264 reconstruction fémorale par allogreffes spongieuses impactées et protégées par un treillis...

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S143 che (2) et fracture de tige prothétique (6). Cent soixante tiges étaient scellées et 42 sans ciment. Un volet transfémoral a été réalisé 7 fois. Les pertes de substance osseuse Vivès- SO.F.C.O.T. étaient : stade 1 (16,9 %), stade 2 (46,5 %) et stade 3 (36,6 %). Le score PMA moyen préopératoire était de 8,28. RÉSULTATS. Au recul moyen de 4 ans. Le score PMA pas- sait en moyenne de 8,28 à 15,06. Radiologiquement, une ostéointégration des implants a été obtenue dans 196 cas sans liseré ni enfoncement significatif. Un cas d’enfoncement de la tige supérieur à 5 mm a été retrouvé chez un patient. Les 55 volets fémoraux et fractures péri-opératoires ont tous conso- lidé. Les complications ont été dominées par les luxations (11 cas) et les fractures peropératoires (11 cas). Nous avons déploré 4 infections. Nous avons noté 19 décès ou perdus de vue. CONCLUSION. Nos résultats démontrent que la reprise fémorale avec un tige titane recouverte d’hydroxyapatite permet une ostéointégration, une repousse osseuse et une restitution de la fonction satisfaisantes, pour des descellements de stades 2 et 3. 263 Révision fémorale par allogreffes spongieuses impactées et tige cimentée au recul moyen de 84 mois Emmanuel DE THOMASSON *, Olivier GUINGAND, Richard T ERRACHER, Christian MAZEL INTRODUCTION. La technique d’Exeter a ouvert de nouvel- les perspectives dans le traitement des pertes de substance fémo- rale observées lors des reprises de prothèse totale de hanche. Toutefois, une migration de l’implant est fréquemment consta- tée. Elle favoriserait, selon les promoteurs de la méthode, la transformation de l’allogreffe. Pour d’autres, elle est préoccu- pante, car elle peut altérer un manteau de ciment hétérogène, aboutissant à une reprise chirurgicale dont la fréquence peut atteindre 20 %. Nous présentons les résultats à moyen terme d’une technique modifiée, visant à sceller la partie distale de l’implant directement à l’os du receveur, dans le but d’obtenir une stabilité primaire satisfaisante. L’objectif de cette étude était de juger des conséquences de cette modification technique sur l’évolution de l’allogreffe et en particulier sur la survenue éven- tuelle d’un stress shielding. MÉTHODE. Après préparation du fémur, le canon d’un « pistolet à greffon », était rempli d’une « purée » d’allogreffes obtenues à partir de têtes fémorales congelées et fragmentées à l’aide d’une fraise destinée à préparer l’acétabulum. Le tube per- met de déposer un cylindre de greffon au niveau désiré. L’implant était scellé, après impaction de l’allogreffe, de façon à obtenir un cimentage de sa partie distale directement au contact de l’os du receveur. L’appui partiel était autorisé dès le cin- quième jour et augmenté progressivement pour devenir complet au 3 e mois. MATÉRIEL. Quarante-cinq patients (46 hanches) ont été opérés entre juin 1996 et janvier 2002. Six ont été éliminés. Dans trois cas, la survenue d’une complication majeure ne permettait pas de juger de l’évolution de la greffe. Par ailleurs, deux patients sont décédés et un a été perdu de vue. Au total, 39 patients (40 hanches) ont pu être analysés avec un recul moyen de 84 mois (min 48, max 110). Aucune reprise pour des- cellement fémoral n’a été pratiquée. Les pertes de substance fémorale étaient en majorité de type II et III (Classification SO.F.C.O.T.), mais limitées en hauteur (pas de stade IV selon la classification de l’Endo-Klinik). RÉSULTATS.Les résultats cliniques ont été excellents dans 13 cas, bons dans 16, moyens dans 9 et mauvais dans 2. Une transformation de l’allogreffe a été observée dans 36 cas, asso- ciée à une corticalisation de l’os du receveur dans 14. CONCLUSION. Les résultats radiologiques sont superposa- bles à ceux de la technique princeps et aucun signe pouvant faire craindre les effets d’un éventuel « stress shielding » n’a été noté. 264 Reconstruction fémorale par allo- greffes spongieuses impactées et protégées par un treillis métallique au cours des révisions de prothè- ses totales de hanche : à propos de 23 cas au recul moyen de 12,5 ans (8-20 ans) Philippe RIERA *, Julien GIRARD, Olivier MAY, Antoine DUQUENNOY†, Philippe LAFFARGUE, Henri MIGAUD INTRODUCTION. L’incidence des arthroplasties itératives de hanche est en constante augmentation. Afin de pallier aux problèmes liés aux pertes de substance osseuse fémorale, une technique originale a été développée associant des allogreffes morcelées et un treillis métallique à une tige peu remplissante dont le scellement distal, en zone saine, assure la stabilité. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Les données cliniques (score de Merle D’Aubigné (PMA)) et radiologiques (migration des implants, pertes de substance osseuses selon les classifications SOF.C.O.T. et PAPROSKY, qualité du scellement, remplissage et aspect de la greffe, lyse des greffons, liserés péri-prothétique, aspect final de la greffe.) ont été recueillies de façon rétrospec- tive. L’intervention ainsi que les difficultés techniques et les complications peropératoires ont été rapportées. RÉSULTATS. Nous rapportons une série de 32 hanches ayant bénéficié de cette technique au recul moyen de 12,5 ans (8-20 ans). La population étudiée présentait des pertes de subs- * François-Xavier Verdot, Centre d’Orthopédie-Traumatologie, Hôpital Bellevue, CHU Saint-Étienne, 42055 Saint-Étienne Cedex 2. * Emmanuel De Thomasson, Institut Mutualiste Montsouris, 42 boulevard Jourdan, 75014 Paris.

