28-31 mai 2011

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Ouverture: Le samedi 28 mai 10h15 – 12h00 Un café sera servi entre 10h15 et 11h00 Édifice Singer 151 Conférence d'honneur conjointe avec l'ACQL/ALQC François Paré, University of Waterloo « L'énigme du départ » Association des Professeur.e.s de français des Universités et Collèges canadiens (APFUCC) Congrès 2011 des Sciences humaines University of New Brunswick, Frédéricton 28, 29, 30 et 31 mai 2011 Horaire Pages 2-6 Résumés Pages 7-17 Plan du campus Page 18

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Ouverture: Le samedi 28 mai 10h15 – 12h00

Un café sera servi entre 10h15 et 11h00 Édifice Singer 151

Conférence d'honneur conjointe avec l'ACQL/ALQC

François Paré, University of Waterloo « L'énigme du départ »

Association des Professeur.e.s de français des Universités et Collèges canadiens (APFUCC)

Congrès 2011 des Sciences humaines

University of New Brunswick, Frédéricton 28, 29, 30 et 31 mai 2011

Horaire Pages 2-6

Résumés Pages 7-17

Plan du campus Page 18

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APFU

CC 2

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Atelier A5: 14h00–15h30 •Singer 361• Quelle histoire littéraire pour la Nouvelle-France? Présidence: Sébastien Côté 14h00 Richard Lefebvre, Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue – « Au carrefour des langues euroaméricaines : un redécoupage américain de l’histoire littéraire » 14h30 Adina Ruiu, Université de Montréal EHESS – « La correspondance interne, laboratoire de la relation imprimée ? L’écriture missionnaire jésuite en Nouvelle-France » 15h00 Sébastien Côté, Carleton University – « À la recherche de classiques : éditer la Relation de 1632 de Paul Lejeune pour l’enseignement »

15h30: Pause santé

Atelier A3: 16h00–18h00 •Singer 361• Pourquoi écrire ? Le réel, les idées et le soi chez J.M.G. Le Clézio Présidence: Adina Balint-Babos 16h00 Bernadette Rey Mimoso-Ruiz, Institut catholique de Toulouse – « Le Clézio et l’émigration : le tragique du réel » 16h30 Pascal Michelucci, University of Toronto Mississauga – « L’art de la fugue selon Le Clézio : Le livre des fuites » 17h00 Djamel Kadik, Université Yahia Farès de Médéa (Algérie) – « Le présent linguistique et les autres temps dans la nouvelle La roue d'eau de Le Clézio » 17h30 Adina Balint-Babos, Trent University – « Écrire le cinéma chez J.M.G. Le Clézio »

Le samedi 28 mai

Atelier A6: 14h00–16h30 •Singer 351• Apprendre le FSL en action Présidence: Caroline Lebrec 14h00 Brandon Carroll, University of Guelph – « La méthode accélérée intégrée (AIM) : le FLS par les gestes »

14h30 Marie-Noëlle Cocton, Université Saint-François Xavier / Université catholique de l’Ouest, Angers – « L’expression théâtrale : la langue en action créative » 15h00 Lilia Harkou, Université Larbi Ben M'hidi (Algérie) – « Pour l’utilisation de l’activité ludique en Algérie dans la classe de FLE » 15h30: Pause santé Présidence: Brandon Carroll 16h00 Caroline Lebrec, University of Toronto – « L’écriture en action en classe de FLS : la correction des travaux d’écriture »

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Le dimanche 29 mai APFU

CC 2011

Atelier A9: 10h30–12h00 •Singer 361• Le jeu d'échecs comme métaphore Présidence: Larry Steele & Yves Vaillancourt 10h30 Larry Steele, Mount Saint Vincent University – « Les échecs et le dépassement de soi : une étude de La joueuse d’échecs de Bertina Henrichs » 11h00 Yves Vaillancourt, Collège Ahuntsic, Montréal – « Le joueur d’échecs comme nouveau Prométhée »

Atelier A7: 8h30–12h00 •Singer 351• Littérature populaire, littérature régionale, littérature nationale et réception critique en Acadie Présidence: Monika Boehringer 8h30 Benoît Doyon-Gosselin, Université Laval – « Les prix et la méprise: primes et déprimes de l'institution littéraire acadienne » 9h00 David Bélanger, Université Laval – « La réception de la littérature en Acadie : sur quelques débats autour de la critique dans L’évangéline et L’Acadie Nouvelle » 9h30 Raoul Boudreau, Université de Moncton – « La confusion des genres : littérature populaire, littérature régionale et littérature nationale en Acadie »

10h00: Pause santé (Café offert par l'APFUCC) Présidence: Raoul Boudreau 10h30 Andrée Mélissa Ferron, University of Alberta – « Écrire l’espace acadien : le ruralisme chez Claude LeBouthillier » 11h00 Monika Boehringer, Mount Allison University – « Du fait historique au bestseller : la lèpre en Acadie, ou Terreur à Tracadie par Kathy Reichs »

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1 Réception des Présidents

Le dimanche 29 mai

Table ronde: 14h00–16h00 •Amphithéâtre 53, Édifice MacLaggan• Table ronde des auteurs acadiens contemporains. Série Signature, co-parrainé par l'UNB/STU Modération: Raoul Boudreau

« Cartographie littéraire et géographie personnelle de trois auteurs de la relève en Acadie

(Paul Bossé, Georgette LeBlanc, Christian Roy) »

Paul Bossé Ce poète, dramaturge et cinéaste natif de Moncton (1971) est bien connu sur la scène culturelle en Acadie. Après avoir obtenu un baccalauréat en cinéma, il publie son premier recueil de poésie en 2000 : Un cendrier plein d'ancêtres, aux Éditions Perce-Neige. Suivront Averses (2004), Saint-George/Robinson (2008) et Continuum (2011). De plus, Bossé est l’auteur de cinq pièces de théâtre et de quatre pièces radiophoniques. Il est réalisateur et scénariste de plusieurs courts-métrages et documentaires, dont le film Kacho Komplo avec l'ONF. Il a été mis en nomination pour plusieurs prix et a remporté, entre autres, le Prix de la meilleure œuvre en arts médiatiques (FICFA 2011), deux prix Éloïzes et le CBC Radio One Poetry Championship (région du N.-B.).

Georgette LeBlanc Georgette LeBlanc est née en 1977 à Chicaben (Pointe-de-l’Église), dans la région de la Baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse. Après une maîtrise consacrée à l’évolution de la musique traditionnelle à Baie Sainte-Marie, elle a terminé un doctorat en Études francophones à l’Université de Louisiane à Lafayette. Elle a animé plusieurs ateliers d’écriture dans diverses institutions d’enseignement et a publié dans diverses revues. En 2007 viendra la consécration avec la publication d’Alma, son premier recueil de poésie, qui lui vaut le prix Félix-Leclerc et le prix Antonine-Maillet-Acadie Vie. En 2010 paraît un deuxième recueil : Amédée. LeBlanc a reçu le Prix chef d’œuvre de la Lieutenante-Gouverneure de la Nouvelle-Écosse pour Alma et Amédée.

Christian Roy Christian Roy est né à Robertville, en Acadie, en 1979. Il a publié son premier recueil de poèmes, Pile ou face à la vitesse de la lumière, aux Éditions Perce-Neige en 1998. Parmi ses trois autres recueils, Infarctus parmi les piétons (2000), Chroniques d’un mélodramaturge (2002) et Personnes singulières (2005), son deuxième et son quatrième ont été finalistes au prix littéraire Antonine-Maillet-Acadie Vie (en 2001 et en 2006). Ses poèmes sont également parus dans diverses revues et anthologies en Acadie, au Québec et en France. Son cinquième recueil, intitulé Gènes et genèses, verra le jour au printemps 2011. Christian Roy vit à Moncton.

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Le lundi 30 mai

Atelier A1: 8h30–15h30 •Singer 351• Les écrits contemporains de femmes de l’Océan Indien et des Caraïbes Présidence : Laté Lawson-Hellu 8h30 Johanna Treilles, Université de l’île de la Réunion – « Archétypes et représentations de la maternité dans les écrits francophones des femmes de l’Océan Indien » 9h00 Véronique Chelin, Université de Montréal – « Le récit d’enfance au féminin : Caraïbe et océan Indien » 9h30 Mouhamadou Cissé, UQÀM –« Violence et révolte des femmes dans le contexte des îles : Morne Câpresse de Gisèle Pineau et Pagli d’Ananda Devi » 10h00: Pause santé (Café offert par l'APFUCC) Présidence : Karin Schwerdtner 10h30 Rohini Bannerjee, Saint Mary’s University – « Décrypter les non-dits : le silence chez Shenaz Patel et Maryse Condé » 11h00 Laté Lawson-Hellu, University of Western Ontario – « Du droit de la fiction et du paradigme messianique féminin chez Ananda Devi » 11h30 Antje Ziethen, Université de Kassel – « La poétique de l’espace ceint : le topos insulaire dans Soupir d’Ananda Devi » 12h00: Déjeuner libre Présidence : Rohini Bannerjee 13h30 Leah Roth, University of Western Ontario – « La polyphonie et l’écriture de l’oralité dans deux romans féminins antillais » 14h00 Karin Schwerdtner, University of Western Ontario – « De l’errance chez Michèle Rakotoson » 14h30 Mylène Dorcé, Université de Montréal – « Le concept de l’île-prison chez Nathacha Appanah et Maryse Condé » 15h00 Joëlle Papillon, Algoma University – « Le soi et l’île : le discours historique et mémoriel chez Gisèle Pineau et Marie-Célie Agnant »

Atelier A4: 8h30–14h30 •Tilley 307• Femmes dans la ville : les personnages féminins et l’espace de la ville dans la littérature et dans les arts 8h30 Ndeye Fatou Ba, University of Western Ontario – « La ville dans Une si longue lettre de Mariama Ba » 9h00 Sylvie Bérard, Trent University – « Récits de Médilhaut et Nelle de Vilvèq ou les chroniques au féminin de la ville québécoise médiévale anticipée » 9h30 Ariane Brun del Re, McGill University – « Le rapport à la ville des personnages féminins de Pas pire » 10h00: Pause santé (Café offert par l'APFUCC à Singer 351 10h30 Cécile Champonnois, Université de Montréal – « Femmes et villes dans les récits de voyage de M. Wortley Montagu et A.-M. Fiquet du Boccage » 11h00 Kathleen Kellett-Betsos, Ryerson University – « Femme détective, femme-victime, femme-ville : le polar québécois au féminin » 11h30 Fatima Medjad Grine, Université d'Oran – « La lecture/écriture de la ville dans les romans des écrivaines algériennes » 12h00: Déjeuner libre 13h30 Inmaculada Tamarit Valles, Universidad Politécnica de Valencia – « La ville, espace public pour la femme en Espagne au XVIIIe siècle : le regard du voyageur français » 14h00 Špela Žakelj, Université de Ljubljana – « La subjectivité littéraire dans la Cité des dames »

Atelier A10: 8h30–14h30 •Singer 361• Communications libres Présidence: Dawn Cornelio 8h30 Erin Fairweather, University of Victoria – « Humanisme et histoires : les enfants et les animaux célèbres » 9h00 Kyeongmi Kim-Bernard, MacEwan University – « Marguerite Yourcenar à travers sa correspondance » 9h30 Svetla Kaménova & Djaouida Hamdani Kadri, Université Concordia & UQÀM – « Réflexion autour du processus d’adaptation d’un manuel de FLS aux besoins d’étudiants canadiens » 10h00: Pause santé (Café offert par l'APFUCC à Singer 351) Présidence : Jorge Calderón 10h30 Dawn M. Cornelio, University of Guelph – « Chloé Delaume et l'autofiction 2,1 » 11h00 Sylvain Rhéault, University of Regina – « L'autoreprésentation en bande dessinée » 11h30 Hélène Cazes, University of Victoria – « Autobio/graphiques : récits d’enfances en bande dessinée » 12h00: Déjeuner libre Présidence : Dawn Cornelio 13h30 Janice Best, Acadia University – « Oubli et commémoration des morts : le cimetière du Père-Lachaise et le cimetière de l’Hôpital-Général de Québec » 14h00 Jorge Calderón, Simon Fraser University – « Les pièges de la complicité : la reprise du discours social raciste dans l’œuvre de Dany Laferrière »

15h30–18h: Pause café et AG de l'APFUCC 16h-18h00 •Tilley 304• 19h30: Banquet annuel au Café Olé Centre Communautaire Sainte-Anne. 715, rue Priestman –– 506-451-CAFÉ

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APFUCC 2011

Le mardi 31 mai

Atelier A2: 9h00–17h00 •Singer 351• Les grandes oubliées de l’histoire littéraire (XIXe et XXe siècles) Présidence : Patrick Bergeron 9h00 Mylène Bédard, Université Laval – « De la mélancolie à la posture mélancolique : un romantisme au féminin ? Le cas de la correspondance de Julie Bruneau-Papineau » 9h30 Jean Anderson, Victoria University of Wellington (Nouvelle-Zélande) – « Une histoire de bas-bleus : Émancipée de Thérèse Bentzon » 10h00 Geneviève De Viveiros, University of Toronto – « Jane de la Vaudère (1857-1908) ou l’éclectisme littéraire »

10h30: Pause santé (Café offert par l'APFUCC) Présidence : François Ouellet 11h00 France Grenaudier-Klijn, Massey University – (Nouvelle-Zélande) « Marcelle Tinayre : l’oubli, les femmes, l’Histoire » 11h30 Margot Irvine, University of Guelph – « Judith Cladel (1873-1958), une carrière en lettres » 12h00 Mélanie Collado, University of Lethbridge – « La femme artiste dans Rédalga de Lucie Delarue-Mardrus » 12h30: Déjeuner libre Présidence : Sophie Lavoie (UNB) 14h30 Élodie Gaden, Université Grenoble 3 – « Valentine de Saint-Point, oubliée des marges de l'histoire littéraire française » 15h00 Patrick Bergeron, University of New Brunswick – « Renée Dunan ou les Lumières du sexe »

15h30: Pause santé Présidence : Christian Mbarga (STU) 16h00 François Ouellet, UQÀC – « Catherine Colomb, la très grande oubliée » 16h30 Sara Juliette Hins, Université Laval – « Emma Gendron, polygraphe oubliée de l’histoire littéraire québécoise »

Atelier A8: 9h00–16h00 •Singer 361• Roman et écriture fragmentaire Expériences des limites et écriture fragmentaire Présidence : Yvonne Hsieh 9h00 Bouanane Kahina, Université d'Oran – « L’écriture fragmentaire : un invariant structurant dans la littérature algérienne d’expression française. Le cas de N’zid de Malika Mokaddem » 9h30 Liliana Nicorescu, Université d'Ottawa – « Les limites de la littérature concentrationnaire : Ulysse ou Lazare ? » 10h00 Chiara Falangola, UBC – « “Je lis, donc cela écrit” : ou de la production conjointe de sens dans les romans fragmentaires »

10h30: Pause santé (Café offert par l'APFUCC à Singer 351) Lectures du fragmentaire Présidence : Margherita Romengo 11h00 Yvonne Hsieh, University of Victoria – « Partir à l’aventure avec Noëlle Renaude, ou comment déchiffrer un texte fragmentaire et hybride » 11h30 Aimie Shaw, McGill University – « Le miroir déformé : l’errance du lecteur dans l’œuvre d’Éric Chevillard » 12h00 Molleen Shilliday, UBC – « À l’extérieur du Tramway : l’autoréférentialité et la fragmentation chez Claude Simon » 12h30: Déjeuner libre Traits du roman fragmentaire Présidente de session : Molleen Shilliday 14h00 Margherita Romengo, UBC – « Postures d’écrivains et fragmentation dans le roman québécois contemporain » 14h30 Cassie Bérard, Université Laval – « La narration non fiable involontaire dans L’emploi du temps de Michel Butor : discours partial, discours partiel » 15h00 Julia Hains, Université Laval – « Pour une composition : la dialectique livre / fragment dans l’œuvre romanesque de J. R. Léveillé » 15h30 Maria Petrescu, University of Waterloo – « L’image de la prison et la fragmentation du récit dans le roman du XXe siècle »

