dossier pédagogique de l'exposition weegee
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Weegee
L’œil de New-York
26 mars au 18 mai 2014
Né le 12 juin 1899, Usher H. Fellig alias Weegee, ou Weegee The Famous comme il aimait se
désigner, fut le premier chasseur de faits divers dans le New-York des années 30-40. Pendant une
quinzaine d’années il dresse le portrait d’une ville marquée par le Grande Dépression. Ses photos
témoignent de la rue, des drames du quotidien, de la misère sociale. Les thèmes abordés dans ses
photographies sont le chômage, la criminalité, la prostitution, la violence des gangs et l’exclusion. Il
est souvent le premier sur les lieux du crime, branché en permanence sur la fréquence radio de la
police. Il hante sans relâche les nuits de la cité avec son appareil photo, un Speed Graphic, et sa
voiture, une Chevrolet, équipée comme un laboratoire ambulant. Cette ville démente lui inspirera
plus de 5000 photographies et ses photos feront la une des plus grands journaux de l’époque.
Avec son humour noir et incisif, ses éclairages au flash, son charisme et son culot, il sort la
photographie criminelle du caniveau et lui donne une dimension cinématographique qui inspirera
les plus grands cinéastes hollywoodiens. Aujourd’hui ses photographies n’ont rien perdu de leur
intensité dramatique, leur pouvoir de fascination reste inégalé et font de Weegee un maitre
incontesté du « crime ».
Au plus près de l’évènement…
Weegee court sans relâche d’un coin à l’autre de New-York pour être le premier sur les lieux des crimes.. Il a
même le privilège inouï d’être directement branché sur les ondes radios du commissariat de police. Sa
voiture, une Chevrolet est entièrement équipée pour ses épopées nocturnes. On trouve dans son coffre des
ampoules de flash, des appareils chargés à l’avance, sa machine à écrire, ses bottes… Son appareil, le Speed
graphic est son allié le plus performant dans cette course aux faits divers. Parfois Weegee pousse le culot au
point de louer une ambulance et traverser New-York sirènes hurlantes pour être le premier à vendre ses
photographies aux grands journaux et ainsi devancer ses concurrents. On raconte même qu’il s’était lié
d’amitié avec certains gangsters pour avoir ses entrées partout…
Mais en réalité il n’est pas le « butineur de cadavres » que ceci laisserait penser. Il est le premier à s’émouvoir
des horreurs qu’il photographie (« J’ai pleuré en prenant cette photo »). On peut dire de lui qu’il est plus un
portraitiste de la ville. Il a dit lui-même « je photographiais l'âme de la grande cité que j’aimais et que je
connaissais comme ma poche ». On sent qu’il est fasciné par la monstrueuse beauté de la ville et qu’il veut lui
rendre hommage à travers ses images. Même les petits malfrats menottés semblent sublimés par la lumière
du flash et apparaissent comme des héros, au même titre que les victimes de leurs méfaits.
Il ne jouit pas du malheur d’autrui, son regard n’est pas celui d’un sadique, au contraire il théâtralise le fait
divers et devient ainsi le metteur en scène d’une tragédie urbaine. Weegee nous oblige à regarder la douleur
humaine en face.
Vois-tu une image en particulier qui témoigne de la compassion de Weegee envers les gens qu’il
photographie ?
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Dans cette image, quels éléments témoignent de sa compassion ?
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Et toi éprouves tu de la compassion pour ces gens qu’il photographie ? Pourquoi ?
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Les réactions de la foule…
Le spectacle du fait divers, plus particulièrement les réactions de la foule provoquées par un évènement de
proximité sensationnel, constitue le principal objet de la photographie de Weegee . Au lieu de photographier
directement les accidents, les incendies ou les morts, il choisit souvent de représenter les spectateurs du
drame, les différentes réactions des regardeurs. Il tend à représenter ainsi le traumatisme ou l'euphorie que
produisent ces évènements. Il s’intéresse avant tout à la sensation qu’éprouvent les témoins du drame.
Cette image intitulée « Leur premier meurtre » a été
réalisée le 8 octobre 1941. Elle illustre parfaitement ce
choix de Weegee de représenter les témoins d’un drame.
