adapter les anciennes adoma, acteur rÉfÉrent … · 2013. 11. 23. · durable ne sera efficace...

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Horizon www.adoma.fr LE MAGAZINE D’ADOMA 65 OCTOBRE NOVEMBRE DÉCEMBRE 2010 SUR LE TERRAIN_P. 5 Un nouveau village d’insertion à Strasbourg Retour sur _P. 2 Perspectives _P.6-7 Parcours _P. 8 ADAPTER LES ANCIENNES RÉSIDENCES AUX STANDARDS D’AUJOURD’HUI ADOMA, ACTEUR RÉFÉRENT DE L’ACCUEIL DE LA DEMANDE D’ASILE EN FRANCE SMITH AMBROISE, ANCIEN DEMANDEUR D’ASILE DEVENU SALARIÉ D’ADOMA

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Horizonwww.adoma.frLE MAGAZINE D’ADOMA65

OCTOBRENOVEMBREDÉCEMBRE 2010

SUR LE TERRAIN_P. 5

Un nouveau village d’insertion à Strasbourg

Retour sur _P. 2 Perspectives _P.6-7 Parcours _P. 8ADAPTER LES ANCIENNES RÉSIDENCES AUX STANDARDS D’AUJOURD’HUI

ADOMA, ACTEUR RÉFÉRENT DE L’ACCUEIL DE LA DEMANDE D’ASILE EN FRANCE

SMITH AMBROISE, ANCIEN DEMANDEUR D’ASILE DEVENU SALARIÉ D’ADOMA

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>Édito

Adapter les anciennes résidences aux standards d’aujourd’hui

LA TRANSFORMATION PROGRESSIVE D’UNE RÉSIDENCE À VILLEURBANNE (69)

Construite en 1962 pour accueillir les travailleurs immigrés, la résidence « Poudrette » de Villeurbanne (69) a évolué pour répondre à deux enjeux majeurs : un meilleur accueil des résidants âgés et une isolation thermique plus performante.D

ans ce nouveau numéro d’Horizon, nous mettons l’accent sur trois facettes de l’insertion par le logement,

notre métier : l’accueil des demandeurs d’asile, les centres de stabilisation pour les publics les plus fragiles et nos actions en matière de développement durable.En effet, Adoma, premier opérateur natio-nal pour l’activité des résidences sociales et des foyers de travailleurs migrants, est aussi le premier opérateur pour l’accueil des demandeurs d’asile, avec près de 6 200 places. Les intervenants sociaux d’Adoma les accompagnent dans toutes leurs démarches puis, pour ceux qui obtiennent le statut de réfugié, les aident à se reloger dans le parc social traditionnel.

De même, Adoma se mobilise, en partena-riat avec l’État et les collectivités locales, pour aider les publics fragiles accueillis en centres de stabilisation, comme à Strasbourg, dans le nouveau village des « Berges de l’Ain », ou à Caen. Ces « villages d’insertion » répondent aussi aux normes de développement durable : l’insertion passe par ces nouvelles constructions qui s’inscrivent toujours mieux dans leur environnement.Cette démarche de développement durable ne sera efficace que grâce à l’en-gagement de l’ensemble des acteurs du logement social. Adoma répond présent.

>Retour sur…

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>Tableau de bord

> Pierre Mirabaud,président-directeur général d’Adoma

L e bâtiment de 151 logements de la rési-dence « Poudrette » devait non seule-

ment être mis en conformité selon les nouvelles normes environnementales, mais aussi être adapté aux besoins d’une clientèle aujourd’hui vieillissante (71 % des résidants ont plus de 60 ans).Plutôt qu’une réhabilitation massive, c’est la programmation régulière de travaux d’entretien et de rénovation, réalisés dans le cadre d’un plan d’actions à long terme, qui a permis la transformation progressive de la résidence en milieu occupé.De 2001 à 2004, pour faciliter les déplace-ments des résidants âgés et permettre leur maintien à domicile dans de bonnes condi-tions, de nouveaux ascenseurs ont été mis en place et des douches de plain-pied adap-tées ont été installées, pour un montant de 890 000 €. En 2005, le pôle accueil a été entièrement transformé afin de permettre un meilleur accompagnement et plus de convivialité. Les espaces extérieurs ont aussi été aménagés avec des pelouses, un kiosque et des bancs, en 2006 et en 2007. En effet, tous les ans, un budget est dédié à l’entretien et à l’amélioration des loge-ments. Derniers travaux en date : l’instal-lation cette année de nouveaux placards afin d’optimiser l’aménagement des chambres.

