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ALEXANDRE création 2018 ALEXANDRE concept et chorégraphie : Paula Pi création et interprétation : Sorour Darabi et Paula Pi dramaturgie : Gilles Amalvi espace et lumières : Florian Leduc costumes : Rachel Garcia son : Neo Huelcker regard extérieur : Pauline Le Boulba accompagnement en pratiques somatiques : Violeta Salvatierra administration/production: BureauProduire remerciements: Alexandre Lemos, José Valmir Ruzeré Imãmã, Viviane Ronhidzari’õ Inã, Paulo Cézar Tsitõti et toute la communauté de Aldeia Belém, Mathilde Gautry, Prabhu Edouard, Maïwenn Rebours et Nathalie Becquet, Lisa Biscaro Balle, Coline Bulloz et Gwendal Raymond. Production : NO DRAMA Coproductions: Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, CND Centre national de la danse, Festival Montpellier Danse 2018, Centre chorégraphique national de Caen en Normandie direction Alban RICHARD dans le cadre de "l'Accueil-Studio, CCNO Centre chorégraphique national d’Orléans dans le cadre de l’accueil studio 2018, La Maison CDCN - Uzès Gard Occitanie, La Place de la Danse - CDCN Tou- louse-Occitanie, Le Vivat Armentières, Charleroi danse Avec le soutien d’Arcadi Avec le soutien de PACT Zollverein, Montévidéo, les Laboratoires d’Aubervilliers, ICI — centre chorégraphique national de Montpel- lier - Occitanie — Direction Christian Rizzo Avec le soutien de Montpellier Danse 2018, résidence de création à l’Agora, cité internationale de la danse, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas

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Page 1: ALEXANDRE DOSSIER novembreCA PI - … · Tout a commencé en 2012, lorsqu’un ami, Alexandre Lemos, m’a fait écouter l’enregistrement de la voix d’un indien brésilien appartenant

ALEXANDRE création 2018

ALEXANDRE concept et chorégraphie : Paula Pi création et interprétation : Sorour Darabi et Paula Pi dramaturgie : Gilles Amalvi espace et lumières : Florian Leduc costumes : Rachel Garcia son : Neo Huelcker regard extérieur : Pauline Le Boulba accompagnement en pratiques somatiques : Violeta Salvatierra administration/production: BureauProduire remerciements: Alexandre Lemos, José Valmir Ruzeré Imãmã, Viviane Ronhidzari’õ Inã, Paulo Cézar Tsitõti et toute la communauté de Aldeia Belém, Mathilde Gautry, Prabhu Edouard, Maïwenn Rebours et Nathalie Becquet, Lisa Biscaro Balle, Coline Bulloz et Gwendal Raymond.

Production : NO DRAMA Coproductions: Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, CND Centre national de la danse, Festival Montpellier Danse 2018, Centre chorégraphique national de Caen en Normandie direction Alban RICHARD dans le cadre de "l'Accueil-Studio, CCNO Centre chorégraphique national d’Orléans dans le cadre de l’accueil studio 2018, La Maison CDCN - Uzès Gard Occitanie, La Place de la Danse - CDCN Tou-louse-Occitanie, Le Vivat Armentières, Charleroi danse Avec le soutien d’Arcadi Avec le soutien de PACT Zollverein, Montévidéo, les Laboratoires d’Aubervilliers, ICI — centre chorégraphique national de Montpel-lier - Occitanie — Direction Christian Rizzo Avec le soutien de Montpellier Danse 2018, résidence de création à l’Agora, cité internationale de la danse, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas

