e n p romotion de la san té les don n Ées probantes

Intégrer des données probantes à la pratique,c’est chercher l’efficacité. Leur utilisation dansl’élaboration et la mise en œuvre des politiquesde santé publique est d’ailleurs une prérogativeministérielle forte  . La complexité desphénomènes en jeu en promotion de la santé etleur interaction   rend la production de donnéesprobantes particulièrement difficile. Lescontextes d’intervention, s’ils peuvent avoir despoints communs, sont tous uniques et nonreproductibles. De ce fait, l’efficacité d’uneintervention dans une situation peut être relativedans une autre : une analyse du contexte estdonc nécessaire afin d'estimer leur potentielletransférabilité  .

La question des données probantes représente un enjeu fort pour lesterritoires puisqu’il s’agit, à travers leur mobilisation, de nourrir lespratiques et de renforcer la qualité des actions et des politiques desanté publique. Travailler à partir de données probantes, c’est élaborerune action, un projet, un programme [de terrain comme politique] auregard de données validées par un protocole scientifique. Ces donnéesde preuve doivent permettre de repérer les facteurs sur lesquels agiret les méthodes d’intervention dites "efficaces" pour promouvoir la

santé de la population ciblée .

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Bien que la notion d’efficacité soit difficile à appliquer auchamp de la promotion de la santé, il est néanmoinsindispensable d’appuyer les pratiques sur les résultatsde recherches solides, mettant en exergue les modalitésd’interventions prouvées comme efficaces. Par ailleurs,la validation scientifique fléchée par niveau de preuven’assurant pas la qualité d’un programme ni satransférabilité, il est important de croiser ces savoirsscientifiques, avec des savoirs contextuels etexpérientiels.

Cette rencontre des savoirs permettra : - une meilleure compréhension des problématiques, des

publics, des parcours... - une connaissance plus solide des leviers et facteurs

pouvant avoir un impact positif une fois recontextualisés.

LA RECHERCHED’EFFICACITÉ ENPROMOTION DE LASANTÉ

"On ne dispose pas

d’information permettant demontrer l’efficacité de la

promotion de la santé pour toutlieu et toute époque, mais on

dispose de données probantesqui, une fois situées dans leur

contexte, permettentd’informer, au cas par cas, le

décideur public."

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Il est nécessaire d’adapter les données auxcontextes pour servir les actions et les politiquesau plus près des réalités territoriales.

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Blum-Boisgard, C., Demeulemeester, R., Jourdain,A., Moisdon, J.-C, Vérité, E., (2005) Quelles sont les

conditions de réussite des interventions en santépublique ?, Santé Publique, 17:569-582.

Ministère des Affaires Sociales et de la Santé.Stratégie Nationale de Santé : Feuille de route(2013). Récupéré le 9 février 2018 à l’url :http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/SNS-Feuille_de_route.pdf

Cambon, L. (2012). Étude de la transférabilité desinterventions de promotion de la santé dans uneperspective de promotion des démarches« evidence based health promotion » :développement d’un outil d’analyse de latransférabilité des interventions (Thèse dedoctorat en Sciences de la vie et de la santé).Université de Lorraine, Nancy. Récupéré le 13février 2018 à l’url : www.theses.fr/2012LORR0276

A noter dans ce cadre, la création de l’outilAstaire (Cambon, 2012) qui a pour objectif depermettre le repérage de modèles d’actionstransférables à un contexte donné à travers unegrille de lecture spécifiquement conçue à ceteffet.

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LES DONNÉES PROBANTES en promotion de la santé

Cambon, L., Ridde, V., Alla, F. (2010). Réflexionset perspectives concernant l’evidence-basedhealth promotion dans le contexte français.Revue d’épidémiologie et de santé publique,58(4), 277-283. Récupéré le 9 février 2018 à l'url :www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0398762010002142

SAVOIRSEXPERIENTIELS

Professionnels et populations

Fruit d'une analyse critiqueaccompagnée sur leur propre

expérience. Expression et mise en

perspective de leur expériencepour en construire du savoir

(capitalisation)

DONNÉES PROBANTES, DE QUOI PARLE-T-ON ?

Cambon, L., Ridde, V., Alla, F. (2010). Réflexions et perspectives concernantl’evidence-based health promotion dans le contexte français. Revued’épidémiologie et de santé publique, 58(4), 277-283.

