priorités définies par les organisations féminines au mali
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Priorits dfinies Par les organisations fminines au maliConclusions de la rencontre tenue Bamako en octobre 2013 avec
plus de 80 reprsentantes dorganisations venant de tout le pays
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Priorits dfinies Par les organisations
fminines au maliConclusions de la rencontre tenue Bamako en
octobre 2013 avec plus de 80 reprsentantes dorganisations venant de tout le pays
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali2
remerCiementsCe document est le rsultat du travail de plusieurs personnes, institutions et organisations travaillant en faveur des droits humains des femmes au Mali.
Ont particip aux rencontres et contribu lidenti cation des problmes et la proposition de recommandations, les personnes, institutions, associations, ONG, rseaux et fdrations suivantes:
Fatimata Dembl Djourt, Awa Sidib, Oulmatou Sow Dembl, Halimatou Maga Tour, Aiss Diarra, Kadidia Sangar, Assata MBaye, Rokia B Tour, Mariam Kota, CNDH, CNDIFE, DNEF, DNS/DSR, MFE/RD, MDR, MJGS, MPFEF, AFAM, AFB, AFCM, AFLED, AJM, AMDH, AMSOPT, APAFEM-DA, APDF, APROFEM, APROFID, CADEF, CAFO, CAUCUS Femmes, CMDID, COFEM, COFESFA, COFERSA, COREN, FENACOF, FOMADDH, GP/DCF, IAMANEH Mali, Intervida, MNFPUN, MPDL, Muso-demb, ODEF, OPF, Plate-forme de veille pour des lections sans Violence et Equitables, REFED, RENEDEP, RECOFEM, REFCOM, REPDEPP, ROMADDH, Sini Sanouman, TAGNE, UNAFEM, WILDAF /FEDDAF -Mali.
Malgr que ce document est le rsultat du travail et de la r exion de beaucoup de personnes et ne peut tre attribu un auteur ou autrice concret(e), un groupe de personnes ont collabor la nalisation de ce document. Je voudrais donc remercier de faon particulire :
- Assata MBaye, du GP/DCF - Aiss Diarra, de IAMANEH Mali - Awa Sidib, du REFED - Diaba Camara Sidib, du REPDEPP - Djnebou Kon Ouattara, de la FENACOF - Fatimata Dembl Djourt, Directrice de la Maison de la Femme Rive Droite - Fatoumata Hama Ciss Sylla, du Ministre de la Justice - Gnagna Sne Sanogo, de lAFLED de Sgou - Halimatou Maga Tour, de lAPROFID - Jean-Marie Kta, de TAGNE - Mamadou Malick Sow, du RECOFEM - Mariam Kota, de lAJM - Nansa Bamba Konat, du MFE/RD - Rokia B Tour, consultante
Carolina Martin TirandReprsentante au Mali de Cooperacci
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 3
taBle de matieresSIGLES ET ACRONYMES ...............................4
PRFACE .............................8
ANALYSE DE LA SITUATION .................................9
PRINCIPAUX PROBLMES IDENTIFIS :................................................................................9
1. LES DIFFICULTES POUR LAUTONOMISATION ECONOMIQUE DES FEMMES......10 2. LES DIFFICULTES POUR GARANTIR LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE...............11 3. LES DIFFICULTES POUR LACCES A LEDUCATION ET LE MAINTIEN DES FILLES A
LECOLE......................................................................................................................12 4. LES DIFFICULTES POUR LEXERCICE DU DROIT A LA SANTE SEXUELLE ET
REPRODUCTIVE........................................................................................................13 5. LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES...................................................................15 6. LES DIFFICULTES DES FEMMES DANS LACCES A LA JUSTICE...........................15 7. LES DIFFICULTES POUR LA REPRESENTATION DES FEMMES AUX INSTANCES
DE PRISES DE DECISION.........................................................................................16 8. LE TISSU ASSOCIATIF FEMININ...............................................................................17
DEMANDES ET RECOMMANDATIONS.....................................................................................19
LETAT MALIEN................................19 AUX PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIER.........................................................25 LA SOCIT CIVILE ...............................25
ANNEXE :....................................................................................................................................30
PRSENTATION DE COOPERACCI ..................................32
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali4
sigles et aCronYmesAA Accouchements assists
AECID Agence Espagnole de Coopration Internationale
AFAM Association des femmes agricultrices
AFB Association des femmes battues
AFCM Association des femmes catholiques du Mali
AFLED Association de jeunes femmes leaders pour un dveloppement durable
AME Association des mres dlves
APDF Association pour le progrs et la dfense des femmes maliennes
ARG Activits gnratrices de revenus
AJM Association des juristes maliennes
AMDH Association malienne des droits de lhomme
AMSOPT Association Malienne pour le Suivi et lOrientation des Pratiques Traditionnelles
AMAFEP Association malienne des femmes des Eglises protestantes du Mali
APROFEM Association pour la promotion de la femme du Mali
APROFID Association pour la promotion des lles dscolarises
ARV Antirtroviraux
ASACO Association de sant communautaire
BTP Btiment et travaux publics (entreprise de)
CADEF Comit daction pour les droits de lenfant et de la femme
CADPH Charte africaine des droits de lhomme et des peuples
CAFO Coordination des associations fminines et ONG
CAUCUS Femmes Forum des femmes lues du Mali
CMDID Centre malien pour le dialogue interpartis et la dmocratie
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 5
CNDH Commission nationale des droits de lhomme
CNDIFE Centre national de documentation et dinformation sur la femme
COFEM Collectif des femmes du Mali
COFESFA Cooprative des femmes pour lducation, la sant familiale et lassainissement
COFERSA Cooprative des femmes rurales pour la scurit alimentaire
COREN Collectif des ressortissants du Nord (Femmes lues du Nord)
CAP Centre danimation pdagogique
CDE Convention des droits de lenfant
CEDEF Convention sur llimination de toutes les formes de discriminations lgard des femmes
CGS Comit de gestion scolaire
CPF Code des Personnes et la Famille
CPN Consultation Prnatale
CPS/MEN Cellule de Plani cation et de Statistique au Ministre de lEducation Nationale
CSCOM Centre de sant communautaire
CSREF Centre de sant de rfrence
CT Collectivit territoriale
DNEF Direction Nationale des Eaux et Forts
DNS/DSR Direction Nationale de la Sant /Direction de la Sant de la Reproduction
DUDH Dclaration Universelle des Droits de lHomme
FAFE Fonds dappui lautonomisation de la femme et lpanouissement de lenfant
FENACOF Fdration nationale des collectifs dorganisations fminines du Mali
FOMADDH Forum malien dappui la dmocratie et aux Droits Humains
GP/DCF Groupe Pivot/Droits et Citoyennet des Femmes
IEC/CCC Information, Education et Communication /Communication pour le Changement de Comportement
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali6
IFM Institut de formation des maitres
ITS Infections sexuellement transmissibles
LOA Loi dorientation agricole
MDR Ministre de Dveloppement Rural
MFE/RD Maison de la Femme et de lEnfant / Rive Droite
MGF mutilations gnitales fminines, communment appels excision
MJGS Ministre de la Justice, Garde des Sceaux
MNFPUN Mouvement National des Femmes pour la Sauvegarde de la Paix et de lUnit Nationale
MPDL Mouvement pour la paix
MPFFE Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de lEnfant
NV naissances vivantes
ODEF Observatoire de dfense des droits de la femme et de lenfant
ONG Organisation non gouvernementale
OPF Organisation panafricaine des femmes
OSC Organisations de la socit civile
PF Plani cation familiale
PNG Politique Nationale de Genre
PNLE Programme Nationale de Lutte contre lExcision
REFED Rseau des femmes entrepreneures pour le dveloppement
RENEDEP Rseau national pour lveil dmocratique et patriotique
RECOFEM Projet de Renforcement des Capacits des Organisations Fminines du Mali
REFCOM Rseau des femmes conseillres du Mali
REPDEPP Rseau pour le Dveloppement, la Promotion et la Protection
SIDA Syndrome de limmunod cience acquise
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 7
SONUB Soins obsttricaux et nonataux durgence de base
SR Sant de la reproduction
TBS Taux brut de scolarisation
VBG Violences bases sur le genre
VIH Virus de limmunod cience humaine
WILDAF/FEDDAF Rseau panafricain pour la promotion des droits des Femmes
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali8
PrefaCeLONG Cooperacci a pour principale raison dtre de contribuer lautonomie des femmes, au plein exercice de leurs droits, car nous sommes convaincues que ce sont des conditions indispensables lobtention de la justice sociale, du dveloppement humain durable et de la paix.
