le "temps" du changement - v. mignerot

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Environment

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Risque d’effondrementde la civilisation industrielle :

Le temps du changement

V. Mignerot - 3 décembre 2016

Tout ce qui bouge, ou a bougé

ne le peut, ou ne l’a pu

QUE grâce à l’énergie

Nous anticipons demain…à partir d’hier

Théorie du cerveau probabiliste : notre cerveau travailleraitessentiellement à anticiper les évènements à venir, afind’économiser du temps et de l’énergie.

Thomas Bayes (né env. en 1702 à Londres - mort le 7 avril 1761 à Tunbridge Wells, dans le Kent) est unmathématicien britannique et pasteur de l'Église presbytérienne, connu pour avoir formulé le théorème deBayes dans "Essais sur la manière de résoudre un problème dans la doctrine des risques (Essay TowardsSolving a Problem in the Doctrine of Chances - 1763)" publié à titre posthume. (source wikipedia).

Voir aussi les travaux de Stanislas Dehaene, chercheur en psychologie cognitive expérimentale, membre duCollège de France

Projet Synesthéorie

« (…) en 2011, une équipe de la Carnegie Mellon University aobservé que des neurones envoyaient des décharges avantmême la perception, juste parce que le cerveau était en train deprédire qu'il allait se passer quelque chose. Ils ont vu, au plusintime du cerveau, des messages nerveux transportant, non pasdes informations provenant des sens, mais des calculs deprobabilité... »

Science et Vie n° 1142, novembre 2012 p. 64

« Le cerveau bayesien est conçu comme une machineprobabiliste qui fait constamment des prédictions sur lemonde et les actualise en fonction de ce qu’il perçoit. »

Baquiast J-P, 2008. Le cerveau bayesien, Automates Intelligents

Destruction de l’équilibre écologique vital, déplétionénergétique, fin des ressources, déclin, pouvons-nousanticiper ce que nous ne connaissons pas encore ?

L’esprit façonné par notre action

Riz Blé

Coopération / Non coopérationCollectivisme / Individualisme

Pensée holistique / Pensée analytique

Large-Scale Psychological Differences Within China Explained by Rice Versus Wheat AgricultureT. Talhelm, Science, 2014

L’esprit façonné par notre action

Nous vivons dans la culture de l’énergie et de la liberté, et c’estbien l’énergie qui nous a permis de démultiplier notre capacité àtransformer le monde pour l’intérêt de notre adaptation.

Nos schémas de pensée vont-ils évoluer à temps, etsuffisamment rapidement, lors de la réduction desapprovisionnements ?

Comment réadopter un modèle plus collectiviste alors quenous en avons perdu les codes ?

Boucles de rétroaction positive

- Chaleur et sécheresse diminuent la capacité d'absorption duCO2 par les végétaux, potentielles sources de GES à terme

- Albédo : glaces et manteaux neigeux qui fondent favorisentle réchauffement des terres et des océans

- Méthane (pergélisol, clathrates des fonds marins) (?)

Boucles de rétroaction positive

- Vapeur d’eau (l'air chaud peut contenir plus d'humidité quel'air froid), effet de serre augmenté

- Le réchauffement des océans diminue leur capacitéd’absorption de CO2, et peut donc accélérer la concentrationdes gaz à effet de serre dans l’atmosphère

- (…)

Boucles de rétroaction positive = décalage temporelirréductible, impossible à anticiper (on ne sait pas les simuler)

Inertie climatique

Estimée à 40 ans (+- 15 ans), pour le réchauffement

Beaucoup plus long pour la modification des fluxatmosphériques et océaniques (centaines, milliers d’années)

Si le climat (sa chaleur) de 2016, celui qui nous inquiète,correspond à l’activité humaine des années 1970 et que notreactivité d’aujourd’hui ne peut changer que le monde d’après2050, nous sommes alors en décalage émotionnel – etadaptatif – de 80 ans sur la réalité.

Inertie industrielle et économique

Lorsque XXX a modifié la recette du NutXXXX, il leur a fallupréparer le marché de l'huile de palme, modifier les modèlesagricoles en amont. Les consommateurs ne réalisent cela quetrès longtemps après et modifier tout un processus deproduction, qui fait vivre beaucoup de monde est très difficile aposteriori, les pays exploités eux-mêmes s'y opposant pour desraisons économiques.

La destruction de l’environnement a eu lieu depuislongtemps lorsque le public s’en rend compte, revenir en arrièreest verrouillé par les intérêts (à court terme) d’humains quibénéficient du commerce généré.

