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Forces canadiennes dans les médias étudiants La fin des page 2

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Forces canadiennes page 2 dans les médias étudiants le 25 mars 2008 Par un vote de 93 voix contre 85, les étudiants ont voté en faveur d’un boycottage des publicités de l’armée canadienne dans les pages du journal anglophone de l’Université d’Ottawa, le Fulcrum. Photo par Meaghan Walton. Un exécutif divisé, un président- élu silencieux Wassim Garzouzi Irrégularités « Déé er le président »

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Forces canadiennesdans les médias étudiants

La fi n des

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ActualitésAndréanne BaribeauCéline [email protected]

le 25 mars 2008

[email protected] • www.larotonde.ca

Entre le premier vote et le « défi offi ciel », une vingtaine d’étudiants se sont prononcés en faveur du boy-cottage. Une fois les votes comptés, le vote initial a été annulé et un nouveau vote sur la création d’une liste de boycottage a été tenu. Tyler Meredith, président du CA du FPS a essayé, sans succès, de contester le « défi » : « Il y a plus de gens qui ont voté la deuxième fois que la premiè-re. Le vote devrait être invalidé. » Laplante lui a fait remarquer qu’il y a eu plus de votes des deux côtés et que c’était virtuellement impossible de s’assurer que seules les person-nes présentes pour le premier vote puissent se prononcer.

Un exécutif divisé, un président-élu silencieux

La motion suivante portait sur un boycottage des publicités de l’armée canadienne. Le Fulcrum n’a jamais eu de politique en matière de publicité dans son journal, et son équipe rédac-tionnelle s’opposait vivement à la mo-tion présentée par Michael Cheevers, un étudiant et membre élu du conseil d’administration de la FÉUO.

À ce point, la salle était divisée à peu près équitablement entre les deux camps. C’était un vote anti-cipé par plusieurs personnes, et cela faisait déjà plusieurs jours que les jeunes conservateurs et les jeunes libéraux envoyaient des courriels à leurs membres leur demandant d’assister au vote pour bloquer la

motion. On comptait notamment Pam Hrick, présidente de la FÉUO, ainsi qu’Austin Menyasz, président de l’association des études politiques (AÉÉPID). De l’autre côté, on comp-tait une majorité de francophones, avec plusieurs membres de l’exécutif entrant et sortant. François Picard, vice-président aux communications et Seamus Wolfe, vice-président aux affaires universitaires, ont tous les deux participé activement au recru-tement d’étudiants pour voter en fa-veur de la motion.

Tandis que Roxanne Dubois, vice-présidente aux fi nances élue, était clairement favorable au boycottage, Julie Séguin, vice-présidente aux communications élue, se faisait dis-crète sur son opposition au boycot-tage. Le plus étonnant en revanche était Dean Haldenby, président-élu, qui a refusé de dévoiler sa position.

Nicolas Séguin, directeur du centre de bilinguisme, était favorable à un boycottage, mais se disait surpris de voir des membres de l’exécutif prendre position. « Je suis vraiment étonné. Je crois qu’ils ne devraient pas prendre position d’un côté ou de l’autre. »

Pendant que le vote se déroulait, on pouvait voir des gens des deux cô-tés parcourir le Centre universitaire pour recruter des étudiants qui se-raient favorables ou opposés au boy-cottage. Des messages texte étaient également envoyés et l’on pouvait y lire : « Come support our troops ! »

La totalité du comité éditorial et du CA du Fulcrum était contre le boy-

cottage. Malgré ce bloc considérable, le vote est fi nalement passé, par une courte majorité de 93 voix contre 85.

Nick Taylor-Vaisey, chef de pu-pitre de la section « actualités », et membre-élu du CA du FPS l’année prochaine, était déçu mais recon-naissait la légitimité du mouvement en faveur du boycottage : « Je res-pecte le boycottage des publicités. Je suis en désaccord avec la motion et je suis déçu que le vote soit passé, mais je suis prêt à passer à autre chose.

Irrégularités

Une partie de la constitution du FPS semblait particulièrement perturber le président de l’assemblée. « C’est très particulier, on voit rarement des procurations dans des associa-tions aussi petites que le FPS », fai-sant référence au fait que n’importe quel étudiant pouvait signer un morceau de papier indiquant qu’il « donnait » son vote à une autre personne présente. La disposition était tellement fl oue, que Hrick, qui n’est plus étudiante, s’est retrouvée avec plusieurs procurations à la fois. « C’est bizarre mais il n’y a rien qui indique que la personne qui prend la procuration doit elle-même être membre. » C’était à ce point que plusieurs membres de l’exécutif ont imité les manœuvres de Hrick pour appuyer le boycottage.

Le système était tellement archaïque qu’il y avait des étudiants donnant leur procuration, pour ensuite se placer

derrière la fi le pour voter, multipliant ainsi les votes. Après l’assemblée, La-plante a indiqué qu’il allait faire un rapport de transition avec certaines recommandations, notamment celle d’éliminer les procurations et de tenir l’assemblée dans un endroit fermé.

Le débat sur la motion elle-même a également été réduit à deux inter-ventions, après qu’Austin Menyasz a fait sa déclaration et demandé le vote rapidement.

Après le vote, la salle s’est rapide-ment vidée, laissant penser que les membres s’étaient seulement déplacés pour ce vote et alimentant les accusa-tions du comité éditorial selon lesquel-les les étudiants présents menaient une lutte politique qui avait très peu à voir avec le journal lui-même.

Melanie Wood, Rédactrice en chef du journal a expliqué la position du journal: « Le Fulcrum a toujours été un journal sans politique en matière de publicité, et c’est important pour nous. J’ai toujours été d’avis que les étudiants de l’Université sont en me-sure de se faire leur propre opinion et que notre journal est un lieu de discus-sion et de débat, plutôt qu’un journal qui cache certaines choses au public. Notre comité éditorial et notre conseil d’administration étaient unanimes pour s’opposer à tout boycott des pu-blicités du ministère de la Défense. Nous étions déterminés à laisser le choix aux étudiants. C’est pour cette raison que Rob Fishbook a travaillé avec les étudiants pour leur présenter sa motion et s’assurer qu’une politique

Les étudiants combattent les forces canadiennes FULCRUM » BOYCOTTAGE

Wassim Garzouzi

«Combattez avec les forces cana-diennes ». Cinq mots qui ne se trouveront plus dans le Fulcrum, le journal anglophone de l’Univer-sité d’Ottawa, à partir de l’année prochaine. Par un vote de 93 voix contre 85, les étudiants ont voté en faveur d’un boycottage des publici-tés de l’armée canadienne dans les pages du journal étudiant.

C’était seulement la troisième as-semblée générale (AGÉ) du jeune journal, qui est indépendant de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) depuis 2005. Sans doute l’AGE la plus spectaculaire de son histoire. L’équipe rédactionnel-le et le conseil d’administration du Fulcrum Publishing Society (FPS) semblaient être pris au dépourvu par la tournure des évènements.

L’AGÉ ne s’est pas déroulée comme prévu pour le CA du FPS. Les premiè-res motions, généralement considé-rées comme « amicales » et rarement controversées, ont été renversées par un groupe d’étudiants mené par Fede-rico Carvajal, membre de l’exécutif de l’Association des étudiants diplômés (GSAÉD). Rob Fishbook, ancien chef de pupitre de la section « Actualités » du journal et actuellement directeur général, s’est vu refuser un droit de vote par l’assemblée. Une autre mo-tion, visant à établir un « mandat » qu’une assemblée générale pourrait donner au journal à la suite d’un vote aux deux-tiers a été amendée pour que la majorité requise soit de 50%+1. Deux votes qui ont certaine-ment donné le ton au reste de la ren-contre. « Nos premiers votes peuvent paraître hostiles, mais les deux sont parfaitement justifi ables. On vou-lait que seuls les étudiants puissent se prononcer sur ces questions et on croit qu’une majorité simple est plus légitime que demander un vote au deux tiers. », explique Carvajal.

« Dé� er le président »

Ces deux votes ont au moins eu le mérite de se dérouler dans un ca-dre organisé. Malheureusement, on ne peut en dire autant du reste de la réunion. Un premier vote sur la création d’une liste de boycot-tage a été rejeté par une majorité d’étudiants présents, créant une si-tuation rarement vue à l’Université d’Ottawa : le président de l’assem-blée, Vince Laplante, a quasiment supplié le camp perdant de « défi er le président ». Carvajal a relevé le défi , mettant en avant le fait que ce n’était pas la même personne qui comptait les votes des deux côtés.

Par un vote de 93 voix contre 85, les étudiants ont voté en faveur d’un boycottage des publicités de l’armée canadienne dans les pages du journal anglophone de l’Université d’Ottawa, le Fulcrum. Photo par Meaghan Walton.

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Andréanne Baribeau

La plus récente édition du « jour-nal » Oral Otis, le « journal » étu-diant de la Faculté de génie, a été la cible d’une importante vague de plaintes, provenant autant de la communauté universitaire que de l’extérieur du campus, ainsi que d’une couverture médiatique qui a mis dans l’embarras la Faculté de génie, l’Université d’Ottawa ainsi que la profession des ingénieurs.

Le « journal » étudiant de la Faculté de génie de l’U d’O, publié le 13 mars dernier, a été attaqué de toutes parts pour avoir publié du contenu qualifi é de sexiste et dégradant à l’égard des femmes ainsi qu’une blague qualifi ée de mauvais goût sur les handicapés. La plupart du contenu considéré comme offensant se trouvait dans une chronique de sexe où l’auteur, sous couvert d’anonymat, répon-dait à la lettre d’un étudiant en lui conseillant certaines pratiques sexuelles de nature violente, à es-sayer avec sa partenaire.

« Il est clair que certaines cho-ses écrites dans cette chronique sont inacceptables et n’auraient jamais dû être publiées. Une cer-taine partie du texte encourageait même le viol », commente Pamela Lee-Shanok, étudiante de quatriè-me année en génie mécanique.

L’exécutif de la Fédération étu-diante a jugé nécessaire d’agir ra-pidement et a ainsi confi squé tous les présentoirs et les « journaux » le 16 mars. Il compte interdire la publication du « journal » jusqu’à ce que l’équipe du Oral Otis se dote d’une politique établissant des balises claires quant à ce qui peut être considéré comme du contenu acceptable ou non.

Des lendemains di� ciles

Le rédacteur en chef du Oral Otis, Zacharie Brunet, recon-naît aujourd’hui que ce contenu n’aurait jamais dû être publié. Il s’est excusé publiquement à la ra-dio ainsi que via une lettre d’opi-nion publiée dans le Fulcrum et sur le site Web du Oral Otis, où tout le contenu du journal a été retiré.

« Quand j’ai reçu «l’article pour la première fois, il était une heure du matin le lundi, et je devais en-voyer le journal à l’imprimeur ce même jour », explique Brunet. Ce dernier avoue qu’il n’aurait pas dû prendre de décision éditoriale dans ces conditions. « J’avais be-soin de contenu, et l’on voulait pu-blier le plus rapidement possible pour être capable de couvrir les élections de l’Association étudian-te de génie à temps », ajoute-t-il.

Ce n’était pas le premier écart de conduite de la part du Oral Otis. Leur toute première édition en tant que journal offi ciel, au mois de novembre, avait été criti-quée pour son contenu sexiste et

Claude Laguë, doyen de la Faculté de génie, tente de recoller les pots cassés suite aux évènements entourant la publication de contenu misogyne dans le journal des étudiants en génie. Photo par Karine Desjardins

La profession est dans l’embarras

les éditions suivantes avaient égale-ment posé problème. Toutefois, ceci n’avait pas conduit à des répriman-des formelles comme des coupures au niveau du fi nancement.

Financement sur la glace

Le fi nancement du Oral Otis pro-vient en partie de l’Association des étudiants en génie, qui leur a donné 500$ en début d’année. Le « jour-nal » a également touché à une subvention provenant d’un fonds de projet de la Faculté de génie, à laquelle contribuent tous les étu-diants de la Faculté à raison de 25$ par semestre (par étudiant à temps plein). La Faculté apportait quant à elle un fi nancement équivalent à celui-ci.

« Je ne peux pas vous dire à l’ins-tant combien d’argent cela repré-sente en tout, mais je dirais quel-ques milliers de dollars », explique Claude Laguë, Doyen de la Faculté de génie, faisant référence à ces deux dernières sources de fi nance-ment.

À la suite du premier incident au mois de novembre, le doyen avait fait part de ses commentaires à l’équipe

du « journal » comme quoi ce genre de contenu était inacceptable. Il n’a toutefois pas exercé de contrôle édi-torial ou de censure par la suite, se fi ant au sens de la responsabilité et au professionnalisme des étudiants. « C’est une des raisons pour lesquel-les je suis très déçu. On se sent trahi. Ils ont abusé de la confi ance qu’on leur avait faite », ajoute Laguë.

« La question du fi nancement est en suspens actuellement. Cela va être regardé par le comité exécutif de la Faculté, et c’est là qu’on va décider si l’on retire le fi nancement au Oral Otis », assure le doyen, qui considère ces évènements comme très dommageables à la Faculté ainsi qu’à l’Université. « Cela hypothèque plusieurs efforts que l’on fait depuis des années pour essayer d’améliorer l’image du génie, pour attirer plus d’étudiants, surtout d’étudiantes dans nos programmes ».

Un cas isolé ou un problème généralisé ?

Bien qu’il soit tentant d’établir des liens entre la publication de pro-pos misogynes dans un « journal » d’étudiants en génie et la compo-

sition majoritairement masculine de ce domaine d’étude, Claude La-guë considère pour sa part que cet incident est un cas isolé et non un symptôme d’une attitude générali-sée chez les ingénieurs.

« Je n’ai jamais été conscient d’un climat généralisé de sexisme ou de discrimination à l’égard des femmes dans les écoles de génie. Il est cer-tain que l’on est dans un domaine composé principalement d’hom-mes, et on essaie de changer cela. Si l’on ne puise pas suffi samment du côté de la clientèle féminine, on se prive d’un groupe important de talents et de compétences qui pour-raient continuer à faire avancer la profession ».

Pamela Lee-Shanok partage cet avis et assure ne jamais avoir été victime de discrimination au sein de sa Faculté. « Les professeurs essaient vraiment de transmettre le message aux étudiantes qu’elles sont les bienvenues. Je ne me suis jamais sentie marginalisée en tant que femme dans mon programme », explique l’étudiante de génie méca-nique.

Monique Frize, professeur à la Fa-culté de génie à l’U d’O, également reconnue pour sa grande implica-tion dans l’intégration des femmes en sciences et en génie, est plutôt d’avis contraire. Elle a été témoin, au cours de sa carrière, de plusieurs incidents de nature sexiste dans les facultés de génie, notamment à l’Université du Nouveau-Brunswick, où elle détenait la chaire nationale de recherche pour les femmes en génie de Nortel-CRSNG durant les années 80.

« Dans les laboratoires informati-ques de la Faculté, on avait un pro-blème avec des gens qui mettaient des photos de femmes nues sur leurs ordinateurs. On avait dû s’as-surer qu’on savait exactement qui avait accès aux ordinateurs et les personnes responsables perdaient tous leurs privilèges », se rappelle Monique Frize.