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ANDERSONJean _____________________________21BANdeyeFatou _____________________________12BALINT‐BABOSAdina _________________________10BANNERJEERohini ___________________________15BÉLANGERDavid_____________________________11BÉDARDMylène _____________________________20BÉRARDCassie ______________________________24BÉRARDSylvie_______________________________13BERGERONPatrick ___________________________25BESTJanice _________________________________18BOEHRINGERMonika _________________________12BOUDREAURaoul____________________________11BRUNDELREAriane__________________________14CALDERÓNJorge ____________________________19CARROLLBrandon ___________________________7CAZESHélène _______________________________17CHAMPONNOISCécile ________________________16CHELINVéronique____________________________14CISSÉMouhamadou __________________________15COCTONMarie‐Noëlle_________________________8COLLADOMélanie____________________________23CORNELIODawn ___________________________ 16CÔTÉSébastien ______________________________8DEVIVEIROSGeneviève _______________________21DORCÉMylène ______________________________20DOYON‐GOSSELINBenoît______________________10FAIRWEATHERErin ___________________________13FALANGOLAChiara___________________________22FERRONAndréeMelissa_______________________11GADENÉlodie _______________________________25GRENAUDIER‐KLIJNFrance ____________________22HAINSJulia _________________________________25HARKOULilia________________________________9HINSSara‐Juliette ____________________________26HSIEHYvonne _______________________________22IRVINEMargot ______________________________23KADIKDjamel _______________________________10KADRIDjaouidaHamdani ______________________15KAHINABouanane ___________________________20KAMÉNOVASvetla ___________________________15KELLETT‐BETSOSKathleen_____________________16KIM‐BERNARDKyeongmi______________________14LAWSON‐HELLULaté _________________________16LEBRECCaroline _____________________________9LEFEBVRERichard____________________________7MEDJADGRINEFatima________________________17MICHELUCCIPascal___________________________10NICORESCULiliana ___________________________21OUELLETFrançois ____________________________26PAPILLONJoëlle _____________________________20PETRESCUMaria _____________________________26REYMIMOSO‐RUIZBernadette _________________9RHÉAULTSylvain_____________________________17ROMENGOMargherita ________________________24ROTHLeah__________________________________18RUIUAdina _________________________________8SCHWERDTNERKarin _________________________19

SHAWAimie ________________________________23SHILLIDAYMolleen___________________________24STEELELarry ________________________________11TAMARITVALLESInmaculada __________________18TREILLESJohanna____________________________13VAILLANCOURTYves _________________________12ŽAKELJŠpela________________________________19ZIETHENAntje_______________________________17

RÉSUMÉS

Dans l'ordre de passage BrandonCarroll•UniversityofGuelph(A6)Laméthodeaccéléréeintégrée(AIM):leFLSparlesgestesLa publication de La Feuille de route pour la dualitélinguistique canadienne 2008 – 2013 a lancé le défi auxministèresde l’éducationduCanadadedoubler lenombrede diplômés des écoles secondaires qui ont acquis unecompétence fonctionnelledans leur languesecondeavant2013.Commentatteindrecebut?L’objectifmisenavantparcettepublicationaencoreunefoisaugmentélapolémiqueautour de la manière la plus efficace d’aborderl’enseignement‐apprentissaged’unelangueseconde.Parmi lesnouvellesstratégiesproposées,WendyMaxwell,uneenseignantede françaisde laColombie‐Britannique, adéveloppé AIM (Accelerated Integrated Method). Cetteméthode s’organise autour d’une approche gestuelle quiattribuedesactionsauxmotslesplusfréquentsdelaL2,etpropose ainsi d’accélérer et de maximiser l’apprentissagedu FLS. En plus des gestes, les apprenants parviennent àcomprendre et à produire des énoncés en L2 rapidementpar l’entremise d’un ensemble d’activités basées surl’action:despiècesdethéâtre,desrapsetdesdanses.Malgré la réception très positive du programme par ungrandnombred’enseignantsàtraverslepays,ilexistepeude recherche traitant de sesmérites pédagogiques. Ainsi,cette communication partira d’un exposé et d’uneconsidération théorique des éléments clés de AIM, pourenfinsetournerversuneétudedecasde lamiseenplacedecetteméthodedansuneécoleélémentairedusud‐ouestdel’[email protected]

RichardLefebvre•Cégepdel’Abitibi‐Témiscamingue(A5)Au carrefour des langues euroaméricaines: unredécoupageaméricaindel’histoirelittéraireDanslecadredel’atelierproposé,jesouhaiteinterrogerlecontextequefournissentà l’enseignementdesécritsde laNouvelle‐FrancelescoursdelittératuredanslescollègesduQuébec. Ces écrits sont confrontés à l’inadéquation dumodèle de l’histoire de la littérature françaisemétropolitaine, lequel définit la périodisation, les genres,lesinstitutionsetlesmodesdediffusion.Dansl’optiquedece modèle reçu sans questionnement, les écrits de la

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Nouvelle‐France trouvent leur place dans la marge, defaçon fragmentée et incohérente. Il faut ajouter à cetteinadéquation de l’histoire littéraire l’effet d’une série deforclusions qui enlève toute possibilité d’opérer desregroupementsdetextes,detracerdesdémarcationsetderendre intelligible le corpus de ces écrits. Forclusionlinguistique d’abord : les paramètres de l’enseignementcollégial québécois ne permettent pas, par exemple,l’étude de récits en langue anglaise comme Travels ofPierre‐EspritRadisson,nimêmedesrécitsdevoyageetdeconquêteen langueespagnole (malgré l’enseignementdeces langues dans les programmes collégiaux). Forclusiongéopolitique aussi: les finalités de l’enseignement de lalittérature québécoise excluent les écrits qui surgissenthors de l’espace géopolitique québécois (à l’exception del’Hexagone). Dans le cadre de cet atelier, je souhaitesoutenirl’idéequecesmultiplesexclusionsfontobstacleàlaconstitutiond’uncorpuscohérentetaudéveloppementd’une perspective américaine de l’histoire littéraire.J’illustrerai mon propos en esquissant des rapports entredes écrits de la Nouvelle‐France et des textes surgis à lamêmeépoquedansl’espaceibéroamé[email protected]

Marie‐Noëlle Cocton •Université catholique de l’Ouest,Angers(A6)L’expressionthéâtrale:lalangueenactioncréativeLa didactique du Français Langue Etrangère ou seconde,depuis la mise en place du Cadre européen commun deréférence pour les langues, a notamment pour objectifd’aider les apprenants à acquérir une compétence decommunication orale qui s’appuie sur une perspectiveactionnelle. Cette démarche considère avant tout l’usagercommeunacteursocialayantàaccomplirdestâchesdansuncontextedéfini. Le rôlede l’enseignantest, entreautres,deveillerà lamiseenplaced’activitésquipoussent l’individuàagir et qui créent en lui un désir d’apprendre. Parmi lesméthodes auxquelles l’enseignant peut recourir figurent lespratiquesthéâtrales.Ce recours aux activités théâtrales s’est précisé au fil d’unenseignement du FLE enmilieu universitaire pour tenter defairefaceàunapprentissagedelalanguedécorporaliséeetàune appréhension de la prise de parole de la part du sujetapprenant. S’en sont suivies pratiques et théorisationspermettantdecomprendrelesbienfaitsdel’actionthéâtrale,que je développerai dans une première partie. Dans uneseconde partie, je montrerai les objectifs de cette actionthéâtrale: inscrire l’apprenant dans un processus desocialisation et de découverte de l’autre, éveiller saspontanéité et sa créativité, le rendre conscient de sespossibilités d’expression (vocale, corporelle, verbale,rythmique…), l’amenerà transcender sa réalitéquotidiennepour se frotterà l’imaginaire individuel et collectif.Enfin, jepréciserai les évaluations envisagées pour ces diversesinteractions en donnant des exemples précis d’exercices

effectuésenclasse.

[email protected]

AdinaRuiu•UniversitédeMontréal–EHESS(A5)La correspondance interne – laboratoire de la relationimprimée? L’écriture missionnaire jésuite en Nouvelle‐FranceLes Relations des jésuites ne sont pas les productionstextuellesdelaNouvelle‐Francelesmoinsrevisitées.Ayantgagné les faveurs de l’institution littéraire, elles seretrouvent doublement séparées des autres échantillonsd’écriture dont sont auteurs les missionnaires jésuites. Àl’époque de leur production, la frontière suivait lescontours d’une distinction ‐ à la fois d’ordre spirituel etadministratif ‐ entre “intérieur” et “extérieur” de laCompagnie.Àprésent, c’est le canon littéraire qui semblevouloir la reproduire, cette fois‐ci conformément à unstandard de littérarité auquel ne saurait répondre lecaractère fragmentaire et souvent aride de lacorrespondance interne de l’ordre. Nous proposons doncderefaireletrajetentreceslettresàcaractèreadministratif(et dont la description ne saurait se réduire à cetteétiquette, puisque leur expression de l’ordre hiérarchiqueimpose d’emblée un souci de contextualisation) et lesrelationsannuellessignéesparlessupérieursdesmissions,qui, sujettes à des révisions, sont imprimées et vouées àune circulation large à l’extérieur de l’ordre.Quel type deprédilections et de développements thématiques sont‐ilsimposés par le degré de périodicité, les dimensions, lestatut de l’auteur et le public visé propres aux différentstypes de documents qui ont été conservés ? Lacorrespondance de Jérôme Lalemant, supérieur de lamission huronne et par après de la Nouvelle‐France, nouspermettra d’aborder de manière plus détaillée l’évolutiondes stratégies d’écriture correspondant aux changementsde terrainetde responsabilités, ainsique le rapportentredocumentinterneetdocumentdestinéàl’[email protected]

SébastienCôté•UniversitéCarleton(A5)Àlarecherchedeclassiques:éditerlaRelationde1632dePaulLejeunepourl’enseignementQuiconque a fréquenté un tant soit peu les «écrits de laNouvelle‐France» (cf. Lemire) s’est forcément buté auconstat suivant: ce corpus colonial est aussi immensequedifficile àmanier. D’une part, l’institution littéraire, qu’ellesoitfrançaise,canadienneouquébécoise,nesemblesavoirqu’enfaire.N’ytrouvantpaslesrepèreshabituels,dontlesbasesne remontentpourtantqu’au 19e siècle, critiques ethistoriens de la littérature le confinent aux préambules etautres marginalia d’une geste nationale qui oublie sonaméricanité.D’autrepart,sansdoutefautedemoyens, lespresses québécoises relaient cette posture dubitative et,au‐delàdesœuvresincontournables,peinentàenprocurerdeséditionssérieuses(savantesougrandpublic).Bref,tantlesenseignantsqueleursétudiantsmanquentd’outilspour

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appréhender ce riche patrimoine lettré. Or, sans matérielpédagogique, pas d’enseignement; sans relève, pas derecherche.C’estpourquoi j’aitenuàpréparer,avec l’appuide l’APFUCC,uneéditionscolairede laBrève relationde laNouvelle‐France(1632)dujésuitePaulLejeune(orthographeet ponctuation modernisées, présentation, notes etlexique). Si les éditions savantes sont essentielles à larecherche, comme nous l’a prouvé la précieuse maisdéfunte «Bibliothèque duNouveauMonde» (PUM), nousavonsaussibesoinde«Classiquesde laNouvelle‐France»,afin d’enseigner certains textes non retenus par le canonfrançais.LePèreLejeunen’étantniMolière,niBossuet,uneédition scolaire de sa très personnelle Relation de 1632manquaittoujours,jusqu’àaujourd’[email protected]

LiliaHarkou•UniversitéLarbiBenM'hidi(Algérie)(A6)Pour l’utilisation de l’activité ludique en Algérie dans laclassedeFLELe jeu est une activité fondamentale de l’enfant, LedictionnaireLenouveauPetitRobert (1993: 1374) ledéfinitcomme étant «Activité physique ou mentale purementgratuite, qui n’adans la consciencede lapersonnequi s’ylivre d’autre but que le plaisir qu’elle procure ». Ses deuxcaractéristiquesmajeures, degratuité et deplaisir, nous apermis à traversnotreexpériencede l’intégrer commeunoutil et support d’enseignement/ d’apprentissagefavorable, voire stimulant dans la classe auprèsd’apprenantsdel’écoleprimaire.Même si aujourd’hui, nous constatons que le jeu resteencore peu utilisé, voire mal utilisé dans les écolesalgériennes, sa légitimité comme support pédagogiquerestetoujoursproblématique.Comment ces activités favorisent l’apprentissage dufrançais langueétrangèreà l’écoleprimairealgériennepardes apprenants non francophones? Quand et commentl’intervenant(pédagogue,éducateur,ouparent)intervient‐il dans ce monde enfantin? Pour quel objectif? Commentrespecter la liberté d’expression de l’élève et en mêmetemps stimuler sa créativité (savoir) par l’installation dedifférentescompétenceslangagières(savoir‐faire)?Dequoiseserventlesenseignantsdefrançais,pourenseigner?Cesoutils varient‐ils suivant les niveaux des élèves, les lieuxgéographiques d’enseignement, selon d’autres variables ?Sont‐ils propres à chaque enseignant et choisis par lui ?Suggérés ou imposés par l’institution ? Les élèvesparticipent‐ils à leur introduction dans la classe ? Quelscontenus (linguistiques, didactiques, …) véhiculent cesoutils ? Nous allons tenter de répondre à cequestionnement par des hypothèses et comprendrecommentlalangueétrangèreenAlgériepeuts’acqué[email protected]

CarolineLebrec•UniversityofToronto(A6)

L’écriture en action en classe de FLS : la correction destravauxd’écritureLes objectifs pédagogiques de cette séquenced’apprentissage visent un modèle de transmission dessavoirs où l’implication de l’apprenant au sein de sonécriture et au sein dugroupe‐classe sont aupremier plan.Cetteséquences’adapteàtouslesniveauxd’apprentissagedésignésparleCECRL.Les apprentissages en FLS gagnent à êtremis en relationaveclaméthodologieactiveàsuccèsdesateliersd’écriture(Rossignol:1996,301p.).EnclassedeFLS,c’estparcequeletravaild’écritureestgénéralementassociéàunmomentd’évaluation normative que l’enseignant doit porter sesefforts sur ladédramatisationdu rapportde l’apprenantàsonécriture.Leconstatestquelorsquel’enseignantrendàl’apprenant sa copie, ce dernier ne regarde bien souventquelanote,manquantainsilesbénéficesd’unerétroactionsursontravail.Aucontraire,lacorrectioncollaborativedestravaux d’écrituremet en place une deuxième interactionaveclesujetd’écriturechoisiparl’étudiantetpourlequeliladéjàétéévalué.Danscenouveautempsd’apprentissage,l’étudiantécritengroupetoutensefamiliarisantavecdesconceptsempruntésaudomainelittérairetelsquelejeudepapier plié, le jeu du cadavre exquis et l’écriture àcontraintes.Un troisièmetempsd’apprentissageest laisséà l’étudiant dans lequel il peut librement comparer sontravail personnel avec le travail collaboratif auquel il [email protected]

Bernadette Rey Mimoso‐Ruiz, Institut catholique deToulouse,France(A3)LeClézioetl’émigration:letragiqueduréelHéritierd’unedoubleémigration (France‐Maurice/Maurice‐France) Le Clézio est particulièrement sensible à cesvoyagesdel’urgence.Nouslimiteronscettecommunicationàtroisœuvresreprésentativesdediversreprésentationsdel’émigration, résultant, de la misère maghrébine (Désert,1980), d’Europe centrale («Le Passeur» in La ronde etautres faits divers, 1982) ou des aléas de l’histoire (Etoileerrante, 1992) qui se fondent sur un réel sociologique ethistorique pour devenir des tragédies poétiques ethumaines.Nous nous proposons d’observer comment un récit defiction,enpuisantdanscephénomènetrèscontemporain,l’élève au rang de manifeste humanitaire silencieux endénonçant le mirage vendeurs de rêve d’une Europeaccueillante et prospère qui séduit l’Afrique ainsi que lesdrame du conflit israélo‐palestinien. Cela nous conduira àexaminer une conception de lalittérature «engagée» quidélaisse le pamphlet mais œuvre à donner la parole auxopprimés dans une reconnaissance des différencesculturelles où se mêlent réel (faits divers et violence,histoire) et imaginaire (mythes ancestraux, leurres etmiragespolitiques)[email protected]

