4e trimestre 2019...buté en 2017. du fait de la baisse des reproductrices, les perspectives pour...
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Lait Conjoncture favorable mais des menaces
Viande bovine Poursuite de la décapitalisation allaitante en Bretagne
Porc Un record de 1,702 €/kg le 12 décembre 2019
Volaille L’élan breton se confirme
Grandes cultures Une campagne vraiment atypique
Alimentation animale La Chine tousse... et la fièvre risque de durer Définition de certains indicateurs utilisés en alimentation animale
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Coordination par Nathalie Le Drézen Fin de rédaction le 18 mars 2020 Prochaine parution le 11 juin 2020 [email protected]
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Avec la participation financière du Conseil Régional de Bretagne
4e trimestre 2019
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Les livraisons et le prix pro-gressent un peu en Bretagne. Les négociations commerciales achevées fin février 2020 sem-blent satisfaire les industriels. Le coronavirus risque de bous-culer les bonnes perspectives qui se dessinaient début 2020.
Les livraisons bretonnes de lait mar-
quent une petite hausse au 4e trimestre
2019 en comparaison à l’an dernier
(+0,7 %). Les pluies d’automne ont
permis une repousse de l’herbe favo-
rable à la production laitière en oc-
tobre, avant que l’excès d’eau ne rende
le pâturage impossible. Sur l’ensemble
de l’année, la collecte bretonne pro-
gresse d’environ 0,9 % par rapport à
2018. En parallèle, la production fran-
çaise se maintient presque.
Moins de vaches En janvier 2020, la collecte bretonne
apparaît tout juste stable par rapport à
janvier 2019 (-0,1 %). En février, les
livraisons manquent de dynamisme
d’après les sondages de FranceAgriMer.
Ces résultats sont à mettre en perspec-
tive avec les conséquences des étés
2018 et 2019 chauds et secs. Face au
manque de fourrage, de nombreux
éleveurs ont réduit leur cheptel et pri-
vilégié les animaux les plus productifs.
Ainsi en janvier 2020, la tendance au
recul du cheptel laitier breton se con-
firme (-1,6 % par rapport à janvier
2018).
Marge en hausse L’Ipampa lait de vache reflue au 4e
trimestre 2019 par rapport à un an plus
tôt (-0,5 %). Néanmoins, il s’enchérit
annuellement d’1,3 % en 2019 (hausse
du poste engrais et amendement no-
tamment) et atteint un niveau histori-
quement élevé.
Parallèlement, le prix du lait payé aux
éleveurs s’établit à 369 €/1 000 litres
au 4e trimestre 2019, soit 1,3 % de
croissance annuelle. En 2019, le prix
moyen se fixe à 357 €/ 1 000 litres, en
hausse de 4,7 % par rapport à 2018.
La marge des élevages français s’amé-
liore au 4e trimestre 2019 par rapport à
un an plus tôt. En moyenne annuelle,
en comparaison à 2018, la marge MILC
évaluée par Idele augmente de 9 %.
L’amélioration des prix du lait résulte
de cours mondiaux bien orientés. En
particulier, la valorisation du lait trans-
formé en beurre et en poudre pro-
gresse. Elle traduit aussi les revalorisa-
tions tarifaires obtenues en 2019 par
les transformateurs laitiers. Sur le mar-
ché français, les prix en magasin ont
augmenté pour toutes les catégories de
produits laitiers, même celles en dé-
croissance de consommation.
A noter qu’en 2019, les écarts de prix
se creusent entre les laiteries, en fonc-
tion entre autres de leur mix-produits,
de leurs stratégies de segmentation et
des formules de calcul de prix du lait.
Perspectives incertaines Les négociations commerciales 2020 se
sont conclues sur une note positive.
Plusieurs distributeurs ont consenti des
revalorisations tarifaires sur les pro-
duits vendus sous les marques des
transformateurs, ainsi que dans cer-
tains cas sur des produits vendus sous
marques de distributeur, ce qui est plus
inhabituel.
