20070917

Upload: haouachem

Post on 06-Jul-2015

351 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

El Watan dernire tape de linstruction autour de La laffaire des cadres de la police impliqus dans le scandale de la BNA a eu lieu hier au tribunal de Bab El Oued La surprise aura t labsence de Sbih, lex-directeur de la clinique des Glycines mise sous contrle judiciaire a t leve sans Sa explication justice algrienne sillustre ces La derniers mois par des privilges quelle accorde des justiciables au-dessus des lois.e juge dinstruction prs le tribunal de Bab El Oued, Alger, a entendu hier les quatre cadres de la police impliqus dans laffaire de Achour Abderrahmane, richissime commerant au centre du scandale de la Banque nationale dAlgrie (BNA). Il sagit de la dernire tape de linstruction avant de clore ce dossier volumineux qui ce jour na pas lev le voile sur les circonstances qui ont permis la remise par les services de police dun document qui le blanchit et quil a utilis au Maroc pour se dfendre contre son extradition. (Suite page 3) Salima Tlemani

LE QUOTIDIEN INDPENDANT - Lundi 17 septembre 2007

N 5126 - Dix-septime anne - Prix : Algrie : 10 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

CORRUPTION, MALVERSATIONS, DTOURNEMENTS

Des justiciables au-dessus de la loiL

UN JEUNE HOMME TU PAR LES GARDES FRONTIRES PRS DE TLEMCEN

INTEMPRIES

VIOLENTES MEUTES SOUANITlemcen De notre bureau

H ier, les jeunes de la commune frontalire de Souani, 25 km de Maghnia, sont sortis dans la rue pour dnoncer l'assassinat dont a t victime un des jeunes de leur village. Selon les premiers tmoignages recueillis sur place, le jeune F. Houari, g d' peine 22 ans, qui accompagnait un ami bord d'un vhicule de type Mercedes 123, a t abattu par un garde-frontire au centre de

jeune g de 22 ans a t tu hier vers 11h Un dune balle tire par un garde-frontire Aussitt, des meutes ont clat Souani, commune situe 25 km de Maghnia et 90 km de Tlemcen.l'agglomration, la balle l'ayant atteint la tempe. Sur les lieux, au milieu d'une colre indescriptible, des tmoins oculaires ont expliqu que la Mercedes qui revenait du trac frontalier tait probablement pourchasse par la Toyota Station de la gendarmerie, ce qui explique la vitesse des deux voitures. Et ceux qui connaissent notre rgion ont dj une ide sur les courses poursuites de nuit comme de jour entre les services de scurit et les jeunes qui s'adonnent

la contrebande. Selon toute vraisemblance, le garde-frontire avait somm le conducteur de s'arrter. N'ayant pas obtempr, le gendarme a tir sur le vhicule en fuite. La ou les balles ont atteint mortellement le jeune. Selon les mmes tmoignages, le conducteur de la Mercedes, s'apercevant de la gravit de la blessure de son compagnon, fona toute vitesse vers le dispensaire du village et les balles continuaient de pleuvoir sur la Mercedes. (Suite page 3) C. Berriah

Dgts importants lest du paysLes mauvaises conditions climatiques qui ont svi l'est du pays au cours des deux derniers jours, marques par des pluies torrentielles et des rafales de vent, ont caus des dgts humains et matriels considrables dans plusieurs wilayas. (Suite page 4) S. A.

LES ZAOUAS : GRANDEUR ET MISRE DE LISLAM MARABOUTIQUE

IRG

DE ABDELKADER EL DJILANI AU CHEIKH BOUTEFLIKAPHOTO : B. SOUHL/ARCHIVES

LE BARME SERA REVU

C'est au XVe sicle que les zaouas ont commenc se rpandre dans le Maghreb o elles ont constitu un rempart contre l'occupant avant de se plier l'ordre colonial Combattues par Ben Badis pour charlatanisme, ce n'est que sous Chadli qu'elles ont connu un dbut de rhabilitation avant que le prsident Bouteflika n'en fasse ses meilleurs allis lectoraux.lles fascinent, elles intriguent, elles droutent. Certains les assimilent une socit savante, une coterie d'rudits, d'autres un collge d'anachortes quand la confusion smantique n'en fait pas carrment, dans certaines reprsentations, une

Une rvision du barme de lIRG par le relvement du revenu non imposable de 60 000 120 000 DA/an est prvue. P. 7

ENQUTE

LA MISE SAC DE SODIPAL

E

secte, une loge secrte. Il est vrai que leur caractre discret et l'aura qui entoure leurs vnrables cheikhs ont largement contribu faonner cette image folklorique et mythique confinant au mystre. (Suite page 2) Mustapha Benfodil

13,280 milliards de dinars ont t dilapids de la SPA Sodipal (ex-Enadipal) de Constantine. P. 5

El Watan - Lundi 17 septembre 2007 - 2

LACTUALIT LES ZAOUAS : GRANDEUR ET MISRE DE L'ISLAM MARABOUTIQUE

lachroniqueLes nouveaux proslytes Nous poursuivons aujourd'hui la suite de l'analyse propose hier afin de tenter de comprendre ensemble comment sommes-nous arrivs cette situation de blocage, voire de dficience mentale. La doctrine islamiste radicale est, avant tout, attentatoire aux liberts fondamentales et captatrice des consciences humaines dans une approche de sujtion culpabilisante. Nous le constatons, hlas, chaque jour au dtriment de l'innocence et de l'intelligence. Ds lors qu'entre temps, les diffrentes voies de militance taient passes de mode. Le nationalisme, le panarabisme, le basisme, le nassrisme, le socialisme, le trotskisme mme, n'avaient plus grce aux yeux de la socit ni l'esprit d'une intelligentsia falote et dpasse. La vacance des champs de connaissance moderne ; la carence d'un cadre conceptuel clair pour la formulation des ides audacieuses ; l'absence sur les scnes nationale et internationale, tant au niveau conomique qu'au niveau politique, des hommes et des femmes quils aient la stature et l'envergure de conduire les peuples arabes et musulmans vers plus d'mancipation, de progrs et de bien-tre, ont jet toute une jeunesse dsoriente, frustre, empresse d'agir et avide de rsultats tangibles et immdiats dans les bras tentaculaires de l'hydre islamiste radicale. En outre, la msintelligence entretenue et croissante entre les dirigeants arabes et leur impuissance dfendre la mre de toutes les causes, la cause palestinienne, pire encore leur collaboration servile avec le nocolonialisme et la vassalit de facto envers le grand Satan imprialiste ont favoris et acclr La cohorte des l'implantation de l'islamis- endoctrins est en me. Ce dernier se veut l'al- ordre de bataille, ternative politique crdi- prte relever tous ble, incontournable de par les dfis putatifs ou le parasitage de la religion islamique, seule rfrence incarns, identitaire dans toutes les contres o la tradition est bien ancre. La confiscation des bases scripturaires distordues et domestiques des fins d'adhsion militante a permis la dvotion populaire fidiste de grossir les rangs des activistes et d'accrotre le nombre des nouveaux proslytes. Mais l'ascendant moral sur les opinions publiques arabes et musulmanes de cette idologie politico-religieuse s'illustre surtout dans sa prsentation comme seul moyen efficace, radical et intransigeant de lutte pour sortir de l'ornire. Etre capable de redorer un blason plus que terni, venger l'honneur outrag, laver tous les affronts et rcuprer la richesse spolie et dilapide, tels sont les mots d'ordre de l'antiphonaire islamiste. La mobilisation est de rigueur, l'activisme bat son plein et l'enthousiasme irrflchi est dbordant. La cohorte des endoctrins est en ordre de bataille, prte relever tous les dfis putatifs ou incarns, dans une foi inbranlable rsolue changer de dessein, forcer le destin. Le temps de l'humiliation est rvolu, la communaut des croyants est embrigade, la meilleure qui soit suscite au monde, ne peut plus s'accommoder d'une vie mortifre. Le vent de l'mancipation souffle et ne fait que forcir. C'est la rvolution tous azimuts, la mtamorphose mentale est radicale. Il n'y a plus penser ou rflchir. Il faut simplement obir et excuter, eu gard l'omniprsence de l'inimiti et l'imminence du pril ravageur. Le grand effort salvateur est dployer partout et tout le temps. Tout est recouvrer et prserver : libert, dignit, vitalit et prestige. Aussi l'ensemble des charges et des obligations du militant islamiste est-il trs tendu. Celui-ci est vou constamment tre au service de En effet, servir les frres combattants, o qu'ils se trouvent, est une priorit absolue. Prfrant la mort la vie, privilgiant l'excution la rflexion, il doit, dans une culture sacrificielle labore par les doctrinaires sermonnaires, dfendre et soutenir, envers et contre tous, sa patrie, sa communaut, sa religion, son prophte, son dieu !-------------------------------------------------------------

de ghaleb bencheikh(*)

De Abdelkader El Djilani au cheikh BouteflikaSuite de la page 1lles, ce sont les zaouas, mot arabe qui drive du verbe inzawa, se retirer dans un coin. Il faut dire que l'on a fait des zaouas un fourre-tout o l'on mle l'sotrique et l'exotrique, le sacr et le profane, le temporel et l'intemporel, le spirituel et le social, le maraboutisme et le charlatanisme. En vrit, il y a un peu de tout cela dans la plupart des confrries religieuses. Mais ce qu'il convient de retenir d'emble, c'est que toutes les zaouas drivent, peu ou prou, de l'une des grandes voies mystiques (ettourouq essoufia) et sont bties, en tout cas en thorie, autour d'une doctrine soufie, autour d'un grand matre, un cheikh, un ple (qotb) comme disent les mystiques persans. L'avnement de l'Islam au VIIe sicle de notre re a t suivi par un important travail juridique, politique, social et civilisationnel qui a permis de jeter les fondements socitaux du nouvel empire en expansion en en soulignant les contours culturels et identitaires. Ce travail horizontal de construction de la oumma et de son bras sculier, le califat et son appareil, avec tous les dmembrements institutionnels affrents, sera accompagn ds le dbut du second millnaire par un travail vertical d'introspection et de contemplation. Il tombe sous le sens que l'homme nouveau, le musulman, a toujours vcu cette double dimension sans heurt, et, sous ce chapitre, le soufisme comme attitude individuelle, a sans doute commenc ds l'an I de l'Hgire quand les fidles quitistes se retiraient dans leurs zawiya (angle, recoin) pour invoquer les noms sacrs d'Allah en s'adonnant au dhikr. Mais la nouveaut rside, d'un point de vue sociologique, dans le fait que, de strictement individuelle, la pratique soufie a commenc s'organiser en communaut, en ordre quasi monacal, bref, en confrrie. Ceci est le premier aspect. Le second aspect a trait la qualit morale, au statut et la stature du matre autour duquel telle ou telle confrrie va prendre corps. Figure tutlaire, autorit adule, le patriarche soufi doit videmment rpondre un profil bien prcis pour prtendre s'entourer d'adeptes et de disciples. Imprgns de la lumire divine, les grands ples de la mystique musulmane ont tous eu un parcours plus ou moins similaire alliant une vie de prgrination en qute de savoir, de La Mecque Tombouctou, et des moments de khoulwa et de retraite, gnralement vers la fin de leur itinraire, pour se consacrer une vie de mditation et de dvotion. Il est admis qu' ce stade de leur parcours initiatique, les grands matres atteignent une station spirituelle qui confine la saintet, celle-ci se manifestant par des rves o le Prophte leur apparat. Le point culminant de ce parcours est lorsqu'ils accdent au sirr (secret) divin et qu'ils deviennent dpositaires d'un savoir sotrique, assorti d'un rituel, et dont la transmission donne sa raison d'tre proprement dite la confrrie.

