gros plan sur - chambres d'agriculture de bretagne · stressées par le déficit hydrique subi...
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Bilan 2015, page 1
Gros plan sur :
Résumé de la saison :
- Année plutôt fraîche et sèche ponctuée par deux pics de chaleur
- Plantations majoritairement précoces
- Récoltes bousculées par les intempéries
- Rendement stable
- Mildiou discret sur feuillage malgré un risque élevé selon l’OAD Miléos®... mais présent sur
tubercules
- Présence modérée de pucerons
- Larves de taupin envahissantes
- Expansion de quelques ravageurs du sol
- Bilan climatique
- Résumé de l’évolution du risque mildiou au cours de la campagne
- Capture des pucerons ailés
- Problème sanitaire des morsures de larves de taupin
- Autres ravageurs du sol
Bilan 2015, page 2
Bilan climatique
Evolution des précipitations et des températures par décade (moyennes des stations Landivisiau (29) et Naizin(56))
Les plantations ont débuté sous un climat estival. Les températures douces voire chaudes couplées
avec un sol sec ont permis le déroulement des chantiers en bonnes conditions. Les fortes averses de la fin avril -
début mai (70 à 100 mm) ont interrompu les plantations.
Fin juin fut marqué par une vague de chaleur qui a
affaissé certaines cultures au sol et accéléré leur
sénescence.
Le « coup de chaleur » de juin s’est transformé en
orages. La pluie fut bénéfique pour les cultures
stressées par le déficit hydrique subi depuis le
début du mois de juin. Les précipitations ont été
nettement plus abondantes dans le nord de la
région. Le cumul des pluies de juillet est 60,6 mm à
Landivisiau (29) contre 39 mm à Pontivy (56).
Parcelle de Monalisa (Finistère, 30 juin 2015) ©Bretagne-Plants
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avr. mai juin juil. août sept. oct.
précipitations (mm)températures (°C)
précipitations T°C min T°C max
Bilan 2015, page 3
Toutes les conditions étaient réunies pour que les premiers arrachages se déroulent dans des
conditions idéales mi-août. Cependant, les récoltes ont été chahutées par des intempéries qui ont marqué la
seconde partie du mois. Les chantiers n’ont réellement démarré que début septembre. Ils se sont échelonnés
jusqu’à fin septembre pour les plus tardifs, entrecoupés par des pluies assez abondantes.
Malgré un climat capricieux au cours de la campagne, les rendements sont convenables. Pour la zone
nord, ils sont stables. A contrario, pour le sud, les rendements sont très variables au sein d’une même parcelle,
conséquence du manque d’eau lors de la tubérisation et du grossissement des tubercules.
Mildiou
Le risque mildiou a été important en début de cycle après les pluies de fin mars puis celles de fin avril. Selon
l’OAD Miléos® deux pics de contamination ont été enregistrés après ces pluies. Le jeune feuillage, plus sensible,
a subi une forte pression mildiou. Ce qui correspond aux observations terrain : quelques taches constatées sur
feuilles et sur tiges dans le nord et la pointe Finistère sur diverses variétés et dans les Côtes d’Armor pour les
primeurs, en début du mois de juin.
Puis le pathogène a peu évolué, en effet les vents asséchants, le manque d’eau et l’hygrométrie relativement
faible ont contrarié le développement de la maladie. Mais la rosée et les brumes matinales entretiennent le
pathogène et permettent la production de spores en particulier dans le Finistère nord où la pression parasitaire
est toujours restée élevée, selon Miléos®. Des débuts de foyers se sont développés dans des parcelles de
consommation, les contaminations ont été bien maitrisées et des traces sèches ont persisté jusqu’en juillet.
Les précipitations de juillet ont favorisé l’expression du pathogène mais le mildiou est resté discret jusqu’au
défanage. Des tâches sont apparues fin juillet / début août sur des cultures sénescentes ou en cours de défanage.
