266 implant fémoral à verrouillage distal pour reprise avec perte de substance osseuse sévère....

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4S144 82 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. tances osseuses particulièrement importantes (78,2 % stades 3 et 4 de la SO.F.C.O.T.). Il s’agissait de reprises pour descellement aseptique dans tous les cas. La technique d’implantation nécessi- tait la réalisation d’une fenêtre fémorale dans 39,1 %. Des cer- clages préventifs ont été fréquemment utilisés (39,1 %), mais nous déplorons cependant 30,4 % de fausses routes ou de fractu- res. L’amélioration du score PMA était significative passant de 10,6 (7-18) en préopératoire à 17 (12-18) au recul. La régénéra- tion osseuse fémorale radiologique montrait au recul un aspect de corticalisation dans 63,6 % des cas et un aspect de trabécula- tion spongieuse dans 36,4 % des cas. Le taux de survie de l’implant fémoral était de 100 % à 8 ans, passant à 92,8 % (± 6,88 %) au recul moyen de 12,5 ans. Une seule reprise a été pratiquée à 11 ans de recul, en raison d’une ostéolyse secondaire à une usure du polyéthylène chez un sujet très actif de moins de 50 ans. DISCUSSION. Les résultats cliniques et radiologiques étaient très satisfaisants pour cette série de reprise fémorale par greffe morcelée impactée présentant le recul le plus important de la lit- térature. La fixation distale recherchée a évité le taux de migra- tion important observé lorsque la tige est entièrement scellée dans la greffe, sans gêner la reconstruction qui s’est maintenue à long terme. Cette technique initiée en 1986 sans ancillaire spéci- fique, a montré à long terme la pérennité de ces résultats. Son seul écueil étant la durée opératoire et les complications liées à la préparation fémorale. 265 Tige de révision modulaire, sans ciment et à ancrage métaphyso- diaphysaire dans les échecs de l’ostéosynthèse des fractures tro- chantériennes des sujets âgés Jean-Michel LAFFOSSE *, François MOLINIER, Jean-Louis T RICOIRE, Nicolas BONNEVIALLE, Philippe CHIRON, Jean PUGET INTRODUCTION. Les fractures trochantériennes des sujets âgés ont bénéficié des progrès de l’ostéosynthèse. Cependant, dans certains cas, on assiste à une faillite de l’ostéosynthèse qui nécessite une reprise chirurgicale devant le risque de perte d’autonomie des patients. Nous avons analysé l’intérêt d’une tige fémorale de révision modulaire et sans ciment comme sau- vetage des échecs mécaniques précoces de l’ostéosynthèse des fractures trochantériennes des sujets âgés. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous avons inclus 29 patients d’âge moyen 81,1 ans (70-91) à la reprise chirurgicale. Ont été exclues : les fractures trochantéro-diaphysaires et les fractures pathologiques, les complications tardives (ostéonécroses et cals vicieux) ainsi que les complications infectieuses. Tous les patients ont bénéficié de l’implantation de la même tige fémorale de révision (tige modulaire, sans ciment et quandrangulaire en section avec un ancrage métaphyso-diaphysaire). Vingt-deux patients ont bénéficié d’une hémi-arthroplastie et 7 d’une pro- thèse totale. RÉSULTATS. Quatre patients sont décédés durant la première année et 2 ont été perdus de vue. Les 23 patients ont été suivis pendant en moyenne 20 mois (6–89). Vingt patients marchaient sans cannes (9 cas) ou avec cannes (12 cas) et 3 étaient grabatai- res par altération majeure de leur état général. Nous n’avons pas observé de fracture fémorale per ou postopératoire. Deux patients ont présenté une luxation postopératoire précoce après hémi-arthroplastie. Un patient a été traité par réduction orthopé- dique sans récidive. Devant la luxation récidivante, l’autre patient a bénéficié avec succès d’une révision avec implantation d’un cotyle à double mobilité. Au plus long suivi, aucun patient ne se plaignait de douleur à la hanche alors que la révision chi- rurgicale avait toujours été motivée pour des douleurs importan- tes interdisant la marche. Nous avons noté dans 3 cas un enfoncement de la tige de plus de 5 mm sans conséquence fonc- tionnelle. Aucune tige n’a été révisée pour descellement au cours du suivi. DISCUSSION ET CONCLUSION. Les échecs d’ostéosyn- thèse des fractures trochantériennes sont graves car surviennent chez des sujets âgés et fragiles. La révision des échecs par une tige de révision modulaire sans ciment et à ancrage métaphyso- diaphysaire nous est apparue comme une procédure fiable. Elle prévient les complications mécaniques potentielles après implan- tation de tiges fémorales standard alors qu’il existe une absence de support fiable au calcar. Dans quelques cas très sélectionnés (fractures très instables chez des sujets très ostéoporotiques et avec une arthrose pré-existante) un remplacement prothétique d’emblée avec un tel implant fémoral peut être discuté. 266 Implant fémoral à verrouillage dis- tal pour reprise avec perte de subs- tance osseuse sévère. Résultats de 101 cas au recul moyen de 6 ans (5-12) Olivier MAY *, Marc SOENEN, Yannick PINOIT, Arnaud BESSON, Philippe LAFFARGUE, Henri MIGAUD INTRODUCTION. Les arthroplasties itératives de la hanche avec perte de substance osseuse sévère imposent une fixation stable plus ou moins distale qui ne doit pas entraver la recons- truction osseuse. Pour répondre à ces situations complexes, nous avons utilisé depuis 1994 un implant à verrouillage distal. Le but de ce travail était de préciser si les objectifs en terme de fixation et de reconstruction ont été atteints. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous rapportons les résultats de 101 implants fémoraux de type Ultime ® implantés de 1994 à 2001, évalués rétrospectivement au recul moyen de 6 ans [5-12]. * Philippe Riera, 96, rue Jean-Mermoz, 13008 Marseille. * Jean-Michel Laffosse, Service d’Orthopédie et de Traumatologie, CHU Rangueil 1, avenue Jean-Poulhès, TSA 50032, 31059 Toulouse Cedex 9.

