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1 La Gazette des éditions / Astobelarraren agerkaria Astobelarra Le Grand Chardon Bisannuel / Biurtetariko - N°4 Premier semestre 2014ko lehen urterdia Page 1 : Agenda, édito, sommaire. Page 2 : entretien avec Isabelle Nail auteur de « Ni art ni culture ». Page 3 : entretien avec Thomas Ponté, auteur de « Les parties honteuses ». Page 4 : suite page précédente, brèves. Sommaire Aurkibidea Editorial Üda beno lehen hiru libürü agertzekoak dira. «Xiberoako sagarretaz» egin ondoan, orai frantsesezko «A propos des pommes de Soule» agertüko da. Hor goraipatzen dira sagarrak baita ere früta horren sekretüak ezagützen dütüen gizon emazten oritzapenak. Gero Thomas Ponté, Hendaiako ikasle baten eleberria argitaratüko da Mozaik sailean. «Les parties honteuses» ize- neko eleberrian arraileria beltza eta idatz manera lasterra dira nausi. Jente zon- baitek beren korpitzarekin bizi dütüen lazdüretan baita ere ihork eta ezerk salba lezazken egünerokotarzünean sartzen da irakurlea. Ekainean eta «Humeurs et témoignages» sailean, bazterrak harrotüko dütüan obra agertüko da. «Ni art ni culture» idazlan zorrotza da, zezen ehaiten kontra den Isabelle Nail-ek osotürik. Lan hortan Isabelle-k ikusgarri hortaz bere psiko- logo eta militante ikus moldea ekarten dü. Ekologista militante da eta Akizeko kontseilüko kide, Akizen zezen ehaite hanitx ospatzen delarik, Isabelle-k lan hortan kontatzen dütü urte bate- tako zezenketen kontrako gorabeherak, Akizen, Rion des Landes eta Rodilhan- en gainti. Trois publications sont à venir d’ici cet été. Après «Xiberoako sagarretaz» nous avons le plaisir de publier la version en Français : «A propos des pommes de Soule». Ce livre met à l’honneur les pommes et ces hommes et ces femmes d’ici qui connaissent les petits secrets de ce fruit. Nous publierons ensuite le roman d’un jeune étudiant habitant Hendaye, Thomas Ponté, dans la collection Mozaïk. «Les parties honteuses» est un roman à l’humour noir et à l’écriture débridée. Il enverra les lectrices et les lecteurs dans l’univers impitoyable de quelques humains pris dans la tourmente de leur propre corps, et d’un quotidien que rien ni personne ne semble pouvoir sauver. Vers le mois de juin, dans notre collection «Humeurs & Témoignages» vous décou- vrirez un essai qui fera date. «Ni art ni culture», est un pamphlet vigoureux écrit par Isabelle Nail, une combattante anti- corrida. Isabelle dans ce livre, porte son regard de psychologue et de militante sur ce spectacle. Ecologiste, élue conseillère municipale de Dax, ville qui célèbre la tauromachie, Isabelle narre dans cet essai les péripéties d’une année agitée de Rion des Landes à Rodilhan en passant par Dax. Alain Borda en pleine démonstration de greffe lors de la sortie organisée aux vergers d’Aguerria (lire page 4). Agenda Bürü lagüna - Le premier avril 2014, sortie de « Les parties honteuses » de Thomas Ponté. - Le 12 avril, Thomas Ponté dédicacera au centre culturel Larraldea à Saint Pée sur Nivelle. - Le 21 avril au Biltzar de Sare. - Les 24 et 25 mai au salon du livre sans frontière Oloron. - Les 29 mai et premier juin à Laàs. - Le premier juin 2014, sortie de « Ni art ni culture » d’Isabelle Nail. - Le 14 juillet 2014, sortie du roman « Une invasion de truites » de Yohann Villanua. - Les 11 et 12 octobre aux journées du livre d’Orthez. - Le 12 octobre à la fête du Maïs à Laàs.

