alternatives en gard & lozère - revue silencealternatives, se tient les 26, 27 et 28 février...

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N°375 janvier 2010 - 4,60 - 7 FS écologie alternatives non-violence Alternatives en Gard & Lozère s lence i Après-Copenhague Se passer de voiture ? Grippe A La société civile comme contre-pouvoir

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N°375 janvie

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Alternatives enGard & Lozère

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Après-CopenhagueSe passer de voiture ?

Grippe ALa société civile comme contre-pouvoir

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Numéros régionauxNous avons déjà fait les numéros régionaux suivants.Numéros épuisés :> Alsace (n°218)> Bretagne (n°259-260)> Limousin (n°265-266)> Rhône (n°272-273)> Normandie (n°278-279)> Isère (n°285-286)> Aquitaine (n°291-292)> Franche-Comté (n°298-299)> Bouches-du-Rhône/Vaucluse (n°305-306)> Poitou-Charentes (n°312-313)> Drôme-Ardèche (n°318-319)> Var-Alpes-Maritimes (n°342) Numéros disponibles : > Nord-Pas-de-Calais (n°325-326)> Ariège-Hautes-Pyrénées (n°331)

> Paris (n°337)> Centre (n°348)> Haute-Garonne et Gers (n°353)> Seine-Saint-Denis (n°359)> Savoies (n°364)> Nièvre et Saône-et-Loire (n°370)> Lozère et Gard (n°375)Il s'agit donc ici du 21e dossier régionalLes prochains devraient être consacrés à : > Val-de-Marne et Essonne (été 2010)> Vendée et Maine-et-Loire (janvier 2011)> Auvergne (ou partie) (été 2011)> Lorraine (ou partie) (janvier 2012)

LyonUne aide pour PrimevèreCette année, Primevère, le salon de l'écologie et desalternatives, se tient les 26, 27 et 28 février 2010.Nous y sommes présents, et en plus en 2010, nousdevrions y animer une salle de rencontres pour les

conférenciers. Nous avons donc besoin de nom-breuses personnes pour se relayer sur ces tâches. Si vous pensez être disponibles pour nous aider,vous pouvez prendre contact avec Hélène à l'adresse [email protected] ou au 04 7200 93 48 (avant 20h30, pas de rappel sur les portables). Cette aide vous permet d'entrer dans lesalon gratuitement et d'assister aux conférences devotre choix. Contactez-nous dès maintenant mêmesi vous n'êtes pas sûrs.

Saint-BrieucUn groupe local ?Patrice Chevallier cherche à monter un groupelocal de S!lence sur le Pays de Saint-Brieucdans le but d'aider et faire connaître la revue,organiser des rencontres à thèmes, des débats,des animations autour de "l'écologie sociale pra-tique". Si vous êtes intéressé(e)s, merci de lecontacter par mail à : [email protected] de lui écrire à l'adresse : 6, rue de la Paix22190 Plérin (02 96 79 91 19).

Silence : Barack Obama a reçu le prix Nobel de la paix2009, entre autres, pour récompenser et encourager sonengagement en faveur du désarmement nucléaire multila-téral. Que penser de sa politique sur le sujet ?

Barack Obama a fait un discours "historique" à Prague en avril2009, où il se déclare pour un désarmement nucléaire total. Auniveau international, cela a créé un véritable choc car depuis1990, malgré la fin de la guerre froide, il n'était pas envisageableque les puissances nucléaires prennent une telle option. AuxEtats-Unis sa politique est très courageuse. Il a diminué de 50 %le budget du plus gros laboratoire qui travaille sur les armesnucléaires à Los Alamos et a annulé un projet de nouvelle usinepour faire des amorces au plutonium. Son prix Nobel est engrande partie lié à cette "option zéro". Mais les difficultés com-mencent maintenant. Comment mettre "hors-alerte" les armesnucléaires russes et américaines (environ 2000 de chaque coté)prêtes à partir en quelques minutes ? Comment éliminer les25 000 bombes en service ? Comment organiser la "sécurité"internationale si elle n'est plus basée sur cette "dissuasion" qui

n'est qu'une menace de suicide collectif ? Ces questions restentactuellement sans réponse.

Pourquoi y a-t-il blocage sur le dossier nucléaire iranien etquels sont les enjeux ?

Le blocage sur le nucléaire militaire iranien tient au fait que laconfiance ne règne pas dans la communauté internationale.Personne n'a confiance en personne, avec de solides raisons. LaFrance par exemple se dit la championne du désarmement car ellea fermé son site d'essais de Moruroa et ses usines de productiond'uranium et de plutonium militaire. Or, elle a construit, dans lemême temps, un nouveau missile, le M51, capable de tirer surPékin alors que le missile précédent, le M45, ne pouvait atteindre"que" Moscou. La France a modernisé toutes ses composantesnucléaires. Les pays nucléaires ne sont pas de "bonne foi" commecela est demandé explicitement dans le Traité de non prolifération.L'Inde et le Pakistan ont mis au point des armes nucléaires etdevraient en conséquence ne pas être autorisés à faire deséchanges de technologie nucléaire avec les pays nucléaires. Or,tous les pays nucléaires viennent de conclure un accord pour faireun tel commerce avec l'Inde ! L'Iran est de mauvaise foi, commetous les autres, et il veut avoir la capacité de faire la bombe. Maisprobablement l'Iran veut être juste "au seuil", c'est à dire capablede faire la bombe dans un délai de quelques mois, ce qui luiconfèrerait le poids politique d'Etat nucléaire sans justifier desreprésailles militaires. N'oublions pas qu'Israël dispose d'environ200 bombes nucléaires, en grande partie mises au point grâce à laFrance. L'enjeu est la paix au Moyen Orient. Et le défi est unenouvelle conception de la sécurité, sans arme nucléaire.

Armes nucléaires

questions­à...Dominique Lalanne,

animateur de Abolition des armes nucléaires/Stop essais 3

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2 S!lence n°375 janvier 2010

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Groupes locauxVous êtes nombreux, nombreuses à nousdemander comment nous aider à dis-tance. Vous pouvez déjà lancer un appeldans la revue pour mettre en place ungroupe local. Celui-ci peut ensuite déve-lopper de multiples activités : présenterla revue dans différentes manifestations,festivals, fêtes, sous forme de stands oude ventes à la criée ; organiser desdébats autour des thèmes de la revue(éventuellement en invitant les auteur-e-s) ; trouver des points de vente, de nou-veaux abonné-e-s ; développer des activi-tés selon les envies de chacun-e… Voici les groupes locaux qui existent déjà.> Lyon. Clémence, tél. : 04 78 28 07 83.> Indre-et-Loire. Zazu Ferrandon,[email protected].

> Est-Puy-de-Dôme. Jean-MarcPineau, Marette, 63290 Paslières,[email protected].

> Paris. Mireille Oria, 52 bis, boulevardRichard-Lenoir, 75011 Paris, tél. :01 43 57 20 83.

> Drôme. Patricia et Michel Aubart,[email protected], tél. : 06 84 5126 30.

> Bretagne. Alexis Robert, La Guetteen Beauvais, 35380 Paimpont, tél. :02 99 07 87 83.

Essonne - Val-de-MarneLe numéro d'été 2010 sera consacré auxalternatives dans ces deux départe-ments. Les reportages seront faits enfévrier 2010. C'est donc le moment denous signaler ce que vous connaissezdans ces deux départements. Vous pou-vez nous envoyer adresses, présenta-tions, adresses internet… Merci d'avance.

31 énergie

31 nucléaire

32 habitat

32 nord/sud

33 alternatives

34 climat

34 environnement

35 décroissance

36 ogm

36 santé37 femmes38 paix38 politique39 société39 Bidoche40 annonces41 agenda51 courrier52 livresb

rèv

es

sommaireédito / dossier du moisAlternatives en Gard et Lozère 4 à 30

grippe A et société civileL'avènement d'un troisième pouvoir fort de Olivier Clerc 42

non-violence et politiqueChanger de système, pas de gouvernemententretien avec Rajagopal 44

Claude Levi-StraussLeçons de sagesse, leçon d'imaginationde Marie-Pierre Najman 46

du vert dans les oreillesLes potes de foinde Goulven Maréchal et Alexis Lis 47

après-CopenhagueComment convaincre de se passer de la voiture ?de Michel Bernard 48

Venez­nous­voir­les­21­et­22­janvier­!

Vous pouvez venir discuter avec nous lors des expédi-tions de la revue. Cela se passe un jeudi de 15 h à 20 het c'est suivi par un repas pris ensemble offert parSilence. Cela se poursuit le vendredi de 10 h à 18 h etle repas de midi vous est offert. Le nouveau numérovous est aussi offert. Prochaines expéditions : 21 et 22janvier, 18 et 19 février, 18 et 19 mars…Les prochaines réunions du comité de rédaction se tiendront à 10 h lessamedis 30 janvier (pour le numéro de mars), 20 février (pour le numé-ro d'avril), 27 mars (pour le numéro de mai)…Vous pouvez proposer des articles à ce comité de rédaction jusqu'au mer-credi qui le précède, avant 16 h. Vous pouvez proposer des informationsdestinées aux pages brèves jusqu'au mercredi qui le suit, avant 12 h.

Prochain dossierLes murs comme médias alternatifs.

Comment faire progresser le Traité de non prolifération (TNP) ?Quel peut être le rôle de la France ?

Le TNP a atteint une situation où il ne peut plus évoluer. La Corée duNord s'en est retirée, créant ainsi un grave précédent. Tous les pays l'ontsigné sauf l'Inde, le Pakistan et Israël. Avant de le signer, ces trois paysdevraient démanteler leurs armes nucléaires. C'est difficilement envisa-geable. La situation peut évoluer si un nouveau traité, ou une convention,se met en place pour programmer le désarmement nucléaire avec desdates butoirs et des étapes. Un tel projet de convention a été adopté àl'ONU par une forte majorité et propose une élimination totale en 2020.C'est aussi une demande votée par le parlement européen. Pour les armeschimiques, il existe une telle convention : toutes les usines de productionet les armes doivent être éliminées en 2012 avec un processus de vérifi-cation. L'enjeu, lors de la conférence d'examen du TNP en mai 2010, estdonc de décider d'une telle convention d'élimination. Nicolas Sarkozy yest totalement opposé. Barack Obama a évité le sujet dans toutes sesinterventions.

La France aurait de grandes possibilités pour faire progresser laconception de la sécurité, sans arme nucléaire. Les têtes nucléaires pour-raient facilement être démontées des missiles. En aucun cas cela ne com-promettrait la sécurité de la France, mais le concept de sécuritécommencerait à évoluer. Ce serait un acte exemplaire qui marquerait lacommunauté internationale �

> Abolition des armes nucléaires/Stop essais, 114, rue de Vaugirard, 75006Paris, tél. : 01 69 07 78 37, [email protected].

Les infos contenues dans ce numéro ont été arrêtées le 25 novembre 2009.

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D.R.

Fruits oubliés, étalage de pommes pour la Fête de l'Arbre

Terre de contrastes, le Gard en bord de la Méditerranée présente unecôte ravagée par les promoteurs (le Grau-du-Roi) puis en sedéplaçant vers le nord, on trouve les bords de la Camargue, de

grandes plaines avec productions de légumes (avec certains producteursbios très anciens), et surtout de vignes. En prenant de la hauteur, ontrouve d'abord des oliviers, puis dans les Cévennes, on trouve beaucoup dechâtaigneraies (souvent abandonnées après guerre) et là une multituded'initiatives alternatives des plus diverses favorisées par un prix dufoncier peu élevé. Les Cévennes sont à cheval sur le Gard et la Lozère. Alors que le premierdépartement est assez peuplé (700 000 habitants), la Lozère connaît degrands espaces, les Causses, où la densité de population est très faible. Cedépartement est l'un des moins peuplés de France (76 000 habitants). Presque tous les reportages présentés dans ce dossier sont situés dans lesCévennes1. Cette terre qui a connu la résistance des Protestants et celledes maquis de la deuxième guerre mondiale, accueille aujourd'hui unemultitude d'initiatives souvent individuelles. Celles-ci sont éparpilléesdans une nature pas toujours en bonne santé du fait d'une érosionimportante. Dans ces montagnes où l'on donne les distances en heures de voiture, onpeut quand même s'inquiéter d'une dispersion qui a ses avantagesaujourd'hui, mais qui présentera de lourds inconvénients en cas de fin dupétrole. Les dernières lignes de train sont menacées et le vélo devrabénéficier d'une sérieuse assistance pour grimper de tels dénivelés.Restera l'âne de Stevenson2.

Michel Bernard �

1. Avec l'Ariège (n°331), il s'agit sans doute de l'une des plus fortes concentrations de mode de vie alternatif.2. voir Association sur le chemin de Stevenson, Bureaux des associations, 48220 Pont-de-Montvert,

tél. : 04 66 45 86 31, www.chemin-stevenson.org.

Cévennes, terre de résistances

D.R.

D.R.

D.R.

D.R.

Carapa : découverte du lieu

Kokopelli organise des stages sur la production de semences

Le Merlet, le camp des enfants

Halem, une cabane, perdue dans la verdure…

éditorial

Photos de couverture : Hélène de Bois 2 Mains à la fenêtre © Marie Clem's

Beau comme un bocage 5Carapa, une oasis dans les Cévennes 9Kokopelli, l'indocile 12Christophe Beau et la philosophie du vin 15Bois 2 Mains, hier, aujourd'hui et demain 18Nature & Progrès 21Les colonies du Merlet 24Sur la route des cabanes 26Espéranto-infos 28La Garance voyageuse 29Fruits oubliés 30d

os

si

er

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L’ARRIVÉE SUR LE SITE EST INOUBLIABLE :APRÈS DES KILOMÈTRES DE ROUTES SINUEUSES, ON

croit être arrivé en atteignant un plateau, mais ilfaut alors redescendre dans un vallon en suivantune piste de 3,5 km de long. Mais comme le dit ledépliant publicitaire : "la route ne paraît longue quela première fois". Là on découvre une oasis aumilieu de terres érodées. Cette verdure est le résul-tat d'une longue histoire, des humains et du sol.

Un petit coin tranquillePierre et Martine se rencontrent en 1969, au

lendemain des grands soirs presque réussis.Martine a un père fonctionnaire d'origine paysanneet une mère d'origine commerçante. Elle a com-mencé à Besançon une maîtrise de psychosociolo-gie, qu'elle finira à Paris en 1968.

Pierre, originaire du Territoire de Belfort, avaitun père d'origine alsacienne, amateur de randon-nées et connaisseur de champignons, qui avait faitde la résistance pendant la guerre. Sa mère tenaitL'aliment sain qui devint par la suite La Vie claire àBelfort ; c’était alors le 3e magasin "bio" de France,après Paris et Lyon. Parti au service militaire le 1er

janvier 1968, alors qu'il suivait des cours auxBeaux-Arts de Paris, il a tout raté des manifesta-tions de ce printemps-là.

Aux Beaux-Arts de Paris, Mai 68 a laissé unecrèche parentale. Martine et Pierre y sont béné-voles pendant l'été 1970 pour accompagner desenfants lors d'une colonie dans le Limousin. Ils(re)découvrent alors la vie à la campagne et, dansun contexte de fort retour à la terre, décident dequitter la ville.

En 1971, ils entrent en contact avec une per-sonne qui a racheté un hameau dans les Cévennes,avec quatre mas dont deux habitables. Le proprié-taire et ses deux compagnes avaient ouvert une chè-vrerie. Ils s'installent avec eux. C'est alors pourMartine "la découverte des Cévennes, loin de l'agitation,avec ses pierres chargées d'histoire, une civilisation àl'abandon". Il y a de beaux sites, du calme, desoiseaux, de l'eau… Et Martine de préciser : "J'ai com-mencé à garder mes lunettes, qu'avant j'enlevais parcoquetterie". Après avoir démarré des jardins, ils quit-tent le groupe au bout de neuf mois. Ils décidentd'acheter quelque chose et repartent à la ville pourtravailler et réunir un capital. Pierre part dans unefonderie à Bâle, en Suisse, où le salaire est deux foisplus élevé qu'en France. Martine fait des enquêtespour des organismes de sondage, travail qu'ellepoursuivra occasionnellement jusqu'en 1984.

Cherchant à acheter dans la région, ils repèrentle village abandonnée de la Vieille-Valette, à

En une trentaine d'années, la ferme de la Baraque a connu unevéritable renaissance entre les mains devenues expertes de PierreBuchberger et Martine Nivon. Leur fils Jonas envisage aujourd'huide poursuivre l'aventure.

5S!lence n°375 janvier 2010

Marie Clem's

á Accueil paysan, petit déjeuner partagé avec les hôtes.

Beau commeun bocage

� Pierre Buchberger, Martineet Jonas Nivon, Le mas deCocagne, 30450 Aujac, tél. : 0466 61 12 77.

� Dessins de Jonas Nivon(Jonvon Nias) sur http://ceciest-monsite.canalblog.com

La­ferme­de­la­Baraque

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Rochessadoule, mais les Mines, alors propriétaires,leur annonce que le site a été préempté par l'Officenational des forêts, qui ne voulait rien vendre.Quelques années plus tard, un autre groupe s'y ins-tallera avec succès1. Au bout de six mois, ils ontune proposition venant d'un forestier rencontrépar relation. Ils disposent des quatre cinquièmesde la somme et empruntent aux parents pour com-pléter. Situé sur la commune d'Aujac, à la limite duGard et de l'Ardèche, le terrain atteint 2 ha, avecune ruine sans toit. Ils vont vivre sous la tente pen-dant six mois. Il n'y avait aucun projet au départ.Pour Pierre, c'était "volem rien foutre al païs". Ils cul-tivaient leur jardin et un peu de cannabis. Quandl'argent venait à manquer, ils allaient en ville pour faire n'importe quel travail (vendanges,enquêtes…). Ils vivaient avec très peu d'argent.

Pendant les six premiers mois, ils restaurent unpetit bâtiment pour disposer de 9 m2 habitables. Ilsinstallent une pompe manuelle pour extraire l'eaupotable d'un puits. Le reste des besoins en eau est

fourni par le ruisseau, au fond de la vallée. Ils ontcommencé à avoir des poules pour les œufs, à s'ini-tier à un jardin à côté du cours d'eau, en cherchantl'autarcie. C'était alors une question d'orgueil : ilspensaient "si les ploucs y arrivent, pourquoi pas nous".

Le fait d'avoir un enfant les a poussé à deman-der le statut agricole… ce qui nécessitait de mettreen place un projet économique.

Où mène le pâté végétal…En 1974, lors d'une foire artisanale à Aujac, on

leur demande de préparer à manger. Ils utilisentalors le four à bois de la ruine pour faire une four-née de pain. Ils préparent aussi du pâté végétal auxchampignons sauvages, récoltés localement pareux-mêmes, et des galettes de blé aux légumes, àpartir de recettes venant de l'Aliment sain via lamère de Pierre. Cela marche bien puisqu'en unejournée, ils gagnent autant qu'en un mois de tra-vail pour un journalier agricole.

Ils se lancent alors dans le pâté végétal et lesgalettes et commencent à en vendre dans les foiresl'été puis dans les foires bio. Cela remplace peu àpeu les petits boulots.

Un jour, à Paris, Martine passe à Nature &Progrès, association de promotion de l'agriculturebio qui publie une revue2 à laquelle le couple estabonné. Elle arrive en plein débat sur le lancementdu salon Marjolaine et propose d'y vendre sa pro-duction. Ils achètent du blé le plus près possiblede Paris et tiennent leur stand au premierMarjolaine, en novembre 1976. En trois jours, lestand est remboursé. Marjolaine va alors représen-ter une entrée d'argent régulière qui se compléteraen 1984 avec la foire bio de Rouffach (aujourd'huiColmar), en 1987 par le salon Primevère (Lyon)…et dans une dizaine d'autres foires.

Jonas naît en 1979. C'est une époque où ils serendent compte qu'administrativement, ils n'exis-tent pas. Pour pouvoir accoucher dans un hôpital,il faut un statut et ils négocient alors de deveniradhérents à la Mutualité sociale agricole (MSA).

Avec un enfant, vivre sans électricité ni télé-phone devient angoissant et ils commencent àgérer plus sérieusement leur budget. Le chantier dela maison avance pour dégager une pièce de plus.A partir de 1980, un panneau photovoltaïque pro-duit un peu de courant, mais il y a des pannes. Lestatut d'exploitant agricole obtenu en 1980 leurpermet de bénéficier du raccordement à EDF en1984. Après avoir obtenu ce statut, ils ont suivi à

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La­ferme­de­la­Baraque

L'arbre aux abeilles

L'association L'arbre auxabeilles a vu le jour pour facili-ter le partage entre apiculteursdes Cévennes et pour expérimen-ter les ruches-troncs. Une ruche-tronc est un modèle d'apiculturetrès ancien reproduisant la nidi-fication des abeilles dans destroncs d'arbres creux.

� L'arbre aux abeilles,Grand'rue, 48220 Pont-de-Monvert, www.ruchetronc.fr.

Le rucher des forges

Serge Perles propose des ruchesparrainées : chaque parrain àhauteur de 150 € reçoit 3 kg demiel par an pendant 5 ans. Celalui évite d'avoir à emprunterpour acheter des ruches et celapermet une collectivisation de saproduction.

� Rucher des Forges, 30580Bouquet, tél. : 04 66 72 75 56.

Le monastère de Solan

Les sœurs orthodoxes dumonastère de Solan ont fait lechoix de l'agriculture biologiquepour leur production après unerencontre avec Pierre Rabhi. Onles croise, voilées, lors dessalons écolos.

� Monastère de Solan, 30330La Bastide-d'Engras tél. : 04 6682 99 12.

Biocoop

Les magasins Biocoop distri-buent des produits bio selon unecharte rigoureuse.

� La Marigoule, Centre com-mercial des 7 Collines, 42, ruedu Forez, 30000 Nîmes, tél. : 0466 84 92 82.

� Soleil Levain, 16, avenueJules-Guesde, 30100 Alès, tél. :04 66 52 75 57.

� La fourmi et la cigale, 16,boulevard des Remparts, 30170Saint-Hippolyte-du-Fort, tél. :04 66 77 99 10.

� Biocoop Mère nature, routede Saint-Gervais, 30200Bagnols-sur-Cèze, tél. : 04 6679 94 97.

� Biocoop Fleur de sel, ZACTerres de Camargue, 30220Aigues-Mortes, tél. : 04 66 8845 07.

� La Marigoule, 30 boulevardJean-Jaurès, 30700 Uzès, tél. :04 66 37 27 74.

� Biocoop La Claire fontaine,16, boulevard Britexte, 48000Mende, tél. : 04 66 65 98 57.

á L'appartement de Jonas et une caravane de stagiaire… des murs où s'exprime la philosophie des lieux

á Jonas et Martine…en pleine réflexion

Marie Clem's

Marie Clem's

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Nîmes, à tour de rôle, une formation agricole. Acette époque, une piste qui mène chez eux esttransformée en route, le maire souhaitant qu'ils res-tent sur place : Jonas est précieux pour éviter la fer-meture de l'école d'Aujac. Ils achètent alors leurpremière machine à laver.

De l'importance des solsJusqu'alors, ils disposaient d'une source sur

place, qui ne donnait qu'environ 1 m3 par semaineen été. Pour pouvoir jardiner et arroser, ils devaientdonc descendre au fond du vallon chercher l'eaud'un ruisseau. En 1986, ils ont la possibilité delouer une source dans la colline. Avec 1,2 km detuyau, ils disposent enfin d'une eau plus abon-dante qui leur permet de démarrer des jardins àproximité de la maison. Cela leur permet égale-ment d'envisager de faire de l'accueil à la ferme. Ilscontactent Gîtes de France, mais le projet n'aboutitpas car les conditions d'accueil préconisées néces-siteraient de gros travaux et donc des empruntsd'argent, ce qu'ils ont toujours évité de faire.

En 1988, ils essaient de s'associer avec un autrecouple. Ceci leur permet en 1990 de s'absenterpour suivre une formation de six mois à l'écoled'agrobiologie de Beaujeu (Rhône), école alorsunique en France3. Ils laissent Jonas, 11 ans, en pre-mière année de collège, aux soins de l'autre couple.

Les connaissances qui seront acquises danscette école, en cinq mois, avec quarante interve-nants, vont leur faire prendre conscience de l'im-portance de la qualité des sols pour une agriculturedurable. Pour Pierre "Cela m'a mis les points sur les i".Ils vivent au milieu d'une pinède et de pâturessèches (genévrier, pins…) et de châtaigneraies avecdes sols acides, appauvris, érodés par les torren-tielles pluies cévenoles. Ils s'appuient sur laméthode Jean Pain pour composter des brous-sailles4, gagner du terrain, stabiliser les sols, fertili-ser et augmenter la production.

Ils vont diversifier progressivement les espècesd'arbres, mettre en place des diguettes de retenuepour les sols évitant l'érosion, broyer les brous-sailles pour en conserver la matière organique. Ilsplantent des haies, favorisent les feuillus, cultiventen courbes de niveaux, orientent les parcours d'ani-maux également en courbes de niveau…

Lorsqu'une place de viticulteur se libère àl'école de Beaujeu, Pierre postule pour le poste,Martine trouve une place aux cuisines et auxconserves. Avec Jonas, ils y resteront deux ans.

Ils en reviennent avec une vision prudente dela biodynamie : pour eux, il y a trop de dérives éso-tériques, ce qui enferme l’idée dans une sorte deghetto. Ils n'en gardent actuellement que le calen-drier des semis.

A leur retour en 1994, l'autre couple a aban-donné les lieux et ils doivent tout remettre àniveau. Connaissant Accueil paysan5 depuis 1992,Martine et Pierre se lancent cette fois dans l'accueil.

Un accueil progressifPour commencer, ils installent d'abord un tipi

pour accueillir des randonneurs avec des ânes.Avec le temps, ils agrandissent encore la maisonpour y installer une chambre, puis aménagent unpetit camping de six places (30 personnes maxi-

mum). Ils développent également des sentiers derandonnées qui passent par chez eux. Pour se faireconnaître, ils passent des annonces à l'office de tou-risme et dans quelques journaux proches de leursidées : Silence, les Quatre saisons, Nature & Progrès,Campagnes solidaires. Ils essaient d'accueillir desgens "qui s'intéressent à ce que l'on fait".

Ils découvrent que l'accueil peut être trèsagréable ; cela permet de raconter sa démarche :"Beaucoup de citadins viennent y chercher de l'espoir".Ils se développent jusqu'à pouvoir aujourd'hui

7S!lence n°375 janvier 2010

La­ferme­de­la­Baraque

Agriculture bio

Gard

� Fibris, 50, chemin Haute-Levade, 30110 Sainte-Cécile-d'Andorge, tél. : 04 66 54 8399, www.fibris.fr. Vêtementsbios, équitables.

� Franck Langlais, chemin desMalautières, 30130 Saint-Paulet-de-Caisson, tél. : 04 6639 16 01. Spiruline.

� AGROOF, 120, impasse des4-Vents, 30140 Anduze, tél. : 0466 56 85 47 / 06 22 10 42 42.Bureau d'étude sur l'agrofores-terie.

� Eyos, Atelier de Gréfeuilhe30170 Monoblet, tél. : 04 66 8528 09. Tissage de la soie.

� Alimentation biologique,Claude Canac, B7, parc d'activi-tés de l'Arnède, 30250 Som-mières, tél. : 04 66 80 92 10.

� Criques et miels, DelphineMaillard, Patrick Pasanau, Laborie de Falguières, 30270Saint-Jean-du-Gard, tél. : 04 6634 35 01. Mention Nature etprogrès.

� Jean-Claude Peretto, Saint-Sylvestre, 30390 Domazan,tél. : 04 66 63 97 55. Relancedes grenadiers dans le départe-ment, 3700 arbustes cultivés enbio sur dix hectares.

� Cantine bio de Barjac (où aété tourné le film Les enfantsnous accuseront), EdouardChaulet, Mairie, 30430 Barjac.

� Bio Cévennes gourmandes,Philippe et Patricia Robain, 23,le Plan, 30440 Sumène, tél. : 0499 92 01 99. Crèpes sans glu-ten, jus de pomme, compote depommes, chutney aux pommes.

� Les montagnes bleues, NoëlHadrien, Novis Haut, 30460Vabres, tél. : 04 66 85 25 75.Cuisine végétarienne à base dechâtaîgnes.

� Touselle, Henri Ferté, Mas deMayan, 30900 Nîmes, tél. : 0466 38 23 28. Syndicat de pro-motion des touselles, varité deblé méditerranéen et autrescéréales anciennes.

á Les jardins en terrasse, épousant les courbes de niveau du paysage

á Un des panneaux qui accueille le visiteur

á Le stand au salon Marjolaine

á Visite de la ferme en compagnie de Pierre

D.R.

D.R.

Marie Clem's

D.R.

1. voir page 10.

2. voir page 21.

3. Cette école n'existe plus aujour-d'hui.

4. Voir Equipe Jean Pain, BP 16,89520 Treigny, tél. : 03 86 74 7220, www.jean-pain.com.

5. Accueil paysan, MIN, 117, rue desAlliés, 38030 Grenoble cedex 2,tél. : 04 76 43 44 83,www.accueil-paysan.com.

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accueillir une quinzaine de personnes en chambreset en table paysanne. C'est contraignant de fairel'accueil pendant tout l'été, mais cela leur permetde valoriser leur petite production agricole, les pro-duits transformés (confitures, pâté végétal), de valo-riser l'utilisation des plantes sauvages et enfin demontrer une cuisine presque toujours végétarienne.Cela leur permet d'écouler une bonne partie de laproduction sans aucun transport… et donc dediminuer leurs déplacements dans les foires.

Le retour de JonasEn 1994, Jonas est parti faire des études,

d'abord au lycée de Nîmes, puis à Besançon (BTScommunication visuelle) et enfin à Strasbourg (artsdécoratifs). En 2002, les études finies, il se lancedans la bande dessinée et multiplie les expériencessans trop chercher à gagner sa vie.

Membre actif de l'Institut Pacôme6, associationde micro-édition, il collabore ainsi à la revue de BDpour enfants Le Poulpe multipotent, dont le tirageest limité pour le moment à 500 exemplaires. Il yraconte des histoires écolos.

Il fait des petits boulots alimentaires pour com-pléter une activité qui ne lui rapporte pas assez.Progressivement, la vie en ville devient pesante.Alors que jusqu'ici il avait toujours trouvé que sesparents travaillaient trop, il finit par revoir sa posi-tion. Après avoir aménagé un studio indépendantde 40 m2 dans la grange au-dessus des ânes, dansun bâtiment en bois cordé et bardage bois, il décidede se préparer à prendre la suite de ses parents. Enjanvier 2009, il commence à travailler à temps pleinsur place et s'est inscrit à Florac pour suivre une for-mation d'un an pour obtenir un brevet profession-nel de responsable d'exploitation agricole (BPREA).Ensuite, la passation d'activité devrait se faire pro-gressivement avec des parents qui commencent àregarder du côté de la retraite professionnelle.

Nul doute que Pierre, qui a multiplié les initia-tives locales pour nous offrir aujourd'hui un petitcoin à la végétation d'une grande diversité, ne pour-suive ses expériences. Il a par exemple planté desféviers d'Amérique, un arbre de la famille des légu-mineuses, très résistant à la sécheresse, qui, outrequ'il produit de l'ombre, développe des nodules auniveau des racines, permettant de fixer l'azote dansle sol, et donc de nourrir d'autres cultures à sonpied. Il a aussi développé les plantations de yuccas.Ce cactus résiste au gel car ses feuilles ne sont pascharnues. Les tiges et les fleurs sont comestibles.Cela permet de faire des haies piquantes qui résis-tent aux tentatives de passage des animaux et doncd'amorcer une sorte de bocage. Un nouveau pota-ger mis en place ces dernières années a été prévuavec des terrasses assez longues pour y favoriser letravail par traction animale. Cela serait un dévelop-pement possible de l'activité des ânes. Ce jardin de2500 m2 est équipé de tuyaux (1,6 km) qui assurentun arrosage microsuintant, un moyen de diminuerfortement la consommation d'eau. Enfin, PierreBuchberger s'est découvert une fonction de péda-gogue : c'est un conférencier recherché. Son dis-cours s'appuie sur une pratique de tous les jours.

Au début, les paysans du coin ont rigolé devoir ces citadins s'installer sur ce qui était la plusmauvaise ferme de la commune. Aujourd'hui, ilsne peuvent qu'être admiratifs.

M. B. �

8 S!lence n°375 janvier 2010

La­ferme­de­la­Baraque

á Pierre au jardin, ramassant du pourpier

á Pierre à coté du local de poubelledu camping, ici tout le monde trieses déchêts

á Les digues végétales installées dans la forêt pour bloquer l'érosion

6. 7, rue de l'Aimant, 67000Strasbourg,http://institutpacome.free.fr.

Marie Clem's

Marie Clem's

Marie Clem's

Agriculture bio

Lozère

� Louise et StéphaneChandelon, Jardins du Puech,48110 Sainte-Croix-Vallée-Française, tél. : 04 66 44 7909. Cultivent 150 variétés delégumes.

� Biojour, 7, rue du Pêcher,48400 Florac, tél. : 04 66 9404 01. Coopérative biologique.

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AL'AUTOMNE 2008, LES ORAGES SE SONTSUCCÉDÉS SUR LES CÉVENNES. EN UNE NUIT, IL

est tombé 500 mm d'eau, soit presque autant qu'enune année normale. Les oueds — ruisseaux assé-chés — et les quelques cascades de la vallée où sesitue Carapa ont gonflé démesurément, emportanttout sur leur passage, le pont d'accès en particulier.Mais c'est une caractéristique des lieux : presquetoute l'eau tombe brutalement en automne et lanature sait s'en accommoder, comme le montrecette vallée verdoyante au milieu de massifs beau-coup plus secs.

Cette vallée très riche en flore a provoqué uncoup de foudre en 1977 chez Jacques Vecker, alorsâgé de 50 ans. Après de longues années commeenseignant à l'étranger (Allemagne, Finlande), ilcherchait à développer une activité écologique. Ilprend une pré-retraite, développe une activité dejournaliste et achète tout le haut de la vallée, soit55 ha à l'abandon depuis la dernière guerre. Avecsa femme, Janine, il restaure la seule maisondebout sur ce domaine et y crée le Centre écologiqueeuropéen. Il fait des démarches pour faire classerl'ensemble comme réserve fédérale de chasse —pour éviter les conflits avec les associations dechasseurs. Cette vallée fait également partie de laréserve de biosphère Unesco des Cévennes.

Un parcours en solitaireOlivier Rognon, d'origine parisienne, s'inté-

resse très tôt aux tentatives de vivre ensemble. AParis, il fait partie d'une communauté qui contri-buera à la mise en place des premières coopératives

bio dans la capitale. En 1991, il participe à la créa-tion d'une association, dont le projet est de mettreen place des écovillages en Guyane française. Il ren-contre alors Thierry Sallentin, un ethnologue quiconnaît bien la Guyane, mais il n'y a pas d'atomescrochus. Après quelques démarches infructueusespour avoir des terrains, l'association décide dechercher également en métropole. Elle passe desannonces dans des revues lues par les mairies,pour chercher une commune qui accepterait de luiprêter un terrain gratuitement. Jacques Vecker pro-pose alors de venir voir sa vallée et de s'y installer.

Après une première visite, Olivier Rognon, 35ans à l'époque, est le seul prêt à franchir le pas. Ils'installe en 1995, avec seulement une vieille cara-vane prêtée pour le logement, et un vélo pourjoindre la gare d'Alès à quelques kilomètres — pen-tus — de là. Lorsqu'il arrive, il y a sur place desobjecteurs de conscience qui aident au Centre éco-logique européen. Ils l'aident à monter une ossaturebois — du châtaignier coupé sur place — en formede tipi à douze côtés, qui lui servira à construireune vaste cabane ronde, à deux niveaux, d'une sur-face de 70 m2. Les murs en bottes de paille sontenduits à la chaux. Le toit est en bardeau de thuya.Au fil des ans, cette habitation va devenir confor-table avec l'arrivée de l'eau d'un ruisseau et un peud'électricité fournie par un panneau de photopiles,placé en hauteur dans les arbres, puis l'installationd'une micro-turbine hydroélectrique. Des toilettessèches à l'extérieur complètent le tout. Tout cela estfait en autoconstruction, sans permis de construire,mais sans problème avec l'administration. La paille

Ecovillage

Vous aimeriez vivre le plus en harmonie possible avec la nature,au sein d'un collectif, dans une habitation ronde, en étantvégétarien et en pratiquant la permaculture ? Carapa l'a fait !