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4S144 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

tances osseuses particulièrement importantes (78,2 % stades 3 et4 de la SO.F.C.O.T.). Il s’agissait de reprises pour descellementaseptique dans tous les cas. La technique d’implantation nécessi-tait la réalisation d’une fenêtre fémorale dans 39,1 %. Des cer-clages préventifs ont été fréquemment utilisés (39,1 %), maisnous déplorons cependant 30,4 % de fausses routes ou de fractu-res. L’amélioration du score PMA était significative passant de10,6 (7-18) en préopératoire à 17 (12-18) au recul. La régénéra-tion osseuse fémorale radiologique montrait au recul un aspectde corticalisation dans 63,6 % des cas et un aspect de trabécula-tion spongieuse dans 36,4 % des cas. Le taux de survie del’implant fémoral était de 100 % à 8 ans, passant à 92,8 %(± 6,88 %) au recul moyen de 12,5 ans. Une seule reprise a étépratiquée à 11 ans de recul, en raison d’une ostéolyse secondaireà une usure du polyéthylène chez un sujet très actif de moins de50 ans.

DISCUSSION. Les résultats cliniques et radiologiques étaienttrès satisfaisants pour cette série de reprise fémorale par greffemorcelée impactée présentant le recul le plus important de la lit-térature. La fixation distale recherchée a évité le taux de migra-tion important observé lorsque la tige est entièrement scelléedans la greffe, sans gêner la reconstruction qui s’est maintenue àlong terme. Cette technique initiée en 1986 sans ancillaire spéci-fique, a montré à long terme la pérennité de ces résultats. Sonseul écueil étant la durée opératoire et les complications liées à lapréparation fémorale.

265 Tige de révision modulaire, sansciment et à ancrage métaphyso-diaphysaire dans les échecs del’ostéosynthèse des fractures tro-chantériennes des sujets âgés

Jean-Michel LAFFOSSE *, François MOLINIER,Jean-Louis TRICOIRE, Nicolas BONNEVIALLE,Philippe CHIRON, Jean PUGET

INTRODUCTION. Les fractures trochantériennes des sujetsâgés ont bénéficié des progrès de l’ostéosynthèse. Cependant,dans certains cas, on assiste à une faillite de l’ostéosynthèse quinécessite une reprise chirurgicale devant le risque de perted’autonomie des patients. Nous avons analysé l’intérêt d’unetige fémorale de révision modulaire et sans ciment comme sau-vetage des échecs mécaniques précoces de l’ostéosynthèse desfractures trochantériennes des sujets âgés.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous avons inclus 29 patientsd’âge moyen 81,1 ans (70-91) à la reprise chirurgicale. Ont étéexclues : les fractures trochantéro-diaphysaires et les fracturespathologiques, les complications tardives (ostéonécroses et calsvicieux) ainsi que les complications infectieuses. Tous lespatients ont bénéficié de l’implantation de la même tige fémoralede révision (tige modulaire, sans ciment et quandrangulaire ensection avec un ancrage métaphyso-diaphysaire). Vingt-deux

patients ont bénéficié d’une hémi-arthroplastie et 7 d’une pro-thèse totale.

