11 e leçon : quelle théorie critique de la société ?

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11e leçon :

Quelle théorie critique de la société ?

150 ans après : Marx « tort » ?

1. société dominée par le profit

2. logique destructrice

• dynamique centrifuge

Pourquoi le système se maintient-il ?

Quelle théorie critique ?

les identités collectives

matériel / symbolique

nationalisme et racisme

centres / périphéries / surnuméraires

Quelle théorie critique ?

Immanuel Wallerstein

Le capitalisme historique

Comprendre le monde. Introduction à l’analyse des systèmes-monde

Quelle théorie critique ?

Etienne Balibar (avec Wallerstein)

Race, Nation, classe. Les identités ambiguës

Quelle théorie critique ?

Etat-Nation : lutte des classes amortie par le nationalisme

démocratie parlementaire

marché mondial: lutte des classes accélérée par le racisme

peuples « développés » / « arriérés »

Quelle théorie critique ?

≠ « ignorance de l’autre »

= s’appuie sur un « savoir »

théorie biologique des races

Le racisme

≠ « ignorance de l’autre »

= s’appuie sur un « savoir »

Orientalisme

non-historicité de l’Afrique

Le racisme

20e : conquérant

« mission civilisatrice de l’Occident »

21e : défensif

Europe forteresse assiégée par les immigrés / l’islam

Le racisme

pays d’immigration depuis 1945

augmentation récente: élargissement de l’Union européenne

50% immigrés : Français, Hollandais, Italiens

La migration en Belgique

migration légale : 120 000 / an

asile : 5%

humanitaire (« régularisation ») 25%

travail 9 %

études 12%

regroupement familial 50%

migration illégale (sans-papiers): filières

La migration en Belgique

phénomènes que le marxisme n’explique pas

1. épurations ethniques, viols collectifs, génocides

2. meurtres anomiques

Le racisme

phénomènes que le marxisme n’explique pas

3. pourquoi certaines populations discriminées sont-elles également touchées par le racisme ?

Le racisme

phénomènes que le marxisme n’explique pas

4. pourquoi certaines populations discriminées sont-elles elles-mêmes racistes ?

Le racisme

sexualité = « a-sociale »sexualité = « a-sociale »

« « passion égoïste »passion égoïste »

FreudFreud

(1856-1939)(1856-1939)

sexualité = « a-sociale »sexualité = « a-sociale »

« « il n’y a pas de rapport sexuelil n’y a pas de rapport sexuel » »

Jacques LacanJacques Lacan

(1901-1981)(1901-1981)

liens sexuels et affectifs

= désir du même : désir de fusion, d’appartenancenarcissisme (miroir)

« prohibition de l’inceste » : libido orientée vers les autres, le monde

sexualité = « a-sociale »sexualité = « a-sociale »

si la société se désagrège, l’individu se replie sur ses groupes d’identification primaire

« narcissisme des petites différences » (Freud)

« autre » intérieur, familier

miroir: processus réversible

Le racisme

≠ « peur de l’autre »

= haine de soi

« monstrueux déplacements psychiques moyennant lesquels le sujet peut garder l’affect (la haine de soi) en changeant d’objet »

(Cornélius Castoriadis, Le monde morcelé, Seuil, p.43).

Le racisme

+ une société parvient à assurer la cohésion sociale sur le plan matériel (Marx)

-> moins elle aura besoin de référents identitaires sur le plan symbolique (Freud)

moins une société forme un monde commun matériel

-> + elle aura besoin de référents collectifs

Le racisme

v° l’histoire depuis 1945 :

1945-1975 : promotion du collectif dans l’ordre matériel (sécurité de l’emploi, sécurité sociale) = promotion de l’individu dans l’ordre symbolique (libération sexuelle, déclin nationalisme et racisme) ;

1980-aujourd’h : l’individualisme prime (atomisation monde du travail) = demande de collectif autochtones : populisme nationaliste allochtones : communautarisme.

≠ théorie morale déduite de principes a priori

= théorie qui essaie de comprendre le réel point de vue critique : penser et agir

autrement

Quelle théorie critique ?

tout système de pouvoir repose sur la force la croyance (légitimité)

droit exercé au nom d’une valeur supérieure

théorie de la justice

Quelle théorie critique ?

passage de l’hétéronomie à passage de l’hétéronomie à l’autonomiel’autonomie

du droit du droit surnaturelsurnaturel au droit au droit naturelnaturel

Jérusalem

Moïse recevant les Tables de la Loi

la Justice : Infinila Justice : Infini la violence: péchéla violence: péché

Athènes

Athena, déesse de la Raison

La Justice : harmonie La Justice : harmonie naturellenaturelle

violence : démesureviolence : démesure

modernité

passage du théocentrisme à l’humanisme

la Justice:

= liberté et égalité= liberté et égalité

la violence :la violence :

= domination= domination

modernité

la politique : liberté / domination

MachiavelMachiavel : Cité = conflit entre : Cité = conflit entre

Peuple (liberté)Peuple (liberté)

Grands (domination)Grands (domination)

modernité

liberté individuelle protégée par la violence d’Etat ?

liberté soumise à la domination ?

