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    Histoire des Mathématiques (-Histoire-des-Mathematiques-.html)

    ITINÉRAIRES DE SAVANTS GÉOMÈTRES EN ALGÉRIEAU XIXE SIÈCLEDes archives inédites et des études récentes pour mieux comprendre l’Algérie mathématiquedu XIXe siècle.

    Piste verte (spip.php?page=mot&id_mot=20) le 14 mai 2016  - Rédigé par  Norbert Verdier (_Verdier-

    Norbert_.html), Pauline Romera-Lebret (_Pauline-Lebret-Romera_.html), Djamil Aïssani(_Aissani-Djamil_.html)

    Le 23 avril 1863, l’archéologue Louis Adrien Berbrugger (1801-1869), qui avait étésecrétaire particulier du Maréchal Clauzel, et qui avait participé à plusieurs expéditionsde l’armée coloniale, pouvait affirmer dans sa séance inaugurale de l’Assemblée de laSociété historique algérienne, qu’il avait fondée et présidée, que l’Algérie était un pays« sans savants, sans traditions savantes et même sans livres ». Cet article - construitsur des archives largement inédites et des études récentes - conteste cette triple

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    négation. Il y a dans l’Algérie du XIXe siècle des savants, une tradition savante et deslivres de sciences. Il y a aussi, venus pour la plupart de Paris, des ingénieurs, desprofesseurs et des ingénieurs qui y exercèrent leur métier et, en marge, desmathématiques.

    De nombreux documents manuscrits non publiés du XIXe siècle, notamment après laconquête coloniale de l’Algérie, ont été localisés ces dernières années et permettent de sefaire une idée assez précise des activités scientifiques au Maghreb à cette époque.

    L’Âge d’or des Sciences en Pays d’Islam. Les manuscritsScientifiques du Maghreb.

    Ces documents contiennent des textes de mathématiques au sens classique où nousl’entendons aujourd’hui (arithmétique, analyse, géométrie) mais aussi des travaux sur la terre,

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    le ciel, la mer, l’espace et le temps. Au XIXe siècle, ces terrains d’études sont ceux dumathématicien ou comme on dit alors du « savant » ou « du « géomètre ». Nous proposons icides études de cas permettant de saisir, en pratique, les activités savantes professionnelles ouextra-professionnelles de quelques acteurs ayant exercé au Maghreb. Toutes les histoiresd’hommes qui suivent s’inscrivent dans un contexte politique et sociétal particulier  : auMaghreb avant la prise d’Alger (1830) puis au temps de la colonisation tout au long du dix-neuvième siècle [1 (#nb1)].

    Ce sont ainsi des dizaines de savants, militaires, fonctionnaires de l’administration ouenseignants – souvent polytechniciens – qui, tout en exerçant les fonctions qu’ils devaientassumer aux quatre coins du Maghreb, poursuivirent tout au long du dix-neuvième siècledifférents types de travaux relevant des mathématiques. Au XIXe siècle – comme aujourd’hui –les mathématiques ne sont pas qu’aux seules mains des professionnels des mathématiques(enseignants, chercheurs, académiciens, etc.) ; elles se déploient aussi dans d’autres sphèrescomme celle des ingénieurs formés dans les grandes écoles (École polytechnique entreautres). Férus de sciences et de mathématiques, ces derniers ont souvent continué à en faireou à les diffuser en marge de leur profession. Ils sont souvent désignés par les acteurs del’époque sous le qualificatif de « savants géomètres ».

    Le Maghreb et l’Algérie

    Beaucoup de ces personnages relevaient des mathématiques que nous pourrions qualifierd’appliquées de par la formation de ces savants (souvent polytechniciens répétons-le) maisaussi, et sans doute dans une moindre mesure, des mathématiques «  pures  ». Nousn’insisterons guère sur ces dernières et nous nous contenterons seulement de citer enpréambule le cas relativement connu de Gaston Tarry (1843-1913). Tarry a étudié en

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    mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis avant de faire toute sa carrière – jusqu’à saretraite en 1902 – au Service des contributions diverses à Alger. En relation avec d’autressavants notamment grâce au réseau de sociabilité scientifique qu’ont été les congrès del’Association Française pour l’Avancement des Sciences, Tarry a exposé différentes solutionsde problèmes de combinatoire. Sa contribution la plus connue est celle qui concerne laconjecture d’Euler dite des trente-six officiers, à savoir qu’il n’est pas possible de placer trente-six officiers de 6 grades différents et appartenant à 6 régiments différents dans un tableau de6 x 6 de façon que sur chaque ligne et chaque colonne, on trouve 6 officiers de gradesdifférents et de régiments différents. [2 (#nb2)]

    ENTRE TERRE ET MER : « LA COMMISSION SCIENTIFIQUE » OU EXPLORER L’ALGÉRIE

    Avant la conquête de l’Algérie, pendant ce que les historiens nomment la « régence d’Alger »,retenons la présence (par hasard) de François Arago (1786-1853) [3 (#nb3)].

