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Union africaine Commission économique pour l’Afrique

Banque africaine de développement

Agir face aux changements climatiques pour promouvoir un développement durable en Afrique

Changements climatiques, agriculture et sécurité

alimentaire

Document de travail n°2

ADF VII • 10-15 octobre 2010 • Centre de conférences des Nations Unies • Addis-Abeba (Éthiopie)

Septième Forum pour le développement de l’Afrique

Septième Forum pour le développement de l’AfriqueAgir face aux changements climatiques pour promouvoir un

développement durable en Afrique

Changements climatiques, agriculture et sécurité

alimentaire

Document de travail n°2

ADF VII • 10-15 octobre 2010 • Centre de conférences des Nations Unies • Addis-Abeba (Éthiopie)

Union africaine Commission économique pour l’Afrique

Banque africaine de développement

Agir face aux changements climatiques pour promouvoir un développement durable en Afrique

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Vue d’ensembleI.

1. Leschangementsclimatiquessoulèventdegravesproblèmespourl’agricultureetlasécuritéali-mentaireenAfrique.Ilsontunimpactdirectsurlaproductionalimentaireenmodifiantlesconditionsagroécologiquesetdeseffetsindirectssurlacroissanceetlarépartitiondurevenuet,partant,surlademandedeproduitsagricoles.Aussifaut-ilrepenser,àtouslesniveaux,lesparadigmesactuels.C’estdirequel’agricultureetlasécuritéalimentairedevraientfigureraucœurdel’effortdedéveloppementdurableetdelaluttecontrelapauvreté,d’unepart,etdel’actionmenéeenfaveurd’unecroissanceassociéeàdefaiblesémissionsdecarboneet favorisant larésilienceauxchangementsclimatiques,d’autrepart.

2. Agriculture : Elleoccupe60%environdelapopulationafricaineetconstituelacolonnevertébra-ledel’économierurale.Lesproduitsagricolesreprésententlamoitiédumontanttotaldesexportationset20%duproduitintérieurbrut(PIB)ducontinent.Celadit,laproductionsaisonnièreprovientessen-tiellementdeculturespluvialesetestd’oresetdéjàextrêmementsensibleàlavariabilitéclimatique,cequisetraduitparuneinsécuritéalimentairechroniquedansdenombreuxpaysetpèsesurl’industrieagroalimentaireetlecommerce.Laproductionnesuffisantpasàcouvrirdesbesoinsnationauxcrois-santsetleséchangescommerciauxdeproduitsalimentairesdemeurantlimitésenparticulierauniveaurégional,denombreuxpaysseretrouventextrêmementtributairesd’importationsdedenréesalimen-taires et vulnérables aux caprices du commercemondial. Du fait de ces faiblesses structurelles, lesecteurressentiralesrépercussionsmultiplesetcomplexesdeschangementsclimatiques,lesquelles,dansl’ensemble,nemanquerontpasd’êtresévères,surtoutsileréchauffementdelaplanètedépasse2degrésCelsius.

3. Atténuation:L’agricultureestcertesunfacteurimportantdesémissionsdegazàeffetdeserre,qu’ilfaudraréduire,maiselleoffreaussidespossibilitésdestockagedecarbonenonnégligeables(parexemplegrâceauxculturesarbustivesetauxsols).Enfait, l’améliorationdespratiquesagricolesas-surerait,moyennantuneaugmentationducarboneorganiquedessols,unpotentieldeséquestrationglobalévaluéde1à6gigatonnesdedioxydedecarboneparan.Uneéconomieverte,parallèlementàdesmodesdedéveloppementàfaiblesémissionsdecarbone,ouvredenouvellesperspectivesdestoc-kageducarboneparlamodificationdescultures,del’affectationdesterresetdespratiquesculturales.L’échangededroitsd’émissionpourraitcontribueràdiversifierlesrevenusenzoneruraleetàfinancerlespratiquesd’adaptation.

4. Incurie:Alorsquel’agriculturerevêtuneimportancecritiquepourl’Afrique,elleestrarementprioritaireetnereçoitpassouventlefinancementqu’ellemérite.Desquestionscomplexesquinuisentaudéveloppement,touchantparexempleaurégimefoncier,n’ontpasétécomplètementrésolues.Deplus,unepartiedelaproductionagricole,dontcellequiprovientdel’agriculturedesubsistanceetdupastoralisme,estexcluedebiendescalculsduPIBetdecefaitsetrouvepeut-êtresous-évaluée.Avecleschangementsclimatiques, l’agriculturegagneraencoreenimportanceet ilseraabsolumentvitald’accroîtrelasécuritéalimentairepourbeaucoupdepersonnes.Réalisercesobjectifs,faceàtouteslesincertitudesassociéesauxchangementsclimatiques,estunimmensedéfi.

