81e annÉe source · anne-marie schacher, françoise steib, elisabeth stettler, danielle wegmuller....

28
81e ANNÉE source 11 NOVEMBRE 1971 Paraît 11 fois par an

Upload: others

Post on 27-May-2020

10 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

81e ANNÉE

sourceN° 11 NOVEMBRE 1971

Paraît 11 fois par an

Page 2: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

La Source — Ecole d’infirmièreâ30, Av. Vinet, 1004 LausanneTéléphone (021) 24 14 81 — CCP 10-165 30

Directrice: M"° Charlotte von Allmen Directrice adjointe : M"e Lilia Ramel Infirmière-chef : M"e Rita Veuve

Journal

Rédactrice : Lilia Ramel

Administration : La Source 30, av. Vinet, 1004 Lausanne

Abonnement : 14 fr. par an

Changement d’adresse : 80 et.

CCP 10- 16530

Association des infirmières de La Source, Lausanne

Présidente :Mme M. Schneiter-Amiet

20, av. Villardin, 1009 Fully

Tél. (021) 28 29 45

CCP 10-2712

Foyer-Home31, av. Vinet, 1004 Lausanne

Directrice ;

M"e Augusta Chaubert

Tél. (021) 25 29 25

CCP 10-1015

Sommaire

La volonté de guérisonB. Martin 237

Nouvelles de l'Ecole Nouveau bâtiment d'Ecole . 238Dispensaire............................ 238Nouvelles élèves et diplô­mées ...........................................239Anniversaire............................ 240

La santé... à quel prixL. R. 241

Le coût de la santéP. Giiiiand 242

Réflexions sur quelques problè­mes posés par la réanimation

D' J.-F. Enrico 247

A propos de soins à domicileD' Ci. Willa 251

Correspondance........................ 254

Ça ne coule pas de source...Le Falot 257

Calendrier..................................258

Postes à pourvoir - Faire-part 258

Réunions de Sourciennes . . 260

Adresses..................................261

236

Page 3: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

La volonté de guérison

On pourrait dire qu’il n'est pas de pire malade que celui qui ne veut pas guérir. Ce refus est beaucoup plus fréquent qu'on ne l’ima­gine. Il est une manifestation de la démission à l’égard de la vie en général.

Evidemment, si on lui dit qu'il est en train de démissionner, le malade protestera énergiquement. Il rétorquera qu’il ne serait pas allé voir un médecin, ou qu’il n'aurait pas fait appel à vous, s’il ne voulait pas guérir. Il se sent offensé, s’il a l’impression qu'on l'accuse de s'installer dans sa maladie et de n'en plus vouloir sortir. On ne peut donc presque jamais aborder ce problème de front, mais il est indispensable de savoir reconnaître ce refus, probablement incons­cient, chez celui dont on s'occupe.

Mais il n'est pas moins indispensable que nous soyons nous- mêmes convaincus que la guérison est à la fois voulue et nécessaire. Or c'est là que surgissent toujours à nouveau des doutes, dont le plus grave, pour les croyants, est le doute quant à la volonté divine de la guérison. Demander la guérison, prier pour elle, évoque sans cesse l’angoissante question : « Et si Dieu ne voulait pas que je (qu'il) guérisse ? S’il a envoyé cette épreuve, ne devrait-on pas rester malade jusqu'à ce que l'on ait appris sa leçon ? »

Il est extrêmement tentant d’accepter de telles déclarations comme une preuve de foi et de juste soumission. Or, elles sont sou­vent une manière très honorable de camoufler inconsciemment sa démission à l’égard de la vie. La volonté de Dieu ne peut jamais être que le malade démissionne et renonce au plus grand don qu’il nous a fait. L’erreur spirituelle fondamentale de la démission est de penser qu'il peut y avoir, pour Dieu, la possibilité de récuser lui-même sa première grâce, celle de la vie.

Bernard Martin *Veux-tu guérir ? Labor et Fides, 1952

* Ancien aumônier de la Clinique psychiatrique de Bel-Air.

237

Page 4: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Nouvelles de l’Ecole

Nouveau bâtiment de l’Ecole

A la suite des accords qui ont été passés entre les cantons de Genève, Neuchâtel et Vaud, notre école pourra prochainement pro­céder à l’édification d’un nouveau bâtiment, qui se trouvera situé au sud des Saisons (anciennement Béthanie), et qui comprendra plusieurs auditoires, des bureaux pour la direction et les monitrices, des salles de cours, une bibliothèque et, ce qui enchantera surtout nos élèves et nos infirmières diplômées, une piscine couverte.

Le début des travaux a été fixé à fin octobre de cette année et l'on peut espérer inaugurer ce nouveau bâtiment à fin 1972. La Source aura ainsi à sa disposition tout ce qui est actuellement nécessaire, non seulement pour ses propres élèves, mais aussi pour l'organisa­tion de cours spéciaux pour infirmières de santé publique, infirmières de salle d'opération, auxiliaires bénévoles de la Croix-Rouge, etc.

Dispensaire

Après avoir assisté à 28 séances depuis octobre 1968, les mem­bres de la commission de construction du nouveau Dispensaire se sont rencontrés une dernière fois, sous la présidence de M. J.-E. Dubochet. Ils ont appris avec intérêt et plaisir que, sur le plan finan­cier, toutes choses ont pu s’arranger de façon favorable, grâce à la collaboration et à la compréhension de la Ville de Lausanne.

Au cours d’un repas groupant les membres de cette commission, chacun a été remercié pour sa participation à la réalisation de ce nouveau Dispensaire, qui rend déjà de très signalés services, tant en ce qui concerne la formation de nos élèves, le perfectionnement de nos infirmières, que l’aide apportée à la médecine extra-hospitalière.

Infirmières-chefs adjointes à La Source

M"° Marylise Racheter suit depuis le début de septembre dernier les cours de l'Ecole supérieure d’enseignement infirmier à Lausanne. Actuellement, M"° Elisabeth Zbinden et Mme Catherine Chollet-Bosset secondent l’infirmière-chef de La Source. Nous les en remercions.

238

Page 5: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Générosités

M. le Dr Willy Schneider-Gentil, qui vient de fermer son cabinet à Aigle, a fait cadeau à La Source d’une magnifique collection de volumes de l’Encyclopédie médico-chirurgicale. Ce don représente un enrichissement très sensible pour notre bibliothèque. Nous avons exprimé notre vive reconnaissance à M. le Dr Schneider.

Une Sourcienne, qui désire rester anonyme, a fait un don de Fr. 2000.— pour le Lit de l’infirmière, en souvenir de ses deux sœurs, également Sourciennes, décédées récemment. Ce geste nous a beaucoup touchés. Nous redisons nos chaleureux remerciements à la donatrice.

La Source a toujours éprouvé beaucoup de gratitude à l’égard des personnes qui pensent à apporter une note artistique dans nos maisons. A cet égard, nous avons plaisir à signaler le don qui nous a été fait par M. et Mma Fr. Reymond, de Saint-Sulpice, d’une toile de Torres Matas, qui figure actuellement au salon des médecins et qui complète fort heureusement le don de deux toiles du même artiste que nous avions reçues précédemment. Nous sommes très sensibles à de tels gestes, qui permettent à La Source de montrer un visage agréable et accueillant.

Nouvelles élèves

Trente et une nouvelles élèves sont entrées à La Source le 4 octo­bre. Ce sont M"es Maria Brambilla, venant de Milan ; Elisabeth Brand, de Cernier (NE) ; Chantal Crettaz, de Sierre ; Jacqueline Félix, de Genève ; Martine Flubacher, de Morges, Anne Fonjallaz, de Vevey ; Dominique Fragnière, de Châtel-Saint-Denis ; Edmonde Gagnebin, de Prangins s/Nyon ; Mme Daisy Gerber, de Font (FR) ; M"8S Marianne Fluguenin, du Locle ; Anita Flunziker, d’Oron-la-Ville ; Evelyne Isen- schmid, d'Auvernier; Mrae Catherine Jeanneret, de Lausanne ; M"es Da­nielle Klopfenstein, de Corgémont; Luce Loeffel.de Chambrelien (NE); Martine Maillard, d’Ardres (France) ; Christiane Marchon, de La Chaux-de-Fonds ; Christine Meyer, de Bienne ; Anne-Catherine Mey- lan, de Neuchâtel ; Martine Miéville, de Neuchâtel ; Nicole Nussbau- mer, de Lausanne ; Catherine Pollen, de Pully ; Claude Schumacher, de Neuchâtel ; Monique Stammbach, de Tavannes ; Barbara Stoffel, de Neftenbach (ZH) ; Christine Tosalli, de Colombier (NE) ; Anne- Lise Tschanz, d'Epautheyres ; Madeleine Vergères, de Lutry ; Cathe­rine Vernier, de Maubeuge (France) ; Elisabeth Verrey, de Lausanne ; Christiane Widmer, de Bulle.