    Il devait aller mesurer la méridienne et, suite à différents ennuis en mer, débarque dans laville médiévale de Bougie (Béjaia) le 05 décembre 1808. Il y séjourne quelques semainesavant de traverser la Kabylie ; une traversée qu’il décrit avec force détails dans Histoire de majeunesse (1854). Plus tard, il fait partie de la Commission scientifique pour l’Algérie, unestructure destinée à étudier scientifiquement les différentes ressources et potentialités duterritoire algérien [4 (#nb4)].

    Gravure de Bejaia au temps d’Arago, réalisée par Louisde Habsbourg, Archiduc d’Autriche

    La commission scientifique n’est pas seulement tournée vers la terre, avec de nombreusesétudes minérales et hydrologiques, mais aussi vers la mer également comme l’atteste laprésence parmi ses membres de Georges Aimé (1810-1846). Né le 27 janvier 1810 à Metz, il

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    vient, en 1828, à Paris au lycée Louis-Le-Grand pour préparer le concours d’entrée à l’Écolepolytechnique. Il échoue et entre à l’École normale avec la promotion 1831 (section dessciences), mais dès cette date il publie divers travaux de physique par le biais de l’Académiedes sciences. Il réussit sa licence de sciences mathématiques mais échoue à l’agrégation dessciences. [5 (#nb5)]

    Remarqué par Arago, il entre à l’Observatoire de Paris comme attaché et publie ses travauxdans les Annales de chimie et de physique ... d’Arago. Il est ensuite nommé membre de laCommission scientifique pour l’Algérie (sans doute vers 1835) et s’établit à Alger où il estprofesseur de physique au lycée de la ville, ancêtre du lycée Bugeaud puis Émir Abdelkaderaprès l’indépendance. [6 (#nb6)]

    En sus de ses enseignements, il y fait d’importantes découvertes océanographiques enmesurant expérimentalement différentes composantes physiques des vagues de la baied’Alger. Il meurt accidentellement en 1846 et est, pour certains historiens, l’un des pères del’océanographie. [7 (#nb7)]

    Baie d’Alger en 1858

    ENTRE-TEMPS OU HISTOIRE ET MÉTÉOROLOGIE : Eugène Dewulf, Albert de Ribaucour etHenri Brocard

    La conquête française de l’Algérie suscite d’emblée de nombreuses vocations d’arabisants etd’archéologues s’employant à noter des inscriptions et décrire des ruines romaines. Deuxd’entre eux ont attiré particulièrement notre attention  : il s’agit d’Eugène, Édouard Dewulf(1831-1896) et d’Albert Ribaucour (1845-1893). [8 (#nb8)]

    Entré à l’École polytechnique en 1851, Dewulf séjourne en Algérie à plusieurs reprises en1856, 1861 et 1871 en tant qu’officier de l’armée française au service de la colonisation.Militaire et ingénieur, il est aussi féru de mathématiques. Lycéen, il écrit dans les Nouvelles

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    annales de mathématiques en participant à la rubrique questions/réponses, en écrivant desarticles et en traduisant en 1862 – à la demande du co-fondateur Olry Terquem (1782-1862) –un texte important de Ernst Kummer (1810-1893). [9 (#nb9)] et [10 (#nb10)]

    Le premier article de l’officier Dewulf dans les Nouvellesannales de mathématiques

    En Algérie, Dewulf apprend l’arabe et s’intéresse activement aux manuscrits médiévaux deBougie (Béjaia). Nous possédons de nombreuses archives (correspondances) éclairant demanière très pragmatique le séjour algérien de Dewulf. Ainsi, sa correspondance avec lesavant italien Luigi Cremona est particulièrement riche de multiples informations.  [11(#nb11)]

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    Lettre de Dewulf à Cremona, 14 août 1863

    Il a notamment participé à la fantastique aventure intellectuelle du XIXe siècle, dont l’objectifétait de retrouver le fameux manuscrit an-Nubda al-Muhtaja fi Akhbar Sanhadja bi Ifrikiya waBijaya. Son auteur est l’historien Ibn Hammad (1150–1230), descendant direct des princeshammadites. Cette source, encore aujourd’hui considérée comme perdue, a été utilisée parplusieurs historiens postérieurs (Ibn Idhari, Ibn Khaldun…). Après avoir effectué desrecherches en Allemagne, en Italie et en France, Dewulf affirmait dans une correspondancedatée de 1865 qu’il était sur le point de le retrouver « dans une très ancienne école kabyle,dans la Zawiyya de Chellata ».

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    La Khizana (Bibliothèque) de la Zawiyya de Chellata(XVIIIe siècle)

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    Représentation de la comète C/1769 P1 par l’astronomeAsh Shallâtî au 18e siècle

    Dewulf précise  : «  le marabout auquel appartient cette Zawiyya m’a affirmé qu’il a en sapossession le manuscrit que je cherche et qu’il me l’enverra ». Précisons qu’à cette époque,Eugène Dewulf avait «  abandonné  » ses travaux de géométrie pour se consacrer à larecherche des manuscrits de mathématiques. [12 (#nb12)]

