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Le Groupe ALPHA s’engage
auprès des jeunes Haïtiens
Moins d’un an après le terrible tremblement de
terre en Haïti (12 janvier 2010), le Groupe ALPHA
a créé, à l’automne 2010, une bourse Valencia
Mongérard, destinée à soutenir, chaque année,
deux étudiants haïtiens en Master de Sciences
économiques et ce, pendant trois ans.
Par ce geste, rare dans le monde de l’entreprise,
le Groupe ALPHA a voulu rendre hommage à
Valencia Mongérard, stagiaire au Groupe ALPHA
durant l’année 2009 et décédée lors du séisme.
Pour mener à bien ce projet, il s’est associé à
l’association Haïti Futur, présidée par Josette
Bruffaerts-Thomas, ainsi qu’à l’Université de
Marne-la-Vallée, où Valencia avait fait ses
études en sciences économiques et où les
Boursiers, depuis la première année, effectuent
les leurs.
La bourse Valencia Mongérard a été reconduite à
l’automne 2013 par le Groupe ALPHA, en lien
avec l’Université de Marne-la-Vallée, pour trois
nouvelles années.
Ce recueil se veut un témoignage des
engagements des Boursiers, de Haïti Futur et du
Groupe ALPHA pour accompagner la
reconstruction de Haïti, en misant résolument sur
les talents et l’énergie des jeunes Haïtiens.
Groupe ALPHA : Vous êtes Haïtienne et vous
avez, vous-même, au cours de votre cursus,
bénéficié d’une bourse pour venir étudier en
France. Comment le projet de bourse est-il né ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Très
rapidement après le séisme,
Pierre Ferracci, Président du
Groupe ALPHA, m’a fait savoir
qu’il voulait apporter une aide à
Haïti. Nous avons réfléchi
ensemble, en lien avec
l’Université de Marne-la-Vallée,
où Valencia Mongérard, dont le nom a été donné
à la bourse, avait effectué son Master II en
sciences économiques. Elle était membre de
l’Association Haïti
Futur des jeunes
et elle avait
effectué son
stage de six mois
de fin d’études au
Groupe ALPHA.
Elle venait de
rentrer en Haïti
pour faire sa
thèse : « La
conséquence de la migration des
travailleurs qualifiés haïtiens sur le
développement d’Haïti ». Elle était
inscrite à l’Institut francophone de
gestion de la Caraïbe, l’Institut Aimé Césaire, créé
il y a à peine un an et entièrement détruit lors du
séisme. Elle voulait devenir enseignante et rester
en Haïti. De là, l’idée d’une bourse Valencia
Mongérard, portée par ces trois partenaires et
entièrement financée par le Groupe ALPHA.
Groupe ALPHA : Comment avez-vous fait pour
tout finaliser aussi rapidement ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Cette bourse Valencia
Mongérard est très symbolique, au-delà de tout
ce que vous pouvez imaginer. L’annonce de sa
création a eu un impact très fort en Haïti car cela
constitue un encouragement, pour toute la
jeunesse haïtienne, à continuer à avancer. Cela
concrétise la foi que nous avons dans notre
capacité à rebondir. C’est une incitation à
l’excellence car nous entourons la sélection des
candidats d’un ensemble de critères qui illustre le
parcours, l’engagement et les qualités de
Valencia :
les résultats académiques lors des études ;
la situation familiale du jeune boursier ;
l’implication dans la vie sociale ;
les qualités humaines, telles que la droiture, le relationnel, l’esprit d’équipe… ;
la priorité d’un contrat de retour au pays pour au moins cinq années ;
l’engagement citoyen.
Il faut mériter la bourse, en l’honneur
de Valencia qui a su s’investir pour son
pays. Haïti vit une période cruciale
durant laquelle on a besoin de
symboles. L’attribution d’une bourse,
telle que celle du Groupe ALPHA,
traduit cette nécessité.
Au-delà de l’argent, on
honore la jeunesse.
J’ajouterai qu’il y a un
autre symbole dans
cette bourse Valencia :
elle a été créée en
l’honneur d’une
personne décédée et
donc, dans le respect total de la culture haïtienne
du culte des morts. C’est un signe très fort en
Haïti.
Groupe ALPHA : Cette bourse, dotée chaque
année de 15 000 €, soit 30 000 € annuels pour
deux étudiants sur trois ans, est attribuée en
priorité à des étudiants en sciences économiques.
Pourquoi ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Effectivement, on
peut penser que c’est restrictif. Loin s’en faut.
Haïti connaît une forte pénurie en experts
économiques. Choisir des étudiants dans cette
1ère Interview de Josette Bruffaerts-Thomas,
Présidente de l’association Haïti Futur (23/09/2010)
spécialité est révélateur de notre volonté
d’encourager l’arrivée d’une nouvelle génération,
à même d’accompagner la reconstruction du pays.
Là aussi, c’est un symbole fort et nous espérons
tous que l’initiative du Groupe ALPHA donnera
des idées à d’autres, notamment aux industriels
haïtiens.
