suivie par les inondations (observées par 20 % des répondants), les invasions de criquets (13 %
des répondants, avec une fréquence faible - 0,4 fois en moyenne) et les pillages de bétail
qui ont touché en moyenne deux ménages à quatre reprises en 10 ans. Au lac Horo, les
perturbations constatées sont les suivantes : les invasions de criquets figurent comme la
principale source de perturbation pour 33 pour cent des ménages, suivies des conflits (21 %
les ont signalés8), des inondations (17 % les ont signalées) et de la mauvaise distribution des
pluies (13 %).
FIGURE 8. PERTURBATIONS SUBIES CLASSEES PAR SITE (INDIQUEES PAR LES SONDES)
Types de tendances climatiques observées
Les tendances climatiques les plus fréquemment observées sont liées aux régimes des pluies,
y compris les pluies tardives (en moyenne signalées par 88 % des répondants), le
raccourcissement de la saison des pluies (53 %), la diminution des précipitations (44 % des
répondants) et l’augmentation de la variabilité des précipitations (36 % des répondants).
Comme l’indique le
Tableau 3, ces tendances sont communes aux trois sites d’irrigation mais sont plus marquées
au lac Horo. À Founia et au lac Horo, ces tendances se sont accompagnées d’infestations
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Maladies(plants etanimaux)
Incendies Inondations Vols d'animaux Invasion decriquets
Conflits
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
Dié Founia Lac Horo
16
parasitaires inhabituelles (observées par 83 % des répondants à Founia et 41 % au lac Horo)
et d’inondations (observées par 73 % des répondants à Founia et 21 % au lac Horo8), mais pas
dans le cas du site de Dié.
TABLEAU 3. MODELES CLIMATIQUES CONSTATES PAR SITE D’IRRIGATION
Dié Founia Lac Horo
Pluies tardives 97 % 73 % 93 %
Inondations 0 % 73 % 21 %
Diminution des précipitations 26 % 20 % 86 %
Variabilité accrue des précipitations 0 % 50 % 59 %
Hausse des températures 13 % 3 % 69 %
Baisse des températures 0 % 0 % 66 %
Raccourcissement de la saison des pluies 23 % 43 % 93 %
Infestations parasitaires inhabituelles 0 % 83 % 41 %
Autre 0 % 0 % 0 %
Incidence des changements climatiques
Le sondage s’est également intéressé aux conséquences les plus courantes de l’évolution des
tendances climatiques telles qu’elles sont formulées par les personnes interrogées. Sur
l’ensemble des sites, 97 pour cent des ménages sondés ont signalé de mauvaises récoltes,
même si 63 pour cent des répondants ont augmenté le rendement des cultures. Cinquante
pour cent des personnes interrogées ont également fait état d’une réduction du revenu
agricole et d’une réduction de la disponibilité en eau pour irriguer.
Les types de répercussions observés sont assez différents d’un site à l’autre, comme le
montre la Figure 9. À Dié et Founia, les répondants ont signalé une augmentation des
rendements (87 % des répondants à Dié et 97 % à Founia) et des mauvaises récoltes (97 % à
Dié et 100 % à Founia). À Founia, cependant, peu d’autres effets ont été signalés à grande
échelle, principalement des problèmes liés à la disponibilité de l’eau pour irriguer (37 % des
répondants) et une baisse du revenu agricole dans quelques cas (3 ménages).
Dans l’ensemble, bien que le site soit fortement touché à la fois par les événements
extrêmes et les changements climatiques, les répercussions négatives à Founia semblent
relativement faibles. À Dié, les rendements des cultures sont similaires à ceux de Founia
mais près de la moitié des ménages ont déclaré avoir un revenu agricole inférieur (pour 48 %
des personnes interrogées, cela est probablement attribuable aux mauvaises récoltes), 84
pour cent ont signalé des problèmes liés à la disponibilité de l’eau pour irriguer. Ce dernier
8 Au lac Horo, les répondants ont également signalé une hausse des températures (69 %) et une baisse
des températures (66 %), indiquant par là-même des changements dans tous les modèles liés au
climat. Il se peut que ce soit le cas, vu que les changements de température peuvent être liés à une
variabilité globale accrue des modèles, ou qu’il s’agisse d’un signe d’incohérences dans les données
recueillies au lac Horo.
17
problème pourrait affecter fortement Dié car, comme les répondants l’ont indiqué, toutes
les cultures principales sont irriguées. De plus, les personnes interrogées à Dié ont également
signalé une augmentation des dépenses en intrants agricoles (16 %) et une réduction des
rendements fourragers (16 %).
FIGURE 9. REPERCUSSIONS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE, DONNEES AGREGEES PAR SITE D’IRRIGATION
Au lac Horo, les réponses semblent indiquer que les effets négatifs de l’évolution du climat y
sont plus prononcés: 93 pour cent des répondants ont mentionné des cas de mauvaises
récoltes, une baisse du revenu agricole et une augmentation de la migration et/ou du travail
en dehors de l’exploitation. De plus, 76 pour cent ont mentionné une augmentation des
dépenses en intrants agricoles et une réduction des rendements fourragers. Un cinquième
des répondants a également indiqué disposer de moins d’eau pour irriguer.
3.3.3 Accès à l’information sur les conditions météorologiques et les pratiques culturales
Accès aux différents types d’informations
L’accès aux informations sur les phénomènes météorologiques et climatiques, tels que les
prévisions météorologiques ou les données météorologiques est crucial pour améliorer la
capacité des producteurs à réagir à temps aux perturbations et aux changements
climatiques.
Sur l’ensemble des sites, en moyenne 84 pour cent des ménages interrogés disposent de
moyens pour prédire les phénomènes météorologiques, 78 pour cent ont accès aux prévisions
météorologiques et 85 pour cent ont des informations sur les pratiques culturales. Ces
données témoignent généralement d’un bon accès aux informations sur l’ensemble des sites
inteviewés. Founia bénéficie du meilleur accès à l’information; en effet, 90 pour cent des
personnes interrogées sont en mesure de prédire les phénomènes météorologiques, 90 pour
cent ont accès aux prévisions météorologiques et 83 pour cent aux informations sur les
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Mauvaiserécolte
Moins derevenuesagricoles
Plus d''expenses en
intrants
Migration /trvail hors
ferme
Reductiondes
fourrages
Irrigation(disponibilité
d'eau)
Irrigation(qualitéd'eau)
Flux d'eaupeu fiable
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
Die Founia Lac Horo
18
pratiques culturales. Au lac Horo, l’accès global est légèrement inférieur puisque 72 pour
cent des répondants disposent de moyens pour prédire les phénomènes météorologiques et
66 pour cent ont accès aux prévisions météorologiques (voir la Figure 10).
FIGURE 10. ACCES A L’INFORMATION PAR SITE D’IRRIGATION ET TYPE D’INFORMATION
Sources d’information sur les pratiques culturales
La Figure 11 illustre la source d’information sur les pratiques culturales au niveau des sites
(pour les ménages ayant indiqué y avoir accès): la source la plus utilisée est la radio (76 %
des ménages), suivie de l’agent de vulgarisation (52 % des ménages en moyenne), des autres
agriculteurs (37 %), de la télévision (20 %) et des journaux (10 %).
FIGURE 11. SOURCE D’INFORMATIONS SUR LES PRATIQUES CULTURALES PAR SITE D’IRRIGATION
Cependant, les sources utilisées de préférence varient considérablement d’un site à l’autre,
comme le montre la figure 11, à l’exception de la radio qui est la principale source
d’information pour plus de la moitié des répondants sur l’ensemble des sites.