Ainsi, comment gagner le pari de la paix, la prosprit, et le dveloppement, si la moiti de la population que reprsentent les femmes reste en marge du processus et si elles ne jouent pas pleinement leur rle dans la rconciliation, la reconstruction et le dveloppement de leur pays, comme actrices et citoyennes ?Cest avec cette ide que lONG Cooperacci a organis une grande rencontre en faveur des femmes du Mali. Lobjectif tait, pour les principales organisations fminines et travaillant pour les droits des femmes au Mali, ainsi que des reprsentants et reprsentantes de di rents ministres, de faire ressortir, selon leur point de vue, les priorits de dveloppement pouvant contribuer lamlioration de la situation et des droits des femmes et de la population en gnral.
Pour ce faire, que lONG Cooperacci a organis, dans le cadre du programme Contribution lexercice des droits sexuels et reproductifs des femmes de Kayes , une premire rencontre en juillet 2013 avec une trentaine dorganisations fminines pour d nir un thme gnral et des thmes prioritaires. Par la suite, une rencontre sest droul les 1, 2 et 3 octobre 2013 la Plateforme de veille pour des lections sans violence et quitables. Plus de 80 reprsentantes et reprsentants dorganisations fminines et dorganismes et institutions travaillant pour les droits des femmes y ont particip.
Le prsent document est le rsultat des trois jours de travaux avec ces organisations ainsi que les travaux dun groupe restreint de personnes ressources. Le document fait le point de la situation des femmes au Mali, des principales problmatiques et di cults que rencontrent les femmes et nit par donner des recommandations sur les possibles solutions ces problmes.
Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali88
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 9Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali 99
analYse de la situation
Principaux problmes identi s :Au Mali, les femmes constituent plus de la moiti de la population (50,01%)1. Cependant, et malgr leur majorit au sein de la population, les femmes sont sujettes aux obstacles lis aux pesanteurs socioculturelles.
Le Mali a souscrit la Dclaration Universelle des Droits de lHomme (DUDH) du 10 Dcembre 1948, la Charte Africaine des Droits de lhomme et des Peuples (CADPH) du 21 Juin 1981 et au Protocole Additionnel Relatif aux Droits des Femmes en Afrique.
Malgr les e orts damlioration du Gouvernement Malien, force est de constater que les femmes, et surtout les femmes issues du milieu rural, nexercent pas pleinement leurs droits personnels, sociaux et conomiques au sein de la famille, des organisations et de la socit.
Les principaux problmes qui persistent et qui empchent les femmes dexercer pleinement leurs droits, identi s par les reprsentantes dorganisations et institutions qui ont particip la rencontre, sont:
Le taux de pauvret en gnral et la pauvret des femmes en particulier. Les pesanteurs socioculturelles et religieuses. La mconnaissance de leurs droits fondamentaux. Linscurit dans certaines zones du pays. Les di cults pour lautonomisation conomique des femmes. Mme si cest une
situation assez gnralise, certains groupes de femmes ont des di cults particulires: les femmes dplaces et rfugies, les femmes de retour dans leur lieu dorigine, les femmes vivant dans des rgions zones isoles, les femmes en situation de handicap.
Les di cults pour garantir la souverainet alimentaire, y inclus le droit lalimentation, le droit la terre, les droits conomiques. Linadaptation des modles productifs au travail des femmes rurales.
La faiblesse du niveau dinstruction des femmes, le taux danalphabtisme lev. Les di cults pour laccs lducation et le maintien des lles lcole. Les di cults
spci ques lcole primaire, le secondaire, le lyce et luniversit. Les di cults dans laccs, le transport, le logement. Lattitude parfois discriminatoire des professeurs et des parents. Les di cults spci ques daccs lcole pour les lles en situation dhandicap. Le mariage prcoce (cause et consquence de labandon). La faible qualit de lducation. Le lien entre lducation et les di cults dans laccs au travail.
Les di cults pour lexercice du droit la sant sexuelle et reproductive. Les mauvaises conditions de sant gnrale de beaucoup de femmes. Les di cults dans laccs aux services de sant de la reproduction. Les di cults spci ques des femmes en situation de handicap. Les problmes dans la prise en charge de la grossesse, de laccouchement et de la sant gyncologique. Les di cults dans la gnralisation du planning familial. Les complications ( stule obsttricale comprise), les ITS (y inclus le VIH), les pratiques traditionnelles a ectant la sant de la reproduction (MGF et mariages prcoces inclus).
1 DNP, Projection de la population 2011
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali10 Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali1010
Les violences faites aux femmes : durant le con it et des violences quotidiennes. Des pratiques traditionnelles nfastes (MGF, mariages forcs, etc.). Les di cults pour la prise en charge des femmes victimes de violences (y compris lassistance mdicale et juridique). Les di cults daccs la justice et la rparation.
Les di cults daccs des femmes la justice. Des di cults dans laccs matriel la justice. Le poids de la justice traditionnelle, la culture et les pressions sociales. Les lois discriminatoires ou favorisant la discrimination. Les problmes dans la pratique judiciaire. Les di cults dapplication du Code des personnes et de la famille.
La faible reprsentation des femmes aux instances de prises de dcision : les di cults des femmes pour la participation dans les espaces de dcision communautaire; les di cults des femmes pour la participation au processus de paix ; les di cults des femmes pour la participation la vie politique (politiciennes et lectrices) ; les di cults des femmes pour accder des postes cls dans les institutions de ltat ; les di cults des femmes pour accder des postes cls dans les entreprises prives et les ONG.
Les problmatiques des organisations fminines : les di cults dorganisation ; le problme de leadership ; la multiplication dassociations et rseaux ; les di cults de participation au dialogue social et politique, pour le plaidoyer ; les di cults de nancement des organisations fminines.
1. LES DIFFICULTES POUR LAUTONOMISATION ECONOMIQUE DES
FEMMES
Les femmes sont et demeurent des actrices incontournables du dveloppement : elles reprsentent 70% de la main duvre dans le travail agricole, 80% dans la production alimentaire et de 60 90% dans le commerce. Elles contribuent fortement lconomie des mnages et lconomie de march. Malgr cette contribution active au dveloppement, les femmes ont un faible et ingal accs aux bn ces de ces ralisations et aux opportunits conomiques. Cette situation apparat comme un facteur explicatif du faible pouvoir conomique des femmes et la fminisation de la pauvret.
Accs limit aux moyens de production : terre, quipement et intrants agricoles ; quipements et matriels industriel, semi-industriel, artisanal (dans une moindre mesure).
Manque de nancement de micro et petites entreprises assurant la transformation des produits locaux et des produits de llevage.