5. Entreautresnombreusesquestionsàtraiter,ilfautsepenchersur:L’impactdelavariabilitéclimatiquesurlasécuritéalimentaire;•Labaissedelaproductivitéagricole–enAfriqueetdanslemonde;•L’insuffisancedel’approvisionnementeneaupourstabiliserlaproductionparl’irrigation;•Lesconséquencessurl’élevageetlapêche;•

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Lesmoyensd’existencedurablesenzonerurale;•Uneagricultureverteauxfinsdel’atténuation,del’adaptationetdudéveloppement;•Ledéplacementdeszonesagricolesetlesquestionsconnexesderégimefoncier;et•Lefinancementdesmesuresd’adaptationauxchangementsclimatiquesetd’atténuation•deleurseffetspropresausecteuragricole.

Questions clefsII.

A. Variabilité accrue du climat

6. Cephénomènedéstabilisera laproductionalimentaireet lesprixdesdenréesalimentairesetmenaceralasécuritéalimentaire.Denombreusescollectivitésruralesd’Afriquesontdéjàchronique-ment vulnérables aux pénuries alimentaires provoquées par la variabilité climatique actuelle. Leschangementsclimatiquesse traduisentnotammentd’abordparuneaugmentationde lavariabilité,lesphénomènesextrêmesdevenantdeplusenplussévèresetserépétantplussouvent.Ilsdevraientaussisefairesentirsurlecalendrierdesprécipitations,lesquellespourraientneplusservirderepèressaisonnierspourlesplantations,lesrécoltesetc.Celaveutdireplusd’inondations,desécheresses,devaguesdechaleur,detempêtesetc.ettousleseffetsinduitsquecesphénomènespourraientavoirsurlesmodesdeproductionagricolepluviale.

7. Denouveauxravageursetmaladiesdesculturespourraientsurveniretsemultiplier.Ils’ensui-vraituneaugmentationdelavariabilitédurendementdesrécoltesd’uneannéeàl’autreet,parconsé-quent,uneinstabilitédesprixdesdenréesalimentaires–àl’échelonlocaletmondial.Cesdifférentsfacteursmenacentparticulièrement lespaysd’Afriquequiconnaissentdéjàdessituationsdedéficitalimentaire.Sil’onneprendpaslesmesuresquis’imposent,l’insécuritéalimentaires’aggraverasen-siblement.Lahausserécentedel’insécuritéalimentaireestmanifestementlapreuved’unclimatplushostile.SelonlesrapportsduProgrammealimentairemondial(PAM),pourlapremièrefoisdansl’his-toiredel’humanité,en2010,plusd’unmilliarddepersonnesaurontfaimdanslemonde.Sur 50 pays dont l’approvisionnement alimentaire est le plus menacé, 36 sont africains.

B. Baisse de la productivité agricole dans un contexte de réchauffement – en Afrique et dans le reste du monde

8. L’Évaluationinternationaledessciencesettechnologiesagricolesde2008concluaitque,sileschangementsclimatiquessepoursuivaienten l’absencedetoutcontrôle, ilsempêcheraientdeplusenplusdenourrirunepopulationcroissanteetqu’enl’absencedemutationsradicalesavantlafindusièclelemondeneseraitpasenmesuredenourrirlapopulationactuelle.D’icilà,laproductionalimen-tairemondialedevraavoiraugmentéde70%environpourrépondreàunedemandecroissanted’unnombretoujoursplusgrandd’êtreshumains.Lapopulationdel’Afriquedevraitdoublerd’ici2050pouratteindreenviron2milliardsdepersonnes.Plusde60%de la croissancedémographiquemondialeentre2008et2100seproduiraenAfriquesubsaharienne.Leschangementsclimatiquesreprésententdoncunchocexternegravequipourraitmettreenpéril lasécuritéalimentairefuturedenombreuxmillionsd’Africains.