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Dié Founia Lac Horo
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
Moyens de prévoir les évenements climatiques (%)
Accès aux prévisions climatiques (%)
Accès aux informations sur les pratiques culturales (%)
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Dié Founia Lac Horo
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
Radio TV Agent de vulgarisation Autres agriculteurs Autres Pas d'accès Journal
19
Pour ce qui est des autres aspects, Dié a tendance à compter sur moins de sources d’accès
à l’information que le lac Horo où, en plus de la radio, des agents de vulgarisation et des
autres agriculteurs, les répondants mentionnent la télévision (21 %) et les journaux (31 %).
À Founia, 40 pour cent des personnes interrogées utilisent la télévision comme source
d’information, ce qui peut témoigner d’un niveau de richesse plus élevé sur ce site.
3.3.4 Utilisation durable des ressources: pratiques de gestion des terres et de l’eau
Accès à la terre
Dans l’ensemble, la grande majorité des répondants ont accès à la terre (98 % des répondants
ont mentionné avoir accès à des terres privées, communautaires et louées). La superficie
moyenne des terres privées possédées est de 1,65 ha, tandis que 4,07 ha de terres
communautaires sont accessibles, et 0,03 ha sont des terres louées. En ce qui concerne le
site de Dié, la plupart des répondants ne comptent que sur les terres communautaires
(superficie moyenne de 11,35 ha). À Founia, 97 pour cent des ménages possèdent des terres
privées avec une superficie moyenne de 3,03 ha, complétée par une petite parcelle louée
(d’une taille moyenne de 0,11 ha). Au lac Horo, aucun répondant n’a indiqué avoir de terres
privées mais les personnes interrogées ont expliqué avoir accès à une superficie moyenne de
2,05 ha de terres communautaires et à une moyenne de 0,21 ha de terres louées. Des
informations détaillées sur l’accès à la terre sont disponibles à l’Annexe 19.
Pratiques de gestion des terres
Des pratiques et techniques durables sont couramment utilisées par les petits agriculteurs
et les agro-éleveurs pour prévenir et inverser la dégradation des terres et l’infertilité des
sols, tout en augmentant la productivité des terres.
FIGURE 12. UTILISATION DES PRATIQUES DE GESTION DES TERRES
9 Aux fins d’interprétation, il est important de noter que les données sont incomplètes car tous les
répondants n’ont pas fourni d’informations sur les superficies.
13 10 7
87 90 97
0
20
40
60
80
100
Dié Founia Lac Horo
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
N'utilise pas (%) Utilise au mains une pratique (%)
20
Dans l’ensemble, 91 pour cent des ménages interrogés ont déclaré avoir recours à au moins
une pratique d’amélioration des terres, avec une moyenne de deux pratiques utilisées.
Comme indiqué à la Figure 13, au lac Horo, 91 pour cent des ménages ont déclaré utiliser au
moins une pratique d’amélioration des terres tandis que 9 pour cent des ménages n’en
utilisent aucune. Les différences peuvent s’expliquer par un meilleur accès aux services de
vulgarisation au Lac Horo (65 % environ). Parmi les répondants qui utilisent des techniques
d’amélioration des terres, la pratique la plus courante est l’apport de fumure (84 %), suivie
par la rotation des cultures (64 %) et la mise en jachère (49 %). La culture intercalaire semble
être utilisée par 11 pour cent des répondants, le chaulage et le paillage par 8 pour cent
d’entre eux. Le labour zéro, l’agroforesterie, les brise-vent et le pâturage tournant sont des
pratiques très rares (utilisées par moins de 6 % des répondants).
À Founia, les ménages ont tendance à utiliser en moyenne deux pratiques, tandis qu’à Dié
et au lac Horo, les répondants ont mentionné utiliser en moyenne trois pratiques pour
améliorer la qualité des terres et des sols. À Founia, où, en moyenne moins de pratiques
sont adoptées, la pratique la plus courante est l’apport de fumure (pratiqué par 100 % des
répondants) et, dans une moindre mesure, le paturage tournant, l’intercalation des cultures
et le paillage (4 % pour chacune d’entre elles).
FIGURE 13. PRATIQUES D’AMELIORATION DES TERRES UTILISEES PAR SITE (POURCENTAGE DE PERSONNES
QUI UTILISENT AU MOINS UNE PRATIQUE)
Au Lac Horo, la rotation des cultures (100 %), la mise en jachère (93 %) et l’apport de fumure
(utilisé par 82 % des ménages) sont les pratiques dominantes. En général, les pratiques
d’amélioration des terres sont largement utilisées par les répondants. Certaines personnes
du lac Horo adoptent également le labour zéro (11 %) et la culture intercalaire (11 %). Enfin,
à Dié, les répondants ont fait état d’un large éventail de pratiques, dont l’apport de fumure
(96 %), la rotation des cultures (81 %), la mise en jachère (52 %), le chaulage (26 %), la
culture intercalaire (22 %) et le paillage (22 %).
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Dié Founia Lac Horo% d
e m
énag
es d
e p
rod
uct
eurs
Chaulage Jachère Labour zéro Pâturage tournant
Rotation des cultures Brise-vent Culture intercalaire Paillage
Fumure Agroforesterie
21
Pratiques de conservation de l’eau
Dans l’ensemble, seuls 39 pour cent des répondants ont déclaré avoir recours à au moins une
pratique de préservation de l’eau. Plus particulièrement, aucun ménage n’a indiqué adopter
de telles pratiques au lac Horo. Le recours à la conservation de l’eau est donc extrêmement
rare sur les trois sites, surtout au lac Horo. Comme les pratiques d’irrigation évoluent et que
la disponibilité et l’approvisionnement en eau semblent être des problèmes clés sur tous les
sites, cet aspect devrait être considéré comme un point critique pour l’amélioration de la
résilience climatique. À Founia, 33 pour cent des répondants ont recours à au moins une
pratique de ce type tandis que 71 pour cent des répondants adoptent des pratiques de
conservation de l’eau.
Parmi les ménages pratiquant les techniques de conservation de l’eau (Dié et Founia), le
paillage est le plus courant (pratiqué par 35 ménages dans notre échantillon), suivi par
l’arrosage tôt le matin ou tard dans la soirée (mentionné par 28 ménages) et le recours aux
fossés de rétention d’eau (8 répondants). La pratique de l’arrosage à des moments précis de
la journée (100 %) est unique à Dié, tandis que les fossés de rétention d’eau sont uniquement
utilisés à Founia (voir Figure 14).
FIGURE 14. PRATIQUES DE CONSERVATION DE L’EAU PAR SITE D’IRRIGATION
3.4 Infrastructures et pratiques d’irrigation
Environ 73 pour cent des personnes interrogées ont déclaré disposer d’un réseau d’irrigation,
tandis que 22 pour cent n’en possèdent pas; quatre pour cent des ménages n’ont pas
répondu. Dans l’ensemble, la grande majorité des producteurs ont indiqué avoir un réseau
d’irrigation non équipé.
Parmi les ménages qui ont accès à des réseaux d’irrigation équipés, deux ménages à Dié ont
indiqué avoir recours à l’irrigation depuis le fond des vallées intérieures, tandis que quatre
Fossés de rétentiond'eau (%)
Arrosez tôt le matin outard dans la nuit (%)
Paillage (%) Autre (%)
Dié 0 100 100 0
Founia 62 46 100 15
Lac Horo 0 0 0 0
0
20
40
60
80
100
Dié Founia Lac Horo
22
autres ménages ont recours à un réseau d’irrigation maraîchère. À Founia, un ménage utilise
également l’irrigation maraîchère. Au lac Horo, 38 pour cent des ménages interrogés ont
recours à l’irrigation de décrue (voir la Figure 15).