Les femmes sont trs prsentes dans le secteur informel o les revenus sont trs incertains.
Dans le commerce formel, elles ne reprsentent que 8%, dans lartisanat 4,1%, dans les positions les moins favorables (aides familiales 3,6% etc.)2. Elles sont presque absentes des autres secteurs qui sont gnralement considrs comme des secteurs rservs aux hommes (industries, mines, BTP, etc.).
Faible accs aux prts bancaires, dont la micro nance. Seul 45,9% des femmes ont bn ci des crdits contre 54, 1% ce qui ne favorise pas la promotion de leurs activits. Ceci est d des exigences fortes sur le dpt initial, des taux dintrts levs, des dlais de remboursements pas ralistes et le faible niveau des montants prts.
2 PS/SDR, Enqute Agricole de conjoncture2008-2009.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 11Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali 1111
Di cile accs aux marchs locaux (dans certains cas), mais surtout nationaux, sous rgionaux et internationaux pour assurer lcoulement des produits, notamment des produits transforms.
Certaines catgories de la population fminine sont particulirement vulnrables et vivent une situation trs prcaire sinon alarmante lie leur condition. Il sagit des femmes vivant dans des situations de handicap, et les femmes qui ont subi les consquences de la crise scuritaire et humanitaire.
2. LES DIFFICULTES POUR GARANTIR LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE
Linscurit alimentaire et nutritionnelle a augment dans des segments importants de la population, malgr une augmentation rgulire de la production cralire au cours des vingt dernires annes. Parmi les acteurs du monde rural, les femmes jouent un rle central au Mali, elles reprsentent 51,6 % de la population dans les campagnes, constituent 60 % de la main-duvre agricole et apportent environ 80 % de la production alimentaire. Mais dans les mentalits, le pouvoir reste largement dvolu aux hommes. Lorganisation confre lhomme le rle de chef de mnage, de chef dexploitation qui assume de ce fait la gestion et le contrle des ressources productives (terres, quipements et intrants) et des revenus issus de lactivit.
Dans le droit coutumier malien, les femmes sont exclues de laccs et contrle la proprit foncire (19,6% dentre elles possdent une parcelle agricole), alors quelles participent largement lexploitation des terres3. On lui prte plutt un bout de terrain cultiver, appel lopin de terre , qui appartient gnralement sa famille ou son mari.
Les femmes sont les premires victimes de la spculation foncire. Sans titres de proprit, souvent sans revenus pour accder des parcelles dont le prix est devenu trop lev, nont pas accs non plus au crdit pour lachat des terres, avec des consquences sur elles et sur la scurit alimentaire des familles.
Sous reprsentativit des femmes dans les commissions foncires tous les niveaux (commune, cercle et rgion).
Accs di cile des femmes aux quipements et intrants agricoles. Insu sance de matrise des techniques de transformation et de valorisation des
produits agricoles. Marginalisation des fatires dorganisations fminines dans la gestion des plus grands
projets et programmes relatifs la souverainet alimentaire. La Loi dorientation agricole (LOA) daot 2006 a bien organis la protection des
femmes, suite dimportantes concertations auxquelles elles ont particip. Il reste lappliquer, notamment les quotas attribus aux femmes dans les espaces amnags.
Mconnaissance du contenu de la loi dorientation agricole et des autres textes facilitant laccs des femmes la terre, aux moyens et aux facteurs de production.
Coupe abusive du bois et gestion anarchique des produits ligneux, comme le karit et le nr, dans certaines zones, par des nouveaux acteurs, ce qui amne les femmes une perte de contrle dune lire quelles graient traditionnellement.
Dans les rgions du Nord, lensablement des terres, notamment suite labandon li au con it, rend di cile la reprise de lactivit agricole.
Di cults daccs des femmes aux crdits agricoles. Taux lev et court dlai de remboursement des institutions de micro nance.
3 Femmes et accs la terre au Mali : Femmes rurales en lutte pour que leur droit dusage et de proprit des terres soit reconnu. Jessica NARDONE. 01 / 2008
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali12 Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali1212
Di cults de mobilisation de ressources nancires auprs des institutions et des partenaires nanciers, car les mcanismes de dcaissements de fonds ne sont pas toujours adapts aux conditions des femmes intervenant dans le secteur.
3. LES DIFFICULTES POUR LACCES A LEDUCATION ET LE MAINTIEN
DES FILLES A LECOLE
Alors que lon constate que la faiblesse du niveau dinstruction des femmes est une entrave majeure au dveloppement du pays et met en pril lexercice de leurs droits, laccs lducation et le maintien des lles lcole restent un problme dactualit au Mali :
Une forte proportion denfants en ge scolaire reste en marge de lcole et cette situation frappe davantage les lles. Un tiers des enfants de 7 12 ans (soit environ 900.000 enfants), dont 60% de lles, na pas accs lcole. Le taux brut de scolarisation (TBS) au premier cycle du fondamental est estim 81,5% dont 89,1% pour les garons et 74% pour les lles, soit un cart de 15 points4.
Les e ectifs des lles constituent 33,93% dans lenseignement secondaire gnral et 26,94% dans les facults.
Les lles sont non seulement moins nombreuses que les garons accder lcole, et en plus, elles connaissent plus des di cults de maintien et de performance.
Les taux dachvement des lles sont aussi infrieurs ceux des garons, aussi bien au premier cycle quau second cycle, soit respectivement, 51% contre 65,7% pour le premier cycle et 29,1% contre 43% pour le second cycle. Cette situation est plus aggravante pour les lles en situation de handicap et les enfants rfugis ou dplacs suite la crise socio scuritaire de 2012-2013.
Les causes identi es de cette situation sont :
Lloignement des infrastructures scolaires dans certaines zones et linsu sance de centres pour le second cycle.
Inadaptation des infrastructures et mthodologies scolaires aux enfants avec des besoins spci ques, telles que les enfants en situation de handicap.
La pauvret des familles, qui ne peuvent pas se permettre denvoyer tous leurs enfants lcole et vont donner la priorit lducation des garons.
Le faible niveau et labsentisme des enseignants, notamment en milieu rural, ne favorisent pas le maintien des enfants lcole.
Les punitions et chtiment corporels in igs par les professeurs. Les di cults trouver un emploi, ce qui minimise, aux yeux de la population,
limportance de lducation en gnral. La conscience peu leve par rapport aux enjeux de lducation des lles et des
femmes par les communauts la base. Des croyances religieuses et culturelles, qui minimisent limportance de lducation des lles.
Inscription tardive des enfants lcole, ce qui provoque la non orientation des lves, en particulier celle des lles.
Lusage excessif de la tlvision et du tlphone portable qui dmotive les lves pour tudier.
La participation des lles aux travaux domestiques leur enlve du temps pour tudier.
4 CPS/MEN 2011
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 13Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali 1313
Le harclement sexuel des lles lcole ou sur le chemin de lcole. Lexode des lles rurales vers les villes pour la recherche demploi. Le mariage prcoce des lles.
4. LES DIFFICULTES POUR LEXERCICE DU DROIT A LA SANTE
SEXUELLE ET REPRODUCTIVE
La sant sexuelle et reproductive est le bien-tre gnral tant physique, mental que social de la personne humaine, pour tout ce qui concerne lappareil gnital, ses fonctions et son fonctionnement et non pas seulement labsence de maladies et din rmits. Toute femme, indpendamment de son origine, ge ou condition, a droit la sant en gnral et la sant sexuelle et reproductive en particulier.
