02.10 au 29.10 2013
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Film proposé au jeune public, les parents restant juges.Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. www.studiocine.com
Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com
du 23 au 29 octobre 2013 du 2 au 8 octobre 2013SEMAINE 1SEMAINE 4
9 MOIS FERMEde Albert Dupontel
LA VIE D’ADÈLE CHAPITRE 1 & 2de Abdellatif Kechiche
GABRIELLEde Louise Archambault
FIFIHURLE DE JOIE
de Mitra Farahani
BAIKONURde Veit Helmer
ELYSIUMde Neill Blomkamp
14h15
19h30
14h30
19h45
14h1517h1521h30
14h30
19h45
14h1517h3020h45
14h1516h0017h3021h30
19h00
1h22’
2h59’
1h44’
1h36’
1h36’
1h34’
1h50’
17h45
21h45OMAR
de Hany Abu-Assad
1h36’
17h30
21h30SALVO
de Antonio Piazza
1h48’
19h15AS I LAY DYINGde James Franco
1h50’
16h15POUPICourts métrages de Zdenek Miler
35’ sans paroles + court métrage 2’
16h00LÉO ET FREDde Pal Toth
41’ VF
21h45HAEWONET LES HOMMES
de Hong Sang-Soo
1h30’ + court métrage 3’
Le film imprévuwww.studiocine.com
PAT GARETTET BILLY LE KID
de Sam Peckinpah
lundi19h30
1h46’ 14h1516h1517h45
MA MAMANEST EN AMÉRIQUE,
elle a rencontré Buffalo Billde Marc Boreal & Thibaut Chatel
Making of à la fin des séances de 14h15 LA VAGUEde Dennis Gansel
FILM + DÉBAT
Programme de courts métrageschinois d’animation
BLUE JASMINEde Woody Allen
MA VIEAVEC LIBERACE
de Steven Soderbergh
LA VIEDOMESTIQUE
de Isabelle Czajka
LA BATAILLEDE SOLFERINO
de Justine Triet
PAPA VIENT DIMANCHE
de Radu Jude
MON ÂMEPAR TOI GUÉRIE
de François Dupeyron
JIMMY P.de Arnaud Desplechin
14h1517h4519h45
14h3019h30
14h1519h15
14h1519h45
14h1517h1521h30
lundi19h30
14h3021h15
19h15
CNPjeudi19h45
1h47’
1h40’
1h58’
1h33’
1h34’
1h48’
2h04’
1h57’
ELLE S’EN VAde Emmanuelle Bercot
17h0021h30
1h53’
LA PETITE FABRIQUE DU MONDE
de divers réalisateurs
QUI VOILÀ ?de Jessica Lauren
PERCY JACKSONLA MER DES MONSTRES
de Thor Freudenthal
LETTRE A MOMOde Hiroyuki Okiura
LES AMANTSDU TEXASde David Lowery
LES CONQUÉRANTSde Xabi Molia
MIELEde Valéria Golino
42’ sans paroles
32’ VF + court métrage 4’
1h46’ VO
2h
1h36’
1h36’
1h40’ + court métrage 7’
21h45
17h00
mardi19h30
mercredisamedi
dimanche16h00
samedidimanche16h00
17h45
21h4517h30
21h30
10h0010h30dimanche
Le film imprévuwww.studiocine.com
C I N É M A T H È Q U E
mer-samdimanche14h15Ts les j.19h00
VF
VO
C I N É M A T H È Q U E
samedi à 14h15
Rencontre avecDahee Jeong et Marta Pajek
Programme de courts métragesréalisés par les jeunes cinéastes enrésidence à L’Abbaye de Fontevraud
Vendredi 25, rencontre avec DavidPerrault après la séance de 19h45.
NOS HÉROS SONTMORTS CE SOIR
de David Perrault
À suivre.
À suivre.
À suivre.
À suivre.
À suivre.
À suivre.
55’
1h15’
AVANT PREMIÈRE. Rencontre avec Grégoire Solotareff
LOULOU L’INCROYABLE SECRETde Grégoire Solotareff et Eric Omond
1h15’ Ciné p’tit déj’
Présentés par Chen Chen, auteur de film d’animation.
Suivez la route de l’animationen partenariat avec l’Abbaye de Fontevraud
Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire).www.studiocine.com
Cinémas Studio – 2 rue des Ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com
du 9 au 15 octobre 2013 du 16 au 22 octobre 2013SEMAINE 3SEMAINE 2
LA BELLE ET LA BÊTEde Jean Cocteau
QUI VOILÀ ?de Jessica Lauren
LETTRE A MOMOde Hiroyuki Okiura
ELLE S’EN VAde Emmanuelle Bercot
PAPA VIENT DIMANCHE
de Radu Jude
MA VIEAVEC LIBERACE
de Steven Soderbergh
LES CONQUÉRANTSde Xabi Molia
1h40’
32’ VF + court métrage 4’
2h VF
1h53’
1h48’
1h58’
1h36’
vendredi
19h45
17h45
21h45
17h15SAUFjeudilundi
19h30
mercredisamedi
dimanche
16h00
samedi17h00
21h15
21h30
14h15
LA BATAILLEDE SOLFERINO
de Justine Triet
21h45
Le film imprévuwww.studiocine.com
1h34’
Quand les femmesprennent l’initiativeFILM de Wangari Maathai+ DÉBAT avec Monique Derue
Partenariat Cinémathèque/StudioHommage à John SchlesingerMACADAM COWBOYBILLY LE MENTEURMARATHON MAN
LA VIE D’ADÈLE CHAPITRE 1 & 2de Abdellatif Kechiche
BLUE JASMINEde Woody Allen
LA VIEDOMESTIQUE
de Isabelle Czajka
VANDALde Helier Cisterne
ROOM 514de Sharon Bar-Ziv
AS I LAY DYINGde James Franco
17h1519h15
14h1519h30
14h1517h3020h45
14h1521h30
lundi19h30
mardi19h3021h15
CNPjeudi20h00
14h3019h45
14h3017h1519h30
mercredi19h45
1h53’
52’
1h48’1h38’2h05’
2h59’
1h40’
1h33’
1h24
1h31’ + court métrage 6’
1h50’
MON ÂMEPAR TOI GUÉRIE
de François Dupeyron
17h152h04’
Gaz de schiste, l’escroquerie !LA MALÉDICTION
DU GAZ DE SCHISTEde Lech Kowalski
+ DÉBAT
LE COMMENCEMENTde Loic Barché
GOUPI MAINS-ROUGESde Jacques Becker
LA VIE D’ADÈLE CHAPITRE 1 & 2de Abdellatif Kechiche
9 MOIS FERMEde Albert Dupontel
SALVOde Antonio Piazza
GABRIELLEde Louise Archambault
OMARde Hany Abu-Assad
HAEWONET LES HOMMES
de Hong Sang-Soo
14h3019h45
14h3019h30
14h1516h00SAUF jeu-ven
17h3019h3021h30
14h1519h3021h30
14h1517h3020h45
lundi19h3020h15
14h3019h30
CNPjeudi19h45
1h23’
2h59’
1h22’
1h48’
1h44’
1h36’ + court métrage 6’
1h30’
ROOM 514de Sharon Bar-Ziv
17h301h31’
Le film imprévuwww.studiocine.com
14h15LA BELLE ET LA BÊTEde Jean Cocteau
1h40’
17h45LA VIE
DOMESTIQUEde Isabelle Czajka
1h33’
17h15
21h15AS I LAY DYING
de James Franco
1h50’
vendredi22h00
à24h00
NUIT DU PCEPasseport culturel étudiant
Concerts filmés au Temps Machine
LÉO ET FREDde Pal Toth
41’ VF
16h00SAUFjeudi
vendredi
QUI VOILÀ ?de Jessica Lauren
32’ VF
21h45BLUE JASMINEde Woody Allen
1h40’
21h30VANDALde Helier Cisterne
1h24
Film proposé au jeune public, les parents restant juges.www.studiocine.com
Avant-première et rencontre avec BertrandTavernier et, sous réserve, Julie Gayet.
Performance avant la séance et rencontre avec Julia Flot après le film.
C I N É M A T H È Q U E
Rencontre avec des réalisateurstourangeaux
C I N É M A T H È Q U E
37’
1h44’
16h15SAUF
jeu-ven
17h15SAUFjeudi
LA CITÉ DE LA DANSEde Thierry Teston
2e SOIRÉE VAGUE JEUNEProjection de courts métrages
QUAI D’ORSAYde Bertrand Tavernier
RENCONTRES DE DANSES URBAINES55’
en sa présence
LES CARNETS DU STUDIO – n° 316 octobre 2013 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0214 G 84305
www.studiocine.com – 08 92 68 37 01
ISSN
0299 - 0342
CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURSN°316 • octobre 2013Salvo
Italie/France – 2013 – 1h48, de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza,avec Saleh Bakri, Sara Serraiocco, Luigi Lo Cascio, Mario Pupella…
FILM
DU MOIS
Palerme. Salvo, tueur de la mafia sici-lienne, est un homme solitaire, déterminé
et absolument impitoyable. Alors, quand, envoiture, il tombe dans ce qui ressemble fortà un guet-apens, tout s’accélère de manièrebrutale. Coups de feu, courses poursuites…Le règlement de compte le mène plus tard às’introduire dans une maison afin d’éliminercelui qui semble avoir manigancé le coup. Cequ’il ignore – au début – c’est la présence deRita, une jeune fille aveugle. Or, celle-ci vaassister, en toute impuissance, au meurtrede son frère. Normalement, il ne faudrait paslaisser de témoin derrière soi, mais Salvo,étrangement, laisse la vie sauve à Rita ! Etc’est l’inattendu qui surgit…
Alors que les premières minutes laissent pré-sager un film classiquement d’action mettanten scène des affrontements mafieux, assezrapidement, l’histoire évolue pour s’intéres-ser à la rencontre de Salvo, homme froid etpeu bavard, avec Rita. En huis-clos, lerythme se faisant plus lent contribue à épais-sir la dimension psychologique des person-nages. Contraste des rythmes, du collectif etde l’intime comme également celui des
lumières. Dehors, l’institution mafieuse avecses lois et sa hiérarchie n’est jamais bienloin. La surveillance rôde, le regard, d’unecertaine manière, est omniprésent, y comprisvoyeur (pléonasme) ! Le suspens, lui, planeà bien des égards et la mise en tension nes’assouplit pas malgré une ritournelle ita-lienne susurrée à la radio… Salvo, surprend,questionne les sens et amène parfois à voirce qui n’est pas offert d’emblée au regard.L’univers est âpre et impardonnable, pour-tant, une humanité pourra peut-être émer-ger quelque part.
Pour leur premier film, les réalisateurs etscénaristes Fabio Grassadonia et AntonioPiazza se sont entourés de Daniele Cipri, unchef opérateur talentueux qui a travaillé avecMarco Bellochio, et d’excellents acteurs,Saleh Bakri et Sara Serraiocco. Le risque prisdu film de genre revisité est prometteur dutalent du duo de cinéastes, soutenu par uneco-production française. Salvo, a d’ailleursété récompensé par le Prix révélationFrance 4 et le Grand prix de la semaine de lacritique, à Cannes. RS
SUIVEZ LA ROUTE DE L’ANIMATIONavec l’Abbaye de Fontevrauddu 6 au 8 octobe (voir page 5)
Salvode Fabio Grassadonia
& Antonio Piazza
propose une réunion publique, le vendredi 11octobre à 19h00 à l’Espace Gentiana (avenueMaginot, Tours nord).Débat avec les membres du collectif de soutien,suivi de la projection du film : No Popcorn On TheFloor, de Gaël Mocaër. (Entrée gratuite).
No Popcorn On The Floor nous plonge pendant un an dans lescoulisses du seul cinéma indépendant de Bayonne : L'Atalante.Chronique drôlatique de la vie de cette salle pas ordinaire, qui tentede résister encore et toujours à l'envahisseur.
* Composé de salariés des cinémas, d’associations, de syndicats, departis politiques et d’adhérents.)
COLLECTIF DE SOUTIEN AUX CINÉMAS INDÉPENDANTS TOURANGEAUX
3Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013
Horaires d’ouverture :
lundi : de 14h00 à 19h00mercredi : de 14h00 à 17h00
jeudi : de 14h00 à 17h00vendredi : de 14h00 à 19h00samedi : de 14h30 à 17h00
Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.
LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €.ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Éric Costeix, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Claude du Peyrat,
Dominique Plumecocq, Claire Prual, Éric Rambeau, Roselyne Savard, Marcelle Schotte,avec la participation de Françoise Chapoton et la commission Jeune Public.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet.ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)
Cafétéria des Studiogérée par l'association AIR (chantier d'insertion),
accueille les abonnés des Studiotous les jours de 16h00 à 21h45sur présentation des cartes abonné et cafétéria.
Tél : 02 47 20 85 77
Site : www.studiocine.comet un lien vers notre page Facebook : cinémas STUDIO
S O M M A I R Eoctobre 2013
Les STUDIO sont membresde ces associations professionnelles :
EUROPAREGROUPEMENTDES SALLES POURLA PROMOTIONDU CINÉMA EUROPÉEN
AFCAEASSOCIATIONFRANÇAISEDES CINÉMASD’ART ET ESSAI
ACORASSOCIATIONDES CINÉMAS DE L’OUESTPOUR LA RECHERCHE
(Membre co-fondateur)
GNCRGROUPEMENTNATIONALDES CINÉMASDE RECHERCHE
ACCASSOCIATIONDES CINÉMAS DU CENTRE(Membre co-fondateur)
Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Rencontres de danses urbaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Suivez la route de l'animation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Partenariat Studio-Cinémathèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Nuit blanche PCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Soirée Vague Jeune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
L E S F I L M S D E A à Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
en bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Bande annonceFemmes victimes de violence… Encore ? . . . . . . . . 18
À propos deAya de Yopougon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Courts lettragesAya de Yopougon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
HommageNoémie Lvosky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
RencontreAurélia Poirier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
RencontreAcadémie Francis Poulenc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
InterférencesGold/Intervallo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
HommageBernadette, pour mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
InterférencesJuliette/Jeune et jolie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
À propos deHiroshima mon amour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Vos critiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Jeune Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
FILM DU MOIS : SALVO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
GRILLE PROGRAMME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pages centrales
éditorial
8O%, c’est l’argument de tous ceuxqui ne voient pas de quoi les
Studio se mêlent en s’opposant à l’installa-tion d’un troisième multiplexe à Tours. Notrepublic nous sera fidèle à 80 %. Ciné Alpesrebaptisé Ciné Loire, pour faire plus local,annonce publiquement que sa programma-tion sera à 80 % « généraliste ». Qu’en est-ildes 20 % restants ? Cela fait même beaucoupplus de place qu’il n’en faut pour program-mer les films dits art & essai porteurs, et quecomptent bien programmer les dirigeants duprojet de multiplexe. Quel programmateurrenoncerait à ce « petit marché » de films(une trentaine par an), fragile et de plus enplus convoité, constitué des films de J.Audiard, F. Ozon, M. Haneke, K. Loach, ouencore W. Allen, P. Almodovar ou T. Burtonentre autres ?
