75 ans au service de la promotion du sport

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Société du Sport-Toto 75 ans au service de la promotion du sport

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Telle fut l’idée qui a conduit à la création de la Société du Sport-Toto le 18 août 1938 à Bâle. Une idée simple – pa-rier sur les résultats des matches de football – qui a énor-mément aidé au développement du sport dans notre pays. Sans les bénéfices de la Société du Sport-Toto, de nom-breux projets n’auraient jamais vu le jour. On pense à la Haute école fédérale de sport de Macolin, aux stades bâtis pour la Coupe du monde 1954, à la Maison du Sport de Berne, au Centre d’aviron du Rotsee ou au Centre de ski nordique de Kandersteg. 75 ans plus tard, la Société du

Sport-Toto s’est établie comme un important organisme de redistribution pour Swiss Olympic, les fédérations suisses de football et hockey sur glace et l’Aide Sportive, mais aussi comme lien entre les sociétés de loterie Swisslos et la Loterie Romande, les cantons, le sport national et la politique nationale. L’histoire de la Société du Sport-Toto est très riche. Elle mérite d’être décrite avec cette bro-chure publiée pour marquer ce 75e anniversaire.

www.sport-toto.ch

«Risquer et jouer pour le sport suisse»

Société du Sport-Toto75 ans au service de la promotion du sport

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Depuis sa création le 18 août 1938, la So-ciété du Sport-Toto (SST) a versé une manne de près de deux milliards de francs au sport suisse. Une manne extraordinaire qu’il est difficile de se représenter. Deux milliards de francs? Ce sont 500 millions de volants de badminton, 16 millions de ballons de football, 13 millions de cannes de hockey sur glace, 1000 halles de tennis, 40 stades de football.

La SST a été fondée par Ernst B. Thom-men sur une idée qui venait de Suède. Au fil des années, la SST a su évoluer pour col-ler parfaitement à son temps. Aujourd’hui, la mission de notre organisation demeure la même: la collecte et la distribution de fonds en faveur du sport suisse.Depuis 2003, date de l’abandon des activi-tés opérationnelles de la SST, Swisslos et la Loterie Romande distribuent les bénéfices

de leurs jeux et de leurs paris sportifs au bien commun, à la culture et au sport. La SST assume désormais le lien entre le monde des loteries, le monde politique et le monde sportif. Un lien essentiel qui ex-plique pourquoi la SST est la plus qualifiée pour orchestrer la répartition des fonds en faveur du mouvement sportif et pour véri-fier la bonne utilisation de cette manne.La SST n’a pas pour but principal le sou-tien du sport d’élite, du sport «commer-cial». A l’image du partenariat noué avec l’Association Suisse de Football, l’argent des loteries doit soutenir la politique me-née dans le secteur de la relève, la forma-tion des arbitres et le développement du football féminin. Pour le hockey sur glace aussi, l’argent des loteries revient en pre-mier lieu à la relève et aux équipes natio-nales juniors. Swiss Olympic reverse la plus grande partie de l’argent des loteries

vers les fédérations nationales. L’Aide Sportive, quant à elle, offre ses ressources aux espoirs qui sont aux portes des grands championnats. Les fonds cantonaux des loteries permettent, enfin, aux sportifs de tous les jours de bénéficier d’un cadre idéal pour assouvir leur passion. La Société du Sport-Toto est heureuse d’être depuis 75 ans, avec les sociétés de loteries, l’une des branches de la grande famille du sport suisse.

Je vous souhaite beaucoup de plaisir à la lecture de cette brochure du 75e anniver-saire. Au fil des pages, j’espère que vous trouverez une image ou un souvenir qui vous rappelleront combien le sport peut ré-server de grands moments.

Peter SchönenbergerPrésident de la Société du Sport-Toto

Avant-propos

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Maîtriser l’information: des annonces par téléphone à «Tip»

Du timbre au terminal en ligne:les développements techniques

Une histoire riche en anecdotes: rencontre avec Raymond Simonet et Max Pusterla

Les bénéficiaires de la manne du Sport-Toto: Swiss Olympic, l’Aide Sportive suisse, l’ASF, la SFL et la Swiss Ice Hockey Federation

Toto, Loto, Joker – Quels types de jeux? Un aperçu des différents jeux d’hier et d’aujourd’hui

Chronologie 1938–2013:les étapes-clés de l’histoire du Sport-Toto

Une idée venue de Suède: retour sur l’histoire du Sport-Toto

Ernst B. Thommen: le pionnier:Portrait du fondateur du Sport-Toto

Une entreprise d'utilité publique: «Risque et joue pour des buts sportifs»

Les monuments du sport suisse: Macolin, le Rotsee, les stades de football

L'histoire des sociétés: ILL, Swisslos, Loterie Romande, SEVA

Le lien entre le sport et la politique: la mission de la SST aujourd’hui

«Assurer le financement du sport»: interview avec le directeur Roger Hegi

Sommaire

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«Œuvrer pour le bien commun»

Personne ne peut remettre en question les bienfaits de la pratique du sport: il est né-cessaire à la santé, il est un facteur d'inté-gration et il est source de motivation. Le sport favorise également la cohésion so-ciale et est un acteur économique impor-tant. Sans le soutien de la Société du Sport-Toto, le sport suisse n'aurait jamais pu répondre aux attentes de la population. La SST a permis de dégager les moyens nécessaires à son développement.La SST distribue les bénéfices générés par les sociétés de loterie. Il convient alors de rappeler toute l'importance du travail de la SST pour convaincre le monde politique et le grand public que les jeux de loterie et les paris sportifs servent le bien commun. Je remercie la SST pour son travail en faveur

du sport suisse et je tiens à féliciter ses col-laboratrices et collaborateurs pour ce jubi-lé des 75 ans.

Ueli Maurer, président de la Confédération

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12 décembre 1933 Fondation de la loterie bernoise pour la protection des lacs, la promotion des transports et la création d’emplois (SEVA)26 juin 1937 Fondation de la Loterie intercantonale (ILL; plus tard ILG)21 août 1937 Fondation de la Loterie Romande (LoRo)3 octobre 1937 Premier concours de pronostics bâlois au Rankhof organisé par Ernst B. Thommen5 octobre 1937 Fondation de l’Association pour la promo- tion de l’éducation physique (VFLS) qui induit que le principe «le sport doit s’aider lui-même» autorise les paris sur le football pour ses membres24 octobre 1937 Premier concours de la VFLS avec un coupon sur 12 matches18 août 1938 Fondation de la Société du Sport-Toto (SST) à Bâle4 septembre 1938 Premier concours du Sport-Toto

17 juin 1942 Ernst B. Thommen est porté à la direction de la SST pour un mandat à plein temps30 novembre 1943 Inscription de la Société du Sport-Toto au registre du commerce de Bâle1953 Fondation de la Société internationale de Sport-Toto (Intertoto) avec son siège à Bâle sur l’initiative d’Ernst B. ThommenJuillet 1958 Installation du nouveau siège de l’entreprise au 20 de la Lange Gasse à Bâle1er juillet 1963 Décès du premier président de la Société du Sport-Toto Fritz Brechbühl14 mai 1967 Décès de l’initiateur de la Société du Sport-Toto Ernst B. Thommen25 octobre 1968 Décision d’arrêter les comptes annuels sur le calendrier de l’année civile25 juin 1969 Fondation de la «Société Suisse de la Loterie à Numéros» (membres: SST, ILL, SEVA Berne, Loterie Romande)

Chronologie1938–2013

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10 janvier 1970 Premier tirage de la Loterie à numéros (plus tard Swiss Lotto)13 septembre 1975 Introduction du Toto-X18 juin 1988 Introduction du Joker sur tous les coupons de la Loterie et du Sport-TotoAutomne 1989 Introduction du Super-Toto avec le concours de l’Aide Sportive Suisse8 janvier 1997 Premier tirage du mercredi de la Loterie à numérosJanvier 1997 Lancement d’un concours «Oddset» lors du tournoi en salle de Bâle Octobre 2001 Introduction de l’Extra Joker.1er janvier 2003 Transfert des activités opérationelles de la Société du Sport-Toto à Swisslos et à la Loterie Romande 7 octobre 2003 Introduction du Sporttip1er mai 2004 Prise de fonctions du nouveau directeur de la SST Roger Hegi

8 octobre 2004 Introduction de l’Euro Millions en Suisse1er juillet 2006 Nouveau concordat des cantons sur les loteries et les paris1er juillet 2007 Maintien de l’autorisation d’organiser des paris sportifs pour Swisslos et la Loterie Romande18 août 2013 Anniversaire «75 ans Société du Sport-Toto»

L'un des premiers coupons officiels du concours du Sport-Toto du 2 octobre 1938.

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Une idée venue de Suède

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Le Sport-Toto a très vite rencontré un grand succès. A ses débuts, tout se faisait à la main et la SST a pu ainsi offrir du travail aux personnes en recherche d’emploi pour aider au dépouillement.

moins permissive que le «Football Pool» en Angleterre, qui avait été élaboré en 1921. Fonctionnaire à l’époque du Département des constructions à Bâle, Ernst B. Thom-men ne se décourage pas. Avec son ami Fred Jent, rédacteur sportif au sein de la «National Zeitung», il s’approche du conseiller d’Etat de Bâle-Ville Fritz

5-2 concédée par l’équipe de Suisse lors de ce match amical .

Les obstacles juridiquesErnst B. Thommen doit en premier lieu composer avec une juridiction qui n’est pas vraiment favorable aux jeux de loterie. La loi sur les loteries de 1923 est beaucoup

Le 21 juin 1936, la Suisse affronte la Suède au stade olympique de Stock-

holm. Membre de la délégation de l’Asso-ciation Suisse de Football, Ernst B. Thom-men s’étonne de la passion du public pour ce match qui n’atteint pourtant pas les sommets. Plus tard, lors du banquet des délégations, Ernst B. Thommen apprend que le comportement des spectateurs s’ex-plique par l’annonce sur les panneaux qui bordent les tribunes des résultats des matches comptant pour le concours de pronostic du «Tipsjänst». Ce concours, qui avait été initié en 1934, rapporte une manne conséquente destinée à soutenir le sport dans toute la Suède. Enthousiasmé par ce concept, Ernst B. Thommen rentre en Suisse avec l’idée de s’inspirer de ce mo-dèle suédois. Et il oublie bien vite la défaite

L’histoire a débuté lors du banquet qui a suivi la rencontre

Suède – Suisse du 21 juin 1936. Ce jour-là à Stockholm,

Ernst B. Thommen a découvert avec enthousiasme les concours

de pronostic sur les matches de football. Une découverte qui a

conduit ce véritable pionnier à tout mettre en œuvre pour créer

le Sport-Toto en Suisse.

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Une femme de ménage récompenséeLe cinquième concours de la VFLS devait sourire à une Madame Bühler, qui fut la seule à obtenir le total idéal de 48 points (un tip exact donnait 4 points). Madame Bühler devait recevoir dans son apparte-ment la visite d’Ernst B. Thommen et d’Emil Adler, le directeur de l’office de l’emploi de Bâle, qui fut également l’un des acteurs de cette aventure des pionniers. Dans son appartement du «Kleinbasel», elle leur a appris qu’elle vivait seule et ga-gnait sa vie en faisant des ménages. Et qu’elle ne comprenait pas grand-chose au football … Elle avait rempli son coupon en regardant comment faisaient les «experts» sur les tables d’à côté tout en changeant un ou deux pronostics pour ne pas les plagier complètement. Il y a eu donc une grande part de hasard dans sa réussite.Cette belle histoire de la femme de ménage fut reprise par un refrain populaire lors du carnaval de Bâle. Pendant plusieurs années, les joueurs qui remplissaient leurs grilles sans se concentrer vraiment ou sans connaître les forces et faiblesses des équipes en lice étaient très vite traités de «Putzfrau».

Les premiers bénéficiairesLa VFLS devait réaliser un chiffre d’af-faires de 815 000 francs lors de la première année. La moitié de cette somme a été ver-sée aux gagnants. Il a fallu également payer les prestataires. Avant d’offrir enfin pour la première fois une manne au mouvement sportif qui l’a utilisée de manière suivante:

• Contribution à la participation de l’équipe nationale de hockey sur glace au Champi-onnat du monde de Prague.

• Contribution au voyage de la Fédération suisse de ski à Lahti.

• Contribution à la participation des ath-lètes aux Championnats d’Europe de Pa-ris.

• Contribution à la participation des ra-meurs aux Championnats d’Europe d’avi-ron à Milan.

Brechbühl pour porter son projet devant les politiques. Un projet qui veut marquer sa différence par rapport aux entrepreneurs étrangers qui allaient mettre un pied dans le monde des paris en Suisse à l’exemple de «Football Expert» à Lucerne (août 1937), de «Sport-General» à Zurich (janvier 1938), du «Toto-National» à Berne et de «l’Assocation de Soutien du Football Ro-mand» à Neuchâtel. Ernst B. Thommen et ses amis insistent pour que leur projet soit placé sous le contrôle des autorités et que ses bénéfices reviennent exclusivement au mouvement sportif. Le 11 août 1937, le gouvernement de Bâle-Ville donne son feu vert et lève les obstacles juridiques pour autoriser l’orga-nisation des paris sur les résultats des matches de football. Avec les temps diffi-ciles que l’on traversait à l’époque, le gou-vernement bâlois savait parfaitement que la promotion du sport n’était plus une prio-rité. Elle avait bien besoin d’un tel coup de fouet.

Gagner 97,50 francs avec une mise de 50 centimesFort de la bénédiction de Fritz Brechbühl, Ernst B. Thommen se lance le 3 octobre 1937. Dans le stade de Rankhof, il organise un premier concours sur les deux ren-contres de Coupe de Suisse entre le FC Nordstern et le FC Concordia Bâle et le FC Bâle et le FC Breite. On doit jouer sur les scores à la mi-temps et à la fin du match. Les coupons sont vendus aux abords du stade. Ernst B. Thommen peut compter sur l’aide de son fils Harry pour vendre les coupons, puis pour les contrôler dans le domicile familial. Un seul parieur parmi les 1200 qui ont ten-té leur chance a trouvé les résultats exacts des deux rencontres. Sa mise de départ de 50 centimes lui rapporte un gain de 97,50 francs. Ernst B. Thommen peut, par ail-leurs, verser 300 francs aux mouvements juniors des clubs bâlois grâce aux bénéfices de ce premier concours. Le deuxième, organisé deux semaines plus tard, réunit cette fois 3000 parieurs qui doivent deviner le score de la rencontre de championnat entre le FC Bâle et le FC Berne au stade du Landhof. Le bénéfice pour Ernst B. Thommen se chiffre à 1500 francs. Le pli est pris.

Association pour la promotion de l’éducation physiqueDeux jours seulement après le premier Toto bâlois, le 5 octobre, 1937, l’Associa-tion pour la promotion de l’éducation phy-sique (VFLS) est fondée à Bale. Ernst B. Thommen et Fred Jent tentent, sous l’ap-pellation «le sport doit s’aider lui-même», d’organiser des paris sur le championnat 1937/1938. Mais les deux hommes se heurtent à des obstacles juridiques. Toute-fois, les deux expériences menées en oc-tobre à Bâle dévoilent bien tout le potentiel de paris sur les matches de football. L’ex-périence bâloise a été rendue possible par une adaptation de la loi sur les polices ac-cordée par le gouvenement de Bâle-Ville.

Au niveau de la Confédération, c’est tou-jours la loi sur les loteries qui fait foi. Le premier concours sous l’égide de la VFLS se déroule le 24 octobre 1937 selon la de-vise «risque et joue pour des buts sportifs», qui devait perdurer pendant des années. Un concours «déguisé» pour contourner la loi. Pour 50 centimes, le joueur payait seu-lement sa carte de membre à la VFLS qui lui offrait en échange un coupon sur les douze rencontres du week-end. Le parieur pouvait valider son coupon la veille des rencontres au plus tard à 16 heures dans des lieux désignés à Berne, Zurich et Bâle. Ce fut en fait le vrai début du Sport-Toto en Suisse.Les gagnants de ce premier concours se sont partagé une somme de 2000 francs. Quatorze joueurs ont gagné au premier rang pour être récompensés par un mon-tant tout de même assez modeste de 71,40 francs. Les deuxième et troisième rangs furent également payés. A l’époque, les noms des gagnants était publiés dans un souci sans doute de «reconnaissance». Les sommes allouées aux gagnants ont aug-menté très vite, de 2500 francs à 10 000 francs à partir du vingtième concours.

La célèbre affiche du Sport-Toto de l’artiste Herbert Leupin.

Toutefois, les deux expériences menées en

octobre à Bâle dévoilent bien tout le potentiel de paris sur

les matches de football.

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Des montants ont ainsi été versés aux fédé-rations concernées. Mais l’action de la VFLS n’a pas toujours rencontré un écho positif. Le 17 janvier 1938, Ernst B. Thommen et le représentant genevois de la VFLS se sont retrouvés devant le Tribunal de police du Canton de Genève pour avoir enfreint la loi sur les loteries. Les deux hommes furent toutefois acquittés. La coopérative des loteries cantonales (ILG) a également témoigné d’un certain scepti-cisme. Elle se demandait si, selon la loi, le concours de la VFLS n’était pas tout sim-plement un jeu interdit. Mais le 10 mai

Le premier concours à Bâle le 3 octobre 1937, la création deux jours plus tard de l’Association pour la promotion de l’éducation physique (VFLS) et ce 18 août 1938 historique à l’Hôtel de Ville de Bâle (photo en haut à droite).

1938, le Conseil fédéral prenait une déci-sion forte pour clarifier la situation. Il or-donnait l’interdiction des jeux de loterie et des paris sportifs à partir du 1er juillet 1938. Mais il laissait la porte ouverte aux cantons d’organiser des loteries et des concours à des fins caritatives et de bienfaisance.

