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Le bulletin de liaison des chefs de bords
Préparé par le GCBC et le comité de rédaction de - Rédacteur en Chef : Alain Bellanger. Équipe de rédaction: David Amédée, Grégory Savi, François Joubioux, Géraldine le Ho.Vous pouvez nous contac-
ter et nous adresser vos articles par mail : amer@gcbc.ucpa.org
Impression réalisée par l'UCPA Croisières. Ce numéro est disponible en version papier sur demande ou en ligne sur le site du GCBC
Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
| N°100 | 2
Voici une jolie anecdote sur la vie de l’AMER, mais vous en
trouverez d’autre dans ce numéro 100.
« Once upon a time » lors d’une AG qui se déroulait sur une
péniche à Paris sur la seine, quelques « jeunes chefs de bord »
ont décidés de reprendre la suite de l’AMER. Evidement ils ne
savaient pas dans quelle aventure ils s’engageaient. En effet
dans les années qui suivirent, l’AMER a occupé quelques une
de leurs longues soirées d’hiver.
Au gré des idées des uns et des autres, des technologies et des
contraintes de chacun nous avons essayé de faire vivre et évo-
luer notre « AMER », journal de liaison de l’ensemble des
chefs de bords du GCBC.
Tous ceux qui nous envoient des articles, des anecdotes, des
bon plans, des coups de gueules, participent à cette belle aven-
ture et permettent de faire vivre le journal que vous attendez
tous, du moins nous l’espérons.
L’AMER permet de conserver un lien entre tous les chefs de
bord de croisière.
Nous tenons donc dans ce numéro 100 à remercier tous ceux
qui contribuent de près ou de loin à la construction de cet édi-
fice.
Je tiens personnellement à remercier également l’équipe au
grand complet des rédacteurs qui ont depuis toutes ces années
investi de leur temps pour l’amélioration constante et la réalisa-
tion d’un journal attrayant et agréable à lire pour ses lecteurs.
La réalisation d’un numéro, c’est un peu comme un accouche-
ment qui se déroule un peu dans la « douleur » mais qui apporte
toujours beaucoup de bonheur.
, à laquelle
… Au plaisir de VOUS lire !
L’équipe de l’Amer
Je me souviens en avril 2005, je suis arrivé à Pauillac pour
finir ma formation de moniteur. L'UCPA pour moi c'était le
ski et puis il y a eu une rencontre au salon nautique avec
Brigitte et Nico autours d'un muscat de St. Jean de Minervois
et je me suis dit "moniteur de voile, pourquoi pas ?". A Pauil-
lac j'ai découvert l'univers du GCBC et le professionnalisme
des permanents de l'UCPA. Le premier soir dans la mezza-
nine du Saussus (cela rappellera des souvenirs à certains),
j'ai mis la main sur une pile de l'AMER et là je me suis dit,
c'est ici que je dois être, ce bulletin de liaison me semblait un
peu rustique dans sa présentation mais que de passion dans
toutes ces lignes, j'avais envie de dévorer tous les numéros
qui étaient présents devant moi. Depuis, les choses ont évo-
lué et c'est avec fierté que j'écris dans ce numéro 100.
Merci à ceux qui s'investissent dans cette belle aventure,
grâce à qui nous pouvons savoir d'où nous venons et ce que
nous sommes. L'Amer c'est un peu le livre de bord du
GCBC, sa mémoire écrite par nous et pour nous.
Didier
L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
| N°100 | 3
Et si l’Amer n°100 n’était pas le centième numéro de l’Amer
Cent unième numéro Nous célébrons le centième numéro de
l’Amer.
Et si l’Amer n°100 n’était pas le
centième numéro, mais le 101ième.
Comment est-ce possible ? Faut-il les
recompter ?
Du numéro 1 au numéro 100 cela fait
bien 100 numéros, nous sommes
d’accord, mais s’il existait un numéro
0 ?
Numéro Zéro Paru en 1979, il existe effectivement
un « bulletin de liaison du GCBC
UCPA ».
