petite histoire mystérieuse du peuplement de lamérique

Une petite histoire

Du peuplement mystérieux de l'Amérique

L'origine des espèces, Charles Darwin, 1859

Charles Darwin en 1869, par J. Cameron.

Théorie de l'origine africaine de l'homme

Out of africa● Vers - 200 000 - 100 000 ans l'Homo sapiens

apparaît en Afrique, biologiquement et intellectuellement mieux armé que ses prédécesseurs. C'est lui qui va repartir à la conquête de l'Asie et de l'Europe. C'est lors de cette troisième grande migration humaine que l'Homo sapiens supplante les populations archaïques restantes.

A l'opposé, la théorie multi régionale de l'homme moderne

Yves Coppens

Milford H. Wolpoff

Homo erectus globe-trotter ?● De manière identique à la première, la théorie multi-régionale reprend

l'hypothèse d'une migration importante il y a 2 millions d'années.● Les Homo erectus migrent donc à partir de l'Afrique vers l'Europe et

l'Asie une première fois. Puis se rédéploient vers - 1 millions / - 700 000 ans , toujours à partir du berceau africain, vers l'Europe.

● A ce moment, les différentes populations, chacune dans leurs régions respectives, vont évoluer vers l'homme moderne.

● Biologiquement on va donc assister à une sorte de "pré-sapientisation" des populations pour aboutir à l'apparition des Homo sapiens, simultanément sur tout le globe.

Homo erectus, - 1,5 millions d'années/-100000

Reconstitution scientifique d'Homo erectus

-400000 ans, homo erectus domestique le feu

1978, découverte du site de Pedra Furada

● Un nouveau procédé ABOX-SC (acid-base-wet oxidation followed by stepped combustion), développé par Bird en 1999, a permis d'indiquer une première occupation datant de 55 000 à 60 000 ans.

Pedra Furada

● Les peintures qui ornent cet abri, représentent des images de glyptodons ou tatous géants, qui se sont éteints avant la fin de la dernière période glaciaire.

Des préhistoriques marins

● Elles montrent également la peinture la plus ancienne d'un bateau dans le monde

Luzia

● Luzia est le nom donné à un squelette d'hominidé découvert au Brésil au milieu des années 1970, datant d'environ 11 000 ans. Ses caractéristiques morphologiques le rattachent à une origine paléoaméricainne de type australoïde ou europoïde et non de type mongoloïde.

● Luzia, une femme de 20 à 25 ans, mesurant 1,50 m, qui faisait partie d'un groupe de cueilleurs et chasseurs, peut-être victime d'un accident ou d'un animal.

Luzia, modelé par l'artiste Cicero Moraes

-12500, la femme de Penon (Mexique)

● Les premiers Américains (Paléoaméricains) peuvent avoir appartenu au groupe européen.

● . Le crâne parfaitement conservé a appartenu à une femme d'environ 25 ans, morte donc pendant la dernière période glaciaire au bord d'un lac qui occupait la plaine sur laquelle s'étend maintenant la banlieue de Mexico.

Une femme, deux théories

● soit une descendante d'ancêtres de l'Âge de pierre européen (le solutréen) du type Cro-Magnon qui auraient traversé l'océan Atlantique ou suivi les rives gelées il y a environ 15 000 ou 20 000 ans, passant d'Europe vers l'Amérique via une route septentrionale ;

● soit une descendante du peuple aïnou dont les descendants vivent toujours dans l'ouest du Japon. Ses ancêtres seraient arrivés en cabotant ou en longeant les rives gelées reliant la Sibérie à l'Amérique il y a 15 000 à 20 000 ans. Elle pourrait être une ancêtre du peuple Péricue ayant vécu en depuis l'Antiquité jusqu'au XVIIIe siècle dans la région de Baja California.

28 juillet 1996, découverte de l'homme de Kennewick

Les travaux de Douglas Wallace mettent en évidence une origine indo-européenne datant de -15000 ans

Kennewick, l'homme de nulle part ?

● En juin 2015, une étude génétique menée par des chercheurs de l'université de Copenhague et de l'École de médecine de l'université de Stanford, et publiée dans la revue Nature, a établi que l’ADN du squelette de l’homme de Kennewick était plus étroitement relié aux populations amérindiennes qu’à n’importe quelle autre population dans le monde

1948, Louis Giddings découvre la culture Denbigh

● En 1948, l'archéologue américain Louis Giddings excave, au Cap Denbigh, sur la côte de la mer de Béring, des microlames de chert et d'obsidienne, qui ressemblent à celles trouvées précédemment dans le désert de Gobi (Paléo et mésolithique asiatique).