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Page 1: Agenda Bürü lagüna Astobelarraastobelarra.fr/Documents/la-gazette-astobelarra-4.pdf · - Les 11 et 12 octobre aux journées du livre d’Orthez. - Le 12 octobre à la fête du

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La Gazette des éditions / Astobelarraren agerkaria

AstobelarraLe Grand ChardonBisannuel / Biurtetariko - N°4 Premier semestre 2014ko lehen urterdia

Page 1 : Agenda, édito, sommaire.

Page 2 : entretien avec Isabelle Nail auteur de « Ni art ni culture ».

Page 3 : entretien avec Thomas Ponté, auteur de « Les parties honteuses ».

Page 4 : suite page précédente, brèves.

Sommaire Aurkibidea

Editorial Üda beno lehen hiru libürü agertzekoak dira. «Xiberoako sagarretaz» egin ondoan, orai frantsesezko «A propos des pommes de Soule» agertüko da. Hor goraipatzen dira sagarrak baita ere früta horren sekretüak ezagützen dütüen gizon emazten oritzapenak.Gero Thomas Ponté, Hendaiako ikasle baten eleberria argitaratüko da Mozaik sailean. «Les parties honteuses» ize-neko eleberrian arraileria beltza eta idatz manera lasterra dira nausi. Jente zon-baitek beren korpitzarekin bizi dütüen lazdüretan baita ere ihork eta ezerk salba lezazken egünerokotarzünean sartzen da irakurlea.Ekainean eta «Humeurs et témoignages» sailean, bazterrak harrotüko dütüan obra agertüko da. «Ni art ni culture» idazlan zorrotza da, zezen ehaiten kontra den Isabelle Nail-ek osotürik. Lan hortan Isabelle-k ikusgarri hortaz bere psiko-logo eta militante ikus moldea ekarten dü. Ekologista militante da eta Akizeko kontseilüko kide, Akizen zezen ehaite hanitx ospatzen delarik, Isabelle-k lan hortan kontatzen dütü urte bate-tako zezenketen kontrako gorabeherak, Akizen, Rion des Landes eta Rodilhan-en gainti.

Trois publications sont à venir d’ici cet été. Après «Xiberoako sagarretaz» nous avons le plaisir de publier la version en Français : «A propos des pommes de Soule». Ce livre met à l’honneur les pommes et ces hommes et ces femmes

d’ici qui connaissent les petits secrets de ce fruit.Nous publierons ensuite le roman d’un jeune étudiant habitant Hendaye, Thomas Ponté, dans la collection Mozaïk. «Les parties honteuses» est un roman à l’humour noir et à l’écriture débridée. Il enverra les lectrices et les lecteurs dans l’univers impitoyable de quelques humains pris dans la tourmente de leur propre corps, et d’un quotidien que rien ni personne ne semble pouvoir sauver.Vers le mois de juin, dans notre collection «Humeurs & Témoignages» vous décou-vrirez un essai qui fera date. «Ni art ni culture», est un pamphlet vigoureux écrit par Isabelle Nail, une combattante anti-corrida. Isabelle dans ce livre, porte son regard de psychologue et de militante sur ce spectacle. Ecologiste, élue conseillère municipale de Dax, ville qui célèbre la tauromachie, Isabelle narre dans cet essai les péripéties d’une année agitée de Rion des Landes à Rodilhan en passant par Dax.

Alain Borda en pleine démonstration de greffe lors de la sortie organisée aux vergers d’Aguerria (lire page 4).

Agenda Bürü lagüna- Le premier avril 2014, sortie de « Les parties honteuses » de Thomas Ponté.

- Le 12 avril, Thomas Ponté dédicacera au centre culturel Larraldea à Saint Pée sur Nivelle.

- Le 21 avril au Biltzar de Sare.

- Les 24 et 25 mai au salon du livre sans frontière Oloron.

- Les 29 mai et premier juin à Laàs.

- Le premier juin 2014, sortie de « Ni art ni culture » d’Isabelle Nail.

- Le 14 juillet 2014, sortie du roman « Une invasion de truites » de Yohann Villanua.

- Les 11 et 12 octobre aux journées du livre d’Orthez.

- Le 12 octobre à la fête du Maïs à Laàs.

