chateau seignerie à fouesnant
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Manoir de Créac’hquéta en Pleuven
La forme la plus anciennement connue du nom de Créac’hquéta est mentionnée dans une
réformation de 1426 à « Ploeguen-Foeznant » (Pleuven) qui mentionne un manoir de
« Knechgadeaff ».
Créac’hquéta était un manoir et un village assez important. De forme rectangulaire, il
comportait une cour intérieure avec puits. Au fond, face au sud-ouest, était le corps principal avec
deux lucarnes assez jolies, au second étage et une tout en échauguette contenant l’escalier de pierre.
Vers 1868, cette tour a été remplacée par une annexe rectangulaire. A l’intérieur du bâtiment était une
grande salle avec cheminée.
A droite, en regardant le corpsdu fond, un mur était percé de la porte cavalière et d’un
portillon. Ce mur longeait le chemin allant de Quimper à Sainte Anne de Fouesnant. Le puits le
touchait. A l’angle sud – est du mur se trouvait probablement la chapelle.
Chapelle. A gauche des corps de bâtiments fermùaient la route du côté ouest.
La propriété comprenait les deux fermes de Créac’hquéta le
grand et Créac’hquéta le petit, un moulin à eau alimenté par le ruisseau venant du Mur
et allant au Moulin du Pont et probablement la terre de Lesvez, le tout en Pleuven et
mouvance de Bodinio, plus en Ergué Armel, les fermes de Rosanglavez et de
Kerasgoat.
On voit encore, près du manoir, au sud ouest, un colombier qualifié en l’an
l’an 1600 de « coullombier neuf ». Le toit et la pierre armoriée en ont été
enlevés au cours de la Révolution.
CRÉAC’HQUÉTAEN PLEUVEN
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Les propriétaires succéssifs de Créac’quéta :
1495 à 1636, la famille de Kérouant
1636 : Messire Jean de Ploeuc, chevalier, baron de Kergolay,
seigneur de Kerouant, en Laz et de Kernuz, en Plomeur.
1650 : Mauricette de Ploeuc apporte Créac’hquéta en dot à
son mari Louis de Gourcuff, seigneur de Tréménec (Plovan
).
1660 : le manoir est vendu à René le Véoyer, maître
chirurgien à Quimper. Des mariages le font passer
successivement aux familles Le Gorhec, Carion de Kerlean,
de Guermeur.
1792 : les de Guermeur vendent aux Briand de Lescoët, de
Quimperlé, qui eux-mêmes, le 112 février 1868, le cèdent à
Jean Victor Alphonse Moreau, arrière grand-père de l’actuel
propriétaire.
Joseph Louis Alexandre Stanislas Moreau, fils du précédent
a été autorisé en 1877 à reprendre le nom de « Lizoreux »
porté par un aïeul, Gabriel Louis Moreau sieur de Lizoreux,
conseiller du Roi, lieutenant particulier civil et criminel au
siège royal de Morlaixet Lanmeur.
« ANTIQUITES »
« Dans la paroisse de Pleuven, écrivait Frémenville en 1845, on trouve un assez grand
système druidique près du moulin nommé le Moulin du Pont. Il consiste en un grand nombre
de pierres brutes, les unes plantées, les autres simplement posées sur le sol d’une vaste lande
Il y a au nord du manoir de Créac’hquéta, pas loin du point culminant de créac’h, un dolmen
assez effondré ; à l’est de ce dolmen, un tumulus ».
Ploeuc
(de)D’hermines à
GourcuffD’azur à la
croix pattée
d’argent
Chargée en
CariouD’azur à
trois
BriandD’argent en
sautoir d’azur
Accompagné de
Moreau de
LizoreuxDe gueules à
l’épée haute
D’argent
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Précisions apportées par Monsieur Moreau de Lizoreux :
« Le manoir : il a succédé à une construction antérieure datant du Moyen – âge et qui fut
anéantie par le feu durant la guerre de la ligue (fin du XVI ème
siècle). Le manoir fut aussitôt
reconstruit dans sa forme actuelle.
Les du Liscoët étaient pauvres : ils l’ont laissé tomber en ruines. Ils tiraient une partie
de leurs ressources de la fabrication de charbon de bois : il existe toujours un champ dit
« Parc ar glaou » qui servait probablement de dépôt.
