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MESURES 842 - FÉVRIER 2012 - www.mesures.com 26 F orum MÉTHODES DE MAINTENANCE « Avec la MBF, l’industriel  à tous les coups » H Apparue dans l’aéronautique à la fin des années soixante, la MBF (Maintenance basée sur la fiabilité) est une méthode de maintenance particulièrement efficace pour identifier les éventuelles défaillances d’une installation et faire en sorte qu’elles ne se produisent pas. Son déploiement nécessite une réelle implication du personnel concerné et un travail collectif entre différents services du site. Au final, les gains obtenus sont nombreux. En termes technique et financier, bien sûr, mais aussi au niveau humain et organisationnel. Rabah Achemaoui, directeur du département maintenance d’Endel (groupe GDF Suez), nous rappelle ici l’intérêt d’une méthode encore parfois mal connue des industriels. Mesures. Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste la méthode MBF (Maintenance basée sur la fiabilité) ? Rabah Achemaoui. La Maintenance basée sur la Fiabilité vise à définir le programme de maintenance le plus pertinent par rap- port aux enjeux liés aux conséquences des défaillances qui peuvent advenir sur une installation. La particularité de cette mé- thode réside dans le fait que l’on traite la maintenance par une “approche système”. Autrement dit, en dimensionnant l’effort de la maintenance en fonction des consé- quences des défaillances, et non à travers les défaillances proprement dites (1) . Le principe consiste à comprendre de quelle manière le dysfonctionnement survient et à trouver les actions de maintenance néces- saires pour que les phénomènes identifiés n’apparaissent pas. En pratique, cette ap- proche offre des avantages certains. Elle permet d’optimiser la disponibilité des équipements avec le coût le plus bas pos- sible, au niveau de fiabilité requis. L’exploitant évite ainsi la sur-qualité (coû- teuse) et la sous-qualité (à l’origine des défaillances). Il peut concentrer ses efforts de maintenance préventive uniquement sur les matériels critiques, et élaborer les tâches de maintenance de manière rigoureuse. Mesures. Quels sont les domaines d’appli- cation privilégiés de cette méthode ? Rabah Achemaoui. La MBF peut être mise en œuvre dans tous les secteurs industriels. Néanmoins, elle est particulièrement adaptée lorsque les enjeux concernant la sécurité ou les coûts de maintenance sont importants. Aujourd’hui, on la trouve le plus souvent dans la production d’énergie, ainsi que dans l’aéronautique, l’agroalimentaire, la pharma- cie, ou encore, l’armement. Mesures. La MBF s’applique-t-elle aussi bien sur un site en exploitation qu’au moment de la conception d’une nouvelle installation ? Rabah Achemaoui. Tout à fait. C’est une démarche qui accompagne les installations sur l’ensemble de leur cycle de vie. Il est intéressant de l’employer pour un site en construction afin d’élaborer un plan de maintenance avec l’ensemble des paramètres nécessaires : les contraintes du process, la sécurité des hommes et des installations, les Ingénieur maintenance CESI et diplômé d’un Master HEC Direction marketing et stratégie commerciale, Rabah Achemaoui, 47 ans, est directeur du département maintenance chez Endel. La société appartient à la branche Energy Services du groupe GDF Suez. Spécialisée dans la maintenance industrielle et les services associés, elle intervient tout au long du cycle de vie des installations : de la conception à la rénovation en passant par la maintenance, le transfert ou le démantèlement des équipements. Parmi ses différentes missions, elle est amenée à mettre en œuvre la méthode MBF. Rabah Achemaoui, directeur du département maintenance chez Endel DR

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F   orumMÉTHODES DE MAINTENANCE

« Avec la MBF, l’industriel  est gagnant  à tous les coups »HApparue dans l’aéronautique à la fin des années soixante, la MBF (Maintenance basée sur la fiabilité) est une méthode de maintenance particulièrement efficace pour identifier les éventuelles défaillances d’une installation et faire en sorte qu’elles ne se produisent pas. Son déploiement nécessite une réelle implication du personnel concerné et un travail collectif entre différents services du site. Au final, les gains obtenus sont nombreux. En termes technique et financier, bien sûr, mais aussi au niveau humain et organisationnel. Rabah Achemaoui, directeur du département maintenance d’Endel (groupe GDF Suez), nous rappelle ici l’intérêt d’une méthode encore parfois mal connue des industriels.