Ce numéro 0 comportait 20 pages et
lançait un concours pour trouver un
titre à ce bulletin : le titre sera «
l’Amer » (plus la mer est basse, plus
l’amer est haut), titre qui figurera sur
le numéro 1.”.
la participation à des régates corpora-
tives, étudiantes, ou avec du public en
insertion.
Dans ce numéro On trouvait dans ce numéro le compte
rendu de la 1ère AG du GCBC le 13
janvier 1979, du conseil et des 3
commissions: formation, opération,
information.
On trouvait aussi dans ce bulletin, des
petites annonces avec un OVNI 25 à
vendre, un carnet mondain avec le
mariage de Régis P. chef de bord, une
rubrique culinaire avec la recette des «
délices de Strogoff »,
Poème anonyme Dans ce numéro, on trouvait aussi un
poème anonyme :
« O combien de chefs de bord Navigant de Nation à Pelleport
Privés d’air marin Et à l’habit contraints
Viendront poussés par la brise
Animer notre gazette Par la belle entremise
D’un plume alerte. »
20 francs On trouve aussi dans ce numéro :
Une offre d’encadrement pour le stage
« monos » de Pâques, des mots
croisés, et un bulletin d’adhésion au
GCBC, la cotisation était à 20 francs !
C’était il y a 34 ans, en 1979, les
premiers débuts du GCBC et de son
bulletin de liaison des chefs de bords
. Jean -Louis PEROT
La première page du premier
bulletin de liaison des chefs de
bords UCPA
L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
| N°100 | 4
A la naissance du GCBCen 1979, il fallait un moyen d’informer les chefs de bords de la vie de l’association. L’Amer est né. .Elément fédérateur, l’Amer a su au fil des années s’adapter aux changements technologiques. Mais dans les années 80, il fallait faire preuve de beaucoup d’imagination pour illustrer les différents articles, qu’il soit des comptes rendu d’AG ou bien des récits. Nous vous proposons de lire pour certain ou relire pour d’autre, trois articles d’ancien numéro.
Le monstre du Golfe – Amer N°17 - 1983
L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
| N°100 | 5
L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
| N°100 | 6
Chronique pour passer le temps – Amer N°9 – juin 1981
L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
| N°100 | 7
L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
| N°100 | 8
L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
| N°100 | 9
Les Cyclades au printemps – Amer N°52 – automne/hiver 1994
L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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L’UCPA a eu jusqu'à ce jour 95 bateaux si nos comptes sont bon. Chacun à son histoire. Alors, lecteur, lectrice, fait appel à ta mémoire et devient acteur de ce numéro : complète les noms manquant en nous envoyant un mail à l’adresse amer@gcbcucpa.org. Nous publierons tes réponses dans le prochain numéro. Si en plus, tu as une anecdote, nous sommes preneurs.
UCPA 23 Gib'Sea 77 Gib'Sea 352 Gib'Sea 372 Gib'Sea 442
4 2 1 1 1
xxx xxx Bergamote Oyo Ville de Pauillac
xxx xxx
xxx
xxx
First Class 8 Voyage 12,50 Lavaverre 1000 Super Arlequin Bosco
8 3 1 1 6
xxx xxx Danaé Harlikin xxx
xxx xxx xxx
xxx xxx xxx
xxx xxx
xxx
xxx
Gib'Sea 310 Gib'Sea 84 Gib'Sea 262 Oceanis 311 First 27.7
12 8 10 10 5
Corvo Jeff Pim Paso Sitting Bull
Hydra Paille en Queue Pam Tango Cochise
xxx Petrel Poum Calypso Geronimo
xxx Puffin Fanny Mambo Red Cloud
xxx Marius Boléro Crazy Horse
xxx Lancelot César Fado
xxx Merlin xxx Salsa
xxx xxx xxx Rumba
xxx xxx Cha Cha
xxx xxx Java
xxx
xxx
First 31.7 First 36.7 Oceanis 331 Punch 12.50 Sun 379
3 1 6 4 7
Meltem Kika Oro Ti Wouj Grenat
Bora Renoso Ti Jon Aventurine
Pampero Cinto Ti Ble xxx
Asto Ti Ve xxx
Rotondo xxx
Stello Jade
Ambre
Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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Depuis 35 ans, entourés d’une équipe motivée, ils ont animé la vie du GCBC : Nos différents présidents ont tous contribué à apporter leur pierre à l’édifice du GCBC (Oh, c’est beau!) et à maintenir les relations fraternel avec l’UCPA.. Voici leur portrait
C’étaient les années quatre-vingt Depuis quelque temps déjà, l’envie de
naviguer me tenaillait.