Parmi les di cults pour lexercice de ce droit, on retrouve des problmes dans la sant en gnra l :
Un taux lev de la malnutrition chez les femmes et les enfants. Linsu sance et la mauvaise rpartition gographique des centres de sant et des
prestataires quali s (mdecins, mdecins spcialistes, in rmier(e)s, sages-femmes) Des ressources humaines peu performantes (formation, utilisation, motivation). Linsalubrit de certains centres de sant (manque dhygine et dassainissement, les
dchets biomdicaux mal grs, etc.). La faible prsence des femmes dans les organes de gestion des ASACO. La non identi cation et prise en compte des besoins spci ques des femmes et lles.
Les problmes dans la sant sexuelle et reproductive :
Le taux de mortalit maternelle reste lev : 464 pour 100.000 naissances vivantes (NV)5 .
Le taux de Consultation Prnatale (CPN) et daccouchements assists (AA) restent faibles en milieu rural (CPN 69% et AA 50,7%)
Les problmes lis la mise en place de la gratuit de la csarienne (d cit dinformation, kits incomplets, cot lev des mdicaments payer, personnel pas toujours bien prpar).
Linsu sant recours la plani cation familiale (PF) :
La faible prvalence contraceptive, malgr les progrs (passe de 4,5% en 1996 10,3% en 2012).
Lnormit des besoins non satisfaits en PF : 31%. Le faible accs des femmes et jeunes du milieu rural aux services de PF.
Un taux de fcondit proccupant de 6,6 enfants par femme en moyenne, face un taux daccroissement de la population lev (3,1)%6.
Le taux lev de lles victimes dinfections sexuellement transmissibles (ITS), des grossesses prcoces et non dsires, des avortements clandestins.
Linsu sance de structures et de personnel quali pour la prise en charge de la PF.
5 EDS-V, 20126 RDH, 2012
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali14
Les IST (y inclus le VIH/SIDA) :
Les tabous et la mconnaissance concernant ce type de maladies persistent malgr une certaine avance dans ce sens.
Le taux de dperdition des malades de SIDA initis aux ARV est de de 37,8%.
La faible mconnaissance des autres IST. Le taux lev de frquentation des travailleuses du sexe. La faible utilisation du prservatif par les hommes.
La persistance des pratiques nuisant la sant de la reproduction (les MGF, les mariages prcoces, etc.) :
Les mutilations gnitales fminines (MGF, communment appels excision) restent trs rpandues au Mali: 69% de moyenne nationale en 2013, et jusqu 98% dans certaines rgions.
Linexistence dune loi interdisant la pratique des MGF. Le cot lev et la mconnaissance des structures de sant de la prise en charge des
complications lies aux MGF. La persistance des mariages prcoces, du lvirat et sororat, du gavage, et des tabous
nutritionnels chez les femmes enceintes et les enfants. Les pratiques humiliantes lors des accouchements di ciles et en cas de strilit. Lignorance des consquences nfastes de ces pratiques sur la SR.
Les problmes dans la prise en charge de la sant de la reproduction (SR) :
La faiblesse dans la capacit de coordination, de gouvernance et de leadership des services de SR.
Linsu sante consultation gyncologique / prvention. La faible couverture en soins obsttricaux et nonataux durgence de base (SONUB). Linsu sance de Kits de csarienne dans certains CSREF, surtout ceux des rgions. Les insu sances dans laccueil et lorientation des utilisatrices des services de SR. La faible qualit de la prise en charge (ex. des csariennes qui nissent en stules), en
parti d la ectation des stagiaires bnvoles non quali s durant les services de garde.
Le cot lev de la prise en charge des complications des MGF (excision) et de la stule obsttricale.
Le di cile accs physique et nancier aux services de SR des femmes en gnral et des femmes en situation de handicap en particulier :
Le cot lev des prestations. Le cot lev de la rfrence obsttricale. Un systme de rfrence/vacuation peu e cace : faible niveau des contributions aux
caisses de solidarit, non prise en compte du facteur transport entre le village et le CSCOM/CSRef.
Le faible accs des femmes et jeunes lles du milieu rural et quartiers priphriques pauvres aux services de planning familial.
La mconnaissance par les femmes de lexistence de fonds au niveau du service social pour la prise en charge des indigents.
Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali1414
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 15Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali 1515
Les di cults daccs physique, notamment pour les femmes en situation de handicap (tat des routes, inexistence de rampes, manque dindications pour personnes aveugles, absence de personnel connaissant le langage des signes, etc.).
Linsu sance de personnel form sur les problmes spci ques des personnes et des femmes en situation de handicap.
Le mauvais accueil des femmes en situation de handicap dans certaines structures de sant.
5. LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Toutes les femmes ont t victimes dau moins une des 20 formes de violences contre les femmes identi es au Mali7 :
Les violences physiques : les coups et blessures, des corrections jusqu celles conduisant aux mutilations ou la mort.
Les violences psychologiques : les injures grossires et graves; les propos mprisants et humiliants ; les menaces de mort.
Les violences sexuelles dans la vie quotidienne : le harclement sexuel, les abus sexuels sur les mineures, le viol.
Les violences lies au con it : le viol par un individu ou plusieurs a t utilis comme arme de guerre lors du con it au Nord Mali ; dautres formes graves de violences comme le mariage forc ou la lapidation.
Les violences conomiques : le dni de ressources et la fminisation de la pauvret. Les violences institutionnelles : la sous reprsentativit des femmes dans les instances
de prise de dcisions. Les pratiques nfastes : les MGF (excision, qui constitue la plus importante violence
non rprime par une loi spci que) ; les mariages prcoces et forcs ; les gavages; le sororat et le lvirat ; les scari cations ; etc.
Ceux qui travaillent en rponse aux violences essaient dabord de trouver une solution au niveau de la famille ou de la socit cause des pesanteurs socioculturelles. En cas dchec, on se rfre aux autorits judiciaires, mais il y a un rel problme pour laccs des femmes la justice et la rparation. De plus, il ny a pas de loi spci que pour rprimer les cas de violences bases sur le genre (VBG).Le manque de connaissance sur les droits et la pauvret accentuent les violences.
6. LES DIFFICULTES DES FEMMES DANS LACCES A LA JUSTICE
Au Mali il y a moins de 300 avocat(e)s pour une population de prs de 16 millions de personnes.
Le faible niveau dinstruction des femmes et le poids de la justice traditionnelle jouent sur la faible demande de justice par les femmes
La mconnaissance des droits des femmes par la population en gnral et par les femmes elles-mmes.
La mconnaissance des procdures judiciaires par les femmes. La mconnaissance des droits des femmes par les acteurs judiciaires. Les dispositions discriminatoires du Code des Personnes et la Famille (CPF) : ge du
mariage de la lle, adoption, liation des enfants, etc.
7 MPFFE 2002
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali16 Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali1616
La pauvret, lie au cot de la justice. Lloignement de la justice des justiciables. La concentration des professionnels de la
justice dans la capitale et les grandes villes. La lenteur de lappareil judiciaire. La corruption et le manque de moralit de certains acteurs dexcution.
7. LES DIFFICULTES POUR LA REPRESENTATION DES FEMMES AUX
INSTANCES DE PRISES DE DECISION
La faible prsence des femmes dans les instances de prise de dcision nationales notamment la Commission dialogue et rconciliation, le Gouvernement et Parlement issus des rcentes lections, qui pourtant ont enregistr une participation massive des femmes.
La faible reprsentativit des femmes dans les institutions de la Rpublique :
Les femmes cadres suprieurs (catgorie A) de la fonction publique sont au nombre de 1 887 soit 14,5%. Dans les catgories B2 et B1 elles sont 27% et 44,1% respectivement8.