Cette dernière se dit outrée par les incidents du Oral Otis et deman-de même que les responsables du contenu publié le 13 mars dernier soient bannis de la profession d’in-génieur. « Pour être accepté dans l’ordre des ingénieurs profession-nels de l’Ontario, un étudiant doit, entre autres, démontrer qu’il est de good character. Je pense que des gens qui ont écrit et publié de telles saloperies ne satisfont pas à ce critè-re […] La profession serait hypocrite de les laisser devenir membres », soutient Frize.

La professeur demande que tout fi nancement soit enlevé au « jour-nal » jusqu’à ce que celui-ci ait une politique éditoriale ainsi qu’un code d’éthique. Elle ne comprend pas pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt.

« Ma réaction est peut-être plus forte que dans le passé…mais aujourd’hui, j’ai honte de m’appeler ingénieur », avoue Monique Frize.

GÉNIE » ORAL OTISadéquate serait en place pour qu’une telle motion puisse être adoptée. »

Un débat qui fait rage un peu partout au Québec

Bien qu’il existe certains journaux dans l’ouest du Canada qui ont des listes de boycottage, la réalité fi -nancière oblige certains à revoir leurs positions. Au Québec, le débat semble avoir pris une ampleur plus grande récemment. Le Collectif, le journal étudiant de l’Université de Sherbrooke, a placé une page entiè-re destinée à s’opposer aux publici-tés des forces canadiennes, vis-à-vis de la publicité initiale.

À l’Université du Québec à Mon-tréal (UQAM), la première page du journal a été retirée d’une grande partie des journaux en raison de la publicité qui se trouvait en page 2. Le journal a écrit un éditorial sur sa position : « Est-ce que votre journal a tant besoin des revenus publicitai-res ?» a demandé un uqamien dans une correspondance par courriel avec Montréal Campus. La réponse est oui. Peu de gens le savent, mais le journal étudiant de l’UQAM est presque exclusivement fi nancé par la publicité et est loin de rouler sur l’or. » Le journal montréalais prend également position sur ses sources de fi nancement : « En fait, la vente de publicité permet au bimensuel de conserver son indépendance par rapport à la direction de l’Uni-versité et aux associations étudian-tes. Devenir une bête courroie de transmission des intérêts des prin-cipaux protagonistes de l’actualité uqamienne serait la pire des choses qui pourraient arriver, d’autant plus que le Campus est le seul journal in-dépendant de l’Université à couvrir le milieu étudiant. »

À l’Université de Montréal, le Quartier Libre a initialement placé les publicités, mais a revu sa décision plus tard dans l’année : « Finalement, on a reçu des commentaires, des plaintes par courriels et en personne. On a donc commencé à discuter de tout cela à Quartier Libre. On n’a pas encore de protocole d’éthique publi-citaire, mais cela va arriver bientôt », explique Rachelle McDuff, rédactrice en chef et directrice générale du jour-nal. « On a décidé de ne pas publier les deux autres publicités [des forces canadiennes]. Surtout parce qu’on a fait un article en début d’année sur le recrutement des forces canadiennes sur les campus et qu’éditorialement on n’est pas vraiment pour cela. » La décision du Quartier Libre semble être bien reçue par ses membres.

Un contrat des forces canadien-nes représente plusieurs milliers de dollars pour un journal. Au Ful-crum, cette somme est estimée à en-viron 10 000$ annuellement.

À l’Université d’Ottawa, La Roton-de et le Fulcrum reçoivent chacun 2,70$ par étudiant chaque semes-tre. Après le vote, certains membres favorables au boycottage, notam-ment Cheevers, proposaient l’idée d’augmenter la cotisation étudiante pour éliminer toute publicité dans les journaux étudiants. La Rotonde boycotte les publicités de la Défense nationale depuis le mois d’août.

» BOYCOTTAGE

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CONTRAT DE CHARTWELLS » PROLONGÉ

Sans consultation étudiante

La compagnie Chartwells, ayant investi dans les rénovations coûteuses des cafétérias, vient de voir son contrat d’exclusivité renouvelé avec l’Université d’Ottawa. Photo par Karine Desjardins

Éric Perron

Le contrat entre l’Université d’Ottawa et la compagnie de traiteur Chartwells, garantis-sant à cette dernière l’exclusivité des Servi-ces alimentaires sur le campus, vient d’être prolongé jusqu’en 2011. Pour prendre cette décision, aucune consultation n’a été effec-tuée auprès de la communauté universitaire, contrairement à ce qui s’est produit aux ori-gines de l’entente.

Avant la rédaction du contrat en 2003, l’Université avait tenu des consultations auprès de la population étudiante. Cette fois, ni la Fédération étudiante (FÉUO), ni l’Association des étudiants diplômés (GSAÉD) n’ont été consultées. Une clause dans le contrat en assure la possibilité. Vic-tor Simon, vice-recteur aux ressources uni-versitaires affi rme que « le contrat est entre l’Université et Chartwells. Il ne regarde pas la Fédération étudiante ».

François Picard, vice-président aux com-munications de la FÉUO, suggère qu’il aurait dû en être autrement. « Les Services alimen-taires, cela concerne tous les étudiants du campus. Que l’Université ne nous consulte pas est complètement inacceptable. »

La GSAÉD abonde en ce sens. « C’est sûr que cela nous concerne. Ceux qui organisent des activités à l’Agora du Centre universi-taire par exemple ne peuvent pas avoir de service de traiteur du Nostalgica à cause du contrat d’exclusivité avec Chartwells », ex-plique Philippe Marchand, vice-président aux communications de la GSAÉD.

Le choix du prolongement est dû aux ré-novations récemment effectuées dans les deux principales cafétérias. Ces travaux très coûteux ont été entièrement fi nancés par Chartwells. « C’est ce qui nous a amenés à reconduire leur contrat jusqu’en 2011 », ex-plique Victor Simon. Les attentes de l’Uni-versité se limitent à ce que la société privée offre un service de qualité à un bon prix.

Il y a toutefois une autre clause dans le contrat qui permet de résilier l’entente en cas d’insatisfaction. Cela doit se faire avec un préavis de 98 jours.

Deux sondages … inutiles ?

Les Services alimentaires de l’Université et la FÉUO réalisent chacun un sondage an-nuel qui vise à mesurer la satisfaction des étudiants par rapport aux services alimen-taires offerts sur le campus.

Le questionnaire de l’U d’O a été préparé par l’Institut de l’Hôtellerie du Québec et comprenait une vingtaine de questions. Il a été distribué à la communauté universitaire par courriel de façon proportionnelle en fonction de l’âge et de la langue. « Il est im-portant que les répondants soient représen-tatifs de la population universitaire », assure Mathieu Laperle, gestionnaire aux Services alimentaires.

L’an dernier, un peu moins de 2000 per-sonnes ont répondu à ce sondage. Selon Laperle, la société Chartwells est de plus en plus populaire dans les sondages. Cette der-nière se démarquerait progressivement avec des changements apportés à certains servi-ces, notamment avec l’ajout de viande halal en réponse à la demande de la communauté musulmane.

En comparaison, le sondage de la FÉUO fonctionnait sur une base volontaire. Les questions, beaucoup moins nombreuses, se voulaient plus spécifi ques que celles de son homologue. « Le nôtre va plus loin », affi rme Danika Brisson, vice-présidente aux affaires étudiantes de la FÉUO. Les gens qui vou-laient y répondre devaient visiter leur site Internet pour être consultés. Près de 900 répondants ont suivi cette démarche.

Le sondage du syndicat étudiant fait suite à un scepticisme qui règne au sein de ce der-nier face à la multitude de services offerts par Chartwells. Brisson informe que les résultats serviront au conseil exécutif pour prendre position sur le sujet prochainement.

Ces activités étudiantes étaient pourtant ignorées jusqu’à ce jour par l’administration de notre université.

Danika ajoute qu’elle a pu observer plu-sieurs étudiants se plaindre de la qualité des services offerts. « Il y a aussi Roger-Guin-don, où les étudiants se plaignent que c’est trop cher et de la mauvaise qualité », ajou-te-t-elle.

« Il n’y a pas de monopole sur le campus »

Ceux qui ne sont pas comblés par la variété de points de vente alimentaire à l’Université sont invités à prendre leur repas hors cam-pus, selon Victor Simon. « Il n’y a pas de monopole sur le campus. Il y a toujours le centre-ville où les gens peuvent aller manger», suggère-t-il.

Marc Duval, directeur du Service de la vie communautaire, explique ce point de vue. « Toutes les universités en centre urbain font face au défi de maintenir la population uni-versitaire sur le campus. On est en concur-rence avec tous les autres endroits autour de l’Université. (…) Si [Chartwells] n’offre pas ce que tu veux, tu vas manger ailleurs. »

Duval ajoute qu’il y a encore beaucoup d’améliorations à apporter sur ce point et que le comité sur les Services alimentaires travaille en ce sens, en collaboration avec la FÉUO et la GSAÉD.

Mathieu Laperle assure quant à lui que des employés des Services alimentaires de l’Université se rendent sur les points les plus fréquentés par les étudiants de l’U d’O ainsi que sur d’autres campus. « On voit ce qui se fait au centre Rideau, dans le marché, et même sur les campus des autres universités », explique Laperle. Ces observations ont pour but d’observer la possibilité d’offrir ces mêmes services sur le campus.

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ÉLECTIONS » GSAÉD

Céline Basto

Le 20 mars dernier, 5,6% des étudiants de la GSAÉD ont voté pour décider qui siè-gera dans le prochain comité exécutif de leur association. Serge Dupuis, Federico Carvajal, Tansy Etro-Beko et Gerardo Ba-rajas ont leur place assurée alors qu’entre Kara Edwards et Angelika Welte, le vote peut encore être disputé.

Matthew Mount sera le représentant de la Faculté des sciences au Sénat alors que Za-charie Liman-Tinguiri sera le représentant des sciences humaines.

De plus, l’année prochaine, La Ro-tonde et le Fulcrum pourront compter sur une augmentation de leur cotisation de la GSAÉD. La question soumise à un référendum demandait une cotisation de deux dollars par étudiant à temps plein par session (automne-hiver) et un dollar par étudiant à temps partiel par session, divisée entre les deux publications.

Prochain exécutif de la GSAÉD

Le prochain commissaire aux affaires uni-versitaires, Serge Dupuis a eu le soutien de 113 étudiants contre 94 qui ont voté pour Rachel Van Deventer. « Le résultat est quand même serré. Cela démontre qu’en-tre nous deux, le débat était très riche. Je veux intégrer Rachel dans l’équipe. Elle va sûrement être très active au sein de la GSAÉD et je sais que je peux compter sur son aide en ce qui concerne l’organisation de la Conférence interdisciplinaire », in-dique Dupuis.

Federico Carvajal, seul candidat au poste de commissaire externe, se réjouit du résultat. Après avoir prédit un sou-tien de 70% des étudiants, le décompte a dévoilé que 187 étudiants étaient favo-rables à sa candidature, ce qui représente un appui de 86%. « Je suis quelqu’un de très politisé et j’affi che publiquement mes couleurs. Je prends des positions politi-ques qui ne plaisent pas nécessairement à tous les étudiants et à cause de cela, je sais

que je ne peux pas avoir le soutien de tout le monde. Je suis donc très fi er du vote », révèle le prochain commissaire externe.

Tansy Etro-Beko, seule candidate au poste de commissaire à la vie étudiante, a littéralement sauté de joie lors de l’an-nonce du vote. « Maintenant, j’ai plein de pouvoir pour être en mesure d’apporter des changements ! Il y a un grand poten-tiel au sein de l’Université et il faut faire bouger les choses. »

Etro-Beko pour qui 198 des étudiants étaient favorables à sa candidature, comp-te travailler étroitement avec le prochain commissaire aux Finances, Gerardo Ba-rajas qui a pu compter sur l’appui de 197 étudiants. « On a réparti les tâches de fa-çon à ce que Gerardo s’occupe plutôt de gérer les assurances des étudiants et moi le café Nostalgica. Mais c’est toujours un tra-vail d’équipe, on va le faire conjointement en plus de compter sur l’aide du prochain coordinateur exécutif qui est un poste pour le moment vacant », explique Etro-Beko.

Edwards et Welte : un vote en suspens

En ce qui concerne le poste de commissai-re à l’interne, il peut toujours être contes-té. Angelika Welte a eu 115 votes alors que Kara Edwards en a eu 105. Vu que la dif-férence entre le nombre d’étudiants étant inscrits comme ayant voté et le nombre de bulletins comptés était de 15 et que l’écart entre Welte et Edwards était de 10 votes, Edwards a jusqu’au 26 mars pour contes-ter les résultats.

La directrice des élections, Kaouther Abrougui, explique que la différence de 15 votes est dû à un problème de connexion Internet. « Quelques scruta-teurs ont eu des problèmes avec la mise à jour des données en ligne. Les scruta-teurs doivent marquer les votes qui ont été mis à jours à l’aide d’une croix pour qu’on soit en mesure de savoir quels vo-tes ont été mis à jour. Cependant, il y en a quelques uns qui ont oublié et comme il y a eu des problèmes de connexion

Internet dans les édifices Desmarais et ÉITI, 15 votes n’ont pas pu être comp-tés », soutien Abrougui.

Gardant ses réserves à ce sujet, Ed-wards envisage la possibilité de contes-ter mais préfère y songer à tête reposée pendant la fin de semaine. Welte est inquiète et nous a indiqué que si c’était elle qui était dans cette position elle contesterait le vote. « Tout dépend de Kara, je suis impatiente et je vais devoir attendre jusqu’à mercredi pour savoir si elle va contester le vote ou pas », af-firme Welte. Selon cette dernière, bien quelle ait atteint la majorité des votes d’après les premiers résultats, le fait qu’elle soit étudiante en Sciences n’a pas joué en sa faveur. « Kara a pu aller chercher des votes à Desmarais parce qu’elle étudie en Sciences sociales. Ces étudiants sont normalement plus actifs et plus impliqués que les étudiants en Génie ou Sciences qui sont les gens que je connais » soutient Welte.

Quorum assuré

Cette année, le quorum établi a 5% a été assuré puisque 5,6% des étudiants éligi-bles ont exercé leur droit de vote. « Les candidats étaient inquiets puisqu’ils avaient peur que le quorum ne soit pas at-teint. Nous avons donc tenu une réunion pour élaborer des stratégies pour assurer un taux de participation élevé», indique Abrougui.

Cette dernière explique que les candi-dats ne peuvent pas faire la promotion des élections. « Cette tâche me revient à moi et aux collègues des candidats. Com-me les candidats ne sont pas en mesure de faire la promotion et que nous voulions assurer le quorum, nous avons décidé que Philippe Marchand, le vice-président aux communications, ferait une partie de la promotion. C’est pour cette raison-là qu’il s’est promené avec des affi ches-sandwichs tout au long de la campagne », explique Abrougui.