Qui a créé ce public ? Le réseau de sallesindépendantes, qui, par leur travail de com-munication, de recherche, d’accompagne-ment des œuvres a attiré l’attention d’unpublic sur ces films… Nous trouvons injusteque ce secteur du paysage cinématogra-phique se soit transformé en parts de mar-ché à conquérir par les grands groupes. Cesderniers exploitaient 22 multiplexes(ensemble de plus de 8 écrans) en 1998 et176 (700% d’augmentation) fin 2012. Leréseau de salles indépendantes est en trainde mourir et les Studio comptent parmi l’unedes plus importantes. Ils sont menacés à leurtour, malgré l’incrédulité de nos élus qui pré-fèrent croire à notre solidité.
Les Studio ne cherchent pas la rentabilité,mais seulement à maintenir l’équilibre finan-
cier, d’où leur fragilité. Une baisse desentrées de plus de 20 % serait une catas-trophe. Quelle idée alors de risquer un grosinvestissement pour deux salles dans le sitede Ciné Alpes !! Les professionnels saventtous qu’en dessous de 5 écrans, un cinémane peut être viable, la masse salariale pour 2ou pour 5 écrans étant la même.
Faut-il répéter aussi et encore que la pré-sence de trois opérateurs au lieu de deux surl’agglomération va inévitablement poser leproblème de l’alimentation en films. Sans loi,rien n’oblige un distributeur à fournir un filmà un opérateur. La politique tarifaire des Stu-dio est moins intéressante pour ceux-ci. Aumieux, nous devrons donc partager le publicdes films porteurs et au pire nous n’auronspas accès à ces films. C’est ce qui est arrivédans d’autres villes comme La Rochelle où lesindépendants ont été rachetés par cesgrands groupes…
Or, ces films, qui représentent 5 % des450 films programmés chaque année, appor-tent plus du tiers des recettes des Studio, cequi permet à la programmation de prendredes risques sur d’autres films (qui ne passentpas ou très peu dans les multiplexes) et depermettre à ces films de rencontrer leurpublic.L’uniformisation de la culture… c’est celaque nous combattons, le danger est là, quoi-qu’en pensent ceux qui nous opposent lesvieux clichés « d’intello » eu de « pseudointello » qui imposeraient leurs visions de laculture.
Philippe Perol,président des Studio
Prix de l’APF 1998
Jean Hingan nous a quittés brutalement à la fin de l’été. Amoureux de cinéma et de littératureil fut longtemps membre actif des Studio, rédacteur et co-fondateur du festival Désir…Désirs…Les plus anciens abonnés se souviennent peut-être de ses articles toujours originaux et pleinsde fougue signés Franck Tireur, de sa longue silhouette dégingandée et de son sourire.
Ma maman est en Amerique,elle a rencontre Buffalo Bill
-
-
France – 2013 – 1h15, film d’animation de Marc Boréal etThibaut Chatel, avec les voix de Marc Lavoine, Julie Depardieu…
À découvrir dans le hall à la fin du mois.
Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201334 35Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013
• Les Petits canards en papier, programme de courts métrages chinois• Planes de Klay Hall
• Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson
Japon – 2012 – 2h, film d’animation de Hiroyuki Okiura.
Tout publicà partir de 8 ans
Tout publicà partir de 7 ans
À la mort de son père, Momo quitte Tokyopour s’installer avec sa mère sur une île où letemps semble s’être arrêté. Sa vie va être bou-leversée par l’apparition d’étranges créatures...
VF
VO
Divers pays – 2012 – 42 mn, six courts métrages d’animation. À partir de 3 ans
La Petite fabrique du monde sansparoles
Dans ces histoires, la matière s’animecomme lorsque l’enfant joue et invente son monde.
À partir de 3 ans Qui voilà ?Suède – 2013 – 32 mn, programme de huit
courts métrages d’animation de Jessica Laurén.
En avant-programme : Les Trois grains de riz (5 mn)réalisé dans le cadre de Courts d’écoles.
VF
Huit histoires qui abordent avec humour le quotidien des tout petits : dormir pourla première fois chez un copain, être malade, faire le ménage, avoir un petit frère...
Percy Jackson : la Mer des monstresUSA – 2013 – 1h46, de Thor Freudenthal,avec L. Lerman, B. T. Jackson... Tout public
à partir de 11 ansVO
Pour sauver la colonie des Sang-Mêlé, le jeune Percy, fils de Poséidon,doit récupérer la Toison d’or en affrontant les dangers de la Mer des monstres.
Louloul’incroyable secret
Tout publicà partir de 7 ans
Dimanche 6 octobre, à partir de 10h,avec l’Abbaye de FONTEVRAUD
Sortie nationale :le 18 décembrevoir page 5
France – 2013 – 1h20, film d’animationde Grégoire Solotareff et Éric Omond.
Ciné p’tit déj’ – Rencontreavec Grégoire Solotareff
France – 2012 – 55 mn,film inédit de Thierry Teston.
Tout publicà partir de 8 ans
RENCONTRES DE
DANSES URBAINES* ET CINeMA*
La Cité de la DanseAVANT LE FILM : Performance de danse hip hop par les jeunes de la MJC de Joué lès Tours.
Samedi 12 octobre - 17h
APRÈS LE FILM : Rencontre avec Julia Flot danseusehip hop, suivie d’un pot offert par les Studio.AUTOUR DU FILM : eX-Position X-PRESS en images.
Voir page 5
Leo et Fred
À partir de 3 ansVFUn duo attachant vitdes histoires très amusantes.
Hongrie – 2013 – 41 mn, six courts métrages d’animation de Pal Toth.
Le personnage de Jean, six ans, incarne toute lagamme des sentiments et attentes de l’enfanceface aux bouleversements de la famille…
La Belle et la bête France – 1946 – 1h36, film en noir et blanc de Jean Cocteau avec Jean Marais, Josette Day...
Tout publicà partir de 6 ans
Mercredi 16, après la séance de 14h15, vous pourrez lire et écouter différentes versions deLa Belle et la bête, présentées par nos partenaires de la Quinzaine du livre jeunesse.
En réalisant La Belle et la bête, Cocteau a offert un cadeaumerveilleux à plusieurs générations... Ce chef-d’œuvre enversion restaurée reste un enchantement !
Poupi République tchèque – 2013 – 35 mn, troiscourts métrages d’animation de Zdenek Miler.
Tout publicà partir de 6 ans
sansparoles
À partir de 3 ansPoupi, chiot curieux plein d’humour et de créativité,découvre le monde sous un nouveau jour.En avant-programme : Le Château (3 mn) réalisé dans lecadre de Courts d’écoles.
À découvrir dans le halldès le 27 septembre.
5Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 20134
Le CNP propose un ciné-débatLA VAGUE
Film de Dennis Gansel – Allemagne – 2009 – 1h47
En Allemagne, aujourd’hui : dans le cadred’un atelier, un professeur de lycée propose
à ses étudiants une expérience visant à leur fairedécouvrir comment s’installe un régime totali-taire. Commence alors un jeu de rôle grandeurnature, dont les conséquences vont s’avérer tra-giques.La Vague est une leçon d’Histoire, de sociologie,de manipulation, qui permet de faire découvrirla construction d’un régime de dictature.DÉBAT après la projection.
Le CNP, le Café des Femmes, Peuples Solidaires et leCIDFF proposent :
QUAND LES FEMMESPRENNENT L’INITIATIVE…
Pourquoi plus les femmes que les hommes ?Dans les pays du Sud, soit pour des raisons
culturelles, soit à cause de l’absence deshommes partis travailler au loin ou victimes deconflits, les femmes sont obligées de faire faceaux nécessités du quotidien. S’appuyant surune tradition familiale et communautaire exis-tante, elles prennent en main de ce fait le déve-loppement économique local.
jeudi 3 octobre - 19h45
jeudi 10 octobre - 20h00
Ces initiatives peuvent être à l’origine d’uneprise de conscience citoyenne et accroître ainsil’espace démocratique.FILM -52’ - sur l’engagement écologiste et poli-tique de Wangari Maathaï –Kenya- 1re femmeafricaine Prix Nobel de la paix. DÉBAT avec laparticipation de Monique Derue, présidente dePeuples Solidaires du Loir et Cher.
Le CNP et la Sepant proposent : GAZ DE SCHISTE, L’ESCROQUERIE !
Cent ans d’indépendance énergétique ouautres miracles promis par le gaz de
schiste ?Une escroquerie ! Un chercheur canadien vientde publier une étude confirmant un phénomèneconnu, mais dissimulé : une production utile degaz de schiste ne peut être maintenue qu’encreusant perpétuellement de nouveaux gise-ments puisque le rendement d’un puits isoléest éphémère. Une raison supplémentaire pour refuser les nui-sances graves et irrémédiables que veut nousimposer le libéralisme avec l’exploitation des gazde schiste : l’atteinte aux paysages, la consom-mation des eaux et leur pollution, les émissionsde gaz à effet de serre. Film : La Malédiction du gaz de schiste – LechKowalski – France – 1h23.DÉBAT avec les associations et AdelineMathien, chargée de mission Énergie à FranceNature Environnement.
jeudi 17 octobre - 19h45
La Cité de la danseFrance – 2012 – 55, film inédit de Thierry Teston.
Suresnes Cités Danse, 20e festival de hip hop…c’est la toile de fond d’un reportage éblouissantsur le spectacle conçu à cette occasion par desdanseurs et chorégraphes de toutes origines, detous styles.Né du désir de Thierry Teston de s’attacher, parun vrai travail de cinéma, à montrer ce que seulle grand écran peut révéler : beauté des gestes,fluidité d’un mouvement, surprenante apesan-teur d’une figure acrobatique… ce documentaireséduit par sa qualité esthétique et l’émotionqu’elle véhicule. Son art des gros plans sur lescorps et les visages, ses ralentis extrêmes nousfont pénétrer au cœur du travail de chacun, quece soit au stade de sa recherche, de sa réflexionou encore de son accomplissement. Les dan-seurs, filmés dans leur création comme s’ils
vivaient un rêve à nous faire partager, se livrentà des confidences d’une totale sincérité et d’unegrande beauté. Le spectacle s’élabore au fil deschapitres-séquences, de doutes en performancesindividuelles, de quêtes d’inspiration en premierspas ensemble sur scène. Les mouvements decaméra suivent avec attention et empathiechaque étape de la création et nous révèlent bienplus que des bribes de l’histoire de chacun.« Dans ce film on se lance, on se livre… on ala danse au corps et au cœur ! » FC
• Performance de danse hip hop par les jeunes dela MJC de Joué-lès-Tours.• Rencontre avec Julia Flot, danseuse hip hop,suivie d’un pot offert par les Studio… • eX-Position X-PRESS en images.
SUIVEZ LA ROUTE DE L’ANIMATIONdu 6 au 8 octobre, avec l’Abbaye de Fontevraud
RENCONTRES DE DANSES URBAINESsamedi 12 octobre - 17h
11 octobre à partir de 19h45 Deuxième soirée du court métrage avec laVague Jeune des Studio.Après le succès de la première édition, lesCinémas Studio et toute l'équipe de la VagueJeune (et ils sont nombreux !) se remobilisentet vous convient à une nouvelle salve decourts métrages à découvrir dans votrecinéma préféré.
Tout comme l'année dernière, laissez-vousembarquer dans une nouvelle programmationsurprise de films garantis 100% tourangeaux.Vous aurez la chance de rencontrer leséquipes des films et d'échanger avec eux !Et comme la Vague Jeune est toujourssynonyme de convivialité, un apéritif voussera offert à la fin de la projection !Tarif unique de 3 euros.
2e soirée courts métrages – Vague Jeune
Pour inaugurer ce nouvel événement inter-régional, les Studio accueillent troisséances dédiées au cinéma d’animation.
• Dimanche 6 à partir de 10h :Ciné p’tit déj’ – Rencontre
TOUT PUBLIC À PARTIR DE 7 ANSAvant-première (sortie nationale le 18 décembre 2013)
Depuis leur plus tendre enfance, Loulou leloup et Tom le lapin sont restés deux amis
inséparables. Alors qu’ils vivent une adoles-cence sans heurt, Loulou apprend d’unebohémienne que sa propre mère est vivante…Sa quête les entraînera tous les deux aumilieu d’un monde hostile, fait de carnassiersinsensibles à l’amitié qui lie nos deux héros.Résisteront-ils ?Une écriture subtile, qui laisse présager unfilm très abouti…
Petit déjeuner offert à partir de 10h, pro-jection du film à 10h30 suivie de la ren-contre avec Grégoire Solotareff.
• Lundi 7 à 19h30 : Soirée Cinémathèque(voir page 15)
• Mardi 8 à 19h30
Depuis 2006, plus de 60 réalisateurs ont étéaccueillis dans ce haut lieu de l’animation.Venus d’un peu partout dans le monde, cer-tains étaient déjà des stars dans leurdomaine, d’autres étaient encore «à décou-vrir»… En présence de deux cinéastes en rési-dence cet automne, les Studioprésenteront un panoramade la jeune création inter-nationale, avec un pro-gramme de dix courtsmétrages totalement inédits.
