40 romans à lire…

été comme hiver !

Bibliographie sélective Section adulte

Juin 2012

2

L’été et les vacances sont là. Une belle occasion pour prendre le temps de lire et de retrouver les coups de cœur qui ont jalonné l’année de la section adultes. Fait de succès ou d’œuvres plus discrètes, le livret « Quarante romans à lire été comme hiver » propose un panorama de l’année littéraire qui s’achève et invite à la lecture.

Tous les mois, retrouvez les coups de cœur des sections sur le site internet de la médiathèque :

www.cc-veron.fr/mediatheque

3

Le Sang de l’Hermine R

Michèle BARRIERE BAR (JC Lattès)

« Rien n’est trop beau pour le royaume de France.

Rejeté de Rome, où Raphaël a pris sa place, de

Florence, où c’est Michel-Ange qui règne, Léonard

de Vinci a répondu à l’invitation de François Ier de

se rendre à sa cour. Toutefois, méfiant (c’est qu’on

a vu souvent Léonard faire faux bond à ses

mécènes), le monarque mandate un de ses fidèles

pour lui servir d’escorte. Quentin du Mesnil, compagnon d’enfance

du roi et aujourd’hui maître d’hôtel à Amboise, se voit confier

cette mission des plus innocentes. Mais le jeune homme, qui ne

pense qu'à révolutionner les manières de table héritées du Moyen

Âge, pour mieux servir son maître, est bien loin de se douter que

le vieillard pourrait être plus encombrant qu’il n’y paraît. Surtout

si ses ennemis ont juré sa perte… »

Roman sympathique qui retrace une époque bouillonnante.

L’auteur a eu la savoureuse idée de proposer quelques recettes

culinaires du XVIe siècle en fin d’ouvrage, un plus bien apprécié.

4

Scintillation R

John BURNSIDE BUR (Métailié)

« Dans un paysage dominé par une usine

chimique abandonnée, au milieu de bois

empoisonnés, l’Intraville aux immeubles hantés

de bandes d’enfants sauvages, aux adultes

malades ou lâches, est devenue un modèle d’enfer

contemporain. Année après année, dans

l’indifférence générale, des écoliers disparaissent

près de la vieille usine. Ils sont considérés par la

police comme fugueurs.

Léonard et ses amis vivent là dans un état de terreur latente et de

fascination pour la violence. Pourtant Léonard déclare que, si on

veut rester en vie, ce qui est difficile dans l’Intraville, il faut aimer

quelque chose. Il est plein d’espoir, de passion, il aime les livres et

les filles ».

D’une écriture puissante, riche et poétique, l’intensité de ce récit

ne peut pas laisser indifférent.

Entre roman d’anticipation et roman qui dépeint une réalité où

l’égoïsme l’emporte sur tout, cette « Intraville » est le concentré

obscur d’une société en perdition.

5

Les Murs de sang RP

Jérôme CAMUT et Nathalie HUG CAM (Calmann-Levy)

« On paie toujours ses fautes. C'est juste une

question de temps…

Douze ans que Jack Van Bogaert est séparé de sa fille, Lucie. Après une jeunesse tumultueuse et un séjour prolongé dans une prison balinaise, il coule des jours paisibles auprès de Libby, la femme qu’il aime, sur une petite île paradisiaque. Un bonheur inespéré auquel s’ajoutent des retrouvailles avec

Lucie, dont la mère vient de mourir et qu’il est venu récupérer en Suisse. Survient un stupide accident de voiture sur une route de montagne, et tout bascule. »

Avec cette intrigue ingénieuse, écrite sur trois époques, les auteurs nous offrent un thriller complexe et sensible. On plonge dans un univers politico-social au bord de l'horreur, assez proche de l'actualité et des faits divers de nos journaux télévisés. Les personnages sont fascinants et attachants, ils vous bouleversent jusqu'à la dernière page.

Un roman policier efficace avec lequel on passe un bon moment de

lecture.

6

Le signal R

Ron CARLSON CAR (Gallmeister)

« Pour la dernière fois, Mack et sa femme, Vonnie,

partent camper dans les montagnes du Wyoming

afin de se dire adieu. Enlisé dans les dettes et

l’alcool, Mack a peu à peu contraint Vonnie à

renoncer à l’amour profond qui l’avait attirée

vers l’Ouest, et la jeune femme a refait sa vie.

Cette randonnée est un moment de complicité

retrouvée, une ultime chance de se dévoiler l’un à

l’autre.

Pour Mack, cette expédition est aussi l’occasion d’exécuter une

dernière mission pour le compte d’un intermédiaire douteux afin

de sauver son ranch de la faillite. Au cœur des vastes étendues

sauvages, guidé par un faible signal GPS, il doit retrouver une

mystérieuse balise égarée lors d’un survol de la région. Mais cette

mission se révélera bien plus périlleuse que prévu. »

Mélangez les retrouvailles éphémères d’un couple brisé et une

tranquille randonnée pédestre se transformant en mission

dangereuse à un cadre somptueux…vous obtiendrez de l’évasion,

du suspense et un soupçon de sentiments…(à moindre frais) !

7

La Malédiction d’ Old Haven SF

Fabrice COLIN COL (Livre de poche)

« L'heure est venue pour Mary de quitter

l'orphelinat de la Sainte Charité, ce couvent où les

sœurs l'ont recueillie 17 ans auparavant. A elle

maintenant de prendre sa vie en mains.

Partie pour Boston, la jeune fille s'arrête à Old

Haven, vieux village dont elle a l'impression de

connaître les paysages. C'est là que fut brûlée vive

une sorcière du nom de Lisbeth Wickford. En digne descendante

de cette lignée, Mary se révèle une sorcière puissante. Epaulée par

la Fraternité d'York, communauté de sorciers désireux de rétablir

la liberté, elle fuit l'empereur despotique de cette Amérique de

1723. Sous les ordres de ce dernier, les inquisiteurs font régner la

terreur, servant ses projets de grandeur suprême qui mettent le

monde en danger. Capturée par des pirates puis enfermée à la

cour du tyran, Mary se retrouve au cœur du conflit qui oppose

deux magies. »

Ce roman de science-fiction permet de passer un bon moment de

lecture. L’atmosphère du 18e siècle apporte une ambiance

historique dans un univers fantasmagorique. Une réussite.

