investigations sur le régime alimentaire de trois chauves-souris
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Investigations sur le régime alimentaire de trois Chauves-souris insectivores de la région de l’Extrême-Nord Cameroun
Mémoire de Master II rédigé par BOL A ANONG ALIMA GIBERING. PLEG SVT Page iii
UNIVERSITE DE MAROUA ECOLE NORMALE
SUPERIEURE
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE DEPARTMENT OF LIFE AND EARTH SCIENCES
Investigations sur le régime alimentaire de trois Chauves-souris insectivores de la région de
l’Extrême-Nord Cameroun
Mémoire présenté en vu de l’obtention d’un MASTER II
(Option : Biologie des organismes animaux)
Par :
BOL A ANONG ALIMA GIBERING DIPES II en Sciences de la Vie et de la Terre
Matricule : 09B0743N
THE UNIVERSITY OF MAROUA HIGHER TEACHERS’ TRAINING
COLLEGE
Année académique 2012-2013
Dr. DAVID EMERY TSALA Université de Maroua
Sous la direction de :
Dr. BAKWO FILS ERIC MOISE Université de Maroua
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DEDICACE
Ce travail est entièrement dédié au Feu Pr GIBERING BOL ALIMA
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REMERCIEMENTS
La conduite à terme de ces travaux a été possible grâce à l’aide de plusieurs
personnes et organisations. Pour cela nous tenons à remercier sincèrement :
- le Dr Tsala Emery David, chargé de cours à l’Ecole Normale Supérieur de
l’Université de Maroua qui malgré ses occupations a accepté de participer à la
réalisation de ce travail. Ses critiques et suggestions ont permis que ce mémoire
puisse être achevé ;
- le Dr. Bakwo Fils Eric Moise, Assistant à l’Ecole Normale Supérieur de
l’Université de Maroua pour l’aide matérielle, sa disponibilité, son soutien et les
orientations apportés à la rédaction de ce mémoire et surtout sa passion des
Chiroptères qu’il a su me transmettre;
- La Bat conservation international, qui a financé ce travail;
- à tout le corps enseignant et l’administration de l’ENS de Maroua pour leur
dévouement dans notre formation et la rigueur au travail ;
- M Aaron Manga Mongombe, pour sa participation active à ce travail pendant les
captures, l’identification et les travaux de laboratoire ;
- M Mmae Jacques patrick, pour son aide pendant les captures et sa disponibilité ;
- Mme Boufeu Djoko Philomène, M Essimi Embolo Gervais et M Feuzeu
Wandji Martial ; pour l’aide pendant les captures ;
- Mes parents M Anong Amedou Moussa et Mme Mengue Leocadie epse
Anong; pour tout leur affection et leur soutien qu’ils n’ont cessé de m’apporter ;
- A Mlle Waara A Anong pour toute l’assistance, les conseils et l’aide financière ;
- A M Matchan A Anong Moussa pour toute l’assistance, l’aide financière;
- A mes frères et mes sœurs pour leur affection et soutien financier et moral ;
- à tous ceux et celles non mentionnés qui ont contribués à l’aboutissement de ce
travail.
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TABLE DE MATIERES
Dédicace.………………………………………………….….……………………...iii
Remerciements…………………………………………….….……………………...iv
Table de matières…………………..………………………………………………....v
Résumé et Abstract........................................................................................................vii
Liste des tableaux…………………………………………………………………..viii
Liste des figures……………………………………………….……….........................x
Liste des abréviations…………………………………………………………………xii
Introduction…………………………………………...………………………………1
Justification du choix des espèces……………………………………………………..3
Chapitre I : Revue de la littérature……………………………………………………4
I Généralités sur les Chiroptères...…………………………………………................4
I.1 Position dans la systématique des Molossidae…………..………………………..4
I.2 Anatomie……………………………………………...…………………………...5
I.2.1 Peau et phanères……………………………………..……………………….....5
I.2.2 Membrane alaire ou patagium…………………………………………………..7
I.2.3 Squelette………………………………………………………………………...8
I.2.4 Musculature…………………………………………………………..………..10
I.2.5 Système nerveux et organes de sens……………………………………….……11
I.2.6 Appareil digestif………………………………………………………….……12
I.2.7 Appareil circulatoire………………………………………………………...…13
I.2.8 Appareil uro-génital……………………………………………………………13
I.3 Biologie et éthologie des Chiroptères……………………………………………14
I.3.1 Echolocation…………………………………………………………...………14
I.3.2 Locomotion………………………………………………………………….…15
I.3.3 Alimentation………………………………………………………..……….…15
I.3.4 Reproduction………………………………………………………..……….…16
I.5 Importances des Chiroptères dans la lutte contre les insectes nuisibles .……..16
Chapitre II : Matériel et méthodes………………………………………………..…18
II.1 Présentation du site d’étude…………………………………………………..…18
II.2 Collecte des données……………………………………………………………21
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II.2.1 Capture des chauves-souris…………………………..…………………..…… 21
II.2.2 Identification des chauves-souris ………………………………………………22
II.2.3 Collecte des fèces……………………………………………………………….22
II.2.4 Analyse du contenu des fèces…………………………………………………..22
II.3 Analyse statistique des données………………………………………..…………23
Chapitre III : Résultats et discussion……………………………………………….…24
III.1.Résultats………………………………………………………………………....24
III.1.1 Résultats de la capture des chauves-souris …………..………………………24
III.1.2 Identification du régime alimentaire de Chaerephon pumilus, Mops condylurus et
Mops niveiventer ………………………………………………………………………...…25
III.1.2.1 Résultats de la collecte des fèces ………………………..……………….…25
III.1.2.2 Résultats de l’identification du contenu des fèces …………………………25
III.1.2.3 Etude comparative du contenu des fèces de Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer…………………………………………………..…...36
III.1.2.4. Etude comparative du contenu des fèces de Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer en fonction de la saison……………………………..44
III.2. Discussion……………………………………………………………………….51
Conclusion….................................................................................................................58
Références bibliographiques……………………………………………………….…60
Annexes…………………………………………………………………………….....67
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Résumé
Dans le but d’étudier le régime alimentaire de trois espèces de chauves-souris insectivores
(Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer) de la région de l’Extrême-Nord
Cameroun, nous avons capturés les chauves-souris pendant deux saisons. Les fèces de ces
chauves-souris ont été analysées afin d’identifier les fragments d’insectes qui s’y trouvent. Au
total 97 individus ont été capturés. Nous avons analysés cinq crottes par individus.
L’identification du contenu de ces crottes révèle six ordres d’insectes: les Coléoptères (54,35%),
les Hémiptères (29,41), les Diptères (9,06), les Lépidoptères (5,76), Hymenoptères (0,65) et
Orthoptères (0,007). Les pourcentages volumes des Coléoptères, des Hémiptères, des Diptères et
des Lépidoptères, présentent une différence significative entre les trois espèces. De plus, les
pourcentages volumes de Lépidoptères et de Diptères sont similaires dans l’alimentation pendant
la saison sèche et la saison pluvieuse, pour toutes les espèces. La grande consommation par les
trois Molossidae, des Coléoptères, Hémiptères, Diptères et Lépidoptères, qui sont des ordres
d’insectes renfermant de nombreuses espèces nuisibles montre le rôle potentiel de ces chauves-
souris dans la lutte biologique. A cet effet, plus d’investigations sont recommandés pour évaluer
le rôle potentiel des Molossidae dans la lutte biologique contre les insectes ravageurs des cultures
au Cameroun.
Mots clé : lutte biologique, alimentation, chauves-souris, Molossidae, Maroua, Cameroun.
Abstract
In order to provide data on the diet of three insectivorous bats (Chaerephon pumilus,
Mops condylurus and Mops niveiventer) in Far-Nord region of Cameroon, we captured bats
across two seasons. Faecal pellets of these bats were analyzed in order to identify the fragments
of insects consumed by these bats. A total of 97 molossid bats were captured. Five faecal pellets
were analysed per individual. The identification of the contents of these pellets reveals six orders
of insects: Coleopterans (54.35%), Hemipterans (29.41), Dipterans (9.06), Lepidopterans (5.76),
Hymenopterans (0.65) and Orthopterans (0.007). The percentage volume of Coleopterans,
Hemipterans, Dipterans and Lepidopterans presented a significant difference between the three
species. The percentage volume of Lepidopterans and Dipterans were similar in the diet, during
the two seasons for all species. The consumption of Coleopterans, Hemipterans, Dipterans and
Lepidopterans, which are orders of insect containing pest species, by these three species shows
their potential role in biological pest control. Further investigations on the diet of insectivorous
bats are recommended to assess the potential role of bats in consuming pest insects in Cameroon.
Keywords: biological pest control, diet, Bats, Molossidae, Maroua, Cameroon.
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Coordonnées géographiques des sites de capture ……………………….19
Tableau 2 : Répartition des Molossidae capturés par espèce et par saison …………24
Tableau 3 : Répartition du nombre de crottes analysés en fonction de l’espèce……..25
Tableau 4: Volume, pourcentage volume et fréquence des différents ordres d’insectes
consommés par Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer………...35
Tableau 5 : Moyenne des pourcentages volumes des cinq ordres d’insectes contenus dans
les fèces Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer après transformation
des données en Arcsinus……………………………………………...37
Tableau 6 : Test de comparaison ANOVA entre les différents ordres d’insectes contenus
dans les fèces des trois Molossidae…………………………………………38
Tableau 7: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes des
pourcentages volumes des Coléoptères pour Chaerephon pumilus, Mops condylurus et
Mops niveiventer…………………………………………………………….39
Tableau 8 : Test de comparaison multiple (LSD) entre les différentes espèces de
Molossidae et les ordres d’insectes collectés dans les fèces………………………….40
Tableau 9: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes des
pourcentages volumes des Hémiptères pour Chaerephon pumilus, Mops condylurus et
Mops niveiventer…………………………………………………………….41
Tableau 10: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes
des pourcentages volumes des Lépidoptères pour Chaerephon pumilus, Mops condylurus
et Mops niveiventer……………………………………………………………..41
Tableau 11: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes
des pourcentages volumes des Diptères pour Chaerephon pumilus, Mops condylurus et
Mops niveiventer……………………………………………………………………………….42
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Tableau 12: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes
des pourcentages volumes des Hyménoptères pour Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer……………………………………………………………..43
Tableau 13: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes
des pourcentages volumes des Orthoptères pour Chaerephon pumilus, Mops condylurus
et Mops niveiventer………………………………………………………44
Tableau 14: Test de Mann-whitney, wilcoxon et test Z sur la variation du régime
alimentaire de Chaerephon pumilus durant la saison pluvieuse et sèche au seuil
0,01…………………………………………………………………………………..46
Tableau 15 : Test de Mann-whitney, wilcoxon et test Z sur la variation du régime
alimentaire de Mops condylurus durant la saison pluvieuse et sèche au seuil 0,05….49
Tableau 16: Test de Mann-whitney, wilcoxon et test Z sur la variation du régime
alimentaire de Mops niveiventer durant la saison pluvieuse et sèche au seuil 0,05…..49
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LISTE DES FIGURES
Figure 1: La peau et les phanères chez les Molossidae……………………………….6
Figure 2 : Membrane alaire des Molossidae…………………………………………..8
Figure 3 : Squelette de Chiroptères……………………………………………………8
Figure 4 : Morphologie des crânes de 2 Molossidae…………………………………9
Figure 5: Utilisation de l’écholocation par une chauve-souris durant la chasse……14
Figure 6: Répartition des sites de capture dans Maroua……………………………20
Figure 7: Capture des chauves-souris………………………………………………21
Figure 8: Matériels d’observation des fèces…………………………………………23
Figure 9: Fragment d’une patte d’un Orthoptère observé au microscope……………26
Figure 10: Fragments d’insectes non identifiables observés au microscope…………26
Figure 11: Fragments de Coléoptères observés au microscope……………………...27
Figure 12: Fragment de Diptères observé au microscope……………………………28
Figure 13: Fragments d’Hémiptères observés au microscope……………………….29
Figure 14: Fragments d’Hyménoptères observés au microscope……………………30
Figure 15: Fragments de Lépidoptères observés au microscope…………………….31
Figure 16: pourcentage volume des ordres d'insectes consommés par Chaerephon
pumilus ………………………………………………………………………………32
Figure 17: pourcentage volume des ordres d'insecte consommés par Mops
condylurus……………………………………………………………………………………..33
Figure 18: pourcentage volume des ordres d'insecte consommés par Mops
niveiventer…………………………………………………………………………………….34
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Figure 19: Variation du régime alimentaire de Chaerephon pumilus en fonction des
saisons…………………………………………………………………………………45
Figure 20: Variation du régime alimentaire de Mops condylurus en fonction des
saisons…………………………………………………………………………………48
Figure 21: Variation du régime alimentaire de Mops niveiventer en fonction des
saisons………………………………………………………………………………..50
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LISTE DES ABREVIATIONS
ANOVA: analyse of variance
Khz: Kilo hertz
LSD: level signical difference
SNK: Student-Newman-Keuls
SODECOTON: Société de Développement du Coton du Cameroun
USDA: United State for the development of agriculture
&: Et
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Tout au long du siècle dernier, l’agriculture a subi une croissance fulgurante
marquée notamment par une destruction des écosystèmes naturels au profit des zones
agricoles. Ceci a eu pour conséquence le bouleversement des équilibres biologiques entre
les insectes et leurs prédateurs naturels. Cet état des choses a pour conséquence directe,
une augmentation des destructions causées par les insectes sur les végétaux. L’alternative
de la société à ce problème a été de suppléer la régulation naturelle des insectes par son
équivalent technologique, qui est le contrôle des populations d’insectes par les pesticides
chimiques dont les volumes utilisés augmentent d’année en année (Cleveland et al.,
2006). Les pesticides sont chers et ils peuvent avoir des conséquences nocives et fortuites.