Groupe ALPHA : Comment s’est déroulée la phase
de sélection pour cette première année ?
Josette Bruffaerts-Thomas : C’était très intense et
émouvant. Nous avons sollicité les organes de
presse, tous modes de diffusion confondus. Nous
avons ressenti sur place combien les gens étaient
sensibles à la démarche. D’où, sans doute, le fort
retentissement de la campagne que nous avons
menée cet été pour identifier la première
boursière. Nous avons eu la chance de bénéficier
du soutien de Kesner Pharel, économiste haïtien
et animateur de l’émission de radio, « Investir »,
qui a non seulement consacré une plage horaire à
l’annonce de la création de la bourse mais qui a
également mis à notre disposition des outils de
diffusion et d’information.
Nous avions d’emblée décidé d’attribuer l’une des
deux Bourses à Sarah, la sœur de Valencia (Cf.
l’interview de Sarah Mongérard ci-après). Elle est,
depuis septembre, inscrite en master 1 en histoire
contemporaine à l’Université de Poitiers. L’autre
boursière a été retenue au regard des critères de
sélection. Elle vient d’arriver en France et elle va
suivre un master 1 en expertise économique à
l’Université de Marne-la-Vallée (Cf. l’interview de
Régine Lafontant ci-après).
Groupe ALPHA : Depuis plus de 15 ans,
l’association Haïti Futur, que vous avez créée en
1994 et que vous présidez depuis 2001, promeut
l’éducation en Haïti pour qu’un enseignement de
qualité soit accessible à tous. Après le drame,
quelles sont les urgences à traiter ?
Josette Bruffaerts-Thomas : L’éducation, c’est
l’avenir d’un pays. Notre action repose sur l’idée
qu’un enfant, quelle que soit son origine sociale,
doit avoir accès à un enseignement de qualité. Il
doit être libéré de toute contrainte financière et
profiter pleinement de l’apprentissage qui lui est
dispensé.
Après le tremblement de terre, les besoins sont
bien évidemment plus pressants et les enjeux plus
cruciaux car les jeunes générations ont été très
durement frappées : à 17h00, l’heure du séisme,
les écoles et les universités étaient remplies,
notamment par de jeunes adultes suivant des
cours du soir après leur journée de travail.
Haïti a perdu ses têtes pensantes, ceux qui
allaient, d’ici peu, contribuer à moderniser le
pays. Notre tâche est donc immense mais nous y
croyons et une aide, comme celle du Groupe
ALPHA, participe de cette envie d’aller de l’avant.
Début octobre, l’école a repris. Il y a une vraie
appétence, en Haïti, pour apprendre. La
population a soif de connaissance. Cela se
retrouve dans toutes les couches de la société à
tel point que l’on dit que le rêve haïtien, c’est
d’envoyer son enfant à l’école, avant même
d’avoir un logement. Notre mission s’inscrit dans
cette dimension car, au-delà du devoir de
l’enseignement, il y a un vrai devoir de
transmettre des connaissances.
Groupe ALPHA : Quels sont les projets que
l’association Haïti Futur mène sur place ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Actuellement, nous
soutenons 13 projets. Cela concerne aussi bien le
paiement des salaires des enseignants que la
création de fonds documentaires, le
fonctionnement courant d’écoles ou l’attribution
de bourses à des étudiants méritants et la
création de classes numériques. Nous travaillons
avec le ministère haïtien de l’Education nationale.
Récemment, nous avons obtenu un financement
de la Fondation de France qui s’est engagée, à nos
côtés, dans un projet d’ « enseignement
numérique pour tous ». Nous misons sur le
contenu et la pédagogie. Nous venons ainsi de
financer un vaste projet de formation des
enseignants qui a bénéficié à 360 personnes. C’est
d’autant plus essentiel aujourd’hui que les
Haïtiens ont besoin d’être soutenus et de
travailler ensemble à la reconstruction du pays. Le
traumatisme est toujours très présent. On
reconstruit mais insuffisamment pour soutenir le
moral des habitants. Il y a peu d’accompagnement
réel des populations. Or, c’est de cela dont elles
ont besoin. Notre action vise ainsi à les faire
travailler sur l’avenir de leurs enfants, à leur
donner de l’espoir.
Groupe ALPHA : Deux ans et demi après la
création de la Bourse Valencia Mongérard, la
première bénéficiaire va rentrer vivre et
travailler en Haïti. C’était le but premier de cette
initiative financée par le Groupe ALPHA. Quels
enseignements en tirez-vous pour les années à
venir ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Haïti est le premier
pays exportateur de cerveaux en proportion. Nous
montrons, avec cette opération, que nous
pouvons aider les jeunes talents haïtiens à s’ouvrir
au monde qui les entoure et à revenir sur le
territoire pour l’aider à se développer. Le parcours
de Régine, la première bénéficiaire de la Bourse
Valencia, constitue à ce titre une réelle victoire
pour l’avenir. Son parcours, particulièrement
réussi, donne de l’espoir et nous conforte dans
notre décision de créer, à partir des talents et
ressources de notre pays, les conditions de son
renouveau. Pas seulement d’ailleurs pour le seul
territoire mais également pour les jeunes
bénéficiaires de la Bourse, en termes
d’enrichissement personnel et d’ouverture sur le
monde. Cette double dimension, individuelle et
collective, donne tout son sens à l’initiative que
nous avons mise en place et qui a été soutenue
par le Groupe ALPHA.