8

Le Koala tueur et autres histoires du Bush N Kenneth COOK COO (Livre de poche)

« Avec ses redoutables crocodiles, ses koalas féroces et ses cochons sauvages assoiffés de sang, l'impitoyable bush australien reste un territoire indompté. Et ce n'est pas Kenneth Cook qui aurait pu l’apprivoiser ! Cook a réuni, peu avant sa disparition, ces histoires courtes toutes plus hilarantes les unes que les autres, inspirées par ses tribulations à travers l'Australie. D'après lui, chacune de ces rencontres avec la faune sauvage s'est déroulée comme il le raconte ici, même si elles paraissent incroyables. Dépaysement garanti, dans un grand éclat de rire. » L’Australie, c’est un pays lointain, mystérieux, peuplé d’animaux étranges et entreprenants. L’Aborigène y est facétieux, roublard et amical… Avec ces 15 nouvelles, le lecteur aura l’occasion de prendre un grand bol d’exotisme et de bonne humeur.

Les ignorants : récit d’une initiation croisée 741.5

Etienne DAVODEAU DAV (Futuropolis)

« Par un beau temps d'hiver, deux individus,

bonnets sur la tête, sécateur en main, taillent

une vigne. L'un a le geste et la parole assurés.

L'autre, plus emprunté, regarde le premier,

cherche à comprendre « ce qui relie ce type à sa

vigne », et s'étonne de « la singulière fusion

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entre un individu et un morceau de rocher battu par les vents ».

Le premier est vigneron, le second auteur de bandes dessinées.

Pendant un an, Étienne Davodeau a goûté aux joies de la taille, du

décavaillonnage, de la tonnellerie ou encore s'est interrogé sur la

biodynamie.

Richard Leroy, de son côté, a lu des bandes dessinées choisies par

Étienne, a rencontré des auteurs, s'est rendu dans des festivals, est

allé chez un imprimeur, s'est penché sur la planche à dessin

d'Étienne...

Étienne et Richard échangent leurs savoirs et savoir-faire, mettent

en évidence les points que ces pratiques (artistiques et

vigneronnes) peuvent avoir en commun ; et ils sont plus

nombreux qu'on ne pourrait l'envisager de prime abord... »

Une bande-dessinée instructive qui met en scène deux

personnages curieux et pleins d’humour ! C’est avec le sourire et

beaucoup d’intérêt que l’on suit les apprentissages croisés de nos

deux héros locaux (Etienne Davodeau est originaire des Mauges

tandis que Richard Leroy –dont nous vous conseillons les vins !,

est installé à Rablay-sur-Layon).

Le Cas Sneijder R

Jean-Paul DUBOIS DUB (L’Olivier)

« Victime d’un terrible et rarissime accident

d’ascenseur dans une tour de Montréal, Paul

Sneijder découvre, en sortant du coma, qu’il en

est aussi l’unique survivant : sa fille bien-aimée,

Marie, est morte sur le coup avec les autres

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passagers. Commence alors pour Paul Sneijder une étrange

retraite spirituelle qui le conduit à remettre toute son existence en

question. Sa femme (qui le trompe), ses enfants jumeaux (qui le

méprisent), son travail (qu’il déteste, et qu’il finira par quitter),

tout lui devient peu à peu indifférent. Jusqu’au jour où, à la

recherche d’un job, il tombe sur l’annonce qui va lui sauver la vie :

il devient promeneur de chiens pour l’agence Dog Dog Walk… »

Le cas Sneijder est un livre bouleversant sur un homme qui refuse

de se résigner à la perte de son enfant, son unique raison de vivre.

Après son accident, il voit la vie de façon très différente. Plutôt que

de sombrer, il cherche à survivre, se remet en cause… On retrouve

un personnage très attachant avec cette pointe d’humour noir

propre à Jean-Paul Dubois qui nous régale une fois de plus avec

cet ouvrage.

Un bûcher sous la neige R

Susan FLETCHER FLE (Plon)

« Au cœur de l’Écosse du XVIIe siècle, Corrag, jeune

fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans

le clair-obscur d’une prison putride, le Révérend

Charles Leslie, venu d’Irlande espionner l’ennemi,

l’interroge sur les massacres dont elle a été

témoin ».

Cette évocation pittoresque des Highlands met en scène des

paysages somptueux. Les sommets enneigés, les torrents

tumultueux, l’odeur de la tourbe, la vie des animaux sauvages sont

dépeints avec poésie et sensibilité.

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L’auteur relate la vie rude de ce peuple fier et accueillant, en lutte

contre le roi d’Angleterre, mais par delà ces événements tragiques,

il y a la légende de Corrag, pauvresse pure et lumineuse.

Les Souvenirs R

David FOENKINOS FOE (Gallimard)

Avec Les souvenirs, Foenkinos quitte le registre de

la comédie légère pour se replonger dans un

épisode de sa vie plus intime et mélancolique, en

abordant la mort de son grand-père.

Il prend conscience de tout ce qu’il n’a pas su

vivre avec lui. Dans le même temps, frappée par le

deuil, sa grand-mère semble perdre la tête. Il décide alors de vivre

des moments forts avec elle, afin de ne pas avoir les mêmes

regrets qu’avec son grand-père…

David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le

rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre

générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, la

tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé

avec une grande délicatesse et un humour léger. Un très bon

moment de lecture.

A lire aussi du même auteur La délicatesse, adapté au cinéma avec

Audrey Tautou.

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Veuf R

Jean-Louis FOURNIER FOU (Stock)

Comme à son habitude, Fournier écrit sur lui, sur la

vie, le quotidien, et cette fois, il partage avec nous

le décès récent de son épouse, avec des pensées et

de courtes chroniques qui frappent toujours juste.

Juste dans l'émotion, dans l'humour délicat, dans

les souvenirs d'une vie de couple et les petits riens

qui font tout (le bruit d'un trousseau de clés qui

annonçait le retour de sa femme, le manteau encore pendu à

l'entrée, le parfum d'une fleur...) et un amour qui sublime chaque

détail. A aucun moment, l’auteur ne s’apitoie sur lui-même, c’est

un bel hommage qu’il rend à sa femme.