SAVOIRSSCIENTIFIQUES

Recherche fondamentale Connaissance des populations,

problématiques de santé et bien-être, facteurs d'influence...

Recherche appliquée Données contextualisées

permettant de déterminer plusavant les facteurs impactant la

santé

SAVOIRS

METHODOLOGIERIGOUREUSE

Organisations spécialisées Synthèses de données

épidémiologiques, rapportsd'évaluation, recommandationsnationales produits selon une

méthodologie rigoureuse

Les données probantes recouvrent plusieurs types de connaissances  . En promotion de lasanté, elles vont particulièrement mobiliser différentes sources de savoirs qui permettrontl'émergence de stratégies d'intervention efficaces.

Lemire, M. A., Souffez, K., Laurendeau, M.C. (2009). Animer un processus detransfert des connaissances : bilan desconnaissances et outil d’animation (p. 69).Québec: Institut National de SantéPublique du Québec. Récupéré le 9 février2018 à l’url :www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1012_AnimerTransfertConn_Bilan.pdf

McQueen David V. , Anderson  Laurie M.,(2000), Données Probantes et Évaluationdes Programmes en Promotion de laSanté, Ruptures, revue transdisciplinaireen santé, 7(1):79-98.

LA DONNÉEPROBANTE ENPROMOTION DELA SANTÉ : AUCARREFOUR DESSAVOIRS

"Informations, issues de la recherche et desétudes systématiques, permettant d'identifierles déterminants et facteurs qui influencent lesbesoins de santé ainsi que les actions depromotion de la santé qui s'avèrent les plusefficaces pour y remédier dans un contexte etune population donnés."

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ISSUS D'UNE

Depuis plusieurs décennies, des disciplinescomme la psychologie de la santé, lasociologie de la santé et l’anthropologie de la santé font des relations de soins un objetd’étude privilégié. Les connaissancesproduites par ces sciences sont essentielles àla compréhension de cette problématiquecomplexe et permettent d’éclairer desprocessus comme celui du recours ou durenoncement aux soins, interrogent lesenvironnements, les posturesprofessionnelles et institutionnelles, ouencore mettent en lumière l’impact dessavoirs expérientiels dans les parcours ensanté de la personne.

Il est à noter que les preuves apportéesscientifiquement relèvent de méthodologie derecherche expérimentale (essais contrôlésrandomisés - ECR) conférant une placecentrale à des disciplines commel’épidémiologie. L’une des principales limitesà cette acception des données probantes estqu'elle exclut une grande majorité desrésultats de recherche portés par lessciences humaines et sociales qui nemobilisent que très rarement de tel protocole. En outre, dans la recherche en santé publiqueet en promotion de la santé, il n’est pastoujours possible ni pertinent d’effectuer desECR (contraintes budgétaires, temporelles,manque de moyens, problèmes d’éthique, ...).Comme dans tout secteur de recherche, unprotocole de type ECR n’est passystématiquement gage de qualité. Il esttoujours nécessaire d’évaluer la rigueurméthodologique avec laquelle une recherchea été menée et d’interroger le caractèreéthique des modalités de production desdonnées.

L'APPORT DESSCIENCES HUMAINESET SOCIALES

Le Groupe de travail national sur lacapitalisation des expériences,conduit par la Direction générale de lasanté, est une émanescence dugroupe InSPIRe-ID (Initiative en santépublique pour l’interaction entre larecherche, l’intervention et ladécision). Il a pour objectif la créationd’une plateforme de transfert deconnaissances en France. 

Les travaux du groupe visent la miseen œuvre d’un portail national sur lesinterventions en santé publique, laréalisation de formations etd’accompagnement à la production etl'utilisation d’informations validéessur les interventions en santépublique, et le développement de larecherche collaborative portant surles interventions en santé.

A l’heure actuelle, le groupeexpérimente une démarcheméthodologique de capitalisation dessavoirs expérientiels.

Participent à cette démarche : SFSP,Fnes, ANSP, EHESP, Iresp, Inca,Mildeca, Fabrique territoire santé,Élus santé publique et territoires,Institut Renaudot, Iferiss, ARSNormandie, Promosanté Ile deFrance, Aides, Collège de Médecinegénérale, Ireps.

