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1 Vivre la ville UN AN, UN SUJET À 360° | JANVIER 2017

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Vivrela ville

UN AN, UN SUJET À 360° | JANVIER 2017

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un an, un sujet à 360° | Supplément à Journal de Bord de janvier 2017 Directeur de publication sébastien jumel | Rédacteur en chef Bruno Lafosse

Rédaction Bruno Lafosse, sophie Hoffmann, arno Bloussef en lien avec la direction générale des services techniques | Photographies erwan Lesné, Pascal Diologent | Conception maquette antoine Massari/JBA | Réalisation graphique Ludwig Malbranque | Impression Imprimerie Gabel, Maromme

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Arpenter la villeLoin du bruit, de l’anecdote, du  sensationnel, du quotidien… Tentons  de prendre du recul et, pourquoi pas, de la hauteur. Avec ce�e nouvelle revue, nous avons l’ambition –  et le rêve un peu vain – d’arrêter la course du temps pour traiter en profondeur un thème. En l’occurrence, nous nous intéressons à la que ion urbaine, à la ville comme on l’aménage, comme on la pense et surtout comme on la vit.

Pour cela, nous nous sommes donnés un an. Soit 365 jours pour parcourir Dieppe avec un angle ouvert à 360 degrés… Un an pour arpenter la ville et la donner à voir sous différentes face�es, avec différents langages, différents rythmes, différents a�eurs. 365 jours pour comprendre la ville dans ses dimensions multiples : populaire, portuaire, balnéaire, indu rielle, commerciale, culturelle, solidaire, éducative, patrimoniale… 365 jours pour faire partager nos projets, nos combats, nos doutes, nos e�oirs.

Pour cela, pas de rétro�e�ive, plutôt une mise en per�e�ive du projet urbain de Dieppe. Alors, prenez le temps. Entrez par le début ou par la fin, �eminez avec nous sur les voies multiples, perdez-vous dans notre cartographie rationnelle, mais aussi sensible.

365 jours pour dire Dieppe. Impossible, nous le savons. Mais si nous réussissons à vous apporter un regard différent, à vous surprendre, à aiguiser votre curiosité, à esquisser une cartographie des projets en cours ou à venir, alors nous n’aurons pas usé nos souliers pour rien.

Bruno Lafosse, réda�eur en �ef

AVANT- PROPOS

MOT À MOT

Habiter 04PANORAMA DIEPPE

Séba ien Jumel : la ville dont je suis fier 06PHARES & BALISES

Dieppe population & ressources 10MOT À MOT

Urbain 12PANORAMA VILLES MOYENNES

Des villes au-dessus de la moyenne 14MOT À MOT

Circuler 20PERSPECTIVES ESPACES PUBLICS

À la conquête de l’e�ace public 22CHEMINS DE TRAVERSE

Konu : la griffe du graffeur 28 MOT À MOT

Patrimoine 30PERSPECTIVES LOGEMENT ET PATRIMOINE

Les faits du logis 32PHARES & BALISES

Dieppe logement 40PANORAMA URBANISME

Roland Ca ro, l’utopi e concret 42MOT À MOT

Durable 46PERSPECTIVES NATURE EN VILLE

La vraie nature de Dieppe 48PERSPECTIVES ATTRACTIVITÉ

Force d’a�ra�ion 56PHARES & BALISES

Dieppe ville a�ra�ive 64CHEMINS DE TRAVERSE

Cartes, légende oubliée 68 Livres & utopies

POST-SCRIPTUM

Vu d’en haut 74

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55MOT À MOT

HabiterComme s’il suffisait de quatre murs et d’un toit pour habiter. Certes, c’e� un bon début, une condition sine qua non pour commencer. Sans abri, on n’e� pas seulement sans logis, on e� aussi sans droit, sans prote�ion, “Sans toit ni loi”, disait Sandrine Bonnaire �ez Agnès Varda dans le poignant film éponyme. Mais habiter, c’e� bien plus que posséder un logement.

Certains nous parlent de produits, de loi du mar�é, de courbes haussières ou baissières, de taux. La pierre. Sacrée. Solide. Inve ir disent-ils, réduisant le logement à sa valeur mar�ande. Quand ils n’en font pas un �e�acle de téléréalité, avec leur lot de maisons à vendre, leurs injon�ions de déco  éréotypée, leur e hétique de catalogue de �aîne scandinave bon mar�é.

À rebours de ce�e poésie d’agent immobilier, entêtons-nous à penser qu’habiter ce n’e  pas ju e inve ir, mais s’inve ir. Continuons à défendre le logement comme ce lieu où vivent les hommes et les femmes, où grandissent les enfants,

où se con ruisent les souvenirs, où s’abritent les �agrins, où se partagent les joies, où se croisent les habitants. Après tout, on n’habite pas seulement son logement, mais aussi son quartier, sa ville, son pays, sa planète. Et l’on pense l’habitat, qui e  ce�e manière de concevoir et con ruire un �ez soi, en fon�ion des cultures, des matériaux di�onibles, du climat, du terrain, mais aussi avec une idée des relations sociales que l’on veut – ou pas – tisser avec les autres et avec son environnement.

Contre les mar�ands de sommeil, entêtons-nous à trouver qu’emménager dans un logement, c’e  une promesse, un projet, une manière de pouvoir être au monde et aux autres, grâce à ce�e base arrière prote�rice et accueillante, privative et partageuse à la fois.

Pour ces quelques raisons au moins, se loge dans l’idée d’habiter un droit fondamental qui re e à con ruire.

Mots �oisis par Arno Bloussef, �roniqueur dans les gaze�es et  observateur de la sémantique.

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Dans quel e�ritavez-vous conduit les projets urbains ? Pour le Val Druel, l’enjeu était de rénover en prenant en compte les atouts. C’e  un quartier mixte socialement, mais où la crise n’e  pas virtuelle… Il fallait donc le requalifier dans une démar�e de résidentialisation douce. Je ne voulais pas que l’on transforme les locataires en petits propriétaires. Parce que si on fait ça, on privatise l’e�ace public et il n’y a plus de vivre ensemble.On a donc retravaillé le Val Druel avec une présence de services publics : une nouvelle bibliothèque-ludothèque, un e�ace social à dimension associative et culturelle, une salle de �ort ou encore un dojo. Ce quartier-là entre hier et aujourd’hui, c’e  le jour et la nuit, les habitants en sont très fiers !Concernant le port, il faut réussir à marier intelligemment ses fon�ions portuaires, urbaines, économiques et touri iques pour que la ville ne puise pas ses ressources dans une a�ivité unique. Je voulais une ville qui vive 365 jours par an. Et quand j’applique ça au port, ça veut dire qu’il faut que l’aménagement urbain re�e�e et préserve la pê�e.Neuville nord e  une zone urbaine sensible de plusieurs milliers d’habitants. Là aussi, il y avait des enjeux pour une requalification urbaine qui prenne en compte le vivre ensemble. Par exemple, le parc paysager extraordinaire en plein milieu d’une cité était devenu un no man’s land. Avec les associations et les Amys du parc, les centres sociaux ont conduit une a�ion de réappropriation du parc. Avoir un parc, un poumon vert en plein cœur d’une cité HLM, c’e  essentiel, le jardin de la ville, c’e  le jardin des gens.

Quelles sont les particularités de Dieppe  ?Ce�e ville n’e  pas une vitrine, elle a une dimension authentique, une âme, une identité maritime extraordinaire : la ville e  dans le port et le port e  dans la ville. Quand Dieppe s’éveille, les troquets du Pollet ouvrent leurs portes, le port commence à fourmiller d’a�ivités, les travailleurs du matin croisent les ouvriers de la nuit. L’odeur de l’usine Saipol qui traite les tourteaux se mélange aux vapeurs de café Ne lé pour se diffuser dans les rues, au gré des marées et de la brume.Dieppe e  une ville rude. Elle a des a�érités avec des vraies gueules. Elle e  populaire au sens noble du terme. Elle e  vraie dans ses rapports humains. On se dit les �oses. Et puis c’e  une ville à dimension humaine : 30 000 habitants ce n’e  ni trop grand ni trop petit, on se connaît tous. Ça permet des solidarités concrètes, des sentiments d’appartenance très forts par quartier.

Maire de Dieppe depuis 2008, Sébastien Jumel a fait de la promotion des villes moyennes son cheval de bataille. Contre les mouvements de métropolisation qui déménagent le territoire, il entend défendre sa vision d’une ville à taille humaine, aux services et activités multiples, où la mixité sociale n’est pas juste un slogan. Revue de projets.

Propos recueillis par Sophie Hoffmann, collaboratrice �écialisée à Radio France

PANORAMA DIEPPE

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Comment ?Quand on construit des logements c’est, à terme, des recettes fiscales grâce aux gens qui travaillent, qui consomment et donc génèrent de l’activité.On a décidé de ne pas augmenter les impôts depuis 2008 et on ne les augmentera pas jusqu’en 2020. Malgré tout, les recettes fiscales augmentent parce que nos bases fiscales augmentent. Dans les bases fiscales, il y a ce que la loi de finance décide tous les ans : une augmentation de pourcentage ; et puis il y a les bases physiques que sont les constructions de logements. Cela génère donc des recettes.

Misez-vous aussisur le tourisme  ?Bien sûr. Dieppe a de nombreux atouts touristiques : un complexe balnéaire en eau salée, un golf, un hippodrome, un casino et un front de mer – qui nécessite d’être requalifié car il a vieilli – dont les atouts sont considérables : on a la plus grande esplanade de pelouse sur front de mer d’Europe.Mais notre approche du tourisme n’est pas celle d’une activité se substituant à l’activité traditionnelle. La mono activité, c’est ce qui tue les territoires.

Contre qui faut-il se ba�re ?Il faut être volontariste, il faut intéresser les investisseurs, lever les obstacles administratifs, trouver les modes de financements publics, les subventions. Sur Dieppe sud, si j’avais dit : « On efface le port, il n’y a plus de pêche, il n’y a plus de transmanche, plus de port de commerce et vous m’installez des résidences de standing », elles seraient déjà construites ! 

Dans Dieppe Sud, des logements sont prévus pour les étudiants. D’où vont-ils venir  ?Je suis fils d’ouvrier et j’ai lu Bourdieu avant de lire Marx. Bourdieu nous dit qu’en fonction du patrimoine culturel, social et relationnel, on n’est pas tous nés sous la même étoile.La poursuite d’études est donc aussi liée à notre capacité d’offrir aux jeunes d’ici une réponse de proximité. On s’est battus pour développer de l’enseignement post-bac à Dieppe et il y a aujourd’hui 600 étudiants.Il fallait donc construire des logements. On va en construire 80 dans un premier temps, associés à des logements sociaux et des logements privés pour préserver des équilibres de vie.L’autre enjeu est aussi de faire venir des commerces qui n’existent pas ici. En matière culturelle, il y a un déficit, on essaye par exemple de faire venir la Fnac - en préservant nos librairies de proximité car c’est essentiel - mais on veut éviter que les gens aillent faire leurs courses ailleurs parce qu’ils ne trouvent pas cette offre-là ici.

Ces projetsd’urbanisme vont-ilscoûter �er à la ville  ?Oui, tout a un coût. Aucun de ces projets ne pourrait se faire sans les aides de l’État, l’investissement des bailleurs ou des investisseurs privés.Effectivement, la municipalité y consacre de l’argent. Mais une ville qui ne se développe pas, c’est une ville qui meurt. Et puis c’est un projet d’urbanisme qui génère aussi des recettes.

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Comment expliquez-vous cela ?Vu de Paris – et je ne fais pas de populisme en disant ça – le schéma est de concentrer les fonctions régaliennes et les fonctions économiques sur l’Île-de-France et 22 métropoles. Pour le reste, le risque est d’avoir des espaces de relégation. Des sociologues comme des géographes parlent de territoires oubliés, humiliés, abandonnés.Le combat que nous menons pour que notre ville ne soit pas une ville-dortoir mais une ville vivante, c’est un combat à contre-courant de tous les schémas.

Que répondez-vous aux accusationsde clientélisme ?Ken Loach dit une phrase qui résonne beaucoup en moi : « Qui sont ces gens qui désignent les pauvres comme s’ils étaient responsables de leur pauvreté ? » Il y a une condescendance aujourd’hui vis-à-vis des classes populaires. Certains emploient ce mot-là de manière péjorative. Moi, je l’emploie avec une fierté parce que je viens de là.Donc je ne sais pas ce que ça veut dire d’être clientéliste. Je suis solidaire des pauvres, je ne m’habituerai jamais à la pauvreté, l’exclusion me met toujours autant en colère.

Qu’e -ce qui vous a donné envie d’être maire  ?Quand je suis tombé amoureux de Dieppe, je me suis dit que les habitants de cette ville méritaient que l’on mène tous ces combats.Quand j’ai des gros doutes, quand je sors d’une réunion compliquée ou quand je mesure l’étendue des obstacles qui sont devant nous, ma respiration c’est d’aller voir les gens.

Qu’e -ce qui vous rend fier de votre ville ?Les habitants. Fin novembre, c’était la cérémonie des gens de la mer. Il y avait une dizaine de médailles pour des officiers, pour une vendeuse de poissons aux barrières, pour un mécanicien, pour un patron de pêche. À chaque fois que je remettais une médaille et que je dressais la vie des gens qu’on honorait, je me disais : quelle vie, quel parcours de vie !

Suivez-vous Àomas Pesquet ?Oh oui ! Je l’ai rencontré ici, Thomas. Des gens brillants il y en a plein mais des gens brillants et modestes, il n’y en a pas beaucoup !Il affirme qu’il est le fruit de l’école de la République et que s’il touche aujourd’hui les étoiles, c’est qu’il a eu un prof de maths qui lui a fait aimer les chiffres, une prof d’anglais qui lui a dit que s’il ne parlait pas d’autres langues, il allait rester tout seul dans son coin, un prof de saxo passionné au conservatoire de Dieppe.Il n’oublie pas d’où il vient et d’un certain côté, il est le symbole de tout ce qui l’a fait évoluer.

