opium du peuple, le souverainisme entrave la fédéralisation de l’europe. que faire ?

2è Convention des fédéralistes européens

Convergences fédérales13 juin 2015, Lyon

Opium du peuple, le souverainisme bloque la fédéralisation de l’Europe.

Que faire?

Rémy Volpi

PRÉAMBULE

• NOUS, EUROPÉENS, REVENONS DE LOIN

PRÉAMBULE

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PRÉAMBULE

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PRÉAMBULE

PRÉAMBULE

PRÉAMBULE

• Pointe avancée de l’humanité, l’Europe est capable du pire comme du meilleur.

• Par le national-souverainisme, l’Europe s’est vautrée dans le pire durant la 1ère moitié du XXè siècle: guerres totales, idéologies délirantes, dictatures totalitaires déshumanisantes.

• Sauf à accepter un avenir apocalyptique, l’Europe est redevable du meilleur vis-à-vis du reste du monde.

• Et pour cela, elle se doit d’être une soft power, espace modèle de paix, de prospérité et d’éthique.

Depuis 2011, l’UEF émet un message simple, fort, clair:

Fédération Européenne maintenant!

DE QUOI S’AGIT-IL?• Par ce slogan, l'UEF signifie que la

fédération européenne n'est pas un idéal - par définition est hors de portée - mais bien un objectif - par définition atteignable sous réserve d'une attitude volontariste assortie d'une stratégie appropriée.

DE QUOI S’AGIT-IL?• D’emblée, la construction européenne était

conçue comme fédérale: Le 9 mai 1950, Robert Schuman ne déclarait-il pas?: "..cette proposition [la CECA] réalisera les assises concrètes d'une fédération européenne indispensable à la préservation de la paix".

• Pour autant, plus de 70 ans après le manifeste de Ventotene, qui ouvrait la voie au fédéralisme, l'Europe fédérale se fait toujours attendre.

DE QUOI S’AGIT-IL?

• Non seulement l’Europe fédérale se fait attendre, mais encore, les eurosceptiques et les europhobes ont le vent en poupe.• Et l’Europe actuelle, intergouvernementale,

est décriée par les europhiles. Martin Schulz lui-même ne parlait-il pas, en 2013, d'une "Europe Frankenstein"?

DE QUOI S’AGIT-IL?

• C’est que l’Europe actuelle, si elle est bien un géant économique, est un nain politique.

• Situation dont la dangerosité semble échapper à l’opinion publique.

• Car le sulfureux Carl Schmitt ne se trompe pas quand il affirme que "si l'on n'a pas la force ou la volonté de se maintenir dans la sphère du politique, ce n'est pas la fin du politique dans le monde. C'est seulement la fin d'un peuple faible".

DE QUOI S’AGIT-IL?

•Est-ce pour nous, Européens, le début de la fin? •Avec l’islamo-fascisme, tous les ingrédients sont réunis pour une guerre civile mondiale et permanente.•Oswald Spengler parlait déjà, en 1918, du « naufrage de l’Occident » (Der Untergang des Abendlandes)•Notre odyssée va-t-elle se terminer à la façon du Titanic?

DE QUOI S’AGIT-IL?

DE QUOI S’AGIT-IL?

• NOUS EN SOMMES LÀ PARCE QUE

LE SOUVERAINISME EST L’OPIUM DU PEUPLE ET QUE CETTE FUNESTE ADDICTION EST LARGEMENT RÉPANDUE.

DE QUOI S’AGIT-IL?

• Pour les souverainistes, la nation est l’horizon indépassable de la vie politique.• Pour l'UEF le fédéralisme est le stade le

plus abouti de l'aventure humaine, la victoire de la civilisation sur la barbarie.

DE QUOI S’AGIT-IL?

DE QUOI S’AGIT-IL?

• En effet, Cicéron disait qu'il "existe deux manières de trancher un différend, l'une par la discussion, l'autre par la force; la première est propre à l'homme, la seconde aux bêtes. C'est à une paix sans piège qu'il faut tendre".

• Ce qui nécessite une relation à autrui où l'affirmation de soi cesse de passer par l'abaissement de l'autre

• = relation gagnant/gagnant. Qui exige un énorme effort.

DE QUOI S’AGIT-IL?

•De plus, l’Europe, capable du meilleur comme du pire, après s’être adonnée sans réserve au pire, est moralement redevable du meilleur vis-à-vis du reste du monde.

DE QUOI S’AGIT-IL?

C’est le filtre dense de la paranoïa souverainiste qui s’oppose à ce que le concept fédéraliste percole dans l’opinion publique.

DE QUOI S’AGIT-IL?

• Comment s'extirper de la torpeur opiacée du somnambulisme dévastateur qui, il y a cent ans, avec l’ultranationalisme, a conduit droit au malheur pour faire de l’Europe le « continent des ténèbres » (Mark Mazower)?

QUE FAIRE?

QUE FAIRE EN VUE DE L’ACTION MILITANTE?

- Militer, c’est combattre pour une idée avec, pour toute arme, des mots.

- Combattre suppose l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie.

- Une stratégie suppose la définition des voies et moyens propres à atteindre un objectif, le tout assorti d’un échéancier.