    Dans une correspondance avec le géomètre italien Luigi Cremona, rédacteur d’une revue demathématique, il demande à présenter les manuscrits retrouvés. La liste (des manuscrits)jointe à la lettre n’a pas été retrouvée dans les archives. Il est probable qu’elle ait été envoyéeau Prince Boncompagni, médiéviste et éditeur de nombreux textes mathématiques (etnotamment le Liber Abbaci et la Practica Geometriae de Fibonacci). Ce dernier s’intéresseparticulièrement au mouvement de traduction de l’arabe au latin avec la figure de Gérard deCrémone [13 (#nb13)]. Alors qu’il est encore en poste en Algérie, en 1872, Eugène Dewulf vafaire partie des membres fondateurs de la Société mathématique de France. [14 (#nb14)]

    Le parcours d’Albert Ribaucour est également particulièrement documenté. Nommé, lepremier juin 1886, à l’emploi de chargé au contrôle des travaux du chemin de fer reliantBougie (Béjaia) à Beni-Mansour, il est déjà un mathématicien spécialiste de géométriedifférentielle très connu dans les milieux scientifiques européens. Il avait, entre autres, obtenuen 1877 le prix Dalmont de l’Académie des Sciences de Paris et un prix de L’Académie Royale

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    de Belgique en 1880. L’utilisation de sa correspondance [15 (#nb15)] permet de suivre avecprécision ses contributions mathématiques pendant son séjour algérien, ainsi que de situerses travaux d’ingénieur à Philippeville (Skikda) et à Bougie (Béjaia) : construction de l’hôtel despostes, de l’ancienne sous-préfecture, d’un pont, d’un quai du port, etc. [16 (#nb16)]

    Schéma de Ribaucour sur l’exécution de la grande jetéedu Nord du Port de Phillippeville

    La découverte récente du dossier de réutilisation de l’aqueduc de Saldae (Toudja) montre quec’est Albert Ribaucour qui a piloté ce projet en 1891. Un document signé de sa main permetde comprendre son influence sur les pouvoirs en place et d’expliquer les péripéties qui ontentouré ce monument romain préservé dans différents lieux de la région de Toudja et Bougie(Béjaia).

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    Reconstitution de l’Aqueduc de Saldae (DessinK. Bourihane)

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    Ribaucour signe en 1896 le projet de réutilisation de

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    l’aqueduc de Saldae (Toudja)

    Terminons en insistant plus longuement sur le rôle joué par Henri Brocard (1845-1922) car ila passé plusieurs années fructueuses sur le plan scientifique, en Algérie, en participant trèsactivement à la mise aux normes du réseau météorologique algérien. Il entre à l’Écolepolytechnique en 1865 puis rejoint le corps des ingénieurs de l’armée française. De sa longuecarrière militaire, deux périodes se distinguent  : ses affectations au service météorologiqued’Alger et celles en Écoles régimentaires. En parallèle à sa carrière militaire, Brocard fournitune importante production mathématique, en particulier sur la nouvelle géométrie dutriangle. [17 (#nb17)]

    L’ouvrage le plus remarquable de Brocard est un travail en deux parties, Notes debibliographie des courbes géométriques et Courbes Géométriques remarquables, qu’il a écritavec Timoléon Lemoyne et qui a paru en 1897 et 1899. [18 (#nb18)].

    En cumulé, Brocard passe plus de huit ans en poste en Algérie. Ses affectations les pluslongues et les plus signifiantes sont celles au service météorologique d’Alger comme adjointau général Farre (janvier 1874-novembre 1876 puis novembre 1879–avril 1882). Brocardtravaille au bureau qui centralise «  tous les documents recueillis dans les stationsmétéorologiques africaines ». [19 (#nb19)]

    Il est également titulaire des commissions météorologiques de Constantine, Alger et Oran.Les détails de la mission de Brocard nous sont connus grâce à sa Notice sur les titres ettravaux scientifiques. [20 (#nb20)]

    Durant sa première affectation, il intensifie et modernise le réseau existant après avoir suiviles instructions du géologue Charles Sainte-Claire Deville (1814-1876) alors que sa deuxièmevenue est consacrée à l’inspection et l’amélioration de l’ensemble des installations (unequarantaine). Sainte-Claire Deville fait une référence forte élogieuse au travail de Brocarddans une note présentée à l’Académie des sciences en 1874. Lors de la mise en place duréseau, Charles-Ange Laisant (1841-1920), polytechnicien d’origine nantaise, militaire, hommepolitique, mathématicien et homme de presse sert sous les ordres de Brocard. [21 (#nb21)]

    Cette rencontre amorce une longue collaboration entre les deux hommes, notamment autourde la revue l’Intermédiaire des mathématiciens, cofondée par Laisant en 1894. Brocards’implique dans la vie éditoriale du journal de sa création à 1904 comme l’indique l’extrait dutome XI ci-dessous dans lequel les rédacteurs le remercient de sa contribution.

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    C-A Laisant, E. Lemoine, E. Maillet, A. Grévy,Intermédiaire des Mathématiciens, XI (1904), p. 316.