PANORAMA DIEPPE

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10 PHARES ET BALISES10

30 213

14 8031⁄614

601⁄3

88% 91,7%0%

2 589

112

C’EST LA POPULATION DE DIEPPE EN 2013

en budget d’investissement depuis dix ans, soit 460 euros par habitant

SONT DES SALARIÉSDES HOMMES DES FEMMES

HABITANTSAU KM2

millions d’euros

millions d’euros

DENSITÉ

DIEPPE population & ressources MÉNAGEShabitant

à moins de

ans

ans

habitant à plus de

d’augmentation des taux

d’imposition locale depuis

2008

40 % de retraités, 18 % d’ouvriers,

13,6 % d’employés, 10,6 % de professions intermédiaires,

5,9 % de cadres, 2,1% d’artisans et commerçants

70 de budget pour la Ville de Dieppe en 2016

Sources : Insee, Ville de Dieppe

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1313MOT À MOT

UrbainLe mot urbain révèle quelque sens ca�é que le profane peut parfois ignorer sans être ignorant. Plus qu’un simple adje�if, qui cara�érise ce qui se rapporte à la ville, il dit aussi quelque �ose de notre rapport aux autres, de nos comportements, dans une politesse qui combine l’affabilité naturelle et la parfaite maîtrise des usages du monde, comme �ez les personnages de Prou�.

Le rapport avec la ville peut sembler lointain : elle apparaît comme une jungle dans laquelle la lu�e pour la survie e  plus terrible que dans les milieux naturels les plus ho iles. Lu�e pour l’e�ace, les tran�orts, l’air, les places sociales, publiques… ou de parking. Une terre d’aventures ho ile pour explorateur des temps �aussé de runnings, bardé d’écouteurs et de montre conne�ée. Une jungle urbaine alimentée par tous les fantasmes. Dans nos idées reçues, la ville e  le lieu de la modernité, du �angement permanent, du croisement des habitants et des cultures. Elle incarne le lieu de tous les dangers, quand la campagne

serait sereine et invariante – ce qui re e à voir – et le périurbain  érilisé et « secure » comme disent les paraphraseurs du modèle américain.

Dès lors, on se demandera par quel maso�isme sommes-nous toujours plus enclins à être citadins. La force d’a�ra�ion des lumières de la ville… Ou l’envie et le projet parfois confus de vivre ensemble, en profitant de ce que la ville nous offre et de ce dont on l’a doté : des logements, des bars et des re os, des cinémas, des théâtres, des librairies, des quais pour acco er et pour flâner, un front de mer pour déambuler, des commerces qui nous donnent le sentiment d’exi er. Un art de vivre, une manière d’être aux autres qu’on pourrait appeler l’urbanité.

AB

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Sont-elles tout juste dans la moyenne, un peu en dessous ou au-dessus… Les villes dites moyennes ont raison de se méfier de cette appellation qui reflète de manière bien peu fidèle leur diversité, leur dynamisme et leur attractivité, sans rien masquer de leurs difficultés.

Certes, elles ont parfois du mal à exi er et surtout à se faire entendre dans le concert bien rodé des métropoles, relayé à grande force de com’ et de marketing territorial. En Normandie, en dehors de l’axe Seine et du triangle Rouen-Caen-Le-Havre, point de salut. Adieu Évreux, Cherbourg, Alençon ou Dieppe, villes sorties des radars des grands décideurs. Dépassées. Menacées par la centralisation des décisions dans les grandes villes. Saignées par l’hémorragie de population au profit du périurbain, les villes moyennes concentreraient les difficultés et les populations précaires et verraient les rideaux tomber sur les vitrines de  leurs commerces du centre-ville.

Certains voudraient les voir disparaître de nos cartes. Elles sont pourtant bien installées dans notre géographie comme dans notre histoire. Les villes moyennes n’ont pas dit leur dernier mot dans la mondialisation. Dieppe en apporte l’illustration.

DES VILLES AU-DESSUS DE LA MOYENNE

Elles souffrent de la faible densité de fon�ions médicales et paramédicales, à plus forte raison en Normandie, dernière région de France métropolitaine avec une présence de 37,8 praticiens du se�eur médical pour 10 000 habitants contre 52,2 dans le re e du pays. Pour noircir le tableau, elles ne peuvent compter sur une dynamique intercommunale pour partager les �arges de centralité. Pourtant, elles n’ont pas dit leur dernier mot. Les villes moyennes et leurs habitants ne se résolvent pas à compter pour des prunes. À ju e raison si l’on en croit les �iffres et les études. D’abord, parce que ces territoires pèsent en termes démographiques. « Loin des cli�és sur leur i�éversible marginalisation, ces villes représentent invariablement, depuis quarante ans, environ 20 % de la population et 30 % des citadins du pays », souligne Chri ophe Demazière, professeur en aménagement et urbanisme à l’université de Tours. D’autres parlent de « ville intermédiaire » pour qualifier la fon�ion remplie par certaines villes moyennes sur leur bassin de vie, assurant ainsi la jon�ion entre les e�aces ruraux et les plus grandes villes.

PANORAMA VILLES MOYENNES

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LES VILLES MOYENNES N’INTERESSENT PAS QU’ELLES-MEMES : ELLES SONT, A CHAQUE FOIS AU CENTRE DE BASSIN DE VIE DE PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIERS D’HABITANTS.

En effet, les villes moyennes n’intéressent pas qu’elles-mêmes : elles sont au centre de bassins de vie de plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Elles concentrent une offre importante de services et commerces, de services publics et d’emplois : gares, hôpitaux, sous-préfe�ures, tribunaux, lycées, pôles universitaires… Elles sont le plus souvent reliées aux grands réseaux d’infra ru�ures, même si c’e  parfois de manière inégale, comme l’arrivée toujours a�endue de la RN27 ou l’absence d’une double voie éle�rifiée à Dieppe.

Pour le maire de Dieppe, Séba ien Jumel, « ce sont des villes à dimension humaine qui revendiquent tout d’une grande. À Dieppe, Alpine e¥ emblématique de ce combat-là. Je nou�is la convi§ion que face aux métropoles aªrape-tout, il faut des pôles de vie concrets, tournés vers les besoins des gens : des endroits avec une qualité de vie inégalée ! » Ces villes peuvent même relever les défis du développement durable, car on peut s’y déplacer sans avoir obligatoirement recours à la voiture et accéder à un ensemble de services et d’équipements, à la différence de grandes villes, où les frontières demeurent, entre rive droite et rive gau�e, ville-centre et banlieues.Leur rôle dans l’aménagement du territoire e  reconnu. « Les villes et les agglomérations ont un rôle majeur à jouer pour renforcer la cohésion du te�itoire national et contribuer à l’épanouissement de la population.

Nos villes et intercommunalités forment en effet l’armature urbaine, la force produ§ive et le dynamisme français : pôles d’équilibre, réseaux d’intelligence créatrice et bassins de vie du pays réel, entre grandes métropoles et espaces ruraux », défend Caroline Cayeux, sénateur maire de Beauvais et présidente de l’association Villes de France qui regroupe 600 communes et dont le maire de Dieppe e  membre du bureau.

« Les villes petites et moyennes sont l’objet de dynamiques complexes et contra¥ées, analyse Chri ophe Demazière. Depuis une vingtaine d’années, plusieurs de ces villes ont été durement tou�ées par les délocalisations et les fermetures de services liées à la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Toutefois, loin des visions cata¥rophi¥es trop largement diffusées, le repli démographique et la déprise économique ne sont ni une con¥ante, ni une fatalité. En outre, les capacités d’adaptation des villes moyennes aux mutations en cours ne sont pas négligeables. Le développement de la sphère présentielle, notamment à travers le tourisme, mais aussi la rési¥ance de l’économie de proximité et la relative pérennité de leur fon§ion d’encadrement, contribuent à une certaine résilience de ces villes face à la crise ». Dieppe en apporte la démon ration avec la relance d’Alpine sur le site indu riel hi orique, avec la centrale nucléaire de Penly, pourvoyeuse d’emplois qualifiés à haute valeur ajoutée ou la grappe d’entreprises Meca énergie avec ses 125 adhérents et 8 000 professionnels.

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LE MOT EST LACHE. SANS VILLE MOYENNE, GARE AUX OUBLIES DE LA METROPOLISATION.

Les villes moyennes ont aussi une capacité à se transformer avec une rapidité et une ampleur que les métropoles leur envient. Entre le foncier di�onible et la brièveté des circuits de décision, certaines cités ont ainsi engagé des �antiers de transformation profonde, notamment dans le cadre des opérations de rénovation urbaine. En moins de trente ans, Dieppe a ainsi connu la création du Belvédère, l’aménagement du quai Henri IV avec la création du bassin de plaisance et du port transman�e extérieur, la rénovation de son centre ancien, l’aménagement de l’avenue Normandie-Sussex… Plus récemment, la Ville a engagé le �antier Dieppe Sud avec le bâtiment emblématique du Tonkin, la rénovation urbaine de Neuville et du Val Druel ainsi que la création ex nihilo du quartier du Val d’Arquet.

Pas de fatalité donc pour ces villes comme pour Dieppe à vivre dans l’ombre portée des métropoles et de l’axe Seine. Ce que Chri ian Cuvilliez, ancien député et maire de Dieppe qui fit partie de ces édiles aménageurs, résume d’une belle image : «l’ancienne Haute-Normandie s’apparente à une pirogue dont Dieppe et Évreux sont les deux balanciers, pôles d’équilibre ».

Équilibre. Le mot e  lâ�é. Sans ville moyenne, gare aux oubliés de la métropolisation, aux éloignés des services publics, �e�ateurs a�errés mais impuissants face à la fermeture des écoles, des bureaux de po e, la désertion des églises, la di�arition des mairies… Bref de tout ce qui a forgé la carte d’une France républicaine avec un maillage étroit de présence publique. Si certains peuvent rêver d’un pays purement métropolitain depuis leurs lointains bureaux, qu’ils prennent garde aux conséquences d’un aménagement qui laisserait de côté une partie de la population dans les villes moyennes, l’e�ace périurbain et la campagne environnante.

Bruno Lafosse

EQUILIBRE

PANORAMA VILLES MOYENNES

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Circuler “Circulez y’a rien à voir”, disait un Colu�e goguenard. Et si ju�ement, il y avait quelque �ose à voir ? Perme�ez, sans mauvais jeu de mot, qu’on s’arrête quelque peu sur ce terme de circuler.

Adme�ez que déguerpir comme le badaud de Colu�e, mar�er sans but l’e�rit vagabond ou aller d’un point à un autre avec un but précis, ce n’e  pas tout à fait du même ordre. Par exemple, aller à l’usine �ez Toßiba, se rendre en cours au lycée Ango, faire ses courses – de fond – �ez Au�an, descendre vers la mer en roulant sur les galets, dévaler les mille et une mar�es des escaliers dieppois, remonter la côte de Rouen, tourner sur la rocade…

Pour �anger physiquement d’endroit et aller à la rencontre de l’autre, il faut se déplacer. Chacun s’insère dans un flux de circulation plus ou moins contraint, minuscule et inconsciente particule en su�ension qui vient se joindre aux autres jusqu’à saturation de CO2, embolie et

coagulation dans le faisceau des feux  op et la débau�e de leds. Loin, très loin de nos pubs automobiles qui nous vendent de l’évasion, de la solitude au volant, des odyssées au fin fond des déserts. Il faut à la fois être mobile et flexible pour obéir aux injon�ions du mar�é et vivre l’illusion d’être libre comme l’air, s’il n’e  pas trop pollué.

Si la ville e  un corps complexe et mouvant, veiller sur sa circulation e  essentiel pour diffuser, à partir de son cœur ba�ant, l’énergie, la ri�esse, l’influx nerveux. La ville doit donc veiller sur ses artères et dégager ses voies re�iratoires. On lui prescrira de se ménager des é�appées, des pauses et parfois même, des impasses.

Le but e  de perme�re à �acun de se rencontrer, en bus, à pied, à rollers, à vélo. Vous n’y croyez guère ? Il suffit de se lancer. C’e  le premier pas qui coûte.

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MOT À MOT 19

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À la conquête de l’e�ace public

PERSPECTIVES ESPACES PUBLICS

Une trame, un cheminement, un labyrinthe… Si l’on devait représenter nos mille et une manières de vivre la ville, comment s’y prendrait-on ? Difficile et improbable cartographie de nos déplacements, de nos usages de l’espace public et des équipements. C’est le travail auquel doivent se livrer les urbanistes, les architectes et tous ceux qui interviennent dans l’aménagement de la ville.

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Pour cartographier le dédale de nos déplacements, de nos espaces d’habitation, de loisirs, de commerce ou de nature… on a inventé une véritable carte

du Graal : le plan local d’urbanisme. C’est lui qui détermine les grandes fonctions de la ville, à partir d’un projet d’aménagement et de développement durable puis d’un plan de zonage qui établit les différents espaces et ce qu’il est possible d’y construire, ou non. Adopté en 2012 par le conseil municipal de Dieppe, après une large concertation, le plan local d’urbanisme est donc désormais le document de référence sur lequel se fonde la délivrance des permis de construire.

Avec ce�e carte en main, les aménageurs font des propositions, les élus prennent leurs décisions. L’ensemble des projets s’inscrit dans ce�e vision cohérente. Le logement occupe une place déterminante, mais il ne suffit pas faire monter les étages ou de con ruire des he�ares de lotissements pour faire une ville. Sauf à considérer que seule prime la logique du �acun �ez soi, qui prévaut souvent dans le périurbain.

