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Réussir la ville denseen l’ouvrant sur la naturePour une approche sociale de la trame verte et bleue

Ploemeur - 8 septembre 2009

Les actesde la journée

actes:Mise en page 1 12/11/2009 14:17

Sur le CD Rom ci-contre :

n Le diaporama de Jean-Pierre Ferrand au format .pdf

n Le diaporama d’alexander STaHLe au format .pdf

n Le présent document au format .pdf


«Réussir la Ville dense en l’ouvrant sur la nature» - Les Actes - Décembre 20091

Préface

Les actes de la journée du 8 septembre 2009

Réussir

la ville dense

en l’ouvrant

sur la nature

Pour uneapproche socialede la trame verte

et bleue

Nous avons tous besoin d’espaces, dans les villes ou autour des villes, pour la rencontre, le jeu, le repos, l’ac-tivité physique, la découverte… Les «espaces ouverts», librement accessibles à tous, sont de ce fait une com-posante essentielle d’une ville accueillante et agréable à vivre.

Aujourd'hui, la nécessaire recherche de l’économie d’espace et les pratiques de densification urbaine pourraitsembler menacer l’existence de tels espaces. à contrario, de nombreux exemples français ou étrangers, no-tamment dans les pays du Nord, montrent qu'il est possible de construire des quartiers conjuguant qualité del'habitat, une certaine densité et beaucoup de verdure et que cela s'accompagne en général d'un aménage-ment plus durable sur le plan de la gestion de l'eau, des nuisances et du cadre de vie. Dans cette logique, lesespaces de nature ne sont pas à considérer comme un frein au développement, mais bien comme une com-posante à part entière de l'agglomération et de son territoire.

à ce titre, le concept de «trame verte et bleue» peut aider à concevoir des villes et des bourgs mieux ouvertssur les espaces de nature, à condition de prendre en compte les fonctions sociales de ceux-ci : s’ils constituentdes «biotopes» pour les animaux et les plantes, ils peuvent aussi être des «sociotopes» pour les gens qui yvivent, les fréquentent et les aiment.

Des chercheurs suédois se penchent depuis longtemps sur les fonctions sociales des «espaces ouverts» (quine sont pas uniquement des espaces de nature).Cette notion de sociotope a ainsi été développée par Anders Sandberg et Alexander Ståhle à la suite des tra-vaux sur la structure verte de la ville de Stockholm. Par des protocoles d’observation élaborés, ils ont mis enévidence les multiples fonctions remplies par ces espaces, de manière à pouvoir développer toutes leurs po-tentialités dans le cadre des politiques d’urbanisme et d’environnement à l’échelon local.

S'appuyant sur ses travaux de recherche et sa pratique opérationnelle, Alexander Ståhle nous montre ainsique non seulement la «ville dense» n’est pas incompatible avec l’accès de tous aux espaces libres, mais qu’ellefacilite même leur préservation et leur accessibilité, pour autant que ces préoccupations soient soigneusementintégrées à tous les stades de l’élaboration des projets urbains – des documents d’urbanisme à la conceptionde nouveaux quartiers.

Alexander Ståhle est architecte-paysagiste, directeur de l’agence SPACESCAPE à Stockholm et co-auteur dumanuel des sociotopes. Il vient de publier sa thèse sur les rapports entre la densification urbaine et l’offre d’es-paces libres au service des habitants.


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Sommaire Propos introductifs page 4

Partie 1 :

Intervention de Jean-Pierre FerrAnD

conseil en environnement page 7

Partie 2 :

Conférence d’Alexander STAHLe

architecte-paysagiste, Spacescape page 24

Partie 3 :

Les questions et points de vue de la salle page 115

Les actes de la journée du 8 septembre 2009


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Propos introductifs

Nadine

Nicolas-Minier,

chargée d'études

à AudéLor

Bonjour et merci à tous d’être là. Un petit mot pour rappeler lecontexte de la conférence et le programme de la matinée. Cette confé-rence est co-organisée par le Syndicat Mixte pour le SCoT du Pays deLorient, les agences d’urbanisme de Lorient et de Rennes : AudéLoret Audiar, et la Conférence des Villes de Bretagne. à l’origine, il y aeu un stage de l’IRPA (Institut Régional du Patrimoine de Bretagne)organisé à Stockholm sur les fonctions sociales de la nature en ville.Ce stage, animé par Jean-Pierre Ferrand, nous a permis de découvrirl’expérience de Stockholm, en termes de planification et de prise encompte des espaces ouverts dans la planification, et de découvrir éga-lement le travail d’Alexander Ståhle sur ce thème. Suite à l’intérêt quece travail a suscité, nous avons de nouveau sollicité Jean-Pierre Fer-rand pour faire venir Alexander Ståhle en France et vous présenter