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NOTE D’INTENTION

Il était une fois deux langues. Étrangères l’une à l’autre. C’était avant le commencement, quand le ciel, telle une vague de petite envergure, n’était monté que sur un côté. Il faisait presque nuit. Elles étaient seules et donc, entre elles. L’une dit : tu es mon autre, tu es celle qui dort à mes côtés. L’autre traduit en souriant et se met à courir à toute vitesse. C’est ainsi qu’entre elles se créa : l’espace. Accablées par la course, elles s’arrêtèrent et inventèrent : le silence. Grâce à lui, elles se sont rapprochées. Il faisait presque nuit. Presque ensembles, elles s’endormirent et révèrent d’une grotte au fond de laquelle jouaient des jeunes jumeaux. Ils se frappaient, s’enroulaient, se secouaient, se frottaient et sautaient de partout. Tellement s’emballaient-ils dans leurs étranges délassements que leurs sueurs les ont réveillés. Ils regardèrent autour et virent qu’entre leurs rêves se créèrent les cours d’eau, les rivières. Il faisait presque jour. Tu es mon autre, tu es celui qui marche à mes côtés, dis l’un. Et en souriant et reprenant presque la même phrase, l’autre se met à courir à toute vitesse… Il y a quelques années j’ai rencontré un enregistrement de la voix d’un indien de l’ethnie Xavante (état de Mato Grosso, Brésil). La musi-calité de cette parole et l’énigme qui l’entourait m’ont capturée. Je n’en comprenais cependant qu’un seul mot : Alexandre… Partant de l’archive sonore de cette voix, il sera question de jouer avec la notion de traduction comme zone de passage, comme espace entre deux langues, deux lèvres, deux rives, deux altérités et, donc, deux corps. Deux aussi comme les deux minutes que dure cet enre-gistrement, deux comme dans les mythes fondateurs autour des jumeaux dans plusieurs cultures de tradition orale, deux comme dans un duo, et surtout, deux pour chercher l’entre-deux.

Paula Pi

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CONTEXTE

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Tout a commencé en 2012, lorsqu’un ami, Alexandre Lemos, m’a fait écouter l’enregistrement de la voix d’un indien brésilien appartenant à l’ethnie Xavante. Il s’agissait d’un extrait d’un discours prononcé par José Valmir, l’aîné de la tribu Xavante Belém (située dans les terres indigènes de Pimentel Barbosa, dans l’état du Mato Grosso). Cette archive sonore qui ne dure que deux minutes a déclenché chez moi le désir d’imaginer une traduction chorégraphique de ma rencontre avec cette voix, une traduction libre, sensible et fictionnée. « Ãnei’wá hã tá, watozei’wá watozei’wá rá ». Ça commence comme ça. Plus qu’une langue dont la signification des mots m’échappe en-tièrement, c’est un rythme, une pulsation, une urgence qui en ressortent. Qu’est-ce qui se cache derrière ces mots pointus et si bien arti-culés ? Un homme qui parle, annonce, cela semble important. Sa voix est fortement rythmée par maintes consonnes. Par des mots qui insistent aussi, répétés de façon inattendue. Il s’agit de l’homme le plus âgé de la tribu, je l’ai su plus tard, parlant d’un rituel de passage destiné exclusivement aux hommes. Au sein de cette langue qui m’était étrangère, un seul mot était compréhensible pour une brésilienne lusophone comme moi: “Alexandre”. Sans pouvoir comprendre le sens des mots, j’ai décidé de plonger dans cette archive avec mon corps et ma voix. Elle est notre point de départ. À partir de ce premier élan, je me suis vue alors face à la question des rapports qui se tissent entre corps et langage. Qu’est-ce que le corps fait au langage et, surtout, qu’est-ce que le langage peut faire au corps? Comment les mots (prononcés à voix haute ou pas) peu-vent déclencher des mouvements, des gestes, des vitesses, des directions, des intensités? Est-ce qu’une langue étrangère pourrait faire advenir un corps étranger, un corps « autre » ? En 2013, résidant encore au Brésil, j’ai fait quelques premières expérimentations en stu-dio autour de l’archive (voir le lien-vidéo à la fin de ce texte) lors d’une Bourse Résidence que j’avais reçue de l’Instituto Itau Cultural (dans le cadre du programme RUMOS DANÇA). En essayant d’incarner la voix de José Valmir ,petit à petit il fut question de comprendre ce qui se jouait entre sa voix et moi, mon corps, ma culture, le contexte dans lequel je vivais et travaillais. Quand en 2016 je décide de replonger dans cette archive comme pont de départ pour une nouvelle création, c’est cette dimension là qui prend de l’ampleur dans le projet, c’est-à-dire, la question de comment donner à voir cet espace entre nous. Un espace entre est aussi un lieu de passage - comme l’espace temps où se déroulent les rituels d’initiation ou leurs récits - et dans ce sens, on pourrait dire que c’est aussi un espace de traduction, la rivière où l’on va-et-vient entre deux rives, deux lèvres, deux langues, comme dirait Marc-Alain Ouaknin. Si pour certains la langue peut servir à délimiter, à identifier, à diviser un territoire, j’ai envie de juste-ment penser la notion de frontière comme une zone où il y a nécessairement ce constant va-et-vient.