RELIER LES QUARTIERS, LES SERVICES, LES GENS

Il faut relier entre eux les quartiers, les services, les gens ! Pour y parvenir, rien de tel que de travailler sur les e�aces en commun : rues, places, parcs, équipements publics, �emins… Cet enjeu e  particulièrement posé à Neuville et au Val Druel, deux quartiers engagés dans une rénovation urbaine profonde depuis le début des années 2010. Les places et e�aces publics sont au cœur de la réflexion pour que les habitants s’y sentent tout simplement �ez eux. La place Henri-Dunant comme la place Camille-Claudel ont fait l’objet d’aménagements pour qu’elles retrouvent leur cara�ère de lieux de vie, mar�é ou terrasses de café à Neuville par exemple. C’e  vrai aussi de l’ensemble des e�aces secondaires : parvis du collège Albert-Camus, avec parking et city  ade, création du �emin si bien nommé des écoliers, desservant le re aurant scolaire Le Triangle, le groupe scolaire et la maison de quartier Camille-Claudel.

Il ne suffit pas de faire monter les étages ou de construire des hectares de lotissements pour faire une ville.

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« Avec le renouvellement urbain au Val Druel et à Neuville, on touche directement au cadre de vie de plus de 10 000 habitants en réaménageant les espaces publics, les pieds d’immeuble, en créant des équipements publics nouveaux et même en étendant le tissu bâti comme c’est le cas avec le Val d’Arquet qui représente dix hectares de quartier nouveau en ville. L’échange avec les habitants a été essentiel dans la conduite de ces projets car il n’y a que l’habitant qui sache comment on vit dans son propre quartier. »LUC MANGÉ, DIRECTEUR GÉNÉRAL DES SERVICES TECHNIQUES DE LA VILLE DE DIEPPE

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Les lieux et équipements sont imaginés à usages multiples. Le parvis de l’hôtel de ville n’a pas été conçu seulement comme un parking, mais comme la continuité du square Carnot et comme un élément de transition entre le centre admini ratif et le centre-ville ancien. Logiquement, l’occupation de l’e�ace par la voiture e  secondaire par rapport au parvis piéton et aux plantations. De fait, le parvis sert aussi bien pour des réceptions protocolaires, des événements comme une zumba ou la Journée de la paix… ou tout simplement comme une grande allée piétonne perme�ant de traverser ce va e e�ace du centre-ville, voire de s’y arrêter ! Même le quai Henri IV s’y prête l’été, avec les Samedis du quai qui perme�ent aux piétons de déambuler et de profiter des �e�acles de rue.

Dans le même e�rit, le centre �ortif Oscar-Niemeyer du Val Druel se partage entre salle multi�orts et dojo d’é�ec. Le re aurant scolaire Le Triangle e  conçu comme une salle conviviale pour des repas de quartier et un local ados. La maison de quartier accueille la mairie annexe, le centre social Mosaïque, la bibliothèque-ludothèque et même une épicerie de quartier ! Rien de très nouveau dira-t-on. Depuis trente ans, la Maison Jacques-Prévert e  tout à la fois maison quartier, e�ace jeunesse, salle de �e�acle, mairie annexe, crè�e, bibliothèque et bureau de po e… Une centralité qui ju ifie l’aménagement futur d’une nouvelle place sur le carrefour Ferry-Jaurès, en lieu et place de l’ancien garage Renault.

« Ces deux bâtiments s’intègrent dans un projet d’ensemble. Ils sont des repères et des bornes d’entrée du quartier. Camille-Claudel donne même une certaine centralité au Val Druel. Ils sont reconnaissables car ils sont traités avec les mêmes matériaux, les mêmes couleurs et un peu la même géométrie. À l’intérieur, il était important qu’une lumière naturelle l’inonde, qu’on n’utilise pas systématiquement la lumière artificielle. »SERGE GOLDSTEIN, ARCHITECTE MAISON CAMILLE-CLAUDEL ET LE TRIANGLE

LES ESCALIERS INVITENT À L’ESCAPADE SUR LES HAUTEURS DE LA VILLE

Entre les quartiers et les équipements, il faut aussi penser les liaisons qui perme�ent aux habitants de passer d’un endroit à l’autre. Rues, tro�oirs, pi es cyclables, voies bus, ponts… sont autant de moyens de se déplacer en ville, le plus facilement possible et dans la plus grande sécurité. La route du Vallon en e  l’exemple le plus parlant : réaménagée totalement en 2016. Elle offre une voie moins large, des e�aces de circulation aux piétons et cycli es, tout en sécurisant l’accès à l’arrière des commerces. Plus discrètement mais pas moins importants, les escaliers sont autant d’invitations à l’escapade sur les hauteurs de la ville. Ils offrent de multiples raccourcis, aisés à descendre… et �ortifs à remonter !

Demain, ce sera au tour de Dieppe-Sud d’ouvrir de nouvelles voies piétonnes et au parvis de la gare d’offrir une place à la circulation paisible pour ceux qui débarquent du train, se rendent vers la ville ancienne, la Halle à tabac rénovée ou le futur aquarium dont certains rêvent. Les projets ne manquent pas. Le plus a�endu e  sans doute celui concernant le front de mer. Huit he�ares de pelouses, un long ruban de galets de la jetée oue  du port au Bas Fort Blanc. Habitants, commerçants et usagers du front de mer seront invités à rêver ce futur front de mer et à intervenir sur tout le processus de sa transformation dans les années qui viennent. Si la mer, la plage et les pelouses seront toujours au rendez-vous, pour le re e tout e  ouvert. Allez savoir ce qui sortira de ce�e cogitation…

Bruno Lafosse

Les projets ne manquent pas. Le plus attendu est sans doute celui concernant le front de mer. Huit hectares de pelouses, un long ruban de galets de la jetée ouest du port au Bas Fort Blanc.

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PERSPECTIVES ESPACES PUBLICS

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25PERSPECTIVES FICHES PROJETS

02ÉQUIPEMENT PETITE ENFANCE

À l’entrée du parc paysager de Neuville-lès-Dieppe, le projet consiste en la construction d’un équipement dédié à la petite enfance comprenant une salle multi-activités, une structure petite enfance, des locaux techniques pour le gardien en rez-de-chaussée, un relais assistante maternelle (RAM) et le logement du gardien à l’étage. Implanté sur le parvis du parc paysager, cet équipement contribuera à renforcer le lien entre le parc et le reste du quartier.

COÛT DE L’OPÉRATION2 130 160 € TTC

FINANCEMENTAnru, DDU, Ville de Dieppe, Caf

01PARKING ET PARVIS DE L’HÔTEL DE VILLE

Indigo a conduit la réalisation d’un parking souterrain de 200 places et d’un parking de surface de 100 places ainsi qu’un réaménagement paysager de la place de l’hôtel de ville (y compris le parvis). Une partie des travaux d’aménagement, pour tout ce qui est en dehors du périmètre délégué, a été effectuée par la Ville.

COÛT DE L’OPÉRATION8 407 542 € HT

FINANCEMENTIndigo, Ville de Dieppe

03LE TRIANGLE

Le bâtiment a été surnommé le Triangle, en écho à sa forme. Il est multifonctions : restaurant scolaire, cuisine associative, salle de loisirs pour les 6-12 ans, espace jeune pour les ados de 11 à 17 ans, ainsi qu’une salle de musculation.

COÛT DES TRAVAUX 2 143 012 € TTC

FINANCEMENTAnru, Département, DDU, Ville de Dieppe, Caf

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27PERSPECTIVES FICHES PROJETS

04COMPLEXE SPORTIF AUGUSTE-DELAUNE

La modernisation des équipements du complexe sportif Auguste-Delaune porte sur la mise en accessibilité, l’agrandissement de l’espace musculation, l’aménagement de trois courts de tennis extérieur, la construction de deux salles de squash et de vestiaires, ainsi que la requalification des façades et remplacement des portes de l’entrée principale.

COÛT DE L’OPÉRATION776 389 € TTC

FINANCEMENTDépartement, Ville de Dieppe

05MAISON DE QUARTIER CAMILLE-CLAUDEL

La Maison de quartier du Val Druel réunit en un même lieu le centre social, la mairie annexe, la bibliothèque-ludothèque, une salle dédiée à la politique de la Ville, une salle de projection, une antenne de la Caisse d’allocation familiale, et une épicerie. Surnommé équipement « Cœur de quartier » par l’équipe d’architecte, qui l’a dessiné, le bâtiment se veut créateur de lien social.

COÛT DE L’OPÉRATION2 760 530 € TTC

FINANCEMENTVille de Dieppe, Département, Région, Anru, DDU, Caf

06CENTRE SPORTIF OSCAR-NIEMEYER

Le programme de construction d’un équipement en entrée de quartier du Val Druel dans le cadre du programme Anru, propose une salle d’évolution pour les pratiques sportives (300 m²) et des vestiaires en rez-de-chaussée bas, une salle en rez-de-chaussée haut pour la pratique des échecs (145 m²). COÛT DE L’OPÉRATION 1 399 559 € TTC

FINANCEMENTAnru , Département, DDU, Ville de Dieppe

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Konu rythme nos parcours urbains de ses graffs réalisés dans des endroits improbables.

Un regard malicieux et coloré qui redonne vie à nos friches et à nos murs.

KONULA GRIFFE

DU  GRAFFEUR

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Les murs n’ont pas d’oreilles mais ils vous parlent. L’artiste Konu les investit comme moyen d’expression dans les espaces en friche comme dans les endroits inattendus de la ville. De la Halle à tabacs aux escaliers, des hangars blancs du port à l’ancien stade Thoumyre, il écrit son nom à la bombe avec ses calligraphies Write my name et peint ses personnages totémiques, les Bubbles faces, aux visages tout en rondeurs et hauts en couleurs.

Vétéran du genre –  il graffe depuis 1989 ! –  artiste Konu…  et reconnu, il expose au Palais de Tokyo comme au Carrousel du Louvre. Pour autant, il ne s’est pas rangé des voitures, au chaud dans sa galerie du 5 rue de l’Oranger. Il continue d’arpenter la ville, en l’occurrence Dieppe, sa cité d’adoption. Là, il nous surprend avec ses œuvres colorées, réalisées seul ou avec quelques complices, comme Mow, qui ajoute son bestiaire. Alors, ouvrez l’œil…

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1 | Calligraphies Write my name, dans lesquelles le graffeur met en scène son “blase”, à la fois nom et signature.

2 | Konu s’associe régulièrement à d’autres artistes, pour un mélange détonnant des univers. Ici avec Mow et ses loups blancs qui se détachent sur le fond coloré.

3 | En 2007, à Dieppe, l’artiste invente ses “Bubbles faces” visages en rondeur et couleurs s’actionnant au rythme de la vie.

CHEMINS DE TRAVERSE

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3131MOT À MOT

PatrimoineNotre mémoire e� gravée dans la pierre. On le sait depuis Pierre Nora, hi�orien émérite qui mit en avant notre passion pour les lieux de mémoire. La France voue une passion sans pareil à son patrimoine. Consensus national pour sauvegarder les �efs-d’œuvre en péril. Vieilles pierres, bâtiments classés ou inscrits à l’inventaire des monuments hi�oriques, qui n’a rien d’une li�e à la Prévert, mais e� long comme le bras.

L’affaire e  sérieuse et on ne se moque pas. Ces traces de notre passé nous relient à nos ancêtres, à notre hi oire. En période où l’avenir peine à se dessiner, personne n’aurait le cœur à fragiliser notre sentiment d’appartenance puisé dans l’hier. Vieux �âteau, casino mauresque, arcades, églises, pont Colbert…

À Dieppe, le centre ancien e  classé en zone de prote�ion du patrimoine ar�ite�ural, urbain et paysager qui deviendra bientôt Aire de valorisation du patrimoine… C’e  dire si la cité Ango – ou Duquesne, �oisissez votre héros du passé – ne manque pas de ces lieux emblématiques qu’elle rénove à ju e titre.

La carte po ale e  belle et nous aimons la partager. Osons pourtant bla�hémer et dire qu’on aime aussi qu’à la ville ancienne se mêle une ville nouvelle. Que la conservation légitime ne veut pas dire le conservatisme. Que le Val Druel, l’hôtel de ville et désormais le bâtiment du Tonkin font aussi partie de notre patrimoine. Et que l’hi oire ne se résume pas aux vieilles pierres et aux �roniques des grands de ce monde, mais aussi aux mentalités, aux rapports sociaux et politiques.Des racines et des ailes qu’ils disent. Des racines pour savoir d’où l’on vient et des ailes pour prendre de la hauteur et… un peu de liberté  !

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Les faits du logis

PERSPECTIVES LOGEMENT ET PATRIMOINE

Le logement, c’est la clé de l’équilibre d’une ville. Entre constructions et réhabilitations, quartiers anciens et modernes, individuel et collectif, habitat social et maisons bourgeoises, Dieppe ne manque ni de diversité, ni de projets. Poussez la porte…

Pour habiter une ville, il faut d’abord trouver à s’y loger. Dans quelles conditions ? À quel prix ? Répondre à ces questions, c’est esquisser une politique du

logement. Il ne suffit pas de chanter sur l’air de « Quand le bâtiment va, tout va » une ode à la construction tous azimuts. Pour faire du logement, il faut avoir une vue d’ensemble, une ambition pour ses habitants actuels et futurs, des partis pris économiques et, in fine, politiques. À Dieppe, la question a été débattue et tranchée. Le logement,

c’est d’abord un droit pour tous, non une simple marchandise. Pas question de laisser la bride sur le cou au marché de l’immeuble de standing défiscalisé. Mais pas question non plus de louper les opportunités quand elles se présentent, à condition qu’elles entrent dans le cadre d’aménagement volontariste de la Ville. Les grandes orientations ont été fixées en 2012, dans le Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) qui formalise les grandes orientations du Plan local d’urbanisme. La boussole indique clairement les orientations  : « enrayer la perte de population et renouer avec la croissance démographique, mettre en adéquation le niveau de logements, d’équipements et d’emplois et favoriser la mixité sociale ».

