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Musique et codage. Cycle 1 et 2. Agnès Pernot, CPEM Isère, 2009
6 heures (2 séances de 3 heures) Enseignants des cycles 1 et 2 école primaire.
Objectifs de formation :
Donner aux enseignants des pistes pédagogiques pour la mise en œuvre d’activités
d’éducation artistique en lien avec la maîtrise de la langue (code écrit).
Compétences élèves visées :
C1 :
• Identifier les principales fonctions de l’écrit
• Connaître le sens de lecture
• Distinguer les sons de la parole, jouer avec les sons, les discriminer, les combiner…
• Affiner l’attention auditive, la discrimination à travers des activités d’écoute structurées
• Ecouter des œuvres musicales variées, percevoir des éléments musicaux (hauteur, intensité,
plans sonores…
• Produire des traces, des codages.
C2 :
• Découvrir l’organisation d’un écrit
• Prélever un indice dans un texte, avec l’aide de l’écoute ;
• Produire un écrit, en respectant les règles d’organisation
• Acquérir la notion de « phrase » musicale ou grammaticale
• Ecouter et reconnaître des œuvres du patrimoine
• Repérer des éléments musicaux caractéristiques (à l’écoute ou sur partition)
• Formuler des hypothèses de codage et décodage.
Première séance :
Rappel historique :
L’écriture est un système de représentation graphique d’une langue au moyen de signes inscrits ou
dessinés sur un support, et qui permet un échange d’informations sans le support de la voix.
L’invention de l’écriture sert usuellement à définir la frontière entre la préhistoire et l’histoire.
Dans l’histoire de l’humanité, l’écriture est une invention récente : si l’homme utilise un langage
articulé depuis environ 100 000 ans, il n’écrit que depuis environ 5 000 ans. C’est dans des sociétés
en plein développement, où l’essor du commerce et l’urbanisation font naî
qu’apparaît l’écriture : listes comptables, répertoires, traces de propriété, contrats commerciaux…
L’écriture fonde l’ordre social et politique
de communiquer dans le temps et dans l’espace.
Les premières traces d’écriture apparaissent quasiment simultanément en Mésopotamie
cunéiforme) et en Egypte (hiéroglyphes)
apparaît ensuite à Chypre (- 2200), en Crète (
900) qui sont des civilisations maîtrisant l’agriculture et en plein développement urbain. Ces écritures
ont donné naissance à la quasi-totalité des systèmes graphiques actuellement connus.
Tablettes de glaise avec écriture cunéiforme Hiéroglyphes, sur pierre.
(Mésopotamie)
Les premiers systèmes s’attachent à
Pictogrammes (un signe représente un objet)
systèmes utilisent des milliers de signes.
Plus tard, les systèmes traduiront les «
systèmes syllabiques (un signe représente un son, il y a 80 à 120 signes)
représente un son décomposé, il faut une trentaine de signes)
Notre écriture latine est basée sur un alphabet, et apparut avec la civilisation romaine
uniformisé sous le règne de Charlemagne
occidental (au Japon et en Egypte, les noms de rues sont également écrits en signes latins).
Alphabet latin original.
en plein développement, où l’essor du commerce et l’urbanisation font naître de nouveaux besoins
: listes comptables, répertoires, traces de propriété, contrats commerciaux…
L’écriture fonde l’ordre social et politique ; elle garantit également le pouvoir de certains et permet
et dans l’espace.
Les premières traces d’écriture apparaissent quasiment simultanément en Mésopotamie
(hiéroglyphes) dans la seconde moitié du IV° millénaire avant JC
2200), en Crète (-1900), en Chine (- 1400) puis en Amérique centrale (
900) qui sont des civilisations maîtrisant l’agriculture et en plein développement urbain. Ces écritures
totalité des systèmes graphiques actuellement connus.
Tablettes de glaise avec écriture cunéiforme Hiéroglyphes, sur pierre.
(Egypte)
Les premiers systèmes s’attachent à « dessiner le monde » ; ils utilisent des signes symboliques
ne représente un objet) et idéogrammes (un signe représente une idée)
systèmes utilisent des milliers de signes.