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Mes premières intuitions m’ont emmené à travailler à partir de la contrainte spatiale de la ligne, sur laquelle j'inscrivais par accumulation des mouvements liés aux mots de José Valmir dans l’espace et dans le temps (voir vidéo de 2012 à la fin du texte). Plus tard, quand j’ai décidé de reprendre cette recherche suite à la première de mon solo ECCE (H)OMO, j’ai préféré aborder la notion de la ligne comme évoquant cette notion de frontière et d’espace entre. Pour ce faire, il m’a semblé fondamental de convoquer un autre pour partager la scène avec moi, de travailler dans le contexte d’un duo: deux corps, deux singularités, l’altérité dans sa plus minimale et puissante échelle1. J’ai donc invité Sorour Darabi à me rejoindre en tant qu’interprète, un performeur et chorégraphe d’origine iranienne que j’ai rencontré au sein du master ex.e.r.ce et dont la démarche artistique questionne la question du déplacement des genres et le rapport corps-langage. La ligne en termes formels continue à m’intéresser en tant qu’espace mobile où des vas-et-viens ne cessent de se produire2, mais il s’agit maintenant de la prendre plutôt comme l’espace entre nos corps et entre nos voix, comme une distance à habiter et à donner à voir. Il est là notre chantier, nos lignes à faire bouger. Concrètement cela veut dire que nous sommes en train de privilégier le contact et la proximité des corps, ainsi que la superposition des voix et des langues (en disant par exemple en même temps un même texte en deux langues différentes) et l’unisson (là où nous sommes presque pareils ou presque ensembles). Le duo prend appuis également dans la culture des Xavantes, où la multiplicité est construite à partir des pairs, des moitiés, de tout ce qui est duel3 : pour les Xavantes, à l’origine du monde, il y avait deux êtres qui n’étaient au départ que deux bouts de bois, puis des ju-meaux androgynes, les parinai’a, les ancêtres des deux clans qui composent la société Xavante, les owawe et les poridza’ono. Des 1Pour ma création précédente, le solo ECCE (H)OMO autour du cycle de danses Afectos Humanos de la chorégraphe allemande Dore Hoyer, cet autre était présent dans son absence : dans mon incarnation des danses de Hoyer, je ne dansais jamais seule, mais toujours entre mon corps et le sien, entre sa manière de danser et la mienne, entre ses habitudes et celles qui appartiennent à mon corps et à mon histoire. 2 Ainsi, elle pourra prendre toutes les directions dans l’espace, se déplacer par translation ou rotation, se rétrécir ou s’élargir, devenir courbe ou se casser, etc. … Une ligne qui se déplace tout en accueillant des déplacements en elle, un système dans le système, comme dans l’approche ryth-mique indienne qui sera expliqué ci-dessous. 3 Le duel est une sous-catégorie grammaticale du nombre désignant des éléments qui vont par deux. Dans les langues où il existe, le duel s’oppose au singulier et au pluriel.