    Lors de ses séjours en Algérie, Brocard ne se cantonne pas à son statut de météorologuemais s’investit dans des activités de vulgarisation et de diffusion scientifiques. En 1874, ilrédige un essai de vulgarisation scientifique sous la forme d’une série d’articles publiés defaçon hebdomadaire de décembre 1874 à octobre 1875 et visant à donner des «  notionsd’astronomie populaire ». Ce travail lui a été commandé par le Commandant Aublin, chef dubureau des affaires indigènes du Gouvernement Général de l’Algérie. Brocard participe aussià l’exposition générale de la Société d’Agriculture qui se tient à Alger en 1876 et pour laquelleil est nommé membre du jury des récompenses aux exposants de la section des machinesagricoles.

    UN NOUVEL ESPACE À CARTOGRAPHIER AVEC LES INGÉNIEURS GÉODÉSIENS  : CharlesLouis Dupin et André Louis Cholesky

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    L’Algérie mise en carte : Carte du Maghreb Central àl’époque des « siècles obscurs du Maghreb »

    La France est héritière d’une longue tradition cartographique. La carte – première traductiondu monde – est au service du pouvoir. Sous l’Ancien régime, la géographie est intégrée dansl’éducation. Elle sert à connaître le royaume afin de mieux le réformer et d’organiser sondéveloppement économique. La cartographie ne cesse de se perfectionner scientifiquementau fur et à mesure du Siècle des Lumières et au XIXe siècle. L’Algérie est un nouveau territoireà conquérir et à cartographier aussi y envoie-t-on de nombreux «  ingénieurs géodésiens  »dont beaucoup furent formés à l’École polytechnique. [22 (#nb22)]

    L’historiographie récente montre, en croisant l’histoire des savoirs et de la colonisation, toutel’importance des cartes et des évolutions de la cartographie pour les gouvernants, les sociétéset les peuples. [23 (#nb23)]

    Nous nous contenterons ici de citer deux parcours d’ingénieurs polytechniciens ayant joué unrôle important dans la « mise en cartes » de l’Algérie. Le premier est celui du colonel Charles-Louis Du Pin (1814-1868) et s’inscrit dans les premiers temps de la présence française enAlgérie. [24 (#nb24)]

    Du Pin s’est livré à un important travail de terrain et a dirigé la finalisation de cartestopographiques qui font encore référence par leurs précisions avec leurs points d’eau, lalocalisation et le nom de chaque tribu, les ressources en bois, en fourrage, etc.

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    Le second parcours que nous étudierons est celui d’André-Louis Cholesky (1875-1918)(http://images.math.cnrs.fr/Andre-Louis-Cholesky-1875-1918-mathematicien-topographe-enseignant-et-officier). Grâce à un important fonds d’archives récemment acquis par lesArchives de l’École polytechnique, nous connaissons précisément le rôle scientifique deCholesky au Maghreb. Après plusieurs séjours en Tunisie (1902-1903), il se rend en Algérie(1912-1913). [25 (#nb25)]

    Il s’y est livré à d’importants travaux de triangulation ayant pour but la construction d’une lignede chemin de fer entre Orléansville (Chlef), Vialar (Tissemsilt) et Trumelet (Dahmouni) afin derelier le plateau agricole du Sersou à la vallée du Cheliff. Des difficultés considérables furentrencontrées à cause du terrain accidenté et de la rigueur du climat du massif de l’Ouarsenis.Un tronçon de la route entre Biskra et Touggourt fut également nivelé. C’est face à cesdifficultés de terrain que Cholesky prend la peine de rédiger une note qu’il intitule « Sur larésolution numérique des systèmes d’équations linéaires ». Cette méthode est aujourd’hui l’undes piliers de l’analyse dite numérique et est désignée par «  méthode de Cholesky  »(http://images.math.cnrs.fr/Cholesky.html). [26 (#nb26)]

    OBSERVER LE CIEL ET CROISER LES REGARDS, EN 1860  : avec l’École polytechnique,l’Académie des sciences, l’Observatoire d’Alger et de Batna et des … indigènes.

    http://images.math.cnrs.fr/Andre-Louis-Cholesky-1875-1918-mathematicien-topographe-enseignant-et-officierhttp://images.math.cnrs.fr/Cholesky.html

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    L’éclipse de 1860

    L’importance accordée à l’éclipse totale du soleil de juillet 1860 par les scientifiques françaispeut être appréciée à travers les deux expéditions organisées sous l’égide de l’Académie dessciences et de l’École polytechnique. La notice de l’astronome Bulak de l’observatoire d’Alger,publiée par la Revue africaine de 1860 mais rédigée avant l’éclipse, montre que le phénomèneavait été prédit avec précision par les savants occidentaux (faisceau, début et fin de l’éclipsedans plusieurs régions, obscurité totale…). Sur les expéditions françaises, nous disposons de

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    nombreuses sources primaires et secondaires notamment sur les observations faites àl’observatoire de Batna.