Mesures. Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste la méthode MBF (Maintenance basée sur la fiabilité) ?Rabah Achemaoui. La Maintenance basée sur la Fiabilité vise à définir le programme de maintenance le plus pertinent par rap-port aux enjeux liés aux conséquences des défaillances qui peuvent advenir sur une installation. La particularité de cette mé-thode réside dans le fait que l’on traite la maintenance par une “approche système”. Autrement dit, en dimensionnant l’effort de la maintenance en fonction des consé-quences des défaillances, et non à travers les défaillances proprement dites(1). Le principe consiste à comprendre de quelle manière le dysfonctionnement survient et à trouver les actions de maintenance néces-saires pour que les phénomènes identifiés n’apparaissent pas. En pratique, cette ap-proche offre des avantages certains. Elle permet d’optimiser la disponibilité des équipements avec le coût le plus bas pos-sible, au niveau de fiabilité requis. L’exploitant évite ainsi la sur-qualité (coû-teuse) et la sous-qualité (à l’origine des défaillances). Il peut concentrer ses efforts de maintenance préventive uniquement sur les matériels critiques, et élaborer les tâches de maintenance de manière rigoureuse.

Mesures. Quels sont les domaines d’appli-cation privilégiés de cette méthode ?Rabah Achemaoui. La MBF peut être mise en œuvre dans tous les secteurs industriels. Néanmoins, elle est particulièrement adaptée lorsque les enjeux concernant la sécurité ou les coûts de maintenance sont importants. Aujourd’hui, on la trouve le plus souvent dans la production d’énergie, ainsi que dans l’aéronautique, l’agroalimentaire, la pharma-cie, ou encore, l’armement.

Mesures. La MBF s’applique-t-elle aussi bien sur un site en exploitation qu’au moment de la conception d’une nouvelle installation ?Rabah Achemaoui. Tout à fait. C’est une démarche qui accompagne les installations sur l’ensemble de leur cycle de vie. Il est intéressant de l’employer pour un site en construction afin d’élaborer un plan de maintenance avec l’ensemble des paramètres nécessaires : les contraintes du process, la sécurité des hommes et des installations, les

Ingénieur maintenance CESI et diplômé d’un Master HEC Direction marketing et stratégie commerciale, Rabah Achemaoui, 47 ans, est directeur du département maintenance chez Endel. La société appartient à la branche Energy Services du groupe GDF Suez. Spécialisée dans la maintenance industrielle et les services associés, elle intervient tout au long du cycle de vie des installations : de la conception à la rénovation en passant par la maintenance, le transfert ou le démantèlement des équipements. Parmi ses différentes missions, elle est amenée à mettre en œuvre la méthode MBF.

Rabah Achemaoui, directeur du département maintenance chez Endel

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« Avec la MBF, l’industriel  est gagnant  à tous les coups »

ment dans les secteurs de l’énergie, de la pharmacie, ou de l’agroalimentaire). Enfin, certains dirigeants sont conscients de l’im-pact positif que peut avoir une telle démarche sur l’image de marque de leur société.

Mesures. Les industriels ne cherchent donc pas à déployer la méthode uniquement lorsqu’ils y sont contraints, ou à la suite d’une défaillance de leurs installations…Rabah Achemaoui. Nous voyons toutes sortes de cas se présenter. Certains font appel à nous lorsqu’ils sont confrontés à une baisse de la disponibilité de leurs équipements ou du TRS. La baisse de ces indicateurs traduit tout simplement une diminution de la pro-duction en raison, notamment, des dé-faillances qui ont provoqué un arrêt de pro-duction. Il faut donc trouver des solutions pour les augmenter à nouveau. En cela, la MBF leur est particulièrement utile. Outre le plan de maintenance qu’elle permet de défi-nir, elle suggère aussi les modifications néces-saires, et conduit à revoir les pièces de re-change que l’on doit stocker.Mais d’autres industriels font aussi appel à nos services avant l’exploitation effective de leurs installations, pour prendre en compte les aspects de sécurité, de disponibilité, de qualité et de protection de l’environnement, dans la définition du plan de maintenance. Ceci dit, malgré tout l’intérêt qui lui est apporté, la MBF n’est pas encore déployée aussi souvent qu’elle le devrait…

