mémoire final 130611
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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux Mémoire de première année Master Recherche en Histoire de l’art et archéologie Marcela Garcia Martinez Sous la direction de M. Marc Saboya Université de Bordeaux III, Michel de Montaigne Année 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
1
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
2
Table des matières
Avant-propos .............................................................................................................. 4
Introduction ................................................................................................................. 6
État de la question ..................................................................................................... 8
a) Le travail d’Anne-Sophie Métais ............................................................................. 9
b) Le travail de Doïna Zgureanu................................................................................ 10
c) Le travail de Laure Augereau ................................................................................ 11
d) Le travail d’Aurore Rousset ................................................................................... 12
e) Rapport de stage de Julie Maigret ........................................................................ 14
f) Bordeaux : la conquête de la modernité .............................................................. 15
g) Conclusions des chercheurs ................................................................................. 16
Première partie : Arc en rêve, pour lui-même ....................................................... 18
a) Contexte de la création du centre ......................................................................... 18
b) Organisation et activités ........................................................................................ 21
c) Localisation ............................................................................................................. 22
Deuxième partie : Arc en rêve pour les architectes .............................................. 29
a) L’enseignement de l’architecture en France à l’actualité .................................... 31
b) La formation des architectes et la question du rapprochement au public ......... 35
c) Arc en rêve pour les étudiants d’architecture à Bordeaux .................................. 36
d) Collaborations d’Arc en rêve avec l’École des Beaux-arts de Bordeaux .......... 39
e) Le rapprochement au public pour les architectes................................................ 40
Troisième partie : Arc en rêve pour le public ......................................................... 42
a) L’atelier pédagogique............................................................................................. 42
Les origines de l’atelier pédagogique ............................................................... 42
Le Bois de Rivière .............................................................................................. 44
L’atelier pédagogique dans l’actualité .............................................................. 49
b) Les expositions d’Arc en rêve ............................................................................... 51
c) Interventions d’Arc en rêve dans le domaine de la maison individuelle ............ 59
L’état de la maison individuelle en France ....................................................... 60
La participation des architectes dans le marché du logement individuel ...... 61
36 modèles pour une maison ............................................................................ 62
Collaboration d’Arc en rêve avec Domofrance ................................................ 64
Autres activités ................................................................................................... 68
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
3
Quatrième partie : Arc en rêve pour la ville de Bordeaux .................................... 71
a) Les échanges en expositions et les ouvrages ..................................................... 71
b) L’exposition « Mutations » ..................................................................................... 74
c) Arc en rêve comme outil de médiation pour les autorités de la ville .................. 75
Collaborations entre Arc en rêve et Chaban-Delmas ...................................... 75
Un nouveau maire : une nouvelle dynamique.................................................. 77
Le projet urbain pour Bordeaux ......................................................................... 78
Le moment historique de l’installation du tramway .......................................... 80
d) L’influence d’Arc en rêve dans l’aménagement des quais de la Garonne et de la rive droite .................................................................................................................... 82
Un antécédent de l’appel d’idées de 1989 : Regards et fictions sur la ville .. 82
Le projet pour la Bastide de Ricardo Bofill ....................................................... 85
L’appel à idées d’Arc en rêve ............................................................................ 87
Le Projet des Deux Rives de Dominique Perrault ........................................... 91
Conclusions .............................................................................................................. 96
Bibliographie ............................................................................................................. 98
Travaux d’étudiants : ..................................................................................................... 98
Ouvrages ........................................................................................................................ 98
Ouvrages produits par Arc en rêve .............................................................................. 99
Articles de périodiques spécialisés .............................................................................. 99
Articles de presse quotidienne.................................................................................... 101
ANNEXES 1: IMAGES .......................................................................................... 102
Première partie: Localisation ...................................................................................... 102
Deuxième partie : Arc en rêve pour les architectes .................................................. 104
Troisième partie : Arc en rêve pour le public ............................................................. 105
Quatrième partie : Arc en rêve pour la ville de Bordeaux ........................................ 110
ANNEXES 2 ........................................................................................................... 113
ANNEXES 3 ........................................................................................................... 127
Table des images................................................................................................... 130
Table des images annexes ................................................................................... 131
Table des graphiques ............................................................................................ 132
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
4
Avant-propos
Lors du choix d’un sujet pour l’élaboration de ce mémoire de première
année de Master en Histoire de l’art, nous avons eu deux objectifs. Le
premier était de nous pencher sur une thématique qui nous obligerait à
étudier le développement urbain et la production architecturale
contemporaine de Bordeaux. Le deuxième était de trouver dans cette
thématique des propositions qui pourraient être développées dans
d’autres villes, surtout dans des pays où l’architecture n’est pas autant
valorisée ni protégée qu’en France. Le centre d’architecture Arc en rêve
se trouvait exactement à la croisée de nos inquiétudes et l’étudier en
profondeur nous a paru donc un choix naturel.
La rédaction de ce mémoire coïncide avec la célébration du trentième
anniversaire du centre, un moment idéal pour regrouper la
documentation qui a été produite à son sujet, mais aussi pour faire un
bilan de l’institution d’un point de vue détaché qui puisse, nous espérons,
garder une distance scientifique et mettre en question ses fonctions et
contributions.
Nous voulons également montrer les responsabilités des architectes
vis-à-vis la société, qui dépassent le fait de dessiner et construire
correctement. Leur contribution doit s’étendre à la sensibilisation des
publics, des autorités et même de ses collègues, à une architecture qui
reflète notre identité et qui nous offre une meilleure qualité de vie. Par le
biais de ce mémoire nous voulons exprimer que la coupure entre les
architectes et le public est non seulement désavantageuse pour les
premiers comme professionnels, mais dangereuse pour le public qui
n’est pas dans la capacité de réclamer des productions de qualité et une
ville avec un fonctionnement harmonieux, parce qu’il n’a pas été éduqué
pour le faire.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
5
Pour les élus et les autorités de nos villes, nous voulons montrer que
l’architecture, l’urbanisme et la culture sont des facteurs de
développement. Quand elle est dirigée de manière adéquate,
l’architecture est une source de tourisme, elle attire les investissements,
elle dynamise l’économie. Mais pour cela doit exister un consensus entre
les pouvoirs et les citoyens : une institution comme Arc en rêve se pose
comme le médiateur entre ces deux instances et c’est la raison pour
laquelle il est impératif que des centres de ce type se mettent en place
en France et dans d’autres pays.
Nous avons découvert, au fur et à mesure que la recherche avançait,
que nous partageons avec les membres d’Arc en rêve les aspirations et
la foi dans les possibilités que l’architecture peut offrir, non seulement
d’un point de vue esthétique, mais surtout humain et civique. Notre
propre parcours comme étudiante en architecture et ensuite comme
professionnelle de cette discipline nous a montré les répercussions
négatives des constructions sans architecture et sans recherche
plastique qui se mettent en place surtout dans les pays émergents où les
villes continuent à s’élargir sans projet urbanistique et dont les bâtiments
sont des copies de modèles étrangers. Nous espérons pouvoir contribuer
à la valorisation du centre en montrant sa participation dans la
construction de la ville de Bordeaux depuis sa création et en le mettant
comme un exemple à suivre pour d’autres villes en France et pourquoi
pas, ailleurs.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
6
Introduction
Ce mémoire vise à retracer l’histoire d’Arc en rêve, depuis ses origines
comme une association, son atelier pédagogique et son établissement
en centre d’architecture contemporaine à Bordeaux. Pour ce faire, nous
commençons par l’état de la question en faisant un aperçu de travaux
faits par des étudiants qui ont déjà travaillé sur le centre avant nous, en
plus de l’ouvrage par des historiens de l’art qui a inspiré notre recherche.
La première partie décrit sommairement son évolution, son organisation,
ses activités et sa localisation à Bordeaux. Ensuite, nous avons choisi de
structurer le travail à partir des différentes dimensions d’influence du
centre sur son environnement. Le public le plus proche et le plus
concerné par les thématiques d’Arc en rêve sont naturellement les
architectes, mais nous avons porté une attention particulière aux
étudiants en architecture et à l’enseignement qu’ils reçoivent
actuellement en France.
Par la suite, nous nous interrogeons sur l’utilité d’un centre
d’architecture pour le public en général et nous avons trouvé que les
activités qui le concernent le plus sont l’atelier pédagogique, les
expositions dans les galeries et les interventions dans le marché de la
maison individuelle. Mais le centre d’architecture accomplit d’importantes
fonctions aussi à une échelle supérieure, celle de la ville, que nous
analysons dans la dernière partie, en mettant l’accent sur la promotion
de Bordeaux à travers des expositions, des ouvrages ou des
évènements de grande envergure, son rôle de conseil et de médiateur
avec les élus de la municipalité et les expérimentations qui ont aidé à
façonner le paysage urbanistique de Bordeaux dans les dernières trente
années.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
7
Notre recherche a été principalement bibliographique et nous avons
pris comme références des travaux faits par des étudiants, des articles
de la presse quotidienne et spécialisée, des ouvrages sur les
transformations récentes de Bordeaux et bien sûr, les ouvrages produits
par Arc en rêve. Nous avons essayé de prendre ces derniers avec une
certaine prudence et dans la mesure du possible nous les avons
questionnés par rapport aux impressions décrites par la presse.
Finalement, nous avons eu la possibilité de rencontrer M. Michel
Jacques, directeur artistique du centre, dont les réponses à nos
interrogations, posées lors d’un entretien, se trouvent disséminées dans
tout le travail.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
8
État de la question
Comme nous avons expliqué précédemment, une de nos sources ont
été quelques rapports de stage faits par des étudiants. Ce type de
travaux nous a permis de comprendre la dynamique et le fonctionnement
de l’institution et nous ont montré les aspects qui n’ont pas été jugés
essentiels ou étudiés du tout dans le passé. Cependant, ces travaux ont
dû être pris avec une certaine distance car ils ont été conçus avec des
objectifs particuliers en suivant une méthodologie propre. Pour chacun
de ces chercheurs nous essaierons donc de discerner ces contributions
et limitations.
Une première source ont été les mémoires de deux étudiantes de
l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux, Anne-Sophie Métais et Doïna
Zgureanu, qui ont réalisé des stages à Arc en rêve dans les années 1999
et 2000. Il a prouvé intéressant d’avoir eu accès à ses témoignages car
ils sont éloignés de l’architecture et de l’histoire de l’art et offrent donc un
point de vue différent à celui que nous aurions privilégié à sa place. Les
années de ces stages correspondent à une période d’une relevance
particulière à cause de l’organisation de l’exposition « Mutations ». Celle-
ci a été une manifestation de grande ampleur qui a montré le large et
important réseau du centre et lui a valu une reconnaissance au niveau
local et international. Ensuite nous verrons en détail les travaux de deux
étudiantes en architecture, Laure Augereau de l’École nationale
supérieure d’architecture de Nantes et Aurore Rousset, de l’École
nationale d’architecture de Paris-La Villette. De manière plus brève, nous
verrons les apports de l’étudiante Julie Maigret avec son rapport de
stage. Et finalement, nous allons exposer comment l’ouvrage Bordeaux :
la conquête de la modernité, des historiens de l’art Robert Coustet et
Marc Saboya, nous a servi de point de départ pour notre recherche.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
9
a) Le travail d’Anne-Sophie Métais
Le rapport d’Anne-Sophie Métais a été réalisé suite à son stage de huit
mois dans le centre. C’est un mémoire pour l’obtention de son Diplôme
d’études supérieures spécialisées (DESS) en « Management des
organisations et entreprises de service public » et il a été présenté en
l’année 2000. À travers son travail, elle a voulu poser des interrogations
sur le centre pour qu’un autre étudiant puisse les développer en
profondeur dans une recherche postérieure1. Elle s’est intéressée à
l’organisation du centre et l’environnement culturel dans lequel il travaille,
pour évaluer les conditions et les résultats des interactions entre les
deux. Pour cela elle a étudié comment le centre agit sur son milieu et le
phénomène inverse. Elle a donc mis en relation Arc en rêve avec des
aspects plus généraux de la société comme la culture et la place
dévouée à l’architecture dans celle-ci. Dans son analyse, Arc en rêve se
profile comme une institution qui doit trouver une balance entre le loisir et
la pédagogie, car il est en même temps une source de récréation mais
aussi de réflexion. Elle attire aussi notre attention sur le rapport de
l’architecture avec les instances du pouvoir et les élites.
Son étude nous renseigne surtout sur l’organisation interne du centre,
mais ne propose aucune réflexion sur les différents services que celui-ci
offre. Au vu de ce fait, nous avons choisi de concentrer ce travail sur les
activités et nous n’avons pas donné suite à ses observations sur la
manière dont le centre gère ses employés. Néanmoins, dans son travail,
Métais s’est interrogée sur la légitimité du centre et des activités qu’il
développe « en dehors des réseaux qu’il connaît et maîtrise »2. Nous
avons donc pris cette problématique comme point de départ pour cette
recherche en nous interrogeant si Arc en rêve est simplement un centre
d’expositions d’architecture contemporaine ou s’il vise à provoquer des
changements dans la ville où il est installé. 1 MÉTAIS Anne-Sophie, Arc en Rêve centre d’architecture, Mémoire du Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées « Management des organisations et entreprises de service public », Institut d’Études Politiques de Bordeaux, Bordeaux, 2000, p. 3
2 Ibid., p. 22
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
10
b) Le travail de Doïna Zgureanu
L’étudiante en DESS de Gestion Publique de l’Institut d’Études
Politiques de Bordeaux, Doïna Zgureanu, a intitulé son mémoire Mise en
place et gestion du projet d’une grande manifestation culturelle : arc en
rêve organise « Mutations »1. Elle l’a réalisé après avoir complété son
stage entre octobre 1999 et avril de l’année suivante. Les deux objectifs
principaux de ce travail étaient d’étudier le fonctionnement d’Arc en rêve
comme une association et de décrire l’organisation de l’évènement
« Mutations ».
Dans son rapport, Zgureanu a défini les associations et a expliqué ses
caractéristiques juridiques pour mieux comprendre la structure d’Arc en
rêve. Elle a donné une liste des employés à l’époque et de leurs
différentes conditions de travail, comme par exemple leurs types de
contrats. Elle a fait une analyse des statuts de l’association et a
approfondi sur le partenariat entre celle-ci et la ville de Bordeaux.
Entre ses contributions ont trouve les réflexions qu’elle a faites sur le
style de management de l’association et sur les contraintes que celle-ci
impose. Son travail a permis de comprendre comment le centre a
ressenti le passage de la mairie dirigée par Jacques Chaban-Delmas à
celle d’Alain Juppé. Et elle a donné un aperçu exceptionnel de
l’organisation d’une importante exposition comme « Mutations » en
décrivant son évolution à travers le temps et les ressources humaines et
financières qui ont été disponibles pour la faire.
Quant à son influence sur ce travail, elle a posé aussi la question sur
l’impact et l’influence du centre, surtout en vue de la nature abstraite de
sa mission de changer le rapport des individus à leur environnement.2
1 ZGUREANU Doïna, Mise en place et gestion du projet d’une grande manifestation culturelle : Arc en rêve organise « Mutations », Rapport de stage du Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées de Gestion Publique, Institut d’Études Politiques de Bordeaux, Bordeaux, 2000
2 Ibid., p. 38
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
11
c) Le travail de Laure Augereau
L’ouvrage de Laure Augereau, Cultures architecturales ? L’éveil à
l’espace chez l’enfant à travers son expérience sensible1, constitue son
travail de fin d’études de l’École Nationale Supérieure d’architecture de
Nantes. Dans celui-ci, elle a voulu répondre à la question de savoir si la
sensibilisation à l’architecture doit être une mission de l’architecte et
quelles sont les institutions qui mènent des actions de ce type, surtout
dirigées vers les enfants.
Pour ce faire, elle a transcrit des données sur la perception du public
sur l’architecture. Ensuite, elle a fait une recherche sur les programmes
de sensibilisation à l’architecture développés dans les écoles, par des
associations comme la Maison de la Culture de Loire-Atlantique ou Arc
en rêve, ainsi que par l’atelier des enfants dans le Centre Georges
Pompidou. Elle a analysé les techniques d’animation de toutes ces
institutions et elle a mis en place ses propres démarches individuelles.
Son travail est intéressant car il met en rapport la formation des
architectes et leur pratique professionnelle avec l’image de l’architecture
auprès du public. Nous avons donc voulu poursuivre ses interrogations
sur ce sujet pour comprendre comment elles ont évolué depuis son
mémoire, présenté il y a onze années. Son analyse de l’atelier
pédagogique pour les enfants mis en place par Arc en rêve est très
intéressante car il demeure un des points forts du centre, mais notre
étude ne vise pas à questionner ces types d’activités ni leur efficacité
quant à la réussite de leurs objectifs.
1 AUGEREAU Laure, Cultures architecturales ? L’éveil à l’espace chez l’enfant à travers son expérience sensible, École Nationale Supérieure d’architecture de Nantes, 2000
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
12
d) Le travail d’Aurore Rousset
L’étudiante de l’École d’architecture de Paris-La Villette, Aurore
Rousset, a travaillé comme stagiaire à Arc en rêve pendant dix mois au
terme desquels elle a réalisé son mémoire1. Ses interrogations portent
surtout sur la sensibilisation à l’architecture en général. Elle a voulu
étudier quelle est la place d’Arc en rêve dans le système établi en France
pour promouvoir les œuvres et le métier de l’architecte. Tout cela pour
présenter un projet architectural consistant en structures temporaires
mobiles appelés « Mobilo » qui pourraient être disposées à Bordeaux
pour élargir la présence du centre dans la ville et ainsi attirer plus de
public.
Elle a commencé par faire un état des lieux des institutions et
associations qui se préoccupent de sensibiliser à l’architecture à
Bordeaux et ailleurs en France. Pour cela elle a conduit une série
d’entretiens avec les principaux intervenants de ces organisations. Elle a
également interrogé tous les employés d’Arc en rêve à l’époque pour
essayer de comprendre leur point de vue quant aux avantages et
désavantages du centre et de sa structure. Elle termine son travail avec
un film où un super-héros parcourt Bordeaux en se posant des questions
sur la sensibilisation à l’architecture. Les réponses sont abordées par les
membres d’Arc en rêve et les autres personnes avec qui elle a eu des
discussions.
Son projet d’expositions temporaires répandues dans la ville constitue
une proposition intéressante pour le centre et son état des lieux montre
Arc en rêve comme une institution unique en France, mais surtout en
dehors de Paris.
1 ROUSSET Aurore (Sous la direction de Jacques BOULET et Marc BOUDIER), Arc en rêve, un centre d’architecture à Bordeaux, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette, Paris, 2004
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
13
Dans l’inventaire des institutions qu’elle a réalisé, Rousset montre qu’il
n’existe pas un centre d’architecture en province qui puisse se comparer
en ressources, réseau relationnel ou en parcours à celui qui existe à
Bordeaux. En fait, même par rapport aux centres parisiens, Arc en rêve
jouit d’une reconnaissance similaire sinon supérieure et avec des
moyens plus réduits.
D’un autre côté, Rousset montre qu’Arc en rêve se développe comme
une institution isolée, dans le sens qu’il n’y a pas de véritable
coordination régionale ou nationale entre les institutions vouées à
l’architecture et pose ainsi deux problématiques qui pourraient être
développées par d’autres chercheurs : approfondir l’état de la
sensibilisation à l’architecture en France (car dans son travail elle se
limite à l’exposition et description des institutions sans faire une
comparaison entre elles ou sans donner un avis critique à ce sujet) et la
comparer à celle qui est menée dans d’autres pays.
Dans ce mémoire, Rousset s’interroge sur les problèmes d’avoir un
centre d’architecture dans le même bâtiment où se trouve un musée d’art
contemporain, ainsi que sur les contraintes imposées par l’Entrepôt
Lainé, d’un point de vue symbolique comme spatial. De notre part, nous
allons étudier en profondeur cet aspect qui est récurrent dans la
littérature disponible sur le centre et nous allons essayer de tirer nos
propres conclusions.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
14
e) Rapport de stage de Julie Maigret
Un autre mémoire dont nous avons eu accès a été celui de l’étudiante
en Master de Métiers du patrimoine monumental et mobilier, Julie
Maigret1. Son travail date de l’année 2008, lorsqu’elle a travaillé comme
stagiaire assistante au commissariat d’exposition sous la direction de
Michel Jacques, pour ensuite intégrer le centre comme une de ses
employées. Son rapport contient un bref état de la question des
politiques patrimoniales en France, afin d’introduire les dilemmes autour
du patrimoine architectural contemporain dont Arc en rêve se charge de
diffuser. Maigret décrit plusieurs aspects du centre dont notamment
l’origine de ses ressources et sa stratégie de communication. Mais son
travail se détache par la description exhaustive des activités qui ont été
organisées lors de son stage qui a coïncidé avec l’organisation de
l’exposition « Collectif, nouvelles formes d’habitat en Europe »2. Elle
donne un aperçu de l’organisation d’une exposition et de la publication
qui l’accompagne : elle entre détail sur la sélection des œuvres, les
rapports établis avec les différents acteurs (les agences d’architecture
par exemple), la scénographie et surtout ce qui entoure l’élaboration de
l’ouvrage, qui a été son domaine principal.
1 MAIGRET Julie (Sous la direction de Michel JACQUES), Assistante au commissariat d’exposition, Master II Métiers du patrimoine monumental et mobilier, arc en rêve centre d’architecture, Université Michel de Montaigne, Bordeaux III, Talence, 2008
2 Montrée du 4 juillet 2008 au 4 janvier 2009.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
15
f) Bordeaux : la conquête de la modernité
Dans leur ouvrage, Bordeaux : la conquête de la modernité1, les
historiens de l’art Robert Coustet et Marc Saboya ont fait un état des
lieux des principales productions architecturales et urbanistiques faites à
Bordeaux entre les années 1920 et 2003. Par ce biais, ils ont montré
l’ambivalence de cette ville qui se débat constamment entre le poids de
sa tradition et de son héritage bâti du XVIII siècle et ses essais pour
construire son identité architecturale contemporaine.
L’ouvrage nous a donné des indices dans plusieurs domaines qui ont
servi à façonner notre recherche. Par exemple, le fait que les auteurs
s’interrogent sur l’impact qu’Arc en rêve a pu avoir sur les architectes à
Bordeaux2, nous amena à considérer dans une partie de ce travail quel
est le rôle du centre pour les professionnels de l’architecture. Également,
les auteurs font mention d’autres aspects du centre que les étudiantes
dans leurs mémoires avaient laissé de côté, comme les incursions dans
le marché de la maison individuelle et l’appel à idées « Bordeaux, Port
de la Lune » en 1989. Ceci nous a conduit à considérer que le centre a
pu avoir une influence, plus ou moins directe, dans la construction
urbanistique de Bordeaux dans les trente dernières années, une intuition
que nous voulons développer tout au long de ce travail.