HobbesHobbes

modernité

liberté = idéal logé dans la conscience morale

liberté abstraite ?

RousseauRousseau

volonté généralevolonté générale

modernité

liberté se réalise à travers la violence

la philosophie : pas juger mais comprendre l’histoire

HegelHegel

ruse de la raisonruse de la raison

théorie de la justice :

poser des normes primordiales

évaluer le réel

« droit naturel »

théorie critique :

comprendre les rapports de domination

chercher chemins de l’émancipation

Chez Hegel et Marx

le résultat de la théorie critique est donné d’avance : Progrès

« « fin de l’histoire »

« grand récit » de l’émancipation universelle

Esprit (Hegel)

Peuple (Marx)

Histoire du 20e siècle

impérialisme et colonialisme

Histoire du 20e siècle

nationalisme

2 guerres mondiales

Histoire du 20e siècle

nazisme

génocide juif

Histoire du 20e siècle

guerre froide USA / URSS

Guerre du Vietnam

Histoire du 20e siècle

conflits ethniques

ex-Yougoslavie

Srebrenica

Histoire du 20e siècle

11-Septembre

Irak / Afghanistan

Histoire du 20e siècle

déclin de l’idée de progrès

théorie critique ≠ « grand récit »

marxisme

psychanalyse

« L’Ecole de Francfort »

Theodor Adorno et Max Horkheimer

La Dialectique de la Raison (1944)

« L’Ecole de Francfort »

le capitalisme: colonisation de la vie quotidienne

société de consommation

triomphe de la raison technique

l’homme = objet

modernité mutilée : les instruments d’émancipation deviennent des instruments de domination

« L’Ecole de Francfort »

Walter Benjamin (1892-1940)

« Thèses sur la philosophie de l’histoire »

histoire des vaincus

Paul Klee

Angelus Novus

poussé par l’Histoire en lui tournant le dos

ruines

anticolonialisme

Franz Fanon(1925-1961)

Les Damnés de la Terre (1961)

entre colons et colonisés:

pas de récit commun ; rapport de pure extériorité

Révolution : les subalternes porteurs d’universel

Freud (1856 – 1939)

psychisme : lieu d’un conflit inconscient entre

pulsions (libido sexuelle): ça

règles sociales intériorisées : Surmoi

Freud (1856 – 1939)

refoulement : barrage pour éviter les conflits entre ça et surmoi

compromis : évitement de la censure par l’inconscient

rêves, actes manqués, mots d’esprit

Freud (1856 – 1939)

les « passions » répondent à une logique

« l’inconscient est structuré comme un langage » (Lacan)

Freud (1856 – 1939)

introduction de la notion de pulsion de mort

1ère topique : principe de plaisir (éviter les conflits ça / Surmoi)

principe de réalité : différer le désir

mais : compulsion de répétition; masochisme, cruauté

v° guerre 14-18; montée fascisme

Freud (1856 – 1939)

introduction de la notion de pulsion de mort

2e topique : désir de retourner au néant, de détruire

narcissisme

pulsion de vie (Eros) : sujet lié au monde

pulsion de mort (Thanatos) : sujet coupé du monde : haine de soi

La philosophie du soupçon

la raison critique se critique elle-même

se retourne sur son histoire

« soupçon » : sous la conscience, une autre scène :

sous la Cs politique, conflit de classes (Marx)

sous la Cs psychologique, conflit ça / Surmoi (Freud)

La philosophie du soupçon

la raison critique se critique elle-même

métacritique : « Raison élargie »

s’ouvre à ses autres

Freud (1856 – 1939)

« Une difficulté de la psychanalyse »

l’homme blessé dans son narcissisme:

blessure cosmologique (Copernic)

blessure biologique (Darwin)

blessure psychologique (Freud)

décentrement

Le féminisme

domination masculine ?

contrôler le pouvoir des femmes de féconder « seules »

réduire la femme à sa fonction biologique

soumission au mari / frère / …

relégation dans l’enceinte domestique

exclusion du pouvoir / savoir

Le féminisme

domination masculine ?

idéologies justificatrices (mythes, religions)

= différence sexuelle = hiérarchie

le masculin = actif

le féminin = passif

= le masculin = modèle de l’humain

v° « homme »