Page 2: Agenda Bürü lagüna Astobelarraastobelarra.fr/Documents/la-gazette-astobelarra-4.pdf · - Les 11 et 12 octobre aux journées du livre d’Orthez. - Le 12 octobre à la fête du

Isabelle Nail est Analyste Jungienne et auteur de divers livres sur le sujet, mais aussi de romans. Pendant quelques temps élue municipale EELV à Dax, elle a été confrontée à l’une des pratiques les moins glorieuses du sud de la France : la corrida. «Ni art ni culture» raconte cette histoire et bien plus encore...

Astobelarra : Depuis le moment où nous t’avons sollicité pour nous écrire quelque chose et le moment où tu as ter-miné le livre, il s’est passé très peu de temps... Apparemment ça devait sortir non ?Isabelle Nail : Il s’agit d’une synchronicité ou coïncidence signifiante. La demande d’Astobelarra a été formulée dans la période tourmentée de mon opposition à la corrida en tant qu’élue (accompagnée de deux collègues écolos). Et pourtant, depuis mon arrivée à Dax, je m’étais bien promis de ne rien écrire sur ce sujet car je n’avais (pensais-je) rien de plus à en dire... Le déclic premier a été l’intérêt porté par les gens de la FLAC (Thierry Hély le porte-parole, le psychiatre Jean-Paul Richier, le psychologue Joël Lequesne et le profes-seur Hubert Montagner) à mon premier article repris dans le livre. Mais comme tu le dis, ça devait sortir, et la rencontre de la demande avec ce qui était en gestation a abouti au résultat que l’on sait.Au premier abord, la demande m’a paru difficile à réaliser, et ensuite j’ai été portée par ma créativité, la structure s’est vite mise en place dans ma tête, m’empêchant de dormir, comme toujours en période « active ». Je n’avais pas idée d’un temps précis pour écrire ce genre de livre, les idées et les mots ont jailli au bon moment. A la fin, j’ai eu l’impression d’avoir couru un marathon. J’étais aussi stimulée par l’actualité des manifestations nombreuses de 2013 partout dans le Sud et par les évé-nements dacquois où les trois élus écolos ont été mis à rude épreuve... Plus profondément, ce livre permet d’évo-quer le symbolisme du sacrifice du taureau et de revenir sur les civilisations de l’anti-quité. Mémoires que nous portons sou-

vent à notre insu. L’occasion m’est aussi donnée de tenter une approche psycholo-gique des partisans souvent passionnés de cette « tradition » et d’aborder le sujet de la protection des enfants et des jeunes. Astobelarra : Alors qu’il y a pléthore de livre sur la corrida, il y a très peu de livres «anti»... Comment expliques-tu cela ?Isabelle Nail : J’ai du mal à l’expliquer... Il semblerait que la corrida exerce une certaine fascination sur quelques intel-lectuels et sur les médias entourant les publications. Se positionner comme anti c’est tout de même se poser des questions sur ce qui se joue de pervers en l’homme qui assiste ou participe au spectacle tron-qué de la corrida, c’est entrer en empathie avec l’animal, refuser la mise en scène de la torture et de la mort, c’est avoir une conscience morale, un sens de l’éthique. Reste à savoir également si les livres sur la corrida se vendent bien... Astobelarra : Tu parles d’ «entrer en empathie» avec l’animal, d’éthique… N’est-ce pas là justement là le problème de l’humain aujourd’hui avec la cor-rida, les élevages industriels d’animaux d’élevage ou la disparition des espèces sauvages et celle de leur territoire ?Isabelle Nail : Est-ce qu’un jour les hommes ont eu davantage de respect pour l’animal qu’aujourd’hui ? Difficile à affir-mer. Dans mon enfance, j’ai eu l’occasion à deux reprises de constater le peu d’em-pathie envers l’animal qu’on va tuer... J’ai vu des chiens attachés à la niche dans des cours de ferme à qui l’on ne portait pas le moindre intérêt, ils étaient là pour garder. Les tueries de cochon ne m’ont jamais paru ressembler à des fêtes, et pourtant, elles l’étaient, le sont encore, pour cer-taines personnes...La possibilité de consommer s’est déve-loppée (et donc les élevages pour satis-faire les demandes à moindre coût)... Mais peut-on prétendre qu’autrefois, en des temps plus anciens, les hommes étaient plus empathiques, moins égoïstes, plus solidaires et respectueux du vivant ? Les guerres, l’envie, les crimes ont tou-jours fait partie du décor. Le déploiement des moyens de locomotion a permis aux hommes de se rendre en territoires sau-vages, là encore, pour répondre à leur besoin de puissance, ramener des animaux pour le gain ou les chasser pour compen-ser leur complexe d’infériorité. L’appât du gain se passe de conscience morale et les hommes n’hésitent pas à détruire les terri-toires convoités. C’est quand même l’his-toire de l’humanité, les conquêtes ! Je pense que l’empathie s’apprend pendant l’enfance, au sein de la famille, ou auprès