1 COUSTET Robert, SABOYA Marc, Bordeaux : la conquête de la modernité, architecture et urbanisme à Bordeaux et dans l’agglomération de 1920 à 2003, Éditions Mollat, Bordeaux, 2005
2 Ibid., p. 320
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
16
g) Conclusions des chercheurs
Même en prenant en compte les différences propres aux travaux de
nos prédécesseurs, il y a certains points sur lesquels tous semblent
s’accorder. Le premier est l’importance du « noyau » d’Arc en rêve, ses
membres fondateurs. Le centre serait né et aurait persisté pendant tout
ce temps grâce au fort engagement de ses membres et le réseau qu’il a
créé. Mais, quoique Arc en rêve soit une association avec une structure
bien définie qui va au-delà de ses membres fondateurs, le « noyau »
reste la seule instance qui prend les décisions, dont même le président
de l’association reste seulement informé1.
Les étudiantes qui ont fait leur stage dans le centre ont toutes fait
mention que les employés en dehors des fondateurs ressentent un
manque de participation et d’influence sur les choix de l’association, et
ne sont pas satisfaits des conditions de travail qui ne sont pas optimales
comme des contrats précaires et des rémunérations basses. Il existerait
aussi un isolément des différents services qui constituent la structure du
centre, comme l’atelier pédagogique, le service graphique, le secrétariat,
etc.
Tous les chercheurs citent les bonnes relations de l’association avec le
Maire Chaban-Delmas et des réductions dans les subventions faites par
la Mairie de Bordeaux après l’arrivée d’Alain Juppé en 1995. D’autres
points en commun seraient la localisation apparemment désavantageuse
du centre à l’Entrepôt Lainé et la perception d’élitisme autour du contenu
des expositions et l’hermétisme du centre vis à vis d’autres institutions.
Également, tous sont d’accord sur le fait que c’est une mission des
architectes de faire des échanges avec le public qui puissent changer
l’image élitiste imposée par les médias et le « star system » des
architectes les plus célèbres du monde. Le public doit être plus
familiarisé avec les compétences des architectes si ces derniers veulent
provoquer des changements dans la profession. 1 MÉTAIS, op.cit., p.21
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
17
Par rapport à l’héritage des chercheurs qui se sont penchés sur Arc en
rêve avant nous, nous voulons donc considérer le centre dans une autre
dimension que son rapport à la culture ou à la sensibilisation à
l’architecture, pour nous concentrer sur son utilité ou influence sur les
différents acteurs de son environnement, comme nous l’avons expliqué
précédemment.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
18
Première partie : Arc en rêve, pour lui-même Comme nous avons expliqué, nous considérons que l’impact du centre
se fait à plusieurs niveaux qui s’élargissent à mesure qu’on les étudie,
mais nous sommes obligés de commencer notre analyse par l’existence
même du centre. Pour cette raison, dans cette première partie, nous
voulons étudier la naissance d’Arc en rêve, son fonctionnement et les
activités qu’il développe. En commençant par comprendre le contexte
des années de sa création.
a) Contexte de la création du centre
Depuis les années 1970 s’est mise en place toute une structure
gouvernementale qui veille pour la qualité des constructions et favorise la
recherche et l’innovation en architecture. Cette structure est formée par
des institutions telles que le Plan Urbanisme, Construction et
Architecture (PUCA), créé en 1971 ; les concours des Programmes
d’architecture nouvelle de 1972 ; les Conseils d’architecture, urbanisme
et de l’environnement (CAUE) de 1977 ; la Mission interministérielle pour
la qualité des constructions publiques et notamment pour les propos qui
concernent ce travail, l’Institut Français d’Architecture, créé en 1981. Ce
centre pourrait être considéré le prédécesseur d’Arc en rêve, dans le
sens qu’il a été créé avec des objectifs similaires, cependant, ses
activités sont limitées à Paris et n’incluent rarement des échanges avec
les autres villes du pays.
On peut aussi considérer comme un facteur qui a favorisé l’ouverture à
l’architecture contemporaine la série de grands projets commandés par
l’État français dans les années 1980. L’ambition du Président François
Mitterrand de rattacher son nom à des importantes constructions n’est
pas un fait inusuel chez les personnages de la sphère politique, mais à
travers son choix d’architectes d’une réputation internationale il a fait de
la France le réceptacle d’importantes œuvres de la production
contemporaine mondiale1.
1 Quelques œuvres produites à cette époque par des architectes qui ont été exposés par la suite à arc en rêve incluent : l’Institut du Monder Arabe, de 1987 par Jean Nouvel et l’agence
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
19
La promotion et l’éducation à propos de cette architecture s’avère
nécessaire dans un pays très fier de son patrimoine historique et montre
aussi un engagement vers la modernité pour situer la France au même
niveau que d’autres pays plus habitués aux initiatives contemporaines,
comme les États-Unis.
Ces deux facteurs au niveau national, l’exemple de l’IFA et la
construction de projets de grande magnitude, ce sont rajoutés à une
condition locale pour la création du centre: l’inspiration fournie par
l’action pédagogique du futur colocataire d’Arc en rêve, le Musée d’art
contemporain1. Cependant, le choix de Bordeaux pour l’implantation
d’Arc en rêve s’est fait en dépit de la réticence de ses habitants vis-à-vis
l’architecture du XX siècle, car le fort attachement au patrimoine de la
ville constitue parfois un blocage pour promouvoir le contemporain2.
Au niveau personnel, l’engagement des membres fondateurs de
l’association est perçu déjà depuis leur époque comme étudiants. Dans
des entretiens, Michel Jacques a exprimé la rupture qu’il a éprouvée
avec la profession d’architecte quand il était encore en formation. Il était
conscient de l’abîme qui séparait la profession et la société, une
incompréhension mutuelle issue du manque d’espaces pour encourager
les rencontres ou les débats. Son objectif comme architecte n’a donc pas
été de devenir un maître d’œuvre mais il voulait, d’une autre façon, agir
sur l’aménagement de la ville3.
Architecture Studio ; le site de Tolbiac de la Bibliothèque Nationale de France, par Dominique Perrault, inauguré en 1994 ; le siège à Paris-Bercy du Ministère de Finances, fait entre 1981 en 1988 par Paul Chemetov et Borja Huidobro et la commande de la Cité de la Musique faite à Christian de Portzamparc et ouvert en 1995, entre autres.
1 Le Musée d’art contemporain était dirigé à l’époque par Jean-Louis Froment.
2 D’après un entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011.
3 DARROQUY José, « L’archi sans chichi », Spirit, #27, février 2007, p. 4 - 5
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
20
Après avoir obtenu leurs diplômes de l’École d’architecture de
Bordeaux, en 1980, les frères Michel et Philippe Jacques ont rencontré
l’éducatrice spécialisée en psycho-sociologie, Francine Fort, avec
laquelle ils ont commencé à réaliser les premiers ateliers pédagogiques
centrés sur des notions d’espace.
Cette même année, le Ministère de l’Environnement et du cadre de vie,
dirigé par Michel d’Ornano, a fait appel à des idées dans le cadre de
l’action « 100 jours pour l’architecture ». Pour la région de l’Aquitaine, les
futurs partenaires du centre d’architecture ont proposé une étude-
animation pour l’aménagement des écoles de Bordeaux, projet qui a été
retenu et a reçu une subvention de 10 000 francs. Ceci a donné
naissance à l’association Arc en rêve en mai 19801, ayant comme
membres fondateurs Michel et Philippe Jacques, Francine Fort et
Martine Alzonne, elle aussi éducatrice spécialisée2.
Les activités de l’association ont démarré le 6 janvier 1981, avec un
projet intitulé « Atelier public d’architecture, d’urbanisme et de
l’environnement à l’usage des enfants » et ses installations à l’Entrepôt
Lainé ont été ouvertes au public depuis le 30 janvier de la même année.
En ce qui concerne les subventions, en 1982, elles provenaient de la
Ville de Bordeaux, de la Région d’Aquitaine, du Ministère de l’Urbanisme
et du logement et du Ministère de la Culture3.
1 ZGUREANU, op. cit., p. 17
2 Mme. Alzonne ne travaille plus à arc en rêve.
3 En attendant la ville avec les enfants, action 82, arc en rêve, atelier public d’architecture, urbanisme et de l’environnement, Bordeaux, 1982, p. 43
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
21
Pour sa création et pour sa permanence dans le temps, l’association a
bien bénéficié de l’avis favorable de la Mairie de Bordeaux, dirigée entre
1947 et 1995 par Jacques Chaban-Delmas, qui voulait faire avancer
Bordeaux dans la même direction que celle des grandes métropoles
européennes et qui était conscient du pouvoir médiatique des architectes
prestigieux et des projets de portée internationale.
L’atelier pédagogique a été la principale activité d’Arc en rêve jusqu’à
1985 lorsqu’il adopta le nom « centre d’architecture » pour montrer ainsi
qu’une plus grande attention serait portée aussi à ses expositions. Une
exposition avait déjà été organisée en 19821 et deux en 19832, mais
elles ont été plus régulières à partir de 1984. Arc en rêve a valu à
Francine Fort et à Michel Jacques l’obtention du Grand Prix National de
la Promotion architecturale en 1993 et à l’association la médaille de
l’Académie de l’Architecture en 19953.
b) Organisation et activités
Le centre d’architecture est structuré sur la base de quatre services. Le
premier est dirigé par Michel Jacques, il s’agit de celui de Programmation
et production. Il est chargé des activités de la Galerie d’architecture et du
Laboratoire d’architecture. Le deuxième, l’atelier pédagogique, est
intégré par Eve Mathieu, historienne de l’art, Vanessa Leydier,
paysagiste et Violaine Lubin, architecte. Il a été dirigé par Philippe
Jacques jusqu’à l’année 2008. Il est suivi par le service administratif qui
est le responsable de l’administration et gestion du personnel.
Il était conduit à l’origine par Martine Alzonne. Et finalement, le service
de relations publiques est chargé de la presse.
1 « Enfants & Construction, Images urbaines », entre le 3 décembre 1982 au 14 janvier 1982
2 « La Construction Moderne », entre le 2 et le 21 mai 1983 et « In-Cohérences, Environnement quotidien et folie », entre le 9 décembre 1983 et le 14 janvier 1984.
3 MAIGRET Julie, op. cit., p. 6
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
22
Les activités du centre se divisent par rapport à trois axes. La Galerie
d’architecture propose des expositions, des conférences, colloques, des
animations telles que les visites guidées en ville ou d’un bâtiment en
particulier, les cafés de l’architecture (discussions ouvertes au public sur
l’architecture menées dans différents cafés de la ville de Bordeaux) et
elle s’occupe aussi des publications. Le deuxième axe est celui du
Laboratoire d’architecture et d’urbanisme. Il mène des activités
expérimentales, des formations proposées à la maîtrise d’ouvrage, des
consultations et des appels d’idées. L’atelier pédagogique, de son côté,
propose des animations pour les enfants et les adultes, qu’ils soient du
public ou des enseignants. Il est important de souligner qu’aucune de
ces initiatives n’a comme but de former des architectes ou de proposer
une introduction aux aspects techniques de la profession, mais plutôt
d’éveiller la curiosité et le goût pour l’architecture, ainsi que pour
l’urbanisme et le design.
c) Localisation
Dans les premières années de création de l’atelier pédagogique, il était
prévu qu’il serait installé dans une maison située dans un terrain à
Tauzin, propriété de la ville de Bordeaux. L’atelier devait mettre en place
une étude et une animation pour l’aménagement de la maison et du
terrain, pour ensuite occuper les lieux, mais le projet n’a pas été réalisé1.
L’étude a été reportée au Bois de Rivière et à partir de 1981 la Mairie a
assigné des espaces de l’Entrepôt Lainé à l’association. Ce bâtiment,
situé à la rue Ferrère a été construit par l’ingénieur Claude Deschamps
en 1822 pour déposer les marchandises qui provenaient des colonies et
qui arrivaient au port de Bordeaux. Il a pris comme nom l’Entrepôt Réel
des Denrées Coloniales (image 1) et le chantier a été achevé en 1824.
1 Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 6
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
23
Image 1: Entrepôt Réel des Denrées Coloniales, Fonds Iconographique des Archives Municipales, cote: XXI G 3, 1845
Lors de l’installation des hangars sur les quais (Annexes 1, image 1),
l’Entrepôt a perdu son utilité et il a été fermé en 1960. Son inscription aux
Monuments Historiques a été faite le 25 janvier 1973, la même année de
son acquisition par la ville de Bordeaux. Après avoir été occupé par
plusieurs associations, le Centre d’arts plastiques contemporains (CAPC)
s’y est installé en 1974 (il est devenu en 1984 un musée d’art
contemporain) et Arc en rêve l’a rejoint sept ans plus tard. Le bâtiment a
été réhabilité en trois phases : en 1979, 1984 et 1990, conduites par les
architectes Jean Pistre et Denis Valode de l’agence Valode & Pistre et
par l’architecte d’intérieur André Putman. Leur concept pour la rénovation
a été de respecter le plus possible la structure originale revêtue à
l’intérieur par de la pierre provenant de Bourg-sur-Gironde, de la brique
d’argile et du pin d’Oregon, et extérieurement par de l’appareil (Image 2).
Il conserve donc son aspect du XIX siècle si ce n’est-ce que par les
parois blanches qui couvrent la partie basse des murs et qui peuvent être
enlevées. Par ce fait, le bâtiment crée un fort contraste entre les œuvres
contemporaines du musée et le centre d’architecture (Annexes 1, image
2).
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
24
Image 2 : Vue extérieure de l’accès principal de l’Entrepôt Lainé, façade latérale, cl. Marcela Garcia, 2011
Le musée occupe la grande nef de l’Entrepôt (Annexes 1, image 3),
l’espace le plus important de celui-ci, et des galeries du rez-de-
chaussée. Pour ce qui est d’Arc en rêve, il dispose d’espaces
administratifs et de locaux pour l’atelier pédagogique, aussi dans le rez-
de-chaussée (image 3) et à l’étage (image 4), une grande galerie de 500
m² (appelée Galerie d’architecture) et une petite galerie de 150 m²
(nommée Galerie blanche) pour les expositions de plus courte durée
(Annexes 1, images 4 et 5). Dans le bâtiment on trouve aussi une
bibliothèque/centre de documentation, un auditorium et un café et
restaurant situé sur les terrasses du deuxième étage, appelé Andrée
Putman comme la designer responsable de son aménagement.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
25
Image 3 : Plan du Rez-de-chaussée de l’Entrepôt Lainé, d’après les plans pour la troisième tranche d’aménagement, Archives Municipales, cote : 1073 W 289, 1987, signalisation des espaces par Marcela Garcia
Image 4 : Plan du premier étage de l’Entrepôt Lainé, d’après les plans pour la troisième tranche d’aménagement, Archives Municipales, cote : 1073 W 289, 1987, signalisation des espaces par Marcela Garcia
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
26
La localisation d’Arc en rêve à l’Entrepôt Lainé présente des avantages
indéniables. Le bâtiment est placé en centre ville, dans la partie
touristique la plus importante de Bordeaux. Il jouit d’une facilité d’accès
par transport public –un arrêt de tramway se trouve très proche- et par
voie piétonne, car, à proximité des quais, il est dans un lieu populaire
pour les promenades. Le fait de partager la même structure avec le
Musée d’art contemporain a favorisé des collaborations entre les deux
entités comme ce fut le cas pour « Cities on the Move 2, art et
architecture en Asie »1, « Yona Friedman, architecte, Paris, Tu ferais ta
ville »2 et plus récemment, « Insiders »3. D’une autre part, les personnes
qui viennent à l’Entrepôt pour fréquenter le musée peuvent se rendre au
centre aussi, car le droit d’entrée donne la possibilité de voir les deux
lieux dans une seule visite. Le nombre de ces visiteurs n’est pas
insignifiant : un article4 cite 99 100 personnes venues au CAPC pendant
l’année 2007. Un autre avantage est celui de la disponibilité de la grande
nef pour l’organisation d’évènements de grande magnitude pour Arc en
rêve, dont on peut citer l’exposition « Mutations » et la célébration de son
trentième anniversaire, la « Yellow night », le 7 avril 2011 (image 5).
1 Présentée entre le 4 juin et le 8 novembre 1998.
2 Ouverte au public entre le 15 février et le 1er juin 2008
3 Du 9 octobre 2009 au 7 février 2010.
4 QUÉHEILLARD Jeanne, « Bordeaux sort de sa réserve », Intramuros, n°135, mars/avril 2008, p. 62 - 72
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
27
Image 5: vue intérieure de la grande nef de l’Entrepôt Lainé lors de la célébration du trentième anniversaire d’Arc en rêve centre d’architecture, « Yellow Night », cl. Marcela Garcia, 2011
Cependant, l’Entrepôt Lainé impose quelques contraintes à Arc en
rêve. En termes d’espace, l’auditorium s’avère insuffisant pour accueillir
la quantité de public qui se présente lors des vernissages des
expositions ou des conférences avec des personnalités importantes.
Occuper le même bâtiment du CAPC crée une confusion entre celui-ci et
le centre d’architecture1, surtout parce que le musée occupe la plus
grande partie du bâtiment, il est plus connu par le public que le centre et
il est donc identifié à l’Entrepôt Lainé, parfois en tant que le seul
occupant. Comme l’accès au bâtiment permet de visiter les expositions
du CAPC et d’Arc en rêve, ce dernier n’a jamais fait un recensement de
la quantité de visiteurs qu’il reçoit. Et finalement, l’association entre art
contemporain et architecture ne serait pas nécessairement positive2 car
elle donne une image que l’architecture peut être aussi élitiste et
incompréhensible que certaines œuvres de l’art contemporain.
L’association a voulu à plusieurs reprises quitter l’Entrepôt, mais les
possibilités ne se sont jamais réalisées.
1 ROUSSET, op. cit., p. 47
2 Ibid., p. 47
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
28
Nous trouvons que la localisation d’un centre d’architecture
contemporaine dans un bâtiment du XIX siècle et dans le centre d’une
ville très protectrice de son patrimoine ancien atteste de cet attachement.
Cependant, cette situation paradoxale est très intéressante : par le biais
d’une structure ancienne il est possible de connaître la production de
notre génération. Mais il y a aussi dans ce phénomène une sorte de
détachement : à Bordeaux on peut voir les créations contemporaines,
mais en fin de compte, c’est l’héritage historique qui aura toujours la
priorité.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
29
Deuxième partie : Arc en rêve pour les architectes
Une des considérations que nous avons eues pour comprendre le
contexte dans lequel se développe arc en rêve est celui du statut général
de l’architecture en France. Notre première idée a été de chercher
comment est diffusée la profession envers les étudiants qui s’interrogent
sur la valeur et les exigences de cette formation quand ils décident la
poursuivre. Les guides1 disponibles adressés aux étudiants français,
regroupent les architectes dans la catégorie des « artistes du cadre de
vie », avec les architectes d’intérieur et les paysagistes, pour les
différencier des artistes plasticiens comme les sculpteurs, les peintres ou
les photographes et ceux de la création visuelle (designer-graphiste,
infographiste, maquettiste, illustrateur, etc). Et l’image décrite dans ces
guides n’est pas encourageante. Si l’étudiant réussit à compléter sa
formation il aura principalement deux champs d’intervention : celui des
immeubles d’habitation, les bureaux et les équipements collectifs et celui
des maisons individuelles quand elles dépasseront les 170 m².
Cependant, il devra se confronter à quelques contraintes : son domaine
de travail sera limité, car la surface moyenne des habitations
individuelles est de 95 m² ; les architectes ne sont pas obligatoires du
point de vue légal pour l’aménagement des espaces intérieurs et le
nombre de diplômés augmente avec le temps, ce qui n’est pas le cas
avec le marché du travail. Les solutions qui lui sont proposées sont la
spécialisation dans des domaines différents de la maîtrise d’œuvre,
comme le conseil, l’urbanisme et le paysage2.
1 Nous prenons comme exemple: BUCHWALTER Véronique, PIRAT Emmanuelle, SABIA Virginie, Les métiers de la création, Architecte, designer, graphiste…, L’Étudiant, Paris, 1997, collection Les Guides de l’Étudiant)
2 Ibid., p. 34 - 37
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
30
Dans leurs travaux, Aurore Rousset et Laure Augereau, étudiantes en
architecture à l’époque où elles les ont rédigés, sont parties des mêmes
constats pour développer leur recherche. Les deux citent une
incompréhension du public vis-à-vis l’architecture et le fait qu’elle est
perçue comme une profession élitiste.
Elles expliquent que les enjeux de cette séparation sont les difficultés
croissantes d’accès à la demande pour les jeunes architectes, et les
complications qu’ils éprouvent pour se faire comprendre par leurs futurs
clients. Elles se posent donc la même question : est-ce que la
sensibilisation à l’architecture dirigée vers le public en général devrait
être une mission des architectes ou elle concerne uniquement le
système d’éducation nationale ? De notre point de vue, nous pensons
que ce sont les architectes qui peuvent mieux expliquer aux autres les
détails pertinents à leur métier. En effet, ils ont tout à gagner : une
meilleure communication entre l’architecte et le public entraîne la
possibilité de meilleurs résultats dans les œuvres construites, un
élargissement du marché, un meilleur niveau d’exigences demandé par
les clients, l’ouverture de nouvelles possibilités de travail et même, la
possibilité d’agir sur les autorités et sur la construction des villes,
justement les fonctions qu’a voulu développer Arc en rêve. Nous
étudierons donc l’enseignement de l’architecture pour comprendre
comment elle conditionne la production éventuelle de ses élèves, et de
ce fait, le statut du métier en général.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
31
a) L’enseignement de l’architecture en France à l’actualité
L’année 1968 a marqué le début d’une nouvelle étape dans
l’enseignement universitaire qui inclut celui de l’architecture. Suite aux
manifestations de cette année menées par les étudiants, l’architecture a
été séparée des écoles de Beaux-arts, dont celle de Paris était la seule
ayant le droit de donner des diplômes ou des récompenses de prestige,
tels que le Grand Prix de Rome. L’isolement des architectes par rapport
à la société est une constante dans l’histoire de leur métier, dans le
système de formation et dans la distance entre les objectifs des
architectes de l’École des Beaux-arts et le reste de la société qui
continuait à évoluer sans eux. C’est pour cela que les étudiants en
architecture ont dû réclamer une nouvelle place pour eux. Ils exigeaient
l’ouverture de l’architecture vers d’autres disciplines, surtout celles des
sciences humaines ; l’introduction de projets de logements sociaux dans
le cursus et un approfondissement dans les techniques de construction.
Leur objectif principal était de se débarrasser de l’image d’un
architecte/artiste qui l’éloignait des autres professions. Ils voulaient
ancrer l’architecture dans le développement des villes et en ultime
instance, dans la vie quotidienne des hommes1.