Plus tard, les systèmes traduiront les « sons du discours », ils « dessinent la parole
(un signe représente un son, il y a 80 à 120 signes) et alphabétiques
représente un son décomposé, il faut une trentaine de signes).
Notre écriture latine est basée sur un alphabet, et apparut avec la civilisation romaine
ous le règne de Charlemagne. C’est actuellement l’écriture par défaut du monde
(au Japon et en Egypte, les noms de rues sont également écrits en signes latins).
Alphabet latin original.
tre de nouveaux besoins
: listes comptables, répertoires, traces de propriété, contrats commerciaux…
; elle garantit également le pouvoir de certains et permet
Les premières traces d’écriture apparaissent quasiment simultanément en Mésopotamie (écriture
dans la seconde moitié du IV° millénaire avant JC. Elle
1400) puis en Amérique centrale (-
900) qui sont des civilisations maîtrisant l’agriculture et en plein développement urbain. Ces écritures
totalité des systèmes graphiques actuellement connus.
Tablettes de glaise avec écriture cunéiforme Hiéroglyphes, sur pierre.
; ils utilisent des signes symboliques :
(un signe représente une idée). Ces
dessinent la parole » ; Ce sont les
alphabétiques (un signe
Notre écriture latine est basée sur un alphabet, et apparut avec la civilisation romaine, et a été
par défaut du monde
(au Japon et en Egypte, les noms de rues sont également écrits en signes latins).
alphabet romain.
Sur le plan musical :
Tout comme l’écriture, la notation musicale n’a pas toujours existé ; la transmission orale l’a
longtemps précédée ; Mais dès qu’une civilisation a atteint son apogée, et a éprouvé le besoin de
mettre au point un système de transcription de sa musique, qui lui a rarement survécu. Ce besoin
s’est manifesté dans la plupart des civilisations possédant un système d’écriture, mais souvent plus
tardivement.
On en trouve les premières traces en Orient, dès la plus haute antiquité : les premières notations
musicales que nous connaissons sont des tablettes cunéiformes (encore !) provenant d’Ur, au XVIII°
siècle avant JC.
En Occident, il faut attendre le V° siècle avant J.C., et dans le monde chrétien, le IX° siècle après J.C.
pour trouver des traces de notation musicale. Ce sont les « neumes ».
Code d’écritu
retrouver les inflexions de la mélodie apprise de manière orale.
Assez rapidement, ces neumes seront disposés sur des lignes (par Guido
du X° siècle) : les portées. C’est ce grand pédagogue musical qui est à l’origine du nom des notes (ut,
ré, mi, fa, sol, la, si), premières syllabes des vers d’un chant religieux latin.
Le but de tout système de notation est d
nuances. Le système élaboré au
Quelques exemples de partitions
Guillaume de Machaut époque baroque
Code d’écriture musicale développé au Moyen-âge
retrouver les inflexions de la mélodie apprise de manière orale.
Assez rapidement, ces neumes seront disposés sur des lignes (par Guido d’Arezzo, moine bénédiction
: les portées. C’est ce grand pédagogue musical qui est à l’origine du nom des notes (ut,
ré, mi, fa, sol, la, si), premières syllabes des vers d’un chant religieux latin.
Le but de tout système de notation est de transcrire des hauteurs relatives de sons, des durées, des
Le système élaboré au Moyen-âge a peu évolué.
Quelques exemples de partitions :
Guillaume de Machaut époque baroque : basse chiffrée Bach, manuscrit
(Système de notation musical actuel.
âge qui permet de
rezzo, moine bénédiction
: les portées. C’est ce grand pédagogue musical qui est à l’origine du nom des notes (ut,
e transcrire des hauteurs relatives de sons, des durées, des
Bach, manuscrit
Système de notation musical actuel.)
La musique contemporaine, toutefois, en intégrant des techniques nouvelles, a dû réinventer ses
codes de notation.