QUE FAIRE?objectif

1° objectif:FÉDÉRATION EUROPÉENNE MAINTENANT!Mais il importe que soit défini de manière opérationnelle, simple, crédible et partagée ce que l’UEF propose. Et de s’y tenir.Par exemple, la création d’un noyau dur, fédéral, au sein de l’Eurozone. Cette entité fédérale sera membre de l’UE, tandis que les autres membres de l’UE auront vocation à s’y intégrer, sous réserve de satisfaire à des critères précis.

QUE FAIRE?échéancier

2° échéancierMaintenant: L’objectif doit être atteint à l’intérieur d’une fenêtre de tir n’excédant pas dix ans. Au-delà, l’objectif serait définitivement hors de portée. Pourquoi ne pas prendre pour date de la signature de l’accord de principe pour une Europe fédérale le 28 juin 2019, date du centenaire du funeste Traité de Versailles?

QUE FAIRE?voie

3° voie

Si jusqu'ici l'Europe a pu être bâtie top-down - du haut vers le bas - désormais les entorses successives faites à la démocratie ne passent plus. Seul un processus bottom-up - du bas vers le haut - fera bouger les lignes.

QUE FAIRE?voie

• Car, comme l'analyse avec finesse Jean-Claude Juncker, "les hommes politiques savent ce qu'il faut faire [en effet beaucoup en aparté se disent fédéralistes], mais ils ne savent pas comment être réélus s'ils le font".

• C'est donc d'abord le peuple qu'il faut convaincre du bien-fondé du fédéralisme européen. Le reste en découlera.

QUE FAIRE?voie

• Quand la majorité se sera approprié le message fédéraliste, l'instauration de l'Europe fédérale a toute chance de s'effectuer en un tournemain.

• La Suisse, l'Allemagne ont opéré cette mutation en quelques mois: "Wer will, der kann" (qui veut peut), disent les germanophones.

• C'est pourquoi s’arc-bouter sur les arcanes juridico-politiques est un dévoiement d'énergie.

• IL EST EN REVANCHE IMPÉRATIF D’EXISTER AUPRÈS DE L’OPINION PUBLIQUE

QUE FAIRE?voie

• Stefan Zweig, Appels aux Européens, 1932:« Si notre idée doit avoir des effets réels, nous devons la faire sortir de la sphère ésotérique des discussions intellectuelles et consacrer toute notre énergie à la rendre visible et convaincante pour un cercle élargi. À cette fin, la parole ne suffira pas et nous devrons y ajouter toutes les forces de diffusion militante aujourd’hui existantes afin de donner de la visibilité à nos idées pour les masses.[…] Au commencement était l’action ».

QUE FAIRE?moyen

4° moyen

UN SEUL MOYEN POUR RENDRE COMMUNES LES IDÉES FÉDÉRALISTES:

COMMUNIQUER, COMMUNIQUER, COMMUNIQUER!

QUE FAIRE?moyen

• Communiquer afin de persuader est un art que les inventeurs de la démocratie, les Hellènes, nous ont transmis.

• Il s’agit, en bref, de déployer des arguments combinant nécessairement trois dimensions:

a) Le rationnel, qui s’impose à l’esprit, b) l’émotionnel, l’affect, qui touche l’auditoire,c) la séduction, liée au charisme de l’émetteur.

QUE FAIRE?moyen

• Tel le fleuve, le rationnel n’atteint son but qu’à la condition expresse de s’écouler entre les berges fermes de l’émotionnel et de la séduction.

• À défaut - et là est le travers des fédéralistes - un discours entièrement centré sur le rationnel se dissipe tel l’oued dans les sables du désert.

QUE FAIRE?moyen

En bref, il importe de construire avec professionnalisme et ardeur un arsenal argumentaire apte à faire voler en éclats les arguties et autres entourloupettes souverainistes.

QUE FAIRE?moyen

• La construction d'un tel arsenal argumentaire est un travail collectif.

• Il doit être partagé et maîtrisé par tous les militants.

• Il doit se faire à partir de l’analyse méticuleuse des arguments des souverainistes.

• C’est un travail continu.

QUE FAIRE?moyen

Mobiliser ces armes persuasives:• soit en direct par les militants (conférences,

exposés, manifestations, tractages, etc..), • soit surtout indirectement auprès des médias

locaux, régionaux, nationaux, à qui des communiqués de presse seront adressés régulièrement sur des sujets d'actualité. C'est ce que font avec talent nos collègues italiens.

QUE FAIRE?action!

• a) premier pas, prélude à une longue marche: organisation de séances de brain storming entre militants : planning, lieu, structure.

• b) longue marche de conquête de l'opinion publique en mobilisant l'arsenal argumentaire

c) chemin faisant, mesure du taux d'adoption par l'opinion publique (what you manage is what you measure, disent les Anglo-Saxons)

QUE FAIRE?action!

Courbe de diffusion des innovations, Everett Rogers, 1962

QUE FAIRE?action!

•MISSION IMPOSSIBLE?

Celui qui combat peut perdre. Mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.(Valéry-Xavier Lentz)

Mais est-ce au-dessus de nos forces?

QUE FAIRE?action!

• UNE CHOSE EST SÛRE:

SANS COMBAT, LE PROJET EUROPÉEN EST VOUÉ AUX POUBELLES DE L’HISTOIRE.