Sur 1 958 fonctionnaires recruts en 2010, les femmes taient au nombre de 584 soit 29,18%
La faible reprsentativit et implication des femmes dans les instances de dcisions communautaires, sociales et politiques, dues :
aux rles attribus aux femmes dans la famille et la socit, notamment dans les zones rurales et les zones recules.
aux pesanteurs socioculturelles. lopposition de certains hommes la cession de pouvoir. au manque destime de soi et de con ance des femmes qui occupent des postes
dcisionnels.
Le faible engagement des femmes en politique, cause : de la mconnaissance des rouages politiques (mcanismes, institutions, fonctionnement
des partis, etc.) par les femmes. du faible niveau dinstruction de beaucoup de femmes engages en politique. de la faiblesse des moyens des femmes pour nancer les campagnes lectorales. De linsu sance de solidarit entre femmes, plusieurs niveaux : par exemple les
femmes lectrices ne favorisent pas toujours les candidatures fminines, les femmes lues ne dfendent pas toujours la cause des femmes.
De la mconnaissance des causes profondes des crises par les femmes et la population en gnral.
La faible reprsentativit des femmes dans les Entreprises Prives, cause du :
Faible niveau dinstruction des femmes. Manque de connaissance des femmes sur la cration et la gestion dune entreprise
prive.
8 PNG 2011
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 17Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali 1717
Di cile accs des femmes au crdit. Di cile accs des femmes aux marchs locaux, nationaux et internationaux, par
manque de connaissances et de ressources pour la commercialisation. Manque de connaissance des femmes sur les mcanismes daccs aux marchs
publics.
La faible reprsentativit des femmes dans les ONG lie :
la mauvaise gouvernance dans beaucoup dorganisations qui ne favorise pas le renouvellement des postes de dcision.
linsu sance de femmes promotrices dONG. Aux faibles capacits techniques et organisationnelles des femmes (li aussi au niveau
dinstruction). linscurit et linstabilit du travail dans les ONG, ce qui nencourage pas les femmes
y travailler.
8. LE TISSU ASSOCIATIF FEMININ
Il existe des associations fminines de di rents types aux di rents niveaux : local, rgional et national. Elles ont di rentes problmatiques, dont on peut regrouper certaines.
Les di cults lies aux modalits dorganisation :
Le d cit de structuration et de dmocratie, des problmes dans le renouvellement des postes de dcision.
La faible connaissance dans la ralisation de la mission de lorganisation. La mauvaise d nition de la mission et de la vision de lorganisation. Le dysfonctionnement li lappartenance des membres plusieurs organisations. La non disponibilit des membres. Le d cit dans le suivi des dossiers en raison du changement intempestif des membres
ou la mobilit des membres.
La multiplication des associations et rseaux :
Linsu sance de synergie dactions entre les organisations fminines dune part, entre les organisations fminines et les autres structures intervenant sur les questions des femmes, dautre part.
Le manque dthique conduisant une concurrence dloyale qui ne sert pas la cause des femmes.
Le non-respect des rgles statutaires
Les di cults pour la participation au dialogue social et politique et au plaidoyer :
Faible implication dans la gestion des fonds allous aux communauts et aux femmes. Faible reconnaissance des e orts fournis par les organisations fminines dans le cadre
du dialogue politique. Insu sance dexpertise pour lanalyse des politiques et programmes et leurs e ets sur
les femmes et les enfants.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali18 Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali
Le manque de solidarit entre les organisations fminines notamment au sein des grands ensembles : Forum de la socit civile, Conseil national de la socit civile, Cadres de concertation etc.
Les di cults pour le nancement des organisations fminines :
La destination de nancement/aide inadapte, plus lie aux proccupations des partenaires nanciers.
Lutilisation non e ciente des fonds allous. Les cas de dtournement des fonds allous aux organisations fminines. La multiplicit des organisations avec les mmes objectifs et les mmes cibles.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 19
demandes et reCommandations
a letat malienLEtat est le premier garant des droits. Cest pour cela que les reprsentantes et reprsentants des organisations et institutions prsentes la rencontre ont voulu fournir une srie de demandes et recommandations lgard du Gouvernement Malien pour contribuer la solution des problmes et di cults identi s.
POUR AMELIORER LA SITUATION DES FEMMES ET CONTRIBUER A
GARANTIR LEURS DROITS :
Accorder une priorit la promotion des femmes a n de prserver lgalit des chances et de lutter contre les violences faites aux femmes.
Harmoniser les textes nationaux avec les conventions internationales signes et rati es par lEtat Malien.
Traduire et vulgariser les textes de lois en faveur des femmes en langues nationales. Acclrer lactualisation du plan triennal de la Politique Nationale du Genre (PNG), la
mise en uvre et la dissmination grande chelle du contenu de la PNG. Acclrer le mcanisme de suivi et de veille des organes du dispositif institutionnel de
la PNG au niveau des dpartements sectoriels notamment le conseil suprieur de la PNG.
Introduire les notions de genre et quit dans les coles (curricula). Multiplier les centres et les sessions dalphabtisation lendroit des femmes la
base. Prendre en compte la composante handicap et femmes dans les arbitrages de
nancement et de mise en uvre des projets et programmes. Favoriser lemploi des femmes en situation de handicap dans les services publics et
privs. Assurer la scurit dans tout le pays.
1. POUR LAUTONOMISATION ECONOMIQUE DES FEMMES :
A court terme
Assurer la relance conomique des rgions touches par les crises et la rinsertion socioconomique des personnes (et spcialement des femmes) dpourvues de leurs moyens de subsistance et des infrastructures commerciales et services (habitats, artisanat, cheptel, petit commerce, primtres irrigus, mares et autres).
Organiser une table ronde pour lidenti cation et le nancement des besoins conomiques des personnes (et spcialement des femmes) qui ont subi la crise au Nord Mali.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali20
Appuyer la formation des femmes la gestion et au suivi/valuation des projets labors dans le cadre de la Relance conomique du Mali et assurer la vulgarisation et lappropriation de ces projets.
Intgrer la dmarche Plani cation Budgtisation Sensible au Genre dans le processus dlaboration de la loi des nances.
Mettre en place et favoriser des nancements spci ques des entreprises gres par des femmes dans le domaine de lagriculture, la transformation, le commerce informel, formel et transfrontalier.
Oprationnaliser le Fonds dappui lautonomisation de la femme et lpanouissement de lenfant (FAFE), notamment la poursuite de la cration des organes de pilotage dudit Fonds, qui avait t retard par la survenue de la crise.
Di user des informations concernant le FAFE et dautres fonds disponibles.
A moyen/long terme
Faciliter la formation professionnelle des femmes et le maintien des lles lcole. Mettre laccent sur les mcanismes favorisant lamlioration du statut conomique des
personnes (et spcialement des femmes) en situation de handicap et de vulnrabilit. Revoir les conditions et mcanismes de prt pour favoriser laccs au crdit des
femmes. Mettre en place un fond de garantie pour les micro crdits destins aux populations les
plus vulnrables, et spcialement les femmes.
2. POUR GARANTIR LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE :
A court terme
Prendre des mesures juridiques protgeant la proprit foncire des femmes et leur facilitant laccs la proprit des terres quelles exploitent.
Sassurer de la reprsentativit des femmes tous les niveaux des institutions relatives la souverainet alimentaire. Adopter le taux de 45% en termes de reprsentativit des femmes dans les commissions foncires tous les niveaux (commune, cercle et rgion). Sassurer de la prsence quilibre des femmes dans les commissions de rpartition des quipements et intrants agricoles.