John Cage Poème électronique, Edgar Varèse
Georges Crumb Arvö Pärt Pierre Boulez Thierry Escaich
Mise en situation :
1. Décodage :
Décoder, c’est pourvoir restituer une forme fixée, qui a été déterminée dans un autre
temps ou un autre espace (« avant » ou « ailleurs »)
a. Jeux d’écoute : repérage de partitions à partir d’écoutes
Associer 4 partitions aux 4 extraits musicaux entendus. Cela suppose de chercher des indices
sur les partitions, de formuler des hypothèses.
Les indices :
Présence ou non de paroles
Notation musicale « classique » ou non (dessins, symboles)
Disposition de la partition, nombre de lignes,
Indications écrites (instruments, titre, année…)
Indications codées (nuances, silences, hauteurs, densité…)
Le s extraits proposés :
Varèse, Ionisation (pour percussions)
Brett, « avec élan » (pour percussions… ou autres !)
Haydn, quatuor op 76, 3° mouvement (quatuor à cordes)
Parmegiani, Natures éphémères
b. Formuler des hypothèses à partir de partitions
En observant des partitions, formuler des hypothèses sur ce que l’on pense entendre.
Voir prise d’indices ci-dessus. Puis écoute des extraits.
Partitions proposées :
George Self, « garnett » (voix, percussions, mélodicas, accordéons, vents/cordes
frottées)
Cathy Berbérian, « Stripsodie » (voix)
« Puer natus est », chant Grégorien (voix)
Les Noces de Figaro, ouverture, Mozart (orchestre)
G. Aperghis, récitation 9 (voix)
Bach, 3° suite en RE, air. (orchestre)
c. Lecture plus fine des indices
écoute comparée de 2 chants grégoriens.
Associer chaque chant à sa partition ; seule les hauteurs peuvent donner une indication.
C’est la ligne mélodique qui permet de différencier ces deux chants. (cette situation est
prévue pour la formation d’adulte, pas pour des situations de classe)
Deuxième séance :
2. Codage
« Coder », c’est écrire pour garder une trace (mémoire) ou transmettre (communiquer)
a. Le codage avec le dessin.
Le dessin semble d’un accès plus facile pour les activités de décodage ; en revanche, il est
difficile à utiliser pour le codage. On le réserve généralement à l’organisation des séquences
de bruitage.
b. Le codage par les mots
Demander d’écrire le mot « bonjour », avec toutes les intentions vocales suggérées. (voir
annexes). La façon d’écrire va indiquer la façon de restituer le son.
Superposer deux phrases : « je suis fatigué » et « réveillez-vous », en utilisant un graphisme
qui traduise l’intention exprimée. (voir annexes)
c. Le codage par les symboles
Le plus utilisé, car le plus efficace ; il nécessite toutefois une « légende » pour être accessible
à tous.
Coder une production musicale :
Par son organisation
Extrait musical de musique turque : Ney (flûte en roseau à 7 trous) et Bendir (tambour sur le
cadre duquel sont fixées des cordes métalliques). (voir annexes)
Ecouter l’extrait à plusieurs reprises ; Sur une longue feuille ou un tableau, noter sur deux
lignes différentes les interventions des deux instruments (2 personnes, une par instrument)
Parcours d’instruments : succession de timbres différents, dans un déplacement. (voir
annexes)
En observant la carte proposée, utiliser les instruments dans l’ordre demandé.
On peut : Se déplacer dans un espace où sont disposés les instruments, et les faire
« sonner ». Correction par le groupe.
Collecter d’abord les instruments, puis, sans se déplacer, les utiliser dans l’ordre
donné.
Par les durées
Par les hauteurs
Par l’intensité
Par les attaques, les impacts, les schémas mélodiques
(voir outils de codage en annexe)
Pour chaque symbole proposé, trouver plusieurs illustrations sonores possibles :
vocales, corporelles, instrumentales… Relever les invariants.
Travail en groupes :
Codage d’extraits musicaux
Codage de production de « classe »
Décodage : donner à entendre une partition proposée
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