theme les-conflits-sociaux-2010-2011
Post on 31-Oct-2014
424 Views
Preview:
DESCRIPTION
TRANSCRIPT
Thème - Thème - Les conflits sociauxLes conflits sociaux
Chapitre - Conflits et mobilisation sociale
Partie 1 – La conflictualité et ses
acteurs dans les sociétés
industrielles
I – L’analyse marxiste des conflits
.
.
LE MARXISME: toute évolution politique et sociale dépend de l’évolution économique.
MARX constate, vers le milieu du XIXe siècle,Le creusement des écarts entre deux classes:
la bourgeoisiemonopole de la propriété des moyens de production. →classe exploiteuse→ accumule le capital→remplace l’homme par la machine→est à l’origine d’une constitution d’une armée industrielle de réserve→qui assure une exploitation toujours plus poussée
Les ouvriers ou prolétaires:→à l’origine constituent une classe en soi (une classe non mobilisée)→qui subit une exploitation croissante→donc elle entre en lutte contre la bourgeoisie→elle développe une conscience de classe pour soi →les luttes se multiplient une contre culture se développe→et des partis et syndicats sont créés
Il les explique par la plus-value que réalisentles propriétaires sur la seule vraie richesse: la force de travail de leurs salariés.
Lutte des classes
RévolutionInéluctable, prise
en charge par un parti au nom du
prolétariat
Dictature du prolétariat pour parvenir à une société communiste
sans classes
Alfred Krupp 1870 Punch. 1843. Capital/travail
Karl Marx 1818-1883
Henri Schneider
Donc selon Marx :
1- l’existence des classes n’est liée qu’à des phases historiques déterminées du développement de la production
2- la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat
3- cette dictature ne représente qu’une transition vers l’abolition de toutes les classes et vers une société sans classe. (1852)
Conclusion
II – Syndicalisation et conflits dans les sociétés industrielles
Source : La transformation du paysage syndical depuis 1945 ;Thomas Amossé, Maria-Teresa Pignoni
Quelques années après la guerre, en 1949, plus d’un salarié sur quatre était syndiqué. Le syndicalisme, à dominante ouvrière, regroupait alors plus de trois millions d’adhérents.La France n’a certes jamais été un pays de syndicalisme de masse : pour des raisons qui tiennent à l’histoire plus lente de son industrialisation et à l’émergenced’une classe ouvrière moins urbanisée, elle n’a pas connu les grandes concentrations ouvrières de l’Angleterre et de l’Allemagne du XIXe siècle ; par ailleurs, elle n’a pas opté pour un syndicalisme de service comme en Europe du Nord. Toutefois, les organisations syndicales ont longtemps pu se prévaloir d’unebase militante étendue dans les entreprises et les administrations.
Evolution du taux de syndicalisation entre 1945 et 1975 en France
On peut représenter horizontalementl’intensité des inégalités
et verticalement celle des identités collectives, c’est-à-dire de la conscience de classe.
III- Explication
Source : Diapos 7 à 14: Présentation réalisée par Pascal Binet à partir de la conclusion de l’article de Louis Chauvel “Le retour des classes sociales”,Revue de l’OFCE n°79,Octobre 2001
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
La situation de classes enlutte (1) est conflictuelle et confronte au risque d’une conflagration sociale,
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
sauf à trouver une autre issue négociée avec la diminution des inégalités économiques (2).
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
A partir de la position (1), l’issue (4) par la perte de la conscience de classe ne paraît pas très vraisemblable, puisque, face à des inégalités intolérables, les identités de classe doivent en toute logique sereconstituer — mais la question est bien celle-ci : comment les sociétésinégalitaires arrivent-elles à tolérer leurs inégalités ?
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
Il est possible de partir du cas de la France préindustrielle de 1830, marquée par des inégalités économiques très fortes, mais où l’identité du prolétariat est encore loin d’être constituée. 1830
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
1830
1890
La suite du siècle fut bien la montée en puissance de cette identité ouvrière et l’entrée dans le jeu politique du marxisme.
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
1830
1890
1950
A partir des Trente glorieuses et de l’édification d’un système social-démocrate,
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
1830
1890
19501970
…les inégalités ont été fortement régulées, sans que la conscience de classe ne se soit dissoute pour autant.