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PascalMichelucci•UniversityofTorontoMississauga(A3)L'artdelafugueselonLeClézio:LelivredesfuitesEn manipulant le genre du roman d'aventure dans lecontexterenversédumondeurbainmondialisé,Lelivredesfuites de Le Clézio dresse un constat amer de la réalitémoderne(pour1969)dominéeparlecapitalconquérant,leconsumérisme,laruptureduliensocial(etinter‐culturel),letourisme. Le jeune personnage principal, JJH, parcourt lemondeet seguérit du «vicede l'exotisme» (140) commedu lyrisme voyageur, au contact du réel moderne.Cependant,sapropreconstructiondesoiestaussi,malgrél'absence de transformation ou de découvertebouleversante, un syncrétisme en mosaïque. Cetteprésence de soi (un baume anti‐modernité?) dans lediscours brisé quemontrent la technique du collage et latypographie fragmentée du texte sera l'objet de [email protected]

DjamelKadik•Université Yahia Farès deMédéa (Algérie)(A3)LeprésentlinguistiqueetlesautrestempsdanslanouvelledeLeClézioLaroued’eauNotre objectif dans cette de communication est d’étudierl’inscription du temps linguistique: le présent dans lanouvelle de Le Clézio La roue libre et ses relations avecd’autres temps linguistiques et non linguistiques, et aveccertainesautrescatégoriestextuellesimposéesparlechoixdecetemps.Lalecturedecettenouvelle,etd’autresécritsencore,deLeClézionouspermetdesupposerqu’ilyaunecertaine inscriptiondes temps linguistiquesd’unemanièrequi «fait signes» selon l’expression de J. Peytard. Nouspourrionsobserverceladansla1èrepartieduromanDésert,dans Mondo, et dans La roue d’eau. Cette inscriptiondifférenciée,disonscettevariation,manifestedesentailles,de différences par rapport à l’utilisation «ordinaire» destempsverbauxdans les récitsnarratifsengénéraletdanslesautresrécitsdeLeClézio.Dans La roue libre, le présent linguistique joueplusieursrôles: ilestd’aborduntempsdenarrationd’unemanière presque exclusive, en plus, il joue le rôle del’imparfait(c’est‐à‐dired’untempsd’arrière‐plan).Enoutre,ce présent peut être mis en relation avec d’autrescomposantsdutexte: lerécit,avec l’absenced’anachronieou d’un objet de valeur dans la 1ère partie de la nouvellenotamment. Au niveau de l’histoire, ce présent est untemps de succession événementielle plutôt que detransformationnarrative.Letitremêmedelanouvelle«Laroue d’eau» constitue une mise en abyme de cettesuccession.Acestemporalités,grammaticaleetnarrative,s’ajouteunenouvelletemporalité,cellehistorique.Celle‐cisemanifesteparl’inscriptiondesnomsproprescommeJubaetd’autres

nomspropres. Enplus de ce temps, il faudrait penser

autempslogiqueperturbéparlanarrationetdanslequellehéros vit deux temps historiques différents: La Roued’eauest‐[email protected]@gmail.com

AdinaBalint‐Babos•TrentUniversity(A3)ÉcrirelecinémachezJ.M.G.LeClézioÀpartirdeBallaciner(2007),ils’agirapournousderéfléchirauxéquivoquesentre leréelet l’inventédans l’écritureducinéma chez Le Clézio, à la représentation subjective quel’écrivainpeuts’enfaire,auxenjeuxquesedonneunetelleécriture: traverser diverses formes de narration– récit,biographiefictive,témoignage;ouvertureàlacréativitéetàd’autresespacesd’artetdepensée;inventerunelangue.Si l’écrivain contemporain essaie de se comprendre et decomprendrecequ’ilfaitlorsqu’ilcrée,nousnousattachonsà lire quelque chose de la vie de l’écrivain à la lumière desonœuvre, et à la fois àdéchiffrer les résonances intimesde son écriture, à comprendre comment il invente salangue qui dit le cinéma; comment à partir de «micro‐événements» tels que voir un film ou parler avec uncinéaste,s’ouvrentdenouvellesvoiesdesaisirlemonde.adinabalintbabos@trentu.ca

BenoitDoyon‐Gosselin•UniversitéLaval(A7)Lesprixetlaméprise:primesetdéprimesdel’institutionlittéraireacadienneDans son livre polémique, Robert Yergeau explique avecbrio le fonctionnement des prix littéraires auQuébec. Cetexercice n’a pas vraiment été accompli pour les prixlittérairesenAcadie.Pourtant, ilestfascinantdeconstaterque malgré l’exiguïté institutionnelle de la littératureacadienne,onycomptetoutdemêmetroisprixlocauxsoitle prix France‐Acadie, le prix Éloïzes et le prix Antonine‐Maillet – qui comprend le prix Annuel, le prix VoletJeunesse Richelieu et le Prix Quinquennal. Notrecommunication vise à analyser l’historique de ces prix enabordantautant les lauréatsquelesfinalistes,sansoublierla composition des jurys. À l’aide entre autres d’unecorrespondance inédite, nous relèverons certainesincongruitésdansleprocessusd’attributiondesprix.Cetteanalysepermettrademieuxcomprendrequelleconceptionde la littératureestvéhiculéeparcesprix.Eneffet, il serapossibledevoirqu’unprix relèveplutôtd’un colonialismepeu subtil ou alors qu’un prix conçoit de curieuse façonl’idée de littérature. Bref, nous verrons que même dansl’attribution des prix, une distinction se fait entre unelittérature régionale et une littérature nationale (voireinternationale).Benoit.D‐[email protected]

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DavidBélanger•UniversitéLaval(A7)La réception de la littérature en Acadie : sur quelquesdébats autourde la critiquedansL’évangéline etL’AcadieNouvelleNotreétudevise,parl’analysedequerellesetdedébats,àmettre en lumière un certain nombre de questions et deproblématiquesaucentrede la réceptioncritiquedans lesjournauxàlargediffusiondel’Acadie.Ainsi,delaréceptionde l’œuvre de Ronald Després par Euclide Daigle à laquerelle autour du magazine Nuit Blanche, nombre dequestionsontétésoulevées,moultoppositionsontpuêtremises à jour, nous fournissant un vaste corpus d’opinionsdu lecteur, de chroniques et d’articles polémiques publiésdans les différents quotidiens. C’est autour de deuxoppositionsquenous tenteronsde tracer l’évolutionde laréception critique en Acadie : le populaire contre lelittéraire, et le régional contre ce que nous appellerons lavisée universelle. Des résonnances évidentes entre unepositionetuneautre(parexemple,entrelepopulaireetlerégional) seront soulignées sur la base d’articles etd’opinions. Nous prévoyons, de cette façon, tracer leportrait de cette instance que constitue la presse dansl’institution acadienne. Si la notion de littéraire et depopulaire demeurent ambiguës, nous verrons que leregistre polémique prévalant dans la presse d’opinionpermet de bien saisir la teneure des dissensions. Larhétorique en place, en effet, soumet à l’analyse despositionsbrutes,souventmanichéennes,quirendront,avecpeudenuanceilestvrai,ladynamiquedelaréceptiondelapressedansl’institutionlitté[email protected]

RaoulBoudreau•UniversitédeMoncton(A7)Laconfusiondesgenres: littératurepopulaire, littératurerégionaleetlittératurenationaleenAcadieLespetiteslittératuresgèrentleurdéficitdeproductionenratissant large et en incorporant au corpus littéraire destextes qui seraient considérés commemarginaux dans lesgrandes littératures. Les catégories qui répartissentgénéralement l’ensemble de la production écrite en sous‐sections distinctes ont, dans les petites littératures,tendance à s’estomper. Ce phénomène entraîne uneconfusiondesgenresetlaperted’unprincipedebasedelaconstitution d’une littérature de qualité: celui de lasélection. L’exiguïté de l’institution fait que des ouvragesprovenant de sources très diverses et poursuivant desobjectifs opposés sont diffusés et reçus par les mêmesinstancesquidoiventserviràtoutes lesfonctions.Danscecontexte,ilimportedereveniràdesdéfinitionsdebasequipermettront de distinguer notamment «littératurepopulaire»,«littératurerégionale»et«littératurenationale»et de situer chacune de ces catégories par rapportà laconscience qu’elles manifestent de leur propre situationd’énonciationetàleurcapacitéd’autolégitimation.Au‐delàdecescatégories,onverraqueleclivagedéterminant,celuiqui préside à la sélection des œuvres capables de subir

l’épreuve de l’exportation au titre de «littératurenationale», passe par la conscience d’intégrer un corpuslittéraire dans lequel on ne peut laisser de traces qu’àcondition de le transformer. Cette conception de lalittérature comme «infraction» et «effraction» permet derétablir une hiérarchie des textes indispensable à laconstitutiond’unelittératurenationale.Lesdébatsrécentsen littérature acadienne serviront d’illustration à cesconsidérationsthé[email protected]

AndréeMélissaFerron•UniversityofAlberta(A7)Écrire l’espace acadien: le ruralisme chez ClaudeLeBouthillierL’Acadie littéraire a effectué depuis 1972 un virage vers laculture de l’urbain, avec le désir d’appartenir à la‘modernité’américaine.Lavilleestrapidementdevenueuninstrumentsocialdansladéfinitiondel’identitéacadienne,l’urbainétantdèslorsperçucommeunportails’ouvrantsurlemondemoderne(oupostmoderne,hypermoderne)etunlieu de transferts interculturels, d’hybridité et deplurilinguisme.L’œuvredeClaudeLeBouthilliernousamèneversunelecturefortdifférentedesespacesacadiens. Ilenrésulte un certain fantasme rural, récurrent sous la plumedu romancier, se traduisant en des récits où les traditionsde‘l’âged’or’acadien,conservéesdanslesvillages,sauventlesmilieuxurbainsdecatastrophescauséesparleursexcès.Notreétudetâchededémontrerdequellefaçonl’espaceetle contexte social jouent un rôle clé sur le plan de ladéfinition de soi au sein du texte littéraire acadien. Plusprécisément, nous cherchons à déterminer si la valeur del’espacen’estpasl’outilpremierpourétablirlesdéfinitionsmultiplesde l’Acadie, de l’Acadien, etde l’acadianité.Nouscherchonségalementàdémontrerquel’espaceréférentielque l’on retrouve dans un texte romanesque ou poétiqueacadien peut en influencer considérablement le ton, etdonnerait ainsi un angle de lecture précis sur lareprésentativitédusujet.C’estdanscetteoptiquequenousnous intéressons à la dialectique des espaces au sein dutexte littéraire. Il existeànotre sensunvéritabledialogueentrelesdifférentsespacesauseind’unmêmetexte,maiségalementauseindedifférentstextes.Suivantl’analysedece dialogue, il s’agit de circonscrire les relations entre leterritoire et l’appartenance généalogique oul’[email protected]

LarrySteele•MountSaintVincentUniversity(A9)Les échecs et le dépassement de soi : une étude de Lajoueused’échecsdeBertinaHenrichsLe jeu d’échecs prend une importance insolite pour Eleni,personnageprincipaldeLajoueused’échecs.Menantlaviecirconscrite d’une femme de chambre à l’hôtel Dionysos,sur l’île de Naxos en Grèce, Eleni n’a pas de formationintellectuelle particulière. Ses horizons, en termes de

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carrière, sont donc limités même si, sur le plangéographique, le lieu où elle vit lui offre une ouverturepresquemagique.Avantd’avoirapprisà jouerauxéchecs,Eleni avait eu tendance à vivre à travers les clients del’hôtel, se permettant avec eux certaines fantaisies. Or, àmesure qu’elle devient adepte au jeu d’échecs, sa viechangeradicalement.Le roman se prête à l’analyse d’un thème que j’estimecentral à l’étude des échecs dans les représentationsartistiques. Principalement, il s’agit ici du jeu et de sadoubleappartenance:lamatérialitéetl’abstraction.D’unepart,l’échiquierlui‐mêmeainsiquelespiècesappartiennentàununiversconcret : l’échiquierestcomposéde64casesetlespiècessontdesobjetssolidesquel’onpeutcompteret qui ont des propriétés bien définies. D’autre part, lespermutations du jeu sont quasi‐infinies et chaque piècepossède donc, sinon une personnalité, du moins uncaractèreparticulier.Lejeusignifieainsil’altéritéetdevientpour Eleni un monde à part, la réalisation d’un rêveinexprimé. Ce changement de vie entraîne aussi desconséquencesnégativespourEleni: lejeu,quelqueanodinqu’il paraisse, devient un scandale qui bouscule sa vie, safamilleetmêmesacommunauté.Pour ladiscussiondececaractère libératoireetscandaleuxdu jeud’échecstelqueprésentédansleromandeHenrichs,nousauronsrecoursàdes réflexions provenant de diverses sources, dont JohanHuizinga,[email protected]

MonikaBoehringer•MountAllisonUniversity(A7)Du fait historique au bestseller: la lèpre en Acadie, ouTerreuràTracadieparKathyReichsPeudegens lesavent,mais la lèpreaséviaumilieudu19esiècle dans un village acadien, connu aujourd’hui sous lenomdeTracadie‐Sheila.Malgré lahonteet lenon‐ditdontla maladie est d’habitude frappée, son histoire a survécujusqu’au moment où Mary Jane Losier et Céline Pinet enont rendu compte dans leur livre Les enfants de Lazare:HistoiredulazaretdeTracadie(Éditionsd’Acadie,1987,trad.de l’anglais par Jacques Picotte). Ce fait historique auraitsans doute gardé un intérêt purement local si cela n’avaitétépourKathyReichs,anthropologueencriminalistiqueetauteuredebestsellersquicoproduitaussilasérietéléviséeà succès, Bones. La jeune dramaturge acadienne EmmaHaché a écrit une pièce inédite, inspirée du même faithistorique.Murmures a été représentée, entre autres, auCentrenationaldesartsen2005.Dans Terreur à Tracadie, plusieurs fils narratifs sepoursuivent dont celui d’une amie d’enfance disparue dupersonnageprincipal,TemperanceBrennan,amieoriginairede Tracadie. Et lorsqu’un squelette de cette région faitsurface, Brennan doit en savoir plus. Au‐delà du suspensebien mené, le roman policier comprend des facettesintéressantes,surtoutencequiconcernelareprésentationdes personnages acadiens qui varient entre chaleureux

mais naïfs et (presque) criminels (aubon cœur).Dans

cette communication, j’étudierai la représentation despersonnages et des lieux acadiens, y compris les aspectsstéréotypés qui s’établissent entre une Acadie rurale,endroitsecondairedel’intrigue,etMontréal,centreurbainoù Brennan et al. résoudront les multiples nœuds del’[email protected]

YvesVaillancourt•CollègeAhuntsic,Montréal(A9)Lejoueurd’échecscommenouveauProméthéeUn thème traverse lamythologie grecque et se condensede manière saisissante dans le mythe de Prométhée:l’hybris de l’homme voulant se mesurer avec les Dieux.Projetdémesuréquecelui‐là,dontlasanctionestconnue!L’hypothèse que nous aimerions explorer à traversquelques oeuvres de la littérature, mais aussi du cinémacontemporain,estquelejoueurd’échecsestcettenouvellefigure prométhéenne tentée par un dépassement de lacondition humaine. L’intelligence humaine déployée auxéchecsatteintl’absolu.Le huit, de l’écrivaine à succès Catherine Neville, est uneépopée fantastique retraçant les effortspour reconstituerle Jeu d’échecs de Montglane, car celui‐ci reproduit lastructure mathématique de l’univers. Ce jeu d’échecs estl’absolu. Maintenant, les hommes peuvent‐ils se hisser àune telle compréhension ? Et peuvent‐ils disposer dupouvoirquidécouled’unetelleintelligence?Le chef d’œuvre du cinéma Le septième sceau, d’IngmarBergman,nousmontreunchevalierteutonique jouantauxéchecsaveclaMortetcherchantàruseraveccelle‐ci.IlyaunescènecomparabledansleDécalogue1deK.Kieslowski.L’automate joueurd’échecsanalyséparE.A.Poedans«Lejoueur d’échecs de Maëlzel» figure lui aussi la tentativedémiurgique d’une intelligence absolue. L’homme, enfabriquant l’automate joueur d’échecs, crée lui‐même leProméthéedotéde l’infaillibilitédivine.DuJoueurd’échecsdeStefanZweigàlaDéfenseLoujinedeV.Nabokov,autantd’œuvres qui utilisent les échecs pour représenterl’intelligence prométhéenne de l’homme, mais aussi [email protected]