239

Page 6: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Examens de diplôme

Après avoir passé avec succès les examens finals, le 28 sep­tembre, 25 élèves ont obtenu leur diplôme. Ce sont M"es Christiane Boymond, Claire-Lise Chappuis, Catherine Chavan, Sylvie Clerc, Anne-Marie Coste, Mmo Denyse Delapraz, Mlles Valérie Favrod-Coune, Mariette Gauthey, Sylvette Goy, Mme Francine Grandchamp-Flupka, M"e5 Ursula Flowald, Isabelle Jost, Sarah Makins, Claire-Lise Martin, Anne-Claude Meylan, Rachel Pasche, Muriel Pichard, Jacqueline Pof- fet, Bernadette Priamo, Georgette Rochat, Marie-Madeleine Roulet, Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller.

Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole d’infirmières de Liestal, et pour La Source, Mme le Dr Elisabeth Biaudet. Les Drs A. Jost (chirurgie) et B. Curchod (méde­cine) étaient les médecins examinateurs.

Les examens d’aptitudes professionnelles avaient eu lieu au cours des semaines précédentes. Par ailleurs, chaque élève avait, selon la règle, présenté un travail de diplôme sur un sujet médical ou para- médical de son choix. Plusieurs de ces travaux étaient d’un réel intérêt. Voici quelques-uns des sujets traités : La diététique et le ma­lade — L’infirmière et le malade dépressif— L’infarctus du myocarde, une conséquence de la vie moderne — L’élève infirmière veilleuse face au malade — Rôle de l'infirmière dans le syndrome de mal­absorption chez l’enfant.

Rédaction du Journal

Ml,e Sylvie Clerc et Valérie Favrod-Coune sont maintenant diplô­mées. Nous regrettons de nous séparer d’elles, dans notre groupe de rédaction, et nous accueillons avec d'autant plus de plaisir deux nouvelles élèves : M"es Chantal Mottaz et Susy Tokkie.

Anniversaire

Un anniversaire si discret qu'il aurait passé inaperçu sans un billet retrouvé dans nos tiroirs : il y a eu cette année cinquante ans que Mme Heller-Huguenin, à Lausanne, confectionne nos bonnets Source. Combien de mètres d’organdi a-t-elle ourlés pendant ce demi-siècle ? Peut-être faudrait-il parler de kilomètres. Combien, volée après volée, a-t-elle coiffé de Sourciennes ? Plus de 2000 en tout cas. Toujours souriante, aimable, disponible, Mme Heller continue... Nous vous disons un chaleureux merci, chère Madame.

240

Page 7: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

La santé... à quel prix?

Tous les quatre ans, l'Association médico-sociale protestante de langue française organise un congrès, le plus souvent en France. De nombreux médecins, des théologiens, des administrateurs, des infir­mières, des assistantes sociales, des physiothérapeutes, des phar­maciens préparent ces journées d’étude, destinées à toutes les per­sonnes qui, de près ou de loin, touchent au milieu hospitalier et sont intéressées par les problèmes traités dans l'orientation adoptée par le congrès médico-social protestant.

Le 9e et dernier en date de ces congrès a eu lieu à Grenoble, en octobre 1969, sur le sujet: «La santé... à quel prix?» Ses conclu­sions, fort intéressantes, ont été publiées sous ce titre. (Editions Berger-Levrault, 1970.)

Cet ouvrage nous a été adressé, avec prière d'en rendre compte dans le Journal de La Source. En l'examinant attentivement, nous nous sommes aperçus qu'il n'était pas possible d'analyser en peu de pages un livre qui est déjà un résumé condensé et très riche de tra­vaux importants. D'autre part, le contexte français des problèmes évoqués n'est pas connu suffisamment de chacun.

Nous avons préféré reprendre trois des thèmes traités, et deman­der à des personnes « de chez nous », de bien vouloir les dévelop­per, mais dans le contexte de notre vie romande, même si les pro­blèmes soulevés la dépassent largement.

Vous trouverez ces trois articles dans la suite de ce journal : nous remercions très vivement M. Pierre Gilliand, chef de l’Office de sta­tistiques de l'Etat de Vaud, les docteurs J. F. Enrico, médecin-adjoint dans les services de réanimation de l'Hôpital Nestlé et Claude Willa, médecin-directeur du Dispensaire de La Source, d’avoir bien voulu nous accorder leur aide, dans l’élaboration de ce numéro.

D’autre part, nous signalons dès maintenant et recommandons tout particulièrement le prochain congrès qui aura lieu à Lausanne, du 24 au 27 mai 1973, sur le sujet suivant : « L'homme devant la méde­cine de demain ». Il sera placé sous la présidence du professeur Eric Martin, de Genève, le comité d'organisation vaudois dépendant du Dr A. Dentan.

Nous en reparlerons, mais préparez-vous à ne pas manquer ce qui sera pour nous un privilège.

L. R.

241

Page 8: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Le coût de la santé

Pierre Gilliand *

La santé est considérée à juste titre comme un droit. Mais recon­naître et vouloir satisfaire de façon équitable les droits à la santé ne signifie pas qu'il faille renoncer à en mesurer les incidences finan­cières. La santé n'a certes pas de « prix », mais elle a un budget.

Le coût de la santé n'a pas de limite objective. L’ampleur et l'élas­ticité des besoins, l'importance des moyens aptes à les satisfaire, entraînent des dépenses considérables. En définitive, la place de la santé publique sera délimitée par les disponibilités financières et par les options de la nation ou des cantons.

Les dépenses d’exploitation des hôpitaux suisses augmentent à un rythme souvent qualifié d’explosif.

Les dépenses de l’ensemble des hôpitaux suisses ont passé de 250 millions en 1950 à plus de 1500 millions en 1968, se multipliant 6,1 fois en l'espace de 18 ans. L'augmentation moyenne des dépenses hospitalières est voisine de 11 % l’an. Pour la même période, le produit national brut (P.N.B.) s’élevait de 20 à 74 milliards (x 3,7).

Le rythme d’augmentation des dépenses hospitalières a tendance à s’accélérer: d'environ 8% par an entre 1950 et 1960, l’accroisse-— ment annuel moyen est voisin de 15% ces dernières années.

La proportion des dépenses d’exploitation hospitalière au PNB, de 1 % % en 1950, augmentait régulièrement pour atteindre plus de 2 % en 1968. Le montant moyen consacré par habitant s'élevait de 53 à 250 francs environ.

Tandis que l’on constate une accélération du rythme des dépenses hospitalières, la cote de croissance du PNB fléchit. Le taux d'élasti­cité, d’environ 1,3, remarquablement stable entre 1950 et 1965, est supérieur à 2 de 1965 à 1968.

Par ailleurs, les dépenses d’exploitation des hôpitaux croissent plus rapidement que leurs ressources ordinaires. La différence entre les dépenses et les recettes, comblée en grande partie par les pou­voirs publics, a passé de 80 millions (32%) à 610 millions (40%), soit 7,6 fois plus en l’espace de 18 ans.

L’accroissement des dépenses hospitalières et leur composition par poste sont les signes d’une technicité croissante.

Le coût d’exploitation par journée de malade ou d’hospitalisation, critère utilisé par tous les hôpitaux, est une base comptable pratique

* Chef de l'Office de statistiques de l'Etat de Vaud.

242

Page 9: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

1I1H111ÏÏ

Personnel \m Frais médicaux

□ Alimentation Autres

Fig. 1. — Coûts moyens de la journée d'hospitalisation et répartition par poste,Suisse, 1950- 1968

(mais discutable pour des comparaisons d'ordre économique). Il s’est élevé d'environ 14 francs en 1950 à 70 francs en 1968 (65 francs selon ajustement).