Par ailleurs, un programme de réfection et d’isolation thermique du bâtiment a été réalisé en 2009 pour un montant de 324 000 € : un isolant en polystyrène recou-vert d’un enduit de finition a été appliqué sur les façades du bâtiment. Ces travaux ont sensiblement augmenté les qualités thermiques de la résidence, qui est ainsi passée de la classe E à la classe C, et ont aussi amélioré l’esthétique du bâtiment et son intégration visuelle dans le quartier. Prochaine étape, l’isolation des terrasses, puis, en 2012, la mise en place de panneaux solaires pour la production d’eau chaude sanitaire, pour un montant de 33 000 €. Ce projet est financé grâce à des fonds propres Adoma et une subvention de l’Ademe. L’évolution de la résidence « Poudrette » montre que les investissements en faveur du développement durable ne sont pas réservés aux constructions neuves et aux réhabilitations lourdes. Dans un contexte d’augmentation du prix des énergies, c’est l’ensemble du patrimoine qui sera trans-formé par des programmes adaptés d’amélioration des performances thermiques.

> Contact Daniel MasseConducteur d’opérations Tél. : 04 72 83 22 88

“ Adoma se mobilise, en partenariat avec l’État et les collectivités locales, pour aider les publics les plus fragiles accueillis en centres de stabilisation ”

En 2009, avec une capacité d’accueil de 6 168 places pour les demandeurs d’asile, Adoma est le premier opérateur national dans ce domaine. Ses 90 structures d’accueil sont implantées dans 40 départements et 18 régions.

La demande d’asile chez Adoma

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Adoma a débuté en 2009 un projet partenarial d’étude pour la réhabilitation énergétique de son patrimoine : ADORER 1. Bénéficiant d’un soutien financier de la Fondation Bâtiment Énergie, le groupe projet 2, dont Adoma est mandataire, repose sur la complémentarité de ses participants, parmi lesquels le cabinet d’études sociologiques Senzo.

>L’entretien

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RÉHABILITATION ÉNERGÉTIQUE DES LOGEMENTS

Horizon LE MAGAZINE D’ADOMA _N°65 OCTOBRE/ NOVEMBRE/ DÉCEMBRE 2010

Horizon : Vous participez au projet ADORER. Pourquoi un cabinet d’études sociologiques participe-t-il à un tel projet ? Mikaël Legros : Nous sommes partis du constat suivant, une réhabilitation énergétique n’a que peu d’avenir si elle n’est pas acceptée par ceux qui sont directement concernés. C’est pourquoi nous intervenons sur le terrain pour nous entretenir directement avec les personnes qui seront touchées par ce changement. Il s’agit de savoir si les solutions que le bailleur souhaite mettre en place sont acceptables ou non. Nous menons des entretiens avec les résidants, observons les comportements et les analysons pour les comprendre. Le volet sociologique est loin d’être une cerise sur le gâteau lorsque l’on connaît les

enjeux de ce genre de projet, tant au niveau économique qu’au niveau de la satisfaction des clients.

H. : Vous avez étudié dix sites représentatifs du patrimoine d’Adoma en rencontrant les salariés qui y travaillent et un échantillon de 30 clients. Comment avez-vous mené ces entretiens ? Quel en est leur but et comment cela viendra-t-il alimenter la suite des travaux de recherche ?M. L. : Notre approche méthodologique se développe en deux temps afin d’avoir une bonne vision d’ensemble. Après avoir interrogé les salariés d’Adoma – directeurs d’agence, responsables d’entretien et de maintenance, responsables de résidence, ouvriers de maintenance… – nous rencontrons les résidants. Grâce à ces

Connaître les clients pour leur apporter un changement approprié et efficace

nombreux points de vue et aux profils très variés des personnes interrogées, nous pouvons comprendre les attentes et les freins des publics. Nous évaluons la réceptivité au changement des résidants, leur demandons comment ils ont vécu les dernières évolutions dans leur logement ou dans les espaces collectifs de la résidence, par exemple la mise en place d’ampoules basse consommation, pour comprendre leurs réactions. Ces échanges nous permettent de savoir comment apporter du changement en trouvant un mode de communication efficace pour faire accepter ces évolutions.