Carapa, une oasis dans les Cévennes

9S!lence n°375 janvier 2010

M.B.

á Le toit de la maison de Fabienne,vue de l'intérieur

� Oasis Carapa, Vaugran,30480 Saint-Paul-la-Coste,tél. : 04 66 30 13 42 (Olivier etMartine) 04 66 30 33 96(Fabienne) 04 66 25 14 21(Françoise et Jean-Louis).

� Le film est disponible en DVDauprès de Carapa contre 24 €port compris.

Ecohabiter 30

L’association EcoHabiter 30 avu le jour à Nîmes en 2008,pour créer les conditions del’émergence de projets d’habitatgroupé écologique en auto-pro-motion dans le Gard.EcoHabiter 30 est un lieu derencontre pour trouver vosfuturs voisins et ensemble déci-der le lancement de votre projetd’habitat groupé.

� Ecohabiter 30, www.ecohabi-ter30.org. Tél. : 04 66 73 13 33ou 04 66 26 23 36, www.ecoha-biter30.org.

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et la chaux ont été achetées. L'ensemble revient àmoins de 10 000 €. A l'époque, il n'y avait pasl'abondance de la littérature d'aujourd'hui et on netrouvait les explications techniques que dans deslivres étrangers. Il n'y avait pas non plus de réseaude chantiers coopératifs.

Au départ, Jacques Vecker prête à Olivier 7 hapour y développer un projet d'éco-hameau et de per-maculture, avec des jardins à trois étages (plantesannuelles/arbustes/arbres). Il n'y a pas de loyer.

Olivier lance alors un appel avec une charteprésentant quelques points non négociables : l'ha-bitat doit être rond (influence du chamanisme amé-rindien), les jardins en permaculture, le régimealimentaire au moins végétarien, si possible végéta-lien, le lieu est non-fumeur.

Cette charte avait été discutée avec des per-sonnes intéressées… qui, après rédaction, ne sedécident pas à venir, comme c'est souvent le casdans ce genre de projet.

Pour Olivier, cette incapacité à franchir le pass'explique par ce qui motive les personnes : "ellessont en réaction contre le système, elles cherchent à lefuir, mais n'ont pas fait une démarche pour définir demanière positive ce qu'elles voudraient vivre".

Pour ne pas rester isolé, dès le départ, Olivierparticipe aux rencontres françaises des écovillages1

et adhère au GEN-Europe2, un réseau où il peutrencontrer des personnes impliquées dans de nom-breuses réalisations. Cela contribue à lui donner letonus pour poursuivre son action.

Pour dégager un revenu, Olivier a développé latransformation des châtaignes (galettes, confi-ture…) et vend ses produits principalement dansles salons et fêtes écolo. Il donne aussi quelquesconférences.

La naissance d'un collectifDes personnes, surtout des jeunes, s'installent

parfois… Cela dure six mois, un an, sans se péren-niser. Certains, après avoir longuement discuté dela charte, ne l'appliquent jamais. Avancer collecti-vement n'est pas toujours facile à vivre. D'autresdécouvrent le lieu au printemps et fuient la pluie àl'automne. Plusieurs expériences tournent court.Suite à cela, un statut intermédiaire est adopté : ilfaut rester au moins un an avant d'être intégré dansun collectif décisionnel.

En 2002 arrivent Fabienne et sa fille, âgée de 9ans. Après avoir fait un tour du monde à la voile,elles s'installent dans un premier temps dans unecaravane, Fabienne se lance dans la fabrication desa maison ronde. Elle choisit de se mettre plus enhauteur, ce qui lui assure une jolie vue, mais com-plique singulièrement le chantier : terrain en fortepente, nécessité de monter les matériaux… Aprèsavoir stabilisé une plate-forme, la maison s'appuiesur une ossature bois. Les murs sont réalisés avecde la terre argileuse provenant… de l'autre côté dela vallée. Une maison presque totalement locale. Làaussi, un panneau photoélectrique assure l'éclai-rage et répond aux faibles besoins en électricité.Musicienne, Fabienne s'est formée à la musicothé-rapie et donne beaucoup de stages en extérieurdans ce domaine, mais aussi en danses, en voix.Elle anime également, pour les enfants, des stagesd'immersion et de découverte de la nature.

En août 2007, Martine, qui a rencontré Olivierlors de l'écofestival d'Héol en Bretagne3, décide devenir s'installer avec lui. Ingénieur paysagiste, elle atravaillé dans un lycée agricole, a dirigé les espacesverts d'une ville et depuis 2004 cherchait à vivre sesrelations avec les plantes autrement. Ce rapproche-ment avec la nature, elle l'a trouvé dans le chama-nisme. Elle s'est également formée à l'art-thérapie.Elle s'oriente vers l'organisation de stages et partageun cabinet avec d'autres thérapeutes à Alès.

10 S!lence n°375 janvier 2010

Ecovillage

Vivre ensemble

Gard

� Eco-village Les Vies dansent,projet en cours, Laurent, tél. : 06 80 66 17 46.

� Tribu Vivace, Alain Auguste,Les Drouilhèdes, 30160Peyremale, tél. : 06 19 42 1869, tribuvivace.free.fr.

� Cantoyourte, Sylvie Barde,tél. : 04 66 54 84 77, http://yurtao.canalblog.com.

� Ecosite de la Borie, RD983,30270 Saint-Jean-du-Gard,tél. : 04 66 85 07 01, www.ecosite-laborie.com.

� La Vieille Valette, 30160Rochessadoule, tél. : 04 66 2532 62.

� Eco-hameau "La Serre duValat", 30460 Vabres : initiativecommunale avec 7 parcelles de2000 m2 en bordure d'un boisde 10 hectares géré collective-ment par les habitants.

Lozère

� Vivre ensemble, Le Fresquet,48240 Saint-Frézal-de-Ventalon. Projet de créationd'un éco-hameau autour desvaleurs de l'écologie globale, enlien avec la SCIC Bois 2 mains.

� Gîte la Roquette, 48110Molezon, tél. : 04 66 44 07 79(Ludovic Giffard), voirwww.gite-laroquette-cevennes.fr :résidence d'artistes notamment.

� Lo Bissac, 48160 Saint-Martin-de-Boubaux. Lieu créé en2008 avec comme charte commu-ne d'en faire un lieu d'échanges desavoirs, d'activités artistiques etculturelles, de partage.

á La maison d'Olivier et Martine

á Reconstruction d'un pont après les orages de l'automne 2008

á Construction d'une serre dans le potager

M.B.

D.R.

D.R.

1. Ce réseau, qui se réunira de tempsen temps, a permis de faire se ren-contrer jusqu'à 500 personnes.C'est de là qu'est parti le projet dela revue Passerelle Eco, que nousavons présentée dans le n° 370.

2. www.gen-europe.org relayé enFrance par le Mouvement oasis entous lieux, BP 14, 07230Lablachère, tél. : 04 75 39 37 44.

3. Héol, route de Louisfert, 44520Moisdon-la-Rivière, tél. : 02 40 0763 68, www.heol2.org.

4. voir page 26

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Une famille qui avait prévu de s'installer avaitacheté une yourte, montée un peu plus haut dansla vallée. Elle a renoncé à venir et la yourte a étérachetée. Depuis l'automne 2008, elle hébergedeux nouveaux habitants : Jean-Louis et Françoisequi, après presque un an pour s'installer, ontdémarré à l'automne 2009 des activités dans ledomaine des soins énergétiques à Alès.

Préserver l'écosystèmeL'un des principaux attraits du lieu est l'esprit

qui s'y est développé. Depuis le début, l'axe centralde recherche est de définir un moyen de vivre dansun écosystème en le perturbant le moins possible.Le potager est ainsi tourné vers la culture perma-nente avec des plantes pérennes. La forêt est entre-tenue pour y favoriser un équilibre, ce quinécessite une coupe progressive des pins mari-times qui ont envahi les lieux après l'abandon deschâtaigneraies. Tout un tas d'expériences sontmenées pour améliorer le couvert forestier et lerendre productif. Seule une partie de la vallée esthabitée par les humains, tout le haut étant laissé àl'état sauvage. Enfin, le mode de vie extrêmementsimple des habitants doit permettre d'y vivre ennombre, sans entraîner de pollutions ni de dégra-dations.

Une opportunité d'achat pour une parcelle de3 ha les a fait réfléchir à une extension possible. Ungroupement foncier agricole (GFA) a alors été misen place pour lancer un appel à prendre des partsde ce terrain. Quatorze personnes ont souscrit aucapital, permettant d'obtenir une structure adé-quate pour augmenter les terres collectives si l'éco-village voulait demain s'étendre. Toutefois, lagestion administrative d'un GFA s'avère lourde.

Avec maintenant cinq adultes en collectif ettoujours le soutien du couple propriétaire deslieux, le groupe se manifeste sous forme de repascommuns réguliers, de réunions pour les prises dedécisions au consensus, d'entraide pour différentstravaux. Selon l'expression d'Olivier Rognon, ils'agit d'"être plus que des voisins".

Ils ont décidé de devenir "Oasis Carapa" et d'ad-hérer au réseau des Oasis en tous lieux, réseaud'initiatives initiés autour de la démarche d'agroé-cologie de Pierre Rabhi2

En 2007, la réalisation d'un film a permis des'ouvrir en direction des autres habitants de la val-lée. Alors qu'avant, ceux-ci venaient rarement sur

les lieux, même lors des journées portes ouvertes,le film a permis de changer leur regard.

Même si le lieu s'est constitué dans l'illégalitéau niveau des constructions, il ne semble pasmenacé dans l'avenir. Carapa participe à la fêteannuelle de la commune, paie des taxes d'habita-tion. La lutte contre la cabanisation qui remontedu sud4 ne semble pas les concerner : ils sont desmilliers dans le même cas et constituent les forcesvives des Cévennes.

M. B. �

Ecovillage

11S!lence n°375 janvier 2010

Femmes

Gard

� CIDFF, 20, rue de Verdun,30900 Nîmes, tél. : 04 66 38 1070. Centre d'information institu-tionnel sur les droits des femmes.

� Mouvement français pour leplanning familial, 7, rue Saint-Gilles, 30000 Nîmes, tél. : 0466 29 41 44.

� Mouvement du Nid, 25, rueGirard-de-Roussillon, 30000Nîmes, tél. : 04 90 85 86 75.Mouvement de lutte contre laprostitution.

� Femmes libérées, 6, rueLouis-Rossel, 30000 Nîmes.Aide aux femmes pour sortir deson quotidien.

� Trans-sortant de l'ombre, 575,rue Tour-de-l'Evêque, 30000Nîmes. Association d'accompa-gnement des transsexuel-le-s.

� Mouvement français pour leplanning familial, 10, impassedes Crêtes, Les Cévennes, 30100Alès, tél. : 04 66 86 19 85.

� Femmes solidaires, GisèleCoutaud. 85, route de Donnat-Combe. 30200 Sabran, tél. : 0466 89 52 82.

� Les Mariannes du Gard, 4,rue Séverine, 30300 Beaucaire.Pour la participation civique etla mise en place de réseauxd'entraide entre femmes.

� Femmes et territoires, 12,rue Entre-les-Tours, 30700Uzès. Aides aux femmes por-teuses de projet intégré dansune démarche de territoire.

� Fées et lutins, mas deCaladon, 30770 Aumessas.Association d'entraide pourfemmes en difficulté, loin detoute violence conjugale.

� Femmes en mouvements,centre Pablo-Neruda, placeHubert-Rouger, 30900 Nîmes.Anciennement Femmes solidaires,mouvement féministe populaire.

� Centre gay et lesbien, 2, rueStanislas-Clément, 30900 Nîmes.

Lozère

� CIDFF, Immeuble Le Foch,12 bis, avenue Foch, 48000Mende, tél. : 04 66 49 32 65.Centre d'information institution-nel sur les droits des femmes.

� ALGL, Association lozérien-ne gays et lesbiennes, 1, placeCharles-de-Gaulle, 48000Mende, tél. : 06 75 24 14 40,www.algl.net.

� Planning familial, 5, rue duChou-Vert, 48002 Mende, tél. : 0466 32 86 94 ou 06 33 43 22 65.

á Stage d'initiation aux plantes

á Cercle de paroles

á La maison de Fabienne, vue de l'extérieur

M.B.

D.R.

D.R.

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DANS LE RÔLE DU POT DE FER, L'INDUSTRIESEMENCIÈRE QUI ENTEND VENDRE CHAQUE ANNÉE

aux cultivateurs leurs semences. Dans le rôle du potde terre, une association qui, bien qu'acculée parles procès, continue à défendre la biodiversité dessemences, leur libre-échange et la possibilité pourun paysan de produire lui-même ses semencessans passer par des marchands. Qui va gagner ?

La passion des jardinsL'histoire commence en 1988, à Saint-Menoux,

dans l'Allier. Dans cette commune, on trouve alorsl'un des rares lycées français appliquant la pédago-gie Steiner ; nombreux sont ceux qui viennenthabiter dans les environs pour que leurs enfantspuissent continuer leurs études après le collège.

C'est dans ce milieu fertile qu’est née, à l'initia-tive de Dominique Guillet, l'association La Rose etla passiflore, association de reproduction desemences. Autodidacte, cet ancien moniteur de skis'est intéressé à la botanique après avoir fréquentéles écoles Steiner et la biodynamie. Lors d'unvoyage aux Etats-Unis, il a rencontré les "sauveursde semences" qui dénoncent le contrôle du vivantet de la vie par des firmes.

L'association ressentant une grosse demande,elle se transforme en 1995 en entreprise sous le

nom de Terre de semences. Elle fonctionne avec lestatut d'entreprise d'insertion et va employer jus-qu'à 20 salariés encadrant une cinquantaine d'em-plois aidés. A l'époque, c'est une des plus grossesentreprises d'insertion de la région.

Seulement voilà : la législation européenne pré-voit que, pour être commercialisée, une semencesoit inscrite à un registre. Elle doit remplir un cer-tain nombre de critères visant "la protection duconsommateur". L'expertise coûtant fort cher, celafavorise les vendeurs de semences qui ne souhai-tent commercialiser qu'un petit nombre de varié-tés. Pour s'assurer un revenu confortable, cesvariétés souvent hybrides — dites F1 — sont sté-riles : elles ne donneront pas à leur tour desemences et donc il faudra en racheter chaqueannée.

Cette réglementation favorise la concentrationdes semenciers, amorcée en 1941 par la créationde l'ordre des semenciers par Pétain. Cela a provo-qué la mort progressive des graineteries, qui nepouvaient plus vendre que les variétés inscrites aucatalogue. Aujourd'hui, le phénomène de concen-tration est tel que 9 semenciers contrôlent 90 %des semences du monde. En France, le principalest Limagrain, quatrième producteur mondial.

L'association Kokopelli coordonne de multiples actions en faveurde la libération du vivant. Une activité mal perçue du côté desmarchands, mais de plus en plus soutenue par le public.

Kokopelli, l'indocile

12 S!lence n°375 janvier 2010

On­sème­encore

� Kokopelli, Oasis, 131, impas-se des Palmiers, 30100 Alès,tél. : 04 66 30 64 91,www.kokopelli.asso.fr.

1. La Ferme des enfants, SophieRabhi-Bouquet, hameau des Buis,Chaulet-Casteljau, 07230Lablachère, tél. : 04 75 35 09 97,www.la-ferme-des-enfants.com.

2. voir page 21.

M.B.

á Jocelyn et Cécile, comparant desgraines de haricots

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Des semences au profit de l'humain

Terre de semences a une tout autre philosophie.Dominique Guillet pense que, pour développerune agriculture qui profite à l'homme, lessemences doivent être adaptées au terrain, donctrès diversifiées et de plus reproductibles pour nepas coûter de l'argent. En gros, il a la prétention depoursuivre l'agriculture exercée depuis des siècles :adaptation locale et autonomie. Une aberrationpour le système marchand qui nous dirige, via lelobbying de l'Europe.

Le succès de l'entreprise provoque assez rapide-ment des réactions. Les menaces se précisent avecdes annonces de procès.

Alors que nombre d'autres entreprises compa-rables font le choix de réduire leur catalogue et derentrer dans la légalité, les animateurs de Terre desemences décident de changer de stratégie et depoursuivre la promotion de la biodiversité et de lagratuité des semences sous une autre forme.L'association Kokopelli voit le jour en 1999,Dominique Guillet étant président, Pierre Rabhisecrétaire et Jocelyn Moulin trésorier. Elle s'installeà Alès, dans le Gard, pour se rapprocher de PierreRabhi et de l'école de sa fille, Sophie Rabhi, oùiront les enfants de Dominique Guillet1. Cela per-met aussi un rapprochement avec Nature & Progrès,très actif dans le département2. La présidente del'époque, Arlette Allouch, apportera son soutien àde nombreuses campagnes menées par Kokopelli.

Comment échanger en dehorsdu commerce ?

La loi tolère des échanges entre jardiniers, dumoment que cela se fait sans commerce. Pour utili-ser cette possibilité, l'association propose auxanciens clients de Terre de semences de fonctionnerdifféremment. Une adhésion modeste permet dechoisir quelques sachets de semences. Les adhé-rents sont invités à proposer à l'échange dessemences les plus diverses possibles. De très nom-breuses personnes jouent le jeu et plusieurs cen-taines deviennent productrices de semences. Resteque, du côté de la demande, c'est plus compliqué :une partie des demandeurs de graines, notammentsur les stands, ne sont pas adhérents et il reste defait une partie commerciale.

Pour favoriser le développement de cette pra-tique, l'association va faire de la formation : pro-ducteurs de semences, pratiques d'agro-écologie,

principalement sur des fermes de son réseau. Elleva aussi disposer, dans le parc régional du Verdon,de 9 ha pour produire des semences, faire de l'api-culture et organiser des stages pratiques.

Elle met en place des échanges avec d'autrespays, notamment en Afrique et en Asie, où ellefinance des formations pour la production auto-nome de semences. En effet, les multinationalesessaient de vendre leurs semences stériles partout.

Si le nombre d'adhérents est un contre-pouvoiraux blocages de la législation — dans les 18 moisqui suivent le lancement de l'association, 7500 per-sonnes de 18 nationalités différentes adhèrent —cela ne suffit pas à protéger l'activité de Kokopelli.Alors que l'association se développe au point depasser de 6 à 15 salariés aujourd'hui (+ 6 saison-niers pour faire face à la demande au printemps),elle n'échappe pas aux procès.

Procès et soutien populaireLe procès classique pour Kokopelli concerne la

non-inscription au registre européen des semences.Si les échanges entre adhérents échappent à cettelégislation, ce n'est pas le cas des ventes directes.Les huissiers débarquent alors régulièrement pourcompter les variétés non inscrites et les jugementscondamnent l’association à une amende parvariété… Une faible amende de 5 €… mais commeKokopelli stockait 3426 variétés non inscrites lejour du passage de l'huissier, cela fait à l'arrivée

On­sème­encore

13S!lence n°375 janvier 2010

Pépinière biodynamique La Feuillade

Installés depuis 1993, Sophie etDenis Rauzier mènent un projetde type familial, artisanal etpaysan. Dans les Cévennes, à350 m d'altitude, ils cultivent1,40 hectare de terrain exposénord, très froid en hiver, sec ettrès chaud l'été. Ils ont su adap-ter leur production d’arbresfruitiers, plantes ornementales,botaniques, plants de petitsfruits rouges à ce climat tran-ché, en sélectionnant les varié-tés. Ainsi les plantes sontrobustes, rustiques, résistantes àla sécheresse ; elles n'ont pasété "poussées", n'ont subi aucuntraitement chimique. Unedémarche qui témoigne qu'il estencore possible de vivre en zonerurale de montagne.

� Pépinière biodynamique, La Feuillade, Sophie et DenisRauzier, 30450 Genolhac, tél. : 04 66 61 15 92,www.lafeuillade.com.

Reel

Depuis 2000, Reel, le Réseauéducation environnementLozère, fédère différentes initia-tives et aide à échanger, mutua-liser, communiquer. Il participe àdes actions régionales et natio-nales (avec le réseau GRAINE).Il coordonne des actions se sen-sibilisation dans les établisse-ments scolaires, il incite à lacréation d'éco-école, aide audéveloppement d'une chartedépartementale en 24 points.

� Réseau éducation environne-ment Lozère, 5, rue Serpente,48400 Florac, tél. : 04 66 4517 46.

Les recycleries

Avant le recyclage, les recycle-ries favorisent la réutilisation enréparant les objets récupérés eten les remettant en état puis enles vendant à bas prix.

� Recyclerie d'Anduze, ZA deLabahou, 30140 Anduze, tél. :04 66 30 73 80.

� La Clède, 2, rue George-Sand, 30000 Alès, tél. : 04 6656 52 81, www.la-clede.fr.Recyclerie.

� Yvonne Malzac, route deMalaval-Langlade, 48000Brenoux, tél. : 04 66 48 05 37.Recyclerie de Mende.

á Production de semences, en plein cœur du parc régional duVerdon

á Raoul Jacquain, porte-parole, très actif, de Kokopelli

Ö Stand pour un salon

D.R.

D.R.

D.R.

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une somme conséquente : 17 130 €, plus les fraisde justice.

Pour s'assurer un soutien populaire, l'associa-tion réagit par des campagnes grand public. En2006, l'opération Robin des semences a consisté àtraquer dans les grandes surfaces la vente deplantes d'espèces non inscrites au registre euro-péen. Et il y en a pléthore : comme les consomma-teurs sont avides de produits bio et divers, ontrouve souvent, au rayon frais, des produits locauxnon homologués. Les participants devaient acheterces produits et demander une facture. Kokopelli,fort de ces factures, s'est ensuite inquiété de savoirpourquoi tous les grands magasins ne font pas,eux, l'objet de procès ? En 2007, l’association alancé la campagne Maïs sans OGM en donnantquelques graines de maïs non inscrit à ceux qui levoulaient et en leur fournissant une lettre type àenvoyer au ministère de l'Agriculture, demandantl'homologation de graines produites et envoyéesavec la lettre. En 2009, Kokopelli a pris connais-sance d'un projet de loi déposé aux Etats-Unis quiviserait à mettre fin aux échanges entre jardiniers.Concrètement, seuls les professionnels pourraientcontinuer à faire du maraîchage. Une campagne adonc été lancée pour savoir si l'Europe n'aurait pasla "bonne idée" d’ordonner une telle limitation despotagers3. 2009 a aussi marqué la première ren-contre nationale des parrains/marraines (ils appro-chent le millier). 2010 devrait voir se mettre enplace une formation sur les produits alternatifs auxpesticides dans l'agro-écologie : comment utiliserles associations de plantes (non référencées biensûr), les tisanes ou les décoctions…

Jusqu'à maintenant, toute cette activité mili-tante, hautement salutaire, a été bien perçue dupublic et a permis à Kokopelli de payer les amendeset les frais de justice (126 000 € en 2008-2009 !).Mais il reste de nombreux procès en cours…

Un enjeu politiquePour se sortir de l'impasse actuelle, il faudrait

que le dossier devienne politique. Kokopelli s'yemploie, en France, en prenant contact avec desutilisateurs de semences plus institutionnels. Etcela commence à marcher : la mairie de Mouans-Sartoux4 a décidé de soutenir l'association. Le 28juin 2009, elle a organisé une journée de soutien etdistribue des graines non enregistrées par le biais

de potagers gérés par les enfants dans les écoles dela ville. La commune s'appuie sur les documentsde l'ONU, qui recommandent la sauvegarde de labiodiversité. Elle n'a pas fait l’objet de réactionsofficielles, pour le moment. Il serait souhaitableque les élus qui nous lisent appliquent cette idéedans leur commune.

Le lobby des semences étant le même que celuides OGM et des pesticides, Kokopelli s'est lancédepuis 2007 dans la lutte pour la protection desabeilles. Cela a donné lieu à la production d'unfilm, Le Titanic apicole, sorti début 2009 ; on yexplique comment la perte de biodiversité dessemences fragilise les écosystèmes, et donc la capa-cité des abeilles à survivre dans un milieu appauvriet pollué par les produits de traitement.

Un problème qui est perçu par de plus en plusde gens et qui devrait fortement gagner en visibilitéen 2010, cette année étant déclarée par l'ONU"année de la biodiversité".

M. B. �

Une maison des semences bio ?

Depuis plusieurs années, Kokopelli est hébergépar une couveuse d'activités. Elle y occupe

aujourd'hui 700 m2, mais dans de mauvaisesconditions : bâtiments en métal mal isolés néces-sitant une climatisation importante, près d'un grosrond-point routier, avec vue sur un centre com-mercial ! Kokopelli aimerait se lancer dans laconstruction d'un bâtiment bioclimatique, éven-tuellement en partenariat avec d'autres associa-tions locales, à proximité d'Alès.

14 S!lence n°375 janvier 2010

Environnement

Gard

�Maison de l'environnement,21, rue Soubeyranne, 30100Alès, tél. : 04 66 52 61 38,http://mne-rene30.org. Fédèreune quarantaine de structuresdans le département.

�Maison de la randonnée, LaChâtaigneraie, 30140 Thoiras,tél. : 04 66 61 66 66.

� Enahy, 2, place Villaret,30170 Saint-Hippolyte-du-Fort,tél. : 04 66 77 90 97.Association de défense desautruches à cou rouge du Niger.

� Alliance anti-corridas, BP77023, 30910 Nîmes cedex 2,tél. : 04 66 64 22 97.

Lozère

� Alepe, Association lozériennepour l'étude et la protection del'environnement, montée deJulhers, 48000 Balsièges, tél. :04 66 47 09 97.

� Association Takh pour le che-val de Przewalski, Le Villaret,48150 Hures-la-Parade. Tél. :04 66 45 64 43. Associationgérant la réintroduction de cecheval rustique qui peut vivreseul sur les causses sauvages.

� L'oiseau de feu, BernardGoll, Cassagnes nord, 48150Saint-Pierre-des-Tripiers, tél. :06 08 03 89 46. Éducation àl'environnement, étude des vau-tours.

� Graine de vie, Le Rabies,48240 Saint-Privat-de-Vallongue. Promouvoir et aidertoutes les initiatives collectivesou individuelles visant à la pro-motion du bien-être chez lesindividus, la protection de l’en-vironnement.

� Les Amis du Cambonnet,Le Cambonnet, 48330 Saint-Etienne-Vallée-Française.Défense du cadre de vie.

On­sème­encoreÜ L'impressionnant alignementdes casiers, toute la richessede nos jardins…

M.B.

M.B.

3. La gratuité des échanges ne consti-tue-elle pas en effet une distorsionde la concurrence, alors quel'Europe doit garantir le libre mar-ché prévu par son projet deconstitution ?

4. Nous avons présenté AndréAschieri, maire de cette commune,dans notre numéro sur les alterna-tives en Var et Alpes-Maritimes :Silence n° 342.

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SI LE VIN DE CHRISTOPHE BEAU EST RÉPUTÉ,IL Y A BIEN D'AUTRES CHOSES À PIOCHER DANS LES

terres rouges de ses vignobles. Né dans une familleaisée, en milieu urbain, il suit ses parents à l'étran-ger, vivant longtemps au Mexique. Il ne rentrera enFrance qu'en 1971 pour suivre une formation d'in-génieur agronome. Il a alors des professeurs aussirenommés que René Dumont1 ou François deRavignan2. Après ses études, il participe, en 1983,à la création de l'association Geyser3 avec qui, jus-qu'en 1995, il effectue des missions, de l'Alaska auChili. Les animateurs de Geyser s'intéressent auxalternatives que développent les peuples indi-gènes, et essaient de mettre en place ce qu'ils nom-ment le "développement participatif", une desmultiples tentatives lancées par des ONG dans cesannées-là pour contrecarrer la marchandisation dumonde.

En 1985, toujours dans le cadre de Geyser, illance la revue Alternatives agricoles, aujourd'huirevue de l’Institut technologique de l'agriculturebiologique (ITAB)4.

En parallèle, entre deux missions, il s'essaie auretour à la terre. Il fait des expériences de culturebiologique d'asperges, de blé, de pois chiches…pour des revenus qui s'avèrent, eux aussi, assezchiches. En 1985, il rencontre Momo, un viticul-teur ayant une grande autorité morale dans son vil-lage. Celui-ci va l'accompagner pendant unedizaine d'années alors qu'il se lance dans la produc-tion de vin biodynamique.

Cep Atout, Sait pas tout…Dans un premier temps, il loue des parcelles. Il

va vite en comprendre les limites suite à desconflits de fermages. Cela lui donne envie d'ache-

ter des terres, si possible en les collectivisant. Ilmet alors en place un système coopératif : desconsommateurs sont invités à acheter des parts desociété civile immobilière (SCI) pour des valeurscorrespondant à l'implantation de multiples de dixceps. Les preneurs de parts reçoivent en échangeun revenu sous forme de bouteilles de vin. L'idéerencontre un succès certain. En 1995, deux hec-tares appartiennent concrètement à une SCI CepAtout où l'on retrouve comme actionnaires desentreprises alternatives (Ardelaine, Vieil Audon…)et des amis (33 propriétaires différents). Deuxautres hectares sont achetés en 2000 par desactionnaires issus du monde professionnel, dontprincipalement trois cavistes parisiens qui vendentson vin. Cette deuxième SCI s'appelle Sait pas tout.

Quatre hectares s'ajoutent aux deux autres, unepartie en propriété, une autre en fermage, soitactuellement six hectares cultivés.

Chaque année, pour les vendanges, on invitaitles sociétaires à venir ramasser "leurs" grappes deraisins. Même si l’idée était réjouissante, celas'avéra lourd à organiser : des récoltes effective-ment très rapides, mais une logistique peu compa-tible avec le respect de la maturité des raisins.Aujourd'hui, Christophe limite le nombre de per-sonnes qui veulent venir.

A partir de 1995, il cesse ses missions pourGeyser qui s'est peu à peu transformé en bureaud'études et il ne vit plus que du vin.

Il crée, en 1997, l'association Terre ferme qui aexpérimenté depuis dix ans de nombreuses média-tions pour un commerce "associant" en agriculture,une formule qui s'est développée avant l'émer-gence des Amap et les filières partenariales justes5.

Biodynamique

On peut aimer le vin pour son goût. On peut aussi l'aimercomme point de départ d’une démarche philosophique… une voie que suit avec succès Christophe Beau.

Christophe Beau et la philosophie du vin

15S!lence n°375 janvier 2010

1. René Dumont (1904-2001) estl'auteur de très nombreuxouvrages critiques sur le dévelop-pement. En 1974, il est le premiercandidat écologiste à l'électionprésidentielle.

2. François de Ravignan, élève deRené Dumont, est l'auteur denombreux livres sur le paysage etles ravages de notre politique agri-cole. Il a été pendant longtempsco-président de l'association LaLigne d'horizon, une des associa-tions qui prône la nécessité desortir du mythe du développe-ment.

3. Geyser, rue Grande, 04870 Saint-Michel-l’Observatoire, www.geyser.asso.fr.

4. Devenue Alter Agri, la revue esttoujours diffusée par l'ITAB, 149,rue de Bercy, 75595 Paris cedex12, tél. : 01 40 04 50 64,www.itab.asso.fr.

5. voir www.terreferme.net.

� Christophe Beau, BeauThorey, Chemin neuf, 30260Corconne, tél. : 04 66 77 13 11ou 06 21 74 44 86, www.beau-thorey.com.

A lire (commandes chez l'auteur)

� La Danse des ceps, chroniquede vignes en partage, Repas,2003, 140 pp., 14 €.� En Méditerranée, les jardi-niers de l'avenir, Les 3 spirales,2005, 140 pp., 25 €.� Viva la piñata, CLC, 2007,120 pp., 30 €.

Marie Clem's

á Christophe Beau dans ses vignes

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… et c'est pas toutEn 1992, avec Ardelaine, Ambiance bois et

quelques autres entreprises alternatives, le REPAS(réseau d'échanges et de pratiques alternatives etsolidaires) est mis en place6. Ce réseau organisechaque année un compagnonnage alternatif : lesjeunes qui veulent créer leur entreprise alternativepeuvent venir participer à la vie des entreprises, enalternance avec des périodes de formation.Concrètement, le REPAS a permis l'installationd'une dizaine de jeunes chaque année.

Avec Béatrice Barras, d'Ardelaine et MichelLulek, alors à Ambiance bois, ils ont mis en place leséditions Repas qui publient des histoires d'entre-prises alternatives. Ils ont écrit les trois premierslivres chacun sur son expérience.

Ayant bénéficié au sein de Geyser de nombreuxcontacts avec des expériences alternatives toutautour de la Méditerranée, Christophe en tirera unlivre qui relate plus particulièrement des expé-riences d'agriculture biodynamique.

Il construit aussi sa maison en 1989 en sous-traitant le gros œuvre et l'extérieur. Suite à la sépa-ration d'avec son épouse, il met en chantier unenouvelle maison en 2006, cette fois avec l'aide deMichel Rosell, architecte libertaire7 avec qui ilscherchent à construire le plus local possible : paille,bois, terre banchée, réutilisation de matériauxcomme 3000 vieilles bouteilles pour faire unedalle…

Une recherche de démarcheplus collective

En dehors du compagnonnage, il accueille éga-lement d'autres personnes qui restent plus oumoins longtemps.

Robert est arrivé en 2007. Ancien maraîcher,parmi les pionniers de la bio dans le Sud-Est, il aété jardinier pour restaurant, jardinier dans un jar-din d'insertion… Aujourd’hui associés, Robert s'oc-cupe de la mécanique et du calendrier des travauxet Christophe conserve la taille et l'épamprage desvignes (enlèvement des pousses en surnombre), ducommercial et des partenariats. Robert loue la nou-velle maison.

16 S!lence n°375 janvier 2010

Arrosoir & persil

Depuis 1995, Arrosoir & persildiffuse de l'artisanat duZimbabwe, notamment desobjets décoratifs pour l'habitatou le jardin : oiseaux en métal,tuteurs, girouettes, mobiles. Lesobjets sont réalisés en métal derécupération.

� Arrosoir & persil, 10, placedu Doyen-Gachon, 30610Sauve, tél. : 04 66 77 01 44,www.arrosoir-et-persil.fr.

Solidarités internationales

Gard

� Artisans du monde, 5, rueJean-Reboul, 30900 Nîmes,tél. : 04 66 21 83 72.

� Culture tibétaine, AiméFages, 52, rue Pierre-Curie,30000 Nîmes, tél. : 04 66 3823 60.

� Aide à l'enfance tibétaine,Laurence Péna, 7 bis, rue de laRépublique, 30129 Manduel.

Lozère

� Perpa'l'fil, Arbousses-bas,48110 Moissac-Vallée-Française, [email protected] des liens entre jeunescitoyens des Cévennes et deGoumako au Burkina, autour deprojets conviviaux, d'agro-éco-logie, d'agroforesterie…

á Quelques tonneaux devant lademeure de Christophe… et au-dessus de la cave

á Christophe, taillant ses ceps

Biodynamique

Marie Clem's

D.R.

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David est arrivé en 2008. Cet écologiste scien-tifique a fait pendant des années des suivis de bio-diversité dans le parc central de New York ; il a étécollaborateur dans la revue Terre sauvage, avant dese découvrir une passion pour la cuisine. Il envi-sage aujourd'hui de développer un concept "de lagraine à l'assiette" où il gérerait tout, depuis le jar-din jusqu'à la conception des repas. Il s'est lancécette année dans la préparation des repas pendantles vendanges. Les heureux élus des vendanges col-lectives se sont régalés… Reste à trouver commenten faire une activité fiable économiquement.

Ces associations plus ou moins formelles per-mettent à Christophe Beau un partage d'activitésplus coopératif, et ceci d'autant plus que sa com-pagne s'investit à son tour sur le domaine. Il peutainsi poursuivre d'autres activités. Il a réalisé unlivre sur les piñatas, ces boules en papier mâchécontenant de petits cadeaux, que l'on fabrique auMexique pour les fêtes8. Il est allé en Florideconseiller des producteurs de vins qui cherchent àproduire des alcools pas seulement avec du raisin,mais aussi avec d'autres fruits. Il va régulièrementen Thaïlande où il aide à la mise en place d'unefilière autour du vin de coco.