Appliquer strictement la loi dorientation agricole. Di user largement la Loi dorientation agricole et les autres textes relatifs la
souverainet alimentaire. Di user largement les rsultats des recherches agricoles travers les organisations
faitires fminines. Renforcer les capacits des femmes sur les techniques de production, de transformation
et de commercialisation des produits agricoles. Faciliter laccs des femmes au crdit agricole. Prendre des mesures discriminatoires en faveur des femmes dans la rpartition facteurs
et moyens de production (quipements et dintrants) agricoles. Subventionner les facteurs et moyens de production (quipements et dintrants)
agricoles pour les femmes. Multiplier les banques de crales, en impliquant davantage les femmes dans leur
gestion. Assurer la protection de lenvironnement, des ressources naturelles et du circuit
de production des produits ligneux (Karit, Nr, etc.) par lapplication des textes rglementaires.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 21
Promouvoir ltablissement de conventions de protection de lenvironnement entre les collectivits dcentralises en impliquant davantage les OSC fminines.
Impliquer les organisations faitires fminines dans la conception, la mise en uvre et le suivi-valuation des projets et programmes prenant en compte les activits de souverainet alimentaire et de protection de lenvironnement (ressource carbone, etc.).
Informer les femmes sur les di rents fonds et lignes de crdits disponibles et les mcanismes de dcaissement.
Favoriser le nancement des projets agricoles des femmes dans le Fonds National de Dveloppement Agricole et les autres fonds et programmes existants (FAFE, PAPAM, etc.) y inclus les fonds destins lagriculture grande chelle.
Former et accompagner les femmes sur le processus de dcaissement des fonds.
A moyen/long terme
Maintenir une agriculture de proximit destine en priorit alimenter les marchs rgionaux et nationaux.
Favoriser les cultures vivrires et lagriculture familiale de petite chelle, du fait de leur plus grande e cacit conomique, sociale et environnementale, compare lagriculture industrielle et les plantations de grande chelle.
Privilgier les techniques agricoles qui favorisent lautonomie des paysans, telles que lagriculture biologique. Refuser lutilisation des plantes transgniques en agriculture.
Garantir un accs plus quitable la terre pour les paysans pauvres, au moyen si ncessaire de mettre en place des mcanismes de scurisation des droits dusage du foncier.
Rviser le Code domanial et foncier pour garantir laccs quitable la proprit foncire.
3. POUR AMELIORER LACCES A LEDUCATION ET LE MAINTIEN DES FILLES A LECOLE :
A court terme
Allouer des ressources consquentes lducation. Dvelopper les infrastructures scolaires (urgent pour les rgions du nord du Mali). Donner la priorit aux sortants des coles de formation des matres dans le recrutement
des enseignants. Etablir des contrats de performance entre les CAP et les CT. Mettre en place les AME et des GDE dans toutes les coles. Mettre en place des AGR
pour les AME. Restituer les rsultats scolaires mensuels en AG aux CGS et lAME par les enseignants. Appliquer les textes et des mesures punitives contre le mauvais comportement des
enseignants (grossesses, chtiments corporels, etc.). Former les enseignants en genre a n quils prennent conscience des comportements
qui nuisent la russite des lles. Mener des campagnes dinformation et de sensibilisation sur lge dinscription des
enfants lcole. Mettre en place un programme de sensibilisation sur les violences quils exercent sur
les lles lcole y compris le harclement sexuel. Mettre en place un programme dincitation labandon de la pratique du mariage
prcoce. Crer un espace dchange entre le personnel de sant et les adolescentes sur leurs
problmes spci ques dans chaque cole. Elargir le programme bourse-maman.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali22
A moyen/long terme
Introduire le module du langage des signes dans les programmes des IFM. Redynamiser et doter des moyens aux centres dducation spcialise. Mettre en place un systme de parrainage des lles.
Octroyer des prix aux communauts rurales qui scolarisent le maximum de lles. Gnraliser les services de prise en charge psycho-sociale et les mettre en lien avec
les coles.
4. POUR GARANTIR LEXERCICE DU DROIT A LA SANTE SEXUELLE ET REPRODUCTIVE :
A court terme
Promouvoir le recrutement de personnel bien form, notamment des matrones et des sages-femmes, surtout dans les rgions.
Amliorer les services daccueil dans les structures sanitaires. Veiller lapplication stricte de la loi hospitalire et de la charte du malade. Responsabiliser le personnel quali pour le continuum de services en prvoyant des
sanctions en cas de faute. Rduire le nombre de stagiaires bnvoles dans les centres de sant et veiller son
suivi et au respect de la dontologie. Doter tous les centres de sant communautaires en quipements adapts au traitement
des dchets biomdicaux. Former les manuvres au traitement e cace des dchets biomdicaux.
Suivi de lhygine, lassainissement et la gestion des centres. Assurer le suivi et le contrle des socits ayant bn ci des contrats de nettoyage des centres de sant.
Sensibiliser les mairies et conseils de cercle, les ASACO, etc. pour le paiement de la quotepart a n damliorer la gestion des centres et de rendre la rfrence-vacuation oprationnelle.
Doter tous les centres de sant de rfrence du pays en kits de csarienne en tenant compte de la date de premption des produits.
Doter tous les centres de sant dunits de planning familial. Former les agents de sant lorientation et lutilisation des mthodes varies de
contraception. Faire une campagne au niveau national sur la prvention du VIH/SIDA, des ITS et des
grossesses prcoces et non dsires. Former les gyncologues, les sages-femmes et matrones sur les MGF (lexcision), le
mariage prcoce et la stule obsttricale. Faire une cartographie des acteurs travaillant dans la lutte contre les MGF (lexcision)
et le mariage prcoce et les mettre en relation avec les structures de sant. Renforcer les comptences du PNLE et les ONG partenaires en faveur dune lgislation
condamnant la pratique de lexcision. Former les agents de sant pour la prise en charge des femmes en situation de
handicap. Doter les centres de sant dquipement adquat pour la CPN, laccouchement, etc.
des femmes en situation dhandicap (physique, visuel, etc.). Informer les populations sur lexistence de fonds au niveau des Mairies pour la prise
en charge des indigents.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 23
Moyen/long terme
Prendre toujours en compte lapproche genre dans llaboration et la mise en uvre des programmes de sant de la reproduction.
Renforcer les structures de sant dans les zones dpourvues. Inclure lducation sexuelle dans les curricula des coles. Inclure dans les curricula de formation des gyncologues, des sages-femmes et des
matrones les MGF (lexcision), le mariage prcoce et la stule obsttricale.
Mettre en place une lgislation condamnant la pratique de lexcision. Doter toutes les rgions dun centre de formation et de prise en charge mdicale des
femmes en situation dhandicap.
5. POUR LUTTER CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES :
A court terme
Assurer la scurit dans tout le pays. Faire une grande campagne de prvention des violences faites aux femmes. Former les leaders religieux, les chefs coutumiers, les communicateurs traditionnels,
les autorits municipales, les agents de sant, les enseignants, sur les violences faites aux femmes.
Vulgariser les textes internationaux et rgionaux signs et rati s par le Mali. Appliquer strictement les textes (nationaux, internationaux, rgionaux) en matire de
violences contre les femmes. Former les acteurs de la justice (police, avocats, magistrats, etc.) sur les violences
contre les femmes. Crer et doter de moyens aux centres dcoute et dhbergement pour les femmes
victimes de violences. Assurer et coordonner la prise en charge mdicale, psychosociale et juridique des
femmes victimes de violences et assurer la coordination de cette prise en charge. Mettre en place un fonds dappui la rinsertion socio-conomique des femmes
victimes de violences. Mettre en place un systme de rparation pour les femmes victimes de violences lors
de la crise au Nord Mali. Prendre des mesures spci ques de protection des personnes en situation de
vulnrabilit (handicap, personnes rfugies et dplaces, etc.) et prvoir des circonstances aggravantes en cas dabus de position.