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d’une personne qui transmet le respect du vivant et sert d’exemple.Si l’on porte en soi l’histoire familiale et celle de l’humanité, pour autant, je ne pense pas que le nourrisson porte les gènes de la tauromachie (gènes de l’envie de se mesurer au taureau pour le tuer), comme d’aucuns voudraient nous le faire croire. Mais pour s’intéresser ou « réclamer » d’entrer à l’école taurine, par exemple, encore faut-il avoir subi très tôt des influences parentales et environnemen-tales !

Isabelle Nail

Résumé : Pour évoquer, affirmer et confirmer sa position anti-corrida, Isabelle Nail a choisi de retracer un parcours qui la conduit de son Anjou natale aux festivités d’Arles et au choc pre-

mier ressenti à la vue d’une corrida.Rien ne la prédestinait à devenir un jour conseillère municipale dans une ville à voca-tion taurine et à s’opposer à ce jeu barbare, et pourtant, cette volonté allait déclencher un sacré remue-ménage, du jamais vu en ce fief garant d’une tradition espagnole reven-diquée comme culture du sud de la France !Dans les entrelacs de son récit, se glissent l’analyse des profils d’aficionados, le por-trait de quelques toreras et toreros du passé et d’aujourd’hui, le symbolisme du sacri-fice du taureau depuis les temps anciens, le rappel des jeux de Crète et de Rome, la recherche de l’impact de ce spectacle sur les enfants, la mise en évidence des influences familiales et environnementales. S’ajoutent les épisodes d’une année exceptionnelle dans l’escalade d’un mouvement contre la perpétuation d’une tradition indigne, mani-festations en forme de marée montante, relayées par de courageux députés, par des personnalités du monde politique et juri-dique, par des philosophes, écrivains, jour-nalistes, artistes, scientifiques, psychiatres et psychologues... Protestations soutenues par des organisations structurées, fermement décidées à obtenir l’abolition de la corrida. Ce dernier vestige des jeux du cirque.

De l’auteur :- Se connaître à travers la psychogénéalogie, 2014, Dervy-Médicis.- Libertad, Théâtre, 2011, Le Solitaire.- Au vent de la guerre, théâtre, 2008, Le Soli-taire.- Vertiges, les chemins d’illusions, roman, 2008, L’Harmattan.- Bleu horizon, roman, 2005, Cheminements.- Le châtiment, roman, 2001, Les 2 Encres.- Heurtebise, roman, 1999, Les 2 Encres.

ISBN : 979-10-90126-13-8Prix : 17 Euros

SORTIE LE 1ER JUIN 2014

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Résumé : M o n - C o n - s u r -Glissière est une petite ville triste et ennuyeuse où vit Karl, un fac-teur trentenaire. Avec ses deux seuls amis, il passe beaucoup de temps à boire. Il déteste son travail, ses col-lègues, et surtout une vieille femme raciste et acariâtre

qu’il livre souvent : Gisèle Grisot.Un jour, elle lui annonce que sa petite-fille, Cindy, va venir passer quelques temps chez elle. Cette dernière vit dans la galère à deux cents kilomètres de là et veut trouver du tra-vail sur place pour s’éloigner de son compa-gnon violent, Farid, et mettre la main sur la fortune de sa grand-mère...