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9. Bienque laproductivitéagricolepuisseaugmenterenaltitudeetaux latitudesélevées,cetteaugmentationseraneutraliséeparunediminutiondelaproductivitéailleurs.Unscénario(parmibiend’autres)amontréquelaproductiondecéréalesenAfriquepourraitchuterdemoitiéd’ici2050.Enfait,unréchauffementde1à2degrésCelsiusdevraitnuireauxrendementsagricolesdesrégionsari-des,semi-aridesettropicales.Ilestdifficiledeprédirel’évolutiondeszonesagroécologiques:certainespratiquestraditionnellesneserontplusd’actualitéetilfaudrasoutenirdavantagelarechercheetlavulgarisationagricolesenexploitation. LadésertificationduSahel illustre leschangementsdont lesconséquencesnégativessurlepastoralismetraditionnelontdéjàétéobservées.

10. Uneproductionagricolefiablenécessiteunenvironnementstable.Unevariabilitéclimatiqueac-crue,conjuguéeàunetendanceauréchauffementsystématique,menacetantlasécuritéalimentairequelesexportationsagricoles.Lesoutilsdegestiondesrisquesclimatiquesdestinésàaccroîtrelaré-silienceconsistentnotammentendemeilleurssystèmesd’alerterapideetrégimesd’assurancecontrelesintempéries,quiinforment,préviennent,réduisentetrépartissentlesrisquesdefaçonàcequelesagriculteursetlessecteurscommerciauxetindustrielsagro-alimentairesnepâtissentpasd’unemau-vaisesaison.EnAfrique,lesmarchésetlecommercedesproduitsalimentairesgagneraientàcequelePAM,poursesopérationsd’aidealimentaire,continuedes’approvisionnersurlecontinentmême.

C. Concurrence pour l’eau

11. Laconcurrencepour l’eauaentraînéuneinsuffisancedelaproductionalimentaire issuedel’agricultureirriguée. L’Afriquetireseulement10%desaproductionalimentairedeterresirriguéesetce,essentiellementdansleNord,oùl’eausefaitdeplusenplusrare.Environ95%desterresculti-véesd’Afriquesubsahariennerelèventdel’agriculturepluviale.L’Afriqueferaitbiendedévelopperl’irrigationpourrattraper l’Asie,mais,selonl’évaluationdel’eaudestinéeà l’irrigationenAfrique,pratiquéeparl’Institutinternationaldegestiondel’eau(IIGE),lesterresirriguéespourraientrepré-senteraumieux15%desterresagricoles.Lesressourceseneau,déjàpeuabondantes,seraréfientdeplusenplusdansbiendesrégions.L’agricultureestactuellementlesecteurquiconsommeleplusd’eau(environ70%).Commelademanded’autresusagers«depremierplan»estàlahausse,ilestimportantd’augmenterl’efficacitédel’irrigationpratiquéeactuellement.

D. Impact sur le bétail

12. Lesanimauxproduisenteuxaussidesgazàeffetdeserre,surtoutdanslesélevagesintensifs.Orleschangementsclimatiquesaurontinévitablementdesrépercussionssurl’élevage,tenantentreautresaustressthermique,auxravageursetauxmaladies.Enmêmetemps,lademandedeviandeetd’autresproduitsaugmente rapidement,cequi représenteuneopportunité. Ledéficonsisteàgérerlesecteurdel’élevagepardesstratégiesd’adaptationqui,simultanément,atténuentlesémis-sions,réduisent lesconséquencesenvironnementalesetappellentàrenoncerà laconsommationdecéréales.Lesanimauxélevésdefaçonextensiveenmilieupastoralcontribuentmoinspartêteauréchauffementdelaplanète.Lesespècestraditionnellestendentàêtreplusrésilientesfaceauxim-pactsnégatifsdeschangementsclimatiques,maispeuventcependantcontribuerauréchauffementendégradantlesterressidespolitiquesinadaptéesetdesmesuresd’incitationperversesentraventunpastoralismedurable.

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E. Impact sur la pêche

13. Lapêchesubitentreautresleseffetsci-après:Lesproblèmesquiluisontpropresserontexacerbés.•Commechacunsait,lasurexploitationadéjàlargementcontribuéàl’épuisementdeszones•depêche.Lahausseduniveaudesmersvaaccélérerladestructiondel’habitatcôtieretestuarien.•Lapollutiondesrivières,deslacsetdescôtesparl’industrieetlesménagesaugmenteet•Certainesespècesmarinesmigrentdéjàverslespôles,àlarecherched’eauxplusfroides.•

14. Uneplusgrandecohérences’imposeentrelesactionsmenéesenmatièredegestionintégréedeszonescôtièresetdegestionintégréedesressourceseneau.