En effet un bandit git dans sa voiture, il vient d’être abattu
par un autre malfrat qui vient à peine de s’enfuir dans la
foule. Par une coïncidence inouïe Weegee est arrivé sur les
lieux au moment même où le drame a eu lieu et réussit à
photographier la tante du bandit qui vient de mourir, ainsi
que son cousin qui tentent de se frayer un passage pour se
rendre près du cadavre.
Peux-tu retrouver cette femme ainsi que le cousin dans cette foule ? Décris leur réaction.
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L’image montre aussi d’autres types de réactions, peux-tu les décrire ? Observe les regards des
personnages, que remarques tu d’étrange ?
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Trouve trois autres images où Weegee photographie les témoins du drame et décris les émotions des
personnages.
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Les dormeurs
Weegee a grandi dans une extrême pauvreté, enfant il vendait même des bonbons pour subvenir aux
besoins de sa famille. Ses photographies sont parfois l’écho de cette enfance défavorisée. D’autres
s’articulent autour de la thématique du sommeil des enfants. Weegee a vécu les étés torrides de New-York
où la chaleur est si intolérable qu’il faut dormir dans les escaliers de secours.
Repère les photographies autour du thème du sommeil. A quelles autres photographies te font-elles
penser ?
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Le monde de la nuit
Le New-York que nous montre Weegee n’’est pas seulement celui des faits divers dramatiques ou sanglants. C’est
aussi celui des « noctambules ». Boites de nuit, dancing, bars, opéra, constituent des petits théâtres de la réalité
et leurs scènes inspirent ce photographe attentif à tout ce qu’il y a d’excessif dans les comportements humains .
C’est là qu’il excelle dans cet humour un peu noir qui englobe les différentes classes de la société.
L’humour peut résider dans l’expression des personnages. Donne un exemple
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Il peut venir de la situation qui est drôle en soi. Donne un exemple
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Il peut venir du point de vue que le photographe adopte par rapport à la scène. ( Choix du cadrage, manière
d’isoler un détail, plongées/ contre plongées..). Donne des exemples
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Il peut venir de ce que l’on appelle « l’instant décisif ». Ce moment qui devient drôle parce que le photographe a
su le saisir dans une fraction de seconde. Donne un exemple.
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« J’avais photographié pendant des années des gangsters morts, des
femmes en pleur, des incendies, j’étais saturé de ces horreurs aussi j’ai
décidé de chercher ailleurs un peu d’humour et de beauté » déclare Weegee
après la parution de son livre Naked city. Il réalise alors des distorsions à
partir de différentes techniques : en jouant avec des miroirs déformants, en
brulant ses négatifs pour faire fondre l’image, ou en inventant une sorte de
kaléidoscope, baptisé le « weegeescope » qui lui permet de réaliser des
caricatures de gens célèbres comme Marilyn Monroe, John Kennedy ou
Charles De Gaulle.
Peux-tu repérer ces images faites au weegeescope ainsi que les personnages photographiés ?
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Quels effets penses-tu qu’il cherche à produire en rendant difformes ces grands personnages ?
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Quel rapprochement peux-tu faire avec ses autres photographies ?
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Caricatures et distorsions
Quelques textes et citations de WEEGEE
« C’est moi qui ai fixé les fameuses images de cette ère de violence, des images que n’arrivaient pas
à se procurer les grands canards malgré leurs gros moyens, et qu’ils étaient obligés de m’acheter. Et
tandis que je prenais ces photos, je photographiais l’âme de la grande cité que j’aimais et que je
connaissais comme ma poche »
« Quand je ne circulais pas à bord de ma voiture équipée spécialement pour les ondes courtes de la
police, j’attendais dans le hall d’entrée du quartier général de la police sur Center street. Je m’étais
choisi un fauteuil confortable, juste à côté de l’ascenseur, et je fumais mon cigare, imperturbable.