Whalon (2004) estime à plus de 500 le nombre d’espèce d’insectes et acariens parasites
qui ont développé des résistances aux pesticides, exigeant des quantités plus élevées ou le
développement de nouveaux produits chimiques (Cleveland et al., 2006). De plus les
pesticides chimiques ne sont pas spécifique aux populations parasites cibles, de ce fait
beaucoup d'ennemis naturels des parasites sont tués par l’utilisation des pesticides
(Cleveland et al., 2006). Il est important de noter que, l'exposition aux pesticides et aux
herbicides posent des risques sanitaires aux humains et aux animaux. A titre d’exemple,
plus de 20000 décès accidentels et 3 millions d’empoisonnements aux pesticides sont
annuellement recensés dans le monde (PAN-Africa, 2003). D’où le perfectionnement de
la lutte biologique contre les insectes parasites est envisagé afin de réduire au maximum
l’utilisation des pesticides et leurs effets secondaires nocifs.
Les Chauves-souris représentent le quart des Mammifères et le deuxième ordre le
plus diversifié de cette classe après les Rongeurs. Environ 70% des 1250 espèces de
Chauves-souris décrites à ce jour sont insectivores (Arthur & Lemaire, 2009). Ils se
nourrissent en majorité d’insectes potentiellement nuisibles aux animaux, aux cultures et
aux forêts. En dépit de cette importance très peu d’études ont été menées sur ces espèces
en Afrique centrale. Les divers préjugés sociaux dont ces animaux sont victimes
contribuent à la persécution de ces animaux dans cette région.
De nombreuses études ont démontré le rôle des Chiroptères dans la régulation des
populations d’insectes à activité nocturne et nuisibles pour l’agriculture (Boyles et al.,
2011 ; Kunz et al., 2011). Les Chauves-souris insectivores jouent ainsi un grand rôle dans
la régulation des insectes (Kunz et al., 1995). McCracken (1996) estime qu’au Texas un
million d’individus de l’espèce Tadarida brasiliensis peuvent consommer jusqu’à dix
tonnes d’insectes chaque nuit. Ce qui permet de réduire les coûts d’utilisation des
INTRODUCTION
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pesticides estimés à 3,7 milliards de dollars par an aux Etats unis (Cleveland et al., 2006).
De même, Leelapaibul et al. (2005) ont démontré en étudiant le régime alimentaire de la
chauve-souris Tadarida plicata qu’elle consomme les insectes appartenant aux
Homéoptères, Lépidoptères, Hémiptères, Coleoptères, Diptères, Hymenoptères et
Odonates. Ces groupes d’insectes représentent les principaux ravageurs des cultures
(Leelapaibul et al., 2005). D’après le rapport de l’USDA (2009) la valeur de la
contribution des Chiroptères à l'industrie agricole est approximativement estimée à 22,9
milliards de Dollar l’an. L’apport économique des Chiroptères peut être compris entre 3,7
et 53 milliards de Dollar par an (Cleveland et al., 2006 ; Boyles et al., 2011). Ces
évaluations incluent les coûts réduits d'application des pesticides qui ne sont pas
nécessaires pour supprimer les insectes consommés par les Chauves-souris (Cleveland et
al., 2006). Cependant, elles n'incluent pas les effets nocifs des pesticides sur les
écosystèmes (Pimentel, 2009), ou d'autres effets secondaires de la prédation, notamment
la réduction du potentiel de résistance des insectes aux pesticides (Federico et al., 2008).
Des études préalables menées par Bol et al. (2011) dans la capitale régionale de
l’Extrême-Nord (Maroua) révèlent que les chauves-souris insectivores représentent
83,33% des espèces. La famille des Molossidae avec 60% de la diversité spécifique des
insectivores représentent le groupe de Chauve-souris le plus écologiquement diversifié de
Maroua (Bol et al., 2011). Du fait de leur grande diversité, les Molossidae auraient
vraisemblablement un rôle prépondérant dans la lutte biologique contre les insectes
nuisibles. Cela en consommant une grande quantité d’insectes. Cette voracité aiderait les
agriculteurs en contrôlant les populations d’insectes nuisibles. Il est indispensable de
noter qu’aucune information n’est disponible sur l’écologie et le régime alimentaire des
Molossidae du Cameroun d’où l’importance de la présente étude.
Cette étude portera sur Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer.
Ces trois espèces appartiennent à la famille des Molossidae. Ce groupe est reconnu pour
sont importance dans la régulation des insectes nuisibles à travers le monde
(Andrianaivoarivelo et al., 2006; Boyles et al., 2011 ; Kunz et al., 1995 ; 2011; Lee &
McCracken., 2002; 2005 ; Leelapaibul et al., 2005 & Whitaker et al., 1995).
L’objectif de cette étude est d’investiguer le régime alimentaire de 3 espèces de
Molossidae de la zone sahélienne du Cameroun afin de vérifier et contribuer leur
utilisation potentielle comme agent de lutte biologique locale.
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CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
I Généralités sur les Chiroptères
I.1 Position dans la systématique des Molossidae
- Cellules dépourvues de paroi;
- absence de chloroplaste : règne Animal.
- Présence d’une symétrie bilatérale ;
- Deutérostomiens : embranchement des Chordés.
- Colonne vertébrale segmentée et composée de métamères appelés vertèbres : sous-
embranchement des Vertébrés.
- Membres pairs et locomoteurs munis de doigts : superclasse des Tétrapodes.
- Corps recouvert de poils ;
- présence des glandes mammaires : classe des Mammifères.
- Portent leur petit durant le développement (gestation) : sous-classe des Thériens.
- Présence du placenta qui sert d’interface entre la mère et l’enfant durant la gestation :
infra-classe des Euthériens.
- Possèdent une membrane alaire, le patagium, englobant les doigts 2, 3, 4, 5,
hypertrophiés du membre antérieur ;
- pouce libre : ordre des Chiroptères (Blumenbach, 1779) (Hayman & Hill, 1971).
- Second doigt des membres supérieurs terminé par une griffe;
- tragus absent et le pavillon de l’oreille forme un cercle complet : sous-ordre des
Mégachiroptères (Dobson, 1875)
- Second doigt des membres supérieurs dépourvu de griffe ;
- tragus présent (absent dans deux familles) et le pavillon de l’oreille ne forme pas un
cercle complet : sous-ordre des Microchiroptères (Dobson, 1875).
- Corps trapu, museau généralement court et massif, lèvre supérieure large et pendante;
- pieds larges et courts souvent garnis de poils : famille des Molossidae.
- Avant bras entre 27 et 66 mm, sillons palataux absents ou réduits oreilles généralement
conjointes : genre Mops.
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-Avant bras mesurant 45,79-49,11mm ♂ et 46,39-49,71mm ♀, couronne sombre mais pas
comme l’arrière du corps; crâne avec une crête sagittale bien développée : Mops
condylurus.
-Avant bras mesurant 43,49-44,09 mm ♂ et 42-42,60 mm ♀, couronne aussi sombre que
l’arrière du corps, crâne avec une crête sagittale peu développée : Mops niveiventer.
- Avant bras généralement entre 35 et 52 mm, sillons palataux absents ou rudimentaires,
présence d’une touffe post orale généralement bien développée : sous genre
Chaerephon.
-Avant bras mesurant 37,4-40,4 mm ♂ et 38-41,3 mm ♀, ailes blanc sombre, ventre
sombre, bande blanche de part et d’autre du corps entre les ailes et les cuisses :
Chaerephon pumilus.
I.2 Anatomie
I.2.1 Peau et phanères
La peau des Molossidae est recouverte d’une fourrure qui s’étend sur tout le corps
sauf sur les ailes et dont la couleur va de marron au noir selon les espèces (figure 1). Les
poils sont généralement courts et dans le genre Cheiromeles. Ils sont si courts qu’on
pourrait penser que le corps est nu (Arthur & Lemaire, 2009). Les poils sont
généralement faits de petits troncs de cône emboités les uns dans les autres et dont la
pointe est tournée vers le bas. La disposition et la forme de ces troncs de cône entraine
une variation de la couche corticale du poil d’un genre à un autre et possèdent une valeur
systématique (Grassé, 1955) (Figure 1).
Le tégument est parcouru par des nombreuses glandes cutanées: les glandes
sébacées du type banales répandues sur tout le corps. Elles sont annexées aux poils et
éparses sur les surfaces glabres, telles les feuilles nasales, le conduit auditif externe
(Grassé, 1955). Les mamelles sont en position pectorales chez les Molossidae.
Les vibrisses faciales sont bien représentées chez les Molossidae (Grassé, 1955).
Les membres postérieurs portent au niveau des pattes de nombreux poils qui peuvent être
spatulés ou non. Il faut noter que chez Molossidae, certaine espèces du genre Tadarida
présentent une touffe de poils érectiles située entre les oreilles (Grassé, 1955 ; Rosevear,
1965 ; Hayman & Hill, 1971 ; Arthur & Lemaire, 2009) (figure 1).
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Crête de poils érectiles
Ailes dépourvus de poils
Poils genre Tadarida
Vibrisses faciales
Poils du pied chez les Molossidae (poils spatulés et simple)
Figure 1: La peau et les phanères chez les Molossidae. E: © (Grassé, 1955); A, B, C, D:© (Bol A Anong A.G).
A
B
E
D
C
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I.2.2 Membrane alaire ou patagium
La membrane alaire (patagium) est un double repli de peau dénudé de poils. Elle
s’étend des flancs jusqu’au bout des doigts et inclut les membres postérieurs et la queue
(Grassé, 1955 : Schober & Grimmberger, 1991 ; Arthur & Lemaire, 2009). De tous les
chiroptères, les Molossidae ont atteint le degré le plus avancé d’adaptation au vol (Grassé,
1955). Leur patagium est long et étroit. Il est composé de plusieurs parties: le propatgium,
le plagiopatgium et l’uropatagium (Schober & Grimmberger, 1991) (Figure 2).
Propatagium
Le protopatagium est antébranchial. Il s’étend entre les épaules, l’humérus, le radius
et la base du premier et du deuxième doigt (Figure 2).
Plagiopatagium
Le plagiopatagium est situé entre les flancs, les membres antérieurs, postérieurs et
les doigts. On peut le subdiviser en trois parties (Figure 2).
Endopatagium
L’endopatagium comprend la membrane qui relie l’humérus au corps et aux
membres postérieurs (Figure 2).
Mésopatagium
Le mésopatagium est compris entre le radius et le doigt V (Figure 2).
Chiropatagium
Le chiropatagium est compris entre le doigt I et le doigt II (Figure 2).
Uropatagium
L’uropatagium est situé entre les membres postérieurs et la queue. Il est réduit
chez les Molossidae et laisse émerger une longue queue (Figure 2).
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I.2.3 Squelette
Le squelette des Molossidae comme celui de tous les Chiroptères est subdivisé en 4
grandes parties: le squelette céphalique, le squelette axial, le squelette zonal et le squelette
appendiculaire (Grassé, 1955) (Figure 3).
5
1
2 4
3
Figure 2 : Membrane alaire des Molossidae (Mops condylurus) 1 endopatagium ; 2 mésopatagium; 3 chiropatagium; 4 propatagium; 5
uropatagium © (Bol A Anong A.G)
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I.2.3.1 Squelette céphalique
Le squelette céphalique des Molossidae présente de nombreuses formes. Il est
formé de deux grandes parties : le neurocrâne et le splanchnocrâne. Les os du neurocrâne
se soudent prématurément et leurs sutures s’effacent (Grassé, 1955) (Figure 4). Chez
certains Molossidae (sous-genre : Mops), le crâne porte en son sommet une crête sagittale
donc le développement peut être plus ou moins important et est utilisé en systématique
(Rosevear, 1965 ; Hayman & Hill 1971). Les nombreuses formes du crâne sont d’une
grande importance pour la systématique (Rosevear, 1965) (Figure 4).