C'est de loin le poste <• personnel » qui, s’élevant de 6 à 45 francs, a le plus contribué à l’élévation du coût moyen de la journée d'hospi­talisation : 39 francs pour une augmentation totale de 57 francs de 1950 à 1968. Sa proportion dans le coût total passe de 44 % à 64 %.

Les dépenses d'hygiène publique et de constructions hospita­lières de l’ensemble des pouvoirs publics, de 350 millions en 1952 et de 1420 millions en 1966, croissent à un rythme qui s'accélère : 7 % l'an env. de 1952 à 1960, 15 % l’an de 1960 à 1966.

Dans le budget global des pouvoirs publics, après déduction des sommes comptées à double, la part de la santé s’élève de 7 1/2 % à 10 % en 1966 ; elle a augmenté depuis.

243

Page 10: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Les dépenses d’exploitation hospitalière ne représentent qu’une partie des montants affectés à la santé : dans les grandes lignes, la répartition est la suivante :

— 27 % pour les libres praticiens ;

— 18% pour les produits pharmaceutiques de consommation non hospitalière ;

— 45 % pour l’exploitation des hôpitaux et— 10% pour les investissements à la construction ;

soit 55 % pour l’ensemble du secteur hospitalier.

On peut estimer que les pouvoirs publics prennent en charge, directement ou indirectement, environ 40 % des dépenses de santé. Leur participation est très forte et beaucoup plus élevée qu’on ne l’imagine généralement.

En ligne générale, plus un canton est riche, et plus les dépenses totales des pouvoirs publics sont élevées. La tendance est extrême­ment nette pour l’hygiène publique ; plus un canton est riche et plus sont élevées les sommes et la part de son budget qu'il y affecte par habitant.

En outre, plus est élevée la capacité financière d'un canton, et plus celui-ci possède de lits, de médecins, de personnel infirmier, etc.

Les disparités cantonales ne s'atténuent pas dans le temps : de 1952 à 1965, la dispersion autour de la moyenne reste voisine de 38- 40 % ; mais l'écart passe, respectivement, de 29 à 59 francs.

Dans les grandes lignes, un classement d'après un modèle d'ana­lyse voit en tête les cantons qui disposent d'un hôpital universitaire, riches, urbains, à activité tertiaire dominante. En fin de classement, on trouve les cantons économiquement faibles, où le secteur agricole est resté important.

Les différences très nettes du niveau médico-hospitalier des cantons montrent que, en fait, les possibilités de la population, et en conséquence ses droits à bénéficier des services de santé, restent fonction de facteurs sociaux.

Une prévision des dépenses hospitalières et sanitaires et l’évalua­tion de leur part au produit national brut constituent, au-delà de l’ex­trapolation de tendances, une recherche de l'importance que peuvent ou doivent atteindre les services de santé. Les options sont à prendre en fonction des conséquences financières et des possibilités de les assumer.

L’accroissement des coûts d'exploitation, ces prochaines années, sera fonction directe des efforts pour moderniser l’équipement hospi­

244

Page 11: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

talier, adapter l'effectif du personnel afin de répondre aux nombreux besoins médico-techniques, améliorer la gestion, développer les indis­pensables services d'aide et de soins à domicile.

Le revenu par habitant va continuer d’augmenter, ce qui se traduira par une demande croissante de biens et des exigences nouvelles dans le secteur des services, au premier chef ceux qui concernent la santé. De plus, le vieillissement de la population et l'augmentation des taux de morbidité qui en découle, ainsi que l’extension des mesures de protection sociale, vont contribuer à grossir la consommation mé­dicale. Enfin, de nouveaux gains sur les taux de morbidité et de mor­talité, rendus possibles par les progrès de la médecine, sont extrême­ment onéreux.

Le financement est la clé de voûte du développement médico- hospitalier. Les dépenses totales d'hospitalisation (exploitation et constructions), de 2 1/2 milliards en 1970, atteindront vers 1980 près de 5 milliards (valeur 1970), soit le double en l'espace de 10 ans.

En admettant que l’hospitalisation représentera encore 55 % des dépenses de santé, celles-ci monteront à 8,5 milliards de francs 1970, ou 12,5 milliards en valeur nominale. La part des dépenses de santé au PNB s'élèverait à 6,7 % vers 1980.

Ces hypothèses peuvent être considérées comme plausibles, mais plutôt faibles, car les « accélérateurs » des dépenses de santé parais­sent plus nombreux que les « freins ».

Le rythme d’augmentation des dépenses de santé sera vraisem­blablement double de celui du produit national brut. La charge totale moyenne par habitant pour la santé sera très élevée : environ 1250 francs (valeur 1970) en 1980 soit env. 100 francs de 1970 par mois et par habitant ! (en francs de 1980 env. 1850 par an, soit env. 150 francs par an et par habitant).

Ces perspectives, qui ne se veulent nullement alarmistes, sont cependant lourdes de questions concernant une politique générale de la santé publique.

L’hôpital a rapidement passé du rôle passif de dispensateur de soins charitables à celui de « producteur », voire de « promoteur » de santé. Or ses structures administratives n'ont généralement pas évo­lué au rythme des progrès médicaux et techniques, ni à l'allure explosive des coûts. Pourtant, la gestion des ensembles hospitaliers est sans doute l'une des plus difficiles qui soit, en raison de la nature du service rendu, de la haute qualification du personnel médical, des contraintes financières et des exigences générales de la santé publique.

La gestion d'organismes sociaux et humanitaires conduite avec des moyens d'économie d'entreprise est encore considérée comme

245

Page 12: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

un paradoxe. La conversion n'est d’ailleurs pas aisée ; cependant, elle est déjà amorcée dans les cantons qui ont élaboré une planifi­cation hospitalière. Efficacité et solidarité ne sont pas antinomiques.

Les dépenses vont augmenter de façon inéluctable ; il s'agira de lutter contre toute forme de gaspillage. Une organisation interne judicieuse des services administratifs et médicaux est source de rationalisation et d’économies substantielles.

Plus les moyens mis à disposition sont importants, plus ils engen­drent la consommation médicale. La population prend conscience de ce que la santé est un bien prépondérant et réclame des prestations nou­velles et nombreuses, auxquelles elle ne songeait guère auparavant. Les dépenses de santé croissent de façon irréversible ; les mesures de prévention ne les contiendront pas ; tout au plus les freineront- elles. Les dépenses de santé ne s’autolimitent pas, mais s'autoali- mentent.

1950 1955 I960 1965 1968

__- Dépenses totales ......... Population■ Dépenses par habitant ____Effectifs totaux de personnel hospitalier

____Déficits totaux .**«* Produit National Brut____ Indice suisse des prix à la consommation

246

Fig. 2. — Evolution de quelques données hospitalières et économiques, Suisse, 1950 - 1968 (1950 = 100)

Page 13: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Cependant, notre pays est l'un des plus avantagés sous le rap­port de la prospérité économique. L’augmentation de la production et du bien-être, le changement structurel des besoins et le déplace­ment normal vers une consommation de services permettront de répondre à la progression des dépenses de santé. En outre, la redis­tribution sectorielle en faveur de la santé publique doit être accom­pagnée d’une redistribution territoriale, apte à combler les disparités actuelles entre les cantons. L'effort financier pour l'avenir, bien que considérable, peut être supporté, moyennant des mesures adéquates de gestion et de rationalisation, car des parts croissantes du produit national et des revenus sont susceptibles d'être affectées aux dé­penses tertiaires de santé.

Réflexions sur quelques problèmes posés par la réanimation

D' J. F. Enrico *

Dans les corridors des hôpitaux et des cliniques comme dans certains salons où l'on pense, la réanimation est assez souvent con­sidérée comme cette branche de la médecine qui s’attache à faire mourir après 5 à 6 semaines de souffrances atroces (soulagés seule­ment de leurs économies) de pauvres malades, qui ne demandaient qu'à mourir rapidement et paisiblement. Le sentiment est en effet répandu que le médecin hospitalier, aveuglé par l'intérêt scientifique, s'attache à accomplir des prouesses thérapeutiques pour observer les réactions de l'organisme poussé aux extrêmes limites de la résis­tance. Les innombrables cathéters, fils électriques, électrodes et appareils de surveillance, dont l'utilité n'est pas immédiatement per­çue, font apparaître le malade comme un animal d'expérience, objet de la curiosité inhumaine des techniciens de la médecine. La pitié, la compassion sont souvent invoquées pour suggérer de restreindre le nombre de malheureux soumis à ces traitements barbares. Cela n'empêche pas de déplorer, par ailleurs, que certains malades ne puissent bénéficier de ces mêmes traitements et que l'on s’interroge alors sur les critères utilisés pour effectuer le choix.