Le résultat de ces revendications a été reflété dans le décret du 6
décembre 1968. L’architecture n’a pas pu être rattachée à l’université,
mais a été séparée des Beaux-arts dans vingt-et-une Unités
pédagogiques, dont neuf étaient à Paris. Le modèle restait quand même
universitaire, avec un enseignement dispensé en trois cycles de deux
ans et un travail personnel de fin d’études qui se présentait devant un
jury, à la fin de la dernière année. Les cours ont été divisés en cinq
domaines : l’architecture, les arts plastiques, les sciences de la
construction, les sciences exactes et les sciences humaines et
juridiques. 1 Sur l’évolution de la profession d’architecte en France voir : RINGON Gérard, Histoire du métier d’architecte en France, Presses universitaires de France, Paris, 1997 ; ainsi que TAPIE Guy, Les architectes : mutations d’une profession, Éditions L’Harmattan, Paris, 200
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
32
Le système a été reformé en 1984, lorsque les Unités pédagogiques
sont devenues Écoles d’architecture, avec deux cycles de formation. Les
premières deux années donnaient lieu à la remise d’un Diplôme d’études
fondamentales en architecture (DEFA) et après cinq années
supplémentaires on devenait Diplômé par le Gouvernement (DPLG),
avec la possibilité de construire en nom propre. Une spécialisation
additionnelle était possible par le biais d’un Certificat d’études
architecturales approfondies (CEAA). Les réformes commencées en
2002 dans tout le système supérieur d’enseignement français ont
rapproché l’architecture de la structure universitaire et ont rendu la
formation transférable en Europe. Avec l’institution du modèle Licence,
Master, Doctorat, les cours ont une quantité déterminées d’unités
d’enseignement et le Master se termine avec le Projet de fin d’études
(PFE).
Au contraire, cette formation n’aboutit plus à la possibilité d’exercer la
maîtrise d’œuvre ou à l’inscription à l’Ordre des architectes (organisme
qui date de 1940 et dont la fonction principale est le rassemblement des
professionnels qui peuvent exercer légalement le métier). Pour cela il est
nécessaire de faire un stage rémunéré de six à douze mois afin d’obtenir
l’Habilitation à la maîtrise d’œuvre en nom propre (HMONP). Autres
parcours alternatifs sont la poursuite d’un doctorat en architecture,
obtenu en trois ans, ou bien, le Diplôme de spécialisation et
approfondissement en architecture, avec une durée d’entre un et trois
ans. La formation a élargi la profession vers l’urbanisme, l’ingénierie, la
réhabilitation et la conservation du patrimoine, mais d’une autre part, elle
est jugée par beaucoup comme plus généraliste.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
33
Un autre débat autour de cette formation est le fait que les étudiants
doivent choisir entre la pratique professionnelle ou la recherche, chaque
parcours avec ses propres avantages et contraintes. Ce choix s’opère en
détriment de la profession qui désormais sépare les architectes capables
de construire mais qui ne s’intéressent pas autant à la théorisation qui
doit accompagner les projets, et de l’autre côté les architectes qui
maîtrisent l’histoire et la théorie de l’architecture mais qui ne peuvent pas
l’appliquer concrètement1.
Le statut de l’architecte est en train de changer aussi : si
traditionnellement l’architecture est une profession libérale, elle est plus
rentable lorsqu’elle est exercée par des salariés au sein d’une agence.
La maîtrise d’œuvre est une des fonctions de l’architecte (où d’ailleurs
c’est rare s’il est en contrôle total ou même en position dominante du
projet2), mais c’est seulement une activité dans un spectre qui englobe
depuis quelques années le travail de conseil auprès des collectivités
locales, le design, le dessin informatisé, entre autres. Cette
diversification est perçue par quelques-uns comme une adaptation de la
profession aux difficultés économiques des dernières décennies, mais
pour d’autres personnes elle résultera dans un anéantissement du
métier3.
À Bordeaux, la seule institution où se forment les architectes est l’École
Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage (ENSAP, image 6).
Elle est située à Talence, à proximité de, mais sans aucun rapport, avec
le campus universitaire qui s’étend entre cette ville et Pessac.
1 À ce sujet, voir: SOULEZ Juliette, WEBER Julie, « Dossier thématique : l’enseignement de l’architecture en France », Archistorm, #38, septembre – octobre 2009, p. 58 – 68.
2 TAPIE, op. cit., p. 302
3 RINGON, op. Cit., p.115
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
34
De cette école sont issus les architectes Michel et Philippe Jacques,
deux des fondateurs d’arc en rêve, qui ont présenté en 1979, en
collaboration avec l’étudiant à l’époque Alain Charrier, un travail de fin
d’études autour des rives de la Garonne1. Interrogé sur l’actuelle
formation des architectes, Michel Jacques a exprimé qu’elle est en déficit
et qu’elle ne constitue plus un gage de qualité. D’une part, la formation
est plus courte, il y a moins d’exigences de la part des enseignants et au
final, le cadre actuel de l’enseignement ne forme pas les étudiants à une
maîtrise d’œuvre qui est actuellement plus complexe et pluridisciplinaire.
Cependant, les réformes qui rapprochent les écoles d’architecture avec
l’université et qui les inscrivent dans un cadre partagé avec les autres
pays d’Europe sont positives, mais ne sont pas suffisantes pour faire
avancer la profession2.
Image 6 : Vue extérieure de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux, Talence, cl. Marcela Garcia, 2011
1 CHARRIER Alain, JACQUES Michel, JACQUES Philippe, Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, (Réalisation à partir d’un travail personnel de troisième cycle à l’Unité Pédagogique d’Architecture de Bordeaux en mai 1979), Talence, octobre 1979
2 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
35
b) La formation des architectes et la question du rapprochement au public
Partout où il est question de la formation des architectes, le dilemme
des interactions avec le public et la maîtrise d’ouvrage ne se pose à
aucun moment, d’où les différences entre les langages que chacun
utilise et qui est souvent évoquée par les architectes. Ceci est un
obstacle qui pourrait être surmonté en grande partie pendant la période
d’études en encourageant les étudiants à partager avec des personnes
en dehors du cercle des écoles d’architecture. Le fait même d’avoir des
écoles d’architecture physiquement et psychologiquement isolées du
reste du système universitaire ne les incite pas à faire des efforts pour
diffuser leur travail à d’autres étudiants de l’université.
La rupture entre le public et l’architecte commence déjà au sein du
système éducatif quand ce serait justement le moment idéal pour les
rapprocher. N’oublions pas que l’étudiant en architecture est justement
en train d’apprendre les outils de son métier et que cet éloignement a
des conséquences directes sur la manière dont il va exercer son travail
par la suite. Il prendre en compte que la recherche en architecture ne suit
pas nécessairement le goût du public, ce qui impose à l’architecte,
surtout à celui qui vient de s’intégrer au marché du travail, deux
alternatives : soit il impose son point de vue, un parti que que tout le
monde n’est pas en mesure de prendre, soit il se soumet aux exigences
des clients. L’optimum serait d’apprendre à dialoguer dans un terrain
commun où des échanges entre les architectes et le public peuvent être
possibles.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
36
c) Arc en rêve pour les étudiants d’architecture à Bordeaux
Une autre question surgit par rapport à l’École d’architecture de
Bordeaux : quels sont les liens qu’elle a avec Arc en rêve ? Il est
indéniable qu’un centre d’architecture contemporaine constitue une
ressource de grande valeur pour les architectes en formation. Il les
expose aux architectes et aux œuvres locales, mais aussi aux
architectes de renommée internationale, qui non seulement montrent
leurs œuvres mais viennent aussi pour donner des conférences ou
participer à des colloques. Dans ce sens, le centre d’architecture est un
excellent complément à la formation des futurs professionnels. Les
étudiants en architecture sont donc un des principaux publics du centre,
où d’ailleurs, plusieurs étudiants ont déjà travaillé comme stagiaires.
Parallèlement, Michel Jacques assure une centaine d’heures de vacation
par an à l’École d’architecture de Bordeaux, dans le champ d’Histoire et
cultures architecturales.
Mais la collaboration la plus remarquable entre Arc en rêve et l’École
d’architecture reste jusqu’à présent l’exposition organisée entre le 13
octobre et le 6 novembre 1994, intitulée « 7 travaux de fin d’études à
l’École d’architecture de Bordeaux ». Les élèves qui ont participé à cet
évènement ont été : Christophe Bouriette, Sophie Courrian, Gaspard
Joly, Jean-Philippe Lanoire, Paul Mario, Laurent Portejoie et Pierre-Yves
Portier. D’après Michel Jacques1, l’exposition a été faite par la volonté et
l’obstination d’Arc en rêve qui, sans trouver une opposition de la part des
professeurs, n’a pas eu de mobilisation ou une position active de leur
part, ce qui expliquerait qu’elle ait été une expérience isolée.
1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
37
Les architectes qui ont été sélectionnés pour cette exposition ont tous
eu des parcours très intéressants et actifs dans le développement de
Bordeaux. Christophe Bouriette est enseignant à l’École d’architecture de
Bordeaux dans le champ de Géographie et paysages. Il a été un des
auteurs de la modification de la pyramide de l’école en 19961. Il a fondé,
avec l’architecte Marion Vaconsin, l’agence Bouriette & Vaconsin en
2004. Gaspard Joly (image 7) a rejoint en 2009 l’équipe d’Architecture
Studio comme un des douze architectes associés à cette agence qui
possède des bureaux à Paris, Venise, Shanghai et Beijing. Pierre-Yves
Portier, qui avait collaboré avec Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal
pour le projet de la Maison de la culture Japonaise à Paris en 1990 et
pour la première étude de la renommée Maison Latapie en 1992,
travaille comme architecte indépendant à Bordeaux.
Image 7 : Projet de Gaspard Joly : « New York, un gratte-ciel… hôtel à Manhattan », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994
1 Travail collectif en collaboration avec Christian Bardin, Laurent Vilette, Isabelle Mathieu et Aline Rodrigues. D’après COUSTET, SABOYA, op.cit., p. 260
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
38
Paul Mario, Laurent Portejoie et Jean-Philippe Lanoire ont été à
l’origine de l’atelier « King-Kong » en 1991, qui est devenu une agence
d’architecture trois ans après, quand il a été complété par les architectes
Jean-Christophe Masnada et Frédéric Néau. Ils sont les responsables de
l’aménagement de la place Pey-Berland fait en 20041. De son côté,
Jean-Philippe Lanoire s’est associé avec Sophie Courrian (image 8 ;
pour projets des autres étudiants, voir annexes 1, images 6 à 10) et ont
fondé Lanoire & Courrian architectes, en 1996. Ils sont reconnus à
Bordeaux notamment pour la réhabilitation du Hangar 142 en 1997 qui
leur a valu le prix de la Première œuvre du Moniteur en 2000 et pour être
les lauréats du concours pour le design du tramway de Bordeaux en
19983. Le projet global du tramway de Bordeaux a été exposé entre le 4
et le 27 juillet 2003 dans « La ville dessus dessous, Attention tramway ! »
et entre le 4 juillet et le 21 décembre de la même année dans
« Tramway, l’exposition, urbanisme/architecture/design/ingénierie ».
L’agence a eu par la suite sa propre exposition intitulée « Lanoire &
Courrian, Le pôle agricole de Chasse-Spleen »4 qui était composée en
deux parties : la première centrée autour du projet du château viticole
Chasse-Spleen et l’autre de dix-neuf autres projets des architectes. Cette
exposition avait pour but, non seulement de mettre en avant le travail de
l’agence mais aussi, d’après les propriétaires du château, d’inciter les
autres viticulteurs à s’éloigner des pastiches des constructions des XVIII
et XIX siècles lorsqu’ils décident de faire des nouvelles constructions
pour adopter le contemporain5. L’architecte Courrian a participé
récemment dans un café de l’architecture6 intitulé « « Styles de ville
métropolitain », organisé dans le quartier Saint-Michel. Son intervention
portait sur le travail de son agence autour des logements conçus pour
l’ilot Saint-Julien, de ce même quartier. 1 Avec l’architecte Francisco Mangado 2 Avec l’agence Flint. 3 Fait en association avec Absolut Design. 4 Entre le 6 décembre 2007 et le 17 février 2008 5 DELHOUNEAU Olivier, « L’audace à la vigne », Sud-ouest, 6 décembre 2007 6 Le café de l’architecture a eu lieu le 7 juin 2011.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
39
Image 8 : Projet de Sophie Courrian : « Un observatoire à coucher de soleil à Alcatraz », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994
d) Collaborations d’Arc en rêve avec l’École des Beaux-arts de
Bordeaux
Il semble qu’au fil du temps, il a existé une collaboration plus étroite
entre Arc en rêve et les écoles de Beaux-arts, celle de Bordeaux et
d’autres villes. La première date de 1996, lors d’une tentative similaire à
celle qui avait été faite avec l’École d’architecture : une exposition sur
sept travaux de fin d’études d’élèves de l’école des Beaux-arts de
Bordeaux1. En 1998, l’exposition « Shalom l’artiste »2 a montré les
affiches faites par les étudiants pour la saison d’Israël en France. En
1999, les élèves de l’école des Beaux-arts de Bordeaux et de
Casablanca ont présenté « Limites Non Garanties »3, de manière
simultanée à « Casablanca, Naissance d’une ville moderne sur le sol
africain »4. Mais il a fallu attendre douze ans pour que se répète cette
association entre le centre et l’école des Beaux-arts de Bordeaux. Entre
le 27 janvier et le 13 février 2011 l’exposition « Langage commun, une
lecture d’objets » a montré le travail du designer Oscar Diaz avec des
étudiants de cette institution. 1 Montrée du 6 décembre 1996 au 12 janvier 1997. 2 Du 19 novembre au 13 décembre 1998 3 Du 15 octobre au 28 novembre 1999 4 Du 1er octobre au 28 novembre 1999
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
40
Le fait que les liens entre Arc en rêve et l’École d’architecture de
Bordeaux ne soient pas exploités d’avantage est vraiment préoccupant
et amène à se demander si à Bordeaux ils ne sont pas conscients de
l’avantage qu’ils ont par rapport aux écoles d’architecture d’autres villes
qui n’ont pas accès direct à un centre d’architecture contemporaine.
C’est un phénomène qui ne se produit pas avec l’École des Beaux-arts
qui a déjà participé à quatre expositions contre une seule de l’École
d’architecture dans les trente ans du centre. Michel Jacques affirme que
le champ expérimental avec les étudiants pourrait se développer, mais
nous regrettons que l’expérience de l’exposition des travaux d’étudiants
en architecture n’ait pas eu de résonance ou de continuité avec les
nouvelles générations. La possibilité de montrer ses travaux dans un
centre avec la reconnaissance d’Arc en rêve pourrait être une source de
motivation pour les élèves si les deux institutions se mettaient d’accord
pour organiser des expositions ensemble, au moins une fois par an.
e) Le rapprochement au public pour les architectes
Après avoir vu les interactions entre les étudiants en architecture et le
centre, il ne reste qu’à s’interroger sur celles qui s’opèrent entre les
professionnels et le public en général. Le public aurait une perception
des architectes très limitée, qui leur attribue seulement la maîtrise
d’œuvre et l’aménagement urbain1 et l’association entre la profession
d’architecte et le statut d’artiste ne bénéficie pas tellement aux
architectes. D’une part, beaucoup d’entre eux ne valorisent pas tellement
les projets qui seraient d’un intérêt direct pour le public (comme ceux de
maisons individuelles) pour persister dans l’attente de commandes plus
prestigieuses ou d’une rémunération plus importante. Ce rapprochement
entre les deux serait d’autant plus difficile après la loi du 3 janvier 1977
qui a déterminé qu’un architecte est nécessaire pour la conception de
bâtiments neufs non-agricoles, à partir de 170 m² et agricoles de 800 m²,
des réhabilitations qui résultent dans des modifications des façades du
bâtiment ou entraînent un changement d’activité de celui-ci. 1 AUGEREAU, op. Cit., p. 11
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
41
Le public aurait donc tendance à croire que l’architecte travaille surtout
pour l’État ou pour de grandes entreprises privées mais pas
nécessairement pour le citoyen commun. Il se sentirait alors hors du
champ de travail de l’architecte et ne s’intéresserait pas non plus à son
travail.
À travers sa participation dans des projets de différentes échelles de
magnitude, Arc en rêve serait donc un véhicule qui montrerait les
possibilités d’intervention des architectes dans la société. Il propose
aussi une plateforme pour des débats entre la maîtrise d’œuvre et
d’ouvrage et expose les différents aspects de l’architecture comme un
art, une technique, mais surtout comme un service à la société et au
citoyen commun.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
42
Troisième partie : Arc en rêve pour le public
Comme nous avons vu précédemment, Arc en rêve est d’une grande
utilité pour les étudiants en architecture et les architectes à Bordeaux,
mais ils sont loin de constituer un public si nombreux qui justifierait la
durée dans le temps du centre. Quoique des fois il soit jugé trop
« élitiste », « pour les initiés » ou « fermé sur lui-même »1, en réalité, Arc
en rêve organise beaucoup d’activités pour inclure le public qui n’a aucun
rapport direct avec l’architecture. Entre celles-ci on peut faire mention de
son atelier pédagogique, dirigé surtout vers les enfants ; ses expositions
et aussi ses efforts pour proposer des innovations dans le champ de la
maison individuelle, le sujet qui traditionnellement a éloigné les
architectes du reste de la société et qui à travers ses changements peut
les rapprocher le plus.
a) L’atelier pédagogique
Les origines de l’atelier pédagogique
« Arc en rêve » suggère les concepts « architecture enfant rêve »2 et il
désigne en même temps un centre d’architecture et une association.
Cependant, il ne faut pas oublier qu’à son origine se trouvait un atelier
pédagogique. Nous voyons donc dans les changements en termes du
nom l’évolution et l’expansion des objectifs des membres de
l’association.
L’histoire de l’atelier pédagogique commence au début des années
1980, lorsque Francine Fort travaillait avec des enfants malades et des
jeunes filles en difficulté sociale. Elle voulait réunir ces enfants avec
d’autres de milieux différents pour les faire travailler ensemble dans des
activités centrées sur leur saisie de l’espace.
1 ROUSSET, op. cit., p. 47
2 DE LAAGE Dominique, « Les rescapés de l’Entrepôt », Sud-ouest, 6 janvier 2006
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
43
Pour cela elle a rencontré les architectes Philippe et Michel Jacques et
avec Martine Alzonne ils ont créé l’association arc en rêve en 1980.
L’atelier Arc en rêve s’est défini dans ses premières années comme un
espace pédagogique et de recherche1. La pédagogie avait comme but la
sensibilisation des enfants à l’environnement, l’architecture et
l’urbanisme à travers des situations d’exploration de l’espace, comme
par exemple la manipulation de matériaux ou la construction d’objets.
Une autre partie importante de cette formation était destinée aussi aux
professionnels de l’éducation, les enseignants et les travailleurs sociaux.
L’atelier était dirigé pour les enfants de tous les rangs d’âge. Sa
démarche était définie comme la mise en place d’animations sur les
différents lieux de vie des enfants : l’école, la rue, le quartier et la ville.
Deux étapes auraient confronté le travail de l’atelier : aider les enfants et
les adultes à exprimer leurs besoins quant aux transformations
souhaitées pour les espaces qu’ils occupent et ensuite, les traduire dans
des propositions concrètes pour diriger ces espaces2.
1 En attendant la ville avec les enfants, op. cit., p. 43. Il faut souligner que dans cette brochure, les membres de l’équipe d’arc en rêve qui sont listés sont : Francine Fort, Michel Jacques, Philippe Jacques, Martine Alzonne, Anne Lacaton, François Castillon, Anne Chatelier, José Mas et Maryvonne Wadier.
2 En attendant la ville avec les enfants, op. cit., p. 45
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
44
Le Bois de Rivière
Une des premières interventions à grande échelle de l’atelier Arc en
rêve a été l’étude – animation dirigée dans le Bois de Rivière, un parc à
Bordeaux, entre 1982 et 19851. En 1981, l’atelier avait été sollicité pour
une étude sur l’aménagement d’une maison, un jardin et les ateliers de
décor du Grand Théâtre, propriété de la Ville de Bordeaux au Tauzin,
près de l’hôpital Charles Perrens. Lorsque la réalisation du projet n’a pas
été possible il a été transposé au parc de Rivière.
Dans ce terrain, situé à proximité du Parc Bordelais et du Jardin Public
(image 9), se trouve le Château Larivière qui date du XVII siècle. Après
plusieurs modifications, ses derniers occupants ont été les membres de
la famille Cruse, qui l’ont quitté en 1974 et l’ont mis en vente l’année
suivante. Il a été acheté par la ville en 1979, qui d’ailleurs a commandé
un projet d’aménagement du jardin et d’une partie des bâtiments aux
architectes Philippe Carles et Olivier Brochet. Cependant, le projet a été
repoussé car la municipalité a décidé que le public devait occuper le parc
avant l’aménagement. Il a été inauguré en juin 1982, et lors du discours
le Maire l’a nommé « Bois de Rivière » pour transmettre une image du
terrain comme un espace de liberté.
1 Sur cette intervention voir : FORT Francine, JACQUES Philippe, LACATON Anne, PENA Michel, RATHIER Francis, Le Bois de Rivière, d’une propriété privée à un équipement public, Rapport d’une étude-animation, Arc en rêve, atelier public d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement, Bordeaux, septembre 1984, ainsi que : Étude – animation : Bois de Rivière, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, Arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
45
Image 9 : Localisation du Bois de Rivière, Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 9
L’intervention d’Arc en rêve commence après la session du Conseil
Municipal du 23 juillet 1982, quand l’atelier pédagogique a été chargé
pour réaliser une étude – animation qui devait donner comme produit
final un programme d’aménagement. La subvention pour l’étude a été de
300 000 F, dont deux tiers ont été fournis par la Ville et le reste par l’État,
à travers la Direction de l’Urbanisme et des Paysages. L’animation a été
suivie par un comité directeur dont les membres faisaient partie de la
collectivité locale et des administrations1. Le projet a eu une durée de
dix-huit mois grâce au fait que l’aménagement du parc n’était pas perçu
comme urgent et que l’observation et l’analyse de l’endroit et des
pratiques qui s’y déroulaient nécessitaient du temps. Il a été commencé
en automne de 1982.
1 Pour la collectivité : le Directeur des Espaces Verts, M. Ponzo ; le Directeur des Relations Publiques, M. Lavigne ; un ingénieur des Services Techniques, M. Pouguet et une personne détachée élue spécialement pour cette opération : Mme. Desplats. Comme représentants des administrations : M. Staquet de la Direction Départementale de l’Équipement ; Mme. Closier de la Direction de l’Urbanismet et des Paysages et Mme. Cotlenko de la Délégation Régionale de l’Architecture et de l’Environnement.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
46
L’étude avait plusieurs facteurs d’intérêt, d’un côté le paysager et d’un
autre le social. La présence de l’atelier pédagogique a apporté comme
innovation le fait d’observer les relations entre ces deux domaines et
avoir la possibilité d’agir sur les interactions. Pour cela, une des
caractéristiques principales était d’avoir une équipe pluridisciplinaire. Le
travail a été conduit par deux architectes, Philippe Jacques et Anne
Lacaton ; un paysagiste, Michel Pena ; un sociologue, Francis Rathier et
Francine Fort, éducatrice spécialisée.
Pour ce qui est du domaine architectural et paysager, l’équipe a dû faire
un état des lieux des équipements qui se trouvaient dans le parc et
réaliser un diagnostic de ceux-ci. Ensuite, des propositions ont été faites
sur l’aménagement qui englobait les mobiliers, les qualités et traitements
du sol, l’état de la végétation, le repérage des climats à l’intérieur du
terrain, les possibles restaurations des bâtiments et des
recommandations sur la gestion et l’entretien du parc. Le produit final de
ce travail d’analyse a été un projet paysager complet (image 10), avec un
inventaire des lieux divisés en quatre pôles (nature embellie, nature
sauvage, culture et une aire de loisirs et de spectacles) où se distinguent
douze zones distinctes (Annexes 1, image 11) chacune avec sa
description, des travaux et plantations à réaliser et des mesures
d’entretien. L’ensemble avait un calendrier des activités et d’interventions
à réaliser pendant toute l’année.