FIGURE 15. TYPES DE RESEAUX D’IRRIGATION EQUIPES PAR SITE
Les sources d’eau les plus couramment utilisées pour l’irrigation sont les barrages (utilisés
par 94 % des répondants à Dié et 100 % des répondants à Founia). Seules 6 pour cent des
personnes interrogées à Founia ont également recours aux eaux de ruissellement. À Founia,
57 pour cent des ménages ont indiqué utiliser aussi d’autres sources d’irrigation. Au lac Horo,
tous les répondants utilisent d’autres sources, le lac lui-même étant considéré comme l’une
des principales.
Dans la plupart des cas, la prise d’eau se fait par le biais d’une infrastructure de prise d’eau
(66 %), alors que dans deux pour cent des cas, il se fait directement sans infrastructure. Plus
précisément, tous les répondants à Founia et au lac Horo utilisent une infrastructure d’accès
à l’eau alors que personne ne le fait à Dié. Au lac Horo, deux ménages prennent également
de l’eau directement sans infrastructure.
En ce concerne l’extraction des eaux souterraines, la majorité des ménages utilisent des
puits, dont 69 pour cent des puits traditionnels, suivis des puits modernes peu profonds dans
37 pour cent des cas, et des puits modernes profonds pour 24 pour cent des cas. Plus de la
moitié des ménages (53 %) utilisent des trous de forage profonds et 23 pour cent des trous
de forage peu profonds. En observant les différences entre les sites, les méthodes semblent
beaucoup varier d’un site à l’autre. À Dié, les répondants utilisent des puits traditionnels
(39 %) ou des puits modernes peu profonds (39 %). À Founia, 97 pour cent des répondants se
servent de puits traditionnels et 90 pour cent de trous de forage profonds. Par ailleurs, au
lac Horo, 21 répondants ont indiqué utiliser tous les types d’extraction des eaux
souterraines.
Fond des velléesintérieures (%)
Irrigation horticole (%) Irrigation de décrue (%)
Dié 6 13 0
Founia 0 3 0
Lac Horo 0 0 38
0
5
10
15
20
25
30
35
40
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
23
FIGURE 16. SOURCE D’EAU, EXTRACTION DES EAUX SOUTERRAINES, PRISE ET PRELEVEMENT PAR SITE
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Barrage Courir Autre
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
Source d'irrigation, par site
Dié Founia Lac Horo
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Direct sans infrastructure Infrastructure de prise d'eau Autre% d
e m
énage p
roducte
urs
Prise d'eau, par site
Dié Founia Lac Horo
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Puitstraditionnels
Puits modernespeu profonds
Piuts modernesprofonds
Trous deforages
superficiels
Trous deforages
profonds
Autre
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
Extraction des eaux souterraines, par site
Dié Founia Lac Horo
24
Les prélèvements d’eau sont effectués principalement à l’aide de motopompes (31 % des
ménages), de pompes solaires (31 %) et de pompes manuelles (24 %). À Dié, aucune
technologie d’élévation d’eau n’est utilisée. À Founia, 93 pour cent des ménages utilisent
des pompes solaires, 30 pour cent des motopompes et 53 pour cent adoptent d’autres
méthodes. Au lac Horo, 72 pour cent des ménages utilisent les pompes manuelles ou les
motopompes. Les graphiques de la Figure 16 donnent des informations détaillées sur les
caractéristiques du réseau d’irrigation des systèmes équipés en fonction du site d’irrigation.
3.4.1 Pratiques d’irrigation des champs
Technologies d’irrigation utilisées
Parmi les pratiques d’irrigation de surface utilisées, les bassins sont les plus couramment
adoptés par les personnes interrogées (31 % des réponses), en association avec d’autres
technologies qui n’ont pas été précisées (76 % déclarent en utiliser d’autres). Une minorité
de répondants utilisent des arrosoirs/seaux (8 %), des sillons (6 %) et seulement 1 % utilise
des systèmes californiens (Figure 17. Types de technologie d’irrigation utilisée, données
agrégées). Aucun ménage n’a indiqué utiliser d’arroseurs ou une irrigation localisée.
FIGURE 17. TYPES DE TECHNOLOGIE D’IRRIGATION UTILISEE, DONNEES AGREGEES
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Pompes manuelles Electric pumps Motopompes Solar pumps Autre% d
e m
énages
pro
ducte
urs
Prélèvement, par site
Dié Founia Lac Horo
1
8
31
676
Californien (%)
Arrosoirs / seaux(%)Bassin (%)
25
Comme le montre la Figure 18, les informations sur les types d’irrigation de surface utilisés
reflètent principalement les données de Dié, où trois pour cent des répondants utilisent des
systèmes californiens, 19 pour cent des arrosoirs/seaux et 77 pour cent des bassins. Au lac
Horo, 17 pour cent des répondants se servent de sillons mais tous les répondants disent
utiliser d’autres technologies d’irrigation de surface qu’ils ne précisent pas. À Founia,
aucune technologie mentionnée dans le sondage n’est sélectionnée et 100 pour cent des
répondants (30) indiquent utiliser d’autres technologies d’irrigation de surface. De plus
amples informations sur les technologies d’irrigation des champs sont nécessaires.
FIGURE 18. TECHNOLOGIES D’IRRIGATION UTILISEES DANS LES CHAMPS DE PETITES EXPLOITATIONS PAR SITE
D’IRRIGATION
Vingt-quatre pour cent des ménages interrogés ont un système de rotation qui fonctionne
bien pour tous les répondants qui en ont un (21 personnes interrogées). Environ 35 pour cent
des répondants indiquent payer pour l’eau d’irrigation et/ou l’entretien du système.
3.4.2 Approvisionnement en eau
L’approvisionnement en eau à usage agricole est jugé insuffisant par 80 pour cent des
répondants (71 sur 89). Comme le montre le Tableau 5 ci-dessous, la situation est
extrêmement préoccupante au lac Horo, où 100 pour cent des répondants ont indiqué que
l’approvisionnement en eau est insuffisant, suivi de Dié, où 90 pour cent des ménages
interrogés font état de la même situation. La situation est meilleure pour Founia où 50 pour
cent des ménages (15 sur 29 répondants) ont indiqué l’approvisionnement en eau comme
suffisant.
TABLEAU 4. ESTIMATION DU NIVEAU D’APPROVISIONNEMENT EN EAU PAR SITE
Approvisionnement en eau Insuffisant Suffisant
Dié 90 % 10 %
Founia 50 % 50 %
Lac Horo 100 % 0 %
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Californien (%) Arrosoirs / seaux (%) Bassin (%) Sillons (%) Autres* (%)
% d
e m
énag
e p
rod
uct
eurs
Die Founia Lac Horo
26
La majorité des ménages interrogés (81 %) considèrent que la disponibilité de l’eau 10 a
évolué ces 10 dernières années. Comme le montre la Figure 19, l’évolution semble être la
plus marquée au lac Horo (tous les participants indiquent une évolution) et à Dié (81 % disent
que la disponibilité de l’eau a évolué).
FIGURE 19 - DISPONIBILITE DE L’EAU PAR SITE D’IRRIGATION SUITE AUX CHANGEMENTS DANS LES PLUIES ET
LA TEMPERATURE. LA COLONNE EN HAUT INDIQUE SI LES PERSONNES ONT PRIS DES MESURES POUR FAIRE
FACE AUX CHANGEMENTS DE DISPONIBILITE EN EAU
Dans le cas de Founia et de Dié, aucun répondant n’a pris de mesure sur le terrain pour
répondre à cette variation de la disponibilité de l’eau constatée au cours de la dernière
décennie. Par contre, au lac Horo, pour faire face à cette variation, 52 pour cent des
répondants ont déclaré avoir pris des mesures en conséquence.