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Pour y parvenir, la Ville met à profit les terrains di�onibles dont elle s’assure la maîtrise. Elle travaille à la densification du tissu urbain. C’e  le cas sur Dieppe-Sud, avec 38 he�ares di�onibles, dont une bonne partie de fri�es à reconquérir et à transformer. Une occasion unique d’étendre le rayonnement du centre-ville hi orique, de renforcer les liens ville-port et de configurer une nouvelle entrée de ville. Le projet, souvent présenté sous son angle économique, e  également un important programme de logements. Les promoteurs Gidec et Wilhelm & Co visent la con ru�ion de 500 logements. Une résidence étudiante e  également dans les tuyaux, en lien avec le Crous pour répondre aux besoins des près de 600 étudiants po -bac qui suivent des formations à Dieppe.

LA RÉNOVATION URBAINE CHANGE EN PROFONDEUR L’IMAGE ET LE QUOTIDIENSur le plateau neuvillais, se présente une des ultimes possibilités d’extension urbaine. Le Val d’Arquet 2 e  en cours d’études fin 2016 avec un potentiel de 350 nouveaux logements. Une manière de capitaliser sur la réussite du Val d’Arquet 1. L’écoquartier habité depuis 2015 mêle habitat individuel et colle�if, accession et location. Grâce à un important travail d’aménagement des voiries, il offre une jon�ion désormais totalement tran�arente entre ce nouveau quartier et l’ancien, con ruit dans les années 1970, qui a connu une rénovation urbaine d’ampleur. À Neuville-Nord, l’opération a tou�é le bâti, avec son lot de démolitions et recon ru�ions, ainsi que les e�aces extérieurs et les équipements publics.

Elle �ange en profondeur l’image mais aussi le quotidien de ce quartier populaire qui réussit à maintenir une forte a�ra�ivité comme en témoignent son offre de commerces et son mar�é, ainsi que la forte présence associative, scolaire, municipale et culturelle.

Pour s’approprier les enjeux de la rénovation, élus et habitants n’ont pas hésité à bousculer le plan initial prévu par le programme national de rénovation urbaine. Dès 2008, quand certains voyaient dans la démolition du logement social une solution, la nouvelle municipalité d’alors décide de prendre le contre-pied. On ne con ruit pas de la mixité sur les ruines du logement colle�if et encore moins en �assant la population.

C’e  la philosophie mise en œuvre au Val Druel, autre quartier prioritaire de la politique de la ville, avec les bailleurs Habitat 76 et Sodineuf habitat normand. Ici, pas de démolition, mais une réhabilitation à grande é�elle : logements, e�aces et équipements publics…

« Nous gérons plus de 4 000 logements à Dieppe. Le logement social, ce n’est plus le HLM tel qu’on a pu le connaître par le passé. Aujourd’hui, nous adaptons les loyers aux ressources des gens et travaillons à la mixité sociale et urbaine à l’échelle du voisinage. Nous avons également réalisé de gros efforts en matière de réhabilitation de notre patrimoine avec un objectif de réduction du montant des charges des locataires mais aussi sur l’aspect des constructions. L’architecte Eric Martin nous a poussés à aller plus loin sur le plan architectural en utilisant des matériaux durables notamment avec l’idée que le logement social s’adresse à tous et qu’il ne soit plus considéré comme le logement des pauvres. »HENRY GAGNAIRE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SODINEUF HABITAT NORMAND

Élus et habitants n’ont pas hésité à bousculer le programme initial de rénovation urbaine. On ne construit pas de la mixité sur les ruines du logement collectif.

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VILLE POPULAIRE OU VILLE DES CAS SOCIAUX ? On entend déjà les bonnes âmes persifler. Dieppe serait ainsi « la ville des cas sociaux ». Outre le mépris de l’affirmation, elle fait fi de réalités. Le cara�ère populaire de la ville et donc la faiblesse relative des revenus, doit-il condamner des catégories entières à l’exil ? Ce�e vision sous-tend que la ville devrait appartenir aux ri�es, la banlieue aux pauvres, le périurbain aux classes moyennes, la campagne aux déclassés… Ou comment fabriquer de la défiance et de l’exclusion. C’e  aussi reproduire les cli�és sur le logement social en France : 64 % des ménages sont éligibles aux différentes gammes proposées par les organismes HLM.

Raison de plus pour continuer à développer l’a�ra�ivité de la ville avec un programme de con ru�ions neuves dans lequel le logement social tient toute sa place. Fin 2016, les grues sont à l’œuvre un peu partout : Logiseniors rue Le Guyon à Neuville, maisons de ville rue Jean-Mérault, �antier Quai Sud sur l’avenue du Général de Gaulle qui mixe hôtel, logements en accession et logements sociaux… Des travaux sont conduits dans les 5 résidences pour personnes âgées pour améliorer le confort et anticiper les évolutions démographiques et les besoins de ce�e classe d’âge toujours plus nombreuse.

D’autres projets germent. On citera les 14 logements de la rue Jean-Pue� derrière la mairie de Neuville, les 80 logements et pharmacie en rez-de-�aussée avec la volonté de créer un nouveau centre de quartier sur le se�eur Jean-Jaurès, à Janval, face à la Maison Jacques-Prévert.

« Il faut vivre avec son temps, il y a de nouveaux locaux et ça va être bien. Et puis c’était nécessaire et utile, les bâtiments étaient vétustes, y’en avait besoin. Ça va remeªre un nouveau regard sur le quartier et le réhabiliter ! »NATHALIE GUÉRAIN, HABITANTE DU VAL DRUEL

Le dernier défi du logis dieppois e  de taille. Il vise à réhabiliter le centre ancien classé comme se�eur sauvegardé, aux habitations imbriquées. Un travail de fourmi que la Ville conduit sans relâ�e depuis plus de vingt ans, avec l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat. Pas moins de 1 361 logements ont déjà été réhabilités, dont une part non négligeable remise en location.

Véritables di�ositifs à effet 2 en 1, ces opérations programmées d’amélioration de l’habitat ont contribué à valoriser le patrimoine du centre ancien tout en lu�ant contre une paupérisation des quartiers hi oriques. Parmi les réhabilitations les plus emblématiques de ces derniers mois figure celle de la maison Miffant. La plus ancienne demeure de Dieppe a retrouvé les couleurs d’origine de sa façade. Dans le même mouvement, les Arcades de la bourse et de la poissonnerie ont été remises en lumière. Dernier joyau rénové, le collège des Oratoriens, livré en 2016, contribue à la maje é du quai Henri IV, tout comme le fera l’hôtel de �arme bientôt con ruit sur le site de la Tour aux crabes.

Re e le patrimoine des églises avec un plan de sauvegarde engagé fin 2016. Elles ne logent personne, mais tout porte à croire qu’elles sont habitées. Et les Dieppois, a�a�és à leur patrimoine culturel, y tiennent autant qu’à leur logement.

Bruno Lafosse

Selon certains, la ville devrait appartenir aux riches, la banlieue aux pauvres, le périurbain aux classes moyennes, la campagne aux déclassés. Ou comment fabriquer de la défiance…

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PERSPECTIVES LOGEMENT

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03MAISON MIFFANT

La Maison Miffant est l’une des seules maisons ayant échappé à l’incendie de 1694. La qualité architecturale de cet immeuble lui a valu d’être inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1927. L’inscription porte sur les façades situées rue d’Écosse uniquement. Une étude complète de la façade a été réalisée par un architecte spécialisé : diagnostic des bois à conserver ou à remplacer et relevé des détails constructifs afin de restituer le dessin de la façade d’origine et ses couleurs. Livrée en 2016, la maison accueille aujourd’hui cinq logements locatifs.

COÛT DE L’OPÉRATION761 974,16 € TTC

FINANCEMENTAnah, Département, Ville de Dieppe

02ANRU NEUVILLE

Le projet de rénovation urbaine conduit sur Neuville vise au désenclavement du quartier avec l’ouverture au nord et au sud, un réaménagement de la trame viaire, qui intègre l’extension de ce quartier vers le Val d’Arquet. Il comprend un large programme de réaménagement des voiries sur Neuville nord et d’espaces publics : place Henri-Dunant, parc paysager, résidentialisation, création d’un équipement petite enfance… Le projet de démolition-reconstruction de 192 logements a permis la reconstitution d’une offre nouvelle en accession et en location plus diversifiée sur site et hors site, en lien avec l’écoquartier du Val d’Arquet et le projet du Clos des embruns.

COÛT DE L’OPÉRATION63 977 954 € TTC

FINANCEMENTAnru, DDU, Ville de Dieppe,Département, Région, Sodineuf Habitat Normand, Caisse des dépôts et Consignations, Communauté d’agglomération

01ANRU VAL DRUEL

L’opération de rénovation urbaine du Val Druel a conduit à transformer le quartier en prenant appui sur deux leviers principaux : un programme d’équipements publics et une utilisation repensée de l’espace public. La rénovation s’est traduite par de nouveaux équipements avec démolition-reconstruction d’une maison de quartier, construction d’un équipement complémentaire, Le Triangle, et du centre sportif Oscar-Niemeyer. Les espaces publics ont été repensés avec la résidentialisation des immeubles, la création d’une nouvelle place Camille-Claudel et l’aménagement d’un chemin des écoliers, une voie de desserte du quartier, la route du Vallon, totalement réaménagée et de nouvelles aires de jeu.

COÛT DE L’OPÉRATION10 646 753 € TTC

FINANCEMENT Anru, DDU, Ville de Dieppe, Département, Région, habitat 76, Sodineuf Habitat Normand, Caisse des dépôts et Consignations, Communauté d’agglomération

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37PERSPECTIVES FICHES PROJETS

04ÉGLISES SAINT-JACQUES ET SAINT-RÉMY

Les deux églises de Dieppe classées au titre des Monuments historiques nécessitent un plan de sauvegarde avec des travaux de première urgence. Il s’agit de travaux de maçonnerie/pierre de taille pour l’église Saint-Jacques et pour l’église Saint-Rémy de travaux de maçonnerie/pierre de taille, de couverture et dépose de vitraux.

COÛT TOTAL DE L’OPÉRATION 839 775 € TTC

FINANCEMENT Drac, Département, Ville de Dieppe

MAÎTRISE D’ŒUVREGroupement Lympia Architecture, Fournigault Coefficient, Bestrema, Les Ateliers Verre Jade

05COLLÈGE DES ORATORIENS

Le Collège des Oratoriens est constitué d’un ensemble de bâtiments reconstruit au XVIIIe siècle à l’emplacement de la maison de Jehan Ango et dont la volumétrie a été modifiée jusqu’au XXe siècle. Il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1990. Les travaux prescrits par l’architecte des Bâtiments de France ont débuté en 2014. Ils ont consisté principalement en la restitution des façades, consolidation des structures, reconstitution des planchers et la réhabilitation complète des parties privatives (logements). 9 logements locatifs ont été mis à disposition courant 2016.

COÛT DE L’OPÉRATION1 095 806,10 € TTC

FINANCEMENTHistoire et Patrimoine, Département, Anah, Ville de Dieppe

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06PROJET JEAN-JAURÈS

Sur la friche d’un ancien garage automobile, Habitat 76 élabore un projet de construction d’environ 80 logements plus un local pour une pharmacie. Ce projet s’insère dans le cadre d’une réflexion municipale sur la création d’un cœur de quartier de Janval, avec des espaces publics repensés et apaisés à la jonction d’un groupe scolaire, d’une maison de quartier/mairie annexe et d’un équipement sportif. Sur Janval, ce projet s’ajoute à l’opération conduite par Habitat 76 rue de Dijon. Le projet, en cours de réalisation, se compose de 2 bâtiments d’habitations collectives à R+3, totalisant 46 logements.

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39PERSPECTIVES FICHES PROJETS

08RÉSIDENCE MARIE-THÉRÈSE FAINSTEIN

Sur le site de l’ancienne école Fénelon emblématique dans le quartier du Pollet, la résidence Marie-Thérèse Fainstein a été conçue comme un programme de construction et de réhabilitation. Réalisée par le bailleur Habitat 76, elle a été inaugurée le 13 novembre 2015. L’ensemble regroupe 2 immeubles réhabilités et 1 immeuble neuf (27 logements locatifs sociaux et 1 cabinet médical en rez-de-chaussée).

COÛT DE L’OPÉRATION4 923 875 € TTC

FINANCEMENTHabitat 76, État, Caisse des dépôts, Département, Dieppe-Maritime, Crédit foncier, Ville de Dieppe

07L’ÉCOQUARTIER DU VAL D’ARQUET

L’écoquartier est le fruit d’un partenariat engagé entre Sodineuf habitat normand, la Ville de Dieppe et l’Ademe. Il est conçu comme un quartier économe en matière de consommation d’espace, avec une diversité des types d’habitat proposée permettant la mixité sociale. La volonté était également d’orienter les logements au sud/sud ouest, de donner la priorité aux déplacements « doux » piétons et cyclistes, et de faciliter une bonne appropriation de ce quartier par les habitants. Au total, le Val d’Arquet comprend environ 230 logements (50 lots libres de constructeurs, 21 logements locatifs réservés à ErDF, 7 logements individuels en accession sociale et 153 logements locatifs sociaux individuels et collectifs).