Partie 2- Vers la disparition de la conflictualité ?
I – Un effondrement de la conflictualité en France
Opérez une périodisation de l’évolution du nombre de jours de grèves
A - Constat
1 – L’évolution du nombre de jours de grève
Opérez une périodisation du graphique
2 – Une analyse longitudinale du taux de syndicalisation
55
57
59
61
63
65
67
69
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
Source : Source : IFOP en 1966 et SOFRES de 1976 à 1994 (Michelat et Simon, 1996) présenté dans Dirn (1998). Complété par "Panel Electoral Français 2002 » Cevipof.
3 – Evolution de la population ayant le sentiment d’appartenir à une classe sociale en
%
B - Explications
23
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
1830
1890
19501970
1982
En définitive, il faut attendre le ralentissement économique des années 1970 et 1980 pour voir s’atténuer la conscience de classe, alors que les inégalités ont cessé de diminuer.
1- les effets de l’évolution des inégalités sur la conscience de classe
Source : Diapos 21 et 22 Présentation réalisée par Pascal Binet à partir de la conclusion de l’article de Louis Chauvel “Le retour des classes sociales”,Revue de l’OFCE n°79,Octobre 2001
24
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
1830
1890
19501970
1982
2000
et le discours inverse marque des points dans le débat public. La reconstitution d’inégalités plus fortes est alors en route.
Comme Ulysse et les siens repris par la tempête devant Ithaque, c’est là que s’éloigne le rêve de la société sans classes, parce que le discours égalitariste perd de ses soutiens,
1- les effets de l’évolution des inégalitésur la conscience de classes
2 – Les transformations de la structure sociale
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
1969 1974 1979 1984 1989 1994 1999
Ouvriers (dont contremaîtres)
Employés
Professions intermédiaires
Cadres
Patrons
AgriculteursChômeurs n’ayant jamais travaillé
Source: Enquêtes emploi, France, INSEE 1969-2000
3 - Le paradoxe du « free rider » de Mancur Olson...
Source: J.Dornbush,
http://ecomultimedia.free.fr/term.html
Une approche individualiste de l’action collective
Rappel : l’individualisme méthodologique
Les faits sociaux se comprennent à partir des logiques de l’action individuelle
Les individus sont supposés rationnels sur le modèle de l’homo oeconomicus
C’est une démarche théorique, à distinguer de l’individualisme au sens courant
Mancur Olson
Eric Neveu, sociologie des mouvements sociaux, La Découverte 2005
Pour Mancur Olson, l’intérêt partagé ne suffit pas à expliquer
l’action collective : à
partir du document, expliquez
pourquoi l’action collective peut
être qualifiée de « paradoxe ».
Le « paradoxe de l’ action collective »
Pourquoi l’action collective peut-elle être qualifiée de paradoxe ?
L’individu optimise son
intérêt individuel par un
calcul coût/avantage
Les coûts de l’action
collective sont
individuels mais les gains
sont collectifsS’il en est ainsi le comportement le plus rationnel est la passivité
L’action collective
n’aura jamais lieu !
Le paradoxe de Mancur Olson
Un individu « rationnel » (qui ne recherche que son intérêt individuel et la maximisation de ses gains) n’a pas intérêt à s’associer pour l’obtention ou la production d’un bien collectif. Pourquoi ? Cela a un coût : faire grève, c’est se priver de salaire, se faire mal voir de son chef...
Puisque le bien créé est collectif, c’est-à-dire accessible sans condition (l’augmentation de salaire est versée à tous, grévistes ou non), le comportement « rationnel » est de laisser les autres l’obtenir ou le produire, sans payer sa quote-part.
Comme ce raisonnement peut être fait par chacun, il se peut alors qu’aucune action collective ne tente d’obtenir ou produire ce bien...
Comment expliquer alors l’action collective ?
Olson évoque les « incitations sélectives »
Eric Neveu, sociologie des mouvements sociaux, La Découverte 2005
Donnez des exemples d’ « incitations sélectives » dans les conflits du travail contemporains
Les « incitations sélectives »
Défense individuelle des salariés par les organisations syndicales (en cas de contentieux, de mutation, de sanction...).