son expérience. En ce qui concerne le programme, je vais laisser laparole à monsieur Loïc Le Meur, maire de Ploemeur et à monsieurNorbert Métairie, Président du Syndicat Mixte pour le SCoT, ainsiqu’à Jacques Lescoat de la Conférence des Villes de Bretagne pourles mots d’accueil et d’introduction. Ensuite, Jean-Pierre Ferrand feraune courte introduction pour resituer le contexte de Stockholm, de laplanification en Suède et du travail d’Alexander Ståhle. Puis Alexan-der Ståhle fera son exposé, suivi bien évidemment par un temps dequestions – réponses avec la salle. Cet après-midi, il y a égalementun groupe de travail restreint, entre les agences d’urbanisme et leurspartenaires, pour un atelier plus technique. Il se passera au premierétage, à partir de 14h15. Je vous souhaite une bonne conférence et jelaisse la parole à monsieur le maire de Ploemeur.

Loïc Le Meur

maire de Ploemeur Bienvenue à toutes et à tous, je salue tout particulièrement monsieurle Président du syndicat mixte pour le schéma de cohérence territorialedu Pays de Lorient et madame la Vice Présidente du Conseil régional.Il y a aussi de nombreux élus dans la salle, ce qui atteste l’importancede la rencontre d’aujourd’hui. Je suis particulièrement satisfait qu’ellese tienne ici à Ploemeur, un territoire – on parle de ce que l’on connaîtle mieux – qui conjugue toutes les problématiques de communes ur-baines, de communes littorales, de la présence de l’agriculture, de lapêche, d’activités aussi économiques et industrielles… On est face icià des problématiques importantes et le sujet qui va être développé au-

jourd’hui est particulièrement riche d’enseignement pour nous. Alorsj’ai le sentiment que nous sommes tous des apprentis, et dans l’appren-tissage, il y a une part d’enseignement et je remercie monsieur Ståhled’être là et de nous faire part de son expérience. Et puis nous avons àmettre en œuvre cet apprentissage sur les territoires qui nous concer-nent et sur lesquels nous avons des responsabilités - ce n’est pas tou-jours facile - Je suis persuadé qu’il faut inventer pour chaque territoire,face à chaque culture locale, des nouveaux modes de vie entre leshommes et face à la nature. En tout cas, je remercie messieurs Ståhleet Ferrand pour cette rencontre. Je laisse la parole à Norbert Métairie.



Propos introductifs

Norbert Métairie,

maire de Lorient,

Président du Syndicat

Mixte pour le SCOT

du Pays de Lorient

Je vais vous épargner les remerciements, cela a déjà été fait, et je les par-

tage volontiers. Je vois que si vous êtes aussi nombreux aujourd’hui, c’est

parce que le sujet traité fait l’objet de nombreuses préoccupations, tant

chez les élus que chez les techniciens des collectivités ou des agences

d’urbanisme, désireux de renouveler les pratiques d’aménagement du

territoire. Nous vivons une période charnière, une période d’évolution

culturelle dans nos pratiques d’aménagement. Je remercie donc monsieur

Ståhle de venir nous présenter sa démarche fort intéressante. Il ne s’agit

pas de la transposer telle quelle sur notre territoire, mais de l’adapter

au contexte local et de s’en inspirer pour avancer dans notre réflexion

sur la trame verte et bleue.

Dans le cadre de la préparation du SCoT du Pays de Lorient, cette lo-

gique de trame verte et bleue fut, dès le départ, une préoccupation cen-

trale et l’objet d’un travail spécifique. Entre mer, rade, vallée, le territoire

du Pays de Lorient est un territoire aux équilibres fragiles, un territoire

très contraint par la problématique de la qualité de l’eau… Un territoire

au sein duquel de nombreux écosystèmes sont à protéger. C’est pourquoi

cette notion s’est imposée comme clé de voûte de notre SCoT. Il reste en-

core beaucoup à faire, mais tout un travail est engagé sur ce sujet, dans

une logique de développement durable. Nous nous sommes, pour cela,

appuyés sur la préoccupation environnementale du développement du-

rable, sans pour autant nous cantonner à cette seule notion. Si elle est

bien évidemment indispensable, elle ne peut fonctionner qu’en s’ap-

puyant sur un triptyque, qui met en relation à la fois l’écologie, l’écono-

mique et le social. Tout en préservant ces espaces, nous devons nous

poser la question de savoir comment ils participent à la vie d’une agglo-

mération ou d’un territoire, en corrélation avec les autres fonctions du

développement durable. Chacune contribuant à nourrir l’autre. Elles ne

peuvent fonctionner qu’ensemble. Pourquoi ? Parce que parler unique-

ment de biodiversité et de préservation des espaces naturels, sans les

mettre en valeur pour qu’ils contribuent également à l’économie, au dé-

veloppement social, au cadre de vie… ce serait ne faire que la moitié du

chemin. De même, l’enjeu économique ne peut se concevoir que s’il est

respectueux de l’environnement dans lequel il se développe. Et l’envi-

ronnement ne peut appréhender l’économique que s’il ne crée pas de

zones de conflits majeurs, ni de répercussions sociales lourdes.