La pression mildiou a progressé début août sur les cultures en cours de défanage et sur les repousses. En effet,
le manque de luminosité et l’humidité ont perturbé l’efficacité des défanants, le bio-agresseur s’est installé dans
certaines cultures où des lots ont présenté un taux de tubercules mildiousés élevé.
Pour résumer : les conditions météorologiques n’ont pas été propices au champignon : peu d’attaques sur
feuillage mais les contaminations des tubercules ont été plus élevées que les années précédentes.
Bilan 2015, page 4
Pucerons et Doryphores
Les pucerons sont problématiques en culture de plants. Ils sont des vecteurs de maladies à virus. La mise en
place de bacs pièges permet de réaliser un inventaire des espèces ailées et de quantifier la pression à posteriori
de l’année.
Les bacs pièges sont répartis dans les zones de production
de plants. La carte présente leur localisation en 2015
- Les étoiles vertes représentent les bacs placés dans des
parcelles de plants conduites de façon conventionnelle.
- Les étoiles rouges symbolisent les pièges disposés dans les
parcelles de plants biologiques.
Relevé des captures des pucerons ailés dans les bacs pièges
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Morbihan
Côtes-d'Armor
Finistère nord
Finistère sud
Bilan 2015, page 5
La présence de pucerons ailés a été modérée cette année, avec des populations plus importantes dans le
Morbihan et le centre Finistère par rapport aux autres zones de cultures. L’absence de pluie a favorisé les
envols de colonies et leurs déplacements coïncident avec les pics de températures de fin juin et début juillet.
Des adultes et des œufs de Doryphores ont été observés en culture de
consommation dans le Nord Finistère. Deux périodes de pontes ont eu lieu
cette année. La lutte contre le coléoptère est plus facile et plus efficace
contre les larves que contre les adultes. Malgré une forte expansion
pendant la période sèche, les attaques ont été bien maîtrisées et peu de
dégâts constatés.
Taupins
Les larves de taupins sont nuisibles dans les cultures conventionnelles et biologiques car aucun moyen de lutte
(prophylactique, préventive, biologique ou chimique) n’est efficace.
Les larves de taupins sont très préjudiciables en production destinée à la consommation : les morsures sont
inesthétiques, les tubercules sont très difficilement commercialisables. Les galeries (avec la présence éventuelles
de larves dans les tubercules !!) altèrent la saveur de la pomme de terre.
En plants, les lots taupinés (bien que le potentiel de germination ne soit pas affecté) peuvent être commercialisé
que si les piqûres sont peu nombreuses. A l’exportation, certains pays refusent tout lot taupiné même en cas
d’attaque légère.
C’est aussi un nuisible pour d’autres cultures : maïs, tournesol, betterave et certaines cultures légumières. Il est
donc important de faire baisser la pression exercée par ce ravageur tout au long de la rotation par tous les
moyens de luttes agronomiques et chimiques disponibles. Dès leur présence détectée, il est conseillé de récolter
rapidement les tubercules suffisamment mûrs afin de limiter le nombre de tubercules perforés.
Le pourcentage de lots attaqués (consommation et plant) est en nette progression depuis ces dernières années.
Evolution de la fréquence des lots touchés par les taupins en
cultures de plants (conduite conventionnelle) pourcentage
exprimé en surface attaquée (ha)
2013 2014 2015
≈ 4% ≈ 8 % ≈19 %
Œufs de doryphores sur la face inférieure d’une feuille ©Bretagne-Plants
Bilan 2015, page 6
Une enquête datant de 2014 portant sur 14 700 tonnes de pommes de terre de consommation produites en
Bretagne a montré :
Lots indemnes Attaques légères Attaques graves
≈ 16% ≈ 70% ≈ 14%
Ces résultats sont alarmant et montrent que bien que la situation est très préoccupante. La présence de larves
dans les sols est exponentielle. En effet, une femelle peut produire de 150 à 200 œufs par ponte.
