4 ll’escorteur d’escadre ... - avions-bateaux.com · en 2004, une opportunité nous a permis de...

10
4 L’ESCORTEUR D’ESCADRE L’ESCORTEUR D’ESCADRE D’ESTREES D’ESTREES Philippe Caresse En 2004, une opportunité nous a permis de nous rendre à l’Ecole de Plongée de Saint- Mandrier. Cette visite devait être également l’occasion de retrouvailles très attendues avec un vieux compagnon. En effet, l’escorteur d’escadre d’Estrées servait de brise-lames au plan d’eau qui sert de zone d’entraînement aux plongeurs depuis 1986. Une désagréable surprise nous attendait, le DEstrées avait disparu. Le commandant de l’école nous expliqua que l’escorteur avait été découvert un beau matin avec une forte bande. Des vannes de coque avaient cédé et le bâtiment menaçait de sombrer dans la rade. Le 12 septembre 2001, il fut remorqué au large de Toulon par le Bélier et coulé par une torpille F17 mod 2 du sous-marin nucléaire d’attaque Saphir. La déception fut grande car nous avions servi à son bord en 1983-1984 et savoir ce fidèle défenseur anéanti au fond des flots nous contraria au plus haut point. Le D’Estrées en construction à Brest le 31 mai 1954. (DR) L’escorteur d’escadre D’Estrées dans son état d’origine sur coffre à Brest. (DR)

Upload: dinhkhuong

Post on 16-Sep-2018

216 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

4

L’ESCORTEUR D’ESCADRE L’ESCORTEUR D’ESCADRE

D’ESTREESD’ESTREESPhilippe Caresse

En 2004, une opportunité nous a permis de nous rendre à l’Ecole de Plongée de Saint-Mandrier. Cette visite devait être également l’occasion de retrouvailles très attendues avec un vieux compagnon. En effet, l’escorteur d’escadre d’Estrées servait de brise-lames au plan d’eau qui sert de zone d’entraînement aux plongeurs depuis 1986. Une désagréable surprise nous attendait, le D’Estrées avait disparu. Le commandant de l’école nous expliqua que l’escorteur avait été découvert un beau matin avec une forte bande. Des vannes de coque avaient cédé et le bâtiment menaçait de sombrer dans la rade. Le 12 septembre 2001, il fut remorqué au large de Toulon par le Bélier et coulé par une torpille F17 mod 2 du sous-marin nucléaire d’attaque Saphir. La déception fut grande car nous avions servi à son bord en 1983-1984 et savoir ce fi dèle défenseur anéanti au fond des fl ots nous contraria au plus haut point.

Le D’Estrées en construction à Brest le 31 mai 1954. (DR)

L’escorteur d’escadre D’Estrées dans son état d’origine sur coffre à Brest. (DR)

7

- L’armement principal d’origine est composé de trois tourelles doubles équipées de pièces de 127 mm semi-automatiques. Masse totale : 14 tonnes. Protection : 10 mm pour les côtés et 7 mm pour le toit et l’arrière. Cadence : 14 coups/minutes. Portée pratique : 15 000 mètres. Plafond : 10 000 mètres. Poids de l’obus : 32 kg. Vitesse initiale : 810 m/sec. Il y a 1 140 obus de combat dans les soutes, 80 éclairants et 30 d’exercice.

- Suite à la refonte de 1967, deux tourelles simples équipées de pièces de 100 mm automatiques constituent l’armement principal. Cadence : 60 coups/minutes. Portée pratique : 12 000 mètres. Plafond : 6 000 mètres. Poids de l’obus : 13,4 kg. Vitesse initiale : 870 m/sec. Il y a de 1 680 à 1 836 obus dans les soutes.

La plage arrière avec sa rampe de lancement

Malafon et le treuil type MSR 2 tandis que le sonar

remorqué DUBV 43 est en immersion. (Photo Ph.