Loulou, l’incroyable secretFrance – 2013 – 1h20, film d’animationde Grégoire Solotareff et Eric Omond. Courts métrages des réalisateurs
en résidence à l’Abbaye de Fontevraud.
Un parcours de cinéphile aussi atypique qu’exceptionnel…
La Cité de la danse
7Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 20136
Ariane Felder, juge intransigeante, céliba-taire endurcie, coincée est enceinte ! Ellene se souvient de rien et ne trouve aucuneexplication à la présence de ce bébé dansson ventre. Mais le plus surprenant estqu’elle découvre après enquête et tests depaternité que l’enfant à naître est celuid’un marginal loufoque accusé d’unmeurtre atroce…Albert Dupontel se surpasse dans cettecomédie délirante menée tambour battantpar deux acteurs déchainés – Kiberlaincomme vous ne l’avez jamais vue ! Ne vousprivez pas d’une franche rigolade… SBFilmographie : Désiré (1992), Bernie (1996), LeCréateur (1999), Enfermés dehors (2006), LeVilain (2009).
Depuis quatre ans qu’il est en prison, Bobn’attend qu’une chose : s’évader pour allerretrouver Ruth, qui lui avait dit êtreenceinte juste avant qu’il ne se fasse arrê-ter après un braquage qui avait maltourné. Mais, en définitive, il sembleraitbien que, même s’il lui a fallu quatre anspour s’évader, s’enfuir de la prison nes’avèrera pas être la plus difficile desépreuves pour Bob. Retrouver une Ruthchangée et qui voudrait bien mener une
9 mois fermeFrance – 2013 – 1h22, de Albert Dupontel,avec Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel…
Les Amants du TexasUSA – 2012 – 1h436, de D. Lowery,
avec C. Affleck, R. Mara, B. Foster, K. Carradine…
vie un peu plus rangée en est une autre.Peut-être plus dure. Mais pas non plus laseule…
Sources : semainedelacritique.com
Dans une ferme décrépite du Sud des USAdes années 30, Addie Bundren attend lamort pendant que sa famille prépare soncercueil… Son dernier vœu est d’êtreenterrée dans sa ville natale, assez loin delà… Une fois Addie morte, le plus difficilereste à faire pour cette famille qui menacesans de craquer aux coutures : transpor-ter le cercueil dans une carriole jusqu’à ladernière demeure d’Addie. La route est dif-ficile, pleine d’obstacles et d’embûches etles tensions familiales ne facilitent pas lachose.Adapter le roman de W. Faulkner (Tandisque j’agonise), où chaque chapitre est ditpar une voix différente, relevait de lagageure ; James Franco a osé relever ledéfi (il faut dire qu’il a également tournéune adaptation de Un enfant de Dieu, deC. McCarthy, ce qui montre bien l’ambi-tion du réalisateur !) et, à en croire les cri-tiques cannoises, il semblerait qu’il s’ensoit sorti haut la main et nous ait livré unfilm sombre bien à la hauteur de cettefamille Bundren, rongée de haines et desecrets.Sources : theguardian.com, cinemateaser.com, telerama.fr
As I Lay DyingUSA – 2013 – 1h50, de James Franco,
avec J. Franco, T. Blake Nelson, Danny McBride…
Depuis exactement vingt ans, le Passeportculturel étudiant (PCE) permet à ses milliers
de détenteurs de bénéficier d’offres exclusives etd’un accès privilégié à prix réduit auxpropositions culturelles de plus de 50structures de l’agglomération touran-gelle et de Blois. Le Passeport culturelétudiant est le fruit de la collaborationde plusieurs partenaires qui se sontengagés à favoriser l’accès à la culture
des étudiants inscrits dans l’enseignement supé-rieur (Université François-Rabelais, CROUSOrléans-Tours, Ville de Tours, Conseil générald’Indre-et-Loire, DRAC Centre).Tout au long de l’année 2013-2014 le PCE est àl’honneur. Un joyeux canevas culturel sera tissé
lors d’une nuit festive aux Studio, dédiée auxétudiants: le 18OCTOBRE, de 22h à MINUIT,projection de concerts filmés du TempsMachine, concert de Tous en Scène (BlackieSam) et exposition photos du Petit Faucheux. Diverses autres propositions culturelles estam-pillées 20 ans PCE figurent dans les pro-grammes des autres structures partenaires.À fréquenter sans modération !
L’actualité culturelle de l’université et desacteurs culturels est relayée sur lepasseport.culturel.etudiant
Contact PCE : Christelle Berthier02 47 36 67 05christelle.berthier@univ-tours.fr
Les Studio sont partenaires du PASSEPORT CULTUREL ÉTUDIANT
John Schlesinger (1926-2003), cinéaste britan-nique qui fit une bonne partie de sa carrière auxUSA, est surtout connu pour Macadam cowboy etMarathon man… mais il ne faudrait pas oublier quecet auteur souvent très intéressé par les destinschaotiques de petites gens reçut un Ours d’or pourson tout premier film (Un amour pas comme lesautres, 1962) et que sa filmographie comprendaussi de vraies perles un peu oubliées comme Billyle menteur…
Lundi 14 à 19h30
Un grand blond mal dégrossi débarquant de sonTexas natal persuadé de devenir le gigolo NumberOne de la Grande Pomme ; un petit escroc aussi ratéque sale. Deux solitudes, deux misères qui vont setrouver. Deux comédiens inoubliables chacun dansleur registre. Ah… la dernière scène… Et la chansonde Harry Nilsson, Everybody’s Talkin’… Magnifique !IG
Mardi 15 à 19h30
Billy Fisher est employé dans une entreprise depompes funèbres. Il vit chez ses parents dans uneville ennuyeuse du nord de l’Angleterre. Pour échap-
Macadam CowboyUSA – 1969 – 1h49, de John Schlesinger,avec Dustin Hoffman, Jon Voight…
Billy le menteurUSA – 1963 – 1h38, de John Schlesinger,
avec Tom Courtenay, Mona Washbourne, Ethel Griffies…
per à une réalité décourageante, il fuit dans unmonde qu’il s’est inventé en rêve. Afin de protégercet univers, il ment à tout le monde, ses parents,les nombreuses filles à qui il a promis le mariage,ses collègues.Deuxième film du réalisateur, Billy le menteur estune satire de la vie étriquée et étranglée par lesconventions qui règne dans les familles anglaisesau début des années 60. On y retrouve les thèmesqui ont fait de lui un des chefs de file de la Nouvellevague anglaise, surtout la dénonciation de l’hypo-crisie et de la morale étouffante de la sociétéanglaise.
Mardi 15 à 21h15
Un étudiant new-yorkais, Babe, s’entraîne au mara-thon dans Central Park, il y rencontre une jeunefemme suisse. Parallèlement à cette rencontre, lefrère de Babe est assassiné par un criminel nazi qui,par la suite fait enlever Babe et le soumet à desséances de tortures particulièrement raffinées pourl’obliger à révéler un secret dont il ne connaît stric-tement rien…Thriller kafkaïen très prenant, Marathon man estsans aucun doute l’un des grands films de DustinHoffman, avec qui Schlesinger sait nous faire entrerdans une angoissante empathie… ER
Marathon ManUSA – 1976 – 2h05, de J. Schlesinger,
avec Dustin. Hoffman, Laurence. Olivier, Marthe Keller, Roy Scheider…
Les films de A à Z08 92 68 37 01 – www.studiocine.com
AVANT LES FILMS, DANS LES SALLES, AU MOIS D’OCTOBRE 2013 :• Life Forum de Gerald Clayton (studio 1-2-4-5-6) • Shades de J.J. Cale Musiques sélectionnées par Eric Pétry de RCF St Martin.
Sur le site des Studio (cliquer sur : pluS d’infoS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverezdes présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle.
Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.
w w w . s t u d i o c i n e . c o m
A
Partenariat Cinémathèque/StudioHOMMAGE à JOHN SCHLESINGER
Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 20138 9Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013
aventurier, chercheur de trésors qu’ilrevend à des collectionneurs. Avant demourir, il a découvert et dérobé le Graal.Bien sûr, il l’a revendu sans scrupule.Les deux frères, convaincus que c’est là lacause de tous leurs malheurs, veulentrécupérer le Graal pour le rapporter danssa cachette, au milieu des montagnesbasques. Un beau film, une belle fablepoétique, que Mathieu Demy et DenisPodalydès portent avec talent.
Sources : dossier de presse.
Alors qu’elle approche les 70 ans, Bettievient d’être quittée par son amant. Enplein service de midi, elle quitte sa vieillemère envahissante, son chagrin d’amour,son restaurant de Concarneau au bord dela faillite… et prend la route. Commencealors un road-movie à travers une Francedes sous-préfectures qui ressemble à cellede Depardon. Au fil des étapes, elle ren-contre des personnages (l’actrice MylèneDemongeot, le peintre Gérard Garrouste,la chanteuse Camille…) dans une suite deportraits enchantés. Après le passionnant Backstage (04),Emmanuelle Bercot a écrit Elle s’en vapour pouvoir réaliser son rêve de filmerCatherine Deneuve… qui se révèle unenouvelle fois formidable et totalement bou-leversante… et répondre à son angoisse duvieillissement. Un film qui évite toute nos-talgie et dont on semble ressortir à la foisému et le sourire aux lèvres.
Sources : abusdecine.com – cinok.com
Ne nous voilons pas la face, Elysium est unblockbuster hollywoodien au gros budget.
Elle s’en vaFrance – 2013 – 1h53, de Emmanuelle Bercot, avec Catherine Deneuve…
ElysiumUSA – 2013 – 1h50, de Neill Blomkamp,
avec Matt Damon, Jodie Foster, Sharlto Copley…
Mais son sujet est politique et contestataire,puisqu’il s’agit de la lutte des classes ! Noussommes en 2154 : la terre est ravagée parla pollution et la surpopulation. Y vivententassés des milliards de pauvres, écraséspar la misère et la violence.Les riches se sont créé un paradis dans l’es-pace, Elysium. Et Max, un paria de la Terre,se fixe pour mission de pénétrer ce mondeinterdit et de l’ouvrir à tous. Cela donne unthriller de Science-fiction enthousiasmant,maîtrisé de bout en bout, qui fait suite à unpremier opus, District 9, où Neill Blom-kamp s’attaquait à l’apartheid, rien demoins ! Sources : dossier de presse.
Mitra Farahani, cinéaste et peintre à lafois, avait en tête de retrouver BahmanMohassess, grand artiste iranien contem-porain, disparu de son pays en 1954,après avoir détruit la plupart de ses pein-tures et sculptures « pour ne rien laisseraux vautours ». Elle le retrouve, exilé dansla chambre d’un hôtel italien et réussit àl’apprivoiser. On vit intensément leur rela-tion complice faite de moments où explo-sent aussi bien la joie, le désespoir, la vio-lence, la provocation. L’envie de créer estlà et Mitra Farahani trouve deux mécènespour un chef d’œuvre à venir ...Ce film documentaire est étonnant et nousinterroge. Mitra Farahani en est la réalisa-trice mais l’acteur principal, BahmanMohassess, n’hésite pas à lui dicter descitations, à influencer l’élaboration du filmjusqu’au dénouement qu’on ne peut dévoi-ler ici.Le film a remporté le Prix international dela SCAM (Société civile des auteurs multi-médias) au festival international de filmsdocumentaires Cinéma du réel au centrePompidou. MS
Fifi hurle de joieUSA/France – 2013 – 1h36, de Mitra Farahani,
avec Bahman Mohassess, Rokni, Ramin Haerizadeh...
La bataille dont il est question dans letitre, c’est celle des élections présiden-tielles du 6 mai 2012. Laetitia est journa-liste de télévision et est de reportage le soirdes résultats, rue de Solférino, au siège duPS. La vie privée de Laetitia va envahirl’événement politique : son ex-maridébarque pour voir ses filles, celles-cirejoignent leur mère sur le reportage, l’exse précipite sur les lieux… Au milieu de lafoule déchaînée par l’approche des résul-tats, les deux ex-conjoints se déchirent,hurlent : hystéries collective et privée sefont écho.Très remarqué à Cannes et à La Rochelle,le film a été tourné sur les lieux, le jour-même de l’événement : un exploit, qui enfait un film hors norme et surprenant.
Sources : sites politis.fr et filmdeculte.fr.
Dans les steppes kazakhes vit Islanker, unopérateur radio surnommé Gagarin car ilrêve de voyages dans l’espace. Un jour,une capsule spatiale s’écrase non loin dechez lui avec à son bord « La touriste del’espace », Julie Mahé. Islanker la trouveinconsciente. Amoureux, il convainc Julie,devenue amnésique, qu’ils sont fiancés ;car selon une loi non écrite : « Tout ce quitombe du ciel, tu peux le garder »…Avec son histoire à la fois très originale etpleine de fraîcheur, Baikonur est une trèsjolie surprise. Comédie romantique à lasauce kazakhe, le film est plein d’humouret le personnage d’Islanker s’avère trèstouchant, surtout quand il doit admettreque tout rêve a une fin. Baikonur est loinde toute prétention mais cela n’empêcheni une certaine ambition ni l’amour du tra-
La Bataille de SolférinoFrance – 2012 – 1h34, de Justine Triet,
avec Laetitia Dosch, Vincent Macaigne, Arthur Harari…
BaikonurAllemagne/Russie – 2012 – 1h35, de Veit Helmer,avec Alexander Asochakov, Marie de Villepin...
vail bien fait et c’est exactement ce queVeit Helmer a réussi. JF
Voir pages Jeune Public
Après un intermède européen et des filmscartes postales plutôt optimistes (To Romewith love, Midnight in Paris, Vous allezrencontrer un bel et sombre inconnu),Woody Allen est brièvement rentré auxUSA tourner sur un sujet qu’il affectionne :la déprime et le mal de vivre… Même si, àl’heure où nous imprimons, il est de nou-veau en tournage sur la côte d’azur. BlueJasmine, donc, met en scène Cate Blan-chett comme vous ne l’avez jamais vue :déprimée, yeux bouffis, bouteille de vodkaà la main. Il faut dire que, suite aux mal-versations financières de son épouxvolage, elle vient de perdre ledit mari et letrain de vie fastueux qui allait avec. Elletrouve refuge chez sa sœur qui vit modes-tement du côté de San Francisco. Au pro-gramme : une difficile découverte de la réa-lité de la vie et une spirale de mensonges...Comme d’habitude, les bons mots fusentet le film est rythmé par le jazz (notam-ment par le titre Blue Moon). Que du plai-sir en perspective !