E

Nes au XIIe sicle, les confrries religieuses ont toutes pour matrice les grandes voies mystiques d'obdience soufie apparues en Orient

DE BOUKHARA MASCARA Les historiens s'accordent dire que les grands ordres mystiques ont commenc se propager partir du XIIe sicle en Orient et au XVe sicle au Maghreb. La figure du lgendaire Abdelkader El Djilani, qui naquit dans la province de Gilan, en Iran, vers la fin du XIe sicle et mourut vers l'an 1166, constitue sans doute la source primordiale

de tous les ordres soufis. Son nom est attach la plus clbre des voies mystiques : la tariqa qadiriya. Celle-ci existe encore nos jours et on lui connat en Algrie un adepte de renom en la personne de l'Emir Abdelkader. Outre cette importante confrrie, d'autres verront le jour au gr des salihine qui les gratifieront de leur baraka. En sus de la qadiriya fortement ancre l'ouest du pays, les zaouas les plus en vue dans nos contres sont la tidjaniya (du nom de son fondateur Sidi Ahmed Ibn Mohamed Ibn Mokhtar Tidjani) dont le califat est An Madhi, dans la wilaya de Laghouat, et la rahmania (fonde par Sidi M'hamed Ben Abderrahmane Ben Ahmed El Ghechtouli El Djerdjeri surnomm Bouqobrine), qui est solidement implante en Kabylie ainsi que dans la steppe mridionale, notamment El Hamel, prs de Bou Sada. En plus de ces trois grandes confrries, d'autres zaouas rayonnent un peu partout comme la alawiya, la assaouiya, la derkaouiya, la chadlia, la senoucia L'influence de certaines d'entre elles comme la tidjaniya s'tend jusqu'en Afrique, en Europe, et certaines ont mme des bureaux aux Etats-Unis. La morphologie des zaouas est quasiment la mme pour toutes les confrries : une mosque, des salles de cours pour l'apprentissage du Coran et des sciences religieuses voire, galement, profanes, un dortoir pour les tudiants, des chambres d'hte pour les visiteurs venus de loin et autres gens de passage, et puis, dans un coin entour d'une grande attention, reconnaissable au faste de ses lustres et au panache de ses toffes, un mausole o repose le tombeau du matre fondateur avec, selon le cas, les caveaux de ses enfants et des cheikhs et califes les plus influents de la tariqa. Le mausole est rig en lieu de ziara et de plerinage et c'est ce qui donne gnralement sa lgitimit et sa valeur au site. A partir de l'anatomie ainsi esquisse se prcisent trois fonctions essentielles de la zaoua : la transmission de l'enseignement coranique et religieux, ceci tant la fonction pdagogique. A cela s'ajoute la fonction sociale en tant qu'hospice et espace de concertation et de dlibration sous l'gide du cheikh de la zaoua. Ce rle peut prendre des proportions autrement plus amples sur le plan politique, en fonction des ambitions, du charisme et de la personnalit du chef de la zaoua. Et puis il y a la fonction spirituelle proprement dite qui est la transmission de la doctrine du matre fondateur travers une chane initiatique, et qui ne

concerne que le club ferm des mouridine et des khouane (dits aussi lahbab) qui font figure de nophytes et qui sont placs sous l'autorit d'un moqadem, un instructeur. A ce propos, il convient donc de distinguer les initis qui font partie du premier cercle, et el ma, le grand public, constitu d'une clientle habitue honorer le marabout de ses ziarate et de ses largesses, l'occasion, et dont les plus fervents montrent une certaine promptitude croire aux miracles supposs des lawliya salihine.

QUAND LE FESTIF TRANSCENDE LE MYSTIQUE Outre cette clientle, il y a bien sr toute sorte de publics attirs davantage, pour les moins pratiquants d'entre eux, par le ct festif, communautaire, des zaouas, notamment lors des mawssems et des wadas. Dans certaines reprsentations comme il nous a t donn de le constater, il est fait une confusion entre pratiques confrriques et charlatanisme, un raccourcijustifi par quelques scnes choquantes dont certaines zaouas sont le thtre (djdib, lamentations, flagellation et autres hadhras servies par des scnographies gores ou macabres). D'autres fois, il est question de gestes pleinement intgrs au corpus des pratiques rituelles de quelques confrries qui font appel toute sorte de prouesses corporelles, voire des souffrances physiques et autres pratiques doloristes, pour parvenir des tats extatiques. Pour finir, beaucoup a t dit et crit sur le rapport trouble des zaouas au colonisateur. Pass l'ge d'or des confrries rsistantes insurges sous la frule des Abdelkader, cheikh El Mokrani et autres chefs de zaouas engags, les confrries seront vite accuses de soumission et de compromission. Elles seront farouchement combattues par les ulmas, cheikh Ben Badis reprochant la tourouqia son recours la mystification et au derwichisme ainsi que le culte des saints. Aprs 1962, Boumedine les a maintenues l'cart et ce n'est qu'avec l'arrive de Chadli au pouvoir qu'elles sont sorties de l'opprobre pour endiguer le raz-de-mare islamiste. Mais c'est certainement sous Bouteflika qu'elles seront compltement rhabilites, le chef de l'Etat n'ayant jamais cach son attachement l'Islam maraboutique, lui dont chaque visite d'inspection est ponctue d'une ziara l'un ou l'autre des gardiens munificents de notre Algrie fataliste. M. B.

PHOTO : B. SOUHIL

(*) Prsident de la Confrence mondiale des religions pour la paix

El Watan - Lundi 17 septembre 2007 - 3

LACTUALIT CORRUPTION, MALVERSATIONS, DTOURNEMENTSREPRES

Des justiciables au-dessus de la loiSuite de la page 1e parquet de Bab El Oued a inculp, faut-il le rappeler, lex-chef de la sret de wilaya de Tipaza, Zoua, plac en libert provisoire, et lex-directeur de la clinique des Glycines, Sbih (fils de lambassadeur dAlgrie en France), gard sous contrle judiciaire, alors que lancien commissaire de Kola, Gherzouli, a bnfici dun non-lieu. Les chefs dinculpation retenus contre eux sont, entre autres, corruption, abus dautorit, faux et usage de faux. La chambre daccusation a confirm les dcisions du juge, alors que neuf autres policiers et officiers de police, ainsi que six commerants ont t entendus en tant que tmoins. Cest la suite dune enqute dcide par les plus hauts responsables de la Sret nationale que le pot aux roses a t dcouvert, mme si ce jour de nombreuses zones dombre restent entires tant les vrais protecteurs ou parrains de Achour Abderrahmane au sein de l'institution policire nont pas encore t inquits. Les services de la police judiciaire dAlger, auxquels lenqute a t confie, nont malheureusement pas russi dmasquer toutes les complicits qui ont permis Achour Abderrahmane dobtenir le document, alors quil tait dj sous le coup dun mandat darrt, pour lui permettre de quitter le territoire national en toute quitude. Il sagit en fait dun rapport de quelques paragraphes tabli par la brigade conomique de Tipaza dclarant (en trois jours) lenqute mene en 2004 sur les pratiques de Achour

Des institutions et des hommes face au terrorismePar Rda Bekkat uf ! Le premier policier du pays vient de nous rassurer en ce dbut mois de Ramadhan, o l'on a pris l'habitude depuis une quinzaine d'annes de vivre une recrudescence des attentats terroristes. Les derniers en date, ceux de Batna et Dellys, avaient, il est vrai, renforc notre inquitude de voir se multiplier les attaques kamikazes contre les biens et les personnes. Le directeur gnral de la sret nationale a affirm au journal Libert que ses services et les autres avaient trouv la parade contre ces attentats suicide. Ni plus ni moins. Lui qui disait, rcemment encore, jusqu' pratiquement la veille de l'action criminelle de Batna, que l'on ne pouvait rien faire contre ce genre d'actes terroristes. Etonnant ! Et cest le moins que l'on puisse dire. Surtout quand on sait que son ministre hirarchique, en l'occurrence celui de l'Intrieur, soutenait mordicus le jour mme de la tragdie de Batna que l'on ne pouvait rien faire contre ce type dattentats. Si ce n'est compter les morts et faire le deuil. Aujourd'hui, on ne devrait plus s'en soucier, puisque M. Tounsi affirme que ses services ont les moyens de dtecter les kamikazes avant de passer l'action. Il n'en dira pas plus et l'on ne saura pas pour le moment pour des raisons videntes de scurit de quelle manire la police compte procder. Le ministre va encore plus loin et nous apprend que sa direction est en train de mettre en place un dispositif dans ce sens jusqu'en 2008. Le plus tonnant et qui devrait nous rassurer encore plus, c'est quand il affirme qu'au-del de cette date, il sera pratiquement impossible quiconque de commettre le moindre attentat ! A en croire le DGSN, 2009 sera l'anne de la paix enfin retrouve. Ce que tous les Algriens attendent depuis plus d'une quinzaine d'annes devrait donc se concrtiser avant 2010 Beaucoup de citoyens seraient presss de vivre ce futur instant. Ces propos prononcs le jour o une bombe devait faire quatre victimes ont t suivis par d'autres sur lesquels bon nombre de citoyens et de policiers ne manqueront pas de s'interroger. A la suite de la crmonie consacre l'hommage rendu l'agent de la sret nationale mort alors qu'il essayait de neutraliser le kamikaze de Batna, le premier responsable de la police n'a pas trouv mieux que d'appeler les fonctionnaires de son secteur plus de sacrifices. On est en droit de se demander quelle serait la porte de telles paroles, y compris celles qui se veulent rassurantes l'gard du citoyen ? Comment peut-il en tre autrement, lorsquau plan politique tout est plutt aux concessions l'gard de l'intgrisme et des commanditaires de la violence islamiste ? Ou alors dans le meilleur des cas, au laxisme, comme on a pu le constater avec l'affaire des adolescents recruts pour servir de kamikazes. En dpit des multiples alertes sur les activits des prcheurs et autres recruteurs qui auraient normalement suivi la disparition de ces adolescents, l'activit de ces individus s'est poursuivie normalement l'intrieur et aux alentours de la mosque de l'Appreval de Kouba sans la moindre inquitude. Les citoyens et en premier lieu les parents des adolescents concerns seraient en droit de demander : pourquoi n'a-t-on rien fait pour empcher que des jeunes inconscients aillent au suicide, exalts par des illumins nullement inquits ? Autant de questions qui renseignent sur le fonctionnement des institutions de la Rpublique et o un simple coup de tlphone, une simple injonction suffisent dmobiliser le moins zl des fonctionnaires. R. B.