Au niveau mondial comme national, les
conditions de marché sont favorables
en début d’année. Mais l’évolution des
tensions politiques entre les Etats-Unis
et l’Europe, les modalités d’application
du Brexit, les caprices de la météo…
pourraient rebattre les cartes. Plus en-
core, l’épidémie de coronavirus péna-
lise déjà la demande chinoise (1er dé-
bouché vers pays tiers des exportations
bretonnes de produits laitiers), menace
la demande française… et tout le fonc-
tionnement de la filière, de l’organisa-
tion de la collecte à la transformation.
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Conjoncture favorable mais des menaces
Chambres d’agriculture de Bretagne. 4e trimestre 2019
Fin de rédaction 13 mars 2020. [email protected]
1 Lait
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A l’image du troupeau français, le cheptel allaitant breton conti-nue de se contracter du fait de prix peu rémunérateurs. Les cours des bovins laitiers sont encore plus chahutés fin 2019 – début 2020 suivant en cela la tendance européenne. Quant au marché des veaux de boucherie, la baisse des mises en place a permis la remontée des prix mais pénalise les veaux nourris-sons.
Les gros bovins commencent l’année
2020 avec des prix peu porteurs. Les
vaches laitières sont les plus pénali-
sées : la vache P= se vend à 2,54 €/kg
de carcasse début février après un der-
nier trimestre 2019 où son prix était
déjà 4 % au-dessous de la moyenne
quinquennale. Le nombre de vaches
bretonnes prenant la direction de
l’abattoir est en légère hausse de
1,8 % sur le dernier trimestre 2019 par
rapport à la même période de 2018, à
l’inverse de la tendance nationale.
Meilleure tenue en jeunes bovins Les vaches allaitantes, de meilleure
conformation, résistent mieux même si
les cours demeurent sous le niveau des
années antérieures. Ainsi, la vache R+
cotait en moyenne à 3,93 €/kg de car-
casse au 4e trimestre 2019 contre
3,94 €/kg un an plus tôt. Les prix ont
légèrement fléchit depuis et s’établis-
sent à 3,86 €/kg début février.
Le troupeau allaitant breton continue
de se contracter. En décembre 2019, il
restait 107 000 vaches allaitantes
(-2,3 %/2018). Ce mouvement s’ob-
serve aussi au niveau français et a dé-
buté en 2017. Du fait de la baisse des
reproductrices, les perspectives pour
2020 sont à une baisse du nombre de
femelles abattues en France ce qui de-
vrait permettre de soutenir les cours.
Du côté des jeunes bovins, le prix des
animaux de type viande résiste là aussi
mieux que ceux des animaux de type
laitier. Grâce à un marché italien por-
teur, le prix du JB U- est de 3,98 €/kg
de carcasse en moyenne au 4e tri-
mestre 2019, soit 1,2 % au-dessus de
la moyenne quinquennale et légère-
ment supérieur à 2018. En revanche,
dans le sillage d’un marché européen
très morose pour ces animaux, le JB
laitier O= vaut en moyenne 3,16 €/kg
de carcasse au 4e trimestre 2019, en
repli de 3,7 % par rapport au même
trimestre de 2018. Alors que la con-
sommation française de viande bovine
baisse de 1,1 % sur les 11 premiers
mois de l’année 2019 par rapport à la
même période sur 2018, l’Institut de
l’élevage table sur un nouveau repli de
1,7 % en 2020. Face à des abattages
français attendus à -2,4 %, l’organisme
s’attend à ce que les importations s’ac-
croissent cette année.
Prix planchers pour les veaux nour-rissons
Les veaux nourrissons s’échangeaient
pour 57 €/tête début février soit près
de 20 € de moins que la moyenne
quinquennale à pareil époque de l’an-
née. Malgré le recul des naissances de
veaux de mère laitière, le marché reste
très déprimé faute de demande suffi-
sante. Ainsi, les intégrateurs de veaux
de boucherie sont actuellement pru-
dents dans leurs mises en place après
les déconvenues de l’année dernière.
Par ailleurs, les éleveurs français dé-
laissent de plus en plus l’engraissement
de JB laitiers.