Avant d’examiner le bien-fondé du malaise, qui vient d'être cari- caturalement exposé, il convient peut-être de définir brièvement les objectifs de la réanimation.

* Médecin-adjoint, services de réanimation de l'Hôpital Nestlé.

247

Page 14: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Au cours des trente dernières années, la meilleure connaissance des mécanismes intimes des états pathologiques, la mise au point de médicaments très efficaces et les progrès réalisés dans le domaine de la technologie médicale ont abouti à l'élaboration de méthodes de traitement, qui ont pour but de pallier temporairement la défaillance ou l’arrêt de certaines fonctions vitales de l'organisme. On peut ainsi assurer, en quelque sorte « artificiellement » et pendant un laps de temps variable selon les cas, les fonctions respiratoire, cardiaque ou rénale de malades auparavant destinés à mourir à bref délai. Les quelques heures, ou jours, ainsi arrachés à la mort permettent sou­vent de corriger certaines altérations du milieu intérieur (qui étaient à l’origine des défaillances constatées) ou donnent le temps aux organes malades de récupérer une activité suffisante au maintien « naturel » de la vie. Rappelons, par exemple, la diminution spectacu­laire de la mortalité dans l'infarctus du myocarde qui, dès la création d'unités spécialisées dans les soins intensifs coronariens a passé de plus de 40 à moins de 20 %, ou les innombrables rétablissements que l'utilisation de reins artificiels au cours de l'insuffisance rénale aiguë a rendu possibles.

La mise en oeuvre de ces méthodes de réanimation exige toutefois une lourde et coûteuse organisation hospitalière, comprenant des locaux appropriés (équipés de nombreux appareils destinés à la surveillance et au traitement), un personnel infirmier abondant et qua­lifié (3 infirmières par malade sont idéalement considérées comme nécessaires...) et une équipe médicale fournie. Il est dès lors bien compréhensible que le nombre de lits consacrés à la réanimation soit relativement limité. Mais il est tout aussi compréhensible que l'exis­tence d'unités de soins intensifs conduise les médecins traitants à demander l'admission de ceux de leurs malades les plus gravement menacés. De cette situation découle un premier problème : celui du choix des malades à réanimer. Faut-il, comme certains l'ont proposé, refuser les personnes de plus de 70 ans, ou les cas qui d'emblée paraissent désespérés et imposeront des charges trop lourdes à des services souvent débordés, ou encore les victimes « d'accidents affreux », comme cela a été récemment suggéré.

Doit-on, au contraire, faire bénéficier tous les malades, sans excep­tion, des techniques les plus perfectionnées et, partant, les plus coûteuses ?

Il serait illusoire, dans le cadre restreint de cet article, de vouloir considérer dans le détail les différentes situations où ce problème du choix se pose ; notre propos se bornera en conséquence à envisager globalement les actes de réanimation applicables au cours des affec­tions aiguës, en renvoyant le lecteur au remarquable éditorial du

248

Page 15: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

professeur Hamburger et de ses collaborateurs (voir note p. 251), pour ce qui concerne les affections rénales chroniques et les inci­dences morales des greffes d'organes.

Quels sont les critères qui permettent de choisir les malades aux­quels s'adressent les méthodes de réanimation ?

Le premier mouvement, affectif, voudrait que tous les malades en danger de mort puissent être acceptés. Mais hélas, la médecine n'est pas toute-puissante et doit s'incliner devant une longue liste de maladies. Il est dès lors évident que pour toute une catégorie d'affec­tions, les techniques de réanimation les plus perfectionnées sont d'emblée vouées à l'échec. Il s’agit principalement des maladies chro­niques, évolutives, parvenues au stade terminal, qui compromettent de manière irréversible la fonction d’organes vitaux (cerveau, pou­mons, cœur), dont la défaillance entraîne la mort à bref délai et pour lesquels il n’est pas possible d'assurer la suppléance de manière durable. Ici, les thérapeutiques intensives ne pourraient que prolonger inutilement de quelques jours une douloureuse agonie. En revanche, tous les malades atteints d'affections potentiellement réversibles, qui mettent leur vie en danger, peuvent en première approximation béné­ficier de ces traitements.

Ce critère, fondé uniquement sur des éléments d'appréciation d’ordre médical, tenant compte à la fois de la nature des affections en cause et des moyens thérapeutiques disponibles, apparaît donc extrê­mement simple. Son application est toutefois moins aisée qu'il n’y paraît d’abord, si l'on considère les circonstances dans lesquelles il doit être utilisé. En premier lieu, il faut relever les nécessités liées à l'urgence de l'intervention : en présence d’un arrêt cardiaque, d’une détresse respiratoire extrême, d'une perte de connaissance brutale, la brièveté du temps disponible pour la réflexion oblige à agir avant d'avoir pu établir un bilan médical suffisant pour étayer objective­ment la décision. Dans cette situation la réanimation devra être entre­prise, quitte à être interrompue plus tard si une contre-indication peut être établie avec certitude.

Il faut en outre tenir compte des cas limites, de malades certes porteurs d'affections progressives potentiellement léthales, mais dont le stade ne peut être défini avec certitude. Les soins intensifs ne feront-ils que retarder transitoirement une évolution inéluctable, ou subsiste-t-il l'espoir de restaurer une vie qualitativement acceptable ? Dans le doute, il faut savoir résister au pessimisme tant que la certi­tude absolue de l’inutilité de tout effort n'est pas acquise. Combien de malades, aujourd’hui rendus à une vie active, ne seraient-ils pas morts si l’acharnement obstiné de l'équipe soignante avait fait place au découragement?

249

Page 16: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Les réanimations prolongées, faites d'éprouvantes alternances d’améliorations et d'aggravations, de complications plus ou moins bien jugulées, de détériorations fonctionnelles d'organes primitivement indemnes, soumettent le personnel médical, para-médical et les familles à des « stress » psychiques et physiques considérables. Quand faut-il les interrompre, quand est-on tenu de les poursuivre ? Tant qu'il existe un espoir raisonnable de rétablir l'état antérieur, il est difficile de justifier le relâchement des soins. Ici encore, le res­pect de la personnalité du patient apparaît comme l'élément déter­minant, seul susceptible de guider l'attitude du médecin : tout doit être mis en oeuvre tant que subsiste une probabilité, si faible soit-elle, de retrouver ou de conserver l’intégrité spirituelle préexistante.

Seule l'application de ces principes, strictement reliés aux fonde­ments de l'éthique médicale, qui enjoint clairement au médecin de soigner et — dans la mesure du possible — de guérir l’individu qui se confie à lui, peut permettre l’exercice harmonieux et honnête de l'activité du réanimateur. Toutefois, des limites à cette activité peuvent lui être imposées par les contingences matérielles : insuffisance du nombre des lits, appareillage trop restreint et surtout manque de per­sonnel infirmier.

Dans notre expérience, le manque de lits n'a heureusement jamais joué de rôle, il faut en remercier les autorités de ce canton qui ont doté l'Hôpital cantonal d'unités permettant de satisfaire actuellement aux besoins de la population. En revanche, la pénurie de personnel infirmier qualifié constitue un facteur permanent d'angoisse. La réus­site des traitements de réanimation est totalement tributaire de la compétence des infirmières chargées de la surveillance et de l'exé­cution des thérapeutiques entreprises : une simple omission, une erreur ailleurs anodine peuvent annuler de longues heures d'efforts collectifs et détruire le fragile équilibre vital. Il est dès lors absurde d'accepter des malades lorsque les soins minimaux (qui sont déjà très lourds) ne peuvent être assurés. Là se pose le dilemme de refuser des malades dont l’indication médicale est acquise ou de surcharger de manière excessive le personnel infirmier exténué. Certes, dans la mesure du possible, seront refusés les cas limites dont l'indication médicale peut être discutée. Mais il faut affirmer qu'il n'existe aucun argument moral, social ou financier qui n'ouvre la porte à l’arbitraire et puisse apaiser la conscience de ceux qui doivent prendre la déci­sion.