Image 10 : Plans du projet paysager, Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 24
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
47
Du point de vue social (image 11), plusieurs conditions du parc ont été
étudiées. En commençant par son histoire et les enjeux qui tenaient à ce
que son usage passait d’être une propriété privée à un espace public. En
outre, une attention spéciale a été portée à la présence de deux
populations de milieux différents. Le terrain du parc est situé à la croisée
entre un quartier de classes moyenne et supérieure et un ensemble HLM
de classes populaires. La confrontation entre ces deux groupes a été
enregistrée dans les rapports faits par l’atelier, qui d’ailleurs attestent de
son intervention positive sur ces confrontations par le biais d’animations
appelées « chantiers ».
Ces chantiers étaient ouverts aux usagers, mais aussi aux groupes
d’écoles, des associations ou de centres sociaux. Il s’agissait d’activités
où le public participait à l’élaboration d’objets, dont quelques-uns
pouvaient être utilisés dans le parc. Ils étaient un moyen d’interagir avec
les usagers, leur signaler que des transformations s’opéraient dans le
parc et qu’ils pouvaient faire partie de ces changements. De la même
manière, ils donnaient la possibilité d’attirer l’attention sur des actes de
vandalisme comme des vols de matériaux ou des dégradations des
bâtiments qui se sont produits lorsque l’atelier était présent.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
48
Image 11 : Image du Bois de Rivière, Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 14
Autres types d’activités développées dans le parc ont été des entretiens
faits par le sociologue avec les usagers, l’élaboration d’un album – photo
qui montrait l’évolution des pratiques dans le terrain ainsi que la
fréquentation du public dans celui-ci, et une enquête – animation sur les
thèmes de représentation du lieu, faite séparément avec des personnes
retraitées appartenant au quartier et avec la classe de 6ème du Collège
Grand Parc. La dernière grande animation sur le lieu a été une
exposition sur l’étude et les propositions faites pour le parc. Elle a été
inaugurée deux mois avant la fin de l’étude, le 9 mai 1984 et a été
présentée jusqu’au 17 juin 1984. Celle-ci était le premier évènement
réalisé par tous les habitants du quartier et la première fois où une
promotion à travers des médias a été faite afin d’inviter des gens qui
n’habitaient pas la zone. Des membres de l’atelier, en permanence trois
jours par semaine, assuraient des visites commentées dans le parc et un
parcours commenté a été fait pour le Maire de Bordeaux, le comité
directeur de l’étude ainsi que pour la presse.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
49
Les chantiers, qui au début ont été envisagés pour être poursuivis au-
delà de l’étude par d’autres institutions, n’ont pas été repris quand
l’animation s’est terminée. D’une part à cause du manque de moyens,
mais il est aussi mentionné le risque d’appropriation du parc par les
associations qui auraient pu continuer avec les activités. Les propositions
sur l’aménagement du terrain, qui ne semblaient plus une priorité ni pour
la Ville ni pour les usagers, ont été réalisées dans une faible proportion :
un travail a été fait uniquement sur cinq des douze zones prévues pour le
parc et le plan d’entretien et de gestion ne s’est pas mis en place1.
L’atelier pédagogique dans l’actualité
Actuellement, l’atelier pédagogique est un des trois axes d’activités du
centre, avec la Galerie et le Laboratoire d’architecture. Il offre des
animations qui peuvent être développées à l’Entrepôt Lainé, dans des
écoles ou ailleurs dans la ville. Il est possible d’adapter ces animations
aux publics de tous les âges -aux enfants, les jeunes ou les adultes- et
appartenant à différents environnements : du milieu scolaire depuis la
maternelle à l’université, des centres sociaux ou de loisirs et à d’autres
types d’institutions. L’atelier a également mené des expériences dans
des quartiers, des milieux psychiatriques ou pénitentiaires. Et même si
ces interventions constituent un argument très fort contre l’image
d’élitisme que les autres auteurs ont décrit du centre, nous devons
signaler que les activités dans ces institutions ne se réalisent plus de
manière fréquente2.
Les animations sont structurées autour de sujets comme
l’architecture, l’urbanisme et le design graphique ou industriel. Elles sont
dirigées par des architectes ou des historiens de l’art3, qui cependant
doivent être capables de s’extraire de leur statut professionnel pour
1 Etude – animation : Bois de Rivière, op. cit., p. 32 2 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011. 3 Actuellement, l’atelier pédagogique est dirigé par Eve Mathieu, historienne de l’art ;
Vanessa Leydier, paysagiste et Violaine Lubin, architecte.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
50
conserver uniquement les principes basiques et compréhensibles qui
puissent être transmis au public1. Les animations peuvent être de
différents types, comme des visites dans la ville ou de chantiers, des
voyages, des installations, la réalisation de journaux, affiches, textes ou
photographies, ou bien des activités proposées dans des mallettes
pédagogiques développées par le centre. Chaque animation fait l’objet
d’un matériel pédagogique particulier et une particularité de ces activités
menées par arc en rêve par rapport aux autres initiatives indépendantes
de sensibilisation est la possibilité d’établir un lien avec les expositions
du centre. Par exemple, les mallettes pédagogiques incluent l’objet au
centre de l’activité qui va se développer, soit un objet de design, des
maquettes architecturales ou des éléments de matériaux en rapport avec
les expositions en cours aux galeries d’architecture. Elles peuvent inclure
aussi des ouvrages comme des œuvres littéraires, des livres de
photographies ou des catalogues d’exposition.
En guise d’exemple on peut faire mention des mallettes pour les
ateliers « Histoires d’architectures » qui contiennent un volume
représentant un bâtiment, les photographies de l’œuvre construite, des
échantillons de matériaux et l’œuvre de fiction d’un écrivain. Ses objectifs
sont à la fois variés et ambitieux : d’une part, rapprocher l’enfant au
domaine de l’architecture en lui faisant comprendre que ce n’est pas une
discipline qui intéresse uniquement les adultes ou les architectes ; créer
un intérêt pour les démarches des architectes et leurs possibilités
d’action et finalement, aider l’enfant à développer un regard personnel
mais informé sur un bâtiment2. Des ateliers de ce type ont été organisés
sur la maison Navarro, lors de l’exposition « 4 de Bordeaux » en 1991,
sur l’hôtel Amat lors de l’exposition sur l’architecte Jean Nouvel en 1993
et sur l’église Saint-Esprit pour l’exposition « Salier, Courtois, Lajus,
Sadirac, Fouquet » en 1994.
1 GROUEFF Sylvie, “Arc en rêve : bousculer les certitudes », dans le dossier « À l’école de la ville », Urbanisme, #327, novembre – décembre 2002, p. 37 - 74
2 Ibid.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
51
L’architecte Philippe Jacques, qui a dirigé l’atelier pédagogique depuis
sa création jusqu’à sa sortie d’Arc en rêve en 2008, distinguait la
sensibilisation à l’architecture de son enseignement en affirmant que
l’atelier ne vise pas à former des futurs architectes, mais au contraire,
leur donner une introduction au domaine culturel duquel l’architecture fait
partie. Il comparait l’interprétation d’objets de design ou de bâtiments à
celle des œuvres littéraires, en disant qu’ils pourraient être analysés de
manière équivalente. L’atelier prend l’architecture comme toile de fond
pour l’apprentissage de valeurs civiques, comme le respect de l’opinion
d’autrui lorsque les enfants voient les différentes façons de considérer un
objet. De plus, la pédagogie ne se limite pas aux enfants, elle constitue
le début d’une chaîne qui, avec le temps, entraîne des apprentissages
pour les professeurs, les parents et ultérieurement pour les autorités de
la ville1.
b) Les expositions d’Arc en rêve
Sans doute, un des plus importants apports d’Arc en rêve depuis le
démarrage du projet a été sa volonté de diffuser l’architecture à travers la
pédagogie de l’espace, mais aussi à travers les productions
contemporaines des plus importants créateurs des trente dernières
années. Le passage d’un atelier à un centre d’architecture atteste du
désir de l’association de ne pas être définie par sa dimension
pédagogique uniquement, mais l’intégrer comme une des multiples
activités qui se réalise au sein de l’institution. Actuellement, le centre est
connu surtout pour ses expositions, dont l’architecte Michel Jacques,
chargé de la direction artistique, est la plupart du temps le commissaire
ou le scénographe.
1 CIVIDINO Hervé, « Apprendre l’espace. Expériences pédagogiques auprès des plus jeunes », Techniques et architecture, #415, septembre 1994, p. 82 - 87
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
52
Quand ont est confrontés à l’abondante quantité d’expositions
organisées dans les galeries d’architecture de l’Entrepôt Lainé et parfois
ailleurs, apparaissent certaines interrogations concernant la nature de
celles-ci. L’intérêt se trouve dans la comparaison des chiffres qui en
résultent pour essayer d’avoir un aperçu de l’orientation suivie par le
centre à travers le temps. Pour cela, nous avons donc pris la liste
complète des expositions organisées par Arc en rêve sur Bordeaux, soit
dans à l’Entrepôt ou ailleurs dans la ville. Cette liste apparaît jusqu’à
1996 dans l’ouvrage édité à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire
du centre, Yellow 251. Cette liste a été complétée sur le site web d’Arc en
rêve2. Les expositions ont été ensuite divisées par leur « nature », c’est-
à-dire, par leur orientation principale. Dans le cas des expositions qui
portent sur les créateurs ou les projets situés en région Bordelaise, elles
sont listées sous la catégorie de « Locales ». Il faut signaler que le terme
« créateurs » regroupe architectes, urbanistes, paysagers, designers et
graphistes, car avec le temps le centre s’est dévoué à la diffusion
d’autres disciplines proches à l’architecture. Sous la catégorie
d’expositions « Nationales » apparaissent les concepteurs et les projets
français, qui sont implantés ailleurs qu’à Bordeaux ou en Aquitaine. Et
finalement, les expositions monographiques d’architectes dont les
œuvres sont distribuées en dehors de la France, ou les expositions
thématiques qui regroupent des auteurs de tout le monde ont été définies
comme « Internationales ». Une fois que la liste a été élaborée (voir
annexes 2), la démarche suivante a été de mettre les données dans un
tableau (voir annexes 3) pour ensuite élaborer des graphiques qui nous
permettraient de les comparer.
1 Arc en rêve centre d’architecture, L’album des 25 ans, Yellow 25, Éditeur presse papier, Bordeaux, 2006 2 Arc en rêve, expositions 1982 > 2010, http://www.arcenreve.com/Pages/expos.htm, consultée le 25 mai 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
53
Pour commencer, nous avons observé le nombre d’expositions
organisées par an, dans les trente années du centre. Le graphique
obtenu a été le suivant.
Graphique 1: Nombre d’expositions organisées par Arc en rêve par an, entre 1982 et 2011
En total, jusqu’au mois de juin 2011, arc en rêve a produit 151
expositions, avec une moyenne de 5 expositions par an. À partir de
1984, le centre n’a jamais eu moins de deux expositions différentes et le
nombre maximum a été atteint en 1994, avec un total de douze. Le
nombre d’exposition s’est plus ou moins stabilisé à partir de 1996 et la
tendance est à la hausse.
Ensuite, une fois établie la distinction entre les différents types
d’expositions, la comparaison entre les trois catégories a été faite.
02468
101214
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Nom
bre
d'ex
posi
tion
s
Années
Nombre d'expositions par an
Nombre d'expositions par an Moyenne d'expositions
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
54
Graphique 2 : Distributions des expositions produites par Arc en rêve, par nature, entre 1982 et 2011
Nous constatons qu’il y a presque un équilibre entre les expositions de
type international et les locales, avec 45% pour les premières et 41%
pour les deuxièmes. Par contre, si on additionne les locales et les
nationales, les expositions sur les projets ou les créateurs français
donnent 55% du total, ce qui les fait surpasser de 10% les
internationales. Nous pouvons donc affirmer que le centre favorise les
productions locales par rapport aux nationales, mais cherche à balancer
entre la création française et celle de renommée étrangère, avec un
léger avantage pour la nationale. Et ceci, sans prendre en compte les
nombreuses occasions où les auteurs français ont été inclus dans les
expositions collectives ou thématiques de portée internationale.
Expositions locales
41%
Expositions nationales
14%
Expositions internationales
45%
Distributions des expositions par nature
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
55
Graphique 3 : Nombre d’expositions locales organisées par Arc en rêve par an, entre 1982 et 2011
Le graphique des expositions locales nous permet de distinguer les
années 1983, 1987, 1992, 2000 et 2001 comme les seules où le centre
n’a pas exposé des productions Bordelaises. Néanmoins, la tendance
est nettement croissante pour ce type d’expositions et sa moyenne se
trouve entre deux ou trois productions par an.
Graphique 4 : Nombre d’expositions nationales organisées par Arc en rêve entre 1982 et 2011
0123456789
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Nom
bre
d'ex
post
ions
loca
les
Années
Expositions locales par an
Expositions locales par an Moyenne d'expositions locales
0
1
2
3
4
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Nom
bres
d'e
xpos
itio
ns n
atio
nale
s
Années
Nombre d'expositions nationales par an
Expositions nationales par an Moyenne d'expositions nationales par an
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
56
Si les expositions de nature locale n’ont pas été faites pendant cinq
années, celles de type national ont été mises de côté dans dix années,
non-consécutives. C’est le seul graphique qui montre une tendance
décroissante et qui ne surpasse pas les trois expositions par an,
contrairement aux locales qui sont arrivées jusqu’à huit pour l’année
1994.
Graphique 5 : Nombre d’expositions internationales produites par Arc en rêve, par an, entre 1982 et 2011
0
1
2
3
4
5
6
7
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Nom
bre
d'ex
posi
tion
s int
erna
tion
ales
Années
Nombre d'expositions internationalespar an
Expositions internationales par an
Moyenne d'expositions internationales par an
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
57
Plus nombreuses que les expositions nationales sont celles de type
international, sans pour autant dépasser les locales en nombre de
quantité par an. La ligne qui montre la moyenne par an est presque
horizontale, ce qui indique qu’il y a un équilibre entre les années avec
moins d’expositions et celles où elles ont été plus fréquentes. Il y a eu à
peu près deux expositions internationales par an.
Graphique 6 : Comparaison entre les expositions d’Arc en rêve, locales, nationales et internationales par an, entre 1982 et 2011
Quand nous superposons les trois graphiques afin de les comparer,
plusieurs observations sont possibles. À travers le temps, ce sont les
expositions locales qui ont eu le plus de priorité, car les années où elles
ont été les plus nombreuses (quatorze années en total), dépassent le
nombre d’années où les nationales ou les internationales ont été
favorisées par rapport aux autres (deux fois seulement pour les
nationales, neuf années pour les internationales). Nous remarquons une
augmentation d’expositions locales en 1990 et 1991, probablement
comme une conséquence du succès de l’appel à idées et l’exposition
« Bordeaux/Port de la Lune » de 1989. La primauté des expositions
internationales des années 2000, 2001 et 2002 peut se voir comme une
volonté d’inscrire Bordeaux dans les activités internationales pour
0123456789
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Nom
bre
d'ex
posi
tion
s
Années
Comparaison entre expositions locales, nationales et internationales, par an
Expositions locales Expositions nationales
Expositions internationales
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
58
l’arrivée de l’an 2000, entre laquelle se distingue « Mutations ». Ensuite,
les expositions locales ont repris la priorité entre 2003 et 2009, en
rapport, nous imaginons, avec tous les projets d’aménagement entrepris
à Bordeaux à cette période, comme fut le cas avec l’installation du
tramway, l’aménagement des quais et autres transformations subies par
la ville.
En vue des chiffres concrets sur les expositions d’Arc en rêve, nous
pouvons affirmer que le centre est en effet un outil de diffusion des
projets architectoniques et urbains réalisés dans la ville. Il sert de cette
manière comme un instrument pédagogique pour le public à Bordeaux
qui a la possibilité de comprendre les enjeux et les projets qui façonnent
le paysage de l’agglomération. Le centre sert aussi à promouvoir
l’architecture et le design local et crée ainsi l’environnement pour
plébisciter ou bien questionner cette production contemporaine
bordelaise. Mais le centre expose aussi, avec la même régularité que les
artistes français, les créateurs de prestige international, ce qui ouvre les
horizons pour les étudiants en architecture et les professionnels qui se
nourrissent de ces exemples. Le public qui n’est pas lié à l’architecture
peut de cette manière développer une vision critique des constructions
qui se mettent en place dans sa ville par rapport à ce qui se réalise
ailleurs. Pour une ville si fière et si attachée à sa production historique,
l’exposition à l’architecture contemporaine, des sphères locales et
étrangères, est d’autant plus importante. Michel Jacques a exprimé que
le patrimoine historique de Bordeaux a été une des contraintes avec
lesquelles le centre a dû faire face dans ses premières étapes1, mais
nous pensons qu’il s’agit d’un vrai avantage de travailler dans une ville
où l’intérêt pour l’architecture est présent et qu’il est donc possible de
rediriger cet intérêt et le canaliser aussi vers la production
contemporaine.
1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
59
c) Interventions d’Arc en rêve dans le domaine de la maison individuelle
La dernière partie de notre analyse sur les apports d’Arc en rêve pour le
public à Bordeaux porte sur ses interventions dans le champ de la
maison individuelle. L’importance de ce sujet découle du fait que la
maison est chargée d’un symbolisme très important et elle est un objet
de désir quasiment général. Elle représente ainsi un point de départ pour
l’initiation aux plaisirs de l’architecture pour tous ceux qui ne sont pas
directement concernés avec la profession. Cependant, pour aborder ce
sujet il ne suffit pas de montrer les projets particuliers qui ont fait écho au
niveau international, tels que la maison Lemoine de l’architecte Rem
Koolhaas à Floirac. Certes, ils sont une source d’inspiration, mais ils sont
loin d’être une possibilité envisageable pour la plupart des gens. C’est
pour cela qu’il faut aussi exposer les initiatives accessibles, surtout d’un
point de vue économique, si on veut introduire des innovations plastiques
dans les maisons individuelles.
Les initiatives d’Arc en rêve pour mettre en avant la situation de la
maison individuelle en France et les alternatives que l’architecture peut
proposer ont donc une double fonction. Au sein de la profession, elles
visent à favoriser l’inclusion des architectes dans ce marché où ils n’ont
pas été présents pendant longtemps. D’autre part, elles servent comme
outils pédagogiques pour le public pour l’aider à faire face au
conformisme et banalité des maisons construites en série et lui font
exiger une meilleure qualité de logement. Mais l’engagement du centre
dépasse la simple exposition des projets innovateurs car il a aussi
participé à la création de certains d’entre eux. Cette participation est une
action directe dans la production architecturale de Bordeaux, mais
décider si celle-ci peut être qualifiée de réussie reste encore un débat à
l’actualité. Pour comprendre le contexte de ces initiatives, nous verrons
l’état de la maison individuelle en France, d’après un rapport fait par
l’architecte Pierre Lajus en 1997 qui coïncide avec l’exposition « 36
modèles pour une maison » et la collaboration d’arc en rêve avec
Domofrance pour des projets construits dans l’agglomération bordelaise.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
60
L’état de la maison individuelle en France
En 1997, le Secrétariat Permanent du Plan Construction et
Architecture, qui est devenu par la suite Plan Construction, Architecture
et Urbanité (PUCA), a commandé à l’architecte Pierre Lajus et à
l’historien de l’architecture Gilles Ragot de faire un état des lieux du
marché de la maison individuelle en France et montrer l’étendue des
interventions des architectes dans ce marché1. Dans la première partie
faite par Lajus, il a commencé par retracer l’histoire du logement
pavillonnaire en France après la Seconde Guerre Mondiale, où il voit
dans la prolifération des maisons en série le prolongement de l’état
d’esprit du Ministère de la Reconstruction au-delà du temps nécessaire
et l’adoption de modèles américains dans la construction industrielle
française2. Ce phénomène, combiné avec le désintérêt sur le problème
de la maison individuelle des dernières générations d’architectes formés
par l’École des Beaux-arts, aurait conduit à des sérieux blocages
psychologiques qui ont éloigné l’architecture du logement. Lajus a prit un
parti très audacieux lorsqu’il a fait mention que l’intervention des
architectes dans les maisons individuelles était une affaire plutôt
culturelle que de législation3 et que la situation devait changer à travers
l’intervention des architectes mais aussi par la sensibilisation du public.
Lajus est très clair lorsqu’il affirme que les expérimentations autour de
la maison individuelle ne sont pas suffisantes pour provoquer des
changements, car elles n’arrivent pas à atteindre le public à qui elles sont
destinées. Pour lui, les recherches, ainsi que leur diffusion, sont d’une
égale importance.
1 LAJUS Pierre, RAGOT Gilles, L’architecture de la maison individuelle, Conditions
d’intervention de l’architecte sur la conception de maisons individuelles, Plan
Construction et Architecture, Paris, juin 1997 2 Ibid., p. 15 3 Ibid., p. 49
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
61
Il propose donc deux initiatives : la première est la création d’un Pôle
Européen Maison individuelle qui rassemblerait les statistiques et les
dossiers des expérimentations faites sur le logement individuel, pour
ensuite les diffuser au public. Mais aussi, il fait un appel aux institutions
françaises de sensibilisation et de promotion de l’architecture, dont Arc
en rêve fait partie, pour favoriser les échanges et les débats entre les
architectes et les usagers1. Lajus met l’accent sur la culture commune
que doit s’établir entre les maîtres d’œuvre et d’ouvrage et comment les
architectes doivent orienter le public et lui montrer que l’architecture peut
être accessible à tous.
La participation des architectes dans le marché du logement individuel
La perception répandue dans le public par rapport aux architectes,
évoquée par Lajus et trois ans plus tard par Laure Augereau dans son
mémoire2 est que leur travail est destiné principalement à l’État, aux
grandes commandes gouvernementales ou aux immeubles d’habitation.
Ils seraient encore héritiers de l’image d’artiste déconnecté de la société
qui n’a commencé à changer que suite aux réformes de l’enseignement
de 1968. Cette image s’est remplie avec le temps d’autres
préconceptions, surtout celles liées à leur coût monétaire élevé.
D’autre part, l’évolution des conditions du logement en France ont
évolué de manière à convertir la maison en un bien de consommation qui
a été standardisé comme n’importe quel autre produit. Cependant les
gens restent plus conformistes par rapport au design de leur maison que
par rapport à d’autres objets de la vie quotidienne3.