Sources : dossier de presse.
Galaad est un comédien sans succès. Noéentraîne un tout petit club de foot. La viene leur réussit pas. Ils sont demi-frèresmais se fréquentent peu et s’apprécienttout aussi peu. Ils se retrouvent par obli-gation à l’enterrement de leur père, un
La Belle et la Bête
Blue JasmineUSA – 2013 – 1h40, de Woody Allen,
avec Alec Baldwin, Cate Blanchett, Sally Hawkins …
Les ConquérantsFrance – 2013 – 1h36, de Xabi Molia,
avec Mathieu Demy, Denis Podalydès, Christian Crahay…
E
C
B
F
Gabrielle est la joie de vivre incarnée. Ellepossède un don certain pour la musiqueet c’est, d’ailleurs, en participant à unechorale qu’elle a rencontré Martin. Entreelle et lui c’est le grand amour et tout iraitpour le mieux si leurs familles respectivesne s’opposaient à cette histoire. Il faut pré-ciser que Gabrielle et Martin sont défi-cients intellectuels et ne vivent pas demanière autonome. Ils vont donc devoirdémontrer qu’ils peuvent être indépen-dants et capables d’assumer une vie decouple. Louise Archambault, pour cesecond long métrage, a travaillé avec descomédiens non professionnels, certainsinterprétant leur propre rôle. Au plus prèsdes personnages, le film ne donne jamaisdans le pathos. Présenté au Festival deLocarno, le public lui a décerné son prix.Sources : dossier de presse, cinoche.com, filmsquebec.com
Haewon, une jeune étudiante, a une liai-son avec un professeur de cinéma, Seong-jun. Alors qu’elle veut rompre, elle lerecontacte lorsqu’elle déprime, suite audépart définitif de sa mère pour le Canada.Mais leur liaison est révélée par des étu-diants rencontrés dans un restaurant.Tandis que Haewon, perturbée, s’endort,se cherche et s’épanche sur son journalintime, Seongjun propose qu’ils partenttous les deux…Le réalisateur du superbe Matins calmesà Séoul (The Day he arrives – 2011), lors-qu’il ne tourne pas (trois films tous lesdeux ans !), enseigne le cinéma à l’univer-sité. Tel Seongjun… Une ressemblancepas vraiment étonnante dans le cinéma,original, de Hong Sangsoo où la frontière
GabrielleCanada – 2013 – 1h44, de Louise Archambault,avec Gabrielle Marion-Rivard, Alexandre Landry…
Haewon et les hommesCorée du Sud – 2013 – 1h30, de Hong Sangsoo,
avec Jung Eunchae, Lee Sunkyun, Yu Junsang, Jane Birkin…
11Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201310
entre rêve et réalité est souvent floue. Unegrande figure du cinéma coréen à (re-)découvrir. RSFilmographie sélective : Ha Ha Ha (2010), LesFemmes de mes amis (2009), Night and day(2008)
+ COURT MÉTRAGE
semaine du 23 au 29Portraits de voyage, Japon :
Hojo JutsuJapon – 2013 – 3’, Animation, de Bastien Dubois
Jimmy Picard, Indien Blackfoot, souffre degraves troubles neurologiques depuis qu’ilest revenu de la Seconde Guerre mondiale.Vertiges, pertes de connaissance, aveugle-ments… il n’est plus maître de sa vie. Sasœur aînée l’emmène dans un hôpital mili-taire… où l’on trouve que tout semblefonctionner normalement dans son cer-veau. Les médecins locaux décident alorsde faire appel à un ethnologue et psycha-nalyste français d’origine hongroise,Georges Devereux, qui vit désormais auxEtats-Unis. Grand connaisseur des cul-tures amérindiennes, il pourrait apporterde nouvelles lumières sur l’origine desmaux qui affectent Jimmy Picard. Seule-ment voilà, Devereux est un original, unludion qui ne rentre dans aucune case…Adapté du récit que Devereux fit de ce cas,Jimmy P. est un film d’un grand classi-cisme mais aussi d’une très grande élé-gance beauté visuelle. B. Del Toro, massifet presque muet, et M. Amalric, tout envivacité et exubérance sont tous deuxremarquables dans deux rôles que toutoppose, mais l’ensemble des « secondsrôles » qui les entourent est tout aussiexcellent. L’un des films les plus attendus de cetterentrée, Jimmy P. ne déçoit en rien ! ER
Jimmy P. Psychothérapie d’un Indien des plainesFrance/USA – 2013 – 1h56, de Arnaud Desplechin,avec Benicio del Toro, Mathieu Amalric, Gina McKee…
Voir pages Jeune Public
Momo a 11 ans et vit seule avec sa mèredepuis que son père a disparu en mer. Delui, il lui reste des souvenirs bien sûr etune lettre inachevée. Ikuko préfère partirs’installer avec sa fille dans son île natale,mais pour Momo les choses ne sont pasplus simples : elle ne parvient pas à sefaire des amis et demeure obsédée parcette missive dont elle voudrait tantconnaître l’objet. Et puis elle culpabilise :elle avait eu une dispute avec son père.Elle a également le sentiment qued’étranges phénomènes se produisent :des ombres, des bruits, des disparitions…Okiura, animateur sur Metropolis, Inno-cence-Ghost in the Shell 2 et Paprika,aborde, treize ans après sa première réa-lisation Jin-Roh, la Brigade des loups, unsujet qui concerne tout le monde et sou-haite qu’il « communique à chacun un peude bonheur et lui donne des forces ». Ceconte fantastique et poignant a été primédans de nombreux festivals.
Sources : dossier de presse.
Voir pages Jeune Public
Voir pages Jeune Public
Liberace était pianiste de music-hall : unmonstre du spectacle, tout en excès et endémesure. Peu connu en France, il aenthousiasmé le public américain d’après-
Loulou, l’incroyable secret
Ma maman est en Amérique,elle a rencontré Buffalo Bill
Ma vie avec LiberaceUSA – 2013 – 1h58, de Steven Soderbergh,
avec Michael Douglas, Matt Damon, Dan Aykroyd…
Léo et Fred
Lettre à MomoJapon – 2012 – 2h00, VO – VF film d’animation de Hikoyuki Okiura.
guerre. Mort du sida en 1987, il a connudes aventures homosexuelles nom-breuses, mais les a toujours niées pour nepas ruiner sa carrière.Steven Soderbergh, qui a annoncé que cefilm serait son dernier, s’attaque à la bio-graphie de cet artiste extravagant en met-tant en scène un épisode de sa vie senti-mentale orageuse. En 1977 (il a alors 58ans), Liberace rencontre le jeune ScootThorson, pour qui il s’enflamme. Leur liai-son, secrète, va durer 5 ans et se terminerdouloureusement dans l’outrance chèreau musicien.Opposants au mariage homosexuel, s’abs-tenir. Les autres, courez voir le film.
Sources : dossier de presse, telerama.fr, lemonde.fr.
Irène, (l’éblouissante Jasmine Trinca, quisera de presque tous les plans du film),aide clandestinement à mourir des per-sonnes atteintes d’une maladie incurable.Sans que son père ou son amant ne soientau courant, elle voyage jusqu’au Mexiquepour acheter le produit interdit, qui mettrafin aux souffrances des malades. Mais, unjour, un homme qui semble en bonnesanté, lui demande de mourir. Il n’est pasdans ses convictions d’aider à un suicide.Irène est bouleversée et bouleversante. Onpartage ses doutes, son malaise. Pourfinir, acceptera-t-elle de donner la sub-stance mortifère ? Pour son premier film, Valeria Godino(actrice dans Rain Man et Respiro) a choisiun sujet très fort, tabou dans son paysparticulièrement croyant : le suicide médi-calement assisté. Pour elle : « Les êtreshumains ont un droit profond et sacrépour décider de la fin de leur vie, et cela cen’est pas contre Dieu ». À chacun de vous de prendre position en
MieleFrance/Italie – 2012 – 1h36, de Valeria Golino,
avec Jasmine Trinca, Carlo Cecchi, Vinicio Marchioni...
L
J
H
G
Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201312 13Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013
toute liberté ! MS+ COURT MÉTRAGE
De riz ou d’ArménieFrance – 2011 – 7’, de Marchal Hélène, Samy Barras , Romain Blon-
delle , Céline Seille, Animation
Frédi perd sa mère. Cette dernière lui atransmis un don. Comment assumer untel don quand on a tant de mal à s’assu-mer soi-même, à trouver un vrai sens à savie, quand on ne trouve rien de solide àquoi s’accrocher ? Frédi semble traverserla vie et le monde sans y prendre vraimentpart, sans parvenir à s’attacher à quelquechose ou quelqu’un. Un accident dont il sesent responsable va le contraindre àaccepter ce don, à souhaiter par dessustout que ses mains soient réellementcapables de guérir celles et ceux qu’ellestouchent…Révélé par Drôle d’endroit pour une ren-contre (1988) qui réunissait Deneuve etDepardieu, François Dupeyron s’illustreégalement dans un thriller fantastique (LaMachine, 1994), La Chambre des officiers(2001), Monsieur Ibrahim et les fleurs duCoran (2002), Inguelezi (2003), Aide-toi, leciel t’aidera (2008). Auteur du scénario detous ses films, il réalise ce dernier longmétrage à partir de son roman Chacunpour soi, Dieu s’en fout. Il signe une œuvreaudacieuse, originale, inclassable, libre.Et en même temps parfaitement acces-sible, ouverte, accueillante, servie par unedistribution exceptionnelle.
Sources : dossier de presse.
David Perrault réalise son premier longmétrage en prenant le parti du noir etblanc et en situant l’action dans un décor
Nos héros sont morts ce soirFrance – 2012 – 1h34, de David Perrault,
avec Denis Ménochet, Jean-Pierre Martins, Philippe Nahon...
Mon âme par toi guérieFrance – 2013 – 2h02, de François Dupeyron,avec Grégory Gadebois,
Céline Sallette, Jean-Pierre Darroussin, Marie Payen…
et une ambiance début des années 60.Vont s’affronter sur le ring deux amis,Simon et Victor, deux catcheurs. Le pre-mier porte le masque blanc et représenteLe Spectre, le justicier, le gentil. Ledeuxième assume mal de porter le masquenoir, celui de L’Équarrisseur de Belleville,le salaud. Il souhaiterait échanger sonmasque noir contre le blanc, les huéescontre les applaudissements... mais lepublic, l’entourage s’en apercevra-t-il ? Lapeur n’est pas loin, les paris se font et sedéfont, les mafieux rôdent, les liaisonsamoureuses s’invitent derrière le zinc desbistrots... Si vous voulez retrouver le spec-tacle d’une passion révolue pour le catchfrançais, n’hésitez pas ! Dans ce film ori-ginal et audacieux, nous retrouvons DenisMénochet, très courtisé ces temps-ci, quis’empare du rôle de manièrefascinante.MS
Trois copains palestiniens décident de for-mer leur propre cellule de résistance mais,après un entraînement intensif, leur pre-mière action tourne mal, un soldat Israé-lien est tué. À l’issue d’une course-pour-suite dans les rues de Gaza, Omar, l’und’entre eux, est arrêté par la police israé-lienne. Il est innocent. En échange d’unepromesse de trahison, on le relâche. Dèslors, il est suspecté par ses amis et lafemme qu’il aime…Ce film sensible et attachant du réalisa-teur de Paradise Now, est entièrement pro-duit par la Palestine. Le fond en est l’actionpolitique, mais c’est surtout une histoire
OmarPalestine – 2013 – 1h 37, de Hany Abu-Assad,
avec Waleed Zuaiter, Adam Bakri…
Le vendredi 25 octobre Ciclic et les CinémasStudio proposent une rencontreavec David Perrault, le réalisateur,après la projection de 19h45.
d’amour et d’amitié. Il a obtenu le Prix uncertain regard à Cannes et six nomina-tions.
Sources: dossier de presse.
+ COURT MÉTRAGE
semaine du 16 au 22La Quarantième marcheFrance – 2011 – 6’ de Nicolas Saada,
avec Grégoire Leprince-Ringuet, Marie Carpentier
Marius, quadragénaire, vit à Bucarest : ilest divorcé, il n’a pas la garde de sa fille,cinq ans. Il doit l’emmener à la gare mais,quand il passe chez son ex-femme, Otilia,tout se gâte. Otilia lui dit que sa fille estmalade, puis refuse de la lui laisser. S’en-suivent des séquences de chantage affectifet de violence verbale auxquelles se mêlele nouveau compagnon d’Otilia.Le réalisateur mélange intentionnellementles tons, humour, amour, violence, jeux,le tout pêle-mêle.De ce grand foutoir jaillit un monde quiressemble à la Roumanie, vue par son réa-lisateur, monde à la fois sinistre et tendre,mais aussi plein de vitalité et dedébrouillardise. C’est le deuxième longmétrage de Radu Jude, après La Fille laplus heureuse du monde, en 2009.
Sources : dossier de presse.