2ème Interview de Josette Bruffaerts-Thomas,
Présidente de l’association Haïti Futur (23/01/2013)
Groupe ALPHA : Est-ce que ce premier bilan va
donner une nouvelle orientation pour le choix des
prochains Boursiers ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Oui. Au bout de deux
ans et demi de pratique, nous avons réalisé que la
Bourse Valencia était vraiment originale et
atypique. En effet, au-delà des seuls
enseignements académiques, indispensables et de
très haute qualité de l’Université de Marne-la-
Vallée, la Bourse, telle que nous l’avons conçue,
offre aux jeunes de multiples possibilités de
s’exprimer : via leur engagement auprès de notre
association Haïti Futur, grâce également à des
stages d’études à l’étranger, portes ouvertes sur
d’autres savoir-faire, ou encore au travers de leur
engagement – choisi et surtout pas subi – de
retourner travailler dans leur pays. Nous avons pu
mesurer combien la Bourse Valencia offrait de
réelles opportunités aux jeunes de rester ainsi en
lien étroit avec leur pays, tout en s’ouvrant au
monde. Les quatre premières Boursières ont
montré une capacité d’adaptation exceptionnelle
et un niveau d’implication sociale
particulièrement élevé, dont nous tiendrons
compte pour le choix des futurs Boursiers. En cela,
notre bilan est très positif et j’espère sincèrement
que l’investissement du Groupe ALPHA fera boule
de neige et donnera envie à d’autres entreprises
d’investir dans de telles initiatives. Nous pouvons
en effet attester combien ce type
d’investissement est bénéfique, individuellement
et collectivement.
Groupe ALPHA : Le Groupe ALPHA a annoncé au
début de cette année 2013 qu’il renouvelait son
soutien à la Bourse Valencia Mongérard.
Comment envisagez-vous les trois prochaines
années ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Cette nouvelle nous a
remplis de joie car nous avons encore beaucoup à
faire et un soutien financier de cette importance
est inestimable. Nous pouvons nous projeter dans
l’avenir, imaginer mettre en place de nouvelles
Bourses dans d’autres domaines, tels que
l’éducation numérique, programme phare de
notre association, que nous avons porté à bout de
bras depuis plusieurs années et qui,
aujourd’hui, est repris dans son
intégralité par le ministère de l’Education
en Haïti.
Groupe ALPHA : En quoi consiste le
programme d’éducation numérique ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Avec le
soutien de la Fondation de France et du
programme Sankoré de la DIENA, nous
avons lancé, avec nos écoles partenaires
en Haïti, un programme-pilote basé sur
l’utilisation du Tableau numérique
interactif (TNI), impliquant, au-delà de la
création des contenus dispensés, la formation des
enseignants, le suivi et la maintenance du
matériel informatique mis à disposition des
écoles, la production des programmes en Haïti ou
encore la mise en réseau des écoles. Aujourd’hui,
180 équipements ont été installés en Haïti. Nous
accompagnons le ministère de l’Education, en tant
qu’opérateur, pour déployer ces équipements sur
tout le territoire, pour les écoles, les hôpitaux ou
même les services départementaux d’agronomie.
En 2013, nous envisageons un déploiement de
400 à 500 équipements supplémentaires qui ira
donc bien au-delà de l’école et qui permet de
toucher un très large public, des parents d’élèves
aux fonctionnaires, des paysans aux infirmiers...
La Fondation de France vient de renouveler son
soutien à l’opération et, fin 2012, nous avons reçu
le 1er prix du concours "All Children Reading"
organisé par l'USAID. Cette compétition mondiale
a été lancée en janvier 2012 par l'USAID (l'agence
de coopération américaine), AustralianAID et
World Vision, afin de récompenser les innovations
éducatives permettant aux jeunes enfants
d'apprendre à lire avec une efficacité accessible
au plus grand nombre. Notre programme visant à
révolutionner l'enseignement, grâce au TNI, à un
logiciel de fabrication de contenus performant et
à un accompagnement des enseignants de haute
qualité, a pleinement répondu, selon les créateurs
du Prix, à ces objectifs. Nous en sommes très fiers
et nous y associons tous ceux qui nous ont
soutenus depuis le début de cette aventure.
Groupe ALPHA : Vous avez innové en Haïti en leur
ouvrant le monde du numérique. Quel sens les
Haïtiens donnent-ils à cette innovation ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Le numérique, c’est
un outil d’innovation extraordinaire mais nous
avons conçu notre projet pour qu’il ne détache
pas les usagers
de la réalité.