H. : À ce stade, que pouvez-vous dire des modes de consommation énergétique des résidants ? M. L. : Pour le moment, nous n’avons pas encore finalisé l’analyse. Cependant, nous pouvons déjà noter que le public présent en résidence sociale est très diversifié, ce qui multiplie les pratiques de consommation d’énergie et rend difficile la mise en place d’actions communes. Nous avons relevé de nombreuses situations de fragilité psychologique et cela a une incidence sur l’utilisation des fluides. Pour se rassurer, ces clients ont tendance, par exemple, à laisser les lumières allumées lorsqu’ils sont absents ou pendant la nuit, ou encore à se chauffer davantage. De plus, un certain nombre de résidants n’ont jamais habité un logement privé classique et n’ont donc pas réellement conscience du coût de leurs consommations.

1. ADOma Réhabilitation Énergétique des Résidences.2. Le groupe projet est composé de : EDF R&D, l’université d’Angers, Hannouz & Janneau Architectes, B&R Ingénierie, La Calade conseils en développement durable et Senzo études sociologiques.

53 % DES DEMANDEURS D’ASILE HÉBERGÉS CHEZ ADOMA ont obtenu le statut de réfugié, un résultat particulièrement élevé (au niveau national, le taux est de 31 %).

624SALARIÉS D’ADOMA travaillent pour la demande d’asile, soit 27 % des effectifs. Cette activité rassemble différents métiers : directeurs de structures Cada ou Auda, intervenants sociaux, animateurs, secrétaires… Les équipes opérant sur les sites bénéficient des ressources et de l’expertise des délégués asile régionaux et de la direction de l’accueil de la demande d’asile.

> Mikaël Legros, directeur d’études du cabinet d’études sociologiques Senzo.« Une réhabilitation énergétique n’a que peu d’avenir si elle n’est pas acceptée par ceux qui sont directement concernés »

La finalité du projet bisannuel ADORER est d’identifier les solutions de réhabilitation énergétique les plus appropriées par typologie de bâti pour profiler une stratégie globale à l’échelle du patrimoine.

> Les résidences les plus anciennes donc les plus énergivores sont concernées par ADORER, comme ici la résidence

« Les Salins », à Berre-l’Étang (13)

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24 heures

Une semaine sport et nature, pour apprendre à respecter son environnement

RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT

À Caen, le Cada et la résidence sociale « Robillard » ont proposé en juillet dernier une semaine ludique autour du sport et du développement durable. Une animation originale qui a bénéficié du soutien du conseil régional de Basse-Normandie.

La résidence « Robillard » de Caen, en partie résidence sociale et en partie Cada (Centre d’accueil des deman-deurs d’asile), n’a pas attendu pour se mettre à l’heure du développement

durable. Depuis un certain temps, elle propose des animations autour du tri sélectif et des ques-tions environnementales, afin de sensibiliser les occupants des logements au respect de leur environnement immédiat, et de favoriser la vie dans les espaces collectifs. L’année dernière, elle a eu l’idée de proposer aux résidants et demandeurs d’asile une semaine complète de loisirs autour de ce thème. « À chaque nouvelle entrée dans les logements, nous abordons lors

de l’état des lieux la question du tri sélectif, mais sa mise en place est difficile. Et ne faire que des animations sur le tri, c’est un peu austère ! Nous avons donc pensé qu’une semaine sport et nature permettrait d’aborder les informations sur l’en-vironnement de façon vivante et concrète, tout en s’amusant », explique Christelle Lefebvre, animatrice au Cada. Au programme de l’édition 2010 donc, du sport en plus ! Et toujours, la découverte de la nature caennaise, afin que le public de la résidence s’approprie davantage son cadre de vie et soit soucieux du respect de l’environnement. Ayant déjà construit un partenariat avec le CPIE (Centre permanent d’initiation à l’environnement) de Caen, les

animations ont naturellement tourné autour d’une meilleure connaissance du littoral avec l’expérience d’une pêche à pied à Lion-sur-Mer ou encore d’une course d’orientation en forêt de Gimbosq donnant lieu à des quizz sur la nature et sur la biodiversité. Pour autant, il faut infor-mer de façon ludique et conviviale. Pour cela, rien de tel qu’un apéritif bio ou encore des ani-mations sportives, comme l’Accrobranche® ou le tir à l’arc, réalisées grâce au partenariat avec le CAP Sport de Caen. L’objectif a été atteint, car l’ambiance était festive, un bon moyen pour les résidants et les demandeurs d’asile d’apprendre à se connaître, à vivre ensemble et à respecter l’environnement et leur lieu de vie.