La création de la Société du Sport-Toto (SST)Au printemps 1938, les nouvelles disposi-tions du Conseil fédéral avaient bien été assimilées dans tout le pays. Mais il est vite apparu, notamment aux yeux de la coopé-rative des loteries cantonales, qu’un seul

organisme devait régenter les paris sportifs. L’ILG a eu alors l’idée de créer une société dans ce but avec une autorité de sur-veillance qui aurait compté plusieurs de ses membres. Pour l’ILG, la majorité de cette nouvelle société devait revenir aux cantons. Le 18 août 1938 à 14h30 dans l’Hôtel de Ville de Bâle, des représentants des cantons, de l’ILG, des fédérations suisses de gymnas-tique, d’athlétisme et de football avec bien sûr Ernst B. Thommen, présent en tant qu’ancien président de l’Association pour la promotion de l’éducation physique, prirent une décision historique: la création

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Le premier concours du Sport-Toto

s’est déroulé le 4 septembre 1938.

60 000 coupons avaient été vendus.

de la Société du Sport-Toto (SST).A l’exception de Genève, représenté par Pierre Pittard, les cantons romands n’étaient pas représentés lors de cette réu-nion de Bâle. Le conseiller d’Etat Fritz Brechbühl est élu premier président de la SST. La vice-présidence revient au Dr Jakob Brugger, le patron de l’ILG. Ernst B. Thommen assure la direction opération-nelle de la SST, une tâche qui n’est pas en-core rémunérée à 100 pour cent.Ce 18 août 1938, la SST est composée de dix-neuf cantons alémaniques et du Tessin. Trois ans plus tard, Genève, Fribourg, Neuchâtel, Vaud et la Principauté du Liechtenstein monteront à leur tour dans le wagon. Le 30 septembre 1943, la SST accueille le Valais pour couvrir enfin tout le territoire du pays. Dès son premier exercice, la SST pourra soutenir à la hauteur de 500 000 francs dix fédérations engagées dans leur préparation olympique. Mais l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale à l’au-tomne 1939 place très vite la SST dans une situation précaire. Elle est contrainte à l’inactivité pendant de longs mois avant d’organiser un concours le 19 novembre 1939, qui ne rencontre qu’un succès très mitigé. «Nous n’aurions pas pu tenir plus longtemps. Une nouvelle année aussi morose aurait été fatale au Sport-Toto», se rappelle-t-on. Mais heureusement, le point de rupture ne

fut jamais atteint. Bien au contraire: la crise laissait place à une véritable «success story».

1, X, 2La création de la Société du Sport-Toto fut bien naturellement accompagnée par des améliorations dans le mode des concours. Les parieurs pouvaient alors miser sur huit

variantes. Le coupon comportait toujours douze matches avec pour la première fois en vigueur le système 1, X, 2 (1 pour une victoire à domicile, X pour un match nul et 2 pour une victoire à l’extérieur). Les trois premiers rangs – 12, 11 et 10 points – étaient payés. Les gains n’étaient pas défi-nis, mais devaient se monter à 50 pour cent des enjeux. Le premier concours sous l’ap-pellation du Sport-Toto fut organisé le 4 septembre 1938. 60 000 coupons furent alors vendus pour cette «première». On devait atteindre très vite le chiffre de

200 000 coupons par semaine. Au 15e

concours, le 18 décembre 1938, un joueur avait pour la première fois gagné plus de 10 000 francs. Son gain pour les douze bons résultats s’est chiffré à 13 435,25 francs.On l’a vu, le résultat de l’exercice 1939/1940 pour la SST fut «plombé» par la Seconde Guerre mondiale. Mobilisation oblige, le championnat n’a pas pu se dérou-ler normalement en raison d’un trop grand nombre de matches renvoyés. La SST n’a, ainsi, pu organiser que six des vingt-trois concours prévus. Et, bien sûr, de très nom-breux parieurs se retrouvaient sous l’uni-forme. Mais même dans ces temps diffi-ciles, les promoteurs du Sport-Toto avaient toujours le souci d’avancer. Le 17 juin 1942, Ernst B. Thommen, le «pionnier», est nommé directeur à plein temps de la SST. Dix-huit mois plus tard, la SST est inscrite au registre du commerce du canton de Bâle-Ville. La Société du Sport-Toto ne tardait pas à devenir une véritable institu-tion. Pour ses dix ans, la SST portait le gain maximal pour le premier rang à 30 000 francs alors qu’il avait été longtemps limité à 15 000. Elle dénombrait par ail-leurs 285 000 parieurs inscrits.

Toucher d’autres sportsLe football fut bien sûr le vaisseau amiral du Sport-Toto. Il le demeure aujourd’hui. Mais la tentation de s’ouvrir vers d’autres

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sports a toujours existé. Ainsi au prin-temps 1938, l’Association pour la promo-tion de l’éducation physique, «l’ancêtre» de la SST, a proposé des paris sur les finales aux engins des Championnats de Suisse de gymnastique. En 1946, on a eu la possibi-lité de parier sur le Tour de Suisse. En 1951 et 1952, sur les Championnats de Suisse de tir par équipes. Mais les cinq concours des tireurs, entre le 21 juillet et le 18 août 1951 et le 15 juin et le 20 juillet 1952, ne furent pas franchement couronnés de succès. Toutefois, cette approche vers le monde du tir ne fut pas vaine dans la mesure où un accord a pu être finalisé offrant à la SST la possibilité de subventionner les places de tir.Les premiers concours sur les courses de ski ont vu le jour lors de la saison 1978/1979. Il fallait trouver les six pre-miers d’une course parmi les quinze

skieurs proposés sur le coupon. Aux temps glorieux des Bernhard Russi, Franz Klam-mer, Roland Collombin et Ken Read, six descentes ont fait l’objet d’un concours: Val d’Isère, Val Gardena, Morzine, Wengen, Kitzbühel et Garmisch-Partenkirchen. Mais là aussi, les attentes n’ont pas été comblées avec seulement un peu plus de 100 000 francs misés par descente. Il est évident que ce mode de pari était à la fois trop compliqué et peu attractif. L’expé-rience ne fut pas reconduite l’hiver suivant.En 1983, la SST a proposé pour la pre-mière fois les rencontres de hockey sur glace sur ses coupons. Depuis cette date, la Ligue Suisse de Hockey sur Glace (LSHG) est soutenue par la SST selon une contribution définie.

Vive l’internationalisationLa Société du Sport-Toto a été tout de suite

L’immeuble du Sport-Toto bâti en 1958 à la Lange Gasse 20 à Bâle (en haut à gauche), un tirage du Sport-Toto dans le studio TV de Leutschenbach et un kiosque dans les années précédentes (en bas).

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confrontée à un problème: comment meu-bler les pauses observées l’été et l’hiver par le championnat de Suisse de football? Et comment combler les nombreux concours annulés en raison des renvois des matches dus aux conditions météorologiques? Une première solution fut de compenser le manque à gagner par un totogoal, qui fut loin de rencontrer le succès espéré. La deu-xième fut de se tourner vers les champion-nats étrangers. Ainsi, le 4 février 1945, la SST organisait pour la première fois un concours sur le championnat d’Angleterre. L’essai fut transformé et il fut décidé de jouer désormais l’hiver sur les matches an-glais et sur les autres championnats qui re-prenaient plus tôt que la LNA.Le problème s’est également posé pour la pause estivale. Il fut résolu à la fin des an-nées cinquante avec la création de diffé-rentes compétitions. Ernst B. Thommen, le directeur du Sport-Toto, a tenu un rôle prépondérant dans l’«enrichissement» du calendrier. On songe principalement à la Coupe des Villes de Foires, la future Coupe de l’UEFA. La partie entre une sé-lection bâloise et une sélection londo-nienne le 4 juin 1955 fut la première ren-contre officielle d’une compétition européenne. Le 1er mai 1958, c’est Ernst B. Thommen qui devait remettre au Camp Nou le «Trophée Noel Beard» au capitaine du FC Barcelone Joan Segarra.En 1961, Ernst B. Thommen donnait vie à l’idée du légendaire Karl Rappan avec la création de l’«International Football Cup», ou la «Rappan Cup», comme on la nom-

mait aussi. Cette compétition permettait aux clubs qui n’étaient pas engagés dans les Coupes d’Europe de jouer également face à des équipes étrangères. Elle s’est disputée pendant six saisons avant de laisser la place à la Coupe Intertoto, une épreuve qui se jouait en phase de poules. En 1967, lors de la première édition, l’une des poules fut d’ailleurs remportée par le FC Lugano. En

1995, la Coupe Intertoto est devenue la Coupe Intertoto UEFA, qui offrait la pos-sibilité aux meilleures équipes de se quali-fier pour la Coupe de l’UEFA. La Société du Sport-Toto a toujours soutenu les clubs suisses engagés dans ces diverses compéti-tions estivales.Par ailleurs, une Coupe des Alpes a été or-ganisée de 1960 à 1987 – une idée lancée par la fédération italienne –, qui a concerné lors des deux premières éditions les équipes nationales (Italie, Allemagne, France et Suisse). Elle fut ensuite destinée aux clubs. Le FC Bâle l’a remportée à trois reprises, le Servette FC à quatre, notam-

ment l’édition de 1978: ce fut le premier trophée de son quadruplé historique de la saison 1978/1979 (championnat, Coupe de Suisse, Coupe de la Ligue et Coupe des Alpes). Un rappel qui n’est pas inutile dans ces temps difficiles traversés par le club ge-nevois …

Les différents siègesLors de ses premières heures, la Société du Sport-Toto avait son siège dans la man-sarde de son fondateur Ernst B. Thommen au 12 de la Jacob-Burckhardt-Strasse à Bâle. Mais avec la création de la SST en août 1938, il est évident qu’il fallait trouver, toujours à Bâle, bien sûr, de véritables lo-caux. Il y a eu le 10 de la Eisengasse, le 11 de la Gerbergasse, la Barfüsserplatz, le 24 de l’Aeschengraben et la double propriété à Saint-Alban où résidait également Ernst B. Thommen.En juillet 1958, la SST prenait enfin ses quartiers sur la Lange Gasse. Une adresse qu’elle conserve encore aujourd’hui au sein d’un complexe inauguré le 7 juillet 1997.

Le Sport-Toto avait tenté de diversifier son offre par le

passé en proposant des paris sur les compétitions de tir,

de ski alpin et sur le Tour de Suisse. Ces concours ne

devaient toutefois pas rencontrer le succès espéré.

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Ernst B. Thommen, employé du Département des constructions à Bâle,

lance l’idée en 1936 de créer le Sport-Toto. Elle lui vient lors d’un match

de l’équipe de Suisse à Stockholm. Avec le concours du rédacteur sportif

de la «National-Zeitung» Fred Jent, il surmonte bien des obstacles pour

imposer son idée. Mais la création du Sport-Toto ne fut pas l’unique fait

d’armes de ce grand pionnier du sport suisse.

Né le 23 janvier 1899 à Bâle, Ernst B. Thommen s’est très vite affirmé com-

me un dirigeant hors pair. Il a trouvé sa place dans les instances du football suisse au travers de ses activités au sein du FC Breite et de l’Association de football de Bâle-Ville. Il a été l’un de ceux qui ont per-mis au football suisse de sortir de l’âge de pierre. Conscient des réalités économiques difficiles de l’entre-deux-guerres, il a com-pris l’impérieuse nécessité de trouver de nouvelles ressources pour le mouvement sportif. Inspiré par le modèle suédois du «Tips-jänst», il a, grâce à son énergie et à sa force de persuasion, imposé la création de paris sportifs dont les bénéfices devaient servir la promotion du sport dans le pays et sou-tenir aussi diverses actions de bienfaisance.

Ernst B. Thommen a dû surmonter bien des obstacles. Convaincre le monde poli-tique, trouver les voies juridiques et se battre contre les préjugés: rien ne fut simple pour permettre au Sport-Toto de voir le jour. Mais le 18 août 1938, Ernst B. Thommen est arrivé à ses fins. La Société du Sport-

Toto (SST) est fondée dans une salle de l’Hôtel de Ville de Bâle. Ernst B. Thom-men avait su admirablement préparer le terrain avec la création une année plus tôt de l’Association pour la promotion de l’éducation physique (VFLS), la rédaction des statuts et les modalités du premier concours.

Ernst B. Thommen:le pionnier

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dence de la FIFA lors du congrès du cin-quantenaire de l’organisation faîtière.Ernst B. Thommen fut également impli-qué dans la création des compétitions eu-ropéennes interclubs. Elle a vu le jour le 4 juillet 1955 avec une rencontre entre une sélection bâloise et une équipe londo-nienne dans le cadre de la Coupe des villes de foires, la future Coupe de l’UEFA. Six ans plus tard, il s’assure du concours du sé-lectionneur de l’équipe de Suisse Karl Rappan pour créer l’«International Foot-ball Cup», un championnat international d’été qui offre l’assurance au Sport-Toto d’élaborer des concours durant la pause es-tivale observée par la LNA et la LNB.Surnommé «Aetti», Ernst B. Thommen fut bien l’homme le plus puissant et le plus influent du sport suisse pendant de très longues années. Une vérité que personne ne peut remettre en question en raison des relations privilégiées qu’il a nouées avec les plus grands dirigeants du monde sportif et des moyens financiers qu’il a pu dégager grâce aux bénéfices du Sport-Toto. Au-jourd’hui encore, le sport mais aussi la culture et le bien public jouissent d’un sou-tien qui n’aurait pas été possible sans la té-nacité dont a fait preuve Ernst B. Thom-men. Pendant près de trente ans, le Bâlois fut bien le grand pionnier du sport suisse. Puissent ces quelques lignes lui rendre un hommage mille fois mérité.

En 1942, Ernst B. Thommen était nommé directeur à plein temps de la Société du Sport-Toto. Il a su donner les impulsions nécessaires pour que la SST grandisse très vite. Jusqu’à sa mort en 1967 dans un acci-dent de la circulation à Birsfelden, il a contribué sans relâche au succès de la SST qui a pu soutenir à la hauteur de plusieurs millions de francs le mouvement sportif du pays.

L’œuvre d’Ernst B. Thommen ne s’est pas limitée au développement de la Société du Sport-Toto. Entre 1947 et 1954, il a assu-mé la présidence de l’Association Suisse de Football. Il a également pesé de tout son poids au sein des instances de la FIFA. Il fut ainsi l’un des artisans du retour sur la scène internationale de l’équipe d’Alle-magne. Il a permis ainsi aux Allemands d’organiser le 22 septembre 1950 à Stutt-gart un premier match international après la Deuxième Guerre mondiale, un match qui les a presque naturellement opposés à la Suisse. Il fut surtout l’un des promoteurs de la candidature de la Suisse à l’organisa-tion de la Coupe du monde 1954. Président du comité d’organisation de cette Coupe du monde, Ernst B. Thommen a veillé,

avec sa casquette de directeur de la Société du Sport-Toto, à ce que la Suisse puisse of-frir des stades dignes d’un tel événement. Après le refus populaire du projet du stade Saint-Jacques à Bâle, Ernst B. Thommen a usé de tout son entregent pour retourner la situation avec la création d’une société coo-pérative pour le stade. Il fut également le président de la Commission de construc-tion du stade.Sur le plan sportif et économique, la Coupe du monde 1954 fut un très grand succès, la plus belle des quatre Coupes du monde jouées à cette époque. En militant pour le retour de l’Allemagne dans le concert international, Ernst B. Thommen a joué un rôle dans le «miracle de Berne», cette victoire 3-2 en finale de l’Allemagne contre une équipe de Hongrie que l’on croyait tout simplement invincible. Il a, par ailleurs, contribué à la création de l’Union Européenne de football (UEFA) durant cette Coupe du monde 1954. Cette pré-sence de plus en plus marquée sur le plan international le propulsait à la vice-prési-

Ernst B. Thommen (assis) avec le président Fritz Brechbühl (debout) lors d’une séance de la SST au Casino de Bâle en 1941, avec son chien et lors d’une séance d’orientation pour les 25 ans du Sport-Toto en 1963 (photo en bas).

Présidents1938–1962 Fritz Brechbühl1963–1971 Dr Emil Steiner1971–1979 Dr Walter König1980–1987 Dr Robert Bauder1988–1994 Emil Fischli1995–2000 Jean-François Leuba2001–2005 Jörg Schild2006– Peter Schönenberger

Directeurs1938–1967 Ernst B. Thommen1967–1971 Ernst Fischer1972–1988 Dr Ulrich Höch1988–2004 Georg Kennel2004– Roger Hegi

De 1938 jusqu’à sa disparition dans un accident de voiture en 1967, Ernst B. Thommen a écrit l’histoire de la Société du Sport-Toto. Son idée a permis au sport suisse

de grandir à pas de géant.

Les présidents et les directeurs de la Société du Sport-Toto

«Rien ne serait possible dans notre pays»

En tant qu’ancien président, je suis particulièrement heureux de ce jubilé des 75 ans de la Société du

Sport-Toto. Sans la SST, le sport suisse ne serait pas aus-si fort. Sans l’argent des loteries, rien ne serait possible pour le mouvement sportif dans notre pays! Cette manne profite à nos 84 fédérations membres, à nos 20 000 clubs et à nos 1,6 million de pratiquants.

