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agence d'urbanisme de l'agglomération marseillaise

méthodologie des démarches prospectives

séminaire sur la stratégie de villeMarrakech - décembre 2004

C. Brunner - Directeur de l’agAM

séminaire Stratégie de ville – méthodologie des démarches prospectives

Pourquoi la prospective connaît un si grand développement ?

des peurs dues à des événements où la réalité a dépassé la fiction,

des incertitudes notamment attribuées à l’entrée dans un nouveau

siècle,

une prise de conscience par les acteurs qu’ils sont souvent plus

maîtres de leur destin qu’ils ne l’imaginent,

l’influence croissante de la société civile et consensus sur la nécessité

de projets partagés,

les basculements de sens entre ville et territoire (agglomération,

métropole, pays), entre local et mondial, entre le plan et le projet (se

projeter = anticiper)


Faire de la prospective, c’est se poser la question « que va-t-il advenir ? »

qu’est ce qui est advenu ? rétrospective mobilisant l’histoire, les archives, les facteurs d’identité, ainsi qu’une évaluation « scientifique » de la dernière époque écoulée,

qu’est ce qui se passe ? en temps réel, diagnostic, observatoires, veille

stratégique, (afom : analyse des forces, et faiblesses, opportunités et

des menaces -swot en anglais-),

qu’est ce qui va se passer ? prévisions basées sur des modèles ou des

études de conjoncture,

que peut-il se passer ? cœur de la démarche prospective dont les

éléments sont aléatoires et reposent sur des alternatives concernant

toutes les disciplines,

qu’est ce que j’y peux ? quel désir d’influer (déterminisme/volonté) ?

quelle volonté ? quelle liberté ? quel pouvoir de réaliser ses rêves ?


Les différentes dimensions

la dimension économique,

la dimension sociétale (culture, cohésion, intégration, habitat),

une dimension spatiale et environnementale (développement durable

« une éthique du futur »),

une dimension temporelle : séquences annuelles et pluriannuelles.

Les conditions d’une démarche

portage politique fort,

mobilisation d’acteurs externes et internes (dont les citoyens

notamment à travers le tissu associatif),

le recours à des apports extérieurs sous forme d’expertise (sur les

grandes questions de société).


Bilbao - carte d’identité

500 000 hab, (aire métropolitaine :1 million et 30 communes)

7ème ville d’Espagne

développement important au 19e avec la sidérurgie et la construction

navale,

années 90 : crise industrielle, taux de chômage de 30 %


Plan de revitalisation « Bilbao Metropoli 30 »

forte mobilisation du système d’acteurs,

association paritaire publique/privée (140 membres), animée par une

équipe de 10 personnes (2 millions d’E),

une ambition : exister à l’échelle européenne,

la démarche du plan de revitalisation : 5 objectifs

. identifier les opportunités dans les secteurs économiques nouveaux,

. considérer des résultats à long terme,

. connecter l’économie et la société civile,

. offrir un système de gouvernance,

. animer un processus de revitalisation.


Ces objectifs se traduisent dans 8 axes (investissement dans les

ressources humaines, métropole de services dans une région industrielle,

infrastructures de communication, régénération environnementale,

régénération urbaine, centralité culturelle, management coordonné

public/privé, bien-être social)

démarche prospective : 800 experts mobilisés

trois phases : planification, mise en œuvre, évaluation (un rapport produit tous les ans sur la base de 85 indicateurs qui combinent des approches statistiques et des indicateurs de perception)

fonder le renouveau d’une part sur le partage des « valeurs sûres » mais aussi sur des projets structurants et porteurs d’image de modernité :

. réalisation d’un métro,

. palais des congrès et de la musique,

. requalification de la rivière,

. Musée Guggenheim, (1,3 million de visiteurs, son exploitation représente 0,47 % du PIB du Pays Basque, 40 % des visiteurs ne sont pas espagnols)

. création d’un nouvel aéroport


Malmö/Copenhague - carte d’identité

Malmö est la 3ème ville de Suède (251 000 hab)

Copenhague (500 000 hab), capitale du Danemark

Une coopération Dano-Suèdoise au service de la macro-région

Le comité Öresund

le levier d’une grande infrastructure : la réalisation d’un lien fixe (pont) qui positionne les deux villes à 30 mn contre 90 mn par bateau et qui permet des relations terrestre.


l’enjeu de la création de la plus grande région scandinave sur la scène

européenne : « vision 2000 »,

objectif : création d’une plate-forme régionale de coopération entre les

organisations, les entreprises et les individus dans une logique

d’économies d’échelles,

la démarche ne s’est pas organisée dans le cadre de réflexions globales,

notamment en raison de différences de cultures mais elle a d’emblée été

fléchée sur des actions concrètes,

actions : coopération entre les ports, « two countries, one harbour »,

synergie université et recherche (premier cluster nord européen dans le

domaine des biotechnologies,) implantation de la plate-forme Toyota

pour toute l’Europe du nord sur le port de Malmö.