Caresse)

ARMEMENT

Le D’Estrées à la mer en 1984. Gros plan sur la

tourelle de 100 mm arrière et sur le télépointeur radar

DRBC 32. (Photo Ph. Caresse)

14

des écoles à feu, puis les événements d’Afrique du Nord feront que le D’Estrées effectuera des navigations au large de ces côtes. En mai et juin, il sera en Atlantique avec les Duperré et Chateaurenault et relâchera à Port Etienne du 6 au 8 juin. Suite à des passages à Dakar, Conakry, Freetown, Casablanca et Carthagène, le D’Estrées sera dans la grande rade de Toulon pour la revue navale du 14 juillet. Des problèmes de machine l’immobiliseront jusqu’au 15 octobre avant de faire des sorties avec l’escadre du 1er au 17 décembre. En mars 1959, une plate-forme hélicoptère, pour appareil type ‘’Alouette’’, sera mise en place et le navire sera en grand carénage

à partir du 1er avril. Le 24 septembre, une avarie de chaudière l’obligera à rester une fois de plus en réparation. Il sera néanmoins au mouillage à Saint Raphaël en décembre. Le 2, à 21h13, le barrage de Malpasset céda et vingt minutes plus tard une vague gigantesque vint mourir dans la baie de Fréjus. Les hommes du D’Estrées verront passer, impuissants, de nombreux débris le long du bord

(2).

La croisière ‘’Alizé’’, qui conduira plusieurs bâtiments en Afrique Noire, sera organisée du 17 février au 5 avril 1960. En mai, l’escorteur sera au large des côtes d’Algérie pour une mission de

Le D’Estrées, assisté par des remorqueurs, rentre à Milhaud. (Photo Ph. Caresse)

Le D’Estrées fait route vers les côtes libanaises au début d’une mission « Olifant ». (Photo Ph. Caresse)

2 : Il y aura 423 victimes et le plan ORSEC sera déclenché afi n de porter secours aux survivants.

2020

Le développement du projet de croiseur « Project 26 »

Les disputes théoriques du milieu des années 1920 sur le développement de la marine de l’URSS, vont mener à l’adoption d’un nouveau concept de développement des forces navales (dit théorie de la petite échelle maritime). Le concept esquissait les besoins de nouvelles classes de navires. Le cahier des charges pour un croiseur « léger » de 6 000 t fut arrêté le 15 avril 1932. Le navire armé de 4 canons de 180 mm était prévu pour réaliser les missions suivantes : - support des sous-marins dans les bases navales et à la mer ; - capacité de mener des missions de reconnaissance indépendantes ; - apporter un soutien aux attaques menées par des contre-torpilleurs ; - attaquer les groupes d’assaut ennemis ; - mener des raids contre des forces ennemies en mer et contre des positions d’artillerie ;- engager des croiseurs ennemis.

Rapidement, les demandes vont être modifi ées et les plans amendés pour armer le navire de 6 pièces de 180 mm. Jusque-là, l’URSS n’avait développé aucun navire de ce type ou produit et assemblé des unités d’un certain tonnage. Il n’y avait pas d’ingénieurs et d’ouvriers qualifi és. La conception des chaudières pouvant permettre

une bonne vitesse était le plus grand problème rencontré. L’Union soviétique avait échoué dans son projet d’acheter des unités de ce type à l’étranger mais réussit à se faire livrer des plans des équipements montés sur le croiseur italien Raimondo Montecuccoli.

De nouvelles spécifi cations pour la réalisation d’un croiseur « léger » équipé du même système de propulsion équipant le Raimondo Montecuccoli, furent adoptées par le chef de la RKKA Naval Forces Orlov le 19 mars 1933 (Raboche-Krestiyanskaya Krasnaya Armiya, ou Armée rouge des ouvriers et paysans). Le projet, baptisé « Project 26 » et également connu comme « croiseur sur plan Montecuccoli » ou comme « croiseur type E », était établi sur la base des caractéristiques citées précédemment. Les unités devaient pouvoir réaliser les tâches suivantes : - attaque contre les voies de communications ennemies ; - support d’une force navale et surveillance et protection des côtes. … La première des tâches devait être effectuée en coordination avec les sous-marins, les croiseurs apportant un surplus de puissance de feu. En dehors du fait qu’il était en premier lieu conçu pour engager des croiseurs légers ennemis, le nouveau croiseur devait avoir une forte vitesse maximale, un système d’artillerie à longue portée disposant d’une forte cadence de tir et d’un grand champ

