l ’ épisode psychotique aigu ou bouffée délirante aigue (bda)
Post on 20-Jan-2016
94 Views
Preview:
DESCRIPTION
TRANSCRIPT
L’épisode psychotique aiguou bouffée délirante aigue (BDA)
Dr Rachel Coulombel
Le 3 novembre 2011
plan
1. Clinique : - terrain et chronologie - syndrome délirant 2. Diagnostics différentiels et examens
complémentaires 3. Evolution 4. Pronostic 5.Traitement
1. Clinique : terrain et chronologie
• Terrain : adulte jeune entre 18 et 25 ans, pas d’atcd psychiatrique
• Brutalement apparition d’idées délirantes et de troubles du comportement
• « coup de tonnerre dans un ciel serein » : parfois apparition en 24/48 heures
• Rupture avec l’état antérieur
1. Clinique : terrain et chronologie
• aigu : début des troubles inférieur à 6 mois. Après 6 mois d’évolution : délire chronique
• Parfois personnalité prémorbide de type schizoïde
• Pas forcément de facteur déclenchant mais parfois retrouvé : situation de stress ou d’échec
• Prodromes possibles : trouble de l’humeur, émergence anxieuse dans les semaines précédentes
1. Clinique : terrain et chronologie
• Cas clinique Melle B, 19 ans, adressée aux urg par son MT. Depuis
son retour de Katmandou il y a 3 jours, difficultés d’endormissement et irritabilité. Ce matin, apparition brutale de propos incohérents avec une alternance de moments de repli et d’exaltation.
A l’entretien : ne tient pas en place, s’immobilise pour scruter la fenêtre, l’air « ailleurs ». Elle sent que l’on a remplacé son utérus par une émeraude, signe de sa divine ascendance. A la télé, elle a appris qu’un démon la manipulait, elle l’entend qui répète ses pensées. Elle ne répond pas à vos questions « de toute façon vous savez tout! » et elle refuse de rester à l’hôpital car elle craint d’y être empoisonnée.
1. Clinique : terrain et chronologie
• Analyse séméiologique de ce cas :• Jeune femme• Pas d’atcd psychiatrique• Facteur déclenchant possible : voyage au
népal• Prodromes : insomnie et irritabilité• Début brutal des troubles• Évolution aigu (inférieur à 6 mois)
1. Clinique : syndrome délirant
• Délire riche et incompréhensible
• Multiplicité des mécanismes : imagination, hallucinatoire, intuition, interprétation
• Polymorphisme des thèmes : persécution, grandeur, possession, influence, mystique… les thèmes se mélangent
• Absence de systématisation, d’organisation
1. Clinique : syndrome délirant
• Conviction, adhésion totale aux idées délirantes : pas de critique
• Retentissement affectif du délire : anxiété, labilité thymique (fluctuations de l’humeur)
• Retentissement comportemental du délire: agitation, auto ou hétéro agressivité,
fugue…• Retentissement somatique : insomnie,
anorexie, asthénie
1. Clinique : syndrome délirant
• Cas clinique Melle B, 19 ans, adressée aux urg par son MT. Depuis
son retour de Katmandou il y a 3 jours, difficultés d’endormissement et irritabilité. Ce matin, apparition brutale de propos incohérents avec une alternance de moments de repli et d’exaltation.
A l’entretien : ne tient pas en place, s’immobilise pour scruter la fenêtre, l’air « ailleurs ». Elle sent que l’on a remplacé son utérus par une émeraude, signe de sa divine ascendance. A la télé, elle a appris qu’un démon la manipulait, elle l’entend qui répète ses pensées. Elle ne répond pas à vos questions « de toute façon vous savez tout! » et elle refuse de rester à l’hôpital car elle craint d’y être empoisonnée.
1.Clinique : syndrome délirant
• Analyse séméiologique de ce cas :
• thèmes polymorphes : transformation corporelle, filiation divine (mégalomanie), mystique, influence, persécution
• Mécanismes polymorphes : imaginatif, hallucinations (visuelles, cénesthésiques, auditives)
• Délire non systématisé
1. Clinique : syndrome délirant
• Adhésion totale
• troubles du comportement (agitation psychomotrice)
• Participation affective
2. Diagnostics différentiels et examens complémentaires
• Devant un tableau délirant aigu, avant de conclure à un trouble psychiatrique, il faut éliminer une origine organique :
- décompensation d’une affection médicale (diabète par exemple)
- confusion mentale d’origine diverse
- affection cérébrale (tumeur)
- pharmaco psychose : troubles psychotiques induits par une prise de toxiques
2. Diagnostics différentiels et examens complémentaires
• Devant une personne qui présente des troubles psychotiques aigus sans atcd psychiatrique, il faut donc un examen organique avant toute chose
• Les examens complémentaires indispensables sont :
- un bilan biologique avec une recherche des toxiques
- un scanner cérébral
3. Evolution
• favorable dans 1/3 des cas• récidive unique ou multiple dans 1/3 des cas• évolution vers un troubles chronique dans 1/3 des
cas : - schizophrénie - trouble schizo affectif - trouble bipolaire
NB : apparition fréquente d’un syndrome dépressif secondaire à la résolution de l’épisode psychotique avec risque de passage à l’acte suicidaire
3. Facteurs de bon pronostic
• brutalité du début
• Existence de facteurs déclenchant
• Personnalité antérieure bien adaptée
• Brièveté de l’accès
• Bonne réponse au traitement
4. Facteurs de bon pronostic
• Bonne critique du délire
• Importance des éléments affectifs
• Richesse du délire (thèmes et mécanismes)
• Absence d’atcd psychiatriques familiaux
5. traitement
• Urgence psychiatrique avec hospitalisation sous contrainte si nécessaire (avec la demande d’un tiers)
• Surveillance du risque de passage à l’acte auto ou hétéro agressif
• Sédation médicamenteuse si besoin
• Traitement antipsychotique
5. Traitement
• Psychothérapie de soutien
• Surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement : prise des constantes (TA, pouls, température), état d’hydratation, transit, vigilance, production délirante, humeur…
• Soutien et information de la famille
5. Traitement
• Traitement médicamenteux et consultation spécialisée à poursuivre au long cours pour diminuer le risque de rechute
• Au moins 12 à 18 mois
• Travail d’alliance thérapeutique au cours des entretiens
• Merci de votre attention …
top related