Voir pages Jeune Public
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La Petite fabrique du monde
Percy Jackson, la Mer des monstres
Poupi
Papa vient dimancheRoumanie – 2012 – 1h48, de Radu Jude,
avec �erban Pavlu, Sofia Nicolaescu, Mihaela Sîrbu , Gabriel Spahiu…
La satire politique a toujours occupé unegrande place dans le cinéma de Tavernier.En s’inspirant de la BD à succès de Blinet Lanzac (ce dernier a participé au scéna-rio), il nous emporte au cœur du ministèredes Affaires étrangères du temps de Ville-pin ; l’occasion d’observer au plus près despersonnages centraux de la vie politiquefrançaise, qui résolvent des questions pri-mordiales, tout en se comportant commes’ils jouaient dans une comédie hollywoo-dienne farfelue des années 1930. Aucentre le ministre, crinière argentée sur uncorps d’athlète légèrement halé, il est fou-gueux, intelligent, arrogant et toujours enmouvement. Très cultivé il peut gloser surn’importe quel sujet (Lhermitte, étonnantde vérité). Dans ce ministère en état dechaos, on y croise aussi le « lemachiavel » indispensable aux rebonds del’histoire (Arestrup) et une foule de person-nages qui courent, tentent de placer uneidée auprès du prince... Mais encore faut-il apprendre à composer avec sa suscepti-bilité et son entourage sans compter lestress, l’ambition et les coups fourrés... Unrégal en perspective !Sources : dossier de presse – festival de San Sebastian.
Voir pages Jeune Public
Anna, jeune femme idéaliste, est enquê-trice dans l’armée israélienne. En confron-
Mercredi 9 octobre à 19h45,avant-première et rencontre avec
Bertrand Tavernier et, sous réserve,Julie Gayet, à l’issue
de la projection de 19h45
Qui voilà ?
Room 514Israël – 2011 – 1h31, de Sharon Bar-Ziv,avec AsiaNaifeld, Ohad Hall, Guy Kapul…
Quai d’OrsayFrance – 2013 – 1h53 – de Bertrand Bertrand Tavernier, avec Julie Gayet,Anais Demoustier, Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup…
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Nfilm proposé au jeune public, les parents restant juges.
15Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201314
tant un officier supérieur à des accusa-tions de violence gratuite envers un Pales-tinien, elle est mise à l’épreuve dans sapropre intégrité. Malgré la complexité del’affaire et les avertissements de ses col-lègues, Anna prend nettement positioncontre ce qui s’apparente à un abus depouvoir. Pourtant, sa quête déterminée dejustice ne sera pas sans de lourdes consé-quences pour toutes les personnes concer-nées.Room 514, premier long-métrage de Sha-ron Bar-Ziv, est inspiré d’événements réelssurvenus en Israël. L’implication desacteurs masculins tous ex-soldats apporteune certaine dimension documentaire.Dans un univers aux rapports de forcecomplexes où la sexualité semble jouer unrôle important, le monde militaire et la vieintime se mêlent dans ce huis-clos déran-geant. Room 514 a reçu la Mention spé-ciale du Jury au Festival du film de Tri-BeCa à Manhattan. Prometteur !
Sources : dossier de presse, lacid.org
+ COURT MÉTRAGE
semaine du 9 au 15 Les Chroniques de la poisse(Pas de peau pour l’ours)
France – 2010 – 6’, de Osman Cerfon, Animation
Film du Mois. Voir au dos du Carnet.
Avec Les Deux vies du serpent et Les Para-dis perdus, deux moyens métrages, HélierCisterne a marqué les esprits tant il ymontrait du talent et de la maturité. PourVandal, son premier long métrage, ils’écarte de chemins trop balisés pour fairele portrait d’un adolescent.
Salvo
VandalFrance – 2013 – 1h24, de Hélier Cisterne, avec Zinédine Benchenine, Chloé Lecerf, Emile Berling, Jean-Marc Barr, Brigitte Sy, Marina Foïs...
Chérif, quinze ans, est rebelle et solitaire.Dépassée, sa mère décide de le placer chezson oncle et sa tante à Strasbourg pourcontinuer un CAP de maçonnerie. Chérifétouffe mais il découvre des grapheurs quiœuvrent sur les murs de la ville toutes lesnuits. Un nouveau monde s’ouvre à lui...Entouré d’acteurs chevronnés pour lesrôles secondaires et d’artistes reconnuscomme Lokiss, Pisco Logik ou Orca pourles graffitis et peintures murales, HélierCisterne a beaucoup d’atouts et son Van-dal est très prometteur. JF
À 15 ans, entre sa famille et ses copainsdu lycée, Adèle vit une vie ordinaire. Toutbascule quand elle croise Emma, la bou-leversante étudiante en arts plastiquesaux fascinants cheveux bleus… En choi-sissant de donner une inédite triple Palmed’or (au réalisateur et aux deux actrices),le jury du dernier festival de Cannes a faitpreuve d’un vrai courage, non pas parcequ’il s’agit de la naissance d’une passionentre deux femmes (« Peu importe lasexualité, c’est un film d’amour profond,magnifique » a déclaré Spielberg, le prési-dent du jury), mais parce qu’il récompenseune œuvre dont la longueur et la cruditélui interdiront la plupart des circuits dedistribution mondiaux. Et pourtant, tousles critiques ont eu le sentiment d’êtreéblouis par un film qui marquera l’histoiredu cinéma ! L’impudeur et l’ivresse desscènes de sexe pourront choquer car on yretrouve le goût du réalisateur pour lestrès gros plans et les scènes très longuesmais ils lui permettent d’atteindre ici uneintensité émotionnelle et réflexive qu’iln’avait jamais eue, même dans les magni-fiques L’Esquive (04) et La Graine et lemulet (07). « Un pur bloc de beauté, de
La Vie d’Adèle - Chapitres 1 & 2France – 2013 – 2h59, de Abdellatif Kechiche,avec Adèle Exarchopoulos, Léa Seydoux…
courage, d’intelligence, de noblesse, unfilm impossible à épuiser en une vision etune critique ». Avec deux très grandesactrices.Sources : lesinrocks.com – lemonde.fr – telerama.fr –
liberation.fr
Juliette vient de s’installer, avec son mariet ses enfants, dans une banlieue résiden-tielle non loin de Paris. Elle rencontreBetty, Marianne et Inès, des voisines, quitoutes, comme elle, ont la quarantaine,des enfants à élever, des maisons à entre-tenir et des maris qui rentrent tard.
La Vie domestiqueFrance – 2013 – 1h33, de Isabelle Czajka,avec Emmanuelle Devos,
Julie Ferrier, Natacha Régnier, Héléna Noguerra...
Juliette aimerait ne pas se fondre dans lemême moule, d’autant qu’elle attend uneréponse pour un poste dans une maisond’édition qui pourrait changer sa vie detous les jours...Troisième film d’Isabelle Czajka aprèsL’Année suivante et D’amour et d’eaufraîche, La Vie domestique est inspiré duroman de Rachel Cusk, Arlington park. Laréalisatrice montre une grande finesse ;jamais moqueuse avec ses personnages,elle révéle les failles mais elle ne juge pas.Et la distribution est superbe, menée parEmmanuelle Devos qui après Le Temps del’aventure poursuit une année exception-nelle. JF
les fiches paraphées correspondent à des films vus par le rédacteur.
V
S
programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque-tours.fr
lundi 7 octobre-19h30
En partenariat avec l’Abbaye de Fontevraud
Suivez la route de l’animation Programme de courts métrages d’animationcontemporains chinois, présentés par ChenChen, auteur chinois de films d’animation,en résidence à Fontevraud. 55’
lundi 14 octobre-19h30Partenariat Cinémathèque/StudioHOMMAGE À JOHN SCHLESINGER
Interdit aux moins de 12 ans.
Macadam Cowboy1969-USA Couleurs 1h48, avec Dustin Hoffman et Jon Voight.
mardi 15 octobre-19h30Partenariat Cinémathèque/Studio
Une soirée deux films
21h15
lundi 21 octobre-19h30
Le mythe de Faust, revu par un ancien élèvedu lycée Balzac de Tours ; en présence duréalisateur.
20h15
lundi 28 octobre-19h30
Le Commencementde Loïc Barché-2013-France Couleurs-37’
Goupi Mains-Rougesde Jacques Becker-1942-France-1h44, avec Fernand Ledoux,
Robert le Vigan, Blanchette Brunoy.
Pat Garett et Billy le Kidde Sam Peckinpah-1973-USA1h46, avec James Coburn,
Kris Kristofferson, Bob Dylan.
Marathon Man1976-USA-2h05, avec Dustin Hoffman, Lawrence Olivier, Marthe Keller.
Billy le Menteur1963-GB Noir et Blanc 1h38, avec Tom Courtenay, Julie Christie.
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releverun gant sur lequelplus d’une grande comédiennes’est brisé les dents, Simone Signoretnotamment : incarner Lady Macbeth! Son royalépoux aura les beaux yeux de Michael FassbenderTandis que Justin Kurzel (Les Crimes de Snowtown)orchestrera ces mythiques noces sanglantes.
` EN FAUDRA T-IL DEUX POUR ÊTRE HEUREUX ?On a déjà pu constater que ce n’était pas toujours une très bonne idée derevisiter les classiques, surtout quand la première version était excellente. Ilest donc nécessaire que la proposition soit réellement innovante et témoignede la créativité de celui qui se risque à revisiter le monument ! Cette fois, c’estMowgli et Baloo qui devraient subir un lifting. Ils seront opérés d’une part par lesstudios Disney, des spécialistes s’il en est puisqu’ils avaient déjà proposé leur versionanimée du Livre de la Jungle de Kipling en 1967 ; et d’autre part, par la Warner. Lesdeux projets devraient être réalisés en prises de vues réelles avec des comédiens,humains et animaux, en chair et en os. Quant à savoir si Baloo poussera de nouveaula chansonnette…
` LES RAISONS DE LA COLÈREDans la série « relecture », les studios DreamWorks s’attaquent aux Raisins de la colèrede Steinbeck. En 1940, John Ford proposait sa version de l’exode de Tom Joad et de safamille pendant la Grande Dépression. L’interprétation de Henry Fonda demeure à jamaisgravée dans les mémoires et le film reçut deux Oscars. Est-ce la crise mondiale, et la misèrequi va avec, qui ont donné à envie à Spielberg de réveiller les consciences ? On ignore lesnoms de ceux qui oseront emboîter le pas aux géants Ford et Fonda !
` LEONARDO LE MAGNIFIQUEAyant joué dès son plus jeune âge dans la cour des grands sous la direction de réa-lisateurs nommés Hallström, Holland, Raimi, Luhrmann, Allen, Boyle… « Titanisé »à 23 ans par Cameron, adoubé par Martin Scorsese, au même titre que Robert DeNiro, comme alter-ego du maestro, Leonardo DiCaprio semble ne pas devoir tom-ber du sommet de la vague et n’en finit pas de tourner avec les plus grands,dans des projets exigeants ! Dans Legacy of Secrecy de David O. Russell, ilretrouvera Robert De Niro pour un projet sur l’assassinat du PrésidentKennedy. S’appuyant sur des documents déclassifiés du FBI, le filmexplorera l’hypothèse du meurtre commandité par Carlos Marcelloparrain de la mafia.Le comédien devrait également enfiler la défroque de Ras-poutine (ce ne devrait pas être le même costume quecelui porté par Depardieu récemment). Un nou-veau personnage habité et même hantécomme les affectionne Leonardo LeMagnifique.
IG
En bref…
Ici. . .
` RÉSURRECTIONMalgré l’attente impatiente de ceux qui conser-
vaient un souvenir étonné et ému de son premier opusToto le héros, et le succès de Le Huitième Jour, son ambi-
tieux Mr Nobody fut un cuisant échec (reconnaissons que l’ons’ennuyait ferme et que le sujet était abscons). Néanmoins, Jaco
Van Dormael rebondit avec La Fille de Dieu. À cette occasion, il retrou-vera Daniel Auteuil, qui en 1996, avait reçu le prix d’interprétation à
Cannes avec Pascal Duquenne, pour leurs prestations dans Le HuitièmeJour. Le comédien devra déployer tout son talent, dans cette comédie fantas-
tique, puisqu’il interprétera… Dieu.
` D’ENTRE LES MORTSEric Rohmer a fait tourner Jocelyn Quivrin dans Les Amours d’Astrée et de Céladonen 2007. Très marqué par cette rencontre, le jeune comédien s’en inspirait pour écrireun scénario intitulé Maestro. Après le décès de Jocelyn Quivrin dans un accident devoiture (quelques mois avant la disparition du réalisateur), le projet aurait pu demeurerinachevé si Léa Fazer, réalisatrice de Notre univers impitoyable et Ensemble, c’est tropavec Jocelyn Quivrin et co-auteure de Maestro, n’avait finalement fait le choix de, malgrétout, le mener à terme. Pio Marmaï (¨Le Premier jour du reste de ta vie) incarnera doncce jeune comédien qui rêve de tourner dans un film d’action et se retrouve sur le plateaud’un réalisateur de films d’auteur, qui sera interprété par le grand Michael Lonsdale.Bel hommage !
et ailleurs. . .
` VOIX ROYALES ?Qui a découvert Le Petit Prince dans son enregistrement d’origine, ne peut imaginerun autre que Gérard Philipe dans le rôle de l’aviateur-narrateur ; de même que lesillustrations demeurent celles créées par Saint-Exupéry lui-même (Joann Sfar,en 2008, a proposé une version dessinée pas vraiment convaincante). Qu’on leveuille ou non, il y a des monuments intouchables mais par principe, certainsveulent démontrer qu’ils sont capables de relever la gageure. Ainsi MarkOsborne, co-réalisateur de Kung-fu panda, annonce une version animéeen 3D (n’est-ce pas un peu gadget dans ce cas précis ?), avec des voix
de comédiens de premier plan : James Franco, Marion Cotillard,Benicio Del Toro, Rachel McAdams et Jeff Bridges pour le réci-
tant. Mais qui les doublera en français…
` FEMME FATALEMarion Cotillard a décidément plus
d’une corde (vocale) à son arc !Elle s’apprête à
Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201318 19Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013
Bande annonce À propos deAya de Yopougon
Dans lemondeentier,des mil-lions defemmeset de
filles sont agressées, insultées, humiliées,battues, violées, mutilées, assassinées.Ces agressions, ces insultes, ces paroleshumiliantes, ces violences sexuelles, cesviolences dans les relations amoureuses,ne sont pas « normales » : ce sont desinfractions que la loi punit en tant quedélits ou crimes. N’ignorons pas qu’enFrance, c’est une femme qui décède sousles coups de son conjoint tous les 2,5jours. Les violences c’est aussi ici etmaintenant.Les violences faites à l’encontre desFemmes sont un fait de société, dontdepuis des millénaires elles subissent lesatteintes, car le patriarcat les infériorise.