1 Ibid., p. 45 2 AUGEREAU, op. Cit., p. 9 3 FORT Francine, dans la préface de 36 modèles pour une maison, Éditions
Périphériques, Paris, 1997, p. 11
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
62
Il n’est pas en faveur des architectes que d’avoir traditionnellement
perçu le marché du logement individuel comme pas suffisamment
rentable, en part par ignorance de ses conditions réelles, mais aussi
parce qu’ils n’ont pas été correctement formés à son sujet. D’après
l’architecte Lajus, dans les écoles d’architecture le design de maisons
individuelles se limite au premier cycle de la formation, mais disparaît
dans les deux suivants ; il est présent dans moins de 1% des travaux de
fins d’études entre 1977 et 19971. Mais les nouvelles générations
d’architectes ne peuvent pas s’offrir le luxe de dédaigner ce marché au
vu des crises économiques récurrentes qui posent des difficultés d’accès
à tout type de commande, surtout pour les architectes qui viennent d’être
diplômés et qui ne peuvent pas aspirer immédiatement aux projets de
grande envergure. Lajus cite également les transformations négatives du
paysage prônées par les groupes immobiliers qui font recours à des
catalogues pour offrir des alternatives limitées de maisons banales2 mais
nous devons faire mention aussi de la perte d’identité architecturale qui
se produit par l’homogénéisation des constructions. Un vrai problème
réside dans l’adaptation forcée de modèles qui ne correspondent pas à
une réinterprétation de la tradition, mais qui en fait l’anéantissent en
imposant des esthétiques étrangères ou similaires sans prendre en
compte le contexte. Les architectes auraient donc, non seulement la
possibilité de modifier les conditions de ce marché, mais aussi la
responsabilité de le faire.
36 modèles pour une maison
La publication du rapport fait par Lajus coïncide avec la présentation au
public des résultats de l’appel d’idées autour de la maison individuelle de
l’association Périphériques. Ce collectif, fondé en septembre 1995,
regroupe trois agences d’architectes : Jakob + Mac Farlane, Jumeau +
Paillard et Marie Trottin + Trottin. Il vise à promouvoir l’architecture à
travers des expositions, conférences et la publication d’ouvrages. 1 LAJUS, RAGOT, op. Cit., p. 43
2 LAJUS, RAGOT, op. Cit., p.45
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
63
Périphériques a mis en place une expérimentation nommée « À la
recherche de la maison modèle » dans laquelle l’association a contacté
trente-six agences originaires de différents pays de l’Europe, afin que
ces dernières proposent le design d’une maison individuelle dont le coût
ne surpasserait pas les 499 990 F, tout en incluant les honoraires de
l’architecte. Le partenaire de ce projet a été le groupe B.E.T. GEC
INGENIERIE qui a déterminé le budget de tous les projets. Le
programme architectural d’origine proposé a été une maison avec trois
pièces (avec la possibilité de faire des extensions à quatre ou cinq
pièces), avec un garage, jardin et ses clôtures.
Une exposition pour présenter les projets résultants a été faite par
Périphériques en collaboration avec la Direction de l’Architecture,
l’Association Française d’Action Artistique (AFAA) et Arc en rêve, qui l’a
montrée à l’Entrepôt Lainé entre le 16 octobre 1997 et le 18 janvier de
l’année suivante (image 12). Elle a été présentée également à la Galerie
RAS de la maison éditoriale ACTAR, à Barcelone, en 1999.
Un des objectifs de l’appel d’idées et son exposition était la recherche
de partenaires qui rendraient possible la construction d’un lotissement
prototype avec les projets envisagés. Ceci a donné comme résultat le
quartier « Les Jardins de la Pirotterie », à Rezé, dans la Loire –
Atlantique, livré en 2007. Il a été fait à partir de six projets présentés
dans l’appel d’idées : la maison « Icône » de l’Agence Jumeau +
Paillard ; une variation de la « Maison nue » de l’Agence Avellino, Careri
& Carbone ; une variation de la « M House » produite par Actar
Architectura ; la proposition « Picnic / Immersion » de Marin Trottin +
Trottin, de Périphériques ; les « Tranches de Vie » de Jacques Moussafir
et le projet « Poster » de l’architecte surnommé l’Australien. Les maisons
ont toutes été présentées par la suite dans l’exposition « voisins –
voisines » d’Arc en rêve.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
64
Image 12: Brochure publicitaire pour l’exposition « 36 modèles pour une maison », arc en rêve centre d’architecture, 1997
Collaboration d’Arc en rêve avec Domofrance
Dans le rapport de 1997 sur la maison individuelle en France,
l’architecte Pierre Lajus a proposé à tout le réseau d’organismes du pays
dévoués à la sensibilisation à l’architecture de lancer un programme
expérimental de construction de maisons individuelles en France, qui
pourrait être réalisé avec le soutien des grandes entreprises et industries
du bâtiment, pour ensuite être exposé dans les institutions culturelles1. Il
faut remarquer que ce fut exactement la démarche prise par Arc en rêve
lors de sa collaboration avec Domofrance.
Domofrance est une entreprise privée, créée en 1958, qui est vouée
aux projets de construction et rénovation de logements individuels, ainsi
qu’à l’aménagement urbain partout en Aquitaine, mais surtout à
Bordeaux et dans son agglomération. Le partenariat avec arc en rêve a
commencé en 1999 et il a produit les quartiers des Diversités à Bordeaux
(image 13) et le Domaine de Sérillan à Floirac, pour ainsi proposer des
solutions de logement urbain et périurbain.
1 LAJUS, RAGOT, op. Cit., p. 48
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
65
Sept agences d’architectes ont participé à ce projet : aux Diversités, les
équipes de Raphaëlle Hondelatte et Mathieu Laporte ; David Pradel ;
Florence Champiot ; Sophie Dugravier et Emmanuelle Poggi ; Nathalie
Franck ; Bernard Bühler et Patrick Hernandez, dont les deux premiers
travaillent principalement à Paris et le reste à Bordeaux. Au Domaine de
Sérillan : l’agence Saint-Projet ; Xavier Leibar et Jean-Marie Seigneurin ;
Bernard Bühler ; Patrick Hernandez ; Raphaëlle Hondelatte et Mathieu
Laporte et Sophie Dugravier avec Emmanuelle Poggi. Pour les deux
quartiers les architectes ont suivi la même démarche initiale : les équipes
ont travaillé ensemble sur l’élaboration du plan général du terrain, mais
sans aucun programme établi à l’avance. Et quant aux propositions des
logements, chaque équipe a eu une liberté totale de concevoir la solution
de son choix.
Image 13 : Les Diversités, vue extérieure Lot 2 et Lot 1, David Pradel ; Raphaëlle Hondelatte et Mathieu Laporte, cl. Marcela Garcia, 2011
Le Domaine de Sérillan (image 14) est implanté dans un terrain qui
avait été utilisé au préalable pour l’agriculture. Il compte huit différents
types de maisons différentes pour un total de 85 logements en total.
Dans les Diversités, le terrain situé dans l’îlot de la Grenouillère, près du
centre historique, ont été proposées huit typologies pour construire cent-
vingt-et-un logements. Deux tiers de ces logements ont été faits pour
être mis en location et le tiers restant en accession à la propriété. (Voir le
reste des modèles des maisons des Diversités et du Domaine de Sérillan
dans les annexes 1, images 12 à 21.)
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
66
Image 14 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot B, Xavier Leibar et Jean-Marie Seigneurin, cl. Marcela Garcia, 2011
Les projets de cette collaboration ont été montrés dans les expositions
« nouvelles formes d’habitat individuel, Domofrance » (image 15), entre
le 13 mai jusqu’au 17 octobre 2004, à Bordeaux, et dans « voisins –
voisines, nouvelles formes d’habitat individuel en France » (image 16),
entre le 14 juin et le 18 septembre 2005 à Paris, dans l’Institut Français
d’Architecture et entre le 8 décembre 2005 et le 2 avril 2006 à l’Entrepôt
Lainé. Elle a été accompagnée du colloque « Maison individuelle,
architecture, urbanité » organisé en deux sessions : la première à la
Maison de la RATP, aussi à Paris, le 20 juin 2005 et la deuxième, le 1er
décembre 2005 à Arc en rêve. Un ouvrage du même nom a été publié
sous la direction de Guy Tapie, sociologue, enseignant à l’École
d’architecture de Bordeaux et responsable du laboratoire Profession
Architecture Ville et Environnement de cette école1. L’exposition et le
catalogue regroupent cinq projets en plus de celui de Floirac et de
Bordeaux faits par Domofrance et Arc en rêve, et le quartier de Rezé
construit suite à l’exposition « 36 modèles pour une maison ». Ces cinq
autres projets ont été construits suite à l’appel d’offres du Plan
Urbanisme, Construction et Urbanité en 1999 appelé « Le futur de
l’habitat ».
1 TAPIE Guy (sous la direction de.), Maison individuelle, architecture, urbanité, Éditions de l’Aube, Le Moulin du Château, 2005
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
67
Image 15 : Brochure publicitaire pour l’exposition « nouvelles formes d’habitat individuel », arc en rêve centre d’architecture, 2004
Image 16 : Brochure publicitaire pour l’exposition « voisins – voisines, nouvelles formes d’habitat individuel en France », arc en rêve centre d’architecture, 2006
Pour ce qui est de la collaboration entre Arc en rêve et Domofrance et
concrètement sur le quartier des Diversités, son bilan est mixte, si on se
guide par le rapport de Guy Tapie et des membres de son laboratoire de
recherche1.
1 Cité par ROUSSET Julien, « Le bilan mitigé des Diversités », Sud-ouest, 16 juin 2010
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
68
Pour une part il y a eu des problèmes dans la réalisation : le chantier
qui était prévu pour être livré au deuxième trimestre de l’année 2007
s’est prolongé jusqu’au 2009, à cause d’un changement de statut du
quartier de logement individuel au collectif. Ceci a été décrété par un
bureau de contrôle qui a réalisé une inspection quand le chantier était à
moitié avancé, et a résulté dans des modifications de plan et de la
construction relatives aux mesures de sécurité contre incendies. En
résumé, le projet ne pourrait plus être considéré comme un quartier de
maisons individuelles. Mais ajoutés aux problèmes de réalisation, il y a
eu aussi des contrariétés de conception, car la disposition des maisons
est telle que les vues entre les maisons ne permettent pas une pleine
discrétion. Également, certains habitants ne sont pas satisfaits des
matériaux de quelques maisons car ils les trouvent trop industriels. Donc,
d’après les chercheurs, Les Diversités ne serait pas si innovant et
révolutionnaire que prévu.
Autres activités
Pour faire preuve de la reconnaissance que jouit Arc en rêve au niveau
national, nous pouvons faire mention des commandes qui lui ont été
faites de la part de l’État. C’est justement le cas qui s’est produit en
2002, lorsque la Commission régionale du patrimoine et des sites
d’Aquitaine a chargé l’association d’identifier les constructions
significatives de Bordeaux et son agglomération, dans le cadre d’une
évaluation nationale du patrimoine contemporain. A l’initiative du centre
ont été retenues cinquante constructions de Bordeaux et ses environs1.
D’une autre part, le centre continue à produire des expositions sur les
alternatives de logement. En 2007, le centre a accueilli l’exposition « De
la Sbuc à inCité, 50 ans de pratiques urbaines à Bordeaux »2, produite
par inCité, une société d’économie mixte dévouée à la construction et
rénovations de logements. 1 COUSTET, SABOYA, op. Cit., p. 392
2 Du 10 octobre au 15 novembre 2007.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
69
Suite à cet évènement le centre a lancé un appel à idées dans le but
d’introduire des innovations en matière d’architecture contemporaine
dans le centre historique de Bordeaux1. Un colloque autour de cette
question a été organisé par Arc en rêve. Et les résultats de cette initiative
ont été présentés dans l’exposition « Création architecturale et
innovation urbaine dans le centre historique de Bordeaux, appel à idées
organisé à l’occasion du cinquantième anniversaire d’inCité »2.
Ces dernières années, le centre a porté une attention particulière au
sujet du logement social. C’est le cas justement avec l’exposition récente
« L’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa
parks + sylvania » (image 17), montrée du 17 novembre 2010 au 16
janvier 2011. Son objectif était de diffuser les résultats de
l’expérimentation conduite par l’Office public de l’habitat de la
Communauté Urbaine de Bordeaux, Aquitanis. Le projet, intitulé Rosa
Parks, comme l’activiste américaine pour les droits civils dans les années
1950, a réuni cinq agences dans le but de réfléchir sur un système pour
construire des maisons en ossature de bois, dans lequel trois modules
de base (un module pour les pièces humides et le noyau technique, un
autre pour le séjour et la cuisine et le dernier pour les chambres) peuvent
être assemblés dans toutes les directions pour atteindre des formes
différentes. Le projet retenu a été celui de l’agence TETRARC
architectes et le groupe industriel everwood. Le module de base du
système constructif, nommé « sylvania » a été développé par l’agence
Atelier Provisoire, des architectes Aline Rodrigues-Lefort et Vincent
Paredes. À partir de ce projet devraient être construits cinquante-et-un
logements dans le quartier de la Libération à Floirac, pour être livrés
cette année3. (Voir images de l’exposition dans les annexes 1, image
22.)
1 MAIGRET, op. cit., p. 46 2 Du 18 octobre au 23 décembre 2007. 3 ESCOLIN Bertrand, « Rosa Parks, un projet expérimental d’habitat semi-collectif à Floirac », Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, n°5577, 15 octobre 2010 et « Une maison en bois façon jeu de construction », Sud-ouest, 17 novembre 2010
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
70
Image 17 : Brochure publicitaire pour l’exposition « l’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa parks + sylvania », arc en rêve centre d’architecture, 2010
Les interrogations sur la qualité du logement ont également été
présentes dans des évènements en dehors de l’Entrepôt, comme fut le
cas des expositions faites à la ville de Saint-Médard1, ou plus récemment
à Rouen, à la Maison de l’architecture de Haute-Normandie dans
« Logement social, Stop aux idées reçues »2.
En tout cas, les préoccupations sur l’habitat ont été souvent abordées
dans d’autres expositions et conférences produites par Arc en rêve, tout
au long de ses trente années de fonctionnement. Nous voulons croire
que dans le domaine de la maison individuelle se trouve le potentiel le
plus grand pour changer le paysage architectural contemporain de
n’importe quel ville, car les grandes commandes ou les bâtiments
emblématiques sont beaucoup moins nombreux que les maisons qui
sont construites chaque année. Bâtir et ainsi donner une identité à une
ville est donc dans la portée de chaque personne qui entreprend son
propre projet de vie, mais rien n’exonère les architectes de leur devoir de
conseil et d’éducateurs auprès de tous les individus. Les enjeux, plus
qu’économiques sont identitaires, symboliques. Et c’est justement le
message qu’a voulu transmettre le centre d’architecture à travers ses
interventions. 1 PONS Hervé, « Le logement social s’expose au “Carré “ », Sud-ouest, 19 octobre 2009 2 Du 2 mai au 30 juin 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
71
Quatrième partie : Arc en rêve pour la ville de Bordeaux
La dernière grande sphère d’action et d’influence d’Arc en rêve se
produit au niveau de la ville à laquelle il appartient, Bordeaux. Ici, nous
trouvons plusieurs interventions, en commençant par sa fonction
promotionnelle de la ville par le biais d’expositions qui sont montrées
dans d’autres villes de France ou à l’étranger. À ceci s’ajoute la
publication d’ouvrages sur les principaux projets construits dans la ville
ou pour servir de guide pour la parcourir. Bordeaux s’inscrit aussi dans
les débats architecturaux mondiaux lorsqu’elle est le réceptacle
d’évènements à grande échelle comme « Mutations ». À un niveau plutôt
local, le centre d’architecture sert aussi comme un instrument de
médiation entre les habitants et les élus, soit de manière directe comme
lorsque Francine Fort a travaillé comme conseillère du Maire Chaban-
Delmas, soit de manière indirecte, en montrant les projets entrepris par
l’administration Juppé. Mais l’intervention la plus importante d’Arc en
rêve sur Bordeaux reste jusqu’à présent son appel à idées pour
l’aménagement des quais et du quartier de la Bastide, endroits
emblématiques de la ville dont les projets originaux ont été repensés et
redirigés en grande partie par la participation de l’association.
a) Les échanges en expositions et les ouvrages
Pour ce qui est des échanges d’expositions dans la France, Arc en rêve
a collaboré avec l’Institut Français d’Architecture (IFA) lors de ses
premières expositions. « La Construction Moderne » de 1983 et
« Histoires de participer » ont été montrées à l’Entrepôt Lainé mais ont
été produites à l’IFA. Plusieurs années plus tard, ils ont travaillé
ensemble pour la production de « voisins – voisines, nouvelles formes
d’habitat individuel en France » et la première ville qui a reçu l’exposition
a été Paris, entre le 14 juin et le 18 septembre 2005. Ensuite, après son
passage à Bordeaux, la ville de Clermont-Ferrand a montré l’exposition
entre le 18 janvier et le 18 mars 2006, à la Maison de l’Habitat et du
cadre de vie. Cette même année a été présentée à l’hôtel Bouchu de
Dijon « [36] histoires de maisons », entre le 28 juin et le 30 juillet.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
72
Et comme nous avons signalé précédemment, l’exposition « Logement
social, Stop aux idées reçues » est ouverte au public à la Maison de
l’architecture de Haute-Normandie, en Rouen. Ces échanges avec
d’autres villes en France ne sont pas nombreux, ce qui est vraiment
dommage car le partage des expositions avec d’autres régions serait
d’un grand bénéfice, tenant en compte que plusieurs sujets, comme les
expositions thématiques ou centrées sur le parcours des architectes,
graphistes ou designers sont d’un intérêt qui dépasse les frontières
bordelaises.
Des expositions produites à Arc en rêve ont été aussi exportées à
l’étranger, surtout en Europe, dans les villes de Lisbonne, Rome, Milan,
Londres, Bruxelles, Barcelone et Vienne1. En Amérique, seules deux
initiatives ont été enregistrées : l’exposition « Jean Nouvel » qui a été
présentée à la Biennale d’architecture de Sao Paulo en 1995 et
l’exposition « Yves Brunier » montrée à la Storefront Gallery à New York
en 2001. Comme expositions itinérantes produites à Bordeaux nous
pouvons faire mention de « New trends 2002, nouvelles tendances de
l’architecture en Europe et au Japon » (image 18) qui ont été exhibées à
Tokyo, Gand, Salamanca, Lisbonne et Madrid entre les années 2002 et
1 D’après L’album des 25 ans, Yellow 25, op. cit. : « Architecture Studio », Institut français Lisbonne, Institut italien des architectes Rome, 1987 « Jean Nouvel », ICA (Qu’est-ce que c’est ?), Londres ; Biennale d’architecture Sao Paulo, 1995 « Nouvelle architecture en Flandre », Fondation pour l’architecture, Bruxelles, 1996 « Yves Brunier », Storefront gallery, New York, 1998 “Living OMA/Rem Koolhaas”, Architektur Zentrum Wien Vienne, 1998; ICA, Londres, 1999 “36 modèles pour une maison”, RAS Barcelone, 199 « Mutations », La Raffinerie, Bruxelles ; TN Probe, Tokyo, 2001 ; Palazzo dell’arte, Milan, 2002 “New trends 02, nouvelles tendances de l’architecture en Europe et au Japon”, Tokyo, Gand, Salamanca, Lisbonne, Madrid, entre 2002 et 2004 « Anne Lacaton/Jean-Philippe Vassal », AA School, Londres, 2004 ; Architektur Zentrum Wien Vienne, 2005
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
73
2004 et on ne peut pas laisser de côté « Mutations » qui a parcouru
Bruxelles, Tokyo et Milan entre 2001 et 2002.
Image 18 : Brochure publicitaire pour l’exposition « New trends 2002, nouvelles tendances de l’architecture en Europe et au Japon», arc en rêve centre d’architecture, 2002
Arc en rêve a déjà produit environ 40 ouvrages entre les catalogues de
plusieurs expositions du centre, mais il faut compter également les cartes
postales d’architectes ou de bâtiments de Bordeaux, les kits
pédagogiques et même une maquette à découper et un dépliant avec un
parcours des principales œuvres contemporaines de Bordeaux qui est
disponible à l’office de Tourisme. Certains ouvrages ne correspondent
pas à des expositions particulières, mais servent plutôt comme des
guides sur Bordeaux. Ils font preuve des transformations subies par la
ville dans les dernières années et des bâtiments importants qui ont
trouvé sa place leur place à Bordeaux1.
1 C’est le cas de : Itinérances autour de Bordeaux, carnet métropolitain, Éditions Sud Ouest, Bordeaux, 2011 Architectures d’entreprise, Bordeaux agglomération 1950>2010, Éditions arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 2005 Bx Bordeaux > 1995 > 2005 > 2015, Éditions Mollat, Bordeaux, 2004 Architectures en tramway, le plan-guide 1925 – 2005, Bordeaux agglomération, dépliant
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
74
b) L’exposition « Mutations »
L’exposition « Mutations » a marqué un tournant dans l’histoire du
centre et dans sa diffusion de Bordeaux au niveau international. Elle a
été conçue comme une manifestation culturelle autour des mutations
urbaines en vue de l’arrivée du nouveau millénaire. Sa planification a
commencé aux alentours de l’année 1995 quand François Barré, qui à
l’époque était président du Centre Georges-Pompidou (et qui est devenu
président de l’association Arc en rêve depuis 2007), a proposé d’inclure
un évènement sur l’architecture et la ville à la mission qui sélectionnait
les projets pour la célébration de l’an 2000.
L’exposition fut développée autour de trois thèmes ou « modules »,
chacun avec son propre commissaire. Le premier portait sur la ville
africaine et asiatique et a été conçu par Rem Koolhaas ; le suivant traitait
le sujet de la ville américaine et était dirigé par Sanford Kwinter et le
troisième, autour de la ville européenne, avait comme responsable
l’architecte Stéphano Boeri. La scénographie de toute l’exposition a été
planifiée par Jean Nouvel. Un quatrième module regroupait une
collection d’œuvres artistiques sur les mutations culturelles,
économiques et sociales, et c’est le critique d’art suisse Hans-Ulrich
Obrist qui a été en charge de leur sélection. Pendant la période de
l’exposition des conférences hebdomadaires étaient organisées par des
philosophes, des économistes et des sociologues. Dix courts métrages,
produits par Arc en rêve, sur dix différentes villes ont été diffusés, ainsi
qu’un festival de films et une présentation de photos sur Bordeaux. Le
tout complété par un projet pédagogique intitulé « Passeport pour la ville
et l’architecture » qui devait rapprocher des jeunes de Bordeaux avec
d’autres de villes européennes pour la réalisation d’une collection
d’images et de textes1.
Guide d’architecture, Bordeaux & agglomération, 1945 – 1995, Éditions Confluences, Bordeaux, 1996 1 Sur l’organisation de « Mutations », surtout dans ses aspects administratifs et financiers, voir ZGUREANU, op. cit., p. 27 - 37
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
75
L’exposition est encore citée par la presse comme une preuve de la
capacité de produire à Bordeaux des évènements de référence
internationale autour de l’architecture1.
c) Arc en rêve comme outil de médiation pour les autorités de la ville
Collaborations entre Arc en rêve et Chaban-Delmas
Un aspect que nous avons remarqué du parcours suivi par Arc en rêve
est le fait que les missions et objectifs que ses membres ont établis
depuis le début n’ont presque pas changé tout au long de ses trente
années de service. Déjà en 1982, quand l’aspect pédagogique avait la
primauté par rapport aux autres activités qu’ils développaient, on
remarque dans ses écrits sa volonté de devenir un outil de travail pour
les élus, les administrations et les services techniques. Ils se voyaient
eux-mêmes comme un instrument d’accompagnement des autorités,
avec des rapports privilégiés avec elles, un intermédiaire qui permet de
« préciser pour mieux décider »2. Arc en rêve serait ainsi l’instance à
travers laquelle les conflits entre les décideurs et les citoyens seraient
exprimés et possiblement résolus. Ils affirment clairement que l’atelier
existe pour l’intérêt de la collectivité, pour lui servir d’outil d’information et
de formation, d’aide technique mais aussi pour l’élaboration et réalisation
de projets d’architecture3.