Raliser une tude sur les types et lampleur des violences faites aux femmes au Mali. Elaboration dune loi spci que sur les violences faites aux femmes au Mali.
A moyen/ long terme
Adopter une loi spci que sur les violences faites aux femmes.
6. POUR AMELIORER LACCES DES FEMMES A LA JUSTICE :
A court terme
Mettre en uvre la nouvelle carte judiciaire. Rendre oprationnel et allger le systme dassistance judiciaire.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali24
Rendre oprationnel et dynamiser les Bureaux dAssistance Judiciaires tous les niveaux.
Mener des campagnes dinformation sur les droits des femmes et les procdures judiciaires.
Mettre en place des Centres daccs la Justice pour les femmes. Former les acteurs judiciaires en genre, sur les instruments juridiques internationaux et
rgionaux (Protocole de Maputo, CEDEF, CDE) et sur les droits des femmes. Veiller lapplication quitable des textes.
A moyen/long terme
Harmoniser les textes nationaux avec les instruments juridiques internationaux et sous rgionaux rati s par le Mali.
Relire le CPF pour le rendre plus applicable et conforme aux textes internationaux rati s.
Relire les lois concernant certaines infractions dont le viol
7. POUR RENFORCER LA REPRESENTATION DES FEMMES DANS LES INSTANCES DE PRISES DE DECISION :
A court terme
Impliquer les femmes dans tous les processus de paix. Impliquer et accompagner les femmes de la base dans la participation au processus de rconciliation et de paix.
Renforcer les capacits des femmes sur les mcanismes de rconciliation, de mdiation et de dialogue social.
Impliquer fortement les femmes dans le processus de rconciliation de justice transitionnelle et donner la priorit aux organisations fminines uvrant dans le domaine.
Suivre lapplication des textes relatifs limplication les femmes dans les comits et instances de dcision au niveau communautaire.
Adopter une loi sur la parit homme-femme pour les postes lectifs et nominatifs. Adopter une loi sur le quota pour une reprsentation minimale de 30% de femmes
dans les instances des partis politiques (membres du bureau, listes lectorales). Faciliter laccs des femmes au crdit. Promouvoir les entreprises gres par les femmes (discrimination positive), dans
laccs aux marchs publics, aux crdits, etc. au mme niveau de qualit/prix. Mener des campagnes de sensibilisation de la population pour un changement
dattitudes et de comportements face au leadership des femmes. Assurer lducation citoyenne des femmes.
A moyen/long terme
Introduire de lducation la culture de la paix et la citoyennet dans les curricula des coles.
Introduire les notions de genre et quit dans les curricula des coles. Organiser des sessions des formation en leadership pour les femmes en langues
nationales. Mener une r exion pour mettre en place des stratgies de nancement des
candidatures fminines.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 25
8. POUR APPUYER ET RENFORCER LES ORGANISATIONS FEMININES :
Dvelopper davantage la coopration et le partenariat avec les organisations fminines. Impliquer davantage les organisations fminines dans la gestion des fonds allous aux
communauts et aux femmes. Impliquer davantage les organisations fminines dans llaboration et le suivi des lois
et programmes qui concernent les femmes. Sassurer de la formation et de lappropriation des OSC sur le contenu de la PNG et
les lois qui protgent les femmes.
aux Partenaires techniques et financiers Accompagner les actions et programmes allant dans le sens de la protection des droits
de la femme et de lenfant. Sassurer de la reprsentativit des femmes depuis la conception jusqu lvaluation
nale des stratgies, programmes et projets, et du fait quelles bn cient rellement des produits et rsultats qui leur sont destins.
Mobiliser le maximum de ressources lendroit des organisations fminines et des organisations travaillant pour les droits des femmes.
Mettre la disposition des femmes, un groupe de consultants pour la formulation, la mobilisation des fonds et le suivi des projets.
Appuyer le dveloppement de la coopration, le partenariat, la solidarit entre les organisations fminines, lEtat et les collectivits dcentralises.
Renforcer le dispositif de suivi technique et nancier des fonds allous.
a la socit CivileLa socit civile peut jouer sept fonctions fondamentales :
La fonction de protection : Contribuer la libert des citoyens et citoyennes et les protger contre larbitraire tatique.
La fonction de contrle : Observation et contrle du pouvoir politique.
La fonction de participation : Socialisation dmocratique et participative des citoyens et des citoyennes.
La fonction dallgement (du gouvernement) : Dans plusieurs domaines, la socit civile contribue allger, dans le sens strict du terme, les tches du gouvernement en remplissant des rles sociales. Dautre part, il y a un allgement nancier e ectif par le fait que les citoyens endossent volontairement, et souvent sans rmunration, des obligations sociales. Par consquent, cest encore un allgement allant dans le sens dune augmentation de le cience.
La fonction darticulation : La socit civile peut contribuer ouvrir des voies e caces de production, de rassemblement et darticulation de valeurs communautaires et dintrts sociaux, en-dehors des partis politiques et des parlements. Les sujets privs et sociaux sont alors abords par la socit civile et vhiculs auprs de lopinion politique. La socit civile agit ainsi comme intermdiaire entre les citoyens et lEtat.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali26
La fonction de dmocratisation : Contribution au processus de formation de lopinion publique et de la volont populaire. La socit civile a une fonction importante dans la dmocratisation, surtout au niveau local.
La fonction de rglement (ou gestion) des con its sociaux : Les OSC peuvent jouer un rle de cohsion de la socit et de mdiation en cas de con it.
1. POUR CONTRIBUER A LAUTONOMISATION ECONOMIQUE DES FEMMES :
Appuyer la formation des femmes la gestion et au suivi/valuation des projets labors dans le cadre du Programme de Relance Economique du Mali et assurer la vulgarisation et lappropriation de ces projets.
Contribuer multiplier et diversi er les activits gnratrices de revenus pour les femmes, se concentrant sur les lires porteuses.
Renforcer les capacits des femmes en gestion. Mener des actions de plaidoyer pour la rvision des conditions de nancement et de
prt aux femmes. Di user des informations concernant le FAFE et dautres fonds disponibles. Mener des actions de sensibilisation et de plaidoyer sur les conditions conomiques
des femmes en situation de handicap, et des femmes qui ont subi les consquences de la crise scuritaire et humanitaire.
2. POUR CONTRIBUER A LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE :
Contribuer la di usion de la Loi dorientation agricole. Contribuer la di usion des rsultats des recherches agricoles travers les
organisations faitires fminines. Mener des actions de plaidoyer pour la reprsentativit des femmes dans les
commissions foncires tous les niveaux, la rvision du Code domanial et laccs quitable la terre, au crdit agricole, aux quipements et aux intrants agricoles.
Contribuer multiplier les banques de crales et les projets et programmes pour la protection de lenvironnement, des produits ligneux, et la lutte contre lensablement des terres.
Renforcer les capacits des femmes sur les techniques de production, de transformation et de commercialisation des produits agricoles.
Promouvoir la labellisation des produits agricoles. Informer les femmes sur les di rents fonds disponibles et leurs mcanismes de
dcaissement. Former et accompagner les femmes dans le processus de dcaissement des fonds.
3. POUR CONTRIBUER A LACCES A LEDUCATION ET MAINTIEN DES FILLES A LECOLE :
Mener des actions de plaidoyer pour amliorer la couverture et la qualit des coles publiques et communautaires.
Mener des actions de plaidoyer en vue dinstaurer des mesures punitives contre le mauvais comportement des enseignants (grossesses, chtiments corporels, etc.).