Avec mon fils Mathieu, qui avait une
quinzaine d’années, nous avons décidé
de nous inscrire à un stage croisière à
l’UCPA pour parfaire nos qualités de
navigateurs
J’avais bien, dans les années soixante,
pratiqué le 420 et la Caravelle à la
Croix Valmer et sur le lac de Serre-
Ponçon, mais pour des ambitions ma-
ritimes et des envies de grand large, ça
faisait quand même un peu court…
Nous nous sommes donc retrouvés
sur le Vieux Port de La Rochelle, bien
décidés à tout apprendre de la naviga-
tion et des moyens d'affronter les pé-
rils marins.
Nous avons assez peu progressé, mais
nous avons passé quinze jours de rêve
et nous nous sommes bien amusés, ce
qui nous a donné envie de persévérer
dans notre démarche formatrice. Ni
une ni deux, nous avons poursuivi
dans ce qui s’appelait le deuxième
degré, à Saint Raphaël, cette fois. Tou-
jours assez peu de progression, mais
une ambiance magnifique.
Troisième degré dans la foulée,
donc, et là, peur de rien, tour de la
Corse, au départ et au retour de Saint
Raphaël !
Juste dans la foulée, la formation chef
de bord à Pauillac, le Saussus, ses
moments grandioses et inoubliables,
ses soirées à refaire le monde, le pre-
mier encadrement sur la Gironde pour
rejoindre Royan.
Et puis d'autres encadrements, les
locations à plusieurs chefs de bords, le
convoyage du Romanée jusqu’à Porto,
la Tunisie, Malte, la Grèce, l’achat de
la première Ninon, les aller-retour
Dieppe La Trinité, le sud de
l’Angleterre… le CA du GCBC, le
Trophée des Lycées et cette fameuse
année 1999 où nous avons atteint les
soixante-dix-sept équipages engagés…
En fait tout cela ne serait qu’anecdotes
s’il n’y avait eu les rencontres. Toutes
les rencontres. Les permanents, les
chefs de bord, les stagiaires…
Et Jean-Michel. Jean-Michel et son sens profond de
l’écoute, sa capacité à mettre des
équipes au travail et leur laisser pren-
dre leurs responsabilités, son sens de
la parole donnée, quelques fois (mais
quelques fois seulement) sa mauvaise
foi, son caractère… affirmé, mais
aussi sa générosité dans l’amitié.
C’est à toutes ces richesses que je dois
aujourd’hui, à soixante-douze ans bien
sonnés, de prendre encore du plaisir
aux navigations en solitaire avec Ni-
non la deuxième du nom, et pouvoir,
de Locmiquélic, rejoindre Brest,
Nantes, Port Joinville, Royan par-
fois…
Pour tout cela, merci à l’école de croi-
sière de l’UCPA, merci au GCBC, et
bonne route, bon vent à toutes et à
tous. Ne rêvez pas vos vies, vivez vos
rêves…Am amzer a dro…
Je n’ai pas résisté à l’envie de deman-
der à Annette d’y aller de son com-
mentaire, ce qu’elle a fait de bonne
grâce.
Jean Paul Batelier
Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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Un marin ne recule devant pas grand-chose pour convaincre sa compagne de naviguer avec lui. Il vaut mieux le savoir quand on rencontre un amoureux de la voile, ou qu’il le devient par la suite.
La mer, ah la mer !.... Cette vaste étendue d’eau pour vous
tout seul…Sauf le mouillage aux îles
de Glénan en été…
La brume délicate des petits matins...
et celle qui tombe au beau milieu du
voyage vous laissant l’oreille aux
aguets des cornes de brume et autres
cloches des embarcations esseulés au
milieu de nulle part !