Concernant le marché des veaux de
boucherie, l’approche des intégrateurs
a permis aux prix de retrouver leurs
niveaux du début d’année. Mais la
hausse des cours de matières pre-
mières, poudre de lactosérum en tête,
pourrait affecter leurs marges. Les éle-
veurs sont eux protégés de ces évolu-
tions des cours grâce aux contrats
d’intégration. Certains d’entre eux ont
cependant été pénalisés par la baisse
d’activité ayant eu moins de lots qu’ha-
bituellement.
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Chambres d’agriculture de Bretagne. 4e trimestre 2019
Fin de rédaction 13 mars 2020. [email protected]
Poursuite de la décapi-talisation allaitante en Bretagne
Viande bovine
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Malgré une baisse en toute fin d’année, le prix au MPB a atteint un niveau record. La demande asiatique au dernier trimestre est restée conséquente, alors que la demande intérieure a baissé.
Des volumes bretons en légère progression
En 2019, l’offre mondiale serait en
baisse de 7 millions de tonnes à cause
de la Chine, malgré une poursuite du
développement de la production aux
Etats-Unis et au Brésil. Dans l’Union
européenne, la hausse s’est poursuivie
dans certains pays (Pays-Bas, France,
Royaume-Uni et surtout Espagne) alors
que la baisse est notable en Belgique,
Danemark, Pologne et Allemagne. Cette
tendance s’est amplifiée au 4e trimestre
2019 par rapport au 4e trimestre 2018,
principalement en Belgique, au Dane-
mark, en Allemagne et en Pologne. En
France, le 4e trimestre 2019 est proche
de la stabilité en nombre de têtes par
rapport au dernier trimestre 2018, alors
qu’en tonnages c’est une progression de
0,8 %. En Bretagne, l’activité progresse
de 0,7 % au 4e trimestre 2019 par rap-
port au même trimestre 2018, avec sur
l’année +1,3 % en tonnages en 2019
par rapport à 2018 pour atteindre 13,98
millions de porcins, activité inférieure
de 426 000 porcins à l’activité maximale
atteinte en 2008.
En 2020, la hausse de la production
devrait se poursuivre sur le continent
américain (déjà 1,2 million de porcs
supplémentaires sur les 2 premiers
mois de 2020 selon le MPB). Dans
l’Union européenne, les résultats de
l’enquête cheptel de décembre mon-
trent une légère progression du cheptel
truie (+0,4 %). La baisse est marquée
en Allemagne, en France et en Belgique,
alors que la hausse est notable en Es-
pagne, en Pologne et au Royaume-Uni.
Selon le Baromètre porc, la production
européenne devrait diminuer au 1er se-
mestre 2020 par rapport au 1er se-
mestre 2019.
L’export continue de porter le mar-ché
L’Union européenne a largement profité
de la croissance de la demande asia-
tique, avec des ventes totales en
hausse de 20 % en 2019 par rapport à
2018, contre +9 % pour les ventes éta-
suniennes et une stabilité pour le Cana-
da. Cependant, sur les mois de no-
vembre et décembre les ventes cana-
diennes et étasuniennes montent en
puissance en raison de la fin de l’em-
bargo chinois sur les produits canadiens
et des accords passés avec les Etats-
Unis.
Les besoins en viande de porc des pays
asiatiques et principalement de la Chine
devraient continuer de diriger le marché
mais la concurrence sur le marché chi-
nois devrait se renforcer.
Alors que la fin d’année est en général
peu propice à une hausse des cours, le
prix maximum a été atteint au MPB le
12 décembre. Il est allé au-delà
dans d’autres places européennes
(Allemagne, Pays-Bas, Autriche). En
raison d’une baisse de la demande en
toute fin d’année le prix a diminué. La
moyenne du dernier trimestre 2019
atteint 1,685 €/kg supérieure de
50 cts/kg à celle du dernier trimestre
2018.