>Sur le terrain

4

|1| Jonathan, animateur du Centre d’initiation à l’environnement, fournit quelques explications sur les coquillages qu’on trouve sur la plage.

|2| Après le ramassage et le tri des objets trouvés sur la plage, nouvelles explications de Jonathan.

|3| Photo de groupe pour immortaliser cette journée sur la plage de Lion-sur-Mer.

|4| Visite commentée du parc animalier de la forêt de Grimbosq.

|5| Résidants et demandeurs d’asile admirent les arbres centenaires de la forêt.

|6| Une séance d’Accrobranche® le dernier jour afin de découvrir la forêt d’une autre façon.

NORMANDIE

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>Sur le terrain

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UN VILLAGE D’INSERTION À STRASBOURG (67) INAUGURATION EN ISÈRE (38)

Une nouvelle résidence pour les jeunes en insertion à Crolles

Les « Berges de l’Ain », un nouveau village pour accompagner les personnes sans-abri vers l’autonomie

E n Alsace, l’État, la Ville et la Communauté urbaine

de Strasbourg ont décidé de concrétiser un projet de « village de chalets » sur le ter-ritoire de la ville de Strasbourg. Pour la réalisation de ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du Plan d’actions renforcé en faveur des sans-abri, la ville a trouvé un terrain et confié ce projet à Adoma, qui gère aujourd’hui 5 villages d’insertion. Composé de 16 chalets en structure bois correspondant à des studios ou des deux pièces, d’une salle commune et de bureaux, le site permet d’accueillir 30 personnes

isolées ou en couple, auparavant en errance, avec la possibilité d’amener des animaux de com-pagnie. Les premiers occupants sont arrivés en juillet et béné-ficient d’un accompagnement social important, afin d’ins-crire leur séjour aux « Berges de l’Ain » dans un véritable par-cours d’insertion les conduisant vers un retour à l’emploi et à un logement autonome. Tous disent se sentir bien au sein du village et reprendre goût à la vie, dans un cadre agréable et grâce au soutien de l’équipe pluridiscipli-naire de 7 personnes présentes sur le site.

La commune de Crolles inaugurera mi-octobre le nouveau bâtiment en partenariat avec l’Opac 38, responsable de la maîtrise d’ouvrage, et Adoma, en charge de la gestion de la résidence.

La résidence sociale « jeunes travailleurs » de Crolles accueille des personnes de moins de 25 ans, présentes sur le territoire

du Grésivaudan pour des raisons professionnelles. Cette construc-tion neuve de 43 logements a pour vocation d’aider les jeunes, un public particulièrement confronté aux problématiques de contrats précaires, de mobilité professionnelle et de revenus limités, à accé-der à un logement. La conception du bâtiment s’inscrit dans une démarche de développement durable. La structure en bois pro-vient de la forêt de Chartreuse et la consommation énergétique du bâtiment est optimisée grâce à une toiture végétalisée et à des capteurs pour l’eau chaude sanitaire. Sur place, un responsable de résidence Adoma est en charge de la gestion, il assure le lien entre les résidants et les dispositifs de droits communs (services de santé, d’accompagnement social…). Avec 15 % de sa clientèle âgée de moins de 35 ans, Adoma a déjà une solide expérience de bailleur social auprès des jeunes, que ce soit dans ses résidences « inter-générationnelles » ou dans des structures dédiées spécifiquement à ce public. Ce projet, principalement financé par la commune de Crolles, bénéficie du soutien d’Epergos 1 % logement, de l’État, du Conseil général de l’Isère, de la région Rhône-Alpes et de l’ancienne communauté de communes La Cosi.

> Contact Jean-Louis BaldosDirecteur départemental de l’Isè[email protected]él. : 04 76 22 63 95

Horizon LE MAGAZINE D’ADOMA _N°65 OCTOBRE/ NOVEMBRE/ DÉCEMBRE 2010

Adoma vient de lancer « Kosi », sa nouvelle ligne de mobilier. Innovante, contemporaine et adaptée à tous les publics, celle-ci est mise en place depuis septembre dans les constructions neuves et les résidences réhabilitées d’Adoma.