Ce livre fait du bien car il nous donne envie de sublimer davantage

ces moments partagés avec ceux que l'on aime. Au-delà de la

tristesse de perdre un être cher, Veuf restera comme une

merveilleuse déclaration d'amour.

Le dernier testament de Ben Zion Avrohom R

James FREY FRE (Flammarion)

« Ils disent que le Messie est toujours vivant. Qu’il

vit à New York en plein XXIe siècle. Qu’il a des

liaisons avec des hommes, engrosse les filles,

soigne les malades et euthanasie les mourants…

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Ils disent qu’il défie le gouvernement et bafoue le sacré. Et vous,

que feriez-vous si vous le rencontriez et qu’il changeait votre

vie ? »

« Mon but n'était pas de réécrire l'histoire du Christ. Je voulais

créer une nouvelle mythologie, une qui ait du sens dans un monde

d'armes nucléaires, de connaissances scientifiques avancées,

d'Internet, de tests et de manipulations génétiques, un monde où

l'on ne considère plus l'homosexualité comme un choix. Ce que je

voulais, c'était raconter une histoire, faire une œuvre d'art qui

prenne tout son sens dans un monde sur lequel nous savons des

choses que les gens ou les écrivains ne pouvaient pas savoir, ni

même imaginer, il y a 2000 ans. Ai-je atteint mon but ? Les

lecteurs, le temps, et l'Histoire me le diront. »

James Frey

Attention, ce livre est irrévérencieux, à prendre au second degré,

mais tout de même fascinant. James Frey est un auteur à découvrir

pour son imagination et son style.

Sauver sa peau RP

Lisa GARDNER GAR (Albin Michel)

« Sally, Cindy, Lucile… Depuis l’enfance, Annabelle

Granger s’est habituée à devoir changer

brusquement de prénom, de nom, de maison, de

ville, d’histoire… Sans que ses parents lui donnent

la moindre explication.

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Trente ans plus tard, la découverte, dans une chambre souterraine

de l’ancien hôpital psychiatrique de Boston, des cadavres de six

fillettes fait la une des journaux.

L’une d’elles porte un médaillon au nom d’Annabelle Granger.

L’heure n’est plus à la fuite et Annabelle décide de sortir enfin de

l’ombre.

Mais le tueur est toujours aux aguets. Il l’attend. Depuis vingt-cinq

ans. »

Thriller efficace au rythme parfait. Tout y est : rebondissements,

fausses pistes en tout genre, lieux inquiétants et personnages

ambigus. Le style est sans prétention mais c'est sans importance

car l'histoire est vraiment haletante avec un climat de menace

grandissante.

L'enquête a un timing parfait et le lecteur a le sentiment qu'il reste

toujours des choses à découvrir : jamais on ne s'ennuie, jamais on

ne devine la fin. On pardonnera donc facilement à Lisa Gardner

une fin que j'aurais préférée moins rose pour être plus crédible.

Mais dans l’ensemble, un bon moment de lecture.

Pas d’inquiétude R

Brigitte GIRAUD GIR (Stock)

« Mehdi est tombé malade quand nous avons emménagé dans la nouvelle maison. C'est moi qui avais relevé la boîte aux lettres ce jour-là, c'était un samedi matin. J'avais entre les mains l'enveloppe blanche petit format qui contenait des résultats d'analyses que nous ne saurions interpréter et qui allaient changer notre vie. »

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Roman grave et poignant inspiré d’une histoire vraie, qui traite de la maladie d’un enfant, mais pas seulement. Brigitte Giraud ne décrit pas la maladie ni les traitements, mais la vie d'une famille chamboulée par une situation aussi inattendue qu'insupportable. Tandis que la mère, contrainte de travailler, vit dans la mauvaise conscience permanente, le père qui est le narrateur, témoigne au jour le jour de son impuissance, de son incapacité à agir face à cette situation. Au lieu d’aménager la maison qu’il vient juste de faire construire, il va être contraint de prendre un long congé pour rester près de son fils malade. Au-delà de la maladie de Mehdi, c’est l’histoire d’une famille ordinaire, qui perd petit à petit ses relations sociales et ses repères, happée par la logique de la maladie qui donne soudain un autre sens à son existence, fait voler en éclat la place de chacun, celle des parents autant que celle de Lisa, la grande sœur. Si vous avez aimé ce livre, vous aimerez aussi Une année étrangère du même auteur.

Un garçon singulier R

Philippe GRIMBERT GRI (Grasset)

« Maintenant que j'ai appris à le connaître, je l'aime et il m'effraie tout à la fois. Lui et sa mère vont trop loin, mais tous deux ont eu raison de mes résistances... » Une simple annonce sur les murs de la faculté a sorti Louis de sa léthargie pour le précipiter sur la plage de son enfance à la rencontre d'une mère et

de son fils, deux êtres hors du commun qui vont bouleverser sa vie

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et l'amener à affronter ce qui dormait au plus profond de lui-même.

Louis, un étudiant solitaire, est embauché pour s'occuper d'un adolescent très perturbé en séjour avec sa mère sur une plage de Normandie. Il va peu à peu s'attacher à ce jeune garçon énigmatique et fantasque. Comment un homme quelconque découvre sa vraie personnalité, ignorée jusque là, grâce à un autre homme handicapé. Dans la veine de La Petite robe de Paul ou Un secret, le psychanalyste n'est jamais loin, mais c'est un livre facile à lire parce que bien écrit, un jeune homme sans but dans la vie se découvre au travers de l'autre, ce « garçon singulier »… Louis va apprendre à être à l'écoute de l’autre, à découvrir l'empathie pour ce jeune homme différent. Un très bon moment de lecture !

Une femme fuyant l’annonce R

David GROSSMAN GRO (Seuil)

« Ora, une femme séparée depuis peu d’Ilan, son

mari, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la

nouvelle inéluctable que lui dicte son instinct

maternel : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur

le point de terminer son service militaire, s’est

porté volontaire pour « une opération

d'envergure » de 28 jours dans une ville

palestinienne, nouvelle que lui apporteraient l’officier et les

soldats affectés à cette terrible tâche. Mais s’il faut une personne

pour délivrer un message, il en faut une pour le recevoir, pense

Ora. Tant que les messagers de la mort ne la trouvent pas, son fils

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sera sauf. Aussi décide-telle, sans aucune logique, pour conjurer le

sort, de s’absenter durant ces 28 jours en se coupant de tout

moyen de communication qui pourrait lui apporter la terrible

nouvelle… »

Dans ce roman puissant, David Grossman dresse un très beau

portrait de mère aimante. Absolument bouleversante dans

l’obstination dont elle fait preuve, Ora erre et ravive ses souvenirs

pour que vive son fils.