Il a déjà été rappelé que le coût d'une » journée de réanimation » est extrêmement élevé. Faut-il dès lors tenir compte des disponibilités financières des malades, de la charge qui est imposée à la collecti­vité, des possibilités de réintroduction dans une vie active ? Faut-il

250

Page 17: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

utiliser comme critère la rentabilité future du sujet? Faut-il enfin freiner le développement de nouvelles techniques, qui augmenteront nécessairement le nombre de malades susceptibles d'être traités et les frais qui en découlent ? Voilà autant de questions que le médecin ne peut ignorer et qui fournissent ample matière à réflexion.

Il est bien établi que les frais de maladie absorbent une fraction sans cesse croissante du « revenu national ». Est-ce au médecin de freiner cette expansion, lorsqu’il l’estime indispensable au salut d’un nombre croissant d’individus ? Le développement actuel de la tech­nologie ne conduit pas seulement à une élévation générale du niveau de vie, mais impose peut-être la remise en question d'un certain nom­bre de valeurs choisies dans des situation spirituelles, économiques, sociales et culturelles d'autrefois. Il appartient à notre société d’adap­ter son échelle de valeurs aux conditions présentes, de définir la place de l’individu dans la collectivité. Quelles que soient ses opi­nions, le médecin est tenu, dans l’exercice de sa profession, de res­pecter le contrat moral qui le lie au malade, sans s’arroger le droit — au nom de convictions personnelles — de juger pour lui et pour la société de ce qui est bien.

Pour ma part, je ne peux que souscrire à ce qu’écrivait à ce pro­pos le professeur Hamburger, dans l'éditorial déjà cité * :

« Nous n’avons pas à philosopher sur la valeur de cet individu pour la collectivité, sur le poids de finances ou d'organisations qu’exi­gera peut-être la défense de sa santé et de sa vie. Si la collectivité refuse pareille charge, la tenant pour déraisonnable ou impossible, nous aurons peut-être à nous incliner, mais notre rôle est de toujours rester demandeurs. A la condition de nommer vie de l'individu, non pas la seule vie organique végétative, mais la vie morale et person­nelle, il n’y a pas une seule goutte de cette vie qui ne doive justifier, aux yeux du médecin, les efforts les plus grands et les plus hardis. »

A propos de soins à domicileDr C. Willa **

Parler de soins à domicile, c'est évoquer l’une des préoccupations de ceux qui s'interrogent sur l'avenir de la médecine et de la santé

* J. Hamburger, J. Crosnier et J. Dormont : « Problèmes moraux posés par les méthodes de suppléance et de transplantation d’organes. » Rev. franç. études clin, et biol., 1964, IX, 587-591.** Médecin-directeur du Dispensaire de La Source.

251

Page 18: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

publique. Les progrès rapides accomplis dans les divers domaines de la technique médicale, l'évolution sociale, économique et culturelle de notre société, ses changements de structure démographique impo­sent aux services sanitaires et à la collectivité des exigences dont la réalisation devient de plus en plus lourde.

L’encombrement des hôpitaux, le coût journalier du lit, la pénurie de personnel, l’incidence psychologique souvent néfaste d'une hospi­talisation doivent conduire à l’éviter dès qu'elle n'a pas un caractère impérieux. Dans les conditions actuelles, il est fréquent qu’un malade ayant surmonté la phase aiguë de son affection ne soit plus justi­ciable de l'équipement très spécialisé d'un service hospitalier, sans être encore en mesure d'être indépendant chez lui. C'est ainsi que son séjour se prolonge, tant à son détriment et celui de sa famille que de la rentabilité de l’hôpital, dont un lit se trouve occupé sans nécessité majeure. De même, des raisons non médicales, sociales ou familiales par exemple imposent au médecin le transfert à l'hôpital de malades dont l'affection ne l'exigerait pas en soi. C'est ainsi que le développement de la médecine extra-hospitalière prend place dans une politique de la santé qui doit tenir compte à la fois des exigences de la médecine moderne et des possibilités économiques de notre pays. La Croix-Rouge suisse, dans ses directives récentes, le sou­ligne en proposant que les élèves des écoles d’infirmières reçoivent une formation plus complète dans ce domaine.

L’infirmière qui s'y destine doit réunir un éventail de qualités : excellente technicienne malgré sa sensibilité, elle exerce, discrète et disponible, son sens des responsabilités dans le traitement et l’ob­servation pertinente de ses malades. Elle s’adapte volontiers à chaque milieu, tout en imposant sa personnalité, et développe ses initiatives, en sachant où les arrêter. Douée d’un esprit d’équipe qui ne l’em­pêche pas de travailler seule, elle conduit avec plaisir sa voiture, instrument de travail indispensable...

La réussite d'un programme de soins à domicile dépend de la cohérence pratique qui s’instaure entre les membres de l’équipe en­gagée : médecin, infirmière, physiothérapeute, assistante sociale, personnel des soins ménagers, famille enfin, li ne faut pas laisser cette coopération au hasard, mais lui donner un caractère permanent, organisé et harmonieux. Chaque membre de l’équipe doit savoir quelles sont les fonctions des autres, quelles contributions ils appor­tent à la tâche commune, en respectant leurs compétences actuelles et leurs responsabilités futures. La formation de chacun doit se pour­suivre par des rencontres de groupes et des programmes communs de formation professionnelle.

252

Page 19: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Ces conditions réalisées vont faire apparaître tout le bénéfice à prévoir des soins à domicile :

— Pour le malade, en lui permettant de rester ou de revenir rapide­ment dans son milieu habituel. Son anxiété et celle de sa famille en seront soulagées, et le climat psychologique et social amélioré, particulièrement en ce qui concerne les personnes âgées.

— Pour le médecin traitant comme celui de l’hôpital, qui voit dans la collaboration avec l'équipe soignante le moyen de pratiquer à domicile une médecine de qualité, qui assure la continuité et l'ef­ficacité des soins.

— Pour la collectivité enfin, par l’heureuse incidence financière d'une telle organisation.

Dans le cadre lausannois, qui nous concerne de plus près, la pra­tique des soins à domicile est déjà longue, puisqu’elle a débuté avec la fondation de La Source, en 1859. Libérée avec les années et par les progrès de la sécurité sociale de son aspect d’abord purement charitable, elle est maintenant l'un des éléments technique et psycho­logique indispensables agissant auprès des malades de notre collec­tivité. Plusieurs institutions assurent côte à côte cette qualité de soins, parmi lesquelles le Dispensaire de La Source, l’œuvre des Sœurs protestantes, celle des Sœurs catholiques, l'Ecole d'infir­mières de l’Hôpital cantonal, sans oublier les infirmières indépen­dantes. Un grand pas dans la coordination de leurs efforts a été réalisé en 1966, par la création d’un groupe inter-écoles, l’Hôpital cantonal et La Source se partageant les soins aux malades sortis de l’hôpital pour achever leur traitement en « hospitalisation à domicile ».

Dès cette période, des groupes d'études ont œuvré pour une meilleure cohérence du travail poursuivi. Ils prévoient un service de garde rationnel, par exemple, l'utilisation d'un matériel commun, un appel téléphonique unique. Ces efforts ont abouti cette année à la création, sous l’égide de la Municipalité de Lausanne, d'un « Comité des soins à domicile », réunissant les responsables de chaque insti­tution concernée, chargés de réaliser un programme de soins à do­micile qui, tout en préservant les caractères propres à chacune, assure la mise sur pied d'une organisation unique, seule à même de permettre le développement nécessaire d’une médecine extra-hospi­talière efficace.

L’achèvement d'un tel projet ne manque pas d’ouvrir des perspec­tives séduisantes, dont les malades et la collectivité ne seront pas les seuls bénéficiaires.

253

Page 20: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Correspondance

— de Coppet

... Le 2 mars, j'ai été opérée d'une arthrose du genou droit à l'Hôpital Belle-lsle.

... Beaucoup d’amis sont venus nous voir l'été dernier. Parmi eux, le Dr Henri Bloch et sa femme Idelette, Sourcienne.