L

Abderrahmane infructueuses, alors que les mouvements des chques de cavalerie, les crdits non garantis et le jeu de traites creuses et croises se sont poursuivis jusqu novembre 2005. En dtention provisoire depuis son extradition du Maroc en novembre 2006, aprs une bataille juridique de plusieurs mois, Achour Abderrahmane est souponn aussi davoir dtourn de la BNA quelque 32 milliards de dinars. Il a t inculp avec 32 personnes, dont ses associs, sa secrtaire, son pouse et les responsables des agences BNA de Bouzarah, de Zighoud Youcef, de Cherchell, de Kola, ainsi que lex-PDG de la BNA (M. Chikhi), son inspecteur gnral, le directeur rgional et celui du rseau exploitation, deux commissaires aux comptes, deux experts-comptables, le directeur du service informatique pour, association de malfaiteurs, dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux en criture bancaire, escroquerie et chques sans provision. Parmi les mis en cause, 15 ont t mis sous mandat de dpt, notamment les responsables des agences, alors que deux autres sont concerns par des mandats darrt, dont un international, lencontre de lex-directeur de lagence BNA de Bouzarah, actuellement Londres. Hier, au tribunal de Bab El Oued, saisi du dossier li au rapport de la brigade conomique de la sret de wilaya de Tipaza, la surprise a t gnrale dans les rangs de la dfense. L absence de lun des inculps, savoir lex-directeur de la clinique de la sret nationale, Les Glycines, M. Sbih, a

suscit de vives interrogations. Alors que tout le monde tait en vacances, et moins dun mois aprs que la chambre daccusation ait confirm sa mise sous contrle judiciaire, celle-ci revient sur sa dcision pour le mettre en libert. Lexplication de cette mesure, il faut la chercher ailleurs, rvlent certaines sources au fait du dossier. L o Mir Ahmed, lex-inspecteur gnral de Khalifa Airways condamn dans le cadre de laffaire Khalifa deux ans de prison ferme, a russi bnficier dune libert provisoire pour quitter la prison et, quelques mois aprs, le pays, destination du Canada o il est install. Comment a-t-il pu quitter le territoire national alors quil tait sous le coup dune libert provisoire ? Une lourde interrogation comme celle qua suscit le scandaleux procs de lancien prsident de lAssociation nationale des zaouas, Kaddour Gouache, conseiller du prsident de la Rpublique. Enrl la dernire minute, sans informer les avocats, ce procs a eu lieu trs tard dans la nuit et sest termin par la condamnation de Gouache quatre ans de prison, dont trois avec sursis. Le plus scandaleux pour la dfense est le prononc du verdict. En effet, le juge a dclar le verdict contradictoire, alors que lex-conseiller du Prsident ntait pas prsent aux dbats. Une dcision qualifie de choquante par les avocats. Ces cas de justiciables au-dessus de la loi ne sont pas isols et ont tendance se multiplier ces dernires annes, et prouvent que la justice na pas encore arrach son indpendance. S. T.

O

Emeutes aprs lassassinat d'un jeuneSuite de la page 1avez-vous que c'est la troisime fois que les gendarmes tuent de sang-froid des jeunes sous prtexte que ce sont des contrebandiers, alors que tout le monde sait que ces jeunes, convoyeurs de carburant ou d'alimentation gnrale payent les soldats pour exercer leurs activits sur la bande frontalire, dclarent dpits des manifestants qui avaient coup la route menant Maghnia, Ghazaouet et Marsat Ben M'hidi, avec des pneumatiques en feu, des branchages et de grosses pierres. Nous exigeons la prsence du wali, revendiquaient les meutiers. Nous voulons justice ; que les assassins soient jugs et punis, crient les jeunes enflamms. Hier, nous avions tent d'avoir une dclaration des officiels, notamment du groupement de la Gendarmerie nationale de Tlemcen, mais en vain. Vers 15h, des renforts des lments de la brigade d'intervention sont arrivs sur les lieux. La dpouille tait toujours dans le dispensaire attendant d'tre vacue la mdecine lgale de Maghnia. A 16h30, les manifestants rclamaient toujours la prsence du wali. Nous y reviendrons... C. B.

S

Un sommet algro-italien avant la fin de lannen sommet algro-italien se tiendra en Ucours. Linformation a t annonce hier Sardaigne (Italie) avant la fin de lanne en par lambassadeur dItalie en Algrie, Giovan Battista Verderame, lors dune rencontre avec la presse. Une rencontre organise, hier Alger, loccasion de la fin de mission de Giovan Battista Verderame en tant quambassadeur de lItalie en Algrie. Sinscrivant dans le cadre du trait damiti, de coopration et de bon voisinage, sign entre les deux pays en 2003, ce sommet sera, selon lui, une occasion pour les hauts responsables des deux pays dexaminer les possibilits de renforcer les relations bilatrales algro-italiennes. Des relations qui sont, selon lui, boostes depuis la signature du trait damiti. Nous sommes fiers dtre le premier pays europen signer un trait damiti avec lAlgrie. Nous avons de bonnes relations politiques et conomiques. Nous restons un bon client et un bon fournisseur de lAlgrie. Nous avons assist, depuis 2003, une intensification des relations politiques entre les deux pays, a-t-il dclar. Selon Giovan Battista Verderame, lambassade dItalie a mobilis tous ses moyens pour remdier au problme de visas. Depuis 2003, explique-t-il, le nombre de visas de long sjour octroys aux hommes daffaires algriens a augment de 27%. Lambassade de lItalie, ajoute-t-il, a amlior aussi ses services en matire du traitement des dossiers et doctroi des visas. Nous sommes en mesure de dlivrer le visa en moins dune semaine, affirmera-t-il. La coopration conomique entre les deux pays, souligne-t-il, a connu aussi une amlioration durant les dernires annes. LItalie est le deuxime client et fournisseur de lAlgrie. En effet, la valeur globale des changes bilatraux sest accrue denviron 20% en 2006 o la valeur des biens changs entre les deux pays a atteint presque 11 milliards de dollars. Mais durant le premier semestre de lanne en cours, on a remarqu que les importations algriennes de lItalie ont lgrement diminu par rapport la mme priode de lanne prcdente (6,25%). Les exportations algriennes vers ce pays ont galement enregistr une dcrue de presque 19%. A une question de savoir pourquoi les oprateurs italiens hsitent investir en Algrie, Giovan Battista Verderame dira : Il ny a pas de problmes majeurs. Selon lui, les investisseurs italiens accordent un intrt considrable au processus de privatisation en Algrie. Nous avons enregistr un flux dinvestissements directs de prs de 40 millions deuros en 2006, dclarera-t-il. Le dsormais ancien ambassadeur dItalie en Algrie annonce dans le mme sens lachat par une entreprise italienne de la cramique de Guelma. Madjid Makedhi

SUITE AU TRAIT DAMITI SIGN EN 2003

CHERCHELL

Incursion terroriste Sidi Mhamed Lamghithier entre 19h30 et 20h, un groupe terroriste a fait une incursion au niveau de la localit de Sidi Mhamed Lamghith, zone rurale situe au sud-ouest de la ville de Cherchell. Dans l'obscurit, les terroristes dont le nombre variait entre 30 et 40 criminels selon les tmoignages des citoyens, ont ligot un homme, tandis que les voisins qui se sont rendu compte de l'attaque ont russi rejoindre la ville et donner lalerte. Les patriotes arms qui habitaient dans les environs ont fait chec cette attaque, juste avant larrive des forces de scurit. Les militaires, gendarmes et policiers ont immdiatement entrepris une opration de recherche. Jusqu 22h, lopration se poursuivait toujours. M. H.

H

El Watan - Lundi 17 septembre 2007 - 4

LACTUALIT LE DIRECTEUR DE LORIENTATION AU MINISTRE DES AFFAIRES RELIGIEUSES AFFAIRE DE LA GARDE COMMUNALE

LIslam privilgie le savoirnes, a soulign Mohamed Assa, affirmant que la religion ne recommande pas d'tre musulman par le suivisme. Cela en rappelant le premier verset rvl du Coran qui a ordonn au Prophte Mohamed de lire. M. Assa a mis l'accent par ailleurs sur la place privilgie qu'a donn l'Islam aux savants, affirmant que l'encre des savants et plus prcieuse que le sang des martyrs et citant le clbre compagnon, cousin du Prophte et exgte Ibn Abbas, pour qui le savant est meilleur que le jeneur ou le combattant sur la voie de Dieu. Le confrencier a estim en outre que la force politique est nulle par rapport au savoir. Ce qui n'est pas le cas chez nous o le pouvoir ne fait rien pour retenir ses valeureux cadres en fuite sous d'autres cieux. L'on compte dailleurs aujourd'hui entre 40 50 000 cadres qui ont fui ces dernires annes l'tranger. Nous vivons ce paradoxe aujourd'hui, reconnat ce cadre du ministre des Affaires religieuses, estimant qu'il est impratif pour les pouvoirs publics de crer une atmosphre adquate pour le savoir et la science. M. Assa estimera par ailleurs qu'il est temps de s'attabler avec le monde occidental pour un retour la source pour les musulmans. Nous devrons nous attabler avec le monde occidental comme ce dernier l'avait fait dans le temps, selon le confrencier qui regrette que les Algriens accusent un retard norme dans la lecture. Nous sommes une nation verbale, dplore-t-il, estimant qu'il est faux de crer ou de co-

Des peines de 2 10 ans prononces

ralit du monde musulman aujourd'hui est en dphasage par rapport aux prceptes La de l'Islam et de la science, a dplor samedi soir un expert du ministre des Affaires religieuses.

A

I

l y a un dphasage dans ce que recommande l'Islam et ce qui est pratiqu aujourd'hui dans le monde musulman, a regrett, samedi l'htel Sofitel, le directeur de lorientation au ministre des Affaires religieuses, Assa Mohamed, lors d'une confrencedbat organise sous le thme LIslam et l'incitation au savoir par la fondation Friedrich Neumann et la Chambre algro-allemande de commerce et d'industrie (AHK). M. Assa insistait auparavant devant un parterre d'homme d'affaires allemands sur le fait que l'Islam, travers ses textes sacrs et ses prceptes, incite au savoir et accorde aux savants une place privilgie. Le Coran et la Tradition du Prophte (Sunna) encouragent les humains acqurir la science dans tous les domai-

pier un savoir par rapport celui qui est en Occident. M. Assa a expliqu des journalistes que le but de ce genre de confrence tait de donner aux trangers l'image exacte de l'Islam et de l'Algrie. Le directeur gnral de AHK, Andreas Hergenrother, a relev de son ct que AHK tait une plateforme de coopration bilatrale et de dialogue qui englobe la comprhension rciproque l'gard de l'identit religieuse et culturelle de l'autre. Une condition incontournable pour un partenariat gagnant et le respect mutuel, qui ne concerne pas seulement les intrts conomiques et commerciaux, mais galement la culture, l'histoire et, naturellement, la religion, a-t-il ajout. R. Beldjenna

vant-hier, le tribunal d'Annaba tait en bullition. Des peines fermes allant de 2 ans 10 ans assorties d'amendes de 100 000 et 200 000 DA ont t prononces par le prsident de la chambre pnale contre les 14 inculps, dont 10 en prison dans l'affaire de la garde communale. Ils sont accuss de faux et usage de faux, falsification de documents officiels, non-respect de la rglementation rgissant les marchs publics, dtournement et dilapidation de fonds publics, abus de pouvoir, etc. Deux semaines auparavant, le procureur de la Rpublique a requis la peine de 10 ans leur encontre assortie d'amendes. Il a t suivi hier par le prsident de la chambre qui a confirm son rquisitoire. M. F. G.