Le squelette céphalique des Molossidae porte de nombreuse dents (26 à 32 dents)
et la formule dentaire est : incisives 1/1-3 ; canine 1/1 ; prémolaire 1-2/2 ; molaire 3/3.
I.2.3.2 Squelette axial
Le squelette axial compte 7 vertèbres cervicales; 11 ou 12 vertèbres dorsales; 5 à 7
vertèbres lombaires; 3 ou 4 sacrées et un nombre variable de vertèbres caudales, allant
jusqu'à 15 (Grassé, 1955). Chez les Molossidae la septième vertèbre cervicale et la
première dorsale sont soudées. Les vertèbres lombaires, les sacrées et les premières
caudales peuvent aussi fusionner (Grassé, 1955).
Crête sagittale
Figure 4 : Morphologie des crânes de 2 Molossidae. © Bakwo Fils E.M
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I.2.3.3 Squelette zonal et appendiculaire
I.2.3.3.1 Le squelette zonal
Le squelette zonal comprend:
la ceinture pelvienne constituée de chaque côté par l’os iliaque. Les deux os
iliaques s’articulent entre eux et forment la symphyse pubienne. L’os de la
cuisse se lie à la cavité articulaire de l’os iliaque pour former la hanche;
La ceinture scapulaire est constituée de chaque côté par deux os : la clavicule
en avant et l’omoplate en arrière. Le grand développement de l’omoplate
facilite l’insertion des muscles (Vollrath, 1979).
I.2.3.3.1 Le squelette appendiculaire
Le squelette appendiculaire est formé du squelette des membres supérieurs et le
squelette des membres inférieurs.
Le membre antérieur transformé en aile est l’organe le plus modifié et le plus
caractéristique des chauves-souris (Figure 3). Les métacarpiens 2 à 5 et les doigts
correspondant sont très allongés. Les doigts II, III, IV et V comportent respectivement 1,
3, 2 et 2 phalanges. Le premier doigt ou pouce a conservé sa forme normale, il porte une
griffe acérée avec laquelle les Chauves-souris peuvent grimper et se suspendre. (Grassé,
1955) (Figure 3). Chez les Molossidae, le cinquième doigt n’égale guère la moitié du
troisième. La première phalange du doigt III se replie dorsalement sur le métacarpe et la
troisième phalange de ce même doigt est cartilagineuse (Grassé, 1955).
Le pied des Molossidae présente des caractères primitifs. Il est large et court,
souvent garni de poils (Grassé, 1955). Le membre postérieur a subi une rotation de sorte
que le talon est dirigé vers l’avant et les doigts vers l’arrière (Sara, 2002). Les membres
postérieurs forment des structures d'accrochage (Grassé, 1955).
I.2.4 Musculature
La musculature des Molossidae comme celle du reste des Microchiroptères est
constituée de deux grands groupes de muscles: muscles lisses blancs et muscles striés
rouges (Grassé, 1955).
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I.2.4.1-Les muscles striés rouges
Les muscles striés régulent la vie de relation. Ils sont innervés par le système
nerveux central. Ils sont généralement fixés aux os du squelette et sont les acteurs de la
motricité volontaire. Chaque muscle strié est formé d’une partie moyenne, un corps
charnu et deux extrémités par lesquelles il s’insère (Grassé, 1955). Ils sont très
développés surtout les muscles de l’avant bras et du bras qui sont très sollicités pendant le
vol (Grassé, 1955).
I.2.4.2-Les muscles lisses blancs
Les muscles lisses sont localisés dans les viscères et les parois des vaisseaux
sanguins (artère et veine). Ils sont sous le contrôle du système périphérique (Grassé,
1955).
I.2.5-Système nerveux et organe de sens
I.2.5.1-Système nerveux
Le système nerveux est formé par deux grands ensembles: le système nerveux
central ou axe cérébro-spinal et le système nerveux périphérique (Grassé, 1955).
I.2.5.1.1-Système nerveux central
Le système nerveux central est formé par deux ensembles contenus dans des
cavités : l’encéphale (boite crânienne) et la moelle épinière (canal rachidien).
L’encéphale des Molossidae présente de grands hémisphères cérébraux qui
recouvrent les tubercules quadrijumeaux bien développés. Il est caractérisé par la
réduction des régions olfactives: les bulbes rachidiens et les autres centres olfactifs
régressent au point que l’encéphale peut être qualifié de microsmatique. Le
cervelet présente une extension considérable, avec un ample vermis et des
hémisphères cérébelleux relativement grands (Grassé, 1955).
La moelle épinière est courte (Grassé, 1955).
I.2.5.1.2-Système nerveux périphérique
Le système nerveux périphérique est formé par un ensemble de nerfs crâniens et de
nerfs rachidiens reliés à des ganglions. Ils ont en charge la coordination des fonctions
internes de l’organisme. Ce système comprend deux sous système dont l’action est
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antagoniste sur les organes cibles. Il s’agit du système nerveux parasympathiques et du
système nerveux orthosympathiques ou sympathique (Heidbuchel & Vollrath, 1933).
I.2.5.2-Organe de sens
Le tact est entretenu par les vibrisses faciales et les poils sensoriels de la
membrane alaire (Grassé, 1955) (figure 1). Les contacts tactiles sont utilisés au niveau
des vibrisses autour de la gueule pour repérer les proies et au niveau du corps (Arthur &
Lemaire, 2009).
Malgré la petite taille des yeux, la vision des Molossidae semble particulièrement
adaptée à la vie nocturne. La vue est utilisée en vol pour contrôler l’altitude, pour
s’orienter sur la structure du paysage et peut-être même sur les étoiles pour les longues
migrations (Arthur & Lemaire, 2009). La rétine parait composée uniquement de bâtonnets
(Grassé, 1955).
Les oreilles des Molossidae sont larges et parfois réunis à leur bas par un pli
cutané. Le tragus est réduit et il est recouvert par un antitragus plus développé (Grassé,
1955). L’oreille interne possède de grandes dimensions. Cela la protège de la surdité vu la
puissance des émissions ultrasonores produites par les Chauves-souris (Sara, 2002).
L’oreille moyenne possède trois osselets (Maywald & Pott, 1989).
L’olfaction est utilisée d’une part pour la reconnaissance des prédateurs afin de les
éviter et d’autre part pour capturer ses proies (Griffin, 2009). Les organes olfactifs
périphériques des Molossidae montrent des signes très nets de réduction; la région nasale
cartilagineuse est la plus touchée. Leur museau est tronqué où les narines s’ouvrent au
dessus d’un petit mufle (Grassé, 1955).
I.2.6 Appareil digestif
L’appareil digestif des Molossidae est de type insectivore. La bouche est
largement fendue et délimitée par des lèvres diversement conformées. Les mâchoires
fortes portent des dents larges capables de broyer les insectes. La langue des Molossidae
est de type banal et possède deux papillae vallatae (Grassé, 1955). L’estomac est simple
et composé de couches superposées. L’intestin grêle est très pelotonné. Le gros intestin
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fait suite à l’intestin grêle et se termine par l’anus. Les glandes annexes sont: les glandes
salivaires, le pancréas et la vésicule biliaire (Canals et al., 2005).
I.2.7-Appareil circulatoire
L’appareil circulatoire des Molossidae est constitué d’un volumineux cœur qui
assure la circulation très intense pendant le vol. La fréquence cardiaque peut varier entre
400 à 600 pulsations/min en vol (Grassé, 1955). Le cœur est plus vascularisé que celui de
la plupart des Mammifères de même taille (Maywald & Pott, 1989). Leur sang contient
68 % d’hémoglobine (Canals et al, 2005). Ce taux élevé permet de véhiculer beaucoup
plus d’oxygène que celui des autres mammifères (Sara, 2002 ; Mauricio, 2005). Les
membres sont vascularisés de cinq à sept grosses artères. La valvule de la veine cave
inférieure comprend deux clapets (Grassé, 1955).
I.2.8 Appareil uro-génital
Les reins des Molossidae sont toujours simples et sont de type métanéphros
(Grassé, 1955).
I.2.8.1-Chez le mâle L’appareil urinaire et l’appareil génital sont bien distincts, mais il existe un orifice
urogénital.
L’appareil urinaire compte deux reins, deux uretères, une vessie et un urètre
(Grassé, 1955).
L’appareil génital est constitué par deux testicules et d’une succession de canaux :
l’épididyme, le canal déférent, le canal éjaculateur, l’urètre et des glandes annexes
(Grassé, 1955). Les testicules sont intra-abdominaux lors du repos sexuel. Pendant la
période de reproduction, ils prennent du volume et descendent hors de la cavité
abdominale dans un scrotum temporaire (Grassé, 1955). Les glandes annexes
comprennent des glandes différentielles dans des dilatations du canal déférent (ampoule
de Henle), des vésicules séminales, des glandes urétrales, des glandes de Cooper (Grassé,
1955).
I.2.8.2-Chez la femelle
L’appareil urinaire femelle a une structure similaire à celui du mâle, la seul
différence que : l’orifice urinaire est distinct de l’orifice génital (Grassé, 1955).
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L’appareil génital est constitué d’une paire d’ovaires, des trompes utérines, de
l’utérus et du vagin (Grassé, 1955).
I.3-Biologie des Molossidae
I.3.1-Echolocation
L’écholocation est un système d’orientation basée sur l’émission d’ultrasons et la
réception de leur écho. Les Molossidae émettent par le nez des ultrasons dont la
fréquence varie de 10 à 40 kHz. Ces ondes sonores sont très rapides et très
directionnelles, Elles vont rebondir sur les objets environnants et revenir sous forme
d’échos aux oreilles de l’émetteur (Schober & Grimmberger, 1991). Les Molossidae se
construisent ainsi une image sonore de l’environnement en fonction du nombre de
l’intensité et de la rapidité des échos perçus (Van Laere, 2008). En effet, du retard de
l’écho par rapport aux sons qu’elles émettent, les chauves-souris déduisent la distance aux
objets (figure 5). En détectant les variations de fréquence de l’écho par rapport au son
émis par effet Doppler, elles perçoivent la vitesse d’un insecte en vol. De l’amplitude de
l’écho associée au retard, elles déduisent la taille de la proie. L’amplitude relative des
diverses composantes de l’écho indique les dimensions de ses différentes parties. Enfin,
les différences d’amplitude et de retard entre les deux oreilles révèlent l’azimut de la
proie, et les interférences des ondes réfléchies dans l’oreille externe indiquent son
élévation (Seon, 1989 cité par Nabet, 2005).
Figure 5: Utilisation de l’écholocation par une Chauve-souris durant la chasse (www.futura-sciences.com)
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I.3.2-Locomotion
I.3.2.1-Vol
De tous les mammifères, les Chiroptères sont les seuls à pratiquer un vol battu,
comparable à celui des oiseaux. Chez les oiseaux, ce sont les plumes qui réalisent la surface
alaire, chez les chauves-souris c’est le développement démesuré des phalanges de la main et
du patagium qui assure la structure de l’aile (Arthur & Lemaire, 2009). La chauve-souris a un
très grand contrôle de la position et de la forme de la membrane alaire, bien supérieure à celle
qu’ont les Oiseaux de leurs ailes de plume (Arthur & Lemaire, 2009).
I.3.2.2-Marche
La locomotion terrestre des Molossidae montre qu’ils sont des authentiques
quadrupèdes un fois au sol ou sur une paroi. Elle se déplace, en rampant, ailes repliées, en
prenant appui sur la callosité de ses poignets ou sur la plante de ses pattes postérieures
(Grassé, 1955 ; Arthur & Lemaire, 2009). Du fait de la réduction de leur uropatagium, les
Molossidae ne peuvent pas décoller du sol en se propulsant verticalement. Ils ont besoin
de grimper sur un endroit surélevé avant de s’envoler (Arthur & Lemaire, 2009)
I.3.3-Alimentation
Les Molossidae sont des chauves-souris insectivores sensu-stricto. Leur régime
alimentaire peut varier en fonction de l’habitat, de l’espèce, des saisons ou de l’état
physiologique (Kunz et al., 1995 ; Andrianaivoarivelo et al., 2006). Les Molossidae
consomment les insectes appartenant aux ordres des Lépidoptères, Hémiptères,
Coleoptères, Diptères, Hymenoptères et Odonates (Kunz et al., 1995 ; Leelapaibul et al.
2005 ; Andrianaivoarivelo et al., 2006 ; Cleveland et al., 2006). Très souvent ils préfèrent
les insectes nocturnes car d’une part, les maxima d’insectes volant sont atteints au
crépuscule et d’autre part, la plupart des autres espèces insectivores, surtout les oiseaux
étant diurnes, il existe peu de concurrence (Ingle et al., 1992).