NdeyeFatouBa•UniversityofWesternOntario(A4)LavilledansUnesilonguelettredeMariamaBaUne si longue lettreest l’histoire d’un personnage nomméRamatoulaye. Mariama Ba y décrit la vie d’une femmeabandonnéeaprèsplusdevingtannéesdemariageparsonépouxquiaconvoléensecondesnocesavecunecamaradedeclassedelafilleainéedupersonnageprincipal.Leromanest situé au Sénégal dans la période après l’indépendancedu pays; à un moment ou les Sénégalais et Sénégalaisesreprennent le pouvoir des français après de longuesdécennies de colonisation.Une si longue lettre cependantn’estpas juste l`histoiredeRamatoulayeetdeAissatou (àquilacorrespondanceestadressée),c’estaussil`histoirede

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plusieurs personnages féminins qui tentent toutes detrouver leur place dans un Sénégal traditionnel en prise àde vaste changements du fait de la cohabitation dedifférenteslanguesetcultures.DansUnesilonguelettrelesdifférentes personnalités des protagonistes se reflètentaussidans l’universphysique,géographiquedans lequel ilsévoluent.Ainsi,laville,lieuparexcellencederencontres,demodernité,etdemétamorphosess’érigeenoppositionaumilieu rural, bastion des traditions et d’une oppositionféroce à cet air de changement qui remet en cause lescoutumes,lesavoiretlatraditionoralelocale.Danscettecommunication,ils’agirad’analysercommentladisposition topographique, en particulier cette oppositionentre milieu urbain et milieu rural renseigne sur lasubjectivité et l’identité (enmutation) despersonnages. Ils’agira aussi de voir comment la difficulté qu’ont lesfemmes à s’affirmerdansunmondequi fait la placebelleauxhommessetraduitégalementdefaçonplusimmédiatedans leurs difficultés à apprivoiser cemilieu urbain qu’estDakar.DanscetteanalysenousverronscommentlevoyagedeDakar à Diakao traduit un repli identitaire, un refus dechangementetunattachementauxtraditionsetcoutumes.Nous verrons comment de Aissatou qui se trouve àWashington à Tante Nabou de Diakhao, en passant parRamatoulaye et Jacqueline de Dakar le degréd’émancipationet d’affirmationdespersonnages fémininssembleêtreproportionnelàlavivacitéetàl’attraitdeleurmilieugé[email protected]

ErinFairweather•UniversityofVictoria(A10)Humanisme et Histoires: les enfants et les animauxcélèbresApartirdesannées 1750, la littératurepour la jeunesse sedéveloppeenoffrantundébouchénouveauàdenombreuxauteurs,telsqueJulienCabocheDemerville,Anne‐François‐JoachimFréville, Pierre‐Jean‐BaptisteNougaret etAntoinede Saint‐Gervais, dont certains visent à instruire et àmoraliserlesenfants.Cegenreémergeantconsistaitendesrecueils laïques d’anecdotes édifiantes, et d’histoires desenfantsquipossèdaientlesqualitésdesagesse,devertuetd’obéissance.Orcesmêmesauteurs,quicollectionnentlesrécits d’enfances exceptionnelles sous le titre de Vie desenfants célèbres publient également, sur la vague de leursuccès, Les animaux célèbres! De la même façon quecertains enfants sont faits héros, certains animaux sontimmortalisés dans ces recueils: est‐ce la même animalitéquilesdistinguedel’adulte?J’aimeraisexplorerlaparutiondecegenreetpuisexaminerenprofondeurquelquesmodèles.Pourquoiest‐cequecesécrivains ont‐ils choisi de présenter les animaux et lesenfantsdelamêmemanière?J’espèreéclairerlelienentrel’accentmissurlavaleurmoraledel’histoire,étantillustréepar des «vies exemplaires» (Havelange 2007: 35), et lapensée populaire qui séparait l’enfant de l’adulte àl’époque.

Jecommenceraicetteprésentationendonnantbrièvementlecontextehistorique.Ensuite,j’introduiraiquelquestextesde Fréville et de Saint‐Gervais. Prochainement, jecompareraiplusieurs idéesprésentesdans lespréfacesdecesouvragesainsiquedanscertainesdeleurshistoires.Enguise de conclusion, je parlerai de l’importance de laparutionpresquesimultané[email protected]

JohannaTreilles•Universitédel’îledelaRéunion(A1)Archétypes et représentations de la maternité dans lesécritsfrancophonesdesfemmesdel’OcéanIndienCette contribution propose d’analyser les différentsarchétypesetreprésentationsdelaMaternité,ensebasantsur plusieurs écrits contemporains, romans, contes oupoèmes, de femmes des îles francophones de l’OcéanIndien. Il s’agira, d’une part, d’étudier les principauxarchétypesprésentsdanslesœuvreschoisies,enparticulierceux, apparemment antagonistes, de laMère Nourricière,généreuse Sourcière, et de la Mère Dévorante, ladangereuse Sorcière, afin de mettre en perspective lepouvoirdevieetdemortdesfiguresdelaMaternité.Cetteambivalence permettra également d’aborder les liens quiunissent la Maternité à l’occulte, et notamment la placequ’occupent lesmères dans la retransmission des savoirs,des connaissances et croyances, typiques des îles del’OcéanIndien.Gardienne des sourcesmais aussi des sorts, porteuse despremièrespulsationsdel’embryon,attentiveauxespritsetà lamémoiredesmorts, laMèreestce lieudemystèreoùs’incarnel’invisible,cet«entre‐deuxmondes»vibrantentreréel et imaginaire, intuition et rationalité, tradition etmodernité.Cette contribution propose également d’aborder lesimages poétiques et littéraires de la Maternité afin deconstater l’influence de l’environnement dans laconstruction de diverses représentations. Comment laNature, les paysages, la faune et la flore participent à lacréationdesreprésentationsdelaMaternitédanslesécritsdesfemmesdesîlesdel’OcéanIndien?Ilsemblequel’âmeet le corps de ces îles‐femmes s’offrent aux sens et à laconsciencedecellesetceuxquiplongentàlarencontredesMèresetdeleurmystè[email protected]

SylvieBérard•TrentUniversity(A4)RécitsdeMédilhautetNelledeVilvèqouleschroniquesauféminindelavillequébécoisemédiévaleanticipéeSi l'onaccepteque lerécitsoittoutunmonde,alors,pourlesujetracontant,ilconstituenonseulementunespaceouun lieuoù se raconter,mais véritablementun lieu culturel(puisquenommer l'espacec'estdéjàcommencerà l'érigeren territoire ‐‐ cf. Bensmaïa 1999) où le sujet se campe etqu'il investit. Et si l'espace narratif romanesque est un

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territoire,alorsla littératurequébécoisecontemporaineauféminin est uneporteouverte sur desmondespotentiels.Dans les romansRécitsdeMédilhaut (2007 [1994])etNellede Vilvèq (1996), les auteures Anne Legault et FrancinePelletier explorent le même topos: celui de la villequébécoise (dans un cas Montréal, dans l’autre Québec)retournéeàunétatmédiéval–étatque,au fait, cesvillesn’ont jamais connu, ayant été fondées toutes deux bienaprès le Moyen Âge. Dans cette communication, je vaism’intéresser à la translation de la ville depuis le présentconnujusqu’àunpasséfuturimaginaire;jevaismepenchersur les mécanismes discursifs dedéconstruction/reconstruction de la ville et vais observercomment le sujet féminin semeutet se construit lui aussidans cet espace devenu moins compatible avec la [email protected]

VéroniqueChelin•UniversitédeMontréal(A1)Lerécitd’enfanceauféminin:CaraïbeetocéanIndienDans le cadrede ce colloquedont l’objectif estdemettreen relation un certain nombre d’écrits de femmesoriginaires de la Caraïbe et de l’océan Indien, nous nousproposons d’axer la réflexion sur le thème de l’enfance.Selon Suzanne Crosta, «un bref survol des œuvreslittéraires de la Caraïbe nous laisse entrevoir la croissancedes récits d’enfance ou des récits où les souvenirs et lesexpériences de l’enfance servent de cadre ou de clé devoûteàlasignificationdutexte»(Récitsd'enfanceantillaise,3). Dans le contexte indianocéanique, l’on constateégalement la recrudescence, durant les trente dernièresannées, de l’usage de ce thème par les romanciers etromancièresdelarégion.Au sein de cette vaste production, plusieurs femmes ontentrepris d’écrire l’enfance au féminin, c’est‐à‐dire demettre l’accent sur l’expérience féminine et insulaire dupersonnage enfantin. Dans le cadre de notrecommunication, trois de ces œuvres seront analysées etcomparées:Lecœuràrireetàpleurer(Laffont,1999)delaguadeloupéenneMaryseCondé,Caseentôle(L’Harmattan,1999)de laréunionnaiseNadineFidji,etSensitive (Éditionsdel’Olivier,2003)dalamauricienneShenazPatel.Qu’il s’agisse de récits fictionnels (Fidji, Patel) ouautobiographiques (Condé), le vécu et l’imaginaire duprotagoniste ainsi que ses rapports avec la sociétéconstituentlesmoteursdelanarration.Momentmarquantd’une vie individuelle, l’enfance sertde trait d’unionentrel’intimeet le social, entre le soi et l’Autre, instaurant ainsiun rapport particulier entre identité personnelle etcollective.Plusieursquestionspeuventainsiêtreabordéespar le biais de l’enfance, comme l’identité, la filiation, lesrapportssociauxetlinguistiques.En somme, il s’agira d’évaluer dans quelle mesure lesœuvres étudiées s’apparentent ou se distinguent, tant auniveau thématique qu’esthétique, puis de questionner en

quoi l’écriturede l’enfances’avèreunevoieprivilégiée

pour explorer un espace insulaire hétérogène et quinécessite une «gestion contemporaine des héritagescontrastés»[email protected]

KyeongmiKim‐Bernard•MacEwanUniversity(A10)MargueriteYourcenaràtraverssacorrespondanceJe me propose d’examiner l’entourage de MargueriteYourcenar, par le biais de sa correspondance, en lecomparant avec celui qu'elle décrit dans sonautobiographie.Lettresàsesamisetquelquesautres,textepublié chez Gallimard en 1995, huit ans après le décès del’auteure, s’avère pertinent quant au témoignage desrelationsqueYourcenaravaitavecquelquesmembresdesafamilleetavecdesconnaissances liéesautravailquenouslaisse deviner sa discrète autobiographie. En 2008 lors ducolloque de l’APFUCC j’ai présenté une étude sur cetteautobiographie en me concentrant sur l’absence du soi;cettefois‐cij’aimeraisapprofondircetravailenpuisantdesmoments‐témoins figés dans les lettres que Yourcenar aenvoyéesàsonentourage.Ilmeparaît intéressantdeparler de cepointde vuepourmieux connaître la romancière et ce que fut sa vie sanspasser par l’austère fenêtre de son autobiographie. Parexemple, dans son autobiographie, le lecteur devine lemalaise que l’auteure a eu envers des membres de safamille,notammentsagrand‐mèreetsondemi‐frère.Àleurpropos elle reste amère et moqueuse sans jamais entrerdans les détails de sa relation avec eux. Dans lacorrespondance le lecteur lira le ton virulent et directqu’elleemploieàleurproposdansleslettresqu’ellerédigeàsonneveu.Àtraverscetteréflexionj’aimeraisdémontrerque l’absencedevie intimedeMargueriteYourcenardanssonautobiographiepeutêtrepartiellementcombléeparlesquelques brides de sa vie que nous pouvons lire dans sacorrespondance. Cette étude se voudrait être lacontinuation d'un autre travail que je souhaite ainsicomplé[email protected]

ArianeBrundelRe•UniversitéMcGill(A4)LerapportàlavilledespersonnagesfémininsdePaspirePas pire (1998) de France Daigle est un roman qui porte«trèslargementettrèslibrementsurlethèmedel’espace:espace physique, espace mental, et les façons que nousavonsdenous ymouvoir.» (54)Circulerdans l’espaceesten fait un véritable défi pour le personnage principal: cedernier,quiporte lenomde l’auteure,souffrecommeelled’agoraphobie, lapeurdesespaces libresdont lamajoritédesvictimessontdesfemmes.C’estdoncl’agoraphobiequiconditionnetoutlerapportdupersonnageFranceDaigleàla ville où elle habite, Moncton‐Dieppe. Lorsqu’elle estinvitée à se rendre à Paris pour faire la promotion de sondernier livre, la version fictive de France Daigle réussit àcombattre son agoraphobie en invitant un personnage

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masculinàl’accompagner.Faut‐ilconclurequechezFranceDaigle,lerapportdespersonnagesfémininsàlavillepassepar l’Autre? C’est ce que je tenterai de déterminer enanalysantd’unepart lerapportdupersonnageprincipaletdesautrespersonnages fémininsdePaspire à laville,quece soitMoncton‐Dieppe ou une ville étrangère, et d’autrepart,leursdéplacementsd’unevilleàl’[email protected]

MouhamadouCissé•UQAM(A1)Violenceetrévoltedesfemmesdanslecontextedesîles:MorneCâpressedeGisèlePineauetPaglid’AnandaDeviQuelques particularismes semblent expliquer la conditiondes femmes à la Guadeloupe et à l’île Maurice, deuxmicrocosmes historiquement traversés par desmouvements culturels et humains. Dans la Caraïbe,l’esclavage et la colonisation ont instauré l’exclusion desfemmes, soumises aux mâles, alors qu’à l’île Maurice,l’ethnie indienne majoritaire dans l’île perpétue descroyancesqui contraignent, enquelque sorte, la femmeàl’enfantement,aumariageforcé.MorneCâpressedeGisèlePineau et Pagli d’Ananda Devi évoquent ces contextesinsulaires.GisèlePineauconstruitdanssonromanledestind’une femme guadeloupéenne, Pacôme, qui fonde laCongrégationdes fillesdeCham.Ce lieude révoltecontrela cruauté sociale accueille des filles perdues, violées,terrorisées, méprisées dans leur île qui n’est plus un lieud’appartenanceetd’affiliation,maisunespaced’étrangetéetderupturesaffreuses.Àsontour,AnandaDevidonnelaparole à Pagli, la narratrice éponyme d’origine indo‐mauriciennequisubitlaviolencecorporelleexercéeparlesmofines – les gardiennes de la culture très attachées aupassé indien. À l’intérieur de l’ile, c’est l’altérité radicalefondée sur la «Haine», Laenn en créole, qui déclenche laviolencecontrelaquellePagliestrévoltée.GisèlePineauetAnandaDevisaisissentdonclescontexteshistorique,culturel,socialetgéographiquede leur îlepourreprésenteràl’intérieurdesœuvreslaviolenceetlarévolteau féminin. La communication vise à analyser les lienssymboliques entre violence, révolte et insularité. Il seraquestion de dégager les enjeux littéraires et idéologiquesdutraitementdelaviolenceetdelaré[email protected]

Svetla Kaménova & Djaouida Hamdani Kadri • UniversitéConcordia&UQAM(A10)Réflexion autour du processus d’adaptation d’unmanueldeFLSauxbesoinsd’étudiantscanadiensDans notre communication, nous nous attacherons àprésenter les soubassements théoriques et la démarchepratique adoptés pour remanier un manuel de françaislangue seconde, dans le but de répondre aux besoinsd'apprenants en FLS de niveau universitaire au Canada.Tout processus de création/adaptation de manuelprésupposed’aborduneréflexionsurcequ’estunmanuel

de langue par rapport à une «méthode» ou à une«méthodologie» (Robert 2008; Legendre et al. 1993) etsur l’adéquation de la démarche adoptée pour l’atteintedes objectifs d’enseignement visés. Dans un deuxièmetemps, la réflexion porte sur la sélection et l’organisationpratique des contenus d’enseignement/apprentissage quidoivent être en concordance avec le projet pédagogique.Ceci nous amènera à nous interroger également sur lesconcepts suivants: «tâche» (Montmollin, 1986),«exercice», «activité», «consigne»,ainsiquesur laplaceaccordée à «l’interaction», qui suppose la dimensionsociale de l’apprentissage (Carugaty et Mugny 1991;Develay1992).Notre mandat étant la canadianisation d’un manuel déjàexistant, nous avions également des contraintes àrespecter, par exemple garder le nombre, le volume et lathématique des chapitres originels, suivre l’ordre deprésentation des unités d’enseignement. En respectanttoutes ces conditions, nous nous sommes attachées àproposer un cadre local traitant d’une thématique proched’étudiants canadiensdeFLS,n’excluantpas ainsi l’aspectsubjectif et affectif de tout apprentissage (Fourez 2003).L’adaptation concernait tous les composants delaméthode, notamment le livre, le cahier d’exercices, lestextes audio, leDVD, la banquede tests. Ceprocessus deréécriture demandant des changements cardinaux parrapport au manuel source, nous traiterons, de façonspécifique,desmodificationsreliéesauchoixdestextesetà leur exploitation, aux parties grammaticales et auxexercicesderéinvestissement(orauxetécrits)[email protected]/[email protected]