Résultats dévoilés

RÉFÉRENDUM

QuestionsCotisation de 2$ par étudiant à temps plein (1$ temps partiel) à La Rotonde et au Fulcrum

» L’EXÉCUTIF GSAÉD

L’EXÉCUTIF DÉCOMPTE

Angelika Welte Kara Edwards

A� aires internes

115105

Federico CarvajalNon

A� aires externes

18731

Gerardo Barajas GarridoNon

Aux � nances

19719

Tansy Etro-BekoNicolas Laplante

À la vie étudiante

19824

Serge DupuisRachel Van Deventer

A� aires universitaires

11394

SCIENCES

Matthew MountA. Severin Stojanovic

5627

SÉNAT DÉCOMPTE

Humanités

Zacharie Liman-TinguiriNon

11115

136 oui

101 non

DÉCOMPTE

Le poste de commissaire à l’interne, peut toujours être contesté. Angelika Welte a eu 115 votes alors que Kara Edwards en a eu 105. La différence entre les étudiants ayant voté et les bulletins de vote comptés est de 15. Photo par Francis Chartrand.

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Jean-François Caron

Début mars, l’Université d’Ottawa annonçait la création de la Commis-sion permanente des affaires fran-cophones et des langues offi cielles. Il s’agit d’une première étape vers la mise en œuvre d’un plan d’action qui devrait permettre à l’Université de se réaffi rmer en tant que leader au sein de la communauté, non seu-lement franco-ontarienne, mais éga-lement francophone au sens large.

Pour le vice-recteur aux études, Ro-bert Major, qui coprésidera cette com-mission, en tant qu’institution l’U d’O « peut toujours en faire plus » concer-nant le dossier du français, même si, selon lui, elle en fait déjà beaucoup. « C’est une question de mieux faire connaître ce qui se fait ». En tant que comité consultatif relevant du Sénat, la Commission aura donc la tâche d’assurer la vitalité du français sur le campus mais aussi de mettre en place des moyens de communication divers dans un effort pour revaloriser la lan-gue de Molière.

Les membres de la nouvelle ins-tance seront alors guidés par une trentaine de recommandations que l’on retrouve dans le rapport du groupe de travail sur les services et les programmes en français. Sylvie Lauzon, vice-rectrice associée aux études, qui siège également à la Commission, a coprésidé le groupe de travail. « Je vois la Commission

comme un groupe d’action », assu-re-t-elle. Elle explique que le man-dat de la Commission est de mettre en œuvre les recommandations du rapport.

Lauzon, qui a été une personne clé jusqu’à présent dans l’élabora-tion du rapport fi nal du groupe de travail, se donne comme tâche de « rappeler les enjeux discutés », afi n de ne pas répéter le travail accompli, et de fournir un contexte aux recom-mandations. « On propose un plan exigeant », soutient-elle. « C’est de renouer avec le mandat de l’Univer-sité ».

Université d’Ottawa, institution franco-ontarienne ?

Dans la Loi concernant l’Université d’Ottawa de 1965, l’article 4 stipule que cette dernière doit « favoriser le développement du bilinguisme et du biculturalisme, préserver et développer la culture française en Ontario ». Simon Lalande, mem-bre engagé auprès de plusieurs associations francophones, fi gure parmi ceux qui accordent encore une grande importance au rôle que joue l’Université ainsi qu’à la mis-sion qu’elle s’est donnée au sein de la communauté franco-ontarienne.

Il rappelle les années précédant les consultations publiques, du temps où plusieurs se question-naient par rapport à la promesse de l’Université de bien remplir sa fonc-

tion d’institution franco-ontarien-ne. Selon Lalande, si l’U d’O était autrefois un joueur actif au sein de la communauté franco-ontarienne, elle s’est quelque peu détachée de ce mandat depuis.

De son côté, Robert Major affi rme que la Commission sert à réaffi rmer ce que l’article 4 énonce.

Lors de son processus consul-tatif, le groupe de travail sur les services et les programmes en français s’était penché sur la ques-tion. D’ailleurs, ses membres ont proposé, via leur rapport, la créa-tion d’une table de concertation université-communauté. D’après Marie-Joie Brady, qui a participé au groupe de travail, cette table de concertation est « une des recom-mandations les plus importantes » et va jusqu’à dire qu’elle « est aussi importante que la commission ». Pour Marie-Joie, il est clair que « la communauté franco-ontarienne veut être entendue ».

En épluchant ce fameux rapport fi nal, on se rend compte qu’une ma-jorité des recommandations concer-ne les programmes et les services en français, donc qui touchent plus di-rectement la population étudiante.

Une représentation étudiante

Décidemment, la création d’une commission vient répondre à un besoin des étudiants, mais aussi de la communauté à laquelle appar-

tient l’Université d’Ottawa. « C’est très bon d’avoir cette commission », soutient Simon Lalande. « Cela per-met à l’Université de « revenir au premier plan ». Sur 15 postes à la commission, quatre sont réservés à des étudiants qui peuvent briguer des mandats de deux ans.

Alain Dupuis est l’un de ces quatre élus. Pendant les deux pro-chaines années, il représentera les intérêts étudiants auprès du Sénat en matière de programmes et ser-vices en français. Il est important, selon lui, que l’Université d’Ottawa devienne un levier des causes com-munautaires de l’Ontario français. « [L’Université] doit tenter de mieux soutenir les causes politiques de la communauté qui l’a créée ».

D’après Marie-Joie Brady, ces membres étudiants, comme Alain Dupuis, vont avoir besoin du sou-tien du corps étudiant. Elle propose ainsi que l’exécutif de la Fédération étudiante aborde la question au cours de son mandat puisqu’en tant que représentants étudiants, c’est leur rôle de recevoir des plaintes qui traiteraient du bilinguisme ou des services offerts en français à l’Uni-versité.

Serge Miville, du club étudiant francophone La Patente, poursuit dans la même veine : « L’Université d’Ottawa existe grâce aux étudiants. Le fait même qu’il y ait eu un groupe de travail démontre [que ceux-ci

n’étaient pas satisfaits] ».

Créer un espace francophone

Les travaux de la commission n’ont pas encore débuté. Ses membres devront apprendre à travailler en-semble et à mettre en œuvre le plan ambitieux du groupe de travail. La première rencontre offi cielle de la Commission permanente des affai-res francophones et des langues offi -cielles se tiendra le 4 avril prochain, soit deux mois après sa création.

Marie-Joie Brady, pour qui il s’agit aussi d’une question de lea-dership, espère que les gens com-prennent bien l’enjeu. Selon elle, « le choix du prochain recteur joue-ra un grand rôle » dans ce dossier. Entretemps, Serge Miville réitère qu’il faut que les étudiants se réu-nissent et discutent de la probléma-tique linguistique et des enjeux qui leur tiennent à cœur.

C’est aussi une question d’atti-tude, rapelle Simon Lalande : « Il ne faut pas hésiter à aller chercher l’Université comme partenaire. « Ça veut aussi dire qu’il est imortant de s’inscrire dans ses cours en fran-çais et d’agir comme si c’était une université francophone. Cela, c’est bénéfi cier du bilinguisme. Il n’y a aucune raison pour laquelle nos at-tentes devraient être abaissées du fait que l’Université d’Ottawa est une université bilingue ».

Une commission pour responsabiliser l’U d’O AFFAIRES FRANCOPHONES ET LANGUES OFFICIELLES

Andréanne Baribeau

Cette semaine marque le lancement de la campagne « L’affaire de tous », qui vise à sensibiliser la communau-té universitaire sur la discrimination, le harcèlement et la violence sexuels.

Cette campagne se fait en parte-nariat avec le Bureau d’intervention en matière de harcèlement sexuel, le Service de protection ainsi que la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO).

« Le but de cette campagne est de voir la violence sexuelle comme une épidémie », explique Andrée L. Da-viau, l’intervenante en matière de harcèlement sexuel à l’U d’O.

Cette dernière rappelle que le harcèlement et l’intimidation sexuels peuvent se manifester n’importe où et sous plusieurs for-mes différentes, que ce soit sous la forme d’une attaque physique ou verbale, d’une attention non sol-licitée, d’un courriel insistant ou d’un commentaire sexiste de la part d’un professeur. Le message véhi-culé par la campagne est que tout le monde a la responsabilité d’agir et de dénoncer ces manifestations de violence sexuelle.

Des activités se dérouleront tout

C’est l’a� aire de tous

EN BREF

Houda Souissi

Un panel ayant pour thème la place du français à l’Université d’Ottawa s’est tenu jeudi dernier devant une maigre assistance. Réunissant des membres des corps administratif, professoral et étudiant dans le ca-dre des Journées de la Francopho-nie, la discussion a mis en lumière des écarts de perception considé-rables.

Alors que le professeur Claude Denis, de l’Institut des études canadiennes, dressait un por-trait très positif de la situation du français sur le campus, affir-mant n’avoir à parler en anglais que lorsqu’il le décide lui-même, François Picard, vice-président aux communications de la Fé-dération étudiante (FÉUO), s’insurgeait contre la place do-minante qu’occupe la langue anglaise au quotidien. « Dans l’empressement, on laisse tom-ber la langue minoritaire », dé-plorait Picard.

Deux unilinguismes

Denis s’est également dit surpris d’entendre le recteur Gilles Patry

déclarer lors de rencontres avec le corps professoral que l’Université d’Ottawa n’est pas une institution bilingue, mais plutôt un établis-sement abritant deux unilinguis-mes.

La question de la lecture de tex-tes anglais dans le cadre de cours donnés en français, et de leur tra-duction potentielle, a également provoqué un émoi certain, des étu-diants soulignant que l’inverse se-rait diffi cilement concevable. Sta-cey Churchill, auteur de plusieurs recherches sur l’enseignement en français en Ontario, a alors souli-gné la nécessité de consacrer des ressources spécifi quement à la place du français : « Le français s’apprend, l’anglais s’attrape », a-t-il dit.

Siège vide

Pam Hrick, présidente en fi n de mandat de la FÉUO, brillait par son absence. Annulant à la der-nière minute sa participation au panel, Hrick n’a fourni aucune ex-plication et n’a pas répondu à nos appels. Hrick a toutefois participé à une chasse aux trésors pendant les conférences.

« Le français s’apprend, l’anglais s’attrape »

EN BREF

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Malgré l’insatisfaction des étudiants et la menace de la FÉUO de lancer sa propre évaluation de l’enseignement, l’ad-ministration maintient le cap cette année encore en faisant remplir le même questionnaire aux étudiants. Photo par Alain Dupuis

ÉVALUATION DE L’ENSEIGNEMENT ET DES COURS

L’U d’O maintient le statut quo,la FÉUO change de stratégie

Carole Eyram Amoussou

Malgré l’insatisfaction des étu-diants et la menace de la FÉUO de lancer sa propre évaluation de l’enseignement, l’administration maintient le cap cette année en-core en faisant remplir le même questionnaire aux étudiants.

Le processus d’évaluation de l’enseignement et des cours a tou-jours soulevé un débat parmi les étudiants. Est-ce que cela a réel-lement un impact ? Telle est la question que plusieurs personnes se posent.

Pour l’administration de l’Uni-versité, il est clair que les évalua-tions ont un impact. Elle n’hésite d’ailleurs pas, depuis l’année der-nière, à en persuader les étudiants avec sa campagne de sensibilisa-tion qui consiste à mettre des affi -ches partout sur le campus durant la période des évaluations, expli-quant en quoi il est important de remplir le formulaire d’évaluation.

«Par cette campagne, nous vou-lons que les étudiants prennent conscience de l’utilité de l’évalua-tion qu’ils remplissent. Plus de 80% d’entre eux participent aux évaluations chaque année, c’est im-portant qu’ils sachent que cela a un impact», précise Jon Houseman, président du sous-comité chargé de l’évaluation de l’enseignement et des cours.

Tous les étudiants ne sont pas de cet avis. «Moi, je ne remplis tout simplement plus les évalua-tions des profs parce que j’ai eu la preuve qu’elles n’ont aucun im-pact», a lancé un étudiant de qua-trième année lors d’une rencontre entre les étudiants de l’École de gestion Telfer et leur vice-doyen. L’étudiant a expliqué avoir eu le même professeur deux fois et que, malgré les mauvais commentaires qu’il lui aurait mis la première fois lors de l’évaluation, celui-ci n’a rien changé à sa façon d’enseigner ses cours.

La FÉUO crée sa propre évaluation

C’est pour éviter ce genre de situa-tion que la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) a décidé l’an dernier de lancer une évaluation de l’enseignement dif-férente de celle de l’Université. Le projet avait été initié par Julien de Bellefeuille qui était alors vice-pré-sident aux affaires universitaires de la FÉUO. Il affi rmait que les questions de l’évaluation n’étaient pas pertinentes et que les exigen-ces envers les professeurs n’étaient pas très élevées. Plus grave pour lui encore, la partie la plus importante du questionnaire qui est celle des commentaires, n’est lue que par les professeurs eux-mêmes.

De Bellefeuille est allé jusqu’à boycotter le sous-comité du Sénat chargé de l’évaluation de l’ensei-gnement et des cours, tout comme son prédécesseur l’avait fait, pour signifi er son mécontentement à l’administration qui tardait à ap-porter des changements à l’éva-luation. Ce comité composé de 10 membres se réunit six à huit fois par an pour discuter des questions relatives à l’évaluation de l’ensei-gnement et des cours. La FÉUO y a un siège permanent.

Par crainte d’entrer en confronta-tion avec les associations des profes-seurs à temps plein et à temps partiel si une deuxième évaluation circulait sur le campus, l’administration a préféré le dialogue avec la FÉUO. Elle a convaincu de Bellefeuille de réintégrer son siège dans le comité et a promis de travailler ensemble avec la Fédération étudiante pour chan-ger le format de l’évaluation.

Seamus Wolfe : la rupture

Une fois entré en fonction, Seamus Wolfe, vice-président aux affaires universitaires, dit s’être assuré que la FÉUO avait un siège permanent

au comité chargé de l’évaluation de l’enseignement et des cours. Et, bien qu’aucun changement n’ait été apporté au format de l’évalua-tion cette année, il continue à sié-ger dans ce comité.

Il n’hésite pas à critiquer l’appro-che de ses prédécesseurs qui consis-tait à boycotter le comité pour faire pression. «Je ne pense pas que leur approche était la meilleure. C’est seulement en discutant avec l’admi-nistration et en faisant entendre no-tre voix que nous pouvons changer les choses, et c’est ce que je fais», souligne-t-il.

Pour ce qui est d’avoir une éva-luation de l’enseignement adminis-trée par la FÉUO, Seamus soutient qu’il y travaille toujours et espère que cela verra le jour l’année pro-chaine.

Selon lui, l’évaluation actuelle n’est pas très utile et ne permet pas aux professeurs de changer. Il prô-ne une évaluation avec un format plus interactif que les étudiants rempliront aussi bien à la mi-ses-sion que vers la fi n de la session.

La FÉUO et l’administration, même combat ?

Comme l’administration, la FÉUO que l’administration tiennent res-ponsables les associations des professeurs à temps plein et à temps partiel pour la stagnation du dossier de l’évaluation de l’ensei-gnement et des cours. «Les conven-tions collectives des deux syndicats des professeurs ne permettent pas d’apporter des changements à l’évaluation que nous avons en ce moment», explique Wolfe.

C’est à peu près le discours que tient aussi l’administration pour justifi er le statu quo. La seule ouver-ture pour le moment selon Wolfe, c’est d’attendre le moment de la renégociation des deux conventions collectives pour y inclure l’option de changement dans l’évaluation de l’enseignement et des cours.

Céline Basto

Chaque année, près de 450 étu-diants de l’Université d’Ottawa ac-ceptent de devenir membres de Gol-den Key, une société d’honneur qui encourage l’excellence académique. Seuls les étudiants dont les résultats se situent parmi les 15 pour cent meilleurs sont en mesure de rejoin-dre les rangs de cette élite.