UNE RÉSIDENCE CERTIFIÉE À NANTES (44)

Un premier écohabitat pour Adoma A doma a débuté la construction

d’une résidence sociale, certi-fiée Habitat & Environnnement par Cerqual, dans le nouvel écoquartier Bottière-Chénaie de Nantes (44). La réalisation de cet établissement permettra de proposer 101 loge-ments autonomes et meublés du T1 au T3 à un large public : per-sonnes isolées, couples, familles et familles monoparentales. Cette construction s’inscrit donc pleine-ment dans le projet « durable » de ce nouveau quartier, tant au niveau des objectifs environnementaux que de l’insertion sociale.

UNE NOUVELLE LIGNE DE MOBILIER POUR ADOMA

500 PLACES en stabilisation sont proposées par Adoma dans 11 centres répartis sur l’ensemble du territoire. Ces structures offrent en plus de l’hébergement, un accompagnement social renforcé.

9,3 M€ ont été dépensés en 2009 pour des travaux liés aux économies de fluides et d’énergie (chaufferie, isolation et équipements) dans le cadre de la démarche développement durable d’Adoma.

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Adoma, acteur référent de l’accueil de la demande d’asile en France

Depuis la fermeture du centre de Sangatte en 2002, Adoma est devenue le premier opérateur national d’accueil de la demande d’asile politique. Reconnue pour son expertise et son envergure, l’entreprise est régulièrement sollicitée par l’État.

En 2009, Adoma disposait d’une capacité de près de 6 200 places pour accueillir les demandeurs d’asile politique, soit 27 % du dispositif national

qui en comprend 21 000. Ses 90 struc-tures sont implantées sur 40 départe-ments et 18 régions. Dans ces dispositifs, Adoma assure non seulement l’héberge-ment mais aussi l’accompagnement des demandeurs d’asile dans leurs démarches administratives, médicales et sociales. Ainsi, les équipes les aident à constituer le dossier de demande d’asile qui sera instruit par l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et, en cas de demande de recours, par la CNDA (Cour nationale du droit d’asile). De la première prise de contact jusqu’à la

>Perspectives

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DEMANDE D’ASILE

préparation de la sortie de la structure, ce sont 624 salariés, près du quart de l’effectif d’Adoma, qui se mobilisent pour les demandeurs d’asile. L’envergure d’Adoma lui donne les moyens de mettre en place des méthodes de travail performantes, de partager les ressources et les expériences. Adoma dispose du savoir-faire et de l’exper-tise pour aider, notamment au niveau juridique, les directeurs et les interve-nants sociaux des structures d’accueil à proposer le meilleur accompagnement possible. En 2009, 53 % des demandeurs d’asile hébergés chez Adoma ont obtenu le statut de réfugié, contre 31 % au niveau national. Opérateur référent, Adoma met aussi en place avec l’Afnor « Qualiasile », une certification de service qui vise

à optimiser la qualité des prestations fournies aux demandeurs d’asile.

De l’accueil des demandeurs d’asile à l’insertion des réfugiésLes demandeurs d’asile ayant obtenu le statut de réfugié ou la protection subsi-diaire disposent de 3 mois, renouvelables une fois, pour quitter la structure. Afin de fluidifier les sorties, les équipes des Cada et des Auda préparent les deman-deurs d’asile bien en amont de la décision de l’Ofpra, en leur permettant d’acquérir les clés qui favoriseront leur insertion, comme l’ouverture des droits sociaux, ou l’accès à un logement. Différents moyens sont ainsi mis en place par les équipes pour trouver des solutions de logement : réservation de places dans les résidences sociales Adoma, signature de conventions avec d’autres bailleurs sociaux, partenariat avec des associa-tions… Exemple de dispositif global et

233 places supplémentaires en 2010.

APRÈS LA « JUNGLE »

ACCUEILLIR LES MINEURS ISOLÉS AFGHANSAprès le démantèlement de la « jungle » de Calais, en réponse à la sollicitation de l’État, Adoma a ouvert un centre d’accueil pour mineurs étrangers isolés à côté de Metz, où les jeunes Afghans ont pu être hébergés, recevoir des soins et une prise en charge administrative et sociale, être scolarisés et suivre une formation.