Sobre et poignant, ce récit tente d’éloigner la mort par la parole et

le souvenir. Ce texte est d’autant plus émouvant que l’auteur l’a

écrit alors que son propre fils était à l’armée. Ce dernier en a lu

les ébauches avant de mourir au combat …

Prix Médicis étranger 2011

Mille soleils splendides R

Khaled HOSSEINI HOS (Belfond)

« Sur fond de chaos et de violence dans un

Afghanistan déchiré par cinquante ans de conflits,

l'histoire bouleversante de deux femmes dont les

destins s'entremêlent, un chant d'amour poignant

à une terre sacrifiée et à une ville : Kaboul.

Forcée d'épouser un homme de trente ans son

aîné, Mariam ne parvient pas à lui donner un fils.

Après dix-huit années de soumission à cet homme brutal, elle doit

endurer une nouvelle épreuve : l'arrivée sous son propre toit de

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Laila, une petite voisine de quatorze ans. Enceinte, Laila met au

monde une fille.

D'abord rongée par la jalousie, Mariam va finir par trouver une

alliée en sa rivale. Toutes deux victimes de la violence et de la

misogynie de leur mari, elles vont unir leur courage pour tenter de

fuir l'Afghanistan. Mais parviendront-elles jamais à s'arracher à

cette terre afghane sacrifiée, et à leur ville, Kaboul, celle qui

dissimulait autrefois derrière ses murs mille soleils. »

Les images de l’Afghanistan que la télévision apporte chez nous,

montrent un pays détruit et dévasté par 50 années de guerre.

Un univers violent et incompréhensible où les hommes se battent

depuis des décennies sans trouver le chemin de la réconciliation.

Qu’en est-il de la condition des femmes dans ce pays où les

hommes sont tout-puissants ?

Ce roman bouleversant nous dépeint le quotidien de ces afghanes

sans visage et sans parole.

Betty RP

Arnaldur INDRIDASON IND (Métailié)

« Dans ma cellule je pense à elle, Bettý, si belle, si

libre, qui s’avançait vers moi à ce colloque pour me

dire son admiration pour ma conférence. Qui

aurait pu lui résister ? Ensuite, que s’est-il passé ?

Je n’avais pas envie de ce travail, de cette relation.

J'aurais dû voir les signaux de danger. J'aurais dû

comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J'aurais

dû… J'aurais dû… J'aurais dû… Maintenant son mari a été

assassiné et c’est moi qu’on accuse. La police ne cherche pas

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d’autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le

premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité

est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable. »

Roman policier surprenant ! On se fait piéger par les apparences

jusqu'au milieu du récit. Tout change brutalement à mi-lecture,

obligeant à relire le texte depuis le début ! Si, si, vous verrez ! Vous

non plus n’aurez pas d’autre choix ! Évidemment dès lors, le

roman change du tout au tout. Il devient purement grandiose !

C’est un livre original et bluffant avec un revirement de situation

totalement imprévisible !

Dernière nuit à Twisted River R LP

John IRVING IRV IRV (Seuil)

« 1954, au nord du New Hampshire, à Twisted

River, pays sauvage des bûcherons et des

flotteurs de bois, les draveurs. Dominic

Baciagalupo, 30 ans, veuf et père de Danny, 11

ans, travaille comme cuisinier avec, pour garde du

corps Ketchum, l’ogre anarchiste au grand cœur,

l’ami de toute une vie. Suite à la mort

malencontreuse de Jane, sa maîtresse, causée par Danny qui l’a

prise pour un ours, père et fils fuient le courroux revanchard du

shérif Carl, l’« officiel » de la dame. Première étape, Boston, où

Dominic cuisine dans un restaurant italien, où Danny rêve de

devenir écrivain. De nouveau inquiétés par le shérif, les

Baciagalupo se bâtissent une nouvelle vie dans le Vermont : après

avoir tâté de la gastronomie chinoise, Dominic se lance à son

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compte avec succès, et Danny devient un écrivain célèbre. Ultime

étape : Toronto. Mais on n’échappe pas à la rage vengeresse du

shérif ! »

Grâce au talent de conteur de John Irving, dès les premières pages,

le lecteur est emporté par le flot tumultueux de la Twisted River.

L’histoire est bouillonnante, dense, les personnages sont incarnés,

les paysages du Nord-Est américain sont somptueux.

Ce livre est une réussite.

L’Indien blanc RP

Craig JOHNSON JOH (Gallmeister)

Craig Johnson a exercé des métiers aussi divers

qu'officier de police, professeur d'Université, cow-

boy, charpentier et pêcheur professionnel. Il est

surtout l'auteur de la série Walt Longmire, qui

compte six titres à ce jour aux Etats-Unis, et

possède un ranch sur les contreforts des Bighorn

Mountains, dans le Wyoming, où il vit avec sa

femme, Judy.

L'Indien blanc poursuit la série des aventures de Walt Longmire

après Little Bird (lauréat du Prix du Roman Noir du Nouvel

Observateur) et Le Camp des morts (lauréat du Prix 813), tous

deux sélectionnés par le magazine LIRE parmi les meilleurs polars

de l'année en 2009 et 2010.

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Walt Longmire est le shérif du comté d'Absaroka depuis près d'un

quart de siècle et n'a pas pour habitude de s'éloigner de ses terres

familières du Wyoming. Quand il décide d'accompagner son vieil

ami Henry Standing Bear à Philadelphie, où vit sa fille Cady, il ne

se doute pas que son séjour va prendre une tournure tragique.

Agressée pour une raison inconnue, Cady se retrouve dans un

profond coma, première victime d'une longue liste, et Walt doit se

lancer sur la piste d'un vaste réseau de trafiquants de drogue.

Commence alors une longue errance urbaine sous la surveillance

d'un mystérieux Indien blanc.

Ce nouveau volet des aventures de Walt Longmire nous entraîne

dans une course-poursuite haletante au cœur de la Cité de l'amour

fraternel et confirme l'appartenance de ce shérif mélancolique à la

famille des grands héros de romans policiers.