Parce que ce phénomène est grave, parcequ’il est encore trop peu connu et malanalysé, nous proposons de poser lesjalons indispensables à la compréhensionde ce fléau sociétal. En Indre-et-Loire, des actions de préven-tion et de lutte contre les violences faitesaux femmes sont mises en œuvre. «Pré-venir, protéger, pénaliser» montrent l’ef-ficacité d’une prise en charge globalepour les femmes victimes de violences, leshommes auteurs et leurs enfants quisouffrent en étant témoins des violencesintrafamiliales. Former, sensibiliser, éduquer, outiller lesprofessionnels et les victimes, c’est ren-trer en guerre contre toutes les formes deviolences faites aux femmes, insuppor-tables dans une société démocratique.
COLLECTIF pour la Journée internationale delutte contre les violences faites aux femmes,
coordonné par Nadine Lorin, chargée de mission.
Trois jeunes filles dans les années 70, enCôte d’Ivoire, à Abidjan en proie à leurs
désirs et confrontées à la difficulté de les réa-liser. Aya, sage héroïne, voudrait faire desétudes de médecine, mais son père n’en voitpas l’intérêt pour une fille, ni la possibilité deles financer. Adjoua et Bintou, ses amies, nerêvent que de garçons : l’une succombe auxcharmes d’un séducteur et perd ses illusionsromantiques, l’autre se retrouve enceintée, àl’occasion d’une nuit de maquis, autrementdit, d’un bal. Voilà la trame de l’histoire, quinous offre une lecture en filigrane de la sociétéivoirienne de l’époque. Société peu permissivepour les femmes, mais où celles-ci sedébrouillent, en trichant, intriguant, avechumour et sens de l’entraide. S’il s’agit d’allerdanser et séduire la nuit, toutes les combinessont bonnes: une amie dormira dans le lit dela belle et le père ne se doutera de rien, aprèsson habituel comptage de pieds dans lachambre des enfants. S’il faut trouver un pèrepour reconnaître un enfant à venir, mieuxvaut le prendre riche, pour couvrir la hontefamiliale, même si c’est peu crédible ! La Côted’Ivoire à cette époque était à la fois joyeuseet violente : joyeuse, car il était toujours pos-sible de trouver de petits arrangements entresoi, en famille, dans le même quartier, lamême ethnie. La fin du film en témoigne,lorsque la maîtresse délaissée par le pèred’Aya, vient chez lui et abandonne les enfantsillégitimes, et bien, cela fait deux petits pen-sionnaires de plus dans la cour de la maison,
sous le regard attendri d’Aya et sans trop deremous dans la famille. Violente, car les rela-tions humaines sont basées sur l’exerciced’un pouvoir absolu dans une société forte-ment hiérarchisée, entre patrons despotes etemployés serviles, entre pères autoritaires etfemmes soumises, entre parents exigeants etenfants démunis.
Certes, ce film d’animation, réalisé par lesauteurs de la BD éponyme, ne manque pas defraîcheur et d’humour, ni de précision dans ledessin de certains quartiers d’Abidjan et larestitution des publicités de l’époque. Toutefois, pour y avoir vécu alors, j’ai trouvétrès surprenant que les rapports entre les Ivoi-riens et les blancs soient escamotés ! Or,c’était une période très dure, celle de l’voirisa-tion, qui consistait, pour les français, trèsnombreux, à transmettre savoir et pouvoiraux Ivoiriens. Et cela ne se faisait pas sansheurts, sans oublier les rivalités internes, cepays étant composé d’une grande diversitéethnique. Marguerite Abouet, auteure de l’his-toire, est partie trop tôt de Côte d’Ivoire, à l’âgede 12 ans, pour en vraiment percevoir et res-tituer la complexité. Elle nous donne à voirson imaginaire d’enfant, la vision qu’elle avaitdes femmes, à travers celle d’une mère libérée,arborant fièrement un pantalon pattes d’élé-phant, dit-elle au cours d’une interviewrécente, ce qui est loin de constituer une ana-lyse politique... CP
Femmes victimes de violences… Encore ?
Le 25 novembre estdéclaré par l’ONU Journéeinternationale de luttecontre les violences faitesaux femmes. Les vio-lences sont une atteinteaux droits les plus élé-mentaires.
NOUS EN REPARLERONS PROCHAINEMENT…
Aya de Yopougon,ou l’apprentissage du mensongeet de la désobéissance.
Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201320 21Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013
d’Ivoire (à la fin de chaque tome, Margue-rite Abouet donne des recettes de cui-sine ; ici, les voix des personnages sontune épice supplémentaire). Si l’animationmanque de fluidité, les plans aériensd’Abidjan dessinés par Clément Oubreriesont très beaux. L’inclusion d’authen-tiques publicités des années 70 à l’inté-rieur de l’animation est également uneexcellente idée… DP
L’intérêt ethnographique du film setrouve peut-être davantage dans lespublicités qui entrecoupent l’animation,plutôt que dans la fiction elle-même. EC
Je ne connais pas la bande dessi-née dont c’est l’adaptation mais le filmm’a laissé sur ma faim. Même si l’hu-
mour et le pittoresque des personnagesest agréable, j’ai trouvé qu’ Aya de Yopou-gon était répétitif et s’essoufflait assezvite. Heureusement il y a la présence dela voix d’Aïssa Maïga... JF
Que la vie est fatigante à Yop city !D’abord ça n’arrête pas de jacasser à unrythme de mitraillette avec des héééépour commencer les phrases, des ooohpour les conclure ; en fond, les croonersivoiriens hurlent dans les transistorsentre deux pubs décalées. Et comme lesfilles belles comme un cacao qui sèche ausoleil ne pensent qu’à aller gazer toutesles nuits pour courir les môgos (de préfé-rence habillés par Tati, le plus grand cou-turier de Paris), ça ne s’arrête jamais…C’est coloré, truculent, chaleureux etchantant. On se croirait en vacances ! SB
Que ce soit à Abidjan ou à Paris, enCôte d’Ivoire ou en France, les préoccu-pations des jeunes filles, féministes ounon, sont bien les mêmes. Le film déve-loppe là le thème universel de l’émanci-pation. L’ambiance graphique m’aséduite bien que le procédé d’animationsoit basique. Méconnaissant la BD, jeressens aujourd’hui le désir de la décou-vrir. MS
L’animation un peu hésitante nefacilite pas forcément l’entrée dans l’uni-vers de ces jeunes femmes, mais leur soifde vivre, l’humour qui est mis à dépeindreleurs ruses et leurs déboires font viteoublier quelques soucis techniques. Men-tion spéciale également pour les publici-tés vintage qui apportent un décalage desplus savoureux. ER
Magie de certains films d’anima-tion : parvenir à nous faire oublier queceux dont nous suivons les péripéties nesont « que » des dessins ; faire que l’ons’insurge, tremble, s’émeut, rit (ah ladécouverte des frimousse et chevelure dunouveau-né !) à leurs déboires ou joiessans mièvrerie mais avec beaucoup dedérision ! À quand la suite ? IG
Pour les amateurs de la BD desmêmes auteurs, peut-être aurait-il fallus’éloigner un peu plus de l’histoire origi-nale (comme avait su le faire le prolifiqueSfar dans son adaptation de sa BD LeChat du rabbin) mais j’ai quand mêmepris beaucoup de plaisir à voir Aya surgrand écran notamment grâce à lamusique si chantante du français de Côte
Courts lettragesLes rédacteurs ont vu :AYA de YOPOUGONde Marguerite Abouet
et Clément Oubrerie
23Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201322
déjà 30 ans quand j’ai joué pour lapremière fois, je n’ai pas de formation decomédienne, je n’ai pas fait de théâtre, jen’ai pas la discipline de vie d’une actricequi sait qu’elle ne doit pas fumer troispaquets de clopes par jour ni prendre 20kilos… je n’ai pas cette vie-là, cesattentes-là. Je suis réalisatrice. Et unpeu scénariste. » On le sait, le monde ducinéma est particulièrement cruel avecles femmes. Le dernier festival de Cannesen fut encore la preuve, les réalisatricessont rares et les actrices sont révéréescomme des stars à condition qu’ellessoient jeunes et belles et le restentpresque éternellement, chirurgieesthétique aidant.Alors, il y a quelque chose de merveilleuxà voir cette femme de bientôt 50 ans,ronde, acceptant ses rides et ses cernes,être aussi belle sur les écrans. Avec sonsourire « qui irradie », irrésistible. Elle abien sûr raison d’insister sur son par-cours de réalisatrice – cinq films de 1994à 2012, tous passionnants1 - elle estdevenue une actrice qui compte (chezArnaud Depleschin, Emmanuelle Bercot,Riad Sattouff, Valéria Bruni-Tedeschi).
Dans deux films récents, elle était magis-trale dans un second rôle clé : dans l’Ap-polonide de Bertrand Bonello, elle était latenancière de la maison close où sedéroule tout le film. Dans Les Adieux à lareine de Benoît Jacquot, elle jouemadame Campan, la femme de chambrede Marie-Antoinette. Dans l’un et l’autre,elle est celle qui met en scène, qui donneaccès au théâtre splendide et horrible dela prostitution (les clients sont joués pardes réalisateurs : Xavier Beauvois,Jacques Nolot…) ou au théâtre ritualiséet absurde de l’ancien régime à bout desouffle. Celle qui donne accès aux cou-lisses de ces mondes clos sur eux-mêmes. A la fois pleinement actrice ettotalement metteuse en scène : les deuxvies de Noémie Lvovsky 2. Espérons doncque le succès continue à lui sourire,autant comme réalisatrice que commeactrice. DP
1 Oublie-moi (94), La Vie ne me fait pas peur (97),Les Sentiments (03), Faut que ça danse (07),Camille redouble (12)2 Titre d’un très bel article de Serge Kaganski (LesInrockuptibles du 15/09/12).
Camille estune actrice ratée.
Elle ne supporte plus lestournages minables. Le temps qui passeet son amour de jeunesse qui s’en va, quila quitte. Alors Camille boit. Trop et tropsouvent. Jeanne est une réalisatrice quine tourne plus. Quitté par son ami, àbientôt 50 ans, à part son chien, sa vieest vide. Alors Jeanne se noie dansl’alcool. Deux personnages défaits qui serépondent. Dans Camille redouble,Camille est brutalement projetée dansson passé et retrouve sa vie d’autrefoisquand elle avait 16 ans, avant la mortfoudroyante de sa mère, dont elle ne s’estjamais remise. Dans Chez nous, c’esttrois, Jeanne finit par accepter unetournée minable en Bretagne pourprésenter ses premiers films à un publicclairsemé, en attendant l’improbable
financement deson dernier projet. Là
aussi, elle est égalementprojetée dans son passé puisque cettetournée se déroule autour de la petiteville dont elle est originaire et elle yrencontre forcément son amour dejeunesse, qu’elle n’a jamais vraimentoublié. Pour les deux films, la mêmemagnifique actrice porte le récit : NoémieLvovsky ! La réussite de ces deuxhistoires assez improbables (revivre sonpassé d’adolescente avec son corps defemme mûre, faire vivre le scénario deClaude Duty qui peine bien souvent,malgré d’excellentes trouvailles, à êtretotalement crédible) repose entièrementsur son actrice principale et la subtilitéde son jeu. Même si elle se défend d’êtretotalement une actrice, sa présenceillumine chacun de ses rôles. « J’avais
HommageNoémie Lvosky
Le sourire de Noémie
Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201324
Pour lancer la discussion d’après-projec-tion, après avoir rappelé que « le film, loin
d’être grand-public, a un aspect presque expé-rimental », Aurélia Poirier commence par évo-quer l’atmosphère presque magique danslaquelle baigne cette Cinquième saison et pré-cise qu’il lui semble important d’accepter dese laisser porter par l’ex-trême beauté formelle desimages, de se laisser empor-ter par cet univers qui nerépond plus aux règles quenous connaissons.Les premières questionsportent bien entendu sur leparcours de la jeuneactrice :« Après un bac optionthéâtre au Lycée Grand-mont, j’ai fait le Conserva-toire d’art dramatique àTours puis, tout en faisantde la danse, j’ai continué àl’École nationale supérieure des Arts et Tech-niques du théâtre de Lyon puis j’ai fait unesérie télé (La Lazy company). Pour La Cin-quième saison, j’ai répondu à un casting quicherchait une fille jeune, avec des yeux clairs,qui pouvait avoir l’air renfermée… et ça amarché ! »• Où ce film a-t-il été tourné ? Il y a certainsdécors ou paysages tout à fait saisissants…Nous avons tourné en Belgique, dans la régionoù les deux réalisateurs vivent, souvent dansle village même où ils habitent. Une partie desfigurants du film sont les habitants du villageen question, la (très belle) scène de dansecountry a été tournée avec le club local dedanse country. Le magnifique décor de la car-
rière est juste cela : une carrière, très miné-rale, très sombre, avec des bouleaux qui pous-sent au fond…• Tourné avec un budget très serré dans desdélais beaucoup plus courts qu’un film « ordi-naire », La Cinquième saison n’a peut-être pastoujours été très facile pour une actrice ?