Lyon - carte d’identité

Ville 400 000 hab,

Communauté urbaine 1200 000 hab (55 communes).

Millènaire 3

LANCEMENT DU PROJET EN DECEMBRE 97 PAR R. BARRE AVEC DEUX

OBJECTIFS :

Faire vivre le débat public d'agglomération sur tous les sujets de

sociétés importants.

Elaborer, en liaison avec les institutions et la société civile, le projet

de développement global et durable de la Métropole : "21 priorités pour

le 21è siècle : une agglomération compétitive et rassemblée".


Contenu

Les 21 priorités autour de 5 AXES :

une agglomération ouverte aux cultures et au monde

une agglomération attractive et agréable à vivre

une agglomération favorisant l’esprit d’entreprendre

une agglomération favorisant les apprentissages tout au long de la vie

une agglomération mettant en œuvre une démocratie plus participative.Méthode : un forum d’idées permanent

Nombreux groupes de travail,

journées de restitution, dont les journées prospectives, (benchmarking important), 1 500 personnes mobilisées,

Publications nombreuses, (lettres, cahiers, newsletters, …)

Réseau Eurocités (forte implication de Lyon. G. Colomb préside

actuellement Eurocités)

Evaluation

Questionnaire élaboré pour connaître le ressenti des personnes et institutions qui ont été associées.


Marseille - carte d’identité

Marseille (800 000 hab avec une nouvelle dynamique démographique)

Communauté urbaine : 1 000 000 et 18 communes

Aire métropolitaine : environ 50 communes et près de 2 000 000 hab

Démarche prospective sur l’aire métropolitaine marseillaise

démarche initiée en partenariat avec l’Union Européenne,

3 objectifs :

. rendre lisible à vingt ans le rôle de l’aire métropolitaine dans

l’Europe des villes,

. anticiper sur une mise en place progressive et une interaction plus

intense des politiques publiques,

. proposer les conditions d’un débat ouvert et permanent avec la

société civile et la population de l’aire métropolitaine.

Logique particulière de Marseille : comment redevenir une grande

métropole après une phase importante de déclin ?


Constats

l’identité et la cohésion de l’aire métropolitaine se forgent davantage

sur l’adhésion à un art de vivre que sur un projet d’avenir partagé,

un minimum de mobilisation est indispensable,

deux scénarios : modèle hédoniste centré sur l’art de vivre ou un projet

citoyen avec une gouvernance métropolitaine.

Evaluation

démarche trop marseillaise,

pas assez d’implication des élus, trop technique et peu communicante.

Une nouvelle opportunité : l’appel à coopération métropolitaine de la

DATAR qui a fait l’objet d’une rencontre Marseille-Aix le 3 décembre

dernier et d’une réponse commune avec un perspective d’élargissement

à l’ensemble de la métropole.

Les objectifs pour Marseille :

- Mieux structurer l’AMM et le Grand Sud-Est

-Construire l’arc Méditerranéen et l’arc Sud-Européen

- Elargir l’hinterland économique



Tentative de synthèse générale sur les démarches de prospective

Une démarche spécifique à chaque territoire en tenant compte du

contexte global et d’enjeux dont l’expression est souvent proche mais

avec des réponses locales adaptées (rôle de l’histoire, du potentiel et du

contexte local) ,

une permanence sur les enjeux de la cohésion interne et d’un meilleur

positionnement dans la compétition européenne et mondiale,

la question de la gouvernance territoriale des régions métropolitaines

(question de l’émiettement institutionnel, des périmètres pertinents de

la coopération, du transfrontalier…),

le partenariat avec le plus d’acteurs possibles : l’enjeu d’une démarche

de construction collective du projet de territoire : impulsion du politique

qui doit garder la main (mais le projet n’est pas fait par les élus pour les

élus) mais souhait d’une vision partagée (quelle méthode ?).

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