Source : Gallmeister

La mort, entre autres RP

Philip KERR KER (Le Masque)

« Munich 1949. Bernie Gunther vit une passe

difficile. Sa femme se meurt, et il craint que le

matricule SS dont il garde la trace sous le bras ne

lui joue de sales tours. Malgré tout, il reprend son

service de détective privé et travaille pour les

beaux yeux d’une femme qui cherche son criminel

de mari évaporé dans la nature… A la suite d’une

agression qui l’a amputé d’un doigt, il est charitablement soigné et

recueilli par un médecin et lors de sa convalescence à Garmisch-

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Partenkirchen il rencontre son sosie et se glisse dans sa peau le

temps d’une virée à Vienne. Il tombe alors dans un complot

machiavélique construit de main de maître qui va l’obliger à fuir

son pays et à s’exfiltrer vers l’Amérique du Sud avec les « rats »

comme Eichmann. »

On se souvient de Bernie Gunther, l’ex-commissaire de police

devenu détective privé, qui, à la fin de La Trilogie berlinoise,

assistait à la chute du IIIe Reich. Dans ce polar dense, on trouve du

rythme, de la perfidie, de la dissimulation, du crime, du mensonge

et de la corruption… mais aussi l’impertinence et l’humour noir de

notre « Bernie » au charme si attachant.

L’Equation africaine R LP

Yasmina KHADRA KHA KHA (Julliard)

Médecin à Francfort, Kurt Krausmann mène une

existence simple et bourgeoise. Jusqu'au drame

familial qui va le précipiter dans le désespoir. Pour

l’aider à surmonter cette épreuve douloureuse, son

meilleur ami, Hans, un riche homme d'affaires versé

dans l'humanitaire, lui propose de l'emmener sur

son voilier jusqu'aux îles Comores, pour les besoins

d'une bonne cause. Au large des côtes somaliennes, leur bateau

est assailli par des pirates. Kurt et Hans sont enlevés puis

transférés dans un campement clandestin…

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L’auteur nous transporte à travers la corne africaine dans ce récit

troublant de réalisme et décrivant la lente et irréversible

transformation d’un Européen, dont les yeux vont, peu à peu,

s’ouvrir à la réalité d’un monde jusqu’alors inconnu de lui.

Grand prix de Littérature Henri Gal 2011 décerné par l’Académie

française.

Arrêtez-moi là ! R

Iain LEVISON LEV (Liana Levi)

Jeff Sutton, un honnête chauffeur de taxi texan,

souhaite simplement rentrer chez lui après sa

dernière course… Hélas pour lui, il va en être tout

autrement et ses mésaventures ne font que

commencer ! Pour avoir posé ses mains là où il ne

fallait pas- en l'occurrence sur une fenêtre – Jeff

se voit soupçonné d’enlèvement et de meurtre

sans aucune preuve.

Dans ce roman magistral, Levison dissèque de manière impitoyable les dérives de la société américaine et son système judiciaire. On tombe tout de suite en empathie avec ce chauffeur de taxi qui

ne comprend rien à ce qui lui arrive et qui assiste, résigné, à la

destruction pure et simple de sa vie. Seul, face à une enquête

bâclée et avec un avocat commis d’office incompétent.

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L'auteur a toujours le même style grinçant mais cette fois-ci il va

plus loin, il dénonce la justice américaine avec beaucoup

d'intelligence et toujours un peu d'humour. De plus, ce livre est

inspiré de faits réels.

Un pur régal dans la lignée de ses autres romans (Un petit boulot,

Tribulations d’un précaire, Une canaille et demie).

Urkas ! Itinéraire d’un parfait bandit sibérien RP

Nicolai LILIN LIL (Denoël)

Le jeune Nicolaï naît dans une petite ville de

Transnistrie où ont été déportés les derniers

représentants des communautés sibériennes,

opposants farouches au régime stalinien. Les

Urkas, microsociété extrêmement violente et

hiérarchisée, fonctionnent selon un code

d'honneur très scrupuleux, auquel les enfants sont

initiés dès leur plus jeune âge. Nicolaï se voit offrir son premier

couteau à six ans, comme un rite de passage. A treize ans, il est

déjà condamné pour meurtre. Entre-temps, comme tous les

membres, il devra apprendre à mépriser la police, l'Etat et tout

représentant de l'autorité extérieure, mais aussi prouver son

allégeance à son groupe et aux valeurs de solidarité qu'il incarne.

Haletant, sombre, violent, ce récit de vie en forme de puzzle nous

plonge dans un monde peuplé de personnages paumés et

attachants, où seul le crime semble pouvoir maintenir en vie.

Le western qui manquait à l’ex-URSS.

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Le Sillage de l’oubli R

Bruce MACHART MAC (Gallmeister)

« Texas, 1895. Un propriétaire terrien voit la

seule femme qu'il a jamais aimée mourir en

mettant au monde leur quatrième fils, Karel.

Vaincu par la douleur, l'homme entraîne ses

enfants dans une vie austère et brutale. Pour lui,

seuls comptent désormais ses chevaux de course

montés par Karel, et les paris qu'il lance contre

ses voisins pour gagner toujours plus de terres. Mais l'enjeu est

tout autre lorsqu'un propriétaire espagnol lui propose un pari

insolite qui engage l'avenir des quatre frères. Karel s'élance dans

une course décisive, avec pour adversaire une jeune fille qui déjà

l'obsède. »

Bruce Machart est comme ses héros d’origine tchèque, il a lui

aussi vécu dans une ferme texane. Aujourd’hui enseignant en ville,

c’est en épluchant de vieux journaux d’époque et en rêvant sur

une vieille carte de Lavaca County (Texas) que lui vient l’idée de

ce premier roman.

Digne héritier de Faulkner ou de McCarthy, Bruce Machart place la

barre très haut.

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Le Caveau de famille R

Katarina MAZETTI MAZ (Gaïa)

« Elle, c’est Désirée, la bibliothécaire, et lui c’est

Benny, le paysan. Elle dévore avec autant d’ardeur

les livres et produits bio, lui élève des vaches et

n’imagine pas qu’on puisse lire « de son plein gré ».