● Giddings remarque également que les pointes de projectiles ont des similitudes avec celles des Paléoindiens et des cultures archaïques du Nouveau-Monde.

Denbigh

Peuplement d'un continent

La Bérengie -25000 ans/-14000 ans

● l'homme a probablement occupé cette région il y a 35000 ans, même si les preuves les plus anciennes de cette présence ne remontent qu'à 25000 ans en Alaska et au Yukon.

● La Béringie permet donc, pendant les périodes glaciaires, un échange de plantes et d'animaux entre les deux continents.

Le désert de Gobi

Les gens de Denbigh vivaient dans le nord de l'Alaska, il y a 5 000 ans. Leur industrie lithique ressemble à celle présente précédemment dans le désert de Gobi

Les paléosibériens : les Koriaks en armes vers 1900

Carte de répartition

Les paléosibériens : les Tcouktches

Une famille tchouktche au début du XXe siècle

Les paléosibériens : les Itelménes

Itelmène (G.T.Pauly, 1862)

Carte de répartition

Nivkhes

Carte de répartitionGilyak (avant 1917)

Les paléosibériens : les Youkaguirs

Femme youkaguir (fin du XIXe siècle)Carte de répartition

Les paléosibériens : les Kétes

La faune américaine

Le peuple Clovis

Une pointe de Clovis retrouvée sur le site éponyme.

● Selon C. Vance Haynes (Université de l'Arizona), les porteurs de la culture Clovis seraient venus d'Asie à la poursuite de grands gibiers par le détroit de Béring. Celui-ci offrait un passage à la fin de la dernière période glaciaire, après un réchauffement ayant débuté il y a 14 000 ans. Les eaux des océans, en partie figées sous forme de glace, étaient plus basses d'une centaine de mètres par rapport à leur niveau actuel et le détroit formait un pont de terre émergée entre la Sibérie et l'Alaska. Appelé Béringie, cet étroit couloir de 1 200 km était accessible à pied sec

Les solutréens● Les dates disponibles pour le Solutréen sont comprises entre

environ 22 000 et 17 000 ans ● les sites du Solutréen moyen et final sont par ailleurs

essentiellement connus dans le Sud-Ouest de la France ● Les ossements animaux découverts dans les sites solutréens

sont ceux de chevaux, rennes, mammouths, lions des cavernes, rhinocéros, ours et aurochs.

Feuille de laurier solutréenne

Une industrie lithique identique

outils solutréens, Cros du Charnier, Solutré-Pouilly, Saône-et-Loire, France

outils Clovis

Hypothèse du peuplement européen

● Récemment, deux archéologues anglo-saxons ont trouvé des similitudes entre l’industrie solutréenne et les outils tardifs du site de Clovis (Nouveau-Mexique, États-Unis). Ils ont alors suggéré que les solutréens avaient traversé l’Océan Atlantique durant l'époque glaciaire en longeant ses rivages glacés par cabotage, à l’aide de techniques de survie similaires à celles du peuple inuit actuel.

● Des recherches sur l'ADN mitochondrial de type « haplogroupe X » présent en Europe et chez certains peuples d'amérindiens indiqueraient la présence d'une lignée européenne ; de plus, les ressemblances trouvées par certains linguistes entre le basque, langue pré-indoeuropéenne, et l'algonquin iraient dans le sens de cette thèse

Les pirogues et canoës

Quand l'ADN parle

● On estime en effet qu'une peuplade serait venue d'Europe entre 12 000 et 36 000 ans ; elle correspondrait aujourd'hui à un groupe très restreint d'autochtones que sont les Ojibwés, les Nuu-Chah-Nulth, les Sioux, et les Yakamas.

Mais l'origine de certaines civilisations reste encore à déterminer

● La civilisation olmèque est la plus ancienne et la plus mystérieuse civilisation du Mexique ; elle est fondatrice de toutes celles qui ont suivi.

● la culture olmèque apparaît comme un ensemble multi-ethnique et pluri-linguistique qui s’étend à partir de 1200 av. J.-C. jusqu’à 500 av. J.-C. sur une vaste partie de la Méso-Amérique.

Tête colossale no 1 de San Lorenzo Tenochtitlan.

Teotihuacan (-200/600)

Vue sur la chaussée des Morts depuis la pyramide de la Lune

Zapotèques (-500/1563)

Vue sur le site de Monte Albán. Situé sur une montagne, Monte Alban domine une grande partie de la vallée de Oaxaca.

