ainsi va le vent - fnac

10
Ainsi va le vent Tome 1 Koold

Upload: others

Post on 19-Jun-2022

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Ainsi va le vent - Fnac

2

Ainsi va le vent

Tome 1

Koold

Page 2: Ainsi va le vent - Fnac

2 2

Page 3: Ainsi va le vent - Fnac

2 3

Sommaire

Le sang de la gare .................................................. 5

À l’aube du viole ................................................... 47

Le sorcier ............................................................... 67

Derrière le mur ...................................................... 75

Les braqueurs ........................................................ 89

Page 4: Ainsi va le vent - Fnac

2 4

Page 5: Ainsi va le vent - Fnac

2 5

Le sang de la gare

Le pas pressé, le regard fuyant, Guillaume marche dans les rues de Capdenac-Gare. Il vient de fuguer avec cinq cents euros. Il traverse un passage piéton. Le temps est maussade : il pleut, le ciel est gris et nuageux. Il y a peu de circulation. Guillaume passe devant une pharmacie, il longe un trottoir, passe devant un banc, puis rentre dans un bureau de tabac. Là, à droite, il y a les magazines, à gauche des livres. Guillaume paye les livres qu’il avait commandés un mois auparavant, après avoir échangé quelques mots avec le buraliste. Il quitte le bureau de tabac et se dirige vers la gare. Il traverse la rue de la République, monte sur un trottoir, prend une côte bordée de platanes. Arrivé en haut, il tourne à gauche, fait cent mètres, puis arrive au parking de la gare. Ici et là quelques voitures sont garées. Il entre dans la gare et va droit au guichet. Le hall de la gare n’est pas bien grand ; il contient, à sa gauche, un coin salle d’attente avec des bancs et au fond, collé au mur, un distributeur automatique. De l’autre côté, le guichet, juste à sa gauche, contre le mur, un distributeur de billets et un peu plus loin décollé du mur, un

Page 6: Ainsi va le vent - Fnac

2 6

composteur. Après avoir demandé un billet pour la gare de Toulouse Matabiau, il sort sur les quais, s’assoit sur un banc, puis fume une clope pour se calmer. Son train arrive, il monte dedans, puis va s’asseoir sur un siège. Devant lui est assise une jeune fille plutôt jolie, la vingtaine, le teint bronzé, les yeux bleus et les cheveux châtain clair. Guillaume, lui, mesure dans les un mètre quatre-vingt, les yeux bleus, et les cheveux châtains. Il ouvre son sac et en sort un des quatre livres achetés au bureau de tabac. Il choisit le deuxième, l’ouvre à la première page et se met à lire. Quelques minutes passent. Soudain, il jette un regard au-dessus de son livre et voit que la jeune fille le fixe. Étonné, il range son livre et entame le dialogue avec elle :

— Salut, tu vas où ? — Je vais à Toulouse. — C’est marrant parce que moi aussi. — Cool, on va rester ensemble tout le trajet. Tu

t’appelles comment ? — Guillaume et toi ? — Lilou. — Enchanté, Lilou. — De même, Guillaume ! Tu es étudiant ? — Oui je fais un bac L et toi ? — Moi, c’est pareil. Le paysage défile sur les côtés, les nuages

s’atténuent mais il pleut toujours. Les minutes s’écoulent en même temps que le temps s’éclaircit. Guillaume discute avec Lilou pendant tout le trajet. Ils se racontent leurs anecdotes, puis le train arrive sur le quai de la gare de Toulouse Matabiau. Guillaume laisse passer Lilou devant lui, puis lui emprunte le

Page 7: Ainsi va le vent - Fnac

2 7

pas. Lilou lui propose de manger au Flunch. Ils commandent tous les deux le même menu, puis comme le temps est ensoleillé, ils s’assoient dehors, face à face.

Après avoir dégusté leur repas, ils décident d’aller faire un tour à la Fnac. Lilou semble attirée par Guillaume, mais le cache. Les voitures défilent dans Toulouse, on voit que c’est une grande ville. Il y a des gens partout, des vélos, des motos. Arrivé à la Fnac, Guillaume dépose son sac rempli de livres à l’accueil, puis monte au premier étage avec Lilou pour regarder les livres. Lilou avoue qu’elle possède tous les livres de Bernard Kerbar. Ils se trouvent beaucoup d’affinités en littérature. Ils ont beaucoup d’auteurs en commun et partagent un goût prononcé pour la philosophie. Au final, ils achètent trois livres chacun, puis ils sortent de la Fnac.