Ces notions environnementales, économiques et sociales doivent pouvoir

se concilier avec la notion de trame verte et bleue mise en œuvre sur le

territoire du Pays de Lorient : Comment faire entrer la végétation dans

la ville et dans l’agglomération ? Comment cette végétation participe-t-

elle à son développement... ? Il y a là un débat, extrêmement utile et in-

téressant, parce que, derrière tout cela, c’est en réalité sur la notion

d’espaces publics que l’on s’interroge : où vivent les gens ? Où travail-

lent-ils ? Comment se déplacent-ils ?… Et dans une agglomération telle

que la nôtre, la notion d’étalement urbain, compte tenu de la densité déjà

existante et du peu d’espaces disponibles, est à proscrire. Nous devons

réellement réfléchir à ce que nous devons protéger et à la manière dont

nous intervenons : comment protéger les terres agricoles, comment den-

sifier nos espaces, comment traiter la question des déplacements… ? Sans

jamais oublier un des acteurs qui s’invite en permanence au débat et

qu’il est nécessaire de persuader : la population. Rien ne peut se faire

sans son appropriation et son adhésion. Lorsque l’on fait des économies

d’énergie, lorsque l’on densifie la ville, on répond, d’une certaine ma-

nière, à une préoccupation sociale majeure. Mais, nous devons aussi met-

tre à disposition des habitants des espaces pour pouvoir, au quotidien,

se promener, déambuler, se retrouver… : des espaces publics. Et la trame

verte et bleue joue un rôle primordial dans l’organisation de ces espaces.

Il convient donc de protéger nos espaces naturels tout en leur permettant

de contribuer à la vie sociale. C’est pourquoi, il me semble fort intéres-

sant de s’inspirer des expériences et des démarches réalisées ailleurs et

du travail mené par Jean-Pierre Ferrand, car ils apportent des réponses

à toutes ces préoccupations. Je suis donc très heureux de vous accueillir,

avec le maire de Ploemeur, ici à l’Océanis pour cette journée de travail

qui sera, je n’en doute pas, très studieuse. Merci de votre attention.


Jacques Lescoat,

Conférence

des Villes de Bretagne

Merci, très brièvement, monsieur le Président, monsieur le Maire,chers collègues. C’est tout naturellement que la Conférence des Villesde Bretagne a voulu s’associer à cette initiative. Je salue, pour com-mencer, tous les participants, au nom de Jean-Pierre Le Roch, mairede Pontivy, conseiller régional et Président de la Conférence des Villesde Bretagne. Et nous avons également Loïc Le Meur, qui a oublié dedire qu’il est aussi membre du bureau de la Conférence des Villes deBretagne, qui rassemble les 38 plus grandes villes et communautés denotre région. Je rappelle également que c’est sans relâche que laConférence intervient auprès des villes sur les thèmes que nous allonsvoir ce matin. Je note, en particulier, la nouvelle et juste densité desvilles, l’économie d’espace, l’agriculture périurbaine, voire l’agricul-ture urbaine, la qualité architecturale, les nouvelles formes urbaines– on pourrait aussi signaler un autre dossier qui est celui des nou-velles zones d’activités ou la reconquête de ce que nous avons, hélas,mal fait – Mais ne devons-nous pas ajouter aussi plus fortement uneautre dimension, qui est celle précisément que nous allons examineraujourd’hui : réussir la ville dense en l’ouvrant sur la nature. Je pense

que Norbert aurait pu souligner un exemple que nous avons signalé– nous avons réalisé un petit ouvrage et nous l’actualisons par touteune série de fiches d’expériences, et notamment une très belle expé-rience à Lorient, qui est celle de Kervénanec, qui se trouve reliée àl’étang de Ter, à la nature, et au vert, à l’ensemble de l’agglomération.Nous avons également, dans ces fiches d’expériences, présenté d’ex-cellentes réalisations autour du SCoT. J’aurais pu ajouter, pour com-pléter ce que vous avez dit, que Lorient est une ville faite d’obstaclesavec les vallées, la rade. Et à travers le SCoT, on a finalement trans-formé ces obstacles en avantages. Je vous invite à regarder ces élé-ments sur nos fiches Internet que vous pourrez trouver sur notre site :www.villes-de-bretagne.com Je pense, à cet égard, que l’interventiond’Alexander Ståhle arrive vraiment au bon moment. J’ai eu la chancegrâce à l’IRPA et à Jean-Pierre Ferrand de voir, in situ, ce qui se faiten Suède, c’est un énorme encouragement et je vous invite donc, aunom de la Conférence des Villes de Bretagne, dont de nombreusesvilles sont présentes, d’écouter attentivement cette splendide expé-rience suédoise qui est transposable, j’en suis persuadé.

Propos introductifs

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