... Je fus très heureuse de me retrouver à Belle-lsle. L’entrée sur la rue est restée la même ; j’ai retrouvé la façade, la porte cochère, la cour, la manufacture de tabac voisine, comme il y a 38 ans. Le grand escalier subsiste dans son même décor, colonnes noires et panneaux couleur vin rouge. Les couloirs ont été réduits en hauteur ; plus de grandes salles, mais des cham­bres à 2 et 3 lits. Au premier étage, au bout des couloirs qui menaient à la maternité, une nouvelle aile a été construite, très moderne, de trois étages, pour laquelle la petite chapelle a été sacrifiée. De l'église de la garnison alle­mande d'avant 1914, il ne reste plus que la tour et le clocher, et le nouvel hôpital s’étend sur son emplacement.

J'ai une jolie chambre dans le nouveau bâtiment, avec une grande baie vitrée donnant sur la Moselle, et je vois le vieux pont de mon lit. Je vois aussi l'entrée de la piscine d'hiver, couverte, qui n'existait pas de notre temps, et où tous les habitants de Metz semblent aller se baigner.

Je ne pensais pas recevoir beaucoup de visites. Grande erreur ! M"° Marie Roth fut la première surprise ; quelle joie de la retrouver I Puis ce fut Odette Chevaliey, maintenant Mme G. Deny. Ces deux dernières faisaient partie des cadres pendant mon stage. Mme Deny passa sa tête par la porte pour être sûre de reconnaître Gerber. Après nous être regardées une seconde, nous nous embrassons, effaçant ainsi près de 40 ans de séparation. Que de souvenirs évoqués avec elle aussi ! Puis un beau jour, M"° Bielli, l'infirmière-chef qui a succédé à M"e Ruchonnet, m'a amené « tante Jahn » hospitalisée elle aussi à Belle-lsle. Elle n’a pas changé, si ce n'est la couleur de ses cheveux : même sourire, même accent lorrain.

Depuis la guerre 39-45, il n’y a plus de Sourciennes stagiaires à Belle-lsle, mais le personnel infirmier et les aides ont doublé par rapport à « notre temps ».

J'espère avoir trouvé la guérison à Belle-lsle et remercie toute l'équipe soignante du service de chirurgie orthopédique ; elle a été des plus dévouées.

Adieu Belle-lsle, adieu Metz.Gertrude Gazan-Gerber

— de Masana Hospital, Afrique du Sud... Je lis avec un peu d'envie les quelques lignes sur la réorganisation du

travail des monitrices et tous les avantages qui en découlent pour enseignan­tes et élèves. Combien vous êtes privilégiées d'avoir assez de monitrices qui peuvent suivre leurs élèves de très près, tant en pratique qu'en théorie I J'aimerais bien pouvoir en faire autant ici ; mais nous avons en ce moment 107 élèves pour le cours d'infirmières, réparties en 12 volées. Une diplômée enseigne avec moi à plein temps et Mlle Marcelle Monnet, notre directrice,

254

Page 21: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

donne trois ou quatre heures de cours par semaine, pour nous aider. J'arrive tout juste à pourvoir à l'enseignement théorique en prenant souvent deux volées à la fois, mais les journées sont tout simplement trop courtes pour suivre aussi nos élèves dans la pratique en même temps. Nous avons trois nouvelles volées par an. Elles ont un bloc d'étude les quatre premiers mois, et, ensuite, un jour ou un demi-jour en classe par semaine jusqu'à la fin de leurs études de trois ans. Elles suivent exactement le même programme que les infirmières blanches et doivent passer les mêmes examens.

...L'infirmière sage-femme en résidence, là où il y en a une, est aussi appe­lée à faire des accouchements, à donner des leçons d'hygiène et à faire de la médecine préventive. Ainsi, tout un travail de développement sanitaire est en progrès.

...En même temps, Masana reste une station missionnaire et l'hôpital un centre d'évangélisation aussi. Je crois que nous sommes vraiment privilégiées de pouvoir travailler dans ces conditions, même si nous nous sentons bien souvent débordées. C'est au fond merveilleux de réaliser chaque jour com­ment les forces nous sont données selon les besoins.

Edmée Botteron

— de Gloucester (Angleterre)...

... En novembre 1970, nous avons commencé l'Ecole de sages-femmes à la Maternité.

... Il y a un service prénatal de vingt lits où nous soignons les pré-éclamp- sies, les risques d’accouchements prématurés, les futures mamans obèses. Il y a deux services postnataux de vingt-quatre lits chacun ; nos accouchées y restent dix jours en général. Si elles ont de l'aide à la maison, elles peuvent rentrer après quarante-huit heures et une sage-femme va les voir pendant dix jours. Après un premier examen écrit et oral, nous avons commencé le service de ville. Nous travaillons avec une sage-femme qui est attachée à un groupe de médecins de la ville. Quelques patientes accouchent à la maison, quoique cela soit rare actuellement. Si la sage-femme a besoin d'aide, elle peut appeler « l'escadron volant » qui consiste en : un chef de clinique, un anesthésiste, une sage-femme, et tout le matériel nécessaire, même pour une césarienne... En général, nous trouvons que tout se passe tout naturellement, sans trop de <■ chichis »...

Odile Rouvé et Jeanne Dessiex

Réponse au « Falot » :

Réd. : Nous avons reçu la lettre suivante : « Tout me permet de penser que la liberté d'expression existe au journal Source (vous avez raison I), comme preuve la rubrique signée : le Falot. Je sollicite donc un droit de réponse sous forme de lettre ouverte ci-jointe. »

Lausanne, le 15 octobre 1971.

C'est vraiment à l'aide d'une * lanterne portative » (selon dictionnaire) dont la mèche a sérieusement besoin d'être changée... que la vie d'une infir­mière d'usine est vue, et de quelle manière falote elle est décrite !

255

Page 22: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

L'infirmière d'usine = de santé publique (voir cours de formation à La Source). Ce que l'annonce en question permettait de lire entre les lignes (évidemment pas à la lueur d'un falot) était clair : tous les drames, les mala­dies et les accidents passent par l'infirmerie. L’infirmière (qui doit avoir l'élec­tricité...) panse, soulage, aide, visite, classe, reclasse et intervient, elle reste une infirmière même sans seringue à la main toute la journée !

Ayant occupé ce poste, en stage, dans un magasin important, puis au ser­vice du personnel d'un grand hôpital, et actuellement dans trois usines, je puis assurer le Falot que les mêmes problèmes se posent, les mêmes drames exis­tent et tout autant dans le monde hospitalier que dans les usines.

Imaginer des infirmières invulnérables dans leur santé ou équilibre est aussi farfelu que de voir l'infirmière d'usine en permanence auprès du PDG, voire préparant les vacances des ouvriers... en ont-ils tellement?

Si j’étais l’infirmière du falot, je m'empresserais de répondre à ladite annonce afin de ne pas manquer l'occasion de voir plus clair... car la planque serait auprès de la lanterne, pas sous le néon.

]. Mathey Infirmière d'usine

Réponse :

C'est avec surprise, intérêt et le sourire que j'ai pris connaissance de la lettre de ma première correspondante. Il me faut donc en tout premier lieu la remercier. Elle le mérite, car on ne prend pas la plume si aisément. Ensuite, je dois lui avouer que mon intérêt a été évident : elle me décoche six flèches dont le but est de m'informer, donc d'éclairer ma lanterne. C'est merveil­leux ; je n’ose y croire, car cette infirmière d'usine a compris la première le but de ma chronique « ça ne coule pas de source... », la seule donc qui ne coule pas de Source ! et qui doit par conséquent m’attirer les foudres des gens du milieu.

Pourquoi ai-je souri ? Car, règle d'or, à son propre sens de l'humour ne correspond que rarement l'humour des autres... Cela dit, en toute amitié, je reste votre Falot, avec une chronique qui, cette fois-ci, devrait me valoir d'au­tres remarques, voire une mise en congé I

Le Falot

256

Page 23: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Ça ne coule pas de source...

A Londres, récemment, j'ai rencontré Florence dans la crypte de St.-Paul. Quand elle m'a vu elle est restée de marbre. Infirmière infatigable, elle était en train de soigner un malheureux, froid comme le marbre lui aussi.