Perspectives d’obtenir des avantages : considération des collègues, heures de «délégation», carrières syndicales.
mes avantage
s
Partie 2 – Vers l’apparition de nouveaux mouvements sociaux
Introduction- La notion de « mouvement social »
Deux acceptions :
- la première, d’usage courant, synonyme de « conflit social, grève » ;
- la seconde, acception est un concept sociologique (Alain Touraine, Le mouvement ouvrier, 1984) :
« Un mouvement social est la combinaison d’un principe d’identité, d’un principe d’opposition et d’un principe de totalité »
Principe d’identité = définition d’un acteur social par lui-même (« Qui suis-je ? » : des métallos en colère ; des paysans pauvres du Chiapas ; des cheminots défenseurs du service public ; des écologistes amoureux des oiseaux, etc.)
Principe d’opposition = définition par cet acteur de son adversaire, avec lequel il est en conflit (« Contre qui ? » : contre l’employeur, les patrons ; contre le gouvernement ; contre les chasseurs, etc.)
Principe de totalité = définition de son projet (ce qu’il veut, ce qu’il espère : « Pour quoi lutte-il ? » : pour une meilleure société, pour une nature accueillante, pour le service public, pour des retraites décentes...
Introduction- La notion de « mouvement social »
I. Une catégorie aux contours flous
ContexteRecul de la conflictualité ouvrière classique / avec poids croissant sur la scène politique nationale et internationale de mouvements comme : les sans (papiers, emplois, logis), les altermondialistes, les
féministes (NPNS), les anti-guerre…
ProblématiqueY a-t-il des « Nouveaux Mouvements
Sociaux » qui hériteraient du rôle central des conflits du travail et de la classe
ouvrière dans la société industrielle ?
Une thèse que l’on peut inscrire dans le
prolongement de celle de la moyennisation, de la fin des classes,
etc.
Un sociologue comme Alain
Touraine pense cette question au
travers de la notion d’«
historicité »
Maîtrise de l’historicité =
contrôler le sens (orientation
/signification) du mouvement
historique, enjeu central des conflits
sociaux
II . Les caractéristiques des NMS
ne sont plus centrés sur le salariat
On peut parler de
l’émergence de nouveaux «
lieux » (abstraits) de
conflit
Par exemple les thèmes de
l’environnement, les modes de
vie…
Des exemples ?
L’importance des valeurs
les valeurs, la dimension symbolique ont une importance accrue
Mobilisations antiracistes
Gay pride
Conflits sur le voile islamique
à l’école
Conflits autour de l’école publique /
école privée
Article de loi sur le rôle
positif de la colonisation
De nouveaux acteurs
Même si des travailleurs y participent, les mouvements sociaux ne sont plus centrés sur l’identité professionnelle.
S’appuyer sur le D1 p 168
D’autres caractéristiques sociales sont mises en avant :
Plus larges : citoyenneté
Plus étroites : orientation
sexuelle, minorité ethniques
Cela reflète l’affaiblissement des sentiments d’appartenance
aux classes sociales
Le terrain professionnel n’est alors plus celui où
les identités se forgent et
s’expriment de façon privilégiée.
Les liens sociaux, les identités sont
choisies et revendiquées
plutôt que subies.
de nouvelles catégories : femmes , jeunes , classes moyennes
De nouveaux enjeux
La question des modes de vie prend le pas sur les thématiques du niveau de vie, des contions de travail.
S’appuyer sur les Docs 1 et2 p.168-169
Inglehart parle de
revendications «post
matérialistes »
Rejet du productivisme
Contestation du consumérisme (journée sans
achats)
Anti-pub (« résistance à l’agression
publicitaire »
Mouvements contre le nucléaire
Mouvements contre
l’extension des aéroports
Des exemples ?
Un changement d’échelle
Les NMS peuvent se dérouler à une échelle plus grande (internationale) ou au contraire plus petite (locale) que les luttes ouvrières classiques
Mobilisations altermondialistes
Mouvements « Nimby » =
not in my back yards
Opposition
Le rapport aux médias
Les NMS comportent souvent des actions d’éclat dont la répercussion visée est médiatique.