Le domaine et les ruines ont été achetés en 1868 par mon arrière grand-père
Mon grand-père a fait abattre la chapelle, les deux fours (un pour le manoir, l’autre
pour les fermes), deux puits magnifiques (il n’en reste qu’une poulie en bronze !), le mur qui
clôturait la cour. Les vastes bâtiments de ferme ornés de très belles portes en ogive ont été
rasés et les pierres réutilisées pour la construction des bâtiments d’exploitation actuels. Il a
également entrepris la restauration du manoir en sacrifiant l’échauguette et l’escalier de
pierre et en remplaçant par de l’ardoise la partie de la couverture qui était encore en
chaume.
Ce grand-père, comme tout bon Breton, n’aimait guère les Anglais, ce qui ne l’a pasempêché d’être atteint « d’anglomanie » ; il appréciait particulièrement vêtements, tabac,
fusils en provenance d’outre Manche. La botanique l’intéressait beaucoup, plus que les
vielles pierres, il a réalisé près du manoir un vaste jardin anglais, dessiné par un paysagiste
britannique et rassemblant une magnifique collections de végétaux, rhododendrons, azalées
et surtout des arbres exotiques rares. Hélas ! dans les années 1920, le gouvernement
confronté à une grave crise financière inventa, outre l’impôt sur les portes et fenêtres, une
taxe sur les parcs et jardins. Pour éviter de la payer, mon père, dont la fortune était limitée
apurement et simplement supprimé le jardin anglais, arraché les arbres, défait les allées, fait
disparaître tout ce qui pouvait évoquer un parc. Quelques arbres magnifiques avaient
cependant échappé à cette destruction : le dernier ouragan ne les a pas épargnés ….J’ai reçu
un jour la visite de botanistes allemands venus de Hambourg qui voulaient visiter le jardin
anglais, toujours mentionné dans des publications allemandes spécialisées !
Le colombier : il compte 500 alvéoles. Son existence suppose un domaine d’au moins 150
hectares
Le moulin : il est très ancien. Le plan
a été conçu pour actionner deux
roues disposées horizontalement à la
façon de turbines. Chaque année,
pendant le Carême, le meunier de
Créac’hquéta devait fournir à son
propriétaire un demi boisseau
d’anguilles, qu’il péchait au piège.
Les anguilles étaient autrefois plus
appréciées que les truites.
(un boisseau vaut environ 12
litres ½ )
Photo du plan d’eau
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Le dolmen , c’est en réalité une allée couverte. Il en subsiste en particulier une
grande dalle de pierre très dure, probablement un poudingue qui doit provenir d’une carrière
voisine de Moulin du Pont.
Cette allée couverte, classée monument historique, a malheureusement été très abîmée
par la fouille qu’y a faite le chanoine Abgrall en 1926, puis lors du creusement du canal
d’amenée du moulin de Créac’hquéta. Les vestiges en sont actuellement inaccessibles, enfouis
sous la végétation
N.B. un poudingue est une variété de roche formée de galets arrondis réunis par un ciment
naturel silicieux.
La CHAPELLE saint TUDY
Mais quelques détails de son mobilier valent qu’on s’y arrête. Les colonnettes torses
de l’unique autel encadrant un vieux et méchant tableau de la sainte famille flanqué des
statues de saint TUDY et saint ELOI, l’un muni d’un livre ouvert, l’autre dans l’hiératique
attitude d’un prélat bénissant.
A l’angle de droite, une archaïque vierge mère, que le chanoine Abgrall croyait être du
XIVème
siècle, présente un bouquet de fleurs à son fils divin. Ce groupe est contenu dans une
niche sur les volets de laquelle figurent, peints à mi-corps, les trois apôtres : Pierre, André,
Mathias et leurs disciples Paul de Tarse.
De l’autre côté, une autre niche semblable abrite la statue de saint PRIMEL tenant le
livre fermé.
Sur les volets sont peints : Ste Anne, Mre de MAR St JAN Evangéliste St LAURANS
Martir St GUILLAVME Duc. Ce dernier apparaît en singulier équipage, grosse chaîne de fer
enroulée autour du corps et casque de guerrier coiffant sa tête chenue.
Un agreste sentier
nous ramène de
Créac’hquéta à la route
de Bénodet par la petite
chapelle de saint TUDY,
blottie au revers d’une
lande.
Son plan rectangulaire
est de la plus absolue
simplicité. (La date de
1665 se lit sur le
pignon).
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