Le recyclage : un retard perpétuel

« (Dans une économie x) plus le taux de croissance est élevé, plus s’accroîtl’écart entre la quantité d’un matériau entrant dans l’économie à un momentt du passé et la quantité entrant x années plus tard dans une économie ayantcrû durant tout ce temps. Concernant le cuivre, avec un taux de recyclage de60 %, nous injectons en 2015 dans le système 4 millions de tonnes de cuivrerecyclé, soit grosso modo 60 % des 6 millions de tonnes que l’on produisait il ya quarante ans, en 1975. Or, à cause de la croissance continue de notredemande, nous en consommons aujourd’hui 16 millions de tonnes, et nonplus 6 ; il nous faut donc extraire à nouveau 12 millions de tonnes de cuivre,malgré le recyclage qui nous a permis de gagner un tout petit peu detemps, mais pas de modifier la logique extractive fondamentale de notreéconomie. »

Vers une économie authentiquement circulaire, C. Arnsperger et D. Bourg, CAIRN.info

Complexification et énergie

Un apport d’énergie en augmentation constante permet dedévelopper l’économie ET de réparer ou compenser lesproblèmes qu’elle génère (pollution, complexité, compensationde la baisse des rendements agricoles grâce aux intrants…).

Mais l’énergie ne peut compenser éternellement l’auto-intoxication de nos sociétés, car son apport quantitatif ne peutque se réduire à terme.

Complexification et énergie

« Joseph Tainter le montre avec l’exemple des Sumériens qui se sonteffondrés. On complexifie toujours plus, jusqu’aux rendement décroissants. Siles récoltes périclitent parce que les pluies sont irrégulières, il faut construiredes canaux d’irrigation. Quand ils s’envasent, il faut organiser des équipes decurage. Lorsque l’amélioration du rendement des cultures autorise unepopulation plus nombreuse, il faut construire davantage de canaux. Quandl’étendue du réseau de canaux ne permet plus de se satisfaire de réparationsponctuelles, il faut mettre en place une bureaucratie de gestion, et la financeren levant l’impôt sur la population. Quand la population se plaint, il fautcréer des inspecteurs des impôts et un système de comptabilité des sommesperçues. Etc, jusqu’à effondrement. »

Joseph Tainter, L’effondrement des sociétés complexes, repris par Loïc Steffan

Syndrome de la Reine rouge

Lewis Carroll / Leigh Van Valen

Le temps du changement

• Cerveau probabiliste qui anticipe à partir du passé

• Esprit façonné par notre rapport historique au monde

• Boucles de rétroaction impossible à anticiper

• Inertie climatique

• Inertie industrielle et économique, recyclage

• Syndrome de la reine rouge

Le temps du changement

Nous avons toujours un temps de retard

L’approvisionnement en énergie va se réduire

Nous négocions collectivement à propos d’un problème quiest engagé, irréversible, auquel nous ne réagissons qu’aposteriori, et chaque jour avec moins de moyens de réparer lesproblèmes à cause de la déplétion énergétique.

« Ce serait une consolation pour notre faiblesse et nos œuvres si toutes chosesdevaient périr aussi lentement qu’elles adviennent ; mais il est ainsi, la richesseest lente, et le chemin de la ruine est rapide. »Sénèque, Lettres à Lucilius, n. 91

Ugo Bardi – Cassandra’s legacy

Complexité – Baisse des rendements – Pollution

Tous les plaisirs, tous les avantages de l’humanité

sont toujours pris à quelqu’unet à quelque chose,

dans l’espace et dans le temps.

V. Mignerot

Tous les plaisirs, tous les avantages de l’humanité

sont toujours pris à quelqu’unet à quelque chose,

dans l’espace et dans le temps.

V. Mignerot

Tous les plaisirs, tous les avantages de l’humanité

sont toujours pris à quelqu’unet à quelque chose,

dans l’espace et dans le temps.

V. Mignerot

Tous les plaisirs, tous les avantages de l’humanité

sont toujours pris à quelqu’unet à quelque chose,

dans l’espace et dans le temps.

V. Mignerot

Tous les plaisirs, tous les avantages de l’humanité

sont toujours pris à quelqu’unet à quelque chose,

dans l’espace et dans le temps.

V. Mignerot

Après le « développement durable »,le dernier oxymore ?

Après le « développement durable »,le dernier oxymore ?

Nous allons devoir, tous ensemble,

construire un déclin

- Les ENR ne réduisent pas les émissions de CO2 et ne survivront pas au pétrole

- Les émissions sont strictement cumulatives

- Les impacts de notre activité, même réduite, restent cumulatifs (impossible de retirer le CO2

de l’atmosphère)

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