L’auteur :Né à Bayonne en 1982, Thomas Ponté, gran-dit à Hendaye, au Pays Basque.Il obtient sa licence de Lettres Modernes en 2012 et poursuit ses études à la faculté de Pau, où il prépare un master de recherche en littérature médiévale.Dès l’âge de 20 ans, Thomas Ponté écrit des poèmes et des nouvelles. Il s’essaye ensuite au roman et rédige Les parties honteuses entre 2009 et 2012.Il tente principalement de révéler les plus bas instincts de l’humanité, en décrivant le quo-tidien de personnages en manque de repères.

ISBN : 979-10-90126-12-1Prix : 13 Euros

SORTIE LE 1ER AVRIL 2014

Entre le roman de gare trash et la satire sociale, un livre qui laisse des traces...

Thomas PontéIl partage sa vie entre Hendaye et Pau et publie son premier roman, le bien nommé «Les parties honteuses» chez Astobelarra, le jour du poisson d’avril.On croirait une blague, n’est-ce pas? Et pourtant, ce livre de Thomas Ponté est une vraie révélation qui a tapé dans l’oeil de notre comité de lecture...

Astobelarra : Pourquoi ce titre ?Thomas Ponté : D’abord parce que cette vieille expression me plaît. C’est un euphémisme qui en dit long sur le mode de pensée de la société en général ; nos parties, c’est ce qui nous définit en tant qu’être, homme ou femme, mais c’est aussi associé à une idée de puissance ou de faiblesse. Tout nous y ramène en permanence et pourtant ça reste un sujet particulier : parfois tabou, parfois source de plaisanterie. Il n’y a qu’à voir la liste impressionnante de synonymes et expres-sions figurées qui les nomment... En tant que titre pour ce roman, l’expression prend un sens plus large puisque j’ai voulu également y associer l’anus qui jouit quelque part du même statut. On rigolera toujours plus d’une inflammation des hémorroïdes que d’une otite, non ? C’est ce qu’on retrouve au travers de l’histoire du personnage principal, tiraillé par la honte et les déconvenues ; il se sent écrasé par la vie, insatisfait dans ses envies, et son corps lui-même vient cris-talliser ses frustrations. Mais ce qui est vu comme honteux à travers le corps peut aussi être perçu comme une projection de ce qui l’est dans l’esprit.

Astobelarra : Où as-tu été puiser ton inspiration pour ce livre ? Thomas Ponté : Dans la nuit et l’alcool. Car ce sont deux facteurs qui transfor-ment les gens. « Les parties honteuses » portent en elles quelque chose de perpé-tuellement nocturne, de malsain. À part ça, je n’ai pas cherché de « phare », les choses se sont imposées d’elles-même. Mais si je devais pousser la réflexion plus loin je dirais que c’est dans ce que

nous sommes tous. D’un point de vue parodique bien sûr. Dans le cliché. Si l’on prend une société en crise, comme c’est le cas en ce moment, on assiste à tout un tas d’aberrations ; les gens se mettent à penser n’importe comment, à se renfermer et à se retrancher derrière des idées toutes faites. C’est un peu le cas des personnages du roman, à la différence près qu’il n’est pas question de problème de société à pro-prement parler, mais les personnages eux-mêmes vivent comme dans un état de crise permanent. Ils son leurs propres crises et en deviennent grotesques. Mon-con-sur-Glissière est le théâtre de ces crises ; c’est une petite ville essentiellement animée par les débits de boissons où se retrouvent les mon-connois pour s’enivrer. Elle a quelque chose de très grolandais, à com-mencé par son nom.

Astobelarra : Qu’as-tu cherché à démontrer au travers de cette histoire très cynique et caricaturale? Thomas Ponté : L’idée de départ était assez simple : j’ai voulu m’amuser avec des personnages et des situations ridi-cules, mais j’ai vite été dépassé par les événements de l’histoire. Au fil de la rédaction je me suis rendu compte que je livrais malgré moi une certaine vision de la société ; à savoir qu’une personne, en tant qu’individu, est souvent mue par des instincts primaires. Vouloir plus, mieux, sans être conscient de ce que l’on pos-sède déjà, c’est ce que beaucoup de gens vivent. Et je ne parle pas là d’un aspect matériel. Mais les personnages du roman, et en particulier Karl, ne se rendent pas compte que la vie se construit et n’est pas forcément quelque chose de subi. Ils sont quasiment tous pétris d’a priori et de certitudes, ce qui ne laisse aucune place à l’ouverture d’esprit, et c’est ce facteur qui fait d’eux des personnages caricaturaux. Ils sont entiers et extrêmes dans leurs jugements ; la nuance, le compromis, sont des choses qui les dépassent.