Jörg Schild, Président Swiss Olympic

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

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Fritz Brechbühl

Né le 9 avril 1897 à Bâle, Fritz Brechbühl a suivi un ap-prentissage d’horloger à Hölstein. Il s’est engagé très

vite dans le monde syndical et politique pour siéger entre 1923 et 1935 au Grand Conseil de Bâle-Ville avant d’être élu au Conseil d’Etat de son canton. Chef de la police, il a partagé l’enthousiasme d’Ernst B. Thommen pour la créa-tion de concours de paris destinés à soutenir le mouvement sportif. Fritz Brechbühl fut le relais d’Ernst B. Thommen au sein du gouvernement bâlois. Il a contribué à vaincre les réticences et à élaborer les bases juridiques pour la réalisa-tion de ce projet. Fritz Brechbühl a dirigé l’Assemblée qui a abouti à la création de la Société du Sport-Toto (SST) le 18 août 1938. Il fut le premier président de la SST, un mandat qu’il devait assumer jusqu’en 1962. Il a siégé par ailleurs durant vingt-huit ans au sein du gouvernement de Bâle-Ville. Il a accédé en 1953 au Conseil national et dirigé de 1950 à 1960 le parti socialiste de Bâle-Ville. Durant la Deuxième Guerre mondiale, il fut le responsable de la politique des ré-fugiés. Fritz Brechbühl est décédé le 1er juillet 1963, l’année du 25e anniversaire de la SST.

Fred Jent

Fred Jent fut comme Ernst B. Thommen l’un des pionniers du Sport-Toto en Suisse. Le journaliste bâlois de la «Na-

tional-Zeitung» était présent lors de l’assemblée fondatrice du Sport-Toto en 1938. Il ne devait toutefois occuper au-cune fonction au sein de la SST. Il a préféré s’engager dans le mouvement sportif en tant que président de la Fédération Suisse de Natation, en tant qu’arbitre de football et en tant que juge de boxe. Il a enfin siégé au sein du Comité central de l’Association Nationale d’éducation physique (ASNE).

Fritz Wagner

Durant quarante-deux ans, de 1938 à 1979, Fritz Wagner fut le secrétaire du Conseil d’administration de la Socié-

té du Sport-Toto. Il avait ordonné le protocole de la séance du 18 août 1938. Il a également œuvré au sein de l’organe de contrôle. Après avoir contribué au développement de la SST, il fut remplacé par Walter Baumann (Reinach).

Dr. Emil Steiner

Emil Steiner, conseiller d’Etat zougois, a servi la Société du Sport-Toto pendant plus de trente ans. Représentant

de son canton en 1939, il entre au comité de la SST l’année suivante avant d’être porté à la vice-présidence en 1942. En 1963, il succède à Fritz Brechbühl à la présidence de la SST. Il est décédé le 30 juillet 1971.

Emil FischliAncien conseiller d’Etat glaronnais, Emil Fischli entre en 1976 à la Société du Sport-Toto. Elu au Comité en 1978 et à la vice-présidence en 1980, il en devient le président pour six ans en 1988. Ce mandat lui vaut d’accéder au comité de l’«Intertoto», l’organisme européen des paris sportifs dont il a été l’un des fondateurs et dont il sera l’un des présidents. Elu membre d’honneur de la SST au moment de quitter ses fonctions, Emil Fischli restera le président qui aura initié l’introduction du système de traitement online.

Georg Kennel

Directeur de projet au sein des PTT, Georg Kennel ac-cède à la direction de la Société du Sport-Toto en 1988

avec déjà un certain vécu dans le monde du sport. Excellent décathlonien, il a siégé dans les années septante au Co-mité central de la Fédération Suisse d’Athlétisme avant de la présider de 1981 à 1995. Durant son mandat, il a connu les heures de gloire de l’athlétisme suisse avec les exploits de Markus Ryffel et de Werner Günthör. Nommé ensuite membre d’honneur de «Swiss Athletics», il fut l’un des diri-geants qui ont compté au Comité central de l’Association Suisse du Sport (ASS).L’introduction du traitement online au début des années nonante fut, bien sûr, le grand défi auquel il a dû faire face à la SST. Comme la restructuration actée au 1er janvier 2003 entre les loteries intercantonales, la loterie bernoise de la SEVA et la Société du Sport-Toto. Georg Kennel a assumé ainsi la direction de Swisslos pour que cette fusion s’opère dans les meilleures conditions.Georg Kennel devait quitter ses fonctions au sein de la So-ciété du Sport-Toto en 2004, au sein de Swisslos l’année suivante. Avec la satisfaction que cette nouvelle structure avait parfaitement répondu aux attentes des vingt cantons alémaniques et du Tessin ainsi que de la Loterie Romande. Les intérêts de toutes les parties étaient préservés. Les seize ans passés par Georg Kennel dans les organes du Sport-Toto et de Swisslos ont vraiment compté. Georg Ken-nel est décédé le 10 février 2012 des suites d’une maladie.

Les hommes qui ont compté depuis la création il y a 75 ans de la Société du Sport-Toto: Fritz Brechbühl, le conseiller d’Etat bâlois et premier président de la SST, Fred Jent, le journaliste sportif qui a su si parfaitement épauler Ernst B. Thommen, Jörg Schild, ancien président de la SST et actuel président de Swiss Olympic, Georg Kennel, ancien directeur de la SST, Roger Hegi, l’actuel directeur de la SST, et Peter Schönenberger, l’actuel président de la SST (de gauche à droite).

Des gens importants de la SST: de Brechbühl à Kennel

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Après sa première année d’existence, le Sport-Toto connaissait déjà un succès

rapide avec près de deux millions de francs de chiffres d’affaires. En raison de la Se-conde Guerre mondiale, les deux années suivantes ont été difficiles, les activités du Sport-Toto devant même être interrom-pues quand la guerre a éclaté lors de l’au-tomne 1939. Toutefois, dès 1941/42, la croissance a repris très fortement. En 1945/46, la barre des dix millions de chiffres d’affaires a été atteinte, puis celle des 25 millions en 1949/50. Quant aux gains attribués aux gagnants, ils se sont montés dès le début à 50 pour cent des mises.Depuis les premiers concours, le bénéfice de la Société du Sport-Toto a été distribué selon une clef de répartition prédétermi-

née. Ainsi, 10 pour cent du bénéfice net (pour autant qu’ils ne dépassent pas la li-mite supérieure fixée) allaient directement aux fédérations sportives dont les compéti-tions donnaient lieu à des paris.L’Association Suisse de Football (ASF) et la Fédération suisse d’athlétisme étaient ainsi les principaux bénéficiaires. Une part du bénéfice restant était ensuite attribuée à

l’Association nationale d’éducation phy-sique (ANEP), qui est devenue l’Associa-tion suisse du sport (ASS) en 1977. Le reste des profits était destiné aux différents besoins des cantons.Au début, la répartition était variable. Et lors de la première année d’activité, 34 pour cent sont allés à l’ANEP, puis 40, 38 et 28 pour cent lors des exercices suivants,

Dès les débuts du Sport-Toto, la devise «Risque et joue pour des

buts sportifs» n’a pas été un vœu pieux. Le fait d’utiliser les gains

du Sport-Toto pour le sport et ses infrastructures a été une idée

phare dans le domaine de l’aide sportive, mais aussi un moyen pour

le Sport-Toto d’obtenir une reconnaissance des autorités.

Une entreprise d’utilité publique

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le reste allant aux cantons. Ce n’est qu’à partir de la cinquième année, en 1942/43, qu’une clef de répartition fixe a été appli-quée. Un système qui allait faire ses preuves pendant plusieurs décennies. Après déduction des frais de fonctionne-ment, des attributions statutaires à l’Asso-ciation Suisse de Football et des fonds mis en réserve, 25 pour cent du bénéfice net étaient versés à l’ANEP et 75 pour cent aux cantons. Pour chaque canton, l’argent était réparti selon deux critères, le nombre d’habitants et le montant des mises effec-tuées dans les différentes régions. Dans la commission du Sport-Toto de l’ANEP, les représentants de la Société du Sport-Toto étaient représentés paritairement et pou-vaient directement influencer la réparti-tion des fonds alloués.

95 millions après 20 ansLa Société du Sport-Toto a pu soutenir de nombreux investissements dans le monde du sport en Suisse, également sous la forme de crédits que les cantons pouvaient amortir au fil des ans sur leurs contribu-tions. Pour ses vingt ans en 1958, la Socié-té du Sport-Toto avait déjà pu redistribuer 95 millions de francs: 64 millions pour les cantons, 19 millions à l’ANEP, 6 millions directement pour la construction de divers stades et 5 millions pour les centres de sport à Macolin et Mürren. L’Association Suisse de Football a aussi bénéficié de 1,3 million, comme cela était convenu dans les statuts. Pour le jubilé des cinquante ans en 1988, la barre du milliard avait presque été franchie. Les cantons avaient reçu 653 millions, l’ASS (ex ANEP) 200 millions et

plus de 60 millions les fédérations. Et no-tamment la Ligue suisse de hockey sur glace (LSHG) qui, dès 1983, a bénéficié d’une position semblable à celle de l’ASF. Puis, dès 1985, c’est l’Aide Sportive Suisse qui s’y est ajoutée. Par ailleurs, environ 30 millions ont été versés aux autorités sous la forme de taxes et d’impôts.

Un accord avec les loteriesAvec l’introduction de la Loterie suisse à numéros le 10 janvier 1970, le jeu préféré des Suisses a reçu un coup sur la tête. Il était évident qu’un jeu relativement sophis-tiqué comme le Sport-Toto allait perdre en popularité au détriment de la loterie et de ses grilles faciles à remplir. Gustav Wie-derkehr, l’ancien président suisse de l’UEFA, a joué un grand rôle dans les né-

Un Suisse – Allemagne pour l’inauguration du Stade Saint-Jacques le 25 avril 1954. Ce stade, essentiel au déroulement de la Coupe du monde 1954, n’aurait pas vu le jour sans la contribution de la Société du Sport-Toto.

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suivantes, favorisée par l’introduction de nouvelles formes de jeux comme le Toto-X en 1975 ou le système de jackpot pour la loterie et le Sport-Toto. L’arrivée du Joker (dès 1988), du Super-Toto (1989) et de beaucoup d’autres innovations ont aussi contribué à cette croissance. Ainsi, entre 1970 et 2000, la part du bénéfice pour les cantons, l’ASS et les fédérations sportives a plus que triplé.Le 1er janvier 2003, l’organisation des concours a été complètement réorganisée en Suisse. La Société du Sport-Toto a transmis ses activités opérationnelles à la nouvelle société «Swisslos». Pour la Suisse romande, la direction opérationnelle a été reprise par la Loterie Romande. Cepen-dant, la Société du Sport-Toto a conservé son statut d’instance de répartition des bé-néfices aux fédérations sportives.

gociations avec les différentes parties concernées: les loteries intercantonales, la Loterie Romande, la loterie SEVA Berne et la Société du Sport-Toto. Une garantie des acquis a pu être négociée en ce qui concerne la répartition des gains du Sport-Toto aux cantons et fédérations sportives. Toutes ces sociétés se sont, en effet, enga-gées contractuellement à couvrir le manque à gagner, déterminé à partir du bénéfice net le plus élevé durant la période 1964–1968. De son côté, la Société du Sport-Toto a été chargée de s’occuper du développement technique du loto, tout en participant au bénéfice de la loterie à nu-méros avec une part fixe de 25 pour cent.Un rapport d’activité de 1971 montre à quel point la loterie à numéros a touché le Sport-Toto, qui bénéficiait jusqu’ici de l’exclusivité. En 1969, le Sport-Toto avait affiché un chiffre d’affaires de 70 millions de francs. Cette somme a été quasiment divisée par deux (38 millions) en 1970 pour la première année d’existence de la loterie. Une année plus tard, le chiffre d’affaires tombait à 29 millions, soit une nouvelle baisse de 27 pour cent. Cette chute s’est

avérée si dramatique que le surcroît de chiffres d’affaires de la loterie a servi à plu-sieurs reprises à compenser le manque à gagner du Sport-Toto. Lors de la première année de la loterie, 140 millions ont ainsi été attribués. Un montant qui s’est accu-mulé avec les gains du Sport-Toto et qui a permis d’atteindre des recettes totales de

180 millions, soit deux fois et demie de plus qu’en 1969 quand le Sport-Toto était seul sur le marché.

Nouvelles formes de jeuCette tendance s’est poursuivie les années

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Toto-X Super-Toto

En raison de la création de la loterie à numéros en 1970, le Sport-Toto devait perdre près

de la moitié de son chiffre d’affaires. Mais cette perte fut bien sûr compensée par les bénéfices de la loterie.

Total des mises pour le Sport-Toto, Toto-X et Super-Toto 1938–2002

Ces tableaux montrent les montants des paris joués et la répartition des bénéfices pour la Société du Sport-Toto entre 1938 et 2002.

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Total des mises pour la Loterie suisse à numéros, Joker et Extra-Joker 1970–2002

Part des gains aux cantons, ANEP/ASS/SO* et fédérations sportives 1938–2002

* ANEP = Association nationale d'éducation physique; ASS = Association suisse du sport; SO = Swiss Olympic

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Année Sport-Toto Toto-X Super-Toto Loto Joker Extra-Joker1938/39 1 972 0001939/40 595 0001940/41 1 394 0001941/42 3 461 0001942/43 6 012 0001943/44 7 243 0001944/45 8 126 0001945/46 10 416 0001946/47 11 689 0001947/48 13 383 0001948/49 18 347 0001949/50 25 810 0001950/51 26 878 0001951/52 30 309 0001952/53 30 411 0001953/54 32 332 0001954/55 33 043 0001955/56 38 514 0001956/57 83 356 0001957/58 37 401 0001958/59 36 066 0001959/60 39 343 0001960/61 48 146 0001961/62 49 031 0001962/63 50 829 0001963/64 52 591 0001964/65 60 916 0001965/66 68 699 0001966/67 64 157 0001967/68 63 038 000

1968 32 056 0001969 70 724 0001970 38 622 000 140 325 0001971 29 842 000 155 367 0001972 26 583 000 157 092 0001973 25 251 000 192 405 0001974 26 701 000 197 737 0001975 25 752 000 6 281 000 198 212 0001976 21 074 000 13 696 000 190 820 0001977 19 970 000 20 303 000 192 314 0001978 17 392 000 22 819 000 182 854 9701979 17 729 000 17 614 000 229 756 0001980 16 407 000 15 501 000 245 280 0001981 15 139 000 14 843 000 278 670 0001982 13 830 000 22 289 000 290 009 0001983 16 084 000 23 846 000 315 069 0001984 17 232 000 27 087 000 302 128 0001985 17 032 000 31 150 000 312 884 0001986 18 096 000 27 763 000 334 889 0001987 21 318 000 27 022 000 393 461 0001988 20 881 000 23 324 000 400 000 000 28 937 0001989 24 569 000 26 607 000 4 175 000 363 209 000 45 798 0001990 25 056 000 23 894 000 3 769 000 502 389 000 58 586 0001991 26 236 000 21 682 000 4 002 000 426 755 000 49 947 0001992 23 351 000 18 749 000 3 988 000 459 977 000 52 005 0001993 26 224 000 22 025 000 5 386 000 426 755 000 52 759 0001994 27 409 000 22 296 000 5 223 000 427 580 000 55 301 0001995 29 832 000 19 447 000 5 502 000 453 067 000 60 800 0001996 31 367 000 18 583 000 5 509 000 463 020 000 67 275 0001997 26 404 000 13 002 000 5 365 000 693 866 000 105 542 0001998 29 607 000 24 427 000 6 132 000 620 088 000 98 044 0001999 28 570 000 10 564 000 5 772 000 679 867 000 105 602 0002000 27 775 000 11 020 000 6 562 000 620 010 000 99 819 0002001 25 710 000 15 190 000 5 861 000 592 104 000 97 768 000 7 723 000 2002 26 390 000 8 708 000 554 685 000 86 527 000 42 120 000

1 839 723 000 549 732 000 67 246 000 11 992 644 970 1 064 710 000 49 843 000

Total des mises pour les différents concours 1938–2002

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Année Cantons ANEP/ASS/AOS/SO Fédérations1938/39 265 000 144 000 40 4091939/40 15 600 8 400 4 5841940/41 106 533 50 133 29 5051941/42 558 720 217 280 40 0001942/43 1 050 000 300 000 40 0001943/44 1 275 000 425 000 60 0001944/45 1 275 000 425 000 60 0001945/46 1 500 000 500 000 64 0001946/47 1 800 000 600 000 60 0001947/48 2 025 000 675 000 66 6001948/49 2 700 000 900 000 90 0001949/50 5 350 000 1 250 000 93 2001950/51 4 050 000 1 350 000 90 0001951/52 4 672 125 1 557 375 115 5001952/53 5 041 650 1 680 550 125 8001953/54 4 800 000 1 600 000 90 0001954/55 5 100 000 1 700 000 90 0001955/56 9 550 000 1 850 000 570 0001956/57 5 700 000 1 900 000 570 0001957/58 7 700 000 1 900 000 570 0001958/59 9 700 000 1 900 000 570 0001959/60 5 700 000 1 900 000 580 0001960/61 6 000 000 2 000 000 882 5871961/62 10 385 000 2 100 000 933 0421962/63 6 300 000 2 100 000 944 5081963/64 11 500 000 2 500 000 1 486 6751964/65 9 000 000 3 000 000 1 665 8111965/66 10 500 000 3 500 000 1 806 9411966/67 10 500 000 3 500 000 1 854 2301967/68 11 026 000 3 704 000 1 671 000

1968 5 400 000 1 800 000 734 0291969 11 250 000 3 750 000 1 650 6571970 22 500 000 6 000 000 1 800 0001971 18 000 000 6 000 000 1 800 0001972 18 000 000 6 000 000 1 800 0001973 19 500 000 6 500 000 1 800 0001974 26 250 000 6 500 000 1 800 0001975 19 500 000 6 500 000 1 800 0001976 26 250 000 6 500 000 2 000 0001977 19 500 000 6 500 000 2 000 0001978 25 125 000 8 140 000 2 000 0001979 24 000 000 8 000 000 2 000 0001980 24 000 000 8 000 000 2 000 0001981 31 125 000 10 375 000 2 000 0001982 29 250 000 9 750 000 2 100 0001983 30 750 000 10 250 000 2 611 0001984 34 500 000 11 500 000 2 808 0001985 35 250 000 11 750 000 4 586 0001986 36 000 000 12 000 000 4 277 0001987 39 000 000 13 000 000 4 276 0001988 36 780 000 12 260 000 3 574 0001989 40 598 000 13 533 000 4 618 0001990 42 848 000 14 283 000 4 127 0001991 42 848 000 14 283 000 3 844 0001992 43 598 000 14 533 000 4 730 0001993 42 098 000 14 033 000 4 408 0001994 42 098 000 14 033 000 4 380 0001995 42 741 000 14 247 000 4 808 0001996 44 601 000 14 867 000 4 448 0001997 53 582 700 17 861 000 4 392 0001998 52 854 000 17 618 000 4 509 0001999 57 663 000 19 221 000 4 557 0002000 59 122 000 19 707 000 4 566 0002001 61 210 000 20 403 000 4 312 0002002 54 185 000 18 620 000 4 992 000

1 367 122 328 443 553 738 127 372 078

Notes indicatives pour les tableaux:

Total des mises

L’exercice comptable annuel du Sport- Toto correspondait au début à la saison de football (1er juillet au 30 juin). Dès 1968, il s’est calqué sur l’année civile. Les chiffres pour 1968 correspondent ainsi seulement à une demi-année.