09RÉSIDENCES POUR PERSONNES ÂGÉES

L’ensemble des résidences pour personnes âgées fait l’objet d’un important programme de travaux d’amélioration du confort et de l’accessibilité : pose d’ascenseurs, aménagement de salles de bains, isolation thermique…  Les travaux les plus spectaculaires sont conduits à la résidence Marcel-Paul du Pollet, permettant ainsi de requalifier la place sur laquelle elle donne. D’autres travaux seront engagés sur la RPA Victor-Hugo. Dans le même mouvement, la Ville participe à la reconstruction de l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, du Château-Michel ainsi qu’à la diversification de l’offre avec la création d’un Logiseniors de 24 logements à Neuville, sur l’ancienne emprise de la rue Le Guyon.

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78,5% 8,9%

18  929

1 361de résidences principales de résidences secondaires

LOGEMENTS

LOGEMENTS RÉHABILITÉS MÉNAGES

LOGEMENTS RÉSIDENTIALISÉS

AU VAL DRUEL ET À NEUVILLE-

LÈS-DIEPPE

LOGEMENTS DÉMOLIS ET

RECONSTRUITS SUR LE SECTEUR

DE NEUVILLE- LÈS-DIEPPE

LOGEMENTS CONCERNÉS PAR L’AMÉLIORATION DES ASCENSEURS

DIEPPE logement

PHARES ET BALISES

36,5%

dans le cadre des opérations programmées d’amélioration de l’habitat

de ménages sont propriétaires de leur logement

Sources : Insee, Ville de Dieppe

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Dieppe e  une villepopulaire. Qu’e -ce que le mot signifiepour vous ?Prenez Nice. C’e  une ville populaire qui se protège de la mer et invente la promenade des Anglais. C’e  tout de suite moins populaire. Dieppe, c’e  une ville qui n’e  pas ho ile aux autres, dont les pauvres. Je ne parle pas de mixité, c’e  un ma�in convenu, que tout le monde réclame. Je préfère le mélange, le métissage. La « bonne ville » e  évidemment mixte, elle comprend tout le monde. Une ville trop �écifiée pour certaines catégories, par exemple pour les ri�es ou les congés payés c’e   upide. Ça donne Deauville. Mais je ne vois pas pourquoi Dieppe ne se prendrait pas pour Deauville, dans l’imaginaire ! Elle peut le faire tout en re ant accueillante pour tous.

Comment avez-vousdécouvert Dieppe ?C’e  une rencontre de hasard ! Je suis venu en vacances à Dieppe plusieurs fois l’été dernier. J’ai trouvé ce�e ville absolument formidable. Je m’y suis baladé avec mes enfants et mes petits-enfants, j’ai trouvé qu’elle dégageait une atmo�hère incroyable. J’ai vu l’intérieur de la ville, extrêmement beau, ri�e d’une hi oire accumulée. J’ai découvert une ville remplie de fantômes, d’hôtes de passages. Ça m’a plu qu’Oscar Wilde soit passé par là !J’ai adoré le rapport entre le port et la ville, la mise en scène de la mer, qui e  un peu touri ique, et les ports. En revan�e, je ne suis pas fasciné par le front de mer, bien que le site soit très, très beau. Mais il y a des éléments qui me me�ent en colère, dans l’ar�ite�ure de certains bâtiments. Tout comme je pe e contre la taille ridicule de vos arbres, sur le quai Duquesne ou sur l’avenue Gambe�a. Il faut les laisser pousser !

Une ville, ce n’est pas moyen, c’est une exception, une singularité

«  Monsieur le maire. J’ai découvert votre ville cet été et j’en suis tombé amoureux. Pourrions-nous nous y promener ensemble afin que je vous fasse part de quelques évidences   ». C’est en ces termes que Roland Castro, architecte et urbaniste de renom international, concepteur du projet Banlieues  89 en 1981 et du Grand-Paris dans les années 2010 a écrit au maire de Dieppe, en septembre dernier. Quelques semaines plus tard, rendez-vous était pris pour un échange direct et savoureux sur la ville, les politiques de logement et de rénovation.

PANORAMA URBANISME

Propos recueillis par Bruno Lafosse

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Comment ?À Paris par exemple, je pense qu’il faudrait me�re les mini ères en banlieue. J’aurais voulu que la grande bibliothèque (François-Mi�errand) s’in alle là où e  le Stade de France, et que l’Opéra de la Ba ille soit con ruit au confluent de la Seine et de la Marne. Il faut me�re dans les endroits qui sont les plus fragiles les équipements les plus importants. À Nancy, on a con ruit la cinémathèque dans l’un des quartiers les plus difficiles. Ça a donné aux habitants de toute la ville des raisons d’aller dans ce quartier.

Vous vous définissez comme un utopi e…Un utopi e concret ! Quand en 1936 l’Assemblée nationale issue du Front populaire a adopté les congés payés, ce qui était un séisme mental, elle l’a fait à l’unanimité. C’e  un fait méconnu qui montre la capacité d’une utopie à s’imposer à tous. C’e  ça une utopie concrète. C’e  quand tout le monde e  pour. C’e  pareil pour le programme du Conseil national de la Rési ance, avec la Sécu, le vote des femmes ou la nuit du 4 août 1789 avec l’abolition des privilèges votée à l’unanimité. C’e  ça une utopie concrète, c’e  quand une idée devient hégémonique et que tout le monde y adhère. On peut nous traiter de doux rêveurs, mais les grandes �oses sont le fait des doux rêveurs.Sur le plan urbain, l’utopie concrète s’e  réalisée dans le travail fait autour des cités-jardins dans les années 1930. Un travail aujourd’hui reconnu unanimement sur du logement urbain pour le plus grand nombre de qualités. C’e  beaucoup mieux que ce que l’on a fait plus tard !

La ville moyenne c’e  un concept qui a du sens ?Une ville ce n’e  pas moyen ou pas moyen. C’e  une exception, une singularité. Or Dieppe e  une ville singulière par son rapport entre le grand large et l’intérieur de la ville. Une ville ouverte sur la plage d’un côté, le port et le travail de l’autre. Ce n’e  pas une ville moyenne enclavée et sini re, dans laquelle seule exi e la préfe�ure. C’e  une ville a�ive. Et puis c’e  un port, ça �ange tout.

Vous avez été critiquesur les politiques derénovation urbaine…Je suis contre la démolition comme pensée. Je suis pour le remodelage. Je pense qu’au lieu de démolir, il faut avoir pour projet de transformer l’exi ant, qui�e à l’embellir, ce que j’ai réussi à faire par endroits. Je pense que la politique de rénovation urbaine démolit beaucoup, bêtement, et n’e  pas assez ambitieuse. Pour réussir une politique de rénovation urbaine, il faut apporter une a�ra�ivité qui dépasse le simple cadre du quartier, qui donne aux autres des raisons de s’y rendre.

Au lieu de démolir, il faut transformer

l’existant

1 | Aubervilliers ; place du Front populaire : habiter le Ciel est une tour, un village vertical. C’est l’invention d’un nouveau mode de vivre ensemble. Le sol monte avec les étages de la tour et façonne tous les 4 niveaux de grands jardins suspendus. Il est aujourd’hui en chantier à Aubervilliers.

2 | Paris XXe ; rue de Bagnolet : en créant un escalier parisien dans l’axe de la rue Daval nous avons réussi à construire un morceau de ville, de l’habitat , la plus grande médiathèque de Paris et un hôtel Mama Shelter.

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La maison, ce n’est pas seulement un machin technique

3 | Vigneux-Big Babel : projet lauréat pour la réhabilitation et la transformation de la Tour 27 dans le quartier de la Croix Blanche à Vigneux-sur-Seine.

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PANORAMA URBANISME

Quels projets portezvous qui relèvent del’utopie concrète ?J’ai une vision de la ville qui e  celle de l’égalité urbaine absolue : la fin du rapport banlieue-périphérie, les endroits les plus mo�es peuvent devenir les plus beaux. Ce que j’ai fait, parfois. J’ai transformé un quartier à Lorient, qui était le plus horrible et e  devenu une carte po ale ! Nous ne sommes plus habitués à l’idée qu’il y a du rêve possible et « fabricable ». On e  accablé par des po ures de renoncement.

La ville ne s’e -ellepas figée dans sesquartiers, pour ri�esou pour pauvres ? C’e  vrai, mais on peut faire des �oses. En ce moment, je travaille sur un projet de tour avec des jardins su�endus. Ça ne va pas être que pour les ri�es. Il n’y a pas de fatalité.

On parle de plus en plus de produit au lieu du logement… Je n’emploie pas le mot de logement, je parle d’habitat. Habiter, ce n’e  pas loger. On avait ce mot d’ordre en mai 68 ! La différence, c’e  qu’habiter c’e  pouvoir s’approprier, se sentir accueilli, reconnu dans sa dignité. Pour ça, il faut de la qualité  : que le hall d’entrée ne soit pas un trou à rats, que la maison, même dans un cadre colle�if et locatif, ne soit pas un « ma�in » uniquement te�nique, qu’il y ait des pièces en plus pour ranger… Que cela donne un sentiment de fierté aux gens. Nous avons réalisé des logements sociaux à Boulogne-sur-Mer, avec des grands volumes, des logements de type atelier d’arti e. Au début, les gens n’arrivaient pas imaginer que c’était pour eux, dans un quartier où il y avait trois générations de �ômeurs. Nous sommes retournés, pour Noël. Nous étions en larmes quand nous avons vu comment les gens avaient décoré les halls, les appartements… Ils se sont approprié leur « �ez eux ». Plus t’es pauvre, plus il faut que ce soit beau.

Vous liez le citoyen et le citadin…Dans les grandes villes, les gens se sentent citoyens et citadins. Toutes les enquêtes montrent que plus c’est moche, moins on vote. Quand tu prends la carte du vote Front national, tu as la carte de la merde urbaine. Il y a un rapport entre le sentiment d’appartenance à son quartier quand il est de bonne tenue et quand on est isolé dans son pavillon, au troisième cercle de la périphérie d’une grande ville.

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4747MOT À MOT

DurableLe difficile, délicat et subtil art de durer… Ce fut longtemps l’affaire des grands de ce monde, des monarques ensoleillés aux sombres potentats. Et l’éternel défi des amants, pourtant condamnés par la fuite inexorable du temps. L’enjeu de faire exi�er, toujours, ce qui par nature se dérobe…

“Avec le temps va, tout s’en va”, �antait le vieux Léo. Être durable c’e  inscrire son parcours dans un temps long, tout en prenant en compte le présent et en anticipant l’avenir. Dans un monde où rien ne dure, c’e  à la fois le projet immode e de laisser sa trace dans l’exi ence –  voire dans l’hi oire ! – et la nécessité de dépasser notre propre fin pour penser à l’avenir, à celui des autres, des générations futures. Cela suppose d’agir pour ici et maintenant mais aussi pour demain. En donnant à ceux qui vont nous succéder de quoi continuer à vivre et à inventer leur présent et leur futur. Après moi, ce n’e  pas obligatoirement le déluge !

Le durable, c’e  comprendre que nous n’emporterons rien au paradis ou en enfer — ou si peu et en tout cas pas de bien matériel. Ce qui e  sûr en revan�e, c’e  ce que nous laisserons ici-bas : nos bouteilles pla iques sur l’e ran, nos dé�ets nucléaires plus ou moins enfouis, nos gaz à effet de serre, nos pe icides, nos réserves d’énergies fossiles à vide, nos eaux polluées. Que de bonnes raisons de penser durable et de répondre à l’invitation d’Edgar Morin « d’habiter poétiquement la te�e ». Mais brisons-là, durer ne veut pas dire s’éterniser.

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PERSPECTIVES NATURE EN VILLE

La vraie nature de Dieppe

Même si elle semble avoir été chassée par l’urbanisation, la nature n’a jamais totalement disparu de nos cités. Elle tente aujourd’hui de reprendre ses droits, pour peu qu’on accepte de lui faire une place et de changer de regard.

Contrairement aux idées reçues, la ville n’est pas qu’une succession de rubans de bitume et de cubes de béton. Elle est aussi constituée

d’espaces naturels, poumons verts et petits coins de nature qui fleurissent et qu’il faut préserver ou aménager. Ils sont parfois invisibles à nos yeux,

mais ils ont résisté tant bien que mal au mouvement d’urbanisation. Certains ont même été créés par elle à l’image du front de mer au XIXe ou, plus près du nous, du parc François-Mitterrand sur les remblais du bassin Bérigny.

Si la ville n’a pas toujours su réserver à la nature la place qu’elle mérite, elle peut s’avérer plus accueillante qu’on ne le croit à la biodiversité. Les abeilles se portent mieux au pied des immeubles que dans certains �amps gavés de produits phytosanitaires. Les ru�es de Dieppe en apportent

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l’illu ration et leur miel régale les écoliers comme les nouveaux habitants auxquels il e  offert. Les arbres s’y épanouissent et offrent en retour de nombreuses vertus sanitaires en réduisant la pollution de l’air et en apportant de la fraî�eur dans les rues.« Les arbres ne peuvent pas, et ne doivent pas, se sub¥ituer à d’autres ¥ratégies d’assainissement atmosphérique, mais ils sont un puissant moyen de purifier et refroidir l’air, qui peut y être associé », e ime l’organisation non gouvernementale américaine Nature Conservancy citée dans Le Monde du 3 novembre 2016. L’opposition ville-nature relève de plus en plus d’un combat du passé. En se densifiant, comme sur Dieppe Sud, la ville préserve aux alentours des terres agricoles devenues précieuses. Elle peut même offrir à la nature des e�aces nouveaux de conquête ou de reconquête : fri�es où les plantes vont au bout de leur cycle naturel, potagers et carrés potagers, comme les Incroyables come ibles, bois comme celui de Rosendal, �emins, coteaux de Neuville… D’ailleurs les habitants ne s’y trompent pas. Ils se sont mobilisés pour obtenir la réouverture du parc paysager de Neuville, totalement réaménagé dans le cadre de la politique de rénovation urbaine. Livraison e  a�endue au printemps 2017, avec un savant dosage entre les usages : cascade bucolique, promenade, e�ace de jeux pour enfants, �apiteau de cirque permanent… Ils sont également de la partie pour repenser le front de mer et sont consultés pour valoriser les 17 he�ares du bois de Rosendal, avec des �eminements repensés, des points de vue depuis ce vallon et la préservation d’arbres remarquables tels que des séquoias, des hêtres, des pins et autres marronniers d’Inde.