AOMAR (BOUIRA)

Un mort et deux blesss graves dans le draillement dun train mort et deux graves, tel bilan relev dans le dU nde la garedunblessssurvenu en est lede kilomtres louest raillement train dbut de soire dhier au niveau dAomar, une vingtainede Bouira, 15h45. En effet, selon plusieurs tmoignages concordants, le train venant de Bouira et se dirigeant vers Alger, dont les nombreux wagons-plateaux taient chargs de rails, semblait en grandes difficults, dautant plus que plusieurs minutes avant son entre en gare sa sirne stridente hurlait sans discontinuit, ce qui tait inhabituelle. Dailleurs, ce nest quau niveau du passage niveau rig sur la RN 25, en direction de Dra El Mizan, que la locomotive du convoi endiabl se renversa, entranant comme des dominos le reste des wagons dans un bruit assourdissant. La premire victime, crase par la masse dacier, nest autre que lexchef de gare la retraite. Ce dernier tait sorti peu avant de son logement de fonction, attir par la sirne. Quant au conducteur et au mcanicien, ils furent retirs des dcombres, grivement blesss mais toujours en vie, selon toujours nos interlocuteurs qui taient sur place. Ils seront vite vacus vers lhpital. Essad Mouas

ENTREPRISES ET CERTIFICATION ISO

LAlgrie la trane Lacquisition du label ISO est remis en cause chaque anne afin dinciter les entreprises remettre perptuellement niveau les techniques de management.alignement des entreprises sur des normes internationales de qualit est aujourdhui une exigence pour toute entreprise de production et de services qui ambitionne dexporter dans les 161 pays qui ont adopt ces standards. Cet alignement sobtient au terme dun processus de certification habilitant une entreprise, selon la nature de son activit, produire des marchandises, des services ou raliser des travaux en se rfrant des normes imposes tous les industriels du monde par des comits dexperts constitus cet effet. Ces nombreux comits (plus de 3000) activant travers le monde auraient dj publi plus 16 000 normes internationales applicables aux marchandises, services, travaux de ralisation et au management. Cest du reste ce dernier qui fera le plus dmules, les entreprises tant de plus en plus nombreuses souscrire aux normes ISO 9000 les qualifiant fonctionner selon un systme de management auquel ces comits ont confr une validit internationale. Des entreprises et organismes (administrations et services publics), quelles que soient leur envergure et la nature de

L

leurs activits, peuvent y adhrer moyennant une formation un ensemble de procdures, sanctionne par lacquisition du label ISO 9000. Un label remis en cause chaque anne pour inciter les entreprises qui lont acquis remettre perptuellement niveau les techniques de management. On observe travers les 161 nations ayant adhr aux standards internationaux un rel engouement pour lISO 9000 qui a du reste beaucoup contribu la modernisation du management global (gestion des ressources humaines, marketing, applications informatiques, communication, etc.) de prs dun million dentreprises lchelle mondiale. Les pays les plus avancs dans ce domaine sont videmment les pays les plus riches du monde et qui le sont sans doute en grande partie grce leurs firmes fonctionnant selon les standards ISO. Selon lobservatoire ISO Survey, 143 823 firmes chinoises ont t certifies ISO 9001 (version 2000) en 2005, 98 028 en Italie, 53 771 au Japon, 44 220 aux USA, 24 441 en France, 24 660 en Inde, pour ne citer que ces pays. Les pays du Maghreb

qui nont commenc mettre niveau leurs entreprises qu la fin des annes 1990 sont loin derrire. Au Maroc, qui arrive en tte, on navait recens en 2005 que 403 entreprises certifies ISO 9001. En Tunisie, il y en avait beaucoup moins (380), tandis que lAlgrie, la trane, ne comptabilisait que 185 entreprises en possession du label. La Libye et la Mauritanie navaient cette date respectivement que 35 et 2 entreprises certifies ISO. La faiblesse des exportations hors hydrocarbures sexplique en grande partie par le nombre exagrment bas dentreprises algriennes alignes sur les standards internationaux de qualit, aujourdhui exigs de toute socit qui souhaite mettre en comptition ses produits ou ses services sur les marchs extrieurs. Lacquisition du label ISO est le premier pas significatif pour une entreprise qui souhaite vraiment tirer son pingle du jeu de la concurrence internationale. Cest pourquoi, avec laide de lEtat et des banques, nos entreprises, aussi publiques que prives, doivent concentrer leurs efforts sur cette indispensable mise niveau. Nordine Grim

Des dgts importants Khenchela et Oum El BouaghiSuite de la page 1ans la wilaya de Khenchela, on dplore le dcs d'une personne de 42 ans dans la commune de Babar, dclare zone sinistre, o une commission a t installe pour valuer les dommages qui ont affect les exploitations agricoles, les routes et les rseaux d'assainissement. Un premier bilan, selon l'APS, fait tat de 400 ovins et 60 caprins emports par les crues de l'oued Hatayba, alors que plusieurs familles sinistres ont t cases dans des coles, lors du premier jour de la rentre scolaire, o de nombreux coliers n'ont pu rejoindre leurs classes. A Oum El Bouaghi, les services de la Protection civile ont recens des inondations qui ont touch 14 logements An Babouche et 5 autres An Fakroun. Cinq quartiers ont t inonds au niveau du chef-lieu de la wilaya ainsi que la cit des 350 Logements dans la ville de An Mlila, alors que le pont sud situ la sortie de la wilaya d'Oum El Bouaghi, sur la RN32 menant vers Khenchela, a t ferm la circulation. Par ailleurs, un agriculteur g de 35 ans est mort et une autre personne a t blesse vendredi dernier dans la chute d'un mur dans la localit de Meziraa, l'est de la ville de Biskra, la suite de violentes chutes de pluie. S.A.

D

El Watan - Lundi 17 septembre 2007 - 5

ENQUTE ENTREPRISE DE DISTRIBUTION DES PRODUITS ALIMENTAIRES (SODIPAL) DE CONSTANTINE

Histoire d'une mise sac programme Sommes-nous devant une mafia locale qui, en l'espace de plus d'une dcennie, depuis aot 1998 exactement, a dilapid 13,280 milliards de dinars, mis genoux le fleuron de la distribution commerciale des produits alimentaires de la wilaya et plong dans la misre et le dnuement le plus total le restant des 91 travailleurs actionnaires, qui n'ont pas abandonn l'espoir de rcuprer un jour leurs dus, leurs droits et qu'enfin justice leur soit rendue ?

I

l est clair que les accusations que les travailleurs actionnaires de l'ex-Enadipal, aujourd'hui SPA Sodipal, portent l'endroit des responsables gestionnaires de cette entit commerciale sont d'une grande gravit. Abus de biens sociaux et dilapidation de deniers publics, gaspillage, mauvaise gestion, gabegie, dprdation, appropriation, dtournement, usage de faux (documents et sceaux), mais encore escroquerie, concussion, malversations, corruption sont les termes graves qu'utilisent, haut le ton et avec grande conviction et sans en dmordre aucunement, les travailleurs actionnaires de cette SPA, rvlations pour le moins fracassantes dans une cit o les scandales finissent habituellement dans des touffoirs. Un patrimoine immobilier constitu de quatre units de vente, un parc compos de plus d'une dizaine de voitures, plus de trente camions de gros tonnage, microbus, ambulance, des chariots lvateurs etc., tout a disparu ou alors a t lou notre insu alors que nous sommes actionnaires de plein droit et l'on ne peroit aucun dividende, absolument rien, sinon quelques miettes. Les travailleurs actionnaires qui, depuis 2004, ne sont pas assurs et qui n'ont peru aucun salaire depuis plus de sept annes, n'y vont pas de main morte, ils dnoncent dans une lettre adresse au procureur gnral prs le tribunal de Constantine une situation qui les pnalise fortement et qui risque, en perdurant, d'hypothquer dfinitivement l'avenir de leur entreprise, si ce nest dj fait. Ils viennent, dans une ultime tentative, d'intenter une action en justice contre les responsables de cette mise sac.

GENSE DE LAFFAIRE Ainsi, le directeur gnral, qui actuellement bnficie d'une indemnit de retraite, le directeur du conseil de direction qui travaille ailleurs et le prsident du conseil d'administration ainsi que certains membres dudit conseil sont tous mis en cause dans cette affaire scabreuse. Ils sont nommment accuss d'tre derrire cette machination et le dmantlement du patrimoine de ce qui fut autrefois le fleuron de la distribution commerciale des produits alimentaires de la wilaya de

Constantine. Voyant que leur entreprise tait propose la liquidation par le holding public de l'Est Holdest, les travailleurs, au nombre de 91, se constiturent en entit conomique, une socit de salaris au statut de SPA. Ils dcidrent aprs sa liquidation de racheter les actifs de l'entreprise en cotisant et en cdant les 80% de leurs droits aux primes et indemnits de licenciement. Le 3 aot 1998, un acte est dment tabli en faveur du rachat par les travailleurs de la dsormais SPA Sodipal (Socit de distribution de produits alimentaires), conformment aux dispositions de l'instruction n2 du chef du gouvernement, date du 15/9/1997. Le capital social s'levait au moment de la cession 114 000 000 DA auquel viennent s'ajouter 4 units de vente, dont un sige social (direction) et le transfert d'un matriel roulant d'une valeur totale estime au moment de son acquisition, le 30 aot 1998, 210 864 800 DA. A ce moment, tout semblait marcher, mais les choses vont commencer une anne aprs se compliquer. En effet, des tiraillements voient le jour entre les diffrents responsables, chacun empitant sur les prrogatives de l'autre, chacun prtendant dtenir seul les clefs de la dcision et le droit la reprsentation ou la signature. S'ensuivent alors des assembles gnrales dont plusieurs se terminant en queue de poisson, faisant un peu plus pricliter l'entreprise, les dcisions arrtes lors de ces assembles des actionnaires relvent plus du quiproquo, vu qu'elles dmontrent des contradictions inextricables consistant en des rsiliations, retraits de confiance, nominations... Cette situation malheureuse va encore se prolonger poussant au pourrissement, avec des dbordements qui vont mener les gestionnaires s'entredchirer la barre du palais de justice. Entre temps, les dettes de la socit augmentent sans tre payes, la caisse d'assurance (CNAS), les services du patrimoine revendiquent leur d. En l'an 2000, la socit se voit geler ses comptes bancaires par opposition de la CNAS qui lui doit la somme de 1,6 milliard de dinars, les travailleurs restent ce jour sans

salaire, sans assurance sociale et sans cong. Depuis cette date, les choses vont se prcipiter, des dcisions de location d'units compltes fusent d'un peu partout, chacun y allant de son ct, l'unit de vente sise Zighoud Youcef est propose la location par l'un des gestionnaires, alors que d'autres s'y opposent et vont jusqu' dposer plainte et procder un retrait de confiance au prsident du conseil d'administration. Autre cas significatif, celui de l'unit de la zone industrielle Palma, convoite par un laboratoire pharmaceutique qui a finalement obtenu sa location pour la somme de 3 600 000 DA. Cette somme attise la convoitise des gestionnaires, l'un voulant payer les dettes auprs de la caisse d'assurance, l'autre prfrant lui trouver d'autres usages, laissant la majorit des travailleurs dans une situation sociale de marginaliss, malgr le fait qu'ils sont actionnaires. L'affaire est au niveau de la justice. Le nouveau sige social est alors transfr vers l'unit du Bardo, mais en 2003, les deux hangars d'une superficie de 520 m2 chacun, qui abritaient l'administration de la socit, sont lous avec en plus une bche eau un particulier qui y installa une unit de distribution de boissons et ensuite passera la production de boissons gazeuses. A ce sujet, les travailleurs parlent de l'tablissement d'un faux contrat notarial, d'autant disent-ils que l'une des clauses de ce suppos contrat indique que le payement des droits de location, qui s'lvent 45 000 DA/mois, est empoch directement et en liquide par le gestionnaire qui a tabli et sign unilatralement et sans notre consentement ledit contrat. Pour ce qui est du parc roulant de la socit, les travailleurs n'en reviennent pas, ils pointent un doigt accusateur vers le chef de parc, le responsable de la manutention et celui du magasin des pices de rechange qui, dclarent-ils, ont intentionnellement dtrior 10 camions et 6 voitures, ils utilisent par la suite de faux sceaux et revendent le tout comme matriel rform, ils empochent l'argent sans tenir compte de l'intrt de l'entreprise ou celui des travailleurs actionnaires. Que reste-t-il alors de ce parc roulant ?