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I.3.4-Reproduction
La reproduction chez les Molossidae à lieu une fois par an. Chaque portée contient
généralement un petit, très rarement des jumeaux. Ces chauves-souris comme toutes les
autres ont une méthode unique pour assurer la survie des nouveaux nés. En effet, elles
sont capables de stocker les spermatozoïdes plusieurs mois et différer l’ovulation, afin
que les petits naissent durant la bonne saison. Les femelles des Molossidae élèvent leurs
petits sans les mâles et ceci dans des colonies maternités (Grassé, 1955).
I.4-Importance des Chiroptères dans la lutte contre les insectes nuisibles
Les chauves-souris insectivores se nourrissent en majorité d’insectes, certains de ces
insectes sont nuisibles aux cultures et aux forêts. Du fait de leur voracité ils jouent un
important rôle dans la régulation des insectes nuisibles (Kunz et al., 1995). Il est utile de
rappeler que certains représentants des Bombyx, les Géométridés et des Pyralidés, dont
les larves et les imagos attaquent le tronc, les feuilles et racines provoquent chaque année
un désastre en agriculture et en sylviculture (Kunz et al., 1995). Leur consommation par
insectivores participe activement à la régulation des populations d’insectes (Kunz et al.,
1995). Les forestiers ont d’ailleurs compris qu’ils disposaient ainsi d’une précieuse alliée
de l’écosystème forestier et s’impliquent de plus en plus dans des démarches protectrices,
avec une gestion de plus en plus écologique (Kunz et al., 2011).
De plus, les Microchiroptères consomment une grande quantité d’insectes nuisibles
aux cultures en champs régulant ainsi leurs populations. De ce fait, elles aident les
agriculteurs en réduisant l’utilisation des pesticides (Kunz et al., 2011). McCracken
(1996) estime qu’au Texas un million d’individus de T. brasiliensis peut consommer
jusqu’à dix tonnes d’insectes chaque nuit. Cette lutte biologique permet la réduction du
coût de l’utilisation des pesticides qui est estime à 3,7 milliards de dollars par an
(Cleveland et al., 2006).
Partout dans le monde, les chauves-souris insectivores s’attaquent aux moustiques et
à d’autres insectes vecteurs de maladie, constituant ainsi des moyens prophylactiques de
lutte contre les maladies dont ils sont vecteurs comme le paludisme (Harouet & Montfort,
1995). Malgré la baisse sur le plan mondial de leur abondance spécifique, les chauves-
souris insectivores consomment des milliers de tonnes d’insectes chaque année (Kunz et
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al., 2011). En effet, les plus grandes colonies de chauves-souris des zones tempérées,
celles du sud des Etats-Unis, comptent 20 millions d’individus, et mangent chaque nuit
plusieurs tonnes d’insectes. En Europe une colonie de 500 grands murins atteint en fin de
saison estivale une consommation de près d’une tonne d’insectes (Whitaker et al., 1993).
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CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1 PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
II.1.1 Présentation de Maroua
La région de l’Extrême-Nord Cameroun se situe au sud du lac Tchad, entre le 10ème
et 12ème degré de latitude nord, et dont Maroua est la capitale (Yengue & Yann, 2002). La
ville de Maroua comprise entre le Mayo Tsanaga au sud et le Mayo Kalliao au Nord. Ces
deux cours d’eau temporaires descendant des monts Mandara, coulent d’Ouest en Est.
Maroua est donc installée dans la plaine alluviale qu’ils drainent, entre deux inselbergs
volcaniques. Celui du Nord, le plus important, désigné sous le nom générique de « monts
Mogazang » comprend plusieurs sommets (monts Maroua et Djoundé) ; Celui du Sud est
formé de deux sommets, les monts Makabay et Mirdjinnré (Quéchon, 1974). Le climat
est de type soudano-sahélien. Il tombe entre 900 et 1000 mm d’eau par an entre juillet et
octobre durant la saison des pluies (Donfack et al., 1996 ; Suchel, 1988). Le reste de
l’année, le soleil assèche le paysage (Suchel, 1988). Les températures les plus basses
oscillent entre 17 et 18o C et les plus fortes 35 et 50o C (Donfack et al., 1996 ; Suchel,
1988 ; Yengue & Yann, 2002). La végétation est constituée de steppes à épineux
sahéliens qui se développent sur des sols de nature sableux et rocailleux (Boutrais, 1984).
Les agglomérations sont couvertes par des espèces variées, en particulier Azadirachta
indica espèce importée et Khaya senegalensis. Ces espèces ont la particularité d’être
sempervirentes et permettent ainsi d’avoir d’une part de l’ombre pendant la rude et
longue saison sèche (Yengue & Yann, 2002).
II.1.2 Sites d’étude
Les choix des sites de capture (figure 6) ont été fait selon les critères suivants :
- la présence des points d’eau naturel ou artificiel présents toute l’année à certains
endroits (sites d’hydratation);
- la présence de champs cultivés (sites d’alimentation);
- les abris naturels et artificiels offerts des populations de chiroptères (gîtes diurnes).
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Les coordonnées géographiques des différents sites de captures ont été prises par un
GPS portatif de marque Garmin (etrex) et sont présentés dans le tableau 1.
Tableau 1: Coordonnées géographiques des sites de capture et nombre de séance de
capture par site.
Site de capture Nombre de séance de capture
Nord Est
Pont rouge 4 10°35’47,7’’ 14°18’54,1’’ Mizao 2 10°35’58,8’’ 14°18’44,4’’ Pont Palar 1 10°35’37,2’’ 14°17’19,5’’ Pont Makabay 1 10°34’24,5’’ 14°16’54,6’’ Mizao 2 3 10°35'90,2’’ 14°18’63,5’’ Pont vert 4 10°35’58,5’’ 14°20’15,2 Collège de l’espoir 3 10°35’39,8’’ 14°17’18,5’’
NB : la richesse spécifique étant faible dans les gites diurnes (pont Makabay et pont
Palar) le nombre de séance de capture y a été réduit.
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Figure 6: Répartition des sites de capture dans Maroua A-Makabay; B-Collège de l’espoir; C-Mizao II; D-Mizao I; E-Pont rouge; F-Pont rouge
A
B
F E
D C
Rivière
Route
Sites de capture
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II.2 Collecte des données
II.2.1 Capture des chauves-souris
Les captures ont pour but d’identifier les espèces, de mesurer certains paramètres
biologiques, de récolter directement les fèces et de chaque individu. Les captures ont été
faites à l’aide d’un filet japonais de 9 x 2,60 m (mailles de 16 mm) à 4 poches a été
installé pendant 3 mois non consécutifs couvrant les deux principales saisons. Pendant la
saison sèche 12 captures de façon discontinue entre le 02 April et le 25 Mai 2013 et
durant la saison pluvieuse 6 captures entre le 5 Juillet et le 10 Aout 2013. Le filet a été
fixé entre deux perches de 4 mètres de haut (figure 7) et a été déployé entre 18:00 et
00:00 en travers des trajectoires de vol potentielles des chauves-souris (dessus des plans
d’eau, champs cultivés, clairière, étendus de savane) (figure 7).
Les individus pris dans le filet sont ôtés et mis dans des sacs en toile (figure 7), et
transporté au laboratoire pour identification.
Figure 7: Capture des chauves-souris
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II.2.2 Identification des chauves-souris
Pour chaque spécimen capturé, les paramètres suivants ont été déterminés: espèce,
sexe (mâle/femelle), longueur totale (tête +corps), de la queue, du pied droit, de l’oreille,
du tragus (Microchiroptère), de l’avant bras, le poids, photographies, heure de capture,
position géographique. Les paramètres biologiques relevés ont été pris en compte pour
l’identification des espèces qui a été faite à l’aide des clés de Rosevear, (1965) et
d’Hayman & Hill, (1971). Chaque spécimen capturé avant d’être relâché a été conservé
dans un sac en toile pendant toute la nuit afin de récolter ses fèces.
II.2.3 Collecte des fèces.
Les collectes ont pour but de déterminer le régime alimentaire de chaque espèce et
ainsi déterminer les insectes consommés. Chaque spécimen capturé a été mis dans de
petit sac en toile durant toute la nuit afin de recueillir ses fèces, puis a été relâché. Les
échantillons ont été placés dans des fioles en plastique avec de l'alcool 70% en attente des
analyses ultérieures en laboratoire.
II.2.4 Analyses du contenu des fèces
Elles ont permis de déterminer le régime alimentaire des 3 espèces de Molossidae.
Tous les échantillons ont été analysés qualitativement à l’aide d’un microscope optique
monoculaire (grossissement 40x et 100x) (figure 8). Au laboratoire, les fèces sont placés
dans des boîtes de pétri et un peu d'alcool 70% y sera ajouté. Cinq crottes sont analysées
par individus. Les granules de fèces ont été étalés sur une lame à l’aide d’une aiguille à
dissection, et examinés sous un microscope optique. Les éléments observés ont été
identifiés au plus bas niveau taxonomique possible (Whitaker, 1988), et visuellement le
volume et le pourcentage de proie ont été estimés, d’après la méthode de Whitaker
(1988). L’identification des différents insectes ont été faite à l’aide de la clé
d’identification des fragments d’insectes des fèces de whitaker et al (1988) et les clés de
Delvare & Alberlanc, (1989) ; Scholtz & Holm, (1989). Les insectes identifiés ont été
marqués comme présent /absent. L'importance relative des insectes dans les excréments
des chiroptères a été exprimée sous forme de fréquence (McAney et al., 1991). Le
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volume de proie a été estimés visuellement en pourcentage pour chaque chauve-souris
(Whitaker et al., 1988) (figure 8).
II.3 Analyse statistiques
Toutes les données ont été stockées dans une feuille de calcul Excel puis traitées à
l’aide du logiciel de statistique SPSS 17.0. Chaque chauve-souris a été utilisée comme
unité d’échantillonnage plutôt qu’une crotte pour éviter la pseudo réplication. Le test de
S-N-K a permis de déterminer l’homogénéité au seuil de significativité de 0,01 entre les
différents Ordres d’insectes présent chez les trois espèces de Molossidae. Le test ANOVA
a permis de comparer l’abondance des différents Ordres d’insectes chez les trois
Molossidae au seuil de significativité de 0,01. Le test de comparaison multiple (LSD) a
permis de montrer où la différence significative situe au seuil 0,01. Enfin, le test de
Mann-Whitney U-tests a été utilisé pour comparer l’alimentation des trois Molossidae en
fonction de la saison. Les donnés ont été transformés en ARC SINUS avant l’analyse.
Figure 8: Matériels d’observation des fèces. I : microscope optique ; II : boite de conservation des fèces ; III : boite à pétrie et aiguille
II
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CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1- Résultats
III.1.1-Résultats de la capture des chauves-souris
Les sept sites de capture ont fournis un total de 97 Molossidae (Tableau 2). Ces
Molossidae appartiennent à trois espèces :
Chaerephon pumilus (34 individus);
Mops condylurus (33 individus);
Mops niveiventer (30 individus).
Les résultats montrent que chacun des sites de capture contribue de manière plus ou
moins importante à l’abondance des Molossidae.
Tableau 2 : Répartition des Molossidae capturés par espèce et par saison
Nom de l’espèce
Saison pluvieuse Saison sèche Total
Chaerephon pumilus 21 13 34
Mops condylurus 22 11 33
Mops niveiventer 18 12 30
Total 61 36 97
La présence des Molossidae dans la ville de Maroua pourrait s’expliquer par la
capacité des espèces de cette famille à s’adapter à la rudesse du climat de la région. En
effet, certaine espèce de cette famille sont capable de réduire leur dépense hydrique
pendant le vol, grâce à la synthèse d’une substance huileuse qui recouvre la peau (Kunz et
al., 1995). De plus, l’urine de ces chauves-souris insectivores est très concentré ce qui
limite les pertes en eau (Basset 1982 cité par Kunz et al., 1995). Des études préalables
menées par Bol et al. (2011) dans l’Extrême-Nord (Maroua) révèlent que, la famille des
Molossidae représente 60% de la diversité spécifique des chauves-souris insectivores.
Parmi les Molossidae, Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer
représente respectivement 24,69%, 20,98% et 11,11% de l’abondance (Bol et al., 2011).
Il est important de noter que la présence de colonie de M. niveiventer et M. condylurus
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ont été signalés dans notre région d’étude (Bol et al., 2011) ce qui est une preuve de leur
bonne implantation.
III.1.2-Identification du régime alimentaire de Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer
III.1.2.1-Résultats de la collecte des fèces
Les individus des Molossidae capturés ont produits de nombreuses crottes. Au
total 485 crottes ont été analysées. La répartition du nombre de ces crottes en fonction des
espèces (Tableau 3) donne pour les individus de l’espèce Chaerephon pumilus 170
crottes, les individus de l’espèce Mops condylurus 165 crottes et les individus de l’espèce
Mops niveiventer ont fourni 150 crottes.
Tableau 3 : Répartition du nombre de crottes en fonction de l’espèce.