Nous cherchons
avant tout à faire
que les enfants
s’ouvrent à la
nouveauté et au
monde tout en
restant liés à
leurs racines.
C’est essentiel. Innover mais en créant de la
cohésion sociale ; aider les écoles à s’approprier
l’outil et à inventer de nouveaux usages, tout en y
associant les parents d’élèves, souvent
analphabètes. Les jardins écoles qui se mettent en
place en Haïti sont une illustration flagrante de
cette dynamique alliant, avec un grand équilibre,
innovation et socialisation.
Groupe ALPHA : La Bourse Valencia Mongérard a
fêté ses 4 ans au début de l’automne. Quel bilan
en tirez-vous ?
Josette Bruffaerts-Thomas : La reconnaissance
envers tous ceux qui nous ont accompagnés lors
de cette première étape car nous espérons que
d’autres entreprises, au vu des résultats déjà
mesurables, franchiront le pas et soutiendront
notre action.
Groupe ALPHA : Quels signes justement recevez-
vous pour attester du succès d’une telle Bourse ?
Josette Bruffaerts-Thomas : Le travail que
réalisent les premiers bénéficiaires de la Bourse
en Haïti. Je pense notamment à Régine Lafontant
qui a trouvé, grâce aux diplômes obtenus dans le
cadre de la Bourse Valencia Mongérard, un poste
à la Banque interaméricaine de développement au
sein duquel elle montre ses compétences, savoir-
faire et expertises. A telle enseigne que nous
avons été contactés par le Conseil interministériel
d’aménagement du territoire en Haïti pour
connaître la recette. Car les Boursiers que nous
accompagnons bénéficient non seulement de la
qualité des enseignements dans les
universités françaises, mais également
d’un encadrement riche, ouvert sur les
autres et le monde, altruiste et
solidaire. Nous accompagnons les
jeunes au cours des deux années
d’études en France, nous leur confions
des missions, en lien avec les activités
d’Haïti Futur, nous leur faisons
rencontrer des personnes de tous
horizons, nous les aidons à promouvoir leur
culture, à être fiers d’être Haïtiens. Nous les
préparons pour leur retour en Haïti.
Et aujourd’hui, à quelques semaines du 20ème
anniversaire de l’association Haïti Futur ?
Groupe ALPHA : Qu’avez-vous ressenti lorsque
vous avez appris que le Groupe ALPHA créait la
Bourse Valencia Mongérard ?
Sarah Mongérard : Ma première
impression a été de me dire
qu’aider deux étudiants haïtiens,
c’est aider Haïti. C’est un signe
fort d’espoir en notre avenir.
Valencia a toujours dit qu’elle
souhaitait retourner vivre en
Haïti, apporter son aide et
contribuer à son
développement. Ma deuxième
impression ? Je me suis dit
qu’elle était toujours avec nous.
Je suis très heureuse et émue. Je
remercie sincèrement le Groupe
ALPHA pour cette très belle initiative.
Groupe ALPHA : Quel cursus universitaire avez-
vous choisi ?
Sarah Mongérard : J’ai passé une Licence en
histoire à l’Ecole normale supérieure en Haïti. A
l’Université de Poitiers, je vais suivre, cette année,
un master 1 en histoire contemporaine. Je
souhaite aller jusqu’au Doctorat et devenir
Professeur d’université. Ensuite, je veux rentrer
enseigner en Haïti.
Groupe ALPHA : Vous venez d’arriver en France
pour poursuivre vos études. Quelles premières
impressions ?
Sarah Mongérard : C’est la première fois que je
viens en France. Tout se passe au mieux car
l’accueil, à l’Université de Poitiers, a été très
chaleureux. Nous sommes 16 étudiants haïtiens et
un groupe de professeurs nous encadre et nous
accompagne dans nos premières démarches. C’est
très sécurisant. Autrement, j’avoue que tout est
différent ici : le climat, la nourriture, l’organisation
du travail, le choix des cursus et des professeurs,
etc. Je vais avoir un petit temps d’adaptation mais
je suis très fière d’être ici.
Groupe ALPHA : Vous avez achevé votre cursus
universitaire en juin 2012 et vous êtes
aujourd’hui en thèse. Quel bilan de ces trois
dernières années ?
Sarah Mongérard : J’ai en effet achevé mon
Master II en histoire contemporaine en juillet
2012 et j’ai commencé ma thèse il y a un an sur le
sujet suivant « Haïti dans les relations
internationales de 1945 à 2005 ». J’ai
énormément appris au cours de ces années. Les
cours étaient riches et passionnants. Poitiers est
une ville faite pour les étudiants. Tout est conçu
pour que l’on poursuive, dans les meilleures
conditions, nos études. Pour ma thèse, comme je
suis suivie par mes professeurs, je reste à Poitiers
pour l’achever, d’ici 2016, je pense. Comme le
sujet porte sur Haïti, je suis amenée à faire des
allers et retours deux fois par an.