Aztèques (1300-)

Étendue de l'empire Aztèque soumis à la Triple Alliance, dirigée par Tenochtitlan, à l'arrivée des Espagnols en 1519.

Les Anasazis (700- vers 1300)

Cliff Palace, vestiges d'un site anasazi dans le parc national de Mesa Verde.

Une colonisation viking douteuse

La carte de Skálholt (1570). On peut y lire les noms des 4 régions découvertes par les Vikings : Grønland, Helluland, Markland et Vinland.

Étapes de l'exploration et de la colonisation de l'est de l'Amérique du Nord par les Vikings

Première étape, vers 980, Erik le rouge découvre « Gronland », la terre verte

Réplique moderne de la chapelle Sainte-Thjodhild avec comme arrière-plan le fjord de Tunulliarfik (Eiriksfjord)

Il y fonde la colonie de Brattahlid

985, un viking aperçoit les cotes du Canada

● Cette année-là, une flotte composée de 400 à 700 colons islandais navigue jusqu'au Groenland pour s'y établir. Parmi les navires, un marchand nommé Bjarni Herjólfsson bifurque de sa route. Après trois jours en mer, il aperçoit la côte est de ce qui est aujourd'hui le Canada. Cependant, il ne s'y établit pas. Il raconte plutôt sa découverte à Leif Erikson (le fils d'Erik le Rouge, fondateur de la colonie du Groenland). Ce dernier va vouloir explorer la région plus en détail.

Leif Ericson « découvre » l'Amérique

● Leif Erikson part en direction de l'Amérique avec un équipage de 35 personnes avec le knarr de Herjólfsson.

● Ils auraient finalement établi leur camp de base à Leifsbudir près du cap Bauld, à la pointe nord de l'île de Terre-Neuve. Comme un de ses hommes y découvre de la « vigne sauvage », Leif nomme la nouvelle terre Vinland, la « Terre des vignes ».

Leif Ericson découvre l'Amérique par Christian Krohg

(1893)

Les Béothuks étaient les habitants autochtones

de Terre-Neuve

Demasduit (Mary March), 1819 peint par Henrietta Hamilton (Library and Archives Canada)

Le peuple a été officiellement déclaré éteint en tant que groupe ethnique distinct en 1829 avec le décès de Shanawdithit, la dernière survivante répertoriée.

1004, conflit avec les Béothuks ● le frère de Leif, Thorvald Eriksson, lève l'ancre avec un

équipage de 30 hommes en direction du Vinland.● Au printemps, Thorvald attaque neuf indigènes (peut-être

des Béothuks) qui dormaient à l'abri sous des canots. L'un d’entre eux s'échappe et revient avec des renforts. Thorvald est tué par une flèche qui réussit à passer à travers la barricade. Quelques autres hostilités suivent dans les mois suivants.

Représentation de la mort de Thorvald Eriksson.

En 1009, Thorfinn Karlsefni part à son tour

● Il s'installa d'abord dans les baraquements de Leif Eriksson, sur le site qu'il appelle Hop, le Vinland proprement dit, peut-être à Bay Saint Lawrence, au nord de l'ile de Cap Breton en Nouvelle-Écosse. Puis, après avoir dû affronter des Skraelings (peut-être des indiens micmacs), il se replia plus au nord pour établir sa propre colonie sur un site qu'il nomme Straumfjord.

Statue de Thorfinn Karlsefni par Einar Jónsson à Philadelphie.

Des vikings installés

● le site semble probablement à rapprocher du Straumfjord de Thorfinn Karlsefni, où serait né son fils, Snorri, premier européen né au Nouveau Monde.

Site reconstitué de la colonisation des Vikings à L’Anse aux Meadows

La pierre de Kesington ?

● Elle suggère que des explorateurs scandinaves auraient atteint le milieu de l'Amérique du Nord au XIVe siècle.

● Les savants et historiens considèrent majoritairement que c'est un canular, mais la question est toujours débattue.

Pierre runique de Kensington, 1910

Les Incas (1200-)

Ville sacrée inca de Machu Picchu

L'Amérique, une origine plurielle et toujours mystérieuse

De nombreuses tribus

Autant d'aires culturelles

1492, Christophe Colomb « découvre » une Amérique peuplée et visité depuis des

millénaires

Pour vous accompagner

● “C'est qu'au fond, il n'y a qu'une seule race : l’humanité.”

Jean Jaurès