Le plaisir de savourer un café, bercés
par les flots…Sauf que le café doit être
un « vrai » café, pas du Nes, et qu’il
faut le faire parfois dans des condi-
tions acrobatiques !
Les joies de la vaisselle à l'eau froide,
dans un seau trop petit qu'il faut sur-
veiller de près tout au long de la croi-
sière pour éviter qu'il ne soit utilisé à
d'autres usages peu compatibles avec
une certaine idée de l'hygiène (cf
l'Amer n° 70).
La lumière du golfe… Argument particulièrement sournois
envers une personne qui aime la pein-
ture…
Je vous fais grâce de la longue liste de
bonheurs simples et d’instants uniques
qui peuvent vous faire rêver pour
mieux vous convaincre qu’en dehors
de la voile il n’est point de vacances
possibles. Un marin est souvent un
poète, à sa façon et son imagination
peut être aussi vaste que l’océan.
Ainsi, vous pourrez faire partie d’un
petit groupe de privilégiés qui lève
l’ancre à des heures plus que mati-
nales, qui trouve vivifiante la bruine
qui ne vous lâche pas de la journée,
qui carène à minuit avec les couverts à
salade parce qu’on a oublié les spa-
tules à Paris…
Mais il faut bien reconnaitre
qu’il y a de temps en temps des mo-
ments magiques, vraiment : une navi-
gation à la barre sous un ciel et un vent
cléments entre Port Joinville et les
Sables d’Olonne ; un improbable
joueur de cornemuse au soleil cou-
chant sur la digue de Port Haliguen, la
chaleur d’un accueil anglais dans le
port de Shoreham…peuvent vous faire
oublier les 35 kilomètres en vélo de
location vous visiter l’île de Jersey. Ca
monte et ça descend, je vous l’assure !
Parce que sur terre comme sur mer un
marin est un homme d’action, alors,
quand sa deuxième passion est le vélo,
on se dit que finalement, la voile… »
Anette Batelier
Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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Les aventures de Barbe-Rouge vous ont fait frémir, vous avez rêvé à la lecture de Moitessier, le tour du monde de Slocum vous a enthousiasmé. Eh bien, (presque) dans la droite ligne de ces fameux marins, voici le récit absolument authentique de navigations près (voire très très près) et loin des côtes de France et d’ailleurs, en compagnie d’équipages souvent décidés à tout pour des « moments forts de vie à bord, dans l’esprit UCPA ».
Lectrice, lecteur, débranche le
téléphone, remplis un verre de ton
breuvage favori, installe-toi dans un
fauteuil confortable et pose les pieds sur
la table. Ni sang ni larmes (euh, si, une
fois) mais des embruns, des escales
chaleureuses, de l’amitié … et du sexe1,
voilà le programme.
Cent six semaines d’encadrement, pour
être précis. Et pas mal de week-end. En
enlevant les inévitables stages de m...
because ambiance pourrie, galère due à
un p… de caillou venu se mettre sur le
chemin de ma quille, etc., j’arrive gros-
so modo au chiffre 100. Pour faire écho
au n° 100 que tu as en main, heureuse
lectrice, heureux lecteur.
L’initiation
Juillet 1979 : avec trois potes, je prends
la direction de Pauillac. L’accueil au
Saussus est des plus simples : pas âme
qui vive, à part un gros chien noir qui
aboie généreusement. Il est attaché à
une longue corde, fixée à une poulie qui
coulisse sur un câble tendu entre la
façade et un arbre. Il dispose ainsi d’une
certaine liberté de mouvement, insuffi-
sante toutefois pour croquer dans nos
mollets tout blancs qui n’aspirent qu’à
bronzer. Nous revenons dans la soirée.
Médor a disparu et il y a du monde. On
fait connaissance un verre de pauillac à
la main, sans doute. Il y a longtemps, je
ne me rappelle pas de tout.
Dès le lendemain, je découvre la croi-
sière et même la voile, vu que je n’ai
encore jamais mis les pieds sur quelque
1 De façon quasiment subliminale, afin de
laisser toute latitude à ton imagination, chère
lectrice, cher lecteur. Et puis ce ne sont pas les
œuvres du marquis de Sade que tu as dans les
mains, c’est « L’Amer ».