Il reconnaît lui-même que tout cela doit luifaire une empreinte écologique énorme, car ilprend l'avion plusieurs fois par an… Mais, commeil le dit, tout cela se fait à travers des réseaux d'ami-tié, avec des associations locales, pour des projetsalternatifs… et il ne fait jamais de tourisme.

In vino veritas ?Pour Christophe beau, "le vin est une matière

commune", un moyen de faire de la relation, "unalibi pour expérimenter l'économique et le social". Il aété très jeune mis en contact avec les biodyna-mistes par le biais d'un autre étudiant. Les biodyna-mistes, mouvement né au début du 20e siècleautour des écrits de Rudolf Steiner, parle de lanécessité de penser les choses autour de trois axesintimement liés : la liberté culturelle (notammentéducative), l'égalité entre tous (but de l'économie),le débat démocratique qui doit conduire à la frater-nité (géré par l'Etat ou des institutions). Bref, unevision qui reprend la devise de la république fran-çaise, mais déclinée d'une manière originale.

La biodynamie a donné lieu à des méthodesagricoles qui vont plus loin que l'agriculture biolo-gique en y introduisant une relation entre l'hommeet le cosmos. Christophe Beau a cherché à com-prendre ce que faisaient les fameux "préparats"recommandés par la biodynamie. Il estime vrai-semblable l'explication que le préparat bouse decorne (dit "500") favorise l'arborescence desracines et radicelles, permettant ainsi une plusgrande interface entre le monde minéral et laplante, ce qui, en viticulture, permet une plusgrande expression du terroir.

Au niveau local, Christophe Beau ne reven-dique pas trop sa démarche bio, pour ne pas secompliquer la vie avec ses voisins. Il a seulementpris garde d'avoir des parcelles de vignobles àl'écart de celles cultivées en chimique. A sesdébuts, il était le seul producteur bio mais, depuis

deux ans, bon nombre de ses collègues du villagese reconvertissent à la bio.

Le choix de collectiviser ses terres hier et des'associer aujourd'hui relève aussi d'une réflexionsur l'économie : "trop de collectif mange l'individu,pas assez pousse à la solitude. Il faut donc sans cessechercher un équilibre". Cela devrait être pour lui lerôle de l'économie : "le geste économique, c'est com-ment je me relie aux autres". Rappelant que lagrande économie ne peut être libre car leséchanges sont truqués loin des regards de ceux quien dépendent, il se prononce pour "une économie demarché dans la proximité". Cette position l'amène àréfléchir à des partenariats locaux pour alléger lescoûts plutôt que de chercher des subventions quientraînent d'importantes complications adminis-tratives.

Christophe Beau, comme nombre de néo-ruraux, associe intimement culture et agriculture,réflexions théoriques et pratiques, le meilleurmoyen d'avancer vers un monde plus cohérent.

M. B. �

17S!lence n°375 janvier 2010

Politique

Gard

� Les Verts, 20, rue Roussy,30000 Nîmes, tél. : 04 30 0146 91.

� Gauche alternativeCévennes, rue du Portail-d'Alès,30360 Vénézobres.

� Adoc, Association des objec-teurs de croissance, Pallières,30140 Thoiras.

Lozère

� Les Verts, 2 bis, allée Paul-Doumer, 48000 Mende.

� Gauche alternative enLozère, Montialoux, 48000Saint-Bauzile.

6. Réseau d'échanges et de pratiquesalternatives et solidaires, Le Mat,Le Viel Audon, 07120 Balazuc,tél. : 04 75 37 73 80, www.reseau-repas.free.fr.

7. Michel Rosell, 30360 Eygalières.

8. Il collabore avec Elena Farah, quenous avons présentée dans lenuméro sur les Alternatives àParis : Silence n° 337.

Biodynamique

Ü Les vendanges, pour tous et à tout âge

D.R.

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EN 2002, DE NOUVEAUX VENUS ORGANISENTÀ SAINT-FRÉZAL-DE-VENTALON, AU CŒUR DES

Cévennes, des chantiers d'entraide qu'ils appellentdes "journées chinoises" en référence aux journéescollectives de l'époque du maoïsme en Chine. Cesjournées sont consacrées à de gros travaux quinécessitent de 10 à 15 personnes : bûcheronnage,débroussaillage, montage de murs en pierressèches, charpente, maçonnerie… Après plusieurschantiers, l'idée est lancée d'en faire une activitéprofessionnelle. Les sociétés civiles d'intérêt collec-tif (SCIC) viennent juste de voir le jour au niveaunational. Cette forme de coopérative permet d'as-socier au niveau du capital aussi bien les salariésque des institutions ou des actionnaires extérieurs.Les préfectures font alors la promotion de cettenouvelle structure et ils créent la première SCIC enLozère, une des toutes premières en France. Lenom indique à la fois le matériau de préférence etla nécessité de ne pas avoir peur de travailler desdeux mains.

Un projet socialement ambitieuxDans une région qui souffre du manque d'em-

plois et de logements pour les néo-ruraux, l'idéeest d'essayer de relocaliser au maximum les activi-tés autour de trois grands thèmes : le logement,l'insertion et l'environnement, et notamment, pource dernier point, la filière bois. Le rayon d'action seveut limité : pas plus d'une heure et demie de routeautour du siège de la SCIC. Les salaires doiventêtre corrects : ils sont les mêmes pour tous, fixés à120 % du SMIC.

Au départ, la SCIC salarie quatre personnes :l’une, compétente en conduite de chantier, serachargée des plannings et des devis ; une autre,venue du multimédia associatif, assurera la gestionet l'administratif ; une troisième, diplômée d’unCAP de bûcheron ; une quatrième, avec un CAP demaçonnerie. Autour de ces quatre membres gravi-tent une quinzaine de personnes qui participent àl'administration de la structure, aux décisions(avec une réunion hebdomadaire et la recherche del'autogestion) et qui sont parfois salariées selon leschantiers à faire. La plupart sont des trentenaires,arrivés dans le pays depuis moins d'une dizained'années.

La SCIC se fixe un cahier des charges exigeant.Par exemple, les coupes de bois se font en hiver(hors sève), le bois n'est pas traité, les coupes sefont en éclaircies (pas de coupes rases), le séchageest naturel, le sciage mobile pour éviter les trans-ports inutiles, les coupes ont lieu près des chan-tiers pour diminuer les distances entre ressourceset utilisation, les autres matériaux (pierre, terre…)sont aussi choisis le plus localement possible. Ils'agit d'éviter d'importer des ressources et d'avoir àacheter. Seule concession : à la fin des chantiers debûcheronnage, les déchets sont brûlés sur place,obligation pour lutter contre les risques d'incendie,comme le veut la tradition… alors qu'un broyagepour compostage sera plus approprié. Le choix dumatériel est choisi pour être respectueux des forêts(petit tracteur pour éviter le tassement du sol). Desétudes sont faites pour valoriser les différentesessences. Ainsi, les pins maritimes plantés à une

Depuis 2002, Bois 2 mains expérimente, sous la forme d'une sociétécoopérative d'intérêt collectif, l'idée de faire cohabiter les métierslocaux de la filière bois, du bâtiment et de l'environnement.

18 S!lence n°375 janvier 2010

Bûches­et­embûches

� SCIC Bois 2 Mains,L'Espinasse, 48240 Saint-Frézal-de-Ventalon, tél. : 04 6645 44 92, www.bois2mains.fr.

1. REPAS, Réseau d'échanges et depratiques alternatives et solidaires,Le Mat, Le Viel Audon, 07120Balazuc, tél. : 04 75 37 73 80,www.reseaurepas.free.fr.

á Charlie au travail dans la forêt,pratiquant une éclaircie

Bois 2 Mains,hier, aujourd'huiet demain M

arie Clem's

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époque pour fabriquer les étais des mines —aujourd'hui fermées —, s'avèrent utilisables enossature bois et en bardage intérieur. Pour l'exté-rieur, on préférera le pin douglas ou le châtaignier.Le chêne vert n'est utilisé qu'en bois de chauffage.

Un rapide essoufflementLa gestion complète de la filière bois, l'ajuste-

ment avec de nombreux autres corps de métiers,mais aussi une certaine réticence à travailler pourles résidences secondaires, tout cela a contribué àfatiguer l'équipe initiale et à faire baisser l'investis-sement des bénévoles.

Après seulement deux ans, en 2004, deux dessalariés quittent la SCIC. D'autres espèrent avoirune meilleure rémunération alors que les chantierssont trop rares. Ils sont obligés de chercher à déve-lopper d'autres activités. Ils s'aperçoivent aussi quesi eux veulent fonctionner en autogestion, cela nese passe pas ainsi à l'extérieur et sur un chantier, ledonneur d'ordre souhaite n'avoir qu'un seul inter-locuteur…

D'hésitations en maladresses, les commandesdisparaissent et, en 2005, tout le monde — soitdouze personnes dont quatre à temps plein — estlicencié. Certains veulent poursuivre l'expérience,mais ceux qui ont le plus de connaissances de cegenre de structure partent vers d'autres projets.L'aventure pourrait alors tourner court.

Nouvelle montée de sèveCamille, jeune ingénieur agronome, est parti

en Bolivie à la fin de ses études pour une "missionhumanitaire". A son retour, il cherche à créer sonemploi. Ses parents ayant une résidence secondairedans les Cévennes, il cherche dans cette région etentend parler de l'expérience de Bois 2 Mains. Il yvient en stagiaire en 2005 et assiste au naufrage dela première équipe.

Avec trois "anciens" (en fait les plus jeunes !), ilétudie comment poursuivre. Camille devientgérant en juillet 2006. Parmi les quatre, il y aThomas qui est arrivé là suite à un compagnon-nage Repas, la SCIC ayant dès le début adhéré à ceréseau de formation par compagnonnage1. Pendantun an, ils finissent les chantiers de la premièreéquipe et définissent un nouveau fonctionnement.

Bûches­et­embûches

19S!lence n°375 janvier 2010

Civam du Vidourle

Né en 1969, ce Centre d'initia-tives pour valoriser l'agricultureen milieu rural s'est recentré en2002 autour des pratiques res-pectueuses de l'environnement. Ilanime différentes activités commel'apprentissage au compostage, lejardinage biologique, la promotionde techniques d'éco-habitat et amis en place un secteur énergiesrenouvelables pour aider à inves-tir dans ce secteur, en particulierdans le photovoltaïque.

� Civam du Vidourle, Domainede Puechlong 30610 Saint-Nazaire-des-Gardies, tél. : 0466 77 14 54, www.civamgard.fr.

Energies

Gard

� Fonds d'investissement pho-tovoltaïque alésien, tél. : 04 6686 51 06.

� Ecologistik La fourmillière,1188, avenue des Frères-Lumière, 30100 Alès, tél. : 0466 86 60 74. Commercialisationcombustible bois

� Avenir énergies, 30133 Lesangles, tél. : 04 90 15 01 28.Électricité solaire et éolienne.

� Aréole, 369, route de Cavil-largues, 30330 Connaux, tél. : 0466 82 08 20. Installateur chauffe-eau solaires et photovoltaïque.

� Wanders, Laurent Sérody,686 ZA Sainte-Barbe, 30520Saint-Martin-de-Valgalgues,tél. : 04 66 34 41 23. Poêles àbois, pianos de cuisson, poêles àgranulés, chaudières.

� Alter'éco, Bruno Lorthiois,chemin des Canaux, 30600Vauvert, tél. : 04 66 88 79 60.Stages de cuiseurs solairesparaboliques.

� Energies nouvelles, 30870Saint-Come-et-Maruejols, tél. :04 66 81 12 36.

� Association Bioenergies, 60,chemin des Comminques, 30980Langlade, tél. : 04 66 02 05 10.

Lozère

� Thomas Plassard, MasRouchet, 48400 Florac, tél. : 0674 49 00 06. Petite éolienneautoconstruite.

� Energia, Recoules, 48200Saint-Chely-d'Apcher, tél. : 0632 60 80 18. Conseils en for-mations sur les énergies, le trai-tement de l'eau, le chauffage…

� Roule ma fleur, 48220Frayssinet-de-Lozère, tél. : 0466 45 84 62 ou 04 66 45 1760. Recherche sur l'utilisationde carburants végétaux.

á Hélène

á Camille

á Charlieà Aire de débitage du bois

Marie Clem's

Marice Clem's

Marie Clem's

Marie Clem's

Page 20: Alternatives en Gard & Lozère - Revue Silencealternatives, se tient les 26, 27 et 28 février 2010. N ousm epré nt ,l 2 01 devrions y animer une salle de rencontres pour les conférenciers

Cette seconde équipe va redémarrer en juin 2007avec quelques acquis positifs (ils disposent dumatériel acheté précédemment) et du négatif (l'ar-rêt de l'activité pendant un an a créé une certaineméfiance au niveau local).

L'année aura été difficile car la plupart sont pra-tiquement sans ressources. Camille vivait en yourteavec 500 € par mois donnés par ses parents.

En novembre 2007, arrive Hélène qui vientpour un compagnonnage Repas. Elle a déjà fait unpassage dans le maraîchage à Champs libres2, suiviun chantier à la recyclerie La Bergerette3 suivi descours au Vieil Audon1 et cherche une activité autourde la charpente. Elle a fait un BTS de gestion fores-tière, en alternance avec une entreprise travaillantdans le bois-énergie. N'ayant pas trouvé cela trèsintéressant, elle a refait une formation en alter-nance pour être charpentière (elle était la seulefille) dans un bureau d'études où elle appris ledimensionnement des chantiers. C'est là qu'elle esttombé sur les maisons saines à ossature bois. Elle arejoint le réseau Repas pour essayer de créer sonentreprise. Arrivée à Bois 2 Mains au moment oùl'entreprise se relance, elle perçoit vite les hésita-tions. A la fin de son stage, elle fait un voyage,visite d'autres initiatives, puis décide d’y retournerproposer ses services. Elle suggère de développerune activité autour de l'ossature bois et s'installealors dans une autre yourte, à côté de Camille. Unappel à capital est fait pour disposer de trésorerieet, alors que l'ancienne équipe s'appuyait sur unequinzaine de sociétaires, le nombre monte à unecinquantaine.

Toujours de la volonté…En mars 2008, Camille est élu maire de la com-

mune (90 habitants dispersés dans trois vallées).

Ceci lui assure un travail à mi-temps et une rému-nération de 500 € par mois. Il laisse alors lagérance de Bois 2 Mains à Hélène.

Pendant l'année 2008, ils aménagent une plate-forme de travail sur laquelle ils peuvent préparer lebois nécessaire à leurs chantiers ; ils y mettent enplace une valorisation du petit bois, soit en piquetsde vigne, soit en bois de chauffage. Ils obtiennentaussi, par appel d'offres, la réhabilitation d'unancien relais de poste du 17e siècle, en ruine, situésur la route des crêtes, destiné à être transformé ensalle culturelle communale et en logementssociaux relais dans les années à venir (photo ci-des-sus).

Si Hélène sait comment dimensionner unecharpente, elle ne sait pas faire des devis. Ils décro-chent alors un important chantier pour une rési-dence secondaire de 250 m2 en ossature bois, maisse trompent sur les prix. Un conflit avec le proprié-taire bloque le règlement final, provoquant unenouvelle crise financière.

En mai 2009, ils sont de nouveaux licenciés…sauf Charlie, le bûcheron, qui poursuit un impor-tant chantier d'éclaircie dans des bois privés.Bénéficiant d'un avoir important du côté decharges sociales payées en trop, l'entreprise réem-bauche à l'automne 2009, toujours avec la fermevolonté d'arriver à stabiliser des emplois, dans lerespect d'une démarche collective. Le soutien denombreuses personnes au niveau local et le nou-veau rôle de maire de Camille devraient aider àtrouver peu à peu un équilibre. Reste que si l'entre-prise est toujours fragile, Hélène et Camille,aujourd'hui en couple, dégagent une belle énergie.

M. B. �

20 S!lence n°375 janvier 2010

Solidarités locales

Gard

� NîmeSel, 82, route d'Alès,30000 Nîmes, tél. : 04 66 2325 31. Système d'échange localpermettant d'échanger biens etservices par le biais d'une mon-naie virtuelle.

� Ligue des droits de l'homme,espace André-Chamson, 2, placeHenri-Barbusse, 30100 Alès,tél. : 04 66 30 40 42.

� Sel Alès, 36, place Roger-Tribes, 30140 Saint-Jean-du-Pin, tél. : 04 66 54 95 82.

� Amap à Alès, Claire et Jean-Michel Brest, 100, chemin de laMontagnette, 30350 Lezan,tél. : 06 64 72 56 51.Association pour le maintien del'agriculture paysanne : distri-bution de paniers bio, entraideentre le producteur et lesconsommateurs.

� Arbre cévenol, mairie, 30500Saint-Ambroix, tél. : 04 66 2533 09. Anime un Sel.

� Sel & nèfles, 84, chemin desLauriers, 30670 Aigues-Vives,tél. : 04 66 35 01 81.

� Amap A Nîmes toi, Mas deSagnier, 1299, chemin de Sous-Font-Dame, 30900 Nîmes, tél. :06 06 71 01 07.

Lozère

� Sel de Loz, moulin deMarates, 48000 Mende, tél. : 0466 31 95 65

� Sel de Florac, associationQuoi de 9, 48220 Fraissinet-de-Lozère, tél. : 04 66 45 84 62.

� Médiaction, 5, rue Serpente,48400 Florac. Structure demédiation par la coopération etla non-violence.

Bûches­et­embûches

Ü Relais associatif de l'Espinasen restauration

Marie Clem's

2. Gaec Champs Libres, Trasrieux,87460 Saint-Julien-le-Petit, tél. :05 55 69 22 99.

3. Recyclerie des Ateliers de laBergerette, 8, rue de la Bergerette,60000 Beauvais, tél. : 03 44 48 2674, www.ateliers-bergerette.org.

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L’USAGE DES ENGRAIS CHIMIQUES S'ESTDÉVELOPPÉ ENTRE LES DEUX GUERRES, COMME

réutilisation de produits d'usage militaire. Le mou-vement d'agriculture biodynamique est le premierà s'être organisé, dès 1924, pour défendre une agri-culture sans produits chimiques artificiels. Aprèsguerre, d'autres associations se mettent en place :l'Homme et le Sol (1946-1950), l'Association pour lafertilité vivante des sols (1950-1954), l'Organisationscientifique pour l'entretien de la vie (OSV) (1954-1964). En 1959 naît le Groupement des agriculteursbiologiques de l'Ouest (GABO), dans lequel on trouveMattéo Tavera, André Louis, Raoul Lemaire, JeanBoucher… Alors que l'association ne comptequ'une cinquantaine de membres, ces deux der-niers se lancent dans la création d'un label com-mercial. En mars 1964, une opposition voit le jourcontre la dérive commerciale autour de la méthodeLemaire-Boucher. Mattéo Tavera, ancien architectede la SNCF devenu agriculteur, André Louis, ingé-nieur agronome, et Lucien Aurejac, lui aussi archi-tecte reconverti à l'agriculture, lancent le 15 mars1964 l'association Nature & Progrès. Rapidement,l'OSV, dont le président est André Birre, décide dese fondre dans Nature & Progrès.

L'agriculture biologique interdite !L'association progresse rapidement sous l'im-

pulsion de nombreux ingénieurs agricoles. Unepremière revue voit le jour. Dès le début, ellepublie des articles de Jean Pignero sur le dangerdes radiations : cela aura une influence notoire surla naissance du mouvement antinucléaire. Les pre-mières journées portes ouvertes de fermes bio sontorganisées. Claude Aubert publie ses premierslivres1. L'équipe initiale est à tendance végéta-rienne : même si ce choix n'est pas une conditiond'existence de l'association, au fil des ans, celle-cipubliera de nombreux ouvrages montrant les dan-gers de notre consommation abusive de viande.Lors du congrès de 1967 est abordée, pour la pre-

mière fois, la question d'une mention Nature &Progrès. En 1968 a lieu une campagne contre leremembrement et la destruction des haies, qui per-met d'aborder la question de la taille des exploita-tions agricoles. En 1969, des correspondantslocaux apparaissent. L'association nationale setransformera en fédération une dizaine d'annéesplus tard.

En 1971, une émission de radio provoque undébat sur l'utilité de l'agriculture biologique. Leministre de l'Agriculture va jusqu'à publier unarrêté au journal officiel qui condamne ces pra-tiques ! Le mot "biologique" ne peut pas être utilisésur les produits mis en vente !

1972 voit la parution du premier cahier descharges productions végétales Nature & Progrès.D'autres verront le jour ensuite pour d'autresdomaines comme l'élevage, le sel, la transforma-tion des produits, l'œnologie et en 1998 les cosmé-tiques. Le congrès annuel se tient à Versailles ets'accompagne pour la première fois de 80 stands. Ily a 3500 congressistes et 5000 visiteurs. Au niveauinternational, l'IFOAM se met en place qui compteNature & Progrès parmi ses membres fondateurs.

Une première enquête, en 1973, montre queles 4000 adhérents sont pour 20 % des agricul-teurs, 30 % des jardiniers, 50 % des citadinsconsommateurs. Nombreux sont les adhérents seréclamant du mouvement communautaire d'alorset d'une écologie militante.

En 1974, devant l'importance du mouvement,le gouvernement lance pour la première fois uneétude officielle sur l'agriculture biologique. Un fes-tival du film écologique, organisé à Paris ennovembre, voit passer 15 000 personnes en troisjours. L'année se termine à 6500 adhérents… maisavec seulement une trentaine d'agriculteurs sousmention.

1976 voit la naissance du salon Marjolaine dansl'ancienne gare de la Bastille, avec 2000 m2 destands et 30 000 visiteurs. Ce salon va croître d'an-

Pour­une­agriculture­biologique­et­sociale

La fédération Nature &Progrès a été pionnière pour amener les institutions à prendre en compte et à protéger l'agriculturebiologique de ses dérivescommerciales. Un combat qui se poursuitaujourd'hui.

Nature &Progrès

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1. Claude Aubert lancera ensuite, enmars 1980, la revue Les quatresaisons du jardinage, devenue Lesquatre saisons du jardin bio, danslaquelle il est toujours actif et quise diffuse aujourd'hui à plus de60 000 exemplaires. ClaudeAubert a écrit de très nombreuxlivres sur l'agriculture biologique,dont certains sont devenus desclassiques.

� Fédération Nature &Progrès, 16, avenue Carnot,30100 Alès, tél. : 04 66 91 2194, www.natureetprogres.org.

� Nature & Progrès Lozère,c/o Bruno Brossard, LaRouvière, 48110 Saint-Martin-de-Lansuscle, tél. : 04 66 45 9870.

� Nature & Progrès Gard,23 bis, boulevard Sgt Triaire,30000 Nîmes, tél. : 04 66 6477 18.

à Stand à la Foire de Couiza (Aude)

Isa

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née en année, et des groupes locaux de Nature &Progrès lanceront ensuite leurs propres foires, leplus souvent avec un nom de plante.

En 1978, pour la première fois, des chercheursde l’Institut national de recherche agronomique(INRA) assistent au congrès annuel de Nature &Progrès. C'est aussi la naissance de la FNAB regrou-pant les Groupements d’agriculteurs biologiques(GAB), qui ont une fonction plus syndicale. Ellecrée sa propre marque : BioFranc.

Le 4 juin 1980, le parlement adopte la loi d'orien-tation agricole. Après des années de débats avec lesélus, cette loi ouvre la possibilité de reconnaître offi-ciellement les cahiers des charges de l'agriculture bio-logique. Les organisations professionnelles (Unitrab,Cinab…) se multiplient. La mention Nature &Progrès compte alors 180 titulaires.

La reconnaissance d'une certaine bio

A partir de 1980, Nature & Progrès mène cam-pagne pour l'homologation officielle de l'agricul-ture biologique. Elle poussera le gouvernementjusqu'en 1986, date à laquelle ses cahiers descharge seront officiellement reconnus et où l'onverra apparaître le logo AB. D'autres gestionnairesde marques comme BioFranc, Déméter sont égale-ment reconnus. Cette période de négociation pro-voque de nombreuses divergences dans et autourdu mouvement. En 1986, il existe une quinzainede chartes différentes. Les initiatives pour tirer lelogo AB vers le bas sont multiples… et elles réus-sissent en grande partie, notamment sous l'in-fluence de la puissante Fédération nationale dessyndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).

Ces divergences et l'officialisation de l'agricul-ture biologique provoquent une chute du nombred'adhérents, une forte baisse du militantisme etune crise importante au sein de la fédération.Nombreux sont ceux qui quittent Nature & Progrès,estimant le combat terminé. Le nombre d'adhé-rents est divisé par 4 entre 1986 et 1989.L'existence même de l’association est remise encause. Durant les années 1990, la fédération belgeprend le relais pour assurer une continuité dans lapublication de la revue en France2. L'organisationdu salon Marjolaine sera confié à la SPAS, unesociété privée, Nature & Progrès ne conservant quela sélection d'une partie des conférences et desexposants.

Mais, très vite, l'évolution du logo AB — quideviendra européen en 1991 —, montre que ledébat est loin d'être clos. De plus en plus d'agricul-teurs le refusent pour revenir à Nature & Progrès.On note une évolution notable des adhérents : lenombre de consommateurs va descendre — jus-qu’à 900 aujourd'hui —, celui des producteurscontinue à grimper pour atteindre 600.

Ce qui est reproché au label officiel, c'estd'abord le coût et la complexité de l'homologation :il faut payer cher un organisme privé pour prouverque l'on ne pollue pas, alors que les agriculteurspollueurs, eux, sont subventionnés. Autrereproche : une dérive commerciale ; tous les cri-tères sociaux ont disparu, ce qui va permettre trèsrapidement à l'industrie agro-alimentaire de déve-lopper des filières "bio" douteuses : production àgrande échelle, exploitation du personnel, produc-tion éloignée des lieux de ventes (notamment aprèsl'ouverture de l'Europe de l'Est où les salaires sontbas)…

Au-delà d'un simple label…Tout au long de son existence, Nature & Progrès

a été le lieu de débats passionnés sur sa propre gou-vernance (comment favoriser la décentralisation)ou sur les grandes questions de société (nucléaire,non-violence, coopératives, protection desforêts…). Le développement d'une agriculture bio-logique officielle, qui évolue vers le bas, va remobi-liser au fil des ans de nouvelles personnes pour quil'enjeu est de ne pas oublier ces engagements pluspolitiques. Cela se retrouve dans l'actuelle charte :

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Pour­une­agriculture­biologique­et­sociale

Association Abraham Mazel

L'Association Abraham Mazelcréée en 1992 a racheté etréhabilité la maison nataled'Abraham Mazel — chef descamisards ayant lutté contre larépression menée contre les pro-testants — pour en faire uncentre dédié aux Résistances,appelé Maison Mazel, Maisonvivante. L'association organisede nombreuses activités : confé-rences, expositions... et publie unjournal Le Poivrier deFalguières qui fait le compte-rendu de ses actions. Elle orga-nise le festival du film Luttes etrésistances.

� Association Abraham Mazel,Mairie, 1, rue de Thoiras, 30270Saint-Jean-du-Gard, tél. : 04 6685 33 33.

Cinéco

Cinéco est une association decinéma itinérant qui fonctionnedepuis plus de 25 ans et quifédère des équipes de bénévolesdans une quinzaine de com-munes dans lesquelles le filmprogrammé passe alternative-ment. Cineco bénéficie du statutde cinéma d'art et d'essai etpeut même assurer un emploipermanent.

� Cineco, La Rouvière, 48110Saint-Martin-de-Landuscle,tél. : 04 66 45 94 41.

La Faille

La Faille est une compagnie dethéâtre associative qui a vu lejour en 2007 avec commevolonté de proposer des tech-niques permettant une réflexionphilosophique et d'aller vers uneorganisation de modes de vieplus humanistes, plus durables.La compagnie propose de fairesuivre les représentations dedébats ou d'ateliers pédago-giques.

� La Faille, BP, 10, boulevardGambetta, 30400 Villeneuve-lès-Avignon, tél. : 06 74 86 1251.

á Système participatif de garantie chez Joël & Valérie Astruc(Tarn)

á Système participatif de garantie chez Dominique Puechlong(Gard)

á Animation sur la vie des sols

D.R.

D.R.

D.R.

2. L'histoire de la section belge estsensiblement différente : les aidesaux associations ne se font pas dela même façon et la fédérationbelge, après avoir été agréée édu-cation populaire, a développé avecsuccès son secteur formation enl'élargissant notamment à l'archi-tecture écologique. 95 % de sesadhérents sont des consomma-teurs.

3. Notamment Minga dans ledomaine du commerce équitableou Ecobâtir dans le domaine del'habitat sain.

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"Alors que l'agriculture biologique est désormaisaccessible au plus grand nombre (…) il est nécessairede rappeler que Nature & Progrès propose unedémarche globale qui va bien au-delà d'un simplelabel". Et de préciser : "face au biologique intensif etindifférent aux problèmes de la désertification des cam-pagnes, des relations nord-sud, des coûts énergétiques,et plus globalement des problèmes écologiques majeurs,il est nécessaire de promouvoir une agriculture biolo-gique paysanne privilégiant les circuits courts de distri-bution (marchés, coopératives…), (…) une solidaritéurbains-ruraux et des échanges équitables susceptibles

d'inverses les logiques marchandes destructrices pourla paysannerie et l'environnement".

A partir de 2000, Nature & Progrès se lancedans la mise en place d'une alternative à la certifi-cation par tiers. Avec de nombreux partenaires3 quipeuvent aussi l'appliquer dans leurs domaines, elletravaille à définir ce que pourrait être un systèmeparticipatif de garantie. Il s'agit de systèmes d'assu-rance sur la qualité, ancrés localement. Ils permet-tent de garantir que les producteurs agissentconformément aux souhaits définis collectivementpar eux, mais aussi par les différents acteurs, jus-qu'aux consommateurs. Plutôt que de donner ounon un label, il s'agit aussi, sous forme d'échanges,d'accompagner le producteur et la filière vers demeilleures pratiques. Bref de progresser… cettefois dans le bon sens du terme. Il est intéressant denoter que ce système de contrôle collectif et locals'appuie sur des pratiques venues des pays du Sud

où la certification est quasi-impossible du fait duprix et des distances.

Un socle solide pour faire avancer la bio

Aujourd'hui Nature et Progrès, c'est donc 1500adhérents, 3000 abonnés à la revue, 21 groupeslocaux autonomes qui ont différentes activités :organisation de fêtes, de salons, animation pédago-gique, campagne pour les cantines bio, campagnepour aider à l'installation des jeunes sur des terresde plus en plus rares et chères, la formation, lesjournées portes ouvertes, la gestion de conserva-toires…

Après avoir été longtemps en région parisienne,le siège de la fédération s'est déplacé à Lyon,Avignon, Le Pontet, Uzès et aujourd'hui Alès. Leconseil d'administration a des membres répartis unpeu partout. La fédération emploie six personnes àAlès : deux pour la revue, deux pour le suivi desrelations avec les professionnels et les chartes, unepour la vie associative et une pour la gestion admi-nistrative. Trois autres personnes travaillent — àtemps partiel — à domicile : une pour lesalon Marjolaine, une pour la gestiondes publicités dans la revue ; enfin, GuyKastler assure les conférences, le porte-parolat et suit l'actualité réglementaire(label, semences, OGM, préparationsnaturelles peu préoccupantes…).Enfin, les partenariats extérieurs sontassurés grâce à une douzaine debénévoles qui participent à la bonnegestion de la fédération.

Si ainsi l'agriculture biologiquea pu passer de son interdiction àune reconnaissance biaisée, nuldoute que dans les années à venir,avec le développement de mul-tiples initiatives autour de laquestion alimentaire, Nature &Progrès continuera à être moteurpour faire avancer les dossiersde l'écologie.

M. B. �

23S!lence n°375 janvier 2010

Culture

Gard

� Collectif créatif cévenol,Fourmilière d'Alès, 1188, ave-nue des Frères-Lumière, 30100Alès, tél. : 06 69 55 40 80 ou06 21 62 00 51. Collectif né enseptembre 2008, publie la lettreLa Cigale et la fourmi. A lamême adresse, Ecologistik, unesociété spécialisée dans le com-merce du bois énergie + éco-matériaux.

� Chez Mialet, 30140 Mialet,(entre Alès et Saint-Jean-du-Gard) ouverture récente d'unlieu associatif épicerie, buvette,animation. (Annie Péguin, tél. :04 66 85 03 35.).

� Centre artistique Roy Harttheatre, château deMalérargues, 30140 Thoiras,tél. : 04 66 85 45 98, www.roy-hart-theatre.com. Compagnie dethéâtre britannique installéedepuis les années 1970 dans lesCévennes. Travail autour de lavoix, du cri et du gémisse-ment…

Lozère

� Association du Moulin deMarates, 48000 Mende.Promouvoir les arts et l'écolo-gie, soutien aux énergies renou-velables et à l'habitat écolo-gique.

� Les Gens de la soupe, 6, che-min d'Issenges, 48400 Florac,tél. : 04 66 45 08 85. Organiseun festival de la soupe chaqueannée à la Toussaint à Florac.

Pour­une­agriculture­biologique­et­sociale

á Accueil au salon Marjolaine

á Visite de fermes

D.R.

D.R.

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L’ASSOCIATION EST NÉE EN 1981 ENCÉVENNES AVEC LE PROJET D’UNE IMPLANTATION EN

milieu rural : développer une activité touristiqueavec la création d’un gîte et des circuits de randon-née au sein du Parc National des Cévennes, propo-ser des animations locales avec un club de kayak.

En 1986, après une rencontre avec le comitéd'entreprise d'une grande banque, deux camps detrois semaines sont organisés pour des enfants.L'association change d'échelle et Sylvie Kempf,jusque là stagiaire, en devient directrice. Aprèsavoir essayé de s'implanter à Saint-Jean-du-Gard,le site des Gorges du Tarn, sur la commune desVignes, une commune de 47 habitants en hiver,600 en été, est choisi pour organiser les séjours. :quelques champs aménagés en camping dans lesgorges du Tarn. Le terrain loué les premièresannées est acheté en 1995. Des travaux importantsvoient le jour avec des locaux en dur : cuisine auxnormes, douches, WC, bâtiments de stockage,administration. Le terrain permet aujourd'hui d'ac-cueillir jusqu'à 84 enfants simultanément.

Immersion dans la natureEnviron 40 séjours à thèmes sont organisés

chaque année, permettant l'accueil d'enfants de 7 à16 ans, à raison de 8 à 18 par groupe. Les théma-tiques sont variées et adaptées aux âges : récupéra-tion et réutilisation d'objets, astronomie,découverte de la faune (insectes pour les petits,mammifères pour les plus grands), activités spor-

tives (canoé, kayak, escalade…), technique d'ex-pression (cirque, danse, théâtre). Pour chaqueséjour sont prévues une ou plusieurs nuits enbivouac sur les grands causses voisins. Pour lesplus grands, des séjours entièrement itinérant, surle mode du bivouac. Pour un séjour théâtre oucirque, l'itinérance permettra de jouer le spectacledans les villages traversés. Globalement, 500enfants sont accueillis chaque été.

Parallèlement, au siège de l'association, à Saint-Jean-du-Gard, sont organisées pendant l'année sco-laire des classes vertes et des formations classiques :BAFA, BAFD1. Depuis 2000, l'association organiseégalement des formations professionnelles commeanimateur-nature, animateur kayak, animateurescalade, accompagnateur de moyenne montagne…

Après le retrait d'un important comité d'entre-prise, l'association a ouvert sa communication àd'autres milieux : coopératives biologiques, lieuxde thérapies alternatives…

Pourquoi dans ces lieux ? Ce public est sensibleà la qualité pédagogique et à la qualité de ce qui estmis dans l'assiette. Les repas pendant les séjours sefont avec un souci de diététique, le pain et les pro-duits secs sont biologiques, les fruits et légumessont frais et pour la plupart locaux. Une limitepour les légumes et les fromages : les producteurset magasins locaux ne peuvent pas fournir assez dequantité. Cela s'améliore au fil des ans. Le congéla-teur de la cuisine ne sert qu'à une chose : les glaces.Les cuisiniers cherchent à faire des plats qui ont de

L'association Le Merlet propose des séjours de vacances avecune approche écologique : repas bio, équilibre alimentaire,randonnées nature, connaissance de la faune et de la flore…Les enfants en redemandent !