RohiniBannerjee•SaintMary’sUniversity(A1)Décrypter les non‐dits: le silence chez Shenaz Patel etMaryseCondéCetteétudeviseà rassemblerdeux textespoignantsdontl’esthétique littéraire du silence reste loin d’une sorted’assourdissementsémiotiqueoudecontrainteénonciativecultivée à l’extérieur du discours. En revanche, les plumespoétiques distinctes de Shenaz Patel dans Le PortraitChamarel (2001) et de Maryse Condé dans Victoire, lessaveurset lesmots(2006), invitent les lecteursàdécrypterlesnuancesdesilences,toutdansuneperspectivepartagéepar les îles de l’Océan Indien et lesAntilles francophones,respectivement. Autour le personnage principal de Samia,Patel calibre les tensions identitaires d’une jeune femmeméconnaissante de ses racines ethniques plurielles et dèslors des complexités de la communautémauriciennedanslaquelle elle fait partie. Entourée du déni d’un héritagemétissé, Samia retrouve le vœu de silence de sa parentécomme une arme symbolique, celle qui l’inspire de sedécouvrir à haute voix, et par conséquent, de démêlerl’utopiemulticulturelledesonpaysnatal.Del’autrecôtédumonde,enGuadeloupe,animelavieténébreusedeVictoireQuidal, la grand‐mère maternelle de Condé elle‐même etprotagoniste pour la plupart silencieuse. Hantée par les

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quelquesdénégationssocialesdesonproprelignageetdesa formation d’analphabète, les mots ne suffisent pas oupeupourVictoire.Lesilencedoncdevientunlieu,untoposde confort et de soulagement. Pour Patel et Condé, lesilencefaitunepartieintelligibledeleursécrits,soitentantquedesaspectstypographiquesdansletexte,(lesespacesblancs, les points de suspension), soit à l’instar de larévélationd’aucunevéritésocio‐historiqueouaucontraire,la déclaration de l'indicible du passé postcolonial etdésormais, la confirmation de l'innommable dans [email protected]

CécileChamponnois•UniversitédeMontréal(A4)Femmesetvillesdans lesrécitsdevoyagedeM.WortleyMontaguetA.‐M.FiquetduBoccageMary Wortley Montagu et Anne‐Mary Fiquet du Boccagefont parties du petit nombre des écrivaines ayant exercédans la première moitié du dix‐huitième siècle enAngleterre et en France. Toutes deux réfléchirentlonguementaustatutdesfemmesetàleursplacesdanslasociété et dans la ville. Leurs nombreux écrits, leurspoèmes,pamphlets, tragédiesouencorerécitsdevoyage,témoignent de la conquête progressive de la ville par lesfemmes. Ces récits de voyage sont précieux car les deuxvoyageusesguident le lecteuràtravers l’Europe(Montaguira jusqu’en Turquie), ses différentes capitales et sescoutumes. En temps que femmes, elles livrent desdescriptionsdescoutumesetdeshabitudesdesfemmesdelavilleauxquelles lesvoyageurs‐hommesneprêtèrentpasattentionavantelles.Lesfemmesoccupentuneplaceprivilégiéeauseindeleursrécits. Au travers des descriptions des villes et desmonuments,desspectaclespubliquesetdespromenadesàpied ou en carrosse, des comparaisons entre les femmesdesvillesetcellesdelacampagne,quenousapprennentlescommentaires de ces deux auteures quant àl’[email protected]

DawnM.Cornelio•UniversityofGuelph(A10)ChloéDelaumeetl'autofiction2,1En 2010, la romancière, essayiste et performeuse ChloéDelaumeaconsacréunpetitouvrage intituléLarègledu jeau sujetde l’autofiction. Ici, oùelledéveloppeet explicitesa théorie de l'autofiction, elle pose sa questionfondamentale:«Jea‐t‐illepouvoirderéinviter[l’histoire]àdéfautdelafairetaire?»Àpartirdecetessaietdestextesautofictifs signés par Delaume, cette communicationexplorera comment l'écrivaine fait évoluer le genre del'autofiction, 34 ans après sa conception par [email protected]

LatéLawson‐Hellu•UniversityofWesternOntario(A1)DudroitdelafictionetduparadigmemessianiquefémininchezAnandaDeviL’œuvreromanesqued’AnandaDeviparticipedesécrituresfrancophonesdela«Nouvellegénération»,c’est‐à‐diredesécriturescontemporainesduchamplittérairefrancophone,en même temps qu’elle s’inscrit dans la problématiqueinstitutionnelledel’écrituredesfemmes,d’unpointdevuegénéral, et des femmes de l’Océan Indien, plusspécifiquement. Si son œuvre s’inscrit en outre dans lecadre institutionnel de l’écriture mauricienne au féminin,c’est aussi parce que son œuvre problématise la réalitépost‐coloniale de l’espace national de référence – ici l’ÎleMaurice – en y proposant l’alternative de la perspectiveféminine à la crise de la modernité telle qu'elle estreprésentée à partir de l’exemple national post‐colonial.C’estàtraverslesdeuxparadigmesdudroitdelafictionetdu messianisme, redéfini au féminin, que se comprend laposturerésistante,ainsi,delaromancièredanssonœ[email protected]

KathleenKellett‐Betsos•RyersonUniversity(A4)Femme détective, femme‐victime, femme‐ville: le polarquébécoisaufémininDans Polarville; images de la ville dans le roman policier(1991),Jean‐NoëlBlancexplorelesaffinitésentreleromannoir et la ville. Traditionnellement, le genre «hardboiled»met en vedette des détectives durs et cyniques, habituésde la jungle urbaine, la ville étant souvent représentéecommeunefemmed'ailleurs.Maisquelssont lesrapportsentrelavilleetlafemmejusticièredanslepolarauféminin?Dans une série de bestsellers de Chrystine Brouillet, ladétective Maud Graham, chauvine et protectrice commeune lionne, défend la ville deQuébec contre les criminels.Les quartiers huppés, les quartiers louches, les centrescommerciaux, mêmes les Plaines d’Abraham abritent desmeurtrierscontrelesquelsMaudGrahamdoits’acharner.SiBrouilletest lamaîtresse incontestabledupolarquébécoisau féminin, d’autres écrivaines s’essaient à ce genreéminemmenturbain;citons,parexemple,AnneDandurandavec son inspecteur Marc Mongeau dans La Marquiseensanglantée (1995), personnage à la sexualité ambiguëmais féministe si jamais il en fut, ainsi queMarie LabergeavecsadétectiveVickyBarbeaudansSansriennipersonne(2007).DansAucoindeGuyetRenéLévesque(2003),PauleTurgeonfaitpromenerl’avocatemaîtreSarahLanthiernonseulementà travers les ruellesdeMontréalmodernemaisaussi à travers le temps dans un parcours peu typique dupersonnage urbain de la «flâneuse». Femme détective,femme‐victime, femme‐ville: cette communicationexaminera la façon dont les écrivaines québé[email protected]

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SylvainRhéault•UniversityofRegina(A10)L'autoreprésentationenbandedessinéeQuandonpenseauxgenrespopulairesenbandedessinée,l'aventure à la Tintin et l'humour comme dans Astérixviennent en tête de liste. Outre ces genres qui ont fait lafortune des grandes maisons d'édition, d'autres sériespopulairesoffrentdesmystères,del'horreur,del'érotisme,etc. La plupart des manga japonais qui sont traduits enfrançaisajoutentdestitresàcesgenres.Cependant,depuisun certain temps déjà, on trouve dans le catalogue despetites maisons d'édition indépendantes des œuvresd'auteurs qui explorent l'autobiographie. Pour le bédéistequi doit jongler à la fois avecdu texte et dudessin il fautreleverdesdéfisnouveaux :Commentdire«je»dansunebande dessinée? Comment se représenter? Commentdonnerl'effetdevérité?L'autobiographie en bande dessinée reste un domaineencore relativement inexploré et pour le critique celareprésente une exploration pleine de questionsintéressantes. Afin de circonscrire un sujet particulier, jevais aborder dans ma communication la question del'autoreprésentation. Je voudrais, entre autres, utiliser lestravaux traitant de l'autoportrait. On considère quel'analyse des codes du dessin et de l'illustration esttraditionnellementvuecommelachasse‐gardéedesbeaux‐arts.Maisjepensequelepointdevuemultidisciplinairesurl'autoreprésentation peut jeter un éclairage nouveau nonseulementsurl'analysedelabandedessinéemaisaussisurl'autobiographieenlitté[email protected]

HélèneCazes•UniversityofVictoria(A10)Autobio/graphiques:récitsd’enfancesenbandedessinéePersepolis, le roman graphique et auto‐biographique enforme de bande dessinée donné par Marjane Satrapi auxEditionsde l’Associationen 1978a fait date: enundessinostensiblement simple, l’auteure y déroule le récit del’impossible perte et de l’impossible nostalgie sur fondderévolution islamique à Téhéran et d’exils européens.Depuis, et tout récemment (2008 2009) en français etdepuis la constellation de la francophonie, Kim Jong(Belgique) et Zeina Abirached (Liban) ont raconté leurmonde personnel et secret en bulles, cadres et planches.DansLe JeudesHirondelles/ Partir,Mourir, Revenir commedansJemesouviens,ZeinaAbirachedditennoiretblanccequin’estplusetcontinued’existerenelle.ElleditBeyrouth,l’enfance,lechagrinmaisaussilavie.L’entreprisen’estpassansrappelerlerécitdeMarjaneSatrapi,luiaussiennoirenblanc,et luiaussidans l’alliancedusouvenir,dusecret,duchagrin.Laguerre, la révolution, lapersécutionn’yontdenomnidediscoursdansces récitsà lapremièrepersonnede l’enfance. Kim Jong dans Peau Couleur de Miel donnecouleuretéclatementgénériqueaurécitgraphiquedesonenfance, dont l’adoption est à la fois l’objet et laproblématique.

Danscestroisromans,lapremièrepersonnesedémultiplieaux miroirs de personnages représentant les âges dunarrateur:faut‐illireenceprocédénarratologiquel’unedesraisonsdu succèsmodernede la formegraphiquepour lerécit d’enfance? Le dessin et la composition des planchespeuvent‐ils se lire en termes de focalisations et derhétorique narrative? En quoi le genre anciennementtextuel et littéraire des mémoires se trouve‐t‐ilmétamorphosé par le support nouveau de la bandedessinée? L’analyse précise des postures narratives et dustatutdelapremièrepersonne,endessincommeentexteet intertexte, ouvrira sur une poétique desautobio/graphiques, romans dessinés de l’enfance. Or, sinouveau genre il y a, dont ces trois œuvres proposentd’exemplairesaccomplissements, ladernièrequestionseraalors celle de la francophonie: en quoi ces œuvresappartiennent‐elles à une tradition francophone? Hasard,reconnaissancedemodèles,déclarationpolitiqueouchoixpoétique?Ledécalagedeslanguess’inscrirait‐il,alors,dansladé[email protected]

FatimaMedjadGrine•Universitéd'Oran(A4)La lecture/écriture de la ville dans les romans desécrivainesalgériennesDans la société traditionnelle, la femme est l’objet demultiples tabous; elle est voilée, confinée dans un espaceréduit, clos.Elleainsi cloîtrée,emprisonnéeentre lesmursdesamaisonetinterditedetroublerlemondemasculinouobligée de se voiler pour circuler dans la rue. Le travaillittérairedes romancières algériennesestunmanifestedela problématique de la condition féminine. Ellesintroduisent la thématique de la ville qui représente pourles personnages féminins l’interdit mais aussi la liberté etl’émancipation.Dans les romans de Fatéma Bakhaї, d’Assia Djebar, ou deLeila Marouane, les personnages féminins qui, d’unemanièreoud’uneautre,avecousansvoile, luttentpour laliberté de circuler dans l’espace des hommes, l’espaceurbain représenteune «caricaturede la femmealgérienneémancipée».L’évocationdeladifférenceentrelavilleetlacampagne, et le changement survenu dans la vie despersonnages féminins est très fréquente dans leursœuvres. Ainsi, l’écriture des auteurs algériennes nousrenvoieàl’é[email protected]

AntjeZiethen•UniversitédeKassel,Allemagne(A1)La poétique de l’espace ceint: le topos insulaire dansSoupird’AnandaDeviL’île représente un topos récurrent dans la littératurecaribéenne et océanindienne; en témoignent les œuvresd’Aimé Césaire, Daniel Maximin, Édouard Glissant, PatrickChamoiseau, Gisèle Pineau, Simone Schwarz‐Bart, MaryseCondé ainsi que de Marcel Cabon, Malcolm de Chazal,

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Ananda Devi, Marie‐Thérèse Humbert et Shenaz Patel.Leurs textes émergent de l’espace insulaire et leretravaillent,àleurtour,parunevéritable«géopoétique».Leurlangageestsaturéd’imagesspatiales,qu’ils’agissedelamer,ducyclone,dumorne,de laplaineoude l’archipel.Géographiqueaudépart,l’îlesecharge,àtraversl’écriture,de significations diverses et se mue en témoind’événements historiques, en gardienne de la mémoirecollective, en un miroir des relations de pouvoir et de lahiérarchie sociale. Sa morphologie se tisse comme un filconducteur dans les textes aupoint de les orienter oudelesstructurer.À la lumière de textes littéraires et théoriques provenantdes Caraïbes (Schwarz‐Bart, Pineau, Glissant, Maximin), laprésente communication propose une analyse du toposinsulaire dans Soupir d’Ananda Devi. L’écrivainemauricienne y met à nu la rupture ontologique qu’aprovoquéelaTraiteàl’îleRodrigues, l’île‐sœurdeMaurice.L’île transcende ses frontières physiques et devient lemédium d’un discours littéraire sur l’esclavage et sesconséquences dans la région de l’océan Indien. Elle setransformeenespacesocial,«monument»(Glissant),étatpsychologiqueetécriture.Notredesseinseradedémontrerque l’île n’est pas seulement le site anodin sur lequels’inscrit l’intrigue mais qu’elle s’impose comme enjeudiégétique et substance génératrice du récit même.Véritable poétique de l’espace, Soupir fusionne l’île et leverbe dans un tissu romanesque organique que nousappelonstextî[email protected]

JaniceBest•AcadiaUniversity(A10)Oublietcommémorationdesmorts:lecimetièreduPère‐Lachaiseetlecimetièredel’Hôpital‐GénéraldeQuébecLaCommunedeParisde1871futdecourtedurée,maisonchercheencoreàdéterminerquelleplaceelleoccupedansl’histoire de la France. Un des derniers renforts desCommunards était dans le cimetière du Père‐Lachaise oùdeux cents Fédérés furent assiégés par les troupes deVersailles. Cent quarante‐sept survivants furent fusilléscontrelemurEstducimetièreetleurscorpsjetésdansunefossecommune.Cemurdevintlesymboledelarépressionetfutlesujetdedébatsentrelesfamillesdesvictimes,quicherchaient à commémorer leurs morts, et legouvernement, qui craignait qu’une telle reconnaissanceserveàdéclencherunenouvelleinsurrection.C’esten1909on obtint la permission de faire placer une plaquecommémorative sur le mur, mais ce n’est qu’en 2002qu’une «Place de la Commune» sera inauguré sur le sitedesdernièresrésistances.Lecimetièrede l’Hôpital‐GénéraldeQuébec fut témoin luiaussid’événementsviolentslorsdelaGuerredeSeptans.Ilrenfermelescorpsd’unmillierdecompagnonsdeWolfeetdeMontcalm,mortsdemaladieouayantsuccombéàleursblessures en 1759 et en 1760. Jusqu’à récemment aucun

monument ne rappelait le souvenir de ces officiers et

soldats. Réclamé par la Commission des monumentshistoriquesdès1923, leMémorialde laguerredeSeptAnsne fut réalisé qu’en 2001. Dans cette communication, jecompte analyser la question que ces deux projets decommémoration soulèvent concernant le rapport entre lemonumentproposéetdifférentesconceptionsdel’[email protected]