Astobelarra : C’est un livre assez noir, et pratiquement tous les personnages sont habités par la disgrâce... Ça a été facile de les animer ?Thomas Ponté : Oui, ça a été plutôt facile. Justement en raison de leur nature cari-caturale. Les personnages sont pour la plupart assez idiots, étroits d’esprit et

souvent violents dans leurs propos. Ce monde qu’ils ne maîtrisent pas ils se l’ap-proprient par la parole et les jugements ; ce sont tous de beaux parleurs mais ils sont si pathétiques et grotesques qu’ils en deviennent presque sympathiques. Jusqu’à un certain point... Je pense que l’on connaît tous une personne qui leur ressemble de près ou de loin ; un ami, un parent ou une simple relation, quelqu’un qui dans une soirée, ou à la fin d’un repas, s’exprime sur un sujet qui le dépasse et finit par installer un malaise. Il prononce un mot plus haut que les autres, un mot qui laisse une vilaine tache que tout le monde garde en mémoire. C’est pour-quoi je ne me suis posé aucune limite, ce sont des êtres grossiers et j’ai voulu les peindre grossièrement, avec de grosses ficelles. Ce sont avant tout des person-nages de comédie à mon sens...

(La suite de cet entretien est à lire à la page suivante...)

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Bureau : Président : Marjorie VandevenneVice-Président : Etienne H. Boyer Trésorière : Sarah Hutter Secrétaire : Marjorie Vandevenne

Directeur de la publication : Marjorie Vandevenne

Coordinateur d’édition : Laurent Caudine

Contacts : Boutique : www.astobelarra.com (~.fr)Blog : astobelarra.over-blog.comE-mail : [email protected]éléphone : 05.59.28.32.81Portable EHB : 06.95.08.53.40Adresse : BP 66, centre Multiservices 64130 Mauléon-Licharre

Mentions légales :SIRET : 529 826 083 00014APE : 5811Z - Édition de livres

Ours HartzaNouveau présentoir à la petite librairie à Oloron Sainte Marie.

Après le magasin Xibero bio à Mauléon l’année dernière, ce samedi 21 décembre 2013, c’était au tour de la Petite Librairie, avec Thierry Fredrikson, d’inaugurer notre nouveau présentoir. Thierry avait accepté l’idée il y a quelques temps. Nous lui en sommes infiniment reconnaissant. A l’heure où les livres ont une durée de vie de plus en plus courte en tête de gondole, Thierry nous donne la possibilité de mobiliser un coin de son magasin. Grâce à cela, nos derniers livres resterons visibles longtemps après la parution, ce qui nous permettra de ren-

forcer notre implantation locale, de lutter contre la dictature du marché, de la mode et du renouvellement systématique. Rien d’étonnant, Thierry est un libraire mili-tant, indépendant, qui a à coeur d’établir de vrais relations avec les lecteurs, avec les éditeurs, et notamment les petits éditeurs locaux comme nous.

Sortie à Aguerria autour des pommes de Soule. (voir la photo en première page.)

En novembre dernier, les éditions Astobe-larra, la Mairie de Mauléon, le Collectif souletin et la communauté des communes Xiberoa organisaient conjointement une promenade du verger d’Aguerria sur les hauteur de Mauléon. Plus de 90 personnes étaient présentes ce jour-là pour écouter les explications de quelques passionnés et pour échanger des informations. En cette même période sortait le livre Xiberoako Sagarre-taz, un livre en souletin écrit par Allande Etxart et Alain Borda. Nous avons sorti dernièrement une version française que vous pouvez dès à présent vous procurer en librairie.

Dernière minute : Nous publierons « Une invasion de truites », roman de Yohann Villanua autour du 14 juillet prochain!