A ce jour, les perspectives évoquées ici
sont bien évidemment complètement
suspendues à l’évolution de l’épidémie
de Coronavirus dans le monde. En
France, en période de confinement,
l’enjeu est d’assurer l’alimentation des
français et donc du secteur de la distri-
bution. Les restrictions aux frontières
décidées par l’Europe mais aussi par
différents pays sont de nature à impac-
ter de nombreux flux.
Porc 3
Chambres d’agriculture de Bretagne. 4e trimestre 2019
Fin de rédaction 18 mars 2020. [email protected]
Un record de 1,702 €/kg le 12 décembre 2019
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Le quatrième trimestre 2019 confirme le dynamisme retrouvé de la volaille bretonne après un premier semestre en repli. Il consolide une nouvelle année de hausse d’abattage de poulet en Bretagne. Du côté des œufs, malgré la transition vers l’alter-natif, la demande pour les œufs cage ne faiblit pas.
Un 4e trimestre dynamique…
Le dernier trimestre 2019 a été favo-
rable aux principales espèces de vo-
lailles en Bretagne avec une hausse de
3,1 % de l’abattage par rapport au
même trimestre de 2018. Le poulet
confirme son allant avec une hausse de
5,6 % comparé au dernier trimestre
2018. La dinde termine l’année avec un
trimestre positif à +1,3 % par rapport
au même trimestre de 2018. La pintade
réalise un mois de décembre excep-
tionnel à 73 tonnes (+400 % par rap-
port à décembre 2018), mais 2018
avait été une année très défavorable.
A l’export, le 4è trimestre breton a été
globalement défavorable (-4 % en va-
leur, -2 % en volume par rapport au 4è
trimestre 2018), mais les évolutions
sont différentes selon les destinations.
Le volume de viandes de volaille expor-
té vers les pays tiers a en effet aug-
menté de 4 % alors que celui vers
l’Union européenne a baissé de 7 % sur
cette période. Le chiffre d’affaires, lui,
a baissé sur ces deux débouchés (-5 %
vers l’Union européenne, -3 % vers les
pays tiers).
…qui conclut une bonne année en poulet
En 2019, l’abattage de volailles en
France devrait reculer de 2,5 % par
rapport à 2018 (-1,2 % pour le poulet
et -5,1 % pour la dinde). La Bretagne
résiste et stabilise son volume d’abat-
tage (-0,2 %) grâce à une progression
qui se confirme sur le poulet (+2,7 %).
La dinde, en revanche, chute à nou-
veau : -4,4 % en un an. L’abattage de
canards se replie de 5,6 % par rapport
à 2018, année très favorable suite à
l’influenza aviaire du sud-ouest de la
France.
Alors que la baisse des exportations
bretonnes de viande de volailles en
2019 (-4 % en volume par rapport à
2018) est bien plus importante que la
baisse des abattages (-0,2 %), on
pourrait en déduire que le différentiel
s’est retrouvé sur le marché intérieur.
Est-ce à dire que la stratégie de recon-
quête du marché intérieur portée par
les acteurs bretons porte ses fruits ? Il
est sûrement trop tôt pour le dire, mais
les clignotants semblent au vert. D’au-
tant plus que la consommation natio-
nale de volaille a augmenté en 2019 :
+2,7 % avec 27,5 kg/an/habitant.
Résistance du marché de l’œuf cage
En 2019, le jeu de l’offre et de la de-
mande s’avère favorable à l’œuf cage.
En effet, la demande reste correcte,
notamment au niveau du conditionne-
ment, tandis que l’offre s’amenuise, via
un transfert important de la production
vers l’alternatif. En conséquence, la
TNO (tendance nationale officieuse) de
l’œuf calibré (cages) s’inscrit en hausse
de 16 % sur l’année 2019 par rapport à
la moyenne 2014-2016 (ante-fipronil)
même si elle affiche un léger recul de
3,7 % comparé à 2018.
Pour les œufs destinés à l’industrie, la
TNO a été en forte hausse sur le début
d’année 2020. Avec l’influenza aviaire
qui s’est déclarée en Pologne, les in-
dustriels du Nord de l’Europe ont chan-
gé leur stratégie. D’une part, ils privilé-
gient les approvisionnements en prove-
nance de zones indemnes, comme la
France. D’autre part, ils ont fortement
anticipé leurs achats pour être prêts si
l’influenza aviaire venait à avoir des
conséquences sur l’offre européenne.