Répartition des gainsANEP = Association nationale

d’éducation physiqueASS = Association suisse du sport

(dès 1977)AOS = Association olympique suisse

(dès 1997)SO = Swiss Olympic (dès 2001)

FédérationsJusqu’en 1982, seules les Fédérations suisses de football et d’athlétisme étaient, selon les statuts, directement rétribuées en tant que «fournisseurs» des jeux de Toto. Dès 1983, la Fédération de hockey sur glace s’y est ajoutée, puis l’Aide Spor-tive Suisse dès 1985.

Part des gains aux cantons, ANEP/ASS/SO et fédérations sportives 1938–2002

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Les monuments du sport suisse

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tionale pour le sport et aussi par le Sport-Toto, à hauteur de 2,75 millions de francs.Le succès de cette école fédérale de gym-nastique et de sport a été fulgurant. Et trois ans seulement après son ouverture, elle était déjà trop petite. En plus des cours pour les professeurs de sport, de plus en plus d’athlètes souhaitaient utiliser les ins-tallations de Macolin et demandaient à ce

que celles-ci soient conformes aux stan-dards internationaux. Par ailleurs, l’Asso-ciation Suisse de Football (ASF), en tant qu’organisatrice de la Coupe du monde 1954, avait besoin de place et d’équipe-ments pour pouvoir héberger des équipes durant la compétition. La Société du Sport-Toto et l’Association nationale d’éducation physique (ANEP) ont alors

L’idée de créer un site centralisé pour la formation des professeurs de sport et

une haute école en sport date de la fin du XIXe siècle. Ce n’est toutefois qu’après la Deuxième Guerre mondiale que ce projet a pu se concrétiser. Le 3 mars 1944, le Dé-partement fédéral militaire a donné son feu vert pour la première étape de la construction d’une école fédérale de gym-nastique et de sport. Surplombant le lac de Bienne, le site de Macolin a été ouvert en 1947, permettant à la Suisse de disposer de son premier centre complet pour la forma-tion des entraîneurs et des professeurs d’éducation physique. Un centre qui, de par son origine, avait au début de nom-breux liens avec le monde militaire. Ce projet avait été financé par la Confédéra-tion, la ville de Bienne, l’Association na-

L' argent du Sport-Toto a permis la réalisation de bâtiments sportifs

d’importance en Suisse. Parmi les sites historiques figurent les

centres de sport de Macolin, Mürren, Tenero et Kandersteg, mais

aussi presque tous les stades de football qui ont été érigés et

aménagés pour la Coupe du monde en 1954.

Deux grands projets initiés par la Société du Sport-Toto au milieu du siècle dernier: la Haute école fédérale de sport de Macolin avec la statue sur la Lärchenplatz, la Maison du Brésil, le bassin de natation et la salle de boxe, et bien sûr le Stade Saint-Jacques avec ses tribunes principales (photos de gauche à droite).

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offert leur soutien pour la phase d’expan-sion du site à partir de 1950. Parmi les nouveautés figuraient notamment une piste d’athlétisme de 400 mètres à l’endroit nommé «le Bout du monde», un terrain de football ainsi que des logements supplé-mentaires. Cette fois-ci, la Société du Sport-Toto s’est engagée pour un montant de 2,72 millions de francs. Et pendant la Coupe du monde 1954, les équipes de Suisse et du Brésil ont été les premières à bénéficier des nouvelles installations.Plus tard, Macolin a aussi accueilli de plus en plus de scientifiques du sport pour leurs recherches. Dans cette optique, un institut a été ouvert le 31 mai 1967, financé par la commission du Sport-Toto pour 2,7 mil-lions de francs. Avec les années, de nou-veaux bâtiments sont venus encore s’ajou-ter, dont la grande salle de sport du «Bout

du monde» en 1976. Pour la salle du Jubilé de la Fédération suisse de gymnastique, la commission du Sport-Toto a encore une fois mis la main à la poche et attribué un montant de 2,1 millions de francs. Depuis 1999, l’ancienne école fédérale pour la gymnastique et le sport a été réorganisée en tant que Haute école fédérale de sport, sa gestion passant à l’Office fédéral du sport (OFSPO). L’Institut des sciences du sport y a été rattaché dès 2005. Et l’en-semble du complexe est aujourd’hui appelé «Centre national du sport Macolin».

Les sports d’hiver à MürrenL’histoire de Macolin a été un succès. Ce-pendant, à ses débuts, ce site était avant tout destiné aux sports d’été. C’est donc Mürren qui a accueilli en 1952 un centre pour les sports d’hiver. Mais à l’inverse du centre de Macolin, qui se trouvait sous la férule du Département fédéral militaire, celui de Mürren a été piloté par l’Associa-tion nationale pour l’éducation physique et exclusivement financé par le Sport-Toto. A l’époque, 2,1 millions de francs ont été investis pour créer ce centre dévolu aux sports de neige et de glace, mais aussi réservé pour le tennis durant la saison estivale.

Des stades pour la Coupe du mondePour la première fois de son histoire, la Suisse a été retenue pour accueillir la Coupe du monde de football en 1954. Avec son directeur Ernst B. Thommen, qui en-tretenait des liens étroits avec la FIFA, la Société du Sport-Toto a joué un rôle essen-tiel dans la réalisation des différents pro-jets de stades en Suisse. A Bâle, un finan-cement public du stade Saint-Jacques avait échoué dans les urnes. Ernst B. Thommen a alors fondé une coo-pérative qui, grâce à un prêt de plus de 1,5 million de francs du Sport-Toto et un per-mis de construire du canton de Bâle-Ville, a débouché sur la construction d’un nou-veau stade en seulement une année. Pour le stade du Wankdorf, qui allait devenir le théâtre du «Miracle de Berne» avec le sacre en finale de l’Allemagne contre la Hongrie, la Société du Sport-Toto a contribué à hau-teur de 1,22 million. Pour le Stade olym-pique de la Pontaise à Lausanne, un total de 1,5 million a été investi. Quant aux Charmilles à Genève, un mon-tant de 260 000 francs a été débloqué pour moderniser et augmenter la capacité de ce stade. Et même s’il ne devait accueillir qu’un seul match du tour préliminaire, le stade du Cornaredo à Lugano avait aussi bénéficié en 1951 du financement du

Pour tous les goûts et les usages: Le mur de grimpe du Sport zentrum Schauenburg de Liestal, la Maison du Sport de Berne, le stade Olympique de la Pontaise à Lausanne et le Centre de Mürren (de gauche à droite) et la patinoire Dolder de Zurich (en bas à gauche).

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Quand le Rotsee n’a pas été retenu pour re-cevoir les Mondiaux de 2011, l’objectif a été de rendre le site encore plus attractif, en mêlant à la fois tradition et modernité. La construction d’un nouveau bâtiment pour abriter le centre d’aviron est notamment projetée.

La Maison du sportEntre 1961 et 1963, un centre administra-tif pour le sport suisse a été conçu au 70 de la Laubeggstrasse à Berne, selon les plans de l’architecte Vincenzo Somazzi. Le centre a été ouvert le 29 mai 1963. Il a ac-cueilli au début le siège de l’Association nationale d’éducation physique, devenue l’Association suisse du sport (ASS) en 1977. Cette ASS a ensuite été regroupée avec le Comité olympique suisse (COS), fondé en 1912, et le Comité national pour le sport d’élite (CNSE), fondé en 1966, pour devenir l’Association olympique suisse, puis finalement Swiss Olympic dès 2001 (le siège de Swiss Olympic se trouve aujourd’hui dans la nouvelle Maison du sport à Ittigen près de Berne). A noter aus-si que l’Union des associations euro-péennes de football (UEFA) avait son siège dans l'ancienne Maison du sport à ses débuts, avant de posséder son propre bâti-ment à la Jupiterstrasse 33 dès 1974, puis de déménager à Nyon en 1999.

Sport-Toto. Avec encore le Hardturm de Zurich, tous ces stades ont largement contribué à la réussite économique de cette Coupe du monde. Ils ont aussi accueilli des matches de légende, comme ceux des Suisses, qui avaient notamment évincé l’Italie à Bâle avant d’échouer en quart de finale face à l’Autriche à Lausanne sur le score de 7-5. Un match qui reste encore au-jourd’hui le plus riche en buts dans une phase finale de la Coupe du monde.Le Sport-Toto ne s’est toutefois pas conten-té de financer les stades de la Coupe du monde. D’autres enceintes traditionnelles en ont aussi largement profité comme la Gurzelen à Bienne, le Neufeld de Berne ou le Kleinholz à Olten. Construite en 1930, la patinoire artificielle Dolder à Zurich reste aujourd’hui l’une des plus grandes en Europe avec environ 6000 m2 de glace. En vue du championnat du monde de hockey sur glace en 1939, cette patinoire a été réa-ménagée grâce à l’argent du Sport-Toto. Lors de ce tournoi, disputé également à Bâle, le Canada s’était imposé devant les Etats-Unis, tandis que la Suisse avait dé-croché la médaille de bronze aux dépens de la Tchécoslovaquie. De 1930 à 1950, la patinoire Dolder a éga-lement accueilli les matches à domicile des Zurich Lions, jusqu’à leur déménagement au Hallenstadion. La section hockey sur glace des Grasshoppers avait aussi pris ses quartiers dans cette patinoire dès 1932. Aujourd’hui, la patinoire Dolder est sur-tout connue et utilisée par le grand public.

Un centre d’aviron au RotseeDepuis 1933, le Rotsee, près de Lucerne, accueille des régates d’aviron. Dès la pre-mière année, les championnats de Suisse s’y sont déroulés. Et seulement une année plus tard, ce sont les championnats d’Eu-rope qui étaient organisés. Le Rotsee a aussi été le théâtre de quatre Mondiaux en 1962 devant 45 000 spectateurs, puis en 1973, 1982 et 2001. Avec l’argent du Sport-Toto, plusieurs bâtiments et installations ont pu être mis à disposition du club d’avi-ron de Lucerne.

«Dans les meilleures conditions»

La Société du Sport-Toto œuvre pour le sport suisse depuis 75 ans. Je tiens à l’occasion de ce jubilé à

remercier toutes les collaboratrices et les collaborateurs de la Société du Sport-Toto. Leur investissement per-manent a permis d’ouvrir bien des portes à nos sportifs. Leur concours est indispensable. Grâce à ce soutien, nos juniors ont pu progresser, intégrer dans les meilleures conditions l’équipe A pour cueillir cette année à Stock-

holm le titre de vice-champion du monde. Je vous remercie pour ce partena-riat. Ensemble, nous sommes plus forts aujourd’hui. Nous le serons demain aussi. Marc Furrer, président de la Swiss Ice Hockey Federation

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

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La réputation du complexe du Rotsee n’est plus à faire. Il a été bâti aux normes internationales grâce à la contribution du Sport-Toto. Il a accueilli ses premiers Championnats du monde en 1962 et sera modernisé très bientôt (photo en haut de l’arrivée du futur nouveau plan d’eau).

La construction de la Maison du sport a été massivement financée avec les fonds du Sport-Toto, en partie grâce à une réserve sur bénéfice créée en 1946. Sous le prési-dium du conseiller d’Etat bernois Walter Siegenthaler, un conseil de fondation de la Société du Sport-Toto a été fondé pour me-ner à bien les différents travaux, alimenté avec un fonds initial de 6,87 millions de francs. La Maison du sport a aussi servi un temps à l’Association Suisse de Football et à la Ligue nationale (Swiss Football League aujourd’hui), qui a bénéficié en-suite de sa propre Maison du football à Muri. L’Association suisse de tennis (Swiss

Tennis aujourd’hui) a, elle aussi, bénéficié de la Maison du sport avant de déménager et d’ouvrir son centre national à Bienne.Depuis 2007, Swiss Olympic et quinze de ses associations membres sont logés dans un nouveau bâtiment. Cette nouvelle Mai-son du sport reste gérée par un conseil de fondation, dont la présidence est assurée par Peter Schönenberger, président du Sport-Toto. Le directeur du Sport-Toto Roger Hegi est également présent dans ce conseil de fondation, tout comme Jean-Pierre Beuret, un autre représentant de la Société du Sport-Toto et président de la Loterie Romande.

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nécessaire. Et comme trente-six ans plus tôt, Adolf Ogi et son énergie légendaire se trouvent derrière ce projet de rénovation. Les premiers sauts sur les nouveaux trem-plins devraient avoir lieu dès 2014.

Un centre national de ski nordique à KanderstegEn 1977, Adolf Ogi, ancien directeur de la Fédération suisse de ski et futur conseiller fédéral, et Willy Sahli ont lancé l’idée de construire de nouveaux tremplins et de créer un centre national de ski nordique à Kandersteg. Rapidement, le 1er septembre 1979, les nouveaux tremplins ont été inau-gurés. Sur les 2,8 millions d’investisse-ment total, 70 pour cent ont été financés par la Société du Sport-Toto et l’Associa-tion suisse du sport. Avec sa propre contri-bution financière, la Fédération suisse de ski s’accordait le droit de laisser ses athlètes s’entraîner gratuitement sur les installa-tions. Le grand tremplin avait été baptisé «Lötschberg», le petit tremplin recevant le nom de «Blüemlisalp». Pour l’époque, ces installations étaient luxueuses avec notam-ment des pistes d’élan en glace, un système d’arrosage à distance, des projecteurs et un bâtiment d’exploitation. Tous les trem-

plins étaient également utilisables en été. Quant au centre de ski de fond de Kan-dersteg, il bénéficiait de 55 kilomètres de pistes.

En 2007, la Fédération internationale de ski (FIS) a retiré sa licence aux tremplins de Kandersteg pour des raisons de sécurité. Pour rénover et agrandir ces installations, un financement de plus de 5,6 millions est

Adolf Ogi s’implique toujours autant. L’ancien conseiller fédéral a œuvré pour la rénovation du Centre

nordique de Kandersteg qui avait été ouvert en 1979.

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Sur les premiers bulletins de l’Associa-tion pour la promotion de l’éducation

physique en Suisse (VFLS), durant l’hiver 1937/1938, les parieurs étaient invités à se procurer les résultats des pronostics au nu-méro de téléphone numéro 11. La société Sportinformation gérait la transmission des résultats depuis la centrale télépho-nique de Zurich, d’où ils étaient répartis aux différents centres régionaux d’infor-mations et communiqués personnellement à ceux qui téléphonaient. Ce n’est que quelques années plus tard que sont apparus les numéros de téléphone 160 avec un service automatisé. Le numéro 164 a alors été dévolu aux résultats de sport et à ceux du Sport-Toto.Dès le début, la com-munication a été l’un des points centraux pour le développement du Sport-Toto. Ap-

rès la création de la Société du Sport-Toto, le 18 août 1938, le bulletin de la VFLS a été édité comme étant le journal officiel du Sport-Toto. Ce dernier était publié de la propre initiati-ve des directeurs Ernst B. Thommen et Al-fred Kaltenbach, tandis que les adresses des destinataires étaient encore écrites à la main.

Avec le temps, des spécialistes du milieu sportif comme Arnold Wehrle de Sportin-formation ou le Dr Hans Rudolf Schmid ont apporté leur savoir. Et en 1943/1944, le journal du Sport-Toto a été externalisé pour

Dès les premiers concours, Sport-Toto a diffusé les résultats dans

sa propre revue. Plus tard, le journal «Tip» est devenu l’une des voix

importantes du sport en Suisse sous la direction de Max Ehinger

et Max Pusterla, avec une structure et un contenu proches de la

Société du Sport-Toto.

Maîtriser l’information

L’édition du jubilé du journal «Tip» en novembre 1969.