CONNAÎTRE LES MILIEUX NATURELS TERRESTRES ET AQUATIQUESPour valoriser son patrimoine, la Ville a décidé en 2016 d’identifier ses trames verte et bleue. Autrement dit de connaître plus précisément ses milieux naturels, terre res (trame verte) et aquatiques (trame bleue). Le Conservatoire d’e�aces naturels de Haute-Normandie e  �argé de mener les études et d’identifier les continuités entre ces e�aces, mais aussi de me�re à jour leur ri�esse et les éventuelles e�èces à préserver. Le travail e  scientifique, il a aussi une portée pédagogique puisqu’il perme�ra à la population de mieux connaître ces réservoirs de nature en ville et d’en profiter �aque fois que c’e  possible sans reme�re en cause les fragiles équilibres.Ce souci passe également par une nouvelle ge ion des e�aces verts. L’interdi�ion des produits phytosanitaires oblige à repenser la place de la végétation et même le  atut de nos « mauvaises herbes ».

« Nous avions comme enjeu la mise en valeur du parking de l’hôtel de ville dans sa fonction de parvis et son insertion dans le projet urbain : un lieu de vie, où il se passe des choses importantes dans la vie des familles et des citoyens. Le parti pris c’est de sortir de la plante annuelle ou bisannuelle, du fleurissement classique, connu des villes pour apporter plutôt une image de nature, de mouvement, d’espace vivant où des plantes qu’on appelle des vagabondes peuvent se ressemer et sont appelées à coloniser les espaces libres. »YANNICK FERRY, PAYSAGISTE, URBANISTE, ATELIER LIGNE

L’opposition ville-nature relève de plus en plus d’un combat du passé. La ville offre même à la nature des espaces de conquête ou de reconquête : friches, potagers partagés, bois, chemins…

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Les jardins se font moins rigori es, les herbes folles retrouvent droit de cité, jusqu’aux orties ! L’économie de ressources nécessite également de réflé�ir autrement les politiques de plantation et de fleurissement. Ce n’e  plus la quantité qui fait la beauté, mais la qualité, y compris le re�e� d’un certain cara�ère naturel et sauvage.

CHÈVRES ET MOUTONS : MÊME LES TONDEUSES SE FONT ÉCOLOS Le tout nouveau parvis de l’hôtel de ville en fournit un bel exemple, avec ses fleurs vivaces, ses plantes couvre sol qui limitent les efforts de déßerbage. L’obje�if e  de perme�re à ces e�aces de vivre en autonomie et en liberté, avec le moins d’intervention possible. Ailleurs, c’e  en fon�ion des usages et des cara�éri iques de �aque e�ace que l’on va me�re en œuvre une ge ion différenciée. Entre le parc d’ornement, la pelouse de foot et le bois ou la fri�e, la fréquence des entretiens va être adaptée.

« Je suis a�ivée à Neuville il y a vingt-deux ans. Mes petits-enfants étaient tout bébés. Je les ai emmenés au parc paysager et je me suis dit, « quelle tristesse », il n’y avait rien, c’était sale. Il fallait faire quelque chose et prendre conscience qu’on avait un bijou. Ce parc, c’est un poumon extraordinaire. On y respire. Il y a de la flore. Cela rend vraiment rêveur de s’y rendre aujourd’hui. »FRANÇOISE GODARD, PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION DES AMYS DU PARC 

Même les tondeuses se font écolos : l’écopâturage a pris ses quartiers sur le port, à la résidence Lemeunier et aux abords du �âteau. Les moutons et les �èvres entretiennent les e�aces moins accessibles et régulent la présence de plantes invasives comme la renouée du Japon. Et pourquoi pas, demain, les pelouses de la plage ?

Toutefois la main de l’homme ne re e pas su�endue au-dessus de la terre. Comme elle l’a toujours fait, elle continue de cultiver et modeler les jardins partagés dans tous les quartiers. Les derniers nés sont situés, ce n’e  pas un hasard, dans les quartiers populaires du Val Druel et au Pollet, où ce sont des demandeurs d’asile qui travaillent la terre pour se nourrir et partager leur culture. Avec la convi�ion que nos e�aces naturels produisent plus que du vert. Du potager au GR 21 tout ju e réhabilité, en passant par les pelouses du front de mer qui accueillent le Fe ival international du cerf-volant ou la fête foraine, ils cultivent également du vivre ensemble. Et sèment l’idée qu’il exi e bien des �emins pour la nature en ville.

Bruno Lafosse

PERSPECTIVES NATURE EN VILLE

Le statut de nos mauvaises herbes est appelé à changer. Les jardins se font moins rigoristes, les herbes folles retrouvent droit de cité, jusqu’aux orties !

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02RÉFECTION DU GR 21

Sur le GR 21, le chemin du Camp de César a été rouvert en 2016 en reprenant le tracé du chemin rural initial. Les travaux ont consisté en un débroussaillage puis reprofilage du chemin réalisé en cailloux concassés, avec la réalisation de pas-d’âne en chêne et la mise en place de chicane pour passage sélectif (piétons et vélos). Des travaux complémentaires ont été conduits suite à la découverte de deux bunkers : réalisation de dalles béton au-dessus des bunkers et aménagement du chemin de manière à passer au-dessus des bunkers.

COÛT DE L’OPÉRATION23 952 € TTC

FINANCEMENTVille de Dieppe, Département

01PARC PAYSAGER DE NEUVILLE

Dans le cadre de l’opération de rénovation urbaine, la Ville conduit le réaménagement du parc paysager de Neuville en vue de sa réouverture au public en 2017. Dans un espace désormais ceint de clôtures, les travaux consistent en l’amélioration et l’éclairage des cheminements pour piétons, la création d’une aire de jeux pour enfants et adolescents, la revitalisation de la rivière et de la fontaine ainsi qu’une plateforme pour l’accueil d’un chapiteau permanent dédié à une école de cirque.

COÛT DE L’OPÉRATION3 131 633 € TTC

FINANCEMENT Ville de Dieppe, Région, Département, DDU

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03BOIS DE ROSENDAL

Le bois de Rosendal borde la frange nord du quartier du Val Druel sur une surface de 17 ha. Il est doté d’arbres remarquables tels que des séquoias, des hêtres, des pins et autres marronniers d’Inde. Son réaménagement comporte un double enjeu : la valorisation du patrimoine paysager avec la réfection des cheminements et le désenclavement du quartier grâce à la traversée de nombreux piétons, sportifs et cyclistes avec un accès direct au centre-ville. La maîtrise d’œuvre désignée en novembre 2016 va permettre de mener le projet à bien.

COÛT DE L’OPÉRATIONenviron 600 000 € TTC

FINANCEMENTVille de Dieppe, Anru

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55PERSPECTIVES FICHES PROJETS

05PAVILLON BLEU POUR LES EAUX DE BAIGNADE

Pendant cinq années consécutives, les plages de Dieppe et de Puys se sont vues décerner le label Pavillon Bleu qui atteste de la qualité des eaux de baignade et des services proposés sur les plages. Côté qualité des eaux de baignade, l’effort est volontariste : contrôles réguliers entre la mi-juin et la mi-septembre, information du public. En parallèle, la propreté et l’hygiène sur le front de mer sont assurées par des agents municipaux et par le service littoral de l’Estran, ainsi que par la mise en place du tri sélectif, de douches et de toilettes. L’obtention du Pavillon Bleu dépend également de l’accessibilité de la plage avec un service d’accompagnement à la mer pour les personnes à mobilité réduite.

FINANCEMENT Ville de Dieppe

04TRAMES VERTE ET BLEUE

La Ville de Dieppe et le Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Normandie se sont associés pour identifier et valoriser la trame verte et bleue sur le territoire communal. La trame verte concerne la partie terrestre. Elle est constituée de réservoirs de biodiversité reliés entre eux par des corridors écologiques. La trame bleue concerne les masses d’eau. Elle s’étend jusqu’à la laisse de basse mer et dans les estuaires, à la limite transversale de la mer. La convention permettra de lancer un travail d’identification de ces zones en vue d’intégrer ces préoccupations dans le plan local d’urbanisme en 2017.

COÛT DE L’OPÉRATION14 000 euros TTC

FINANCEMENT Ville de Dieppe, Région

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06CHEMIN DES FONTAINES

Le chemin des fontaines reliant Janval, au Petit-Appeville, sur 1 400 m environ était fermé depuis environ quarante ans, coupé en plusieurs endroits à cause de la végétation et de l’urbanisation. Dans le cadre de son Agenda 21, la Ville de Dieppe a lancé les travaux de débroussaillage et de nettoyage, en lien avec le service Littoral de l’Estran Cité de la mer et le lycée horticole d’Offranvillle. Ouvert en 2013, ce sentier de randonnée permet d’assurer la continuité avec les autres itinéraires pédestres autour de Dieppe.

COÛT DE L’OPÉRATION30 000 euros TTC

FINANCEMENT Ville de Dieppe, Département

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PERSPECTIVES ATTRACTIVITÉ

Force d’a�ra�ion

Ceªe ville vous prend dans ses filets. Qu’on éprouve le coup de foudre pour son patrimoine, son front de mer et son port ou qu’on raisonne par réalisme économique, Dieppe ne manque pas d’atouts.

Comment enrayer l’érosion des villes côtières normandes ? Il ne s’agit pas là du problème de recul des falaises, mais de la

démographie fléchissante contre laquelle luttent Dieppe, Le Havre et Fécamp depuis plus de trente ans. Une quadrature du cercle pour les urbanistes, les géographes comme pour les décideurs locaux.Qu’on ne s’y trompe pas. Ce�e difficulté e  celle de l’ensemble des bassins de vie, car à ce petit jeu, le périurbain, en dépit d’un développement considérable

basé sur le foncier di�onible, ne tire pas son épingle du jeu. Les communes périphériques de Dieppe subissent le phénomène dans une moindre proportion, ce qui au passage invalide la thèse d’une imposition locale repoussoir. Bordeaux, ville aux impôts particulièrement élevés, n’e -elle pas considérée comme la plus a�ra�ive de France ? Mais déplorer ne suffit pas, il faut d’abord comprendre. Dans une France qui a poursuivi sa croissance démographique et connaît une natalité supérieure à ses voisins, la fra�ure territoriale e  une réalité. D’un côté, des territoires métropolitains qui continuent leur croissance. De l’autre, des villes petites et moyennes qui lu�ent tant bien que mal pour exi er dans une diagonale du vide.

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58ADIEU TRENTE GLORIEUSES INDUSTRIELLES, BONJOUR BUSINESSL’a�rait des métropoles se fait sentir. Elles concentrent les centres de décision, d’études, l’offre de soins, les infra ru�ures, les ri�esses. En Normandie, la fusion des deux anciennes régions conduit à accentuer la concentration des centres de décision sur les métropoles. Caisse d’allocations familiales, Pôle emploi, Agence régionale de santé, Banque de France, Chambres de commerce et d’indu rie… on ne compte plus les fusions de  ru�ures et parfois la suppression pure et simple de dire�ions ou de gui�ets. La fermeture de maternités ou encore d’in ituts de formation aux soins infirmiers vient aggraver les effets d’une désertification médicale à hauts risques. La suppression de la ligne dire�e Dieppe-Paris s’inscrit aussi dans ce mouvement centrifuge qui consi e à renvoyer toujours plus en périphérie des pans entiers du territoire et de ses habitants.

Au tournant des années 1980, certains ont imaginé qu’un modèle économique allait s’imposer sur les villes de la côte : l’économie résidentielle. Ce n’e  plus l’indu rie et la produ�ion qui donnent le “la”, mais les services mar�ands aux personnes. Autrement dit un modèle de développement basé sur le tourisme, les commerces, les services à la personne et le loisir. Adieu trente glorieuses indu rielles, bonjour business, il fallait tourner la page et reconvertir à tout vent. Dans le Nord de la France les mines et leurs fri�es deviennent centres commerciaux voire pi e de ski artificielle !

PAS QUESTION D’UN BRONZE-FESSES POUR PARISIENS FATIGUÉSSur la côte d’Azur, le mouvement effréné de con ru�ion de logements, peu soucieux des ressources et du paysage, se poursuit. Au tourisme e ivalier, s’ajoute le projet de capter une part de ce�e population vieillissante à fort pouvoir d’a�at qui rêve depuis si longtemps de se faire une place au soleil… Certains ont imaginé ici à Dieppe un tel modèle, lou�ant vers Deauville et une sociologie qu’ils trouvaient plus valorisante. Mais Dieppe a refusé d’en�aîner les projets de résidence de  anding, de réduire la pê�e à un folklore de carte po ale, d’engager une reconversion de la ville portuaire et indu rielle en bronze-fesses pour Parisiens fatigués.

Le raccourci illu re la nature des clivages et des �oix faits. Dieppe a intégré le tourisme comme une donnée importante de son économie, aménageant dans les années 1990 son port de plaisance et son quai Henri IV, modernisant son front de mer. Le commerce a fait l’objet d’un accompagnement volontari e, en particulier celui du centre-ville et de proximité avec une opération Fisac. Mais du passé indu riel, pas que ion de faire table rase. Dieppe n’a pas perdu de vue l’importance de son appareil produ�if qui pèse aujourd’hui encore pour près d’un quart dans le PIB local.