Pour devenir membre de Golden Key il faut défrayer une contribu-tion de 90 dollars sur lesquels le chapitre de Golden Key à l’Univer-sité d’Ottawa en reçoit 11. De ce fait, chaque année, Golden Key reçoit environ 40 500 dollars, laissant au chapitre d’Ottawa un maigre budget de 5 000 dollars.

« L’argent qui est reversé à l’Uni-versité ne représente qu’une petite fraction de ce que les membres paient. Golden Key prend beaucoup plus par rapport à ce qu’elle donne », soutient l’étudiant à la maîtrise en génie élec-trique Federico Carvajal qui, pour cette raison, a décliné l’invitation de Golden Key à devenir membre.

« Au plan local, très peu de gens à l’Université d’Ottawa reçoivent des bourses de cette association et lorsque je reçois une lettre d’invita-tion et que celle-ci est accompagnée d’une lettre signée par Gilles Patry, le recteur de l’Université d’Ottawa, je trouve que c’est un acte irrespon-sable de la part de l’Université, en ce sens que cet organisme n’est pas là seulement pour soutenir les étu-diants, mais aussi pour avoir leur argent », juge Carvajal.

« L’Université offre déjà des op-portunités de réseautage qui sont gratuites. L’étudiant ne devrait pas devoir payer pour ce genre d’activités et c’est lamentable que l’invitation soit accompagnée d’une lettre signée par le recteur. Cela donne l’impres-sion que l’Université approuve le fait que les étudiants doivent payer pour avoir ce genre de service », déplore Carvajal, en ajoutant que les frais d’adhésion sont élevés et que les étu-diants ont déjà à défrayer de grandes sommes d’argent pour leur frais de scolarité.

Pour sa part, Barbara Dufresne Harvey, étudiante de troisième an-née au programme de baccalauréat en sciences sociales, se réjouit du fait d’appartenir à cette association. « Les employeurs sont impressionnés quand ils le voient sur mon curriculum vitae. C’est toujours un plus quand tu te pré-sentes pour un poste et que tu fais par-tie de Golden Key », soutient-elle.

Budget décortiqué

Justin Mazzotta, trésorier du chapi-tre d’Ottawa de Golden Key, explique que le chapitre de l’Université d’Ot-tawa a offert, cette année, deux bour-se, chacune d’une valeur de 500$ lors de la cérémonie d’initiation tenue en novembre au pavillon Tabaret.

Selon Mazzotta, l’argent donné par les membres à Golden Key est utilisé pour fi nancer les bourses

locales décernées par chaque cha-pitre, la cérémonie d’initiation, les différentes bourses offertes aux membres, les services académiques, les activités sociales, la conférence internationale et le soutien aux dif-férents chapitres.

« Au niveau de notre chapitre, nous avons plusieurs frais qui sortent de nos poches. Autres que l’initiation, nous avons tenu un vin et fromage au Café Nostalgica et participé à des ac-tivités comme la course Terry Fox, le tournoi Hope Volley-ball et la course Dragon Boat », explique Mazzotta en ajoutant que « cette année, le cha-pitre d’Ottawa a réuni 1000 dollars pour l’alphabétisation des enfants, pour la lutte contre le cancer de la prostate et pour le soutien des popu-lations d’outre-mer ».

Changement de cap

« Actuellement, notre priorité est le réseautage. Nous voulons que nos membres soient en contact avec d’autres membres de Golden Key et que cela leur permette d’avoir accès à de bonnes opportunités pour leur avenir professionnel, que ce soit en termes d’emplois, de bourse ou de stages », soutient Mazzotta.

Lors de la création du chapitre d’Ottawa en 2000, les responsables de ce dernier avaient annoncé à la Gazette de l’Université d’Ottawa qu’ils avaient l’intention, en plus de faire du réseautage et d’offrir des bourses, d’être présents sur le plan local. Cela devait se faire en mettant en place un club de mentorat, en pu-bliant un journal destiné aux élèves de l’élémentaire de la région et en organisant une série de conférences dans les écoles secondaires sur les divers programmes d’études offerts par l’Université d’Ottawa, des pro-jets qui n’ont jamais démarré.

Or, Mazzotta estime que l’objectif n’est plus le même tout en avouant qu’il n’avait jamais entendu parler de tels projets. Le responsable de Golden Key Canada, Ryan Posnikoff, explique que le but de Golden Key est d’offrir aux étudiants des opportunités d’em-ploi, de stages de même qu’avoir accès à une panoplie de bourses. « Si une personne veut contribuer à un plan plus local, il y a un grand nombre d’organismes qui agissent plus loca-lement. Mais notre but est d’offrir des bourses tant au plan national qu’au plan international », explique-t-il.

Créé en 1977, Golden Key est un organisme, à but non lucratif, qui a plus de 360 chapitres actifs dans différentes universités à travers les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Malaisie, l’Afrique du Sud et les Émirats ara-bes unis. Cet organisme compte plus de 1,7 million de membres dans plus de 150 pays. Chaque année, Golden Key récompense les membres en leur offrant environ 409 000 dol-lars en bourses pour plus de 700 étudiants du premier cycle ainsi que pour les étudiants diplômés à l’échelle mondiale.

La clé de l’énigme GOLDEN KEY

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a rien de plus abordable et rapide que de mettre la main dans son sac d’école pour chercher son dî-ner ! Des idées : légumineuses en conserve (pois chiche, fèves) mélan-gées dans une salade, macaroni au fromage avec des tomates ou thon en conserve, légumes congelés mé-langés dans une soupe en conserve, Sandwich au beurre d’arachide et banane, etc.

Cependant, pour ceux et celles qui vivent sur le campus, ils peu-vent trouver des choix santé s’ils résistent aux moins bons choix… Par exemple, lorsque nous avons faim, les recherches démontrent que nous avons tendance à faire de moins bons choix alimentaires. Lorsque nous sommes confrontés à plusieurs choix, il ne faut pas se faire infl uencer par les moins bons, il faut garder la préférence pour les choix santé qui sont à faible densité énergétique et qui sont plus ras-sasiants. Il suffi t d’opter pour des produits céréaliers à grains entiers, des produits laitiers à moins de 2% de matières grasses (MG), des vian-des maigres (moins de gras possible autour de la viande et à l’intérieur) et plein de fruits et légumes de tou-tes les couleurs. Éviter les boissons

sucrées, comme les cocktails aux fruits, boissons gazeuses, cappuc-cino. Ces boissons sont pleines de sucres. Opter plutôt pour des purs jus à 100%, de l’eau, des boissons gazeuses sans sucre.

L.R. La période d’examens est souvent accompagnée d’une bonne dose de stress et de fatigue. Quel-les sont les astuces, au niveau de l’alimentation, qui permettraient à un étudiant en période d’examen de mettre toutes les chances de son côté ?

M.-J.C. S’hydrater et prendre le petit-déjeuner. La déshydratation peut mener à la fatigue qui peut à son tour affecter la concentration. Assurez-vous de boire au moins huit tasses d’eau par jour. Gardez une bouteille d’eau avec vous, vous serez porté à en prendre quelques gorgées. Le petit-déjeuner est trop souvent délaissé. Les études dé-montrent clairement que prendre un petit-déjeuner améliore les per-formances académiques et réduit le déclin de la mémoire et de la concentration.

L.R. Les étudiants en résidence

sont les plus affectés par la qualité des services alimentaires offerts sur le campus puisque la plupart d’entre eux ont un plan alimentaire et n’ont pas de cuisine, ou un espace limité, pour se préparer des repas. Selon vous, les étudiants en résidence ont-ils tendance à mal s’alimenter ?

M.-J.C. Le fameux « freshman 10 ou 15 », qui fait référence au gain de poids des étudiants lors de leur première année universitaire, est souvent causé par la consomma-tion d’alcool et d’aliments riches en matières grasses et en sucres disponibles dans les cafétérias. À long terme, une telle alimentation peut mener à la malnutrition, la perte d’énergie, le gain de poids, la dépression, un taux de cholestérol élevé, un diabète de type 2, etc.

L.R. Qu’est-ce que ces étudiants peuvent faire pour tenter de remé-dier à ces problèmes ?

M.-J.C. Pour les repas pré-prépa-rés, limiter les sauces, vinaigrettes, sucres, beurre, la friture, le sel, etc. Opter pour des aliments cuits au four, gril ou à la vapeur. La modéra-tion a bien meilleur goût !

L.R. Quelles sont les ressources disponibles sur le campus pour un étudiant qui voudrait en apprendre plus sur la saine alimentation ?

M.-J.C. Il y a un centre de promo-tion de la santé qui donne des infor-mations sur la nutrition, toutefois, à ma connaissance, il n’y a pas de diététiciens sur place pouvant don-ner des conseils, ce qui à mon avis devrait être le cas.

L.R. Quelles seraient les autres al-ternatives que l’Université pourrait explorer afi n d’offrir les meilleurs ser-vices alimentaires aux étudiants ?

M.-J.C. Remplacer les croustilles, tablettes de chocolat, sucreries et muffi ns dans les distributeurs par des choix santé. Offrir des fruits, légumes, barres tendres, yaourts, smoothies aux fruits dans les cen-tres sportifs. Il suffi t de s’entourer de choix santé pour faire des choix santé !

Adresses à visiter :

www.dietitians.cawww.sainealimentationontario.ca

MOIS DE LA NUTRITION

Les dé� s de l’alimentation étudiante

Dans le cadre du mois de nutrition, Émilie Beké s’est entretenue avec une diétéiste professionnelle et coordonnatrice en sciences de la nutrition à l’U d’O. Dessin par Marc-André Bourgon.

La Rotonde : Qu’est-ce qui consti-tue une saine alimentation pour les étudiants et quels sont les défi s ou les particularités en termes de diète pour ce groupe spécifi que ?

Marie-Josée Cyr : Les défi s : les horaires chargés, le stress, le sommeil irrégulier, le budget. Une saine alimentation est de consom-mer une variété d’aliments dans les quatre groupes du Guide alimen-taire canadien selon ses besoins in-dividuels. Il faut arrêter de se com-pliquer la vie avec des « diètes ». Le terme « diète » fait référence à un changement de son alimentation sur une courte durée. Il faut plutôt faire référence à des habitudes ali-mentaires saines.

L.R. Est-ce important de prendre ses repas à des heures régulières ? Comment un étudiant, qui jongle avec un horaire chargé et des cours parfois offerts durant les heures de repas, peut-il s’ajuster ?

M.-J.C. Oui, en général, il est im-portant de manger à des heures régulières pour éviter de surcon-sommer plus tard dans la journée. Les personnes qui sautent le petit-déjeuner en pensant manger moins de calories se tirent dans le pied, puisque les recherches ont bien dé-montré que nous avons tendance à manger plus au dîner et au souper afi n de compenser le petit-déjeu-ner qui n’a pas été pris. En plus, manger ses repas à des heures ré-gulières évite des chutes de sucre sanguin qui peuvent provoquer la faim et donc la surconsommation. C’est pourquoi il est primordial de planifi er. Les collations saines, c’est-à-dire craquelins et fromage ou yaourt et fruits ou moitié d’un sandwich au beurre d’arachide ou fromage cottage et pomme ou cé-réales sèches, noix et yaourt et non des croustilles, tablettes de choco-lat, muffi ns… La vie étudiante fait en sorte qu’on n’est pas toujours capable d’être assis à table lors d’un repas et c’est correct, il faut juste planifi er, c’est tout !

L.R. Quelles sont les astuces pour manger sainement, de façon abor-dable et rapide, sur le campus ?

M.-J.C. Tout d’abord, je préfère toujours les collations ou repas préparés à la maison, puisque nous sommes capables de contrôler la quantité de graisses et de sucres, tandis que lorsque nous achetons des aliments pré-préparés, il est diffi cile de contrôler la quantité de certains nutriments. En plus, il n’y

Est-ce vraiment possible de jumeler vie étudiante et saine alimentation ? Dans le cadre du mois de la nutrition, Émilie Beké s’est entretenue avec Marie-Josée Cyr, diététiste professionnelle et coordonnatrice de la forma-tion clinique pour le programme spécialisé en sciences de la nutrition à l’U d’O.

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Lancement de la campagne « L’affaire de tous » contre la violence sexuelle

Quand ? Le 25 mars. Des activités se dérouleront tout au long de la semaine

Site web : Pour la programmation complète, visitez www.harcelement.uottawa.ca/sexuel/

Cinéclub francophoneQuand ? Le 27 mars de 19h à 21hOù ? Pavillon Morisset, salle 015Combien ? Gratuit

Relais pour la vieQuoi ? Venez participer au marche-o-thon de 12 heures pour

prélever des fonds pour la Société canadienne du cancerQuand ? Du 28 mars à 18h au 29 mars à 9hOù ? Centre universitaireCombien ? Les frais d’inscription sont de 10$ par personneSite web: http://www.feuo.ca; www.cancer.ca

ACTIVITÉS CAMPUS

CALENDRIER DU 25 AU 31 MARS

Investir dans le confl it. Minéraux, militarisation et résistance : les compagnies minières canadiennes aux Amériques

Quand ? Le 25 mars à 13h30Où ? UCU, salle 205

Midi-conférence de Roméo Saganash : Le droit international et les peuples autochtones

Quand ? Le 25 mars de 11h30 à 12h30Où ? Pavillon Fauteux, salle 147

Function of B1 integrin in myelination of the central nervous system

Quand ? Le 25 mars de 11h30 à 12h30Où ? Pavillon Roger Guindon, salle 2022

Conférence Torys en droit des technologiesQuoi ? L’eau embouteillée, comment empaqueter et vendre

le domaine public ?Quand ? Le 26 mars de 11h30 à 13hOù ? Pavillon Fauteux, salle 351

Actor-Network Theory and Organizing: The Net art as a form of organization

Quand ? Le 26 mars de 13h à 14hOù ? Pavillon Morisset, salle 05Site web: http://www.physique.uottawa.ca/bienvenue.html

Congreso sobre literatura y cultura españolasQuand ? Du 27 mars au 29 mars de 10h à 22hOù ? Pavillon des Arts, salle 107Site web: http://aix1.uottawa.ca/~rcparrie/CONGRESO.

html

Rencontre littéraire avec Marguerite Andersen : « Plaisir d’écrire, plaisir de lire »

Quand ? Le 27 mars de 10h à 11h30Où ? Pavillon Morisset, salle 219

Rencontre littéraire avec Guy Marchamps : «La poésie est une arme chargée de futur»

Quand ? Le 27 mars de 17h30 à 19hOù ? Pavillon Simard, salle 222

The Role of Surgery in Global Health, A Symposium Addressing the Inequities of Surgical Resources in the Developing World

Quand ? Le 27 mars de 18h à 21h Où ? Pavillon Roger Guindon (451 Smyth Rd.) - Amph. E

(Pièce. 2149)Combien ? Gratuit (nourriture sera servie)Détails: la conference se donnera en anglais seulement

«Ce que le genre fait à la littérature et vice-versa» : conférence d’Isabelle Boisclair et Lori Saint-Martin

Quand ? Le 31 mars de 17h30 à 20hOù ? Pavillon Simard, salle 428

CONFÉRENCES

J’ai lu la dernière édition du Oral Otis le samedi soir suivant sa publi-cation, après avoir reçu un courriel m’avertissant que le journal des étu-diants de la Faculté de génie avait à nouveau publié des propos qualifi és dans le courriel d’« affreusement sexistes ». J’étais préparée au pire, mais ce que j’ai lu a quand même réussi à m’ébranler au plus profond de moi-même.