F. Durabilité des moyens d’existence en zone rurale face aux changements climatiques

15. Ilfaudraitremédierauxvulnérabilitésdespopulationsruralesdémuniesfaceauxchangementsclimatiques.Laréussited’unmodededéveloppementruraldurabledépendnotammentdelamiseaupointetdel’applicationdestratégiesd’adaptationglobalesquitraitentdeschangementsclimatiques,de la sécheresse, de la dégradation des sols et des catastrophes naturelles. Une grande partie dufinancementdesmesuresd’adaptationautitredelaConvention-cadredesNationsUniessurleschan-gementsclimatiquesdevraitserviràsoutenirlesmoyensd’existencemisàmalenzoneruraleparleschangementsclimatiques.

G. Agriculture verte aux fins de l’atténuation, de l’adaptation et du développement

16. Certainespratiquesagricoles,tellesledéfrichageparlefeu,larizicultureirriguéeetl’utilisationd’engraisartificiels,peuventcauserd’importantesémissionsdegazàeffetdeserre.Pouratténuercesémissionsetadapterl’agricultureauxchangementsclimatiques,ilfaudraitconsentiràbiendesremisesenquestionradicales(mutationverte)etgénéraliserunegestiondesterresetdel’eauplusdurable(parexempleparunepréparationminimaledusol),plusenharmonieavecl’environnementnaturel.Pourcequiestdel’adaptation,ilesturgentdedévelopperdesculturesplusrésilientesfaceàlasécheresse,àlachaleuretauxinvasionsdenuisibles.Pourtrouvercesclefsgénétiques,lesscientifiquesdevronts’intéresserdeprèsauxespècessauvagesapparentéesauxculturescourantes.L’entretiend’espècesdeplantestraditionnellescontribuedoncpourbeaucoupàl’adaptationauxchangementsclimatiques.Enfait,lesmesuresd’adaptationenmatièredebiodiversitéagricoledevraientéviterde10à15%desbaissesderendementprojetéesdufaitdeschangementsclimatiques.

17. NouveauPartenariatpourledéveloppementdel’Afrique(NEPAD)-Programmeintégrépourledéveloppementdel’agricultureenAfrique: En2003,leschefsd’ÉtatafricainsontadoptéleProgram-meintégrépourledéveloppementdel’agricultureenAfriqueentantquecadredestinéàaccélérerledéveloppementagricoleetruraldel’Afrique.CeProgrammeviseàunecroissanceéconomiqueaccruemoyennantundéveloppemententraînéparl’agriculture,quidevraitaideràéliminerlafaim,réduirelapauvreté,améliorerlasécuritéalimentaireetlanutritionetactiverlacroissancedesexportations.Danslapratique,ilaidelespaysàprocéderàuneréformeradicaledetoutleursecteuragricoleenad-

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hérantauxprincipes«écologiques»d’unegestiondurabledesterresetdel’eau,l’idéeétantd’investiraumoins10%desbudgetsnationauxdanscesecteur.

18. LeProgrammeportesura)desquestionsd’ordreinstitutionnel,b)desquestionsdepolitiquegénérale,c)lamiseaupointetledéploiementdetechnologies,d)lagestiondesconnaissancesetlerenforcementdescapacités,ete)lesinvestissementsetlefinancement.Ils’intéresseaussiàlagestiondurabledesressourcesnaturelles,àlagestiondesrisquesclimatiquesetàlaluttecontreladégrada-tiondessolsetladésertification.Lespratiquesdegestiondurabledesterresetdel’eaujouentunrôlefondamentaldanslaréalisationdesbutscomplémentairesquesontlaproductionagricoleetlasalu-britédel’environnement.

19. En2009,lesChefsd’ÉtatontinvitéinstammentlaCommissiondel’Unionafricaine(CUA)etleNouveauPartenariatpourledéveloppementdel’Afriqueàa)élaboreruncadreafricaind’atténuationetd’adaptationfondésurl’agriculture,b)promouvoirlareconnaissanceetl’intégrationdelaséques-trationducarbonedanslesterresagricolesetlefinancementdelaluttecontrelesémissionsdecar-boneparlebiaisdesmesuresd’atténuationetd’adaptationprisesàl’échelonmondial,etc)créerunmécanismeinterministérielquiréunisselesMinistresdel’agriculture,del’environnementetdel’eaupourpromouvoirl’examen,dansunespritintersectoriel,desquestionssoulevéesparleschangementsclimatiques.

