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SPRING SUMMER12

SPRING SUMMER12

Jouraprèsjourmaintenant,ledieunuaux joues brûlantes conduisait son quadrigede flammesà travers les espaces du ciel, etsachevelureblondeflottaitdansleventd’est,enmême tempsque luidéchaîné. L’immenseplaine liquide, roulant paresseusement, lui-sait d’un éclat blanchâtre de soie. Le sableflamboyait. Sous le bleu couru d’argent del’éther,destoilesàvoileavaientététendues,couleurderouille,et l’onpassait l’après-mididans le cercle d’ombre qu’elles découpaientsur le sol. Mais le soir aussi avait son prix,quand les plantes du parc embaumaient,quandlesconstellationsdanslecielmenaientleurronde,etlemurmuredelamernocturne,s’élevant doucement, entretenait le cœur.Ces soirs-là recelaient en eux la promessejoyeused’unnouveaujourdesoleil,d’oisive-tésàpeine réglées,etqueparaitencoredetous ses dons possibles l’adorable hasard.

Thomas Mann, La mort à Venise,

traduction de Philippe Jaccottet.

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