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Page 1: 264 Reconstruction fémorale par allogreffes spongieuses impactées et protégées par un treillis métallique au cours des révisions de prothèses totales de hanche : à propos de

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S143

che (2) et fracture de tige prothétique (6). Cent soixante tigesétaient scellées et 42 sans ciment. Un volet transfémoral a étéréalisé 7 fois. Les pertes de substance osseuse Vivès-SO.F.C.O.T. étaient : stade 1 (16,9 %), stade 2 (46,5 %) et stade3 (36,6 %). Le score PMA moyen préopératoire était de 8,28.

RÉSULTATS. Au recul moyen de 4 ans. Le score PMA pas-sait en moyenne de 8,28 à 15,06. Radiologiquement, uneostéointégration des implants a été obtenue dans 196 cas sansliseré ni enfoncement significatif. Un cas d’enfoncement de latige supérieur à 5 mm a été retrouvé chez un patient. Les55 volets fémoraux et fractures péri-opératoires ont tous conso-lidé. Les complications ont été dominées par les luxations(11 cas) et les fractures peropératoires (11 cas). Nous avonsdéploré 4 infections. Nous avons noté 19 décès ou perdus de vue.

CONCLUSION. Nos résultats démontrent que la reprisefémorale avec un tige titane recouverte d’hydroxyapatite permetune ostéointégration, une repousse osseuse et une restitution dela fonction satisfaisantes, pour des descellements de stades 2 et3.

263 Révision fémorale par allogreffesspongieuses impactées et tigecimentée au recul moyen de84 mois

Emmanuel DE THOMASSON *,Olivier GUINGAND, Richard TERRACHER,Christian MAZEL

INTRODUCTION. La technique d’Exeter a ouvert de nouvel-les perspectives dans le traitement des pertes de substance fémo-rale observées lors des reprises de prothèse totale de hanche.Toutefois, une migration de l’implant est fréquemment consta-tée. Elle favoriserait, selon les promoteurs de la méthode, latransformation de l’allogreffe. Pour d’autres, elle est préoccu-pante, car elle peut altérer un manteau de ciment hétérogène,aboutissant à une reprise chirurgicale dont la fréquence peutatteindre 20 %. Nous présentons les résultats à moyen termed’une technique modifiée, visant à sceller la partie distale del’implant directement à l’os du receveur, dans le but d’obtenirune stabilité primaire satisfaisante. L’objectif de cette étude étaitde juger des conséquences de cette modification technique surl’évolution de l’allogreffe et en particulier sur la survenue éven-tuelle d’un stress shielding.

MÉTHODE. Après préparation du fémur, le canon d’un« pistolet à greffon », était rempli d’une « purée » d’allogreffesobtenues à partir de têtes fémorales congelées et fragmentées àl’aide d’une fraise destinée à préparer l’acétabulum. Le tube per-met de déposer un cylindre de greffon au niveau désiré.L’implant était scellé, après impaction de l’allogreffe, de façon àobtenir un cimentage de sa partie distale directement au contactde l’os du receveur. L’appui partiel était autorisé dès le cin-

quième jour et augmenté progressivement pour devenir completau 3e mois.