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devenir une entreprise à part entière (édi-tion «Sport-Illustrierte AG»). Dès lors, la structure s’est largement professionnalisée. L’engagement de Max Ehinger comme ré-dacteur à temps plein a été une grande réus-site. Aux côtés de l’ancien international suisse Dr Ernst Kaltenbach, il est devenu l’une des voix importantes dans le paysage footballistique en Suisse. Max Ehinger a également travaillé en étroite collaboration avec Ernst B. Thommen, directeur du Sport-Toto, et l’a accompagné plusieurs fois lors de différentes missions à l’étranger pour le compte d’associations de football natio-nales et internationales. De son côté, Ernst Kaltenbach, surnommé «Pfupf», écrivait aussi sur le football helvétique dans le re-nommé magazine allemand «Kicker».Le 31 octobre 1944, le journal du Sport-

Toto est paru pour la première fois sous le nom de «Tip». Avec la disparition de l’an-cien «Sport-Illustrierte», «Tip» est resté le seul hebdomadaire sportif abondamment illustré de Suisse. Et comme son prédéces-seur, «Tip» contenait toute une section avec diverses statistiques en rapport avec les concours du Sport-Toto. Pour populariser le Sport-Toto en Suisse romande et au Tes-sin, la société du Sport-Toto s’est servie de «La Semaine sportive» (rédaction: H. L. Bo-nardelly) et de l’«Eco dello Sport» (rédac-tion: Elvezio Andreoli) à Bellinzone. La Société du Sport-Toto a également profité de l’imprimerie ouverte en 1952 par Harry Thommen, le fils d’Ernst B. Thommen, ce qui lui a permis de bénéficier d’une certaine autonomie. Mais aussi, indirectement, de faire en sorte que des produits concurrents comme la revue «System», parue pour la

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première fois le 24 août 1946, n’aient qu’une courte existence.Après la mort de Max Ehinger en 1974, Max Pusterla a repris la direction de «Tip». Le Bâlois avait commencé à travailler à temps partiel en 1964 comme chef de ser-vice le dimanche, avant d’être engagé à temps plein en 1966. Le dernier numéro de «Tip» est paru le 29 juillet 1992. Son destin a été scellé par les importants assainisse-ments qui avaient touché le marché des médias nationaux à l’époque. Quelques an-nées plus tard, en 1999, «Sport», le dernier journal purement sportif en Suisse, cessait

définitivement sa parution après de longs mois où sa survie n’avait tenu qu’à un fil.Le célèbre Totomat a aussi été un moyen de communication important dans les stades de football, permettant aux spectateurs de connaître en direct les résultats des autres rencontres qui figuraient sur la feuille des pronostics. L’utilisation du Teletext est arri-vée un peu plus tard, et l’on retrouve au-jourd’hui les divers résultats de la page 161 à la page 171.Aujourd’hui, Swisslos et la Loterie Ro-mande travaillent avec des partenaires médias. Diverses informations et les co-

lonnes des gains y sont publiées. Le princi-pal outil de communication reste néan-moins Internet, où l’on peut depuis longtemps participer en ligne aux différents concours. Au fil du temps et de toutes ces évolutions, une chose n’a toutefois pas changé: les informations sont toujours transmises «sous toute réserve d’erreurs».

Le n° 11 donnait tout d’abord au téléphone les résultats de la colonne du Sport-Toto (page de gauche en bas). Le journal du Sport-Toto (en bas de cette page) était distribué grâce à une simple machine qui tapait les adresses des abonnés (photo page de gauche, à gauche). Le «Tip», la lecture préférée dans les salons de coiffure (photo à gauche), a été produit comme les coupons du Sport-Toto pendant de longues années à l’imprimerie Kirschgarten.

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Au cours de ses premières années d’exis-tence, le Sport-Toto nécessitait beaucoup de travail manuel. Les coupons étaient ré-ceptionnés dans divers points de dépôt, puis pourvus d’un timbre d’une valeur de 50 centimes. Ils étaient alors rassemblés dans des corbeilles en osier et amenés à vélo à la centrale du Sport-Toto. A Bâle, Berne, Zurich, Saint-Gall, Lausanne, Neuchâtel et Genève, les données étaient traitées manuellement dans différents of-fices pour demandeurs d’emploi, qui rece-vaient ainsi une activité supplémentaire bienvenue. Pour assurer la sécurité, plu-sieurs astuces avaient été mises en place. Les coupons étaient ainsi imprégnés d’une couleur spéciale, de quoi éviter toute confusion. Une autre mesure consistait à détacher une partie du coupon. Après

contrôle, ce «coupon 3» était transmis à la police bâloise. Et ce n’est qu’après le concours qu’il était comparé avec le «cou-pon 2». Cette mesure évitait ainsi que des participants rajoutent, après coup, des cor-rections à leur bulletin.

Tabacs, kiosques, salons de coiffureLe développement du Sport-Toto s’est fait

rapidement. Après seulement quatre an-nées d’activité, il existait plus de 1000 points de dépôt dans toute la Suisse. Cela a débuté dans les tabacs, puis dans les salons de coiffure et les kiosques, qui avaient ainsi l’occasion d’accueillir une nouvelle clien-tèle. Tous ces commerces sont devenus des endroits populaires où les gens aimaient discuter des derniers matches et de ceux à

A ses débuts, la Société du Sport-Toto avait besoin d’énormes

ressources administratives et en personnel pour le développement

de ses activités. Les évolutions techniques ont toutefois permis

de passer des simples timbres aux «caisses enregistreuses Meyer»,

puis finalement à l’utilisation de terminaux en ligne.

Du timbre au terminal en ligne

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venir. Après dix ans, les timbres du Sport-Toto ont été remplacés par un tampon en caoutchouc. Et en 1950/51, les points de dépôt ont été dotés pour la première fois d’une caisse enregistreuse pour effectuer les contrôles. Ces appareils ont été utilisés pendant trente ans. Un dispositif de timbrage mécanique per-mettait d’attribuer un numéro d’identifica-tion au coupon, le montant du pari et le numéro de dépôt. Avec le temps, ces caisses exigeaient un service d’entretien de plus en plus important. Le cylindre et le ti-roir devaient être remplacés régulièrement. L’atelier bâlois de mécanique de précision d’Eugen Meyer (décédé en 1969 et dont le fils Thomas Meyer a pris la succession) était le fournisseur attitré. Un atelier qui, pendant des années, s’est occupé des tra-

vaux de maintenance et des réparations d’urgence. Dès 1980, les anciens appareils ont été remplacés peu à peu par des ma-chines «LottoPrint L3000». Grâce à une ligne de codage, les bulletins de jeu pou-vaient être lus et contrôlés automatique-ment. Il s’agissait alors d’un premier pas dans l’ère du traitement électronique des données. La confiance n’était toutefois pas encore complètement de mise. En effet, en cas de panne de courant, la machine était toujours équipée d’une bonne vieille mani-velle … En 1989, la Société du Sport-Toto a décidé d’introduire un système de traitement on-line. Pour ce faire, 63,8 millions de francs ont été investis, environ 1,6 million de moins par rapport à ce qui avait été budgé-té. Au total, 3612 terminaux ont été instal-

lés et reliés grâce au réseau de communica-tion des anciens PTT, avec deux centres de traitement à Bâle et à Lausanne. Après une phase test avec 50 terminaux online, tous les points de dépôt en Suisse ont été équi-pés. En 1993, le concours numéro 50 a ainsi été le dernier lors duquel des bulletins ont été traités avec l’ancien système offline. Par rapport à la planification initiale, le passage au online a été bouclé avec une an-née d’avance. Dans six centres de forma-tion, quelque 10 000 personnes ont été for-mées aux nouvelles exigences du travail online.

Délai repousséLe passage à un système en ligne a notam-ment permis de repousser le délai pour va-lider les bulletins, de 12 heures jusqu’ici à

Ernst B. Thommen au centre de police devant la légendaire caisse de bois dans laquelle étaient placés les coupons du Sport-Toto (photo à gauche). Les enjeux étaient lors des premières années validés par un tampon du Sport-Toto (50 centimes la pièce).

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Sport-Toto, dont les activités opération-nelles ont été définitivement reprises fin 2002 par Swisslos et la Loterie Romande.

du Sport-Toto investit pour un nouveau système online avec des terminaux et un système de backoffice. Le 9 avril 2001, les 50 premiers terminaux XION ont été mis en service sur certains points de vente spé-cialement choisis. Et le 10 juillet de la même année, les 2650 terminaux ont été livrés dans toute la Suisse, tandis que le nouveau centre de traitement des données de Bâle était inauguré. Parmi ces innova-tions figurait notamment un nouveau sys-tème de jeu online de la firme AWI. Il s’agissait alors de la dernière évolution technologique majeure pour la Société du

15 heures pour le Sport-Toto et à 16 heures (17h au plus tard) pour le Loto. Par ailleurs, en 1993 déjà, le samedi était le jour avec le plus important volume de paris (28 pour cent). Cette évolution technologique a pa-rallèlement débouché sur une nouvelle ère en termes d’organisation, contraignant les employés à d’importantes adaptations entre 1989 et 1993. Tout ces changements ont aussi mis fin à une époque pittoresque, quand il n’était pas rare de perdre son bul-letin sur le chemin de la poste ou de devoir courir pour le valider à temps. La possibilité de jouer en ligne a créé un fort engouement pour tous les jeux de pro-nostic. Et après une année seulement, le Toto-R et le Toto-X ont enregistré leurs meilleurs résultats en 24 ans. En 1997, la Société du Sport-Toto a mis sur pied l’opé-ration «Mini-Oddset», un système per-mettant de parier en direct sur certains événements. La première tentative a été réalisée en janvier 1997 dans le cadre d’un tournoi de football en salle à l’Arena Saint-Jacques de Bâle. Elle fut suivie par de constantes nouvelles offres.

2650 terminauxAprès environ dix ans, les infrastructures techniques étaient à nouveau obsolètes. Du coup, fin 1998, le projet «Avanti» a été lan-cé dans le but de passer à des infrastruc-tures de nouvelle génération. La Société

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Sur les images de la page de gauche, la première caisse enregistreuse, les modèles de «Lotto Print» instaurés en 1980 (photo en haut) avant l’apparition des lecteurs de microfilms et des terminaux online.

«Je ne peux que tirer mon chapeau»

Je félicite non seulement la Société du Sport-Toto pour son jubilé mais aussi pour sa contribution unique en

faveur du sport suisse. Je souhaite également aux deux loteries un avenir radieux dans la poursuite de leurs acti-vités, à l’abri des paris truqués notamment. 75 ans au ser-vice du sport: je ne peux que tirer mon chapeau à la SST.

Ottmar Hitzfeld, entraîneur de l’équipe nationale suisse de football

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

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A la fin des années 1960, Raymond Simonet et Max Pusterla

ont vécu l’apogée du Sport-Toto. Simonet a gravi les échelons

jusqu’à devenir vice-directeur de la Société du Sport-Toto, tandis

que Pusterla a été le rédacteur en chef de «Tip». Tous deux

ne manquent pas d’anecdotes sur cette magnifique histoire.

Le lieu de rencontre entre les deux hommes n’a pas été choisi au hasard.

Le restaurant Aeschenplatz à Bâle se trou-ve à proximité du siège de la Société du Sport-Toto (SST) à la Lange Gasse. Quand Raymond Simonet a été engagé par la SST le 1er janvier 1965, il a rapidement fait de ce lieu son «stamm». Il avait notam-ment pris l’habitude de s’y rendre chaque lundi après le travail. Sa table fétiche existe d’ailleurs toujours tandis que lui, à 73 ans, est le dernier représentant du Sport-Toto de l’époque.De son côté, Max Pusterla affiche 71 ans. Pour lui également, sa carrière profession-nelle a été étroitement liée avec la SST. Cela remonte même à son père, Arthur Pusterla, qui travaillait à l’imprimerie de Kirschgarten, fondée en 1952 et qui béné-

ficiait d’un contrat exclusif pour imprimer les bulletins du Toto puis de la loterie ainsi que «Tip», le magazine de la SST. En 1963, Max Pusterla se trouvait en Angleterre pour s’aguerrir au métier de journaliste sportif, quand il a dû remplacer le corres-pondant allemand Richard Snow. Il s’est alors retrouvé à collaborer avec «Tip» et à écrire chaque semaine sur l’actualité du

football anglais. Dès son retour, il a com-mencé de travailler pour le service domini-cal de «Tip», avant d’obtenir un poste fixe en 1966. A la suite du décès de Max Ehin-ger, il a repris en 1974 la rédaction en chef de «Tip», qui restait majoritairement contrôlé par Ernst B. Thommen, le fonda-teur du Sport-Toto. «A l’époque, nous étions le seul magazine avec des photos.

Une histoire riche en anecdotes

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Nous nous distinguions également en fournissant des informations très détail-lées sur les paris, les tendances, les cotes et les face-à-face entre les équipes», raconte-t-il.

Recrutés par ThommenLes deux hommes ont été personnellement recrutés par Ernst B. Thommen. «Le di-recteur m’avait demandé si j’étais autant efficace que mon père», se souvient Max Pusterla. Le fils a répondu par l’affirmative et a été embauché. De son côté, Raymond Simonet a été engagé début 1965 grâce à ses relations au FC Breite. Et plus particu-lièrement grâce à Maurice Baechler, qui était chauffeur personnel de Thommen et qui occupait un poste à responsabilités dans le club de cœur de ce même Thom-

men au stade du Rankhof. Le chauffeur a ainsi ouvert cette porte professionnelle à Simonet, car il voulait déjà l’engager comme joueur, Simonet ayant disputé lors de la saison 1957/58 quatre matches avec le FC Bâle de «Seppe» et Hans Hügi. Simo-net avait également auparavant évolué en Suisse romande sous les couleurs du Lau-sanne-Sports et du Cantonal Neuchâtel et effectué un séjour linguistique en Angle-terre. Convaincu, Thommen lui a proposé un poste sans même lui demander de re-mettre formellement sa candidature. Du-rant sa carrière à la SST, Simonet a été plus tard responsable du marketing et vice-di-recteur. En 1997, il a pris une retraite anti-cipée et il vit aujourd’hui à Biel-Benken dans le canton de Bâle-Campagne.Raymond Simonet a vécu de nombreuses

expériences fortes au sein de la SST. En octobre 1965 par exemple, il a dû organiser un voyage à Amsterdam pour un match amical opposant la Suisse aux Pays-Bas. 500 personnes ayant joué à un concours du Sport-Toto avaient remporté ce voyage comme prix. Il a donc fallu rallier la mé-tropole néerlandaise avec un train spécia-lement affecté. Les heureux gagnants avaient été accueillis à la gare par la fanfare de la police d’Amsterdam. Et à leur retour, ils avaient reçu une édition spéciale de l’ancien journal bâlois «National-Zeitung».Un an plus tard, Simonet avait aussi été chargé d’organiser un voyage à la Coupe du monde 1966 en Angleterre. Trois vols charters avec chacun à bord 80 gagnants d’un concours spécial du Sport-Toto avaient ainsi rejoint Londres. C’est égale-

Toujours le même enthousiasme: Raymond Simonet (à droite), ancien vice-directeur de la Société du Sport-Toto, et Max Pusterla, le rédacteur en chef de l’ancien magazine «Tip».

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La finale de la Coupe en 1967Raymond Simonet garde également en mémoire la période de Pentecôte en 1967. Le dimanche, le directeur du Sport-Toto Ernst B. Thommen avait perdu la vie dans un accident de la route dans la région bâ-loise. C’est au lendemain de ce drame qu’était programmée la finale de la Coupe de Suisse au Wankdorf de Berne entre le FC Bâle et le Lausanne-Sports. Juste au moment où les joueurs faisaient leur entrée dans un stade euphorique, le speaker a pris la parole pour informer le public du décès de Thommen. Dans le bruit ambiant, cette annonce est passée quasiment inaperçue. «Je n’étais pas au courant qu’il allait procéder de la sorte. J’ai trouvé très triste que cela se passe ainsi», reconnaît Pusterla. Ce dernier se rappelle

ment durant ce Mondial que s’était dérou-lé le fameux épisode de la «Nuit de Shef-field», quand trois joueurs, Köbi Kuhn, Werner Leimgruber et Leo Eichmann, avaient déserté leur hôtel pour une virée nocturne. C’est dans ce contexte que Si-monet avait été mandaté par le chef de dé-légation Ernst B. Thommen de faire venir en Angleterre les épouses des trois fu-gueurs. Aidé par Mademoiselle Mühlber-ger, alors secrétaire et compagne de Thom-men, ils avaient organisé sur place un programme spécial pour ces dames. «Tous les frais avaient été payés par le Sport-To-to», se rappelle Simonet. Ces trois jours à Sheffield avaient été très mouvementés et la Suisse avait perdu ses trois matches. Mais Simonet n’a jamais oublié cette folle aventure.

aussi parfaitement cette finale pour une autre raison. En tant que journaliste, il s’était rendu à la fin de la partie dans les coursives du stade, où il était tombé sur une petite fille en larmes. Il lui avait alors

demandé la raison d’un tel chagrin. «C’est mon papa qui arbitrait», avait répondu la petite fille. Cet arbitre venait, en effet, de s’attirer les foudres des Lausannois en ac-cordant un penalty controversé en fin de match aux Bâlois, leur offrant ainsi quasi-ment la victoire (2-1). Dégoûtés, les Lau-sannois avaient refusé de reprendre la ren-contre et avaient finalement perdu par forfait.

Un dépouillement de trois joursParmi ses autres souvenirs les plus présents, Raymond Simonet se rappelle un tirage de loterie épique en 1990. Tout le pays s’était pris de passion pour ce concours avec 3,7 millions de bulletins joués pour une mise totale de 45 millions de francs. A l’époque,

Le «Tip» fut vendu jusqu’à 75 000 exemplaires avant

d’accuser lui aussi la crise de la presse écrite.

«Investir à long terme»

L’argent des loteries, distribué chaque année par la Société du Sport-Toto en faveur du mouvement spor-

tif, est extrêmement important pour le hockey sur glace suisse. Il nous permet d’investir à long terme dans la re-lève pour jeter les bases de nos succès. Happy birthday à la SST et nous nous réjouissons de poursuivre ensemble l’aventure!Sean Simpson, entraîneur de l’équipe nationale de hockey sur glace

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

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Villiger a opposé son véto. Selon le Dépar-tement, la loi sur les loteries n’autorisait pas la régularité des planifications que nous avions demandée.» Un lancement que Simonet, alors à la retraite, avait vécu à distance.