Radio-Canada ainsi que la CBC ont rapidement sauté sur cette histoire, les plaintes et les critiques ont volé de toutes parts. Oral Otis était sur les lèvres de tous. Toutefois, pour moi, la poussière est loin d’être retombée et le sentiment de haut-le-coeur que j’ai ressenti après une première lec-ture du journal persiste. Peut-être est-ce causé par une impression que cet indicent particulier n’est que la pointe émergée de l’iceberg, une ma-nifestation d’un problème beaucoup plus profond sur lequel on a ne sem-ble avoir aucun contrôle.

Ce problème, c’est celui de la ba-nalisation généralisée de la sexua-lité et de la perception de la femme comme un simple objet sexuel dont la principale fonction est de satis-faire aux pulsions biologiques des hommes. Dans cet incident précis impliquant l’Oral Otis, c’est ce mes-sage qui a été perpétué par un jour-naliste caché derrière le confort de l’anonymat, dans ce qui se voulait être une blague, ou moquerie des chroniques de sexe si populaires dans les autres médias.

L’auteur cherchait-il consciem-ment à encourager la violence sexuelle ? Je gagerais que non. Le problème, c’est qu’il ne sait pro-bablement pas ce que veut dire le terme « violence sexuelle », ni où se situe la ligne entre ce qui est accep-table ou non. Que l’équipe du Oral Otis ait publié à plusieurs reprises des propos de cette nature démon-tre l’incapacité d’une majorité de notre génération à déceler ce qui re-présente de la discrimination ou du harcèlement sexuels.

Encore aujourd’hui, les responsa-bles de ces propos sexistes ainsi que les gens associés à leur publication,

qui ont été pointés du doigt par des étudiants et membres de la commu-nauté offusqués, ne semblent pas comprendre la nature de leur er-reur. Ils comprennent qu’ils ont fait quelque chose de mal parce que leur histoire s’est retrouvée dans les mé-dias de masse, parce qu’ils ont reçu un grand nombre de plaintes, parce que le Doyen de la Faculté de génie les menace maintenant de leur re-tirer leur fi nancement et parce que la Fédération étudiante a confi squé leurs présentoirs et leurs journaux.

C’est comme un enfant qui n’aurait jamais appris qu’il est mal de voler, et qui se fait attraper à pi-quer dans un magasin. Il a beau se faire réprimander par la police, se faire dire que ce qu’il a fait est contre la loi; il peut même reconnaître lui-même ses torts et s’excuser. Mais s’il lui manque cette notion fondamen-tale que voler est moralement inac-ceptable, il récidivera. Et c’est ce qui est arrivé au Oral Otis.

Et cette incapacité à différencier ce qui est moralement acceptable en termes de sexualité de ce qui re-présente de la pure discrimination ou de l’intimidation, est loin d’être un phénomène limité à l’équipe du Oral Otis, voire aux étudiants de la Faculté de génie.

On n’a qu’à allumer la télévision et regarder un vidéoclip de Snoop Dog pour réaliser que les racines du problème sont profondément encrées dans notre société. On n’a qu’à voir des fi lles de 12 à 15 ans rentrer chez elles après une journée d’école, dans leurs uniformes, avec la jupe roulée jusqu’au cou, les che-veux parfaitement aplatis au fer à défriser, le gros maquillage, et cette croyance généralisée que leur rôle premier est de plaire aux garçons, pour comprendre l’effet qu’a cette culture populaire sur les jeunes.

Et cette culture, nous baignons dedans depuis notre enfance. C’est dans ce contexte culturel que des guides 101 ont organisé un concours de bikini réservé uniquement aux étudiantes durant la semaine d’ac-cueil de l’U d’O. C’est dans ce contex-te culturel que les bénévoles du Oral

Otis n’ont vu aucun problème à écri-re un texte encourageant un lecteur à ni plus ni moins violer sa partenai-re. Et c’est dans ce contexte culturel que le rédacteur en chef n’a pas eu le réfl exe automatique d’empêcher la publication de ce texte.

L’incident du Oral Otis risque-t-il de faire mal à la réputation de la Fa-culté de génie, à celle des ingénieurs ou encore à celle de l’Université d’Ottawa ? Peut-être. Est-ce qu’il risque de décourager davantage les femmes à poursuivre une carrière en génie, domaine caractérisé par la présence d’une forte majorité d’hommes ? C’est une possibilité. Mais telles ne sont pas mes plus grandes inquiétudes.

Je crains surtout que cet incident atteigne les jeunes et contribue à les désensibiliser davantage par rap-port à la sexualité tout en brouillant leur conception de ce qui est accep-table ou non, de ce qu’on veut vrai-ment dire quand on parle de « vio-lence sexuelle ». Je crains que des jeunes ne prennent en exemple ces étudiants qui font en quelque sorte fi gure de mentors pour eux.

Car qu’on le veuille ou non, le message misogyne du Oral Otis leur aura été transmis, que ce soit par le biais des reportages de Radio-Cana-da et de la CBC, ou bien parce que ces jeunes auront ramassé leur propre copie du journal, distribuée par les membres de l’Association étudiante des ingénieurs, lors de leur visite à la journée portes ouvertes de l’U d’O.

Ce que j’aimerais voir comme réponse à cet incident, c’est l’ajout d’un programme d’enseignement de l’éthique dans le curriculum des éco-les primaires et secondaires, lequel permettrait aux jeunes de s’inter-roger sur les conséquences de leurs actions, sur ce que la culture popu-laire leur véhicule comme message, et sur ce qui est bien ou mal.

Car on s’attend à ce que les gens dé-veloppent leur jugement critique en se basant sur les normes de la société, ou sur celles qui leur ont été transmi-ses par les parents. On voit bien que ce laissez-faire a largement échoué.

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Sexualité et éthique 101

J’écris donc je penseAndréanne Baribeau, chef de pupitre, Actualités

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Caroline [email protected] Arts et Culture

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Caroline Lester

En octobre 2004, le premier Capital Slam voit le jour; cette série d’événements mensuels sera au cœur de la montée du slam dans la communauté artistique anglophone d’Ottawa, aujourd’hui. Qua-tre ans plus tard naît le groupe SlamOutaouais, qui permet à ces compétitions de poésie orale d’émer-ger enfi n en français dans la région.

Le 31 mars prochain à 20 h, SlamOutaouais lance sa première joute offi cielle au bistrot Le Troquet. Unique équipe francophone de slam de la région, fondée par l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais, elle amènera pour la première fois un volet francophone au festival canadien de spoken word (CFSW) en septembre prochain, y participant à titre de membre de la Ligue québécoise de slam.

L’Alliance française (AF) d’Ottawa, organisme dont le mandat est de promouvoir le français dans diverses communautés plurilingues du monde, avait organisé la première d’une série mensuelle de soirées slam bilingues le mois dernier, sorte de prélude à la saison de SlamOutaouais. « C’était une soirée très réussie,» commente Alain Vals, directeur de l’AF d’Ottawa. Selon lui, le slam se démarque grâce à son dynamisme et son caractère inclusifs; ainsi, « le slam, compte tenu de cette identité, et du potentiel qu’il a aujourd’hui, s’est imposé » à leur programmation culturelle. La deuxième édition de ces soirées, mettant en vedette Mehdi Hamdad le

18 mars dernier fut tout aussi réussie, confi rmant un fort intérêt pour cette forme d’art dans la com-munauté.

Alors que le spoken word englobe toute repré-sentation verbale d’un poème ou récit, le slam, ini-tié à Chicago dans les années 1980, se présente plus précisément sous forme de compétition, avec des règles particulières, un jury, et des prix à gagner. Ajoutant à l’effervescence et au dynamisme de la soirée, cet aspect compétitif a su attirer un public fi dèle aux prestations. « Le jeu, c’est un prétexte », explique Pierre Cadieu, coordonnateur de l’équipe de SlamOutaouais.

« L’oralité et la littérarité, ce sont deux choses en opposition, poursuit-il. (…) La communication orale, cela part de l’hémisphère cérébral droit, qui est plus branché sur l’intuition, sur les émotions. […] Tous les jours, dans la rue il y a de nouvelles expressions qui sont inventées pour dire ce que l’on vit. C’est très collé sur l’époque, il y a quel-que chose de très contemporain. Puis de faire une poésie orale plutôt qu’écrite, […] on est branché beaucoup plus sur le son lui-même; c’est une autre préoccupation qui ouvre de nouvelles portes à la poésie.»

Considérant le slam comme un « incontestable outil de démocratisation de la poésie », le groupe SlamOutaouais cherche également à créer à travers ses prestations un « lieu privilégié pour la création d’une nouvelle poésie de l’oralité. »

Le slam : pour une réconciliation du public avec la poésie?

« C’est un genre poétique […] pas aussi fermé, ou en tout cas, pas aussi réputé fermé que pourrait l’être la poésie (littéraire) avec ses codes, avec ses contrain-tes », souligne Alain Vals.

« Quand vous allez à une soirée de poésie classi-que […] il faut aller vers la poésie et ses métaphores, tandis que le slam va aller vous chercher, vous, où vous êtes, pour vous amener à la poésie », renchérit Pierre Cadieu. « Il faut que la poésie soit vivante, qu’elle parle au livreur de pizza qui n’a jamais en-tendu parler de ça de sa vie. »

Pour sa part, la communauté de slam anglophone accueille ses nouveaux homologues francophones avec beaucoup d’enthousiasme. « Le slam c’est un art qui est connecté au peuple, et quand […] on a un grand pourcentage de poètes d’Ottawa qui ne sont pas repré-sentés dans nos cultures artistiques, je pense qu’il y a un problème, » affi rme Free Will, jeune slammeur de la région faisant partie de la Capital Poetry Collective, hôtesse des soirées mensuelles du Capital Slam.

« Les racines du slam, c’est vraiment la diver-sité, c’est un genre d’art qui accueille tous les gens de toutes les racines et traditions différentes. […] C’est une très bonne initiative que l’on commence le slam francophone parce qu’il faut qu’on soit re-présentatifs de toutes les communautés qui existent à Ottawa. »

En� n,SLAMOUTAOUAIS

français! en« slamme »

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Sophie Bernard-Piché

Into the wild met en scène la véri-table histoire d’un jeune Américain (Christopher McCandless) à l’avenir prometteur qui, après avoir terminé ses études universitaires, décide de laisser derrière lui tout ce qu’il pos-sède pour vivre l’expérience de l’état sauvage que seule l’immensité de la nature peut lui proposer. Le fi lm, inspiré du livre de Jon Krakauer et mettant en vedette un convain-cant Emile Hirsch (Alpha Dog et Lords of Dogtown) dans le rôle de McCandless, nous transporte dans le monde fascinant de ce jeune homme ayant refusé de se plier aux contraintes de la société.

La quête de McCandless le condui-ra à faire la rencontre de diverses personnes ayant chacune un impact sur sa perception du monde. Cepen-dant, ce n’est qu’une fois confronté à la solitude la plus totale que ce dernier constatera dans une ironie des plus tristes l’importance de ses relations. Les périples de Christo-pher McCandless le guideront un peu partout sur les sentiers non bat-tus des États-Unis, en passant par la Californie jusqu’à l’Alaska, où cette longue escapade prendra fi n après un peu plus de deux ans.

La plus grande force du fi lm re-pose probablement sur le jeu et l’im-posante présence d’Emile Hirsch. Le charisme de l’acteur rappelant un jeune Leonardo Di Caprio permet au fi lm, qui semble de temps en temps un peu trop romancé, de garder toute

crédibilité. Hirsch s’approprie totale-ment le personnage de McCandless et porte le téléspectateur à vouloir en apprendre davantage sur ce récit captivant. On retrouve également une brochette d’acteurs intéressante où fi gurent de grands noms tels que William Hurt (A History of violence), Marcia Gay Harden (Mystic River), Vince Vaughn (The Breakup), Cathe-rine Keener (Capote) et fi nalement Hal Holbrook qui a d’ailleurs été sé-lectionné au titre de meilleur acteur de soutien aux Oscars 2008 pour sa prestation quoique très brève, mais touchante. Sean Penn, qui est à l’ori-gine de la réalisation et du scénario du fi lm réussit assez bien à cerner la personnalité de McCandless en met-tant l’accent sur son côté ascétique, marginal et quelque peu désinvolte. Toutefois, force est de reconnaître que ce dernier aurait certainement pu exploiter ces différentes facettes dans une production n’excédant pas les deux heures.

Nous retiendrons la direction photographique absolument impec-cable proposant des paysages à cou-per le souffl e, rappelant évidemment jusqu’à quel point la nature peut sembler plus alléchante lorsqu’elle est confrontée au rythme effréné de la société actuelle. C’est d’ailleurs toute la question de l’ascétisme et de l’austérité présente chez McCandless et très bien rendue dans la réalisa-tion de Penn, qui a inspiré la trame sonore écrite et enregistrée par Ed-die Vedder. En effet, le chanteur de Pearl Jam propose des pièces suivant

l’aventure à laquelle s’est exposé Mc-Candless. Tantôt rythmée, tel Hard Sun qui a connu un certain succès radiophonique, tantôt douce et mé-lancolique comme Society et Gua-ranteed, la musique participe gran-dement à l’intensité du fi lm.

Into the wild ne tente pas de réinventer le septième art, mais se veut plutôt un hommage à la vie tourmentée et captivante de Chris-

topher McCandless. Sans tenter de donner une morale mastiquée et prête à digérer, l’expérience du jeune homme présenté dans le fi lm nous permet de poser un regard sur les mœurs actuelles et sur la société de consommation dans laquelle nous vivons. Sean Penn ne tente pas de dépeindre McCandless en aven-turier héroïque, mais plutôt comme un jeune homme peut-être un peu

idéaliste, mais certainement naïf, qui a cru être en mesure de domi-ner la nature. Tous ceux qui ont lu Into the wild verront certainement plusieurs différences quant à la fa-çon de présenter le récit, mais les scènes proposant une nature à son paroxysme, l’honnêteté du jeu et la fi n déchirante de cette épopée en laisseront plus d’un sur son ques-tionnement.

CRITIQUE » FILM

Into the wild

CRITIQUE » MUSIQUEDallas Green, chanteur et guitariste au sein de la formation canadienne Alexisfire, nous livre le deuxième opus de son projet solo acoustique City and Colour. Bring me your love, disponible en bac depuis le 12 février dernier est composé de 12 morceaux plus envoûtants les uns que les autres.

Malgré quelques inégalités dans certaines chansons, tant au niveau de la performance vocale de Dallas

Green que de la continuité musicale, cet album n’a rien pour décevoir l’ar-mée d’admirateurs qu’il possède déjà. Toujours aussi sensibles, les diffé-rentes pistes de cet album abordent des thèmes déjà bien connus, comme la vie et l’amour, et ce, sans tomber dans le cliché de l’artiste tourmenté. Les balades se marient aux airs de folk-rock. La participation de Gordon Downie, chanteur principal au sein du groupe The Tragically Hip, vient

ajouter en harmonies et compléter cet album.