Les colonies du Merlet

24 S!lence n°375 janvier 2010

Itinéraire­nature­

� Association Le Merlet, routede Nîmes, 30270 Saint-Jean-du-Gard, tél. : 04 66 85 18 19,www.lemerlet.asso.fr.

1. BAFA : brevet d'aptitude aux fonc-tions d'animateur ; BAFD : brevetd'aptitude aux fonctions de direc-teur. Ces brevets sont considéréscomme non professionnels.

2. Comme le Vieil Audon (07120Balazuc, tél. : 04 75 37 77 90,http://vielaudon.free.fr) ouEducation environnement 64.

á Enfants à l'affût

D.R.

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la saveur… tout en privilégiant les protéines végé-tales. Les enfants sont invités à participer à desjeux portant sur la composition des repas, en privi-légiant l'équilibre alimentaire.

Les activités de pleine nature sont toujours axéesautour de la découverte du milieu au-delà de lasimple acquisition d'une technique. Ainsi l'escaladeest associée avec découverte de la flore des falaises ;un spectacle de cirque intègre une découverte envi-ronnement ; une descente en kayak comprend desénigmes à résoudre autour des légendes aquatiques…

Le mois d'août est le plus intense. Le campabrite huit groupes gérés de manière autonome parhuit directeurs, chacun ayant fait librement sonchoix pédagogique. Une coordination permet departager les méthodes de gestion.

Sur les lieux, existe un "conseil des sages" où,devant son groupe, on peut exprimer questions,félicitations, problèmes, propositions. C'est uneinitiation à la prise de parole en collectif et à ladémocratie. Cela permet aux enfants de prendreleurs responsabilités sans toujours dépendre d'unadulte, et donc de gagner en autonomie. Lesparents sont invités à venir avec leurs enfants endébut et en fin de stage afin d'assister à l'accueilpuis au spectacle final, rencontrer l'équipe d'anima-tion et établir ainsi une complicité éducative.

Lorsque l'on demande qui sont les enfants quiviennent ici, Magali Castelly, la coordinatrice desséjours depuis trois ans, répond : "ils savent tousce qu'est la levure alimentaire !". Ces enfants nesont pas là pour consommer du tout prêt, maispour mettre en place un projet collectif. Un grostravail porte sur l'autonomie, avec le souci de laprogression. Par exemple, pendant les bivouacs,les enfants participent à la création des jeux, desmenus, des itinéraires …

AutodéveloppementDe nombreux enfants demandent à revenir,

d'année en année, pour accéder aux séjours desplus grands. Ils sont encore nombreux à venir yfaire leur formation BAFA… Certains deviennentensuite animateurs (il en faut 150 par an), ou pour-suivent leur spécialisation pour être directeur.

Sur place, le camp évolue chaque année : lestentes ont été choisies pour leur résistance ; un jar-din botanique présente des herbes comestibles, lesolaire est envisagé pour les douches… Un nouvelespace pédagogique est créé chaque année.

Aujourd'hui, l'association emploie 10 per-sonnes à l'année et 150 saisonniers. Cela entraîneune réflexion également pour les locaux administra-tifs de Saint-Jean-du-Gard. Un nouveau bâtimenten écoconstruction est envisagé, en association avecla Maison de la randonnée et une association deproducteurs bio sur la commune de Thoiras.

Un cadre administratifcontraignant

L'association Le Merlet est reconnue et soute-nue par le secrétariat d'Etat jeunesse et sports. Ceservice passe le 1er janvier 2010 de la tutelle duMinistère de la santé à celui de la Cohésion sociale,avec le risque d'un nouveau désengagement del'Etat.

Autre problème : le lien avec la nature est deplus en plus difficile à tisser. Les enfants en sontéloignés (la place du virtuel prend le pas sur leréel), la réglementation, les interdictions rendentdifficile l’immersion dans la nature. La culture durisque zéro paralyse les instituteurs, les direc-teurs… Il devient de plus en plus complexe d’em-mener un groupe d'enfants dans la nature.

En 2009, devant ce constat, l'association LeMerlet a organisé avec d'autres structures duréseau Ecole et Nature, des rencontres dont lethème était Sortir, une pratique en danger ? Celadevrait déboucher sur un guide pratique à destina-tion des animateurs pour les encourager à mainte-nir des sorties dans la nature. Parmi les questionsdifficiles : comment gérer la nourriture sur unesemaine de bivouac lorsque l'on n'a pas de moyensde réfrigération et souvent l'interdiction de faire dufeu ? Ces rencontres ont permis de rencontrerd'autres structures engagées dans le même sens2.C’est un moyen de se renforcer mutuellement et defaire évoluer les pratiques…

M. B. �

Itinéraire­nature­

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á Atelier contes

á Observation de l'environnement… à la loupe !

á Atelier cirque en pleine représentation

á Magalie, la directrice du camp

Soins dans une yourte

Edithe Aussedat, médecin acu-puncteur, se rend en 2005 enAsie pour acquérir de nouveauxsavoirs. A son retour, elle décided'avoir un lieu pour recevoir lesmalades qui soit en accord avecses pratiques. Après vingt ans demétier classique, elle a décidé des'installer dans une yourte.L'intérieur, très sobre, permetd'offrir le maximum de confortau patient. Un chauffage boisassure la chaleur, des photopilesl'électicité, des toilettes sèchessont à la disposition du public.

� Edithe Aussedat, 677, cheminde Sous-les-Clos, 30250 Aubais.

Santé

� Solidarité homéopathieGard, Dr M.C. Yannicopoulos,39, rue des Alizés, 30128Garons, tél. : 04 66 70 13 77.

� Association Docteur Senn,Péniche Bélouga, chemin duVieux-Moulin, 30400Villeneuve-lès-Avignon, tél. : 0432 70 14 08. Promotion etenseignement de l'homéopathieuniciste, information contre lenucléaire et les pollutionsdiverses.

� La Pensée sauvage, Coutelle,30460 Soudorgues, tél. : 04 6685 43 74. Association de pro-motion de l'usage des simples,plantes médicinales et desplantes sauvages comestibles.

� Leche league, MureilleDefrenne, Les Traverses, 30360Martignargues, tél. : 04 66 8333 89. Association de promo-tion de l'allaitement maternel,aide aux futures mères et auxmères.

Marie Clem's

D.R.

Marie Clem's

Marie Clem's

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EN 2000, WILHEM SUNT A DÉCIDÉ DEDEVENIR BRASSEUR DE BIÈRE BIOLOGIQUE EN ESSAYANT

de développer autant que possible la productionpar lui-même de ses céréales et en commercialisantdirectement localement ou en se déplaçant dansdes festivals1. Son père, Christian, avec des amis,avait constitué un groupement foncier agricole(GFA), en 1983, pour acquérir une exploitationagricole de 30 ha entre Alès et Saint-Jean-du-Gard.Outre des champs, cette propriété comprend devastes étendues de garrigues et de forêts. Enfin, elledispose d'un immense terrain plat : un ancien siteminier aujourd'hui condamné. En 2000, Wilhem aracheté les parts des amis de son père.

Le terrain ne comportait qu'une ancienneferme en ruine. Ne disposant pas d'argent pourfaire faire les travaux rapidement, Wilhem Sunt adécidé de se construire une cabane de dimensionsmodestes, mais confortable. Cela lui laisse tout letemps de reconstruire le bâtiment en dur qui, àterme, devrait accueillir les silos de stockage et labrasserie. Pour le moment, l'unité de productionest installée dans une remorque de camion placéesur le terre-plein de la mine.

Wilhem Sunt fréquentant les rencontres musi-cales depuis son plus jeune âge, il a découvert ladifficulté qu'ont les "travellers", des personnes quihabitent dans leur camion aménagé, à trouver deslieux pour y stationner.

L'association La MineSe déplaçant lui-même sur les festivals pour y

livrer sa bière, il invite des camions à le rejoindresur le site de la mine. Celui-ci a deux avantages : ilest accessible aux camions, puisque ceux de lamine y passaient, et il dispose d’un raccordement àl’eau courante datant de la mine. Les premierscamions arrivent en 2002. Très vite, certainsdeviennent résidents à l'année, développant desactivités localement. Au départ, il n'y a pas derèglement, ce qui entraîne des dérapages, surtoutl'été quand il y a beaucoup de monde.

Une association est alors mise en place : Lamine. En sont membres les propriétaires, les usagers

et les riverains qui le souhaitent. Elle gère les partiescommunes (notamment la gestion de l'eau et desdéchets), fait payer un modeste loyer (10 € parmois actuellement) et instaure notamment commerègle que l'on ne peut venir sur le site qu'en étantcoopté par une personne qui y habite déjà. Cesquelques règles ont créé un sens des responsabilitésuffisant pour stabiliser la vie du groupe et, aujour-d'hui, une dizaine de personnes y vivent à l'année.L’été, entre 20 et 30 personnes les rejoignent.

Le fait de se constituer en association a aussi per-mis d'organiser légalement des événements. Il y en aau maximum six par an et avec moins de 500 per-sonnes à chaque fois, donc cela reste dans un cadrelégal. L'association permet aussi d'assurer le lieu. Elleaide à faire des achats pour l'aménagement descamions et même pour passer le permis poids lourds.

Deux autres personnes ont choisi de s'installersur place dans de petites cabanes construites sanspermis. Sylvie, pépiniériste, fait de la formation. Savoisine développe une activité autour du cheval.

Vivre simplement dans unecabane pour avoir un impactminimal sur son environ-nement : un sujet qui devientaujourd'hui brûlant avec lestentatives des autorités pourreprendre la main. Mais dansles Cévennes, les vallées sontnombreuses…

Sur la route des cabanes

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Droit­au­logement

� Halem, Bar ô Crée Louche,09800 Engomer, tél. : 06 18 9475 16, www.halemfrance.org,[email protected]

� Téléchargeable sur leur siteinternet, un mémo juridique surla situation actuelle.

� Wilhem Sunt, Pallières,30140 Thoiras, tél. : 06 73 9877 27

à Cabane à Saint-Germain-de-Calberte

á La mine, espace d'accueil temporaire pour "travellers"

D.R.

D.R.

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Les autorités font grise mineUn riverain, bien que se trouvant à plus de

500 m du site, s'est plaint de la "faune" que celadraine lors des événements musicaux (essentielle-ment la mouvance punk). Cela a servi de prétextepour déclencher un processus administratif de "régu-larisation" : les gendarmes viennent régulièrementsur les lieux, parfois en hélicoptère. En tant que pro-priétaire, Wilhem Sunt subit la pression de l'adminis-tration, qui veut faire disparaître cabanes et camions.

La région Languedoc-Roussillon est une région"expérimentale" pour la lutte contre la cabanisa-tion. Cela a commencé par une "charte" en 2006dans les Pyrénées-Orientales avec un recensementpar les autorités des yourtes, tipis, cabanes… selondes méthodes d'enquête "démocratiques" : les fac-teurs, EDF, la caisse d'allocations familiales, parexemple, devaient rapporter ce qu'ils connais-saient. Officiellement, il s'agissait de lutter contrele "mitage"qui pose des problèmes de sécurité : pasde raccordement aux réseaux donc hygiène sus-pecte ; présence en forêt d'où risque d'incendie ;proximité de la mer (protection du littoral)… Puisle mouvement s'est organisé pour couvrir toute larégion, au point d’atteindre les Cévennes aujour-d'hui. Pour le seul département de l'Hérault, la pré-fecture fait état de 2000 constructions illicites.

Wilhem Sunt entre alors en contact avec l'associa-tion HALEM (Habitants de logements éphémères etmobiles). Née en région parisienne fin 2004, ellefédère ceux et celles qui se heurtent aujourd'hui à unelégislation en décalage avec la réalité de l'habitat léger.

Halem apporte un éclairage juridique intéres-sant, montrant notamment les ambiguïtés de la loivis-à-vis des modes de logement : depuis l'accueilbienveillant pour les camping-cars au rejet descabanes suspectées d'être des sources de clochardi-

sation, en passant par les "aires de repos des gensdu voyage", où le prix de la place est exorbitant.

Wilhem Sunt se trouve alors obligé d'expliqueraux autorités comment fonctionnent des toilettessèches, plus propres que les rejets en direct dans lesruisseaux de certaines résidences secondaires, pour-tant tout à fait légales, elles. Il explique aussi safaible empreinte écologique : chaque cabane ne dis-pose que d'un ou deux panneaux photovoltaïquespour une consommation électrique des plusmodestes. Leur bonne isolation permet de les chauf-fer avec un petit poêle à bois qui consomme trèspeu. Du côté des camions, la consommation est toutaussi modeste ; bref des modes de vie décroissants…mais qui semblent insupportables aux autorités.

Mesquineries et contre-propositions

Au printemps 2009, la mairie a mis en place unportique sur la route d'accès, limitant la hauteurdes véhicules. Un incendie ayant dégénéré aprèsque les pompiers se sont trouvés bloqués, le portaila été laissé ouvert. Un autre arrêté a alors été prispour limiter le tonnage autorisé, ce qui est absurdepuisque cette route était jadis empruntée par lescamions de la mine, alors lourdement chargés decharbon. Cela a vite posé un problème du côté del'activité de brasserie, car Wilhem Sunt doit récep-tionner de lourdes remorques chargées de maltqu'il ne peut pas produire sur place.

Avec Halem,Wilhem milite pour une modificationdes lois pour que ceux qui veulent vivre simplement,le puissent, même si cela doit passer par un certainnombre de contraintes : éviter les feux de forêts, recon-naître la viabilité des toilettes sèches, reconnaître quemême sans raccordement aux réseaux (eau, électri-cité), il est possible d'avoir une vie décente…

Pour y arriver, Halem cherche à fédérer le plusde monde possible. Plutôt que de la jouer personnelen espérant passer inaperçu, au risque de se faireexpulser sans soutien, mieux vaut avoir une certainevisibilité politique et résister collectivement.

M. B. �

Droit­au­logement

27S!lence n°375 janvier 2010

Un équilibre à trouverDe nombreuses lois actuelles sont a priori de bon

sens : par exemple, protéger la nature contre lemitage des habitations ; protéger des zones sensibles.

Face à cela, il y a l'importante question du loge-ment, cher, difficile à trouver en milieu urbain, sou-vent sans âme car déconnecté de la nature.

L'équilibre à trouver passera sans doute par lamise en place d'un cadre légal autorisant les cabaneset autres logements mobiles, avec obligation à unecertaine modestie et à une empreinte écologiqueminimale. Dans ce cadre-là, on pourra comparerl'impact des logements discrets avec celui des loge-ments péri-urbains qui, en s'étalant, mangent lescampagnes.

La réflexion ne peut toutefois pas se limiter auseul logement : il faudra y intégrer la question desdéplacements : tant que les cabanes nécessiterontl'utilisation de véhicules polluants, il n'est pas sûrque le bilan écologique soit très bon.

CantoyourteFin 2004, Sylvie Barbe, fabricante de yourtes,

s'installe à Bessèges (Gard). Elle négocie avec unpropriétaire et la mairie pour installer trois yourtessur un champ dont l'usage est confié à l'associa-tion Demeures nomades. Le terrain est vendu en2005 à des investisseurs qui demandent sondépart. Comme elle résiste, elle est poursuivie autribunal pour "installation en réunion sur un ter-rain appartenant à autrui en vue d'y habiter".Constatant qu'elle vit seule, et suite à une fortemotivation, le tribunal ne suit pas et prononce larelaxe. Les procédures juridiques se poursuiventactuellement sous d'autres formes.

� Sylvie Barbe, Demeures nomades,Cantoyourte, la Cantonade, 30160 Bessèges,tél. : 04 66 54 84 77

Habitat

Gard

� Patrimoine eau naturelle,Capucine Muller, Le Mas Pagès,30140 Mialet, tél. : 04 66 6015 53, www.aquatiris.fr.Assainissement des eaux par fil-tration naturelle.

� Maison Eco distribution, ElieNoël, zam du Tapis Vert, 30170Saint-Hippolyte-du-Fort, tél. : 04 66 77 68 81.

� La Fourmi et la cigale, 16,boulevard des Remparts, 30170Saint-Hippolyte-du-Fort, tél. : 04 66 77 99 10,www.forum-eco-habitat.com.

� EcoTerre, 22, rue Boisseliers,30610 Sauve, tél. : 04 66 77 0046, www.ecoterrescop.fr.

� Toit de choix, place duMonastère, 30640 Beauvoisin,tél. : 04 66 73 13 33. Conseilen habitat groupé écologique.

� Perret et fils, 22, quai duCanal, 30800 Saint-Gilles, tél. :04 66 87 31 15. Réalisation detoiture végétale.

� Envie, 143, chemin du Mas-Cheylon, 30900 Nîmes, tél. : 0466 04 06 91. Électroménagerdéclassé ou d'occasion.

Lozère

� Aquatiris, Jean-PhilippeGosselin, parc technologique deValcroze, 48000 Mende, tél. :04 66 45 33 06. Assainissementdes eaux par filtration naturelle.

� Horizon yourte, L'Oustalet,48160 Saint-Andéol-de-Clerguemort, tél. : 04 66 41 0729, www.yourte-artisanale.fr.

� Association bâtisseurs enpierres sèches, Lonjagnes,48320 Espagnac, tél. : 04 6632 58 47, www.pierreseche.fr.

� Bâtir naturel, ZA Saint-Julien-de-Gourg, 48400 Florac,tél. : 04 66 32 16 98.Matériaux d'éco-construction.

� Réseau habitat patrimoineécologie savoir-faire, LeBrouillet, 48500 Banassac.

Ö Installation de yourtes place de la Bourse à Paris en 2008,pour demander une évolution de la loi

D.R.

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"POUR NOUS TROUVER, VOUS ALLEZ AU COLDE COPERLAC, LA SEULE MAISON, C'EST NOUS."

C'est ainsi que Francis Bernard nous indique com-ment aller chez eux. Et effectivement, non seule-ment c'est la seule maison, mais comme la forêt aentièrement brûlé en 2003, elle est bien visible surle causse.

Francis Bernard a été instituteur Freinet puisprofesseur de français en région parisienne. Unjour, il emprunte à son centre de documentation lelivre Le Défi des langues, de Claude Piron1, etdécouvre l'importance géopolitique des langues etl'alternative que peut représenter l'espéranto.Enthousiaste, il crée un club d'espéranto dans soncollège. Il l'apprend lui-même avec la méthodeAssimil puis s'entretient l'oreille en écoutant desémissions à la radio polonaise2 ou en participant àdes rencontres d'espérantistes.

Monique Robert, originaire de la Lozère, a étéélevée par ses parents en occitan. Elle était institu-trice et constate qu'aujourd'hui, à deux générationsd'écart, il se passe la même chose entre l'anglais etle français qu'avec le français et l'occitan : "Il y a cin-quante ans, on vous disait qu'il fallait parler françaispour trouver un travail intéressant ; maintenant onvous dit que c'est l'anglais. Le risque est la disparitiondu français".

Un média espérantiste en français

En 1998, ils prennent leur retraite en Lozère,dans une maison de la famille de Monique. Ilsavaient découvert, dans un club, la revue en fran-çais Espéranto-info. Son fondateur, Robert Llorens,l'avait lancée en 1994 pour convaincre le plusgrand nombre. Lorsque celui-ci, trop âgé, lance unappel pour être relayé, Francis Bernard va le voir.De but en blanc, Robert Llorens lui propose detout reprendre. Francis refuse, mais propose son

aide à distance. Après un an et quatre numéros réa-lisés ensemble, Robert Llorens lui demande s'ilpeut venir s'installer à Nice, ce qu'il ne souhaitepas faire. C'est finalement Robert Tozoni qui vareprendre la revue pendant deux ans, àMontauban. En septembre 2002, quand lui aussidécide de passer la main, Francis Bernard, qui col-labore toujours, reprend le flambeau.

Depuis, tous les deux mois, la revue paraît sansanicroche. Au fil des ans, Francis Bernard se rendcompte que beaucoup de lecteurs sont écolos, cequi n'est finalement pas étonnant : l'espéranto estun moyen de préserver la (bio)diversité deslangues ! Le tirage de la revue reste toutefoismodeste : 1000 exemplaires pour 700 à 800 abon-nés. Un nombre stable avec le temps.

Francis Bernard essaie de convaincre les asso-ciations espérantistes — il en a recensé 130 enFrance et en Belgique — de le relayer pour diffuseren dehors du seul milieu espérantiste.

Il constate que de plus en plus de jeunes s'inté-ressent à cette question, mais il y a une certainedésaffection de la presse écrite. Les jeunes utilisentplus volontiers internet… sans se rendre compteque c'est un moyen de communication surtouturbain. Ainsi, l'association des Jeunes espérantistes asurtout des adhérents parisiens.

L’une des filles de Monique et Francis aide à laréalisation de la revue. Des bénévoles tiennent desstands. La revue essaie de relayer les différentscombats sans préjugés. Elle a suivi les campagnesélectorales avec la liste Europe-Démocratie-Espéranto. Elle relaie les campagnes pour des nomsde rues à la mémoire de l'inventeur de l'espéranto,le Docteur Zamenhof. Elle suit aussi les efforts delinguistes pour que l'espéranto soit une languereconnue au baccalauréat, comme c'est actuelle-ment le cas en Hongrie, seul pays de l'Union euro-péenne à l'avoir introduit dans le cursus scolaire.La revue présente les différents rendez-vous enFrance et à l'étranger. Francis donne parfois desconférences et participe aux réunions régionales —il y a environ 150 espérantistes à la fédérationLanguedoc-Roussillon.

Sur le napperon qui se trouvait sous notreassiette, nous avons lu cette phrase de Zamenhofqui date d'un siècle : "La soumission à des modèlesétrangers est toujours une corruption morale. Elle l'estdoublement si elle est acceptée volontairement : mêmeavec la maîtrise de la langue des patrons, on reste undomestique". Parmi les jeunes alternatifs, ceux quise plaisent à utiliser du vocabulaire provenant de lanation qui écrase le monde — les Etats-Unis, 50 %du budget de l'armement mondial — devraient yréfléchir à deux fois.

M. B. �

Sur le causse Méjan, à 900 m d'altitude, Francis Bernard et MoniqueRobert animent une revue sur l'espéranto… écrite en français.

Espéranto-infos

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Saluton

� Espéranto-info, Les Bories deCoperlac, 48210 Mas-Saint-Chély, tél. : 04 66 48 58 48,www.esperantoinfo.info.

Caminarem

L'école Caminarem est uneécole primaire qui comprend unjardin d'enfants et un cycle élé-mentaire de 5 ans (correspon-dant aux classes de CP jusqu'auCM2 inclus). Elle s'appuie surla pédagogie Waldorf-Steiner.Elle se trouve à proximitéd'Alès.

� Ecole Steiner Caminarem,Jouquet, 30360 Monteils, tél. :04 66 83 20 43, www.ecoleca-minarem.org.

Education

� Mamayaya, 64, rue Porte-Cancière prolongée, 30000Nîmes, tél. : 04 66 23 96 57Ateliers de parentalité, materna-ge, portage, communicationnon-violente, groupe de parole…

� Ab irato, rue Droite, 48230Chanac. Veut diffuser uneréflexion concrète sur la péda-gogie et l’écologie pratiqueappliquées aux jeunes enfants.

1. Le Défi des langues, ClaudePiron,. L'Harmattan, 2000, 335pp., 28 €.

2. On pouvait, jusqu'à l'arrivée del'actuel gouvernement, écouter del'espéranto à la radio polonaise.L'espéranto vient aussi de dispa-raître de la télévision italienne parle fait de Berlusconi. Il reste unetélévision au Brésil et de nom-breuses radios à Cuba, au Vatican,en Chine… et sur Radio Libertaire(Paris), que l'on peut écouter surinternet.

á Francis Bernard, Monique Robert et la forêt dévastée

D.R.

D.R.

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TOUT COMMENCE AU LYCÉE FORESTIER DEMEYMAC1. PLUSIEURS LYCÉENS SE DÉLECTENT DE LA

lecture de La Hulotte, la revue du monde animal2. Ilsdécident de lancer une revue qui ferait le même tra-vail de sensibilisation, mais pour le monde végétal.Ils choisissent toutefois d'avoir une approche unpeu différente : ne pas avoir un seul thème parnuméro, mais une véritable revue avec un dossier,des articles et de l'actualité (limitée toutefois par lerythme de parution trimestriel) ; une rédaction desarticles tout aussi exacte scientifiquement, mais pasréalisée par un seul rédacteur, plus de textes pourun public plus adulte. La revue voit le jour en 1987.

François Breton, le premier rédacteur en chef,est nommé garde moniteur dans le parc desCévennes3 ; la revue s'installe donc à proximité, àBure-des-Cévennes puis à Saint-Germain-de-Calberte. Au départ, tout est réalisé bénévolement.Plus tard, la maquette est confiée à un salarié. Parchoix, l'illustration se faisant seulement au départpar des dessins, des dessinateurs professionnelssont également rémunérés. Des dessins provien-nent aussi de publications scientifiques par le biaisde bibliothèques spécialisées et aujourd'hui, deplus en plus, par internet.

La revue acquiert rapidement une bonne répu-tation dans les milieux botanistes et dans l'enseigne-ment. Cela amène beaucoup de propositions detextes et la rédaction s'organise alors ainsi : troisnuméros par an où l'on choisit dans les textes par-venus. Ceux-ci sont très variés et originaux, commeun article sur "l'Ile mystérieuse de Jules Verne"montrant à la fois sa grande connaissance bota-nique et des incohérences dans les écosystèmes.

Une fois par an, un numéro est complété d’undossier plus consistant où la rédaction sollicite lesauteurs. Ces numéros spéciaux ont des thèmescomme "les plantes toxiques", "les plantesmagiques", "plantes et religions"…

Après avoir publié ses articles dans les pages dela Garance voyageuse, l'association Fruits oubliés lan-cera sa propre revue4. Alors que celle-ci va dévelop-per les usages des plantes cultivées, la Garancevoyageuse s'intéresse plus à la vulgarisation de la flore,à l'ethnobotanique, aux conservatoires, aux plantessauvages… même si les usages sont aussi présentés.

D’abord distribuée par le biais des salons etfêtes écolos, la revue a maintenant internet pourvitrine principale. Les numéros sont tirés à 4500 à5000 exemplaires pour 3500 à 3700 abonnés, unnombre assez stable dans le temps. Le taux deréabonnement est excellent : environ 95 %.

Après quinze ans de service, le rédacteur enchef est parti travailler ailleurs. Une nouvelleéquipe s'est mise en place en 2007 autour deChristine Dabonneville, enseignante en sciences dela vie et de la terre. Il y a actuellement trois salariésà temps partiel et un conseil d'administration de10 personnes réparties dans toute la France. Lanouvelle rédactrice en chef fait un choix d'articlesqu'elle propose ensuite via internet à un comité derédaction (24 personnes). Un conseil d'administra-tion se tient avant la parution de chaque numéro.

Après plus de vingt ans de fonctionnement, laGarance voyageuse a accumulé un important fondsde documentation. Celui-ci est surtout utilisé parla rédaction, du fait de l'isolement des locaux.

Se plonger dans un numéro est une sourced'étonnement pour le néophyte qui n'imagine pasles merveilles et les surprises que nous réserve lanature dans son extrême diversité. Une diversitéque la revue espère ainsi contribuer à protéger.

M. B. �

La­revue­du­monde­végétal

Perchée dans un village desCévennes, la revue La Garancevoyageuse enrichitl'imaginaire des botanistes,petits et grands.

La Garancevoyageuse

29S!lence n°375 janvier 2010

1. Lycée forestier, rue de l'Ecoleforestière, 19250 Meymac, tél. :05 55 46 09 09.

2. La Hulotte, 8, rue de l'Eglise,08240 Boult-aux-Bois, tél. : 03 2430 01 30, www.lahulotte.fr.

3. Parc national des Cévennes, châ-teau, 48400 Florac, tél. : 04 66 4953 00.

4. voir page suivante.

� La Garance voyageuse,48370 Saint-Germain-de-Calberte, tél. : 04 66 45 94 10,www.garance.voyageuse.org.

á Stand au Salon Primevère (Lyon)

á Conseil d'administration àRemuzat (Drôme)

L'Esperluette

L’Esperluette c’est d'abord unebibliothèque avec un large choixd’ouvrages : romans, bandesdessinées, essais et documenta-tion avec en plus des livresconsacrés à notre thématique:"environnement et pratiquesécologiques". C'est aussi

un atelier théâtre pour les 8-15ans. L'Esperluette a organisé enmai 2009, les rencontres Lesjardins se créent où de multiplesjardiniers amateurs sont venusexpliquer leurs visions : perma-culture, paysage, traction anima-le, BRF, plantes médicinales, jar-dins pédagogiques…

� L'Esperluette, Hélène Hible,Le Veyrassi, 48160 Saint-Hilaire-de-Lavit, tél. : 04 66 4540 06.

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L’ASSOCIATION "FRUITS OUBLIÉS, SAUVE QUIPOMME" EST NÉE À SAINT-JEAN-DU-GARD EN 1981

pour apprendre aux gens à faire du greffage et desinventaires pomologiques, et pour rassembler de ladocumentation sur les variétés locales cultivéesanciennes. Au départ, l'association anime unerubrique dans la revue La Garance voyageuse1. Celava très rapidement rencontrer un écho au niveaunational et les activités vont se multiplier, à telpoint qu'en 1990, l'association se sépare en deux :un centre de documentation pomologique est ouvert àAlès avec des contacts dans toute l'Europe2. L'autreassociation, Fruits oubliés Méditerranée, va se limi-ter aux inventaires et à la formation. Cettedeuxième association bénéficie dans un premiertemps de subventions régionales permettant definancer trois postes. Lorsque les subventions s'ar-rêtent, ne sont conservés que les activités qui s'au-tofinancent : l'édition et une coordinationnationale et internationale de groupes locaux qui,eux, poursuivent le travail de formation et d'inven-taires. Actuellement, des groupes locaux fonction-nent dans l'Hérault, le Languedoc et la Pro-vence-Côte-d’Azur. Deux groupes sont en forma-tion en Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées. Un partena-riat se fait avec une association en Corse. Descontacts sont noués avec des groupes dans tout lebassin méditerranéen, du Portugal à la Turquie.Chaque groupe anime des stages et doit trouver sesfinancements.

Le secteur édition se développe autour de larevue Fruits oubliés en réalisant des livres, desexpos et un site internet. La revue est gérée par uneseule salariée, avec l'aide bénévole d'une vingtainede rédacteurs, souvent sollicités pour des confé-rences. Un groupe de rédacteurs a ouvert la ques-tion des fruits tropicaux et un petit réseaufonctionne surtout par internet, principalementdans les ex-pays coloniaux (ce qui évite les pro-blèmes de langue).

Fruits oubliés est adhérent au réseau Semencespaysannes3 qui a un groupe "fruits". Fruits oubliésanime un débat important sur l'agriculture en mon-tagne sèche, sur la notion d'agriculture patrimo-niale (respect des usages et de la diversité).L'association relaie la campagne "un million defermes en Europe" lancée par Nature & Progrès4 etMinga5. Elle soutient l'idée d'une agriculture pay-sanne qui se définit par la taille des exploitations etnon par les méthodes de culture. Enfin, elle orga-nise chaque année, fin novembre, la journée del'arbre, de la plante et du fruit qui, depuis près de

vingt ans, permet une rencontre des acteurs profes-sionnels et des militants de la région.

La revue trimestrielle est tirée à 3000 exem-plaires. Elle compte 800 abonnés (dont un tiers deprofessionnels, des scientifiques, des amateurs…)et vend le reste à l'unité. Chaque numéro étant thé-matique, certains numéros se vendent pendant unedizaine d'années.

Semeurs d'alternativesL'association a permis de remettre au goût du

jour des activités en voie de disparition. Ainsi, laculture de l'olivier a été relancée au pied desCévennes, tout comme la transformation des pro-ductions en jus de fruits. Un concours de confi-tures organisé pendant la foire a permisd'améliorer la qualité des produits et de favoriser ladiversité. En revanche, il n’a pas été possible, pourle moment, de relancer la filière de la châtaigne. Enmontrant l'intérêt de la biodiversité, la possibilitéde rentabiliser certaines démarches avec de nom-breux emplois à la clé, l'association constitue régio-nalement un contre-pouvoir au milieu agricoleactuel tourné, lui, vers l'intensif et la monoculture.Ces nouvelles filières s'appuient sur une relocalisa-tion de l'économie, ce qui, selon un des anima-teurs, Christian Sunt, est un premier pas vers ladécroissance.

M. B. �

Comment une revue sur unsujet qui peut paraître anodinpeut devenir un véritablecontre-pouvoir.

30 S!lence n°375 janvier 2010

Biodiversité

1. voir page précédente.

2. Centre municipal de pomologie,30, rue des Acacias, 30100 Alès,tél. : 04 66 56 50 24,http://pomologie.ville-ales.fr.

3. Réseau semences paysannes,Cazalens, 81600 Brens, tél. : 05 63 4172 86, www.semencespaysannes.org.

4. voir page 21.

5. Minga fédère des initiatives allant versun commerce plus équitable, 1, quaidu Square, 93200 Saint-Denis, tél. :01 48 09 92 53, www.minga.net.

Fruits oubliés� Fruits oubliés réseau, 4, ave-nue de la Résistance, 30270Saint-Jean-du-Gard, tél. : 04 6685 33 37, www.fruitsoublies.fr.

Livres

� Les Cévennes, rêve planétai-re, Marie-Joséphine Grojean, éd.Albin Michel, 2003, 290 p.19 €. � Portraits en Cévennes, YannCruvelier, éd. Alcide (Nîmes),2004, 208 p. 29 €. Seize por-traits de la région dont celui dePierre Buchberger de la Fermede la Baraque.

� Abraham Mazel, le derniercamisard, Jean-Paul Chabrol,éd. Alcide (Nîmes), 2009, 120p. 10 €. Histoire du chef desrévoltés protestants sous LouisXIV…

Médias

� Alfalfa, 2, rue du Fort,30000 Nîmes, tél. : 06 15 5217 56. Revue bimestrielle née àl'automne 2009, le magazinedes alternatives contempo-raines.

� Télé-Cévennes, 48150Gatuzières, Ghilaine, tél. : 04 6645 83 32. Télévision locale quidiffuse depuis 1994 des maga-zines de manière itinérante dansles villages des Cévennes.

� Télé-Mont-Lozère, 48220 LePont-de-Montvert, tél. : 04 6645 95 40. Télévision locale.

á Stand à la Fête de l'Arbre où sont présentées différentesvariétés de pommes

Ö Stage pour aprrendre às'occuper d'une vigne

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Loire-Atlantique

La reconversiondu site duCarnetA la fin des années 1970, EDFachète des terres au Carnet, entreNantes et Saint-Nazaire, pour yconstruire un réacteur nucléaire.Mais l'opposition massive desBretons va bloquer le projet quiest officiellement abandonné en1997 après une chaîne humainequi réunira 30000 personnes lejour des élections législatives.Depuis le terrain est resté inutili-sé. Signe des temps, un projet depôle éco-technologique vientd'être annoncé fin octobre 2009par le Port autonome Nantes-Saint-Nazaire : le site servirait àla production de nacelles d'éo-liennes offshore qui partiraient

ensuite directement par l'estuaireen pleine mer. Seraient égalementconstruites sur le site des hydro-liennes (pour capter les courantssous-marins). Des laboratoires derecherche pourraient aussi s'ins-taller ici pour développer des pho-topiles, l'utilisation des algues…

EmploisSelon Achim Steiner, directeurgénéral du PNUD, Programmedes Nations-Unies pour l'environ-nement, "Personne ne réalise que2,2 millions d'emplois dépendentdéjà directement de la productiondes énergies renouvelables et que ce chiffre est équivalent àl'ensemble des emplois dans les secteurs du pétrole, du gaz et ducharbon". Lors d'une conférencede presse pendant le G8 de l'envi-ronnement à Syracuse (Grèce), le24 avril 2009, il a ajouté "lepotentiel de création d'emploisdans l'économie verte est énorme,et même exponentiel".

EPR

Les dérapagescontinuentDu côté finlandais, rien n'estmoins sûr que la mise en servicedu réacteur. Alors que celui-cidevait fonctionner à l'été 2009, samise en route est maintenantenvisagée au deuxième semestre2012. Mais les conflits financiersentre Areva, Siemens et TVO(l'acheteur) pourrait aller jusqu'àbloquer le chantier : chacunréclame aux autres de payer les

2 milliards d'euros de dépasse-ment par rapport au prix annoncé(3,5 milliards).Du côté français, EDF essaie demaintenir le calendrier du chan-tier… en embauchant du personnelsupplémentaire ce qui fait grimperle prix. En privé, EDF reconnaîtque le surcoût pourrait être làaussi supérieur à 1,5 milliard. Tout ceci devrait mettre un termeà la filière : sans aides massivesde l'Etat, le projet n'a plus aucunerentabilité comparé à des cen-trales éoliennes ou au gaz.