DONNÉESPROBANTES ETSANTÉ PUBLIQUE :UNE DYNAMIQUENATIONALE

Les sciences humaines et socialeséclairent  notre compréhension desphénomènes sociaux, collectifs etindividuels. Elles participent à unemeilleure connaissance desenvironnements, des contextesd’intervention, des publics, desrapports sociaux et interindividuels,des problématiques vécues par lespopulations, des déterminants desanté, des inégalités sociales etterritoriales...

Les acteurs publient peu sur leurs actions etleurs savoirs restent tacites. Pourtant lesavoir expérientiel est fort de connaissancesdes populations et tient compte des leviers etdes contraintes propres aux territoires. Ilfavorise l’adaptation des actions auxcontextes locaux et illustrent comment desdonnées de preuve peuvent être mises enœuvre sur le terrain.

Dans un contexte de réduction des fondspublics, il s’agit de connaître les méthodesd’interventions efficaces au moindre coût.Cependant, un budget important et uneplanification pluriannuelle sont nécessairespour qu’une action puisse s'appuyer sur desdonnées probantes dans sa conception, surune méthodologie de projet issue de résultatsde recherche et développer une évaluationrigoureuse permettant d’identifier les leviersfavorables et les facteurs d’impacts.

Les données issues de la recherche sontgénéralement publiées dans des bases dedonnées spécialisées, majoritairementpayantes et en anglais.

Les modalités de production des donnéessont complexes : leur mise en lumièrenécessite un lourd travail de recherchesupplémentaire. De plus, nombre de donnéesdisponibles sont synthétiques et centrées surles résultats, avec peu d’éléments decontextualisation. Dans ce cas, comments’assurer de la proximité de la donnée avecles objectifs et le contexte de l’action ou duprogramme envisagé ? L’efficacité d’uneaction n’étant prouvée qu’en fonction ducontexte dans lequel elle est produite,l’absence de contextualisation empêchel’utilisation des données.

Certaines données sont produites dans lecadre de recherches dont la méthodologien’est pas adaptée aux principes éthiques etaux stratégies de la promotion de la santé :protocole stigmatisant, modalitésd’intervention basées sur la culpabilisation,techniques d'échantillonnage non éthiques...Leur utilisation pourrait être délétère sur lebien-être des populations concernées.

Une donnée ne peut être considérée commedéfinitivement probante. Dès lors que lecontexte évolue et que de nouveaux résultatsviennent éclairer la problématique, celle-cidoit évoluer. La notion de preuve est relativeet une donnée ne peut avoir valeur de vérité.

VIGILANCES | LESDONNÉES PROBANTESSONT...

Rarement contextualisées

Peu basées sur le savoir expérientiel

Rares Les collaborations entre acteurs et

chercheurs pour produire des donnéescontextualisées, voire qui prennent encompte le savoir expérientiel, ne sont pasnombreuses. Les premiers travaux duGroupe de travail national sur lacapitalisation des expériences relèvent larareté des actions probantes en France :

Difficiles d'accès

Coûteuses

actions identifiées dont     en Grand Est

sur les 15 dernières années

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LE COURTAGE,ACCOMPAGNER LACOMPLEXITÉ DESDONNÉES PROBANTESEN PROMOTION DE LASANTÉ

"Le courtage est un processus qui vise, viaun intermédiaire, à favoriser les relationset les interactions entre les différentsacteurs en promotion de la santé [...] dansle but de produire et d'utiliser au mieux lesconnaissances basées sur les preuves. Lesactions de cet intermédiaire peuvent êtremultiples et variées selon le contexte maisvisent toutes à créer du lieu et de lacommunication, à valoriser lesconnaissances et les compétences dechacun [...] et à améliorer les pratiques."

Munerol, L., Cambon, L., Alla, F. (2013). Le courtage deconnaissances, définition et mise en œuvre : une revue de lalittérature. Santé publique  Animer un processus de transfert desconnaissa, 25(5) : 587-597.Récupéré le 14 février 2018 à l'url :www.cairn.info/revue-sante-publique-2013-5-page-587.htm

Avec le soutien financier de l'ARS Grand Est Février 2018

Pour en savoir plus contact@ireps-lorraine.fr 03 83 47 83 10

En inadéquation avec les principes dela santé publique

Évolutives