Les six Bosco dans le port de Pauillac. Au
premier plan, un Mentor qui servait pour
les sorties à la journée.
engin vélique que ce soit. Le cata-
logue UCPA 1979 indique comme pré
requis qu’il faut savoir barrer un déri-
veur. Pour compenser ce manque
d’expérience, j’ai potassé le Cours des
Glénans que ma p’tite sœur a ramené
d’un stage sur l’archipel éponyme. Le
passage de la théorie à la pratique
s’opère sans difficulté, grâce à la remar-
quable pédagogie UCPA. Déjà !
Les talents d’animateur du permanent,
le charme des repas pris au Saussus, la
bonne humeur générale et le soleil qui
Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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brille favorisent mon apprentissage.
Nous passons quelques jours à manœu-
vrer devant Pauillac avant d’embarquer
sur « Valérie », l’un des six Bosco qui
composent l’escadre.
Ah, le Bosco ! Que ceux qui n’ont pas
connu cette époque s’imaginent la
chose : dans les sept mètres de long, six
couchettes, ni toilettes ni moteur. Le
must, c’est la cuisine (réchaud, vais-
selle, etc.) logée dans un tiroir situé sous
le cockpit et qui, une fois tiré, occupe
presque toute la place entre les deux
banquettes du carré. Pas moyen de poser
les pieds sur le plancher, il n’y a plus
qu’à s’asseoir en tailleur.
Ce relatif inconfort n’empêche pas de
goûter le charme de la navigation sur les
eaux de la Gironde. L’ambiance est
géniale, on s’entend comme larrons en
foire. M… est mon chef de bord,
j’accroche tout de suite avec lui. Le
point d’orgue est l’escale à Bonne Anse
(pointe de la Coubre), où nous échouons
à marée basse. Après le dîner au feu de
bois sur la plage, retour à bord de « Va-
lérie » qui gîte appuyé sur la coque, en
bon quillard qu’il est. Je partage la cou-
chette avant avec la jolie C… , que cette
opportune inclinaison rapproche de moi
pour notre plus grand bonheur à tous les
deux. Ô magie de la voile !
Tant de félicité me donne envie de pour-
suivre.
Pâques 1980, mon pote E… et moi nous
inscrivons pour le 2ème degré2, en Mé-
diterranée cette fois. Par moment, ça
souffle : nous restons bloqués trois jours
à Porquerolles. L’arrivée au petit matin
à Port-Cros, sous un ciel très nuageux,
est magique : il ne manque qu’un vais-
seau fantôme surgissant de la purée de
pois pour compléter le tableau. La bal-
lade sur l’île est un émerveillement : le
calme du petit cimetière marin, la beau-
té de la plage de la Palud, tout ça, et pas
que ça, m’enchante.
Pauillac, ce fut super, la Méditerranée,
c’est super aussi. Je m’en souviendrai.
2 1
er degré : initiation à la croisière
2ème
degré : croisière côtière
3ème
degré : croisière semi hauturière.
Juillet 1981, je poursuis le cursus avec
le 3ème degré, au départ de Vannes.
Heureuse coïncidence : M… , mon
chef de bord de Pauillac, encadre sur
« Polyphème », l’un des
deux Gib’Sea 33 de la flotte UCPA.
Je découvre le raz de Sein, le chenal
du Four et l’Angleterre. Avec Y…,
chef de bord en second, et bien sûr
M…, le courant passe plus que bien.
Idem avec le reste de l’équipage, dont
la charmante C… (pas celle de Pauil-
lac) à qui M… passera la bague au
doigt deux ans plus tard…
Août 1982 : M… encadre deux stages
3ème degré consécutifs avec un équi-
page constitué à l’avance, afin d’aller
plus loin que d’habitude. Nous
sommes six à bord du Super Arlequin.
Vannes => Irlande => Vannes, pour
une croisière d’un mois, rustique, et
humide en ce qui concerne la partie
irlandaise. Beaucoup de temps forts :
un 360 autour du Fastnet avant
d’arriver à Crookhaven, de belles
ballades dans la verte (on comprend
pourquoi) campagne, et l’ambiance
des pubs, ô combien chaleureuse.