Encore plus abouti que son premier album, Bring me your love démontre toute l’étendue des capacités de Green en tant qu’artiste. La maturité que ce-lui-ci a acquise depuis 2005 est indé-niable. Son style ainsi que son évolu-tion musicale rappellent par moments les compositions mélodieuses du dé-funt Elliott Smith.

—Caroline Morneau

City and Colour

Bring me your love

Ancienne du groupe fransaskois Pol-ly-Esther, Anique a beaucoup d’expé-rience en tant qu’artiste et cela s’est entendu dans son premier album solo. Quoiqu’on y trouve plusieurs reprises de son mini-album qui est sorti quel-ques années auparavant, les nouvel-les versions sont de meilleure qualité, avec une plus grande instrumentation. D’ailleurs, on retrouve une grande va-riété d’instruments à travers l’album : mis à part les instruments classiques, on peut également entendre de la mandoline, du banjo, des claviers, et même du lapsteel. Cela diffère beau-coup de l’expérience live d’Anique, qui a souvent l’habitude d’interpréter ses chansons seule avec une guitare.

C’est un album plutôt folk, mais avec

une nuance country. Le son country se fait entendre davantage dans quel-ques-unes de ses chansons, comme Tes twangs, et les quelques pièces où l’on retrouve la guitare slide. Les piè-ces sont dotées de plusieurs couches sonores. Parfois, la voix d’Anique peut chanter trois choses différentes en même temps, un effet qu’elle a été capable de reproduire en spectacle, étonnamment.

Les textes des chansons, écrits à la première personne du singulier, trai-tent de sujets très personnels, comme si chaque chanson se trouvait être une page de son journal intime. Le style est aussi très imagé, ses paroles se trans-forment en illustrations. Dans Depuis le feu, par exemple, elle compare la fi n

d’une relation à un feu de forêt. À l’exception de quelques pistes, elle

évite d’être redondante dans ses chan-sons, malgré le choix limité de sujets (on y parle surtout d’amour). L’utili-sation d’images et d’instruments variés fait en sorte que les idées soient expri-mées de façon assez unique qu’elles évi-tent de s’estomper. De plus, plusieurs chansons (Le ruban de la cassette, Mes regrets, Loin loin loin loin) ont des mé-lodies et des refrains qui réussissent à rester dans la tête longtemps après avoir écouté l’album. Somme toute, un excellent album pour ceux qui appré-cient ce genre musical, et une bonne façon de s’initier pour ceux qui ne sont pas amateurs du folk-country.

—Ajà Besler

Anique GrangerPépins

Into the wild met en scène la véritable histoire d’un jeune Américain (Christopher McCandless) à l’avenir prometteur qui, après avoir terminé ses études universitaires, décide de laisser derrière lui tout ce qu’il possède pour vivre l’expé-rience de l’état sauvage que seule l’immensité de la nature peut lui proposer.

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Caroline Morneau

Nous avons presque tous rêvé un jour de battre un record mondial. C’est ce que tenteront de faire les membres d’Ingénieurs sans fron-tières au début du mois d’avril pro-chain.

Selon Clément Bourgogne, pré-sident de la section d’Ingénieurs sans Frontières de l’Université d’Ottawa, « c’est une organisation non gouvernementale canadienne dont la mission est de promou-voir le développement humain à travers l’accès à la technologie appropriée. » Chaque université canadienne ayant un programme d’ingénierie possède une section de cette organisation. Bien qu‘in-dépendante, leur visée demeure la même. Leur terrain de travail se si-tue au Canada ainsi qu’outre-mer. Ils envoient régulièrement des bé-

150 mètres pour mettre � n à la pauvretéINGÉNIEURS SANS FRONTIÈRES

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PROGRAMME ORCHESTRAL avec l’Orchestre du CNA // Alexander Mickelthwate, chef d’orchestre // Donna Brown, soprano // Eleanor James, mezzo-soprano // Bill Richardson, animateur // Salle Southam, 20 h // Prestation, sur la scène du Foyer principal du CNA, d’un chœur de 200 voix, 18 h 45

PROGRAMME DE QUATUOR À CORDES // Quatuor Molinari // Salon, 20 h

PROGRAMME D’ENSEMBLES MUSICAUX // Quintette à vent de l’Orchestre du CNA // Michael Zaugg, directeur // Eleanor James, mezzo-soprano // Église unie Dominion-Chalmers, 355, rue Cooper (angle O’Connor), 20 h

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CE CONCOURS, LANCÉ PAR LE STUDIO ACADIE ET LE STUDIO ONTARIO ET OUEST, EN COLLA-BORATION AVEC PAROLE CITOYENNE, EST RENDU POSSIBLE GRÂCE À L’APPUI FINANCIER DEPATRIMOINE CANADIEN DANS LE CADRE DU PICLO (PARTENARIAT INTERMINISTÉRIEL POUR LESCOMMUNAUTÉS DE LANGUE OFFICIELLE).

CONCOURS DE L’OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA

névoles dans des pays sous-déve-loppés afin d’effectuer du dévelop-pement humain. Au quotidien, ils organisent des ateliers éducatifs

ainsi qu’interactifs afin de sensibi-liser les jeunes de diverses écoles secondaires.

Une équipe de six personnes de

cet organisme, coordonnée par Sara Jassemi, a monté le projet « Adieu pauvreté ». Cet événement, qui se prépare depuis le mois d’octobre

2007, tentera d’établir un nouveau record mondial. Du 1er au 4 avril 2008, 77 canevas, d’une longueur de 2 mètres, vont être disposés un peu partout sur le campus. Le tout pour accomplir une muraille d’une longueur de 150 mètres. Le présent record est une muraille de 144 mè-tres.

Le contour de différentes scènes ayant toutes pour thème Pauvreté — Ses jours sont comptés, ont été préalablement peints sur les cane-vas. Une équipe de cinq étudiants d’arts visuels de l’Université d’Ot-tawa a réalisé cette gigantesque peinture à numéros. Pour seule-ment deux dollars, il est possible de s’emparer d’un pinceau et de remplir un segment de cette œuvre. À la fi n de l’événement, les 77 cane-vas vont tous être joints ensemble. C’est à ce moment qu’un agent offi -ciel des records mondiaux va venir vérifi er si l’objectif que s’est fi xé l’équipe d’Ingénieurs sans Frontiè-res est atteint.

Mais cet événement se veut aussi une promotion de six différentes actions qu’il est possible d’effec-tuer quotidiennement. « Chaque bénévole va porter ces différentes actions sur son chandail », souligne Jassemi.

Et des bénévoles, il leur en faut un grand nombre. « Nous aime-rions avoir un total de 50 ou 60 bénévoles pour la durée de l’évé-nement », précise Bourgogne. Pour être bénévole, ou même pour participer à cette opération il n’est pas nécessaire d’étudier en ingé-nierie.

En plus des diverses stations qui vont être aménagées tout autour du campus, une scène extérieure va être érigée. Une dizaine d’artis-tes vont donc chauffer les planches afin de réunir le plus de gens pos-sible.

Pour obtenir davantage d’in-formations ou pour devenir bé-névole, il est possible de consul-ter le site Internet d’Ingénieurs sans Frontières de l’Université d’Ottawa http://www.uottawa.ewb.ca/.

Du 1er au 4 avril 2008, 77 canevas, d’une longueur de 2 mètres, vont être disposés un peu partout sur le campus. Le tout pour accomplir une muraille d’une longueur de 150 mètres. Le présent record est une muraille de 144 mètres. Photo par Ingénieurs Sans Frontières de l’Université d’Ottawa.

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Arts et Culture

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Glenn Gould- La Symphonie d’un génieQuand ? Jusqu’au 10 août 2008 Où ? Musée canadien des civilisations

ARTS VISUELS

CALENDRIER DU 25 AU 30 MARS

Bashir LazharQuand ? Du 26 au 29 mars à 20hOù ? Salle Studio du Centre national des Arts, 53, rue Elgin, Ottawa

Si tu veux être mon amieQuand ? Le 28 mars à 20hOù ? La Nouvelle Scène, 333, rue King-Edward, Ottawa

THÉÂTRE

God made me funkyQuand ? Le 27 marsOù ? Mercury Lounge, 56, Carré Byward Market, Ottawa

KaënQuand ? Le 29 mars à 20hOù ? Salle Odyssée,

GOOD2GO avec Vanier Shank et Ktown KatiesQuand ? Le 29 mars à 21hOù ? Irene’s Pub, 885, rue Bank, Ottawa

MUSIQUE

Rencontre littéraire avec Guy Marchamps : « La poésie est une arme chargée de futur »

Quand ? Le 27 mars à 17h30Où ? Pavillon Simard, pièce 222

Cinéclub francophone : L’ange de goudron, fi lm de Denis Chouinard

Quand ? Le 27 mars à 19hOù ? Pavillon Morisset, pièce 015

Relais pour la vie : marche-o-thon pour la Société canadienne du cancer

Quand ? Du 28 mars à 18h au 29 mars à 9hOù ? Centre universitaire/ www.feuo.ca

SUR LE CAMPUS

Caroline Morneau

Dans un monde où la technologie fait partie intégrante de la vie de tous les jours, une nouvelle forme de duel musical est née : l’iPod Battle.

L’iPod Battle est lancé à Paris par Teki Latex et Romain Rock, tous deux membres du groupe d’hip-hop français TTC. Ce phénomène s’est ensuite répandu en Europe ainsi qu’au Québec, notamment à Mon-tréal où sa popularité ne cesse de s’accroître.

Le principe d’un iPod Battle est des plus simples. Deux équipe costumées s’affrontent sur scène et tentent de faire bouger et crier

la foule le plus que possible, et ce, à l’aide de leur costume, leur chorégraphie ainsi que leur iPod. Chaque équipe fait jouer un extrait d’environ 90 secondes et c’est en-suite au tour de son adversaire de faire jouer un extrait d’une même durée. Après un échange de trois à cinq extraits de musique, la foule décide, au moyen de cris et d’ap-plaudissements, du vainqueur de cette joute.

Phénomène encore légèrement marginal, l’iPod Battle permet aux amateurs de musiques de décou-vrir de nouveaux groupes, de nou-velles tendances. Chaque équipe voulant être la meilleure et la plus

originale, certains participants vont même jusqu’à créer leur pro-pre musique.

Cette nouvelle vague n’est pas étrangère à la scène artistique qué-bécoise. Plusieurs personnalités publiques ont déjà participé à l’un de ces évènements, entre autres Ré-mi-Pierre Paquin (Les Invincibles) ainsi que divers groupes de musique comme Omnikrom.

L’année 2007 a vu naître quel-ques-uns de ces iPod Battle du côté québécois de la grande région de la capitale nationale. Malgré un poten-tiel prometteur, le phénomène ne s’est pas renouvelé depuis le début de l’année 2008.

Joute passiveTECHNOLOGIE

JULIAN SCHNABELLe Scaphandre et le PapillonEmeric Sallon

Imaginez-vous alité dans une cham-bre d’hôpital, incapable de bouger si ce n’est une paupière pour commu-niquer, le reste de votre corps étant hors d’usage à cause d’une maladie provoquée par un accident vasculai-re. Coincé dans un corps, entendant les bruits de loin, supportant les re-gards des visiteurs, des infi rmiers, d’étrangers vous classant directe-ment dans la catégorie légume. Non, il ne s’agit pas d’un cauchemar, mais de la véritable histoire de Jean-Do-minique Bauby, ancien rédacteur en chef du magazine Elle, qui, surmon-tant la souffrance de son handicap, est parvenu à écrire un magnifi que

livre empreint de poésie et d’espoir intitulé Le Scaphandre et le Pa-pillon.

Julian Schnabel a entrepris de porter à l’écran ce roman poignant et a offert le rôle délicat de Bauby à Mathieu Amalric (récompensé d’un César pour son interprétation). Le fi lm est l’un des plus réussis de l’an-née 2007, l’un des rares à aborder la question de la maladie avec une telle force sans pour autant tomber dans le larmoyant, comme l’avaient aussi réussi Les Invasions Barbares ou Mar Adentro.

Tout est dans la mesure. Le Sca-phandre, cette chape de plomb qui cloue le personnage dans un mutis-me et une immobilité effrayants est

parfaitement restitué en employant la vue subjective de Bauby durant la première heure. Claustrophobes s’abstenir. Le Papillon, c’est la ri-bambelle d’actrices enchanteresses autour d’Amalric, la candeur de l’enfance entourant ce père abîmé. Ce Papillon voltige dans des séquen-ces lyriques aux images sublimes et parfaitement soignées.

Tout passe en un battement de cil. Schnabel promène le spectateur entre Paris, Berck (nord de la Fran-ce) et Lourdes (sud de la France). Tout passe en un battement d’aile et l’on ressort le cœur gonfl é de sym-pathie pour l’homme. Magnifi que fi lm donc, qui ne laissera personne insensible.

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le 25 mars 2008

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Simon [email protected]

Sports

Simon Cremer

L’entraîneur-chef Carlos Brown ne sera pas de retour avec les Gee-Gees l’année prochaine. L’Université d’Ottawa a annoncé que son contrat ne sera pas renouvelé, mercredi soir.

« J’aimerais remercier le Service des sports de m’avoir donné l’occa-sion d’atteindre mon objectif de car-rière en devenant entraîneur en chef au sein de mon alma mater », confi ait l’entraîneur Brown. « Je souhaite au programme de basket-ball féminin de connaître le succès qu’il mérite sous une nouvelle direction ».

Les problèmes ont commencé pour le programme de basket-ball féminin quand des tactiques de Brown ont amené le départ de qua-tre vétéranes, dont trois capitaines, à quelques semaines du début de la saison régulière.

Sans des éléments importants comme Mariah Throwell et Tina Ethier, et un alignement principa-lement composé de joueurs inexpé-rimentés, les Gee-Gees ont traversé un véritable calvaire, ne remportant aucun match avant la mi-janvier.

Bien que l’équipe ait montré son potentiel en fi n d’année, s’appro-chant de la dernière place en séries, ce fut sans aucun doute une saison à oublier.

Mais cette dernière saison n’est pas le seul facteur dans la décision du non renouvellement du contrat de Brown, comme l’explique Luc Gélineau, directeur du Service des sports à l’Université d’Ottawa : « pour des évaluations comme cel-les-ci qui sont vraiment critiques, il faut considérer les tendances. La décision n’a pas été basée sur cette année seulement. »

Il faut dire que la barre était hau-

te, lorsque Carlos Brown, un ancien joueur de l’équipe de basket-ball masculin pour les Gee-Gees, a pris les commandes. Sous sa prédéces-seure, Angie McLeod, le Gris et Gre-nat avait pris part au championnat national. Un exploit que Brown a su répéter la saison suivante, mais lorsque les joueuses ayant pris part à ces deux saisons ont terminé leurs études, les choses se sont dégra-dées.

Après le départ de McLeod, les Gee-Gees, malgré une nette baisse de performance en saison régulière, terminant le calendrier avec seule-ment six victoires, sont parvenues à créer la surprise, en battant plusieurs équipes mieux classées pour obtenir leur place aux Nationaux. L’année suivante, Ottawa terminait la saison avec une fi che de 9-13. Et en 2007-2008, le Gris et Grenat a raté les sé-ries, de quatre points seulement.