« Nous réclamions depuis un moment une main-d’œuvre en CDI plutôt qu’intérimaire et nous avons été écoutés. Avec 90 CDI, En 35 ans de ca�ière chez Alpine, je n’ai jamais assisté à une telle vague d’embauches. »PATRICK CAREL, RESPONSABLE DE L’INTERSYNDICALE D’ALPINE

Dans le Nord de la France les mines et leurs friches deviennent centres commerciaux voire piste de ski artificielle !

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« J’ai 28 ans : bien sûr qu’il y a un avenir dans la pêche. C’est vrai que c’est difficile, que les quotas et la concu�ence déloyale sont des obstacles, mais c’est un métier magnifique et je le conseillerais à tous les jeunes qui y croient et que la mer aªire. »LOÏC MARGUERIE , PATRON DE PÊCHE

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La pê�e nourrit plusieurs centaines de personnes et e  soutenue par une �arte de valorisation des produits locaux. Le transman�e s’e   abilisé puis a regagné des trafics fret et voyageurs avec plus de 400 000 passagers annuels, qui sont autant de visiteurs potentiels. Il offre aussi un débou�é maritime crucial pour l’économie locale. Dépassée l’indu rie ? Après avoir rési é, elle se relance avec Alpine et crée même de l’emploi hyperqualifié pour répondre aux besoins de développement de l’entreprise qui vise le premium, comprenez la qualité de haut niveau imposée par les  andards allemands. Des grappes d’entreprises Meca-Energies et Dieppe Navals regroupent les opérateurs et se mobilisent pour le maintien et l’ouverture de formations toujours plus qualifiantes pour les ouvriers et te�niciens du XXIe siècle.

ET DEMAIN ? POUR SON AVENIR, LA VILLE MET CAP AU SUD, ASSURÉMENTLa défense du service public e  une con ante, même si elle n’e  pas un long fleuve tranquille. Menée dans un contexte de vents contraires, elle a permis de maintenir la présence publique sur le territoire. Un hôpital modernisé, un bâtiment du Tonkin qui ancre à Dieppe la présence de Pôle emploi, un tribunal de plein exercice maintenu de haute lu�e, une connexion à la fibre optique et une maison des services de l’État qui contrebalance partiellement le désengagement dans le fon�ionnement des sous-préfe�ures… Avec, en tout, des centaines d’emplois à la clé.

« Pour mon entreprise, la ligne transmanche est vitale. 50 % de mon activité transport est réalisée par l’embarquement de semi-remorques vers l’Anglete�e. La troisième rotation est une bonne chose. Elle offre bien plus de facilité et de souplesse. » BRUNO BÉLIARD, CHEF D’ENTREPRISE EURO CHANNEL LOGISTICS

Et demain ? Pour son avenir, la ville met cap au sud, assurément, avec Dieppe Sud, son quartier en mutation à deux pas du port et du centre-ville. Pas moins de 38 he�ares de fri�es à aménager et à transformer selon une logique façon puzzle. Vision d’ensemble et pragmatisme sont ici combinés pour proposer une extension du centre-ville, avec un programme de 500 logements, l’arrivée de locomotives commerciales, mais aussi des e�aces qui peuvent accueillir des a�ivités portuaires comme indu rielles. Le tout dans une ar�ite�ure soignée qui fait é�o au bâti exi ant, notamment aux façades du quai Henri IV. À deux pas, se trouvent la gare, e�ace à réaménager, la Halle à tabacs, la scène nationale, la médiathèque… et peut-être, allez savoir, cet aquarium avec sa fosse de plongée de 43 mètres, dont le projet se dessine peu à peu. Vivement demain !

Bruno Lafosse

PERSPECTIVES ATTRACTIVITÉ

Dépassée l’industrie ? Après avoir résisté, elle se relance avec Alpine et crée même de l’emploi hyperqualifié pour répondre aux besoins de développement de l’entreprise qui vise le premium.

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02RÉSIDENCE PASTEUR

Ce programme de résidence comprend 46 appartements se déclinant du T1 au T5 (avec terrasse pour la plupart) dans une résidence à l’architecture contemporaine, destinée au secteur tertiaire et à l’habitation. L’Avenue Pasteur, dans laquelle est située la résidence, bénéficie d’un emplacement de qualité, proche des gares SNCF et routière et à proximité immédiate du centre-ville, des jardins de l’Hôtel de Ville et du port. La résidence répond aux exigences de la réglementation thermique RT2012.

FINANCEMENT SCCV de la Côte d'Albâtre

01ZAC DIEPPE SUD

Sur 38 hectares, la Zac Dieppe Sud, est conçue comme une extension du centre historique, entrée et vitrine de la ville aux fonctions urbaines combinées : commerce, industrie, logement, port, culture… Dans ce cadre, les opérateurs Gidec et Wilhelm & Co proposent de réaliser une offre commerciale sur 17 000 m2, complémentaire de celle de l’hyper-centre, avec des enseignes de renom ainsi que la construction de 500 logements et de 800 places de parking. L’opération sera complétée par des logements étudiants et la réalisation de nouveaux espaces publics.

FINANCEMENT Gidec et Wilhelm & Co pour les programmes immobiliers

Semad, Ville de Dieppe dans le cadre d’une concession d’aménagement pour les espaces publics

MAÎTRISE D’ŒUVRE agence d’architecture Patrick Chavannes

03AQUARIUM

Porté par un opérateur privé, le projet consiste en la création d’un aquarium, musée de la mer et fosse subaquatique de 43 mètres sur un terrain de 11 000 m², dans Dieppe sud. Il est prévu une terrasse avec un restaurant d’un côté et un solarium de l’autre. Ouverture souhaitée pour 2019 avec une fréquentation escomptée de 250 000 visiteurs/an.

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61PERSPECTIVES FICHES PROJETS

04BÂTIMENT DU TONKIN

L’immeuble Le Tonkin, de 6 000 m² de bureaux et espaces commerciaux répartis sur 5 niveaux, a été inauguré le 13 octobre 2015. Cet équipement accueille la CPAM (propriétaire de ses locaux), Pôle emploi, la Caisse d’Épargne et le point d’accueil de la Macif Val de Seine-Picardie. La Semad y a relocalisé également son siège.

FINANCEMENTInvestisseurs Imfined (Groupe financière Duval) à hauteur de 51 % et à 49 % par la Caisse des Dépôts

ARCHITECTEBE Baumschlager Eberle

05MULTIPLEXE

Dans le cadre de sa politique de développement des fonctions de centralité et d’attractivité, la Ville de Dieppe a impulsé le projet de création de cinéma multiplexe de centre-ville, à proximité du pôle gare, Dieppe Sud et de Dieppe scène nationale. Une étude de faisabilité a été validée le 23 septembre 2014. L’étude de programmation a été définie courant 2015 : programmation d’un multiplexe de 8 salles, comprenant environ 1 300 fauteuils.

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06ROUTE DE POURVILLE, ÉQUIPEMENTS SPORTIFS

La fermeture de la route de Pourville (RD 975) en février 2016 est la conséquence de la fragilisation de la falaise. Cette fermeture a contraint le Département et la Ville de Dieppe à redéfinir un tracé pour 2017. Il implique de réaménager et de relocaliser les équipements sportifs, en lien avec la Région pour les deux lycées. Sur le site, seront aménagés une piste d’athlétisme de 250 mètres, une aire de lancer, une aire de saut et un espace mutable. Hors site, sur le complexe Auguste-Delaune, un terrain de rugby avec vestiaires et tribunes sera implanté par la Ville de Dieppe, ainsi qu’un terrain rénové en synthétique pour un usage rugby-football.

COÛT DE L’OPÉRATION7 304 000 euros

FINANCEMENTVille de Dieppe, Région, Département,Communauté d’agglomération

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63PERSPECTIVES FICHES PROJETS

08ALPINE

Fin 2016, la marque sportive emblématique se relance, à partir de son site historique dieppois. L’entrée en production d’un nouveau modèle début 2017 s’ajoute à l’ouverture d’une chaîne de production de véhicules électriques, en 2014 et à l’intégration du département pièces et compétitions. Pour répondre à ses nouveaux besoins, la firme du groupe Renault réorganise et étend ses locaux. La Ville de Dieppe cède à l’euro symbolique le terrain de l’ancien stade Maurice-Thoumyre à l’agglomération Dieppe-Maritime afin qu’elle puisse le mettre à disposition d’Alpine pour accompagner son développement.

VALEUR DU TERRAIN DU STADE826 630 €

07FIBRE OPTIQUE

Le déploiement de la fibre optique jusqu’aux logements à Dieppe est une réalité en 2016 avec les 1 000 premiers foyers éligibles. L’opérateur Orange déploie la fibre en débutant sur les quartiers jusqu’alors les plus mal desservis en internet haut débit : Caude-Côte, Val Druel, Janval et le Pollet. Les débits de la fibre optique, jusqu’à 30 fois plus rapides que ceux de l’ADSL favorisent l’émergence de nouveaux usages Internet et multimédia à la maison. Fin 2017, environ 40 % des Dieppois auront accès à la fibre et 100 % en 2020.

09

09QUAI SUD, RÉSIDENCE ET HÔTEL

Lancé en 2016, le programme Quai Sud vise à construire soixante-treize logements et un hôtel de soixante deux chambres et 250 m² divisibles de locaux d’activité (bureaux ou activité libérale) sur le site de l’ancien garage Laffillé, entre le boulevard du Général de Gaulle et la rue d’Écosse.Du T2 de 45 m2 au T5 de 140 m2 avec terrasse ou balcon, ces appartements seront pour moitié en accession à la propriété et pour moitié loués par Sodineuf.

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1 925

1  250 39,7%

3e

21 000400 000

4 PORts

16 497établissements à dieppe

passagers transmanche

Répartition des emplois

EMPLOIS

axes de liaison

routière relient

Dieppe au reste de la France et

de l’Europe.

ligne SNCF de

Normandie avec

1million de voyageur

par an

DIEPPE ville attractive

PHARES ET BALISES64

Commerce, transports et services divers : 43,4 %

Administration publique, enseignement, santé & action sociale :

42,1 % Secteur industriel : 10,3 %

Construction : 3,1 % Agriculture/pêche : 1,1 %.

1 lycée général, 3 lycées professionnels,

4 collèges, 1 centre hospitalier, 1 tribunal de plein exercice,

tribunal de commerce, tribunal des prud’hommes,

police, port, poste, Chambre de Commerce et d’Industrie,

Chambre de Métiers et de l’Artisanat, CPAM, CAF

Taux de chômage

sur la zone d’emploi

emplois: transmanche, commerce, pêche, plaisance

foyers équipés fibre optique en 2020

sources : insee, sncF, ville de dieppe

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65PHARES ET BALISES

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1

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Trouver des repères, tracer des frontières, partager de l’information, con ruire des représentations… Les cartes sont nées de ce besoin de donner une image du monde et de l’univers, de le rationaliser, de le me�re à plat. Outils scientifiques, elles perme�ent aussi d’imprimer sa marque car celui qui cartographie prend un ascendant sur le réel qu’il représente. Pour observer le dessous des cartes, les services culturels municipaux ont imaginé le projet “Ma ville, ma carte, mon territoire”. Ou comment la mise en carte de nos trajets convoque l’imaginaire, provoque l’é�ange de savoirs, interpelle le vécu de �aque personne à l’é�elle de son habitat, sa rue, son quartier… sa ville.

Ça tombe bien car Dieppe e  une ville de cartographes et de marins. En 1540, elle se dote de sa propre école avec des figures telles que Nicolas Desliens, John Roze ou Pierre Desceliers. Leurs cartes sont des œuvres, à l’imagerie ri�e et complexe qui se mêle aux connaissances scientifiques de l’époque acquises aussi par la navigation.Du projet Ma ville, ma carte, mon territoire e  née une exposition au Musée de Dieppe. Jusqu’en mai 2017, elle propose de découvrir six siècles de représentation de Dieppe et du monde à partir d’objets et cartes d’exception issues des colle�ions municipales. Plans, atlas, portulans, mappemonde ou encore représentations topographiques, ou tout simplement fantaisi es.

Le dessous

des cartes

Carte, plan, ville… Dès que l’homme s’approprie un espace, il lui faut le représenter. Même le ciel ne saurait nous échapper ! Avec “Ma ville, ma carte, mon territoire”,

Dieppe, ville historique de cartographie, révèle le dessous des cartes.

D’autres interventions arti iques ont vu le jour dans le cadre de ce projet. De la carte participative con ruite par Dieppe Ville d’art et d’hi oire au colle�if conduit par l’arti e Drane autour d’une que ion : « Que modifieriez-vous dans votre ville ? » Les réponses, sérieuses ou fantasques, ont donné lieu à une in allation grand format. Le thème a également in�iré Roland Shön, dont nous présentons dans les pages suivantes, l’invitation à la promenade dans Dieppe sur les traces d’une légende oubliée…

Bruno Lafosse

Exposition au Musée de Dieppe jusqu’au 8 mai 2017

1 | Pierre Desceliers, Grand planisphère portulan, 1546, (reproduction fin XIXe siècle), détail du Labrador et de Terre-Neuve.

2 | Nouvelle description hydrographicque de tout le monde, Jean Guérard (mort vers 1640), Dieppe, 1625, copie sur parchemin par Melle Tissot, 1885, original à la Bibliothèque nationale de France ; détail du cartouche du plus ancien plan de Dieppe.

3 | Globe terrestre, William Bardin & Thomas Marriott, Londres, après 1807, dépôt du fonds ancien et local, Médiathèque Jean-Renoir au Musée de Dieppe ; détail de l’Asie du sud-est.

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Avant eux il y avait la paix sur terre

Quand pour dix éléphants il n’y avait qu’un militaire

Mais ils sont arrivés et c’e� à coups de bâtons

Que la raison d’État a �assé la raison

Car ils ont inventé le fer à empaler

Et la �ambre à gaz et la �aise éle�rique

Et la bombe au napalm et la bombe atomique

Et c’e� depuis lors qu’ils sont civilisés

Les singes, les singes, les singes de mon quartier.