Ça m’a fait quelque chose de la trouver là, cette brave Flo. Elle, si vénérée, moi petit chroniqueur du bulletin Source. Mais justement, j'ai sauté sur l’occasion et lui ai demandé si elle acceptait d’être interviewée. Elle m'a dit qu’elle ne connaissait pas ce genre de faux dialogue, qu’elle préférait faire des serments, mais qu’elle répondrait tout de même à mes questions. Voici donc en exclusivité :

Le Falot : — Si vous étiez jeune infirmière aujourd'hui, que diriez-vous en recevant votre diplôme ?

Florence : — Je m’engage solennellement devant Dieu et en présence de cette assemblée à mener une vie intègre et à remplir fidèlement les devoirs de ma profession.

Le Falot : — Vie intègre, devoirs : qu’est-ce que cela signifiera après votre diplôme ?

Florence : — Je m’abstiendrai de toute pratique délic­tueuse ou malfaisante, je ne prendrai ou n'administrerai vo­lontairement aucun remède dangereux.

Le Falot ; — Drogue y compris, j’espère. Vous vous trou­verez assez vite aux prises avec de grandes difficultés dans le métier. A votre avis, quelles autres grandes qualités de­vrez-vous posséder ?

Florence : — Je ferai tout en mon pouvoir pour élever le niveau de ma profession et garderai en confiance les choses privées qui me seront confiées et tous les secrets de famille que la pratique de mon service me ferait connaître.

Le Falot : — Une dernière question (à mon avis drôle­ment bien tournée) : comment vous situerez-vous par rap­port au médecin ?

Florence : — J’aiderai de mon mieux et loyalement le mé­decin dans son travail et me dévouerai au bien-être de ceux qui seront confiés à ma garde.

Je lui ai demandé encore de me rappeler son nom de famille qu’un blanc de mémoire m’avait fait oublier. Elle m'a répondu le plus naturellement du monde : Nightingale. Com­ment avais-je pu l'oublier en l'écoutant ?

Le Falot

Page 24: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Calendrier

Noël 1971

Genève. — Le 8 décembre à 20 h. 30, à la salle de paroisse de Plainpa- lais : préparation à Noël.

Montreux. — Le 16 décembre à 20 h., chez Mlle Roehring, Grand-Rue 71.

Zurich. — Le 16 décembre à 18 h., Oberdorfsaal, Restaurant « Karl der Grosse ».

Neuchâtel. — Le 17 décembre à 20 h. 30 au restaurant des Cadolles.

Lausanne. — Le 18 décembre à 14 h. 30 à La Source.

Paris. — Le 11 décembre chez Mme Mange, 52, rue Michel-Ange, Paris 16e (à partir de 15 h. 30).

Toutes les Sourciennes sont cordialement invitées à la fête de leur région.

Genève

Sourciennes de Genève, soyez les bienvenues à notre soirée de prépa­ration à Noël, le mercredi 8 décembre à 20 h. 30, à la salle paroissiale de Plainpalais, 35, rue de Carouge ! Cette rencontre aura pour thème « Que son règne vienne » et nous guidera vers une méditation silencieuse, que jalonne­ront des textes percutants, des images inédites et, bien sûr, de la musique. Après ce recueillement communautaire, face à la joie de Noël, les langues pourront se délier au cours du thé traditionnel et amical agrémenté de « vos » gâteaux !

La Côte

Jeudi 25 novembre, à 14 h. 30, chez Mmo Francine Wenger-Margot, 8, che­min du Point-du-Jour, Morges. Sujet : La poésie nous concerne-t-elle ?, cause­rie de M"18 Philippe Reymond-Cuendet. (Pour toutes celles qui ne connaissent pas le chemin, rendez-vous à 14 h. 20, place de la Gare à Morges.)

Postes à pourvoir

La Source. — Nous cherchons plusieurs infirmières diplômées pour nos services de malades, et pour la salle d'opération, ainsi qu'une infirmière ayant une certaine expérience professionnelle pour le Service des soins à domicile. S'adresser à Mlle Ch. von Alimen, directrice, ou à M"8 R. Veuve, infirmière-chef.

258

Page 25: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Organisme médico-social vaudois. — Infirmières de santé publique pour les régions de Puidoux-Chexbres, Villeneuve et Moudon. Travail indé­pendant et varié. Contacts nombreux avec les familles, les écoliers et les malades à domicile. Collaboration avec médecins, autorités, collègues et tra­vailleurs sociaux. Avantages et traitement du personnel de l'Etat de Vaud. Conditions requises : diplôme de santé publique (possibilité de formation en cours d'emploi pour les infirmières diplômées en soins généraux). Faire offres manuscrites, avec curriculum vitae, à la direction de l'OMSV, rue Marterey 56, 1005 Lausanne.

Maternité de Lausanne. — Infirmière, de préférence mariée, qui s'intéres­serait à la consultation de planning familial (trois après-midi par semaine : lundi, mercredi et vendredi, de 13 h. à 18 h.). S'adresser à Mlle Christiane Bridel, infirmière-chef.

Hôpital Beau-Séjour, Genève. — Le Dr Alain Rossier cherche infirmières à temps plein ou à temps partiel, pour son service de paraplégiques.

Clinique Beaulieu, Genève. — On cherche d'urgence une infirmière-chef. Adresser offres à M. le professeur A. Werner, Clinique Beaulieu.

Faire-part

Mariages. — Mlle Christiane Pasche et M. Eric Guignard, le 30 octobre, à Morges. — Mlls Elisabeth Strong et M. Laurent Rivier, le 17 septembre, à Pully.

Naissances. — David, fils de Mme Marie-Dorette Giorgis-Barde, à Zurich, le 7 septembre. — Catherine-Rachel, fille de Mme Elisabeth Delacoste-de Hal­ler, à Aigle, le 14 septembre. — Muriel, fille de Mme Martine Kübler-Friederich, à Kigali (Rwanda). — Sybille, Eliane, fille de Mme Eliane Jaccard-laccard, à Nyon, le 29 septembre. — Martine Claudine, fille de Mme Christine Vez-Zeen- der, à Villars-Bozon (Vaud), le 30 septembre.

Deuil. — Nous exprimons notre sympathie à Mme Rosette leanneret-Bour- guignon, à Genève, qui a perdu son père.

Cols pour l’ancien uniforme

Une bonne nouvelle ! Nous avons enfin une adresse à donner aux Sour- ciennes qui portent encore l'ancien uniforme : l'Atelier Zangger, Stüssihof- statt 17, 8001 Zurich, fournit des cols plastique, qui restent blancs nous dit-on, à Fr. 3.80 la pièce plus frais d'envoi.

259

Page 26: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

AssociationRéunions de Sourciennes

Zurich, 28 septembre. — ... Après un arrêt de deux mois, nous nous retrouvons après les vacances, dans un nouveau local, au bord de la Lim- mat ; l'endroit est plaisant et est doté, à la satisfaction générale, d'un ascen­seur, ce qui n’est pas le cas à « Karl der Grosse ». Nous y retournerons pourtant le 16 décembre pour fêter Noël. Avec nos salutations les meilleu­res : Emilie Egli, M. Bourqui-Pingoud, M. HedingerKnecht, A. Bertschi-Ruchat, E. Flachsmann, Erika Klein, R. Burkhardt-Tomasini, D. Bosiger-Salvisberg.

La Côte, 16 septembre. — Vingt et un membres avaient répondu à l'invi­tation de notre chère Adèle Mermoud pour une rencontre amicale à Poliez-le- Grand. Les absentes ont eu tort !... Ce fut donc autour de très belles tables que nous primes place pour déguster un jambon de Parme combien succu­lent, accompagné d'un gratin... je n'en dis pas plus. Le tout bien arrosé et dans une ambiance formidable. La soirée s'écoula devant un feu de cheminée impressionnant, ravivant au fond de chacune la flamme de l'amitié Source. Un grand merci à notre hôtesse, et à toutes celles qui ont aidé à nous pro­curer un si bon moment de détente. Etaient présentes : C. Warnery-Bergier, O. Schneider-Steimer, F. Beausire, F. Wenger-Margot, M. Ferrazzini-Gertsch,L. Herren, M. Gachet-Hausamann, B. Magnin, A. Bouffard, A. Guenin, A. Mer­moud, B. Guignard, A. Walthert-Pahud, R. Viquerat, J. Curchod-Goël, B. Gau­thier-Girard, N. Pache-Toberer, Y. Pilloud-Richardet, Marg. Dugerdil, F. Imer,M. Fuchs.