Groupe ALPHA : Comment envisagez-vous votre
avenir ?
Sarah Mongérard : Une fois que j’aurai fini ma
thèse, je souhaite retourner en Haïti pour
enseigner l’histoire, notamment dans
l’établissement où j’ai effectué mes études,
l’Ecole normale supérieure de l’Université de
l’Etat d’Haïti. La Bourse Valencia m’a donné cette
opportunité de pouvoir poursuivre mes études
universitaires. Je suis très fière d’avoir pu
bénéficier de cette bourse, associée, bien sûr, à la
mémoire de ma sœur et portée par Haïti Futur et
le Groupe ALPHA.
1ère Interview, le 16 décembre 2010, de Sarah Mongérard,
étudiante en master 1 en histoire contemporaine,
bénéficiaire 2010-2013 de la Bourse Valencia Mongérard
2ème Interview, le 20 septembre 2013, de Sarah Mongérard
Groupe ALPHA : Comment s’est déroulé le
processus de la sélection jusqu’à l’obtention de la
bourse ?
Régine Lafontant : Je venais d’achever ma Licence
en sciences économiques en Haïti. La campagne
d’information que l’association Haïti Futur a
lancée pour annoncer la création de la bourse
Valencia Mongérard, a été très bien relayée par
les radios et les télévisions. J’avais envie de
poursuivre mes études en sciences économiques
et j’avais, grâce à la bourse Valencia, si j’étais
sélectionnée, l’opportunité d’aller dans une
Université française. J’ai postulé et j’ai passé les
différentes étapes de sélection.
J’ai rencontré Josette
Bruffaerts-Thomas. Et j’ai été
retenue en master 1 en
expertise économique à
l’Université de Marne-la-Vallée.
Groupe ALPHA : Comment vous
organisez-vous depuis votre
arrivée en France ?
Régine Lafontant : Je suis arrivée le 19
septembre. Je viens de m’installer à la résidence
universitaire et j’apprends, grâce au soutien de
l’association Haïti Futur, à me familiariser avec
mon nouvel environnement. C’est la première fois
que je viens en France et c’est une expérience
totalement nouvelle. Cela peut être déroutant
mais l’essentiel, à mes yeux, c’est que j’ai la
chance d’étudier ici, à l’Université de Marne-la-
Vallée, de poursuivre mes études et,
parallèlement, de m’investir, aux côtés de
l’association Haïti Futur, pour aider mes
compatriotes. Nous avons tous énormément
souffert cette année. Beaucoup de nos proches
sont décédés. La bourse, c’est une porte ouverte
sur l’avenir.
Groupe ALPHA : Vous venez d’achever votre
stage de fin d’études dans une ONG et vous allez
dans quelques jours rentrer en Haïti, forte d’un
master 1 en en expertise économique et d’un
master 2 en économie du développement et
management de projets internationaux. Quel
regard sur ces deux dernières années ?
Régine Lafontant : J’ai vécu, en France, une
expérience enrichissante, tant durant mes deux
années d’études que dans le cadre de mes
activités au sein de l’association Haïti Futur. Mon
stage de fin d’études, au sein du service
administratif et financier de l’ONG Vision du
monde, a été l’aboutissement de la formation que
j’ai reçue à l’Université et de ce que j’ai pu
accomplir aux côtés de Josette Bruffaerts-Thomas
et de son équipe. Je me sens prête aujourd’hui
pour retourner en Haïti et pour transmettre le
bagage que j’ai eu la chance de recevoir en
bénéficiant de la bourse Valencia Mongérard.
Groupe ALPHA : Comment pensez-vous mettre en
pratique les enseignements reçus en France ?
Régine Lafontant : J’ai approfondi mes
connaissances en économie, surtout en termes
d’évaluation des programmes, ainsi qu’en gestion
des projets. J’ai appliqué ces connaissances sur le
terrain, dans le cadre du stage que
je viens d’achever. J’ai eu la chance
de l’effectuer dans une ONG et
d’aller dans un pays en voie de
développement pour l’étude de
faisabilité d’un programme d’e-
learning en direction des acteurs
des ONG. Je me sens à même de
1ère Interview, le 23/09/2010, de Régine Lafontant,
étudiante en master 1 en expertise économique,
bénéficiaire 2010-2012 de la Bourse Valencia Mongérard
2ème Interview, le 07/01/2013, de Régine Lafontant, à
quelques jours de son retour en Haïti, le cycle de ses
études venant de s’achever
mener à bien, chez moi, des projets de cette
envergure, du montage du projet, à la recherche
des financements, de son suivi à son évaluation.
Groupe ALPHA : C’est la première fois que vous
étiez si loin de chez vous pendant si longtemps.
Comment s’est déroulée votre adaptation ?