Un sacré tirageMax Pusterla se réjouit encore aujourd’hui des belles années de «Tip». Au sommet de sa popularité, ce magazine était tiré à 75 000 exemplaires par semaine. Avec les années, «Tip» a toutefois pâti de la place croissante accordée aux sports dans les quotidiens, mais également du fait qu’il n’était souvent distribué que le mercredi afin d’attendre les résultats des gains ac-cordés aux concours. «Nous avons dû par-fois un peu tricher avec nos éditions. J’ai le droit de le dire aujourd’hui!», rigole Pus-terla, qui a fait ensuite une carrière poli-tique au Grand Conseil bâlois sous les cou-leurs des radicaux.A la fin des années 70, l’imprimerie de Kirschgarten, dirigée par Harry Thom-men – le fils d’Ernst B. –, a essuyé un sé-rieux revers. Le contrat principal pour l’impression des bulletins du Toto et de lo-terie a été attribué à une firme à Lichten-steig, cette dernière possédant déjà les ma-chines nécessaires pour imprimer des billets électroniques.En 1990, la Société du Sport-Toto a décidé de se concentrer uniquement sur son mé-tier de base et de liquider ses activités an-

le système consistait encore en un mélange entre une présélection électronique et un contrôle manuel. Les bulletins avaient été livrés à la Lange Gasse par camion et, du-rant trois jours, quelque 200 personnes

avaient été réquisitionnées pour dépouiller tous les bulletins. A l’issue de ce fastidieux processus, une seule personne avait décro-ché le pactole, soit une somme record de 17,5 millions de francs. Simonet reste au-jourd’hui proche des activités Swisslos. Il joue quotidiennement à «Sporttip» et chaque week-end au «Totogoal». Il amène personnellement ses bulletins à la Lange Gasse à Bâle ou les confie à son kiosque habituel. En 1993, Simonet avait égale-ment été à l’origine du concours «Oddset» (qui allait préfigurer le «Sporttip»). Pour ce faire, il était allé s’en inspirer en Scandina-vie afin de l’introduire ensuite en Suisse. «Nous avons reçu l’autorisation du Dépar-tement de la police de Bâle-Ville, mais le Département du conseiller fédéral Kaspar

nexes. Cela a notamment signifié la fin du centre de sport et de vacances de Klosters, qui avait été ouvert en 1969 et qui servait aussi de théâtre aux séances du comité di-recteur de la SST. Cette idée d’un centre d’entraînement en altitude n’avait, en outre, jamais vraiment pris, et l’hôtel fut vendu plus tard à des privés.Raymond Simonet et Max Pusterla ont encore beaucoup d’autres souvenirs et anecdotes à faire partager, qu’ils soient en rapport avec la SST ou le magazine «Tip». Ils auront l’occasion de le faire le 18 août 2013, à l’occasion du jubilé de la Société du Sport-Toto.

Raymond Simonet a, lors d’un voyage en Scandinavie,

étudié l’idée du système Oddset qui a tenu un rôle

essentiel dans le développe-ment des paris sportifs.

Page 47: 75 ans au service de la promotion du sport

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Depuis le transfert le 1er janvier 2003 des activités opérationnelles de la Société du Sport-Toto à la nouvelle entité de «Swiss-los Interkantonale Landeslotterie» et à la Loterie Romande, l’utilisation des béné-fices des paris sportifs et des loteries a été redéfinie. Swisslos et la Loterie Romande versent aux cantons l'intégralité de leurs bénéfices pour le soutien à des projets d'utilité publique. Une partie des sommes versées aux cantons revient toutefois au mouvement sportif, pour le sport de masse et les infrastructures plus précisément. La Suisse romande cultive une particularité dans ce domaine dans la mesure où la Lo-terie Romande soutient également le monde des courses hippiques.La Société du Sport-Toto distribue pour sa part les bénéfices aux fédérations sportives.

La SST reçoit une somme de la part de Swisslos et de la Loterie Romande selon une clef de répartition définie (voir page 49). Un montant fixe d’un million de francs est ainsi versé annuellement à la Fondation de l’Aide Sportive Suisse. Le reste des fonds est distribué à Swiss Olympic (79 %), au football suisse (ASF et SFL: 14 %) et à

la Ligue Suisse de Hockey sur Glace (7 %). Tous les trois ans, l’Assemblée générale de la SST valide une nouvelle clef de réparti-tion. Elle l’a fait cette année pour un mo-dèle qui court jusqu’en 2015. Voici les or-ganismes qui bénéficient du soutien de la Société du Sport-Toto:

Depuis 2003, la Société du Sport-Toto (SST) n’assume plus aucune

fonction opérationnelle. Les gains des concours de paris et des

loteries sont désormais attribués par Swisslos et la Loterie Romande.

Mais la SST distribue toujours les bénéficies des paris et des

loteries à Swiss Olympic, à l’Aide Sportive Suisse, à l’Association

Suisse de Football, à la Swiss Football Laegue et à la Ligue Suisse

de Hockey sur glace.

Les bénéficiaires de la manne du Sport-Toto

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Swiss OlympicAnnée de la fondation: 1912Président: Jörg SchildSiège: Maison du Sport à Ittigen près de Berne

A l’issue des Jeux olympiques de 1912 à Stockholm, le comité qui était responsable des sélections et de la conduite de la délé-gation suisse est devenu une entité perma-nente sous l’appellation de Comité Olym-pique Suisse (COS). Dix ans plus tard,

l’«Association nationale suisse pour l’édu-cation physique» (SLL) était fondée pour réunir neuf nouvelles fédérations sportives. En 1937 et 1938, la SLL a également béné-ficié des fonds attribués par le bénéfice des concours organisés sous l’égide de l’«Asso-ciation suisse pour la promotion de l’édu-cation physique» (VFLS). Comme elle de-vait bénéficier des subsides de la Société du Sport-Toto. En 1977, la SLL est devenue l’Association Suisse du Sport (ASS) avant de fusionner en 1997 avec le COS et le Co-mité National du Sport d’Elite (CNSE) qui avait vu le jour en 1966. Cette fusion a débouché sur la création de l’«Association Olympique Suisse», appelée depuis 2001 Swiss Olympic. C’est donc Swiss Olympic qui bénéficie aujourd’hui d’une grande partie de la manne de la SST. Swiss Olym-

pic est présidé par Jörg Schild. L’ancien conseiller d’Etat bâlois avait été le prési-dent de la SST de 2001 à 2005.

Utilisation des fondsSwiss Olympic est lié par contrat avec la Société du Sport-Toto depuis le 1er janvier 2008. L’Association faîtière du sport suisse, qui réunit 84 fédérations pour un total de 20 000 clubs et de 1,6 million de prati-quants, reçoit annuellement près de 25 millions de francs de la SST. Cet argent sert bien sûr aux athlètes d’élite, à la relève et à la formation des entraîneurs. Il permet aussi de financer la présence suisse aux dif-férents événements organisés par le mou-vement olympique, les Jeux bien sûr, mais aussi les «Youth Olympic Games» et les «European Youth Olympic Festivals». En

Le président de la Société du Sport-Toto Peter Schönenberger distribue une fois par année une manne indispensable à Swiss Olympic, à l’Aide Sportive Suisse, à l’ASF, à la SFL et à la Swiss Ice Hockey Federation (de haut en bas et de gauche à droite).

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hommes qui comptaient au sein des ins-tances du football suisse le jour où il a ini-tié l’idée de l’organisation de paris sportifs en Suisse. Le football fut, bien sûr, «le» sport sur lequel le Sport-Toto s’est appuyé pour bâtir son succès. En raison de cet état de fait, le football suisse a droit à une part des bénéfi ces de la SST qui est défi nie par les statuts. Jusqu’en 1982, le football fut «l’enfant chéri» de la SST avant de devoir partager les bénéfi ces avec le hockey sur glace (1983) et l’Aide Sportive (1985). Sans la contribution de la SST, jamais la construction et la rénovation des stades nécessaires à l’organisation de la Coupe du monde 1954 n’auraient été possibles. Après cette Coupe du monde, l’ASF avait reçu pour la première fois plus d’un demi-mil-lion de francs de la part de la SST. La bar-rière du million de francs fut franchie lors de la saison 1963/64.

Utilisation des fondsLe football suisse reçoit chaque année près de 4 millions de francs de la part de la So-ciété du Sport-Toto. Cet argent est investi en premier lieu pour la formation. Il convient de rappeler que l’ASF «couve»

décembre 2012, le contrat entre Swiss Olympic et la SST a été prolongé pour trois ans, soit jusqu’en 2015. Ce contrat constitue le 50 pour cent des revenus de Swiss Olympic.

Fondation de l’Aide Sportive SuisseAnnée de la fondation: 1970Président: Max PeterSiège: Maison du Sport à Ittigen près de Berne

Six ans après les Jeux d’hiver d’Innsbruck, où la Suisse n’avait pas cueilli la moindre médaille, l’Association nationale suisse pour l’éducation physique (SLL) et le Co-mité Olympique Suisse (COS) fondaient la Fondation de l’Aide Sportive Suisse. Initia-lement dotée de 250 000 francs, cette fon-dation doit soutenir les sportifs amateurs dans leur préparation pour les grands évé-nements. Depuis sa création, l’Aide Spor-tive a apporté son concours auprès de plus 14 000 sportives et sportifs grâce à une manne de plus de 100 millions de francs. La Fondation bénéfi cie depuis 1985 de l’argent du Sport-Toto et de la Loterie à numéros. Avec la collaboration de la Société du Sport-Toto, l’Aide Sportive a lancé en 1989 le «Super-Toto» (anciennement le jeu du million) qui off re des prix alléchants en es-pèces et en nature. Depuis 2003, la Fonda-tion de l’Aide Sportive bénéfi cie annuelle-ment d’un montant d’un million de francs attribué par la Société du Sport-Toto.

Utilisation des fondsDepuis 2012, l’Aide Sportive Suisse concentre ses eff orts sur le soutien indivi-duel aux espoirs. L’an dernier, la Fondation a versé 2,4 millions de francs aux sportives et sportifs. Un tiers de cette somme vient de la manne de la Société du Sport-Toto. Près de 500 espoirs issus de 50 sports bénéfi cient du soutien de l’Aide Sportive. Les sommes versées aux athlètes oscillent entre 7000 et 12 000 francs. Certains athlètes sont égale-ment soutenus par un parrainage à hauteur

de 2000 francs. C’est Swiss Olympic qui désigne les sportives et sportifs susceptibles d’être aidés par l’Aide Sportive. Ceux-ci doivent être en mesure de réussir une per-formance de choix dans les grandes compé-titions, Jeux Olympiques, Championnats du monde et Championnats d’Europe.

Association Suisse de FootballAnnée de la fondation: 1895Président: Peter GilliéronSiège: Maison du Football Suisse à Muri

La Fédération Suisse de Football Associa-tion a été créée en en 1895 pour devenir aujourd’hui après plusieurs changements d’appellation l’Association Suisse de Foot-ball (ASF). Ancien gardien du FC Breite Bâle, Ernst B. Th ommen était déjà l’un des

«Un 75e anniversaire riche de solidarités»

Le nouvel article 106 de la Constitution fédérale, généré par l’initiative populaire «Pour des jeux d’argent au ser-

vice du bien commun», confi rme avec éclat la mission des deux grandes Sociétés suisses de loterie, qui distribuent chaque année près de 560 millions de francs à l’utilité publique, dont plus de 130 millions pour le sport amateur et d’élite. Depuis sa création en 1938, la Société du Sport-Toto est l’une des partenaires de ce modèle éprouvé, qui

repose sur le noble principe selon lequel les bénéfi ces des loteries et des paris doivent retourner à la communauté qui les a générés. Nous lui souhai-tons un 75e anniversaire riche de solidarités et de perspectives dynamiques!

Jean-Pierre Beuret, Président de la Loterie Romande

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

Page 50: 75 ans au service de la promotion du sport

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150 000 juniors. Le nouveau projet «Foo-teco» a été lancé l’an dernier pour per-mettre à des M12 et M13 de suivre dans 90 centres qui couvrent tout le pays une formation plus poussée. Ce projet qui coûte près d’un million de francs a été en partie financé par l’argent du Sport-Toto. L’ASF a également beaucoup investi dans la formation des entraîneurs et des arbitres ainsi que dans le football féminin qui a connu un développement réjouissant ces dernières années.

mio mio mio mio25.3 1.0 4.5 2.2

Swiss Olympic Aide Sportive ASF / SFL

171.0 mioOrganes de répartition, commissions cantonales du sport

24.3 mioSport populaire et infrastructures

3.1 mioPour les courseshippiques

6.4 mio26.6 mio

326.0 mioFonds de loterieet fonds du sportdes cantons

dont76 mioSport populaireet infrastruc-tures sportives

326.0 mio 198.4 mio

Bénéfice en mio de CHFBénéfice en mio de CHF352.6 204.8

mio

Distribution des fonds 2013: Swisslos et la Loterie Romande distribuent directe-ment leurs gains aux cantons et offrent un montant de 33 millions de francs à la Société du Sport-Toto qu’elle doit verser au mouvement sportif.

«Une bouée de sauvetage pour le sport suisse»

Une vérité se dessine: le sport gagne de plus en plus d'importance dans notre pays. Cette observation vaut

tant pour le sport de masse que pour le sport d'élite. Cette évolution réjouissante impose des obligations. Le sport a besoin de davantage de moyens aujourd'hui. A la fois pour répondre aux besoins croissants des sportifs de tous les jours mais aussi pour aider nos sportifs d'élite à tenir leur place dans le concert international. La contribution de la

Société du Sport-Toto pour le sport suisse lors de ses 75 ans d'histoire fut, on le sait, conséquente. Dans son son rôle, elle est devenue d'une certaine mani-ère une bouée de sauvetage pour le sport suisse. Je remercie la SST pour tout le labeur accompli. Le développement du sport commandera à l'avenir davan-tage de moyens et de professionnalisme. Tous les acteurs de la promotion du sport seront placés devant de nouveaux défis. Je souhaite à la SST le même succès pour les tâches à venir.

Matthias Remund, directeur de l'Office fédéral du sport (OFSPO)

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

Page 51: 75 ans au service de la promotion du sport

50

Swiss Football LeagueAnnée de la fondation: 1933Président: Heinrich SchifferleSiège. Maison du Football Suisse à Muri

La création de la Ligue Nationale en 1933 a provoqué très vite des situations confl ic-tuelles au sein de l’Association Suisse de Football (ASF). Les clubs de l’élite ont voulu défendre leur pré carré face aux clubs des séries inférieures. Fort heureusement, la décision de doter l’ASF d’une structure tricéphale, une décision encouragée par la Ligue Nationale, a aidé à restaurer un cli-mat plus serein.Après 70 éditions du championnat de LNA – la LNB a vu le jour en 1944 –, les clubs ont décidé en juin 2003 d’abandonner le terme de Ligue Nationale pour créer la Swiss Football League (SFL). Troisième force de l’ASF avec la première Ligue et la Ligue amateur, la SFL assume l’organisa-tion des deux championnats professionnels, deux championnats à dix équipes qui sont la Raiff eisen Super League (l’ancienne LNA) et la Brack.ch Challenge League (l’ancienne LNB).

Utilisation des fondsLa Swiss Football League distribue l’ar-gent du Sport-Toto pour soutenir la poli-tique de formation menée par ses clubs de la Raiff eisen Super League et de la Chal-lenge League. On rappellera que près de 60 entraîneurs professionnels œuvrent au sein des vingt clubs de la SFL dans le sec-teur de la formation. On rappellera aussi que la formation «made in Switzerland» a été érigée en modèle dans plusieurs pays. La contribution de la Société du Sport-To-to est vitale pour que cette politique conti-nue à porter ses fruits. On ne compte pas les joueurs formés en Suisse qui ont réussi ces dernières saisons le grand saut dans les grands championnats étrangers. On n’a pas oublié surtout les succès des sélections

Année Total Swiss Olympic

Aide Sportive

ASF/SFL SIHF

2008 31 704 435 24 256 504 1 000 000 4 298 621 2 149 3102009 32 166 995 24 621 926 1 000 000 4 363 379 2 181 6902010 32 616 125 24 976 739 1 000 000 4 426 257 2 213 1292011 32 144 345 24 604 033 1 000 000 4 360 208 2 180 1042012 33 145 152 25 394 670 1 000 000 4 500 321 2 250 161

* La création de Swisslos a conduit à une nouvelle orientation dans la répartition des fonds lors des années de transition 2003–2007. Pour cette raison, ce sont les chiffres des années 2008– 2012 qui ont été retenus pour les clés de répartition.

La clé de répartition des revenus 2008–2012*

2008 2009 2010 2011 2012

Total Swiss Olympic Aide Sportive ASF/SFL SIHF

05

101520253035

Mill

ions

«La SST permet au sport suisse de rester jeune»

A 75 ans, la SST permet au sport suisse de rester jeune. Elle est plus que jamais le fondement du sport

qui peut offrir à la population d’immenses satisfactions. Je tiens non seulement, au nom de l’Association Suisse de Football, à féliciter la SST pour son jubilé mais aussi à la remercier. Depuis des années, l’ASF utilise la manne de Swisslos et de la Loterie Romande pour favoriser la relève. Nous avons besoin de moyens pour encadrer nos

juniors par des entraîneurs et par des arbitres compétents. Je rappelle que chaque week-end, 300 000 joueurs et joueuses disputent près de 10 000 matches sous l’égide de l’ASF.