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mythes autour des jumeaux existent aussi dans plusieurs cultures traditionnelles de caractère oral, comme évoqué par Lévi-Strauss dans Histoire de Lynx, ou Viveiros de Castro dans Métaphysiques Cannibales. Ces figures souvent ambigües, participent à une tendance plus générale des mythes créateurs des cultures amérindiennes, qui selon Viveiros de Castro nous parlent d’un lieu et d’un temps où « il n’y a pas de distinction de personnes, ni de sexes, ni d’espèces, ni entre humains et non-humains ». Cet imaginaire autour des jumeaux comme des entités ambigües et entre catégories fait partie de l’univers de cette création. Curieusement, la langue Xavante impose déjà une place particulière au binôme, que l’on retrouve dans ses trois catégories de pronoms personnels : le singulier, le duel et le pluriel. Toutes ces références viennent nourrir ce désir de créer un espace et un temps entre, un espace-temps en mouvement constant, en transformation, dans une approche dramaturgique qui n’ait ni lieu de départ ni lieu d’arrivée, permettant de déconstruire les logiques bi-naires4 pour rester entre des langues, entre des cultures, entre des corps, entre des genres aussi. Pour tendre vers cette utopie drama-turgique, nous nous appuierons sur l’idée de cycle, d’une relation circulaire au temps qui viendra troubler l’idée de début et de fin en met-tant en lumière ce qui revient et marque ainsi la continuité. Cherchant à mieux comprendre l’entité du cycle, pendant les mois qui ont précédés notre première résidence j’ai pris des cours de voca-lisation rythmique à l’indienne (d’Inde), un jeu de mots qui n’est pas anodin, car il vient outiller une approche musicale du discours, une intuition déjà présente depuis ma rencontre avec l’archive sonore. Pour apprendre à jouer d’un instrument de percussion indienne, il faut d’abord apprendre à vocaliser les rythmes, organisés par des cycles nommés Talas. Ce sont des phrases rythmiques à être jouées en boucle, composées par différents bols, des mots qui correspondent aux différentes façons de frapper les instruments de percussion. Ça veut dire qu’avant d’apprendre à jouer de la tabla, par exemple, il faut passer par la vocalisation des rythmes, il faut passer par le lan-gage, avoir les rythmes dans sa bouche. Pour réfléchir et expérimenter la langue comme rythme, l’approche musical indien d’Inde pour-rait être un point de départ très intéressant dans l’envie de déchiffrer le discours d’un indien brésilien. Ainsi, depuis février 2017, je prends des cours avec le joueur de tabla Prahbu Edouard, afin de me familiariser avec les techniques de vocalisation rythmique indienne qui viennent nourrir le processus de création.