Genève

Pour l'indépendancede l'OMSL'Organisation mondiale de lasanté, organisation des Nationsunies, dont le siège est à Genève,est lié depuis 1959 par unaccord avec l'AIEA, autre agenceonusienne qui fait la promotiondu nucléaire civil. Cet accord spé-cifie que l'OMS doit faire vérifierses documents par l'AIEA avanttoute communication au public.Alors que l'OMS a organisé plu-sieurs rencontres sur les consé-quences de Tchernobyl, les actesdes colloques sont expurgés outout simplement pas publiés. Pourprotester contre ce mensonge

organisé, depuis le 26 septembre2007, des personnes se relaienttous les jours de 8h à 18 h devantl'entrée de l'OMS pour demanderque cet accord soit annulé et quel'on puisse enfin connaître lesvraies données sur l'accidentnucléaire. De nombreuses person-nalités (comme DanielleMitterrand) et des scientifiques

sont venus participer à cette pré-sence qui en est maintenant à satroisième année, année particu-lière qui marque le 50e anniver-saire de l'accord. Il est possiblede venir faire une vigile pendantquelques jours en prenant contactavec Paul Roullaud, tél. : 02 4087 60 47,www.independentwho.info.

31S!lence n°375 janvier 2010

Espagne

L'éolien­s'envole­!

En France, nos ingénieursapprennent encore qu'on nepeut injecter plus de 10 %

d'électricité éolienne dans le réseaucar il est trop fluctuant et peut pro-voquer un court-circuit général.En Espagne, où l'on y croit, on arri-ve quand même à faire mieux :entre 3 h et 8 h, le 9 novembre

2009, la production éolienne a couvert 53 % des besoins nationaux enélectricité et les ingénieurs espagnols apprennent comment passer à100 % de renouvelables. Dans une interview à Usine nouvelle (18 novembre 2009), Nicolas Wolff,directeur de Vestas, principal fabricant français d'éoliennes, dénonce cemythe d'une barrière technique au développement des éoliennes. Il faitremarquer que les périodes de fort vent sont en automne et en hiver, pré-cisément là où l'on consomme le plus d'électricité. Avec un réseau uniquecomme en France ou en Espagne, il ne pense pas qu'il y ait de limitesupérieure à la production d'électricité éolienne. Alors pourquoi cette différence d'approche des deux côtés desPyrénées ? L'Espagne ayant décidé de renoncer au nucléaire en 1983,ses dirigeants ont sans doute un autre regard.

C’est reparti pour une nou-velle tentative ! LaCRII-Rad a découvert

qu'un arrêté du 5 mai 2009 pré-voit de nouveau des dérogations aucode de la santé publique en auto-risant sous certaines conditionsl'utilisation de substances radioac-tives dans des biens de consomma-tion et des produits de construc-tion. Cette mesure permettrait àl'industrie nucléaire de "diluer" lesdéchets dans du ciment ou del'acier jusqu'à passer en-dessousde seuils, une vieille méthodequ'essaient régulièrement de

remettre au goût du jour lesnucléocrates. Nous avions publiéun dossier de la CRII-Rad surcette question dans notre numéro150 de février 1992 ! A la suited'une campagne de plusieursannées, le gouvernement avaitadopté une loi en 2002 interdisantces pratiques. La CRII-Rad a réagidès juillet 2009 en faisant unrecours au Conseil d'Etat. En l'ab-sence de réaction, elle a lancé unecampagne de lettres. Crii-Rad,471, avenue Victor-Hugo, 26000Valence, tél. : 04 75 41 82 50,www.criirad.org.

De­la­radioactivité­dans­nos­assiettes­?k

Grifmo

D.R.

à Reportage dans une revue du BTP

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Justice française etgénociderwandaisLe Conseil d'Etat a refusé enoctobre 2009 d'accorder l'asilepolitique à Agathe Kanziga, veuvedu président extrémiste hutuJuvénal Habyarimana. Devant lerisque réel qu'elle soit extradée àl'étranger et qu'elle échappe à lajustice, l'association Surviedemande qu'elle soit tolérée sur leterritoire français et que soitouvert le plus rapidement possibleun procès contre elle suite à laplainte déposée le 13 février2007 par le Collectif de partiesciviles pour le Rwanda (CPCR)pour "complicité de génocide" et"complicité de crime contre l’hu-manité". Selon la Commission deRecours des Réfugiés, MadameHabyarimana aurait participé "entant qu’instigatrice ou complice"au "crime de génocide" des Tutsicommis au Rwanda et qui a faitprès d’un million de morts en1994. L’OFPRA (Office françaisde protection des réfugiés et apa-trides) estimait quand à lui"qu’elle s’est trouvée au cœur durégime génocidaire" et "qu’elle nepeut valablement nier son adhé-

sion aux thèses hutues les plusextrémistes, ses liens directs avecles responsables du génocide etson emprise réelle sur la vie poli-tique du Rwanda". Survie, 210,rue St Martin, 75003 Paris, tél. :01 44 61 03 25 http://survie.org/ ;CPCR : http://www.collectifpar-tiescivilesrwanda.fr.

Refus d'enquête surles biens deschefs d'EtatafricainsEn 2007, l'associationTransparency international avaitdéposé plainte contre trois chefsd'Etat africains : Teodoro Obiang(Guinée équatoriale), DenisSassou Nguesso (Congo), OmarBongo (Gabon) pour achat debiens immobiliers en France avecde l'argent provenant du détour-nement de l'argent public de leurpays. Le 29 octobre 2009, la courd'appel de Paris s'est opposée àl'ouverture d'un dossier juridique,estimant que l'association ne peutprouver qu'elle subit un préjudice.L'association a annoncé qu'elle sepourvoyait en cassation. Selonl'association, ces trois chefs

d'Etat ont un capital immobilieren France estimé à 160 millionsd'euros. Les adresses des proprié-tés ont été transmises au tribunal.

Transparence internationalFrance, 2 bis, rue de Villiers,92300 Levallois-Perret, tél. : 0147 58 82 08.

Courir­ici­pour­aider­là-bas

L’association de solidarité internationale Oxfam organise les 12 et13 juin 2010 dans le parc du Morvan une nouvelle édition d'unemarche sportive par équipes. Chaque équipe de quatre personnes

parcourt 100 km en moins de 30 h. Pour s'inscrire à la course, chaqueéquipe s'engage à collecter pour au moins 1500 € de dons qui servirontà des projets suivis par Oxfam dans le Sud. Cette course se tient dans unpays différent depuis 1981 (elle a commencé à Hong-Kong). Cette cour-se en France marquera la 10e édition. Oxfam France - Agir ici, 104, rueOberkampf, 75011 Paris, tél : 01 56 98 24 40, www.oxfamfrance.org.

Isère

Villages etquartiers solidairesL'association Villages et quartierssolidaires a vu le jour en 2007pour chercher des solutions à laquestion du logement et pourréduire l'empreinte écologiquetout en conservant sa qualité devie. L'autopromotion et l'auto-construction sont deux axes del'association pour redévelopperune responsabilité collective(famille, voisins, territoire), déve-lopper l'autonomie et la solidari-té. L'association veut créer unecoopérative de construction danslesquelles les familles investissenten parts sociales ; la coopérativeconstruit de l'habitat groupé etles familles obtiennent un loge-

ment dont elles investissent dansl'équivalent d'un loyer pendant 20ans. Frédéric Saboureault,Villages et Quartiers Solidaires,chemin de la Dent-de-Crolles,38190 Crolles, tél. : 06 68 44 0902, www.les-apac.org.

Charente-Maritime

Plus de viepour la terrePlus de vie pour la terre est unprojet d'éco-hameau mené par l'association Hélioterre. Deux mai-sons bioclimatiques bois/paille trèsbasse consommation sont actuelle-ment en construction avec l'aide dechantiers participatifs. Le projetpeu encore grossir… Eric Pigeon,Plus de vie pour la terre, Saint-Martin-de-la-Coudre, 17700Surgères, tél. : 09 54 32 16 75,http://plusdeviepourlaterre.org.

Ille-et-Vilaine

Eco-hameauà Hédé-BazougesSept familles s'investissent actuel-lement dans le lancement d'unnouvel éco-hameau à Hédé-Bazouges, commune qui comptedéjà des logements sains à l'ini-tiative de la commune. Après desateliers sur l'habitat durable etl'habitat groupé, les futurs habi-tants ont mis en place un cahierdes charges à destination desarchitectes qui vont concrétiser leprojet sur la base de 9 logements.Il reste deux logements libres.Association Parasol, 11, squarede Galicie, 35000 Rennes ouRéseau Cohérence, 6, rueRochambeau, 56100 Lorient,tél. : 02 97 84 98 18.

32 S!lence n°375 janvier 2010

Eric De Mildt & Tineke D'haese / Oxfam

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De la fourcheà la fourchetteLe Réseau Grappe, Groupementdes associations porteuses de pro-jet en environnement, organise unconcours photo dans le cadre dela Semaine de l'environnementqui se déroulera en mars 2010dans les villes de Toulouse,Montpellier, Avignon, Perpignan,Pau, Tours, Rennes, Nantes, Dijon,et Strasbourg. Le concours portecette année sur le thème «De lafourche… à la fourchette !» etest ouvert à tout participant. Lesphotos pourront être envoyées jus-qu'au 15 février 2010 auprès desassociations organisatrices de laSemaine de l'environnement dechaque ville.Les photos sélectionnées serontexposées pendant la manifestationet trois photos se verront récom-pensées dans chaque ville. Plus deprécisions en prenant contactavec Réseau Grappe, UniversitéMontpellier II, place Eugène-Bataillon, case courrier 32,34095 Montpellier cedex 5, tél. :04 67 14 41 39 ou 06 18 08 8814, www.reseaugrappe.org.

L'être recommandéL'art postal consiste à développerdes activités artistiques à traversle courrier postal. Durant toutel'année 2010, en France et enSuisse, une opération "L'êtrerecommandé" sans frontières, pro-pose que chacun envoie à d'autresun paquet ou une lettre au conte-nu de son choix avec un aspectcréatif, en conservant si possibleun double de l'envoi et en l'en-voyant aux initiateurs du projetpour une exposition collective enfin d'année. L'être recommandé,84, montée de la Grande Côte,69001 Lyon.

Angers

Guidealtern'actifEn complément du numéro précé-dent, si vous n'avez pas internet,vous pouvez maintenant le com-mander contre 4 € TTC auprès deLabel Verte, 2 bis, rue du Pont-du-Rateau, 49250 Saint-Mathurin-sur-Loire, tél. : 06 2822 03 77.

Ariège

Ecolieu endémarrageA Boubelia, sur la commune deCamarade, un nouvel écolieu a vule jour en 2009 avec sept adultes(29 à 49 ans) et 4 enfants (0 à 8ans) autour d'un projet d'autono-mie alimentaire et énergétique,de la communication non-violentede Marshall Rosenberg, avec unéquilibre entre vie privée et viecollective. Des activités sont encours de mise en place : jardinsen permaculture, production despiruline (une algue riche en pro-téines), apiculture, poulailler, éle-vage de chèvres, auto-écocons-truction, activités culturelles. Legroupe accueillerait volontiersd'autres personnes enthousiastes.Samnang Bauduin, Boubiella,09290 Camarade, tél. : 05 6169 36 64 ou 06 66 77 66 67.

Vaucluse

EcoleRecréésRecréés, Réseau d'enfants créatifset écologiquement solidaires, estune école associative qui appliqueune pédagogie originale inspiréedes méthodes Montessori etFreinet. Ouverte en 2005, agrééepar l'Education nationale, elleaccueille actuellement 23 élèvesen maternelle et primaire. C'estune école associative où chacunpeut s'impliquer solidairement,une école pour tous les enfants etpour tous les parents, une écolequi respecte le rythme et lesétapes du développement dechaque enfant, une école coopéra-tive, sans compétition. Ellecherche à aider les enfants à êtreautonomes, responsables, soli-daires et créatifs. D'abord instal-lée à Mirabeau, elle se trouvedepuis la rentrée 2009 àGrambois. Ce projet s'est dévelop-pé et se construit grâce à la

richesse que procure chaque nou-velle rencontre, alors n'hésitez pasà venir les rencontrer, pourconstruire ensemble notredemain. Recréés, Les Chênes,domaine st Léger, 84240Grambois.

Lyon

3 p'tits pois3 p'tits pois vient de se créer àLyon pour créer des micromaga-sins permettant de distribuer desproduits bio secs (céréales, légu-mineuses, huiles, farines, bois-sons, biscuits, conserves, choco-lat, thé, café, confitures, alimentspour bébé, produits laitiers, jusde fruits, bière, vin, laits végé-taux, produits sans gluten, pâtés(animal et végétal), épices, fruitssecs, produits d'entretien, d'hy-giène...) à moindre coût, avec unfonctionnement proche des grou-pements d'achat. Chaque grouped'amis, de voisins, de consomma-teurs qui le désire doit trouverun lieu de dépôt où chacun-epuisse passer. Chacun se sertpendant le mois en notant cequ'il prend. Les comptes sontfait une fois par mois et uneseule commande passée alors. 3p'tits pois, 2, rue des Trois-Rois,69007 Lyon, tél. : 06 28 50 3644 ou 06 83 51 95 11,www.3ptitspois.fr.

Paris

Pour une maison du vélo

La Vélorution du 7 novembre2009 s'est achevée place de laBastille devant l'ancien local de"Roue libre" une société de loca-tion de vélos qui a fermé. Unebanderole a été accrochée pourdemander à la mairie de Parisd'offrir ce lieu qui lui appartientdéjà pour l'ouverture d'une mai-son associative du vélo comme ilen existe déjà dans d'autresgrandes villes (Lyon, Bordeaux,Nancy, Marseille, Toulouse…). Ledossier est soutenu notammentpar MDB, Mieux se déplacer àbicyclette, 32, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél. : 0143 20 26 02, www.mdb-idf.org.

33S!lence n°375 janvier 2010

Tour­de­France­à­vélo­couché

Entre le 26 juillet et le 3 octobre, Marc Pleyssier a réalisé un tourde France à vélo couché fabriqué localement, avec coffre de range-ment. Il est parti d'Oloron-Sainte-Marie, en Pyrénées-Atlantiques,

a remonté plein nord jusqu'à Rennes, a évité le chantier de l'EPR àFlamanville, puis a suivi la mer du Nord jusqu'à Calais, est passé parLille, Saint-Quentin, Reims. Le 31 août, il a séjourné à Bure zone libre,face au chantier del'Andra,s'est rendu ensuiteà Nancy, Colmar, Dijon,Besançon, Pontarlier, il atraversé le Jura suisse pourrejoindre Lausanne etGenève. Il a participé à lavigile devant l'OMS pourdemander la vérité sur lesdonnées sanitaires dunucléaire. Il s'est ensuiterendu à Annecy, Chambéry,Grenoble, Lyon, Saint-Etienne, Valence, Apt, évi-tant le site Iter àCadarache, Montpellier,Béziers, Toulouse et retourà Oloron. Il a cherché àrencontrer les associations de cyclistes, mais aussi des jardins partagés,des groupes espérantistes… Compte-rendu sur le site www.aliaciklo.fr.

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á Marc devant les locaux de S!lence

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Résultat­descourses

Ala veille du sommet de Copenhague,voici la situation vis-à-vis des accordsde Kyoto : Le plus mauvais élève est

l'Espagne, qui bien que développant les éner-gies renouvelables ne fait rien pour maîtriserses émissions, résultat : alors qu'elle étaitautorisée à augmenter de 15%, elle a aug-menté de 52,6% ! Bons élèves : la Suède,l'Allemagne, la Grande-Bretagne… et laFrance. Les pays de l'Europe de l'Est n'étaient pasdans l'Union au moment des accords et nesont donc pas encore concernés. Au total,l'Union européenne s'était engagée à baisserde 6,5% ses émissions de gaz à effet deserre. Fin 2007, elle les avait augmenté de11,4% ! Quand on voit ce piètre résultat, onmesure la difficulté qu'il va y avoir à obtenirune réduction de 80% en 2050 !

Pays objectif 2012 réalisé fin 2007France 0 % -5,8 %Belgique -7,5 % -9,9 %Luxembourg -28 % -2,3 %Pays-Bas -6% -2,6 %Danemark -21 % -3,9 %Allemagne -21 % -22,4 %Italie -6,5 % +6,9 %Grèce +25 % +23,3 %Grande-Bretagne -12,5 % -18 %Irlande +13 % +24,5 %Espagne +15 % +52,6 %Portugal +27 % +36,1 %Autriche -13 % +11,4 %Suède +4 % -9,4 %Finlande O % +10,3 %

Paris

Papier recycléL'association 100 % recyclé,100 % engagé vient de voir lejour pour convaincre les entre-prises de recycler leurs documentset d'utiliser du papier recyclé.Actuellement, les statistiquesdisent que 90 % des documentssont encore imprimés sur papiervierge et que seuls 20 % despapiers sont ensuite triés pouraller à une filière de recyclage.100%recyclé, 100%engagé, 11,rue Quentin-Bauchard, 75008Paris, tél. : 01 53 67 36 52,www.recycle-engage.com.

Nantes

Conflit aérien !> 200 000 € pour convaincre.Un élu a vendu la mèche le 17novembre 2009, le bureau du syn-dicat mixte d’études pour le pro-jet d’aéroport à Notre-Dame-des-

Landes va faire appel à une agen-ce de communication pour contrerles opposants. Il a prévu un bud-get de 200 000 euros pourcontre-attaquer à un moment oùle projet est de plus en pluscontesté. Comme nous sommes endémocratie, le syndicat mixte vasans doute aussi fournir la mêmesomme aux opposants pour qu'ilspuissent faire connaître leursarguments. (Source : Ouest-France, 18 novembre 2009)> Tour cycliste. Pour promou-voir une politique respectueuse duclimat et de l'environnement etpour dénoncer un projet d'aéro-port d'une autre époque, les oppo-sants organisent du 1er au 6 mars2010 (juste avant les électionsrégionales), un tour cycliste quipartira de Notre-Dame-des-Landes pour passer par Blain,Redon, Guer, Rennes, Vitré, Laval,Château-Gontier, Sablé, Angers,Cholet, La Roche-sur-Yon, St-Philbert-de-Grandlieu et Nantes.Les agriculteurs seront présents àl'arrivée sur Nantes avec leurstracteurs. Pour participer : Jean

Paul Minier, tél : 02 40 72 5320, [email protected],Dominique Fresneau, tél : 06 7100 73 69, [email protected],site : acipa.free.fr.

Toulouse

AZF : scandaleuserelaxeLe 19 novembre 2009, après desmois de procès, le tribunal correc-tionnel de Toulouse a prononcéune relaxe générale dans l'affaire

de l'explosion de l'usine AZF.L'accident, le 21 septembre2001, avait fait 31 morts, détruittout un quartier (il y avait 3184familles parties civiles !). Lesjuges ont justifié leur décision parle manque de preuves. C'est laporte ouverte à d'autres désastresindustriels ! En effet, si Total peuttoujours affirmer ne pas avoir faitde faute, c'est quand même bienson usine qui a explosé ! Lesreprésentants des familles avaientsignalé à plusieurs reprises l'obs-truction de la multinationale quia réussi à faire disparaître despièces à conviction comme labenne où s'est produite l'explo-sion. Le parquet a fait appel…

34 S!lence n°375 janvier 2010

á Cratère de l'explosion dans l'usine AZF

Marco Dufour / Total

LesEuropéensinquiets, maisoptimistesSelon Eurobaromètre, unorganisme de sondage del'Union européenne (sondageà raison de 1000 personnespar pays, réalisé en janvier2009), 50% des habitants del'Union européenne estimentque la question du change-ment climatique est à mettredans leurs trois premièrespréoccupations. Un taux quiva de 82% en Suède à 30%au Portugal (51% en France,54% en Belgique). Mais noussommes optimistes puisque62% pensent que la luttecontre ce changement clima-tique peut avoir des retom-bées positives pour l'écono-mie (de 44% en Lettonie à74% en Grèce, 61% enFrance, 64% en Belgique).

Maldives

Conseil desministressous-marinPour marquer les esprits, legouvernement des îlesMaldives, dans le Pacifique, aorganisé, le 18 octobre 2009,un conseil des ministres sous-marin. Par six mètres defond, les ministres équipés detenues de plongée ont siégéautour d'une table pouradopter symboliquement unappel au monde entier invi-tant les autres Etats àprendre des mesures pourstopper la montée des eauxqui menace leurs pays. 80 %des terres des Maldives sontà moins de 1 m au-dessus del'actuel niveau de la mer.

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Barcelone

2e conférenceinternationaleLa deuxième conférence interna-tionale sur la Décroissance écono-mique pour la soutenabilité écolo-gique et l'équité sociale estprogrammée pour la fin mars de2010 à Barcelone (Espagne). Elleest organisée par l'Icta (Univer-sité autonome de Barcelone(icta.uab.es), et Recherche &Décroissance (www.degrowth.net)dans la suite de la conférence deParis d'avril 2008 (actes dispo-nibles sur http://events.it-sudpa-ris.eu/degrowthconference). La conférence se concentrera surla “décroissance économiquesocialement soutenable”, tout enliant les perspectives sociales,environnementales et écono-miques, en mettant l'accent surles politiques applicables et pro-positions concrètes. Des ateliersintensifs permettront aux groupesde participants de débattre depropositions politiques spécifiqueset de projets de recherche. Desintervenants sélectionnés présen-teront aussi leurs points de vue enséance plénière. De plus amplesinformations sur cette conférencesont disponibles àhttp://www.degrowth.net/-Barcelona2010

Quand lepétrole vaflamber…Suite aux multiples pannes de nosréacteurs nucléaires (un tiers àl'arrêt cet automne pour répara-tions diverses), EDF s'est trouvédans l'obligation d'acheter du cou-rant à l'étranger. Le 19 octobre2009, la demande en électricitéétant plus forte que la production,le prix de MWh s'est mis à mon-ter très vite, passant en quelquesheures de son prix normal de 100euros à plus de 3000 euros. Celadonne une idée de ce qui va sepasser quand la demande enpétrole ne pourra plus être satis-faite !

Les partis endébattent…Selon un sondage réalisé par Ifoppour le quotidien Sud-Ouest, les 8et 9 octobre 2009, 27 % des son-dés se disent prêts à "restreindreleur consommation de manièresignificative", 53 % accepteraient

des "efforts limités". Le Monde aprésenté, le 15 novembre 2009,un tour d'horizon des positionsdes partis sur la question de ladécroissance en s'appuyant sur lesrésultats de ce sondage. Il en res-sort que les Verts s'affirment pourune "décroissance sélective etéquitable", alors que le PS parleau contraire d'une "croissancesélective". Que c'est au Parti deGauche que l'on parle le plusvolontiers de décroissance… maisen buttant toujours, comme auNPA, sur la question du "pouvoird'achat". Le PCF comme la droitene veulent toujours pas entendreparler de cette idée.

Après-pétrolepour lesavions ?Airbus a indiqué, lors du salonaéronautique de Dubaï, à la mi-novembre 2009, qu'il menait desrecherches pour remplacer pro-gressivement le kérosène pard'autres carburants. La seulepiste explorée pour le momentsemble être les agrocarburants.Airbus estime qu'il devrait pou-voir utiliser un mélange à 15 %d'agrocarburants d'ici 2020 et à30 % d'ici 2030. Outre les ques-

tions techniques, cela repose surdeux hypothèses : que l'on puissecultiver suffisamment d'agrocar-burants sans provoquer une crisealimentaire majeure ; que l'on aitencore de quoi fournir 70 % dukérosène en 2030.

Site participatifPlusieurs centres de recherche sesont associés pour lancer surinternet un site participatif quicompile les informations… enanglais :http://degrowthpedia.org.

New York

Des poules en villeDans le cadre de la relocalisationde l'alimentation, l'associationJustfood a obtenu l'autorisationdes autorités de New-York depouvoir élever des poules dans lamégalopole. Le principe est de seregrouper par huit familles pourgérer un poulailler. Les coqs res-tent toutefois interdits. Au risqued'avoir des mégalo-poules ?L'association a maintenant lancéune campagne pour obtenir le

droit de mettre des ruches enville. www.justfood.org.

Marais poitevin vue du ciel

Formé dansle sillon deYann Arthus-Bertrand,Philippe Feretvient depublier aux

éditions Patrimoines et médias unbeau livre, "Le Marais poitevin deNiort à l'Océan sous un cerf-volant". Car si lui aussi fait desphotos aériennes,il a mis au pointun cerf-volantpermettant dehisser son appa-reil photo à lahauteur voulue, ledéclenchement dela photo se fai-sant par onderadio. Commequoi on peutcontinuer à fairede belles photossans polluer.

35S!lence n°375 janvier 2010

Equateur

Déjà­à­l'ère­post-pétrole

C’est à un changement radical de logique poli-tique et économique que le gouvernementéquatorien invite la communauté internatio-

nale avec sa proposition "ITT" sur lepétrole. Le projet soutenu par legouvernement et le présidentRaphael Corea est simple : ne pasexploiter les 850 millions de barilsde pétrole (20% des réserves totalesconnues du pays) situés dans le ParcYasuni, une réserve naturelle quicontient l'une des plus importantesbiodiversités dans le monde.L'exploitation de ce pétrole pourraitpourtant rapporter à l'Etat entrecinq et six milliards de dollars.En échange, l'Equateur demande àla communauté internationale unecontribution à hauteur de 50% dela manne financière dont il pourraitdisposer s’il exploitait ce pétrole.Pour le moment, seule l’Allemagnes’est engagée à financer ce projet àhauteur de 50 millions d’euros par an, pendant 13 ans.Selon Alberto Acosta, l'un de ses initiateurs, ce projeta émergé au départ à partir des luttes des peuples indi-gènes contre l'exploitation pétrolière (société Chevron-

Texaco), appuyés ensuite par des groupes écologistes.La proposition a fait débat au sein du gouvernement etc'est le ministre de l'industrie et des mines lui-mêmequi l'a défendu, jusqu'à son approbation vers la mi-2009. La perspective assumée est celle d'un Equateurpost-pétrolier. Selon Acosta, le projet "dépasse lavision et les mécanismes du protocole de Kyoto" :même si l'on parle de compensation, on ne parle pasd'absorber les émissions mais de les éviter. Selon lui, ceprojet implique un changement de mode de vie au Sud

comme au Nord de manière solidai-re, avec une sortie généralisée dupétrole. Cette évolution prend sens,explique-t-il, dans une conceptiontraditionnelle du monde dans laquel-le "le concept de développementn'existe pas" mais laisse place à celuide "Bien vivre" : "par la diversité deséléments auxquels sont condition-nées les actions humaines, les biensmatériels ne sont pas les seuls déter-minants. Il y a d’autres valeurs enjeu: la connaissance, la reconnais-sance sociale et culturelle, les com-portements éthiques et même spiri-tuels dans la relation avec la sociétéet la nature, les valeurs humaines, lavision du futur, entre autres". Cela nel'empêche pas de déplorer que legouvernement ouvre largement la

voie à une continuation de la politique d'extraction auniveau d'autres ressources minières du pays… et laissese poursuivre les concessions accordées précédemment.(Source : A l'encontre, www.alencontre.org)

D.R.

á affiche de groupes écologistes contreles autorisations d'exploitation àRepsol du pétrole dans le parc naturelde Yasuni… avant le revirement dugouvernement

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Alsace

PierreAzelvandrecondamnéPour, le 7 septembre 2009, avoircoupé 70 pieds de vigne d'un essaide l'Inra, essai jugé illégal par letribunal de Strasbourg justeavant l'action, Pierre Azelvandre,biologiste, a été condamné le 19novembre à 2000 euros d'amen-de, un euro de dommages et inté-rêt à l'Inra (qui en réclamait 17000) et 1000 euros pour fraisd'avocat de la partie adverse.Pierre Azelvandre, qui veut porterle débat de ces vignes OGM sur lascène publique, a décidé de faireappel.

Lorient

Cargo OGMbloquéUne centaine de faucheurs volon-taires ont empêché le 21

novembre 2009 au port deLorient le déchargement d'uncargo panaméen chargé de sojaOGM pour dénoncer le manque detraçabilité et exiger l'étiquetagedes animaux nourris aux OGM. Ilsont symboliquement déversé uncolorant alimentaire naturel, dubrou de noix, sur le soja, pourassurer ainsi sa traçabilité. Selonles faucheurs volontaires, 4,5 mil-lions de tonnes de soja OGM arri-vent chaque année dans les portsfrançais (Brest, Lorient, Saint-Nazaire, Sète).

Versailles

Les faucheursen appelLe 18 août 2007, ils fauchaientun champ de maïs Monsanto àPoinville (Eure-et-Loire). En juin2008 ils étaient relaxés àChartres où le tribunal avaitreconnu l'état de nécessité. 58faucheurs volontaires d'OGM ontété jugés en appel à Versailles du18 au 20 novembre 2009. "Ilsveulent du pain ? Qu'on leur

donne des OGM" aurait déclaré lareine. Les 58 prévenus ont passétoute une journée à exprimerleurs motivations. Puis ce fut letour des témoins scientifiques,agronomes, économistes et poli-tiques parmi lesquels ChristianVélot, Gilles-Eric Seralini et lasénatrice Marie-ChristineBlandin. Monsanto réclame unmillion trois cent mille euros dedédommagement (soit un millionde plus qu'en première instance)

pour une parcelle d'un demi hec-tare de maïs…ça fait cher lekilo ! L'avocat général a requistrois mois de prison avec sursis et1000 euros d'amende par fau-cheur, ainsi que 100 jours amendeà 30 euros par jour à l'encontredes quatre considérés commerécidivistes. Pour les 23 réfrac-taires au prélèvement ADN, 300euros d'amende ont été requis.Rendez-vous le 22 janvier 2010pour le résultat du délibéré.

Ostéopathieet chiropraxieFormationofficielleAprès des années de débats, l'os-téopathie et la chiropraxie sontmaintenant officiellement définieset encadrées au niveau des étudeset des diplômes. Un amendementvoté le 24 juin 2009 prévoit quela formation diplômante comporteau moins 3520 h au lieu de2660 h précédemment et que cetenseignement doit passer par desétablissements agréés.

Dents dévitalisées,danger ?Dévitaliser les dents est une opé-ration courante chez les dentistes.Cela signifie que le dentiste enenlève nerfs et vaisseaux sanguinsen les remplaçant par une pâteantiseptique. Mais même morte,

la dent ne reste pas sans réac-tion : irriguée de microcapilaires,elle peut laisser passer des infec-tions. Elles sont aujourd'hui soup-çonnées d'être une cause impor-tante d'infections. Des médecinsqui ont fait l'expérience de lesenlever constatent parfois desrésultats remarquables pour cer-taines maladies. On peut lire destémoignages et trouver des réfé-rences sur www.sante-dents.com.

Vaccins> Pologne : vaccin interdit. Legouvernement polonais a annoncéle 5 novembre 2009, l'interdictiond'utilisation du vaccin contre lagrippe H1N1 estimant anormalque les laboratoires demandent àl'Etat d'être responsable en casd'effets secondaires. > Canada : nombreuses allergies.Des lots de vaccins contre le virusH1N1 ont été retirés précipitam-ment au Canada suite à l'observa-tion d'une multiplication des casallergiques. Le Canada comptait àcette date 200 morts par la grip-pe… et 36 personnes gravementmalades suite à la vaccination. (LeMonde, 24 novembre 2009)

> Norvège : mutation du virus.L'OMS a annoncé mi-novembre2009 avoir détecté une nouvelleforme du virus en Norvège… cequi y rend complètement ineffica-ce l'actuel vaccin.> Expert sous influence. BrunoLina, professeur de médecine àl'hôpital Edouard-Herriot deLyon, en tant que président duconseil scientifique du GEIG,Groupe d'expertise et d'informa-tion sur la grippe, intervient fré-quemment dans les médias…pour recommander la vaccination.Le 29 octobre 2009, Aujourd'hui-Le Parisien a publié une enquêtesur ce curieux GEIG : il se révèleque cette "association" est en faitfinancée à 100% par cinq labora-toires pharmaceutiques, qui touscommercialisent des vaccins. Son

directeur général est BertrandVerwee, le directeur marketing deSanofi-Pasteur-MSD. Cette entre-prise finance la moitié du budgetde l'association soit 400 000€.L'autre moitié se partage entreGSK, Novartis, Pierre Fabre etSolvay. Le problème est que lemême Bruno Lina est aussimembre du comité de lutte contrela grippe, organisme officiel ratta-ché au ministère de la santé, etenfin conseiller de MargaretChan, la directrice del’Organisation mondiale de lasanté pour le risque pandémique.Interrogé l'intéressé répond : "J’ai des collaborations, que je necherche pas à cacher, avec leslaboratoires Roche, Sanofi, GSKet BioMérieux. Je ne vois pas oùest le problème".

36 S!lence n°375 janvier 2010

á À l'extérieur, environ 400 personnes sont venues soutenir les inculpés

Yvelines-sans-OGM

D.R.

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Les femmespolluentmoins ?Le dernier rapport du Fonds desNations-Unies pour la population,publié fin novembre 2009, montreque les femmes polluent moinsque les hommes. Certes, elles fontplus attention lors de leurs achatssur la question de la compositiondes produits et sur la question dusuremballage… mais l'essentieldes différences ne sont pas choi-sies : si les femmes prennent plusles transports en commun, c'estparce que lorsqu'il n'y a qu'unevoiture dans le foyer, c'est mon-sieur qui en profite ; si elles pren-nent moins l'avion, c'est parce quela "jet société" est surtout compo-sée d'hommes… Si elles mangentmoins de viande, c'est peut-êtrepour la ligne dans nos paysriches, mais surtout parce quedans les pays pauvres, il faut queles femmes se sacrifient pour lesenfants mâles… Bref, la différencede pollution ne fait que répercuterles différences sociales : lesfemmes polluent moins, parcequ'elles ont moins de pouvoir etparce qu'elles sont plus pauvres.

Auto-défenseLe wendo, de women (femme) etde do (voie-chemin) est uneméthode d'autodéfense qui nousvient du Québec, pensée par desfemmes pour des femmes. Il tientcompte des différences morpholo-

giques entre les femmes et leshommes, de la façon dont nousavons intégré la violence et de laspécificité des agressions contreles femmes. Le wendo est unmode de pensée et un moyen d'action qui peut vous aider àfaire face aux différentes formesde violence. C'est prendreconscience de sa valeur, de sonimportance en tant que femme.C'est développer la confiance ensoi, sentir ses limites et les fairerespecter, arriver à prendre saplace partout... c'est aussi être àl'écoute de soi, de ses émotions,changer son attitude physique etmentale, être actrice de sa proprevie. Des stages sont organisés enBelgique par Wendo, FPS, 2, rueEdouard-Remouchamps, B 4020Liège, www.wendo.be. Trèsproches : des stages d'autodéfensepour femmes sont organisés àLyon par l'Association pour l'au-todéfense des femmes, 48, quaiPierre-Scize, 69009 Lyon.

Pour le chèquecontraceptionL'initiative de Ségolène Royal dedistribuer dans sa région unchèque contraception aux adoles-centes — chèque permettant uneconsultation médicale et un traite-ment contraceptif de six mois —provoque des débats. Un sondageIfop commandé par 20 minutesmi-novembre 2009, indique quecette mesure est bien vue par67 % des femmes. Un taux qui vade 52 % chez les plus de 65 ans,à 79 % chez les 18-24 ans.

37S!lence n°375 janvier 2010

Marche­mondiale­des­femmes

Comme tous les cinqans, les femmes semettent en marche

à travers le monde pourdénoncer les discrimina-tions qui les touchent. Desmarches décentraliséesdevraient se tenir entre le8 et le 18 mars pour lescent ans de la "journéeinternationale de lafemme". Le 24 mai, desactions marqueront lajournée mondiale desfemmes pour la paix. Unemanifestation nationale setiendra en France les 12 et13 juin. Pendant la coupede monde de football enjuillet en Afrique du Sud,une campagne internatio-nale dénoncera le systèmeprostitutionnel. Le 21 sep-tembre marquera la jour-née mondiale pour la paix.Enfin, le 17 octobre, pourla journée internationalede lutte contre la pauvreté,un rassemblement mondial se tiendra à Bukavu, en République démocra-tique du Congo pour marquer la fin de ces marches. Coordination française pour la marche mondiale des femmes, 25/27, rue des Envierges, 75020 Paris, tél. : 01 44 62 12 04,www.marchemondialedesfemmes.org.