JACQUES BREL, 1961.

De toutes les villes en France qui ont

connu la célébrité par un personnage

illustre, une page d’histoire, un

édifice, une industrie, un festival

voire un fruit, un légume, une

confiserie, Dieppe est la seule à la

devoir à des animaux : la coquille Saint-Jacques, la sole,

le hareng (poisson dieppois, poisson de choix, certifiait

une ancienne publicité), l’éléphant qui a fourni l’ivoire

dont les artisans ont fait leur beurre (selon une expression

cauchoise), et le singe, ce grand oublié de l’histoire locale.

Le minuscule singe demeure l’ancêtre que l’Homme

majuscule hésite encore à inviter lors de ses fêtes de famille.

Les singes sont pourtant les héros de l’étonnante odyssée

de la Gyromance (du grec gyro, tourner, et de romance,

pièce poétique populaire), l’art de conter à un public une

histoire en l’illustrant par un déroulé d’images peintes sur

un rouleau de toile. Des conteurs dieppois, les estournis,

avaient inventé cette étonnante pratique. En faisant

intervenir des singes dans leurs spectacles, ils avaient

acquis une renommée, rarement accordée à des artistes

de rue, qui leur avait permis de sillonner toute l’Europe

du XVe à la fin du XVIIe siècle. Cette carte vous mène à la

découverte de certaines des rues de Dieppe où passent

encore les ombres des héros de cette épopée oubliée. Elle en

dit long sur l’incurable vanité de l’homme.

ROLAND SHÖN, 2016

POUR UNE PROMENADE DANS DIEPPE SUR LES TRACES D’UNE LEGENDE OUBLIEE

Roland Shön a toujours pris un malin plaisir à guider ses visiteurs et spectateurs vers son univers onirique et décalé. Parmi les procédés utilisés, la gyromancie est mise en œuvre depuis son spectacle Ni fini, ni infini en 2008. Cet art singulier du récit consiste à raconter une histoire en déroulant des images peintes sur un rouleau de toile. Dans le cadre du projet “Ma ville, ma carte, mon territoire”, Roland Shön nous invite sur les traces d’une légende oubliée, celle des singes et de leur influence sur la destinée dieppoise. Une visite à suivre, images en main, samedi 6 mai 2017 à 15 heures, guidée par l’artiste lui-même. Renseignements au 02 35 06 62 79.

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LIVRAISONS

MAISONS MURÉES DANS LE SILENCEMi�el Denancé e  photographe, �écialisé en ar�ite�ure. Ici, c’e  aux maisons murées qu’il s’intéresse, aux immeubles condamnés, aux petites agonies quotidiennes de Paris et de sa banlieue. Mathieu Belezi, Jeanne Benameur, Abdelkader Djemaï, Mourad Djebel, Jacques Jouet, Marcus Malte, sont écrivains. Les bâtiments en fin de vie de Mi�el Denancé leur ont in�iré à �acun un court récit inédit.

Petites agonies urbaines, ouvrage collectif, Éditions le Bec en l’air

9 ouvrages sur la ville disponibles dans le réseau D’lire des bibliothèques-ludothèques

DE TOUTES LES COULEURSMa ville ou l’hi oire de ma vie dans ma ville, et de la vie de ma ville. Et aussi ma rencontre avec une fille dans ma ville. Rouge, verte, blan�e, noire… Ma ville e  de toutes les couleurs, et mon hi oire avec la fille en voit aussi de toutes les couleurs. Conseillé pour les 7 à 12 ans.

Ma ville, par Barros, Éditions Grafouniages

LE TOUT-PARIS DE DOUDOUAu pied de la tour Eiffel, Doudou a été oublié. Mais tout le monde sait que les doudous ont une vie mouvementée quand les enfants ont le dos tourné… Emporté par un cani�e endiman�é, Doudou va sillonner Paris. D’aventure en aventure, il découvre ses lieux emblématiques, du Sacré-Cœur à l’Opéra Garnier, du Louvre aux catacombes, de la cathédrale Notre-Dame au jardin du Luxembourg… dès 3 ans.

La folle aventure de Doudou à Paris, de Raphaëlle Barbanègre / Éditions Graine2

À LA LETTREEn ville, les le�res de l’alphabet sont partout, dissimulées là où l’on s’y a�end le moins : un feu tricolore se transforme soudain en E, un G apparaît dans un réverbère, le K surgit d’un assemblage de câbles éle�riques… Et bientôt tout l’ordinaire de la ville devient extraordinaire.

Alphabetville, de Stephen T. Johnson / Circonflexe / Aux couleurs du monde

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DÉTROIT, VILLE FANTÔMEll était une ville. Ici, les maisons ne valent plus rien et les gens s’en vont, en les abandonnant purement et simplement ; la ville e  en lambeaux. Nous sommes à Détroit en 2008 et une blague circule : que le dernier qui parte éteigne la lumière. On dirait que c’e  arrivé. C’e  dans ce�e ville menacée de faillite qu’Eugène, un jeune ingénieur français, débarque pour superviser un projet automobile. Àomas B. Reverdy nous emmène dans une ville mythique des États-Unis devenue fantôme et met en scène des vies d’aujourd’hui, dans un monde que la crise a voué à l’abandon.

Il était une ville, de Thomas B. Reverdy, Flammarion

LE POUVOIR DE LA RUEPourquoi reconquérir les rues ? Parce que c’e  là que se joue une grande partie de la qualité de la vie dans une ville. Il y a des rues où l’on se sent bien, des rues vivantes sans forcément être commerçantes, où l’on se dit qu’on aimerait bien habiter et élever nos enfants. Et puis il y a des rues qui, à l’inverse, nous semblent mornes,  ériles, désertes. Pourquoi ? E -ce inélu�able ?De ces situations exemplaires, prises en Allemagne, en Suisse, au Danemark, en Angleterre et aux USA, l’auteur propose des pi es d’a�ion pour « reconquérir nos rues ».

Reconquérir les rues, de Nicolas Soulier, Éditions Ulmer

VILLE À FACETTESUne journée, une saison, une année où l’on voit ce�e ville vivre une exi ence aux multiples face�es, reflets de nos propres vies.

Et toute la ville s’éveille, de Laurie Cohen et Marjorie Béal, Balivernes éditions

DANS MA RUEMa rue e  vivante, elle e  multiple et �angeante. Elle me ressemble et fait partie de moi. Sur son bitume se déroulent les films de ma vie. Comme moi, elle a ses humeurs. Elle me mène par le bout du nez.

Ma rue, de Guillaume Guéraud et Anne von Karstedt, Éditions du Rouergue

AU CUBEUn récit en pop-up qui, à la manière d’un jeu de cubes, raconte la con ru�ion d’une ville.

Popville, de Anouk Boisrobert et  Louis Rigaud, Hélium éditions

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UTOPIES POUR LA VILLE DE DEMAIN

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UNE VILLE SANS VOITURESL’UTOPIE

Les voitures individuelles vont disparaître de la circulation

Pourquoi c’e� crédible

Une révolution e  en route. Le développement des tran�orts en commun dans l’ensemble des grandes villes et villes moyennes e  une tendance lourde : tramways, bus en site propre voire téléphériques urbains pour survoler les bou�ons ou les reliefs accidentés, comme vient de le faire la ville de Bre . Autre phénomène à l’œuvre : le développement �e�aculaire du covoiturage. Le  op avait di�aru, BlaBlaCar l’a remplacé et dépassé ! Il faut aussi compter sur les nouveaux engins à roule�es. Tro�ine�es, vélos classiques et éle�riques, gyropodes et autres roues éle�riques tracent leur �emin dans nos rues. Enfin, la montée en puissance des véhicules éle�riques avec 1 million de bornes de re�argement en 2020 et de l’éle�ronique embarquée perme�ent de proposer des véhicules sans condu�eurs et des livraisons par drone ! Science-fi�ion ? Les premiers véhicules sans pilote roulent déjà en Normandie et Dieppe prépare son centre de livraison urbain pour alimenter le centre-ville avec des petits véhicules éle�riques.

par Arno Bloussef

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2 UNE VILLE INTELLIGENTE L’UTOPIE

La ville nous parle à travers nos téléphones

Pourquoi c’e� crédible

3G, 4G et bientôt 5G, wi-fi et li-fi qui prévoit la transmission des données par la lumière. Tout s’accélère dans le débit qui conduit les informations jusqu’à nos smartphones. Internet e  devenu mobile et l’on veut de l’information maintenant tout de suite, là où l’on se trouve. C’e  déjà le cas quand telle application de voyage nous invite à découvrir le meilleur re o à proximité grâce à la géolocalisation. Demain, c’e  toute la ville qui nous parlera grâce au partage des données ! Et elle risque d’être bavarde : places de  ationnement, qualité des eaux de baignade, programme de la Foire aux harengs, coupons de rédu�ion pour la foire d’été, invitation au �ort… On peut tout imaginer. On appelle ça les smart cities ou villes intelligentes en bon français. Si on y ajoute des capteurs qui délivrent des informations en temps réel, on peut imaginer connaître le niveau de pollution, réguler les éclairages publics ou l’arrosage dans les jardins et, pourquoi pas, le trafic routier.

3 UNE VILLE INCLUSIVE L’UTOPIE

La ville prend soin de tous ses habitants

Pourquoi c’e� crédible

L’humain d’aujourd’hui e  urbain. En 2030, sur 8,3 milliards de personnes, près de 5 milliards vivront dans des zones urbaines. La quasi-totalité de l’humanité passera sa vie en ville, de la naissance à la mort. Ce�e évolution profonde de modes d’habitat oblige la ville à se penser différemment pour répondre aux besoins de tous ses habitants. C’e  ce qu’on appelle la ville inclusive. Il s’agit d’imaginer une ville solidaire qui offre une place à tous les milieux sociaux, à tous les âges de la vie, pensée du point de vue des enfants comme du point de vue des seniors, qui réserve une place à l’art comme au développement durable. Ce�e ville utopique n’exi e pas. Mais elle s’invente peu à peu au travers de nombreux projets et place les habitants au centre des préoccupations. L’hi orien et géographe Henri Lefebvre demandait dans Le droit à la ville l’accès de tous à l’ensemble des e�aces publics mais aussi le droit de participer aux décisions qui tou�ent à l’e�ace urbain, de le transformer selon les besoins et les désirs de �acun. De ce point de vue, Dieppe et sa colle�ivité du quotidien sont un bon début.

4 UNE VILLE ÉCOLOL’UTOPIE

La ville lieu privilégié de l’écologie

Pourquoi c’e� crédible

La nature se porte bien en ville. Moins tou�ées par les pe icides, plus denses en habitat et mieux pourvues en tran�orts colle�ifs, les villes peuvent re�irer mieux que les campagnes. Les abeilles y trouvent déjà refuge. La mise en place des politiques zéro phyto et de ge ion différenciée des e�aces verts contribue à réduire l’usage de polluants et à retrouver des e�aces naturels dans lesquels les plantes peuvent accomplir tout leur cycle de vie et favoriser ainsi la biodiversité. Les jardins partagés occupent de plus en plus d’e�aces. Les produits d’une pê�e re�onsable peuvent être tracés et valorisés dans une logique de circuit court. Les projets de recycleries prennent appui sur les expériences locales qui redonnent une seconde vie à nos objets de consommation : réfe�ion de vélos et d’ordinateurs avec l’Acrept, cu omisation de meubles avec la Croix-Rouge. Et demain ? Les projets d’écoquartier, comme sur l’ancien site Vinco, imaginent des modes d’habitat et des a�ivités nouvelles : produ�ion d’énergie, maraî�age urbain ou e�aces de travail partagés (co-working).

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VU D’EN

HAUT Dis-moi, toi là-haut… On te tutoie,

n’y vois pas d’irrespect. On ne te

prend pas pour le bon Dieu, ni pour

un canard sauvage. Mais quand on

regarde le ciel, on se dit que

tu es là, dans ta station spatiale.

Et qu’avec toi, c’est un peu de nous qui se balade

là-haut, la tête dans les étoiles. C’est comme si Dieppe

volait avec toi. Imagine pour nous, la fierté, l’envie aussi.

Faut nous comprendre  : nos enfances rêveuses ont été

bercées des récits d’exploits de l’aventure spatiale. On en

a biberonné du Youri-Gagarine, du Armstrong… Un petit

pas pour l’homme, un saut dans l’apesanteur et hop ! 

Alors on te suit. On regarde tes photos incroyables.

Tes selfies galactiques. Tes super pleines-lunes.

Les changements d’échelles donnent le tournis et nous

remettent à notre juste place : poussières lumineuses

en guise de mégalopoles, constellations neigeuses

lilliputiennes, océans confettis.

On te fantasme en héros des temps modernes, cartographe

de l’univers et des futurs voyages interstellaires, voyageur

spatial aux longs cours sur la trace de nos glorieux

navigateurs. Tiens Ango, pour ne citer que celui-là, qui a

donné son nom à ton lycée. Alors, dis-nous vu d’en haut :

à quoi ressemble Dieppe ? Vois-tu briller le pont Colbert

dans la nuit sidérale  ? Devines-tu les reflets du bâtiment

du Tonkin sur le port  ? Croises-tu les cerfs-volants qui se

piquent de toucher le ciel  ? Et le château ? Et les galets ?

On ne veut pas t’embêter, perturber la marche

de tes révolutions. Juste être regardés.

D’ailleurs, quand tu en auras fini avec tout ce tintamarre

là-haut, reviens-nous voir. On t’attend de terre ferme.

Dis, c’est comment Dieppe vu du ciel ? Lettre ouverte à Thomas

Pesquet, ancien élève dieppois du lycée Ango, qui tutoie

les étoiles depuis la Station spatiale internationale.

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