Il existe 3 espèces (A. lineatus, A. obscurus, A sputator) avec un cycle larvaire long de 1 à 4 ans et une espèce (A
sordidus) avec un cycle plus court : 1 à 3 ans.
En pommes de terre, peu d’identification des espèces présentes sont réalisées, les études portent davantage sur
maïs. La carte montre que la majorité des espèces présentent en Bretagne a un cycle long. A sordidus plutôt
présente dans le Sud remonte au fil des années vers l’Ouest.
Carte de la répartition des espèces de larves de taupin (toutes cultures confondues) ©Arvalis, institut du végétal
L’expansion des larves est l’un des facteurs marquants de la campagne. A noter, une remontée des larves très
tôt en végétation, elles ont consommé les tubercules-mères. Dans les cas les plus extrêmes, elles ont creusé des
galeries dans les tiges des plantes. Ces attaques ont conduit à des plants très affaiblis qui ne pouvant plus
s’alimenter et mourraient assez rapidement. Puis, leur présence a été repérée sur les tubercules-fils au mois de
juillet malgré les sols secs à cette période. Les pluies de fin août ont favorisé à la remontée massive de larves
dans les couches superficielles du sol où elles ont creusé des galeries dans les tubercules-fils.
Bilan 2015, page 7
-A- Larve dans un tubercule-mère –B- Galeries creusées par des larves dans des tiges -C- Tubercule-fils perforé à la récolte ©Bretagne-Plants
Autres ravageurs du sol
L’absence de moyens de lutte agronomique, biologique et chimique efficaces contre les ravageurs du sol entraine
une recrudescence de quelques nuisibles qui peuvent provoquer de nombreux dégâts. Au cours de la campagne,
une forte attaque de blaniules mouchetées a été observée dans le nord Finistère et des scutigérelles se sont
installées dans plusieurs parcelles en Finistère et dans le Morbihan.
Les blaniules mouchetés sont des myriapodes de 8 à 18 mm de long de couleur blanchâtre. La durée de vie des
adultes peut aller jusqu’à 3 ans. Elles craignent la lumière et aiment les sols ayant un taux d’humidité élevé et
contenant beaucoup de matière organique. Elles sont le parasite de plusieurs cultures dont la fraise, le navet et
la pomme de terre et principalement la betterave. Le lot observé a subi une très forte attaque et de fortes pertes
au triage.
Dégâts de blaniules mouchetés (à gauche) ©Bretagne-Plants et une scutigérelle (à droite)
Bilan 2015, page 8
Les scutigérelles sont de petits « mille-pattes » de couleur blanche et d’une taille de 5 à 8 mm. La larve et l’adulte
peuvent être confondus et les deux sont nuisibles. Elles se déplacent rapidement dans le sol et fuient la lumière.
Elles se nourrissent du chevelu racinaire, ce qui a pour effet de réduire l’absorption en eau et éléments nutritifs
du sol. Les scutigérelles déprécient fortement le développement des plantes. Les zones d’attaques sont
facilement repérables : les plantes sont plus petites, le système racinaire réduit. La dépréciation du rendement
peu atteindre 25%.
Ce ravageur est présent dans la rotation des cultures. Il peut se nourrir de maïs, betteraves, cultures maraîchères
et pomme de terre…
Maladies de présentation
L’année a été globalement peu propice au développement des maladies du rhizoctone et des gales communes
et argentée.
Direction de publication :
Chambre Régionale d’Agriculture,
ZAC Atalante Champeaux
35042 Rennes
Alix Deleglise, animatrice filière
02 23 48 23 23
Rédigé par :
Bretagne-Plants Innovation
Roudouhir, 29460 Hanvec
Laurie Loillier, animatrice Pommes de terre
02 98 21 97 00 l.loillier@plantsdebretagne.com
Ce bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être transposée
telle quelle à la parcelle. Bretagne-Plants dégage toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs
cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base d’observations réalisées eux-mêmes dans leurs cultures et/ou sur les préconisations de
bulletins techniques.
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