Les travailleurs dclarent : C'est tour de bras qu'ils louent les camions et les vhicules pour leur propre compte et sans en rfrer quiconque. Une visite au niveau de l'unit du Bardo nous a permis de constater l'inexistence de vhicules, camions ou matriel. Pour ce qui est de la direction de la socit, un travailleur nous indiquera qu'elle a t transfre au niveau de la btisse de La Casbah, mais ce jour elle garde ses portes closes, ce que nous avons effectivement vrifi et confirm. C'est dire que Sodipal a disparu, puisque physiquement on ne trouve aucune trace d'un quelconque sige social ou d'une administration.

ACCUSS, O TES-VOUS ? Le rquisitoire des travailleurs actionnaires spolis de leurs droits, sil semble irrfutable et sans quivoque aucune, il reste aux personnes accuses d'avoir fait main basse sur le patrimoine de la SPA Sodipal et qui sont au nombre de 11 de se prononcer et de dmonter ce qui leur est imput dans l'acte d'accusation cosign par les 39 travailleurs. Leurs noms sont numrs avec le matriel qu'ils sont supposs avoir illgitimement pris, sur une liste verse au dossier d'accusation remis en dbut d'anne au procureur de la Rpublique et sur la base duquel une enqute a t ouverte par les services de la sret de wilaya, le 23 janvier 2007. Premier nomm de ladite liste, Kahlouche Salah, prsident du conseil d'administration (PCA), rfute nergiquement les accusations son encontre. Bien plus, il dclare dtenir seulement deux camions (semi-remorques) qu'il loue et se fait payer directe-

ment et en liquide. Il renvoie la balle aux travailleurs : Ce sont eux qui ont dilapid le matriel et le mobilier de la socit, ils ont vendu les camions et vid compltement le magasin de pices de rechange. Pour ce qui est du sige social de la socit, il nous dira : C'est Boumaza Salah, directeur gnral, qui, en partant en retraite en 2004, a ferm le sige sis La Casbah, aprs avoir pris tous les documents. Il a pourtant t destitu de ce poste en 1999 par le conseil d'administration, mais il l'a rcupr en 2002, de manire illgale. A ce jour, il continue de prtendre tre le seul directeur de la socit. Joint par tlphone, le directeur gnral Boumaza Salah dclare pour sa part avoir ferm le sige en 2003 aprs avoir rsili les contrats de travail. Il dira en substance : Personne ne travaillait, la socit tait en cessation d'activit, ce qui fait qu'on navait plus payer ou assurer des gens qui ne travaillaient plus. Pour rpondre ses dtracteurs, il dira tre toujours le seul et unique directeur gnral de la socit : A ce jour, je continue tre le premier responsable et je persiste m'opposer ceux qui veulent bnficier d'une assurance auprs de la CNAS, organisme auprs duquel je viens de payer une dette de 1,2 milliard de dinars. Convaincu que ce sont les travailleurs qui ont abus des biens et du patrimoine de l'entreprise, il nous dira qu'il prpare un bilan exhaustif de la situation de la socit, ce aprs quoi il convoquera une assemble gnrale des actionnaires pour situer les responsabilits et ventuellement prsenter la justice un dossier bien ficel. Dj. Belkadi

DECESLes familles Guendoussi et Guedoura ont la douleur de faire part du dcs de leur pouse et fille HOURIA survenu hier 16 septembre 2007 lge de 53 ans, des suites dune longue maladie. Lenterrement aura lieu ce jour, 17 septembre 2007, au cimetire de Sidi Mhamed. La leve du corps se fera 12h30 partir du domicile mortuaire sis 8e Groupe, place du 1er Mai. Puisse Dieu Le Tout-Puissant laccueillir en Son Vaste Paradis. ooO0oo Les familles Benhebouche et Hamoudi ont la douleur de faire part du dcs de leur chre et regrette BENHEBOUCHE CECILE ravie laffection des siens lge de 68 ans. Linhumation se droulera aujourdhui au cimetire de Ben Omar (Kouba). La leve du corps se fera au 136, Bd Krim Belkacem. Puisse Allah le Tout-Puissant accorder la dfunte Sa Sainte Misricorde et laccueillir en Son Vaste Paradis

El Watan - Lundi 17 septembre 2007 - 7

CONOMIE LE PRSIDENT DE LA RPUBLIQUE LA AFFIRM EN CONSEIL DES MINISTRES DIRECTION DU FMI

Lorganisation du march souffre dinsuffisances est prvu une rvision du barme de lIRG par le relvement du revenu non imposable Il de 60 000 DA 120 000 DA/an.

Les candidats auditionns cette semaine

L

L

organisation du march souffre dinsuffisances avres, a not hier le prsident de la Rpublique lors de la runion du Conseil des ministres. Un conseil consacr lexamen et ladoption de plusieurs avant-projets de loi. Le chef de lEtat, Abdelaziz Bouteflika, a en effet instruit le gouvernement prendre les mesures idoines pour faire face aux diffrentes tensions qui se traduisent par la flambe des prix des produits de premire ncessit. Cest dans cette direction que devront tre rorientes les actions du secteur. La matrise de lorganisation du march qui souffre dinsuffisances avres se traduisent par un foisonnement dactivits parasitaires et spculatives. Il appartient au gouvernement de prendre toutes les dispositions ncessaires pour assurer une meilleure rgulation du march et une organisation efficiente des activits commerciales, a affirm M. Bouteflika dans son intervention devant les membres du gouvernement. Il incite,

dans ce sens, lExcutif renforcer les moyens et les instruments danticipation des situations pour prvenir les tensions en question. Le premier magistrat du pays a mis laccent galement sur la poursuite du dveloppement de lagriculture afin, dit-il, de rduire progressivement la dpendance alimentaire du pays, notamment en matire des produits de large consommation. Le Conseil des ministres a examin aussi le dossier relatif la classification et la rmunration des fonctionnaires et agents publics et au dispositif juridique de mise en uvre. Dans ce sens, cinq projets de dcrets prsidentiels ont t adopts. Il sagit du projet fixant la grille indiciaire des traitements et le rgime de rmunration des fonctionnaires, du projet fixant les modalits dattribution de la bonification indiciaire aux titulaires de postes suprieurs dans les institutions et administrations publiques, du projet modifiant et compltant le dcret excutif n 90-228 du

25 juillet 1990, fixant le mode de rmunration applicable aux fonctionnaires et agents exerant des fonctions suprieures de lEtat, du projet de texte fixant le rgime indemnitaire des fonctionnaires et agents publics exerant des fonctions suprieures de lEtat et de celui fixant les modalits de recrutement des agents contractuels. Intervenant lissue de lexamen de ce dispositif, le prsident de la Rpublique a, tout en rendant un hommage aux fonctionnaires, soulign que la revalorisation des salaires et les indemnits travers lapplication de la nouvelle grille devra tre suivie dun meilleur service public de linstitution administrative. Outre lexamen et ladoption des projets de loi relatifs aux conditions dentre, de sjour et de circulation des trangers et lavant-projet de loi relatif leau, le Conseil des ministres a endoss lavant-projet de loi de finances 2008. Ce projet comporte plusieurs mesures sociales tendant protger le

pouvoir dachat des citoyens et lencouragement de lactivit conomique. Les mesures fiscales proposes dans ce projet de texte sont orientes principalement en direction de la simplification des procdures fiscales, de la baisse de la pression fiscale, de lencouragement de lactivit conomique, du soutien laccs des mnages au logement et de la prservation de lenvironnement, relve le communiqu du Conseil des ministres. Dans cet ordre dides, il est prvu une rvision du barme de lIRG par le relvement du revenu non imposable de 60 000 DA 120 000 DA/an. Cette mesure allge la charge fiscale sur les bas et moyens revenus, explique le mme communiqu. Une simplification des procdures fiscales, ajoute la mme source, sera applique travers la mise en place dun rgime au rel simplifi au profit des contribuables dont le chiffre daffaires se situe entre 3 et 10 millions de Madjid Makedhi dinars.

e conseil d'administration du Fonds montaire international (FMI) va auditionner cette semaine les deux candidats la direction du fonds. Il s'agit du Franais Dominique Strauss-Kahn et du Tchque Josef Tosovsky. Ce dernier, selon l'AFP, doit ouvrir aujourd'hui le bal des auditions par une srie de rencontres bilatrales avec plusieurs membres du conseil, o sont reprsents les 185 pays membres du fonds. L'audition formelle de M. Tosovsky, banquier central de carrire, brivement Premier ministre et candidat prsent par la Russie, est prvue demain, prcise-t-on de mmes sources. A l'issue de ce grand oral, il doit djeuner avec les administrateurs, a-t-on ajout. M. Strauss-Kahn, ancien ministre socialiste de l'Economie et des Finances, bnficiera du mme traitement. Aprs plusieurs rencontres bilatrales, mercredi, le candidat de l'Union europenne sera formellement auditionn jeudi par les administrateurs. Les membres du conseil se prononceront le 28 septembre sur l'une des deux candidatures. Selon les analystes, l'ex-ministre franais, g de 58 ans, semble disposer d'une longueur d'avance sur son challenger de dernire minute. La candidature de M. Strauss-Kahn a t juge solide par les Etats-Unis et il a dj engrang de nombreux soutiens, en Afrique notamment, au fil d'une tourne mondiale. Seule la Russie a clairement signifi son opposition la candidature du Franais en suscitant fin aot celle de son unique concurrent, un ancien banquier central qui dirige actuellement Ble l'Institut pour la stabilit financire. La dsignation du futur dirigeant du fonds est l'objet d'une attention particulire, surtout de la part des pays mergents qui veulent la fin d'un accord tacite conclu aprs-guerre par les Etats-Unis et l'Europe. Au terme de cette entente informelle, les Etats-Unis dsignent le prsident de la Banque mondiale, tandis que les Europens ont la main sur le FMI, l'autre institution de Bretton-Woods. L'actuel directeur gnral du FMI, l'Espagnol Rodrigo Rato, dmissionnaire, doit quitter ses fonctions aprs l'assemble gnrale de l'institution, fin octobre. Lyes Malki

ALGRIE-AFRIQUE DU SUD

Coopration dans le domaine du nuclaire civilministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, L ed'huipossibilits de travail de deux jours en Afrique dueffectuera aujourune visite Sud pour examiner les de coopration entre les deux pays dans le domaine du nuclaire civil, a indiqu hier le ministre de l'Energie et des Mines dans un communiqu rapport par l'APS. Cette visite, souligne la mme source, sera consacre l'examen des opportunits de coopration dans le domaine de l'utilisation de l'nergie nuclaire des fins pacifiques. Durant son sjour Pretoria, le ministre doit avoir des entretiens avec le ministre des Entreprises publiques et le ministre des Sciences et de la Technologie ainsi qu'avec d'autres responsables sud-africains. Des visites de sites et de centres de recherche et de formation sud-africains sont galement prvues, prcise le communiqu. M. Khelil sera accompagn d'une importante dlgation, compose de cadres de son ministre et du Commissariat l'nergie nuclaire (Comena). R. E.