Mesures. Quels sont, selon vous, les obs-tacles à une plus large acceptation de la méthode ?Rabah Achemaoui. Je pense que le premier obstacle est d’ordre financier. Le retour

La MBF (Maintenance basée sur la fiabilité) est une méthode de maintenance issue du secteur de l’aéronautique militaire et civile. Lors de son apparition dans les années soixante, elle est d’abord utilisée sous le nom de RCM (Reliability entered Maintenance), puis employée, au cours des années quatre-vingt, dans le nucléaire sous le nom d’OMF (Optimisation de la maintenance par la fiabilité). Il existe, aujourd’hui, plusieurs définitions de la méthode : Définition du MSG (Maintenance Steering

Group) dans l’aéronautique : méthodologie destinée à identifier des tâches de maintenance préventive pour obtenir le niveau de fiabilité intrinsèque des équipements avec le moins de ressources possibles. Définition de la CEI : méthode destinée à établir un programme de maintenance préventive qui garantira efficacement et effectivement le niveau de fiabilité intrinsèque des équipements et des structures. Définition de la RCM : méthode mise en œuvre pour déterminer les

exigences de maintenance pour n’importe quel bien matériel, dans son contexte opérationnel. Définition de la RCM suivant la SAE JA1011 (Society of Automotive Engineers) : méthode spécifique permettant d’identifier les politiques de maintenance qui peuvent être mises en œuvre pour contrôler les défaillances fonctionnelles et les exigences de maintenance pour n’importe quel bien matériel dans un contexte opérationnel donné.

MBF, RCM ou OMF ?

conditions de garantie des équipements et les diverses réglementations en vigueur (normes françaises, recommandations constructeurs, etc.). En phase d’exploitation, la MBF s’intègre parfaitement dans une dé-marche d’amélioration continue pour gagner en efficacité et tendre vers un TRS(2) optimum.

Mesures. Depuis son apparition dans les années soixante, la MBF est restée relative-ment mal connue des industriels. Avez-

vous le sentiment qu’elle connaît désor-mais un regain d’intérêt ?Rabah Achemaoui. Absolument. Cette mé-thode est aujourd’hui de plus en plus utilisée dans le milieu industriel. Il y a plusieurs rai-sons à cela. Les exploitants sont conscients que la MBF leur permet de construire un plan de maintenance pertinent offrant le meilleur compromis entre le risque et le coût. Cette méthode leur est aussi utile pour justifier un bon fonctionnement de leur maintenance lors d’un audit qualité et sécurité (notam-

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maintenance ou de production. Il est parfois difficile de faire en sorte qu’il collabore sur toute la durée du projet. Chez Endel, par exemple, les projets de MBF que nous met-tons en œuvre peuvent durer de trois semaines à six mois (suivant leur périmètre technique et le nombre d’équipements à étu-dier). Durant cette étude, nous sollicitons différents services. Pour l’analyse des dé-faillances, par exemple, nous collaborons avec une partie du personnel de la maintenance,

Il existe différentes approches pour mettre en œuvre la méthode MBF. Chez Endel, par exemple, la démarche est décrite en huit étapes, et elle comporte un certain nombre de spécificités (au niveau de la révision des pièces de rechange ou de la conformité réglementaire, notamment). La méthode mise en œuvre est la suivante :❶ Découpage du procédé ou du bien Inventaire exhaustif de tous les systèmes Analyse fonctionnelle (identification

de la fonction principale du bien) Classement du type de fonction (protection,

contrôle, etc.)❷ Sélection des systèmes en fonction des enjeux Coûts de maintenance Coûts de perte de production Disponibilité❸ Identification des systèmes ou des sous-systèmes