LeahRoth•UniversityofWesternOntario(A1)La polyphonie et l’écriture de l’oralité dans deux romansfémininsantillaisDepuisdesannées,desécrivainsdesCaraïbesontcherchédes manières de préserver la tradition orale dans leurécriture. Avec la naissance du mouvement de la Créolitédanslesannées1980enparticulier,lesécrivainsontdécidéquec’estaveclemélangedel’oraletl’écritqu’ilsarriventàraconter leurs histoires et à résister aux forcesopprimantes.Lesfemmesantillaisessurtoutonteubesoinde partager leurs histoires car, en tant que personnesdoublement marginalisées, elles ont dû lutter contre lediscours patriarcal et colonial afin de se faire entendre.Ainsi, en faisant appel à la tradition orale africaine, deuxécrivaines, l’une québécoise‐haïtienne et l’autre originairede Guadeloupe mais qui vit actuellement à New York,Marie‐Célie Agnant et Maryse Condé respectivement,créent des personnages qui assument la responsabilitéimportante de raconter l’expérience subjective de la vieantillaise et d’inscrire la voix des femmes. Dans Le livred’Emmad’AgnantetLatraverséede lamangrovedeCondéplusprécisément,unaspect importantpourcettepriseencompte de la version féminine de l’Histoire et pour lapréservation de l’héritage oral est la nature polyphoniquedeces romans,carellepermetd’entendreà la fois lavoixdeplusieursfemmesetdesaspectsdel’oralité.En s’appuyant sur le concept bakhtinien, cettecommunication examinera la manière dont les auteuresintègrent dans leurs romans plusieurs aspects de lapolyphonieafind’exploiter le rythmede l’artde conteretde donner voix aux femmes qui ont longtemps été[email protected]

Inmaculada Tamarit Valles • Universidad Politécnica deValencia(A4)Laville,espacepublicpourlafemmeenEspagneauXVIIIe

siècle:leregardduvoyageurfrançaisLe point de départ de cette communication est l’analysedesrécitsdevoyagetémoignantdumomentoùlesfemmesdel’EspagneduXVIIIesièclecommencentàsortirseulesdesa réclusiondans lamaison,horsduregarddupèreoudumari. Cette appropriation de l’espace urbain semblemarquer le début d’une faible émancipation de la femmepas très lointaine et enmême temps, de son adoptiondenouveauxrôlesdans lasociétéde l’époque.LesvoyageursfrançaisenEspagneregardentaveccuriosité leshabitudes

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des femmes espagnoles qui, réduites depuis toujours à lareprésentation d’un rôle spécifique dans l’espace privé,profitentcependantdelavillecommeunespaceouvertoùelles peuvent agir en liberté, protégées par l’anonymat.Cette perspective de l’Autre, spectateur privilégiéprovenant d’une société plus avancée, n’est pas trèsdifférente de l’observation que l’on peut faire aujourd’huid’unecultureoùlafemmenejouitpasdesmêmeslibertésquelesnôtres.Du point de vue de l’homme du XVIIIe, les textes nousmontrentunmélanged’étrangetéetdefascination:car lemode de vie de ces femmes et leur utilisation particulièredeladévotionetdelaséductionnerestentpasinaperçues,tout en faisant naître chez les auteurs français unetendance à l’exagération dans la description qui sera à labased’unetypologiedelafemmeespagnoledansleromanduXIXeetau‐delà[email protected]

JorgeCalderón•SimonFraserUniversity(A10)Les pièges de la complicité: la reprise du discours socialracistedansl’œuvredeDanyLaferrièreDans The Politics of Postmodernism Linda Hutcheonremarque que la critique sociale dans les œuvrespostmodernes a pour conséquence une complicité avecl’idéologie ainsi remise en question. Pour cette raisonHutcheon explique que « this is a strange kind of critiqueonebounduptoowith itsowncomplicitywithpoweranddomination one that acknowledges that it cannot escapeimplication in that which it nevertheless still wants toanalyze and maybe even undermine. » (4) Comment fairel’amouravecunNègresanssefatigueretCettegrenadedanslamain du jeune Nègre est‐elle une arme ou un fruit? sontdes romans postmodernes dans lesquels Dany Laferrièrereprend le discours social raciste afin d’en proposer unecritique. Les questions de la représentation et de laconstruction de la race et du racisme peuvent êtreanalysées dans ces deux livres à partir de la notion decomplicité que Hutcheon a développée. Par conséquent,d’une part nous mettrons en relief une série de préjugésracistes que Laferrière reprend dans ses romans. D’autrepart, nous analyserons lamanière dont ces préjugés sontintégrésdans letexte.L’analyseapourbutd’expliquer lesrisquesetleslimitesdelarepriseironiquedudiscourssocialraciste.Elleviseégalementàmesurer la forceet laportéed’uneremiseenquestiondelaraceetduracismedanslesœuvresétudié[email protected]

KarinSchwerdtner•UniversityofWesternOntario(A1)Del’errancechezMichèleRakotosonL’errance, ou l’écart par rapport à toute route tracée, estune structure quimarque de façonmagistrale les romansde Michèle Rakotoson, tous parus depuis son départ deMadagascaren1983.Elle,auprintemps(1996),parexemple,

raconte les périples d’une jeune femmemalgache dans lenorddesonpaysd’accueil(laFrance);LeBaindesreliques(1988)etLalana(2002)décriventchacunlespérégrinationsàMadagascardejeuneshommesdésabusésousouffrants.À chaque fois, une errance dans le temps et dans lamémoire se greffe à une errance géographique, et ledernier livredeRakotoson,Juilletaupays.Chroniquesd’unretour à Madagascar (2007) – livre avec lequel l’auteures’éloignedugenre romanesque–,n’en faitpasexception.Cetteétudeproposéeexamineral’hypothèseselonlaquellele retour «au pays» (mouvement consistant à revenir sursespas)permettraitparadoxalementdedériverenfin.PourlanarratricedeJuilletaupays,revenirsurdeslieuxautrefoisfamiliers serait une occasion de faire basculer sescertitudes, soit de prendre conscience d’une partméconnue de son héritage, et à la fois de récuser «l’édituniversel, généralisant, qui résumait le monde en uneévidence transparente, lui prétendant un sens et unefinalitéprésupposée»(Glissant,Poétique,33)[email protected]

ŠpelaŽakelj•UniversitédeLjubljana(A4)LasubjectivitélittérairedanslaCitédesdamesL’enjeu principal de cette proposition est de mettre enlumière la ville littéraire, telle que construite par ChristinedePizandanslaCitédesDames.L’expressionduféminismedans la littérature médiévale est liée à l’expression de lasubjectivité. En refusant d’être une femme incompétenteouunobjetsexuelChristinedePizandécidederépondreàla misogynie médiévale à travers ses œuvres littéraires,surtout dans la Cité des Dames, ville imaginaire construiteselonlegoûtdesfemmes.L’écrituredeChristinedePizan,associéeà l’expressiondel’affectivité et à lapeinturedumoipoétique, se soumet àune sorte de «narrativisation» qui introduit dansl’esthétique poétique une esthétique narrative, la fictions’insinuantdansdesscènesde lavie réelle.Lasubjectivitéconstituéecommeleproduitd’uneconscienceparticulièreouvre son écriture à la réflexivité, qui est rendue possiblejustement par cette expression de l’expériencepersonnelle. L’excentricité réciproque de l’œuvre et de lapoétesse permet également l’instauration de la distancecritique voire ironique dont témoignent l’accumulation deplusieurs contradictions et l’emploi de la topique del’autodépréciation. Or, l’auto‐ironie de Christine de Pizan,employéeavecune luciditéextrême,présente lapoétessecommeunepersonnequineselaissepastrahirparl’espritmajoritairementmisogynedesontemps.Elles’ouvredonclavoielibredanscettevilleimaginairedelaCitédesDamesoùellepeuts’exprimerdemanièrenon‐conventionnelleetnonsoumiseauxmœursdesoné[email protected]

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MylèneF.Dorcé•UniversitédeMontréal(A1)Le concept de l’île‐prison chez Nathacha Appanah etMaryseCondéBien que séparés géographiquement par des milliers dekilomètres, lesAntillaiset leshabitantsdes îlesde l’OcéanIndienpartagent l’expériencecommunede l’esclavage.Dupoint de vue littéraire, cet événement, qui constitue unepage douloureuse et incontournable de l’Histoire de cesterritoires,n’apasmanquédeservirdesourced’inspirationpour les écrivaines originaires de ces régions. C’est le caspour des auteures telles que Maryse Condé, icône de lalittérature antillaise, et aussi pour des écrivaines faisantpartie de la nouvelle vague d’auteures francophonescontemporaines, comme Nathacha Appanah, l’une desnombreuses voix représentant le courant littéraired’indocéanisme.Ma communication propose d’aborder le thème de «l’île‐prison» dansLes rochers de Poudre d’Or (publié en 2003),deNathachaAppanahet dansLe cœur à rire et à pleurer:contesvraisdemonenfance(toutd’abordparuen1999),deMaryse Condé. À l’aide des théories de l’antillanité et lacoolitude, j’explorerai commentchezAppanah, le conceptde l’île, mirage utopique pour les personnages indienspartis à bord de l’Atlas, se transforme en dystopie, nonseulementdurantlevoyagesurlenavire(symbolede«l’île‐prison» flottante) mais également à leur arrivée à l’ÎleMaurice, alors qu’ils sont confrontés à des conditions detravailhorrifiantes.JeverraiaussicommentchezCondé,leconcept de «l’île‐prison» devient une entité plussymbolique, représentant des convenances familialesrigides, des codes sociaux abrutissants et le thème taboudesrelationsracialesaucœurdelaGuadeloupedesanné[email protected]

JoëllePapillon•UniversitéAlgoma(A1)Le soi et l’île : le discours historique et mémoriel chezGisèlePineauetMarie‐CélieAgnantCette communication propose une analyse des stratégiesemployées par Marie‐Célie Agnant (Le livre d’Emma) etGisèle Pineau (Mes quatre femmes) pour manipuler lediscours historique et lui substituer un discoursmémoriel,dans la visée de parvenir à exprimer une expérience del’Histoireà[email protected]

MylèneBédard•UniversitéLaval(A2)De la mélancolie à la posture mélancolique: unromantisme au féminin? Le cas de la correspondance deJulieBruneau‐PapineauBienqueleslettresdeJulieBruneau‐Papineau,lafemmeduChef du Parti patriote au Bas‐Canada Louis‐JosephPapineau,soientunedesrarescorrespondancesfémininesduXIXesiècleéditéesetprésentéesdansleshistoiresdela

littérature québécoise, il semble toutefois que les

qualitésesthétiquesdéployéesdansl’écrituren’ontpaseules retentissements littéraires qu’ont connus lescorrespondancesde ses contemporainsmasculins, tel queChevalierdeLorimier.Silesrareslecturesquiontétéfaitesde cette correspondance décèlent la mélancolie del’épistolière; celle‐ci est considérée chez l’un comme lesymptôme d’une hypersensibilité (Ouellet, 1957), chezl’autre comme une stratégie rhétorique (Randall, 2006).Quoi que distinctes à plusieurs égards, ces analyses serencontrent sur un point: celui de la reconnaissance ducontexte romantique de cette production épistolaire. Seréclamant de la lecture de Randall plus que de celle deOuellet,cettecommunicationentendpoursuivrelefilonduromantisme,maisenobservantlesmanifestationsdecetteesthétique àmême les lettres, dans la construction d’uneimagedesoietnonpluscommeunélémentcontextuel.Aucontraire, reconnaître la mélancolie de Julie Bruneau‐Papineau comme une stratégie discursive à partir delaquelledécoulel’expressionlyriqued’unmalêtreinhérentà sa condition de femme (Bertrand‐Jennings, 2005), c’estadmettreque lapratiqued’écrituredecetteépistolièresesitueenruptureaveclatraditionclassique(Meilleur,1845).À partir des concepts d’ethos et de posture, cettecommunication entend montrer par l’analyse du discourscomment la création d’une figure mélancolique est [email protected]

BouananeKahina•Universitéd’Oran(A8)L’écriture fragmentaire: un invariant structurant dans lalittérature algérienne d’expression française. Le cas deN’ziddeMalikaMokaddemNora, le principal personnage de N’zid (Seuil 2001) deMalikaMokaddem(uneécrivainemaghrébined’expressionfrançaise)vientdeseréveillersurunvoilieràladérive.Elleestblesséeauvisageetamnésique.Pourtant,uneévidences'impose d'emblée: lamer est son élément. D’ailleurs sesmains savent tout de ce bateau. Nora est perdue entredeux rives, survivante d'un malheur qu'elle ignore. Nousvoyagerons avec un personnage solitaire, amnésique quierredanslaMéditerranée.Lepersonnagesedéplacesouslesignedutroubleetde laruptureavecelle‐même.Lepointderuptureestauboutdechaquephrase,Noraesthappéedansuntourbillondetourments,deblessures,demutationen somme, le tout sous le signe de l’errance et del'amnésie.N’zidrelatedoncunétrangevoyageenmer,avecune protagoniste femme. Une amnésique habitée par laperteetl’errance.Aubordd’unvoilierle«Tramontane»,àladérive entre le Péloponnèse et l’Italie, Nora, l’héroïne estseuleetatoutoublié.Elleafaitunvoyagedansunpaysquelaraisonadéserté.Cevoyagesepasseàl’intérieur«danslatête». Elle court dans toutes les directions afin de se(re)trouver: «Elle reste égarer à ellemême […] constatesondésordre»(14);«Ellenesaitpascequ’ellecherche,cequ’elle doit chercher» (15); «Elle sent le vide l’aspirer»(18).

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Survivante d’un malheur qu’elle ignore totalement, Noracherche passionnément sa patrie qui avait autrefois lescontours d’une identité. Nora est écartelée entre desidentités,ellesenoiedanscetespaceaussiétenduquesonamnésie, il semble que le monde dans lequel vit laprotagoniste s’organise en fonction de cet individuéparpillé et solitaire à la manière de ce tourbillonnementquiaaffectésatête.Lepérissableetl’éphémèregagnentlareprésentation de son espace de plus en plus subjectif etvide. De ce fait, l’errance et le trouble suggèrent ainsi levide qui entoure Nora. L’errance et la perdition de laprotagoniste s’articulent dans un schéma régressif et dedéconstruction:ellesemarquepardes lieuxetdestempssurannés (qui n’est plus en usage) que viennent appuyerl’image de la perte et du trouble, en somme celle del'amnésie: «A présent, son dépouillement intérieur estblindé de solitude» (51); «Elle est comme effacé. Elle estcomme un fantôme qui aurait oublié de déterrer sonhistoire»(17).Toutleromanestenfaitunequêteidentitaireetcelledelaterre.Quiest‐elle?D’oùvient‐elle? Le titredu texteN’zid,est transcrit enarabe, et il signifie«continuer»ouencore«naître».MalikaMokaddemouvre lechampà la réflexionetnemanquepasdepréparer le lecteuràcette réflexion,celled’unecontinuation,d’une(re)naissance.S’agit‐ild’unecontinuation ou d’une naissance? Continuer dansl’[email protected]