PRODUCTION ET TRANSPORT D'NERGIE EN EUROPE

Bruxelles veut se protger de la mainmise trangresuffisamment leurs lourdes infrastructures des concurrents ou des investisseurs. Il faut donc casser ce type d'organisation monopolistique pour mettre fin aux discriminations et faire baisser les prix, prconisera-t-elle mercredi, selon une copie de ses projets lgislatifs obtenue par l'AFP. La pleine sparation du capital entre production et transport existe dj dans onze pays de l'UE pour l'lectricit et dans sept pays pour le gaz. Parmi eux, la Grande-Bretagne, l'Espagne ou les PaysBas dfendent mordicus le modle qu'ils ont adopt. Ailleurs, certaines grandes entreprises nergtiques devront donc faire le choix radical de vendre l'une de leurs activits, prconise Bruxelles. La pilule tant trop indigeste pour certains pays France et Allemagne en tte , une drogation est propose. Un producteur d'nergie pourra garder la pleine proprit de tous ses rseaux de transport condition d'en confier l'exploitation un oprateur totalement indpendant. Reste que cette solution de compromis fait aussi grincer les dents. Les gants nergtiques allemands RWE et EON y sont farouchement opposs. Les grands patrons du secteur gazier, dont GDF et Suez, ont fustig mercredi lors d'un congrs Paris un modle unique et caricatural. Le secrtaire d'Etat allemand l'Economie, Joachim Wrmeling, a prn au dbut du mois une troisime voie qui a peu de

viter une P ourles fleuronsmainmise trangre sur nergtiques des 27, Bruxelles proposera ce mercredi une vaste rforme visant dmanteler les positions dominantes de grands groupes europens d'lectricit et de gaz, et introduit en mme temps une clause de rciprocit qui imposerait les mmes rgles patrimoniales des acteurs non europens, comme le gant russe Gazprom et pourquoi pas ! Sonatrach. Le prsident de la Commission europenne, Jos Manuel Barroso, cit par l'AFP, a parl jeudi dernier d'un mcanisme de dfense des Europens contre les intentions suspectes de certains investisseurs trangers. Il a trouv ainsi trange qu'une socit comme Gazprom puisse acheter une socit de distribution europenne et qu'une socit europenne ne puisse pas acheter une socit produisant de l'nergie en Russie. Sonatrach, qui ambitionne de s'installer sur le march europen pour vendre du gaz, devrait ainsi, dans le cas o cette rforme passerait, concder plusieurs concessions au profit des groupes nergtiques europens. La rforme en question est dcrie avec force dans de nombreuses capitales. Pour la Commission europenne, il faut dynamiser la concurrence. Or, les entreprises contrlant la fois la production d'nergie et son transport (lignes lectriques haute tension ou gazoducs) n'ouvriraient pas

chances d'tre retenue par Bruxelles : se contenter de donner des pouvoirs accrus aux toutes nouvelles autorits de rgulation nationales. Un dmantlement ne rsout pas le problme, a-t-il jug. La France s'inquite surtout d'un affaiblissement de la comptitivit des oprateurs qui n'apporte aucune scurit au consommateur en termes de diminution des tarifs. Le secrtaire d'Etat franais aux Affaires europennes, Jean-Pierre Jouyet, a vertement attaqu la position idologique de certains commissaires, comme Neelie Kroes, charge de la concurrence. M. Barroso s'est toutefois montr peu inquiet du mauvais accueil de son plan : Nous esprons que la voie de la raison l'emportera, et si elle ne l'emporte pas, au moins nous saurons qui s'y oppose. Le commissaire europen l'Energie, Andris Piebalgs, avait reconnu en juin que le projet de sparation patrimoniale ne recueillait pas l'assentiment de la majorit des ministres de l'Energie des 27, une remarque pouvant laisser penser qu'un abandon n'est pas exclu. En juillet, le Parlement europen avait toutefois vot une rsolution soutenant ce type de sparation. Un signal que Bruxelles n'a de cesse dsormais de mettre en avant. Pour tre adopt, le projet augure donc des mois de bataille entre Etats membres, Parlement et Commission, tant les posiSalah S. tions sont tranches.

GAZODUC IRAN - PAKISTAN INDE

Thran exprime son impatience face l'IndeT

hran a exprim hier son impatience vis--vis de l'Inde propos de la finalisation du projet du gazoduc entre l'Iran, le Pakistan et l'Inde, affirmant que le projet pouvait aller de l'avant avec Islamabad si New Delhi continuait le retarder. Le ministre iranien du Ptrole par intrim, Gholam Hossein Nozari, a dclar que les trois pays taient toujours en discussion propos du prix pour le transit du gaz iranien que l'Inde doit payer au Pakistan. Il a ajout que les responsables pakistanais devaient se rendre en Iran fin septembre pour finaliser le projet, mais que la venue des responsables indiens tait encore incertaine. Nous prfrons avoir des ngociations tripartites. Mais les choses avancent plus rapidement avec les Pakistanais, a dclar M. Nozari lors d'une confrence de presse. Les responsables pakistanais et indiens ont des discussions sur le prix du transit. Si nous estimons qu'il y a un retard srieux avec les Indiens, nous irons de l'avant avec les Pakistanais, a-t-il ajout, sans donner plus de prcisions. Selon la tlvision iranienne, le responsable iranien du projet, Hojatollah Ghanimifar, a dclar que son pays avait invit les Indiens pour ces ngociations, mais pour le moment leur prsence n'tait pas encore certaine. Les discussions sur ce projet de 7,4 milliards de dollars pour fournir du gaz iranien l'Inde grce un gazoduc long de 2600 km en passant par le Pakistan ont commenc en 1994. Le projet a fait les frais des tensions entre l'Inde et le Pakistan, avant d'tre remis sur la table dbut 2004 la faveur de la relance du processus de paix entre les deux pays. Mais depuis, les discussions tranent, les trois pays n'arrivant pas se mettre d'accord sur le prix du gaz. Sans compter l'opposition des Etats-Unis qui ont exprim leur rticence face ce projet. (AFP)

El Watan - Lundi 17 septembre 2007 - 8

FRANCE-ACTUALITS

PIERRE HENRY. DG de lAssociation France terre dasile

La politique d'expulsion systmatique Un collectif d'crivains s'engage nous mne une impasseavait, si j'ose dire, une espce de gnie franais du droit de vivre en famille. C'est la France qui a dvelopp une jurisprudence autour du droit de vivre en famille, notamment dans les annes 1975, ce qui l'a port au niveau europen, et petit petit nous sommes en train de nous faire grignoter cela. Cela ne peut pas se faire sans raction, mais il faut que cette raction aille au-del des simples cercles habituels de dfense des immigrs et des rfugis, il faut que ce soit la socit entire qui ragisse. L'expulsion des sans-papiers, est-ce la solution la rgulation des flux migratoires ? Je n'ai pas de position, ni de ptition de principe contre le fait que des gens, dans certains cas, puissent tre reconduits hors des frontires. Mais une politique d'expulsion ne peut pas constituer l'alfa et l'omga d'une politique migratoire. Aujourd'hui, on est totalement dans le dsquilibre. Nous devons avoir le courage de proposer, comme la plupart des pays europens l'ont fait, une politique de rgularisation au cas par cas, parce que c'est la loi, parce que c'est la jurisprudence, mais sur la base d'un critre que je juge prioritaire, celui du travail, parce qu'un certain nombre d'emplois sont disponibles, parce qu'un certain nombre d'immigrs occupent ces emplois dans des secteurs sous-tension. Permettons-leur de vivre dignement, de payer des cotisations et de s'intgrer parmi nous. C'est pour cela que dans votre livre, vous dites que la France n'chappera pas une nouvelle rgularisation ? La politique d'expulsion systmatique, ou en tout cas telle qu'elle est claironne, nous mne une impasse. Tout le monde le sait. D'un autre ct, il est fait appel une immigration choisie. Une immigration choisie suppose qu'il y a une immigration subie. Ce n'est pas correct pour les millions de personnes qui sont venues nous rejoindre et qui participent la communaut nationale. Qu'on ouvre le dbat sur l'offre et la demande conomique en matire de travail, qu'on cherche nouer des partenariats d'intrt partags avec les pays d'origines et dans l'intrt des migrants. Quand on nous explique qu'il faut changer la nature de l'immigration en France et la rendre 60% conomique, o a-t-on vu cela dans le monde ? On oublie de dire que dans l'immigration familiale, les 70% des primo-arrivants en France, au titre de l'immigration familiale, vont s'inscrire sur le march du travail ds la premire anne. Les immigrs choisis peuvent aussi avoir une famille, donc avoir recourir au regroupement familial Nous sommes en train de reproduire exactement les mmes erreurs que dans les annes 1960, o nous avons pens qu'un certain nombre de travailleurs maghrbins qui venaient en France n'taient pas destins rester et, d'un seul coup, on s'est aperu qu'ils avaient pris souche. On est aussi dans une hypocrisie assez grande, quand on nous explique qu'il ne faut pas procder au pillage des cerveaux, mais la carte comptences et talents, qu'est-ce que c'est d'autre, si ce n'est une captation des cerveaux, y compris les tudiants qui arrivent au niveau du master et qui ont six mois pour trouver un emploi en France et s'ils le trouvent, ils peuvent rester. Les orientations, qui sont prises en matire de choix, posent des problmes thiques trs difficiles. La politique d'immigration demande de l'humilit et de l'intrt partag. Ce qu'il faut imaginer c'est une immigration pendulaire qui permette les allers-retours, qui n'enferme pas les gens dans des stratgies d'appartenance un territoire, ce qui suppose qu'il faut revoir la politique des visas pour permettre des entres multiples. Qu'en est-il du droit d'asile ? Que pensez-vous du passage de l'OFPRA sous la tutelle du ministre de l'Intrieur ? L'volution des textes, depuis plus de 15 ans en Europe, conduit une extrme confusion entre asile et immigration. Le ministre de l'Immigration veut tre aussi le ministre de l'asile, cela veut dire qu'il veut respecter le trait international qu'est la convention de Genve. Pour commencer il faudrait sans doute, que chaque demandeur d'asile puisse bnficier sur le territoire franais d'un traitement juste et quilibr, que les procdures de recours existent l o elles sont ncessaires et que les moyens suffisants soient mis en faveur des rfugis statutaires. De la coupe aux lvres il y a encore loin. N. B.