Paris, 25 octobre. — Réunies aujourd'hui chez Mme Mange, nous vous envoyons nos meilleures pensées. Nous parlons déjà de la réunion de Noël, à laquelle toutes les Sourciennes de Paris et des environs sont conviées, même si elles n'ont pas été averties personnellement. A. Mange, J. Peter- mann, L. Vallon, J. Vannotti, M. Moses-Wolff, J. A. Moor, R. Winter.

Genève, 5 octobre. — Une quarantaine de Sourciennes s'installent joyeu­sement, à 12 h. 45, dans le car qui les amènera à Nyon pour la visite de la fabrique Zyma. Dès l'entrée, nous sommes très aimablement accueillies, et divisées en 3 groupes pour la visite : laboratoires, contrôle, local de fabrica­tion du « Veinoruton », locaux des machines d'emballage, local d'expédition, etc. Deux heures de marche à travers les divers bâtiments ! Nos aimables guides ont félicité nos anciennes (dont plusieurs ont besoin d'une canne) pour leur vaillance et leur intérêt ! Après cela, nous avons assisté à un film remarquable sur la désinfection en salle d’opération. Puis, petit historique de la maison Zyma, fondée en 1900, et remise à chacune de nous d'une serviette contenant documentation et échantillons. Enfin, pour couronner le tout, nous avons été invitées par Zyma à un succulent buffet froid, à l'Hôtel Beau-Rivage.

Toujours aussi pleines d'entrain, nous nous sommes réinstallées dans le car pour le retour, où chacune a fait part de son enthousiasme et de son con­tentement.

260

Page 27: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

Berne, 14 octobre. — Après les mois d’été sans rencontre, nous n'avons pas voulu renvoyer notre excursion à Jegenstorf. Le mauvais temps a retenu quelques-unes de nos amies et nous l'avons regretté. Mais la visite du château de ce petit village bernois nous a enchantées et vivement intéressées : diver­ses collections, armoiries, livres anciens, meubles de style, porcelaine, pein­tures, sans oublier les très beaux arrangements de fleurs dans chaque pièce. Nous avons eu une pensée émue pour notre général qui a logé dans ce châ­teau pendant la dernière guerre. La pluie qui ne cessait de tomber ne nous a pas gênées, je dirai même qu'elle donnait un charme particulier à la pièce d'eau.

Autour d'une tasse de thé, pour nous réchauffer, nous avons joyeusement terminé ce bel après-midi.

Etaient présentes : Mma! Bovey-Schupbach, Müller-Pradervand, Stucki-Hal- dimann, Studer-Moser, Rinderknecht-Huber et Bolliger-Robert.

Adresses

Mlle Madeleine Balissat, 59, route de Saint-Légier, 1800 Vevey Mme Janine Lasserre-Pannatier, 180, av. de France, 1004 Lausanne MMe Anne-Lise Perrot, Clinique de pédiatrie, Hôpital cantonal, 1211 Genève 4 Mrs Catherine Chaddic-Henchoz, 4742 Bellevue Ave, Louisville,

Kentucky 40215, USAMme Rosemarie Chappuis-Kocher, La Cure, 1, route de France,

1348 Le BrassusMme Rita Marchand-Freiburghaus, Plein-Soleil, 2740 Moutier Mlle Béatrice Cugnière, Tour Monte-Christo Apt. N° 10, rue Alexandre-Dumas

80 AmiensMmo Nelly Fischer-Savary, Montmirail, 2075 ThielleMmo Sylvette Fornerod-Monnet, 17 bis, rue Oum Erralia, Rabat (Maroc)Mme Lise Moret-Vuagniaux, rue du Clos-Novex, 1868 Collombey (Valais) M"10 Marcelle Pilliod-Porret, 5, rue du Senet, 2025 Saint-Aubin M"° Marcelle Rebeaud, Missâo Suiça, Caixa 13, Manjacaze, Af. or. Port.,

via Lourenço-MarquèsMlle J.-M. Paris, 1, Quai du Cheval-Blanc, 1227 Carouge/Genàve M"° May Primault, 3236 Gampeien (Berne)Mme Ursula Jobin-Howald, Am Pfisterhôlzli 48, 8606 GreifenseeMlle Suzanne Amez-Droz, 21, route de Tolochenaz, 1110 MorgesM"10 Nelly Tonnessen-Moret, 508 Toulkstone Rd, Wilmington Del 19803 (USA)Mme Danielle Baier-Grand, Foyer des Gymnasiens, 18, ch. des Lys,

1012 LausanneMm" Sylvie Borel-Clerc, 31, Gratte-Semelle, 2000 Neuchâtel M"° Jacqueline Bourgeois, 9, Avant-Poste, 1003 Lausanne Mme Elisabeth Cardis-Joost, 16, Buvelot, 1110 Morges Mme Chantal Chalet-Rey, 1, ch. Chantemerle, 1010 Lausanne Mme Ruth Colomb-Martel, 7 A, route de Loex, 1213 Onex/Genéve Mlle Rita Freiburghaus, 16, Plein Soleil, 2740 Moutier

261

Page 28: 81e ANNÉE source · Anne-Marie Schacher, Françoise Steib, Elisabeth Stettler, Danielle Wegmuller. Les experts étaient, pour la Croix-Rouge, M"e Ruth Schneider, monitrice à l’Ecole

J. A. Lausanne

Mme Suzanne Fustier-Bovey, Missâo Suiça de Mausse, Caixa postal 13, Manjacaze par Lourenço Marquès

Mme Catherine Hagin-Muralti, Villa Printemps, route de Lavaux, 1095 LutryMme Andrée Morey, 115, rue de Genève, 1226 Moillesulaz/GenèveMme Nicolette Nicole-Rumpf, 8, impasse des Cloys, 75 Paris 18eMlle Alice Richner, 3, rue des Uttins, 1400 YverdonMlle Nicole Sandoz, 14 A, route du Tonkin, 1870 MontheyMme Arlette Schneider-Gentil, 6, av. du Lac, 1814 La Tour-de-PeilzMlie Janine Treffot, 4, place d'Armes, 1227 Carouge/GenèveM"° Marianne Weissbrodt, Tiefenauspital der Stadt, 3004 BerneMma Angela Weisstanner-Rauch, Postfach 127, 8353 Elgg (Zurich)Mmo Christiane Kabemba-Aeberhard, B.P. 1585, Kisangani,

Rép. dém. congolaise (Afrique)

Assurance maladie-accidents

Dans le Journal d’avril, nous avons donné des renseignements détaillés sur les possibilités d'augmentation d'assurance accordées aux membres de notre collectivité par la SSSM Helvétia, et cela exceptionnellement jusqu’à l'âge de 65 ans. Ces facilités sont prorogées jusqu'au 31 décembre. Si vous n’avez pas encore adapté votre assurance aux nécessités actuelles, faites-le sans tarder en vous adressant à la SSSM Helvétia, av. de Beaulieu 19, 1004 Lau­sanne, en mentionnant sur l'enveloppe : Collectivité Source.

Cours de recyclage pour infirmières et infirmiers diplômés en soins généraux.

Date s du cours : du 17 janvier 1972 au 24 février 1972.Organisation des cours : Les cours théoriques et pratiques auront lieu dans

les différentes Ecoles d'infirmières de Lausanne.Deux après-midi par semaine, les lundi et vendredi, de 14.15 h à 17.00 h.

Finance d'inscription :Fr. 50.— pour les membres de l’ASID.Fr. 100.— pour les non-membres.

Dernier délai d’inscription : 7 janvier 1972.Stage pratique : celui-ci est obligatoire et se compose de 5 journées ou

de 10 demi-journées effectuées dans un hôpital Ecole (autant que possible).

Une attestation sera délivrée aux infirmières et infirmiers ayant participé à ce cours et effectué les stages prévus.

Pour tous renseignements, s'adresser au secrétariat de :L'« Association suisse des infirmières et infirmiers diplômés», Section Vaud-

Valais, 34, rue Saint-Martin, 1005 Lausanne. Tél. (021) 23 73 34. CCP 10-3403.

Imprimerie La Concorde, Lausanne (Suisse)