gestion des zones humides : attention à la portance du sol
Post on 24-Jun-2022
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Gestion des zones humides : attention à la portance du sol ! La gestion différenciée des zones humides s’avère une nécessité pour permettre aux exploitants de valoriser ces surfaces.
Utilisées pour les besoins fourragers des troupeaux, ou pour la production de cultures compatibles avec ces milieux, l’entretien des zones humides peut nécessiter des interventions mécanisables.
Afin d’éviter des interventions qui pénaliseraient la structure des sols ou la biodiversité, il est important que l’agriculteur ait une réflexion sur l’adaptation de son matériel à la spécificité du milieu et à la spécificité de son intervention.
Définition : la portance d’un sol est son aptitude à supporter les charges par les roues.
Un sol est plus ou moins portant en fonction de sa texture, de sa structure et de son taux d’humidité. On devra toujours être vigilant à n’intervenir que sur un sol bien ressuyé pour ne pas trop provoquer de tassement et/ou de lissage qui auront pour conséquence une dégradation de la structure et de la vie du sol.
Tous les sols n’ont pas la même sensibilité à la compaction :
Quelque soit la nature du sol, toutes les interventions doivent se faire en conditions de sol ressuyé. Une trop forte pression accentue le tassement, surtout en milieu humide et anaérobie, ce qui peut pénaliser la gestion future de la parcelle.
C’est toujours le rapport « masse/surface au sol » qui détermine la pression au sol, et ceci dans la limite de gonflage des pneumatiques. Suivant la pression de gonflage, on peut citer quelques exemples :
Il est difficile de corriger les conséquences qui s’étendent à la fois en profondeur et latéralement par rapport aux roues. Il est donc essentiel d’essayer de les prévenir en jouant :
- sur la surface de contact au sol, via notamment l’adaptation des pneumatiques,
- sur la masse et sa répartition via le lestage.
Comités de développement du Finistère Juin 2012
Sableux Limon sableux Limon argileux Argileux
Masse: 80 kg Surface : 500 cm2
Pression: 0,16 bar
Masse: 8 000 kg Surface au sol : 7 000 cm2
Pression: 1,1 bar
Masse: 11 000 kg Surface au sol : 35 000 cm2
Pression: 0,3 bar
Le choix et l’adaptation des pneumatiques
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Il en résulte que, pour un même poids supporté, le pneu à plus faible pression répartira le poids sur une surface au sol plus importante.
Cette augmentation de contact avec le sol permet, en plus de mieux transmettre la puissance, d’améliorer l’adhérence et d’économiser du carburant.
Deux stratégies possibles :
Soit utiliser des pneus ayant un fort volume d’air et acceptant des déformations plus importantes. Si on cumule l’augmentation de la largeur du pneu et de son flanc (diminution du diamètre de la jante), il est possible de baisser la pression de gonflage et donc la pression au sol.
Exemple d’application
Seule compte la notion de volume d’air dans le pneu
Volume d’air élevé =
à pression égale, il se détériore moins
Faible volume d’air =
le pneu accepte peu de déformation
Le marquage des pneumatiques
Marquage standard Marquage millimétrique 18.4 R 38 146 A8 600/65 R 38 153 A8
18.4 : largeur du pneu en pouce (1 pouce = 2,54 cm)
R : carcasse radiale 38 : diamètre de la jante en pouce 146 : indice de capacité de charge
(146 = 3000 kg) A8 : code de vitesse (A8 = 40 km/h)
600 : largeur du pneu en millimètre 65 : Rapport hauteur flanc/largeur du
boudin en % R : carcasse radiale 38 : Diamètre de la jante en pouce
TRACTEUR 1
Pneu 650/75 R38
Volume d’air : 731 l
Pression de gonflage à 3 700 kg/pneu : 0,6 bar
La différence de 0,3 bar permet une meilleure
adhérence et une consommation moindre.
TRACTEUR 2
Pneu 650/75 R38
Volume d’air : 644 l
Pression de gonflage à 3 700 kg/pneu : 0,9 bar
Diamètre extérieur identique
différence = 87 l
différence = 0,3 bar
Soit faire varier la pression des pneus d’origine. Cette pression peut être modulée en fonction de la charge,
entre les valeurs minimales et maximales. Cette démarche implique de peser le tracteur lesté avec l’outil puis de régler la pression des pneus sur la base des tableaux fournis par les manufacturiers.
A noter qu’à surface égale, on préfère une empreinte qui se fait en longueur :
� moins de dégradation du sol,
� moins tirant,
� moins d’encombrement sur route.
Empreinte d’un même pneu avant sur tracteur équipé d’un chargeur (dimension : 16.9 R 24 134 A8) :
2 bars : 1 800 cm² 1,2 bar : 2 200 cm²
La répartition de la charge sur les pneumatiques
Les 2 T sur l’essieu arrière
3 T – 1 T = 2 T sur
l’essieu avant
7 T sur l’essieu arrière, soit 3 500 kg/roue.
Les tableaux de gonflage vont indiquer la pression recommandée en fonction de la charge par
pneumatique et de la vitesse.
Charrue en terre + tracteur 155 cv = 9 T � 2 T charrue
� 4 T essieu arrière
� 3 T essieu avant
2 T + 4 T + 1 T
Charrue relevée :
9 T : 7 T essieu arrière
2 T essieu avant
Augmenter la surface de contact peut se faire aussi par d’autres moyens : � Le télégonflage (système embarqué d’ajustement de la pression) :
Intérêts : mesurer et ajuster la pression en roulant
Limite : aucune en dehors du coût � Le jumelage (pneumatiques ou roues cages) :
Intérêt : adaptation à tous les tracteurs
Limites : installation contraignante, contraintes routières � Les chenilles (en caoutchouc ou métalliques) :
Intérêts : diminution importante de la pression au sol - très bonne adhérence - circulation routière (caoutchouc)
Limites : manque de polyvalence - circulation routière impossible (métallique) - ripage, sauf « soucy track » - coût
Le lestage Il vise à adapter la répartition de la charge au niveau de l’ensemble tracteur/outil. Cet ajout de lest éventuel dépend de l’outil et des vitesses d’avancement. De même, le calcul sera différent selon que l’outil est porté, semi-porté ou traîné. Au final, l’objectif est de trouver le bon compromis entre adhérence et patinage.
Il est simple de lester davantage un tracteur par l’ajout de masse à l’avant, à l’arrière ou encore dans les roues (fonte ou eau). Cependant, ce poids ajouté est générateur de résistance au roulement, de compaction des sols et de consommation de carburant : 1 tonne de masse supplémentaire correspond à 7 chev aux de plus pour 1,5 à 2 litres de carburant/heure.
Un lestage excessif entraîne : Un lestage insuffisant entraîne :
• Une diminution de la puissance de traction, mais une bonne adhérence
• Une surcharge des pneus et de la transmission
• Un tassement du sol
• Une consommation de carburant plus élevée
• Un patinage excessif
• Une usure excessive des pneus
• Une consommation de carburant accrue
• Un rendement horaire moindre
Valoriser son relevage avant par l’utilisation d’outil frontal plutôt qu’un poids mort est un bon moyen d’optimiser la puissance et l’adhérence, tout en consommant moins.
Contacts : Alain LAUREC , FDCuma, tél. 02 98 52 49 73 Marie-Hélène PHILIPPE , Chambre d’agriculture du Finistère
Réalisé avec le concours financier de
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