Bientôt ils se séparent, mais avant ils échangent leurs numéros de portable, ensuite Guillaume part de son côté. Il est nerveux, ne sait pas où aller et encore moins où dormir ce soir. Malgré cela, il garde bon espoir. Après avoir croisé une multitude de visages différents et traversé nombre de rues, il arrive à la place du Capitole. Ne sachant que faire, il décide d’aller boire un verre dans un bar sympa. Arrivé à l’intérieur, le décor n’est pas trop mal, il y a même un billard où des jeunes jouent. Sur les murs, des tableaux représentent des joueurs de rugby. Après avoir bu trois verres de demi-kiwi, Guillaume quitte le bar et décide de chercher un lieu où dormir. Après un bref délai de recherche dans les rues sinueuses de Toulouse, il décide de retourner à la gare Matabiau avec une seule idée en tête : aller à Cannes pour retrouver ses grands-parents et ses cousins. Arrivé

Page 8: Ainsi va le vent - Fnac

2 8

dans le vaste hall de la gare de Toulouse, il se met à longer les magasins se trouvant à l’intérieur. Arrivé au guichet, il commande son billet, paie en liquide, puis s’en va prendre l’escalator donnant sur les couloirs souterrains menant aux quais, tout en croisant des gens inconnus. Mais, à présent, un seul visage l’intéresse, celui de Lilou sauf qu’il ne sait pas quand il la reverra et encore moins s’il lui a plu. Alors il se console à l’idée de bientôt retrouver ses grands-parents. Arrivé sur le quai, Guillaume sort son billet pour regarder le numéro de voiture ainsi que sa place, ensuite il sort le livre qu’il lisait devant Lilou afin de patienter, le temps que son train arrive. Soudain, une sonnerie retentit : « Le train ter numéro 3215, en provenance de Brive-la-Gaillarde et à destination de Nice, arrive en gare voie 4, il dessert… »

Guillaume n’écoute pas la suite, il range son livre et pose son sac sur ses épaules. Il est dans la voiture 12 place 46, côté fenêtre. Il regarde sa montre : il est dix-sept heures trente. Le train arrive en gare. Il monte dedans, puis longe les couloirs bordés de passagers. Ici et là des visages vieux ou jeunes, des hommes ou des femmes, parfois des enfants en bas âge, quelquefois même un chien. Après s’être assis à la place 46, Guillaume regarde le soleil se coucher au loin. Il aime bien rouler de nuit, cela a quelque chose de magique pour lui. Le chariot ambulant arrive chargé de nourriture et de boissons au niveau de Guillaume. Il interrompt sa lecture quand la serveuse lui adresse la parole.

— Bonsoir monsieur, vous désirez quelque chose ? — Oui, s’il vous plaît, je prendrai un Dryte comme

boisson et vous me proposez quoi comme sandwich ?

Page 9: Ainsi va le vent - Fnac

2 9

— Alors, il me reste des sandwichs au bacon, à la rosette, jambon beurre et poulet mayonnaise.

— Je vais prendre un sandwich au bacon et un au poulet mayonnaise, merci.

— Cela vous fera huit euros quatre-vingt-dix. Guillaume lui tend un billet de dix euros, elle lui

rend la monnaie en le remerciant et en lui souhaitant un agréable voyage. Puis elle continue sa tournée. Guillaume pose ses achats sur la petite tablette devant lui, sauf le Dryte qu’il ouvre pour boire quelques gorgées rafraîchissantes, puis il ouvre le sandwich au bacon pour le manger. Ses papilles gustatives apprécient ce met délicieux. Affamé, il dévore l’autre sandwich en quelques bouchées, puis se replonge dans la lecture de son livre de fantasy. L’heure tourne et la fatigue arrive. Guillaume pose son livre et s’endort paisiblement. Devant lui, un garçon au tee-shirt rouge dort aussi.

Enfin, le train arrive à Cannes. Guillaume en descend machinalement un peu faible. Il rêvait de Lilou, il la voyait l’embrasser et la serrer dans ses bras. Il revoit son visage si parfait avec ses beaux yeux bleus, mais soudain il est pris de panique il n’a pas prévenu ses grands-parents de son arrivée soudaine et ne sait pas comment les joindre. Heureusement, il a de l’argent et va acheter une carte téléphonique dans la galerie marchande de la gare. N’ayant pas le numéro de téléphone de ses grands-parents, il décide d’appeler sa mère pour qu’elle leur fasse la commission, mais avant cela il jette un regard fasciné sur les livres qui se dressent devant lui, dans les rayons du magasin. Il trouve un livre de Bernard Kerbar qu’il possède déjà donc il ne l’achète pas.

Page 10: Ainsi va le vent - Fnac

2 10

Arrivé dans la cabine téléphonique, il compose le numéro de sa mère et attend qu’elle décroche.

— Allô , c’est qui ? — C’est Guillaume, maman. Je t’appelle car je

suis à la gare de Cannes. — Quoi, tu es à Cannes !!! — Oui et j’ai besoin que tu appelles papi et mamie

pour qu’ils viennent me chercher. — Mais comment tu as fait pour aller là-bas ? Tu

as pris le train ? — Oui, bon tu les appelles, merci, bisous. Guillaume raccroche le combiné, puis sort prendre

l’air. Il est vingt-trois heures. Il appréhende la réaction de ses grands-parents. Dehors l’air est frais. Les voitures et les piétons déambulent naturellement dans la rue. Guillaume scrute du regard les vieux bâtiments, les immeubles et les magasins. Son portable sonne, il répond.

— Allô, qui est-ce ? — C’est Lilou. — Ah Lilou, excuse-moi, je n’avais pas reconnu ta

voix, tu vas bien ? — Oui et toi ? — Ça va, pourquoi tu m’appelles. — Je ne sais pas, je m’ennuyais, répond Lilou un

peu intimidée. — Ça me fait plaisir d’entendre ta voix. — Moi aussi, Guillaume. — Qu’est-ce que t’as fait depuis qu’on s’est

quittés. — Oh, rien de très intéressant, je suis rentré chez

moi.