« Cette transition n’est pas évi-dente, surtout aujourd’hui, avec le recrutement et le renouvellement de l’équipe qu’il faut faire », commente Gélineau. « On n’a qu’à regarder ce qui s’est passé avec le basket-ball masculin, qui a perdu des joueurs comme Alex McLeod ou Curtis Sha-kespeare »

« Mais il faut aussi considérer l’expérience éducative des athlè-tes étudiants. » Dans sa méthode d’évaluation, le Service attribue une part grandissante à l’opinion des athlètes au sein du programme. Un certain nombre de standards sont établis. Un seuil de 60% de victoires par saison est notamment en place. « C’est selon moi la seule façon d’avoir une expérience véri-tablement enrichissante », soutient Gélineau. « Je m’attends à ce que les équipes [de l’Université d’Ot-tawa] soient plus performantes que

celles de plusieurs autres institu-tions. »

Pas de solution à court terme

Pour ce qui est du remplacement de Brown, il n’y a pas encore de candidat en vue pour le Service, mais celui-ci a déjà un « profi l » établi pour guider les recherches. « Nous préférerions avoir une femme. Pour nous, il faut chercher des gérants-entraîneurs. Je pourrais donner des noms maintenant, mais ce serait une solution à court terme. Il faut vraiment penser à long terme, c’est la seule façon de bâtir un pro-gramme », explique Gélineau.

Selon certaines sources, il est possible que certaines des athlètes qui ont décidé de quitter l’équipe au début de la dernière saison, et qui sont encore éligibles au niveau in-teruniversitaire, pourraient décider de revenir l’année prochaine.

BASKET-BALL FÉMININ

Fin de l’ère Brown

L’équipe féminine de basket-ball aura un nouvel entraîneur l’année prochaine. Le Service des sports a décidé de ne pas renouveler le contrat de Carlos Brown. Photo par Simon Cremer.

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Sports

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Pour la première fois de son histoire, cette saison, la section Sports de La Rotonde attribue des prix de � n d’année pour souligner les performance des athlètes interuniversitaires de l’Université d’Ottawa. Voici les joueurs nominés pour les sports masculins. À la page suivante : les sélections pour les sports féminin. La semaine prochaine, La Rotonde choisira les gagnants masculins.

Textes de Simon Cremer et Romain Guibert. Photos par Simon Cremer, Francis Chartrand et Karine Desjardins.

La Cavalcade 2008 - Sports masculinsCAVALCADE 2008 » SPORTS MASCULINS

» RECRUE DE L’ANNÉEVise à souligner la performance d’une athlète des Gee-Gees à sa première année avec l’équipe.

Marc-André Saint-Hilaire - Football

En seulement quatre matchs, Saint-Hilaire, un receveur éloigné de pre-mière année, a montré beaucoup de potentiel. Il a aussi maintenu une moyenne de 20 verges sur les re-tours de botté. L’équipe de football est probablement l’une des plus dif-fi ciles à percer, mais Saint-Hilaire en a été capable.

Jacob Gibson-Bascombe– Basket-ball

12 parties jouées, 46 points. Il a brillé dans la première moitié de saison comme le sixième homme de l’équipe de basket-ball masculin. Le cadet des Gibson-Bascombe s’est cependant cassé le pied à la mi-jan-vier, ce qui a mis fi n à sa saison.

Riley Whitlock – Hockey

11 victoires, 5 défaites, pourcentage d’effi cacité de 91,6 %. L’entraîneur lui a accordé toute sa confi ance en fi n de saison, lui donnant le fi let pour toute la série face aux Varsity Blues de Toronto.

» PERFORMANCE DE L’ANNÉEVise à souligner une performance individuelle mémorable dans un match.

Yannick Charron contre UOIT

4 passes dans une victoire de 6-0 face à l’UOIT. Ce blanchissage a lancé Ottawa sur une importante série de victoires face à Concor-dia puis McGill, leur assurant un billet pour les séries éliminatoires.

Josh Sacobie contre Windsor

280 verges, 3 passes de touché dans la seule première demie face aux Lancers de Windsor. Cette perfor-mance lors du dernier match de la saison lui a permis d’établir des re-cords d’équipe à plusieurs niveaux. Les Gee-Gees ont aussi pu conclure la saison avec une fi che parfaite de 8-0.

Josh G-B contre Laurentienne 27 points, 4 tirs à trois points dans une victoire de 87-64 face à l’Uni-versité Laurentienne. Il a contri-bué à l’explosion des Gee-Gees au troisième quart, qui y ont inscrit 34 points. Il a aussi fait de savantes passes à Sean Peter, lui aussi auteur de 27 points cette soirée là.

» ATHLÈTE FINISSANT DE L’ANNÉEVise à célébrer l’athlète ayant connu le plus de succès dans sa dernière année d’éligibilité au niveau interuniversitaire.

Naim El-Far - Football

Le joueur de ligne offensive a parti-cipé au camp des agents libres pour la Ligue canadienne de football, et a été invité au combiné d’évaluation. Au dire de l’entraîneur-chef Denis Piché, son vétéran était « une bête dans la salle d’entraînement ».

Ara Tchobanian - Football

21 placements, 106 points. Le bot-teur a mené le Sport interuniversi-taire dans ces catégories. Il a aussi établi des records d’équipe au terme de ses 5 années avec les Gee-Gees.

Rob Jarvis - Hockey

6 bus, 12 passes en 29 matchs, 18 minutes de pénalité. Rob Jarvis a été l’un des défenseurs les plus constants de l’équipe, jouant en toutes situations. Jarvis, qui a été un temps projeté comme espoir de la LNH, a terminé de belle façon son passage à Ottawa, menant les défen-seurs de l’équipe en points.

» ATHLÈTE ÉMERGEANT DE L’ANNÉEVise à souligner l’émergence d’une athlète déjà établie sur la scène interuniversitaire.

Yanick Charron - Hockey

13 buts, 28 points. Deuxième der-rière McDonald, l’athlète de Hull a éclos à sa deuxième année avec Ottawa. On s’attend à ce qu’il s’im-plique plus offensivement l’an pro-chain, avec le départ de Nick Ver-nelli.

Dax Dessureault - Basket-ball

49 blocs, 12,14 points par match, 7,45 rebonds par match. Le centre originaire d’Embrun a rafl é le titre de joueur défensif de l’année dans le Sport universitaire ontarien (SUO). Un titre pleinement mérité pour le joueur de quatrième année.

Dan McDonald - Hockey

14 buts, 32 points. L’attaquant a dominé dans toutes les catégories offensives de son équipe tout en res-tant discipliné (6 minutes de péna-lités seulement). Il a aidé la troupe de Dave Léger à combler la perte de Ben McLeod.

» MATCH DE L’ANNÉEFootball contre Windsor

Le match de tous les records : la formation 2007 de football de l’Université d’Ottawa est passée à l’histoire avec une victoire de 43-2 sur Windsor. Ara Tchobanian et Josh Sacobie ont brisé de nombreux records d’équipe en route

Basket-ball contre Toronto : demi-� nales de l’Est

Un match lourd de conséquences, les deux équipes se battant pour la deuxième place dans l’Est, derrière Car-leton. Performances ahurissantes, et une fi n dramatique, Ottawa ayant perdu Josh Gibson-Bascombe, mais ce sont les Gee-Gees qui ont eu le dernier mot en séries.

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Sports le 25 mars 2008

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La légitimité d’un entraîneur est un sujet épineux. D’autant plus quand c’est une équipe interuniversitaire.

Quand j’ai su que Carlos Brown ne serait pas de retour avec les Gee-Gees l’an prochain, je dois avouer que j’étais surpris.

Certains diront que non, au contraire, ce n’était qu’une question de temps. Mon confrè-re Ben Myers, du Fulcrum, a d’ailleurs tout fait sauf dire que Brown n’avait plus sa place à Ottawa. J’y ai également fait allusion dans ces pages, mais contrairement à mon homologue anglophone, je dois avouer ne jamais avoir eu le cran de véritablement prendre position.

Sérieusement, jusqu’à la fi n, j’y croyais, au plan du pilote . Et l’équipe a effectivement évolué énormément au cours de l’année.

Dans les premiers mois, même pour votre humble serviteur (qui est loin d’être un fi n connaisseur de basket, soit dit en passant), il était évident que certaines des recrues ne sa-vaient pas où donner de la tête. Et en même temps, on voyait les vétéranes, les Laurie, Love et Van Hooydonk principalement, se donner match après match, souvent à perte. Sarah Van Hooydonk a notamment fait preuve d’une té-

nacité exceptionnelle tout au long de l’année.La première victoire contre le Collège mili-

taire royal a semble-t-il transformé l’équipe. Après ce match à la mi-janvier, les Gee-Gees ont tout de suite semblé plus concentrées. C’est à ce moment qu’on a vu l’émergence, no-tamment, de Hannah Sunley-Paisley.

En fait, l’équipe s’est retrouvée soudaine-ment dans la course pour la dernière place en série, en n’ayant qu’un petit « 1 » dans la colonne des victoires. Pourtant, c’était bien le cas. Après avoir bien fi guré contre Carleton, Ottawa a réalisé la surprise en battant les Gol-den Gaels de Queen’s à Kingston.

Mais les rêves de séries éliminatoires (dé-formés par le nombre disproportionné d’équi-pes qui font ces séries, il faut le préciser) se sont évanouis avec la défaite crève-cœur (68-66) contre ces mêmes Gaels.

Somme toute, c’était un vrai chemin de croix pour les Gee-Gees, et en bout de ligne, il y avait comme maigre récompense une vic-toire sur le CMR.

Tel qu’indiqué dans cette édition, la perfor-mance de l’équipe n’est qu’un facteur parmi d’autres qui ont fi nalement conduit à la déci-

sion du Service des sports de remercier Carlos Brown.

Les directeurs ont pris en considération une multitude de facteurs, comme le rende-ment du programme d’une année à l’autre, comment la transition s’est faite entre Angie McLeod et Carlos Brown et l’expérience des joueuses au sein de l’équipe.

Seul le temps dira si la décision sera béné-fi que pour le programme. Mais ce qui est de plus en plus clair, c’est qu’il était temps de changer d’air. Et c’est là un problème intrin-sèque à l’embauche d’anciens joueurs comme entraîneurs.

En règle générale, un entraîneur sportif a pratiqué lui-même, pendant une période va-riable, son sport. Regardez dans la Ligue natio-nale de hockey (LNH), où certains ont réalisé de longues carrières professionnelles, d’autres très courtes : Wayne Gretzky, Guy Carbonneau (plus de 1300 matchs dans la Ligue nationale), mais aussi Jacques Martin (deux ans au niveau universitaire américain seulement), Alain Vi-gneault (royalement 42 parties dans la LNH) et pourquoi pas Don Cherry (carriériste dans la Ligue américaine, un seul match dans le cir-

cuit majeur) ou Scotty Bowman (trois ans au niveau junior). Des exemples radicalement dif-férents les uns des autres.

Ce qui est dangereux avec les anciens joueurs, c’est qu’ils ont la tête dure. Dange-reusement dure. Les athlètes qui ont connu le succès ont été conditionnés pour faire fi des critiques et de l’adversité, et de suivre le sacro-saint plan de match.

Après le fi asco en basket féminin, j’ai eu l’impression que l’entraîneur Brown a abordé la situation comme un nouveau défi . Et que coûte que coûte, il allait tout donner pour le surmonter. Remarquez que je fais ces obser-vations sans avoir moi-même assisté à un en-traînement de l’équipe, et sans avoir été sur la route avec elle.

Ultimement, on l’a vu avec les évènements de cette semaine, il a eu tort. Est-ce qu’en ajus-tant ses techniques en cours de saison, les cho-ses se seraient déroulées différemment? C’est possible de le penser, mais impossible de le dire. Tout ce qu’on peut voir, c’est que le Ser-vice des sports a pris une décision. Reste à voir comment l’équipe réagira l’année prochaine.

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Pas qu’on l’avait vu venir, mais…

ProlongationSimon Cremer, chef de pupitre, Sports

Université d’Ottawa

Pour en savoir davantage sur la campagne contre la violence sexuelle :

www.harcelement.uOttawa.ca

En partenariat avec le Service de la protection, le Bureau d’intervention en matière de harcèlement sexuel et la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa.

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Soyez à l’écoute

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Campagne : 25 au 28 mars 2008

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1er juin 2008

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Le match le plus enlevant et épous-toufl ant n’a pas été diffi cile à déter-miner. Le choix s’est arrêté sur la dernière rencontre des Gee-Gees, toutes compétitions confondues, l’équipe féminine de hockey ayant comblé un défi cit de cinq buts pour l’emporter 7-6 face à St. Francis Xavier.

Cette victoire dans le cham-pionnat national leur a permis de décrocher la cinquième place, une performance d’un cran supérieur à l’an dernier. Ce n’est pas tant le résultat que l’on va retenir, mais la façon avec laquelle il a été acquis.

À deux reprises, Ottawa était mené de cinq points (5-0 puis 6-1), ce qui a conduit à un changement de gardien. Mais la bougie d’allu-mage a été la célébration de Chris-tine Allen. Elle a réduit l’écart à 6-3 avant de rentrer au vestiaire. « Le but en infériorité de Kim Kerr et la célébration de Christine Allen ont été les deux revirements pour notre équipe », confi rmait l’entraî-neur-chef Shelley Coolidge.

En troisième période, les Gee-Gees ont inscrit trois buts sans ré-plique. C’est Kim Kerr qui a envoyé les deux équipes en prolongation en réalisant un tour du chapeau pour

son dernier match en carrière. Per-sonne n’a tranché en prolongation, si bien que ce match sensationnel s’est terminé en tir de barrage.

Et qui d’autre qu’Érika Pouliot pour ouvrir le bal. La recrue, qui a bloqué un lancer dans les der-nières secondes du temps sup-plémentaire, s’est élancée la pre-mière et a battu Crystal Stewart. Mandi Duhamel a doublé la mise sur le tir suivant, la rondelle glis-sant tout doucement entre les jambières de la gardienne néo-écossaise.

Dans le camp ottavien, Jessika Audet, venue en relève à Melissa Dipetta, a été parfaite, bloquant trois lancers pendant qu’un autre ratait la cible. Même Brayden Fer-guson, auteure de 25 buts en 21 matchs en saison, n’a pu battre Audet. C’en était fait d’une équipe qui avait conservé un dossier de 21-0 en saison, mais de 0-3 aux Nationaux.

« On est surprises de la façon dont elles ont terminé le match. Elles ont élevé leur jeu d’un cran et pris la décision qu’elles étaient là, qu’elles pouvaient le faire », confi ait Coolidge.

—Romain Guibert

Comment ne pas attribuer le titre de recrue de l’année à une joueuse de l’équipe de basket-ball ? En pleine reconstruction, elle a dû compter sur de solides perfor-mances de ses recrues pour limi-ter les dégâts. Le choix s’est arrêté sur l’une d’elles, Hannah Sunley-Paisley. « J’ai l’impression d’avoir accompli beaucoup de choses en temps que recrue; et je n’aurais pu le faire sans mon équipe et les entraîneurs. J’ai appris tellement des gens autour de moi et j’espère bâtir sur ce que j’ai fait cette année pour la saison prochaine », résume la centre des Gee-Gees.