III.1.2.2-Résultats de l’identification du contenu des fèces
Les observations microscopiques des fèces de Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer ont permis d’identifier 6 ordres d’insectes: les
Coléoptères (Figure 11) ; les Diptères (Figure12) ; les Lépidoptères (Figure 15), les
Hémiptères (Figure 13), les Hyménoptères (Figure 14), Orthoptères (Figure 9) ainsi que
des fragments d’insectes non identifiés (Figure 10).
Espèces
Nombre de
crottes analysés
Chaerephon pumilus 170
Mops condylurus 165
Mops niveiventer 150
Total 485
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Figure 9: Fragment d’une patte d’Orthoptère observé au microscope.
Figure 10: Fragments d’insectes non identifiables observés au microscope
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A
F
E
D
B
C
Figure 11: Fragments de Coléoptères observés au microscope. A et B: Elytres; C: Tarse; D et E: Patte; F: antenne
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A
B C
D E F
Figure 12: Fragments de Diptères observé au microscope. A: Megaselia sp; B: ailes d’anophèles; C: antenne; D et F : pattes; E: appareil vulnérant
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A
E
C B
D F
Figure 13: Fragments d’Hémiptères observés au microscope. A, B, C, D : fragment d’aile; E: Tête; F: patte
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A
C D
B
Figure 14: Fragments d’Hyménoptères observés au microscope. A: Patte; B: Aile; C: Tête; D : pièce buccale
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A
F
D C B
E
Figure 15: Fragments de Lépidoptères observés au microscope. A, B, C, D et E : Ecaille; F: Langue
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III.1.2.2.1- Contenu des fèces de Chaerephon pumilus
Les résultats des observations microscopiques des 170 crottes des 34 individus de
Chaerephon pumilus montrent que cette chauve-souris consomme 6 principaux ordres
d’insectes. Le régime alimentaire de C. pumilus se compose d’Hémiptères 35,60%,
Coleoptères 34,81%, Lépidoptère 17,00% Diptères 10,22%, Hymenoptères 1,55% et
Orthoptères 0,02% (Tableau 4) (Figure 16). Au vu de ces résultats, nous pouvons dire que
les proies préférées des C. pumilus sont les Hémiptères, Coléoptères, Lépidoptères et
Diptères. Les Hyménoptères semblent être des proies accidentelles. Ces résultats vont
dans le même sens que ceux d’Andrianaivoarivelo et al. (2006) qui montrent que C.
pumilus consomment principalement les Coléoptères, Hémiptères Diptères et
Lépidoptères ; les Trichoptères et les Hyménoptères étant des proies accessoires.
NI= fragments d’insectes non identifiables
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III .1.2.2.2- Contenu des fèces de Mops condylurus
Le régime alimentaire de M. condylurus se compose de 5 ordres d’insectes. Ces
ordres d’insectes sont : Coléoptères 63,49%, les Hémiptères 27,64%, Diptères 7,42%,
Lépidoptères 0,05% et Hyménoptères 0,40% (Tableau 4) (Figure 17). La faible
consommation des Hyménoptères et des Lépidoptères par M. Condylurus pourrait être du
au fait qu’elles sont des proies d’appoint ou accidentelle pour ce Molossidae. Le gros de
l’alimentation de ce Molossidae étant constitué de Coléoptères, Hémiptères et Diptères.
NI= fragments d’insectes non identifiables
III .1.2.2.3- Contenu des fèces de Mops niveiventer
L’observation microscopique des 150 crottes des 30 individus a permis de faire une
estimation des volumes des differents Ordres d’insectes. L’estimation du pourcentage
d’apparition des insectes révèle que les Coléoptères représentent 64,75 %, les Hémiptères
25,00 %, les Diptères 9,53 % et les Lépidoptères 0,23 % (Tableau 4). Le régime
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alimentaire de Mops niveiventer est formé principalement des Coleoptères, Hémiptères et
Diptères. Les lépidoptères sont pour cette chauve-souris des proies accidentelle.
NI= fragments d’insectes non identifiables
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Tableau 4: Volume, pourcentage volume et fréquence des différents ordres d’insectes consommés par Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer
Ordre d’insectes
Chaerephon pumilus Mops condylurus Mops niveiventer
Volume % volume fréquence volume % volume fréquence volume % volume Fréquence
Coléoptères 8915 34,81 1 16209 63,49 1 15092 64,75 1
Hémiptères 9118 35,60 1 7056 27,64 1 5826 25,00 1
Lépidoptères 4345 17,00 31/34 12 0,05 1/33 54 0,23 2/30
Diptères 2618 10,22 1 1894 7,42 1 2222 9,53 1
Hyménoptères 399 1,55 18/34 103 0,40 2/33 0 0 0
Orthoptères 5 0,02 1/34 0 0 0 0 0 0
NI 206 0,80 18/34 252 1,00 4/33 114 0,49 5/30
Total 25606 100 25526 100 23308 100
NCA 170 163 150
NI = fragments d’insectes non identifiables NCA : nombre de crottes analysées
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III.1.2.3-Etude comparative du contenu des fèces de Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer.
Les observations microscopiques des échantillons collectés sur 97 Molossidae
capturés, nous ont permis de distinguer six ordres d’insectes consommés par ces
chiroptères (Tableau 5). L’observation des moyennes des pourcentages d’insectes
consommés entre les trois espèces de Molossidae (Chaerephon pumilus, Mops condylurus
et Mops niveiventer) montre que les proies les plus consommées sont principalement: les
Coléoptères (0,72 ± 0,014), les Hémiptères (0,53± 0,009), les Diptères (0,28 ± 0,01) et les
Lépidoptères (0,12 ± 0,02) (Tableau 5). Les Hyménoptères et les Orthoptères sont des
proies de second plan.
Il existe une différence significative entre les moyennes des pourcentages volume
d’insectes vis-à-vis des Coléoptères (F=64.672), des Hémiptères (F= 12.840), les
Lépidoptères (F= 80.945) et les Hyménoptères (F= 11.459) consommé par les trois
Molossidae. Par contre, il n’y a pas de différence significative (P˃0,05) entre les
moyennes des pourcentages volume entre les Orthoptères et les Diptères faisant partie de
l’alimentation de ces trois espèces (Tableau 6).
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Tableau 5 : Moyenne des pourcentages volumes des cinq ordres d’insectes contenus dans
les fèces Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer ; après transformation des
données en Arc sinus.
N= nombre d’individus NI= fragments d’insectes non identifiables
N Mean Std.
Deviation Std. Error
95% Confidence Interval for Mean
Minimum Maximum Lower Bound Upper Bound
Coléoptères C. pumilus 34 0,5758 0,14514 0,02489 0,5252 0,6264 0,21 0,80
M. condylurus 33 0,8051 0,06023 0,01048 0,7837 0,8264 0,72 0,94
M. niveiventer 30 0,8043 0,03206 0,00585 0,7924 0,8163 0,72 0,86
Total 97 0,7245 0,14428 0,01465 0,6954 0,7536 0,21 0,94
Hémiptères C. pumilus 34 0,5932 0,10474 0,01796 0,5566 0,6297 0,39 0,77
M. condylurus 33 0,5059 0,09271 0,01614 0,4730 0,5388 0,28 0,63
M. niveiventer 30 0,4959 0,04281 0,00782 0,4799 0,5119 0,41 0,57
Total 97 0,5334 0,09568 0,00971 0,5141 0,5527 0,28 0,77
Lépidoptères C. pumilus 34 0,3451 0,20503 0,03516 0,2735 0,4166 0,00 0,78
M. condylurus 33 0,0039 0,02250 0,00392 -0,0041 0,0119 0,00 0,13
M. niveiventer 30 0,0115 0,04465 0,00815 -0,0052 0,0282 0,00 0,21
Total 97 0,1258 0,20356 0,02067 0,0848 0,1669 0,00 0,78
Diptères C. pumilus 34 0,3018 0,10685 0,01832 0,2646 0,3391 0,05 0,59
M. condylurus 33 0,2411 0,11039 0,01922 0,2020 0,2803 0,00 0,49
M. niveiventer 30 0,3040 0,07174 0,01310 0,2772 0,3308 0,18 0,44
Total 97 0,2819 0,10201 0,01036 0,2613 0,3024 0,00 0,59
Hymenoptères C. pumilus 34 0,0734 0,09824 0,01685 0,0392 0,1077 0,00 0,31
M. condylurus 33 0,0133 0,05395 0,00939 -0,0058 0,0325 0,00 0,25
M. niveiventer 30 0,0000 0,00000 0,00000 0,0000 0,0000 0,00 0,00
Total 97 0,0303 0,07303 0,00741 0,0156 0,0450 0,00 0,31
Orthoptères C. pumilus 34 0,0022 0,01272 0,00218 -0,0023 0,0066 0,00 0,07
M. condylurus 33 0,0000 0,00000 0,00000 0,0000 0,0000 0,00 0,00
M. niveiventer 30 0,0000 0,00000 0,00000 0,0000 0,0000 0,00 0,00
Total 97 0,0008 0,00753 0,00076 -0,0008 0,0023 0,00 0,07
NI C. pumilus 34 0,0623 0,06924 0,01187 0,0381 0,0864 0,00 0,24
M. condylurus 33 0,0664 0,07964 0,01386 0,0382 0,0947 0,00 0,26
M. niveiventer 30 0,0282 0,06519 0,01190 0,0039 0,0525 0,00 0,21
Total 97 0,0531 0,07301 0,00741 0,0384 0,0679 0,00 0,26
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Tableau 6 : Test de comparaison ANOVA entre les différents ordres d’insectes contenus dans les fèces des trois Molossidae
Sum of Squares df Mean Square F Sig,
Coleoptera Between Groups 1,157 2 0,579 64,672 0,000
Within Groups 0,841 94 0,009
Total 1,998 96
Hemiptera Between Groups 0,189 2 0,094 12,840 0,000
Within Groups 0,690 94 0,007
Total 0,879 96
Lepidoptera Between Groups 2,517 2 1,258 80,945 0,000
Within Groups 1,461 94 0,016
Total 3,978 96
Diptera Between Groups 0,083 2 0,042 4,260 0,017
Within Groups 0,916 94 0,010
Total 0,999 96
Hymenoptera Between Groups 0,100 2 0,050 11,459 0,000
Within Groups 0,412 94 0,004
Total 0,512 96
Orthoptera Between Groups 0,000 2 0,000 0,925 0,400
Within Groups 0,005 94 0,000
Total 0,005 96
NI Between Groups 0,027 2 0,014 2,651 0,076
Within Groups 0,484 94 0,005
Total 0,512 96
NI= fragments d’insectes non identifiables
III.1.2.3.1-Etude comparative des Coléoptères contenu dans les fèces de Chaerephon
pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer.
Les Coléoptères représentent l’ordre d’insecte le plus consommé par les trois
Molossidae (Tableau 5). Le test de comparaison multiple révèle une différence
significative entre les moyennes des pourcentages volume des Coléoptères présents dans
les fèces de C. pumilus et celle des Coléoptères présents chez M. condylurus et M.
niveiventer à un seuil de 0,01 (Tableau 8). Le test LSD révèle aussi qu’il n’existe pas de
différence significative entre la moyenne des pourcentages de volume des Coléoptères
observés chez M. condylurus et M. niveiventer.
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Le test de Student-Newman-Keuls révèle une homogénéité entre les moyennes des
pourcentages volumes de M. condylurus et M. niveiventer à un seuil de 0,01. La moyenne
des pourcentages volumes de Coléoptères consommés par C. pumilus est
significativement différente de celle des deux autres espèces de Molossidae (Tableau 7).
Tableau 7: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes des
pourcentages volumes des Coléoptères pour Chaerephon pumilus, Mops condylurus et
Mops niveiventer.
Species N Subset for alpha = 0,01
1 2
Student-Newman-Keulsa,,b C. pumilus 34 0,5758
M. niveiventer 30 0,8043
M. condylurus 33 0,8051
Sig, 1,000 0,974
III.1.2.3.2-Etude comparative des Hémiptères contenu dans les fèces de
Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer.
Les Hémiptères sont le second ordre d’insecte le plus consommé par Chaerephon
pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer (Tableau 5). Le test de comparaison
multiple révèle une différence significative entre les moyennes des pourcentages volumes
des Hémiptères présents dans les fèces de C. pumilus et celles des Hémiptères présents
chez M. condylurus et M. niveiventer à un seuil de 0,01 (Tableau 8). Le test LSD révèle
aussi qu’il n’existe pas de différence significative entre la moyenne des pourcentages de
volume des Hémiptères observés chez M. condylurus et M. niveiventer.
Le test de Student-Newman-Keuls révèle une homogénéité entre les moyennes des
pourcentages volumes des Hémiptères de M. condylurus et M. niveiventer à un seuil de
0,01. La moyenne des pourcentages volumes des Hémiptères consommés par C. pumilus
est significativement différente de celle M. condylurus et M. niveiventer (Tableau 9).