Violences­conjugales,­un­problème­majeur

En 2008, 156 femmes sontmortes sous les coups deleur compagnon, 330

000 se sont plaintes de coups etblessures. Les tribunaux ontprononcé 4000 mesures d'éloi-gnement du compagnon dudomicile commun. Des mesuresd'éloignement vérifiées par lapose d'un bracelet électronique.Le nombre d'affaires au tribu-nal est passé de 7500 en 2003à 16000 en 2007. Lancé en mars 2007, le numérod'appel 3919 permet de joindreun centre d'écoute pour lesfemmes victimes de violencesconjugales. Il est totalementdébordé. Il a reçu 18000appels en 2008. Après chaquediffusion de spots à la télévisionexpliquant qu'il ne faut pas

accepter la violence domestique, le nombre des appels augmente. D'uncentre en 2007, nous sommes passés à 13 fin 2009 et le gouvernement aannoncé, le 29 octobre 2009, son intention de monter à 50 pour suivrela montée des demandes.Le gouvernement est aussi en train d'expérimenter en Ile-de-France, un télé-phone d'urgence : celui-ci ne comporte qu'un bouton qui en cas de pressionmet l'appareil en ligne avec un poste de police. Celui-ci peut alors intervenirau plus vite. Le gouvernement espère que cet appareil aura un effet dissuasif.

á Campagne en Espagne : "Entre tous,entre toutes, nous pouvons changer !"

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38 S!lence n°375 janvier 2010

DéchetsnucléairesLe département américain àl'énergie a la particularité, auxEtats-Unis, de s'occuper dunucléaire civil et militaire (enFrance, on essaie de nous fairecroire que les deux sont dis-tincts). Celui-ci a estimé que lapollution radioactive provoquéepar cinquante ans de fabrication,de stockage, de transports et d'es-sais et d'usages d'armes et decombustibles nucléaires nécessite-ront au moins 230 milliards dedollars sur 75 ans pour "nettoyer"les zones polluées. A compareravec le coût d'un réacteurnucléaire : autour de 3 milliards !

Cocorico !En France selon le délégué géné-ral pour l'armement LaurentCollet-Billon, "le marché mondialde l'armement est en croissancecontinue, à 20 milliards d'euroscette année. Nous allons exporterpour 7 milliards d'euros en 2009,et cette croissance se poursuivraen 2010, certainement grâce auRafale. La France reste le qua-trième exportateur mondial. Onretrouve les chiffres d'affaire dela "grande époque". (Le Monde,16 novembre 2009).

Le Japon veutrenégocierses accordsavec lesEtats-UnisAprès 50 ans dans l'opposition, leParti démocrate du Japon, PDJ, aremporté les dernières électionscontre le PLD, Parti libéraldémocrate. Le nouveau gouverne-ment a averti les Etats-Unis qu'ilvoulait renégocier les contratsmilitaires entre les deux pays,

prévoyant notammentd'arrêter fin janvier2010 le ravitaillementdes navires de l'USNavy en route pourl'Afghanistan, l'Irak etle Pakistan. Cettemesure vise à accom-pagner le départ des8000 Marines qui sta-tionnent encore auJapon. Le gouverne-ment demande égale-ment la fermetured'une base US d'héli-coptères sur son terri-toire. Les Etats-Unis essaientmaintenant de faire pression surle Japon par le biais d'autres gou-vernements asiatiques.

Désobéissantset surveillanceA force de désobéir, le groupe desDésobéissants fait l'objet de nom-breuses surveillances de la partdes militaires. En 2007, un agentde la Direction des renseigne-ments militaires a été identifiédans le groupe. Celui-ci était pré-sent depuis quatre mois. A l'au-tomne 2008, un séminaire s'esttenu au ministère de la défenseorganisé par le contre-espionnage

sur notamment les Désobéissants.En janvier 2009, une caméra desurveillance appartenant à l'ar-mée a été découverte lors d'unstage en Bretagne. En septembre2009, un cambriolage chez undésobéissant s'est soldé par unedisparition de clés USB et de car-nets d'adresses. Ceci s'ajoute àdes pressions diverses et des pro-cès… Dernièrement, en octobre2009, alors qu'un concert de sou-tien est organisé en Ardèche, despressions ont été faites sur lesmusiciens pour qu'ils renoncent àce concert. La meilleure réponseà apporter à cela est sans doutede rejoindre les troupes deDésobéissants : voir www.deso-beir.net ou tél. : 06 64 18 34 21(Xavier Renou).

Niveau de VieLe Bild Zeitung, en Allemagne apublié le 27 juillet 2009, unarticle sur le train de vie de l'em-

pereur de France. Selon leurenquête, ce dernier habite unappartement dont la location estestimé à 280 000 euros par an.Pour ses déplacements, il disposede 61 voitures de fonction, 2 air-bus, 6 avions Falcon-Jet. Le der-nier, acheté pour 60 millionsd'Euro a été baptisé "Carla". Sesdépenses de boissons se montentà 1 million d'euros. Il a presque1000 employés à son service,deux fois plus que la Reined'Angleterre, dont 44 chauffeurset 87 cuisiniers.

Allemagne

CoalitionJamaïqueDans la Sarre, le SPD pensaitavoir gagné les élections régio-nales. Il lui suffisait de passer unaccord avec les Verts et DieLinke. Mais, le 14 octobre 2009,

les Verts en ont décidé autre-ment : ils s'associeront aux libé-raux du FDP et à la droite tradi-tionnelle, le CDU, ces deuxderniers partis ayant accepté l'es-sentiel du programme des Vertssur les questions énergétiques etles transports en commun. Unecoalition jamaïque (Verts-Jaunelibéraux-Noir CDU) qui traduitun virage libéral chez les Vertsqui peut en augurer d'autres…voir les discours chez nous d'unDaniel Cohn-Bendit.

Cumul desmandatsSelon une étude publiée dans LeFigaro du 27 avril 2009, sur 577députés, 267 sont maires, 8 prési-dents de région, 23 vice-prési-dents de région, 21 président undépartement, 46 vice-présidentsd'un département. En France,87 % des parlementaires détien-

nent un autre mandat électif. EnItalie, c'est 16 %, en Espagne15 %, au Royaume-Uni 13 %, enAllemagne 10 %. Le cumul desmandats électifs est interdit dansles pays suivants : Chypre,Estonie, Lettonie, Lituanie, Malte,Pologne, République Tchèque,Slovaquie, Slovénie.

Protectionnismeet relocalisationAprès la crise de 1929, le protec-tionnisme a été mis au ban desaccusés… mais aujourd'hui, sansprotectionnisme, le résultat est lemême, sinon pire. Dans ce contexte,le discours en faveur d'une reloca-lisation de l'économie (ce qui estune façon de faire du protection-nisme) pourrait être une solutionpour produire… des choses utileslocalement et sortir de la mar-chandisation internationale.

Rafaël Trapet

à Entrainement des Désobéissants

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Bidoche (3)

Le­moment­où­tout­a­basculé

Amis de S!lence, ce n’est pas encore le moment de pleurer. Il fautd’abord comprendre. Mais ce sera difficile, car à la vérité, nul nesait où cette folie a commencé. Prenez le cas de la France. À

l’orée du XVIIe siècle, tout est encore possible. Le fabuleux agronomeOlivier de Serres, né en 1539, installe dans ce que nous appelonsl’Ardèche une ferme modèle, dont il tirera les leçons dans son Théâtred’agriculture et mesnage des champs, paru en 1600.De Serres était un homme que j’aurais aimé connaître. Dans son traité,il évoque le sort des animaux d’élevage avec sympathie, empathie, etmême tendresse. Lisez-le si vous en avez l’occasion, c’est splendide. Ilécrit par exemple : "Quant à leur logis [celui des animaux] et particuliergouvernement, il en sera traicté en lieu convenable, selon le naturel dechacune espèce de bestail". Ou bien encore : "En campagne durant l’esté,les vaches seront menées aux pasquis, et ce dès la poincte du jour, pourmanger l’herbe en la frescheur de la matinée, avec la rosée. Environ lesdix heures, les serrera-t-on dans les estableries, où séjourneront durantla grande chaleur (…)". Tout à l’avenant. Il recommandemême aux bouviers de vérifier le soir que les vaches etbœufs n’ont pas une épine coincée dans leur sabot.Et puis arrive René Descartes, peu de temps après. En1637, dans la cinquième partie de son célébrissimeDiscours de la méthode, il décrit pour la première fois lesanimaux comme des machines. Remarquables, très sem-blables aux hommes pour certaines d’entre elles, mais desmachines néanmoins, faites de rouages et, bien entendu,dépourvues d’âme. Oui, vous l’avez compris, ce livre estce qu’on appelle un tournant.Il faudra pourtant attendre deux siècles, et un certainAmpère – oui, celui-là – pour que soit nommée pour lapremière fois la zootechnie. Cocorico ! Le mot est fran-çais, d’origine contrôlée. Nos premiers zootechniciensne s’embarrassent pas de précautions, comme vous

allez voir. André Sanson, né en 1826 : "La zootechnie est la science de laproduction et de l’exploitation des machines vivantes". Pour RaoulBaron, né en 1852, le zootechnicien est « l’ingénieur des machinesvivantes, dont il doit surveiller la production et le fonctionnement ». PaulDiffloth, né en 1873 : "Les animaux de la ferme créent directement desvaleurs par la transformation des matières végétales en produits facile-ment échangeables ; ce sont des machines à transformation obéissantaux règles de la mécanique générale, de la physique, de la chimie, et sou-mises aux lois économiques".Comme Silence ne m’octroie que 4000 signes mensuels, je suis bien obli-gé de courir plus vite. La première offensive zootechnicienne échoue,pour des raisons expliquées dans mon livre. Et il faudra attendre, à nou-veau, près d’un siècle, pour que la révolution commence. En 1946, nais-sance de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Unenouvelle génération de zootechniciens part visiter les fermes améri-caines, au moment même où la France compte encore ses tickets derationnement. Effet garanti. Les plaines du Midwest et les abattoirsgéants comme celui de Chicago ont donné naissance à un système « par-fait » d’efficacité et de productivité. Nos godelureaux reviennent enFrance tout éblouis, avec sous le bras quantité de livres à traduire, sur lagénétique, la sélection, l’insémination.

Ne manque plus que le soutien d’un pouvoir politiquefort. Ce sera chose faite après 1958, par la grâce d’unDe Gaulle souverain. Son principal ministre de l’agri-culture, Edgard Pisani, ouvre les vannes de l’élevagehors-sol. La Bretagne, proclame-t-il en 1965, doitdevenir l’usine à lait et à viande de la France. Missionaccomplie. Catastrophe pleinement réussie. Cherchezbien les responsables de ce triomphe technocratique :vous ne trouverez pas. Au mois prochain, et n’oubliezpas Bidoche.

Fabrice Nicolino

Fabrice Nicolino est l'auteur du livre Bidoche, l'industriede la viande menace le monde (édition Les liens qui libè-rent, Paris)

Valence

Occupation dupôle traçabilitéUne cinquantaine de personnesmembres de la ConfédérationPaysanne, de Pièces et Maind'oeuvre, et d'ailleurs ont occupéle pôle traçabilité (centre de réfé-rence national pour les pucesRFID) de Valence (Drôme) le 21novembre 2009 pour s'opposer aunanomonde totalitaire et au puça-ge généralisé de tout et de tous.Ils ont déployé des banderoles"RFID : tous moutons, tous pucés"et sont entrés en contact avec lepublic de la "fête de la science".Ils venaient alerter sur les dan-gers de cette technologie et de sadiffusion qui mènent vers unmonde totalitaire, notamment àtravers le puçage électroniqueobligatoire pour les animauxd'élevage (ovins et caprins à par-tir de juillet 2010), la dissémina-tion généralisée de puces et decapteurs miniaturisés, la traçabili-té de tous grâce aux mouchardsélectroniques implantés partout etle puçage des humains déjà àl'œuvre dans certains pays. Etcela, au moment où le gouverne-

ment lance une opération de communication pour faire accep-ter les nanotechnologies avec des"débats publics". "Aujourd'hui lesmoutons, demain les hommes".PMO, s/c Les Bas Côtés, 59, rueNicolas-Chorier, 38000Grenoble, www.piecesetmain-doeuvre.com.

Soutenir lesgrévistesQuand on fait grève, on n'est, leplus souvent, pas payé. Et celapeut vite devenir très difficile.C'est pourquoi un collectif marseillais a mis en place un site internet pour récolter des fonds de soutien. Surwww.solidarites.soutiens.org,vous pouvez choisir la lutte quevous soutenez… et suivre l'évolu-tion des dons.

Publicité> Les Français réticents. Uneétude commandée par laFédération mondiale de la publici-té (FMA) à l'Institut de sondageNielsen portant sur 25 000 per-sonnes de 50 pays "développés"montre que les Européens et par-

ticulièrement les Français sont lesplus réticents à la publicité. Alorsque 73 % des Etats-Uniens et64 % des Chinois pensent que lapublicité favorise la concurrenceet fait baisser les prix, seuls56 % y croient. Alors que 64 %des Britanniques, 59 % desItaliens pensent que la publicitéapporte une information utile,seuls 37 % des Allemands et35 % des Français y croient.Conclusion de l'enquête par lespublicistes : investir dans descampagnes en France est moinsrentable qu'ailleurs. Encore uneffort pour les Déboulonneurs etautres résistants à la pub… et lesannonceurs iront se faire voirailleurs. (Le Figaro, 19 octobre2009)> Ne loupez pas la date ! Alorsque les arguments publicitairessont de plus en plus visibles surles emballages, il est souvent dif-ficile d'y trouver la date depéremption. Or celle-ci doit y figu-rer obligatoirement. L'Union fédé-rale des consommateurs, estimantque ce n'est pas aux consomma-teurs de faire l'effort de trouvercette date, propose donc que cha-cun-e demande aux caissier-ères,de leur montrer cette date surchaque emballage afin d'être sûr

de la fraîcheur du produit. UFCQue choisir, Union fédérale desconsommateurs, 233, boulevardVoltaire, 75011 Paris.

Comprendreles migrationsinternationales

La Cimade qui apporte son sou-tien aux migrants diffuse uneexcellente petite brochure pourrépondre aux principales ques-tions que l'on peut se poser sur laquestion. La brochure est vendueau prix minimal de 10 euros pour25 exemplaires. On peut donnerplus si on en a les moyens.Cimade, 64, rue Clisson, 75013Paris, tél. : 01 44 18 60 56,www.lacimade.org.

D.R.

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40 S!lence n°375 janvier 2010

Vivre ensemble

�Nous habitons en Creuse depuis 9 ans,sommes installés sur 6,5 ha deterres/bois, dont 1 ha de prairieconstructible. Parce que nous sommestrès actifs et que nous croyons au déve-loppement rural solidaire, nous cher-chons 3 ou 4 personnes ou familles sou-haitant s'installer en constructionécologique, avec des projets similairesaux nôtres (maraîchage bio, ferme péda-gogique, élevage de chèvres, petitsfruits…}. Nous serions prêts à partagernos terrains pour qu'y naissent des pro-jets sains dans le cadre d'un écohameau(but : échange et entraide). Prochehameau très calme et très vert, 5 kmd'un village avec école et commerces.Marianne, tél. : 06 29 52 10 81.

Entraide

� Paris. J'ai un trop petit budget pourm'acheter un ordinateur. Qui n'utiliseplus son PC et pourrait me donner sonunité centrale en bon état (aucune com-pétence pour réparer quoi que ce soit).Un grand merci d'avance. PascaleTorsat, tél. : 01 43 41 45 47.

� Lille et environ. Cherche partenairespour fonder bibliothèque coopérative axéesur l'écologie, la décroissance, la non-vio-lence, les résistances… Camille, tél. : 0664 13 93 61, [email protected].

� Morbihan. J'organise un chantierparticipatif avec un formateur, sur mamaison paille, du 6 au 24 avril 2010.Nous ferons la couche de corps extérieuret les enduits de finition extérieurs. En

dehors de ces dates, des coups de mainscontre repas et hébergement sont égale-ment bien venus. tél. : 02 97 27 64 42(Hélène, Silfiac).

Rencontres

� Réf 375.01. 50 ans, une petite ferme,pas d'alcool, rencontrerais compagnepour partager. Écrire au journal quitransmettra.

Recherche

� Cherche anciens numéros de LaHulotte. Proposition d'achat ou de troc.Merci. Violaine, tél. : 04 76 34 64 32.

� Isère. En cours d'installation agrico-le en AB (fruits, légumes) je cherchedivers outils manuels + tracteur 4x4,girobroyeur, arracheuse de pommes deterre, butteur, serre, etc. Étudie touteproposition. Violaine, tél. : 04 76 34 6432, [email protected].

Emplois

� Recherche responsable de créationet suivi de projet. Crescend’O souhaitedévelopper un partenariat à long termeavec un(e) consultant(e) indépen-dant(e), capable d’assurer la directionde création (analyse, préconisations,axes de création graphique) et la rédac-tion ou réécriture, sur des sujets d’inté-rêt général. Possibilité de partage delocaux et de moyens au cœur de Lyonavec à terme statut d’associé(e) dans lascop. Une sensibilité (et même un enga-gement personnel !) aux thèmes de pré-

dilection de l’agence et donc une bonneculture de ceux-ci est souhaitée : écolo-gie, gestion et protection de l’environne-ment, économie sociale et solidaire,alternatives… Pour en savoir davantagesur la philosophie de l’agence, sesclients, ses projets… consulter le sitewww.crescend-o.fr. Envoyer votre candi-dature à [email protected]’O, agence de création visuelleresponsable et solidaire, 45, rue Robert-Cluzan, 69007 Lyon.

� Lyon. Les éditions Le P'tit Gavrocherecherchent des stagiaires, mais égale-ment des graphistes, illustratrices etdessinateurs, pour début 2010 (defévrier à mai), afin de préparer la sor-tie de nouveaux guides, ainsi qu'unepersonne responsable du montage dedossiers de demandes de subventions etde partenariats. Une formation enEconomie sociale et solidaire ou en IUTMétiers du livre et de l'édition est labienvenue, mais non obligatoire. Cesdifférentes offres de stages rémunérés,d'une durée d'un à deux mois, sont pré-sentées en détail sur son site www.gui-daltern.org, ou sur demande par cour-riel à : [email protected] .Contact (sans local public) : ÉditionsLe P'tit Gavroche, 84 montée de lagrande côte, 69001 Lyon.

� Arsène cherche emploi administratifen France dans secteur culture-spectacle(bac+5 et expérience), économie socialeet solidaire, commerce équitable (intérêtet éthique perso), mission de développe-ment service web culturel (autodidactereconnu), journalisme indépendant.Préférence temps plein, mais espèreaussi qualité de vie. Souhaite cohabiterà proximité si possible. CV surwww.arsenerichard.com/cv ou écrire au23, rue Jacques-Prévert, 84120Pertuis.

Co-location

� Lyon. On est deux, une fille, la vingtai-ne et étudiante, et un gars, trentenaire etsalarié. On cherche une troisième person-ne pour une colocation "modeste etgéniale" dans une maison à Villeurbanne.Quelqu'un de simple, souriant, pas tropnévrosé, propre, réglo, écolo... brefsociable quoi. Quartier tranquille, petiteterrasse, 5 mn à pied du métro Flachet,loyer 350 + factures à partager. Désolés,pas encore le téléphone, contact parmail: [email protected].

� Gironde. Couple avec jeune enfant,tendance bio et silence, vivant entre villeet campagne, cherche une colocation aucalme à Pessac et alentours (2 à 3 jourspar semaine) à compter de janvier 2010.Prenons en charge frais de colocation àplein temps. Contact : 06 19 88 67 68.

Immobilier ventes

� Haute-Garonne. Vend à Monda-vezan, vieille ferme en partie rénovée,220 m2, grand salon 70 m2, cuisine équi-pée, sdb douche baignoire balnéo, 2 ch,chauffe-eau solaire, isolants bio, 3000m2 de terrain arboré, vue sur lesPyrénées, 238 000 €. Tél. : 06 64 47 2656.

� Tarn-et-Garonne. Terres agricoles,5 ha, un îlot de 3 ha situé en coteaux,anciennes terres à vigne avec jardin 1500m2, cabane de vigne en pierre de 40 m2 oùj'habite. Un îlot de 2 ha en bord de villa-ge orienté au nord, herbages avec sourceset hangar de 80 m2 aménagé en habitat(bois, paille, tuiles). Avec matériel et ani-maux pour maraîchage en traction ani-male. Prix : 100 000 €. Photos et préci-sions sur demande : tél. : 05 63 26 5388, [email protected].

Gratuites : Les annonces de Silence sont gratuites pour les abonnés. Elles sont également gratuites pour les offres d'emplois. Pour passer une annonce, joindre le bandeau d'expédition qui entourela revue ou joindre un chèque correspondant à un abonnement. Taille des annonces :Nous vous demandons de faire le plus concis possible. Au delà de 500 signes, nous nous réservons le droit defaire des coupes. Délais : Les dates de clôture sont indiquées en page "Quoi de neuf", page 2. Prévoir environ deux mois entre l'envoi d'une annonce et sa publication. Domiciliées : Silence accepteles annonces domiciliées à la revue contre une participation de 5 € en chèque. Pour répondre à une telle annonce, mettre votre réponse dans une enveloppe. Ecrire sur cette enveloppe au crayon lesréférences de l'annonce, puis mettre cette enveloppe dans une autre et envoyer le tout à la revue. Sélection : Silence se réserve le droit de ne pas publier les annonces qui lui déplaisent.

L'abécédaire illustré de l'écologie pittoresque par­BorkowskiGrâce à sa touche "éco",la machine capitalistefait l'économie d'uneréflexion sur l'écologie.

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Drôme : des murs entre leshommes, jusqu'au 31 janvier, expo-sition créée par le Musée internatio-

nal de la Croix-Rouge et du Croissant rougede Genève, à l'occasion des 20 ans de la chutedu mur de Berlin. 8 murs présentés : entre lesdeux Corée, à Chypre, en Irlande du Nord, auSahara occidental, à la frontière entre Etats-Unis et Mexique, à Mellila et Ceuta auMaroc, entre le Pakistan et l'Inde, entreIsraël et Palestine. Centre du patrimoine armé-nien, 14, rue Louis-Gallet, 26000 Valence, tél. :04 75 80 13 00, www.patrimoinearmenien.org.

Creuse : un nouvel an autre-ment, 29 décembre au 2 janvier, à laFerme des Soleils, accueil paysan

situé dans un éco-village, pour clore l'annéeloin du bruit et des paillettes, et pour aborderl'an nouveau autrement, s'immerger dans lanature et se centrer sur l'essentiel en soi, l'as-sociation La plume enchantée propose unstage d'ateliers d'écriture spontanée.Renseignements : La ferme enchantée,Marlanges, 23420 Mérinchal, Pierre Gay, tél. :05 55 67 29 31, www.laplumeenchantee.org.

Finistère : Fest'hiver, 1er au 10janvier à Beuzec autrement, unesemaine de non-réveillon avec des

ateliers pratiques : pain, chant, silence,échanges de savoir… voire baignades dansl'océan. Beuzec Autrement, 29120 Ploemeur,http://fermautrement.free.fr.

Paris : vélorution, 2 janvier à14h, place du Châtelet, www.velo-rution.org. Toulouse : soirée vidéophage, 4janvier aux Pavillons sauvages, 35,rue Jean-Dagnaux (M°Canal du

Midi), projection de films indépendants surdes thèmes culturels, écologiques, solidaires,sociaux… Les Vidéophages, 9, rue de l'Etoile,31000 Toulouse, tél. : 05 61 25 43 65.

Paris : Ishi, le dernier des Yahis,4 janvier à 20 h, à la Filmothèque duQuartier latin (9, rue Champollion,

5e, M°Odéon), présentation de ce film d'A.Makepace, J. Riffe et P. Roberts, les Yahis ontété massacrés à l'arrivée des colons enCalifornie à la fin du 19e siècle. Débat avecMatthieu Charle, ethnologue. Survival inter-national, 45, rue du Faubourg du Temple,75010 Paris, tél. :01 42 41 47 62, www.survi-valfrance.org.

Pyrénées-Atlantiques : éduquerdans la nature, une pratique endanger ? 4 au 8 janvier au Centre

de Pont-de-Camps à Laruns, rencontresentre les structures du réseau Ecole et natu-re pour étudier comment promouvoir les sor-ties nature alors que les législations sont deplus en plus restrictives. Réseau Ecole etNature, 474, allée Henri II-de-Montmorency,34000 Montpellier, http://reseauecoleetnatu-re.org.

Lille : les sources de rayonne-ment électromagnétique et lasanté, 7 janvier à 18h, espace cultu-

re (grand amphi), université Lille 1 àVilleneuve-d'Ascq. Contact : Anissa Habane,tél. : 03 20 43 45 18.

Drôme : quelle alchimie enœuvre dans la construction denos sexualités ? le 8 janvier à

20h30 au café associatif La boucherie che-valine, à Romans. Un homme ayant beau-coup d'aventures est un Don juan ; unefemme c'est une salope, c'est ce qu'on dit,non ? Caféministe, http://lecafe-ministe.blog-spirit.com.

Toulouse : table-ronde sur l'ac-tualité de la crise financière, 9janvier, 18 h, à l'ESC, 20 boulevard

Lascrosses (M° Compans-Caffarelli), débatavec Geneviève Azam, Germain Laurent,Jean-Hervé Lorrenzi, François Morin.GREP-MP, 5, rue des Gestes, BP 71340,31013 Toulouse cedex 6, tél. : 05 61 13 60 61,www.grep-mp.org.

Italie : la route vers le zéronucléaire et le contrôle desarmes, 10 au 17 janvier à Andalo

(Trento), séminaire international (enanglais). Isodarco, Carlo Schaerf, départ-ment of physics, University of Rome, TorVergata, via della Ricerca Scientifica 1, 0013Rome, tél. : (39) 06 72 59 45 60.

Haut-Rhin : université d'hiverde biodynamie, 11 au 14 janvierà Gunsbach, thème : le calcaire et

la silice dans la vie de la terre et de la plan-te. Mouvement de culture biodynamique, 5,place de la Gare, 68000 Colmar, tél. : 03 8924 36 41.

Ille-et-Vilaine : convivialité etintolérance au gluten, 12 janvier,18h30 à 22h, atelier cuisine et repas,

28€ repas compris. Inscriptions au 02 99 4403 24, cuisine de l'espace Galatée à Guichen.Organisé par Culture Bio, 43, rue de Fagues,35580 Guichen.

Macon : souffrance au travailcomprendre et agir, 13 janvier,salle Gambetta, 25, rue Gambetta,

projection d'un documentaire avec des entre-tiens avec Philippe Davezies, enseignantchercheur à Lyon-1. AIAPEC, 44, rue Dufour,71000 Macon, tél. : 06 11 03 07 56,http://iprd.typepad.fr/aiapec/.

Lyon : travailler moins pourvivre mieux ? 13 janvier de 19h à21 h à la MJC du Vieux-Lyon, 5,

place Saint-Jean, Lyon 5e. Quelles consé-quences et sous quelles conditions ?S'interroger sur les questions économiques,sociales, politiques, et environnementales queces choix peuvent soulever : aura-t-on moinsde revenus ? Que faire du temps libéré ?Comment répartir le travail ? Un salaire uni-versel est-il concevable ? Etc. Cycle proposépar l'association FAC, Formation actioncitoyenne, 38, quai Arloing, 69009 Lyon, tél. :04 78 83 52 57, www.la-fac.org.

Bouches-du-Rhône : formationéducation et sensibilisation àl'énergie, 13 au 15 janvier, 3 jour-

nées pour apprendre à monter des actionsdans le domaine de l'énergie. Le Loubatas, ,BP 16, 13860 Peyrolles, tél. : 04 42 670 670,www.loubatas.org.

Montreuil : art, travail et liber-té, 13 janvier à 20h, à la maisonpopulaire, rencontre avec Yovan

Gilles, de la rédaction de la revue Les péri-phériques vous parlent. Débat sur le sens dutravail en particulier dans le domaine artis-tique. Maison populaire, 9 bis, rue Dombasle,93100 Montreuil, tél. : 01 42 87 08 68,www.maisonpop.net.

Rhône : les conflits dans la vieassociative, 14 janvier de 9h à17h30 à Vénissieux. La formation

propose des outils et un fonctionnement per-mettant à l'association de réguler les conflitsinhérents à la vie de groupe tout en permet-tant à chacun de trouver sa place. IfmanRhône-Loire, 20, rue de l’Ancienne-Gare,69200 Vénissieux, tél. : 04 77 89 20 28,www.ifman.fr.

Lille : nouvelles technologies,vers un post-humain ? 14 janvierà 18h, espace culture (grand

amphi), université Lille 1 à Villeneuve-d'Ascq. Contact : Anissa Habane, tél. : 03 2043 45 18.

Paris : rencontre avec GideonLevy, 14 janvier à 19h30, au ReidHall, campus de l'Université

Columbia. Auteur du livre Gaza, articles pourHaaretz, 2006-2009 (éd. La Fabrique), cejournaliste décrit dans la presse israélienneles exactions de l'armée à Gaza. UniversitéColumbia, 4, rue de Chevreuse, 75006 Paris.

Vaucluse : jouer pour ap-prendre à coopérer, 16 et 17 jan-vier à Grambois, comment utiliser

les jeux par les parents et les éducateurs pourprésenter une alternative à la compétition

mise en avant dans notre société. IFMANMéditerranée, Le Pey Gros, 13490 Jouques,tél. : 04 42 67 66 40, www.ifman.fr.

Meuse et Haute-Marne : rallyedans le triangle de Bure-mude,17 janvier, journée d'information

dans les 88 communes situées autour deBure qui peuvent être candidates pouraccueillir le futur site d'enfouissement desdéchets hautement radioactifs. Présentationaux élus des méthodes de corruption del'Andra et des incertitudes sur les techniquesde stockage. Fédération Grand-Est Stopdéchets nucléaires, BP 17, 52101 Saint-Diziercedex, tél. : 06 66 95 97 77 ou 06 71 06 8117, www.burestop.org, www.villesurterre.com,www.stopbure.com.

Rhône : sanctionner sans punir,18 et 19 janvier, comment réagir auxincivilités et à la transgression de

manière à ce que les sanctions soient réelle-ment éducatives. Ifman Rhône-Loire, 20, ruede l’Ancienne-Gare, 69200 Vénissieux, tél. : 0477 89 20 28, www.ifman.fr.

Toulouse : ossature bois etcharpentes, 21 janvier à 19h15,au local de Friture, initiation aux

techniques de la construction écologique.Friture, 22, place du Salin, 31000 Toulouse,tél. : 09 54 62 04 01, www.friture.net.

Lyon : expédition de S!lence. 21et 22 janvier. Jeudi à partir de 15h,repas bio et végétarien offert à

20h30. Vendredi à partir de 9h30, repas demidi offert.

Vaucluse : théâtre-forum, 23 et24 janvier à Grambois, comment uti-liser cette méthode de théâtre inter-

actif pour réagir à des situations-problèmesmis en scène. Un outil de régulation non-vio-lent. IFMAN Méditerranée, Le Pey Gros,13490 Jouques, tél. : 04 42 67 66 40,www.ifman.fr.

Drôme : 8e rencontres de l'éco-logie au quotidien, du 23 janvierau 2 février à Die. Samedi 23 de

14h00 à 17h00, à Espenel, exposé sur lesénergies renouvelables et visite d’un éco-lieu.21h Film Syndrome du Titanic NicolasHulot Cinéma Le Pestel. Dimanche 24, à14h, Phytothérapie Labelvie-Espenel. Lundi25, à 18h30 Film Zéro Déforestation, 21hFilm Les Brebis font de la résistance CinémaLe Pestel. Mardi 26, 19h Débat Nous pou-vons changer de Monde mais pas de Planèteavec Olivier de Sépibus au Tchaï Walla. 21hFilm Le temps des Grâces avec DominiqueMarchais Cinéma Le Pestel. Mercredi 27 àLa Roche sur Grâne, de 10h à 12h : visite ducentre écologique des Amanins. 14h30Education à la paix avec Isabelle Peloux.14h Autour d’un livre : Christiane RoussinLadakh. Café Voltaire. 17h30 Film sur laDisparition des Abeilles. 20h30 L’Abeilleinitiatique avec Yvon Achard. Jeudi 28, de 9hà 16h : Journée Jeunes Ecologie et Non-Violence. Film Bonheur National Brut deSandra Blondel et Pascal Hennequin. 17hFilm Des forêts sans interventions humaines? Pour quoi faire ? de Samuel Ruffier suivid'un débat avec Pierre Athanaze de ForêtsSauvages/ASPAS. 20h30, débat Notre rela-tion à l’animal sauvage… avec RogerMathieu et Raymond Faure, Frapna.Vendredi 29 : 9h30 à11h : Jeux Coopératifsavec Maryline Wolf-Roy de la Coop'Aire,Communication Non-violente avec ClaireCommarmond. 14h30 La Construction enPaille. 14h30 Pourquoi être végétarien ?17h30 Crise énergétique et climat avecPierre Bertrand et Jeremy Light, de TrièvesAprès-Pétrole. 21h30 Bal Folk avec Cire tesSouliers. Samedi 30 à 12 h à Crest, pique-nique festif sur le marché. A Die - 10h Créeret animer un lieu de développement durableen ville Michel Installé et Alain Dangoisse,Espace Ginkgo Biloba ; Cuisiner avec l’éner-gie solaire, association Feeda ; L’intelligencecollective Anne-Marie Bataille. 12h Repaspartagé sur le marché. 14h débat Il faut reve-

nir à la terre avec Claude et LydiaBourguignon, Gérard Leras, 16h La Bio-Vallée Marie-Christine Darfeuille, JeanSerret, Didier Jouve ; 16h Construire unemarmite norvégienne en bois- Feeda ; 18hchanson Morice Benin. 20h30 Film Des solu-tions locales pour un désordre global, débaten présence de Coline Serreau, Claude etLydia Bourguignon, Didier Jouve. Dimanche31, à 10h, Habiter Autrement : de l’habitatléger à l’éco-village…Yourtes, débat avecLouise Bex et François Plassard, AlainDangoisse, Christine Janssens. 13h30 FilmNous resterons sur terre d'O. Bourgeois etP.Barougier, débat Les Acteurs de change-ment avec Béatrice Quasnik, 14h : Construireun fourneau à bois pour cuisiner. 16-18hQuelle planète laisserons-nous à nos enfantset quels enfants laisserons-nous à la planè-te ? avec Philippe Meirieu et Michèle Rivasi.20h30 L’Après-Pétrole : la fin du monde telque nous le connaissons avec Yves Cochet etDanièle Persico. Lundi 1er février, 9h à 17hRencontre des Associations et Réseaux, 14 hFilm Sous les pavés la terre de T. Kruger etP. Girault, 20h30 Vaccins et Immunité avecTal Schaller, Médecin et J. Razanamahay,psychothérapeute. Mardi 2 à 15h : film LaBelle Verte de Coline Serreau, 17h Cercle deParole "Agir …ici et maintenant". Samedi 6à Villard-de-Lans, écologie pratique :les ini-tiatives des habitants du Vercors. A Romans,à 14h Pour un monde plus féminin avecAiire. Dimanche 7 à Cobonne, ferme de laBaume Rousse, 10h à 17h, symposiumRéveiller le Rêveur avec l'association Soyonsle changement. Programme complet :Association Ecologie au Quotidien, Le Chastel,26150 Die, tél. : 04 75 21 00 56, www.ecolo-gieauquotidien.blogspot.com.

Hauts-de-Seine : 40 ans de jus-tice en France, 25 janvier à 20h30à la Maison du développement cul-

turel, 16, rue Julien-Mocquard, 92230Gennevilliers (M° Les Agnettes). Projectiondu film Les mauvais jours finiront suivi d'undébat avec le réalisateur Thomas Lacoste etun représentant du syndicat de la magistra-ture. Université populaire des Hauts-de-Seine, Maison du développement culturel, 16,rue Julien-Mocquard, 92230 Gennevilliers,www.universite-populaire92.org.