L’athlète de Toronto, qui n’a raté qu’une rencontre, n’a été devancée que par trois coéquipières dans la colonne des points, avec 124. Sa meilleure performance a eu lieu lors de l’avant-dernier match, contre Queen’s. Menant son équipe, elle a récolté 17 points et huit rebonds pour être le rouage principal de la remontée des Gee-Gees. Ottawa avait inscrit 45 points en deuxième demie, échouant à deux points de la victoire.

Sunley-Paisley a réalisé une saison en dents de scie, mais

on ne peut demander le ciel à une joueuse de première année. L’équipe est souvent passée à un cheveu de remporter un match, mais l’effort irrégulier sur les 40 minutes leur a coûté cher. La ré-gularité rentre avec le métier et l’expérience acquise cette année sera bénéfique pour l’avenir.

Malgré tout, l’entraîneur Carlos Brown lui a témoigné beaucoup de confi ance en fi n de saison, en la mettant souvent dans le cinq par-tant. En jouant près de 22 minutes par match cette année, Sunley-Pais-ley a fait sa niche au sein du Gris et Grenat, qui avait perdu quatre vé-téranes à l’aube de la saison.

Une mention honorable devrait tout de même être attribuée à Émilie Morasse, qui a mené tou-tes les recrues dans les catégories statistiques importantes. Per-formant spécialement bien sous pression, elle sera un pilier im-portant dans la reconstruction de l’équipe. Morasse a fourni beau-coup de stabilité à une équipe qui en avait grandement besoin, et sera sans aucun doute appelée à jouer un rôle encore plus impor-tant l’an prochain.

—Romain Guibert

L’équipe de basket-ball féminin a réalisé une piètre saison, ne rem-portant que trois matchs dans toute l’année. Mais malgré cette performance pour le moins déce-vante, le dernier rendez-vous des Gee-Gees au Pavillon Montpetit a été mémorable. Sarah Van Hooy-donk a été sensationnelle, inscri-vant un total de 30 points dans une convaincante victoire 86-69, dans ce qui pourrait s’avérer être son dernier match pour le Gris et Grenat.

« C’était la première fois que je savais que c’était mon dernier match, je tenais à vraiment tout donner et tout laisser sur le ter-rain ».

Chose promise, chose due. L’athlète d’Edmonton a été tout simplement dominante, réussis-sant cinq de ses six lancers de trois points, et sept de ses dix lancers-francs. Le tout après avoir été honorée en tant que fi nissante du programme de basket-ball fémi-nin le soir même, à la mi-temps.

Malgré cela, il reste à Van Hooydonk une dernière année d’éligibilité. Selon ce qu’elle déci-dera de faire au niveau universi-taire, elle pourrait encore revenir pour un dernier tour de garde l’an prochain. Avec une performance comme celle contre les Paladins du CMR, les partisans des Gee-Gees doivent espérer qu’elle le fasse.

—Simon Cremer

Pour sa deuxième année avec l’équipe, sa première comme par-tante, Amanda Robinson s’est vé-ritablement imposée en défense pour les Gee-Gees, au sein d’une des équipes les plus solides de l’Ontario. Mais ce sont surtout ses qualités offensives qui ont fait par-ler d’elle. L’athlète de Fredericton a inscrit sept buts, tous dans une période de sept matchs, et tous sur lancers-francs. Robinson a été ho-norée par le titre de Joueuse par excellence, et une place au sein des équipes étoile provinciale et natio-nale.

—Simon Cremer

« Plus une passeuse joue bien, plus elle devient invisible », faisait remar-quer l’entraîneur Lionel Woods. Alors que Christine Lamey a attiré le gros de l’attention, Laura Simons a, sans faire de bruit, effectué une saison tout aussi extraordinaire. Simons a formé un tandem explosif avec Lamey, mais la passeuse-étoile s’est démarquée en fournissant ses autres attaquantes

L’athlète originaire de London a ins-crit 620 passes, se classant au 13e rang national, et au quatrième de l’Ontario, la propulsant à une troisième nomina-tion à la première équipe d’étoiles du SUO.

—Simon Cremer

Recrue de l’année:Hannah Sunley-Paisley

Match de l’année:Hockey contre SFX

Athlète émergeante:Amanda Robinson

Finissante:Laura Simons

CAVALCADE 2008 » SPORTS FÉMININS » REMISE DES PRIX

Performance de l’année :Sarah Van Hooydonk vs. CMR

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Sports

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Sports le 25 mars 2008

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BASKET-BALL MASCULIN

Le début d’année a été époustou-fl ant. Les Gee-Gees, même avec la perte de joueurs importants l’année précédente, n’ont pas connu de dé-faite avant le début du mois de dé-cembre, contre Brock, les éventuels champions nationaux.

Les choses se sont corsées cepen-dant après la pause des examens, quand, lors d’une victoire de 87-64 sur l’Université Laurentienne, le Gris et Grenat a perdu les services de Jacob Gibson-Bascombe.

Le cadet Gibson-Bascombe en a impressionné plus d’un, pour sa pre-mière année au niveau interuniversi-taire. Il a dès le début de l’année joué un rôle central au sein de l’équipe. Mais le sixième homme des Gee-Gees tenu au banc pour la deuxième moitié de la saison avec une fracture au pied, ce sont les vétérans qui ont écopé, comme l’explique Deaveiro : « Ce que Jacob nous donnait, c’était de permettre à ces joueurs de se re-poser. Josh et Sean ont joué beau-coup trop cette année. »

Ce manque de profondeur aura coûté cher aux Gee-Gees. Alors qu’en première moitié de saison, leurs chances étaient bonnes d’avoir l’autre laissez-passer pour le premier tour des éliminatoires, et l’avantage du terrain, l’équipe a fi nalement glissé en troisième place de la sec-tion Est du SUO. Une victoire contre Ryerson en premier tour a envoyé les Gee-Gees du côté de la capitale provinciale, pour ce qui allait être l’un des matchs les plus importants, et des plus serrés de l’année.

Partie cruciale contre Toronto

En deuxième ronde des séries, les Gee-Gees ont créé la surprise en ve-

nant à bout 63-61 des Varsity Blues de Toronto en demi-fi nale de l’Est. Les Blues, certainement l’une des meilleures équipes de l’Ontario, avaient donné du fi l à retordre à Ot-tawa, remportant les deux matchs en saison régulière entre les deux formations. Le deuxième de ces af-frontements, au Pavillon Montpetit, avait été particulièrement specta-culaire, même s’il n’a pas tourné en faveur du Gris et Grenat. Devant des gradins combles, déjà sans les servi-ces de Sean Peter, Ottawa a notam-ment enchaîné 17 points de suite en début de deuxième demie, avant de perdre non seulement le match, mais aussi un autre joueur-clé, Josh Gibson-Bascombe.

Le troisième rendez-vous entre les deux équipes a été tout aussi in-tense. C’est Ottawa qui a eu le dessus in extremis, l’emportant 64-61. Josh Gibson-Bascombe, puis Dax Dessu-reault ont réalisé des performances importantes, respectivement dans la première et la deuxième demie.

Mais cette victoire surprise serait venue trop tôt. Dax Des-sureault a lui-même conclu que les Gee-Gees ont « atteint leur sommet trop tôt ». Après une défaite en fi nale de l’Est contre Carleton, les Gee-Gees se sont inclinés contre

Brock dans la fi nale de consolation, qui déterminait la troisième équipe prenant part au championnat natio-nal.

Sean Peter : retour incertain

Sean Peter a été honoré par son entraîneur à l’occasion du dernier match de la saison, comme le seul fi nissant de l’équipe. Bien qu’il lui reste encore une année d’éligibilité au SIC, Peter, qui a mené les siens en points cette année, pourrait tenter de percer au niveau professionnel, en Europe, peut-être en Suède ou au Danemark. « C’est là que les joueurs du SIC vont s’ils veulent continuer à jouer », explique Deaveiro.

La saison s’est amèrement terminée pour l’équipe de

basket-ball masculin. Les Badgers de Brock, la formation

qui les a éliminés des séries, a � nalement remporté un

championnat national tru� é de surprises. Simon Cremer

a rencontré l’entraîneur-chef des Gee-Gees, David Deaveiro,

pour revenir sur une saison somme toute positive.

« Même si on est déçus, j’ai trouvé que nous avons fait beaucoup de bonnes choses cette année. »

Peter irait ainsi dans les traces de son ancien coéquipier, Curtis Sha-kespeare. L’ancienne vedette des Gee-Gees a récemment signé un contrat avec une équipe de Londres, qui évolue en deuxième division de la Ligue anglaise.

L’émergence de Dax

Alors que Josh Gibson-Bascombe s’est attiré beaucoup d’attention, selon Deaveiro, Dax Dessureault est réellement devenu un élément es-sentiel aux succès de l’équipe cette année. « C’était la première année où il ne jouait pas dans l’ombre de Curtis Shakespeare, c’est vraiment cette année où il a percé. »

La victoire en demi-fi nale de sec-tion, contre Toronto peut notam-ment être attribuée en grande partie à la performance de Dessureault, en particulier dans la deuxième demie. À l’inverse, toujours selon Deaveiro,

c’est parce que le centre d’Embrun n’a pas bien joué que les Gee-Gees se sont ultimement inclinés face à Brock. « Mais sans Dax, on ne se se-rait pas rendus jusqu’à Brock ». Sa présence sous le panier, tant en at-taque qu’en défense, est un élément capital du jeu des Gee-Gees.

Relève partiellement nébuleuse

Mis à part les cinq partants des Gee-Gees, un seul joueur a vraiment réalisé avec constance de bonnes performances : Nemanja Baletic. L’attaquant, qui suppléait d’ordi-naire David Labentowicz, Baletic a impressionné Deaveiro. En re-vanche, Vlad Pislaru a connu une première saison plutôt décevante. Le garde originaire de Toronto a eu plusieurs chances de briller, et a montré parfois son talent, mais a été trop inconstant. Justin Bell et Marvin Bazille, deux autres jeunes

prometteurs, ont eu tous les deux moins de temps de jeu mais ils doi-vent encore progresser.

Le recrutement cherchera prin-cipalement à combler le manque de profondeur à l’arrière. Pour l’instant, des joueurs de Toronto et Montréal ont montré leur intérêt, sans donner de garantie.

Seul nom confi rmé : Louis-Philli-pe Gauthier, un attaquant de 6 pieds 8 qui a évolué avec les Coyotes de la Cité collégiale pendant deux ans, obtenant une place au sein de la deuxième équipe-étoile de la li-gue de basket-ball intercollégiale ontarienne.

Dans l’éventualité où Sean Peter reviendrait pour une cinquième an-née, les Gee-Gees auraient les cinq mêmes partants que cette année. Un avantage non négligeable, si l’on considère que Brock, Toronto et Carleton perdront tous au moins deux joueurs partants.

« Je crois la saison prochaine, sera meilleure que cette année »-David Deaveiro

Josh Gibson-Bascombe fait face à un défenseur de l’Université Laurentienne, sous le regarde de Sean Peter. Photo par Simon Cremer.

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le 25 mars 2008 • Vol. LXXV No. 22

Éditorial

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RÉDACTION

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ActualitésAndréanne Baribeau (Chef de pupitre)Céline Basto (Adjointe) [email protected]

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ÉDITIONS ET VENTES

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Représentant de la publicitéFrançois Dionne819 562 [email protected]

La Rotonde est le journal étudiant franco-phone de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par la Fédération étudi-ante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), et distribué à 6000 copies dans la région d’Ottawa-Gatineau. Il est fi nancé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde est membre du Carrefour inter-national des presses universitaires franco-phones (CIPUF) et de la Presse universi-taire canadienne (PUC).

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le 25 mars 2008LaRotonde

Le journal étudiant francophone de l’Université d’Ottawa

75ans

Forces canadiennesdans les médias étudiants

La fi n des

« Sachez que je suis tout à fait pour que les étudiants aient un choix de produits sur le campus. » Quel point de vue radical. Est-ce exprimé par ce jour-nal? Non. Par un membre de l’exécutif de la FÉUO? Non plus. Peut-être un membre de l’exécutif de la GSAÉD? Toujours pas. L’auteur de cette citation n’est nul autre que le vice-recteur pro tempore aux affaires universitaires, Bruce Feldthusen, qui faisait référence au monopole que détenait naguère Coca-Cola. Bienvenue au monde des contradictions de l’administration de l’Université d’Ottawa.

Récemment, l’Université d’Ottawa a renouvelé de façon très discrète son contrat avec Chartwells, assurant une exclusivité des services alimentaires à cette dernière sur le campus. Il semblerait que la défi nition d’un monopole varie selon le produit en question. Victor Simon, vice-recteur aux ressources, explique que Chartwells n’a pas vraiment un mono-pole sur le campus, puisque : « Il y a toujours le cen-tre-ville où les gens peuvent aller manger. » Quelle logique ! Si Feldthusen partageait ce point de vue, il aurait tout simplement rejeté l’idée que Coca-Cola détienne un monopole, puisqu’un étudiant peut se déplacer hors du campus pour s’acheter un Pepsi.

Mais l’élasticité des termes n’est pas le seul pro-blème avec la logique de Victor Simon. Le vice-rec-teur encourage explicitement les étudiants insatis-faits à aller manger ailleurs que sur le campus. En quoi est-il favorable pour l’Université de voir ses étudiants quitter le campus et dépenser des som-mes importantes d’argent ailleurs pour avoir un choix?

Le comble des contradictions revient sans doute au directeur des services communautaires, Marc Duval. « Toutes les universités en centre urbain font face au défi de maintenir la population univer-sitaire sur le campus. On est en concurrence avec tous les autres endroits autour de l’Université. (…) Si [Chartwells] n’offre pas ce que tu veux, tu vas manger ailleurs. » Ah bon. L’homme qui s’occupe de la vie communautaire sur le campus encourage implicitement les étudiants à aller ailleurs, au lieu de militer en faveur d’un choix sur le campus.

La question ne repose pas seulement sur Char-twells. Celle-ci a fait d’immense progrès au cours des dernières années pour varier son menu. C’est le principe même de continuer un monopole, qui ne semble satisfaire aucun étudiant, sans même consulter les syndicats étudiants sur le campus. Quand Victor Simon déclare que « le contrat est entre l’Université et Chartwells. Il ne regarde pas la Fédération étudiante », il fait preuve d’une mau-vaise foi exemplaire. Prétendre que la Fédération étudiante n’est pas concernée montre l’arrogance de cette administration.

Le ridicule de cette situation est illustré par Ma-thieu Laperle, gestionnaire aux Services alimen-taires : « On voit ce qui se fait au centre Rideau, dans le marché, et même sur les campus des autres universités. Ces observations ont pour but d’obser-ver la possibilité d’offrir ces mêmes services sur le campus. » Voila une idée radicale pour l’adminis-tration de l’Université d’Ottawa : au lieu d’imiter ce qui se fait ailleurs, pourquoi ne pas l’offrir tout sim-plement en laissant place à la concurrence ?

Encore une fois, cette situation témoigne autant de l’arrogance de l’administration de l’Université d’Ottawa que du peu d’effi cacité de nos syndicats étudiants, qui ne sont même plus consultés avant d’être mis devant le fait accompli. Bienvenue à l’Université d’Ottawa.

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Un monopole est un monopole, Victor Simon

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