Texte et photos - Konstantin KulaginProfi ls couleur - Sergey Balakin

Le croiseur Kirov, unité tête de liste d’une première série de navires de gros tonnage construits après 20 années de sommeil, représente au mieux la nouvelle marine soviétique. Les ingénieurs et techniciens vont acquérir une grande expérience en construisant ce croiseur. Le nouveau navire va se retrouver projeté dans la seconde guerre mondiale qui sera pour lui une période de tests grandeur nature. Les développements rapides de l’après-guerre en matière d’armement vont reléguer ce croiseur glorieux à des rôles de support et il quittera le service d’une façon presque imperceptible…

de la classe « Kirov »de la classe « Kirov »Les croiseurs « Project 26 » Les croiseurs « Project 26 »

21

de tir, une puissante dotation en torpilles et être équipé de sa propre aviation embarquée… Le scénario d’engagement possible était le suivant : … Le croiseur doit approcher un convoi ennemi et engager son escorte avec son artillerie principale. La bataille devra être menée vivement en utilisant l’artillerie en pointe (sur l’avant de la proue). Après avoir détruit les escorteurs, le croiseur devra attaquer les transports ennemis à la torpille avant que des forces ennemies ne puissent être envoyées en renfort. Immédiatement après, le croiseur devra s’éloigner à grande vitesse pour rompre l’engagement avec les navires d’escorte survivants. Un autre scenario envisageait que le croiseur effectue une diversion pour permettre

aux sous-marins d’intervenir sans risques. Les profi ls de cette mission principale vont déterminer dans une grande mesure l’apparence et les caractéristiques du croiseur.

De nombreuses modifi cations sont apportées aux plans. La plus importante est de porter le nombre des pièces de 180 mm à neuf, montées dans trois tourelles triples. Cela va corrélativement mener à un accroissement du déplacement du navire et à une reduction de son rayon d’action avec la nécessité de maintenir un poids acceptable pour maintenir la vitesse maximale soulignée. Les modifi cations sont adoptées par une décision du Chef des Forces Navales datée du 5 novembre 1934 et les dernières exigences

Le Kirov au mouillage à Kronstadt en 1939.

Les tourelles triples de 180 mm avant du Kirov.

Un marin du Kirov transmet des ordres à

d’autres unités.

42

Le mardi 1er mai, à Okinawa, un rafraîchissement des températures et quelques averses annoncent l’arrivée de la saison des pluies qui précède celle des typhons à partir de juillet. Sur le terrain, plusieurs chars M-4 Sherman sont mis hors-combat par des canons de 47 mm au sud d’Awacha… … Ce même jour, la 26th Infantry Brigade de la 9e DI australienne est débarquée sur l’île de Tarakan à l’est de Bornéo dans le cadre de l’opération « Oboe I ». Les moyens déployés pour cette action sont : - les croiseurs légers USS Phoenix, USS Boise, HMAS Hobart ;- les destroyers USS Taylor, USS Nicholas, USS O’Bannon, USS Fletcher, USS Jenkins, HMAS Warramunga, USS Wallor, USS Bailey, USS Bancroft, USS Philip, USS Drayton, USS Smith, USS Caldwell ;- les destroyers d’escorte USS Formoe, USS Charles. E. Brannon ;

- les frégates australiennes HMAS Barcoo, HMAS Burdekin, HMAS Hawkerbury, HMAS Lachlan (cette dernière utilisée comme navire hydrographique) ;- le navire de commandement AGC-3 USS Rocky Mount ;- les transports LSI HMAS Manoora, HMAS Westralia, AKA USS Tinania ;- le transport de chalands de débarquement LSD-14 USS Rushmore ;- le transport rapide APD-62 USS Cofer utilisé comme navire de commandement du groupe des dragueurs ;- les dragueurs YMS-51, YMS-68, YMS-73, YMS-313, YMS-314, YMS-329, YMS-334, YMS-340, YMS-363, YMS- 364, YMS-481 ;- les navires de débarquement transports de chars LST-67, LST-171, LST-466, LST-467, LST-562, LST-584, LST-585, LST-590, LST-613, LST-626, LST-637, LST-667, LST-697, LST-711, LST-742, LST-743, LST-924, LST-993, LST-1025, LST-1027,