Régine Lafontant : Je suis très satisfaite de cette
expérience. J’en sors grandie, plus forte, avec le
sentiment que j’y ai beaucoup gagné sur le plan
du développement personnel. Il est vrai que je
m’adapte facilement et que j’ai eu la chance
d’avoir à mes côtés, dès mon arrivée, le soutien
de Haïti Futur et de l’université de Marne-la-
Vallée.
Groupe ALPHA : Quelle forme prendra, dans les
mois à venir, votre engagement auprès de Haïti
Futur ?
Régine Lafontant : Je suis et resterai toujours
disponible pour cette équipe que je trouve
extrêmement dynamique et positive. Comme je
serai en Haïti, mes activités seront plus en appui,
alors qu’ici, notamment la première année, j’ai
contribué au choix de la 2ème boursière et à
l’organisation des expositions. Mes camarades ont
pris le relais et je suis très heureuse d’avoir pu
nouer avec elles et avec l’ensemble de l’équipe de
Haïti Futur cette relation de confiance,
d’engagement et de responsabilité envers notre
communauté.
Régine Lafontant est repartie en Haïti. Elle est
Analyste des opérations à la Banque
interaméricaine de développement.
Elle considère qu’elle a pu
obtenir ce poste, qui
correspond pleinement à ses
objectifs, grâce à son
parcours et aux études
qu’elle a pu suivre en France.
Groupe ALPHA : Comment avez-vous eu
connaissance de la Bourse Valencia Mongérard ?
Dany Selmé : Par le site de Haïti Futur. Je
cherchais à poursuivre mes études, après ma
licence en économie. Parallèlement, je
réfléchissais à la meilleure
manière de contribuer
efficacement à la
reconstruction de mon pays.
J’ai donc postulé pour la
Bourse Valencia Mongérard
et je suis arrivée en France en
septembre dernier.
Groupe ALPHA : La Bourse
Valencia Mongérard est attribuée aux étudiants
les plus méritants, tant en termes de résultats
que d’engagement. A quel point vous
reconnaissez-vous dans cette philosophie ?
Dany Selmé : J’ai bénéficié, pour ma licence en
Haïti, d’une bourse attribuée aux élèves modestes
réussissant bien leurs études (un des critères
d’attribution de la bourse est l’obtention d’au
moins 7,5 sur 10 de moyenne de la 4ème à la
Terminale). Je sais combien j’ai eu de la chance,
moi qui venais d’une commune rurale, de pouvoir
poursuivre, dans les meilleures conditions, mes
études et de pouvoir, surtout, faire les études qui
me plaisent. En choisissant l’Economie de
développement, je tiens à me donner les
connaissances, les outils et les moyens
d’accompagner des jeunes comme, moi-même,
j’ai été si bien accompagnée dans mon parcours.
Groupe ALPHA : Selon vous, éducation et
engagement vont de pair ?
Dany Selmé : Indéniablement. Et c’est ce qui
caractérise les bénéficiaires de la Bourse Valencia
Mongérard. Nous sommes solidaires les unes des
autres car nous sommes conscientes d’être
particulièrement chanceuses. Nous avons, toutes
Et aujourd’hui ?
1ère Interview, le 23 janvier 2012, de Dany Selmé,
étudiante en master 1 en expertise économique,
bénéficiaire 2011-2013 de la Bourse Valencia Mongérard
les trois, conscience de nos devoirs envers notre
communauté, qui nous a beaucoup donné. Nous
sommes conscientes que le développement et la
croissance reposent sur une bonne éducation. Il
n’y a pas mieux que l’éducation, c’est ce type de
message que j’ai envie de transmettre aux jeunes
de mon pays. J’ai envie de les encourager à
poursuivre leurs études. Je pense que je suis bien
placée pour aller à leur rencontre !
Groupe ALPHA : Vous avez achevé votre cursus
universitaire en juin dernier. Quel regard portez-
vous sur ces deux dernières années ?
Dany Selmé : J’ai trouvé les cours dispensés à
l’Université de Marne-la-Vallée très concrets,
résolument ancrés sur le terrain, notamment en
termes d’outils de gestion. J’ai pu bénéficier de six
semaines au Sénégal pour travailler sur un projet
de développement. Je me suis sentie en plein
dans le champ du développement. Après ces deux
années, je suis confiante dans mes capacités à me
lancer dans la vie active. Impression renforcée par
mon stage de fin d’année que j’achève, ces jours-
ci, à l’Association Haïti Futur et durant lequel j’ai
évalué son projet numérique.
Groupe ALPHA : Que retirez-vous de votre
expérience en France ?
Dany Selmé : La France m’a beaucoup inspirée, en
termes de maîtrise du temps, de la gestion, de
l’organisation et, surtout, des politiques
d’intervention économique et sociale. Au départ,
je trouvais les Français plus individualistes que les
Haïtiens mais, lorsque l’on approfondit les
relations, ils sont sympathiques, ouverts,
accueillants. J’ai l’impression de mieux
comprendre le monde, les rapports avec les
autres et avec les autres pays. Cette expérience
m’a apporté sur tous les plans. J’en sors grandie !