    L’observatoire de Batna

    Qu’en est-il du côté autochtone  ? A contrario de ce qu’affirmait Berbrugger(https://fr.wikipedia.org/wiki/Adrien_Berbrugger) et que nous avons rappelé en préambulede notre article, l’Algérie disposait et de savants, et d’une tradition savante et de bibliothèquesà l’instar de La Khizana (bibliothèque) de Cheikh Lmuhub (1822-vers 1900). [27 (#nb27)]

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Adrien_Berbrugger

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    La Khizana de Cheikh Lmuhub (milieu du XIXe siècle)

    Les nombreux traités de mathématiques sont là pour attester qu’il existait une traditionsavante autochtone. Nous disposons de très peu de documents « algériens » sur cette éclipsede 1860. Néanmoins, une pièce que nous avons retrouvée dans Afniq n’Ccix Lmuhub(Bibliothèque savante de manuscrits), la décrit et montre que, côté autochtone, lephénomène n’a été qu’observé et répertorié. Sur le manuscrit KA N°  02 figure la notesuivante : « Le 29 Dhy Hidja 1276 de l’hégire à 7 heures, étaient présents, le Qadi MuhammadLa`arbi Ben Mesbah et le Faqih Muhammad Seghir Benkhelifa al-Fetzatti pour assister à unhéritage entre Cheikh Lmuhub et son frère La`arbi. Il s’est produit une éclipse totale du

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    soleil ».  [28 (#nb28)]

    Répertoire des manuscrits de la bibliothèque deCheikh Lmuhub rédigé par son fils à la fin du XIXe

    siècle

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    L’éclipse de 1860 vue par Cheikh Lmuhub et Qadi BenMesbah

    BILAN ET PERSPECTIVES

    À travers ces quelques exemples de parcours, grâce à une historiographie récente, puisqu’ellerepose essentiellement sur des sources bibliographiques publiées ces dernières années, etégalement sur des sources archivistiques pour beaucoup d’acquisition ou d’exploitationrécente, nous avons pu montrer quelques-uns des champs d’investigation scientifiqueexplorés par des ingénieurs polytechniciens (ou fonctionnaire comme Gaston Tarry ouprofesseur comme Georges Aimé) français ayant effectué des séjours en Algérie tout au longdu XIXe siècle. Ces hommes ont eu des parcours très différents en Algérie ou, plusgénéralement, dans le Maghreb. Certains y ont effectué toute leur carrière professionnelle,d’autres n’y sont restés que quelques mois ou quelques années. Tous ont contribué, au-delàde leurs contraintes professionnelles et dans des proportions très différentes audéveloppement des mathématiques pures et appliquées ou à d’autres champs desconnaissances. Pour certains d’entre eux, leurs apports, dépassant parfois largement le cadre

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    de leur spécialité, découlent directement de leur présence en terres maghrébines commepour la méthode d’algèbre linéaire de Cholesky.

    Un autre point important est la question des collaborations éventuelles avec des acteursautochtones (on disait à l’époque «  indigènes  »). C’est un champ d’étude difficile à explorertant, au XIXe siècle, les sources provenant des acteurs eux-mêmes sont rares et peudocumentées mais pour certains – comme Hafnaoui Mohamed ad-Dissi (1852 – 1942) – lescollaborations sont clairement établies. [29 (#nb29)]

    Un célèbre collaborateur des orientalistes français : Al-Hafnaoui ad-Dissi (1852 – 1942)

    Si nous revenons à Brocard, l’un des acteurs centraux de cet article et sur lequel nousdisposons de nombreuses informations, force est de reconnaître qu’il est très imprécis surceux avec lesquels il a mené ses recherches scientifiques. Dans sa Notice sur les titres ettravaux scientifiques pourtant méticuleusement détaillée, nous n’y trouvons pratiquementpas d’indications sur ces collaborations avec des indigènes. [30 (#nb30)]

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    Notons toutefois qu’il indique à propos d’un Essai de vulgarisation scientifique, notiond’astronomie populaire publié sous la forme d’une série d’articles entre le 12 décembre 1874et le 23 octobre 1875 : « ces articles, rédigés à l’intention des indigènes, ont été réservés auxnuméros du samedi, seuls traduits en arabe, du Journal officiel de l’Algérie, le Mobacher […] Latraduction a été confiée aux soins de M. Arnaud, interprète militaire [31 (#nb31)], et de deuxinterprètes indigènes ». [32 (#nb32)]

    De même, pour l’Exposition générale de la Société d’agriculture d’Alger de 1876, des affichesexplicatives concernant un nouvel appât-sauterelles ont été réalisées. Brocard indique que«  quelques-unes, traduites en arabes, [étaient] destinées à initier le public au butpoursuivi  »  [33 (#nb33)] mais malgré les nombreux détails qu’il donne sur les bulletinsmétéorologiques quotidiens et sur le fonctionnement du service météorologique, aucunemention n’est faite sur le statut et la qualité des « observateurs », comme les nomme Brocard.La place des traducteurs et des observateurs des milliers d’expériences scientifiques qui onteu lieu en Algérie au XIXe siècle reste un vaste champ d’études à défricher.

    Cheikh Lmuhub explique en 1852 comment il a constitué ouvrage après ouvrage sabibliothèque  : «  Mes ouvrages […] rédigés, copiés ou achetés […] doivent servir à ceux quipossèdent des connaissances et à ceux qui recherchent le savoir ». [34 (#nb34)]

    L’un des devoirs de l’historien consiste à reconstituer les bibliothèques d’hier pour mieuxcomprendre – sans position partisane – le passé. La compréhension des sciences et desmultiples voies de circulations orales et matérielles au Maghreb au XIXe siècle n’en est qu’àses balbutiements. En France, nous possédons de nombreuses archives relatives auxcentaines d’acteurs scientifiques qui ont occupé des fonctions dans les colonies maghrébinesau XIXe et XXe siècle. Beaucoup n’ont été que fort peu exploitées. En Algérie, en Tunisie ou auMaroc des dizaines de bibliothèques contiennent des milliers de manuscrits … qu’il reste àétudier. « À ceux qui recherchent le savoir » le chemin est pavé de traces du passé à explorerpatiemment et collectivement.