Plus tard, cette mission sera accomplie à travers le service du
« Laboratoire d’architecture », dont les activités principales sont celles
d’expérimentation et conseil à la maîtrise d’ouvrage, qu’elle soit publique
ou privée.
1 DE LAAGE Dominique, « Les rescapés de l’Entrepôt », Sud-ouest, 6 janvier 2006 ;
QUÉHEILLARD Jeanne, « Bordeaux sort de sa réserve », Intramuros, n°135,
mars/avril 2008, p. 62 – 72 ; DARROQUY José, « L’archi sans chichi », Spirit, n°27,
février 2007, p. 4 - 5 2 FORT, JACQUES, LACATON, PENA, RATHIER, op.cit., p. 106 3 En attendant la ville avec les enfants, op. cit., p. 12
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
76
Son importance réside dans le fait qu’elle est à l’origine de commandes,
une des preuves tangibles de l’action et de l’influence du centre à
Bordeaux. C’est aussi ce qui le démarque des autres institutions
dévouées à la sensibilisation à l’architecture. Michel Jacques la définit
comme la partie cachée d’Arc en rêve, car lors des procès initiaux les
interactions avec le public sont plus rares, quoique par la suite ses
résultats soient, bien évidemment, montrées sous la forme d’expositions
ou sont construits, dans les cas des commandes. Ses deux actions
emblématiques sont l’appel d’idées pour le port de la Lune en 1989 et le
projet de la maison individuelle avec Domofrance en 20041.
Plusieurs auteurs voient dans l’exposition « Bordeaux, Port de la
Lune/Architecture 89 » et les réactions qu’elle a suscité, les raisons
principales à l’abandon du projet de Ricardo Bofill pour l’aménagement
de la Bastide. En effet, elle entraîna deux initiatives de la part du Maire
Chaban-Delmas. La première fut la création du Comité des Deux-Rives
en 1991 qui a fait appel à un nouveau concours pour l’aménagement et a
élargi le programme à l’aménagement des quais. Également, Chaban-
Delmas a par la suite désigné Francine Fort, directrice du centre
d’architecture, comme « Chargée de mission pour l’architecture et
l’urbanisme » pour travailler comme conseillère auprès de lui-même et
du futur concepteur du projet. Elle a exercé ce poste entre les années
1990 et 19952. Ceci marque un autre niveau d’influence pour le centre
d’architecture à travers la participation directe dans l’administration
publique de ses membres.
La proximité du Maire Chaban-Delmas et de sa femme avec les
membres d’Arc en rêve a certes favorisé le fait que l’association ait
dépassé le projet pour lequel elle a été conçue pour devenir un atelier
pédagogique et ensuite un centre d’architecture. Mais sa durée dans le
temps dépasse les liens de sympathie avec les élus, surtout quand ceux-
ci ont changé. 1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011. 2 ZGUREANU, op. Cit., p. 27
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
77
Un nouveau maire : une nouvelle dynamique
La sortie de Chaban-Delmas en 1995 et l’arrivée de Juppé ont
transformé la dynamique entre la Mairie et le centre d’architecture. Dans
toute la documentation qui fait référence à Arc en rêve il y a de
nombreuses mentions sur les changements mis en place par Alain Juppé
qui l’ont affecté directement. Une des premières a été la réduction des
aides en personnel et en nature de la part de la Ville, mais aussi une
réduction de 35% du budget de l’association. Cependant, il ne faut pas
perdre de vue que ceci ne fut pas une action isolée dirigée uniquement
contre le centre. Les priorités du nouveau maire se tournaient surtout sur
la restructuration urbaine et sa réduction du budget pour le pôle culture a
été générale. En tout cas, la réorganisation des finances mise en place
par Juppé n’a pas donné comme résultat une réduction des dépenses
d’Arc en rêve. Les subventions d’autres acteurs publics1 et privés,
comme Domofrance, Ingérop en 2006 et Bouygues Immobilier Aquitaine
en 20072, ont permis le maintient, voire la croissance du centre3. Le
changement le plus significatif de cette nouvelle dynamique est que la
participation des membres de l’association dans les cercles de décision
du maire ne s’est plus faite d’une manière directe, comme a été le cas de
la collaboration entre Fort et Chaban-Delmas.
Actuellement, le centre fonctionne comme une structure mixte, dont les
subventions sont à moitié réparties de manière publique et privée. La
possibilité que le centre opère comme une entité complètement privée
est difficilement envisageable pour Michel Jacques, qui explique que les
pouvoirs publics permettent plus de liberté créative.
1 Comme le Ministère de la Culture et de la Communication ; le Ministère de l’Équipement, des Transports et du Tourisme ; le Ministère de l’Éducation Nationale ; la Communauté urbaine de Bordeaux, le Rectorat, l’Inspection académique, le Conseil Général, le Conseil Régional de l’Aquitaine, la Communauté Européenne, la Direction de l’Architecture et du Patrimoine et la Direction Régionale des Affaires Culturelles, d’après ZGUREANU, op. cit., p. 27 et MAIGRET, op. cit., p. 7
2 MAIGRET, op. cit., p. 8
3 ZGUREANU, op. Cit., p. 17
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
78
Il considère également qu’il est de la responsabilité de ces pouvoirs de
soutenir l’éducation et l’innovation artistique et que pour cela ils doivent
participer à son financement. D’une autre part, la partie privée est
nécessaire pour une institution qui tourne autour de l’architecture, un
secteur où l’entreprise privée est indispensable1. En tout cas, Arc en rêve
se dit être toujours à l’écoute des pouvoirs publics et, quoique les
décisions sur la programmation des expositions soient complètement
séparées des sources de financement, ils voient beaucoup d’intérêt dans
le fait de suivre de près ou accompagner les opérations d’aménagement
ou de constructions qui se réalisent à Bordeaux.
Le projet urbain pour Bordeaux
Une des premières collaborations entre Alain Juppé et Arc en rêve a
été l’exposition « Projet urbain pour Bordeaux » qui a été accessible au
public entre le 7 mars et le 1er juin 1997. Cette exposition avait comme
objectifs : partager les initiatives du maire prévues durant son
administration, informer les habitants de la ville pour qu’ils puissent
exprimer leurs avis « en toute objectivité et surtout en toute
connaissance » et faire comprendre que l’avenir de Bordeaux doit être le
résultat d’une réflexion engagée par tous ses acteurs2. Pour les dix
années à venir s’affichaient des changements radicaux pour la ville.
Juppé anticipait l’aménagement des espaces publics, dont les places et
les quais ; un plan d’illumination pour les bâtiments historiques ; la mise
en place d’un nouveau système de transport ; le franchissement de la
Garonne au niveau du cours du Médoc et de nombreux projets pour la
rive droite, ainsi que pour l’union entre les quartiers du nord de Bordeaux
(le Lac, Bassins à Flot et Bacalan) et des opérations pour Bordeaux
Saint Jean et Belcier, entre autres.
1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011.
2 Brochure pour l’exposition « Projet urbain pour Bordeaux, Présentation publique », arc en rêve, Bordeaux, 1997
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
79
Beaucoup ont perçu dans son intérêt pour Belcier, Bastide et Bacalan,
l’influence directe de l’analyse faite par Rem Koolhaas dans son projet
pour l’exposition de 19891. Les transformations annoncées visaient à
inscrire Bordeaux dans la concurrence des grandes métropoles
européennes, comme l’avait essayé aussi Chaban-Delmas.
Le « Projet Pilote de Développement Urbain » a été présenté par Juppé
à Bruxelles afin d’obtenir des subventions de l’Union Européenne. Ce
dossier, composé de vingt-quatre actions à développer dans l’espace
d’une année à partir du 30 juin 1999, faisait le point sur le fait que
Bordeaux devait se distinguer par les activités de recherche et les
grandes manifestations internationales qu’elle devait accueillir. Aussi, le
projet présentait comme innovation le rapprochement des décideurs et
des citoyens à travers les conseils de quartier et tout un système de
communication des projets. De ce système font partie les présentations
publiques des projets pour la ville, les évènements sur les lieux qui
allaient être transformés et l’ouverture de bureaux d’information, entre
autres2. Cela veut dire que dorénavant une importance était accordée à
la diffusion des projets, à leur promotion au sein du public pour créer un
climat favorable à leur réception. Les décisions urbanistiques de la ville
ne seraient plus prises de manière isolée au sein de la Mairie, mais
seraient communiquées, voire négociées. Un mécanisme qui, sans
doute, a été possible grâce aux expériences précédentes faites par arc
en rêve dans son investissement pour les opérations faites à Bordeaux.
Cette participation lui a valu apparaître dans la liste officielle des acteurs
du projet urbain de Bordeaux en tant qu’associés de celui-ci3.
1 DARROQUY, op. Cit.
2 GODIER Patrice, TAPIE Guy, Recomposer la ville, mutations bordelaises, Éditions L’Harmattan, Paris, 2004, p. 43
3 Ibid., p. 73
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
80
Le moment historique de l’installation du tramway
Un des projets de l’administration Juppé qui a été diffusé par Arc en
rêve fut celui de l’installation du tramway dans la ville, commémoré par
l’exposition « tramway, l’exposition,
urbanisme/architecture/design/ingénierie » (image 19), organisée entre le
4 juillet et le 21 décembre 2003, date de la mise en marche de la
première ligne du réseau. Qualifié de moment historique, l’exposition
honorait la contribution importante des différents intervenants qui ont
façonné le nouveau moyen de transport de Bordeaux1. Le tramway se
caractérise par ses innovations techniques, en particulier par son
alimentation par le sol dans le centre de Bordeaux, afin de ne pas
encombrer la vue avec les fils électriques. Ce système baptisé comme
« Innorail » n’avait jamais été essayé auparavant et fut développé par les
groupes Alstom et Spie-rail. Le choix du design des cabines a été fait
suite à un concours organisé en 1998 et l’équipe lauréate a été l’agence
Lanoire & Courrian, déjà familiers à Arc en rêve, en collaboration avec le
groupe Absolute reality. Un autre concours a permis de choisir les
designers du mobilier urbain et les paysagistes responsables de
l’aménagement urbain. Pour ce dernier furent retenus les architectes
Olivier Brochet, Emmanuel Lajus et Christine Pueyo, associés aux
paysagistes de l’agence Signes et à Elizabeth de Portzamparc pour faire
le mobilier2. La mise en place du tramway, approuvée en février 1997 et
terminée en décembre 2003, a eu comme valeur symbolique l’unification
des communes de l’agglomération au centre ville à travers le réseau de
transport, mais a été le projet autour duquel se sont opérés des
importantes transformations de toute la ville.
1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011. 2 Tramway, Le livre, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 2003
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
81
Des réaménagements ont été faits, en 2002 de la place Stalingrad et de
l’Avenue Thiers ; en 2003 de la place Pey-Berland, de la rue Sainte-
Catherine, la création du pôle d’échanges à l’esplanade des Quinconces
et la construction des ateliers du tramway et enfin en 2004 la
construction du parc-relais de la Buttinière1.
Image 19 : Brochure publicitaire pour l’exposition « Tramway, l’exposition, urbanisme/architecture/design/ingénierie », arc en rêve centre d’architecture, 2003
1 COUSTET, SABOYA, op. Cit., p. 365
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
82
d) L’influence d’Arc en rêve dans l’aménagement des quais de la Garonne et de la rive droite
Un antécédent de l’appel d’idées de 1989 : Regards et
fictions sur la ville
Dans le travail de fin d’études réalisé par Michel et Philippe Jacques
avec Alain Charrier, Les rives de la Garonne à Bordeaux, regards et
fictions sur la ville1, on voit déjà des inquiétudes qui par la suite ont été
abordées par les trois architectes dans leur parcours professionnel, les
frères Jacques dans leur travail à Arc en rêve et Charrier à travers sa
participation dans l’équipe de Dominique Perrault en 1993. Ce travail,
composé principalement d’images (images 20 et 21) et de quelques
extraits de textes littéraires comme par exemple de l’ouvrage d’Italo
Calvino, Villes invisibles, est ouvert à différentes interprétations et veut
nous inciter à de nombreuses réflexions. Ils ont choisi les rives de la
Garonne par la manière dont elles marquent la relation de la ville avec le
fleuve qui donnait une identité portuaire à la ville de Bordeaux.
Cependant, la déclinaison de cette activité a laissé ces espaces libres
pour que les habitants se les approprient selon une variété de
possibilités.
1 CHARRIER Alain, JACQUES Michel, JACQUES Philippe, Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, (Réalisation à partir d’un travail personnel de troisième cycle à l’Unité Pédagogique d’Architecture de Bordeaux en mai 1979), Talence, octobre 1979
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
83
Image 20: Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 43
Image 21: Image Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 68
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
84
Premièrement, ils veulent nous montrer que l’aménagement des
espaces de la ville dépasse la simple construction de bâtiments
utilitaires. Dans ce cas particulier des quais de la Garonne, leur
aménagement commence par être un problème d’urbanisme, de
circulation de véhicules et de piétons, mais il doit être considéré surtout
comme un enjeu de symbolisme, d’identité de la ville et de ses habitants.
Ils évoquent la situation des rives comme sinistre et du fleuve comme
éloigné de la ville (image 22 et annexes 1, images 23 et 24). C’est pour
cela que ses propositions concrètes commencent par le déménagement
du Port Autonome (entreprise qui occupait précédemment une grande
surface des quais) et une reconversion des espaces libérés. Les hangars
et entrepôts seraient transformés en centre polyvalent ou parkings ; la
Garonne serait retrouvée grâce à des passerelles provisoires ;
l’avènement de la cité moderne aurait été marqué par une tour sur la rive
gauche. Mais au-delà du projet, les architectes mettent l’accent sur le fait
que des changements dans la ville peuvent être provoqués quand ils
commencent par des interventions au niveau individuel, ne fût-ce que par
le rêve, par la création de scénarios imaginaires.
Image 22 : Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 37
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
85
Le projet pour la Bastide de Ricardo Bofill
La Bastide, le quartier situé dans la rive droite, juste en face de la
Garonne, en dépit de sa position géographique avantageuse, tout au
milieu du centre-ville, ne s’est pas développée au même rythme que la
rive gauche. Elle était composée, à la fin des années 1990s de 75% de
friches industrielles, ferroviaires et portuaires rémanents d’une activité
industrielle qui avait presque disparue. Le 25% restant était composé par
une zone d’habitat populaire, héritée des années 1950s et 1960s,
d’environ 13 000 habitants1. La transformation du quartier avait déjà était
envisagée à plusieurs reprises. En 1964 dans un plan proposé par
l’architecte Pierre Mathieu ; en 1981 dans une étude faite par la
Communauté Urbaine, la Ville et l’État, intitulée Aménagement du
quartier de la Bastide, éléments pour un projet de rénovation urbaine qui
envisageait l’amélioration de l’habitat et la revitalisation de l’industrie.
Depuis cette époque la possibilité était envisagée de relier les deux rives
par un pont ou un tunnel, mais le désengagement de l’État et le blocage
des aides n’ont pas permis l’aboutissement de ce projet. En 1984 a été
donc créé le « Cercle de la Rivière », une instance formée par la Ville, la
Communauté Urbaine et la Chambre de Commerce et de l’Industrie, qui
associés à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) ont constitué la
société ARDEUR, abréviation de « Aménagement et rénovation pour le
développement de l’environnement urbain de la Rive Droite ».
ARDEUR a recruté l’architecte espagnol Ricardo Bofill pour faire des
propositions sur la Bastide dans l’espérance d’attirer des investissements
privés grâce à son prestige international. Bofill avait récemment complété
un projet similaire dans la ville de Montpellier et le groupe souhaitait
aussi se démarquer des références locales, d’où leur choix d’un
architecte qui n’était pas bordelais2.
1 GODIER, TAPIE, op. Cit., p. 18
2 GODIER, TAPIE, op. Cit., p. 20
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
86
Le projet de Bofill (image 23), présenté le 26 octobre 1987 (Annexes 1,
image 25) était envisagé pour une durée d’entre vingt et vingt-cinq ans. Il
proposait de relier les deux rives, soit par un tunnel, soit par un pont
pivotant, au niveau du cours du Médoc. La Bastide aurait été composée
par des équipements culturels, dont un musée des Beaux-arts et un
auditorium, par des logements et par des canaux qui auraient donné une
allure similaire à celle de Venise. Cependant, la principale caractéristique
du projet de Bofill était « l’effet miroir » entre les deux rives, en autres
termes, la copie du style des façades du XVIII siècle des bâtiments de la
rive gauche aux nouvelles constructions envisagées pour le côté droit.
Non seulement dans le style, mais aussi dans la disposition des
éléments du projet, par exemple l’écho à la place des Quinconces et les
colonnes rostrales de l’autre côté du fleuve en créant une autre place
avec deux tours. En gros, son projet symétrique, monumental et
Néoclassique a été qualifié comme une négation de la modernité1. Cette
conception de l’urbanisme n’était pas étrangère à la ville de Bordeaux,
car elle était très similaire à celle qui a été entreprise pour la
restructuration du quartier Mériadeck dans les années 1960. Dans ce
cas, cette zone a été jugée insalubre et a donc été complètement rasée
pour construire des édifices modernes. C’est pour cela que l’imposition
d’un modèle étranger à la condition ouvrière majoritaire du quartier par
une esthétique « proche du décor de théâtre »2 et le possible effacement
de la mémoire du lieu n’ont pas été bien accueillis.
1 COUSTET, SABOYA, op. Cit., p. 356
2 GODIER, TAPIE, op. Cit., p. 23
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
87
Image 23 : Images du projet de Ricardo Bofill pour la Bastide, Images du site web de l’architecte (http://www.ricardobofill.com/, consulté en juin 2011), 1987
L’appel à idées d’Arc en rêve
C’est dans ce contexte qu’en 1989 Arc en rêve a lancé un appel à idées
pour offrir des alternatives au projet de Bofill. Sept agences
d’architecture, toutes connues à l’échelle mondiale, ont été contactées :
William Alsop et John Lyall ; Philppe Chaix et Jean-Paul Morel ; Jean
Nouvel ; Christian de Porzamparc ; la Office for Metropolitan Architecture
de Rem Koolhaas ; Santiago Calatrava et Zaha Hadid. A cette époque,
les liens entre arc en rêve et ces architectes n’étaient pas encore
consolidés. Seuls Jean Nouvel et William Alsop étaient déjà venus
donner des conférences en 1988, et Zaha Hadid a été la première de
tout le groupe à avoir sa propre exposition dans une des galeries de
l’Entrepôt Lainé entre le 2 juin 1989 et le 23 juillet 1990.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
88
L’appel à idées portait principalement sur la rive gauche de la Garonne
et avait comme espace principal trois kilomètres adjacents au fleuve.
Cependant, il prenait aussi en compte les zones proches à cette surface,
pour réfléchir sur sa relation entre les deux et comment ils pouvaient se
développer dans le futur. Ceci élargissait le programme original de Bofill
restreint à la Bastide et a donc montré que les enjeux de cette zone
dépassaient le quartier. En effet, pendant plusieurs années, les quais ont
été inaccessibles par l’implantation de hangars entourés de grilles et de
grands parkings qui coupaient l’accès direct au fleuve. Les résultats de
cet appel d’idées ont été montrés dans l’exposition « Bordeaux, Port de
la Lune/Architecture 89 » au Musée des Beaux-arts de Bordeaux, entre
le 21 décembre 1989 et le 25 mars 1990.
Le catalogue de l’exposition, dans les textes qui le composent et les
projets qui ont été proposées, se lit comme une dénonciation du projet
de Bofill avec la seule subtilité de ne pas le mentionner explicitement.
Tous les intervenants, et notablement M. Chaban-Delmas, ont insisté sur
l’importance d’avoir un respect pour le patrimoine historique de la ville
mais aussi sur le fait que ce patrimoine ne doit pas se convertir en une
excuse pour que les architectes ne proposent pas des solutions
innovatrices. Le Néoclassicisme et le pastiche ont été assimilés à une
recherche de sécurité, à une volonté de ne pas prendre des risques et
même à une attitude régressive. Tous ont affirmé que le futur de
l’architecture et celui de Bordeaux devrait se construire à partir d’un
regard contemporain1.
Patrice Godier, sociologue et Guy Tapie, historien de l’architecture, tous
les deux enseignants à l’École d’architecture de Bordeaux et auteurs
d’ouvrages sur les transformations urbanistiques subies par Bordeaux
dans les dernières décennies, ont développé dans leur ouvrage
Recomposer la ville, mutations bordelaises, les concepts que Francine
1 Bordeaux, Port de la Lune : architecture 89, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1989
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
89
Fort a évoqués dans le catalogue de l’exposition1, à propos des
démarches suivies par les architectes. Les différents niveaux de
propositions des architectes ont été de l’ordre théorique, méthodologique
et poétique. Le principe théorique viendrait du fait d’essayer de prouver
que l’architecture contemporaine peut transformer les villes modernes,
même si celles-ci ont un important héritage historique, ce qui ne les
conditionne pas au pastiche. La méthodologie suivie par ce concours
était le contraire à la pratique habituelle de donner à l’architecte un
programme et espérer un projet. Ici, les architectes avaient toute la
liberté de proposer un programme en fonction de ce que chacun
considérait comme une priorité pour la ville. Et finalement, la création
d’une nouvelle esthétique et la mise en valeur de l’Histoire sans être
confinée par elle découlait d’une intention poétique2.
Pour les propositions, quelques architectes ont mis l’accent sur le
franchissement de la rivière, soit par un tunnel invisible quand la marée
est haute, dans le cas de William Alsop et John Lyall, soit par un pont
pivotant fait par Santiago Calatrava dans son style caractéristique. Une
autre démarche a été de se concentrer sur les constructions qui
s’implanteraient sur les quais. C’est le parti qui a été adopté par Philippe
Chaix et Jean-Paul Morel qui ont imaginé des prismes perpendiculaires
transparents et décollés du sol tout au long des berges du fleuve ; Zaha
Hadid a imaginé une séquence de volumes pour la rive ; Christian de
Portzamparc (image 24) a envisagé une série de structures temporaires
et mobiles qui permettent d’accueillir une variété d’activités selon les
saisons et finalement, l’équipe de Jean Nouvel, Emmanuel Cattani &
Associés ont proposé de ne pas changer la nature des quais et de leur
superposer de nouvelles structures qui auraient évoqué les navires qui
ont abandonné la Garonne. De son côté, Rem Koolhaas a élargi
l’analyse du site au-delà des quais pour mettre en valeur deux pôles de
la ville : la gare Saint-Jean au sud et les Bassins à Flot au nord ; il les a
1 Ibid., p. 5 2 GODIER, TAPIE, op. Cit., p.30
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
90
reliés par un pont et a imaginé un arc sur la rive droite qui aurait créé un
boulevard périphérique interne.