3.4.3 Equipement agricole
La plus grande partie des répondants (80 %) ont accès à au moins un type de matériel ou de
machine agricole. Le type de matériel le plus couramment utilisé est: le matériel de labour
(76 % des personnes interrogées), la faucheuse (25 %), le tracteur à quatre roues (9 %). De
plus, 80 pour cent des ménages ont déclaré utiliser d’autres équipements parmi lesquels la
daba et la houe. Bien que le matériel de labour semble largement utilisé sur l’ensemble des
sites (voir la Figure 20), le recours à d’autres types d’équipement est plus localisé.
Les tracteurs à quatre roues sont principalement utilisés à Founia, comme l’indiquent 20
pour cent des ménages (signe d’une richesse plus élevée). À Dié, environ 10 pour cent des
10 Dans le sondage, l’évolution fait référence aux changements causés par la variation des
précipitations ou de la température. La direction de l’évolution n’a pas été précisée mais les données
laissent supposer qu’il s’agit d’une tendance à la baisse ces 10 dernières années.
Dié Founia Lac Horo
A prise une mesure (seulementpour ceux qui ont mentionné un
changement ) (%)0 0 48
La disponibilité en eau a changé(%)
81 61 94
La disponibilité en eau n'a paschangé (%)
19 35 0
0
20
40
60
80
100
120
140
160
% d
e m
énages
pro
ducte
urs
27
répondants utilisent des tracteurs à deux roues, mais en général, le matériel agricole semble
moins utilisé qu’au niveau des deux autres sites. Au lac Horo, les tracteurs sont rares ou
inexistants. Toutefois, 76 pour cent des ménages déclarent utiliser des faucheuses, 72 pour
cent des machines de labour et 14 pour cent des batteuses.
FIGURE 20 - UTILISATION DU MATERIEL AGRICOLE PAR SITE D’IRRIGATION
Tracteur àquatre roues
(%)
Tracteur àdeux roues (%)
Faucheuse (%)Machine delabour (%)
Batteuse (%) Autre (%)
Dié 0 10 0 68 0 68
Founia 23 7 0 87 0 97
Lac Horo 3 0 76 72 14 76
0
20
40
60
80
100
% d
e m
énag
es p
rod
uct
eurs
Dié Founia Lac Horo
28
3. Analyse de la résilience
4.1 Niveaux moyens de résilience
Conformément à l’outil SHARP servant à mesurer la résilience, les données recueillies ont
montré que le niveau moyen de résilience climatique est modéré, soit 10,86 points (sur 20,
voir la Figure 20 et les tableaux aux Annexes 2 et 3). Ces niveaux globaux de résilience
suggèrent que les petits agriculteurs possèdent une certaine capacité et connaissance pour
faire face aux chocs inattendus et à la variabilité climatique, mais qu’il reste nécessaire de
renforcer davantage leur capacité à s’adapter aux changements climatiques.
FIGURE 21 - NIVEAUX DE RESILIENCE MOYENNE A TRAVERS LES DIFFERENTS MODULES
Parmi les sites et les ménages, les aspects des systèmes agricoles qui affichent la résilience
moyenne la plus faible (c’est-à-dire un score composé de résilience académique et
d’adéquation indiqué par les personnes interrogées inférieur à 7 sur 20) sont:
0
7
13
20Ménage
Types de productionsCultures
Nouvelles variétés
Mauvaises récoltes
Tenue de registres
Accès à l’information
Accès à l’eau
Conservation de l’eau
Qualité de l’eau
Infrastructures
Pratiques d’irrigation
Accès à la terre
Qualité des solsGestion des terresMatériel agricole
Sources d’énergie
Ferilisation
Groupes
Perturbations
Ccoopération
Accès aux marchés
Intrants agricoles
Soutien financier
TIC
Principales dépenses
Sources de revenus
AGR non agricolesÉpargne
Scores globaux de résilience
Résilience faible Résilience modérée
Résilience élevée Résilience moyenne
29
Les pratiques d’irrigation des champs (5,06 points sur 20): En regardant les scores de
composition, il apparaît que ce niveau est principalement justifié par les scores
d’adéquation (0,80 sur 10), ce qui signifie que les pratiques d’irrigation des champs
sont totalement inadéquates pour assurer la sécurité alimentaire et les moyens de
subsistance. Le score académique (4,26 sur 10) est modéré, signe que la combinaison
réelle des pratiques utilisées est relativement durable. La faible résilience
académique reflète une faible utilisation des systèmes de rotation et le fait que seule
l’irrigation de surface est utilisée sur tous les sites, jamais en association avec
d’autres types de technologies d’irrigation (par exemple, l’irrigation par aspersion
ou goutte-à- goutte n’a jamais été utilisée). D’autres discussions/données sont
nécessaires pour interpréter ces informations.
Les techniques et pratiques de conservation de l’eau (5,67 points sur 20): Comme le
montre la section 3.2.4, très peu de répondants utilisent des techniques de
conservation de l’eau. Cela se traduit par un score académique très faible pour ce
module (1,97 sur 10). Comme la plupart des répondants ont indiqué que l’accès à
l’eau et l’approvisionnement en eau étaient très insuffisants et que l’évolution des
régimes de pluie affectaient fortement la production, faciliter les changements dans
ce secteur pourrait améliorer la résilience des agriculteurs dans les zones intéressées.
La tenue de registres (6,31 points sur 20): La tenue de registres est très rare sur
l’ensemble des sites. Ceci est probablement lié aux niveaux d’alphabétisation
extrêmement bas enregistrés chez les ménages interrogés (seuls 6 % des membres
des ménages ont terminé leurs études primaires).
Les sources de revenus (7,35 points sur 20): si le score global est supérieur à 7, la
note académique pour cet aspect est faible (2,08 sur 10), ce qui montre que les
personnes interrogées tendent à dépendre de peu de sources de revenus, ce qui les
rend plus vulnérables aux chocs de nature climatique et autres.
La qualité des sols (7,95 points sur 20): Bien que le score global pour cet aspect ne
soit pas extrêmement bas, en observant le score académique (2,66 sur 10), il semble
que cet aspect nécessite davantage d’attention car les indicateurs de qualité des sols
montrent des problèmes de dégradation. Il se peut toutefois que les répondants ne
soient pas en mesure d’évaluer correctement le niveau ou qu’ils ne le considèrent
pas comme un obstacle à leurs pratiques de production, car le score d’adéquation
est supérieur à la moyenne, avec un résultat de 5,29.11
En examinant la part des ménages ayant un score de résilience académique faible, modéré
ou élevé pour chacun des aspects évalués (voir l’Annexe 3), des tendances similaires se sont
11 Les principales dépenses ne sont évaluées que sur le plan académique dans SHARP et un score très
faible a été obtenu (0,40 points/10). Ce score montre que les dépenses en éducation ont rarement
été mentionnées comme les principales dépenses des ménages. Les données montrent au contraire
que les dépenses principales concernent la nourriture, le mariage, les soins de santé et les engrais.
Seules 5 personnes ont indiqué l’éducation comme deuxième élément le plus important.
30
dessinées. La plupart des ménages (90 %) s’avèrent disposer d’une faible résilience en
termes de dépenses principales, 65 pour cent pour les sources de revenus, 64 pour cent pour
les modèles d’irrigation, 62 pour cent pour les techniques et pratiques de conservation de
l’eau et 52 pour cent pour la tenue de registres. De plus, il s’avère également que 54 pour
cent des personnes interrogées ont une faible résilience en termes d’épargne, à savoir le
fait d’avoir des économies et l’accès à des supports d’épargne. Presque la moitié des
ménages (48 %) ont une faible résilience concernant l’accès à la terre, ce qui signifie qu’ils
ont accès à peu de types de terres et à de petites superficies.