Contribuer la mise dAME et des GDE dans toutes les coles, appuyer les AME pour la mise en place dAGR.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 27
Sensibiliser les populations, et en particulier, les leaders religieux et coutumiers sur limportance de lducation des lles.
Mettre en place des programmes de sensibilisation des garons sur les violences quils exercent sur les lles lcole, y inclus le harclement sexuel.
Renforcer la sensibilisation des communauts sur les e ets nfastes du mariage prcoce.
Organiser des rencontres trimestrielles entre les di rents organismes impliques dans la scolarisation des lles pour faire le point des avances.
Mener des actions de plaidoyer pour amliorer laccs et le maintien lcole des lles en situation de handicap.
4. POUR CONTRIBUER A LEXERCICE DU DROIT A LA SANTE SEXUELLE ET REPRODUCTIVE :
Rpertorier et vulgariser au sein des communauts dintervention, les textes et lois relatifs la sant sexuelle et la sant reproductive.
Mettre laccent sur laccueil et lorientation des utilisatrices de services de sant lors des formations et recyclage des agents de sant et relais communautaires.
Mener des actions de plaidoyer auprs des Mairies, des Conseils de cercle et des ASACO pour une gestion saine et transparente des centres de sant.
Collaborer avec le Comit de Gestion des CSRef pour la bonne utilisation des Kits de csarienne de qualit.
Informer les populations sur le concept de gratuit de la csarienne. Sensibiliser les femmes et les hommes sur les avantages de la plani cation familiale,
et les consquences de lavortement clandestin. Simpliquer davantage dans lo re de services de SR et PF faible cot. Informer les populations sur le concept de sant sexuelle des adolescentes et
adolescents. Vulgariser la Distribution Base Communautaire de contraceptifs et prservatifs dans
les villages o il ny a pas de centres de sant. Sensibiliser les populations pour faire le plaidoyer auprs des dcideurs en cas
dinsalubrit dans les centres de sant. Mener des actions de plaidoyer pour une meilleure prise en charge des femmes en
situation de handicap. Connatre les textes et comprendre les conditions de prise en charge mdicale des
indigents.
5. POUR LUTTER CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES :
Collaborer ltude sur les violences faites aux femmes. Veiller lapplication quitable des textes nationaux, rgionaux internationaux
protgeant les femmes. Sensibiliser les populations pour un changement de comportement. Impliquer davantage les hommes dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Former les personnes cls au niveau communautaire (leaders religieux, les chefs
coutumiers, les communicateurs traditionnels, etc.) sur les violences faites aux femmes. Mener des actions de plaidoyer et accompagner le gouvernement pour promouvoir
une loi spci que contre les violences faites aux femmes.
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6. POUR CONTRIBUER A AMELIORER LACCES DES FEMMES A LA JUSTICE :
Mener des activits dInformation, Education et Communication /Communication pour le Changement de Comportement (IEC/CCC) lgard des populations/des femmes par rapport leur droits.
Mener des actions de plaidoyer pour une harmonisation des textes nationaux avec les instruments juridiques internationaux et sous rgionaux rati s par le Mali.
Mettre en place des comits de veille pour le suivi de lapplication des instruments rati s et textes nationaux de protection et de promotion des droits de la femme et de lenfant.
Elaborer et mettre en uvre des projets court et moyen termes pour une assistance juridique et judiciaire des femmes vulnrables.
Mener des actions de plaidoyer pour une relecture du Code des Personnes et de la Famille.
7. POUR RENFORCER LA REPRESENTATION DES FEMMES AUX INSTANCES DE PRISES DE DECISION :
Accompagner les femmes de la base dans la participation au processus de rconciliation et de paix.
Mener des campagnes de sensibilisation de la population pour un changement de comportement face au leadership fminin.
Sassocier avec les hommes engags comme partenaires stratgiques pour la promotion du leadership fminin.
Organiser des sessions de formation en leadership pour les femmes en langues nationales.
Mener des actions de plaidoyer lendroit de lEtat pour ladoption dune loi sur la parit.
Mener des actions de plaidoyer a n damliorer le quota de femmes sur les listes de candidature.
Former des groupes de pression pour faciliter lexercice du leadership fminin dans les entreprises.
8. POUR REPONDRE AUX PROBLEMATIQUES DES ORGANISATIONS FEMININES :
Crer une synergie daction entre les faitires des OSC dans le but de capitaliser linformation en temps utile et accrotre la rentabilit des organisations fminines.
Crer plus de synergie dactions et renforcer le plaidoyer lendroit des dcideurs pour une meilleure prise en compte des problmatiques qui concernent les femmes.
Respect des rgles statutaires; renforcer sa structuration et le renouvellement des postes de dcision pour une meilleure dmocratie linterne des organisations.
Renforcer ses capacits techniques et organisationnelles. Renforcer ses capacits pour lanalyse des politiques et programmes et leurs e ets sur
les femmes et les enfants. Renforcer la synergie dactions entre les organisations fminines dune part, entre
les organisations fminines et les autres structures intervenant sur les questions des femmes.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali 29
Renforcer la solidarit entre les organisations fminines notamment au sein des grands ensembles : Forum de la socit civile, Conseil national de la socit civile, Cadres de concertation etc.
Renforcer la collaboration et la coordination entre les organisations qui ont les mmes objectifs et les mmes cibles.
Travailler ensemble dans les activits de plaidoyer.
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Priorits d nies par les organisations fminines au Mali30 Priorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au MaliPriorits d nies par les organisations fminines au Mali3030
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Presentation de CooPeraCCi Cooperacci est une association (ONG) espagnole de coopration internationale, laque et progressiste, engage dans les valeurs dgalit, de justice et de dmocratie, avec un modle de dveloppement humain et durable qui garantit les droits de lhomme et des femmes tous les individus et tous les peuples.Sa raison dtre est de contribuer, depuis le fminisme, lautonomie des femmes, au plein exercice de leurs droits et lobtention de lgalit entre les sexes, comme des conditions indispensables lobtention de la justice sociale, du dveloppement humain durable et de la paix.Cooperacci a commenc travailler au Mali en 2009 et ses domaines daction dans le pays sont :
- Renforcement des espaces de coordination et des capacits de plaidoyer des mouvements fminins ;
- Lautonomie du corps et des sexualits (droits sexuels et reproductifs) ; - Les femmes libres de violences ; - Citoyennet conomique des femmes.
Un des piliers de son travail est donc lappui aux organisations de la socit civile (OSC) des pays o elle intervient a n damliorer leurs capacits de rponse, de plaidoyer et de transformation des processus sociaux. Ses principaux partenaires sont les organisations de femmes et fministes qui travaillent dans la dfense de leurs droits et/ou contribuent aux processus dautonomisation individuelle et collective des femmes.
Sur le projet en cours, ses partenaires sont lONG IAMANEH Mali et lAssociation des Juristes Maliennes (lAJM) pour la contribution aux droits des femmes, la lutte contre les violences faites aux femmes et la sant sexuelle et reproductive Dima et Kayes, avec des actions de coordination, plaidoyer et renforcement des capacits des organisations fminines au niveau national.
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Badalabougou, rue 212, porte 625Bamako, MaliTl./Fax : +223 44384206Port. : + 223 7507485 / 62690151mali@cooperaccio.orgwww.cooperaccio.org
Ce document a t ralis grce au nancement de la Fondation Intervida/PEC et de lAgence Espagnole de Coopration Internationale (AECID). Le contenu est responsabilit exclusive de Cooperacci et ne re te pas ncessairement lopinion de la Fondation Intervida/PEC ou de de lAECID.
Photo couverture: Un moment de la rencontre. Carolina Martin Tirand / Cooperacci
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