90structures dédiées à l’accueil des demandeurs d’asile

> Les demandeurs d’asile statutaires quittent le Cada en moyenne 5 mois et demi après l’obtention du statut (la durée légale étant de 6 mois).

> Le Cada de Gargenville (78) lors de la Fête des Voisins, en mai 2010.

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>Perspectives

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Horizon : Quelles sont les priorités du gouvernement pour l’accueil de la demande d’asile et ses attentes vis-à-vis d’Adoma ?Julia Capel-Dunn : Avec la création de 1 000 nouvelles places de Cada au 1er juillet dernier, dont plus de 230 ont été attribuées à Adoma, l’État dispose aujourd’hui d’un parc important de plus de 21 000 places, complété par un dispositif d’hébergement d’urgence, dont le volet national (plus de 1 500 places) est géré par Adoma. Le flux de la demande d’asile continue à augmenter et les délais d’instruction des demandes s’allongent ; or la première priorité du ministère est, plus que jamais, de garantir l’accueil d’un maximum de demandeurs d’asile en Cada. Dans un contexte budgétaire exigeant, il serait souhaitable que des marges de productivité puissent être dégagées dans la gestion des centres pour envisager une nouvelle vague de création de places dans les années à venir. Adoma est le premier opérateur de l’État pour

l’hébergement des demandeurs d’asile, associé donc, comme il l’a toujours été, aux évolutions du dispositif de prise en charge des demandeurs d’asile.

H. : À la demande du gouvernement, Adoma a mis en place des dispositifs d’accueil spécifiques comme l’accueil des personnes sous protection internationale ayant transité par Malte. D’autres dispositifs sont-ils à prévoir ?J. C.-D. : Adoma dispose d’un parc d’hébergement important et c’est un partenaire de l’État fiable, réactif et efficace. Le service de l’asile du ministère se tourne donc naturellement vers cet interlocuteur privilégié lorsqu’il développe une initiative nouvelle, comme celle menée à l’occasion de l’opération dite « Malte » (cf. supra), expérimentée en 2009 et reconduite en 2010, ou lorsqu’il doit faire face à une situation d’urgence.

H. : Quelles solutions pour accompagner la sortie des réfugiés des Cada ?J. C.-D. : Il est essentiel que les personnes hébergées sortent des structures dans les délais prévus par le règlement, soit un mois maximum pour les déboutés et six mois maximum pour les réfugiés, afin que les demandeurs d’asile en attente d’une place puissent y accéder le plus rapidement possible. Si la volonté du gestionnaire est déterminante, elle doit être accompagnée par la mobilisation de partenariats et de mécanismes de concertation avec l’ensemble des acteurs concernés : services de l’État, bailleurs sociaux et privés, collectivités territoriales, etc. Sur ce point, Adoma dispose d’atouts intéressants de promotion de la sortie des réfugiés, grâce notamment à son parc de résidences sociales et à sa filiale d’insertion par le travail, Adoma Insertion.

Garantir l’accueil d’un maximum de demandeurs d’asile en Cada

“ Adoma dispose d’atouts intéressants ”

> Julia Capel-Dunn, chef du département Réfugiés et Accueil des demandeurs d’asile au ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire

3 QUESTIONS À… complet, Insair 38 est la déclinaison sur l’Isère du programme Accelair. Insair 38 a pour vocation de favoriser l’insertion des réfugiés statutaires et de les aider à accéder à un logement et à un emploi en leur proposant un accompagnement social individualisé. Les réfugiés peu-vent bénéficier de formations, de cours de français, d’aides à la recherche d’un emploi ou d’un logement. Dans ce cadre, des conventions ont été signées avec des bailleurs, et des logements temporaires sont mis à disposition. Ce dispositif est mené en partenariat avec le Conseil général et plusieurs organismes et asso-ciations de demandeurs d’asile. Insair 38 a obtenu l’aval du ministère de l’Immigra-tion, de l’Intégration, de l’Identité natio-nale et du Développement solidaire et une subvention du Fonds européen pour les réfugiés de 269 000 €.La situation des demandeurs d’asile déboutés est différente. Ils disposent d’un mois pour quitter le Cada ou l’Auda et, pour certains, le départ est particuliè-rement difficile. Dans ce cas, les équipes peuvent rechercher des solutions tem-poraires d’hébergement dans des struc-tures d’urgence. Un accompagnement pour un retour volontaire au pays peut aussi être mis en place.