Peter Gilliéron, président de l’Association Suisse de Football (ASF)

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

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juniors, le titre européen des M17 en 2002, la victoire à la Coupe du monde M17 en 2009 au Nigeria et la place de fi naliste à l’Euro M21 au Danemark en 2011 qui a permis à la Suisse de participer aux Jeux de Londres l’année suivante.

Swiss Ice HockeyAnnée de la fondation: 1908Président: Marc FurrerSiège: Hagenholzstrasse 81, Zurich

Il a fallu attendre près de quatre-vingt ans, jusqu’en 1983 pour être précis, pour que des matches de hockey sur glace fi gurent sur les coupons du Sport-Toto. La Ligue Suisse de Hockey sur Glace (LSHG), ap-pelée depuis 2001 Swiss Ice Hockey Asso-ciation, a regroupé la Ligue Nationale et la Regio League. Depuis septembre 2011, toutes ces entités forment la Swiss Ice Hockey Federation (SIHF). Après n’avoir obtenu pendant des années que des contri-butions modestes, le hockey suisse reçoit désormais chaque année de la part la So-ciété du Sport-Toto une manne de plus de 2 millions de francs.

Utilisation des fondsLa Swiss Ice Hockey Federation verse la contribution du Sport-Toto à la relève. Ces dernières années, la mise sur pied des la-bels Elite A et Elite B a permis un saut de qualité évident dans la politique de forma-tion. Formateur reconnu et aujourd’hui di-recteur du sport d’élite au sein de la SIHF, Ueli Schwarz «pilote» les 14 équipes Elite A et les 13 équipes Elite B. 5 pour cent de l’argent du Sport-Toto sont attribués à des projets pour le sport de masse. Un pour-centage revient également au soutien des activités des équipes nationales juniors.

Des sportifs suisses qui réussissent: les équipes nationales de football et de hockey sur glace ainsi que Patrik Schwarzenbach, un espoir de la natation (de haut en bas).

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Lors de la fondation de la Société du Sport-Toto en 1938, il fallait parier à

partir d’une liste de douze rencontres de football. Dès 1959/60, après une consulta-tion parmi les participants, le nombre de parties est passé à treize. A l’époque déjà, un «1» signifiait une victoire à domicile, un «X» un match nul et un «2» un succès pour l’équipe visiteuse. Dans les années

soixante, des concours plus «faciles», avec duels moins prestigieux sur lesquels miser, permettaient de gagner de nouveaux prix, comme des billets d’avion pour les Jeux olympiques de Tokyo ou la Coupe du monde de football 1966 en Angleterre. En 1968, il était possible pour la première fois de miser durant toute l’année grâce à l’in-troduction de nouveaux coupons de parti-

Au début, les paris sur les résultats de football – le Sport-Toto –

occupaient tout le marché. Ce jeu n’a pas connu de concurrence

jusqu’en 1969. La donne a toutefois changé avec l’introduction de

la loterie à numéros et, dès l’année suivante, de plusieurs autres

formes de jeux. Voici un historique des paris sportifs et des jeux de

loterie en Suisse.

Toto, Loto, Joker – Quels types de jeux?

La plus haute officine d’Europe de Loterie et de Toto a été inaugurée en costume d’ours polaire. On peut ainsi remplir son coupon à 3454 m au-dessus du niveau de la mer.

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le Toto-R. Ce concours consistait ainsi en un mélange entre la chance (comme pour la loterie à numéros) et une certaine habi-leté à prévoir six matches nuls sur 32 ren-contres (6 sur 36 dès 1977, 6 sur 38 ensuite). Le Toto-X s’inspirait des systèmes de paris anglais «Treble Chance» ou allemand «Auswahlwette». Le record en termes de mises a été atteint en avril 1985, quand 2,6 millions de francs ont été joués. En mars 2009, le Toto-X a été définitivement arrêté.

Jackpot (1979–aujourd’hui)Le Jackpot est entré en vigueur au milieu des années 70. Il permettait d’augmenter la somme en jeu, si personne ne parvenait à faire un sans-faute lors du concours précé-dent. Cet argent qui n’avait pas été attribué était ainsi reporté sous la forme d’un Jackpot pour les prochains concours. Ce système ayant fait ses preuves avec le Sport-Toto, il a été appliqué à la loterie à numéros dès avril 1979. Aujourd’hui encore, s’il n’y a pas de principal gagnant lors de plusieurs concours, le Jackpot peut atteindre des sommes considérables.

Toto-Hit (1983)En novembre 1983, ce concours a permis au Sport-Toto de grimper à nouveau au-dessus du million de chiffre d’affaires. Il s’agissait ainsi du meilleur résultat depuis

cipation. Dès 1973, la liste des paris est à nouveau passée à douze matches, la Socié-té du Sport-Toto espérant ainsi limiter la baisse des participants. Le même argu-ment a toutefois été avancé quelques an-nées plus tard et, dès octobre 1978, il était à nouveau possible de miser sur treize matches. Nouveau changement en 1979, avec l’intégration de rencontres de hockey sur glace. Depuis le 2 mars 2009, ce concours du Sport-Toto traditionnel est connu sous la dénomination de «Totogoal». Et en plus des paris sur les treize matches, il faut désormais deviner le résultat d’une partie particulière pour espérer décrocher le Jackpot.

La Loterie suisse à numéros/Swiss Lotto (1970–aujourd’hui)Le premier tirage de la Loterie suisse à nu-méros a eu lieu le 10 janvier 1970. Le suc-cès a été tout de suite au rendez-vous. Dès la première année, 140 millions de francs ont été joués, soit le double que pour le Sport-Toto en 1969. Le jeu est simple puisqu’il faut cocher six chiffres sur un to-tal de 40. Lors du premier concours, une seule personne a trouvé la combinaison gagnante (7, 8, 12, 17, 32, 40 et 24 comme

numéro complémentaire), empochant une grosse partie des 809 970 francs de gains totaux. En 1979, le Jackpot est apparu et il fallait cocher 6 chiffres sur 42. Dès le 4 janvier 1986, il fallait désormais en choisir 6 sur 45. Les tirages donnaient déjà lieu à l’époque à un bel engouement, chacun comparant ses combinaisons avec les autres joueurs. Les gains étaient attribués dès que trois nu-méros étaient corrects. Quant au premier millionnaire de la Loterie suisse, il a été adoubé le 28 avril 1979. Depuis le 8 janvier 1997, un tirage a été ajouté le mercredi. Le record en matière de gains est tombé le 10 mars 2010, quand un seul joueur a pu dé-crocher le Jackpot et empocher 35 millions de francs. Au total, le jeu a fait jusqu'ici plus de 800 millionaires. Dernière évoluti-on en date, dès le 12 janvier 2013, le numé-ro Chance a remplacé le numéro complé-mentaire. En plus de 6 chiffres sur 42, il faut choisir un numéro Chance compris entre 1 et 6.www.swisslotto.ch

Toto-X (1975–2009)En septembre 1975, le Toto-X a été intro-duit. Il consistait à trouver six matches nuls sur une liste de 32 rencontres, puis 36 dès 1977. Malgré de bonnes connaissances en football, il était difficile de prédire les six matches nuls, étant donné que le fac-teur chance était plus important que pour

«… que ce soutien perdure encore 75 ans»

Le soutien des loteries envers le sport suisse découle d’une longue tradition. Grâce aux bénéfices octroyés

par les loteries et les paris, nous espérons que ce soutien perdurera encore … 75 ans. Nous avons besoin de culti-ver un rapport très étroit avec le sport pour y parvenir. Je remercie la Société du Sport-Toto pour son engagement de tous les jours qui permet que ce lien entre les loteries nationales et le sport suisse demeure toujours aussi solide.

Kurt Wernli, président de Swisslos

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

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l’introduction de la loterie à numéros en 1970. Un tel engouement a été rendu pos-sible par l’octroi de gains spéciaux, comme un lingot d’or d’un kilo avec le jeu intitulé «Jean qui rit».Avec parallèlement un système de rabais (dès que l’on jouait six colonnes), la baisse des revenus du Sport-Toto en 1983 s’est transformée en une augmentation de 16,3 pour cent.

Toto-Fortuna (1986–2009)En 1986, «Toto-Fortuna» a proposé pour la première fois une variante simplifiée du Sport-Toto. Ceux qui ne voulaient pas pa-rier eux-mêmes sur les résultats pouvaient le faire via un système informatique. Ils pouvaient acheter une grille préétablie se-lon une certaine logique et l’utiliser pen-dant dix semaines maximum. Lors de pro-motions spéciales, il était possible de jouer quatre concours consécutifs sous l’appella-tion «Toto-Fortuna Hit», avec à la clef des prix en or.

Joker (1988–aujourd’hui)Le «Joker» a été introduit le 18 juin 1988 à l’occasion des 50 ans de la Société du Sport-Toto. Pour deux francs, il est devenu possible de cocher son bulletin de loterie ou de Sport-Toto pour se donner une chance supplémentaire. Ce Joker consiste à trouver les derniers chiffres d’un nombre à six chiffres. Si les deux chiffres terminaux sont corrects, cela rapporte 10 francs. Puis, 100 francs pour trois chiffres, 1000 francs pour quatre, 10 000 pour cinq. Celui qui possède les six chiffres sur son bulletin touche le Jackpot. Un Extra-Joker a été in-troduit en octobre 2001, avant d’être arrêté en avril 2009.

Super-Toto (1989–2008)Cette offre a été lancée à l’automne 1989 comme action commune avec l’Aide Spor-tive Suisse. Le «Super-Toto» a été une

forme complémentaire du «Toto-R» pen-dant six concours, permettant de gagner des prix alléchants en espèces et en nature. Le «Super-Toto» a permis de donner une nouvelle impulsion au Sport-Toto et, lors du concours du 4 novembre 1989, 4,2 mil-lions de francs ont été misés. L’Aide Spor-tive Suisse a profité de ce succès en tou-chant 800 000 francs au début, puis ensuite un million. Le «Super-Toto» a été inter-rompu en 2008. Et depuis, l’Aide Sportive Suisse touche chaque année un subside fixe d’un million de francs de la part de la So-ciété du Sport-Toto.

Sporttip (2003–aujourd’hui)Le «Sporttip» a été lancé pour la première fois le 7 octobre 2003. Chaque jour, il est possible de miser sur les matches proposés, chacun disposant de sa propre cote. Il faut miser entre 3 et 500 francs, les gains dé-pendant évidemment des cotes des mat-ches choisis. Par exemple, il y a davantage d’argent à gagner en misant sur une équipe qui n’est pas favorite ou en optant pour une victoire à l’extérieur. Avec le «Sporttip set», il est possible de faire des paris groupés avec des combinaisons de trois à dix mat-ches. Pour que le «set» soit gagnant, il faut que tous les paris soient corrects. Depuis quelque temps, il est aussi possible de parier avec une (Single) ou deux (Doub-le) combinaisons. Avec «Sporttip one», in-troduit en mai 2004, il est possible de mi-ser sur des événements particuliers, comme par exemple le premier buteur de la partie, le nombre de goals durant la ren-contre, le score à la mi-temps, le vainqueur d’un Grand Prix de Formule Un ou encore le gagnant de la Ligue des Champions. Par ailleurs, le «Sporttip» est depuis ses débuts en 2001, à l’époque sous le nom de «Mini-Oddset», un concours mobile avec des par-tenaires comme la Raiffeisen Super League, le SwissTopSport et la Fête fédé-rale de lutte. Durant ces différents événe-ments, il est possible de parier sur le site même de la compétition.www.sporttip.ch

Euro Millions (2004–aujourd’hui)Swisslos et la Loterie Romande participent dès le 8 octobre 2004 à l’Euro Millions aux côtés de huit autres pays européens (An-gleterre, Irlande, Belgique, Luxembourg, France, Autriche, Espagne et Portugal). Le tirage a lieu chaque vendredi, et chaque mardi depuis mai 2011. Ce jeu consiste à choisir 5 chiffres entre 1 et 50, ainsi que 2 étoiles numérotées de 1 à 11. Et celui qui parvient à la bonne combinaison est assuré de devenir multimillionnaire. La probabi-lité de se retrouver aux premiers rangs de l’Euro Millions est naturellement plus faible que pour la loterie suisse à numéros, mais les gains y sont significativement su-périeurs. Le Jackpot démarre en règle générale au-tour des 20 millions de francs. Mais il peut monter beaucoup plus haut. Ainsi, le 12 août 2012, un couple anglais a décroché quelque 230 millions de francs. En Suisse, le plus haut gain à ce jour se monte à 99 millions de francs, remportés en 2005. Avec deux seuls résultats corrects, il est possible d’avoir un petit gain. A noter que dès le 20 novembre 2010, le «Super-Star» a été également introduit pour l’Euro Mil-lions en Suisse, de quoi offrir des chances supplémentaires de gagner. www.euromillions.ch

Page 57: 75 ans au service de la promotion du sport

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L’histoire des sociétés

comme siège principal. A l’époque, son objectif consistait principalement à finan-cer l’Exposition nationale à Zurich. Le 25 juin 1969, l’ILL s’est associée avec la Lote-rie Romande, la SEVA et la Société du Sport-Toto (SST). Au début, la SST s’oc-cupait du développement technique des jeux de loterie dans toute la Suisse et béné-ficiait d’une garantie de droits concernant les bénéfices, dont elle redistribuait une part de 25 pour cent aux cantons et aux fé-

La loterie intercantonale (ILL/ILG)/Loterie intercantonale SwisslosDix-huit cantons alémaniques (sans Berne qui avait déjà fondé la loterie SEVA) ainsi que le Tessin ont fondé la loterie intercan-tonale (ILL) le 26 juin 1937, avec Zurich

Lorsque la Société du Sport-Toto a été fondée le 18 août 1938, il

existait déjà en Suisse la Loterie Romande, la loterie intercantonale

et la loterie SEVA à Berne. Autant d’organismes qui ont évolué dans

un environnement de concurrence et de coopération.

Page 58: 75 ans au service de la promotion du sport

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dérations sportives. Le 1er janvier 2003, l’ILL, la SEVA et le secteur opérationnel de la SST ont fusionné pour devenir la «Loterie intercantonale Swisslos», qui est toujours active aujourd’hui. Ses bénéfices sont reversés aux cantons alémaniques et au Tessin à des fins d’utilité publique (y compris pour le sport de masse) ainsi qu’à la Société du Sport-Toto qui utilise ces fonds pour soutenir le sport national.

La Loterie Romande (LoRo)

La «Société de la Loterie de la Suisse Ro-mande» – la Loterie Romande – a été fon-dée le 21 août 1937 par les cantons de Vaud, Fribourg, Valais, Neuchâtel et Genève. Le canton du Jura les a rejoints lors de sa fon-dation en 1979. La Loterie Romande re-verse l’intégralité de ses bénéfices, plus de 200 millions de francs par année, à l’utilité publique par le biais des six Organes can-tonaux de répartition. Une partie, 1/6e des bénéfices, est également attribuée au sport.La Loterie Romande exploite six jeux de tirage (Euro Millions, Swiss Loto, Lo-toExpress, Trio Magic, Banco et Banco Jass), trois jeux de pronostics («Sporttip», «Totogoal» et le PMU) et offre une quaran-taine de billets à gratter. A noter que la Loterie Romande a été en 1978 la première à introduire le billet à gratter en Europe. Ses billets, depuis, sont sans cesse l’objet de relookage: ainsi, le plus célèbre d’entre eux, le Tribolo, a connu plus de 400 ha-billages différents.La Loterie Romande poursuit une poli-tique de responsabilité sociale qui s’exerce sur quatre piliers: la communauté, le jeu responsable, les ressources humaines et l’environnement. Depuis 2009, la Loterie Romande détient la certification ISO 27001, qui atteste de la sécurité et de la qualité des jeux proposés.

La loterie du canton de Berne (SEVA)La société de loterie bernoise pour la pro-tection des lacs, le développement des communications et la création d’emplois (acronyme SEVA en allemand) a été fon-dée en 1933. Elle a enregistré en 2000 le bénéfice net record de son histoire, à 30,8 millions de francs. La dernière loterie pu-rement cantonale a été dissoute en 2003 quand elle a été intégrée dans la «Loterie intercantonale Swisslos ».

Intertoto/World Lottery Association

Après la Suède en 1934, la Suisse est le deuxième pays à avoir fondé en 1938 une société de paris sportifs soutenue par l’Etat et sans but lucratif. Ont suivi la Finlande en 1940, l’Italie, la Norvège et l’Espagne en 1946, la Hongrie en 1947, l’Allemagne, l’Autriche et le Danemark en 1948. Sous

l’impulsion d’Ernst B. Thommen, le direc-teur de longue date de la Société du Sport-Toto en Suisse, plusieurs institutions euro-péennes de Sport-Toto (Intertoto) se sont associées en 1953. Leur siège se trouvait à Bâle et leur premier congrès a eu lieu du 2 au 7 septembre 1953 à Bâle et Sion. Quelques années plus tard, des organismes non-européens les ont rejoints pour fonder l’Association internationale des organisa-tions de Toto et Loto. Une association qui a ensuite fusionné en 1999 avec l’AILE (Association internationale des loteries d’Etat) pour devenir la «World Lottery Association» (WLA), qui regroupe plus de 80 pays et dont le siège se trouve toujours à Bâle.

«Des liens très étroits depuis 1938»

La Swiss Football League félicite la Société du Sport-Toto pour le jubilé de son 75e anniversaire. La SST et

le football suisse ont tissé des liens très étroits depuis 1938. Grâce à la contribution de Swisslos et de la Lote-rie Romande, les clubs de la Swiss Football League ont été en mesure de mener une politique de formation qui a porté ses fruits. Et qui augure d’un avenir radieux. Nous vous remercions pour votre efficacité et votre fidélité.