RÉSULTATS. Quatre patients sont décédés durant la premièreannée et 2 ont été perdus de vue. Les 23 patients ont été suivispendant en moyenne 20 mois (6–89). Vingt patients marchaientsans cannes (9 cas) ou avec cannes (12 cas) et 3 étaient grabatai-res par altération majeure de leur état général. Nous n’avons pasobservé de fracture fémorale per ou postopératoire. Deuxpatients ont présenté une luxation postopératoire précoce aprèshémi-arthroplastie. Un patient a été traité par réduction orthopé-dique sans récidive. Devant la luxation récidivante, l’autrepatient a bénéficié avec succès d’une révision avec implantationd’un cotyle à double mobilité. Au plus long suivi, aucun patientne se plaignait de douleur à la hanche alors que la révision chi-rurgicale avait toujours été motivée pour des douleurs importan-tes interdisant la marche. Nous avons noté dans 3 cas unenfoncement de la tige de plus de 5 mm sans conséquence fonc-tionnelle. Aucune tige n’a été révisée pour descellement au coursdu suivi.

DISCUSSION ET CONCLUSION. Les échecs d’ostéosyn-thèse des fractures trochantériennes sont graves car surviennentchez des sujets âgés et fragiles. La révision des échecs par unetige de révision modulaire sans ciment et à ancrage métaphyso-diaphysaire nous est apparue comme une procédure fiable. Elleprévient les complications mécaniques potentielles après implan-tation de tiges fémorales standard alors qu’il existe une absencede support fiable au calcar. Dans quelques cas très sélectionnés(fractures très instables chez des sujets très ostéoporotiques etavec une arthrose pré-existante) un remplacement prothétiqued’emblée avec un tel implant fémoral peut être discuté.

266 Implant fémoral à verrouillage dis-tal pour reprise avec perte de subs-tance osseuse sévère. Résultatsde 101 cas au recul moyen de6 ans (5-12)

Olivier MAY *, Marc SOENEN, Yannick PINOIT,Arnaud BESSON, Philippe LAFFARGUE,Henri MIGAUD

INTRODUCTION. Les arthroplasties itératives de la hancheavec perte de substance osseuse sévère imposent une fixationstable plus ou moins distale qui ne doit pas entraver la recons-truction osseuse. Pour répondre à ces situations complexes, nousavons utilisé depuis 1994 un implant à verrouillage distal. Le butde ce travail était de préciser si les objectifs en terme de fixationet de reconstruction ont été atteints.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous rapportons les résultats de101 implants fémoraux de type Ultime® implantés de 1994 à2001, évalués rétrospectivement au recul moyen de 6 ans [5-12].

* Philippe Riera, 96, rue Jean-Mermoz, 13008 Marseille.

* Jean-Michel Laffosse, Service d’Orthopédieet de Traumatologie, CHU Rangueil 1, avenue Jean-Poulhès,

TSA 50032, 31059 Toulouse Cedex 9.

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S145

Les pertes de substances fémorales osseuses étaient sévères avec51 % de stade 3 et 4 selon la Sofcot. Il s’agissait de reprises pourdescellements aseptiques (43,4 %), de fractures périprothétiques(24,2 %), et de descellements septiques (25,2 %). Une fémoroto-mie a été pratiquée dans 89 % des cas.

RÉSULTATS. Nous avons observé 2 perdus de vue, 13 décé-dés au recul. Aucune pseudarthrose de fémorotomie n’a étéobservée. Le score de Merle d’Aubigné progressait 8,3 à 13,4,avec des douleurs de cuisse dans 44 %. La régénération osseusefémorale radiologique était significative selon l’index de Hoff-man aux 3 niveaux mesurés (sous, à 5cm et 10 cm sous le petittrochanter). Le taux de survie de l’implant était de 87 % à 5 ans,infections exclues. Les reprises consistaient en 9 désescaladespour des douleurs de cuisse, et 8 reprises de ruptures d’implanttoutes survenues sur des diamètres 12 mm et longueur 250 mm.

DISCUSSION. Cette série présente le plus grand recul pourun implant verrouillé. Malgré des pertes de substance importan-tes, les résultats radiologiques étaient favorables avec des régé-nérations osseuses spectaculaires. Les résultats cliniques étaientgrevés par des douleurs de cuisse et des ruptures d’implants, tou-tes deux liées à un traitement de surface limité et un mauvaisremplissage proximal. Cependant, ces échecs cliniques ont con-duit à des reprises simples et n’ont pas altéré la qualité de lareconstruction osseuse observée dans tous les cas. L’utilisationde cols modulaires en titane n’a révélé aucune défaillance.