Simone de Beauvoir (1908-1986)

Le deuxième sexe (1949)

Simone de Beauvoir (1908-1986)

Le deuxième sexe (1949)

« On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin »

Simone de Beauvoir (1908-1986)

Le deuxième sexe (1949)

enfant, rien ne distingue garçon et fille

seule différence : « fonction biologique » de la femme : enfanter

la femme = conditionnée pour devenir épouse et mère

Simone de Beauvoir (1908-1986) Le deuxième sexe (1949)

la société : organisée entre

hommes : actifs, autonomes, rationnels

femmes : passives, dociles, émotives

« amour maternel » : aliénation

la femme : pas de projet

Simone de Beauvoir (1908-1986) Le deuxième sexe (1949)

la F doit refuser la fatalité de sa condition

refus du mariage; accès au travail, au savoir ; contrôle des naissances

SdB critique

les hommes : sexisme

les femmes : manque de courage

Sylviane Agacinski

Politiques des sexes (1998)

Sylviane Agacinski

Politiques des sexes (1998)

contraception : la maternité cesse d’être une fatalité -> choix, projet

comment penser une différence qui ne soit pas domination ?

inégalités H/F persistent

se décentrer vers les autres refoulés par les dispositifs d’aliénation

prolétaires / colonisés / femmes / sexualité

déconstruire ces hiérarchies

concilier égalité et différence

Quelle théorie critique ?

Poitiers

expérience hôpital psychiatrique

Collège de France

renommée mondiale

intellectuel engagé

Révolution Iran (1979)

Michel Foucault (1926-1984)

soupçon : étudier une société non à travers ce qu’elle affirme mais à travers ce qu’elle rejette

Histoire de la folie à l’âge classique

Surveiller et punir

Histoire de la sexualité

Michel Foucault (1926-1984)

« l’histoire des gestes obscurs, nécessairement oubliés dès qu’accomplis, par lesquels une culture rejette quelque chose qui sera pour elle l’Extérieur (…). Ce vide creusé, cet espace blanc par lequel elle s’isole, la désigne tout autant que ses valeurs ».

Préface à Folie et déraison (1961), texte n°4, in Dits et écrits.

Michel Foucault (1926-1984)

« C’est qu’il y a un échiquier de cases grises, à peine perceptibles, qui définissent la modalité d’une culture : c’est la trame de ces cases « négatives » que j’ai voulu appliquer à l’étude de l’histoire des systèmes de pensée ».

« La folie et la société », in Dits et écrits, II, texte n°83

Michel Foucault (1926-1984)

Moyen-âge : fous maltraités mais

inclus dans la société

Histoire de la folie17e : avènement raison= exclusion folie

17e : enfermement

19e : asiles « humanisation » et exclusion

Histoire de la folie17e : avènement raison = exclusion folie

Le fou est exclu: des rapports de parenté des rapports économiques des espace de parole

Histoire de la folie17e : avènement raison = exclusion folie

Surveiller et punir. Naissance de la prison

Ancien Régime : peines spectaculairescachot

Surveiller et punir. Naissance de la prison

19e : prison : contrôler, redresser

Surveiller et punir. Naissance de la prison

échec de la prison ?

surpopulation, hygiène, sécurité, abus de préventive, récidives

lieu d’application du droit : zone de non-droit

= critique depuis le … 19e !

Surveiller et punir. Naissance de la prison

prison fonctionnelle ?

« déchetterie sociale »

non pas lieu de sanction mais de relégation des surnuméraires, inutiles, dysfonctionnels

Surveiller et punir. Naissance de la prison

non pas lieu de sanction mais de relégation

centres fermés : irréguliers pas illégaux

EDS : internés prisons : 30 % préventive;

10% de malades mentaux

face cachée de l’humanisme: ceux qui devraient bénéficier prioritairement de la protection des DH en sont exclus

Les Lumières : indissociable d’un inframonde obscur

Michel Foucault (1926-1984)

« Qu’est-ce que les Lumières ? » redescendre jusqu’aux pratiques

concrètes partages fondamentaux : raison /folie,

normal / pathologique, utile / inutile

l’espace politique n’a rien de naturel: construction historique

=> possibilité de penser et d’organiser la société autrement

Michel Foucault (1926-1984)

«  qu’est-ce donc que la philosophie aujourd’hui si elle n’est pas le travail critique de la pensée sur elle-même ? Et si elle ne consiste pas, au lieu de légitimer ce qu’on sait déjà, à entreprendre de savoir comment et jusqu’où il serait possible de penser autrement ? »

Michel Foucault, L’usage des plaisirs, Gallimard, 1984, p.14.

Michel Foucault (1926-1984)

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