M… m’a indiqué qu’il faut passer
à la vitesse supérieure si je veux
progresser. Je m’inscris donc à la
formation CDB de Pâques 1983.
La formation CDB
Une vingtaine de candidat(e)s postu-
lent pour se retrouver seul maître à
bord après Dieu sur un vaisseau de
l’UCPA.
On commence par des manœuvres
devant Pauillac et dans le port plus
topos à terre. Ma première arrivée au
ponton est très approximative. Censé
la diriger, je perds complètement les
pédales dans la phase finale, ne sa-
chant quelles directives donner à mes
équipiers, tellement il y a à faire en
quelques secondes. Heureusement, on
n’est pas entre débutants et chacun
(barreur, régleur du foc et de la GV,
etc.) agit comme il faut. Les écoutes
sont choquées à temps, le bateau est
sur la bonne trajectoire et les aussières
sont frappées sur le ponton dans les
règles. Ouf ! Ça se passe mieux ensuite.
A l’issue de la formation, tous les
postulants sauf un sont déclarés
bons pour le service. Une chaude
soirée sous le « boui-boui » du
Saussus clôture cette session.
Premiers encadrements et bal costumé sous le boui-boui
Août 1983, baptême du feu, à Pauillac.
Toujours pareil : manœuvres et topos les
premiers jours, croisière la deuxième
semaine.
Un souvenir fort : mes premiers pas
comme chef de bord. Je suis sur un
canot qui n’a plus de chandeliers et
donc plus de filières. J’ai quatre équi-
piers. Les conditions sont idéales pour
débuter : beau temps, petite brise. Le
programme est d’une simplicité bi-
blique : on sort avec le descendant, on
va vers l’embouchure, on rentre avec la
marée montante. Portés par le courant et
le peu de vent qui souffle, les bateaux
filent paisiblement vers l’aval. Par
contre, dans ma tête, c’est tout sauf
paisible. Je cogite à fond pour identifier
le truc qui m’échappe et qui va provo-
quer je ne sais quelle catastrophe. Je
m’efforce de ne rien laisser paraître de
mes angoisses. Au bout de deux bonnes
heures, j’arrive enfin à me décontracter.
On mouille le temps de déjeuner, puis
retour vers Pauillac. Le permanent nous
a bien dit de longer les palplanches pour
ne pas nous faire dépaler par le courant
avant de rentrer dans le port. Je préfère
arrondir derrière les bateaux de pêche
qui sont au mouillage à quelque dis-
tance de l’entrée, en amont, afin de voir
venir la dite entrée. Ce qui m’en éloigne
d’un bon demi mille, avec le courant
dans le nez pour revenir. Sur ce, un petit
grain passe par là. Rien de très méchant,
mais avec toute la toile dessus, ça gîte
pas mal (on est au petit largue). Je de-
mande à mes équipiers de prendre un ris
et de changer la voile d’avant. Ça fait le
même effet que si je leur parlais en
hébreu. Bon, ça gîte, une stagiaire est
blanche de trouille et personne ne
bouge. Côté sécu, l’absence de filières
ne me rassure pas. En un quart de se-
conde, ma décision est prise : on
Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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mouille et on affale tout. Je file à
l’avant, l’ancre accroche immédiate-
ment et ça va tout de suite beaucoup
mieux. Le temps d’affaler les voiles, le
grain est passé et nous rentrons à petite
vitesse, peut être avec un coup de go-
dille pour nous aider. Voilà, j’ai su gérer
ma première situation un peu
« chaude », ça me donne confiance en
moi pour la suite.
Autre souvenir fort : la constitution des
équipages en vue de la croisière. La
veille du départ, les stagiaires choisis-
sent avec qui ils souhaitent naviguer :
leurs coéquipiers et leur CDB. Sur le
tableau de la grande salle du Saussus,
autant de colonnes que de bateaux et le
nom des CDB en tête des colonnes. A
charge pour les stagiaires de se répartir.