Ainsi, sur les deux premiers mois de
l'année 2020, la TNO de l'oeuf industrie
atteint une moyenne de 0,85 €/kg, soit
une hausse de 15 % comparé à la
même période 2019.
Chambres d’agriculture de Bretagne. 4e trimestre 2019
Fin de rédaction 17 mars 2020. [email protected]
Volaille 4
L’élan breton se confirme
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Très humide, le 4e trimestre 2019 n’a été ni propice aux im-plantations des cultures d’hiver ni facilitant pour la récolte du maïs. Les prix connaissent déjà un sérieux revers dans un con-texte de propagation de l’épidé-mie du coronavirus au niveau mondial.
La Bretagne fait partie, avec le Centre,
des régions qui enregistrent le plus fort
recul des surfaces implantées en hiver
(-19 %, contre -4 % au national).
Attendre les beaux jours…
A cause de la pluviométrie très excé-
dentaire du 4e trimestre, seulement
46 % des semis bretons de blé tendre
étaient réalisés au 2 décembre, les dé-
partements des Côtes d’Armor et plus
particulièrement du Finistère ont enre-
gistré de très gros retards. Ce ne sont à
peine plus de 343 000 ha de céréales
d’hiver qui ont été semés (données
Agreste au 1er février 2020) soit
240 000 ha de blé (-20 % sur un an),
71 000 ha d’orge (-19 %) et 24 800 ha
de triticale (-14 %). Les producteurs
bretons vont donc devoir gérer cette
année le report des semis de culture au
printemps.
Les récoltes de maïs grain ont été déca-
lées dans le temps avec une date mé-
diane de récolte au 9 novembre soit 12
jours de décalage par rapport à la
moyenne des cinq dernières années.
Les rendements sont toutefois au ren-
dez-vous avec 88,5 qtx/ha (contre 88
qtx/ha pour la moyenne décennale).
Pour autant, ces difficultés ne doivent
pas venir occulter la campagne de com-
mercialisation qui s'est joué sur cette
période dans un contexte encore favo-
rable. La production mondiale
2019/2020 est le deuxième plus gros
volume historique (2 172 Mt), portée
par des récoltes exceptionnelles de blé
et d’orge qui compensent la moindre
récolte de maïs de cette année (à 1 112
Mt). Sur la campagne de commercialisa-
tion 2019/2020, les céréales françaises
sont bien au rendez-vous : FranceAgri-
Mer table ainsi sur 8,1 Mt de blé expé-
diées vers l’Union européenne et 12,7 Mt
vers les pays tiers. A noter que le blé et
l’orge français ont bénéficié d’un regain
d’intérêt de la part de la Chine, dans le
contexte de tensions commerciales sino-
américaines, avec respectivement 0,8 et
0,9 Mt expédiées.
Perspectives floues
A l’issue de cette campagne de com-
mercialisation 2019/2020 dynamique
aussi bien en blé, en maïs, qu’en orge,
le CIC table toutefois sur une nouvelle
diminution des stocks de céréales. Sa
prévision des superficies mondiales de
blé moissonnées en 2020/2021 est à ce
jour de 221 millions d’hectares (+2 %
sur un an).
Malgré des perspectives globalement
favorables de disponibilités des ma-
tières premières, la demande soutenue
avait entrainé une hausse de prix sur le
4e trimestre.
D’après l’enquête de FranceAgriMer, les
prix payés aux producteurs bretons à
l’issue du premier semestre de la cam-
pagne se sont renchéris de quelques
euros par rapport au début de la cam-
pagne à 135 €/t pour le blé au
31/12/2019 et 122 €/t pour l’orge.
A cette heure, les inquiétudes liées à la
propagation du coronavirus et à ses
impacts sur un ralentissement de la
demande font pression sur les prix à
l’exportation des céréales et des oléagi-
neux. Ces derniers sont en chute libre
depuis fin février sur les marchés à
terme.