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Tableau 8 : Test de comparaison multiple (LSD) entre les différentes espèces de Molossidae et les ordres d’insectes collectés dans les fèces
Dependent Variable (I) Species (J) Species
Mean Difference
(I-J) Std.
Error Sig.
99% Confidence Interval
Lower Bound Upper Bound
Coleoptera LSD C. pumilus M.condylurus -0,22929* 0,02312 0,000 -0,2901 -0,1685
M.niveiventer -0,22853* 0,02369 0,000 -0,2908 -0,1662
M.condylurus C pumilus 0,22929* 0,02312 0,000 0,1685 0,2901
M.niveiventer 0,00076 0,02386 0,975 -0,0620 0,0635
M.niveiventer C pumilus 0,22853* 0,02369 0,000 0,1662 0,2908
M.condylurus -0,00076 0,02386 0,975 -0,0635 0,0620
Hemiptera LSD C. pumilus M.condylurus 0,08726* 0,02094 0,000 0,0322 0,1423
M.niveiventer 0,09726* 0,02146 0,000 0,0408 0,1537
M.condylurus C pumilus -0,08726* 0,02094 0,000 -0,1423 -0,0322
M.niveiventer 0,01000 0,02162 0,645 -0,0468 0,0668
M.niveiventer C pumilus -0,09726* 0,02146 0,000 -0,1537 -0,0408
M.condylurus -0,01000 0,02162 0,645 -0,0668 0,0468
Lepidoptera LSD C. pumilus M.condylurus 0,34114* 0,03047 0,000 0,2610 0,4212
M.niveiventer 0,33355* 0,03123 0,000 0,2514 0,4157
M.condylurus C pumilus -0,34114* 0,03047 0,000 -0,4212 -0,2610
M.niveiventer -0,00760 0,03145 0,810 -0,0903 0,0751
M.niveiventer C pumilus -0,33355* 0,03123 0,000 -0,4157 -0,2514
M.condylurus 0,00760 0,03145 0,810 -0,0751 0,0903
Diptera LSD C. pumilus M.condylurus 0,06070 0,02412 0,014 -0,0027 0,1241
M.niveiventer -0,00218 0,02473 0,930 -0,0672 0,0628
M.condylurus C pumilus -0,06070 0,02412 0,014 -0,1241 0,0027
M.niveiventer -0,06288 0,02490 0,013 -0,1283 0,0026
M.niveiventer C pumilus 0,00218 0,02473 0,930 -0,0628 0,0672
M.condylurus 0,06288 0,02490 0,013 -0,0026 0,1283
Hymenoptera LSD C. pumilus M.condylurus 0,06013* 0,01617 0,000 0,0176 0,1026
M.niveiventer 0,07345* 0,01658 0,000 0,0299 0,1170
M.condylurus C pumilus -0,06013* 0,01617 0,000 -0,1026 -0,0176
M.niveiventer 0,01332 0,01669 0,427 -0,0306 0,0572
M.niveiventer C pumilus -0,07345* 0,01658 0,000 -0,1170 -0,0299
M.condylurus -0,01332 0,01669 0,427 -0,0572 0,0306
Orthoptera LSD C. pumilus M.condylurus 0,00218 0,00184 0,239 -0,0027 0,0070
M.niveiventer 0,00218 0,00189 0,251 -0,0028 0,0071
M.condylurus C pumilus -0,00218 0,00184 0,239 -0,0070 0,0027
M.niveiventer 0,00000 0,00190 1,000 -0,0050 0,0050
M.niveiventer C pumilus -0,00218 0,00189 0,251 -0,0071 0,0028
M.condylurus 0,00000 0,00190 1,000 -0,0050 0,0050
NI LSD C. pumilus M.condylurus -0,00413 0,01754 0,815 -0,0502 0,0420
M.niveiventer 0,03409 0,01798 0,061 -0,0132 0,0814
M.condylurus C pumilus 0,00413 0,01754 0,815 -0,0420 0,0502
M.niveiventer 0,03822 0,01811 0,037 -0,0094 0,0858
M.niveiventer C pumilus -0,03409 0,01798 0,061 -0,0814 0,0132
M.condylurus -0,03822 0,01811 0,037 -0,0858 0,0094
*. The mean difference is significant at the 0,01 level.
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Tableau 9: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes des
pourcentages volumes des Hémiptères pour Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops
niveiventer.
Species N
Subset for alpha = 0,01
1 2
Student-Newman-Keulsa,,b M.niveiventer 30 0,4959 M.condylurus 33 0,5059 C. pumilus 34 0,5932
Sig. 0,640 1,000
III.1.2.3.3-Etude comparative des Lépidoptères contenu dans les fèces de
Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer.
Le test de comparaison multiple révèle une différence significative entre les
moyennes des pourcentages volume des Lépidoptères présents dans les fèces de C.
pumilus et celles des Lépidoptères présents chez M. condylurus et M. niveiventer à un
seuil de 0,01 (Tableau 8). Tandis qu’il n’existe pas de différence significative entre la
moyenne des pourcentages de volume des Lépidoptères observés chez Mops condylurus
et Mops niveiventer.
Le test de Student-Newman-Keuls montre une homogénéité entre les moyennes
des pourcentages volumes des Lépidoptères de M. condylurus et M. niveiventer à un seuil
de 0,01. La moyenne des pourcentages volumes des Lépidoptères consommés par C.
pumilus est significativement différente de celle M. condylurus et M. niveiventer (Tableau
10).
Tableau 10: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des
moyennes des pourcentages volumes des Lépidoptères pour Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer.
Species N
Subset for alpha = 0,01
1 2
Student-Newman-Keulsa,,b M.condylurus 33 0,0039 M.niveiventer 30 0,0115 C pumilus 34 0,3451
Sig. 0,807 1,000
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III.1.2.3.4-Etude comparative des Diptères contenu dans les fèces de
Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer.
Le test de comparaison multiple (LSD) montre qu’il n’existe pas de différence
significative entre les moyennes des pourcentages volumes de Diptères présent dans les
fèces de C. pumilus et celles de M. condylurus et M. niveiventer. De même, il n’y a pas de
différence significative entre les moyennes des pourcentages volumes des Diptères
consommés par M. niveiventer et M. condylurus au seuil 0,01 (Tableau 8).
Le test de Student-Newman-Keuls montre une homogénéité entre les moyennes
des pourcentages volumes des Diptères identifiés chez C. pumilus, M. condylurus et M.
niveiventer à un seuil de 0,01 (Tableau 11).
Tableau 11: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes
des pourcentages volumes des Diptères pour Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops
niveiventer
Species N
Subset for alpha =
0,01
1
Student-Newman-Keulsa,,b M.condylurus 33 0,2411
C pumilus 34 0,3018
M niveiventer 30 0,3040
Sig. 0,032
III.1.2.3.5-Etude comparative des Hyménoptères contenu dans les fèces de
Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer.
Le test de comparaison multiple révèle une différence significative entre les
moyennes des pourcentages volume des Hyménoptères présents dans les fèces de C.
pumilus et celles des Hyménoptères présents chez M. condylurus et M. niveiventer à un
seuil de 0,01 (Tableau 8). Le test LSD révèle aussi qu’il n’existe pas de différence
significative entre la moyenne des pourcentages volume des Hyménoptères observés chez
M. condylurus et M. niveiventer.
Le test de Student-Newman-Keuls révèle une homogénéité entre les moyennes des
pourcentages volumes des Hyménoptères de M. condylurus et M. niveiventer à un seuil de
0,01. La moyenne des pourcentages volumes des Hyménoptères consommés par C.
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pumilus est significativement différente de celles M. condylurus et M. niveiventer
(Tableau 12).
Tableau 12: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes
des pourcentages volumes des Hyménoptères pour Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer
Species N
Subset for alpha = 0,01
1 2
Student-Newman-Keulsa,,b M.niveiventer 30 0,0000
M.condylurus 33 0,0133
C pumilus 34 0,0734
Sig. 0,421 1,000
III.1.2.3.6-Etude comparative des Orthoptères contenu dans les fèces de
Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer.
Le test de comparaison multiple (LSD) montre qu’il n’existe pas de différence
significative entre les moyennes des pourcentages volumes des Orthoptères présents dans
les fèces de Chaerephon pumilus et celles de Mops condylurus et Mops niveiventer. De
même, il n’y a pas de différence significative entre les moyennes des pourcentages
volumes des Orthoptères consommés par Mops niveiventer et Mops condylurus au seuil
0,01 (Tableau 8).
Le test de Student-Newman-Keuls montre une homogénéité entre les moyennes
des pourcentages volumes des Orthoptères identifiés chez C. pumilus, M. condylurus et
M. niveiventer à un seuil de 0,01 (Tableau 13).
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Tableau 13: Test d’homogénéité de S-N-K sur les différentes variations des moyennes
des pourcentages volumes des Orthoptères pour Chaerephon pumilus, Mops condylurus
et Mops niveiventer
Species N Subset for alpha =
0,01
1
Student-Newman-Keulsa,,b M.condylurus 33 0,0000
M.niveiventer 30 0,0000
C. pumilus 34 0,0022
Sig. 0,479
Les Coleoptères (54,35%) sont les proies préférentielles de Chaerephon pumilus,
Mops condylurus et Mops niveiventer. Les Hémiptères (29,41%) sont secondairement
consommés, à la suite des ceci nous avons les Lépidoptères (5,76%) et les Diptères
(9,06%). Les Hyménoptères et les Orthoptères constituent des proies accidentelles des
trois Molossidae dans notre région d’étude.
III.1.2.4.-Etude comparative du contenu des fèces de Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer en fonction de la saison
L’observation du régime alimentaire de trois espèces de Molossidae pendant les
deux saisons (sèche et pluvieuse) montre des variations, de la quantité et du type de
proies consommés. Ces variations peuvent notamment être dues à des facteurs aussi bien
biotiques, qu’abiotiques.
III.1.2.4.1-Etude comparative du contenu des fèces de Chaerephon pumilus
en fonction de la saison
Le régime alimentaire de Chaerephon pumilus durant la saison sèche se compose de
six ordres d’insectes tandis qu’il se compose de cinq ordres d’insectes durant la saison
pluvieuse (Annexe 1) (Figure 19). Notons qu’il y a une grande variation du pourcentage
volume des Coléoptères et des Hémiptères consommés durant les deux saisons. En effet,
le pourcentage volume des Coléoptères consommés durant la saison sèche est de 49,11%
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tandis que pendant la saison pluvieuse il est de 26,27%. De même, le pourcentage volume
des Hémiptères présents dans les fèces de C. pumilus en saison sèche est de 26,7% et
pendant la saison pluvieuse, il est de 40,94% (Figure 19). La soumission des
pourcentages volumes des Coléoptères et des Hémiptères présent durant les deux saisons
dans les fèces de C. pumilus au test de Mann-whitney (U-test) au seuil 0,01 donne
respectivement UC= 10 et UH= 40 (Tableau 14). Ces résultats du test de Mann-whitney
montrent qu’il ya une différence significative entre les Coleoptères et les Hémiptères
consommés durant les deux saisons.
Figure 19: Variation du régime alimentaire de Chaerephon pumilus en fonction des saisons
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Tableau 14 : test de Mann-whitney, wilcoxon et test Z sur la variation du régime alimentaire de Chaerephon pumilus durant la saison pluvieuse et sèche au seuil 0,01 Coleoptera Hemiptera Lepidoptera Diptera Hymenoptera Orthoptera NI
U de Mann-Whitney 10,000 40,000 133,000 126,000 93,000 126,000 134,000
W de Wilcoxon 241,000 131,000 224,000 217,000 324,000 357,000 225,000
Z -4,483 -3,420 -0,124 -0,372 -1,648 -1,271 -0,094
Signification asymptotique (bilatérale) 0,000 0,001 0,901 0,710 0,099 0,204 0,925
Signification exacte [2*(signification unilatérale)] 0,000a 0,000a 0,917a 0,727a 0,129a 0,727a 0,944a
Signification de Monte Carlo
(bilatérale)
Signification 0,000b 0,000b 1,000b 1,000b 0,000b 0,500b 1,000b
Intervalle de confiance à
99%
Borne inférieure 0,000 0,000 0,100 0,100 0,000 0,000 0,100
Borne supérieure 0,900 0,900 1,000 1,000 0,900 1,000 1,000
Signification de Monte Carlo
(unilatérale)
Signification 0,000b 0,000b 1,000b 1,000b 0,000b 0,500b 1,000b
Intervalle de confiance à
99%
Borne inférieure 0,000 0,000 0,100 0,100 0,000 0,000 0,100
Borne supérieure 0,900 0,900 1,000 1,000 0,900 1,000 1,000
a. Non corrigé pour les ex aequo.
b. Basée sur 2 tableaux échantillonnés générés à partir de 213175432.
c. Critère de regroupement : saison
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Le test de Mann-whitney au seuil de 0,01 ne montre pas de différence significative
de la consommation des autres ordres d’insectes (Lépidoptères, Diptères, Hyménoptères
et Orthoptères) entre les deux saisons.