NMS = attitude active envers
les médias
Mouvements syndicaux :
rapport routinier,
institutionnalisé aux médias
Opposition
De nouveaux adversaires / interlocuteurs
Dahrendorf, 1957 : « Classes et conflits de classes dans la société industrielle »
NMS = l’adversaire se caractérise par
le pouvoir, l’autorité
(technocratie)
Lutte de classes :
l’adversaire se caractérise
par la propriété
Exemple : la direction d’EDF,
l’UNEDIC…
Une nouvelle structuration
structurés horizontalement, en réseaux Refus de la délégation de pouvoir à des
organisations permanentes dotés d’une idéologie complète.
Développement des coordinations
(lycéens, intermittents…)
Importance d’Internet qui se caractérise par l’absence d’un « centre »
Nouveau rapport au politique
crise ou renouveau de la vie démocratique ?
Crise de la démocratie
représentative (partis
institutionnalisés)
Essor d’une démocratie
participative ? (société civile)
Mais les NMS s’inscrivent plus dans une logique de recherche d’autonomie que de
conquête du pouvoir
Recours à l’expertise / aux personnalités reconnues
Les NMS sont souvent animées par des associations qui proposent une expertise dans un domaine précis : sécurité alimentaire, emploi…
Exemple : ATTAC qui
produit une littérature d’analyse
économique et sociale.
Les antis-OGM, les
écologistes (réchauffeme
nt de la planète)
Le Réseau d’Alerte sur les Inégalités (BIP
40)
Conclusion
L’émergence des NMS doit être articulée avec les transformations de la société.
Les NMS ne doivent pas être surestimés
Une catégorie unifiée ?Les NMS ne
reflètent-ils pas autre chose que
l’absence de perspective
unificatrice des luttes sociales ?
Perspective réformiste :
déception liée à l’alternance (Mitterrand,
Blair, Schröder…)
Perspective révolutionnaire : effondrement
de l’URSS
L’altermondialisme ne s’inscrit-il pas dans ce contexte
de recherche d’une nouvelle
perspective unificatrice (projet
de société)
Les NMS en voie d’institutionnalisation ?
exemple du mouvement écologiste
Forme radicale à l’origine
Réintégration dans la vie politique
institutionnelleDe même les organisations de
sans-logis peuvent devenir les
interlocuteurs des pouvoirs publics en
matière de logement
Rappel : pour les sociologues, le
conflit a aussi une fonction de régulation…
Partie 3 – Les formes traditionnelles de mobilisation et de conflictualité n’ont pas
disparu
I – Les déterminants de la mobilisation ont peu évolué
Évolution des principales
préoccupations depuis mars
2004
Etude réalisée par la Sofres pour la croix, mars 2009
A – Les préoccupations des français
Temps de rattrapage ___________et la _________ des salaires _________
Source: Séries longues sur les salaires, France, INSEE 1950-1999Note : en 1955, le salaire moyen des cadres est 3,9 fois plus élevé que celui des ouvriers ; de 1950 à 1955, le taux de croissance annuelle du pouvoir d’achat du salaire ouvrier était de 4,8 % par an ; en 1955, à ce rythme, le temps nécessaire pour rattraper le pouvoir d’achat du salaire des cadres de 1955 est de 29,1 ans.