    Pascal Crozet a montré comment en Égypte, il y a eu une appropriation de savoirs européenspar des élèves égyptiens devenus maîtres tout au long du XIXe siècle. [35 (#nb35)]

    Plus récemment, Dominique Tournès a montré que le « corps de doctrine » mis en place parMaurice d’Ocagne (1862-1938) (la nomographie) a été véhiculée et appropriée en Égypte parl’un de ses élèves Farid Boulad Bey (1872-1947), formé initialement à Paris à l’École des pontset à l’École centrale des arts et manufactures, et par d’autres acteurs en poste au Caire. [36(#nb36)]. Encore, plus récemment Alain Messaoudi s’est intéressé, après une enquêtearchivistique minutieuse, aux savants orientalistes, interprètes militaires et civils, professeurs,employés de l’État, etc qui se sont impliqués dans le processus colonial au Maghreb et auLevant. [37 (#nb37)]

    Pour l’Algérie, tout un champ de recherches dans lequel veut s’insérer notre contribution est àpoursuivre pour comprendre dans leur complexité les processus de circulations ou de non-circulations (des hommes, des livres et des idées) et pour, selon l’expression de DipeshChakrabarty, «  provincialiser l’Europe  » non pas pour rejeter la pensée et les apports

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    européens mais pour décentrer méthodologiquement le regard afin d’appréhenderdifféremment les sociétés étudiées et, en l’occurrence, les mathématiques, les sciences et lessavoirs, qui s’y sont développées. [38 (#nb38)]

    Post-scriptum :

    Nous remercions Hélène Gispert, Sabine Rommevaux & Marc Moyon pour leurs lecturesbienveillantes mais critiques et constructives d’une première version de ce texte. Notre texteest largement adaptée d’une publication antérieure : Verdier, Norbert ; Lebret, Pauline &Aïssani, Djamil « Les manuscrits « européens » en rapport avec l’Afrique du Nord (XIXe siècle) »in L’Âge d’or des Sciences en Pays d’Islam. Les manuscrits Scientifiques du Maghreb, sous ladirection de Djamil Aïssani & Mohammed Djehiche, Tlemcen, capitale de la culture islamique,2012, 147-155.

    Cet article est une reprise adaptée à Images des mathématiques de : Romera-Lebret, Pauline& Verdier, Norbert, « Faire des sciences en Algérie au XIXe siècle : individus, lieux et sociabilitésavante », Philosophia Scientiae, 20 (2), (2016), 5-31. Il s’agit du premier pan d’un travailhistorique regroupant différents chercheurs et pas seulement historiens des sciences afind’apporter des éclairages historiques, scientifiques, institutionnels, sociétaux etprosopographiques sur le Maghreb scientifique du 19e siècle. Ce projet collectif permettra decerner avec davantage d’acuité les réseaux de circulation des savoirs entre le Maghreb et laFrance, deux entités ayant tissé entre elles des relations riches, complexes et désormaisanciennes. C’est dans cet esprit que nous avions organisé une séance du séminaire d’histoiredes mathématiques, le 29 novembre 2013 ; elle s’intitulait : « Sciences et techniques auMaghreb au XIXeme siècle : regards croisés » (http://images.math.cnrs.fr/Mathematiques-au-Maghreb-au-XIXe.html).

    Enfin, la rédaction d’Images des Mathématiques s’associe à nous pour remercier les relecteurs Frédéric Piou, Bernard Valentin, Aityoussef Abdelkarim et Julien Melleray de leurs remarques constructives.

    [1 (#nh1)] Pour obtenir des informations générales et synthétiques sur le Maghreb tout aulong du dix-neuvième siècle, nous renvoyons à l’ouvrage : Rivet, Daniel, Le Maghreb à l’épreuvede la colonisation, Pluriel, 2010.

    [2 (#nh2)] Nous ne détaillerons pas ici davantage ces problèmes de combinatoire(http://www.bibmath.net/carres/index.php?action=affiche&quoi=euler_magie) maisrenvoyons à la conférence d’Évelyne Barbin : « Gaston Tarry et la combinatoire : le problèmedes dominos et le problème des trente-six officiers » in « Les travaux combinatoires de l’entre-deux guerres 1870-1914 : leur actualité pour les mathématiques d’aujourd’hui »

    NOTES

    http://images.math.cnrs.fr/Mathematiques-au-Maghreb-au-XIXe.htmlhttp://www.bibmath.net/carres/index.php?action=affiche&quoi=euler_magiehttp://delannoy-2015.sciencesconf.org/

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    (http://delannoy-2015.sciencesconf.org/), 30 septembre-02 octobre 2015, lycée PierreBourdan, Guéret. Un ouvrage est en préparation.