Des scores élevés de résilience moyenne (plus de 12 points) ont été obtenus pour:
L’accès aux marchés locaux (17,09 points sur 20): Le score pour cet aspect est très
élevé, ce qui montre que les répondants sont globalement bien connectés aux
marchés pour vendre leurs produits issus de l’agriculture et de l’élevage. Plus
particulièrement, la majorité des ménages a fait état d’un accès durable aux
marchés. Ceci est très important pour assurer leurs moyens de subsistance.
Les technologies d’information et de communication (TIC) (14,92 points sur 20): Dans
la plupart des ménages, l’accès aux TIC est bon, en particulier au niveau de la radio,
des téléphones portables ou des télévisions. L’accès à internet est limité. Cette
information est cohérente avec le score élevé d’accès aux informations sur les
pratiques culturales qui dépendent souvent de la radio, de la télévision ou d’autres
agriculteurs, qui ont tous besoin d’un accès aux TIC.
La confiance et la coopération (14,68 points sur 20): Comme les critères de sélection
des répondants étaient qu’ils fassent partie d’un site d’irrigation, les répondants
sondés ont tendance à faire partie de groupes de gestion de l’eau (coopératives ou
comités traditionnels de gestion de l’eau). Faire partie de groupes et avoir de
l’expérience dans la gestion commune des ressources peut contribuer à accroître la
confiance entre les membres d’une communauté.
Les infrastructures d’irrigation (13,63 points sur 20): Ce score montre que les
participants ont mis en place des technologies et des infrastructures d’irrigation qui
fonctionnent bien et qui sont adaptées aux conditions locales (telles qu’elles sont
indiquées par les participants).
Les perturbations (13,62 points sur 20): En général, bien que les personnes
interrogées aient été exposées à un large éventail de perturbations ces 10 dernières
années, elles semblent bien se débrouiller et, dans la plupart des cas, les
répercussions ne semblent pas les affecter excessivement. Un niveau modéré de
perturbation est également nécessaire pour que les producteurs agricoles envisagent
les limites de leur système et commencent à réagir aux perturbations.
L’accès à l’information sur les conditions météorologiques et les pratiques culturales
(13,13 points sur 20): Dans l’ensemble, les agriculteurs disposent d’un très bon accès
à l’information, au niveau de la capacité à prédire les changements, à accéder aux
prévisions météorologiques ainsi qu’à des informations sur les pratiques culturales.
Les informations s’avèrent provenir de diverses sources, la vulgarisation étant très
présente ainsi que la radio.
Le matériel agricole (12,63 points sur 20): La plupart des communautés ont accès à
certains types de matériel agricole, ce qui témoigne d’un certain niveau de
31
mécanisation parmi les ménages, notamment pour ce qui est du labour, du battage
et du fauchage.
Des informations complémentaires sur tous les scores par composantes sont indiquées en
Annexe 2.
En examinant la répartition des différents scores (Annexe 3), plusieurs modules ont
enregistré une part très importante de répondants avec une forte résilience. Les principaux 12, comme pour les scores moyens, ont été l’accès aux marchés locaux (98 % des ménages
ont obtenu un score de résilience élevé), les technologies de l’information et de la
communication (TIC) (94 % des ménages ont une résilience élevée), les perturbations (88 %
avec une résilience élevée), les infrastructures d’irrigation (86 %), la confiance et la
coopération (79 %), l’accès à l’information (76 %) et le matériel agricole (69 %). Plus de la
moitié des répondants ont indiqué une grande résilience pour les activités de production
(62 %), l’accès à l’eau (54 %) et les pratiques de gestion des terres (52 %).
Des informations complémentaires sur la répartition des scores entre les différents aspects
évalués sont mentionnées en annexe 3.
4.1.1 Priorités des participants: auto-évaluation de l’importance
Les priorités sont identifiées en fonction des aspects que les populations ont elles-mêmes
déclaré comme importants. Cette composante de la mesure de la résilience dans l’outil
SHARP est purement subjective et donne aux petits exploitants la possibilité d’exprimer ce
qu’ils considèrent comme important ou prioritaire pour le bon fonctionnement de leur
système de production et la dynamique du ménage. Au Mali, les répondants ont tendance à
évaluer l’importance de la plupart des composantes comme étant «très important» et
«moyennement important».
La Figure 22 présente les différentes composantes intégrées à SHARP dans l’évaluation du
niveau de résilience, en tenant compte des composantes objectives (score académique) et
subjectives (adéquation et importance désignées par les sondés).
La qualité de l’eau et l’accès à l’eau ont été considérés comme les aspects les plus
importants (score de 1,79 et 2,16). Ils sont suivis en importance par l’accès aux marchés
locaux (2,39), la gestion de la fertilité (2,80), les infrastructures d’irrigation (2,84), les
intrants agricoles locaux (2,84), les caractéristiques du ménage (2,85) et les cultures (2,92).
En comparant ces scores avec les scores de résilience académique, certaines priorités
peuvent être établies en mettant l’accent sur les aspects qui ont la résilience académique
la plus faible, associée à l’importance perçue comme la plus élevée. Dans ce cas, ces aspects
12 Dans la Figure 22 ci-dessous, la qualité de l’eau semble avoir les niveaux de résilience les plus
élevés. Cependant, comme les informations n’ont pas été correctement extraites du serveur central,
les scores ne sont pas exacts et sont donc écartés de cette analyse.
32
seraient les sources de revenus, la gestion de la fertilité, la qualité des sols, les pratiques
d’irrigation des champs et les pratiques de conservation de l’eau.
FIGURE 22 - DESAGREGATION DES COMPOSANTES DE RESILIENCE
Certains aspects ont été perçus comme peu importants par les répondants: la tenue de
registres (6,24), le matériel agricole (5,56), l’accès à la terre (5,47), les mauvaises récoltes
(5,36), les AGR non agricoles (4,87) et l’appartenance à un groupe (4,68).
4.1.2 Composantes de résilience SHARP par domaine thématique (agronomique, environnemental, social et économique)
Les niveaux de résilience sont organisés selon 4 domaines thématiques distincts. Comme le
montre l’Annexe 2, les domaines sociaux apparaissent comme les plus résilients parmi les
ménages interviewés (score moyen de 12,87 sur 20), tout en ayant un niveau de priorité
inférieur en termes de besoin d’amélioration évalué par les personnes interrogées elles-
mêmes. En moyenne, la résilience économique s’est révélée relativement importante, avec
un score moyen de 11,64 et un haut niveau de priorité par rapport aux autres domaines. La
note moyenne pour les aspects liés à la production ou aux pratiques agronomiques est de
10,73 et donc relativement moyenne et ne figure pas comme prioritaire. Enfin, la moyenne
la plus faible a été obtenue pour les modules environnementaux (score moyen de 9,78 sur
20) avec un niveau de priorité relativement élevé pour les agriculteurs (3,78).