Jean Anderson • Victoria University of Wellington(Nouvelle‐Zélande)(A2)Unehistoiredebas‐bleus:ÉmancipéedeThérèseBentzonThérèse Bentzon (1840‐1907) signa une quarantaine devolumes:romans,recueilsdenouvelles,notesdevoyageettraductions d’auteurs aussi divers que Dickens, Harte,Sacher‐Masoch,RiderHaggard et l’Américaine SarahOrneJewett. De famille noble, mais se retrouvant, suite à unmariagemalheureux,dansl’obligationdegagnersavie,ellechoisit la carrière d’écrivaine, de traductrice et de critiquelittéraire (principalement pour la Revue des Deux Mondes,de1872jusqu’en1906).Si certains de ses livres mettent en scène des héroïnesassez résolues et qui semblent prêtes à poursuivre lebonheur dans l’indépendence, ce bonheur se présentenéanmoins le plus souvent sous forme de mariage et dematernité. Trop d’indépendence n’aboutit qu’à la mort(Tête folle, 1883). Choisir l’option conservatrice, laprotectiond’unmarilégitime,c’estlecas,parexemple,duromanYette,paruen1880(v.Rogers,CareerStories,2007,45).C’estaussi l’histoired’Émancipée (1886)qui raconte laviededeuxsœursprovincialesvenuesfairecarrièreàParis,l’une,entantqu’écrivaine,etl’autre,dansledomainedelamédecine.Racontéprincipalementdupointdevued’unhérosgrandvoyageur,pournepasdireaventurier,quitombeamoureuxde l’étudiante en médecine, ce roman frappe par son

ambiguïté.Lecercleouvertementféministedesdeuxsœurscomprenddesfemmesradicalesd’abordridiculisées–pourleurs moustaches tout autant que pour leurs idéessocialistes–maisfinalementappréciéespourleursincérité.La “conversion” du personnagemasculin gomme donc ladésapprobation sociale du féminisme pour insister sur lanoblesse et la pureté intransigeantes de l’héroïne et sesconsœurs.Ilenrésulteunrécitauxvaleursambiguës–quidéfend lesbas‐bleusenmêmetempsqu’ilpromeut lerôletraditionnel des femmes. En fait, l’auteure propose unbonheurducouplequipasseraitparlasoumissiondumari–parl’inversiondoncdesvaleurspatriarcalesàl’inté[email protected]

LilianaNicorescu•Universitéd'Ottawa(A8)Leslimitesdelalittératureconcentrationnaire:UlysseouLazare?Malgré leur architecture romanesque (personnages, cadrespatio‐temporel, intrigue), les textes « lazaréens»ne sontpas tout à fait des romans : la littérarité des faits estcompromise par l'impossibilité de raconter « ça », ce quientraîne la fragmentationde lanarration, le retour sur lesfaits, leva‐et‐vientdouloureux,chaotiquedessouvenirs, latorturedelamémoire.Lamort,quiestaucœurdestextesde Semprún et de Levi, empêche le témoignage : aprèsavoirvécusamort,commentdire,commentécrirelamortdes autres ? En défiant cette impasse « technique », lalittérature parviendra à donner corps à la pensée de lamort.Si le Lager est l'enfer, l'image d'Ulysse nous guidera dansun premier temps dans la traversée de la mort, dans ladescente aux enfers que Semprún a nommée « voyageinitiatique»etdontnousanalyseronstroisaspectsmajeurs:levoyageversl'enfer,latraverséedel'enferetlerécitdel'enfer. Dans un deuxième temps, c'est sur l'image deLazare que nous nous attarderons afin de prouverqu'écrire,c'estexorciser lamort.Entantque«Lazaresdecette longuemort» (Semprún), les revenantsn'ontpas lechoix : ils doivent transformer leur témoignageen «objetartistique », en « espace de création » (Semprún) ou en «espace moral » (Levi). Le rescapé a été « élu » afin deraconter, de témoigner, lui dit‐on. Raconter fidèlement,c'est donc pour lui échapper à la malédiction d'une «élection»qu'ilabhorre,maissurtoutdonnerunesé[email protected]

GenevièveDeViveiros•UniversityofToronto(A2)JanedelaVaudère(1857‐1908)oul’éclectismelittéraireNéeàParisen1857,JeanneScrive(aliasJanedelaVaudère)choisit comme plusieurs femmes de sa génération depoursuivre une carrière dans les lettres. Auteure d’uneœuvre prolifique, elle publiera au cours de son existenceplusd’unequarantained’œuvres incluantdes romans,des

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recueils de poésie et des pièces de théâtre qu’elle signeJane de la Vaudère. Ses romans paraissent d’abord enfeuilletondanslesjournauxetlesrevuespourêtreensuitepubliésparlesplusgrandesmaisonsd’éditionsdel’époquetellesFlammarionetOllendorff.JournalisteàLaPresse,ellefaitparaîtredeschroniquessurdessujetsaussidiversquel’opéra, la place des femmes dans la société, l’éducationdes filles et les phénomènes paranormaux. En 1898, LaVaudère adapte pour la scène une nouvelle de Zola,Pourune nuit d’amour. Très impliquée au sein des institutionslittéraires,elleparticipeaussi,entreautres,activementauxactivités de la Société des Gens de Lettres. Écrivaineaujourd’hui oubliée, les grands tirages et les nombreusestraductionsdesesœuvreslaissentpourtantcroirequeJanedelaVaudèreaitétéreconnueensontemps.S’inspirantdunaturalisme et du décadentisme et ayant pour cadre desdestinations souvent exotiques, ses œuvres éclectiquestémoignent résolument de l’esprit « fin‐de‐siècle ».Empruntant l’esthétique des romans gothiques et desromansnoirs,lesromansdeJanedelaVaudèretraitentdeféminisme,descience,demœursorientalesetdelasociétéparisienneduXIXesiècle.Notrecommunicationchercheraàsituerl’œuvreetlaviedeJanede la Vaudère dans le contexte littéraire de la fin duXIXe siècle.Nous nous intéresserons tout particulièrementaux relationsqu’elle a entretenues avecd’autres écrivainscélèbresdelapériode.Àtraversl’étudedelaréceptiondesromans et des pièces de théâtre de Jane de la Vaudère,notre propos cherchera aussi à faire la lumière sur lesraisonsquiontpucontribueràl’oubliprogressifdel’œuvredecetteé[email protected]

ChiaraFalangola•UBC(A8)«Jelis,donccelaécrit»:oudelaproductionconjointedesensdanslesromansfragmentairesÀ une production fragmentaire telle l’œuvre romanesquede Claude Simon à été rattachée l’étiquette d’œuvreillisible,infamieultimeselonladoxadubest‐selling.Lorsdel’attribution du prixNobel à l’écrivain en 1985, une bonnepartiedelaFranceenestrestéebouche‐bée…Laquestiondel’illisibilitéappelleforcementàsoncontraire,lalisibilité,duquel ce mot au préfixe négatif est dérivé. Le rapportdichotomique entre les deux, qui mettrait la lisibilité ducoté de l’acceptable et de la bienséance littéraires, etl’illisibilitéducotédel’outranceetdubyzantinisme,sembles’enraciner dans des aprioris présupposant un acte delecture sous le signe de la facilité, voire de la passivité.L’écrivain et critique Raymond Federman a parlé à cepropos d’une lecture «dictée», contre laquelle il auraitaimé voir s’affirmer une lecture comme «production desensetréarrangementdutexte».Dans le sillage des réflexions éparses sur l’acte de lecturede Roland Barthes et de la théorie de la réceptiond’UmbertoEco,jevoudrais,d’unepart,réfléchirsurlerôle

actifetproducteurdulecteur,quisefaitdécrypteurde

la stratégie scripturale; de l’autre, discuter que laprétendueopacitéd’untexteétiquetécommeillisiblen’estrien d’autre qu’un projet littéraire (une stratégiescripturale) qui considère l’acte littéraire en tantqu’artefact, formeet productionde sens (enopposition àun sens préétabli qui précéderait l’écriture). De ce fait,écriren’auraitpasdeviséeréférentielle(réel)ouexpressive(l’auteur),maisdeviséepoétiqueouesthé[email protected]

FranceGrenaudier‐Klijn•MasseyUniversity(A2)MarcelleTinayre:l’oubli,lesfemmes,l’HistoireÀlacroiséedesXIXeetXXesiècles,MarcelleTinayre(1870‐1948)futuneromancièreàlafoislueparunlargepublicetrespectée par la critique et par ses pairs. Néanmoins, sonnom figure rarement dans les anthologies littérairesconsacréesàlapériode.Auteuredeplusde22textes,cetteécrivaine compte indéniablement aujourd’hui au nombredes grandes oubliées de l’histoire littéraire française. Afindecomprendrelesraisonspourlesquelleslaromancièreetsonœuvre ont fait l’objet d’une tellemise au rebut, nousprocéderonsentroistemps.La première partie de l’analyse, qui s’ancrera dans uneperspective féministe, insistera sur les préjugés doxiquesvolontiershostilesàlaproductionromanesqueféminineenFranceetàl’historiographiequiyestliée.Dans un second temps, il s’agira d’analyser le caractèrehybrideduféminismetinayrien,quinecessad’oscillerentreuneapprocheessentialiste,déterministeetdifférentialiste,etuneapprocheégalitaire.Mêmesi la femmerepose trèsclairement au cœur des préoccupations autoriales deTinayre, il est certain que la frilosité et les atermoiementsdece ‘féminismehybride’ontà leur tour concouruà fairetomber sonœuvreendésuétude.Nous concluronsparunsurvol des textes tinayriens plus tardifs, en soulignant leconservatisme politique qui devint alors le sien et lesrapprochements éventuels avec la France de Vichy, fauxpasque l’Histoirene lui a sansdoutepaspardonnéetquipourrait à son tour contribuer à expliquer le peu denotoriétéqu’elleconnaîtaujourd’hui.F.Grenaudier‐[email protected]

YvonneHsieh•VictoriaUniversity(A8)Partir à l’aventure avec Noëlle Renaude, ou commentdéchiffreruntextefragmentaireethybrideNoëlle Renaude (née en 1949) écrit depuis vingt ans despièces de théâtre qui font exploser toute idéeconventionnelle du genre. Son œuvre s’insère dans lecourantcontemporainbaptisé«lethéâtredevoix»pardescritiques. Dans ce théâtre d’avant‐garde, la paroledramatique se passe de situations, de personnages biendéfinis, et de didascalies. Chaque énonciation génère sesproprestempsetespace.Dans cette communication, je me propose d’analyser lapièceCeuxquipartentàl’aventure(2006),undestextesles

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plus expérimentaux de Renaude. Sur un fond sonorecomposé de bribes de conversations qui se croisent, émisparungroupedepromeneurs,destentativesderécitd’uneanecdote s’élèvent, sans jamais aboutir à la constructiond’une fiction cohérente. Des fictions périphériquescompliquentetobscurcissentl’histoiredujeunehommeenfaillite qui écrit une lettre puis disparaît. L’absence d’unehiérarchisationnarrative(lapratiquetraditionnelledurécitenchâssé, où la fiction secondaire se distingue nettementdelafictionprincipale),laconfusionentrerécitetdiscours(difficultédedifférencierentrelesparolesdespromeneurset cellesdes acteursdans le récit), l’imprécisiondu tempset de l’espace (la discontinuité qui caractérise le textedonne l’impression de simultanéités alors que chaquefiction se déroule dans un espace et dans un tempsdistincts) posent autant de défis aux lecteurs. Le jeutypographique (polices différentes, dispositioncalligrammatiquedesénoncés)etl’usagedepictogrammesapportentuneffetderupturesupplémentairequiobligeleslecteursàinventercontinuellementdenouvellesméthodesde lecture. L’auteure part littéralement à l’aventure,entraînantleslecteursà[email protected]

MargotIrvine•UniversityofGuelph(A2)JudithCladel(1873‐1958),unecarrièreenlettresJudith Cladel (1873‐1958), la fille de l’écrivain belge LéonCladel (1834‐1892), a joué un rôle important dans lescoulisses de la vie littéraire française pendant la premièremoitiéduvingtièmesiècle.DernièresecrétairedusculpteurAugusteRodin,elleestl’auteuredelapremièrebiographiede Rodin (1908), d’une biographie de son père (1905) etd’uneautredusculpteurAristideMaillol(1937).Elleestunedes fondatrices du musée Rodin à Paris. Cettecommunication examinera son rôle important au sein dujuryquiattribueleprixFemina.Cladelestdevenuemembredujurydeceprixen1916etelleyestrestée41ans,jusqu’àsamorten1957.Elleaservicommesecrétairegénéraledujury avant la seconde guerre mondiale et elle est élueprésidente du jury à l’unanimité en 1946. Macommunications’appuierasurlacorrespondanceinéditedeCladel (Lilly Library, IndianaUniversity) qui révèle l’estimeque ses collègues sur le jury avaient pour son jugementlittéraire, ainsi que son influence importante dansl’attribution du prix annuel. La correspondance de Cladelcontient plusieurs lettres d’auteurs reconnus (Colette,Valéry, etc) qui recommandent leurs protégés à cettefemme de lettres pour le prix et reconnaissent ainsi soninfluence. Certains des récipiendaires du prix pendant lemandat de Cladel figuraient parmi ses amis ou parents(RaymondEscholier,1921;LouiseHervieu,1936;DominiqueRolin, 1952) dans d’autres cas Cladel fait preuve d’uneouvertured’espritprogressistepoursonépoque(GabrielleRoy, 1947). Nous montrerons que le rôle de Cladel esttypiquedeceuxjouépardenombreusesfemmesaucoursde l’histoire littéraire qui ont œuvré dans l’arrière scène

pourfairereconnaîtreleursprotégésetobtenirpoureuxlaconsécrationlitté[email protected]

AimieShaw•McGillUniversity(A8)Lemiroirdéformé:l’errancedulecteurdansl’œuvred’ÉricChevillardSelon Stendhal, «un roman, c’est un miroir que l'onpromènelelongd'unchemin»(LeRougeetlenoir).TandisqueStendhalencourageleromanàdépassersaposturedemimésis, le romancier contemporain considère plutôt lecaractère mimétique comme un défi avec lequel il fauttravailler. C’est‐à‐dire que le miroir contraint toujours legenreromanesque:ildélimitesescontoursetdéterminecequi peut paraître. Néanmoins, le miroir dont l’écrivain nepeutsedébarrasserpeutquandmêmeêtrecassé.Mêmesinous le traînons toujours, son reflet est déformé. ÉricChevillard, romancier contemporain français, suggère que«[c]’est cela, la marge d’intervention de l’écrivain: il nepeut rien inventer de toutes pièces, […] mais il peut, entravaillant sur les mots, révéler un autre pan du réel»(Entretien avec Nicolas Vives). Au delà d’une critique denotre réalité passivement assumée, l’œuvre de Chevillardprésenteunmétadiscourssurlestatutdelalittérature:surlepouvoirdel’auteur,surlafiabilitédunarrateuretsurlesfrontièresduromanesque.Àtravers la remiseenquestiondu genre romanesque qui marque l’esthétiquechevillardienne,lerôledulecteurestégalementdéstabilisé,voire fragmenté. Dans cette communication il sera doncquestion de l’errance du lecteur dans l’œuvrechevillardienne. Les conséquences du miroir cassé serontexplorées à travers trois figures de lecteur – le lecteur‐sceptique, le lecteur‐schizophrèneet le lecteur‐narcissique–etnousapprécieronsàquelpoint le lecteurest lui aussifragmenté, voire démultiplié, par une littérature qui [email protected]

MélanieCollado•UniversityofLethbridge(A2)LafemmeartistedansRédalgadeLucieDelarue‐MardrusCélébrité littéraire du début du vingtième siècle, LucieDelarue‐Mardrus reste une des oubliées de l'histoirelittéraire française, même si elle est en voie d'êtreredécouverte depuis une vingtaine d'années. Poétesse etromancièreavanttout,Delarue‐Mardrusestl'auteured'uneœuvre considérable méritant d'être revisitée. Grâce à sacélébrité et à sa maîtrise de l'anglais elle a égalementcontribué à traduire et à faire connaître en France desauteurs étrangers, notamment Edgar Allan Poe et AnnaWickham (autre oubliée de l'histoire littéraire). Si l'on enjugeparunarticlepubliédanslaGrandeRevueenavril1927,Delarue‐Mardruss'estmêmeinspiréedelaviedeWickhampourl'héroïnedesonromanRédalga(1928).Ceroman,quiestundes rares textesdeDelarue‐Mardrusàprivilégier lepointdevuemasculin,racontelaliaisonentreunsculpteur

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françaisetunepoétesseanglaisequ'iltentede"sauver"deladécadence.Pour cet atelier sur les grandes oubliées de l'histoirelittéraire, je me propose de situer Delarue‐Mardrus etWickhamdans lecontextede leurépoque,puisd'analyserlepersonnagede lapoétessedansRédalga.Ce roman,mesemble particulièrement intéressant parce que, sans êtreune biographie ou un roman à clef, il s'inspire d'unepoétesse contemporaine de Delarue‐Mardrus, et aussiparce qu'on y retrouve des thèmes récurrents dans lesromans et les poèmes de cette dernière; en particulier lecoupled'artistes, larelationdel'artisteàsonart, lapoésieetenfinlafemmeartiste.Monanalyseferaaussiréférenceàdespoè[email protected]