Pourtant, ils se sont promis trois essais pour avoir

un enfant ensemble. Si cela ne donne rien, c’est

terminé pour toujours. Et si ça marche… »

Bonne nouvelle pour ceux qui ont tant aimé Le mec de la tombe d'à

côté, roman paru en 2006, devenu un véritable best-seller, car

voici enfin la suite des aventures suédoises de Désirée et Benny, la

bibliothécaire intello et le fermier rustre. Ils ont fait connaissance

au cimetière : elle se recueillait sur la tombe de son jeune mari,

décédé accidentellement ; il fleurissait celle de sa mère, qui tenait

l'exploitation familiale d'une main de maître. Entre ces deux

individus que tout sépare, le courant va pourtant passer, presque

malgré eux, et la passion sera au rendez-vous. Mais ils peinent à

accorder leur quotidien…

On retrouve dans Le caveau de famille tout le charme du premier

roman, un ton enlevé, des dialogues sans apprêt, l'art de

décortiquer au plus près les états d'âme de chacun avec

pragmatisme.

C’est frais, tonique et bourré d’humour, un livre qui donne la

pêche ! Que demander de mieux ?

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A la trace RP

Deon MEYER MEY (Seuil)

A la trace tranche sur les romans précédents de

l’auteur par sa structure ambitieuse. L'action

progresse staccato. L'art du pisteur, évoqué par

une citation en début de chapitre, illustre la

manière dont chacun des protagonistes va laisser

des traces. Toutes, à un moment donné, se

recouperont : septembre 2009, Milla Strachan,

lasse de vingt ans de mariage, plaque son mari et est embauchée

par la Presidential Intelligence Agency, branche des services

secrets. La PIA surveille un groupuscule islamiste qui semble

attendre une importante livraison par bateau. Lemmer, l'antihéros

de Lemmer l'invisible, est chargé par un défenseur des espèces

animales menacées d'assurer le transfert à la frontière du

Zimbabwe de deux inestimables rhinos noirs. Lors d'une fusillade,

il est dépossédé de son Glock, où ses empreintes abondent. Il

n'aura de cesse de le récupérer. Milla s'entiche d'un aventurier,

Lukas, prétendument archéologue, en réalité archéologue-

gentleman-cambrioleur. Il combat un gang allié aux islamistes qui

a embarqué par accident ses économies et refuse de les lui

restituer. L'action de Lukas va croiser celle des services secrets,

qui le prennent à tort pour un terroriste. Mat Joubert,

démissionnaire de la police et désormais au service d’une agence

de détectives privés, enquête sur la disparition de Davie Flint,

cadre de l'Atlantic Bus Company, qui s'est volatilisé devant son

club de gym.

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Comparée à l’univers du polar américain (corruption, drogue,

prostitution), la matière romanesque de A la Trace, qui allie « le

monde animal, inhérent à notre culture », des contrebandes

pittoresques, l’émancipation des femmes et la culture gangsta des

villes, frappe par sa richesse et sa diversité.

Deon Meyer est un des rares auteurs qui, tout en maîtrisant avec

brio les règles du genre, ouvre grand le champ des problèmes

contemporains de son pays.

Le fond des forêts R

David MITCHELL MIT (L’Olivier)

« Superman 2 passait à la télé. Je l'avais vu au

cinéma de Malvern il y avait à peu près trois ans. Le

film était assez bien mais pas au point de lui

sacrifier un lac gelé rien qu'à moi. Clark Kent

renonce à ses pouvoirs tout ça pour avoir des

rapports sexuels avec Lois Lane dans des draps de

satin. Qui serait assez stupide pour faire un échange

pareil ? Quand on peut voler ? Dévier des missiles atomiques vers

l'espace ? Remonter le temps en faisant tourner la Terre à l'envers ?

1982, dans un petit village du Worcestershire. Jason Taylor, treize

ans, essaie de réussir son entrée dans l'adolescence. Et ça n'est pas

chose facile. À l'école ou chez lui, Jason affronte l'incompréhension

et le mépris : ses camarades raillent son bégaiement, ses parents

ne cessent de se disputer. Mais Jason mène une vie secrète, dans

un monde à lui peuplé de visions étranges et de figures ambiguës.

Portrait de famille, chronique de l'Angleterre de Thatcher, roman

d'apprentissage à la lisière du fantastique, Le Fond des forêts est

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avant tout une suite de variations éblouissantes sur l'adolescence

et ses multiples facettes. Après Écrits fantômes et Cartographie des

nuages, deux ouvrages qui traversaient l'espace et le temps, David

Mitchell nous offre un texte plus personnel, d'une puissance

poétique exceptionnelle. »

Si vous avez déjà lu David Mitchell, vous vous précipiterez sur ce

roman et ne serez absolument pas déçu ! Dans un genre et un

style complètement différents de ces précédents opus –mais

après Cartographie des nuages, on ne doute pas qu’il puisse tout

écrire !– il réussit une fois de plus à nous bluffer et nous

captiver.

Si vous ne connaissez pas encore cet auteur…il est temps de

vous y mettre !!!

Cet été-là R

Véronique OLMI OLM (Grasset)

« Comme chaque année, trois couples d'amis passent le 14 Juillet au bord de la mer, en Normandie. C'est un rite immuable et léger. Une parenthèse joyeuse. Cet été-là, pourtant, un adolescent inconnu surgit et s'immisce dans leur petit groupe pour raviver, peut-être malgré lui, des culpabilités anciennes, des blessures, des secrets.

En quelques jours, le destin de ces êtres va basculer. Cet été-là est un roman sur la fragilité des existences que l'on voudrait heureuses - mais dont les failles se creusent au rythme des mensonges et des compromis. »

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Delphine et Denis ont invité leurs amis, comme chaque été, à passer quelques jours dans leur maison secondaire de Coutainville, au bord de la mer. Mais cet été-là ne sera pas comme les autres. Chaque protagoniste va se remettre en question, des non-dits seront révélés. La vie de couple, les amitiés évolueront de différentes façons.

L'atmosphère du récit est tour à tour bruyante et joyeuse, mais

elle contraste pourtant avec la terrible solitude dans laquelle

chacun est plongé. En ruminant des secrets, ou cachant des plaies,

les personnages sont souvent incapables de communiquer entre

eux !