11erer mai – 8 août 1945 mai – 8 août 1945

D’Okinawa à Hiroshima D’Okinawa à Hiroshima 1 : La fi n de la bataille d’Okinawa 1 : La fi n de la bataille d’Okinawa

« Tu n’as rien vu à Hiroshima ! » (Marguerite Duras « Hiroshima mon amour »)

Frédéric Stahl

Début mai 1945, même si elle traîne en longueur, la prise d’Okinawa n’apparaît plus que comme une simple question de temps. Les Etats-Unis se préparent à engager massivement leurs moyens navals pour participer au bombardement quasi permanent des infrastructures japonaises en coordination avec les B-29 du général LeMay à partir du 1er juillet... La bataille des Philippines tirant également vers sa fi n, l’autre objectif de la reconquête est maintenant la grande île de Bornéo qui est confi ée aux troupes australiennes et à quelques éléments néerlandais et américains… Côté japonais, les autorités profi tent du court répit offert par la bataille d’Okinawa pour renforcer les défenses de Kyushu et de Honshu.

La partie sud de la grande île d’Okinawa où vont se dérouler les combats de mai et juin 1945.

43

LST-1035 ;- les navires de débarquement transports de chars (moyens) LSM-151, LSM-224, LSM- 257, LSM-259 ; - les navires de débarquement transports d’infanterie LCI(L)-185, LCI(L)-525, LCI(L)-624, LCI(L)-626, LCI(L)-634, LCI(L)-655, LCI(L)-699, LCI(L)-700, LCI(L)-712, LCI(L)-951, LCI(L)-1000, LCI(L)-1003, LCI(L)-1025, LCI(L)-1071, LCI(L)-1072, LCI(L)-1075 ;- les chalands porte-chars LCT-1310, LCT-1312, LCT-1314, LCT-1316, LCT-1317, LCT-1319, LCT-1321, LCT-1323, LCT-1325, LCT-1327, LCT-1329, LCT-1331 ;- les navires de soutien LCS-8, LCS-28, LCS-43, LCS-44, LCS-48, LCS-50 ;- les navires de débarquement lance-roquettes

LCI(R)-71, LCI(R)-72, LCI(R)-74, LCI(R)-338 ;- les navires de débarquement porte-mortiers LCI(M)-350, LCI(M)-362 ;- les LCI(D)-29, LCI(D)-228 qui sont des LCI(L) aménagés pour le transport et le soutien des unités de démolition UDT 2, 3, 20, 24 ;- les escorteurs côtiers PC 1120, PCE-849 ;- les chasseurs de sous-marins SC-698, SC-746 utilisés comme unités-guides pour les barges de débarquement ;- les remorqueurs USS Vireo et ATR-61 de la Navy et FP-47 de l’US Army ;- le bâtiment-base AGP-8 USS Wachepreague et les vedettes lance-torpilles PT-522, PT-523, PT-524, PT-525, PT-526, PT-527, PT-528, PT-529, PT-530, PT-531, PT-532 du MTB Ron 36…

Le mercredi 2 mai, à Okinawa, la pluie gêne les opérations et restreint le soutien aérien. Ce même jour, au grand dam du colonel Hiromichi Yahara, le lieutenant-général Isamu Cho obtient l’autorisation

Le LCI(R)-338 tire une salve de roquettes de 127 mm pendant le

débarquement sur l’île de Tarakan le 1er mai 1945.

(Australian Army)

Un char Matilda II du 2/9 Armoured Regiment austalien est débarqué du LST-590 sur la plage de Lingkas sur l’île de Tarakan le 1er mai 1945. Cette photo a peut-être été prise

plusieurs jours après le débarquement initial, certaines sources parlant même du 26 mai. (Australian Army)

Des Jeep et un GMC débarquent du LST-993 à Tarakan. (Australian

Army)

70

René Alloin

A la fi n de la guerre, les Alliés se partagent les sous-marins encore utilisables du vaincu, trop heureux de découvrir une technologie avancée inconnue pour beaucoup d’entre eux. La France recevra quelques miettes du festin, généreusement prodiguées par les nations dominantes, USA, URSS et Grande-Bretagne, cette dernière notamment peu encline à favoriser la renaissance de la fl otte sous-marine française.