20. Marchédesdroitsd’émissiondecarbone:L’économieverteoffredenouvellespossibilitésin-téressantes dupoint de vuede l’absorptiondu carbonede l’air et de la production simultanéedeproduitsverts.L’undesmoyenslesplusrentablespourréduirelesconcentrationsatmosphériquesdegazàeffetdeserreconsisteàmodifierlespratiquesculturalesetàaméliorerl’affectationdesterresdanslesvastesétenduesdeterressèchesd’Afrique.Larestaurationdesterrescultivéesdégradéespeutaussiaccroîtrelestockageducarbonedanslesoletlerendementdescultures,toutencontribuantàlaconservationdelabiodiversitéagricole,notammentlabiodiversitédessols.Desaccordsinternatio-nauxpourraientautoriserdes«culturesetproduits»nouveaux,pourpeuquedenouvellessourcesdefinancementsoientexploitéesgrâceaumarchédesdroitsd’émissiondecarboneetauProgrammeparticipatifdel’ONUpourlaréductiondesémissionsduesàladéforestationetladégradationdesfo-rêtsdanslespaysendéveloppement.

21. Ainsidestravauxderecherchesontencourspourdéterminersilesterresdégradéespourraientêtregéréesdemanièredurableauxfinsdelaproductiondebiocarburantetdebiochar(charbondeboisbiologique)toutenrestantàladispositiondesactivitéstraditionnelles,telleslepâturage.Detellesmesu-resseraientvraimentprofitablesa)enoffrantunmeilleurrevenuauxpopulationsrurales,b)enréduisantlesémissionsdecarbonedansl’atmosphère,c)ensubstituantd’autrescarburantsauxcarburantsfossilesetd)enaméliorantlefonctionnementdel’écosystème.Ilya lerisquetoutefoisquelaproductiondebiocarburantconcurrencelesculturesvivrières,déplacelaproductionalimentaired’unerégionàl’autre,aurisquedeprovoquerdesconflitsquantàl’affectationdesterres,exacerbelapénuried’eauoucausedavantaged’émissionsàcausedudéfrichage.

22. Parailleurs,étantdonnéleprixactuelducarboneet lesmodalitésdecertification, ilestpeuprobablequelespaiementssoientsuffisammentintéressantsàpetiteéchelle.Ilfaudra,soitrenforcerlesinstitutionspourfaciliterlespaiementsàdesregroupementsdepetitsagriculteurs,soitrestreindrelespaiementsautitredemesuresd’atténuationauxgrosagriculteurs.

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ConclusionIII.

23. Pourreleveravecsuccèslesdéfislancésparleschangementsclimatiquesàl’agricultureetàlasécuritéalimentaire,ilnefaudraitpasdissocierlesinnovationstechniques,institutionnellesetfinan-cièresetconcilierlesstratégiesd’adaptationetd’atténuationavecleseffortsfaitspoursauvegarderlasécuritéalimentaire,entretenir lesservicesrenduspar lesécosystèmes,assurer laséquestrationducarboneetréduirelesémissions.

24. L’agricultureenAfrique:Cesecteurrisquefortdesubirdepleinfouetlesconséquencesdeschangementsclimatiquesetnepeutseperpétuertelquelparcequ’ilnerépondpasactuellementauxcritèresdedurabilité.Lesecteuragricoleabesoind’êtreréformépourêtreplusenharmonieavecl’en-vironnementnaturelethumain,conformémentauxprincipesd’uneéconomieverteetauprocessusderéformeagricoleencoursdanslecadreduProgrammeintégrépourledéveloppementdel’agricultureenAfrique.

25. Synergiessectorielles:Ilestpossibledepoursuivreensynergieplusieursobjectifsdedévelop-pementvitauxenencourageantlastratégieduProgrammeintégrépourledéveloppementdel’agricul-tureetcelled’unegestiondurabledesterresetdel’eauenAfriqueenaidantl’agricultureàatténuerleseffetsdeschangementsclimatiquesetàs’adapteràceschangementstoutenréduisantladégradationdesterres,enconservantlabiodiversité,enluttantcontrelapauvretéetl’insécuritéalimentaireetentirantlemeilleurpartideressourceseneaulimitées.Unetransformationaussiradicaleexigeracepen-dantunevolontépolitiqueindéfectible,degrosinvestissements,l’améliorationdesinfrastructures,lacollaborationharmonieusedesinstitutionsdedifférentssecteursetuneaméliorationtrèsnettedescommunicationsrurales.