C’est une œuvre plus légère que certains autres romans de

Véronique Olmi (Bord de mer, Numéro six), toutefois, cette lecture

de vacances est très agréable.

Luz ou le temps sauvage R

Elsa OSORIO OSO (Métailié)

« Après vingt ans d'ignorance puis de quête, Luz a

enfin démêlé les fils de son existence. Elle n'est pas

la petite-fille d'un général tortionnaire en charge

de la répression sous la dictature argentine ; elle

est l'enfant d'une de ses victimes. C'est face à son

père biologique, Carlos, retrouvé en Espagne,

qu'elle lève le voile sur sa propre histoire et celle de son pays. »

A travers l’histoire de Luz, ce roman raconte la vie des Argentins

pendant les années 70, lorsque les généraux menaient une

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dictature féroce et inhumaine, où la torture, les disparitions de

bébés, les exécutions sommaires étaient le lot quotidien des

opposants.

Ensuite, le temps est venu de la démocratie. Celui-ci permit aux

grands-mères de la Place de Mai de réveiller les consciences, de

rechercher les disparus, de tenter de réunir les familles

disloquées.

Ce roman à plusieurs voix est particulièrement bouleversant.

Passé Parfait RP

Leonardo PADURA PAD (Points « Policier »)

« Hiver 1989. Juste après le Nouvel An, le

lieutenant de police Mario Conde est chargé par

son patron, le Vieux, de retrouver Rafael Morín

Rodríguez, un directeur d'entreprise du Ministère

de l'Industrie dont l'épouse Tamara a signalé la

disparition. Ceci fait remonter en lui une vague de

souvenirs datant du lycée, quinze ans auparavant :

Mario y était amoureux sans espoir de Tamara et, profondément

jaloux, haïssait tout ce que représentait Rafael Morín, déjà cadre

exemplaire du socialisme cubain. »

Autour du Conde, flic cynique et désabusé, amateur de rhum, de

femmes et de littérature, une galerie de personnages forts en

gueule : le Vieux, commissaire et grand fumeur de cigares ; le

Flaco, fidèle ami d’enfance, compagnon de beuverie et vétéran des

guerres d’Angola cloué dans un fauteuil roulant ; Josefina, l’habile

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cuisinière dont la senteur des plats ira jusqu’à chatouiller vos

narines de lecteur !

Un portrait sans concession de Cuba vu par cette génération

« désenchantée », née après la révolution castriste, qui ne peut

que constater le gouffre entre la cruelle réalité et les utopies

rêvées du passé.

Jetez-vous sur ce polar, premier volet de la tétralogie « Les Quatre

saisons », que vous pourrez poursuivre ensuite avec Vents de

Carême, Electre à La Havane et L’Automne à Cuba !

Portugal 741.5 Cyril PEDROSA PED (Dupuis)

« J'avais une furieuse envie d'acheter du tabac.

Après deux ans sans fumer une seule clope... Le

pire, c'est que je m'en foutais copieusement. En

fait, j'étais vraiment ravi d'avoir été invité par

ce festival. Plus de vingt ans que je n'étais pas

venu. Mes premiers pas d'adulte dans ce pays.

J'étais fasciné et heureux. Un vrai crétin. Et je

me demandais bien d'où venaient cette étrange colère puis cette

douce mélancolie qui m'étaient tombées dessus sans crier gare en

moins de 24 heures. »

Simon, jeune trentenaire et écrivain en mal d’inspiration, traverse

une période de doute. Alors qu’il ne sait plus trop quelle direction

donner à sa vie, le hasard le mène pour quelques jours au pays de

son grand-père : le Portugal. Point de départ d’une véritable quête

identitaire, ce voyage signe un tournant pour le jeune homme, qui

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va s’intéresser à la complexe histoire familiale pour revenir peu à

peu à ses origines.

Une bande-dessinée en partie autobiographique pleine de

tendresse, de mélancolie et d’humour. Des couleurs et un

traitement de l’image -différents selon les états d’âme du

narrateur- vecteurs de véritables émotions. Un scénario et un

dessin au diapason. Une vraie réussite !

Fauve d’Angoulême 2012 et prix de la BD Fnac

Premier été R Anne PERCIN PER (Le Rouergue)

« Deux sœurs se retrouvent une fin d'été en Haute-Saône, afin de vider la maison de leurs grands-parents décédés. Depuis longtemps, Catherine, la benjamine, se tient loin de ce village... Pourtant, chaque coin de rue ou visage croisé font surgir en elle des souvenirs précis et douloureux. Sa sœur aînée a fondé une famille, elle, non. Devenue libraire, c'est une femme solitaire. »

Ce très beau roman à l'écriture sensible, aborde avec justesse les premiers émois de l'adolescence. L'auteur plonge le lecteur dans un monde fait de souvenirs et de nostalgie : la tendresse des grands-parents, les premières boums, les colonies mais aussi la découverte de la sensualité... La tension monte tout au long du récit, la narratrice distillant depuis le début son malaise et son sentiment de culpabilité.

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Les raisons de son tourment ne laisseront pas le lecteur indifférent...témoin muet d'une confession troublante et dérangeante.

Famille modèle R

Eric PUCHNER PUC (Albin Michel)

« Sur le ton de la tragi-comédie, Eric Puchner raconte la chute de la famille Ziller, et plus particulièrement de son chef, Warren, qui a délaissé le bonheur paisible du Wisconsin pour la Californie du rêve américain. Mais rien ne se passe comme prévu et Warren ne peut avouer aux siens qu’il a investi toutes leurs économies dans un projet immobilier qui vient de tourner au

désastre… »

Entre hilarité et désespoir, ce roman dresse un portrait au vitriol de l’Amérique actuelle. L’auteur invite le lecteur à assister impuissant à l’explosion d’une famille, jusqu’au drame inévitable qui va anéantir des liens familiaux déjà distants.

Un roman attachant, caustique, sensible… et brillant.

La Tour d’Arsenic R Anne RAGDE RAG (Balland)

« Norvège : la vieille Amalie Thygesen, dite Malie, ancienne

chanteuse de cabaret à la gloire éphémère, rend son dernier

souffle dans une maison de retraite. Tandis que sa petite fille,

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Thérèse, plie ses bagages sur l'instant pour rejoindre le lieu des

obsèques - et se laisse prendre dans un tourbillon

de souvenirs drôles, tendres, émouvants, le reste

de la famille chante l'heure de la libération :

débarrassés de la vieille femme fantasque au

caractère trop bien dessiné, les uns et les autres

vont pouvoir se jeter sur les biens immobiliers et

vendre les babioles qui, pour eux, ne valent pas la

peine d'être gardés.