4 Telles que nature-culture, masculin-féminin, national-étranger, écriture-oralité, authentique-copie…

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Ainsi ce système de pensée pourra nous aider à tisser la dramaturgie, l’agencement des matériaux corporaux et vocaux, afin de tendre vers une approche plus circulaire du temps. Les Talas mentionnés forment des systèmes rythmiques complexes, à caractère toujours cyclique, mais avec des innombrables façons de diviser les temps, de les compter, de les accélérer ou ralentir, de les organiser dans chaque cycle. Grâce à ce système à plusieurs couches, chaque motif ou objet rythmique, prend une valeur différente selon comment il est cadré par son environnement cyclique. Il me semble que, dans ce projet, le travail sur la dramaturgie sera aussi un travail de compo-sition musicale et surtout rythmique, et en l’envisageant comme cela, ce sera un chantier à creuser à trois, avec la dramaturge Bojana Bauer et le compositeur et musicien Eric Yvelin. Ce dernier conçoit aussi l’espace de la pièce, car je souhaite qu’il soit pensé en dialogue avec ses questions musicales; envie de créer un espace-temps cohérent où la musicalité génèrent un espace de même que l’espace pourra produire du son où organiser la musicalité des matériaux physiques et vocaux de la pièce. On parle, par exemple, de déployer l’image de la ligne dans l’espace en tirant un câble métallique du plafond au sol, comme la corde d’un violon, capable potentiellement de faire résonner la « boîte » du théâtre. Ce qui est sûr dans ce temps qui précède la création, c’est qu’Alexandre est un projet qui aura besoin de la proximité du public afin que des modes de perception autres que le visuel puissent aussi être mis en valeur. Nous souhaitons donc construire un espace où les specta-teurs·trices puissent nous entourer, cassant aussi le rapport exclusivement frontal du dispositif de la boite noire à l’italienne. Cela est aussi en dialogue avec l’envie d’avoir toujours différents points de vue5 sur ce qui se passe, selon l’emplacement du·de la specta-teur·trice. Partir (dans les deux sens du mot partir, comme dirait Stanislavsky) d’une archive qui m’est éloignée, étrangère, était déjà au coeur de mon solo ECCE (H)OMO, créé au Centre national de la danse en mars dernier. Si l’archive constitue un point de départ pour ces deux projets, le premier, en s'attachant à un travail de ré-appropriation chorégraphique d'une danse passée, cherchait une proximité avec la source originelle. Pour Alexandre, j’ai envie de me pencher sur une autre manière d’approcher l’archive, où il y a de la transmission mais sans l’emprise de pouvoir de l’original. En effet, dans les cultures orales, l’idée même d’original n’a pas de sens. Il sera alors plutôt ques-tion d'une "citation affectée” : réfléchir au matériau sonore comme une base kinesthésique pour une danse à venir. Car l’intérêt ici n’est

5 L’oeuvre de l’anthropologue déjà cité Eduardo Viveiros de Castro autour de la notion de perspectivisme sera une importante source de réflexion dans le projet.

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pas dans la reproduction de l’enregistrement ou dans le dévoilement de la source, mais davantage dans une envie d’éclater l’archive par des associations libres, dans l’invention d’un langage en réponse à une langue que je ne saisis pas mais qui m'affecte, qui me parle. Dernièrement, le choix pour ce titre, Alexandre : un désir d’évoquer un imaginaire épique et mythique, de mettre l’accent sur le mystère qui a entouré ma rencontre avec cette voix qui m’a capturé. Cet univers sera un élément important pour la création, que ce soit en termes de construction de sens dramaturgiques, de rythmes internes, d’agencement de matériaux, de production d’atmosphères particulières. Alexandre vient convoquer un temps et un lieu autres, invitant le mystère et la fabulation au sein de cette création. Alexandre, un pas-seur; un rite à inventer; un mythe oublié; une sorte de poème; un espace entre deux choses ou deux êtres; un entre-deux.

EXTRAITS VIDÉO / AUDIO

* Le début de la recherche en 2012: Video: https://vimeo.com/39381043 // mot de passe: ferrao * Résidence à PACT Zollverein (octobre 2017): Vidéo: https://vimeo.com/240358385 // mot de passe: alexandre audio: https://soundcloud.com/paula-pi-guarani-kaiow/sets/alexandre