La Marine nationale va donc se contenter des U-Boote sabordés ou coulés en France. A Brest, l’U.415, de type VIIC, est retrouvé mais doit être ferraillé. A Lorient, les U.123 et U.129, de type IXB sont récupérés mais seul l’U.123 est remis en service sous le nom de Blaison. A Saint-Nazaire, l’U.510 est remis en service sous le nom de Bouan. Il en est de même pour l’U.766 découvert à La Pallice et qui deviendra le Laubie. A Bordeaux, ces sont les U.178 de type IXD-2 et U.188 de type IXC/40 ainsi que le sous-marin italien Giuseppe Finzi, trouvé au Verdon-sur-Mer, qui ont été sabordés. Dans un triste état, ils seront ferraillés. C’est à Toulon que les épaves d’U-Boote sont les plus nombreuses avec les U.230, U.380, U.410, U.421, U.466, U.471, U.586, U.642, U.952, U.967 et U.969, tous de type VIIC. Cependant, seul l’U.471 est en mesure d’être remis en état et rebaptisé Millé. Le bilan est donc maigre d’autant que les sous-marins Curie, Doris et Morse sont restitués à la Grande-Bretagne le 15 septembre 1946 et que les bâtiments d’avant-guerre n’ont plus aucune valeur militaire et sont techniquement dépassés.

C’est alors que lui sont alloués « généreusement » par la Grande-Bretagne, pour deux ans, sur le contingent qu’elle a récupéré, l’U 2518 un type XXI, l’U.2326 un type XXIII (1),

Le tragique destin d’après-guerre de deux u-boote « Type XXIII »Le tragique destin d’après-guerre de deux u-boote « Type XXIII »

Le S 170, ex U-2365, passe sous le pont ferroviaire et routier de Lenvensau enjambant le canal de Kiel. (Association des sous-mariniers de Kiel)

Des sous-marins allemands sont amarrés à Lisahally (Irlande du Nord), dans l’attente de leur destruction au cours de l’opération « Deadlight ». (IWM)

85

LES TRIBULATIONS D’UN CANON COCHINCHINOIS EN FRANCE (suite)

Yann GATCLOU MAREST, Denis ROLAND, Philippe TRUONG

Le terre-plein de la direction d’artillerie de

Rochefort.

A Rochefort, 5 canons pour un monument Qu’ils proviennent des canons débarqués par la frégate l’Audacieuse ou de ceux débarqués par la corvette Catinat, il est certain que le port de Rochefort se voit attribué un certain nombre d’entre eux. Les plus petits, les pierriers en particulier, sont exposés dans la magnifi que salle d’armes de la Direction d’Artillerie, bâtiment situé à l’extrémité nord de l’arsenal et à l’ouest de la Charente, juste à côté de la Corderie Royale (1). Les plus volumineux sont, quant à eux, érigés en trophée de guerre. En juin 1860, le préfet maritime de Rochefort le précise au ministre de la Marine : « Par suite à la dépêche du 16 mai dernier N°21, j’ai l’honneur de faire connaître à Votre Excellence qu’après avoir gardé comme trophée 4 des bouches à feu cochinchinoises rapportées par le Catinat, je fais expédier à Ruelle le surplus représentant une quantité de vieille fonte de 28 461 kilos.

Je donne la même destination à 4 canons d’origine identique qui nous ont été envoyés par Bordeaux et qui pèsent en totalité 19 188 kilos. L’envoi effectué par ce port était de 5 bouches à feu, mais nous en avons conservé une comme trophée. » (2)