MATÉRIEL. Quarante-cinq patients (46 hanches) ont étéopérés entre juin 1996 et janvier 2002. Six ont été éliminés. Danstrois cas, la survenue d’une complication majeure ne permettaitpas de juger de l’évolution de la greffe. Par ailleurs, deuxpatients sont décédés et un a été perdu de vue. Au total,39 patients (40 hanches) ont pu être analysés avec un reculmoyen de 84 mois (min 48, max 110). Aucune reprise pour des-cellement fémoral n’a été pratiquée. Les pertes de substancefémorale étaient en majorité de type II et III (ClassificationSO.F.C.O.T.), mais limitées en hauteur (pas de stade IV selon laclassification de l’Endo-Klinik).

RÉSULTATS. Les résultats cliniques ont été excellents dans13 cas, bons dans 16, moyens dans 9 et mauvais dans 2. Unetransformation de l’allogreffe a été observée dans 36 cas, asso-ciée à une corticalisation de l’os du receveur dans 14.

CONCLUSION. Les résultats radiologiques sont superposa-bles à ceux de la technique princeps et aucun signe pouvant fairecraindre les effets d’un éventuel « stress shielding » n’a été noté.

264 Reconstruction fémorale par allo-greffes spongieuses impactées etprotégées par un treillis métalliqueau cours des révisions de prothè-ses totales de hanche : à proposde 23 cas au recul moyen de12,5 ans (8-20 ans)

Philippe RIERA *, Julien GIRARD, Olivier MAY,Antoine DUQUENNOY†, Philippe LAFFARGUE,Henri MIGAUD

INTRODUCTION. L’incidence des arthroplasties itérativesde hanche est en constante augmentation. Afin de pallier auxproblèmes liés aux pertes de substance osseuse fémorale, unetechnique originale a été développée associant des allogreffesmorcelées et un treillis métallique à une tige peu remplissantedont le scellement distal, en zone saine, assure la stabilité.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Les données cliniques (score deMerle D’Aubigné (PMA)) et radiologiques (migration desimplants, pertes de substance osseuses selon les classificationsSOF.C.O.T. et PAPROSKY, qualité du scellement, remplissageet aspect de la greffe, lyse des greffons, liserés péri-prothétique,aspect final de la greffe.) ont été recueillies de façon rétrospec-tive. L’intervention ainsi que les difficultés techniques et lescomplications peropératoires ont été rapportées.

RÉSULTATS. Nous rapportons une série de 32 hanches ayantbénéficié de cette technique au recul moyen de 12,5 ans(8-20 ans). La population étudiée présentait des pertes de subs-

* François-Xavier Verdot, Centre d’Orthopédie-Traumatologie,Hôpital Bellevue, CHU Saint-Étienne, 42055 Saint-Étienne Cedex 2.

* Emmanuel De Thomasson, Institut Mutualiste Montsouris,42 boulevard Jourdan, 75014 Paris.

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4S144 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

tances osseuses particulièrement importantes (78,2 % stades 3 et4 de la SO.F.C.O.T.). Il s’agissait de reprises pour descellementaseptique dans tous les cas. La technique d’implantation nécessi-tait la réalisation d’une fenêtre fémorale dans 39,1 %. Des cer-clages préventifs ont été fréquemment utilisés (39,1 %), maisnous déplorons cependant 30,4 % de fausses routes ou de fractu-res. L’amélioration du score PMA était significative passant de10,6 (7-18) en préopératoire à 17 (12-18) au recul. La régénéra-tion osseuse fémorale radiologique montrait au recul un aspectde corticalisation dans 63,6 % des cas et un aspect de trabécula-tion spongieuse dans 36,4 % des cas. Le taux de survie del’implant fémoral était de 100 % à 8 ans, passant à 92,8 %(± 6,88 %) au recul moyen de 12,5 ans. Une seule reprise a étépratiquée à 11 ans de recul, en raison d’une ostéolyse secondaireà une usure du polyéthylène chez un sujet très actif de moins de50 ans.

DISCUSSION. Les résultats cliniques et radiologiques étaienttrès satisfaisants pour cette série de reprise fémorale par greffemorcelée impactée présentant le recul le plus important de la lit-térature. La fixation distale recherchée a évité le taux de migra-tion important observé lorsque la tige est entièrement scelléedans la greffe, sans gêner la reconstruction qui s’est maintenue àlong terme. Cette technique initiée en 1986 sans ancillaire spéci-fique, a montré à long terme la pérennité de ces résultats. Sonseul écueil étant la durée opératoire et les complications liées à lapréparation fémorale.