Identification des matériels qui participent à ces systèmes ou sous-systèmes

Définition des limites (utilisation des plans, schémas, arborescence GMAO)

❹ Enumération des défaillances possibles pour chaque fonctionUtilisation des schémas fonctionnels de l’installation, des dossiers de conception, des conditions d’environnement, des modes de conduite, des défaillances envisagées, des historiques, etc.❺ Hiérarchisation des criticités et des modes de défaillanceCotation AMDEC et intégration des contraintes réglementaires❻ Identification des matériels critiques et des causes (mécanisme de dégradation) Données constructeurs Historique des défaillances sur les systèmes

et composants Plan de maintenance mis en œuvre

❼ Sélection des tâches de maintenance et de leur périodicité Faible criticité : pas de préventif Forte criticité : A l’aide d’un logigramme

de décision :– Analyse de la fiabilité du composant pour

évaluer les fréquences d’intervention– Analyse économique pour choisir entre

préventif et remplacement systématique– Possibilité de mettre en œuvre la mainte-

nance conditionnelle (paramètre à mesurer)– Création ou mise à jour du plan de mainte-

nance❽ Rédaction des procédures de maintenance et du plan de formation Création ou mise à jour des procédures

et gammes de maintenance Mise en œuvre d’un plan de formation

(exploitant, maintenance)

Les étapes de la MBF

Mesures. Quels sont les risques d’échec les plus courants lors du déploiement de la méthode ?Rabah Achemaoui. L’un des principaux risques d’échec est lié à un manque d’infor-mations. On dispose parfois de données trop imprécises sur les équipements, d’une GMAO pas, ou mal, renseignée, de schémas ou de plans d’installations manquants, ou erronés, etc. L’autre facteur de risque peut provenir d’un manque d’implication du personnel de

sur investissement n’est pas immédiat. Il s’inscrit indéniablement sur la durée. Dans le domaine de l’énergie, par exemple, un industriel qui n’a encore jamais expérimenté la méthode n’aura pas de retour sur investissement avant deux ans. D’autre part, il peut aussi y avoir des problèmes liés à la disponibilité du per-sonnel concerné. Il est important de sou-ligner que la méthode MBF nécessite un travail de groupe. Pour mener à bien une telle démarche, une implication de plu-sieurs services est nécessaire. Cela va de la production à la maintenance, en passant par les services qualité et sécurité. Ce tra-vail collectif est indispensable, car toutes les parties concernées apportent leur va-leur ajoutée dans l’analyse du comporte-ment des équipements et la définition des tâches de maintenance.Parmi les autres obstacles, apparaît aussi le manque d’informations du personnel. Même si la méthode MBF a plus de qua-rante ans, tous les responsables mainte-nance ne la connaissent pas encore ! Enfin, l’acceptation de la méthode dépend nécessairement de la politique de main-tenance déployée sur les sites. N’oublions pas que certains industriels préfèrent en-core utiliser une maintenance corrective, et donc intervenir sur les équipements que lorsqu’ils sont défaillants…

En réalisant une étude MBF, l’exploitant améliore la sécurité des personnes et des biens, et contribue à la protection de l’environne-ment. La méthode est très utile sur les installations à risque, où la moindre défaillance peut être lourde en conséquence.

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du personnel de la production (qui nous ren-seigne, par exemple, sur les micro-pannes non recensées par la GMAO), ainsi qu’avec les services qualité et sécurité, qui nous aler-tent sur la gravité de certaines défaillances. Or, on ne peut monopoliser ce personnel pour le déploiement de la MBF, car il doit gérer quotidiennement ses propres activités sur le site. Pour mener à bien une telle démarche, la société de maintenance doit veiller à ne solliciter le personnel du site que pour le strict nécessaire. Chez Endel, par exemple, nous tâchons de limiter le temps partagé avec nos clients à deux demi-journées par semaine.