    [3 (#nh3)] Pour davantage d’informations sur la surface sociale et scientifique d’Arago, nousrenvoyons à : Lequeux, James, François Arago, un savant généreux. Physique et astronomie auXIXe siècle, collection « Science et histoire », Paris, EDP Sciences, 2008.

    [4 (#nh4)] Pour avoir des informations sur la genèse de cette commission scientifique, fondéeen 1839, nous renvoyons à : Bettahar, Yamina, « La géologie en Algérie (1880-1940) »(http://histoire-cnrs.revues.org/4531), La revue pour l’histoire du CNRS, 18 ( 2007), mis enligne le 03 octobre 2009, consulté le 29 mars 2016.

    [5 (#nh5)] Pour une histoire de l’agrégation, nous renvoyons à : Chervel, André, Histoire del’agrégation, Paris, INRP-Éditions Kimé, 1993.

    [6 (#nh6)] Au moment où Aimé est nommé, cet établissement (http://www.cdha.fr/le-grand-lycee-dalger) vient d’être fondé et commence à prendre son essor. Il compte une centained’élèves – fils de fonctionnaires, de militaires ou de colons de la première heure – et quelquesprofesseurs.

    [7 (#nh7)] Carpine-Lancre, Jacqueline, « Georges Aimé (1810, Metz-1846, Alger) », Chroniqued’histoire maritime, 55 (2004), 60-76. Indiquons que le Musée océanographique de Monacopossède un buste de Georges Aimé ; nous n’avons pas été autorisé à en diffuser unereprésentation.

    [8 (#nh8)] Aïssani, Djamil « Le mathématicien Eugène Dewulf (1831–1896) et les manuscritsmédiévaux du Maghreb », Historia Mathematica, 23 (1996), 257 – 268.

    et

    Rouxel, Bernard & Aïssani, Djamil, « Le géomètre Albert Ribaucour à Bougie », Actes duColloque International « Béjaïa et sa région à travers les siècles : Histoire, Société, Sciences,Culture », Béjaïa, novembre 1997, pp. 63 et suivantes & Rouxel, Bernard, « L’œuvremathématique d’Albert Ribaucour », Archive for History of Exact Sciences, 23 (1980), 159-177.L’article de Rouxel et Aïssani contient un portrait inédit de Ribaucour.

    [9 (#nh9)] Kummer, Ernst, Eduard, « Théorie générale des systèmes de rayons rectilignes »,Nouvelles annales de mathématiques, II, 1 (1862), 31-41, 82-102.

    [10 (#nh10)] Voir Dewulf, Eugène, « Théorème sur les normales »(http://archive.numdam.org/ARCHIVE/NAM/NAM_1857_1_16_/NAM_1857_1_16__464_1/NAM_1857_1_16__464_1.pdf), Nouvelles annales de mathématiques, 1 (16) (1857), 464.

    [11 (#nh11)] Millán Gasca, Ana (Sous la direction de), « La corrispondenza di Luigi Cremona(1830-1903) », volume 1, Quaderno, Serie di Quaderni della Rivista di Storia della Scienza, 24(1992), 11-76.

    http://delannoy-2015.sciencesconf.org/http://histoire-cnrs.revues.org/4531http://www.cdha.fr/le-grand-lycee-dalgerhttp://archive.numdam.org/ARCHIVE/NAM/NAM_1857_1_16_/NAM_1857_1_16__464_1/NAM_1857_1_16__464_1.pdf

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    [12 (#nh12)] Pour avoir davantage d’informations sur les travaux géométriques de Dewulf,nous renvoyons à : Aïssani, Djamil « Le mathématicien Eugène Dewulf (1831–1896) et lesmanuscrits médiévaux du Maghreb », op. cit.

    [13 (#nh13)] On pourra consulter : http://images.math.cnrs.fr/Apprendre-les-mathematiques-au.html

    [14 (#nh14)] Pour une histoire de la Société mathématique de France, nous renvoyons à :Gispert, Hélène, La France mathématique de la IIIe République avant la Grande Guerre, sérieT, Paris : Société mathématique de France, 2016.

    [15 (#nh15)] Sa correspondance est conservée à la Bibliothèque de l’École Polytechnique, à laBibliothèque de l’Institut et à la Bibliothèque de l’Université de Liège

    [16 (#nh16)] Rouxel, Bernard & Aïssani, Djamil, « Le géomètre Albert Ribaucour à Bougie », op.cit.

    [17 (#nh17)] Romera-Lebret, Pauline, La nouvelle géométrie du triangle, passage d’unemathématique d’amateurs à une mathématique d’enseignants (1873-1929), Thèse dedoctorat sous la direction d’É. Barbin, Épistémologie, Histoire des sciences et des techniques,Université de Nantes, 2009 et Romera-Lebret, Pauline, « La nouvelle géométrie du triangle à lafin du XIXe siècle : des revues mathématiques intermédiaires aux ouvrages d’enseignement »,Revue d’Histoire des mathématiques, 20 (2014), 253-302.