Nous avions un peu tra-vaillé les rôles en improvisa-tion avant, comme j’étais laseule actrice à ne pas venirde Belgique, j’étais présenteà peu près tous les jours, lesautres acteurs pouvant ren-trer chez eux les jours où ilsne tournaient pas. Lesconditions n’étaient vrai-ment confortables mais letournage a été passionnant.• L’une des caractéristiquesdu film est l’utilisation deplans longs : qu’est-ce quecela change pour les
acteurs par rapport au système plus habituelde séquences très découpées, avec des plansbien plus courts ?Si l’on vient du théâtre, c’est nettement mieuxpour les acteurs, on a vraiment le temps d’en-trer dans la scène, de s’approprier le person-nage…Troisième film réalisé par ce couple belgo-américain, La Cinquième saison fait vraimentregretter que les deux premières oeuvres (Alti-plano et Khadak, tournés respectivement auPérou et en Mongolie) ne soient pas distri-buées en France : les deux réalisateurs ont unsens de la poésie visuelle et savent vraimenttirer le meilleur de leurs acteurs etactrices… ER
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après l’occupation car il donnait une mau-vaise image de la France. Pierre Fresnay alui aussi été interdit. Alsacien, on lui repro-chait son comportement pendant l’occupa-tion. Il a été tourné à Senlis mais ce pour-rait être à peu près partout. On retrouvedans ce film le fantastique d’Anouilh, songoût pour le mélange des genres. Beaucoupd’acteurs, très connus au théâtre, ont unjeu outré, caricatural alors que Pierre Fres-nay est toujours très juste.
Il y avait une vraie complicité entre Anouilhet Poulenc. Ce n’est pas une grande parti-tion mais une stagiaire note qu’elle lui res-semble bien, « avec son côté voyou » alter-nant avec des thèmes très doux. Le thèmedes Mélodies villageoises a été composé à lamême époque. L’utilisation des silences esttrès intéressante. Dans la musique de filmactuelle, tous les moments dramatiquessont annoncés musicalement quelquessecondes avant, soulignés d’une façoninsistante. Ici, par la musique, les momentsde silence prennent beaucoup de force.
Pour finir cette rencontre, François Lerouxa pu annoncer à la fois le thème de la pro-chaine académie Verlaine mis en musiqueet le film qui sera projeté en août prochainRimbaud-Verlaine (Total Eclipse en anglais)de la réalisatrice polonaise Agnieszka Hol-land. Le film a été mal accueilli à sa sortieen 1997 mais selon lui : « Elle a trouvé desclés passionnantes dans les relations entredeux personnes géniales » et c’est l’un desmeilleurs rôles de…. Leonardo di Caprio !Rendez-vous en août 2014 ! DP
François Leroux est chanteur lyrique et directeurde l’Académie Francis Poulenc. Jean Claude Pen-chenat est un comédien, metteur en scène qui yenseigne (il a cofondé le Théâtre du soleil avecAriane Mnouchkine !)
RencontreAurélia Poirier
RencontreAcadémieFrancis Poulenc
Le 25 juillet, entre un coup de chaleur et un orage nocturne, Aurélia Poirier est venue
présenter le premier long métrage dont elle tient le rôle principal : La Cinquième saison,
réalisé par un couple belgo-américain (Peter Brosens et Jessica Hope Woodworth).
Comme le rappelait François Leroux, cerendez-vous de fin d’été de l’Académie
Francis Poulenc a déjà sept ans. Cetteannée, un film rare a été choisi : Le Voya-geur sans bagage. Un film peu connu, pasvu depuis des années, d’ailleurs, il n’enexiste pas de copie et nous ne pourrons voirqu’une version DVD.
Jean-Claude Penchenat fera l’historique dece film. D’abord pièce de théâtre, la qua-trième pièce écrite en 1927 par JeanAnouilh, jeune dramaturge de 25 ans alorsen pleine ascension. Il adaptera le film en1944, sous l’occupation, avec le célèbre scé-nariste Jean Aurenche. Inspiré d’un faitréel, fréquent dans l’entre deux guerres, (unjeune amnésique recherché par sa famille)il reprend l’un des thèmes familiers de sonœuvre : un jeune homme révolté contre lasociété. Tournant sous Vichy, les scéna-ristes ont voulu échapper à la censure enéliminant beaucoup de références à 14-18,présentes dans la pièce. Mais on retrouvedans ce film quelque chose des rancœursde la guerre (la première scène, embléma-tique, insiste sur le personnage de l’éclopé),l’atmosphère de dénonciations. Le Voya-geur sans bagage a été tourné la mêmeannée que Le Corbeau de Clouzot. Ce chefd’œuvre a été interdit pendant trois ans
Sans bagage mais pas sans charme
Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201326
Certes, il y a bien eu dans le dernierTarantino Django unchained, le
rocambolesque personnage du dentisteteuton auquel Christoph Waltz a donnéson charme toujours aussi irrésistible…ainsi qu’une variation afro-américaineplutôt iconoclaste du mythe de Lohen-grin ! Mais, il était difficile d’imaginer que,quelques mois plus tard, nous serions lesspectateurs étonnés d’un western germa-nique intitulé Gold. Confronter les grandsespaces canadiens avec la langue deGoethe, il fallait oser. Thomas Aslan l’afait en constituant une caravane de cher-cheurs d’or en herbe sur la côte est desEtats Unis afin de les conduire jusqu’àcet ouest de tous les fantasmes, pousséspar la fièvre de l’or et la perspective d’unevie meilleure. Arrivés dans le nouveaumonde il y a quelques années et n’y ayanttrouvé qu’une vie somme toute misérable,ils sont prêts à tout et notamment à par-courir les milliers de kilomètres à traversles forêts jusqu’au Klondike de leurs
rêves puisqu’ils n’ont pas les moyens dese payer le bateau jusqu’au Pacifique. Lefilm raconte un voyage où il ne se passepresque rien si ce n’est les aléas catastro-phiques des grands espaces naturelle-ment hostiles. Un no man’s land où l’onse perd, où l’on perd tous ses repères,tout espoir, et souvent, la vie. Ce récitlinéaire aurait pu s’appeler Into the wild.Peu à peu, dans ce huis clos à ciel ouvert,le groupe se disloque et ne reste plusqu’Emily Meyer et le guide chargé deschevaux. Parallèlement à leur déplace-ment dans l’espace infini de la forêt cana-dienne toujours recommencée, un autreparcours a lieu, en eux ; la naissanced’un sentiment qui ressemble fichtre-ment, même s’il ne se paie pas de mots,à de l’amour.
L’Intervallo de Leonardo di Costanzo pro-pose une situation qui semble diamétra-lement opposée : nous sommes de nosjours, à Naples, et l’action du film,
toires anodines de leur vie. Ils découvrentune barque abandonnée dans une caveinondée ; elle devient le support d’unvoyage imaginaire, celui d’une Odysséeminiature qui les mène cependant loin dela promiscuité sans échappatoire d’unquotidien ristretto. Un orage sous uneverrière, une fin de journée sur un toitterrasse qui domine tout le quartier. Ceparcours immobile prendra fin avec latombée du jour : le parrain débarque.Quelle faute a commise Veronica ? Ellesort avec un garçon qui ne fait pas partiede la bande ! C’est forcément inaccep-table puisque l’honneur du groupe estétroitement dépendant du comportementdes femmes. La violence du dehors s’en-gouffre brutalement (mais sans la bruta-lité explosive de Gomorra) dans ce qui futquelques heures un havre de paix horsdu monde. Veronica doit accepter derompre et repart, proie silencieuse, sur lamoto du parrain. Salvatore devra accep-ter une poignée de billets pour quitter cetintervalle hors du temps et retrouver sonquotidien de vendeur ambulant. DP
minime, aura une unité de lieu (un hôpi-tal désaffecté) et de temps (une seulejournée). Comme le titre le dit, il s’agitd’une parenthèse dans la vie monotoned’un garçon de 18 ans qui vend du gra-nité avec son chariot ambulant, l’été. Ungros bras de la mafia lui a donné l’ordrede surveiller une jeune fille de 15 ans qu’ilne connaît pas. Il ne sait pas ce qu’on luireproche, il ne sait pas combien de tempsdurera sa détention, il sait juste qu’il atout intérêt à ne pas la laisser s’échapper.Pendant tout le début du film, il ne sepasse rien. Ils ne se disent rien. Ils seregardent en chiens de faïence. PuisVeronica disparaît. Il la retrouve. Ellepeut fuir et ne le fait pas. Ils explorentlentement le labyrinthe que constituentles milliers de mètres carrés de l’hôpitalpsychiatrique en ruines qui devient, peuà peu, un terrain de jeu, un terrain d’en-tente. Salvatore et Veronica se parlent(avec la saveur particulière du napolitain,à la musique si différente de l’italien – lefilm est sous-titré partout dans la pénin-sule, même à Naples !), racontent des his-
Interférences Gold/Intervallo
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dehors-dedans
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Quand on observe avec un peu d’attentionla longue filmographie de Bernadette
Lafont, on s’aperçoit que, comme dans sonpremier film, Les Mistons de Truffaut en 1957,elle a, à maintes reprises, interprété des per-sonnages prénommés Bernadette, comme siles réalisateurs attendaient d’elle moins uneprestation de comédienne, que le transfert desa nature au rôle. Et quelle nature ! Oeilmutin, bouche gourmande, gouaille déversantfleurs ou crapauds, au gré de sa fantaisie,cette Arletty des années 60/70, moue à la Bar-dot et postures de Mangano, entrait dans lecadre comme elle déambulait dans les rues duNîmes de son adolescence, sans entraves !D’autres et pas des moindres, Chabrol dansLe Beau Serge (premier long du réalisateur etde la comédienne) en 1958, Diourka Med-veczky en 1967 dans Marie et le Curé, NellyKaplan pour La Fiancée du pirate en 1969,Jean-Daniel Pollet dans L’Amour c’est gai,l’amour c’est triste en 1971 et Jean Eustachedans La Maman et la Putain en 1973, l’ontbaptisée Marie. Une Marie, à la fois maman etputain justement, vamp au cœur d’artichaut,plus sensible qu’elle n’en a l’air, comme lacomédienne qui, n’a jamais considéré « lecinéma comme un métier mais comme uneflamme que le désir doit alimenter de façonpermanente * » et a, pour cela, toujours pré-féré les premiers films fauchés aux conditionsde tournage parfois chaotiques, aux superproductions plus confortables certes, maisplus dénuées d’âme, plus impersonnelles.Ainsi Luc Béraud, Jacques Davila, HenryChapier, Pascal Aubier, Nelly Kaplan, PierreZucca et László Szabó, entre autres, ont pu
compter sur elle quand ils ont fait le grandsaut. Quant à Philippe Garrel, c’est pour LeRévélateur son second film qu’elle le suivra enAllemagne en plein mai 68 !Une Marie pour mémoire ? Celle de La Fiancéedu pirate qui a donné leur revanche à toutesles Marie-Madeleine, Marie couche-toi-là etautres Marie-Ange (cf. Les Valseuses de Blier),en utilisant son corps comme une arme contrel’oppression de ceux qui en détenant le pou-voir et l’argent, croient masquer leur lâchetéet leur médiocrité ! « Moi je m’ balance/Dégraf-fez les cols blancs/De vos consciences »chante Barbara, antienne entêtante, hymnelibertaire. Marie ne devra qu’à elle seule le prixde sa liberté. Au propre et au figuré, cellevouée au bûcher, enflammera tout sur sonpassage : sa masure et ses trésors de pacotille,le village et sa cohorte d’hypocrites ! Rien nesera plus jamais pareil puisqu’en partant, elleemporte ce qui donnait du sens à leur exis-tence et les rendait vivants. « Sans adieu, nimerci/Je vous laisserai ici/Car j’m’enbalance… », résonne dans l’église entre lesconfidences des hommes du pays, imprudem-ment diserts sur l’oreiller de Marie. Dans ledernier plan, on voit pour la première foisMarie, Comtesse aux pieds nus pour NellyKaplan, Charlot pour Bernadette Lafont,femme libre assurément, (s’)offrir un vrai sou-rire et s’en aller vers son avenir, de blancvêtue, chaussures dorées, entraves ultimes,jetées aux orties. « J’ m’en balance… »Silhouette emblématique et inoubliable ; unefemme libre. Enfin. IG
* Le Roman de ma vie, souvenirs, Flammarion 2001
hommageBernadette Lafont
1938-2013
Deux réalisateurs, Pierre Godeau et Fran-çois Ozon, deux films sur le même thème,
le passage à l’âge adulte, une approche radi-calement différente du sujet, illustrée parJuliette et Isabelle.
Juliette a 25 ans, ses études sont terminéesdepuis un an, mais elle hésite à s’engagerdans la vie active, n’ayant pas de contingencesmatérielles à résoudre. Elle ne s’implique pasdavantage dans la vie affective, jonglant entreamitiés amoureuses et amours amicales. Elleest velléitaire, plus que désenchantée, ce quene manque pas de souligner un père aimant,mais gravement malade. Sans référencematernelle, abandonnée très jeune, Juliettetisse les jours avec la trame de ses rêves, sansdélaisser ni accomplir ses désirs d’enfant.Écrire, reprendre son journal illustré, le trans-former en roman, ce projet aboutit enfin,après la mort de son père. C’est ce qui lui per-mettra d’advenir au monde réel et peut-être,de cesser le chassé-croisé affectif.
Isabelle, lycéenne de 17 ans, rebelle sans aspi-rations précises, se laisse guider par son rejetd’un mode de vie bourgeois et surtout parcelui d’une mère incarnant, d’après elle, leconformisme le plus hypocrite : un divorceréussi, un compagnon fidèle, bien que soumisà la tentation (par Isabelle), un amant, mariéà sa meilleure amie… tous ces ingrédientssont propres à fomenter le mépris d’Isabelle.
Cela ne suffit sans doute pas à susciter unevocation de prostituée, sauf si l’on ajoute unepremière expérience sexuelle peu concluanteet un imaginaire réduit. Dédoublement de per-sonnalité, Isabelle, vs Léa pour ses clients,s’adonne à la prostitution de luxe, en retirantplus d’argent, inutilisé, que de plaisir. Le plai-sir, c’est celui de la rencontre, de la découvertede chambres d’hôtels, dit-elle à la police, lors-qu’elle est sommée de s’expliquer, après lamort de son client le plus âgé et le plus tendre.Beauté glaçante et glacée, ne trouvant d’élanvital que dans la transgression et le danger, lajeune fille n’est finalement comprise et accep-tée que par la veuve de son client. Cette der-nière séquence clôt magnifiquement quatresaisons d’errance, à la recherche d’un sens àla vie et, sans doute, d’amour sans jugement.