Questions clefsIV.

A. Soutien au changement

26. Lesquestionsenlamatièresontentreautreslessuivantes:1. Uneéconomievertepourraitêtretrèsprofitableàunebonnepartiedel’agricultureafri-

cainemaislesinstitutionsexistantessont-ellesàlahauteurdel’entreprisequ’impliquelapriseencomptedesexigencesenvironnementales?

2. Lesinfrastructuresagricolessont-ellessuffisantes?3. Lesservicesderecherche/vulgarisationpeuvent-ilsaiderlesagriculteursàfairefaceàlava-

riabilitéaccrueduclimatenmettantàleurdispositiondesoutilsmodernesdegestiondesrisquescommel’assurancecontrelesintempériesetautresrégimesd’assuranceformels?

4. Commentl’Afriquefinancera-t-elletouteslestransformationsnécessaires?

B. Sécurité alimentaire future

27. Lesquestionsenlamatièresontentreautreslessuivantes:

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1. L’Afriquepeut-elleparvenirànourrirunepopulationenrapideaugmentationvuledéclinàlongtermeanticipédelaproductivitéagricoledansunmondeenproieauréchauffementclimatique?

2. Commentaccélérer lamiseenœuvreduProgrammeintégrépour ledéveloppementdel’agricultureenAfrique?

3. Faut-ildévelopperlesprogrammesdeplanificationdelafamillepouratténuerlessouffran-cesàvenirdansunmondeincapabledesubveniràsesbesoinsalimentaires?

C. Nouvelles opportunités

28. Lesquestionsenlamatièresontentreautreslessuivantes:1. Commentpourrait-ondévelopper lebiocarburantet lebiocharpouraideràsoutenir les

moyensd’existenceenmilieururaltoutenévitantleseffetsnégatifssurl’environnement,surlasécuritéalimentaireetsurlesressourceseneaudisponibles?

2. Les immenses possibilités de séquestration de carbone et d’atténuation des émissionsgrâceàdemeilleurespratiquesagricolespermettront-ellesdereleverlesrevenusenmi-lieurural?Neréduiront-ellespasplusencorelaproductivitéagricole?Etdansl’ensemblen’exacerberont-ellespasl’insécuritéalimentaire?

3. Lemarchéafricaindesexportationsdebétailélevédefaçonextensiveva-t-ils’ouvriralorsquelaproductionàforteintensitéd’émissionsdéclineraailleurs?

4. Comment l’aquacultureafricainepeut-ellesedévelopperetremplacer lapêchedans leszonesenvoied’épuisement?

5. Desmesuresincitativessont-ellessuffisantespourinciterlesecteurcommercialàadhéreràl’agricultureverte?

6. Lespaysafricainsont-ilslapossibilitédeparticiperauxmarchésmondiauxdesdroitsd’émis-siondecarboneparletruchementdusecteuragricoleetquellessontlesperspectivesdefinancementdesmesuresd’atténuationetd’adaptationpropresausecteuragricole?

D. Achat de terres par des étrangers à des fins agricoles

29. Lesquestionsenlamatièresontentreautreslessuivantes:1. La demande de terres aux fins de cultures vivrières destinées à l’exportation va-t-elle

augmenter en Afrique alors que le prix des denrées alimentaires augmente dans lemonde?

2. De telles pratiques offrent-elles l’occasion d’un transfert de technologie (adoption etadaptation)etdedémonstrationdenouveauxprocessusdegestiondesrisquesclimatiques?Despressionscommercialessupplémentairesnerisquent-ellespasaucontrairedes’exercersurlesterresetsurl’eau?

E. Financement de la révolution verte

30. Lesquestionsenlamatièresontentreautreslessuivantes:1. CommentrenforcerlesrecommandationsdelaConférenced’AddisAbebasurl’agriculture,

la sécurité alimentaire et les changements climatiques pour encourager le financementdespratiquesagricolesd’atténuationdeseffetsdeschangementsclimatiquesautitredelaConvention-cadre?

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2. Combien de temps faudra-t-il aux pays africains pour lancer des marchés de droitsd’émissiondecarbonequiprofitentàl’agricultureverte,aumêmetitrequelesréductionsdesémissionsetdesfraisquecelles-cientraînent,etquedevront-ilsfaireàceteffet?

3. Ya-t-ildespratiquesoptimalesdanslarégionautresquel’impositiondescarburantsfossilesetlestaxessurlesvéhicules?

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