Répondre à des situations d’urgenceL’État a montré sa confiance en sollici-tant Adoma pour mettre en place des dispositifs spécifiques dans un contexte d’urgence. Ainsi, en 2009, Adoma a été mobilisée pour accueillir et accompagner

Horizon LE MAGAZINE D’ADOMA _N°65 OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2010

DES DEMANDEURS D’ASILE AU PROFIL TRÈS DIVERSAdoma loge principalement des familles (à 67 %, contre 33 % d’isolés), sauf en Île-de-France, où les isolés sont majoritaires. En 2009, 70 nationalités différentes étaient représentées dans les Cada d’Adoma. Près de la moitié des demandeurs d’asile étaient des ressortissants d’Arménie, de Russie ou du Kosovo, ceux de certains pays d’Afrique (République démocratique du Congo, Guinée) étant aussi très représentés.Les nationalités les plus présentes dans les Cada évoluent en fonction des conflits et de la conjoncture internationale. Pour comprendre les problématiques des demandeurs d’asile, les équipes effectuent une veille de l’actualité avec le concours du service juridique de l’asile et du service documentation d’Adoma.

40 ressortissants africains arrivés en Europe par Malte et bénéficiant d’une protection subsidiaire de la France dans le cadre d’accords européens. Dans les plus brefs délais, Adoma a su constituer une structure adaptée, au sein d’une rési-dence sociale de son parc à Nanterre (92), proposant l’hébergement ainsi qu’un accompagnement spécifique de grande qualité dispensé par une équipe expéri-mentée. Le bilan est positif et, en 2010, le gouvernement a de nouveau sollicité Adoma pour une opération similaire.

Les perspectivesAprès des années de croissance, l’acti-vité de l’accueil de la demande d’asile d’Adoma est arrivée à maturité. Pour autant, l’entreprise a gardé toutes ses qualités de réactivité qui lui permet-tent de répondre très rapidement à des demandes ponctuelles de l’État. Par son envergure, le nombre de ses structures et le professionnalisme de ses équipes, Adoma est en mesure de s’adapter aux évolutions législatives, aux changements des profils des demandeurs d’asile et à la régionalisation du dispositif national.

70 NATIONALITÉS DIFFÉRENTES

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a été hébergé chez Adoma comme demandeur d’asile après avoir fui Haïti. Il travaille aujourd’hui pour l’entreprise, comme ouvrier de maintenance. Récit d’un parcours tourmenté qui finit bien.

>Parcours

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ZOOM SUR UN RÉSIDANT D’ADOMA

C ’est avec un large sourire que Smith Ambroise nous accueille sur la résidence Adoma « Lucie Aubrac » de Saint-Ouen-l’Aumône, dans le Val d’Oise, où il travaille comme ouvrier

de maintenance depuis deux ans. Il le dit lui-même, il est heureux. Car, aujourd’hui, il vit avec sa femme et ses trois enfants, dans un logement du parc social locatif Adoma et il occupe un emploi stable. Pourtant, lorsque Smith commence à racon-ter son parcours, on découvre très vite les moments d’angoisse et les difficultés maté-rielles qu’il a dû surmonter. Engagé dans l’armée de l’air haïtienne sous Aristide, puis obligé d’entrer dans la police, Smith finit par n’avoir pas d’autre choix que de quitter son pays : « J’ai préféré sauver ma conscience, je ne pouvais pas imaginer pro-céder à des arrestations arbitraires, mais quand l’administration l’a su, c’est devenu impossible… » Il arrive donc à Roissy en juillet 2003 avec son fils de 6 ans, engage une procédure de demande d’asile et s’ins-talle chez un ami jusqu’en décembre, avant d’être tout simplement à la rue. Par l’inter-médiaire du Samu social puis de la Cafda (Coordination de l’accueil des familles demandeuses d’asile), il s’installe avec son fils dans un hôtel de Marne-la-Vallée, afin de permettre au petit Chémsmith de continuer de fréquenter l’école de Créteil où il est inscrit. C’est à ce moment-là qu’on lui signale qu’une place en Cada s’est libé-rée. Toutefois, il le reconnaît lui-même, c’est un peu méfiant qu’il se rend au Cada Adoma de Beauchamp (95). Avant même d’arriver sur place, il est agréablement

surpris : « L’accueil qui m’a été réservé m’a fait changer d’avis car ils étaient venus me chercher à la gare pour m’accueillir. »