En bref... Llabürzki

Astobelarra : Comment a été ressenti ce manuscrit hautement irrévérencieux par ton entourage? Thomas Ponté : Très positivement, parce que les personnes en question me connaissent bien et il n’y a donc pas eu de confusion entre mes personnages, qui sont odieux, et moi. On m’a essentiellement parlé de l’humour noir et de l’ambiance glauque du roman, ce qui tombait bien car mon objectif premier était de faire rire le lecteur, mais aussi de lui faire ressentir le malaise du personnage. Les éléments les plus sales (et souvent grotesques) de l’histoire ont fait mouche. Je ne savais pas comment le roman serait perçu et j’ai été agréablement surpris car j’aime par dessus tout faire rire, que ce soit simplement, ou qu’on me dise « t’es horrible ! ». Provoquer un rire mêlé de dégoût. C’est aussi pour cela qu’on retrouve l’idée de honte dans le titre : à chaque fois que j’ai fait lire mon manuscrit à quelqu’un je me suis demandé si le lecteur n’allait pas m’associer aux hor-reurs qu’on y trouve.

Astobelarra : Qui a réalisé l’illustration de la couverture ?Thomas Ponté : C’est mon frère, Seb, qui est artiste peintre. Quand les choses ont commencé à se concrétiser je me suis inter-rogé sur ce qui résumerait le mieux l’his-toire. Je ne voulais pas d’une photo, étant plus intéressé par le dessin ; je lui ai donc

demandé de me dessiner cette image allé-gorique dans laquelle on retrouve plusieurs composantes de l’histoire : le slip pour les parties honteuses et les vautours pour l’avi-dité, le macabre et le tiraillement. Il m’a finalement montré la toile qui a servi pour la couverture, et c’était encore mieux qu’un simple dessin (que j’avais imaginé en noir et blanc) puisque les couleurs renvoient, à mon sens, directement au texte qui est plutôt coloré, voire bariolé.

Astobelarra : Quelle a été la principale motivation qui t’a décidé à publier « Les parties honteuses » ?Thomas Ponté : Ça n’a pas été évident dès le début ; au départ j’ai voulu me raconter une histoire, juste pour m’amuser ou voir si j’en étais capable, puis j’ai été pris au jeu. Mais au bout de quelques pages je me suis dit « tu te prends pour qui à vouloir écrire un bouquin ? » et j’ai laissé tomber pen-dant un peu plus de deux ans, ne sachant pas si je continuerais un jour ou s’il fallait tout effacer. Puis un jour, ça a commencé à me chatouiller sérieusement, je ne pouvais pas laisser ça inachevé. Du coup je m’y suis remis jusqu’à une fin qui me satisfai-sait. Mais une fois que le travail est achevé il reste une chose sans laquelle il ne sera pas réellement abouti : le faire partager. J’ai connu ça aussi avec la musique ; écrire, composer, enregistrer, c’est très positif et enrichissant, mais tant que le résultat n’a

pas été partagé on a l’impression qu’il n’y a rien de fait. Et d’ailleurs c’est souvent une violence qu’il faut se faire. Il arrive tou-jours un moment où on se dit « pourquoi je suis pas resté pépère dans mon coin ? » alors qu’on sait que c’est nécessaire. Tout ça pour dire que c’est l’envie d’achève-ment qui m’a poussé à publier « Les parties honteuses », quels qu’en soient les retours. C’est comme un deuil, mais positif, il faut tourner la page.

Astobelarra : Après ce premier roman, à quoi doit-on s’attendre de la part de Thomas Ponté?Thomas Ponté : Attendez-vous à quelque chose d’assez différent. Dans la forme du moins... Il y a quelques mois j’ai terminé un deuxième roman (« Essences ordinaires ») qui traite globalement des mêmes thèmes, la frustration, l’échec et les préjugés, mais j’y convoque d’autres moyens. Moins viscéral, plus réflexif, c’est un roman à la première personne dont le pathétique et le comique sont les composantes majeures. On pourrait dire que la matière est plus fine. Ce que j’ai voulu faire avec ce deuxième roman tend davantage vers les jeux de langue, les néo-logismes et un rire plus « raisonné ». En ce moment je travaille sur un troisième roman qui mettra en scène un des personnages des « parties honteuses » dans un autre contexte et à une autre époque de sa vie. Mais je ne pas en dire plus pour l’instant...