Avec environ 70,41% du volume total des proies consommées durant les deux
saisons, les Coléoptères et les Hémiptères sont la base du régime alimentaire de C.
pumilus entre les deux saisons. La variation de l’importance de la consommation de ces
proies durant les deux saisons semble montrer un mécanisme d’adaptation de cette
chauve-souris à la quantité de proie disponible dans le milieu.
III.1.2.4.2-Etude comparative du contenu des fèces de Mops condylurus en
fonction de la saison
L’alimentation de Mops condylurus durant les deux saisons se compose
essentiellement des Coléoptères, Hémiptères, Diptères, Lepidopteres et Hyménoptères.
Pendant les deux saisons, les Coléoptères avec 63,49% des proies recensés dans les fèces
constituent la source primaire d’aliment de cette chauve-souris. Le test de Mann-whitney
au seuil 0,05 montre qu’il n’y a pas de différence significative entre les consommations
de cet ordre d’insecte entre la saison sèche et pluvieuse. De même, malgré de légère
variation, il n’y a pas de différence significative durant les deux saisons concernant la
consommation des Diptères, des Hyménoptères et des Lépidoptères. Le second ordre
d’insectes présent chez M. condylurus sont les Hémiptères avec 34,45% pendant la saison
sèche et 23,71% durant la saison pluvieuse (Figure 20). Le test de Mann-whitney pour les
Hémiptères contenus dans les fèces de M. condylurus montre qu’il y’a une différence
significative au seuil 0,05 de la consommation de cet ordre d’insecte entre les saisons
(Tableau 15).
Le régime alimentaire de Mops condylurus durant les saisons se compose en
majorité de Coleoptères et Hémiptères. Néanmoins on note des variations du pourcentage
volume de consommation de ces proies entre les deux saisons. Ce mécanisme de variation
du taux de prélèvement de ces ordres d’insectes laisserait penser à une adaptation de cette
espèce aux variations des proies présentes dans le milieu et aux variations de leur besoin
fonctionnel.
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Figure 20: Variation du régime alimentaire de Mops condylurus en fonction des saisons
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Tableau 15 : test de Mann-whitney, wilcoxon et test Z sur la variation du régime alimentaire de Mops condylurus durant
la saison pluvieuse et sèche au seuil 0,05
Coleoptera Hemiptera Lepidoptera Diptera Hymenoptera Orthoptera NI
U de Mann-Whitney 84,000 9,000 110,000 78,000 110,000 121,000 107,000
W de Wilcoxon 150,000 262,000 363,000 144,000 176,000 187,000 173,000
Z -1,413 -4,277 -1,414 -1,642 -1,016 0,000 -0,575
Signification asymptotique (bilatérale) 0,158 0,000 0,157 0,101 0,310 1,000 0,565
Signification exacte [2*(signification unilatérale)] 0,166a 0,000a 0,693a 0,105a 0,693a 1,000a 0,611a
a. Non corrigé pour les ex aequo.
Tableau 16: test de Mann-whitney, wilcoxon et test Z sur la variation du régime alimentaire de Mops niveiventer durant la
saison pluvieuse et sèche au seuil 0,05
Coleoptera Hemiptera Lepidoptera Diptera Hymenoptera Orthoptera NI
U de Mann-Whitney 95,000 58,000 96,000 65,000 108,000 108,000 78,000
W de Wilcoxon 266,000 229,000 174,000 143,000 186,000 186,000 156,000
Z -0,550 -2,117 -1,174 -1,820 0,000 0,000 -1,956
Signification asymptotique (bilatérale) 0,582 0,034 0,240 0,069 1,000 1,000 0,050
Signification exacte [2*(signification unilatérale)] 0,602a 0,035a 0,632a 0,072a 1,000a 1,000a 0,215a
a. Non corrigé pour les ex aequo.
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III.1.2.4.3-Etude comparative du contenu des fèces de Mops niveiventer en
fonction de la saison
Le régime alimentaire de Mops niveiventer durant la période d’échantillonnage se
compose des ordres d’insectes suivants : Coléoptères, Hémiptères, Diptères et
Lépidoptères (figure 21). La base de cette alimentation durant les deux saisons étant
composée en majorité des Coléoptères (64,75%) et suivis des Hémiptères (25%). La
variation de consommation de ces deux ordres d’insectes tout comme pour celle des
Diptères et les Lépidoptères ne présente pas de différence significative pendant les deux
saisons lorsqu’on a effectué le test de Mann-whitney (Tableau 16).
Figure 21: Variation du régime alimentaire de Mops niveiventer en fonction des saisons
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Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer présentent une
alimentation diversifiée. On note des variations de la quantité des ordres d’insectes
consommés pendant les deux saisons par ces trois chauves-souris.
III.2.Discussion
De par leur altitude élevée de vol, leur vol rapide et leur aptitudes à chasser dans les
espaces ouverts, grâce à une longue et étroite fréquence d’écholocation, les Molossidae
sont de ce fait adaptés pour la chasse d’un grand nombre d’insectes volants nocturnes
(Andrianaivoarivelo et al., 2006). La présence de plusieurs Ordres d’insectes dans leurs
fèces montre que leur régime alimentaire est varié. Le régime alimentaire des Molossidae
de la présente étude est constitué principalement de Coléoptères suivis des Hémiptères,
Diptères et Lépidoptères. Ces résultats sont similaires à la description du régime
alimentaire de trois Molossidae de Madagascar faite par Andrianaivoarivelo et al.,
(2006). Nos résultats sont aussi conformes à d’autres descriptions du régime alimentaire
de Molossidae. Par exemple, le Molossidae Tadarida brasiliensis a une alimentation
principalement composée de Coléoptères, de Lepidopteres et de Hémiptères (Whitaker et
al., 1996 ; Lee & McCracken, 2005), bien que la composition exacte du régime
alimentaire varie en fonction de la période de chasse (Whitaker et al. , 1996 ; Lee &
McCracken, 2005). En effet, le régime alimentaire des Molossidae varie en fonction des
saisons, de l’espèce (Leelapaibul et al., 2005 ; Andrianaivoarivelo et al., 2006), de l’état
physiologique de l’animal (femelle gestante ou allaitante) (Kunz et al., 1995).
L’abondance des fragments de Coleoptères dans les fèces de Chaerephon pumilus,
Mops condylurus et Mops niveiventer pourrait s’expliquer par le fait que, le corps des
animaux appartenant à cet ordre d’insecte est fortement chitinisé. En effet, les parties
chitinisés des insectes sont presque indigestibles, ce qui facilite leur observation dans les
fèces des chauves-souris insectivores (Whitaker & Lawhead, 1992). En outre, puisque les
chauves- souris ont une digestion rapide, la nourriture passe rapidement de la bouche à
l’anus, ce qui fait que les morceaux chitinisés de l’exosquelette restent la plupart du
temps intacts (Whitaker, 1988).
La forte consommation des Coléoptères par les Molossidae pourrait s’expliquer par
le fait que, cet ordre d’insecte avec 300000 espèces décrites constituent l’ordre le plus
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important du règne animal (Delvare & Aberlanc, 1989). Quarante pourcent des insectes
sont des Coléoptères et ils peuplent tous les habitats sauf l’océan (Delvare & Aberlanc,
1989). Les travaux menés par Koffa et al. (2010) sur l’inventaire et l’identification des
insectes phyllophages d’Hibiscus sabdariffa (Malvaceae) et d’Amaranthus viridis
(Amaranthaceae) dans la ville de Maroua ont rapporté les proportions suivantes :
Coléoptères (53,91 %), Diptères (24,81 %), Lépidoptères (14,17 %), Hémiptères (6,04
%). De même, les captures d’insectes effectuées durant les travaux de Boufeu et al.,
(2012) sur le régime alimentaire de Scotophilus dinganii, montre clairement que les
Coléoptères (51,11 %) sont l’ordre d’insecte le plus abondant de notre région d’étude.
L’abondance des Coléoptères dans notre région d’échantillonnage, pourrait expliquer leur
abondance dans les fèces de Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer.
De plus, les Coléoptères volent à l’altitude de chasse des Molossidae (Kunz et al., 2011).
Une autre raison de la consommation des Coléoptères par Chaerephon pumilus,
Mops condylurus et Mops niveiventer serait due à leur vol relativement lent facilitant
leurs captures, ce qui est en accord avec les travaux de Brigham et al. (1990) et Hamilton
et al. (1998) qui ont démontré que l’espèce Myotis volans consommait essentiellement les
Coléoptères dans leur zone de distribution du fait de leur faible vélocité. Les chauves-
souris préfèrent les Coléoptères à cause de leur forte richesse en gras et acides gras (Shalk
& Brigham, 1995), ce qui conviendrait aux besoins énergétiques élevés des chauves-
souris (Ezhilmathi, 2010). De plus, les grandes quantités de gras provenant des
Coléoptères consommés par les Molossidae, aideraient à la synthèse de lipides complexes
qui recouvrent le patagium permettant de faibles pertes d’eaux pendant le vol prolongé
(Kunz et al., 1995). Les Coléoptères sont généralement des insectes de taille assez
importante. Les chauves-souris serait sensible à la taille des proies en évaluant si la proie
doit être mangé ou pas. En effet, la stratégie optimale de chasse, stipule que l’animal doit
sélectionner les proies qui maximisent le taux d’énergie gagné (Stephens & Krebs, 1986).
L’Ordre des Hémiptères est le second privilégié par les trois chauves-souris. Ces
résultats sont similaires à ceux de Andrianaivoarivelo et al. (2006) qui ont montré que les
Hémiptères représente le second ordre d’insecte consommés par Chaerephon pumilus,
Mops leucostigma et Mormopterus jugularis, trois Molossidae de Madagascar. Allant
dans le même sens, les travaux de Leelapaibul et al. (2005) montre que les Hémiptères
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sont le second ordre d’insecte le plus consommé par Tadarida plicata après les
Lépidoptères. De plus, Lee & McCraken, (2006) ont montrés que les Hémiptères
constituent une part non négligeable du régime alimentaire de Tadarida brasiliensis.
Cette forte consommation des Hémiptères pourrait s’expliquer par le fait qu’ils
renferment du gras, utilisés par les chauves-souris pour leur besoin énergétique.
L’Ordre des Diptères qui comporte un bon nombre d’espèces vectrices de maladie
pour les Hommes, se place au troisième rang des proies de Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer. Ces résultats sont semblables à ceux de Andriafidison et
al., (2007). Leurs travaux montrent que les Diptères sont la troisième ressource utilisés
par Otomops madagascariensis.
La faible consommation des Lépidoptères, Hyménoptères et Orthoptères peut
s’expliquer par la flexibilité du régime alimentaire de Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer. Cette capacité à varier son régime alimentaire serait pour
la chauve-souris une stratégie d’adaptation par laquelle elle s’alimenterait en proie
localement et saisonnièrement disponibles. Les travaux de Leelapaibul et al., (2005) ;
Andrianaivoarivelo et al., (2006) ; Lee & McCraken, (2006) et Andriafidison et al.,
(2007) montrent que le régime alimentaire des Molossidae varient en fonction des
saisons, ce qui confirme cette hypothèse.
Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer présentent une
alimentation diversifiée. On note des variations de la quantité des ordres d’insectes
consommés pendant les deux saisons par ces trois chauves-souris. Ces résultats sont
conformes à ceux de Kunz et al., (1995) ; Leelapaibul et al., (2005) ; Andrianaivoarivelo
et al., (2006) Lee & McCraken, (2006) et Andriafidison et al., (2007) ; Ezhilmathi,
(2010) qui ont montrés que le régime alimentaire des chauves-souris varient en fonction
des saison. Ce mécanisme de variation du taux de prélèvement de ces ordres d’insectes
laisserait penser à une adaptation de ces espèces aux variations des proies présentes dans
le milieu et aux variations de leur besoin fonctionnel. Ces résultats sont en accord avec
ceux d’Andrianaivoarivelo et al., (2006) qui travaillant sur le régime alimentaire de trois
chauves-souris de Madagascar a trouver que les Coleoptères sont l’aliment préféré de ces
chauves-souris en été, tandis que pendant l’hiver austral ce sont les Hémiptères.
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Les Arthropodes herbivores détruisent approximativement entre 25 et 50% des
moisson à travers le monde (Pimentel et al., 1978 ; 1991). Le régime alimentaire de
Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer durant la période d’étude est
constitué des Ordres d’insectes suivants : les Coléoptères, les Hémiptères, les Diptères,
les Lépidoptères, les Hyménoptères et les Orthoptères. Certains de ces différents ordres
d’insectes (Diptères, lépidoptères, Hémiptères et Coleoptères) représentent les principaux
ravageurs des cultures (Leelapaibul et al., 2005).