Mesures. Vous mentionnez la nécessité de disposer de données fiables. La mise en œuvre de la MBF nécessite-t-elle forcé-ment de disposer dès le départ d’une GMAO correctement renseignée pour être menée avec succès ?Rabah Achemaoui. La GMAO n’est pas in-dispensable, mais elle permet de gagner du temps. Dans le cadre d’une mise à jour du plan de maintenance (donc pour un site en exploitation), il est recommandé d’utiliser le REX (Retour d’expérience) du site. Cela s’effectue idéalement par la GMAO. Sinon, il faut utiliser le Retour d’expérience du per-sonnel de maintenance et d’exploitation du site. Le déroulement de la démarche MBF prend alors plus de temps, et nécessite l’or-ganisation de multiples réunions. Grâce à la GMAO, la société de maintenance analyse aussi plus facilement et plus rapidement les données. Notre entreprise, par exemple, dis-pose d’un logiciel qui communique avec la plupart des GMAO du commerce pour extraire les données dont nous avons besoin. Une GMAO bien renseignée nous permet ainsi d’être plus précis, plus rapides, et sur-tout de solliciter le moins possible le person-nel du site, afin qu’il poursuive ses activités courantes.

Mesures. Le plan de maintenance établi suivant la méthode MBF doit-il ensuite être remis en cause, de façon régulière, par l’exploitant ?Rabah Achemaoui. C’est indispensable. Sur un site en exploitation, les conditions d’uti-lisation des équipements peuvent évoluer au cours du temps. De plus, les machines vieillissent, les normes changent, et les amé-liorations apportées tout au long de la durée de vie des installations modifient forcément les besoins en maintenance. Pour toutes ces raisons, un plan de maintenance ne peut jamais être définitif. Il convient de disposer d’un tableau de bord avec les indicateurs

clés (KPI(3)) de ses installations, et de les sur-veiller très régulièrement afin de réagir le plus vite possible face à une dérive. La pério-dicité de cette analyse dépend du niveau de maîtrise des installations. Dans le domaine de l’énergie, par exemple, la démarche MBF est habituellement utilisée tous les trois ans afin de remettre à jour le plan de mainte-nance et le stock de pièces de rechange associé.

Mesures. Lorsque l’exploitant a appliqué la démarche MBF, est-il gagnant à tous les coups ?Rabah Achemaoui. Oui ! Et les gains obtenus sont nombreux : meilleur taux de disponibi-lité des installations, réduction de la mainte-nance lourde (nécessitant des arrêts de la production) grâce à une maintenance condi-tionnelle, meilleure planification de la main-tenance préventive, amélioration de la sécu-rité par une meilleure maîtrise des risques industriels, optimisation du stock de pièces de rechange, etc. On note aussi un certain nombre d’effets positifs qui découlent indi-rectement de la méthode. Grâce à la MBF, l’exploitant acquiert ainsi une meilleure connaissance de ses installations. La dé-marche responsabilise également le person-nel et contribue à une meilleure cohésion entre les différentes équipes. Enfin, elle abou-tit à une meilleure compréhension des pro-blématiques de chacun en fonction de son service (sécurité, production, maintenance ou qualité).

Mesures. Pour conclure, quel est le conseil que vous donneriez à un industriel hési-tant à employer cette démarche ?Rabah Achemaoui. Je lui conseillerais de ne pas attendre et de transformer sa vision de la maintenance en un réel centre de profit par le déploiement de la méthode MBF. Néanmoins, cette méthode doit d’abord être un réel projet d’entreprise, porté par la direction générale. C’est elle qui doit fournir les moyens nécessaires pour parvenir à cet objectif.

Propos recueillis  par Marie-Line Zani-Demange

(1) La MBF se différencie, en cela, d’autres méthodes telles que l’AMDEC, qui est basée sur l’analyse des modes de défaillances.(2) Le TRS (taux de rendement synthétique) est un indicateur permettant de mesurer le niveau de production.(3) Les indicateurs clés de performance (ICP ou KPI) sont des indicateurs mesurables d’aide décisionnelle. Ils sont utilisés dans les tableaux de bord de gestion et doivent être régulièrement remis à jour.

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