Quand j’avais sommeil, j’allais me réfugier dans le bureau des disparitions pour faire une petite
sieste ; je recommandais au flic du bureau d’accueil de ne pas me déranger, sauf s’il tombait une
nouvelle importante sur le téléscripteur. C’était comme dans un hôtel de première classe, repas servi
dans la chambre. Il y avait un meurtre par nuit minimum. En dix ans de boulot au quartier général de
la police, je dois en avoir photographié cinq mille. »
« Une nuit j’interceptais sur ma radio un appel qui signalait un grave incendie dans le quartier
portoricain. Je m’y rendis à toute vitesse. Les sinistrés étaient occupés à se compter et à étreindre
famille et voisins. Une mère drapée dans son châle se cramponnait à l’une de ses filles, sans pouvoir
quitter l’immeuble des yeux. Le feu était maîtrisé. Une autre de ses filles et un bébé avaient été brûlés
vifs. Anéanties par la tragédie, elles regardaient l’immeuble, tout espoir évanoui. J’ai pleuré quand j’ai
pris cette photo. La vision de ces deux femmes en larmes devait me hanter le reste de ma vie. »
« Je me fiche pas mal de photographier les gangsters qui jonchent les caniveaux. A mes yeux, cela
fait partie d’une entreprise de salubrité publique, et je dis « Bon débarras ! » Mais certains
évènements me serrent le cœur quand je dois les photographier, surtout les drames de famille »
« J’avais photographié pendant des années des gangsters morts, des femmes en pleur, des incendies,
j’étais saturé de ces horreurs, aussi j’ai décidé de chercher ailleurs un peu d‘humour et de beauté »
« Ma machine à écrire est cassée. Je n’ai pas de dictionnaire et je ne saurais prétendre faire des
phrases. Mais si Shakespeare, Balzac et Dostoïevski ont réussi, pourquoi pas moi ? Je ne suis ni
drogué, ni alcoolique, ni psychopathe ; donc je n’ai pas besoin d’un nègre pour écrire à ma place. Je
n’ai aucune inhibition, mes appareils non plus. J’ai vécu une vie bien remplie et j’ai tout essayé. Ce qui
vous parait anormal, pour moi ne l’était pas. Si je devais recommencer, j’agirai de même. J’en
rajouterais encore ! »
Dans un des textes ci-dessus, Weegee évoque un incendie et une mère désespéré cramponnée à
l’une de ses filles. Retrouve dans l’exposition l’image dont il est question. Commente cette image.
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Le racisme et l’exclusion
Dans ces années-là aux Etats-Unis, Weegee est confronté quotidiennement au racisme, certaines de ses photos en
témoignent. Son engagement dans la lutte pour la cause noire et pour leurs droits civiques est visible dans le choix
de ses sujets. Comme lorsqu’il choisit d’aller dans les cinémas que seuls les noirs peuvent fréquenter afin qu’ils ne
soient pas mêlés à la population blanche.
Mais il ne photographie pas seulement les noirs et s’intéresse à d’autres minorités comme les travestis, les nains, les
clochards, les prostituées at autres apatrides, préfigurant ainsi le travail d’une autre grande photographe
américaine : Diane Arbus.
Quelles images correspondent à ces sujets ?
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Qu’en penses-tu ?
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La technique de Weegee
Pour photographier les nuits de New-York Weegee utilisait un gros appareil à plaques (Le
Speed Graphic) avec un flash au magnésium qui exigeait le changement de l’ampoule à
chaque photo.
A quoi voit-on qu’il s’agit d’un éclairage artificiel et pas de lumière d’ambiance. Qu’est-ce
que cela apporte à l’atmosphère de l’image ?
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Certaines de ses photographies sont prises sur le vif ; d’autres sont posées ou prises avec la
complicité des personnes.
Donne un exemple des deux approches…………………………………………………………………………..
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Pour certaines images Weegee adopte un point de vue frontal (au même niveau que son sujet,
en plongée (au-dessus) ou en contre plongée (au-dessous).
Frontal………………………………………………………………………………………………………………………………
Plongée………………………………………………………………………………………………………………………………
Contre plongée…………………………………………………………………………………………………………………
Le hors champ (ou le contre champ) est souvent important dans les photographies de
Weegee. Les protagonistes de l’image regardent dans une direction dont nous ignorons
l’objet. C’est à nous en fonction des expressions d’imaginer ce qu’ils regardent.
Choisi une de ces photographies et imagine ce qu’ils regardent
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