Entre la récolte et la consommation, plus de 30% de la production agricole est
perdue, cette proportion est plus forte en région sahélienne du fait de la longue période de
stockage (Ngamo & Hance, 2007). Pendant ce stockage, les insectes et principalement
certains genres de Coléoptères (Bruchidae et Curculionidae) s’attaquent aux grains
(Tapondjou et al., 2002). Dans les greniers paysans, après six mois de conservation, les
pertes dues aux bruches se situent entre 70 et 80% (Tapondjou et al., 2002). Au
Cameroun, après neuf mois de conservation, la bruche Callosobruchus maculatus
(Fabricius) peut entraîner la perte totale de la récolte de niébé au cours du stockage (Bell,
1994). Dans le même temps, il y a détérioration de la quantité et de la qualité alimentaire
des graines (Fleurat-Lessard, 1994 cité par Kouninki et al., 2010). Les pertes de maïs
grain dues aux charançons peuvent atteindre 40% en six mois de stockage (Tapondjou et
al., 2002). D’autres Coléoptères de par leur régime alimentaire peuvent avoir un impact
nocif aussi bien sur les cultures en champ que sur les plantes sauvages. Il s ‘agit
notamment des phyllophages (Curculionidae et Chrysomelidae), xyllophages
(Cerambycidae), racidivores (Scarabaeidae) et germinivores (anthonomus spp) (Delvare
& Aberlenc 1989). La forte consommation des Coléoptères par Chaerephon pumilus,
Mops condylurus et Mops niveiventer montrerait un potentiel rôle dans la lutte biologique
contre ces ravageurs de cultures. En effet, en se basant sur la composition du régime
alimentaire, le nombre minimum d'insectes par granule de fèces, le nombre d'espèces
insectes parasites agricoles dans chaque granule de fèces, et le nombre de jours chasse par
an, Whitaker (1988) a calculé qu'une colonie de 150 grandes chauves-souris brunes
(Eptesicus fuscus) aux Etats-Unis (middle-ouest) consomme annuellement
approximativement 600.000 Coléoptères de concombre, 194.000 Coléoptères de juin,
158.000 ¨leaf hoppers¨, et 335.000 punaises des bois. En supposant que chaque femelle
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Coléoptère de concombre pond 110 œufs (Krysan, 1986), cette colonie de taille moyenne
pourrait empêcher la production de 33.000.000 larves de Coléoptère de concombre (vers
des racines de maïs), qui sont d’importants parasites des récoltes.
Dans la région de l’Extrême-Nord la culture du coton constitue une des principales
sources de devise pour les agriculteurs (SODECOTON, 1999). Les pucerons, Aphis
gossypii, sont des Hémiptères piqueurs suceurs qui affectent le fonctionnement de la
plante par prélèvement de la sève et injections de substances exogènes. Outre une
perturbation de la croissance des plantules de cotonnier lors d’attaques précoces, les
dépôts de miellats en fin de cycle sur les capsules ouvertes détériorent la qualité de la
fibre (collage). On retrouve cette espèce polyphage tout au long de l’année sur bon
nombre de cultures maraîchères (cucurbitacées, solanacées, etc.) (Brevault et al., 2002).
De plus, les aleurodes ou mouches blanches, Bemisia tabaci, sont des Hémiptères
piqueurs suceurs qui altèrent le fonctionnement du cotonnier en fin de cycle et l’une des
manifestations les plus graves est la maladie des cotonniers rouges (Brevault et al., 2002).
L’estimation de l'importance économique des chauves-souris dans l’agriculture
cotonnière au Texas (USA), situe la valeur des chauves-souris dans la lutte biologique
contre les insectes ravageurs entre 12$ à 173$/acre (Cleveland et al., 2006). De même,
une étude réalisé par Leelapaibul et al., (2005) montre que Tadarida plicata (Molossidae)
est le principale agent de lutte biologique contre Sogatella sp (Hémiptères) qui est le
premier ravageur des plants de riz en Thaïlande. Ces auteurs estiment à 17,5 tonnes
d’insecte la consommation journalière des 2,5 millions représentant de cette chauve-
souris dans leur région d’étude.
Une étude menée par de Ntoukam et al.(1996) montre que les larves et les
nymphes de Diptères en période sèche dans les régions tropicales provoquent le
rabougrissement des tiges et la réduction de la taille des feuilles des plantes cultivés. De
même les larves de Diptères se nourrissent des racines de nombreuses plantes (mil, maïs,
arachides). Les Diptères sont d’une importance capitale dans la transmission de
nombreuses parasitoses (paludisme, trypanosomiase, dingue, onchocercose, filariose,
etc…). Dans la zone de savane en général, Anophèles gambiae semble être le principal
vecteur du paludisme (Saotoing, 1998 ; OMS, 2007). Le paludisme est une maladie dont
le traitement et la prévention constitue un problème de santé public. Cette maladie touche
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le monde entier et particulièrement les pays pauvres (OMS, 2004). Le paludisme
représente 40 à 45% des consultations médicales, 40% de décès des enfants de moins de
cinq ans et 40% des dépenses annuelles des ménages pour la santé (OMS, 2003). A cet
effet l’Afrique dépense en moyennes 12 milliards de Dollars par an en PIB perdu. Il fait
dépenser jusqu'à 25 % du revenu des ménages et représente 40 % des dépenses de santé
des gouvernements (OMS, 2004). Sur le plan de la lutte, l’UNICEF estime que le coût
moyen annuel des programmes anti paludéens dans chaque pays africain monterait à
environ 345000 Euros, soit, pour un pays de 5 millions d’habitants, moins de 7 centimes
d’Euro par Habitants (Verdrage, 2005). La présence dans les fèces de Chaerephon
pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer des vestiges d’aile d’anophèle supposerait
que ces chauves-souris jouent un rôle dans la lutte biologique contre ces moustiques dans
notre zone d’étude. En effet, les travaux Reiskind & Wund. (2009) ont montré le rôle de
la chauve-souris Myotis septentrionalis dans le contrôle de la population du moustique
Culex spp. En Inde, la chauve-souris Hipposideros ater joue un rôle crucial dans la
suppression des moustiques qui sont un problème majeur et complexe dans les
écosystèmes urbains (Ezhilmathi, 2010). On a évalué qu’un seul Vespertilion de
Daubenton pouvait tuer 3279 moustiques par nuit (Nabet, 2005).
De même, la présence dans les fèces des Molossidae du Diptère Megaselia sp
indiquerait que les chauves-souris insectivores jouent un rôle potentiel dans la lutte
biologique contre ces insectes nuisibles. En effet, la plupart de ces mouche sont
myiasigène, leurs larves ont été trouvées dans les myiases: cutanées,ophtalmiques,
nasales-sinusales, intestinales, uro-génitales, vaginales (Disney, 2008).
Occasionnellement certaines espèces peuvent se développer comme phytophage causant
le dépérissement des végétaux attaqués (Disney, 2008).
Les dommages causés aux végétaux par les Lépidoptères sont principalement dus à
leur forme juvénile. Les larves de Lépidoptères consomment les organes reproducteurs
des plantes à l’exemple du coton, maïs, sorgho, tomate, gombo, etc. (Ntoukam et al.,
1996). En zone de savane d’Afrique centrale, la noctuelle Helicoverpa armigera est un
ravageur majeur du cotonnier et des cultures maraîchères (notamment tomate et gombo)
dont elle affecte directement la production par destruction des organes fructifères
(Brevault et al., 2002). La présence dans les fèces des trois Molossidae de différente
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forme d’écailles de papillons confirme que dans la région d’étude, Chaerephon pumilus,
Mops condylurus et Mops niveiventer se nourrissent d’un nombre divers et varié de
Papillons. La consommation d’un papillon prévient automatiquement la ponte de 200 à
400 œufs (selon les espèces) ce qui constitue un apport non négligeable dans la lutte
contre ceux-ci (Ezhilmathi, 2010). Les travaux de Clare et al. (2009) sur le régime
alimentaire de Lasiurus borealis, montre qu’elle se nourrit de 127 espèces d’insectes (5
ordres, 16 familles des Lépidoptères), dont certaines sont des parasites notables
(Lymantria dispar, Malacosoma sp, Dioryctria sp, Noctua pronuba, Acrobasis sp, Cydia
sp) des cultures agricoles, des forêts, et des vergers. D’autres études ont montré le rôle de
plusieurs chauves-souris dans la lutte contre les papillons de nuit dont la plupart sont des
ravageurs des végétaux (Andrianaivoarivelo et al., 2006 ; Lee & McCraken, 2006 ;
Ezhilmathi, 2010 ; Kunz et al., 1995 ; 2011).
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CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Au terme de cette étude qui consistait à investiguer sur le régime alimentaire de
Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer; il ressort que ces chauves-
souris se nourrissent de six ordres d’insectes (Coléoptères, Hémiptères, Diptères,
Lepidopteres, Hyménoptères et Orthoptères) dans la ville de Maroua. Les Coléoptères
avec 54,35% des proies représentent l’ordre d’insecte le plus consommé par les trois
Molossidae. L’étude du régime alimentaire des trois Molossidae montre des variations du
volume consommé des proies entre la saison sèche et pluvieuse. Les Coleoptères,
Hémiptères, les Diptères et les Lépidoptères sont des ordres d’insectes d’importance
agricole et médicale. En effet, ces ordres renferment de nombreux ravageurs de végétaux
et vecteurs de maladie. Le control de la population des insectes nuisibles contribuerait à
l’amélioration de la production agricole et à la prévention des maladies causées par ceux-
ci. La consommation de ces quatre ordres d’insectes par Chaerephon pumilus, Mops
condylurus et Mops niveiventer, montre un rôle potentiel dans la lutte biologique contre
ces insectes nuisibles. Ce qui réduirait de fait l’utilisation des pesticides chimiques et
leurs effets nocifs aussi bien pour l’environnement que pour les Hommes.
Malgré ces importants services rendus par les chauves-souris dans le maintien et la
stabilité des écosystèmes, ce groupe de petit mammifère n’est pas considéré à sa juste
valeur. Cette mauvaise appréhension se traduit par la destruction de leur habitat, les
préjugés dont ils font objets et le manque de stratégies de gestion, de suivi et protection
des populations de ces animaux très fragiles. Afin de préserver la biodiversité des
Molossidae en particulier et des chauves-souris insectivores en général, nous envisageons
les perspectives suivantes :
- Une investigation durant toute une année sur le régime le régime alimentaire de
Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops niveiventer ;
- Des investigations sur le régime alimentaire d’autres chauves-souris insectivore ;
- La vulgarisation des connaissances sur l’écologie et l’importance économiques des
chauves-souris afin de les familiariser aux populations et pour encourager une
gestion intégrée de ces mammifères.
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Yengue J. L. & Yann Callot, 2002. L'arbre et la ville dans la région de Maroua
(Extrême-Nord-Cameroun), sciences et changements planétaires / Sécheresse, 13
(3) : 155-163.
Investigations sur le régime alimentaire de trois Chauves-souris insectivores de la région de l’Extrême-Nord Cameroun
Mémoire de Master II rédigé par BOL A ANONG ALIMA GIBERING. PLEG SVT Page 65
ANNEXES
Annexe 1: Variation en fonction de la saison du type de proies consommées par Chaerephon pumilus, Mops condylurus et Mops
niveiventer.
NCA : nombre de crottes analysées
() : nombre de spécimen
Ordre d’insectes
Chaerephon pumilus (34)
Mops condylurus (33)
Mops niveiventer (30)
Saison sèche (13)
Saison pluvieuse (21)
Saison sèche (11)
Saison pluvieuse (22)
Saison sèche (12)
Saison pluvieuse (18)
volume % Volume
fréquence volume % volume
fréquence volume % volume
fréquence volume % volume
fréquence volume % volume
fréquence volume % volume
fréquence
Coléoptères 4706 49,11 1 4209 26,27 1 5652 60,5 1 10557 65,23 1 6589 65,37 1 8503 64,28 1
Hémiptères 2558 26,7 1 6560 40,94 1 3219 34,45 1 3837 23,71 1 2691 26,69 1 3135 23,7 1
lépidoptères 1219 12,72 11/13 3126 19,5 20/21 12 0,13 1/11 0 0 0 0 0 0 54 0,41 2/18
Diptères 793 8,28 1 1825 11,39 1 361 3,86 1 1533 9,47 1 800 7,94 1 1422 10,75 1
Hyménoptères
207 2,16 10/13 192 1,2 8/21 0 0 0 103 0,64 2/22 0 0 0 0 0 0
orthoptères 5 0,05 1/13 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
NI 94 0,98 7/13 112 0,7 11/21 99 1,06 4/11 153 0,95 12/22 0 0 0 114 0,86 5/18
Total 9582 100 16024 100 9343 100 16183 100 10080 100 13228
100
NCA 65 105 55 110 60 90
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