Image 24 : Projet de Christian de Portzamparc pour l’appel à idées « Bordeaux, Port de la Lune/Architecture 89 », image du site web de l’architecte : http://www.chdeportzamparc.com/, 1989
Les projets n’ont pas été assimilés positivement par le Cercle de la
Rivière qui a critiqué leur critique leur valeur utopique et les a perçu
comme non-réalisables. Cette opposition entre l’aspect symbolique et
culturel d’un projet et son côté pratique et technique n’est certes pas
nouvelle, on pourrait même dire que tout projet d’architecture doit faire
preuve d’équilibre entre ces deux aspects. L’innovation dans cet appel à
idées se trouve dans la contestation, la critique d’une proposition qui n’a
pas satisfait la recherche d’identité et de modernité. Cependant,
l’exposition non seulement a repoussé le projet de Bofill, mais a doublé
les expectatives des citoyens et a aussi influencé les projets futurs.
L’important écho du concours a été possible en grande partie par la
proximité du Maire Chaban-Delmas avec Arc en rêve, par sa réceptivité
à des alternatives au projet de Bofill, mais aussi par le choix des
architectes de grand prestige.
Une fois le projet de Bofill délégué au deuxième plan, le Maire a décidé
d’entreprendre une nouvelle initiative, le « Projet des Deux-Rives » en
1991. C’est à partir de ce point que les enjeux se sont multipliés,
englobant la rénovation de la Bastide, mais aussi les quais et le port,
dans ses relations avec le reste de la ville.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
91
Le projet était dirigé par un comité du même nom (dont a fait partie
François Barré, par son poste de délégué aux arts plastiques et futur
président de l’association Arc en rêve). Pour le nouveau projet, le comité
a fait appel à cinq architectes : Massimiliano Fuksas, Rem Koolhaas,
Jean Nouvel, Dominique Perrault et Christian de Portzamparc. Perrault a
été choisi comme lauréat et a choisi l’architecte Alain Charrier –un des
auteurs du travail de fin d’études sur les rives de la Garonne en 1979,
avec Michel et Philippe Jacques- pour suivre les opérations.
Le Projet des Deux Rives de Dominique Perrault
Le projet des Deux-Rives, élaboré en 1994 par Perrault (image 25 et
annexes 1, image 26), était conceptuellement le contraire de celui de
Bofill, dans son intention de valoriser les différences entre les deux rives
au lieu de vouloir les uniformiser. Cependant, il reprenait la construction
d’un tunnel et d’un pont pour traverser le fleuve. Perrault ne s’est pas
concentré sur la planification de bâtiments signes qui auraient constitué
l’identité de son projet, mais à sa place il proposé un plan flexible qui
aurait pu être rempli au fur et à mesure que les conditions économiques
auraient été favorables. L’architecte et son projet ont été diffusés à
travers deux expositions, ouvertes au public le 16 juin 1994 toutes les
deux. Tandis qu’à l’Entrepôt Lainé était montrée une exposition
monographique sur le parcours professionnel de Perrault (du 16 juin au 6
octobre 1994), dans le hangar 15 de Bordeaux se présentait « Bordeaux
les deux rives », cette dernière accessible pendant six mois, jusqu’au 18
décembre 1994. L’apport de ces expositions, surtout celle du projet sur
les quais, a été de provoquer un impact sur l’imaginaire du public en
projetant des nouveaux usages pour ces espaces, qui incluaient aussi
des zones de récréation près du fleuve1.
1 GODIER, TAPIE, op. Cit., p. 35
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
92
Image 25 : Projet de Dominique Perrault pour l’aménagement des deux rives de la Garonne à Bordeaux, images du site web de l’architecte : http://www.perraultarchitecte.com/, 1994
Avec l’entrée d’Alain Juppé en 1995, le projet de Perrault a été
progressivement modifié jusqu’à être finalement abandonné. Perrault et
Charrier ont été chargés du plan d’aménagement du premier secteur de
la Bastide, la Zone d’Aménagement Concerté Cœur de la Bastide. Après
que le plan du secteur fût approuvé, Perrault s’est retiré et Charrier resta
comme architecte-urbaniste coordonnateur pendant les huit années
suivantes1. Comme part de la série de transformations de la ville
annoncées dans son projet urbain de 1996, le maire a mis en place un
nouveau concours pour l’aménagement des quais en 1999, dont le
lauréat a été l’architecte Michel Courajoud.
1 COUSTET, SABOYA, op. Cit., p.363
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
93
La proposition de Courajoud est, dans ses propres termes, dépourvue
d’extravagances1. Il rompt définitivement avec le lien portuaire pour créer
un espace de rencontres et promenades autour de jardins (image 26) et
du plébiscité miroir d’eau devant la Place de la Bourse (image 27) qui
crée un reflet de ses édifices. Le projet de Courajoud a remporté le
Trophée de l’aménagement urbain en 2008 et, d’après le Maire,
l’inscription du Port de la Lune au Patrimoine mondial par l’UNESCO en
2007 a été en partie impulsée par cet aménagement2. Dans l’ouvrage
édité par Arc en rêve sur l’aménagement final des quais, Juppé qualifie
le projet de Courajoud comme ambitieux, respectueux du patrimoine,
exceptionnel, mais aussi proche des usages, capable de mettre en
valeur la façade des bâtiments devant les quais sans réclamer l’attention
pour lui-même, comme s’il avait été un geste isolé du reste de la ville.
Dans ce contexte, une question inévitable se pose : l’appel à idées de
1989, avait-il comme objectif seulement de montrer les alternatives à un
projet indésirable ou les propositions se posaient-elles comme
véritablement réalisables ? Car il peut être facilement argumenté que
« proche des usages » n’est certainement pas un qualificatif qui pourrait
être employé pour certains des projets présentés. Certes, ils sont
ambitieux et envisagent des possibilités nouvelles pour les espaces
autour du fleuve, mais les aspects de faisabilité technique et économique
ne sont pas mentionnés pour aucun d’entre eux. Pour l’historien de l’art
Robert Coustet, l’exposition a servi à unir les deux rives dans tous les
projets futurs et à ne pas les considérer isolément, mais ils sont restés
comme utopiques3. Dans ce sens là, c’était presque inévitable pour
Juppé de faire appel à un nouveau concours pour avoir un projet qui
trouve le moyen de proposer des changements radicaux d’une manière
plus subtile et qui ne détourne pas l’attention des bâtiments historiques.
1 Entretien de Michel Courajoud avec Sylvie Groueff, dans Les Quais, Bordeaux, 1999 – 2009, Éditions Confluences, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 2009, p. 129 - 139
2 Ibid., p. 6
3 Ibid., p. 163
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
94
Image 26 : Vue d’une partie des quais de la Garonne dans la rive gauche, d’après le projet de Michel Courajoud, cl. Marcela Garcia, 2011
Image 27 : Vue du miroir d’eau devant la Place de la Bourse, d’après le projet de Michel Courajoud, cl. Marcela Garcia, 2011
En vue de la tournure des évènements, l’appel à idées de 1989 peut
paraître une initiative qui n’a pas produit les résultats espérés. Mais il est
clair qu’elle a marqué un changement dans la dynamique des projets
urbanistiques qui se dérouleraient désormais à Bordeaux. Dorénavant,
une importance serait accordée au projet, mais aussi à sa diffusion et
promotion au sein du public pour créer une réception favorable. Les
projets des architectes consultés en 1989 ou même celui de Dominique
Perrault de 1994 n’ont pas abouti, mais le mécanisme pour rapprocher
les citoyens au procès de prise de décisions urbanistiques de leur ville
serait irréversible.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
95
Arc en rêve serait désormais un outil de présentation ou de consultation
des projets de la municipalité, l’aménagement des quais a pris une
nouvelle direction qualifiée comme réussie et il y a un consensus général
sur le prestige et la reconnaissance qui ont été acquises par le centre
d’architecture à partir du concours de 1989.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
96
Conclusions
Tout au long de ce mémoire, nous avons voulu montrer qu’Arc
en rêve remplit plusieurs fonctions dans la ville de Bordeaux. Il est un
complément à la formation en architecture qui actuellement ne
s’intéresse en aucune manière au rapprochement des futurs
architectes avec ceux qui seront plus tard leurs clients ; il est lieu de
rencontres et de débats entre les citoyens et les architectes. Son
orientation est également répartie entre la diffusion des productions
internationales à Bordeaux et la portée d’un nouveau regard sur les
productions locales et nationales. Il reste encore à voir les résultats
obtenus par l’atelier pédagogique sur les générations d’enfants qui ont
assisté à ses animations, mais aux moins nous pouvons souhaiter que
le travail d’architecte ne soit plus pour eux ce sujet ésotérique et
élitiste. Peut être certains auront même senti l’appel de la carrière
naître en eux après avoir participé à l’atelier.
Bien que le quartier des Diversités issu de sa collaboration avec
Domofrance n’ait pas réussi complètement, il n’en reste pas moins
une tentative ambitieuse avec des leçons que l’association ou d’autres
qui lui succèderont prendront en compte pour le futur. C’est le même
cas avec les projets urbains qui se mettront en place à Bordeaux. Le
modèle a été établi : les propositions urbanistiques sont désormais
présentées sous la forme d’expositions dans les galeries
d’architecture de l’Entrepôt Lainé. Récemment, lors du vernissage
pour l’exposition « Bordeaux euratlantique, concours d’urbanisme
pour Saint-Jean Belcier »1, sur le concours et le projet choisi pour
l’aménagement de ce quartier près de la gare Saint-Jean, une
habitante du quartier s’est adressée aux architectes lauréats en leur
disant qu’elle et ses voisins étaient satisfaits de la proposition, mais
qu’ils resteraient vigilants quant à son exécution.
1 Exposition présentée entre le 1er avril et le 29 mai 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
97
Il reste encore à considérer la question de l’influence d’Arc en
rêve sur le développement de Bordeaux. Au vu de tout ce que nous
avons étudié, pouvons-nous parler d’une influence du centre sur la
ville ? Est-ce que Bordeaux aurait été la même si Arc en rêve n’avait
jamais existé ? Interrogé à ce sujet, Michel Jacques pense que le
centre a une influence certaine, mais il ne la considère pas décisive.
En tout cas, elle est suffisante pour faire de Bordeaux une ville plus
exigeante en matière d’architecture que d’autres villes régionales1. Il
est vrai que le centre ne peut pas éviter qu’on continue à construire de
nos jours des bâtiments qui ressemblent aux édifices du XVIII siècle,
ou que s’ils avaient le choix entre une échoppe et une maison
contemporaine beaucoup de gens continueraient à choisir la première,
mais Arc en rêve donne une voix et une pertinence à l’architecture
contemporaine qui fait que Bordeaux trouve un équilibre entre
l’histoire et l’avenir que beaucoup d’autres villes ne sont pas capables
d’établir.
Une autre interrogation se pose inévitablement : l’avenir d’Arc en
rêve. L’association et le centre pourraient être un modèle transposable
dans d’autres villes et d’autres pays dans le sens qu’il pourrait exister
des centres d’expositions d’architecture contemporaine qui proposent
un point de vue critique sur les projets et les bâtiments qui sont
conçus en ces lieux, mais deux choses ont été cruciales pour le
succès d’Arc en rêve qu’on trouvera rarement ailleurs : d’une part
l’écoute de la part des pouvoirs publics, la réceptivité de la part de
maires qui ont le plus grand intérêt pour leur ville, et d’autre part
l’engagement inébranlable de ses membres. Michel Jacques a
exprimé que la structure a été faite avec un objectif de pérennité et de
transmission dans son intégralité2 et nous souhaitons que ce soit
ainsi. Mais nous aurions voulu qu’elle ait pu être transmise ailleurs de
nos jours, qu’il y ait des collaborations plus fréquentes, que d’autres
gens aient aussi la possibilité d’accéder aux plaisirs de l’architecture. 1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011. 2 Ibid.
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
98
Bibliographie
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« Bâtissons et redonnons de la dignité au local », Sud-ouest, 10 octobre 2008
« Une maison en bois façon jeu de construction », Sud-ouest, 17 novembre 2010
« Rem Koolhaas à Arc en rêve », Sud-ouest, 3 octobre 2009
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
102
ANNEXES 1: IMAGES
Première partie: Localisation
Image 28: Entrepôt et quai des Chartrons, Fonds iconographique des Archives Municipales, cote : XXI G 5, XIX siècle
Image 29 : vue intérieure de la Galerie d’architecture, exposition « BIG – Bjarke Ingels Group, architectes, Copenhague, Yes is more », du jeudi 17 juin au 19 décembre 2010, cl. Marcela Garcia
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
103
Image 30 : vue intérieure de la grande nef de l’Entrepôt Lainé, cl. Marcela Garcia, 2011
Image 31 : vue intérieure d’une des salles de la Galerie d’architecture, lors de l’exposition « Ronan & Erwan Bouroullec, designers, Paris, album », du 27 janvier au 15 mai 2011, cl. Marcela Garcia, 2011
Image 32 : vue intérieure d’une des salles de la Galerie blanche lors de l’exposition « Bordeaux euratlantique, concours d’urbanisme pour Saint-Jean Belcier », du 1er avril au 29 mai 2011, cl. Marcela Garcia, 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
104
Deuxième partie : Arc en rêve pour les architectes
Image 33 : Projet de Christophe Bouriette « Escale spectacle, mille et une nuits sur la Garonne », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994
Image 34 : Projet de Jean-Philippe Lanoire : « Un espace de communication et d’exposition pour l’architecture, hangar 11 », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994
Image 35 : Projet de Laurent Portejoie : « Entre Soulac et le Verdon sur mer, un restaurant… », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
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Image 36: Projet de Paul Marion : « L’hôtel du passage du Nord-Ouest, pont d’Aquitaine », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994
Image 37 : Projet de Pierre-Yves Portier : « Cabanes, Finistère », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994
Troisième partie : Arc en rêve pour le public
Image 38 : Toponymie du Bois de Rivière, Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 32
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
106
Image 39 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 1, Raphaëlle Hondelatte et Mathieu Laporte, cl. Marcela Garcia, 2011
Image 40 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 3, Florence Champiot, cl. Marcela Garcia, 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
107
Image 41 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 4, Sophie Dugravier et Emmanuelle Poggi, cl. Marcela Garcia, 2011
Image 42 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 5, Nathalie Franck, cl. Marcela Garcia, 2011
Image 43: Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 7, Bernard Bühler, cl. Marcela Garcia, 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
108
Image 44 : Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot A, Agence Saint-Projet, cl. Marcela Garcia, 2011
Image 45: Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot C1, Bernard Bühler, cl. Marcela Garcia, 2011
Image 46 : Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot C2, Patrick Hernandez, cl. Marcela Garcia, 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
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Image 47 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot D, Raphaëlle Hondelatte et Mathieu Laporte, cl. Marcela Garcia, 2011
Image 48 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot E, Sophie Dugravier et Emmanuelle Poggi, cl. Marcela Garcia, 2011
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
110
Image 49 : Vues intérieures de l’exposition « l’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa parks + sylvania », cl. Marcela Garcia, 2011
Quatrième partie : Arc en rêve pour la ville de Bordeaux
Image 50 : Port Autonome de Bordeaux, vue d’ensemble des quais, la terrasse sud des Quinconces, carte postale éditions Berjaud à Bordeaux, Fonds Iconographique des Archives Municipales, cote : XXI E 14, milieu du XX siècle
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
111
Image 51: Le port de Bordeaux avec ses quais, carte postale, Fonds Iconographique des Archives Municipales, cote : X G 40, 1970
Image 52 : Projet de Ricardo Bofill pour la Bastide, Image du journal Sud-ouest du 29 octobre 1987, page I
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
112
Image 53 : Images du projet de Dominique Perrault pour l’aménagement des deux rives de la Garonne à Bordeaux, images du site web de l’architecte : http://www.perraultarchitecte.com/, 1994
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
113
ANNEXES 2 Inventaire des expositions réalisées dans le centre
d’architecture Arc en rêve entre 1981 et juin 2011
# Nom de l'exposition Architecte Dates Année Nature de
l'exposition
1 Enfants & Construction,
Images urbaines
3 décembre 1982 - 14
janvier 1982 1982 Locale
2 La Construction Moderne,
IFA - Paris 2 mai - 21 mai
1983 1983 Nationale
3
In-Cohérences, Environnement quotidien et folie, CCI Beaubourg -
Paris
9 décembre 1983 - 14
janvier 1984
1984
Nationale
4 Enfants & Construction en
liberté 14 février - 24 février 1984 Locale
5 Fuksas & Sacconi, architectes, Rome
Massimiliano Fuksas,
Giuseppe Sacconi
2 avril - 28 avril 1984 Internationale
6
Le Bois de Rivière, d'une propriété privée à un
équipement public 9 mai - 17 juin
1984 Locale
7 Saint - Michel, refaire le
quartier ensemble 25 juin - 2
juillet 1984 Locale
8 4 X Plans sur…
18 octobre - 17 novembre
1984 Locale
9 Histoires de participer, IFA -
Paris
23 novembre - 15
décembre 1984 Nationale
10 Politique urbaine, Revue H 11 janvier - 25 janvier 1985
1985
Nationale
11 Bauhausfotografie (avec le
Goethe Institut) 4 février - 27 février 1985 Internationale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
114
12
Aldo Rossi, architecture ville théâtre (avec l'Ardepa
- Nantes) Aldo Rossi 29 avril - 22
mai 1985 Internationale
13 Aldo Rossi 2, architecte,
Milan Aldo Rossi
16 septembre - 19 octobre
1985 Internationale
14 L'Eixample de Barcelona, l'urbanisme de Barcelone
4 novembre - 30 novembre
1985 Internationale
15
Vincent Bécheau & Marie-Laure Bourgeois, designers,
Bordeaux
Vincent Bécheau,
Marie-Laure Bourgeois
16 décembre 1985 - 1er
février 1986 Locale
16 Herman Hertzberger,
architecte, Amsterdam Herman
Herzberger 24 février - 29
mars 1986
1986
Internationale
17 Reichen & Robert, architectes, Paris
Bernard Reichen, Philippe Robert
5 mai - 14 juin 1986 Nationale
18 Atrium Casino de Dax,
concours 3 juin - 14 juin
1986 Nationale
19 Habiter l'école 18 juin - 28 juin 1986 Locale
20 Architecture Studio,
architectes, Paris Architecture
Studio
6 octobre - 22 novembre
1986 Nationale
21
Architecture à Découper (avec Stichting
Kunstprojecten) 6 janvier - 21
mars 1987 1987 Internationale
22 Emilio Ambasz, architecte
designer, New York Emilio Ambasz 14 mai - 4
juillet 1987 Internationale
23 Tadao Ando, architecte,
Tokyo Tadao Ando 25 janvier, 20
mars 1988
1988
Internationale
24 Arquitectonica, architectes,
Miami Arquitectonica 29 avril - 17 juillet 1988 Internationale
25 Manuel Graça Dias,
architecte Manuel Graça
Dias 3 juin - 17
juillet 1988 Internationale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
115
26 Sylvain Dubuisson,
designer, Paris Sylvain
Dubuisson
30 septembre - 27
novembre 1988 Nationale
27 Hauvette/Hondelatte/Soler, architectes, Paris/Bordeaux
Christian Hauvette, Jacques
Hondelatte, Francis Soler
17 octobre - 11 décembre
1988 Locale
28 Zaha Hadid, architecte,
Londres Zaha Hadid 2 juin - 23
juillet 1990 1989
Internationale
29 Bordeaux, Port de la Lune/Architecture 89
Exposition collective
21 décembre 1985 - 25
mars 1990 Locale
30 arc en rêve - laboratoire
22 octobre - 25 novembre
1991
1990
Locale
31 Ouvertures Exposition collective
22 octobre 1990 - 6
janvier 1991 Internationale
32
Logements rue Maurice à Bordeaux, Bernard Bühler,
architecte, Bordeaux Bernard Bühler
30 novembre 1990 - 6
janvier 1991 Locale
33
Immeuble d'habitation à Bordeaux, Hondelatte-
Lacaton-Vassal; Maison du Japon à Paris, Lacaton-Lewis-Vassal, architectes, Bordeaux
Jacques Hondelatte,
Anne Lacaton, Jean Philippe
Vassal
8 février - 24 mars 1991
1991
Locale
34
4 de Bordeaux, architectes, designers
Brochet-Lajus-Pueyo, Epinard Bleu, Bertrand
Nivelle, Eric Raffy
8 février - 7 avril 1991
Locale
35
Cartes postales d'architecture, 12
bâtiments/Bordeaux 1920 - 1990
5 avril - 26 mai
1991 Locale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
116
36
William Alsop, architecte - Londres
William Alsop, John Lyall, Ian
Störmer
13 mai - 1 septembre
1991 Internationale
37
Institut des matériaux composites /Martillac, De Giacinto - Loisier; Espace
Social de la SEP/Le Haillan, Ferrando - De Giacinto -
Loisier, architectes, Bordeaux
Jean De Giacinto, Alain
Loisier, Jean Ferrando
14 juin - 1er septembre
1991 Locale
38 Designers de Bordeaux
Exposition collective
28 septembre - 1er novembre
1991 Locale
39
VIA, les industries françaises de l'ameublement
Exposition collective
28 septembre - 1 décembre
1991 Nationale
40
Laurent Duplantier, Immeuble 25 rue C. Godard à Bordeaux, Maison à Arcachon, Maison
au Cap-Ferret
Laurent Duplantier
18 octobre - 1er décembre
1991 Locale
41
Philippe Apeloig, graphiste, Paris
Philippe Apeloig
6 décembre 1991 - 23
février 1992 Nationale
42
4 de Barcelone Lapeña-Torres, Llinás, Mateo,
Miralles
23 janvier - 12 avril 1992
1992
Internationale
43
Hubert Tonka, Jeanne-Marie Sens, éditeurs d'architecture,
Paris
Hubert Tonka, Jeanne Marie
Sens
6 mars - 19 avril 1992
Nationale
44
Norman Foster, projets récents 1990 - 1992, architecte, Londres
Norman Foster 11 mai - 20 septembre
1992 Internationale
45
Diller + Scofidio, architectes, New York
Elizabeth Diller, Ricardo Scofidio
8 octobre 1992 - 3 janvier 1993
Internationale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
117
46
Alvar Aalto, architecte/designer, Helsinki
Alvar Aalto 4 décembre
1992 - 22 janvier 1993
Internationale
47
Architectures entre Gironde et Pyrénées, 8 bâtiments
nouveaux 1992
Exposition collective
5 février / 28 mars 1993
1993
Nationale
48
Antonio Citterio & Terry Dwan, architectes/designers,
Milan
Antonio Citterio, Terry
Dwan
25 mars - 31 mai 1993
Internationale
49
Banlieue Centre-ville, aller et retour, atelier pédagogique -
arc en rêve
5 mai - 6 juin 1993
Locale
50
Steven Holl, architecte, New York
Steven Holl 17 juin - 29 août 1993
Internationale
51
Martin Szekely, designer, meublier, Paris
Martin Szekely 17 juin - 26 septembre
1993 Nationale
52
Jean Nouvel, architecte, Paris Jean Nouvel 14 octobre 1993 - 23
janvier 1994 Nationale
53
Qu'est-ce qu'ils fabriquent? Atelier pédagogique - arc en
rêve
4 novembre 1993 - 20
février 1994 Locale
54
Exposition publique du projet de la Cité judiciaire de
Bordeaux, Richard Rogers, architecte
Richard Rogers 17 décembre
1993 - 28 janvier 1994
Locale
55
Habiter/14 à 22 bis rue Maurice à Bordeaux, Bernard Bühler, architecte, Bordeaux
Bernard Bühler 27 janvier - 30