QUI FAIT LA FRANCE ?

Paris De notre bureau

Pierre Henry , directeur gnral de France terre d'asile, vient de signer avec Pascale Egr, reporter au Parisien, un livre Cachan, la vrit. Le dfi migratoire, aux ditions de l'Aube (sortie le 13 septembre).PHOTO : D.R

Propos recueillis par Nadjia BouzeghraneCachan est le symbole de la complexit du phnomne migratoire, crivez-vous dans votre livre. Vous dites aussi que l'immigration est un mot-valise, il permet tous les masques. Voulez-vous tre plus explicite ? L'immigration est un terme gnrique employ le plus souvent des fins de confusion et de politique intrieure parce qu'il n'y a pas une migration, mais des migrations qui rpondent des problmatiques diffrentes. Il y a des migrations de droit qui sont codifies par des conventions internationales. C'est particulirement vrai, par exemple, pour les migrations familiales, au titre du regroupement familial. Il y a des migrations familiales qui au titre de la vie normale, de mariages, il y en a eu 48 000 l'anne dernire. Ou l'asile. Que reprsente l'immigration en France ? De par son histoire, la France est un creuset. Grosso modo, il rentre en France aux alentours de 140 000 personnes, chaque anne, depuis 10 ans. C'est une immigration qui est majorit de langue franaise, et, tout le dmontre, elle a t une chance pour la France, car elle a particip sa reconstruction aprs la Seconde Guerre mondiale, c'est une chance pour la France aujourd'hui, parce que cela lui permet aussi de tenir sa place dans le monde et de faire l'loge de sa diversit. Pourquoi ces dernires annes, l'immigration fait-elle l'objet de tant de lois et d'amendements? Depuis l'apparition du chmage de masse, il y a trente ans, l'immigration est apparue comme un bouc missaire. Avec l'mergence du Front national dans la vie politique franaise, l'immigration a t utilise comme levier et les partis politiques qui sont situs sur l'arc dmocratique n'ont peut-tre pas toujours eu le courage de combattre comme il le fallait ce populisme et cette dmagogie. L'instrumentalisation politique de la question de l'immigration semble payante En empruntant un certain nombre de thmatiques ou en tout cas, en flirtant avec les thmatiques chres au Front national, notamment sur l'immigration , Nicolas Sarkozy a rduit le Front national 10% la prsidentielle et 5% aux lgislatives. Les trangers sont des fraudeurs, il faut diminuer l'immigration familiale, il faut choisir les immigrs est une thmatique de communication et des fins de politique intrieure. Le regroupement familial est dans le collimateur. Pourquoi tant de mesures pour le restreindre, dfaut de le rduire nant ? Le regroupement familial stricto-census, c'est--dire la possibilit pour un tranger en situation rgulire demeurant sur le sol franais depuis au moins 18 mois, ayant plus que le smig de ressources mensuelles et disposant d'un logement, a concern l'an dernier 17 300 personnes. C'est drisoire pour un pays de 63 millions d'individus et qui a une communaut trangre de plus de trois millions de personnes. En ralit, nous assistons une offensive comme on n'en a pas connu depuis 1975 contre l'immigration de droit. Du test linguistique au test gntique il y a une mme logique d'attaque contre la migration de droit. Il y

Je suis fier de mes originesParis De notre bureau ans le cadre de confrences de presse organises rgulirement autour d'un invit de marque, Berbre TV a reu, dans ses locaux parisiens, le journaliste Rachid Arhab qui sige dsormais parmi les 9 sages du Conseil suprieur de l'audiovisuel (CSA), instance indpendante selon Rachid Arhab qui a en charge la rgulation du Paysage audiovisuel franais (PAF). Fort d'un parcours professionnel en tous points remarquable au sein du service public, Rachid Arhab considre ne pas avoir t choisi en fonction de ses origines ou de sa sensibilit politique, mais bien sur ses comptences. Interpell sur l'attribution d'une frquence une radio berbre, dans le cadre du redploiement que va occasionner l'arrive du numrique, il s'est dit convaincu de l'existence d'une telle station, ds lors, que le projet sera un projet de rassemblement et non de division. C'est sans complexe aucun que Rachid Arhab a abord le rapport ses origines, sur lesquelles il a jusque-l, toujours t trs discret revendiquant pleinement son histoire et sa culture berbro-algrien-

RACHID ARHAB

D

ne. Je suis fier de mes origines kabyles a-t-il clam haut et fort, mme si, dans ses fonctions professionnelles, il rpugne les mettre en avant. Dfinissant son rle et sa fonction au sein du CSA, il s'est dit fier galement d'appartenir un aropage de spcialistes qui uvrent et surtout rflchissent l'avenir du monde des mdias qui est appel au bouleversement avec l're du numrique qui amnera, entre autres, la haute dfinition se propager l'chelle de l'hexagone. Interrog sur le thme rcurrent de la diversit ethnique, il s'est dit convaincu d'une amlioration sensible, malgr les blocages existant l'intrieur des chanes. Prsent dans l'auditoire, Edouard Pellet, dlgu l'intgration et la diversit auprs de Patrick de Carolis la prsidence de France Tlvisions, a apport des lments concernant la coloration des crans et des missions. Selon lui, un plan favorisant l'insertion et l'galit des chances est actuellement l'uvre depuis 2004. Ce plan de 5 ans a dj rpertori et accept 27 projets qui apparatront progressivement l'antenne. Paralllement, 50 contrats d'apprentissage permettront des candidats issus de l'immigration de bnficier de passerelles pour intgrer directement le service public,

l'instar de ce que fait l'Institut des sciences politiques avec des lves issus des Zones d'ducation prioritaire (ZEP). Lors de cette confrence de presse, Berbre TV a innov judicieusement, en faisant intervenir par tlphone des confrres exerant de l'autre ct de la mditerrane. Ainsi, le correspondant d' El Watan Tizi Ouzou, ainsi que ses collgues de la Dpche de Kabylie et de Libert ont pu converser avec l'invit. L'un deux, rendant mme un hommage vibrant Rachid Arhab, objet de fiert au mme titre que Idir ou Zidane. Questionn sur la pertinence de constituer un rseau d'influence, Rachid Arhab a rappel que nos parents nous incitaient plutt la discrtion et que le rseau en tant que tel peut gnrer des effets pervers. Il a voqu enfin la mise en place d'un bouquet de chanes pour l'Afrique du Nord, de manire nouer un dialogue interstellaire. La confrence s'est close sur le rappel de prochains rendez-vous, le porte parole de Berbre TV, Billal, annonant l'arrive de Dalil Boubakeur de la Mosque de Paris sur l'antenne, raison de 10 minutes quotidiennes autour du Ramadhan. l'objectif tant, soulignera Billal, de promouvoir sur Berbre TV un Islam des lumires. Mouloud Mimoun

O faut-il signer ? Comment en faire partie ? Impossible de ne pas s'enthousiasmer pour l'initiative des dix crivains qui ont cr le collectif Qui fait la France ?. Parce que leur dgot s'ennuie, parce que les amnageurs de spectacles n'enrichissent pas leurs simagres, les jeunes auteurs ont dcid de bousculer les rgles. A la place de cet article, il aurait fallu publier le manifeste du collectif. Nous allons donc user et abuser du copier/colle. Le collectif Qui fait la France est n d'indignations communes et de concidences. Qu'ils soient des auteurs publis ou des dbutants, les membres de ce collectif partagent le got d'une littrature du rel, sociale et revendicative, militant pour une reconnaissance sensible des territoires en souffrance et de ses habitants, et plus largement pour tous ceux qui n'ont pas de voix au chapitre dans ce pays. C'est l'occasion d'un reportagemagazine qu'il a t dcid de sortir de l'aventure solitaire de l'criture pour fonder ce collectif, la fois entreprise intellectuelle et association juridiquement constitue. Les dix crivains dont Razane Mohamed, Ouazne Samir, Goumane Dembo, Mahany Habiba, Boulin Jean-Eric, Amellal Karim, El Bahji Khalid, Ryam Thomt, Gune Faza et Rachedi Mabrouk refusent la soumission mdiatique, la flagornerie politique, le nombrilisme intellectuel. Nouveau copi-coll. Et Parce que nous refusons que l'espace public, seule ressource intellectuelle dont dispose une socit pour se penser, soit gaspill par les vaines polmiques, la drision systmatique, les discours convenus et l'inlassable mise en scne des dominants. Parce que la littrature laquelle nous croyons, comme contribution essentielle la guerre du sens, est aux antipodes de la littrature actuelle, gotiste et mesquine, exutoire des humeurs bourgeoises. Parce que nous sommes convaincus que l'criture, aujourd'hui plus que jamais, ne peut plus rester confine, molle, doucereuse, mais doit au contraire devenir engage, combattante et froce. Ils s'engagent donner de la voix ceux qui en sont dpourvus. Et parce qu'ils ne sont pas seulement militants, mais aussi et surtout crivains, ils publient un livre collectif trs original. Un recueil de nouvelles tonnantes et dtonnantes. Un espace la fois rel et fantasm. Des France angoissantes, mais pas seulement. Intgration et dsintgration. Les auteurs, chacun sa manire, s'approprie le rel, raconte la vie audel du priphrique. On est loin, trs loin de l'univers germanopratin. Les personnages sont confronts un monde rude, o ils ont le plus souvent exclus. L'entretien d'embauche ou la garde--vue sont dsesprants de ralisme. Alors oui, courez acheter ce livre. Un plaisir littraire doubl d'un acte citoyen, pourquoi bouder son plaisir d'autant plus qu'il est double. Rmi Yacine Chroniques d'une socit annonce, Stock, Septembre 2007

Site Internet : www.quifaitlafrance.com

El Watan - Lundi 17 septembre 2007 - 9

FRANCE-ACTUALITS ENFANTS NOUVELLEMENT ARRIVS EN FRANCE

D'tranges trangers pour une cole trangeLa revue grenobloise Ecarts d'identit associe aux Centres ressources enfance famille cole de Rhne-Alpes (CREFE) vient de publier un nouvel opus sous le titre Enfants nouvellement arrivs en France, le rendez-vous avec l'cole.De notre correspondant Grenoble ujourd'hui, en France, l'entre sur le territoire d'enfants, dont on peut dire qu'ils ne sont pas vraiment dsirs, pose problme, d'autant que l'ducation pour tous est une obligation impose par la loi. Etrangers et pas toujours en situation rgulire, il faut, malgr tout, prendre en charge, avec tout ce que peut poser comme contraintes, ce public venu d'ailleurs. Ecarts d'identit y consacre un brillant ouvrage. Dans un entretien, Anne-Marie Visicchio, enseignante au primaire, estime que chaque lve est diffrent. Tous arrivent avec un vcu et un pass diffrent. Plusieurs facteurs sont considrer. Dans un premier temps, la scolarit dans le pays d'origine est prendre en compte. C'est un facteur dterminant. Juliette Lamarche, enseignante franais langue trangre (FLE) pointe beaucoup de difficults lies l'inertie administrative et la lenteur des mentalits voluer. Les enfants des squats ont droit l'cole, estime Elisabeth Gagneur, de l'association Classes (Collectif lyonnais pour l'accs la scolarisation et le soutien aux enfants des squats Lyon). Que d'embches et d'impasses institutionnelles pour scolariser les enfants des squats. Dominique Glasman, sociologue de l'universit de Savoie met ainsi en ngatif le doigt sur les politiques non penses relatives la gestion des enfants issus de... dnonant les politiques de l'-peu-prs menes en matire d'interculturalit qui, souvent, l'cole comme ailleurs, sont synonymes d'assignation rsidence dans la culture d'origine, pour reprendre une expression du regrett sociologue Sayah. Il critique le modle commun dans lequel on voudrait couler ces enfants. Il n'est pas tendre lorsqu'il regarde dans le rtroviseur : Ces lves trangers ou issus de..., volontiers empaquets en un seul ensemble, s'avrent en fait beaucoup plus divers qu'on ne voulait bien les imaginer, leurs trajectoires familiales sont fortement distinctes, ainsi que les moyens dont disposent leurs parents pour laborer et mettre en