En revanche, j’ai un tout autre regard sur mon
pays. Je perçois mieux les enjeux de
développement et j’ai l’impression que je saurai
faire mieux face aux détails qui nous envahissent
tant en Haïti. Je sais que je parviendrai à me
concentrer sur l’essentiel et à mieux maîtriser tout
ce qui relève de l’accessoire.
Groupe ALPHA : Comment avez-vous envisagé
votre retour en Haïti ?
Dany Selmé : J’y retourne en janvier 2014. Je suis
actuellement en phase d’interrogation car
l’environnement a beaucoup changé. Pour le
moment, je cherche un travail. Ce que je
souhaiterais ? Créer un cabinet de conseil en
développement pour contribuer à mieux
coordonner les actions sur place. Il y a des
moyens, c’est indéniable, grâce à l’aide
internationale, mais pas de coordination. Les
projets existent, mais ils ne sont pas intégrés dans
un réseau. Cela manque en Haïti. J’aimerais faire
bénéficier mon pays de l’expertise que j’ai acquise
ici pour susciter des réseaux impactant les gens,
les activités, la vie communautaire. Grâce,
notamment, au soutien de Haïti Futur, j’ai pu, au
cours de ces deux dernières années renouveler
mon engagement et ouvrir grandes les portes de
la connaissance de ce type de coordination.
Aujourd’hui, je me sens prête.
NB : Dany est rentrée en Haïti. Elle vient de commencer
une mission de consultation au ministère du Commerce
et de l’Industrie dans le cadre d’un programme de
soutien aux micro-entreprises.
2ème Interview, le 11 septembre 2013, de Dany
Selmé, étudiante en master 2 en économie du
développement et management de projets
internationaux
Groupe ALPHA : Vous avez obtenu l’an dernier un
master 1 en expertise économique à l’Université
de Marne-la-Vallée et vous commencez tout juste
votre master 2. Que retenez-vous de cette
première année passée en France ?
Marie-Evadie Daniel : Approfondissement,
enrichissement et ouverture au monde ! Je trouve
qu’au-delà des cours magistraux, la Bourse m’a
offert l’opportunité
d’approfondir les
notions acquises en
Haïti, d’acquérir un
regard nouveau et
différent sur le
monde, les gens et,
par conséquence,
d’apprendre la tolérance. Je rencontre des
personnes de nationalités différentes, je suis des
cours avancés dans des domaines que j’avais déjà
explorés en Haïti. Dans le cadre de mon
implication dans Haïti Futur, j’acquiers de
nouvelles expériences auprès d’autres
associations. Tout cet apprentissage me montre
combien la voie que j’ai choisie est la bonne.
Groupe ALPHA : Quels sont vos projets pour
l’avenir, une fois vos études achevées en France ?
Marie-Evadie Daniel : Je souhaite travailler
d’abord dans des entreprises
pour me familiariser encore plus
avec le monde du travail, pour
mieux asseoir mon expertise.
Après, j’aimerais travailler au sein
d’administrations haïtiennes pour
mettre en pratique toute mon
expérience… tout en continuant à
m’investir dans le social afin de
donner autant que j’ai reçu.
Groupe ALPHA : Quelle a été votre première
motivation pour solliciter la Bourse Valencia ?
Stevens Simplus : J’en
avais entendu parler,
comme beaucoup de
monde en Haïti. J’avais
achevé mon cursus
universitaire après
l’obtention d’un DES en
Statistique appliquée à l’économie. Je travaillais
depuis deux ans aux Télécoms haïtiens mais je
souhaitais me spécialiser en économie. La
formation que Haïti Futur ouvre aux étudiants
représentait un rêve, une réelle opportunité
d’aller plus loin dans mon parcours. En outre, en
tant qu’étudiant en économie, je trouvais inédit
qu’une telle bourse soit financée par une
entreprise privée française. Je suis donc allé voir
sur le site de l’association. J’ai trouvé que le
processus de recrutement des boursiers était
particulièrement structuré, tout en donnant à
tous ceux qui répondent aux critères la chance
d’être retenus. Le processus de sélection a duré
un mois et, début juillet, j’ai su que j’avais été
choisi.
Groupe ALPHA : Vous avez eu deux mois pour
préparer votre venue en France. Comment cela
s’est-il passé ?
Stevens Simplus : Tout s’est très bien déroulé car
Haïti Futur m’a accompagné dans toutes mes
démarches. J’ai démissionné de mon emploi et,
dès que je suis arrivé en France, j’ai pu compter
sur le soutien des bénévoles et des premières
1ère Interview, le 19/09/2012, de Marie-Evadie Daniel,
étudiante en master 2 en économie du développement
et management, bénéficiaire 2012-2014 de la Bourse
Valencia Mongérard
1ère Interview, le 23/09/2013, de Steevens Simplus,
étudiant en master 1 en expertise économique,
bénéficiaire 2013-2015 de la Bourse Valencia Mongérard
NB : Depuis la rentrée 2014, Marie-Evadie travaille au
ministère de l’Economie et des Finances.
boursières qui m’aident à me repérer et à me
familiariser avec les us & coutumes parisiens.