Macon : les enfants d'Arna, 27janvier, salle Gambetta, 25, rueGambetta, projection du film de

Juliano Mer Khamis sur une expérience dethéâtre en Cisjordanie avec des enfantsaujourd'hui morts ou tués. AIAPEC, 44, rueDufour, 71000 Macon, tél. : 06 11 03 07 56,http://iprd.typepad.fr/aiapec/.

Paris : femmes étrangères faceaux situations de double violen-ce, 29 janvier à 9h à la Maison des

associations du 20e, 1-3, rue FrédrickLemaître (M°Jourdain). Journée organiséepar l'ADFEM, Association et droit desfemmes exilées et migrantes, et l'ADRIC,Agence de développement des relations inter-culturelles par la citoyenneté. Formationpour les travailleurs sociaux, les juristes, lesmilitant-e-s voulant disposer d'outils pourfaire face aux situations et accompagner lesfemmes qui y sont confrontées. ADFEM,http://doubleviolence.free.fr/spip/.

Biarritz :salon Ecovie, 29 au 31janvier à la halle d'Iraby, éco-habi-tat, alimentation bio, espace santé et

bien-être, espace développement durable,pôle loisirs verts. Vent d'idées, 2 rue Jean-Mermoz, 40130 Capbreton, tél. : 05 58 41 8256, www.salonecovie.com.

Ille-et-Vilaine : je fabrique lesproduits pour mon bébé, 30 jan-vier, 14-17h, 20-25€, inscription au

02 99 72 43 70, espace Galatée à Guichen.Organisé par Culture Bio, 43, Rue de Fagues,35580 Guichen.

Fête foire salon Habitat non-violence / paix santé nord-sud

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p o l i t i q u e , s o c i é t é

f ê t e s , fo i r e s , s a l o n s

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J’OBSERVE AVEC INTÉRÊT, COMME DESMILLIONS DE GENS, LE COMBAT INTERNATIONAL

qui se livre actuellement autour de la grippe A etde son vaccin, opposant d’un côté les pouvoirspolitiques et pharmaceutiques, et de l’autre lescitoyens de nombreux pays du monde.

Ce combat me semble crucial et emblématiqueà plus d’un titre.

Divers auteurs, dont Nicanor Perlas (La sociétécivile : le 3e pouvoir), ont en effet souligné l’impor-tance d’une répartition triangulaire du pouvoir qui,en plus du politique et de l’économique, feraitintervenir la société civile. Chacun peut voir tous

les jours ce que devient le monde quand il est seu-lement livré au pouvoir et à l’argent, et auxalliances immanquables qui se tissent entre lesdeux. Il est devenu impératif qu’au-delà des seulsprocessus démocratiques, dont chacun connaît lesfaiblesses, les citoyens puissent aussi massivementexprimer et défendre leurs revendications, quandcelles et ceux qu’ils ont élus ne représentent plusleurs opinions, leurs idées, leurs valeurs.

Depuis le Sommet de la Terre de Rio, en 1992,auquel assistaient des milliers d’ONG venues dumonde entier, réunies dans un sommet parallèle (leForum Global), depuis aussi l’avènement d’internet,on assiste à une évolution et un développementformidables de la société civile. Celle-ci présenteplusieurs particularités spécifiques.

Une ramification phénoménaleComme on peut le voir dans le cas de la

grippe : des informations, des messages, des péti-tions, des vidéos et articles, ont été propagés detoutes parts, avec une grande diversité d’opinions,d’éclairages, de sources. Immanquablement, on apu voir des infos très folkloriques, certaines carré-ment paranoïaques, d’autres mal ou pas étayées,mais loin de m’en offusquer, je vois plutôt là lesigne de quelque chose de riche, multiforme, nonrégimenté, duquel finit quand même par se déga-ger un fond commun qui – on le voit aujourd’hui– peut réussir à s’imposer. Face à la pensée unique,face à la concentration des pouvoirs économiques,médiatiques et politiques, un tel réseau vivant, untel maillage polymorphe se révèle être une force etprévient toute prise de pouvoir par une personne,une association, une ONG.

Une forme de désintéressement Contrairement aux pouvoirs économiques et

politiques, les membres de la société civile qui s’en-

La plupart des gouvernements relaient les pressions de l'industriepharmaceutique. Malgré cela, le refus de la vaccination est entrain de se généraliser. Comme pour le référendum sur le Traitéconstitutionnel européen, nous assistons à un refus encourageantdans une perspective de réflexion sur l'évolution de la démocratie.

L’avènementd’un troisièmepouvoir fort

42 S!lence n°375 janvier 2010

Grippe­A­et­société­civile

� Fronde des personnels desanté. La vaccination a été lan-cée le 27 octobre 2009 auprèsdes personnels de santé, espé-rant sans doute ainsi montrer àla population qu'il n'y avait rienà craindre. Mais lors du démar-rage de la vaccination pour legrand public le 12 novembre2009, seulement 10% du per-sonnel (médecins, infirmières…)a accepté la vaccination.

� France : l'opinion remontéecontre la vaccination. Avec plusde 1000 centres de vaccinationsmobilisant chacun entre 12 et15 personnes, ce sont près de15000 personnes qui sont mobi-lisées en novembre pour la cam-pagne de vaccination. En vain,puisque le rythme des personnesqui se rendent dans ces centresest extrêmement faible(200 000 personnes en quinzejours soit 0,31 % !). Pendant cetemps, les laboratoires eux sefrottent les mains : c'est l'Etatqui paie pour tout ce déploie-ment.

D.R.

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gagent pour une cause n’ont le plus souvent rien àen attendre personnellement. Ils ne sont pas rému-nérés pour cela, ils n’en tirent ni pouvoir, ni argent.Tout le contraire : ils dépensent souvent beaucoupde temps et d’énergie pour défendre une cause col-lective, et prennent parfois des risques personnelsimportants. Même si des dérives sont toujours pos-sibles (et existent), dans l’ensemble ce désintéresse-ment – associé au maillage multiforme évoquéci-dessus – prévient la corruption et la récupéra-tion des acteurs civils. Dans le cas de la grippe A,je connais de nombreuses personnes qui depuisdes mois n’économisent pas leur temps, leur éner-gie et leurs moyens pour contrer la désinformationmassive à laquelle nous avons eu droit initialement,et dont les recherches ont pu ensuite être relayéespar des millions de gens.

Une conscience collectiveEnfin, la société civile est de plus en plus la

garante d’une certaine conscience collective, là oùau contraire tant de décisions politiques et de pro-ductions de l’économie n’ont servi qu’à favoriserl’inconscience, l’abrutissement et l’irresponsabilitéà tous les niveaux. Dans les modèles de répartitiontriangulaire des pouvoirs, la société civile estd’ailleurs traditionnellement associée à ce qui estculturel (au sens large) et spirituel (au sens nonreligieux du terme). A travers la société civile, l’hu-manité semble en voie d’acquérir une consciencecollective, ce dont il y a tout lieu de se réjouir, tantc’est devenu impératif face aux défis qui nousattendent.

Face à cette manipulation massive des pouvoirspolitiques et économiques qu’est l’affaire de lagrippe A, la société civile s’est galvanisée, mobili-sée, renforcée : elle a réagi avec de plus en plus deforce, de solidarité, de richesse et d’élan.

L’enjeu, aujourd’hui, dépasselargement la seule grippe A

Ce qui est véritablement en jeu, à travers cettebataille éminemment symbolique, c’est la prise parla société civile de la place qui lui revient, unebonne fois pour toutes. Si la situation se retournait(en imaginant que les pouvoirs publics recourent àla force, par exemple), si cette bataille était perdue,ce serait désastreux non seulement pour notresanté à tous, évidemment, mais en raison du sym-bole fort que représente actuellement ce combat. Atravers cette lutte bien précise, en effet, la sociétécivile est en train de prouver qu’elle est désormaisincontournable, qu’elle représente bel et bien ce 3epouvoir avec lequel les deux autres devront à l’ave-nir devoir systématiquement compter. Pas seule-ment en matière de santé, mais aussi d’écologie, desocial, d’éducation, et ainsi de suite.

Les tentatives classiques dérisoires auxquelleson assiste çà et là, ces derniers jours, de vouloirmettre la lutte anti-vaccin de la grippe A sur le dosd’une ou de secte(s), dans l’espoir de jouer une foisde plus la carte de la peur et de manipuler l’opi-nion, montrent bien à quel point le politique etl’économique sont à court d’arguments valables

pour contrer ce formidable mouvement de lasociété civile.

Il est donc important que ladite société civilene baisse pas la garde trop tôt, sur ce sujet de lagrippe : l’histoire et l’expérience ont montré quelorsque de tels intérêts sont en jeu, on peut s’at-tendre à tout.

Ce serait un joli retournement des choses, aufinal, si cette campagne mondiale autour de lagrippe provoquait dans la société civile un tel sur-saut immunitaire contre le virus de la désinforma-tion et le cancer des intérêts privés, qu’elle soit àl’avenir prête à livrer de nombreux autres combatsde même importance collective !

Olivier Clerc �

L'auteur a notamment publié Médecine, religion & peur :l'influence cachée des croyances, Editions Jouvence 1999 ; LeTigre et l'Araignée : les deux visages de la violence, EditionsJouvence, 2004. Préface de Charles Rojzman ; voir son site :www.olivierclerc.com.

Grippe­A­et­société­civile

43S!lence n°375 janvier 2010

Ce serait un joli retournement des choses si cette campagne provoquait dans la sociétécivile un sursaut immunitaire contre le virus de la désinformation et le cancer des intérêtsprivés.

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Silence : On dit souvent que l’industrialisationet le développement économique permettentde faire reculer la pauvreté. Quelle est votrevision des choses ?

Rajagopal : Le développement est un désastre.Il repose avant tout sur l’avidité. Malgré le dévelop-pement, des millions de personnes en Inde n’ontrien à manger et meurent de faim. Donc je n’hési-terais pas à dire que le développement économiqueest un échec complet. Il est surprenant que nousne le réalisions pas encore… à moins que nous nevoulions pas l’admettre ? Il est de l’intérêt de ceuxqui en profitent, de continuer à le promouvoir.Cette situation sociale désastreuse (nombreusespersonnes précaires, chômeuses, sans-logis…) estle résultat final, l’expression de la réalité de la théo-rie économique. Ce modèle n’a aucun avenir.

Le changement climatique résulte de cemodèle. Si nous ne changeons pas de modèle, leclimat va continuer à changer, et les inégalités et laviolence dans le monde à augmenter. Ce modèlede développement ne survit que parce que les gensne sont pas assez organisés. Mais il est possible de

le changer en un seul jour, comme une énormemachine qui produit des biens mais jette derrièreelle une montagne de déchets. Généralement nousne faisons que changer l’Etat, changer de président.Mais ce n’est pas ainsi que les choses peuvent chan-ger. Le changement ne vient pas de l’Etat. C’est lesystème éducatif, politique, social qui doit changer.Il faut un nouvel agenda pour les peuples : changerde système, pas de gouvernement ! Nous nous per-dons dans le petit jeu de changer l’Etat. Lamachine reste la même, et nous nous contentonsd’en changer un boulon.

Comment changer la situation ?

Rajagopal : Ce dont nous avons besoin, c’estd’un large mouvement populaire non-violent.

Cela doit commencer par l’organisation de lacommunauté. Le système communautaire estcassé. Le système du marché a cassé tous lesespaces dans lesquels traditionnellement les genspouvaient se réunir ensemble, se rencontrer.Aujourd’hui le supermarché est l’unique lieu danslequel on se rencontre. Donc un premier pas est derassembler la communauté. En effet le système estsi oppressif qu’on ne peut pas survivre seul.

Cela passe ensuite par l’éducation. On ne pro-cure aux jeunes que des savoirs qui vont servir àproduire des biens pour les riches, pour lamachine. Les enfants devraient apprendre leschoses de la vie, comment produire des alimentspar eux-mêmes, mais aussi comment s’occuper desautres, ainsi que des choses qui n’ont pas d’utilitémarchande. A la place on leur apprend à conduiredes voitures. Pour quoi ? Pour créer un mondeinutile. Le système éducatif a besoin d’un change-ment radical. Le système politique aussi a besoind’un changement radical. Les élections coûtent trèscher, des millions d’euros. Vous avez pu le voirpour Obama. Ce système politique n’est pas pourles gens ordinaires, mais pour les privilégiés. Il estau service des puissants. Les partis n’amènent quedivisions et jeux de pouvoir. Mais ce qui se passedans les villages est le plus important. Le systèmesocial doit lui aussi être radicalement changé. Il estbasé sur une série de discriminations. Par exemple,

Dans le dernier numéro nous avons présenté un dialogue entreRajagopal et Viviane Labrie sur les marches non-violentescontre la pauvreté en Inde et au Québec. Lors de son passageau CCO de Villeurbanne le 6 octobre 2009, Silence en a profitépour poser à celui que l'on présente parfois comme "l'héritierde Gandhi" quelques questions sur sa pensée politique.

Changer de système, pas de gouvernement

44 S!lence n°375 janvier 2010

Non-violence­et­politique

D.R.

D.R.

à Rassemblement Ekta Parishadà New Delhi

� Ekta Parishad.

www.ektaparishad.com

Contact en France : Peuples Solidaires, 10, quai de Richemont, 35000 Rennes.

á Rajagopal

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travailler avec ses mains n’est pas respecté. Plusvous travaillez dur, moins vous gagnez d’argent !

Que proposez-vous face aux limites du systè-me démocratique ?

Rajagopal : Dans un système où les décisionsse prennent à 51% contre 49%, les 49% restantsn’ont plus de voix. Ce jeu contient en lui-même sapropre limite. Nous sommes certes passés d’unesituation de dictature à une situation de « démocra-tie » politique, avec le système du suffrage, mais cen’est pas suffisant. Ce que nous prônons est leSarvodaya, expression qui signifie « le bien-être detou-te-s ». Et non pas le bien être de 50% de lapopulation. Il nous faut une nouvelle idéologie,dans laquelle tout le monde a le pouvoir et la res-ponsabilité du bien-être de tou-te-s. Nous devonsobliger les personnes exerçant des postes de res-ponsabilité à se tenir à ce service de tou-te-s. Unleader a la responsabilité de la personne sans domi-cile ou affamée. Il doit être révoqué s’il ne résoutpas concrètement leurs problèmes. Sinon, on estleader pour faire quoi ? Quels sont les critères quiferont qu’on est un bon leader ? Il faut demanderdes comptes.

Cet engagement social et politique doit vousexposer à un certain danger. Avez-vous le sen-timent de prendre des risques ?

Rajagopal : Nous luttons à la fois contre le pou-voir de multinationales, de systèmes politiques cor-rompus, et de systèmes féodaux locaux. En effetdepuis le début de notre lutte il y a eu des militantstués, des villageois emprisonnés. Mais nous savonsque cela fait partie du processus de changementsocial. Les gens qui s’engagent avec nous saventqu’il faut prendre des risques, être prêts à une partde sacrifice, pour changer. Cette dimension fait

d’ailleurs partie de la formation : on doit savoircombien on est prêt à donner avant de s’engager.D’une manière générale, je dirais que les luttes non-violentes demandent moins de sacrifices en vieshumaines, mais plus en termes de discipline surnous-mêmes. L’organisation est fondamentale.Vinoba Bhave, le successeur de Gandhi dans lescommunautés non-violentes, disait que les pro-blèmes du monde viennent du fait que les bons élé-ments sont inorganisés et les mauvais éléments,très organisés. Je voudrais aussi citer les paroles deVivekananda, un sage indien considéré commehautement spirituel. Il dit un jour : "Aussi long-temps qu'il y aura un chien errant et affamé dans larue, ma spiritualité consistera à lui trouver à man-ger. Pas à chercher Dieu". Cette spiritualité, nous lafaisons nôtre.

Majid Rahnema : Quand Rajagopal vient dansles villages, c’est pour catalyser ce qui existe déjà,car en Inde comme au Chiapas ou en Iran, ce sontles gens qui se prennent eux-mêmes en main et ilsn’ont pas besoin de personnes qui pensent com-ment ils doivent s’organiser. Jusqu’ici les révolu-tions ont été prises en main par des professionnelsde la révolution. Elles ont été manipulées par desrévolutionnaires professionnels qui se sont déta-chés des gens pour qui elles avaient été faites. Cequi se passe actuellement en Iran est différent :c’est une reprise en main par les gens de leur des-tin. La répression a été terrible. Mais la populationrefuse d’utiliser la violence car elle sait que la vio-lence sert toujours ceux qui en ont les moyens, lesplus puissants. Ils ne connaissent pas Gandhi maisils ont compris cela. La non-violence, je crois, estla seule réponse. Dans la transformation révolu-tionnaire je dois commencer par un travail sur moi-même.

Propos recueillis par Guillaume Gamblin �

Non-violence­et­politique

45S!lence n°375 janvier 2010

Les luttes non-violentes demandent moinsde sacrifices en vies humaines, mais plusen termes de discipline sur nous-mêmes.Rajagopal

En Iran, la population refuse d’utiliser la violence car elle sait que la violence sert toujours ceux qui en ont les moyens, les plus puissants.Majid Rahnema

á Janadesh (2007) : la marche de 25 000 paysans sans-terre etindigènes pour exiger des droits

D.R.

D.R.

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L'anthropologue Claude Lévi-Strauss est mort à 101 ans, le 30octobre 2009. Il avait consacré sa vie à nous initier à ladiversité des sociétés humaines.

Leçons de sagesse, leçons d'imagination

46 S!lence n°375 janvier 2010

Claude­Levi-Strauss

C’est en étudiant leurs formes primitives,d'un point de vue enfin non colonial, qu'il

a mis en évidence la rationalité cachée dans lavariété des structures familiales et l'arborescencedes mythes de l'humanité ; et il a su nous avertirdu danger qu'il y a à méconnaître l'enracinementde l'humain dans la nature,en anticipant les crises,entre autres écologiques, denotre "monoculture" civili-sationnelle : il écrivait dansTristes Tropiques :"L’humanité s’installe dans lamonoculture ; elle s’apprête àproduire la civilisation enmasse, comme la betterave".

Plus tard, au momentoù sévissait la crise dite dela vache folle (c'est celui quile dit qui y est...), il a publiéun texte qui en a surprisplus d'un, dans LaRepublica du 24 novembre1996 (La leçon de sagesse desvaches folles, lisible en fran-çais sur le site de la revueÉtudes rurales. Aussi sur cesite, l'excellent Productivitéet condition humaine).

Il y concluait : "Un jourviendra où l’idée que, pour senourrir, les hommes du passéélevaient et massacraient des êtres vivants et expo-saient complaisamment leur chair en lambeaux dansdes vitrines, inspirera sans doute la même répulsionqu’aux voyageurs du 16e ou du 17e siècle, les repas can-nibales des sauvages américains, océaniens ou afri-cains".

Et il se montrait plus lucide que beaucoup deses pairs : "Il est trop vrai que l’homme provoque direc-tement ou indirectement la disparition d’innombrablesespèces et que d’autres sont, de son fait, gravementmenacées. (...) Déjà nous ne respirons plus qu’un airpollué. Elle aussi polluée, l’eau n’est plus ce bien qu’onpouvait croire disponible sans limite : nous la savonscomptée tant à l’agriculture qu’aux usages domes-tiques. Depuis l’apparition du sida, les rapports sexuelscomportent un risque fatal. Tous ces phénomènes bou-leversent et bouleverseront de façon profonde les condi-tions de vie de l’humanité, annonçant une ère nouvelleoù prendrait place, simplement à la suite, cet autredanger mortel que présenterait dorénavant l’alimenta-

tion carnée. Dans un monde où la population globaleaura probablement doublé dans moins d’un siècle, lebétail et les autres animaux d’élevage deviennent pourl’homme de redoutables concurrents. Il faudra même,peut-être, y renoncer complètement, car tandis que lapopulation augmente, la superficie des terres culti-

vables diminue sous l’effet del’érosion et de l’urbanisation,les réserves d’hydrocarburesbaissent et les ressources eneau se réduisent".

Il se permettait doncd'imaginer un avenir où"les agronomes se chargerontd’accroître la teneur en pro-téines des plantes alimen-taires, les chimistes deproduire en quantité indus-trielle des protéines de syn-thèse" (pardonnons-lui), etsurtout où "la viande figu-rera au menu dans des cir-constances exceptionnelles.On la consommera avec lemême mélange de révérencepieuse et d’anxiété, qui, selonles anciens voyageurs, impré-gnait les repas cannibales decertains peuples. (...) Nosanciens troupeaux, livrés àeux-mêmes, seront un gibiercomme un autre dans une

campagne rendue à la sauvagerie"...Et d'ajouter cette spéculation étonnante, dont

les alternatives que présente Silence sont peut-être,qui sait, les germes :

"On ne peut donc pas affirmer que l’expansiond’une civilisation qui se prétend mondiale uniformiserala planète. En s’entassant, comme on le voit à présent,dans des mégalopoles aussi grandes que des provinces,une population naguère mieux répartie évacuerad’autres espaces. Définitivement désertés par leurshabitants, ces espaces retourneraient à des conditionsarchaïques ; çà et là, les plus étranges genres de vie s’yferaient une place. Au lieu d’aller vers la monotonie,l’évolution de l’humanité accentuerait les contrastes, encréerait même de nouveaux, rétablissant le règne de ladiversité. Rompant des habitudes millénaires, telle estla leçon de sagesse que nous aurons peut-être, un jour,apprise des vaches folles"...

Marie-Pierre Najman �

A voir :

� Pour s'initier à l'œuvre deClaude Lévi-Strauss, on trouvefacilement sur internet le docu-mentaire Tristes tropiques,d'Arte vidéo (en noir et blanc).

� DVD Claude Levi-Strauss parlui-même, 2008, Pierre-AndréBoutang,

A lire :

� Tristes tropiques, éd.Pocket/Terre Humaine, 514 p.1955, 7,10 €.

� La pensée sauvage, éd.Pocket/Terre Humaine, 348 p.1962, 7,30 €.

D.R.

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ALA FRONTIÈRE DES LUTTES URBAINES ETRURALES, D'HIER OU DE DEMAIN, LES POTES DE

Foin sont une espèce de doux rêveurs à part, envoie d'apparition pour certains, de disparition pourd'autres. Ce collectif d'amis, âgés de 18 à 25 ans, aeffectué de juin à août 2009 une grande transhu-mance à travers leur Normandie et leur Bretagnenatales avec leurs vaches, poules, chevaux, four àpain... le tout monté sur roulottes. Leur objectif ?(Re)découvrir leur territoire et les gens qui le fontvivre, tout en réfléchissant à une installation collec-tive sur une exploitation. De la préparation de leurprojet à la concrétisation de cette aventure itiné-rante, les Potes de Foin sont rapidement devenus lefil rouge de notre road-trip sonore.

"Partir à la rencontre d’autresunivers"

"On est au moins deux à avoir voyagé ensemble, àêtre sortis des frontières de la France et à s'être fait debeaux voyages à des milliers de kilomètres. Mais on aréalisé qu'à 10 ou 20 km de chez nous, y'a des trucsqu'on ne connaît pas, des patelins dans lesquels on n’ajamais été, des plantes que l'on peut manger ou aveclesquelles on peut se soigner... Avant de s'installer,c'était primordial pour nous de rencontrer les gens,savoir qui est là, qui fait quoi et ce qu'on peut faireensemble dans le futur : des échanges de matière, dematériel, de coups de main, de savoir-faire... L'idéec'est d'être à plusieurs sur une ferme mais aussi plu-sieurs fermes sur un territoire et plusieurs territoiressur un plus grand territoire."

Voici comment Jean-Baptiste nous justifiait sesmotivations peu avant le grand départ, sur la fermedu Camp, à Montmerrei (Orne). C'est là qu’un agri-culteur avait gracieusement accueilli le collectifquelques mois, le temps pour eux de construireleurs roulottes et leurs ateliers : une forge, unséchoir de plantes médicinales, un poulailler, unfour à pain... C’est aussi là que l’itinéraire duvoyage a été préparé, avec la volonté de faire étapele soir chez des producteurs pas toujours prochesdes idéaux qui rassemblent le collectif. "Sur la routeou même dans les endroits où l'on s'arrête, on ren-contre des gens qui ne sont pas du tout dans le réseaualternatif. Ça permet de partir à la rencontre d'autresunivers que le sien et de faire se rencontrer des milieuxqui ne se côtoient pas tellement en temps normal" nousexplique ainsi Charline, lors d'une étape de voyagepour laquelle nous les avions rejoints.

Mener un projet collectif : passi facile mais tellement utile...

Lors de leurs trois mois itinérants et des450 km parcourus, la vie des Potes de Foin n'a biensûr pas été toute rose. Des problèmes anodins ouplus importants (blessures d'animaux, abandond'un cheval et d'une roulotte) ont révélé l'unité dugroupe, mais aussi certaines tensions. L’aventure iti-nérante est aujourd'hui close et si les projets desmembres continuent, ils divergent parfois de leursambitions initiales. Certains ont jugé leur installa-tion trop précoce et sont repartis vers des projetsdifférents, tout en restant en lien avec le collectif.D'autres sont toujours en réflexion, voire en voiede concrétisation quant à une installation. Des per-sonnes rencontrées sur la route se sont de plusassociées à ces projets.

Quelle forme prendra finalement le collectifissu de cette aventure ? Les Potes de Foin restentconfiants car quoi qu'ils deviennent, cette expé-rience les marquera pour sans doute plus long-temps qu'ils ne le pensaient.

Goulven Maréchal et Alexis Lis �

Du­Vert­dans­les­oreilles

Les potes de foin

47S!lence n°375 janvier 2010

En réalisant une ferme ambulante dela Normandie à la Bretagne, de jeunesprétendants au statut agricole ontappris à mieux connaître leurs racinespour mieux s'installer.

Vous pouvez écouter l'entretieneffectué avec le collectif surwww.duvertdanslesoreilles.fr.

Visitez le site web tout en cou-leurs et poésie du collectif :www.lespotesdefoin.asso.fr.Mail :[email protected]

à En tête du convoi, Vincent et Kaline

á Quelques invités, comme Manu,ont rejoints le collectif pourquelques jours de route (en arrièreplan : Charline et le poulaillerambulant)

D.R.

D.R.

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LE SENTIMENT DE LIBERTÉ A SANS DOUTEÉTÉ LE MOYEN PUBLICITAIRE LE PLUS UTILISÉ POUR

vendre la voiture2. C'est donc le plus fort… etpourtant le plus contestable. La liberté que l'onobtient en roulant rapidement est un résultat àcourt terme.

La vitesse de déplacementSur le moyen terme, comme l'avait déjà montré

Illich en son temps3, notre vitesse de déplacementglobale n'a pas été améliorée par l'usage de la voi-ture. En effet, si au temps de déplacement dans lavoiture, on ajoute le temps qu'il a fallu travaillerpour payer ce déplacement, on constate que la dis-tance parcourue divisée par la somme de ces deuxtemps est toujours de l'ordre de 5 km par heure…soit la vitesse d'un piéton. Illich montre que lavitesse globale de déplacement augmente légère-ment si nous avons un travail à fort salaire puis-qu'il nous faut moins de temps pour nous payer lecoût de la voiture… mais à condition que l'onconserve une voiture modeste, ce qui n'est généra-lement pas le cas. Plus on gagne de l'argent, pluson en consacre à acheter des voitures coûteuses etdonc le temps de travail reste relativementconstant. Un cadre supérieur dans une grosse voi-ture ne roule pas plus vite qu'un chômeur à pied !

Illich montre que le seul véhicule qui fait réel-lement gagner du temps est le vélo car son coût estfaible et son rendement énergétique excellent. S'ilrefaisait aujourd'hui les calculs, il constaterait sansdoute qu'il faut travailler moins longtemps pouracheter une voiture… mais plus longtemps pourl'entretenir, que les automobilistes font plus de

kilomètres du fait de l'extension des aggloméra-tions urbaines, ce qui induit une augmentation desconcentrations et donc des embouteillages. A l'arri-vée, dans les grandes villes, la vitesse de déplace-ment est sans doute presque toujours inférieure àcelle du vélo4.

Sur le long terme, la voiture coûte encore pluscher : une bonne partie de notre temps de travailsert à payer des impôts qui vont servir — pour par-tie — à construire des aménagements routiers, àfinancer les dépenses de santé des accidentés de laroute, à gérer les problèmes d'asthme provoquéspar la pollution, sans parler de l'obésité… Si celong terme pouvait être intégré dans le calcul faitpar Illich, on constaterait que la vitesse d'une voi-ture est en fait celle d'un escargot !5

Ayant personnellement supprimé ma voitureen 1982, j'ai pu constater combien le calcul d'Illichétait juste : en travaillant seulement 27 h 30 parsemaine et en me rendant au travail à pied (uneheure de marche par jour), je ne totalise donc, parsemaine qu'un cumul travail + déplacement de32 h 30… sans presque rien dépenser pour lesdéplacements, ce qui, malgré un salaire modeste,me permet de bien vivre. Prenant peu le bus, maissouvent le train et le vélo, parfois le taxi (la nuit ouavec des bagages), louant des voitures lorsque je netrouve pas d'autres solutions, j'ai calculé qu'en 27ans, notre famille a économisé, malgré ma "baisse"de salaire, la somme de 100 000 €. A cette somme,il conviendrait d'ajouter les coûts cachés que je nepeux économiser : même sans voiture, je continueà payer des impôts et des charges sociales pourentretenir les automobilistes.

Alors que l'on connaît la partimportante des voitures dansla question des émissions deCO21, lors de différents débatssur ce thème, les "bonnesraisons" pour ne pas renoncerà la voiture sont multiples :sentiment de liberté,intégration sociale, difficulté àvivre sans ce véhicule…Essayons d'y voir clair.

Comment convaincre de se passer de la voiture ?

48 S!lence n°375 janvier 2010

Après-Copenhague

1. Selon les données du ministère del'environnement, en 2009, lestransports terrestres (hors avion)représentent 27 % des émissionsde CO2 dont 25 % pour le trans-port routier et 2 % pour le train etle bateau. Sur les 25 % de laroute, environ la moitié est due àla voiture, l'autre moitié auxcamions et aux véhicules utilitaireset un petit 1 % pour les deuxroues motorisés.

2. Lire La liberté de circuler, ColinWard, éd. ACL/Silence, 1993.

3. Energie et équité, Ivan Illich, 1973

4. A Lyon, pendant plusieurs années,des courses ont été organisées auxheures de pointes sur différentstrajets par le quotidien Le Progrès.Résultat : la voiture arrive le plussouvent après le métro, les bus, lesvélos… et même parfois le piéton.Le résultat intégrait le temps pourtrouver à se stationner. Plus le tra-jet est court, plus la voiture estdéfavorisée.

5. La vitesse d'un escargot restequand même tout à fait remar-quable quand je pense aux dégâtsdans mon potager !

á Piétons sur les Ramblas deBarcelone

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Après-Copenhague

49S!lence n°375 janvier 2010

L'acceptation socialeUn autre argument est le fait que ne pas avoir

de voiture serait un motif d'incompréhension de lapart de son entourage. Pourtant, quelques chiffresfont réfléchir. En milieu urbain, environ 30 % desgens n'ont pas de voiture. Ce pourcentage monte à40 % en Ile-de-France et même à 50 % à Paris etdans le centre de Lyon. N'ont pas de voiture, lapopulation âgée, la population la plus pauvre, etde plus en plus la population la plus écologiste…

L'objection vient évidemment qu'à la cam-pagne, ce serait impossible. Pourtant les chiffres del'INSEE indiquent qu'en milieu rural, on a aussi30 % de personnes sans voiture, sensiblement lesmêmes catégories sociales qu'en ville6. Il est vraiqu'aujourd'hui une personne sans voiture à la cam-pagne est socialement isolée. Mais ceci esr le résul-tat avant tout des choix politiques : inefficacité destransports en commun, commerces lointains…

Cela pourrait évoluer positivement assez rapi-dement. D'une part, on voit réapparaître des com-merces ambulants qui vont de ferme en ferme ; lescollectivités locales prennent parfois des mesuresintéressantes. Ainsi dans la Drôme, il est possible,en allant prendre son train ou en revenant, deprendre un taxi pour seulement 2 euros supplé-mentaires. Dans le Rhône, le conseil général sub-ventionne les lignes de bus, et tous les trajets sontaussi à 2 euros…

Alors que se développe l'exode urbain, les néo-ruraux devraient prendre en considération la ques-tion des transports avant de choisir leur lieu derésidence : quand on est jeune on peut choisir d'habi-ter à portée de vélo d'un bourg suffisamment impor-tant pour avoir commerces, écoles, gare… Plus vieux,on choisira d'habiter directement dans le bourg.

Le plaisir d'un quotidien sans voiture

Côté deux roues, au fil des ans, les remorquesvélos se sont développées pour proposer de multiplesusages possibles : remorques poussettes pour lesenfants, remorques diverses pour le matériel (je mesouviens d'avoir vu une remorque aménagée par unmenuisier écolo… qui pouvait transporter despoutres en bois de plusieurs mètres de long) ; progres-sivement les pistes cyclables se développent et en leurabsence, une bonne observation de la ville permet dechoisir des itinéraires peu fréquentés par les voitures.

6. A l'exception de la banlieue en Ile-de-France, ce sont dans les ban-lieues des grandes agglomérationsque le taux de motorisation est leplus important, mais cela nedépasse pas les 80 %. Merci auxlotissements pavillonnaires loin detoute vie sociale.

La voiture, c'est la guerreIl n'est pas possible d'oublier quelques

nombres.La voiture, c'est 5000 morts en France par an,

1,2 million dans le monde. Plus du double dehandicapés, la première cause de mortalité enFrance chez les 18-25 ans, devant le Sida.

Dans La violence routière, des mensonges quituent, Claude Got publie un tableau de la morta-lité rapporté à la puissance des voitures. Plus unevoiture est puissante, plus elle tue.

A côté, la guerre en Irak est une pacotille !Dans ce contexte, le débat sur la voiture

propre ça n'existe pas ! Le véritable progrès est à penser par l'amélio-

ration des vélos.De faible poids et de faible vitesse, les vélos ne

tuent pratiquement pas.

à Tricycle pour handicapés

á Tandem avec une cariole pourenfants

Ö Embouteillages

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Si vous n'aimez pas le vélo, les transports en com-mun sont souvent nombreux et là aussi les munici-palités poussent de plus en plus dans le bon sens7.

Si ni le vélo, ni ces transports en commun nesuffisent, il reste des moyens spécialisés : taxis,voire véhicules de location (pour un encombrantpar exemple).

Toutefois, au quotidien, la marche devrait tou-jours être privilégiée, outre que cela ne coûte —presque — rien, que cela passe presque partout,que cela ne nécessite pas d'aménagements lourds,la marche est un excellent facteur de santé : notrecorps est fait pour marcher et nous souffrons deplus en plus de notre immobilité devant un écran(téléviseur, ordinateur, pare-brise).

Personnellement, comme j'adore la marche, jene prends que rarement les transports en com-mun… Peu de Parisiens savent qu'il ne faut qu'uneheure trois-quarts pour aller du nord au sud de lacapitale (9 km) et deux heures et quart pour allerd'est en ouest (12 km) !

Pour transporter des choses plus ou moinslourdes, en complément des vélos, il y a les rou-lettes (valises, caddies…).

Un autre gros avantage de l'absence de voiture,c'est une liberté d'esprit remarquable. Sans mêmeparler de la stimulation que peut provoquer lamarche sur les rêveries de votre cerveau, ne pasavoir de voiture, c'est ne pas avoir à se souvenir oùle véhicule est garé, c'est ne pas avoir à se soucierde savoir si l'on a bien mis de l'argent dans le parc-mètre, c'est ne pas fréquenter de garagiste, ne pasavoir de soucis de bonus-malus avec son assureur,c'est ne pas avoir de crédit avec son banquier8, nepas maudire les embouteillages9 ou les déviations.

En ville, en calculant bien son coup, on peutmarcher jusqu'à un terminus de métro ou de bus,ce qui est l'assurance d'avoir une place assise. Là,comme dans le train, on peut alors lire tranquille-ment sans le stress du conducteur.