Rapport dusalairecadres /ouvriers
Croissance annuellemoyenne depuis 5 ans dupouvoir d’achat du salaire
ouvrier (%)
temps derattrapage(années)
1955 3,9 4,8 29,11960 3,9 2,8 49,71965 4,0 3,5 40,01970 3,8 3,7 36,81975 3,4 3,5 35,71980 2,9 1,6 65,11985 2,7 0,3 371,91990 2,8 0,3 353,01995 2,6 0,3 316,21998 2,5 0,6 150,6
B- sont en adéquation avec les motivation des conflits
http://www.ifop.com/europe/docs/greve190309.pdf
C – Et expliquent la compréhension des grèves par les français
“la théorie de la fin des classes sociales s’est le plus souvent fondée sur le constat de l’effondrement de la conscience de classes (ou de leur identité collective) pour en inférer la disparition des inégalités objectives qui la sous-tend, alors que ces deux dimensions sont sinon indépendantes l’une de l’autre, en tout cas liées d’une façon non mécanique. Une autre erreur manifeste de la théorie de la fin des classes est de croire en la linéarité de l’histoire sociale : parce qu’une tendance a été vraie lors des Trente glorieuses, beaucoup pensent qu’elle doit se prolonger encore 30 ans après, au même rythme. Il s’agit là d’une des plus grandes sources d’erreurs dans les diagnostics sociologiques. L’histoire du XXe siècle est celle des fluctuations respectives de la facette objective (les inégalités structurées) et subjective (les identités collectives) des classes sociales.”Louis Chauvel, page 39
D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe
Source : Diapos Présentation réalisée par Pascal Binet à partir de la conclusion de l’article de Louis Chauvel “Le retour des classes sociales”,Revue de l’OFCE n°79,Octobre 2001
3
Autrement dit, ce n’est pas parce que la conscience de classe disparaît que les inégalités objectives qui la faisaient exister ont elles aussi disparu.
Ce n’est pas non plus parce que la conscience de classe s’est amoindrie au cours des trente glorieuses qu’elle va finir par disparaître.
Louis Chauvel voit plutôt les évolutions conjointes des inégalités et de la conscience de classe comme une spirale :“L’histoire du XXe siècle est celle des fluctuations respectives de la facette objective (les inégalités structurées) et subjective (les identités collectives) des classes sociales.”
D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe
Consciencede
classe
+
_Inégalités
+_
1982
2000
Louis Chauvel ne donne pas d’explication concernant les “esses” situées entre la situation de 1982 et celle de 2000. On peut cependant penser qu’il s’agit des évolutions des inégalités liées aux alternances politiques de 1986, 1988, 1993, 1997 ayant entraîné des modifications fiscales (CSG, CRDS, impôt sur la fortune, baisse de l’impôt sur le revenu, prime à l’emploi…), dans un contexte d’accroissement de la précarité de l’emploi, et d’un “tassement” continu de la conscience de classe.
D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe
Source : Diapos Présentation réalisée par Pascal Binet à partir de la conclusion de l’article de Louis Chauvel “Le retour des classes sociales”,Revue de l’OFCE n°79,Octobre 2001
Note : les points représentent la France et les Etats-Unis à différentes dates. Les positions sont relatives et restituent l’idée de dynamiques générales de différentes périodes.
D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe
Intensité des inégalités
Intensité desidentités
EU 1890 EU 1920
EU 1940
EU 1960
EU 1980
EU 2000
F 1890
F 1950F 1970
F 1982
F 2000
« Victoire du prolétariat »
« Société sans classes » « Aliénation »
« Classes en soi et pour soi »
F 1830
D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe
II – Les syndicats, un acteur toujours majeur
1. Opérez une typologie des pays en fonction du taux de syndicalisation2. Quels sont les modèles que vous pouvez faire Apparaître ?3. Pouvez-vous en conclure À l’existence d’une crise Globale du syndicalisme?
A- Une chute de la syndicalisation très inégale
B – Une transformation du rôle des syndicats
Le taux de syndicalisation
Est-ilLe seul à
Prendre en Compte pour Analyser laCrise du
Syndicalisme ? Comment
expliquez vous lesDifférences
de classements deLa France entre
Les deux Graphiques ?
1- Constat
La représentation Syndicale évolue
t’elle dans le même sens que le taux de Syndicalisation ?
1- Constat
1. A partir de l’analyse du tableau montrez que la syndicalisation est très différente de celle que l’on présente généralement .