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BIOS PAULA PI, chorégraphe et interprète: Artiste chorégraphique brésilienne, Paula Pi a d'abord étudié la musique (elle est diplômée en musique à l'Université de Campinas, Brésil), le théâtre et le butoh avant de rencontrer la danse contemporaine. A partir de 2010, elle développe ses propres projets chorégraphiques, déjà présentés dans plusieurs villes et festivals au Brésil. Là-bas, elle avait reçu les subventions Myriam Muniz du Ministère de la Culture Brésilien, Nouveaux Chorégraphes-Nouvelles Créations du Centre Culturel de Sao Paulo et Rumos Itau Cultural 2012/2014. Elle a réalisé et dirigé les 5 éditions du projet d’ébauches artistiques Free to Fall à São Paulo, et travaillé en tant que musicienne professionnelle pendant plus de 10 ans avant de s’installer en France pour suivre le master chorégraphique ex.e.r.ce à Montpellier, de 2013 à 2015. Elle a déjà été interprète pour Holly Cavrell, Clarissa Sacchelli, Eszter Salamon, Latifa Laabissi/Nadia Lauro, Pauline Simon, Aude Lachaise et Anna Anderegg, entre autres. En 2015/2016, Paula a intégré l'équipe de « Scènes du Geste » (dir. Christophe Wavelet) et en mars 2017, elle présente sa première création en France, le solo ECCE (H)OMO, en écho au cycle de danses « Afectos Humanos » de Dore Hoyer, au Centre National de la Danse (aussi présenté à Uzès Danse, Festival NEXT/Valenciennes, Mettre en Scène/Rennes, Vivat la Danse/Armentières, PACT Zollverein/Essen et Charleroi Danse). Des étapes de travail ou formes courtes liées à ce projet on été présentées au Palais de Tokyo, au Schaubühne de Leipzig, à la Ménagerie de Verre, Musée Unterlinden/Colmar, Théâtre de Poche d'Hédé Bazouges et bibliothèques et médiathèques bretonnes et à Honolulu/Nantes. SOROUR DARABI, interprète:

Sorour Darabi est un-e artist autodidacte, actuellement basé-e à Paris. En 2013 elle-il a intégré le master chorégraphique Ex.e.r.ce, proposé par le Centre chorégraphique National de Montpellier l-R Midi-Pyrénées, sous la direction de Mathilde Monnier et puis Christian Rizzo. En Iran, Sorour fait partie d’une association underground de danse, ICCD. Depuis 2010 l’association a formé un festival underground de danse à Téhéran, l’Untimely, où elle-il a crée trois solos avant son arrivée en France. Son dernier projet, en 2016, Farci.e, a été créé pour le Festival Montpellier Danse 2016. Farci.e a déjà été présenté au Festival Montpel-lier Danse, Zürcher Theater Spektakel Festival, Untimely Festival à Téhéran, Le grand HUIT à Honolulu/Nantes, Tanzquartier Wien, Tanztag Berlin, BIPOD à Beyrouth. Farci.e a eu le prix du jury au Zürcher Theater Spektakel Festival 2016.

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Elle-il a récemment commencé un nouveau projet, Savušun (titre provisoire), qui aura une ouverture studio en cours de création le 6 mai 2017, à l’Academie der Künste der Welt, à Cologne. BOJANA BAUER, dramaturge: Bojana Bauer est chercheuse et dramaturge en danse, ancienne danseuse du Ballet de l’Opéra de Belgrade. Au sein du département danse à l’Université Paris 8, elle poursuit ses recherches sur la théorie et la pratique dramaturgique en danse. Elle enseigne au dépar-tement danse à l’Université Lille 3 et au Master exerce au CCN Montpellier. En tant que dramaturge, elle s’engage dans plusieurs colla-borations - avec les chorégraphes Vera Mantero, Latifa Laâbissi, Renata Piotrowska entre autres, ou encore avec l’artiste visuel Pedro Gomez-Egaña. Elle est à l'initiative des projets collectifs Plateforme INSTITUT (avec Ivana Müller et Paula Caspão), et Propriété du geste (avec Julie Gouju et al. depuis 2016). Ses écrits sont publiés dans des revues nationales et internationales, telles que Repères, The Walking Theory, Maska, Performance Research. Récemment elle a participé à plusieurs ouvrages, comme Dance Dramaturgy, Modes of Agency, Awareness and Engagement, Pil Hansen, Darcey Callison (eds.), London, New York, Palgrave Macmillan, 2015; et Dance - A Catalogue, Noémie Solomon (ed.), Paris, New York, Les Presses du Réel, 2015. PAULINE LE BOULBA, regard extérieur: Pauline Le Boulba est artiste et chercheuse. Elle mène une thèse-création au département Danse de Paris 8 et imagine des performances et des objets (essais, poèmes, rap) comme des réponses critiques à d’autres œuvres. Elle articule depuis 2015 un travail artistique La langue brisée qui est composé de trois solos comme trois « réceptions performées » d’œuvres qu’elle a vues. Ce travail a été présenté à la Ménagerie de Verre, aux Laboratoires d’Aubervilliers, au Théâtre de la Cité Internationale et au Centre d’art contemporain de Brest - Passerelle. Sa prochaine création La langue brisée (3) sera programmée en automne 2017 au Centre National de la Danse à Pantin. Elle est régulièrement invitée pour des collaborations artistiques et dramaturgiques avec des artistes (Paula Caspão, Volmir Cordeiro, Anne Lise Le Gac et Paula Pi). FLORIAN LEDUC, lumières: Florian Leduc est diplômé de la Villa Arson Nice, École Nationale Supérieure d’Art où il pratique la performance, la vidéo et l’installation. À la fois dramaturge, scénographe, créateur lumière, vidéaste, il collabore à de nombreux projets en Europe.