265 Tige de révision modulaire, sansciment et à ancrage métaphyso-diaphysaire dans les échecs del’ostéosynthèse des fractures tro-chantériennes des sujets âgés

Jean-Michel LAFFOSSE *, François MOLINIER,Jean-Louis TRICOIRE, Nicolas BONNEVIALLE,Philippe CHIRON, Jean PUGET

INTRODUCTION. Les fractures trochantériennes des sujetsâgés ont bénéficié des progrès de l’ostéosynthèse. Cependant,dans certains cas, on assiste à une faillite de l’ostéosynthèse quinécessite une reprise chirurgicale devant le risque de perted’autonomie des patients. Nous avons analysé l’intérêt d’unetige fémorale de révision modulaire et sans ciment comme sau-vetage des échecs mécaniques précoces de l’ostéosynthèse desfractures trochantériennes des sujets âgés.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous avons inclus 29 patientsd’âge moyen 81,1 ans (70-91) à la reprise chirurgicale. Ont étéexclues : les fractures trochantéro-diaphysaires et les fracturespathologiques, les complications tardives (ostéonécroses et calsvicieux) ainsi que les complications infectieuses. Tous lespatients ont bénéficié de l’implantation de la même tige fémoralede révision (tige modulaire, sans ciment et quandrangulaire ensection avec un ancrage métaphyso-diaphysaire). Vingt-deux

patients ont bénéficié d’une hémi-arthroplastie et 7 d’une pro-thèse totale.

RÉSULTATS. Quatre patients sont décédés durant la premièreannée et 2 ont été perdus de vue. Les 23 patients ont été suivispendant en moyenne 20 mois (6–89). Vingt patients marchaientsans cannes (9 cas) ou avec cannes (12 cas) et 3 étaient grabatai-res par altération majeure de leur état général. Nous n’avons pasobservé de fracture fémorale per ou postopératoire. Deuxpatients ont présenté une luxation postopératoire précoce aprèshémi-arthroplastie. Un patient a été traité par réduction orthopé-dique sans récidive. Devant la luxation récidivante, l’autrepatient a bénéficié avec succès d’une révision avec implantationd’un cotyle à double mobilité. Au plus long suivi, aucun patientne se plaignait de douleur à la hanche alors que la révision chi-rurgicale avait toujours été motivée pour des douleurs importan-tes interdisant la marche. Nous avons noté dans 3 cas unenfoncement de la tige de plus de 5 mm sans conséquence fonc-tionnelle. Aucune tige n’a été révisée pour descellement au coursdu suivi.

DISCUSSION ET CONCLUSION. Les échecs d’ostéosyn-thèse des fractures trochantériennes sont graves car surviennentchez des sujets âgés et fragiles. La révision des échecs par unetige de révision modulaire sans ciment et à ancrage métaphyso-diaphysaire nous est apparue comme une procédure fiable. Elleprévient les complications mécaniques potentielles après implan-tation de tiges fémorales standard alors qu’il existe une absencede support fiable au calcar. Dans quelques cas très sélectionnés(fractures très instables chez des sujets très ostéoporotiques etavec une arthrose pré-existante) un remplacement prothétiqued’emblée avec un tel implant fémoral peut être discuté.

266 Implant fémoral à verrouillage dis-tal pour reprise avec perte de subs-tance osseuse sévère. Résultatsde 101 cas au recul moyen de6 ans (5-12)

Olivier MAY *, Marc SOENEN, Yannick PINOIT,Arnaud BESSON, Philippe LAFFARGUE,Henri MIGAUD

INTRODUCTION. Les arthroplasties itératives de la hancheavec perte de substance osseuse sévère imposent une fixationstable plus ou moins distale qui ne doit pas entraver la recons-truction osseuse. Pour répondre à ces situations complexes, nousavons utilisé depuis 1994 un implant à verrouillage distal. Le butde ce travail était de préciser si les objectifs en terme de fixationet de reconstruction ont été atteints.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous rapportons les résultats de101 implants fémoraux de type Ultime® implantés de 1994 à2001, évalués rétrospectivement au recul moyen de 6 ans [5-12].

* Philippe Riera, 96, rue Jean-Mermoz, 13008 Marseille.

* Jean-Michel Laffosse, Service d’Orthopédieet de Traumatologie, CHU Rangueil 1, avenue Jean-Poulhès,

TSA 50032, 31059 Toulouse Cedex 9.