0
3
5
8
100
3
5
8
10
Ménage
Types
de p
roducti
ons
Cult
ure
s
Nouvelles
vari
été
s
Mauvais
es
récolt
es
Tenue d
e r
egis
tres
Accès
à l’i
nfo
rmati
on
Accès
à l’e
au
Conse
rvati
on d
e l’e
au
Qualité
de l’e
au
Infr
ast
ructu
res
Pra
tiques
d’i
rrig
ati
on
Accès
à la t
err
e
Qualité
des
sols
Gest
ion d
es
terr
es
Maté
riel agri
cole
Sourc
es
d’é
nerg
ie
Feri
lisa
tion
Gro
upes
Pert
urb
ati
ons
Ccoopéra
tion
Accès
aux m
arc
hés
Intr
ants
agri
cole
s
Souti
en f
inancie
r
TIC
Pri
ncip
ale
s dépense
s
Sourc
es
de r
evenus
AG
R n
on a
gri
cole
s
Éparg
ne
Importa
nce é
valu
ée p
ar le
s répondants
Score
académ
ique &
adéquati
on é
valu
ée p
ar
les
répondants
Composantes de résilience: objectifs et auto-évaluations
Score académique Adéquation évaluée par les sondés
Importance évaluée par les sondés
33
4.1.3 Composantes de résilience de SHARP: en fonction du sexe du chef de famille
La résilience moyenne des ménages dirigés par un homme (moyenne de 10,64 sur 20, sur la
base de 65 enquêtes - 72 %) semble être légèrement différente de celle des ménages dirigés
par une femme (moyenne de 10,80 sur 20, d’après 24 sondages – 27 %).
Cependant, certaines différences apparaissent entre les deux groupes en observant des
aspects spécifiques. Dans certains modules, la résilience des ménages dirigés par un homme
est plus élevée que celle des ménages dirigés par une femme. C’est précisément le cas pour:
les types de production, l’accès à l’information sur les conditions météorologiques et les
pratiques culturales, l’appartenance à un groupe, la confiance et la coopération ainsi que
les TIC. Des tendances opposées sont observées pour un certain nombre d’aspects où les
ménages dirigés par une femme semblent plus avantagés : le ménage, l’accès à l’eau, les
infrastructures d’irrigation, les sources de revenus, les AGR non agricoles, l’épargne (voir
l’Annexe 4 pour plus de détails). Ces modèles pourraient être analysés plus en détail pour
comprendre quels aspects et quand ces aspects sont systématiquement différents en
fonction du genre du chef de famille.
4.2 Niveaux de résilience par site d’irrigation
Comme le montre le Tableau6, en étudiant les niveaux de résilience par site d’irrigation, il
semble y avoir une grande différence dans la résilience relativement élevée de Founia
(moyenne de 11,14) et celle des répondants des sites de Dié et du lac Horo (tous deux avec
un score moyen de 5,88, soit une résilience moyenne faible).
À Founia, quelques aspects ont une faible résilience (moins de 7 points sur 20): les
pratiques d’irrigation des champs (2,50 et un score académique faible chez 97 % des
ménages), l’accès à la terre (score de 2,57, score académique faible chez 71 % des
ménages), les pratiques de gestion des terres (un score de 3,08, un score académique
faible chez 61 % des ménages) et les pratiques de conservation de l’eau (6,60, un
score académique faible chez 58 % des ménages). Ces aspects sont principalement
liés aux pratiques environnementales et agricoles et pourraient facilement être
améliorés avec de la formation. Les sources de revenus ont également enregistré une
faible résilience chez 64 pour cent des ménages à Founia. De nombreux aspects
obtiennent de très bons résultats, en particulier des scores supérieurs à 14 sur 20:
l’accès aux marchés locaux (17,83 sur 20, 97 % des ménages obtiennent un score
académique élevé), l’accès à l’eau (17,60 sur 20, 87 % des ménages obtiennent un
score académique élevé), les infrastructures d’irrigation (17,08 sur 20, 97 %
obtiennent un score académique élevé), le matériel agricole (16,42 sur 20), les
activités de production (16,30 sur 20, 97 % obtiennent un score académique élevé),
les cultures (16,30 sur 20), les perturbations (15,25 sur 20, 87 % ont un score
académique élevé), les TIC (15,17 sur 20, 90 % ont un score académique élevé), la
confiance et la coopération (14,47 sur 20), l’épargne (14,25, 77 % avec un score
académique élevé) et l’accès à l’information (14,20 sur 20, 77 % avec un score
34
académique élevé). Ces aspects résilients couvrent l’ensemble des ménages et des
systèmes agricoles, ce qui est le signe d’une communauté résiliente.
Au lac Horo, un grand nombre d’aspects témoignent de niveaux de résilience faibles
(14 modules sur 29 évalués) et aucun aspect ne dépasse les 14 sur 20. La résilience
semble notamment faible en termes de: techniques de conservation de l’eau (score
de 0,93 % des ménages ont des scores de résilience faibles), qualité des sols (0,80,
94 % des ménages ont un score académique faible), activités de production (1,83,
68 % obtiennent un score académique faible), sources d’énergie (1,84, 90 % avec un
score académique faible), sources de revenus (2,41), accès à l’eau (3,24), cultures
(3,77), tenue de registres (3,79), épargne (3,79), gestion de la fertilité (4,07), accès
à la terre (4,16), appartenance à un groupe (4,69), pratiques d’irrigation des champs
(6,12). Les aspects les plus faibles sont liés aux pratiques agricoles et à la gestion des
ressources naturelles.
À Dié, un grand nombre d’aspects témoignent d’une résilience faible (16 modules sur
29 évalués) et aucun aspect ne dépasse les 14 sur 20. La résilience semble plus
particulièrement faible au niveau de: la tenue de registres (0,44), les mauvaises
récoltes (0,94), l’épargne (1,45), les sources de revenus (1,61), la qualité des sols
(4,04), les intrants agricoles locaux (4,61), le soutien financier (4,68), la conservation
de l’eau (4,97), la gestion de la fertilité (5,25), les AGR non agricoles (5,32),
l’appartenance à un groupe (5,50), la gestion des terres (6,05) et le ménage (6,74).
Plus de 70 pour cent des ménages de Dié obtiennent de faibles scores académiques
pour les quatre premiers aspects mentionnés. La résilience économique globale est
très faible, de même que la gestion des ressources naturelles.
35
TABLEAU 5 - SCORES DE RESILIENCE MOYENS PAR SITE D’IRRIGATION (ADEQUATION ET ACADEMIQUE)
Module / Site d’irrigation Dié Founia Lac Horo
Ménage 6,74 11,04 12,38
Types de productions 7,31 16,30 1,83
Cultures 7,87 16,30 3,77
Utilisation de nouvelles variétés* 5,16 5,17 8,10
Mauvaises récoltes 0,92 10,44 8,16
Tenue de registres 0,44 7,70 3,79
Accès à l’information sur les conditions
météorologiques et les pratiques culturales
8,49 14,20 7,42
Accès à l’eau 8,06 17,60 3,24
Techniques et pratiques de conservation de
l’eau
4,97 6,60 0
Qualité de l’eau 10,00 10,00 10,00
Infrastructures d’irrigation** 6,24 17,08 7,93
Pratiques d’irrigation des champs 2,42 2,50 6,12
Accès à la terre 10,00 2,57 4,16
Qualité des sols et dégradation des terres 4,04 11,64 0,80
Pratiques de gestion des terres 6,05 3,08 7,76
Matériel agricole 7,10 16,42 8,28
Sources d’énergie 8,14 12,76 1,84
Engrais et gestion de la fertilité 5,25 11,66 4,07
Appartenance à un groupe 5,50 9,40 4,69
Perturbations 9,03 15,25 8,07
Confiance et coopération 8,85 14,47 9,31
Accès aux marchés locaux 9,48 17,83 10,00
Intrants agricoles locaux 4,61 12,85 7,18
Soutien financier 4,68 12,08 7,59
TIC 9,03 15,17 10,00
Principales dépenses*** 1,81 0,27 0,00
Sources de revenus 1,61 8,83 2,41
AGR non agricoles 5,32 9,55 7,93
Épargne 1,45 14,25 3,79
Scores de résilience moyenne (adéquation et
académique)
5,88 11,14 5,88
N.B.: Les scores sont la somme des composants académique et d’adéquation de tous les répondants.