C’est passionnant !
Groupe ALPHA : Comment voyez-vous les deux
prochaines années ?
Stevens Simplus : Le programme des masters de
Marne-la-Vallée correspond en tous points avec
mes aspirations professionnelles. Ayant étudié et
travaillé en Haïti, je me suis rendu compte que
nous souffrions d’un manque de professionnels
compétents dans le domaine de l’information
statistique et économique. Une fois mon diplôme
de Marne-la-Vallée obtenu, j’aurai à cœur d’aider
les entreprises haïtiennes à mieux utiliser les
données dont elles disposent. J’aimerais, en
revenant après mes études en France, créer ma
propre entreprise et contribuer ainsi à la
reconstruction d’Haïti.
Groupe ALPHA : Vous venez de commencer votre
deuxième année de master, quel bilan tirez-vous
de la première ?
Stevens Simplus : J’ai appris énormément et j’ai
eu la chance de bénéficier d’un accompagnement
de très haute qualité de la part de l’association
Haïti Futur.
J’ai été deuxième de ma Promotion, ce dont je
suis particulièrement fier.
Cela m’encourage pour cette
nouvelle année !
Groupe ALPHA : Comment
abordez-vous le master 2 ?
Stevens Simplus : Les cours
sont davantage adaptés à la
réalité haïtienne, sans doute
moins théoriques qu’en
master 1. Cela me conforte
dans le choix de ma spécialisation, réellement en
phase avec mes attentes. En fin de cursus, je sens
que je serai prêt à retourner en Haïti pour
participer au développement de mon pays.
Groupe ALPHA : Vous êtes retourné en Haïti
pendant les congés d’été. Est-ce que votre regard
a changé après un an d’études en France ?
Stevens Simplus : Oui, j’ai trouvé que mon regard
avait beaucoup changé et que j’avais plein
d’idées, de projets de développement. Je me sens
plus ancré dans mon territoire et j’ai l’envie de
mettre en pratique ce que j’aurai appris ici.
2ème Interview, le 28 octobre 2014, de Steevens Simplus,
étudiant en master 2 en économie du développement et
management
Groupe ALPHA : Que représente pour vous le fait
d’avoir obtenu la bourse Valencia Mongérard ?
Nemdia Daceney : Lorsque j’ai
appris la nouvelle, j’étais
atteinte par le virus du
chikungunya et assez affaiblie.
Du jour au lendemain, j’étais
guérie ! J’ai exactement suivi le
même parcours que Dany
Selmé. C’est grâce à nos bons
résultats en primaire que nous
avions bénéficié d’une bourse
d’excellence, nous permettant de suivre une
licence en économie en Haïti, puis, maintenant, de
la bourse Valencia Mongérard. C’est très
important pour nous car nos familles n’auraient
pu nous soutenir financièrement. C’est une réelle
chance et nous en sommes très conscientes. En
outre, Dany et Steevens m’ont aidée à bien
préparer mon voyage et mon séjour. Je suis
arrivée, début septembre, l’esprit tranquille, avec
le sentiment de déjà très bien connaître
l’environnement dans lequel j’évolue aujourd’hui.
Groupe ALPHA : Quelles sont vos impressions
après un mois en France ?
Nemdia Daceney : Je ne pourrais pas être plus
sûre de moi ! J’ai créé en Haïti un groupe
d’étudiants sur l’équité pour permettre aux
femmes de bénéficier des mêmes droits,
notamment économiques, que les hommes. Cela
correspond en tous points à ce que j’ai planifié
depuis ma 2ème année ! Les cours que je suis en
France s’inscrivent dans mes engagements et me
confortent dans les choix que j’ai faits. J’ai le
même enthousiasme quand il s’agit, aux côtés de
Haïti Futur, de promouvoir la culture haïtienne, la
richesse et le talent de mes concitoyens. Je suis
très heureuse de faire partie de cette très belle
aventure.
HAITI FUTUR est une association « loi 1901 »,
créée en 2001, dans le prolongement de
l’association GUANO créée en 1994.
Elle compte 280 adhérents et 1 400 sympathisants
régulièrement informés des actions menées.
En France, l’association développe les actions
suivantes :
Recherche de financements,
Diffusion de la culture haïtienne,
Soutien aux étudiants haïtiens,
Participation aux actions et réflexions de la
diaspora haïtienne (particulièrement depuis le
séisme).
Avec, en points d’orgue :
Des expositions-ventes (dont la principale le 1er
week-end de décembre à Paris)
Des interventions dans les écoles
Des rencontres autour de la culture haïtienne.
1ère Interview, le 28 octobre 2014, de Nemdia Daceney,
étudiante en master 1 en expertise économique,
bénéficiaire 2014-2016 de la Bourse Valencia Mongérard
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