Autre impact négatif, l’actuelle volatilité
des parités monétaires, dont un rouble
affaibli, grève la compétitivité française
des céréales sur les marchés tiers au
profit de l’origine russe.
Il est aussi difficile pour l’instant de
prévoir si les céréales françaises pâti-
ront de difficultés logistiques, alors que
des tensions sur le pétrole viennent
s’ajouter au contexte déjà très pertur-
bé.
Chambres d’agriculture de Bretagne. 4e trimestre 2019
Fin de rédaction 13 mars 2020. [email protected]
Grandes cultures 5
Une campagne vraiment atypique
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Le 4e trimestre 2019 confirme
les inquiétudes sur ce que sera
l’année à venir pour le secteur.
Si l’absence de rebond de l’acti-
vité générale du secteur sur le
trimestre et pour l’année était à
prévoir, c’est désormais plus
pour les perspectives à court et
moyen terme que les fabricants
bretons d’aliment du bétail vont
devoir garder la tête froide.
Sur la fin de l’année, les fabrications
nationales marquent le pas (-0,8 % sur
un an au 4e trimestre) mais pour au-
tant elles restent à l’équilibre en 2019.
Toujours pas de rebond en volaille en Bretagne
Pour le troisième trimestre consécutif,
les fabrications régionales d’aliments
pour porcs sont supérieures à celles d’il
y a un an (+1,1 %).
Avec un prix du porc attractif, la produc-
tion porcine bretonne s’est maintenue et
la demande en aliments aussi (+0,6 %
sur un an en 2019), plus particulière-
ment pour les porcs charcutiers.
La stabilisation des fabrications bre-
tonnes d’aliments pour volailles n’aura
pas duré longtemps, elles reculent de
nouveau au 4e trimestre (-1,5 % sur un
an), et ce malgré la stabilité des ali-
ments pour poulets (+0,2 %) et pon-
deuses (+0,2 %). L’activité est grevée
par les replis importants de catégories
d’aliments plus modestes : les dindes
(-3 %) et les palmipèdes (-25,5 %),
fortement concurrencés par d’autres
productions au niveau national.
Quant aux aliments bovins (hors mash),
l’activité de fabrication s’est calmée
(-3,8 % sur un an pour chacune des
catégories). Le maïs fourrage breton
enregistrait un rendement en repli de
9 % en 2019 par rapport à 2018.
Les fabricants bretons déplorent donc
cette année encore un repli de l’activité
globale (-0,7 % en 2019). Le recul des
fabrications d’aliments pour volailles
(-70 000 tonnes sur un an) grèvent
particulièrement l’activité globale des
usines (-55 000 tonnes). Et la dyna-
mique de demande que cette catégorie
connaît en bio est encore trop insuffi-
sante pour combler le déficit global.
La Chine donnera la température sur les marchés
Dans un contexte de renchérissement
du prix des matières premières sur la fin
de l’année, l’indice IFIP de l’aliment porc
charcutier se stabilise sur le 4e trimestre
2019 à 240 €/tonne après son repli qua-
si-continu depuis son plus haut niveau
en mars 2019 à 246 €/tonne.
L’indice ITAVI pour l’aliment poulet
standard rebondit sur la fin de l’année
2019.
L’indice IPAMPA de coût alimentaire
pour le lait de vache reste stable à son
niveau le plus haut de ces cinq der-
nières années. La sécheresse estivale a
eu raison du rendement fourrager, en
2019 le rendement des prairies est défi-
citaire de 3 % par rapport au rendement
annuel de référence d’après la DRAAF
Bretagne, obligeant les éleveurs à com-
pléter la ration avec de l’aliment.
Début 2020, l’épidémie de Coronavirus
pèse sur les prix. Elle gèle l’activité éco-
nomique d’un acteur important des mar-
chés, la Chine d’où l’épidémie mondiale
a démarré fin décembre.
La question est quand et comment le
redémarrage de la locomotive chinoise
se fera, tant ses besoins en matières
premières sont immenses.