A une date indéterminée entre 1860 et 1900, 5 canons sont exposés sur le terre-plein de cette même direction sous la forme d’un monument érigé en l’honneur des expéditions de Chine et de Cochinchine. Ce monument était constitué de quatre canons de 6 enserrant verticalement un canon de plus grande taille. On peut penser qu’il s’agit de ceux évoqués par le préfet maritime dans son courrier de juin 1860, les 4 petits provenant du chargement du Catinat, le 5ème, le plus grand, ayant transité par Bordeaux.L’arsenal de Rochefort est supprimé en 1927 et le Parc d’Artillerie Navale fermé en 1949. Le musée de la Marine, ouvert en 1936, tente lors de récupérer ce qui peut l’être du patrimoine maritime. Marie Descubes, en charge du musée de Rochefort, demande le 15 juillet 1949, au Commandant de l’arrondissement maritime La Pallice-Rochefort de récupérer les canons qui se trouvent sur le terre-plein de l’Artillerie. Elle écrit :« … D’autre part, le Parc des Armes Navales possède 11 canons en bronze, d’origine espagnole, chinoise ou japonaise, deux d’entre eux d’un poids unitaire de 2t500 environ, sont absolument remarquables, très décorés, fondus aux armes de Ferdinand VI d’Espagne, signés de leurs fondeurs et datés de 1738 et 1746, leur valeur diffi cilement estimable, est

: L’édifi ce abrite actuellement l’hôtel restaurant de la Corderie royale.(1) : Service Historique de la Défense, Rochefort, 2A3 209 p. 450. Document aimablement signalé et (2)

transcrit par Robert Lezay.

92929292

Scale ModelWorld 2014 à TelfordPhotos de Jim Baumann, Bruno Gire et Lars Scharff

Aller à Telford pour assister au salon Scale ModelWorld, c’est un peu comme faire le pèlerinage à Lourdes ou à La Mecque, tout maquettiste digne de ce nom doit le faire au moins une fois dans sa vie.Le problème, c’est qu’après, on y retourne tous les ans, mais il faut bien reconnaître qu’il y a plus dur comme déplacement dans l’existence…Histoire de fi xer un peu les idées, le salon se tient du côté de Birmingham, dans trois grands halls avec en prime une salle dédiée uniquement au concours. Pour l’édition 2013, pas moins de 18.000 maquettistes venant des quatre coins de la planète avaient fait le déplacement, et le concours rassemblait tout près de 1500 maquettes et dioramas toutes catégories confondues.Il y a de quoi faire des jaloux, d’autant que les deux jours se passent dans une ambiance de franche camaraderie, le colleur de plastique de base pouvant discuter avec les grands maîtres du genre comme Jim Baumann, David Griffi th, Pierre Marchal, Bruno Gire et autres pointures du genre naval dont on ne peut pas citer tous les noms ici.A l’inverse de bon nombre de manifestations nationales où les maquettes de bateaux sont le parent pauvre, ici le maquettisme naval est très largement représenté avec une participation importante de clubs, indépendants ou SIGs (Special Interest Groups) qui regroupent des amateurs ayant le même centre d’intérêt en matière de sujets.On peut donc trouver des stands présentant uniquement des porte-avions, cuirassés, Marine Japonaise, navires de la Première Guerre Mondiale, etc…un vrai régal, on peut picorer partout !Côté boutiques, c’est pas mal non plus puisque bon nombre de fi rmes internationales comme Airfi x, Revell, Italeri font le déplacement et dévoilent une partie de leurs nouveautés à venir. C’est la fête aussi chez les artisans, les occasions de faire fondre la carte bleue ne manquent pas, mais l’hiver arrive, alors faut bien faire des provisions non ?Comme on dit, quelques photos valant mieux qu’un long discours, c’est à une balade en photos à travers les allées de ce salon hors normes à laquelle nous vous convions.

INFOMaquettes

Du côté des fabricants

C’est devenu maintenant une tradition, Airfi x dévoile quelques-unes de ses nouveautés lors de Scale Modelworld. Après le Hawker Typhoon au 1/24, c’est le nouveau porte-avions HMS Prince of Wales au 1/350 dont le prototype était présenté.

Sur le stand Italeri, c’est la nouvelle vedette Vosper MTB 74 au 1/35 dans sa version du Raid de Saint-Nazaire en 1942 que l’on pouvait découvrir.

Chez Revell, la nouvelle édition du cuirassé USS New Jersey au 1/350 en version platinium avec ponts en bois, canons laiton, et photodécoupe tenait une place de choix. Les grandes marques proposent désormais des kits complets avec accessoires complémentaires.

Toujours chez Revell, les croiseurs Emden et Dresden sont désormais proposés dans une boîte commune, et le vieux Titanic Searcher ex-Heller au 1/200 est repris sous le label de la marque.