H… , le permanent, leur explique la
règle du jeu avant de les laisser entre
eux. Nous attendons le résultat dans un
des dortoirs. Très vite, des éclats de
voix nous indiquent que ça ne se passe
pas dans la sérénité. Une stagiaire vient
nous raconter :
- il y a un CDB (X… ), un couple et
deux copains venus ensemble dont
personne ne veut ;
-
- le couple a inscrit son nom au
hasard dans la colonne d’une
CDB (L…) et ne veut pas en
démordre, alors que cinq
stagiaires sont convenus avec L…
qu’ils navigueront avec elle ;
- la colonne X… reste
désespérément vide.
-
Ça dure depuis une bonne heure, le
blocage est patent. H… passe un
grand coup de chiffon sur le tableau,
explique que ce n’est pas le premier
qui tient la craie qui impose ses vues
aux autres et c’est reparti pour un tour.
Les équipages se constituent enfin,
non sans peine.
Finalement, le couple et les deux co-
pains naviguent avec X… ! ! ! Tout le
monde est soulagé, sauf peut être les
cinq qui posaient problème et sauf la
petite nana qui complète leur équi-
page. Elle pleure à chaudes larmes !
Pour rebooster l’ambiance, H… dé-
cide qu’il y aura bal costumé sous le
boui-boui.
Je ne me souviens pas de mon dégui-
sement. Par contre, je me rappelle très
bien de celui d’une permanente saison-
nière qu’on n’avait d’ailleurs pas beau-
coup vue (elle travaillait à l’atelier, je
crois) : une feuille de plastique transpa-
rent et strictement rien en dessous. Au
bout d’un moment, elle met une petite
culotte...
L’escadre appareille le lendemain. Nous
naviguons sur les UCPA 23, guère plus
grands que les Bosco mais dont
l’aménagement et le look sont davan-
tage dans l’air du temps. Bonne entente
entre les CDB, pas de galère,
beau temps belle mer. Je suis juste un
peu stressé, si j’en juge par la fatigue
qui me tombe dessus une fois arrivé à
Royan, au milieu de la croisière.
Le bilan de ce premier stage est globa-
lement ultra positif. J’ai le sentiment
d’avoir progressé de façon exponen-
tielle, avec des débutants qui m’ont
constamment obligé à réfléchir à tout.
Je remets ça quinze jours plus tard,
toujours à Pauillac. Même scénario, à
part la constitution des équipages, bou-
clée en dix minutes. Du coup, pas de bal
costumé sous le boui-boui.
Lectrice, lecteur, tu peux te reconnecter au vaste monde. La suite dans le n° 101.
Bernard GAUCHER
Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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COTISATION FFV 2015 Nom : ___________________________________________________________ Prénom : _____________________________________________________
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e-mail : ___________________________________________ Désire une licence FFV 2015 adulte, prix : 52 euros chèque à l’ordre de l’UCPA VALIDITE : Pour un primo licencié: de la date d'achat (qui peut être à partir du 01 octobre) jusqu'au 31 décembre de l'année suivante. Pour un renouvellement, validité, du 1 janvier au 31 décembre de l’année en cours. COUPON ET CHÈQUE À ENVOYER À :
UCPA Département Croisière, Bâtiment Glorieux 2 - Base des sous-marins, 56100 LORIENT Tel. : 02.97.05.50.54 Fax : 02.97.05.50.55, croisieres.sec@ucpa.asso.fr
COTISATION G.C.B.C 2014/2015
(Cotisation valable du 1/09/2014 au 31/08/2015) Cotisation de 15 €uros à régler par chèque, à l’ordre du GCBC (indiquer le nom, prénom de l’adhérent au dos du chèque, remplir un bulletin par adhérent). L’ensemble (bulletin + chèque) est à adresser à votre coordinateur régional ou à la trésorière (voir contacts).
Nom : __________________________________________________________ Prénom : _____________________________________________________
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Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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Edito / Mot du président L’Amer Les bateaux Les récits Le GCBC
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Site: http://www.gcbcucpa.org
Conseil d’Administration: ca@gcbcucpa.org Président : Didier Gass
didier.gass@gmail.com
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