Heinrich Schifferle, président de la Swiss Football League (SFL)

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

Page 59: 75 ans au service de la promotion du sport

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La Société du Sport-Toto organise de-puis 2007 une plate-forme de discus-

sion en collaboration avec le groupe sport du parlement. Cette plate-forme réunit chaque année près de 180 intervenants des deux mondes politique et sportif.Cette plate-forme se déroule le premier mardi de la session d’hiver. Elle suscite un réel intérêt de la part du Conseil fédéral. Ainsi, Samuel Schmid l’a suivie en 2007 et 2008, Uli Maurer en 2009, 2010 et 2011 et enfin Didier Burkhalter en 2012.Peter Schönenberger et Roger Hegi, res-pectivement président et directeur de la SST, conduisent cette plate-forme avec le concours de Jürg Stahl, le président du groupe sport du parlement. Team Spirit s’est affirmé au fil des années comme un rendez-vous incontournable dans le calen-

drier parlementaire. Les contacts et les échanges se sont révélés particulièrement fructueux.

Le cercle du Sport-TotoSous la direction du conseiller aux Etats et membre du Comité du Sport-Toto Paul

La Société du Sport-Toto entend aujourd’hui être le lien qui réunit

le sport et la politique. La SST tient ainsi chaque année une plate-

forme intitulée «Team Spirit» destinée aux parlementaires intéressés

par le sport. Elle leur permet de débattre de la thématique du sport.

La SST a, par ailleurs, l’honneur de diriger le FC Conseil national,

cette équipe qui permet aux parlementaires d’exprimer tout leur

talent balle au pied.

Le lien entre le sport et la politique

Page 60: 75 ans au service de la promotion du sport

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Niederberger, un groupe de près de 25 par-lementaires sensibles à la problématique du sport et de la loterie se réunissent deux fois par année lors des sessions pour des échan-ges informels. Des représentants du mou-vement sportif et des loteries sont conviés à ces discussions.

Le FC Conseil nationalRoger Hegi ne porte pas seulement le costume du directeur de la Société du Sport-Toto. Détenteur de la licence UEFA Pro, il est également l’entraîneur du FC Conseil national. Cette équipe a participé du 9 au 13 mai 2013 à un tournoi internati-onal à Dresde qu’elle a d’ailleurs … rem-porté.La gestion de cette équipe de Suisse des parlementaires est sans doute la tâche an-

nexe la plus agréable assignée à la SST. Le FC Conseil national réunit des parlemen-taires de tous bords qui sont unis pour les mêmes causes: le sport bien sûr, mais aussi le fair-play et le respect.Après sa victoire en Allemagne, le FC Conseil national disputera dans le cadre des journées en faveur du sport handicap une rencontre contre une sélection du Team Laureus/PluSport. Enfin lors du 75e anniversaire du Sport-Toto, le FC Conseil national aura enfin le redoutable honneur de rencontrer une sélection d’anciens grands joueurs suisses sur la pelouse my-thique du Landhof de Bâle.

La Société du Sport-Toto organise depuis 2007 le «Team Spirit» (photo en bas à gauche). Son directeur Roger Hegi est le coach du FC Conseil national, au sein de laquelle évoluent Maya Graf, la présidente du Conseil national 2013, et Eric Nussbaumer.

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La fondation de la Société du Sport-Toto n’aurait pas été possible sans l’extraordinaire détermination de quelques hommes. Que vous inspirent ces véritables pionniers?Roger Hegi: Ils ont très vite compris qu’un jeu simple qui procurait énormément de plaisir aux gens pouvait être une bénédic-tion non seulement pour le football mais aussi pour l’ensemble du mouvement spor-tif en Suisse. Cette idée des paris sportifs n’était pas nouvelle, mais ces pionniers ont su contourner tous les obstacles et faire fi également de certaines jalousies. Ils ont su aussi donner une identité nationale au Sport-Toto.

Que reste-t-il aujourd’hui de cet héritage de 1938?

Le principe d’aider le sport par ce désir na-turel qui peut pousser les gens à parier ou à jouer à la loterie demeure toujours aussi ancré. Le monopole et le contrôle de l’Etat qui avaient été actés il y a 75 ans furent des choix judicieux qui perdurent aujourd’hui.

La Société du Sport-Toto a pu compter sur des appuis très importants dans le monde politique lors de sa création. Ces liens sont toujours aussi forts aujourd’hui. Quel est leur importance?Quand nous parlons de la situation ac-

Roger Hegi est le directeur de la Société du Sport-Toto (SST)

depuis le 1er mai 2004. Aujourd’hui âgé de 57 ans, cet homme

qui fut un footballeur de grand talent peut se prévaloir d’une

expérience très riche avec sa carrière d’entraîneur et son mandat

de CEO du FC Bâle. Dans cette interview, Roger Hegi revient

sur le passé de la SST et évoque bien sûr les perspectives qui

s’offrent à elle.

«Assurer le financement du sport»

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tuelle, nous évoquons bien sûr Swisslos et la Loterie Romande. L’introduction de la loterie à numéros en 1970 a changé la donne. Nous sommes passés dans une autre dimension. Les chiffres n’étaient plus les mêmes qu’avec le seul Sport-Toto. La SST a pu compter sur le soutien de la Confédération et des cantons pour préser-ver l’idée que les bénéfices reviennent au sport, à la culture et au bien commun. Nous avons toujours pu compter sur une majorité pour servir cette cause. Au-jourd’hui, nous œuvrons sans cesse avec cette majorité pour préserver ce modèle de répartition et chercher de nouvelles res-sources.

L’argent du Sport-Toto a permis au sport suisse de réaliser de grandes

choses lors de ces dernières décen-nies, notamment sur le plan des infrastructures. Avec le recul, quel regard portez-vous sur tous ces projets qui ont été réalisés?Pour l’époque, ce furent des projets ma-gnifiques. La contribution du Sport-Toto n’était pas qu’un appoint mais bien la manne sans laquelle rien n’aurait été pos-sible. On a de la peine à réaliser au-jourd’hui que la Coupe du monde 1954 en Suisse n’aurait peut-être pas pu voir le jour sans la contribution du Sport-Toto.

De 1938 à 2002, la Société du Sport-Toto a distribué près de 2 milliards de francs aux cantons, à Swiss Olympic, aux autres organisations faîtières du sport suisse et aux fédérations. Depuis

lors, Swisslos et la Loterie Romande distribuent chaque année plus de 550 millions de francs au bien com-mun, dont 130 au mouvement sportif. Que signifient ces chiffres pour le développement du sport suisse?Pour la relève et le sport de masse, cet ar-gent, qui revient aux clubs et aux fédéra-tions par le biais des fonds cantonaux, a une énorme importance. Il a permis de réaliser de nombreux projets dans les can-tons, le financement d’installations, l’achat de matériel, le soutien d’activités qui doivent être à la base du sport. Sans cet ap-port, ces projets seraient difficiles à mener dans la mesure où il n’est pas aisé de trou-ver d’autres financements pour le sport de masse. Ces contributions apportent une aide nécessaire à la réalisation de nouveaux

L'avocat Roger Hegi, ancien joueur, entraîneur et CEO de clubs suisses, assume depuis mai 2004 la direction de la Société du Sport-Toto. Il est également l’entraîneur de la formation de 1ère Ligue du BSC Old Boys Bâle.

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projets. Le sport de masse et la relève béné-ficient quant à eux du soutien de la Con-fédération et des communes. Le sport d’élite vit, pour sa part, du sponsoring de l’économie privée. Mais une grande partie des 25 millions de francs qui reviennent à Swiss Olympic grâce aux bénéfices de Swisslos et de la Loterie Romande est at-tribuée aux Fédérations qui œuvrent pour le sport d’élite.

Cet argent sera-t-il toujours là demain? Les sociétés étrangères de paris sportifs ne sont-elles pas en passe d’attaquer le marché suisse?Le marché a bien changé depuis que je suis à la tête de la Société du Sport-Toto, soit en neuf ans. La concurrence est devenue très féroce. C’est aujourd’hui un business impi-toyable qui brasse des milliards et dont certains acteurs sont particulièrement agressifs. Il y a tellement d’argent en jeu. Un tel tableau n’est pas idyllique avec les soupçons des matches truqués et de blan-chiment. Internet n’a pas de frontière. Il permet à des opérateurs illégaux d’attirer en son sein des clients suisses. Il n’est donc pas aisé pour nous, organisation étatisée, de nous profiler dans un tel maelstrom. En raison du cadre juridique dans lequel nous devons œuvrer, il est évident que le «Sport-tip» ne peut pas offrir le même attrait que les opérateurs online. Malgré tout, je de-meure convaincu que Swisslos et la Loterie Romande auront toujours leur place sur ce marché. Et qu’ils pourront encore, avec leurs bénéfices, soutenir le sport, la culture et le bien commun.

Depuis dix ans, on évoque la révision de la loi sur les loteries qui a été promulguée le 8 juin 1923. En 2013, en cette année du jubilé de la Société du Sport-Toto, où en est-on à ce sujet?Nous sommes très heureux que le contre-projet à l’initiative «Pour des jeux d’argent

Le directeur Roger Hegi devant le siège de la Société du Sport-Toto au 10 de la Lange Gasse à Bâle.

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au service du bien commun» ait été ap-prouvé à 87 pour cent par le peuple en mars 2012. Depuis ce vote, un groupe de travail planche sur la révision de cette loi et rendra un premier rapport au printemps 2014. Etre partie prenante dans cette aventure est passionnant. Mais nous mesurons bien que le chemin peut être parfois long en po-litique. Cette nouvelle loi ne verra pas le jour avant 2018. Elle sera marquée par l’ouverture partielle du marché online et par l’intégration de nouveaux jeux. Le principe d’une seule loi pour tous les jeux d’argent, casinos, loteries et paris, est éga-lement acquis. Les cantons conserveront toutes leurs prérogatives. Les régulateurs joueront toujours pleinement leur rôle. Leur position sera même renforcée pour combattre tous les excès. Cette nouvelle loi assurera la pérennité d’un système qui nous a permis, qui nous permet de soutenir le sport suisse.

Le résultat de ce vote de mars 2012 démontre que le peuple est très attaché à l’idée que les loteries doivent servir la cause du bien commun. Une solidarité typiquement «helvétique»?Ce système de répartition vers le bien com-mun fonctionne depuis 75 ans. On peut en déduire que le peuple suisse adhère à ce

principe. Qu’il aime aussi jouer. Dans les pays nordiques, d’où l’idée de la répartition vers le bien commun est venue, les loteries rencontrent encore aujourd’hui un très grand succès. On peut effectivement évo-quer ce terme de solidarité.

La Société du Sport-Toto n’assume plus aucune fonction opérationnelle. Quel rôle joue-t-elle aujourd’hui aux côtés de Swisslos et de la Loterie Romande?Après la cessation de nos activités opéra-tionnelles en 2003, la question de l’avenir de la Société du Sport-Toto s’est posée. Les cantons ont émis clairement le vœu que la SST soit l’institution responsable de la ré-partition de l’argent vers le mouvement national sportif: Swiss Olympic, l’Aide Sportive, l’ASF, la SFL et Swiss Ice Hoc-key Federation. Le transfert des fonds des loteries en faveur du sport est aujourd’hui la mission principale de la SST. Elle com-prend aussi le contrôle de l’utilisation de ces fonds en regard des contrats triennaux qui ont été conclus. La SST tient égale-ment un rôle important pour faire le lien entre les représentants du sport national, des loteries et du monde politique. Dans cette optique, nous nous efforçons de sen-sibiliser les politiciens qui sont proches du

sport sur le bien-fondé des règles actuelles des loteries, de les convaincre de la perti-nence d’offrir une meilleure répartition des bénéfices en faveur du sport, de leur mon-trer que bien des manifestations sportives ne pourraient pas voir le jour sans l’argent des loteries. Comme une évidence qu’il convient de rappeler sans cesse.

Ainsi la Société du Sport-Toto distri-bue une partie des bénéfices des deux loteries à Swiss Olympic, à l’Aide Sportive Suissse, à l’Association Suisse de Football et à la Swiss Ice Hockey Federation. Une tâche très importante que nous devons mener avec une communication plus offen-sive. Il fut un temps où les contributions du Sport-Toto ne figuraient pas dans les bi-lans annuels des fédérations. Personne ne savait d’où venait l’argent. Et pourtant, on ne parlait pas de petits montants. Nous nous sommes livrés à un grand travail d’ex-plication pour mieux nous profiler comme un acteur essentiel du sport national. Nous avons aussi gagné en visibilité avec, chaque année, une remise de chèque symbolique aux bénéficiaires.

Votre engagement sur la scène politique est bien sûr marqué par votre casquette d’entraîneur du FC Conseil national. Quelle importance revêt cette fonction pour le directeur de la SST?En raison de mon passé de footballeur, je ne pouvais pas vraiment me dérober. Je suis heureux de permettre à nos politiciens d’évacuer un peu le stress de sessions parle-mentaires en tapant dans un ballon. Lors de chaque session, nous avons rendez-vous le mardi soir pour un match. Un rendez-vous convivial où l’on ne parle pratique-ment jamais de politique. Le grand ren-dez-vous de l’année est le tournoi international parlementaire qui oppose la Suisse à l’Allemagne, l’Autriche et à la Fin-lande. Notre rêve est bien sûr de battre l’Allemagne.

La SST a été fondée le 18 août 1938. A la même date cette année, vous fêterez le jubilé des 75 ans au stade du Landhof à Bâle. Quel message entendez-vous porter pour l’avenir de la SST?

«Un des piliers du sport suisse»

La Société du Sport-Toto est l’un des piliers du sport suisse. Je suis heureux que la SST œuvre aux côtés

de l’Aide Sportive dans la promotion du sport. Grâce au million de francs versé chaque année par la SST, nous pouvons aider plusieurs centaines de jeunes sportifs à atteindre leurs objectifs. Chaque année, certains d’entre eux parviennent à signer des exploits lors des grands ren-dez-vous qui véhiculent dans tout le pays des émotions

particulières. Ces espoirs sont devenus des modèles que nous avons eu le bonheur d’accompagner durant leur carrière. Merci à la SST pour son soutien précieux et indéfectible.

Max Peter, président de la Fondation de l’Aide Sportive Suisse

75 ans Société du Sport-Toto: Félicitations!

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L’ambition de la Société du Sport-Toto est de militer pour que les loteries servent tou-jours le bien commun. Pour qu’elle puisse assurer toujours le financement du sport et pourquoi pas l’augmenter. La nouvelle loi sur les loteries nous permettra de bénéfi-cier d’un cadre défini pour les dix à quinze années à venir. Dans un marché aussi dy-namique, on ne peut pas envisager des cycles plus longs.

L’équipe de la Société du Sport-Toto en cette année 2013 du jubilé (de droite à gauche): Roger Hegi (directeur), Sabina Völlmy (assistante du directeur), Kathrin Jakob (chef communication) et Daniel Näf (communication).

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Société du Sport-Toto75 ans au service de la promotion du sport

Editeur:Société du Sport-Toto, Lange Gasse 10,4002 Bâlewww.sport-toto.ch

Conception, rédaction, production:rotweiss Verlag GmbH, Steinenring 60,4054 Bâlewww.rotweiss.chTextes: Daniel SchaubGraphique: Fabienne SteigerImprimeur: Reinhardt Druck, Bâle

SourcesArchives de la Société du Sport-Toto, BâleArchives de l’Association Suisse de Football, MuriBrochure des 20 ans de la Société du Sport-Toto (1958), BâleBrochure des 25 ans de la Société du Sport-Toto (1938–1963), Walter Schäublin, Max Ehinger et d’autres auteursBrochure des 50 ans de la Société du Sport-Toto (1938–1988), Max Pusterla et d’autres auteurs

PhotosArchives de la Société du Sport-Toto (photos historiques: Foto Dierks, Hans Bertolf, Bâle)PMS Dialog AG, www.pms-dialog.com (Logo)Société du Sport-Toto, Bâle (photos actuelles, Team Spirit, FC Conseil national)Archives du Canton de Bâle-Ville (photo page 17, en bas, Hans Bertolf, BSL 1013 1-2002_0001_b)«ARGE Naturarena Rotsee» (photo page 31)PPR Media Relations, Zurich (photos page51, avec l’approbation de l’ASF et de la SIHF)Swiss Olympic (photo page 51)Dominic Plüss (interview Roger Hegi, table ronde Max Pusterla, Raymond Simonet)www.photopluess.ch

Impressum

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Telle fut l’idée qui a conduit à la création de la Société du Sport-Toto le 18 août 1938 à Bâle. Une idée simple – pa-rier sur les résultats des matches de football – qui a énor-mément aidé au développement du sport dans notre pays. Sans les bénéfices de la Société du Sport-Toto, de nom-breux projets n’auraient jamais vu le jour. On pense à la Haute école fédérale de sport de Macolin, aux stades bâtis pour la Coupe du monde 1954, à la Maison du Sport de Berne, au Centre d’aviron du Rotsee ou au Centre de ski nordique de Kandersteg. 75 ans plus tard, la Société du

Sport-Toto s’est établie comme un important organisme de redistribution pour Swiss Olympic, les fédérations suisses de football et hockey sur glace et l’Aide Sportive, mais aussi comme lien entre les sociétés de loterie Swisslos et la Loterie Romande, les cantons, le sport national et la politique nationale. L’histoire de la Société du Sport-Toto est très riche. Elle mérite d’être décrite avec cette bro-chure publiée pour marquer ce 75e anniversaire.

www.sport-toto.ch

«Risquer et jouer pour le sport suisse»

Société du Sport-Toto75 ans au service de la promotion du sport