CONCLUSION. Le faible taux de remplissage métaphysaireavec traitement de surface limité, responsable de l’absenced’ostéointégration, était à l’origine des complications (douleursde cuisse et ruptures de tige). En revanche, les résultats sontencourageants, en terme de reconstruction osseuse et de fixationprimaire par le verrouillage. La fixation secondaire, maillon fai-ble de cet implant de première génération, doit être amélioréepar une meilleure conception du traitement de surface.

267 La prothèse modulaire Profémur®

dans les reprises de PTH, à proposde 63 cas

Jawhar ALLOUCHE *, Olivier FONTES,Philippe MAURY

Soixante-trois cas de reprises de prothèses totales de hanchesdont la reconstruction fémorale a été réalisée en utilisant la pro-thèse modulaire sans ciment, Profémur®, avec reconstructionosseuse associée, pratiquées de décembre 1999 à mars 2004, ontété analysés avec un recul moyen de 26 mois.

Il s’agissait de 52 descellements aseptiques et de 11 descelle-ments septiques, chez 33 hommes et 30 femmes d’âge moyen de69 ans (27-83). Cinquante-trois patients ont été revus , 6 sontdécédés et 4 sont perdus de vue.

Il s’agissait de 24 cas de défect osseux de stade I dans la clas-sification de la SOFCOT, 19 cas de stade II, 12 cas de stade III,

8 cas de stade IV. Dans cette série aucune fémorotomie n’a étéréalisée; 25 fenêtres osseuses ont été effectuées pour compléterl’ablation d’un bouchon de ciment volumineux. Dans 32 cas, unegreffe osseuse a été associée à l’utilisation de l’implant fémoralpour reconstruire le capital osseux.

Les résultats cliniques ont été appréciés selon les critères dePostel Merle d’Aubigné, les résultats radiologiques ont été ana-lysés selon les critères de Engh de l’Ara, et de Le Béguec.

Sur le plan clinique, avec un recul de 26 mois, le score clini-que moyen PMA est passé de 9,4 en préopératoire à 16,1. Radio-logiquement, on retrouvait 88 % de réhabitation osseuse au scorede Engh. Le score de l’Ara est excellent dans 84 % des cas.Selon le score de Le Béguec, 98 % des prothèses avaient unebonne ostéointégration, l’adaptation secondaire a été constatéedans 94 % des cas et la régénération osseuse a été retrouvée dans83 % des cas. Deux enfoncements supérieur à 10 mm ont étéobservés. Un seul cas de douleur fémorale est retrouvé dans lasérie. Il n’y a aucune infection, toutes les reprises pour descelle-ment septique ont eu une guérison clinique et biologique.Quatre patients ont présenté une luxation précoce sans récidiveultérieure.

La qualité des résultats cliniques et radiographiques confirmel’intérêt de la prothèse modulaire Profémur® sans ciment, associéeà une reconstruction osseuse par greffe endocanalaire morcelée,dans les reprises avec destruction osseuse sévère. La modularité dela prothèse permet une adaptation aux différents défects osseuxavec une fixation diaphysaire ou diaphyso-métaphysaire permet-tant une bonne intégration de l’implant et des greffons.

268 Ossifications hétérotopiques aprèsresurfaçage et prothèse totale dehanche

Julien GIRARD *, Pascal-André VENDITTOLI,Martin LAVIGNE, Rene BORGMANN,Krishna REDDI, Alain-Guy ROY

INTRODUCTION. Les ossifications hétérotopiques (OH)observées après implantation d’une prothèse totale de hanche(PTH) peuvent être à l’origine d’une restriction des amplitudesarticulaires et d’un mauvais résultat final. Le traumatisme chirur-gical infligé aux parties molles constitue l’un des facteurs de ris-que principaux d’OH. L’implantion d’un resurfaçage (SRA) esteffectué selon une chirurgie plus agressive que lors d’une PTH.Or aucune étude n’a comparé le taux d’OH observés après PTHet SRA. Le but de ce travail était d’analyser le taux d’OH aprèsimplantation d’une PTH et d’un SRA au travers d’une étudeprospective randomisée.

MÉTHODE. Cent quatre vingt quatorze patients ont été ran-domisés lors d’une étude prospective afin de recevoir soit unePTH non cimentée (n = 103) soit un SRA hybride (n = 107).Toutes les arthroplasties ont été effectuées par la même voie

* Olivier May, Service de Traumatologie et d’Orthopedie C,Hôpital Salengro, CHRU de Lille,

2, avenue Oscar-Lambret, 59037 Lille.

* Jawhar Allouche, Service d’orthopédie 1 du Pr P. Maury,Hôpital Lapeyronie, 191, avenue du Doyen Giraud., 3

4295 Montpellier.