Ma compagne et moi avons même des loisirsoriginaux : par exemple aller faire ses courses à pieddans un magasin bio en banlieue10 en passant pardes zones vertes et en revenant, chargés, en bus, ouencore partir en week-end de manière totalementimprovisée en se rendant à la gare avec nos vélos eten prenant au hasard le premier TER qui part… ondescend à vingt-trente kilomètres, et avec l'aide descartes, on revient par les petites routes.

A la campagne, mon père s'est acheté un véloélectrique pour ses 80 ans. La première année, il afait 800 km pour 1 euro de charge électrique (maismes parents conservent une voiture pour lesvoyages plus importants). Un de mes cousins, à lacampagne, continue à faire ses courses à vélo àplus de 90 ans, forcé : il s'est fait retirer le permisvoiture car il est presque aveugle.

Avec nos enfants, nous avons déjà rejoint deuxfois la Méditerranée à vélo : une fois en passant parles Alpes, une fois par le Massif Central…

Un problème de vitesseDe tout cela, je retiens que le problème n'est

pas vraiment la mobilité comme on le lit beaucoup.Le vrai problème, c'est la vitesse, vitesse nécessaireparce que l'on manque de temps. Faire Lyon-Parisà pied peut s'envisager… en prenant son temps11.Certains font bien le tour du monde (prévoir aumoins 7 ans).

Si les gens travaillent pour ensuite se traîner envoiture dans les embouteillages, c'est dans l'espoirde gagner du temps sur le court terme.

Pour sortir de la voiture, il faut d'abord réfléchir > à pourquoi je me déplace : on peut diminuerses besoins de déplacement si, pour un couple,on habite près du lieu de travail de l'un desdeux, si l'on fait ses courses dans les magasinslocaux et non dans les hypermarchés…

> à comment avoir du temps : puis-je travaillerà temps partiel et gagner ainsi le temps de medéplacer plus lentement ? puis-je anticiperpour prévoir les délais nécessaires (déplace-ments de loisirs).

Essayez de vivre sans voiture personnelle, celaapparaît d'abord comme une contrainte ; cela devientvite une qualité de vie dont on ne veut plus se passer.

Michel Bernard �

50 S!lence n°375 janvier 2010

Après-Copenhague

Le prix d'une voitureLorsque nous faisons du covoiturage, les passagers paient souvent au conduc-

teur l'essence… en croyant partager équitablement. Mais en fait, il n'en est rien.Selon les calculs de l'Ademe, pour une petite voiture style Clio, le prix de l'essencene représente que 19 % du prix d'une voiture. Les passagers devraient donc payerquatre fois le prix de l'essence pour que le conducteur s'y retrouve.

7. L'agglomération d'Aubagne a ins-tauré, en mai 2009, la gratuité surl'ensemble de son réseau.

8. Ludo Dierickx, ancien députéécolo belge, récemment disparu,me disait un jour : les gens achè-tent une voiture et louent leurappartement ; pour devenir riche,il faut faire exactement lecontraire.

9. Quoique… un soir d'été, j'ai étépris dans un embouteillage devélos sur une piste cyclable qui vaà un lieu de baignade à l'est deLyon. Nous étions plus d'une cen-taine de cyclistes à être bloquéspar deux jeunes enfants en tricycleet des vélos circulant dans l'autresens. Vivement des pistes à troisvoies !

10. Car certains magasins se placenten banlieues pour disposer delarges parkings ! Bio ne veut pastoujours dire écolo !

11. Je l'ai fait en 1982 en troissemaines et en 1994 en cinqsemaines, chaque fois dans lecadre de marches antinucléaires.

à Ramassage scolaire à vélo à Saint-Aubin-en-Médoc (Gironde)

á Vélo couché

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Courrier

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EcoquartiersLe numéro sur l'habitat, un peuléger à mon sens, intéressant quandmême, comporte une petite erreur :les photos de l'écoquartier de Fr...sont de Freiburg (quartier Vauban),pas de Francfort. Merci pour votrerevue passionnante... même si jemesure à chaque fois le chemin quej'ai à faire pour arriver à êtresimple et cohérent entre mes idées"silencieuses" et mes pratiquesquotidiennes... Respectueusespensées. Eric Varjabedian Allemagne

Ecoquartiers­bisQuelques remarques à propos dunuméro 372 sur les démarchesparticipatives d'habitat : à proposde la traduction de la plaqued'immeuble p.14 : "4Gewerberaümen" ne signifie pas ""4communs", mais "4 locauxcommerciaux". "Barrierefrei" ne

signifie pas "sans frontières" maishabituellement "accessible auxhandicapés". "Auch als sozialeGeldanlage" ne signifie pas "gestionsociale des finances" mais "aussicomme placement financier à butsocial". Bérengère MalatsionAllemagne

S!lence : Et comment dit-on "Noussommes nuls en allemand, aidez-nous" ?

Coop-sensusLe dossier du n°373 "Le consensus,source d'émancipation ?" est trèsintéressant dans le sens où il poseune condition de la constructiond'un fonctionnement socialvéritablement démocratique. Eneffet, savoir dépasser lesantagonismes (mais non lesdifférences) est pour moi une

condition afin de pouvoir construire ensemble une sociétéplus juste et écologiquement viable. Comment savoir separler sans établir des rapports non-constructifs denégociation sans cette condition ? Le processus deconsensus dans les prises de décisions au sein de toutevéritable alternative au système capitaliste (coopératives,associations, mouvements politiques) me parait être lepréalable, une base très importante (mais non suffisante),afin de pouvoir faire bien autre chose que de reproduire lefonctionnement hiérarchique et les dominations immanentesà la société capitaliste destructrice. L'écologisme n'est passéparable du social. Et le social commence là où l'on décidede considérer chacun(e) selon ce qu'il(elle) est en tantqu'être humain riche de sa propre particularité, et àreconnaître ce qu'il(elle) a à apporter à la communauté.C'est aussi, et surtout, reconnaître la nécessité d'incorporeraux décisions tous(tes) ceux(celles) qui ont parti liés à unproblème donné nécessitant débat. Le social ce n'est passeulement de la distribution, c'est aussi et surtout la prisede décision démocratique du pourquoi et du comment decette distribution. En cela je comprends l'écologie sociale !Patrice ChevallierBretagne

UneblaguesexistedansS!lence ?Je suis consterné à la lecture ducommentaire sexiste qui jouxte ledessin de Borkowski, page 23 dun°372. J'imagine que l'intention esthumoristique et qu'il convient de leprendre au second degré mais jetrouve que le dessin se suffit à lui-même et que le commentaire est detrop. Je suis tout à fait favorable àla liberté d'expression mais je pensequ'un journal doit tout de mêmetenir une ligne éditoriale.Salutations militantesAlexandre ZerbibHaute-Garonne

Silence : nous comprenons quecertains lecteurs, certaines lectricesaient pu être gêné-e-s, mais dans

notre esprit, il n'y avait pas dedoute sur l'interprétationhumoristique du dessin.

Lisibilité­de­la­revueBonsoir, J'ai 58 ans, je porte desloupes pour lire. Ces loupes mepermettent de lire toutes les revueset magazines que j'affectionne sansle moindre problème sauf... S!lence.(…) Je me souviens même avoir luune critique dans ce sens dans lecourrier des lecteurs voici quelquesannées. Je ne comprends pas, celafrise la ségrégation.Cordiales salutationsClaude MirandolaMeurthe-et-Moselle

S!lence : nous avons augmenté lataille des caractères il y a deux anspour répondre à la demande dans cesens. Et nous continuons à essayerd'améliorer cela.

Mensonge­climatiqueDans "Ultimatum climatique" de Michel Bernard, paru dans S!lence n°371,je relève "…alors que la dérive climatique ne fait plus de doute, que lescauses sont maintenant connues…", confère "un constat scientifique objectif",celui du GIEC sans doute… du coup je m'interroge : a-t-il lu les textes deDominique Guillet , de Kokopelli, en particulier "Les Caniculs-bénis" et "Effetde "serres" et révolution verte eugénique", parus sur le site liberterre.fr ?Le fameux constat scientifique en question y est largement remis en cause,c'est le moins que l'on puisse dire ! Je résume : l'argument, qui se veutdécisif, tient dans un graphique où l'on voit la courbe des températuresculminer, dans les années 2000, en "crosse de hockey", témoignant donc d'unehausse brutale et subite des températures, jamais observées les sièclespassés.Le "géniteur" de ce graphique, un certain climatologue Michael Mann,refusait, contrairement à tous les usages scientifiques, de rendre publiquesses données… lorsqu'il finit par s'exécuter, d'autres scientifiques, dontStephen Mac Intyre, ont montré que les mathématiques, sur lesquellesreposait la crosse de hockey de Mann, étaient largement erronées et lesdonnées elles-mêmes, concernant les cernes de conifères, manipulées… dansl'optique de montrer que le CO2 anthropique était la cause du réchauffementclimatique…Apparemment, querelles de scientifiques, sauf que le CO2 s'est vu transforméen bouc émissaire d'une bien vilaine cause, la spéculation sur le carbone, bienplus juteuse que les subprimes et compagnie, en conséquence, l'attentiongénérale est détournée et les vrais problèmes laissés en plan, en tête la mortdes sols, l'empoisonnement de l'air, des eaux, etc. Si donc il y a eu fraude, on peut aller à Copenhague, ou n'importe où, àcondition de s'en prendre aux vrais coupables… au fait, cette histoire decourbes sur un graphique, c'est scientifique, non ? Des statistiques, je crois,une manipulation, ou mauvaise conception mathématique, cela se prouve,non ? Maurice FurstossGard

S!lence : nous partageons avec Dominique Guillet le constat que l'insistancegénérale actuelle sur le réchauffement climatique masque d'autres problèmestout aussi fondamentaux, en premier lieu l'effondrement de la biodiversité.Mais la spéculation sur le carbone nous semble relever plus de la stratégied'adaptation toujours plus importante du libéralisme au contexte de criseécologique, que d'un complot généralisé du monde politique, scientifique etindustriel depuis des décennies. Les blocages de ces milieux pour accepterd'assumer la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique, entémoignent d'ailleurs. Par ailleurs le constat du réchauffement climatique nese base pas que sur une équation et un graphique établis il y a quelquesdécennies, mais sur d'innombrables travaux scientifiques (entre autres ceuxdu GIEC) et constats empiriques.

Vous pouvez nous envoyer des textes pour le courrier des lecteurs soit par courrier postal,soit en passant par le formulaire de contact qui se trouve sur le site de Silence :www.revuesilence.net.

D.R.

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livresSi vous ne disposez pas d’une librairie indépendante près de chez vous,vous pouvezcommander vos livres auprès de Quilombo. Une partie de la somme est reversée àS!lence. Il suffit de remplir sur papier libre, vos coordonnées, les ouvrages que voussouhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notés sous les titres dechaque livre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlement parchèque (à l'ordre de Quilombo Projection). Renvoyez le tout à : Quilombo/Silence,23, rue Voltaire, 75011 Paris. Délai de livraison entre 10 et 15 jours.

Sortir de la violence par le conflitUne thérapie sociale pourapprendre à vivre ensembleCharles RojzmanLa Découverte 2008 - 180 p. - 15€

L'auteur intervient depuis lesannées 90 dans les banlieuesfrançaises, où il anime desgroupes de confrontation etforme des acteurs de terrain.Dans ce livre, il tire des leçonsgénérales de son expérience, enempruntant à la psychanalysemais aussi aux thérapies systé-miques. Des répliques relevéesdans sa pratique illustrent sonpropos mais il ne livre aucuncompte-rendu complet d'une

évolution de conflit. C'est donc une invita-tion à se former ou, pour les institutions, àfinancer des formations, non pas un outilpour apprendre mais de la matière à pen-ser...Le texte débute par un survol de nos pro-blèmes sociaux : crises du travail, du lien, del'autorité et du sens, et obstacles résultantde nos milieux séparés, de nos représenta-tions et de nos préjugés. Il analyse ensuitele rôle de la violence comme "solution"spontanée dans de très nombreuses situa-tions et insiste sur l'impasse du "vivreensemblisme" telle que la promeuvent "lespacifistes naïfs qui croient toujours savoir,sans y regarder de près, où sont les victimes,encourageant ainsi la victimisation etcontribuant à diffuser les préjugés et leshaines" en rendant, par exemple, le racismeimpensable.L'auteur appelle à créer des cadres de ren-contre tels que chacun ait le droit d'existerjusque dans sa "folie ordinaire", de "lever lesmasques" en s'exprimant à égalité, sansautre obligation que d'écouter pour êtreécouté, l'animateur veillant à ce que laparole tourne et soit audible. Est ainsi offer-te aux parties la possibilité de connaître lesautres, "d'entrevoir réciproquement leurcommune humanité", afin que des situationsde violence se transforment petit à petit enconflits à résoudre. Cette transformationdoit être recherchée, insiste l'auteur, car "levéritable dialogue est un conflit [qui] met àplat les désaccords et les oppositions", loinde toute "canalisation" ou euphémisation aunom de l'"interculturel". Il vante la posturedu "guérisseur blessé" ou la "nécessité deconnaître son monstre", la fondamentaleambivalence de tout sentiment humain,pour l'autorité qui entend animer une évolu-tion de conflit.On pourrait sans doute reprocher àRozjman d'entretenir encore trop d'espoirdans les institutions, mais toute sadémarche rabat au ras de l'humain, auniveau de l'entre-nous, la réflexion sur nosefforts pour faire société. N'est-ce pas desplus salutaires ? MPN.

Petit traité contre le sexismeordinaireBrigitte GrésyAlbin Michel2009 - 246p. - 15 €

Brigitte Grésy se propose d'ex-plorer dans cet essai sur le sexis-me dans le monde du travail "lesmicro-attaques qui excluentsans choc délibérément frontalet laissent donc l'agresséedépourvue des moyens de rétor-sion ou de contre-attaque connus", "l'infini-ment petit de la domination", et c'est là toutson intérêt. Nombreux exemples à l'appui,elle décortique les outils de l'exclusion sub-tile des femmes (condescendance, mépris,dénigrement…), du dédain à la sexualisa-tion de la relation en passant par le pater-nalisme, mettant en évidence le rôle centralet récurrent de l'humour dans ce sexismeordinaire. Evoquant au passage l'intériori-sation de la domination par les femmes, elleen vient ensuite à une analyse de cet état defait, et surtout à des pistes assez concrètespour le combattre. On ne peut que regretterque l'auteure, énarque et ancienne directri-ce de cabinet ministériel, ne se base que surdes exemples pris dans les hautes sphères dumonde économique et politiques, sansl'ombre d'un regard critique sur la logiquecarriériste ou de croissance effrénée…cequi en fait un manuel parfait pour les cadresdu Medef. Malgré tout cet essai mériteraitd'être offert à bien des collègues de travail,surtout les hommes ! GG

Une vie pour…ici et là-bas solidaireAlain DesjardinEd. Le petit pavé (49320 Brissac-Quincé)2008 - 414 p. - 25€

A la sortie de la guerre, l'auteur,qui raconte ici sa vie et ses enga-gements, va fuir le domicilefamilial où un père tyrannique leprive de l'école au profit de l'ex-ploitation maraîchère. Il part àl'armée et va se retrouver enpleine guerre d'Algérie. A sonretour, il devient ouvrier et s'en-gage au niveau syndical. Ildeviendra permanent de la CFDT puis duPSU. Dans ce cadre, il participe à de nom-breux mouvements sociaux dont les luttesdu Larzac et de Lip dans les années 1970.Il fera un retour à la terre sur le Larzac youvrant une ferme auberge. Il s'engage dansla Confédération paysanne, Peuple et cultu-re (éducation populaire), sera dirigeantd'Accueil paysan dont il favorisera l'essorici et à l'étranger, rejoindra les Verts dont ilsera porte-parole régional, sera brièvementmaire de La Couvertoirade. Il est sansdoute l'un de ceux qui dans le milieu écolo-giste connaît le mieux la culture ouvrière etpaysanne. Un livre qui trace un parcoursoriginal, plein de fougue et de générosité.MB.

livres

52 S!lence n°375 janvier 2010

En territoire cheyenneEric Chevillard et Philippe FavierEd. Fata Morgana2009 - 32 p - 13€

Comme à son habitude, l'écriture d'EricChevillard est acérée, mordante et drôle. Enterritoire cheyenne explore le thème destraces, partant du constat que seules perdu-rent les traces que nous laissons, au senspropre et figuré. Le détournement y est prati-qué avec humour et brio : "Les pierres alignéesde Carnac m'ont mené droit au Petit Poucet,

lequel n'est d'ailleurs pas sipetit que le prétend le conte. Iln'a pas fallu moins de cinqcents entomologistes accrou-pis pour relever ses traces etremonter ainsi lentement jus-qu'au mille-pattes".

Les illustrations inspirées de dessins et pein-tures indiens mais aussi africains et abori-gènes sont de la même veine et forment avecle texte un ensemble dans lequel s'égarer puisse retrouver.Un ouvrage merveilleux, dans le sens du réa-lisme merveilleux auquel Borges ou Calvinonotamment se sont adonnés, à conserver. BB.

Ecohabiter des maisonsécologiques

Yvan Saint-JoursEd. La Plage (Sète)2009 - 160 p. - 24,50€

Si vous rêvez d'avoir un logementécologique, individuel ou collectif,Yvan Saint-Jours, le fondateur dela revue La maison écologiquevous présente ici en images les

différents critères à prendre en compte : lechoix des matériaux de construction, des iso-lants, leur poids écologique, mais tout aussiimportant le choix des couleurs, des formes,des emplacements, qui font qu'une maisonpeut être agréable ou non. Il faut ensuite pen-ser à être économe tout au long de la vie del'habitation, qu'elle soit simple, nomade, impo-sante… cela passe par une bonne approchedes économies possibles, du solaire passif, lerecours éventuel aux capteurs solaires, à uneéolienne ou plus classiquement une chaudièreà bois performante. Enfin, il faut penser à laplace de la nature dans et autour de la mai-son, gérer les déchets (compost), les res-sources en eau (récupération des eaux depluie, phytoépuration, toilettes sèches), toi-tures végétales… Un condensé des plus beauxreportages de l'auteur. MB.

ApprentissagesmilitantsHugues LethierryEd. Chronique sociale2009 - 334 p. - 16,50€

Nous n'apprenons pas qu'à l'éco-le. Après le témoignage d'unetrentaine de militants (surtout dela région lyonnaise) sur ce qu'ils

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53S!lence n°375 janvier 2010

La belle verteColine SerreauEd. Actes sud2009 - 120 p. - 25€

Le film La belle verte, sorti en1996, est devenu un film cultedans les milieux écologistes. Etpourtant, à sa sortie en salles, iln'avait pas cartonné. Ce n'estque progressivement que sa per-tinence s'est imposée. Cet ouvra-ge présente le scénario et le CDdu film avec une postface deColine Serreau qui explique dansquelles conditions l'auteure a

pensé ce film… Pour rappel, ce film présentela venue sur Terre d'une envoyée d'une planè-te où l'on vit heureux, dans une relativesobriété et elle découvre le retard de notreplanète avec ses pollutions, ses chefs, sa mon-naie… A (re)découvrir. MB.

Les nouveaux conseils à gogoJean Kergrist illustré par NonoEd. La Ligne pourpre (29300 Quimperlé)2009 - 168 p. - 15€

Réédition complétée des conseilspour réussir en Bretagne, entreélevage de cochons et carrièrepolitique démago. Avec sonhumour tranchant, JeanKergrist, auteur de nombreusespièces comiques, vous apprend àdevenir conseiller général au

milieu des porcheries, contre l'opinion desécologistes. De l'humour à la graisse decochon, car dans le cochon, comme en poli-tique, tout est bon ! Un pamphlet contre lelaisser-aller d'une région qui crève sousl'épandage des lisiers. MB.

Roman

Le vent du bouletFabrice NicolinoEd. Fayard Noir2009 - 412 p. - 18,90€

Décidemment l'auteur d'enquêtes commeBidoche (2009), La faim la bagnole et vous(2008) ou encore Pesticides, révélations surun scandale français (2007) a plusieurs

cordes à son arc. Après nousavoir déjà régalé avec desouvrages naturalistes pourenfants, il commet ici un polardans un style presque classique :car si le héros dépressif se noiedans une bouteille, il aura du malà faire sortir la vérité nue de larade de Toulon. Pourquoi unimmeuble a-t-il explosé dans unquartier populaire, la versionofficielle d'un suicide ne tient pas.Mais les obstacles vont se multi-

plier sous les pas du héros. Le roman noir per-met d'aborder des questions sensibles diffi-ciles à raconter dans un essai… Ça se dévore.MB.

Déchets, le cauchemar du nucléaireLaure NoualhatEd. Seuil / Arte2009 - 210 p. - 18€

Ce livre vient en complément du film dumême nom et explique plus en détail lesconditions de réalisation du film, les

méthodes utilisées, les résultats d'analyses surles différents sites visités. L'enquête de LaureNouahlat rappelle qu'il n'y a pas eu un seulTchernobyl, mais une multitude d'accidents etd'incidents dans une histoire du nucléaire oùle militaire est abondamment présent.Accidents ou fonctionnement normal, cela setraduit concrètement par la création dedéchets qui vont être dangereux maintenantpour des centaines de milliers d'années. Alors

que le lobby nucléaire essaie de faire passer l'idée d'une énergiepropre, l'enquête rappelle avec justesse que le nucléaire est très sale,avec ou sans accident, notamment le site de La Hague, que nousallons devoir démanteler de nombreux réacteurs dans le monde…sans que, soixante ans après le début de la production d'électricité,nous n'ayons trouvé d'autres solutions pour les déchets que de lesstocker ou de les enfouir. Une absence de solution qui conduit à l'in-terrogation finale : comment alerter nos descendants du dangerpotentiel de ces stockages. Un remarquable travail qui, en essayantsimplement de décrire la pollution actuelle par la radioactivité serévèle être un réquisitoire contre cette forme d'énergie. MB.

livresles livres du m

ois

ont appris sur le terrain, l'auteur présentedes travaux et poursuit les analyses sur l'in-térêt de ces acquisitions de savoir, sur lestentatives d'organisation (éducation popu-laire, presse pour les enfants). L'auteur rap-pelle toutefois qu'il faut se méfier de cer-taines démarches : militant et militaire ontla même origine et ce n'est pas un hasard.Le risque de se complaire dans ses idées estune limite que ce livre essaie de dépasser. Dequoi réfléchir sur ses engagements. MB.

Face à la crise, l'urgence écologisteentretien avec Alain Lipietz, BertrandRichardEd. Textuel, 2009 - 142 p. - 16 €

Alain Lipietz, économiste Vertanalyse la crise économiquequi a éclaté fin 2007 et propo-se un mode d'intervention pla-nifié, au niveau européen, pouragir maintenant avec "raisonet démocratie" et orienterl'économie vers des choixsocialement et écologiquementutiles. Comme on ne peut sepermettre d'attendre un éven-tuel effondrement du capitalis-me, il donne des pistes pourencadrer les politiques écono-miques actuelles. Il rappelle

que l'interventionnisme de l'Etat (ou del'Europe) n'est pas une garantie (voir l'er-reur des agrocarburants) et que ce qui estimportant est d’exercer son droit politiqueau sein d'un système démocratique. La solu-tion, le "new deal vert" serait alors non-libé-rale et non-productiviste. Bien que rejetantle concept de "décroissance", le dialogue est

instructif… même si on n'en partage pasforcément toutes ses idées. MB.

Les métiers del'environnement et de l'écologieAgnès PozziEd. du Puits fleuri2009 - 320 p. - 24€

Un état des métiers et des for-mations actuellement dévelop-pées en France autour desmétiers dans la nature, de l'agribio, des énergies renouvelables,des déchets, de la préventiondes risques, des bureauxd'études. Très conventionnel,peu d'esprit critique et pas d'ouverture surles démarches alternatives. De nombreusesinformations de base quand même. FV.

Habiter autrement nos espaces rurauxLes cahiers de Relier (1, rue Michelet, 12400 Saint-Affrique)2009 - 70 p. - 10€

Relier, le Réseau d'expérimentation et deliaison des initiatives en espace rural, aorganisé ces dernières années cinq ren-contres à thèmes autour des questions liéesà l'habitat : comment se loger, se construi-re, s'intégrer, seul ou en collectif, le rôle desélus, l'ouverture citoyenne, comment coopé-rer, comment vivre en étant différents, com-ment prendre des décisions… Cela donne untrès riche ouvrage avec les témoignages denombreuses initiatives, des plus intégréesaux plus originales. FV.

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livresLe carnet de NicolaïRaymond MasaïEd. du Cerisier (B-Cuesmes)2009 - 130 p. - 9,50€

En réparant son petit cheval d'enfance, lehéros découvre des lettres cachée dans lejouet par son père. Cela l'entraîne dans lareconstitution de la vie de Nicolaï, un immi-gré russe engagé par l'armée pour servir detraducteur en 1916 après l'arrivée sur lefront de vingt mille soldats russes envoyéspar le tsar en échange d'armes. L'occasionde rappeler cette étrange histoire de soldatsloin de leur pays qui vont refuser de sebattre lorsque la révolution va éclater enRussie, qui seront enfermés au camp de LaCourtine, dans la Creuse et qui seront bom-bardés par l'armée française pour avoirrefusé d'être désarmés. Sous forme d'uneenquête familiale, un rappel fort intéressantdes imbécillités de la guerre. Un mélangeentre fiction et histoire parfaitement réus-si. FV.

B. D.

Autobio2Cyril PedrosaEd. Fluide glacial2009 - 48 p. - 9,95 €

Déjà récompensé à Angoulêmepar le prix Tournesol 2008,Cyril Pedrosa ne pourra pascumuler une deuxième année…car il est maintenant dans lejury ! Sinon, cela aurait encoreété un rude concurrent pour ceprix de la BD écolo décerné parles Verts. On retrouve dans cedeuxième tome, la vie familialeoù chaque jour est fait de com-

promis entre les idées écolos et des pra-tiques parfois difficiles à mettre en œuvre.De nos incohérences, petites ou grosses. Undélice. MB.

… à la folieSylvain Ricard et JamesEd. Futuropolis2009 - 142 p. - 20 €

Avec un dessin qui semble trèsléger, nous accompagnons pro-gressivement l'évolution d'uncouple qui se perd dans la vio-lence conjugale. Astucieu-sement mis en scène en don-nant la parole à la femmecomme à l'homme, ce livredécrit bien les difficultés quepeuvent ressentir les femmesbattues… qui trop longtemps,au nom d'un amour passé, hési-

tent à prendre de la distance avec leurbourreau. Une remarquable réflexion sur lethème. MB.

Agathe, agent de solidaritéinternationaleChristophe Vadon et Pat MasioniEd. Grad (74130 Bonneville)2009 - 44 p. - 13,50 €

Cette BD a été réalisée pourexpliquer comment fonctionnele volontariat dans des associa-tions de solidarité internationa-le. Malheureusement, à tropvouloir montrer, on s'y perd unpeu entre différentes histoiresautour des questions de déve-loppement. Le lexique en find'ouvrage ne rattrape pas tout.MB.

Septembre, en t'attendantAlissa Torrès et Sungyoon CholEd. Casterman écritures2009 - 214 p. - 18 €

Récit autobiographiqued'Alissé Torrès. Celle-ci estenceinte de sept mois quandson mari trouve un nouvelemploi dans une banque situéedans le Word Trade Center. Ilcommence son travail le 10septembre 2001, à la veille desattentats. Le livre raconte ladouleur de la disparition, maiségalement toutes les tracasse-ries administratives qui suivent la catas-trophe et la difficulté de se reconstruire. Çavous prend aux tripes. FV.

Films

De la servitude moderneJean-François Brientwww.delaservitudemoderne.org2009 - 52 mn - en ligne

A partir d'un travail important d'imagesrécupérées un peu partout, un pamphlet surles modes de fonctionnement et de soumis-sion dans la société actuelle. Après avoirmontré l'état de dégradation de notre envi-ronnement et de nos vies, le documentairese penche sur les méthodes utilisées pourmaintenir cet état d'esclavage, notammentavec les divertissements (télévision, ordina-teur), le contrôle des médias et des poli-tiques, la culture de la peur, la surveillan-ce… et bientôt le contrôle du vivant. Dansce contexte, le vote est une illusion bienorchestrée. Le système totalitaire mar-chand a réussi à mondialiser le pouvoir. Quereste-t-il comme solution ? Les six der-nières minutes proposent de "détruire lepouvoir plutôt que de le prendre" avec desimages de manifs qui dégénèrent. Si le tra-vail au niveau des images est spectaculaire,on peut regretter une voix monotone et sur-tout le peu d'espoir de la chute du film.Rappelons que l'"anarchisme, c'est l'ordre,sans le pouvoir" et non pas le foutoir. MB.

Nous avons également reçu...� Féminisme(s) en Afrique et dans la diaspora,n°75 d'Africultures, éd. L'Harmattan, 2009, 240 p.22 €. Réflexions sur les rapports de genre, la valeurdes images ici et là-bas. � L'écologie ou la passion du vivant, GarcinMalsa, éd. L'Harmattan, 2009, 290 p. 29 €.Biographie de l'auteur, Martiniquais, qui par amourde la Terre devient indépendantiste, puis s'engage enpolitique. Maire et conseiller général depuis unevingtaine d'années, il a mis en place toute uneréflexion sur le développement durable. Une visionoriginale à découvrir en métropole.�Deux mois de prison avec sursis,Michel Lebailly,éd. Scup, 2009, 150 p. 13 €. Secrétaire d'un comitéd'entreprise chez Bull, il propose de placer desréserves financières dans des fonds éthiques et faitvoter une prise de parts sociales et un placementimportant à la Nef (150 000 € en tout). Quittant Bull,il crée une entreprise et bénéficie dans son capital duplacement d'un autre CE de Bull. Ces deux place-ments lui valent un procès. Récit et questions.� L'agenda du jardinier 2010, éd.Terre vivante,2009, 160 p. 12€. Sur le thème du jardin en villedes conseils tout au long de l'année.� Mon ombre au loin, Lewis Trondheim, éd.Delcourt/collection Shampooing, 2009, 128 p,11,50€. En une page de BD chaque fois, les petitesanecdotes de la vie de l'auteur… qui passe sontemps à voyager en avion. Désopilant mais emprein-te écologique maximale.� Le Landais volant, tome 2, Nicolas Dumontheuil,éd. Futuropolis, 2009, 72 p. 16€. Le conte deCadillac victime du vaudou a perdu l'usage de sonsexe. Après un premier tome (voir S!lence n°373) surle néocolonialisme des touristes, la suite de cette BDnous emmène du côté de New York. Alors qu'enAfrique, sa queue de cheval le fait passer pour unefemme, aux Etats-Unis, son bronzage le fait passerpour un Arabe. Aventures rocambolesques. � L'âge du fer, Gébé, éd. L'Association, 2009,64 p. 14€. Nouvelle réédition d'une BD-délire del'auteur de l'An O1, qui imagine ce qui pourrait sepasser si nous continuions à développer lesmachines à outrance. Cela a trente ans et cela inter-pelle toujours aussi fort.� Che, Hector Œsterheld, Alberto Breccia, EnriqueBreccia, éd. Delcourt, 2009, 78 p, 12,90€. Cette BDpubliée initialement sous la dictature en Argentine apresque été totalement détruite. Et puis des exem-plaires ont été retrouvés et elle est aujourd'hui tra-duite et rééditée. C'est ce qui fait son intérêt car ledessin est médiocre et la narration difficile à suivre.� Les sept péchés d'Hugo Chavez,Michel Collon,éd. Couleur livres (B-Charleroi), 2009, 410 p. 20€.L'auteur, fin analyste montre comment HugoChavez modifie profondément la vie au Vénézuela,donnant la priorité à l'éducation, la santé, l'alimen-tation, refusant le dictat des riches, des multinatio-nales et des médias. Et une dénonciation de ce quiest transmis ici par le même type de médias. � Le nouveau dossier noir du vaccin hépatite B,Lucienne Foucras, éd. Médecine et société, collec-tion Résurgence, 2009, 224 p. 16,80€. L'auteurequi a vu mourir son mari après qu'il ait été vacciné,présente dans cette réédition les informations donton dispose sur les dangers de ce vaccin. � Quitter la ville, mode d'emploi, BernardFarinelli, éd. Sang de la Terre, 2009, 240 p.12,50€. Réédition complétée de ce guide surtoutaxé sur les possibilités de création d'emplois. � Liberté, égalité, discriminations, Patrick Weil,éd. Folio Histoire, 2009, 232 p. Une histoire duracisme des institutions depuis 1875 jusqu'à nosjours… que certains appellent "l'identité nationale".� Histoire d'urgences, Patrick Pelloux, éd. J'ailu, 2009, 350 p. 6,70€. Compilation de chroniquesparues dans Charlie-Hebdo sur la dégradation desservices d'urgences en milieu hospitalier, illustréespar Charb. � Carnets de voyage en Inde, François deRavignan, éd. A plus d'un titre, 2008, 172 p. 15€.Agronome, l'auteur a voyagé de nombreuses foisdans l'Inde rurale. Rencontre avec Rajagopal, chro-nique et observations sur le terrain.

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55S!lence n°375 janvier 2010 55

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IL Y A DES HÉROS QUE L’ON PLEURE FROIDE-MENT, LE POING LEVÉ, LE DRAPEAU EN BERNE. IL EN EST

D’AUTRES que l’on pleure avec ses larmes. Tel DavidSterboul (1976-2009). Pourquoi ce déchaînement detristesse depuis l’annonce de sa mort brutale ? Pourquoice cri de ses amis ? Cri de révolte. À l’idée de ce mili-tant sublime chutant, ce 15 novembre 2009, du hautde son neuvième étage, à Paris.

Ah, ce regard de cheval rétif, ces yeux de rebelleangoissé, d’hyperlucide tragique, qui n’attendaient queceux de ses compagnons pour retrouver indulgence,tendresse, espoir, humour ! Cet hypersensible deman-dait parfois à être un peu bousculé avant de lâcherl’éclat de rire.

Quels que fussent ses fronts de lutte – l’écologie poli-tique, la Vélorution, le nucléaire, les OGM, la vaccina-tion, le féminisme, l’autogestion, les Jeux olympiques,les traînées chimiques du ciel, les "brûle-cerveaux" (télé-phones mobiles), et surtout l’antipublicité –, cet "écolo-giste profond", comme il se définissait, a incarnéintégrité, courage, détermination, rigueur, intelligence,non-violence, respect… Éveilleur de consciences mal-gré lui.

Mais David a surtout donné sa mesure dans l’anti-publicité – déversements massifs de prospectus, bar-bouillage de panneaux dans un esprit de désobéissancecivile… ou procès contre des panneaux espions dumétro. Les millions d’usagers du métro parisien sau-ront-ils jamais que c’est grâce à lui que ces écrans quidevaient envahir les couloirs en 2009 ne l’ont pas fait ?Le mystérieux groupe « Ras la pub », qui avait, fin2008, barbouillé les quatre premiers spécimens, huitjours après leur inauguration, c’était… lui ! Toute lapresse en avait parlé.

Autre procès important : la correctionnelle pourbarbouillage en compagnie de six autres Déboulonneurs.Inoubliable David justifiant son acte par l’horreur decertaines affiches. Le verdict – un euro – montra plustard que la juge n’avait pu que s’incliner devant l’insur-rection légitime des sept dissidents.

Pour David, ancien élève d’école de commercereconverti en photographe, en quête de vérité et de sim-plicité, l’objectif, "utopique et révolutionnaire" de sonpropre aveu, était de faire tomber le "système mar-chand-technicien-productiviste".

Yvan Gradis �

La version longue de cet hommage est disponible auprès de l’auteur, moyennant une enveloppe timbrée et adressée : 67, rue Saint-Jacques, 75005 Paris

Adieu

D.R.

Weck.fr

David Sterboul

David Sterboul, militant radical,sensible et charismatique

á 25 juillet 2004 : Action à Menville (Haute-Garonne). Après une heure du jeu du chatet de la souris avec la gendarmerie, les faucheurs laissent leurs véhicules et convergentvers l’une des parcelles envisagées comme cibles. (Silence N°351)

David Sterboul, un photographe au service de la désobéissance civile. Ci-dessous, des extraits de deux reportages parus dans Silence.

áà Interpellations lors d'une action des Déboullonneurs à Paris

á 7 novembre 2004 : Action de blocage du convoi annuel de déchets radioactifsentre la Hague et Gorleben (Allemagne). (Silence N°351)

David Sterboul