* Les valeurs ont été normalisées à 20 car les composantes d’adéquation et d’importance n’ont pas été
enregistrées pour les modules: Nouvelles variétés et principales dépenses, en raison de problèmes techniques
sur l'application.
** Les scores académiques pour ces modules n’ont pas été enregistrés (NE).
*** Comme le module de questions ne contient pas les auto-évaluations de l’adéquation et de l’importance par
formulation, les scores ont été normalisées à 20.
36
37
4. Conclusions
Ce rapport résume les résultats de l’évaluation SHARP sur la résilience climatique des petits
exploitants réalisée auprès des usagers de trois sites d’irrigation au Mali, à savoir Dié, Founia
et le lac Horo. Dans la plupart des ménages, les cultures principales sont irriguées ; la
tendance étant la plus prononcée à Dié où toutes les cultures principales sont irriguées. La
maladie s’avère la principale perturbation subie par les ménages, suivie par la sécheresse.
Les changements climatiques sont principalement liés aux régimes des pluies, y compris aux
retards des pluies, au raccourcissement et à l’irrégularité plus importante de la saison des
pluies. À Founia et au lac Horo, ces tendances sont accompagnées d’infestations parasitaires
inhabituelles et d’inondations. Les répercussions de ces changements ont été davantage
ressenties par les petits exploitants de Dié et du lac Horo. Dans l’ensemble, seuls 39 pour
cent des répondants ont déclaré avoir recours à au moins une pratique de conservation de
l’eau. Plus particulièrement, aucun ménage n’a indiqué adopter de telles pratiques au lac
Horo. Environ trois quarts des personnes interrogées ont déclaré avoir accès à un réseau
d’irrigation. Dans l’ensemble, 81 pour cent des ménages ont indiqué disposer de réseaux
d’irrigation non équipés tandis que 19 pour cent en possèdent.
La résilience climatique globale des petits exploitants dans les sites d’irrigation évalués est
modérée (score de résilience moyenne de 10,86 sur 20). Les pratiques agricoles et
l’environnement apparaissent comme un domaine prioritaire pour le renforcement de la
résilience. Plus précisément, les domaines clés identifiés pour améliorer la résilience à
travers les sites sont les suivants: les pratiques d’irrigation des champs, la conservation de
l’eau, la tenue de registres, les sources de revenus et la qualité des sols. En ce qui concerne
les domaines de forte résilience, les réseaux d’irrigation et l’accès aux TIC ainsi que
l’information sur les conditions météorologiques et la culture ont donné de bons résultats.
La qualité et l’accès à l’eau apparaissent comme des aspects de préoccupation majeure à
améliorer. Aucune différence marquante n’est observée dans la résilience des ménages
dirigés par un homme ou par une femme. De grandes différences ont été mises en évidence
dans la résilience moyenne à Founia (11,14 sur 20 en moyenne) par rapport aux sites de Dié
et du lac Horo (ces deux derniers enregistrant un score moyen de 5,88, signal d’une résilience
moyenne faible). À Founia, la plupart des aspects caractérisés par une faible résilience sont
liés à la gestion de l’eau et des sols, à savoir les pratiques d’irrigation des champs, la gestion
des terres et la conservation de l’eau. La conservation de l’eau et l’amélioration de la qualité
des sols apparaissent comme des éléments clés pour renforcer la résilience au lac Horo.
D’après les informations recueillies, d’importantes améliorations de la résilience sont
possibles grâce à l’adoption de pratiques d’irrigation des champs, de conservation de l’eau
et de gestion des terres et des sols. Étant donné que l’accès à l’information et aux TIC ne
semble pas une contrainte, il serait important de comprendre si le contenu, la qualité et le
processus de partage de l’information et d’apprentissage doivent être améliorés pour
garantir que cet accès favorise davantage la résilience climatique des petits exploitants.
D’autres obstacles à l’adoption de telles pratiques doivent être explorés par le biais de
recherches qualitatives et de consultations communautaires. Par ailleurs, des mesures
complémentaires spécifiques au site traitant des aspects sociaux et économiques pourraient
être nécessaires pour améliorer la résilience.
38
5. Annexes
Annexe 1 - Accès à la terre par type et site d’irrigation
TABLEAU A 1. ACCES A LA TERRE PAR TYPE ET SITE D’IRRIGATION
Accès à la terre Total Dié Founia Lac Horo
Nb de
répondants
% Moyenne
(ha.)
Nb % Moyenne
(ha.)
Nb % Moyenne
(ha.)
Nb % Moyenne
(ha.)
Total de terres accessibles
Terres privées 49 54 % 2,97 0 % 29 97 % 3,03 20 69 % 2,87
Terres communautaires 38 42 % 9,42 31 100 % 11,35 0 % 7 24 % 0,87
Terres louées 3 3 % 1,01 0 % 3 10 % 1,01 0 %
Terres non irriguées
Terres privées 28 31 % 2,16 0 % 25 83 % 2,21 3 10 % 1,75
Terres communautaires 36 40 % 6,47 30 97 % 7,67 0 % 6 21 % 0,50
Terres louées 1 1 % 2,00 0 % 1 3 % 2 0 %
Terres irriguées
Terres privées 47 52 % 1,53 0 % 28 93 % 0,92214 19 66 % 2,43
Terres communautaires 29 32 % 0,70 23 74 % 0,67 0 % 6 21 % 0,81
Terres louées 2 2 % 0,50 0 % 2 7 % 0,5 0 %
39
Annexe 2 – Scores globaux de résilience
TABLEAU A 2. SCORES GLOBAUX DE RESILIENCE
Q. Variable Obs. Pondération
*
Score
académique
Adéquatio
n évaluée
par les
sondés
Résilience
moyenne
Importance
évaluée par
les sondés
Pratiques de production agricole
2 Ménage 90 178 5,24 6,78 12,03 2,85
3 Types de productions 90 178 4,94 6,46 11,40 3,04
4 Cultures 90 178 5,90 5,76 11,66 2,92
5 Utilisation de nouvelles
variétés
90 178 6,60 NE S.O.
6 Mauvaises récoltes 90 178 6,01 3,88 9,89 5,36
7 Tenue de registres 90 178 3,09 3,22 6,31 6,24
8 Accès à l’information
sur les conditions
météorologiques et les
pratiques culturales
90 178 7,87 5,27 13,13 3,73
Valeur moyenne des pratiques de
production
5,66 5,23 10,73 4,02
Environnement
9 Accès à l’eau 90 178 6,22 5,81 12,04 2,16
10 Techniques et pratiques
de conservation de
l’eau
90 178 1,97 3,71 5,67 5,45
11 Qualité de l’eau 90 178 10,00 8,40 NM 1,79
12 Infrastructures
d’irrigation
90 178 8,25 5,38 13,63 2,84
13 Pratiques d’irrigation
des champs
90 178 4,26 0,80 5,06 3,91
14 Accès à la terre 90 178 4,64 6,31 10,94 5,47
15 Qualité des sols et
dégradation des terres
90 178 2,66 5,29 7,95 4,22
16 Pratiques de gestion
des terres
90 178 5,88 5,32 11,21 3,57
17 Matériel agricole 90 178 8,43 4,20 12,63 5,56
18 Sources d’énergie 90 178 4,62 4,45 9,08 3,86
19 Gestion de la fertilité
des sols
90 178 4,71 4,91 9,61 2,80
Valeur moyenne de
l’environnement
5,60 4,96 9,78 3,78
Social
20 Appartenance à un
groupe
90 178 5,16 5,14 10,30 4,68
21 Perturbations 90 178 8,55 5,07 13,62 4,41
40
Q. Variable Obs. Pondération
*
Score
académique
Adéquatio
n évaluée
par les
sondés
Résilience
moyenne
Importance
évaluée par
les sondés
22 Confiance et
coopération
90 178 8,58 6,10 14,68 3,25
Valeur moyenne sociale 7,43 5,44 12,87 4,11
Économique
23 Accès aux marchés
locaux
90 178 9,91 7,18 17,09 2,39
24 Intrants agricoles
locaux
90 178 6,54 5,51 12,04 2,84
25 Soutien financier 90 178 6,26 4,20 10,46 4,00
26 TIC 90 178 9,61 5,31 14,92 3,69
27* Principales dépenses 90 178 0,40 NE S.O. S.O.