La concurrence pourrait être rude sur la
protéine notamment, et ce, malgré un
accord d’engagement d’approvisionne-
ment de la Chine auprès des Etats-Unis.
Chambres d’agriculture de Bretagne. 4e trimestre 2019
Fin de rédaction 09 mars 2020. [email protected]
Alimentation animale 6
La Chine tousse… et la fièvre risque de durer
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Source : Terres Univia au 09/03/20920
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Renchérissement des prix des matières premières au 4e trimestre 2019
Indice Itavi :
Indice « coût matières premières » dans l’aliment des volailles (poulet, poulet label, dinde, pintade, poule pondeuse, canard) et des lapins dont le calcul repose sur une formulation au moindre coût. Il tient compte du coût de la matière première et de ses coûts de transport pour un rendu dans une usine fictive située en centre Bretagne, mais pas du prémix, ni des coûts de fabrication de l’aliment, ni des coûts commer-ciaux des fabricants, ni des coûts de transport des aliments composés de l’usine à l’élevage. La formulation au moindre coût consiste à sélectionner parmi une trentaine de matières premières disponibles, celles qui couvriront les besoins nutritionnels des animaux pour un coût minimum. Le coût d’une matière première est établi selon les cotations hebdomadaires ou mensuelles, lissées à partir des valeurs des 3 derniers mois connus afin de simuler un effet de couverture. La base de calcul de cet indice correspond à janvier 2006 (indice 100).
Aliment Ifip :
Prix de l'aliment « porc à l'engrais en croissance », il reflète un prix moyen mensuel et est basé sur les informations observées en GTE, collectées tous les six mois. Pour les mois les plus récents, tant que ces valeurs ne sont pas disponibles, des valeurs provisoires sont établies. Jusqu’à présent, ces valeurs provisoires étaient obtenues à partir d’un coût matières premières optimisé et lissé sur six mois. Désormais, ces valeurs provisoires du prix de l’aliment IFIP sont calculées en fonction de l’évolution de l’indice IPAMPA porc croissance/finition, élaboré par l’INSEE à partir d’une enquête mensuelle auprès des fabricants d’aliments du bétail (FAB). Cet indicateur est libellé en €/t.
Sources : Ifip, Insee, Snia (Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale) et
Coop de France Nutrition animale, Itavi, IDELE (Institut de l'élevage).
Ipampa (Insee-SCEES): L'indice des prix d'achat des moyens de production agricole (Ipampa) permet de suivre l'évolution des prix des biens et des services utilisés par les agriculteurs pour leur exploitation agricole (dont les aliments pour animaux). Il est calculé à partir des résultats de l’enquête IPCI (prix des consommations intermédiaires). Ces prix sont relevés auprès des vendeurs de produits nécessaires aux exploitations et sont spéci-fiques à chaque espèce. L’Ipampa est provisoire pendant une période de 6 mois. Cet indice est édité depuis mai 1997 et a succédé à l’Ippinea (indice des prix des produits industriels nécessaires aux exploitations agricoles). L’Ipampa est un indice harmonisé avec ceux des autres pays membres de l’Union européenne. La base de calcul de cet indice correspond à 2010 (indice 100). L’Ipampa Aliments composés, reflète l’évolu-tion des prix de vente sortie usine des aliments composés observés par le SSP.
Ipampa lait de vache :
Indice qui reflète l'évolution du prix des charges des élevages laitiers français. Il s'agit d'un indice en base 2010 calculé par IDELE (Institut de l'élevage) à partir de 12 in-dices IPAMPA de l'INSEE. Les 12 IPAMPA retenus correspondent aux principaux postes de charges d'un élevage laitier. Des coefficients de pondération issus du Réseau d'Information Comptable Agricole et des exploitations des Réseaux d'Elevage leur sont appliqués. Un certain nombre de charges telles que les travaux pour cultures, les travaux pour élevage, les fermages, les impôts et taxes, les frais de personnel, les charges sociales et les frais financiers ne sont pas intégrées.
Quelques indicateurs utilisés en alimentation animale
Sources : Ifip, Insee, Snia Coop de France Nutrition animale, Itavi.
Définitions