    [18 (#nh18)] Nous avons très peu d’informations biographiques. Il serait né le 27 décembre1889 à Vieux habitants en Guadeloupe. Nous remercions Bernard Bru qui a obtenu cetteinformation grâce au site généalogique : Geneanet

    [19 (#nh19)] Sainte-Claire Deville, Charles, « Le réseau météorologique algérien », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, LXXIX (1874), 195-196.

    [20 (#nh20)] Brocard, Henri, Notice sur les titres et travaux scientifiques, Bar-le-Duc, 1895.

    [21 (#nh21)] Voir Auvinet, Jérôme, Charles-Ange Laisant : Itinéraires et engagements d’unmathématicien de la Troisième République, Paris, Hermann, 2013.

    [22 (#nh22)] Sciavon, Martina, « Geodesy and Map-Making in France and Algeria : Contestsand collaborations between Army officers and Observatory Scientist » in The Heavens onEarth. Observatories and Astronomy in the Nienteenth Century, sous la direction de D. Aubin,C. Bigg & H.O. Sibum, Duke University Press, 148-173.

    [23 (#nh23)] Pour une étude de la cartographie au XIXe siècle, nous conseillons : Verdier,Nicolas, La carte avant les cartographes, l’avènement du régime cartographique en France auXVIIIe siècle, Paris : Presses de la Sorbonne, 2015 et pour une histoire de la cartographie enAlgérie, nous renvoyons à : Blais, Hélène, Mirage de la carte. L’invention de l’Algérie coloniale,Paris : Fayard, 2014.

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    [24 (#nh24)] Mignard, Gérard, « Charles-Louis Du Pin (1814-1868), « un intellectuel baroudeurné à Lasgraïsses », Revue du Tarn, 168 (Hiver 1997), 535-561.

    [25 (#nh25)] Brezinski, Claude & Gross-Cholesky, Michel, « La vie et les travaux d’André LouisCholesky », Bulletin de la Société des Amis de la Bibliothèque de l’École Polytechnique, 39(décembre 2005) & Claude Brezinski et Dominique Tournès, André-Louis Cholesky,Mathematician, Topographer and Army Officer, Basel : Birkhäuser, 2014.

    [26 (#nh26)] Mansuy, Roger, « André Louis Cholesky, « Sur la résolution numérique dessystèmes d’équations linéaires », in Regards sur les textes fondateurs de la science, vol. 1,sous la direction d’Alexandre Moatti, Le sel et le fer, Cassini, 129-136 & 229-239.

    [27 (#nh27)] Cette bibliothèque de trois cents livres classifiés en une vingtaine de sectionétait connue des orientalistes du XIXe siècle. Incendiée en 1957 par le pouvoir colonial, elle aété partiellement reconstituée il y a une vingtaine d’années grâce à l’association GEHIMAB(http://gehimab.org/) et à des descendants de Cheikh Lmuhub. Voir L’Âge d’or des Sciencesen Pays d’Islam. Les manuscrits Scientifiques du Maghreb, op. cit., 19-20.

    [28 (#nh28)] Aïssani, Djamil & Mechehed, Djamel, Eddine, Manuscrits de Kabylie : Cataloguede Collection Ulahbib, Association Gehimab Ed., 1996 ; deuxième édition : CNRPAH. Ed., Alger,2011.

    [29 (#nh29)] Hafnaoui Mohamed ad-Dissi est l’auteur de l’ouvrage bio-bibliographique desUléma (savants) algériens du Maghreb central (du XIIe au XIXe siècles) (al-Hafnaoui Mohamed,« Ta`rif al-Khalaf bi Ridjal as-Salaf », 1905 - 1907. Réédité par la SNED Alger, 1970.). Diplômé des célèbres Zawiyya – Institut Ouboudaoud (Taslent) et Zawiyya– Institut de Chellata, il débarque à Alger vers 1886. C’est en 1907 qu’al-Hafnaoui est entré encontact avec les Français. Il apprend la langue auprès de Monsieur Arnaud, directeur dujournal al-Moubacher. Al-Hafnaoui précise qu’il avait été son secrétaire durant 12 ans. Arnaudl’a beaucoup aidé pour approfondir ses connaissances. Al-Hafnaoui fera par la suite plusieursvoyages en France. C’est ce qui va lui permettre de rédiger des articles de vulgarisation et faireplusieurs traductions (ouvrage d’apiculture, de chimie et d’astronomie, la rage chez lesmédecins arabes,…). En particulier, il va traduire un livre sur la santé avec le concours de JeanMirate. De manière générale, ses articles s’articulent autour des sciences humaines, del’astronomie, de l’économie, de l’éducation, et des sciences de la nature.

    [30 (#nh30)] Brocard, Henri, Notice sur les titres … op.cit.

    [31 (#nh31)] Cf. note précédente sur Hafnaoui Mohamed ad-Dissi

    [32 (#nh32)] Ibid., I, 24.

    [33 (#nh33)] Ibid., III, 30.

    [34 (#nh34)] Djamil Aïssani et Djamel Mechehed, « Usages de l’écriture et production dessavoirs dans la Kabylie du XIXe siècle » (http://remmm.revues.org/4993), Revue des mondesmusulmans et de la Méditerranée, 121-122 (avril 2008), mis en ligne le 05 janvier 2012,

    http://gehimab.org/http://remmm.revues.org/4993