Comprenant mal ce manque de compassion et de respect pour sa

grand-mère, Thérèse va découvrir, au fil des objets qui ont fait la

vie de Malie et des confidences récoltées, qui a été cette femme

qu'elle croyait si bien connaître...

Une femme que sa propre fille, Ruby, la mère de Malie, détestait

cordialement, et que beaucoup craignaient. Comment peut-on

susciter chez ses proches des sentiments aussi contradictoires ? »

Un livre à découvrir car au-delà de la saga familiale, Anne Ragde

nous propose une évocation historique du Danemark du 20e

siècle : la misère quotidienne des petites gens du peuple, la

seconde guerre mondiale, les difficultés pour se construire une

vie. De plus, les odeurs de tourbe, la pluie et le froid se combinent

pour ajouter une ambiance nordique à ce petit pays d’Europe.

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3 kifs par jour (et autres rituels recommandés par la science pour cultiver le bonheur) 152.4

Florence SERVAN-SCHREIBER SER (Marabout)

3 kifs par jour est un manuel du

positivisme et de l'optimisme au

quotidien.

On apprend beaucoup de choses sur soi-

même et sur les autres avec une relative

facilité. La lecture est accessible à un très

large public.

Ce livre aide à se recentrer sur soi-même,

à découvrir ce qui nous rend serein et donc heureux. Il nous

apprend à nous satisfaire de notre vie ou comment faire pour y

parvenir.

Un livre à lire et à relire afin de se motiver au quotidien ou

simplement relativiser de temps à autre, afin de nous ramener à

l'essentiel.

Tout, tout de suite R

Morgan SPORTES SPO (Fayard)

« Vous qui entrez ici, laissez toute espérance. Ce

livre est une autopsie : celle de nos sociétés saisies

par la barbarie.

En 2006, après des mois de coups tordus et

d’opérations avortées, une petite bande de

banlieue enlève un jeune homme. La rançon exigée

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ne correspond en rien au milieu plutôt modeste dont ce dernier

est issu. Mais le choix de ses agresseurs s’est porté sur lui parce

que, en tant que juif, il est supposé riche. Séquestré 24 jours,

soumis à des brutalités, il est finalement assassiné. »

Dès le titre, Tout, tout de suite, le lecteur est plongé dans une

spirale de violence.

Morgan Sportès relate avec beaucoup de pudeur ce fait divers

horrible, qui a ému le monde entier.

Sans effet de style dramatique, la lumière est mise sur les faits

bruts, sur la bêtise abyssale de cette bande de banlieue à la dérive.

On sort de cette lecture ébranlé, gagné par une profonde tristesse.

Une œuvre marquante.

Prix Interallié 2011

Rien ne s’oppose à la nuit R

Delphine de VIGAN VIG (JC Lattès)

« Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence ».

Ce livre raconte la quête d'une jeune femme sur le passé de sa

mère qui vient de mourir. Un passé très douloureux car cette

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dernière était atteinte d'une maladie mentale. Pour quelle raison

cette très belle femme a-t-elle plongé dans de telles affres ?

Delphine de Vigan se plonge alors dans les archives familiales,

interroge ses proches, les frères et sœurs de sa mère, sa propre

sœur, son père. Derrière l'apparence d'une grande famille

bourgeoise et joyeuse, l’auteur nous dévoile ses parts sombres

(alcoolisme, accidents mortels, suicides, dépressions) ; tel est le

lot de cette famille « modèle » en apparence.

Bouleversant, plein de délicatesse et de pudeur, ce roman a été

récompensé par le Prix Renaudot des Lycéens et le prix du roman

Fnac 2011.

Polina 741.5 Bastien VIVES VIV (Casterman)

« Très douée pour la danse, la petite Polina Oulinov est sélectionnée pour suivre les cours de Nikita Bojinski, un maître d’une exigence absolue, à la fois redouté et admiré. Au fil de son enseignement, qu’elle suit des années durant, Polina devenue jeune fille développe avec son mentor une relation complexe, entre antagonisme et soumission – et finit par le quitter pour explorer de nouvelles expériences artistiques, en toute indépendance. Plus tard, devenue vedette internationale dans sa discipline, la jeune femme prendra toute la mesure de sa dette à l’égard de ce maître aussi difficile que lumineux. » Une BD remplie de grâce qui nous plonge dans le milieu féroce et laborieux de la danse à travers la vie et la carrière de Polina, jeune danseuse prodige révélée par un maître charismatique d’une exigence extrême. Le lien entre le mentor et son élève, à la fois fort

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et ténu, parcourt l’ensemble de l’album, même après l’affranchissement de Polina et son accès à la célébrité. Bastien Vivès s’est librement inspiré du parcours de la danseuse russe Polina Semionova pour réaliser Polina. Cette bande-dessinée impressionne par sa justesse et sa maturité malgré le jeune âge de son auteur.

Le Cherche bonheur R

Michael ZADOORIAN ZAD (Fleuve Noir)

Ella et John, un couple d'octogénaires, décident de

partir une dernière fois dans leur camping-car « le

cherche bonheur ». Leurs enfants et les médecins

sont opposés à ce voyage, John est atteint de la

maladie d'Alzheimer et Ella a été opérée plusieurs

fois et est en cours de traitement pour un cancer.

Elle se déplace très mal à l'aide d'un déambulateur

mais n'en fait qu'à sa tête.

John conduit et Ella le guide. C'est un périple extraordinaire que

font ces deux vieillards le long de la mythique mais abandonnée

Route 66, qui les amènera de Détroit à Santa Monica et leur

permettra d'atteindre leur destination finale : Disneyland.

Malgré la situation dramatique des personnages, c’est une histoire

touchante, joyeuse et pleine d'espoir sur le bonheur et la vie à

deux.

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Résumés extraits des quatrièmes de couverture

ou des librairies en ligne

www.amazon.fr, www.fnac.com,

www.alapage.com

et revus, corrigés et complétés par le personnel de la médiathèque.

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