MolleenShilliday•UBC(A8)À l’extérieur du Tramway: l’autoréférentialité et lafragmentationchezClaudeSimonLesdeuxépigraphesqui inaugurent ledernierouvragedeClaude Simon, Le tramway (2001), nous déconseillentd’approchercetextedemanièretraditionnelle.L’épigraphedeJosephConradest«[…]pourluilesensdel’épisodenese trouve pas à l’intérieur, comme d’une noix, mais àl’extérieur, et enveloppe le conte qui l’a suscité, commeune lumière suscite une vapeur…», et celle de Proust: «[…]l’imageétantleseulélémentessentiel,lasimplificationqui consisterait à supprimer purement et simplement lespersonnagesréelsseraitunperfectionnementdécisif».Pourcettecommunication,nousutiliseronscesépigraphescomme des boussoles de lecture pour interpréter lesstratégies textuelles de l’écrivain. Le discours desévénements–lalumièrecommeleditConrad–necontientjamais le sensdu texte. L’écriture, la formeet ses enjeux,ou bien la vapeur de Conrad, créent une nouvelle réalité;une réalité scripturale qui fonctionne selon des principesqui interdisentune lectureparesseuse.Comme l’indique lacitation de Proust, ce sont les images, et non lespersonnages, qui expriment toute la signification del’œuvre, reléguant les protagonistes à un rôle secondaire.L’objet de notre étude sera d’examiner la langueromanesque du Tramway afin de comprendre commentSimon oriente son lecteur dans son univers textuelfragmentaire.Nousmettronsl’accentsurl’élaborationd’unsystèmeautoréférentielquiformedesliensentrelesdiversfragments textuels. Bien que les points de repèretraditionnels, tels que la chronologie et l’utilisation desnoms propres, soient presque complètement effacés, cesystèmeautoréférentielpermetauxlecteursd’allerau‐delàde l’événement et de jouir d’une expérience romanesquetournéeversl’exté[email protected]

MargheritaRomengo•UBC(A8)

Postures d’écrivains et fragmentation dans le romanquébécoiscontemporainDans lecadrede l’atelierconsacréauromanetà l’écriturefragmentaire, je souhaite proposer quelques éléments deréflexionsur lerapportquisembles’établir,auseinmêmede l’espace de la fiction, entre la représentation del’écrivain et de son geste d’écriture et la fragmentationtextuelle,etcelaaudépartdequelquesexemplesextraitsderomansquébécoiscontemporains,telsProchainépisodedeHubertAquin,LaquébécoitedeRégineRobinetLapetitefillequiaimaittroplesallumettesdeGaëtanSoucy.Eneffet,le lecteur assiste dans cesœuvres narratives datées de laseconde moitié du XXe siècle à la mise en scène descripteurs (puisqu’il ne s’agit pas forcément d’auteurs ausensmodernedu terme),dont legeste scriptural apparaîttrès nettement comme discontinu et, à travers cettediscontinuité même, inéluctablement voué à l’échec.Prenantappuisurl’analysedesstratégiestextuelles,etplusparticulièrementnarratologiques,quiopèrentauseindececorpus relativement restreint mais éclairant, il s’agit desaisir les enjeux des postures d’écrivains et des mises enabyme de l’écriture au‐delà des limites étroites d’uneperspective esthétique qui les voudrait gratuites ouimmanentes,pourlesenvisagerentantqu’élémentsd’unepoétique littéraire «partagée» (et non plus uniquementd’une stylistique singulière, individuelle) qui participe à laproblématique définitoire, ou questionnement identitaire,delalittératurequébé[email protected]

CassieBérard•UniversitéLaval(A8)La narration non fiable involontaire: discours partial,discourspartielDans le roman L’emploi du temps de Michel Butor, lenarrateur autobiographe est incapable de comprendreentièrement le monde qui l’entoure. Doté d’un puissantimaginaire,ilsembleinconscientdeproduireunrécitbiaisé.Cette possible lecture de l’œuvre romanesque de Butoralimentera, dans le cadre de la communication, notreréflexion sur la non‐fiabilité narrative involontaire. Nousétudieronsleseffetsdecephénomènenarratifsurletexte,etmontreronsenquoi l’expériencedunon‐fiableparticipedel’écriturefragmentaire.Lanon‐fiabiliténarrativeinvolontairepeutsemanifesterdedeux façons: dans l’acte de raconter et dans l’acte de nepasraconter.D’unepart, lenarrateurdonneà lireunrécitsubjectif qui rend compte d’une vision fragmentaire de laréalité. Par son caractère inexact ou imprécis, le discoursnarratiféchoueàl’entreprisedereprésentationtotaled’ununivers fictif. D’autre part, le narrateur propose un récitincomplet, soumis aux lacunes de la mémoire et auxellipses du discours. Aussi la narration non fiable seprésente‐t‐elle de manière littéralement fragmentée: lenon‐dit recèledes informationssur lemondedunarrateurdont le lecteur ne peut bénéficier. Bref, cettecommunication nous permettra d’éclairer les caractères

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partial et partiel du discours du narrateur non fiableinconscient dans l’œuvre romanesque. Cette réflexionquestionne,enunsens,lepouvoirreprésentatifdurécit:lefragment montre que le texte ne peut se porter garantd’unetotalité,etl’inconsciencedunarrateur,d’unevérité[email protected]

ÉlodieGaden•UniversitéGrenoble3(A2)Valentinede Saint‐Point, oubliéedesmargesde l'histoirelittérairefrançaiseValentine de Saint‐Point est une femme créatrice qui faitfigure de grande oubliée d'une histoire littéraire et d'unehistoirede l'artdontellecontribua(pourtant)àmettreencause la légitimité. Elle paraît impossible à classer dans lamesure où non seulement elle s'est elle‐même construiteen marge – comme femme de l'avant‐garde Futuriste –mais aussi où la variété générique de sa production nepermetpasdelasituerclairementdansunchampartistiquecirconscrit : elle est romancière, polémiste dans sesmanifestes,créatriced'unenouvelledanse(laMétachorie),maisaussipoète,et journalisteengagéeà la foiscontre lecolonialisme français et pour l'émancipation de la femmeorientale.Sontrajet–del'Occidentàl'Orient,delaFranceàl'Égypte, et de la critique anticléricale à la conversion àl'Islam – est celui d'une personnalité qui, par une séried'évidentsparadoxes,remetencauseettentededépasserlesclivagesentrelescultures.Or,d'inclassableàinclassée–voire déclassée – il n'y a qu'un pas, que la mémoire aallègrementfranchienoubliantValentinedeSaint‐Pointetsesœuvres,quasimentjamaisrééditées.Le cas de Valentine de Saint‐Point doit conduire l'histoirelittéraire à un travail réflexif, pour envisager une histoirelittéraire française brisant les frontières nationales ets'ouvrantauxéchangesculturels.Lechercheurdoitœuvrerà la « revie » littéraire de cette auteure qui exista jadis etqu'il faut faire advenir de nouveau dans lamesure où sesécrits, qui, à bien des égards, n'ont en rien perdu de leuractualité,peuventaideràéclairer leprésent.Sapenséedece qu'elle appelle la « masculinité et la féminité del'humanité » contient les germes de ce qu'on nommeaujourd'hui le « genre » (gender) ; la littérarité et lapoétiquedesonœuvredoiventêtreétudiéesetréévaluéescarelleslivrentuneinterrogationprofondesurlaconditionde l'« éternel exilé »oudu « chercheurd'horizon »qu'estl'homme.Femmeartistequis'estconstruiteenmargedelamarge, Valentine de Saint‐Point représente (peut‐être)aujourd'huiunehistoirelittérairenonofficielle,une«lignéeoubliée » (Marc Partouche) qu'il conviendrait dereconsidé[email protected]

PatrickBergeron•UniversitéduNouveau‐Brunswick(A2)RenéeDunanoulesLumièresdusexeL’histoirelittérairen’apresquerienretenudeRenéeDunan(1892‐1936?), critiqueet romancièrenée àAvignonqui, de

sonvivant,afortementalimentélemystèreplanantautourdesapersonne.Usantd’unekyrielledepseudonymes,ellen’a guère laissé d’écrits intimes pouvant dissiper le flourégnant sur sa biographie. Répertorier ses essais critiquesn’est pas une tâche aisée, compte tenu de la grandediversitédepériodiquesauxquelselleacollaboré.Quantàses romans, ils se distinguent de trois manières: par leurabondance (une cinquantaine de titres dans l’entre‐deux‐guerres, dont environ huit livres par an dès 1927), leurvariété(romansdemœurs,d’aventures,descience‐fiction,érotiques, fantastiques, historiques, policiers…) et leurqualité formelle (La triple caresse a été en lice pour leGoncourten1922;septromansontététraduitsentre1924et 1931). Or, sur cette production colossale, les rééditionssont rarissimes (Kaschmir, jardin du bonheur en 1997; Lescaprices du sexe en 2000).Ma communication se proposeainsideremédieràcetteoccultationimméritée.Jeprévoisreplacer le parcours de Renée Dunan dans la chronologielittérairedel’entre‐deux‐guerres,eninsistantsursonappuides avant‐gardes (elle soutint Dada dès 1920) et sonappropriation sans‐gêne du registre galant, qui fait d’ellel’héritière de Crébillon fils et de Sade. J’éluciderai ensuiteles préoccupations esthétiques, philosophiques etimaginaires de Dunan telles qu’elles s’énoncent dans Latriplecaresse(1922),Laculotteenjerseydesoie(1923),BaaloulaMagiciennepassionnée(1924)etLadernièrejouissance(1925)[email protected]

JuliaHains•UniversitéLaval(A8)Pourunecomposition:ladialectiquelivre/fragmentdansl’œuvreromanesquedeJ.R.LéveilléDepuis la parution de ses premiers romans à la fin desannéessoixante,l’écrivainfranco‐manitobainJ.R.Léveilléafait éclater les formes réalistes de la fiction, en ayantrecours à des stratégies associées à la littératurepostmoderne, dont l’intertextualité et l’écriturefragmentaire. Nous nous proposons, dans le cadre de cetatelier,de réfléchirauxenjeuxsuscitéspar laprésencedufragment dans les textes narratifs de J. R. Léveillé. Noustenterons plus précisément de montrer commentl’exigence de discontinuité engendrée par l’écriturefragmentairevientassurerlacompositiondesesromanset,de surcroît, entrainer la production de leur sens. Il s’agiraici,plusspécifiquement,d’interrogerlefragmentàpartirdeson paradoxe le plus avéré, soit le paradoxe livre /fragment, tout / parties. Considérés a priori comme desélémentsantithétiques,lelivreetlefragment,dansl’œuvreromanesque de Léveillé, se consolident plus qu’ils nes’opposent:ilstravaillentensemblepourdonnerlieuàunecomposition.Pournedonnerqu’unseulexemple,leromanNosara, écrit sous la forme fragmentaire d’un journal devoyage, fait reposer le récit sur une dialectique de laprésenceetde l’absence, laprésencesemanifestantdansles signes de l’absence. Dans cette œuvre, le fragment,signe de l’absence, apparaît stratégiquement: les

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fragments poétiques et les citations (genre voisin dufragment selonGinetteMichaud) sont éparpillés à traversla prose romanesque, entraînant ainsi la déconstructionformelledurécit.D’uneautrepart,ilsfontblocssurlapage,venantattesterducouplaconcrétiondel’é[email protected]

MariaPetrescu•UniversityofWaterloo(A8)L’image de la prison et la fragmentation du récit dans leromanduXXesiècleCette communication se consacre à une analyse del’écriture fragmentairedans les romansduXXesiècleoù laprison et l’enfermement carcéral occupent une placeimportante.Lecorpuscomprenddesouvragesécritsentre1910 et 2010 par des écrivains provenant de France et duCanada français. La littérature des camps nazis est excluede cette analyse, qui sera greffée essentiellement surl’histoiredusystèmepénitentiaireenFranceetauCanada.L’ouvrage canonique de Michel Foucault (Surveiller etpunir) est un repère incontournable en ce sens. Monanalyse s’appuie principalement sur l’ouvrage de FrédéricBeigbeder,UnRoman français,mais jemeréféreraiaussiàdes auteurs comme: Albert Camus, Gean Genet, FrançoisBon,VictorSerge,HubertAquin,JeanMarcDalpéetJean‐MichelWyl.L’objectifdemacommunicationestd'analyserlescoupurestextuellesquicorrespondentàladiscontinuitécrééeparlafrontière qui sépare le monde carcéral du monde d’endehors. M'inspirant des théories de Gilles Chantraine, quiportentsur lasociologiede laprison, jevaisanalyseraussilesrécupérationsdecesrupturesparleparallélismequelalittérature carcérale révèleentre la viededans lesmursetcelle de l’extérieur. Chantraine estime que les structurescarcéralesnefontquecopierlesstructuresdelasociété.Àla lumière des théories d’Andrew Sobanet, je vaisconsidérerque,danslalittératuredeprison,l’incarcérationestreprésentéecommeunesituationlimite.C’estainsiquejevaisintégrermonanalysedanslaperspectivedeMauriceBlanchotsurledé[email protected]

FrançoisOuellet•UniversitéduQuébecàChicoutimi(A2)CatherineColomb,latrèsgrandeoubliéeNéedanslecantondeVaud,enSuisseromande,CatherineColomb (pseudonyme deMarie‐Louise Reymond) a publiéseulement 4 romans (en incluant Pile ou face, qu’elle arenié).Sisonœuvreajouid’unsuccèsd’estimecertain,ellen’ajamaistrouvéunlectoratsuffisammentimportantpours’imposer. L’œuvre est pourtant colossale, d’uneingéniosité formellemaîtrisée (proche à la fois de VirginiaWoolfetdeNathalieSarraute),sensibleetémotive(prochede Proust). Son premier roman (après Pile ou face),Châteauxenenfance,devraitàluiseulluiassureruneplacede choix dans l’histoire romanesque du 20e siècle.

L’absencedecetteromancièrehorspair,certainement

l’unedesplusgrandesdusiècle,dansl’histoirelittéraireestcarrément révoltante. J’introduirai cette œuvre en enproposant une certaine lecture et en identifiant lesprincipales raisons qui peuvent expliquer l’injustice qu’[email protected]

Sara‐JulietteHins•UniversitéLaval(A2)EmmaGendron,polygrapheoubliéede l’histoire littérairequébécoiseComme le souligne Christine Planté(2003), la raretédesfemmes dans l’histoire littéraire est liée à des raisonscomplexesnetenantpasuniquementauxrealia,maisaussiaux principes qui prévalent à son écriture, et à deshiérarchies idéologiques et esthétiques. Dans la foulée deces recherches en histoire littéraire des femmes, nousaimerionsaborder lecasd’EmmaGendron,une femmedelettres canadienne‐française qui a entre autres signé unepiècedethéâtre,deuxcourriersdeslecteurs,deuxromans,deuxscénariosetvingt‐deuxnouvellesauQuébecentrelesannées1920et1940.Malgrécefait,c'estsurtoutàtitredescénariste qu’elle est mentionnée dans l’histoire parcequ’elleestlapremièrefrancophoneduQuébecàpratiquercette forme d’écriture. Si, de façon générale, les textesdanscesdeuxdomainesretracentbrièvementsacarrièreetsa biographie en insistant sur l'aspect journalistique oucinématographique, aucun ne propose une véritableanalysedesesœuvres.Ilsemblequelestravauxenhistoirelittéraire n’aient pas abordé de façon approfondie etspécifiquement littéraire la trajectoire et l'œuvre depolygraphes comme Gendron, ni mis en valeur les enjeuxsociolittéraires à l’œuvre tant du point de vue de laproduction que de la réception. Nous verrons dans unpremier temps que l’oubli de Gendron dans l’histoirelittéraire québécoise tient probablement entre autres aumorcellementdesonœuvreetàdesquestionsdesupport.Ensuite, nous proposerons une analyse préliminaire dequatrenouvellesetd’unromandeGendronenmettantenvaleur la spécificitéde son travail par rapport aux auteurspopulairesdel’é[email protected]

Carte du campus

Voir : < http://www.unb.ca/welcome/maps/unb_fredericton.pdf >

L'APFUCC tient à remercier pour leur concours et collaboration l'ACQL/ALQC, le GRELCEF, la University of New Brunswick (UNB), la Saint Thomas University (STU), la Fédération canadienne des Sciences humaines, le Conseil de Recherches en Sciences humaines du Canada, la University of Toronto Mississauga, la University of Toronto.