Deux très beaux films, celui de François Ozon,fort bien interprété par Marine Vacth et Char-lotte Rampling, rappelant le désenchantementdu Taking off de Milos Forman ou de Belle dejour par Bunuel. Le film de Pierre Godeau,plus léger, avec la très expressive Astrid Ber-gès-Frisbey, laisse miroiter la création, commeissue à la souffrance humaine. Mais pour cela,il faut un guide, un initiateur, le père, dansIsabelle, alors que dans Jeune et jolie, le pèrea disparu et les autres hommes sont dessalauds. CP
InterférencesJuliette/ Jeune et jolieJuliette e(s)t jeune et jolie
Bernadette, pour mémoire
31Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 2013Les CARNETS du STUDIO n°316 – octobre 201330
Alain Resnais : un cinéaste moderne
L’œuvre d’Alain Resnais a profondémentmarqué le cinéma mondial. Elle s’inscrit
dans un contexte littéraire et cinématogra-phique particulier. Indépendamment decinéastes comme Bresson, Renoir, Ophuls,Melville, la Qualité française des années1950 (Carné, Autant-Lara, Duvivier) met-taient en scène des chefs-d’œuvre de la lit-térature classique. En réaction contre cesderniers, les cinéastes de la Nouvelle Vague(Godard, Truffaut, Chabrol, Rivette, Rohmer)furent les scénaristes de leurs propres films.En revanche, Resnais s’est adressé àl’époque à de jeunes auteurs contempo-rains – Marguerite Duras, Alain Robbe-Grillet – chefs de file du Nouveau Romanpour les scénarios de ses films. Il se déclarelui-même entre deux générations, celle desmetteurs en scène traditionnels (Clouzot,Carné, Renoir) et la Nouvelle Vague. Il appar-tient à la « Rive gauche » (Varda, Marker,Franju, Rouch, Demy), la Nouvelle Vague àla « Rive droite ». Il avoue toutefois être rede-vable envers cette dernière parce qu’elle acréé les conditions de produire un film telqu’Hiroshima mon amour face à la produc-tion normalisée de l’époque.
Une voix d’outre-tombesur un désastre bien réel
En plus de la représentation de l’amourphysique pour la première fois à l’écran,
Resnais, à l’instar de la Nouvelle Vague,introduit des tonalités de voix distinctes deses prédécesseurs de la Qualité française,notamment des dictions remarquables,Emmanuelle Riva sur le mode du récitatifdans Hiroshima mon amour, en l’opposantà l’accent japonais de l’homme. La femmedicte les textes sans réellement de relief,aucun sentiment ne transparaissant danssa voix. On ressent une sorte de nostalgie,de mélancolie caractéristique de la NouvelleVague, de regret d’un amour qui n’a pu vrai-ment se réaliser, d’une voix qui sort d’outre-tombe. Cette femme venant de Nevers varevivre en souvenir l’aventure amoureuseavec un soldat allemand mort, parallèlementau désastre d’Hiroshima. Sa voix monocordecompose une sorte de méditation sur lesmorts de la guerre et de la bombe.Dès la scène inaugurale, la voix off – plusprécisément hors-champ – se fait entendre,caractéristique d’un cinéma moderne, lanarratrice étant à la fois dans l’image etracontant son histoire, créant une sorte dedécalage entre représentations visuelle etsonore, entre la scène d’amour et le discourssur la bombe. La parole redouble l’image, telun cinéma qui respecte la littérature, le textelittéraire à l’origine du film, qui ne le contre-dit pas et en multiplie la puissance d’évoca-tion. Le texte est dit sans expression drama-tique, dépourvu d’expressivitépsychologique, de théâtralité, de toutesformes d’expressionnisme du jeu. La femmenie cet amour impossible, tout en s’affirmantêtre un témoin visuel du drame de la bombeatomique. « L’hôpital existe à Hiroshima.Comment aurais-je pu éviter de le voir ? »,dit-elle.
Une abstraction des corps et des êtres
À l’opposé d’une réalisation classique,Resnais commence le film par des gros
plans qui relativisent le décor, évacuent lecontexte, mettant en jeu l’espace-hors-champ. Il extrait les amants de leur milieu,de leur vie sociale, les modélisant. Peuimporte qui ils sont, les deux amants n’ontpas d’identité pendant tout le film : on neconnaît jamais leur prénom, chacun s’iden-tifiant à sa ville respective : lui à Hiroshima,elle à Nevers, créant des « figures abs-traites ». Pour la femme, il ne s’agit pas detransformer ses amours anonymes en aven-tures passagères. Au contraire, occulter lenom de son premier amour constitue unetentative de l’éterniser, de diviniser l’êtreaimé. Figure absolue du manque, son amantdéfunt est immortalisé, il ne peut se circons-crire dans un nom humain, avec toutes seslimites spatio-temporelles. L’abstraction deson nom est un moyen de figurer la présencede l’absence de l’Allemand, de son manquedans la vie de l’héroïne, de lutter contre l’ou-bli. L’absence du nom laisse toutes les pos-sibilités ouvertes, toutes les significationsimaginables, empêchent la fixation dans lepassé, la stratification, enfin l’oubli par lasédimentation. Elle va permettre à la femmede s’extérioriser, de revivre l’événement avecson amant actuel, de manière cathartique.
Une joie trop courtepour une souffrance éternelle
Le fondu enchaîné sur le même motif descorps entrelacés a tendance à éterniser
ce trop court moment de l’étreinte. La dis-continuité intemporelle étend l’instant auxdimensions de l’éternité, donnant à la fois lesentiment de pérennité et une sorte de nos-talgie du présent. Il en ressort une impres-sion de « ralenti onirique » qui se grave dansla mémoire. Le temps s’écoule, pourtant rienne se passe à l’écran, les corps restant
Une séquence inaugurale inoubliable
Hiroshima mon amour repose totalementsur une dialectique entre fiction et
documentaire, montage d’oppositions (eisen-steinien) et plan séquence, flash-backs deNevers et images actuelles d’Hiroshima,plongées-contreplongées, jour-nuit, lumino-sité-obscurité. Un fondu au noir apparaîtaprès le générique, figure de la mémoire quise ferme sur quelque chose, une image quis’enfonce dans le temps, qui tente de persis-ter à l’écran. Il annonce le changement delieu et d’espace tout en suggérant l’intempo-ralité ou l’éternité, marque la continuité d’unplan à l’autre, tout en signalant une rupturetemporelle : c’est l’écoulement du temps,signifiant au spectateur la durée de l’étreinteamoureuse. Il représente également l’ab-sence à l’image et autorise la mise enmémoire par l’effacement de la trace du planprécédent, l’oubli étant indispensable à lamémorisation. Ce que confirment les diresde la femme : « Comme toi je connais l’oubli,je suis doué de mémoire… Comme toi, j’aiessayé de lutter de toutes mes forces contrel’oubli… pourquoi nier l’évidente nécessitéde la mémoire ». L’oubli permet de se tournervers l’avenir. La femme a oublié ce qui s’estpassé dans sa vie privée.
à propos deHirochima mon amour
Une mémoire éternelle
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englués dans leur être. Pressentant la fin deson aventure, la femme voudrait que letemps s’arrête pour toujours. L’excès àl’image, obtenu par le gros plan et le redou-blement du fondu enchaîné, compense l’ab-sence qui se produira forcément. Pour l’amant japonais, cette femme est uneimage qui n’existe qu’un moment, celui deleur rencontre. Elle disparaîtra et deviendraà son tour un souvenir, avec ses propresreprésentations, donnant la sensationinépuisable d’une mise en abyme infinie.C’est parce qu’elle a déjà subi des sévicespersonnels dans le passé qu’elle peut parlerdes souffrances d’Autrui, être en empathieavec le deuil de la catastrophe atomique,capable de se projeter dans le passé desAutres différents d’elle-même, les Japonaismartyrs, miroirs de son propre calvaire. Iln’existe plus de distinction entre la premièreet la troisième personne, une confusion desrôles, une indiscernabilité du réel et de l’ima-ginaire, du présent et du passé, du Japonaiset de l’Allemand, de la Mémoire officielle etdu souvenir individuel. La femme intègre ladimension collective à sa propre personne,le documentaire à sa vie personnelle, l’objec-tif au subjectif, tentative de lutter contrel’oubli.L’éternité, c’est le néant pour cette femmequi vit dans l’instantané de la rencontreamoureuse, la plénitude de l’instant, la sur-abondance des sentiments. C’est aussi l’ou-bli de son amant décédé, la vie qui suit l’épi-sode malheureux de la guerre. Ce sont lesténèbres qui envahissent son souvenir jus-qu’à lui faire oublier. De la même manièreque la guerre lui a fait connaître l’amour, labombe d’Hiroshima lui fait redécouvrir lesmêmes sensations. Entre ces deux momentsobscurs de l’Humanité, qui ont été unéblouissement pour elle, sa vie a été vide desens. Cette nouvelle rencontre réactive samémoire, lui fait retrouver ses émotionsqu’elle croyait perdues à jamais. L’anamnèse
ne se réalise pas nécessairement dans ladurée, elle s’effectue dans l’instantané. LeJaponais est cette étincelle dans les ténèbresde son éternité, l’éclair de lumière qui va luipermettre de sortir de sa léthargie, des’éveiller de sa nuit interminable.
Alain Resnais : une mémoire du monde
Pendant le discours off de la femme, desimages documentaires en « montage cut
», des plans très courts non reliés les unsaux autres, se succèdent, produisant uneffet d’accumulation, de sédimentation,comme pour s’opposer à l’oubli de l’image,tenter de constituer activement unemémoire. Une image remplace l’autre sansse soucier du contenu de la précédente, sug-gérant la perte de mémoire de l’instant pré-sent. L’effacement des souvenirs, l’oubli,s’effectuent aussi facilement que le passaged’une image à l’autre. C’est pourquoi, avecson actualité permanente, le cinémato-graphe est davantage un instrument demémoire à long terme qu’à court terme.Cette impossibilité de garder le temps pré-sent est compensée par l’effort des cinéastesde l’Anamnèse, tel Resnais, le cinéma deve-nant le médium privilégié de la Remémora-tion, une « prothèse de la conscience ».Alain Resnais s’inscrit dans l’histoire ducinéma mondial comme l’un des fondateursdu cinéma de la Modernité. Son travail surla Mémoire est indéniable et ses contribu-tions à la remémoration collective sont ines-timables depuis ses premiers courtsmétrages. Cinéaste iconophile, il est per-suadé du bien-fondé de l’image pour l’Anam-nèse autant collective qu’individuelle. Sarecherche des traces passées s’effectue auprésent, parce que le temps n’est pas unesuccession séquentielle d’événements déjàoubliés. C’est au contraire une temporalitéimmanente où la simultanéité autorise larésurgence de souvenirs profondémentenfouis s’exprimant dans les longs travel-lings d’Hiroshima mon amour. EC
HIJACKING de Tobias LindholmRares sont les films qui vous donnent
à ce point la sensation de la chaleur, dela moiteur, de la crasse et du confine-ment. À noter aussi que certains person-nages sont traités avec suffisamment desubtilité pour que le spectateur soit régu-lièrement amené à s’interroger sur leursmotivations réelles, ce qui relance forte-ment notre attention (déjà sérieusementsollicitée par le côté très «prenant» dufilm). Fanny H
CHA CHA CHA de Marco RisiTous les ingrédients classiques du
polar (privé désabusé, flics ambigus, spé-culation immobilière, couple à la dérive,drogue, poursuites dans le métro ...), pasde grande surprise, mais, dans ce décorRomain, ça fonctionne plutôt bien. HervéRigault
KEEP SMILING de Rusudan ChkoniaLe slogan sur l’affiche parle d’un Full
Monty en bikini, ce qui est à la fois raco-leur et faux ! Dans The Full Monty, lesdéclassés anglais s’en sortaient par lasolidarité ; ici, les pauvres de Géorgie sontbien engagés dans une compétition pleinede rivalités et parfois de coups bas. L’en-semble est assez grinçant et souvent trèstouchant ! Eric Deslondains
LES APACHES de Thierry de PerettiUne totale réussite ! Ce film est la
preuve que le cinéma français peut mêmeavec peu de moyens produire des films
Vos critiques
conciliant intrigue prenante et intimisme.Les jeunes acteurs, tous amateurs, sontexcellents. La sociologie corse estdépeinte de façon réaliste, enfin beau-coup plus de que ce que j’en ai vu jusquelà et ce sans aucun tabou (racisme,mafia, lutte des classes). Ce mélange dethriller, de drame et de western me faitbeaucoup penser au Shotgun Stories deJeff Nichols. Mickaël Serre
MORT À VENDRE de Faouzi BensaïdiParfaitement désespéré, ce film aux
accents de polar et de tragédie vaut d’êtrevu pour d’assez diverses raisons : acteursimpeccables, images souvent très réus-sies et cadrages rigoureux. Certains plansfont parfois penser aux premiers films deJim Jarmusch… C’est dire ! Eric Deslon-dains.
Tout à fait d’accord avec le commen-taire d’Eric Deslondains. Un film totale-ment abouti tant dans la forme que dansle propos. Le dernier plan, particulière-ment significatif peut être compris à lafois comme le constat d’un monde quimarche à l’envers où toutes les solidaritéss’effondrent et comme un appel à le révo-lutionner.
Le genre noir semble s’imposercomme le plus à même de rendre comptede l’évolution de la société Marocaine,puisque Goodbye Morocco, de Nadir Mok-nèche s’inscrivait récemment dans lamême veine, avec déjà, je crois, FaouziBensaïdi en tant que comédien, excellentdans un rôle clé. Hervé Rigault
Rubrique réalisée par RS
à propos deHirochima mon amour
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