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Page 7

Rédactionn :: � 01.34.35.10.25. E-maill :: e.gardet@la-gazette.fr

F a i t s d i v e r s

«Cette affaire a pris des proportionsgraves au niveau de la salubrité publique.Mon devoir de maire est de veiller à lasécurité. Il y a eu des plaintes de riverainsau sujet d’odeurs de fumées toxiques. Ils’agit de feux divers, et non pas seulementde déchets ménagers. Il y a des risquesd’asphyxie», assure Jean-Claude Noyer,maire UMP de Deuil-la-Barre, qui seréfère notamment au rapport despompiers, tombé fin août.«Ses conclusions m’ont conduit à prendreun arrêté d’expulsion des occupants de ce

terrain. J’ai toléré leur présence tant queje n’ai pas eu de rapport alarmant des ser-vices d’incendies», ajoute l’édile quis’inquiète également pour le reste duterrain occupé depuis un an encampement. «C’est le secteur dit desTaillis qui se trouve à proximité de la ligneSNCF et de la Galathée. En cas d’incendie,il y a un réel risque de propagation»,conclut le maire qui attend la réponse dupréfet pour procéder à l’expulsion desoccupants du terrain.

Fabricee CAHEN

Selon le maire : des risques d’incendie

P H R S I G A N S P3 8 0 X 3

Le maire veut les expulser

Bras de ferautour des Roms

Théodore, le doyen ducamp, a 51 ans ; labenjamine, Laviniatout juste trois

semaines. Avec eux, unesoixantaine d’autres Roms,dont vingt-cinq enfants, sontinstallés depuis un an au lieu-dit Les Taillis, à Deuil-la-Barre.Dans ce secteur à l’écart detoute habitation, où poussentquelques jardins ouvriers,coincé entre la voie SNCF et lequartier de la Galathée, lesfamilles ont organisé un camp,monté des petites maisons defortune autour d’une place enterre battue, et avaient crutrouver un avenir pérenne aprèsdes années d’errance.La semaine dernière, pourtant,alors qu’il avait fait preuved’une certaine bienveillance àleur égard, le maire UMP deDeuil, Jean-Claude Noyer, asigné un arrêté d’expulsion ducamp (lire encadré ci-dessous).«Ça leur est tombé dessus sanscoup de semonce, regretteMonique de Marthino,membre du collectif de soutienaux Roms qui s’est monté lorsde leur installation. Jusqu’alors, le maire avait eu uneattitude républicaine. Il avaitfourni des containers à

ordures, inscrit les enfants àl’école… On ne comprend pasce revirement.» Les associa-tions ont d’ores et déjà déposédes recours contre l’arrêté dumaire et attendent maintenantla décision de la justice.Pour les nombreuses personnesqui aident ce groupe de Roms,l’exécution de l’arrêté signe-rait aussi la mise à bas de toutle travail entrepris depuis unan. «Quand nous sommes allésvers eux, nous leur avons misle marché en main, rappelle

Monique de Marthino. Notresoutien passait par deux condi-tions : la scolarisation desenfants, et l’engagement quele camp ne se développeraitpas.» Douze mois plus tard :contrat rempli. En outre, lecamp a bénéficié d’installa-tions permettant des conditionsde vie décentes : groupe élec-trogène, toilettes sèches…«Nous leur avons même fournides extincteurs, au cas où. Etun médecin vient régulière-ment pour leur donner des

soins et éviter les épidémies.»Seule ombre au tableauesquissé par les associations :le problème des feux que lesRoms allument pour détruireleurs détritus et éviter d’atti-rer les rats. «Les containersfournis par la mairie ont étéincendiés, mais pas par lesRoms. Ensuite, ils n’ont pasété remplacés, et les orduress’accumulent… Les brûlern’est évidemment pas la solu-tion idéale, mais comment faireautrement ?» Le risque d’in-

cendie, c’est ce queles pompiers ontsignalé au maire quia mis ce danger enavant pour justifierson arrêté.

«Il faut absolument trouverune solution, prévient Moniquede Marthino. Les expulserserait la pire chose qui puisseleur arriver. Que feront-ils ?Ils iront trouver un autreterrain, et tout sera à recons-truire. Les enfants serontdéscolarisés, et ils vivront ànouveau dans une précaritéextrême.» Dans le camp deDeuil, les plus pessimistes ontdéjà bouclé leurs sacs, prêts àpartir à tout moment.

Françoiss PELOILLE

� Les petites maisons de fortune ont été construites autour d’un espace de terrebattue où les Roms se retrouvent comme sur la place d’un village.

DEUIL-LA-B.

Jusqu’alors, le maire avaiteu une attitude républicaine»«

• Monique de Marthino, membre du collectifde soutien aux Roms de Deuil-la-Barre

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