28 Sources de revenus 90 178 2,08 5,27 7,35 3,62
29 AGR non agricoles 90 178 6,42 4,10 10,52 4,87
30 Épargne 90 178 4,80 4,33 9,13 4,27
Valeur moyenne économique 5,75 5,13 11,64 3,67
Moyennes (Production + Environnement + Social +
Économique)
5,85 5,12 10,86 3,84
Remarque: Les scores moyens sont calculés à l’aide des pondérations analytiques des sites d’irrigation car les
scores académiques contiennent des moyennes dans leur formule d’origine.
NM: Non mesuré. La véracité des informations enregistrées ne peut être vérifiée.
Remarque: NE - Non enregistré - Composante académique de la question sur les infrastructures d’irrigation et
les pratiques d’irrigation des champs pour le site d’irrigation de Dié.
* S.O.: Sans objet - Le module de questions sur les «Principales dépenses» ne contient pas de questions sur
l’adéquation et l’importance en fonction de la formulation. La résilience moyenne a été normalisée à 20 pour
tenir compte de ce manque d’information et éviter une sous-estimation des résultats.
En plus des principaux points de résilience indiqués dans la section, quelques autres composantes ont
enregistré des scores globaux supérieurs à 12, à savoir:
Les intrants agricoles locaux (12,04 points sur 20): Les intrants agricoles locaux semblent être
suffisamment accessibles aux agriculteurs et il semble que la plupart des répondants aient
facilement accès à un large éventail d’intrants. La diversité des intrants et des sources
d’intrants est essentielle pour se remettre des perturbations.
L’accès à l’eau (12,04 points sur 20): Comme les répondants ont été sélectionnés en fonction
de leur utilisation des sites d’irrigation, il n’est pas surprenant qu’ils bénéficient d’un accès
facilité aux sources d’eau pour différents usages. Cependant, l’accès à l’eau n’est pas perçu
par les répondants comme très adéquat (5,81sur 10).
La composition du ménage (12,03 points sur 20): En général, peu de problèmes de santé
semblent affecter la population et la plupart des membres du ménage sont donc capables de
travailler. Avoir une diversité de cultures sur le terrain peut contribuer à la valeur
nutritionnelle de l’alimentation du répondant. Les aînés jouent un rôle important dans
l’éducation des enfants, complétant éventuellement le manque d’éducation formelle. De
plus, ce score semble être principalement dû à la perception de l’adéquation par le ménage
plutôt qu’au score académique (5,24), lequel est juste supérieur à la moyenne.
41
Annexe 3 – Répartition des scores académiques de résilience par module
TABLEAU A 3. REPARTITION DES SCORES ACADEMIQUES DE RESILIENCE PAR MODULE
Q. Variable Obs. Résilience
faible
Résilience
modérée
Résilience
élevée
2 Ménage 90 8 % 79 % 13 %
3 Types de productions 90 23 % 14 % 62 %
4 Cultures 90 14 % 51 % 34 %
5 Utilisation de nouvelles
variétés
90 3 % 69 % 28 %
6 Mauvaises récoltes 87 36 % 38 % 26 %
7 Tenue de registres 90 52 % 44 % 3 %
8 Accès à l’information sur les
conditions météorologiques
et les pratiques culturales
90 8 % 17 % 76 %
9 Accès à l’eau 90 29 % 17 % 54 %
10 Techniques et pratiques de
conservation de l’eau
90 62 % 33 % 4 %
11 Qualité de l’eau 90 0 % 0 % 100 %
12 Infrastructures d’irrigation 59 14 % 0 % 86 %
13 Pratiques d’irrigation des
champs
59 64 % 0 % 36 %
14 Accès à la terre 90 48 % 10 % 42 %
15 Qualité des sols et
dégradation des terres
90 43 % 53 % 3 %
16 Pratiques de gestion des
terres
90 31 % 17 % 52 %
17 Matériel agricole 90 4 % 27 % 69 %
18 Sources d’énergie 90 39 % 22 % 39 %
19 Engrais et gestion de la
fertilité
90 23 % 57 % 20 %
20 Appartenance à un groupe 90 24 % 41 % 34 %
21 Perturbations 90 8 % 4 % 88 %
22 Confiance et coopération 90 3 % 18 % 79 %
23 Accès aux marchés locaux 90 1 % 1 % 98 %
24 Intrants agricoles locaux 90 8 % 57 % 36 %
25 Soutien financier 90 11 % 62 % 27 %
26 TIC 90 6 % 0 % 94 %
27* Principales dépenses 90 90 % 4 % 6 %
28 Sources de revenus 88 65 % 31 % 5 %
29 AGR non agricoles 89 37 % 17 % 46 %
30 Épargne 90 54 % 3 % 42 %
42
Annexe 4 – Scores de résilience en fonction du sexe du chef de famille
TABLEAU A 4. SCORES DE RESILIENCE EN FONCTION DU SEXE DU CHEF DE FAMILLE
Modules Ménages dirigés
par un homme
Ménages dirigés
par une femme
Ménage 11,63 12,90
Types de productions 11,66 10,77
Cultures 11,63 11,72
Utilisation de nouvelles variétés* 6,56 6,76
Mauvaises récoltes 9,82 9,86
Tenue de registres 6,09 6,57
Accès à l’information sur les conditions
météorologiques et les pratiques culturales
13,45 12,31
Accès à l’eau 11,76 12,46
Techniques et pratiques de conservation de
l’eau
5,88 5,06
Qualité de l’eau** NE NE
Infrastructures d’irrigation *** 13,31 14,21
Pratiques d’irrigation des champs 5,20 4,81
Accès à la terre 11,10 10,57
Qualité des sols et dégradation des terres 7,95 7,91
Pratiques de gestion des terres 11,18 10,57
Matériel agricole 12,52 12,96
Sources d’énergie 9,17 8,70
Engrais et gestion de la fertilité 9,67 9,38
Appartenance à un groupe 11,02 8,72
Perturbations 13,49 13,77
Confiance et coopération 15,00 14,05
Accès aux marchés locaux 16,90 17,41
Intrants agricoles locaux 11,93 12,31
Soutien financier 10,37 10,69
TIC 15,27 14,31
Principales dépenses** NE NE
Sources de revenus 6,84 8,56
AGR non agricoles 9,28 13,43
Épargne 8,50 10,88
Moyenne par sexe 10,64 10,80
* Sommes des composantes académique et d’adéquation.
** Les scores académiques pour ces modules n’ont pas été enregistrés (NE).
*** Les valeurs ont été normalisées à 20 car les composantes d’adéquation et d’importance n’ont pas été enregistrées.
Cette publication a été réaliséeavec le soutien financier du
CA4254FR/1/05.19
ISBN 978-92-5-131394-7
9 7 8 9 2 5 1 3 1 3 9 4 7
top related