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Depuis 2010 avec Marion Duval avec qui il créera Las vanitas 2011, Médecine générale 2013, Clap trap 2015. Il est assistant de l’artiste belge Erik Duyckaerts depuis 2010, et collabore avec Joris Lacoste depuis 2005 notamment pour la pièce Le vrai spectacle Festival d'automne 2012 et pour créer les lumières, la scénographie et la vidéo des pièces Suites N°1 , Suite N°2 et Suite N°3 au Kunstenfesti-valdesarts à Bruxelles et Festival d’Automne à Paris. Il collabore également avec des chorégraphes telles que Pauline Simon, Claire Dessimoz, Adina Secretan, Malika Djardi, Paula Pi. http://www.florianleduc.net VIOLETA SALVATIERRA, accompagnement en pratiques somatiques: Praticienne certifiée de Rolfing® et intervenante en éducation somatique, avec un long parcours en danse contemporaine et diverses approches somatiques du geste et de l'improvisation, Violeta est engagée depuis plusieurs années dans une recherche à la fois pratique et théorique, en tant que doctorante au département danse de l'Université Paris 8, au sein du groupe «Soma & Po : Somatiques, esthétiques, politiques». Sa recherche questionne les modalités d'intervention et de co-construction de savoirs impliquant la danse et les somatiques dans des contextes associés aux champs du handicap et des précarités sociales. Elle a expérimenté des dispositifs d'atelier et de 'recherche action' dans le champ du VIH, du "handicap mental et psychique", de la prison, mais aussi dans des contextes de recherche et de création réunissant des artistes, des chercheur·es et des activistes, des étudiant·es et des expérimentatrices de divers horizons. L'exploration des fondements imaginaires et sensoriels du geste, l'accueil de l'altérité et l'invention des modes de coopération inédits sont abordés non seulement comme des voies de recherche, mais surtout en tant que des modes d'accès (et de transformation) à soi-même et au monde.