2. A priori quelle est la catégorie sociale dont le taux de syndicalisation est le plus fort ?
1- Constat
Le rôle des syndicats, en tant qu'organismes de gestion et de régulation, ne peut que s'accroître.Dès aujourd'hui, les tâches de représentation dans l'entreprise, mais surtout dans une multitude d'institutions économiques et sociales, absorbent d'ailleurs l'essentiel du temps des militants et des permanents, dans le secteur privé comme dans le secteur public. [...] On recense ainsi près de 12000 administrateurs syndicaux dans les caisses primaires d'assurance maladie et dans les caisses d'allocations familiales ; 10000 conseillers prud'hommes; des milliers de représentants syndicaux dans les organismes chargés de l'emploi, de la formation, du logement, des retraites. [...]La représentation dans l'entreprise est d'un autre ordre. [...] Les syndicats sont considérés, dans ce cadre, comme des acteurs sociaux en interaction avec d'autres acteurs (les directions d'entreprise), ils s'insèrent dans un système de relations professionnelles construit autour de conflits et de négociation. [...]Dans un cas, le syndicat est un acteur propre autonome, participant à la régulation des rapports sociaux. [...]Dans l'autre, il joue le rôle d'une sorte de « fonctionnaire du social », exerçant des tâches d'intérêt général.Source : Pierre ROSANVALLON, La question syndicale Hachette Littératures, collection Pluriel, 1998.
Comment P Rosanvallon explique t’il les mutations que connaît le syndicalisme français ?
2 - Explications
Le syndicalisme d’aujourd’hui : un
régulateur social ?
C’est un régulateur social :
Il permet de signaler à l’employeur l’ampleur du mécontentement donc d’anticiper les grèves (en particulier en Allemagne)
Il encadre les grèves et « sait les terminer »...
Il n’est pas un maximisateur de gains à CT : il sait que la relation sociale doit durer…et que l’intérêt de tous est que l’entreprise soit compétitive
Il évite les situations d’anomie en précisant, comme le soulignaient les sociologues anglais Allan Flanders et Alan Fox (1965), « ce qui est juste et ce qui est injuste, quelles sont les revendications et les espérances légitimes, quelles sont celles qui passent la mesure »
Mais surtout il est un gestionnaire qui participe à la gestion de la sécurité sociale : la cogestion avec les organisations patronales
Mais aussi… C’est un co-décideur :
Il participe à la fixation des règles du travail Il fait respecter les engagements
C’est un contre-pouvoir :
il l’oblige l’employeur à affiner ses décisions, mieux les instruire Il introduit des valeurs (citoyenneté, droit au travail, dignité, respect de la
personne humaine), oblige l’employeur à respecter ses engagements Il oblige l’employeur à rechercher des solutions techniques,
organisationnelles ou commerciales, de façon à maintenir un haut degré de productivité et de compétitivité.
Il n’y a pas seulement une rationalité économique du gréviste : il peut vouloir affirmer sa dignité, sa solidarité de métier, sa sympathie envers un collègue, il peut agir par colère, etc.
Il existe aussi une rationalité en valeurs : prendre le risque de perdre, ou sacrifier un bien, au nom d’une morale, d’un projet, d’une idéologie
D’où une rationalité d’ensemble : le gréviste sait que sa grève sert à maintenir une pression sur l’employeur, donc sur les autres employeurs ; et que les grèves des autres salariés servent également à maintenir la pression, etc.
IV –Une critique de l’analyse d’Olson
Il existe donc une rationalité de l’action collective, au-delà des rationalités individuelles. De quoi
procède-t-elle ?
1) L’intérêt individuel. L’action collective produit des biens individuels : le syndicat offre à ses adhérents et à eux seuls des conseils juridiques, des services sociaux et de loisir. L’individu a donc intérêt à adhérer pour bénéficier de ces avantages.
2) L’interdépendance des décisions. Tout le monde sait que s’il n’y a pas assez de grévistes le jour dit, personne n’obtiendra rien...
3) La visibilité des actions individuelles. Ne pas faire grève et rester travailler dans l’atelier, c’est s’exposer. Une « roulante » se chargera de « faire débrayer » (= d’obliger les salariés à quitter de gré ou de force leur poste de travail...)
Mais aussi…
4) La solidarité, la communauté. Le groupe social est soudé (« les copains d’abord ! ») et chacun veille à maintenir cette solidarité...
5) L’adhésion à un projet, une idée. Dans la conception anarcho-syndicaliste cela correspond au mythe du grand soir de la grève générale
6) La contrainte, la pression morale. Les individus pensent « ne pas pouvoir se défiler » et anticipent la fin de la grève, quand il s’agira de retourner travailler dans l’atelier...
Conclusion : l’action collective est plus qu’une alliance d’intérêts, elle repose sur des liens sociaux, une contrainte morale, non réductibles au calcul...
top related