Du Cada à la vie active, tout s’enchaîne très viteÀ la méfiance succède le soulagement de loger dans des conditions dignes, tandis que l’équipe l’aide dans ses démarches administratives, en l’accompagnant à l’école pour l’inscription de son fils, à la mairie, à la préfecture, etc. On sent que c’est avec émotion que Smith nous assure que « l’arrivée au Cada, ça [lui] a changé la vie ». Puis tout s’enchaîne très vite pour Smith, qui obtient le statut de réfugié. Une très grande joie mais aussi, comme pour beaucoup de demandeurs d’asile, un moment teinté d’angoisse face à l’obligation de quitter le Cada et de se retrouver seul. « Je me sentais entouré au Cada. En cas de souci, je pouvais m’adres-ser à quelqu’un pour les démarches. » Heureusement, la réalité est tout autre,

car les relations avec l’équipe ont conti-nué même après sa sortie. Smith répète à plusieurs reprises : « l’équipe ne m’a pas lâché », avec une expression qui exprime autant de reconnaissance que d’étonne-ment. Rapidement, Smith trouve du tra-vail comme agent d’entretien en intérim. Bien sûr, ce n’est pas un contrat idéal, c’est un CDD à temps partiel, mais il permet à Smith de renouer avec la vie active, en attendant mieux ! Pendant ce temps-là, l’équipe du Cada le contacte toujours régulièrement pour savoir si tout se passe bien. C’est ainsi qu’en 2006, la directrice lui apprend qu’un poste d’agent d’accueil à temps partiel est libre dans un centre d’hébergement d’urgence. La perspective de travailler pour Adoma tente celui qui a d’ores et déjà des liens avec l’entreprise, puis il ne tarde pas à passer à temps plein, avant de devenir ouvrier de maintenance, poste qu’il occupe actuellement.Aujourd’hui, Smith Ambroise a atteint son objectif, réussir à s’intégrer dans la société française, et il ne cache pas sa reconnais-sance envers la France. La priorité pour lui maintenant, c’est l’avenir de ses enfants ici. Il est aussi heureux de témoigner de son parcours, certes difficile, mais dont il voudrait qu’il donne espoir à toutes les personnes qui connaissent ce qu’il a connu et courage à tous ceux qui les aident dans ces moments-là.

>2003Quitte Haïti avec son fils et arrive en France, où il demande l’asile politique.

>2004Arrivée de sa femme et de sa fille. Commence à travailler pour Adoma en CDD.

>bio

Smith Ambroise

HorizonLE MAGAZINE D’ADOMA

Horizon - le magazine d’Adoma – Directeur de la publication : Pierre Mirabaud, Président-directeur général – Rédacteurs : Sophie Masson, Patricia Monnot, Nelly Moreau, Olivia Weiland – Contact : Safia Sedkaoui, tél. : 01 40 61 44 49 – Conception : – Responsable d’édition : Émilie Tran Phong – Directeur artistique : David Corvaisier – Mise en pages : Nathalie Wegener, Franck Widling – Secrétariat de rédaction : Alexandra Roy – Photogravure : PPDL – Impression : Imprimerie Vincent – Crédits Architectes : Barthélémy-Grino architectes, BBC, BCDMB, R2K Architectes et Michel Tonnellier – Crédits photos : Adoma DR, Fabien de Chavanes, Sylvie Dupic, Ernest Laemmel/CUS, Thierry Mamberti, Laurent Pécoul et Jérémie Pitot. – Tirage : 5 500 ex. – ISSN : 1242 - 1863 – Adoma : 42 rue Cambronne, 75740 Paris cedex 15.

L’arrivée au Cada, ça m’a changé la vie. ”

>2006 >2008Arrive dans un Cada Adoma à Beauchamp (95) et obtient le statut de réfugié.

Est embauché en CDI chez Adoma, au poste qu’il occupe actuellement.

UN PARCOURS RÉSIDENTIEL RÉUSSIGrâce ses résidences sociales et à son parc locatif, Adoma peut proposer unvéritable parcours résidentiel aux demandeurs d’asile.