septembre 1994
1994
Locale
56
Trois projets pour l'aéroport de Bordeaux Mérignac
Exposition collective
3 février - 20 février 1994
Locale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
118
57
Mnémo architecture de mémoire, Némo, Alain
Domingo et François Scali, architectes, Paris
Némo, Alain Domingo,
François Scali
10 février - 20 mars 1994
Nationale
58
April Greiman, graphiste-designer, Los Angeles
April Greiman 3 mars - 8 mai
1994 Internationale
59
Richard Sapper, pour Alessi, Artemide, IBM, designer,
Milan Richard Sapper
2 juin - 6 octobre 1994
Internationale
60
Bordeaux les deux rives, présentation publique du
projet d'aménagement conçu par Dominique Perrault,
architecte et urbaniste, Paris
Dominique Perrault
16 juin - 18 décembre
1994 Locale
61
Dominique Perrault Dominique
Perrault
16 juin - 18 septembre
1994 Locale
62
Habiter/209 & 213 cours de la Marne, Michel Sadirac, architecte, Bordeaux
Michel Sadirac 12 octobre
1994 Locale
63
7 travaux de fin d'études à l'école d'architecture de
Bordeaux
Exposition collective
13 octobre - 6 novembre
1994 Locale
64
Jeune architecture britannique, 12 équipes d'architectes, Londres
Exposition collective
20 octobre - 25 novembre
1994 Internationale
65
Résidence Poyenne, Résidence Sonacotra, 16-20
rue Poyenne à Bordeaux
François Marzelle, Isabelle
Manescau, Édouard Steeg
28 novembre 1994 - 17
janvier 1995 Locale
66
Luc Arsène-Henry Jr et Alain Triaud, architectes associés -
Bordeaux
Luc Arsène-Henry Jr, Alain
Triaud
25 novembre 1994 - 15
janvier 1995 Locale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
119
67
Presse papier[s], graphistes à Bordeaux
Marie Bruneau, Bertrand Genier
26 janvier - 19 mars 1995
1995
Locale
68
Salier Courtois Lajus Sadirac Fouquet, Atelier
d'architecture, Bordeaux 1950 - 1970
Yves Salier, Adrien
Courtois, Pierre Lajus, Michel
Sadirac, Patrick Fouquet
29 juin - 31 décembre
1995 Locale
69
Jasper Morrison, designer/Londres
Jasper Morrison
20 octobre 1995 - 18
février 1996 Internationale
70
Qu'as-tu voulu me dire? 10 critiques/10 bâtiments/10
architectes en France
Exposition collective
22 mars - 26 mai 1996
1996
Nationale
71
Yves Brunier 1962 - 1991, paysagiste
Yves Brunier 30 mai - 27
octobre 1996 Nationale
72
Nouvelle architecture en Flandre
Exposition collective
14 juin - 24 novembre
1996 Internationale
73
BLOC le monolithe fracturé Exposition collective
13 décembre 1996 - 12
janvier 1997 Internationale
74
7 travaux de fin d'études à l'école des beaux-arts de
Bordeaux
Exposition collective
6 décembre 1996 - 12
janvier 1997 Locale
75 Projet urbain pour Bordeaux
7 mars - 1er juin 1997
1997
Locale
76
Marianne Burkhalter + Christian Sumi, architectes
Zurich
Marianne Burkhalter,
Christian Sumi
19 juin - 21 septembre
1997 Internationale
77
Charlotte Perriand, architecte designer, Paris
Charlotte Perriand
19 juin - 21 septembre
1997 Nationale
78
36 modèles pour une maison Exposition collective
16 octobre 1997 - 18
janvier 1998 Locale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
120
79
TransArchitectures 02, Cyber-espace et théories
émergentes
Exposition collective
7 janvier - 25 janvier 1998
1998
Internationale
80 Living [vivre], OMA, Rem
Koolhaas OMA, Rem Koolhaas
12 février - 17 mai 1998
Internationale
81 Reading [lecture], BMD, Bruce
Mau BMD, Bruce
Mau 12 février - 17
mai 1998 Internationale
82
Cities on the move 2, art et architecture en Asie
Exposition collective
conçue par Hou Hanru et Hans-
Ulrich Obrist
5 juin - 30 août 1998
Internationale
83
expressions / impressions, graphistes en Aquitaine
Exposition collective (24
artistes)
2 octobre - 13 décembre
1998 Locale
84
Shalom l'artiste, École des beaux-arts Bezalel de
Jérusalem
Exposition collective
19 novembre - 13 décembre
1998 Internationale
85
David Tartakover, Affiches sans valeur commerciale,
1977 - 1998, graphiste, Tel Aviv
David Tartakover
19 novembre - 13 décembre
1998 Internationale
86
De l'agitation [Hyper]ordinaire, Odile Decq
et Benoît Cornette, architectes, Paris
Odile Decq, Benoît Cornette
14 janvier - 2 mai 1999
1999
Nationale
87
Jacques Hondelatte, des gratte-ciel dans la tête,
architecte, Bordeaux
Jacques Hondelatte
21 janvier - 2 mai 1999
Locale
88 Peter Cook, architecte,
Londres Peter Cook
11 mars - 25 avril 1999
Internationale
89
Rétrospective / Perspectives 1, le lancement
Agence du Passant
7 mai - 13 juin 1999
Locale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
121
90
Singulier / Pluriel, architecture en Aquitaine 1995-1998
Exposition collective
10 juin - 31 octobre 1999
Locale
91
Casablanca, naissance d'une ville moderne sur le sol
africain
Exposition collective
1 octobre - 28 novembre
1999 Internationale
92
Limites Non Garanties, Écoles des beaux-arts de Bordeaux et
de Casablanca
Exposition collective
15 octobre - 28 novembre
1999 Locale
93
Frank O. Gehry, l'agence de l'architecte
Frank Gehry 2 décembre 1999 - 2 avril
2000 Internationale
94
FAT Foa muf, jeune architecture à Londres
Exposition collective (3
agences présentées)
30 mai - 3 septembre
2000
2000
Internationale
95
Lost & found, objets trouvés, design britannique critique
Exposition collective (38
designers présentés)
30 mai - 3 septembre
2000 Internationale
96
Habiter l'an 2000/dwelling in the year 2000, Grenoble, Orly,
Quarrata
Exposition collective
24 novembre 2000 - 28
janvier 2001 Internationale
97
Mutations, un évènement culturel sur la ville
contemporaine
Rem Koolhaas, Sanford Kwinter,
Multiplicity, Hans-Ulrich
Obrist
23 novembre 2000 - 25 mars
2001
Internationale
98
WYSIWYG (what you see is what you get), sauerbruch hutton, architectes, berlin,
londres
Matthias Sauerbruch,
Louisa Hutton
19 octobre 2001 - 20
janvier 2002 2001
Internationale
99
Re-f®action n°5, Taeg Nishimoto, architecte, New
York Taeg Nishimoto
15 novembre 2001 - 6 janvier
2002 Internationale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
122
100
Matière d'art, architecture contemporaine en Suisse
Exposition collective
7 février - 28 avril 2002
2002
Internationale
101 Shigeru Ban, architecte, Tokyo Shigeru Ban
24 mai - 15 septembre
2002 Internationale
102
17 interviews d'architectes, installation audiovisuelle
Exposition collective
13 juin - 3 juillet 2002
Internationale
103
Anne Lacaton, Jean Philippe Vassal, architectes Bordeaux-
Paris
Anne Lacaton, Jean Philippe
Vassal
24 octobre 2002- 10
janvier 2003 Locale
104
New trends 2002, nouvelles tendances de l'architecture en
Europe et au Japon
Exposition collective,
séléction des architectes
faites par Toyo Ito (Japon) et
Alejandro Zaera-Polo et Bob van Reeth
(Europe)
6 février - 23 mars 2003
2003
Internationale
105
Les nouveaux albums des jeunes architectes 2001 - 2002
Exposition collective (16
agences)
27 février - 30 mars 2003
Nationale
106
atelier pédagogique, présentation de la collection 36 points de vue, Histoires
d'architecture n°1/MAISONS, Lectures d'objets n°1/SIÈGES
3 avril - 3 mai
2003 Locale
107
C'est ici, 1999/2002, architecture Bordeaux, Communauté urbaine
Exposition collective
3 avril - 9 juin 2003
Locale
108 La ville dessus dessous,
Attention tramway!
4 - 27 juillet 2003
Locale
109
Bouge l'architecture! Villes et mobilité
4 juillet - 4 septembre
2003 Nationale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
123
110
Tramway, l'exposition. Urbanisme, architecture,
design, ingénierie
4 juillet - 9 novembre
2003 Locale
111
Cecil Balmond, informal, le génie du possible, ingénieur
Arup, Londres Cecil Balmond
30 janvier - 2 mai 2004
2004
Internationale
112
La caserne des pompiers de la Benauge, Bordeaux 1954
Claude Ferret, Adrien
Courtois, Yves Salier
12 février - 18 avril 2004
Locale
113
Déclaration d'architecture pour ma ville, regards croisés
sur 5 bâtiments du XX s. à Bordeaux, exposition-
installation
Exposition de 5 bâtiments
13 - 15 février 2004
Locale
114
Nouvelles formes d'habitat individuel, Domofrance, La Grenouillère, Bordeaux +
Sérillan, Floirac
8 agences 13 mai - 17
octobre 2004 Locale
115
Faire habiter l'homme, là, encore, autrement, Est-Ouest
/ Nord-Sud, E-W /N-S, séquence 1
16 projets 27 mai - 12 septembre
2004 Internationale
116
Les nouveaux albums des jeunes architectes 2003 - 2004
Exposition collective
1er octobre - 28 novembre
2004 Nationale
117
Faire habiter l'homme, là, encore, autrement, Est-Ouest
/ Nord-Sud, E-W /N-S, séquence 2
15 projets 21 octobre
2004 - 9 janvier 2005
Internationale
118
Bx Bordeaux > 1995 > 2005 > 2015, sur la promenade des
quais
11 décembre 2004 - 27
février 2005 Locale
119
Faire habiter l'homme, là, encore, autrement, Est-Ouest
/ Nord-Sud, E-W /N-S, séquence 3
23 projects 17 mai - 29
mai 2005 2005
Internationale
120
Natures intermédiaires, Michel Desvigne, paysagiste,
Paris
Michel Desvigne
3 juin 2005 - 30 octobre 2005
Locale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
124
121
Patrick Bouchain, architecte, Paris
Patrick Bouchain
23 juin 2005 - 30 octobre
2005 Nationale
122
Bordeaux les Chais, 51 maisons particulières, quai
des Chartrons
Bernard Bühler (architecte),
Bouygues Immobilier
(maître d'ouvrage)
4 novembre 2005 - 8 janvier
2006 Locale
123
Voisins, voisines, nouvelles formes d'habitat individuel en
France 8 projets
8 décembre 2005 - 2 avril
2006 Locale
124 [36] histoires de maisons 43 projets
26 janvier 2006 - 5 mars 2006
2006
Locale
125 Le nouveau pont ferroviaire
de Bordeaux
10 mars - 23 avril 2006
Locale
126
Le parc de Richelieu, 410 appartements à Bordeaux
XDGA Xaveer De Geyter
(architecte, Bruxelles), Kaufman &
Broad - Malardeau
(promoteur)
4 mai - 3 septembre
2006 Locale
127
Miralles Tagliabue (architectes, Barcelone) - EMBT, j'aime beaucoup
d'autres choses…
EMBT, Enric Miralles,
Benedetta Tagliabue
23 mai - 24 septembre
2006 Internationale
128
Leibar & Seigneurin, architectes,
Bayonne/Bordeaux, architectures d'ici
Xavier Leibar, Jean-Marie Seigneurin
18 janvier - 15 avril 2007
2007
Locale
129 DPA Dominique Perrault
Architecture Dominique
Perrault 8 février - 29
avril 2007 Nationale
130
Kazuyo Sejima + Ryue Nishizawa/SANAA,
architectes, Tokyo & Walter Niedermayr, artiste, Bolzano
SANAA, Walter Niedermayr
14 juin - 28 octobre 2007
Internationale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
125
131
De la Sbuc à inCité, 50 ans de pratiques urbaines à Bordeaux
inCité 10 octobre - 15
novembre 2007
Locale
132
Création architectural et innovation urbaine dans le
centre historique de Bordeaux, appel à idées organisé à l'occasion du
cinquantième anniversaire d'InCité
Exposition collective
18 octobre - 23 décembre
2007 Locale
133
Architectures d'ici, Lanoire & Courrian, architectes,
Bordeaux, le pôle agricole de Chasse-Spleen
Sophie Courrian, Jean-
Philippe Lanoire
6 décembre - 17 février 2008
Locale
134
Yona Friedman, architecte, Paris, tu ferais ta ville
Yona Friedman 15 février - 1
juin 2008
2008
Internationale
135
Juste avant de partir, Isabelle Kraiser, artiste, Bordeaux
Isabelle Kraiser 27 mars - 11
mai 2008 Locale
136
Nicolas Michelin, architecte-urbaniste/agence ANMA,
Paris, sur mesure
Nicolas Michelin
10 avril - 8 juin 2008
Nationale
137
Collectif, nouvelles formes d'habitat collectif en Europe
Exposition collective
4 juillet 2008 - 4 janvier 2009
Internationale
138
Habiter Autrement Bordeaux
HÄ HABITER AUTREMENT, Ateliers Jean
Nouvel
9 octobre 2008 - 4 janvier 2009
Locale
139
arc en rêve fête le 308, le nouveau lieu des architectes d'Aquitaine, avec une carte blanche à Fabre/de Marien,
architectes, Bordeaux
Julien Fabre, Matthieu de
Marien
5 mars - 25 mars 2009
2009 Locale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
126
140
Tania Concko, architecte-urbaniste, Amsterdam, projet
Campus, quartier Terres Neuves - Cité Yves-Farge,
Bègles
Tania Concko 9 avril - 14 juin
2009 Locale
141
Christophe Hutin, architecte, Bordeaux, construire
librement, l'enseignement de Soweto
Christophe Hutin
24 juin - 18 octobre 2009
Locale
142
Alexandre Chemetoff & associés, architectes,
urbanistes, paysagistes - Gentilly, Paris, Situations
construites
Alexandre Chemetoff
28 mai 2009 - 18 octobre
2009 Nationale
143
Insiders, pratiques, usages, savoir-faire
80 artistes 9 octobre 2009 - 7 février 2010
Internationale
144
Renzo Piano Building Workshop, architectes, Gênes,
Paris, Répons Renzo Piano
18 février - 23 mai 2010
2010
Internationale
145
DBL du Besset-Lyon, architectes, Paris,
construction
Pierre du Besset,
Dominique Lyon
7 mai - 25 juillet 2010
Nationale
146
BIG Bjarke Ingels Group, architectes, Copenhague, Yes
is More Bjarke Ingels
17 juin - 19 décembre
2010 Internationale
147
L'architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, Rosa Parks +
sylvania
4 projets 17 novembre
2010 - 16 janvier 2011
Locale
148
Ronan & Erwan Bouroullec, designers, Paris
Ronan et Erwan Bouroullec
27 janvier 2011 - 24 avril 2011
2011
Nationale
149
Langage commun, une lecture d'objets
Oscar Diaz, designer,
étudiants de première année
à l'École des Beaux-arts de
27 janvier 2011 - 13 février
2011 Locale
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
127
Bordeaux
150
Bordeaux eurantlantique, présentation publique du
concours d'urbanisme pour Saint-Jean Belcier
Exposition collective
1er avril - 29 mai 2011
Locale
151
Robbrecht & Daem, architectes, Gand, Traversant
l'architecture
Hilde Daem, Paul Robbrecht
23 juin - 15 octobre 2011
Internationale
ANNEXES 3
Liste des expositions du centre d’architecture Arc en rêve, classées par nature et par an
Année Expositions
locales Expositions nationales
Expositions internationales
Total
1982 1 0 0 1
1983 0 1 0 1
1984 4 2 1 7
1985 1 1 4 6
1986 1 3 1 5
1987 0 0 2 2
1988 1 1 3 5
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
128
1989 1 0 1 2
1990 2 0 1 3
1991 6 2 1 9
1992 0 1 4 5
1993 3 3 2 8
1994 8 1 3 12
1995 2 0 1 3
1996 1 2 2 5
1997 2 1 1 4
1998 1 0 6 7
1999 4 1 3 8
2000 0 0 4 4
2001 0 0 2 2
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
129
2002 1 0 3 4
2003 4 2 1 7
2004 4 1 3 8
2005 3 1 1 5
2006 3 0 1 4
2007 4 1 1 6
2008 2 1 2 5
2009 3 1 1 5
2010 1 1 2 4
2011 2 1 1 4
TOTAL 65 28 58 151
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
130
Table des images
Image 1: Entrepôt Réel des Denrées Coloniales ............................................................ 23 Image 2 : Vue extérieure de l’accès principal de l’Entrepôt Lainé ................................ 24 Image 3 : Plan du Rez-de-chaussée de l’Entrepôt Lainé ............................................... 25 Image 4 : Plan du premier étage de l’Entrepôt Lainé ..................................................... 25 Image 5: vue intérieure de la grande nef de l’Entrepôt Lainé lors de la célébration du trentième anniversaire d’Arc en rêve centre d’architecture............................................ 27 Image 6 : Vue extérieure de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux ....................................................................................................... 34 Image 7 : Projet de Gaspard Joly : « New York, un gratte-ciel… hôtel à Manhattan . 37 Image 8 : Projet de Sophie Courrian : « Un observatoire à coucher de soleil à Alcatraz »............................................................................................................................ 39 Image 9 : Localisation du Bois de Rivière ....................................................................... 45 Image 10 : Plans du projet paysager ............................................................................... 46 Image 11 : Image du Bois de Rivière ............................................................................... 48 Image 12: Brochure publicitaire pour l’exposition « 36 modèles pour une maison » .. 64 Image 13 : Les Diversités, vue extérieure Lot 2 et Lot 1 ................................................ 65 Image 14 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot B ............................................... 66 Image 15 : Brochure publicitaire pour l’exposition « nouvelles formes d’habitat individuel » ......................................................................................................................... 67 Image 16 : Brochure publicitaire pour l’exposition « voisins – voisines, nouvelles formes d’habitat individuel en France » ........................................................................... 67 Image 17 : Brochure publicitaire pour l’exposition « l’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa parks + sylvania » ............................................ 70 Image 18 : Brochure publicitaire pour l’exposition « New trends 2002, nouvelles tendances de l’architecture en Europe et au Japon» ..................................................... 73 Image 19 : Brochure publicitaire pour l’exposition « Tramway, l’exposition, urbanisme/architecture/design/ingénierie »..................................................................... 81 Image 20: Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 43 ........................................................................................................................... 83 Image 21: Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 68 ........................................................................................................................... 83 Image 22 : Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 37 ........................................................................................................................... 84 Image 23 : Images du projet de Ricardo Bofill pour la Bastide ...................................... 87 Image 24 : Projet de Christian de Portzamparc pour l’appel à idées « Bordeaux, Port de la Lune/Architecture 89 » ............................................................................................. 90 Image 25 : Projet de Dominique Perrault pour l’aménagement des deux rives de la Garonne à Bordeaux ......................................................................................................... 92 Image 26 : Vue d’une partie des quais de la Garonne dans la rive gauche ................. 94 Image 27 : Vue du miroir d’eau devant la Place de la Bourse ....................................... 94
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
131
Table des images annexes
Image 1: Entrepôt et quai des Chartrons ....................................................................... 102 Image 2 : vue intérieure de la Galerie d’architecture, exposition « BIG – Bjarke Ingels Group, architectes, Copenhague, Yes is more » .......................................................... 102 Image 3 : vue intérieure de la grande nef de l’Entrepôt Lainé ..................................... 103 Image 4 : vue intérieure d’une des salles de la Galerie d’architecture, lors de l’exposition « Ronan & Erwan Bouroullec, designers, Paris, album » ........................ 103 Image 5 : vue intérieure d’une des salles de la Galerie blanche lors de l’exposition « Bordeaux euratlantique, concours d’urbanisme pour Saint-Jean Belcier » ............ 103 Image 6 : Projet de Christophe Bouriette « Escale spectacle, mille et une nuits sur la Garonne » ........................................................................................................................ 104 Image 7 : Projet de Jean-Philippe Lanoire : « Un espace de communication et d’exposition pour l’architecture, hangar 11 » ................................................................ 104 Image 8 : Projet de Laurent Portejoie : « Entre Soulac et le Verdon sur mer, un restaurant… » .................................................................................................................. 104 Image 9: Projet de Paul Marion : « L’hôtel du passage du Nord-Ouest, pont d’Aquitaine » .................................................................................................................... 105 Image 10 : Projet de Pierre-Yves Portier : « Cabanes, Finistère » ............................. 105 Image 11 : Toponymie du Bois de Rivière .................................................................... 105 Image 12 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 1 ......................................... 106 Image 13 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 3 ......................................... 106 Image 14 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 4 ......................................... 107 Image 15 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 5 ......................................... 107 Image 16: Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 7 .......................................... 107 Image 17 : Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot A ............................... 108 Image 18: Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot C1............................... 108 Image 19 : Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot C2 ............................. 108 Image 20 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot D ............................................. 109 Image 21 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot E ............................................. 109 Image 22 : Vues intérieures de l’exposition « l’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa parks + sylvania » ......................................................... 110 Image 23 : Port Autonome de Bordeaux, vue d’ensemble des quais, la terrasse sud des Quinconces ............................................................................................................... 110 Image 24: Le port de Bordeaux avec ses quais............................................................ 111 Image 25 : Projet de Ricardo Bofill pour la Bastide ...................................................... 111 Image 26 : Images du projet de Dominique Perrault pour l’aménagement des deux rives de la Garonne à Bordeaux ..................................................................................... 112
Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux
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Table des graphiques Graphique 1: Nombre d’expositions organisées par Arc en rêve par an, entre 1982 et 2011 .................................................................................................................................... 53 Graphique 2 : Distributions des expositions produites par Arc en rêve, par nature, entre 1982 et 2011 ............................................................................................................ 54 Graphique 3 : Nombre d’expositions locales organisées par Arc en rêve par an, entre 1982 et 2011 ...................................................................................................................... 55 Graphique 4 : Nombre d’expositions nationales organisées par Arc en rêve entre 1982 et 2011 ...................................................................................................................... 55 Graphique 5 : Nombre d’expositions internationales produites par Arc en rêve, par an, entre 1982 et 2011 ............................................................................................................ 56 Graphique 6 : Comparaison entre les expositions d’arc en rêve, locales, nationales et internationales par an, entre 1982 et 2011 ...................................................................... 57
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