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HISTORIQUE DE LA COMPAGNIE NO DRAMA La compagnie NO DRAMA a été créée en octobre 2016, pour accompagner les projets artistiques de Paula Pi, chorégraphe et musicienne, ainsi que de ses collaborateurs éventuels. NO DRAMA a produit le solo ECCE (H)OMO, créé en mars 2017, autour du cycle « Affectos Humanos » de la chorégraphe allemande Dore Hoyer. Suite à la manifestation Scène du geste, organisée au Centre national de la danse du 6 au 8 novembre 2015, Paula Pi a été invitée à présenter deux soli de Dore Hoyer, le 23 janvier 2016, dans ce même cadre, à l'initiative de Christophe Wavelet, au PACT Zollverein, à Essen. En février et mars 2016, Paula Pi a été en résidence de recherche et création au Centre national de la Danse de Pantin, pour l’élaboration de la pièce ECCE (H)OMO. Cette période de résidence faisait suite à 8 semaines en 2015, au CCN de Montpellier, à Honnolulu à Nantes, à la Ménagerie de Verre à Paris. En mai 2016, il y a eu deux nouvelles semaines de résidence à Honolulu et CCN de Nantes. Plusieurs étapes de travail en cours ont été présentées, en septembre 2015, à la Ménagerie de Verre, dans le cadre d’une carte blanche donnée à Volmir Cordeiro, au Musée Unterlinden à Colmar en mars 2016, au Centre national de la danse également en mars 2016, au Palais de Tokyo dans le cadre de Do Disturb, en avril 2016, et dans le cadre d’une sortie de résidence à Nantes en mai 2016. Paula Pi a participé à un débat autour de la reconstruction en danse et a présenté dans ce cadre une forme courte au Schaubühne de Leipzig. Paula Pi a aussi été invitée à la rentrée 2016, pour intervenir au CCN de Montpellier, auprès des étudiants du Master Exerce. Depuis sa création, ECCE (H)OMO a été présenté à Uzès, dans le cadre du festival Uzès Danse, puis à l’Espace Pasolini, dans le cadre du Festival Next, au Musée de la danse dans le cadre de Mettre en scène. En 2018, la pièce tournera au Vivat à Armentières, au PACT Zollverein à Essen ainsi qu’à Bruxelles, dans le cadre de Charleroi Danse. Parallèlement et en complément du travail de production et de création, Paula Pi intègre la pratique d’ateliers, destinés à différents publics, pratiquants ou non. Cela se traduit concrètement par des actions culturelles et artistiques, comme la mise en place d’interventions de Paula Pi auprès de classes d’élèves primo-arrivants, en lien avec les Laboratoires d’Aubervilliers, mais aussi avec le déplacement des danses de Dore Hoyer, lors de la tournée de ECCE (H)OMO, dans des lieux autres que les théâtres, comme des médiathèques, foyers de jeunes travailleurs, lycées...

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CALENDRIER PRÉVISIONNEL - 9 SEMAINES DE CRÉATION 2017 Avril-Juillet 10 rencontres de Paula Pi avec un jouer de tabla 19-23 Juin première résidence de recherche à ICI / CCN de Montpellier 01-06 Aout deuxième résidence de recherche dans la tribu Belém, au Brésil 09-14 Octobre 1 semaine de résidence à PACT Zollverein 2018 8-13 Janvier résidence au CDCN de Toulouse 15-19 Janvier résidence Montpellier Danse 19-24 Février résidence au Vivat, Armentières 26-31 Mars semaine au CCN d’Orléans 16-25 Avril 2 semaines de résidence à Montévidéo, Marseille 30 Av–12 Mai 2 semaines de résidence au CCN de Caen 22-24 Mai premières représentations au CN D dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis 30 Juin-1 juillet Montpellier Danse

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VIDÉOS DES DERNIÈRES CRÉATIONS DE PAULA PI ECCE (H)OMO (2017) Teaser: https://vimeo.com/219124104 Version integrale: https://vimeo.com/210596874 // mot de passe: ferrao Belvédère - Chorégraphie pour un paysage (2012) - pièce in situ: https://www.youtube.com/watch?v=q31zZ5Rn2t0 (pour des sous-titres appuyez CC) OPUS 3 - Pour Adelina (2012): https://vimeo.com/45153436 // mot de passe: ferrao

DATES À VENIR - ECCE (H)OMO

2017 11 Juin - Festival Uzès Danse / Uzès 10 Septembre 2017 - Participation dans « Fou de Danse » à Berlin (production de la Volksbuehne avec le Musée de la Danse) avec les danses de Dore Hoyer 17 Novembre - Festival NEXT/Espace Pasolini 23 au 25 Novembre - Festival Mettre en Scène / Rennes

Page 15: ALEXANDRE DOSSIER novembreCA PI - … · Tout a commencé en 2012, lorsqu’un ami, Alexandre Lemos, m’a fait écouter l’enregistrement de la voix d’un indien brésilien appartenant

2018 2 Février - Vivat la Danse / Armentières 17 Février - PACT Zollverein / Essen 27 Avril - Charleroi Danse / Bruxelles