A

uvre des projets. Sous l'intitul Entre accueil des enfants nouvellement arrivs et cueils de la formation des enseignants, Stphanie Galligani, matre de confrence Paris et Grenoble, constate aussi la ncessit de la formation : Les enseignants du premier degr sont encore majoritairement des enseignants gnralistes sans comptence spcifique dans le domaine du FLS (franais langue seconde) ou encore, dans le

meilleur des cas, des enseignants ayant reu une formation en franais langue trangre (FLE). L'ethnologue Daniel Pelligra, cinaste et militant de Peuplement et migrations (Lyon), en conclut qu'ethnologues et anthropologues doivent imprativement et par tous les moyens pacifiques, investir le monde scolaire. Pour aider respecter mais aussi relativiser le modle occidental, pour apprendre reconnatre l'exprience de l'autre et la validit des rponses qu'il donne aux questions communes tous, pour apprendre enfant couter, provoquer des leons de vie qu'apportent avec eux les ressortissants d'autres cultures. Elodie Razy a, enfin, ce beau et inquitant raccourci : D'tranges trangers pour une cole trange. L'anthropologue accentue la spcificit que renvoie une socit qui laisse se creuser le foss entre ceux qui disposent des codes et qui, trangers ou non, n'en disposent pas et investissent autrement l'avenir de leurs enfants ou ne l'investissent pas, tout comme ils ne peuvent investir le leur. Une revue lire pour comprendre que derrire les exils, il y a des enfants en devenir qui ne demandent qu' se construire. Pour plus d'informations : www.ecarts-identite.org Walid Mebarek

CONSEILS JURIDIQUESe suis Algrien entr en France le 24 juin 1996. J'ai dpos une demande d'asile territorial qui a t rejete par le ministre de l'Intrieur. Je me suis fais arrter, Toulouse, le 13 fvrier 2005 et accus tort d'un dlit que je n'ai personnellement pas commis. J'ai t condamn 18 mois de prison ferme. Courant avril 2006, j'ai t expuls du territoire franais avec un laissez-passer que le consul d'Algrie a dlivr la demande de la prfecture de police, alors que je n'ai pu le rencontrer ni lors de mon arrestation ni lorsqu'il a fait dlivrer un laissez-passer sur la base de la photocopie de mon passeport. Les autorits franaises ont-elles le droit de m'empcher de rencontrer le consul de mon pays ? Peut-il leur dlivrer un laissez-passer sans qu'il ne m'ait vu ? Pourrai-je avoir droit une carte de rsidence en France ? (Belkacem de Relizane )

J

MATRE KHALED LASBEUR VOUS RPOND

Contrairement aux autres trangers relevant de la convention multilatrale de Vienne relative aux fonctions consulaires et diplomatiques, qui impose l'autorit du pays de rsidence, de requrir l'assentiment du prvenu tranger avant d'informer son consulat, les ressortissants algriens sont rgis par la convention consulaire algrofranaise signe Paris, le 24 mai 1974, et publie au Journal officiel de la Rpublique franaise, le 16 avril 1980. Ce trait bilatral prime sur le droit interne en vertu de l'article 55 de la Constitution franaise. Ds lors qu'un ressortissant algrien est priv de sa libert, les autorits franaises informent systmatiquement de cette arrestation le consul territorialement comptent, conformment aux dispositions de l'article 33 de cette convention consulaire. En pratique, le parquet du lieu de l'interpellation adresse au consul l'avis de dtention du ressortissant algrien dans les meilleurs dlais. En effet, cet article 33 prvoit que : 1- Le poste consulaire de l'Etat d'envoi est inform par les autorits de l'Etat de rsidence de toute mesure privative de libert prise l'encontre d'un de ses ressortissants ainsi que la qualification des faits qui l'ont motive dans un dlai de un huit jours compter du jour o ledit ressortissant est arrt, dtenu ou priv de sa libert sous quelque forme que ce soit. Toute communication adresse au poste consulaire par la personne arrte, dtenue ou prive de sa libert sous quelque forme que ce soit, doit tre transmise sans retard par les autorits de l'Etat de rsidence. Cellesci doivent informer l'intress de ses droits aux termes du prsent paragraphe. 2- Les fonctionnaires consulaires peuvent se rendre auprs d'un ressortissant de l'Etat d'envoi qui est incarcr, en tat de dtention prventive ou soumis toute autre forme de dtention, s'entretenir et correspondre avec lui. Les droits de se rendre auprs de ce ressortissant et de communiquer avec lui sont accords aux fonctionnaires consulaires dans un dlai de deux quinze jours, partir du jour o le ressortissant a t arrt, dtenu ou priv de sa libert sous quelque forme que Vous pouvez adresser votre ce soit. courrier cette adresse : 3- Les droits viss au paragraphe 2 du prsent article s'exercent conformment aux [email protected]. lois et rglements de l'Etat de rsidence. Il sera trait en fonction Par ailleurs, le rle du consulat ne se limite pas uniquement au recensement des Alde sa pertinence griens privs de leur libert, mais aussi protger les droits et intrts de ses reset dans les dlais possibles sortissants et mme prendre, sous rserve des pratiques et procdures en vigueur dans l'Etat de rsidence ( la France ), les dispositions afin d'assurer la reprsentation approprie de ses ressortissants devant les tribunaux ou les autres autorits franaises et l'adoption de mesures provisoires en vue de la sauvegarde de leurs intrts lorsque, en raison de leur absence ou de tout autre cause, ils ne peuvent dfendre en temps utile leurs droits et intrts (article 30 de cette convention consulaire). Concernant votre cas, il s'agit probablement d'une omission de la partie franaise,

qui n'aurait d nullement vous priver de la saisine par crit du consulat d'Algrie, pour lui exposer votre situation. Quant la dlivrance du laissez-passer sur la base d'une photocopie d'un passeport, ceci n'a rien d'illgal puisqu'elle s'inscrit dans le cadre du protocole d'accord algrofranais relatif la radmission des nationaux et prsums nationaux, datant du 14 septembre 1994, qui permet mme en l'absence d'une photocopie d'une pice d'identit algrienne, de dlivrer un laissez-passer au profit de l'Algrien ou prsum Algrien aprs avoir t auditionn par un agent consulaire, lequel s'assurera bien videmment de la sauvegarde de ses droits. S'agissant du droit d'obtenir un certificat de rsidence en France, votre demande ne peut chapper aux conditions prvues l'accord algro-franais du 27 dcembre1968, modifi relatif la circulation, l'emploi et au sjour en France des Algriens et de leurs familles, qui impose, sous rserve de la menace de l'ordre public qui pourrait constituer un motif d'irrecevabilit de votre demande, la production d'un visa long sjour conforment l'article 9 de cet accord. e suis n en 1958 en Algrie, j'ai un enfant n en mai 2002 en France, pour lequel je souhaiterais avoir la nationalit franaise, comme je souhaiterais en profiter pour ma personne. Serait-il possible pour moi d'acqurir la nationalit franaise ? Si c'est le cas quelles seraient les dmarches suivre ? Que faut-il aussi pour mon enfant ? (Djamel )

J

Etant vous-mme n en Algrie en 1958, soit avant l'accession de l'Algrie l'indpendance alors que votre enfant est n, en 2002, sur le territoire franais, ce dernier est de nationalit franaise ds sa naissance en vertu des dispositions de l'article 19-3 du code civil prvoyant qu'est Franais l'enfant lgitime ou naturel, n en France lorsque l'un des parents au moins y est lui-mme n. Il vous appartient en consquence de formaliser au nom de votre enfant mineur un dossier auprs du tribunal d'instance de Paris, 13e arrondissement, rue du Chteau des rentiers, en justifiant de la naissance en France de votre enfant au moyen d'une copie intgrale de naissance datant de moins de 3 mois, de sa filiation en produisant votre acte de naissance ainsi que d'autres pices que le greffier de ce tribunal est susceptible de vous rclamer. Concernant votre situation, votre qualit d'ascendant de Franais ne vous confre nullement le droit la nationalit franaise. Toutefois, et la seule condition que votre fils franais rsidera en France, vous auriez la possibilit d'obtenir un titre temporaire de sjour d'une anne portant la mention vie prive et familiale conformment aux dispositions de l'article 6 alina 4 du 3e avenant l'accord algro-franais du 27 dcembre 1968 relatif la circulation, l'emploi et au sjour, en France, des ressortissants algriens et de leurs familles. Cet article prcise : Le certificat de rsidence d'un an portant la mention "vie prive et familiale" est dlivr de plein droit : 4) au ressortissant algrien ascendant direct d'un enfant franais mineur rsidant en France, la condition qu'il exerce, mme partiellement, l'autorit parentale l'gard de cet enfant ou qu'il subvienne effectivement ses besoins. Lorsque la qualit d'ascendant direct d'un enfant franais rsulte d'une reconnaissance de l'enfant postrieure sa naissance, le certificat de rsidence d'un an n'est dlivr au ressortissant algrien que s'il subvient ses besoins depuis sa naissance ou depuis au moins un an . A l'chance de votre certificat de rsidence d'un an, vous obtiendrez de plein droit un certificat de rsidence de 10 ans conformment l'alina g de l'article 7 bis de l'accord algro-franais prcit.

PHOTO : D.R

El Watan - Lundi 17 septembre 2007 - 9

CONSTANTINE INFOUNE FEMME MEURT PAR ASPHYXIECest vers le coup de 17h, avant-hier, quune femme B.F., ge de 69 ans, a t retrouve morte par touffement des suites des fumes qui ont envahi tout lappartement, sis la cit des 800 logements El Guemmas. Cest en tentant de se suicider que son fils A.A., g de 34 ans, a mis le feu au logement, ce qui a occasionn la mort de sa mre. Les agents de la Protection civile lont retrouv dans un tat de dbut dasphyxie et en proie une dpression nerveuse. Le corps sans vie de la mre a t dpos la morgue ; quant au fils suicidaire, il a t orient vers le service des urgences du CHU. Dj.B.

DISPOSITIF CNEP-IMMOBILIER

Des logements achevs labandon CNEP a bnfici, dans le cadre de cette opration, de 3 000 units faisant partie La

du programme prsidentiel de 1 million de logements.

P

LGER REPLI DES PRIXAu quatrime jour du Ramadhan, les prix, qui avaient pris une lgre tendance la hausse, enregistrent une baisse significative au grand bonheur des mnagres. Si la pomme de terre semble se figer