16e assemblée générale et symposium scientifique

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1 www.icomos.org ISSN en attente VOLUME 17, N° 1, juin 2008 Vue nocturne du Château Frontenac – Ville de Quebec (Canada) 49-51 rue de la Fédération – 75015 Paris – France Tel: 33 (0)1.45.67.67.70 – Fax: 33 (0)1.45.66.06.22 Email: [email protected] Dans ce numéro Le patrimoine et les villes Le patrimoine religieux et les lieux sacrés 16e Assemblée générale et Symposium scientifique Les candidatures pour le Comité exécutif 2008-2011 Projets de Chartes ICOMOS soumis à l’Assemblée générale L’Amazonie déclaré un « monument de la nature » L’ICOMOS et le changement climatique global Nouvelles du IICC- Xi’an L’ICOMOS et ses partenaires - l’UIA Patrimoine en péril - 3 nouveaux rapports disponibles Dernières nouvelles sur des désastres récents : Pérou, Corée Le suivi préventif et le Patrimoine mondial Nouvelles du Secrétariat Cahier central Réunions statutaires 2007 de l’ICOMOS à Pretoria Déclaration de Séoul 2007 - le patrimoine et les métropoles dans la région Asie- Pacifique La résolution de New Delhi - L’impact des changements climatiques sur le patrimoine culturel Recommandations - le patrimoine culturel mondial et les changements climatiques (Pretoria 2007) 16e Assemblée générale et Symposium scientifique international « Où se cache l’esprit du lieu? » 29 septembre - 4 octobre 2008 International Council on Monuments and Sites Conseil International des Monuments et des Sites

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Page 1: 16e Assemblée générale et Symposium scientifique

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www.icomos.org

ISSN en attente

VOLUME 17, N° 1, juin 2008

Vue nocturne du Château Frontenac – Ville de Quebec (Canada)

49-51 rue de la Fédération – 75015 Paris – FranceTel: 33 (0)1.45.67.67.70 – Fax: 33 (0)1.45.66.06.22Email: [email protected]

Dans ce numéro

Le patrimoine et les villes

Le patrimoine religieux et les lieux sacrés

16e Assemblée générale et Symposium scientifique

Les candidatures pour le Comité exécutif 2008-2011

Projets de Chartes ICOMOS soumis à l’Assemblée générale

L’Amazonie déclaré un « monument de la nature »

L’ICOMOS et le changement climatique global

Nouvelles du IICC- Xi’an

L’ICOMOS et ses partenaires - l’UIA

Patrimoine en péril - 3 nouveaux rapports disponibles

Dernières nouvelles sur des désastres récents : Pérou, Corée

Le suivi préventif et le Patrimoine mondial

Nouvelles du Secrétariat

Cahier central

Réunions statutaires 2007 de l’ICOMOS à Pretoria

Déclaration de Séoul 2007 - le patrimoine et les métropoles dans la région Asie-Pacifique

La résolution de New Delhi - L’impact des changements climatiques sur le patrimoine culturel

Recommandations - le patrimoine culturel mondial et les changements climatiques (Pretoria 2007)

16e Assemblée générale et Symposium scientifique international« Où se cache l’esprit du lieu? »29 septembre - 4 octobre 2008

International Councilon Monuments and Sites

Conseil Internationaldes Monuments et des Sites

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ICOMOS2nouvelles | news Juin 2008

Le patrimoine et les villes

Quand une ville est plus qu’une ville – la perspective du CIVVIH

Partout les villes sont en train de subir des transformations massives. La plupart font face à de lourdes pressions pour s’agrandir), offrir de nouveaux logements, plus de zones commerciales, plus d’hôtels et d’espaces publics. Pendant que certaines villes historiques font face au dépeuplement de leur centre, la grande majorité a vu sa périphérie s’accroître de plus en plus. En tant que conservateurs des villes historiques, notre tâche devient de plus en plus complexe. Comment pouvons-nous défendre le cœur historique de nos villes tout en permettant le changement ? Comment pouvons-nous établir le bon équilibre entre conservation et progrès ?

Ce ne sont pas des questions faciles. La réunion « Patrimoine mondial et architecture contemporaine – gérer le paysage historique urbain » organisé par le Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO en coopération avec les autorités autrichiennes et l’ICOMOS (12-14 mai 2005, Vienne) – qui a conduit à l’adoption du Mémorandum de Vienne – n’a pas résolu ces questions mais a certainement suscité un débat intensif sur le rôle de la ville historique, sa relation au paysage environnant et sur l’insertion de l’architecture contemporaine en son sein.

Nous, membres du CIVVIH (Comité scientifique international de l’ICOMOS sur les villes et villages historiques) sommes tout à fait conscients de l’énorme responsabilité qui nous revient pour trouver des réponses – et nous avons tenu des consultations approfondies par voie électronique et participé à un grand nombre de réunions sur ce thème. Au cours des trois dernières années, le Centre du Patrimoine mondial a consacré beaucoup d’attention aux questions liées aux villes, car le nombre de villes inscrites qui éprouvent des difficultés avec les défis posées par l’architecture nouvelle augmente sans cesse.

Lors de sa dernière réunion annuelle à Helsinki, le CIVVIH a débattu du Mémorandum de Vienne, en essayant de développer de meilleures définitions. Nous avons aussi entrepris une révision de la Charte Internationale de l’ICOMOS pour la sauvegarde des villes historiques (Charte de Washington - 1987) et avons rassemblé et fait circulé la

documentation d’une série de réunions, les dernières étant celles organisées par le Centre du Patrimoine mondial à Olinda (Brésil) et Chandigarh (Inde) – cette dernière démontrant que même une ville historique « moderne » peut faire face à des problèmes similaires.

Je vois qu’une large partie du débat tourne autour de la terminologie mais pas de la manière d’aider les villes à surmonter les défis auxquelles elles font face. Dans la plupart des pays, les autorités sont extrêmement conscientes de la nécessité de sauvegarder les villes historiques – comme principale source de tourisme – mais en même temps succombent facilement à la demande d’une architecture nouvelle, parfois au sein du même centre historique. Les responsables des villes comptent sur notre aide pour trouver les bonnes solutions et ont besoin de nos conseils afin de fournir les bonnes réponses aux politiques.

Une ville historique restera toujours une ville historique, quelque soit le terme que nous employons. Cependant, nous ne pouvons certainement plus accepter la définition donnée par la Convention du Patrimoine mondial qui dit qu’une ville est « un groupe de bâtiments ». Une ville est bien plus que cela et ne peut ignorer le paysage qui l’entoure. Un monument important dans une ville, comme une cathédrale ou un temple, fut construit pour servir la ville qui l’entoure et cette ville a été construite dans un paysage particulier qui servirait la ville. Après avoir passé des années à développer une plus forte reconnaissance de la ville historique

en tant qu’ensemble et pas uniquement comme un groupe de bâtiments, certains pays sont en train de revenir à la notion que tant qu’ils conservent les bâtiments historiques importants, il n’y a pas de « problème ». Ceci est inacceptable. Une ville historique doit être traitée en tant qu’entité, comme un tissu urbain avec tous ses détails mineurs.

Le CIVVIH continuera ce débat lors de sa réunion à Corfou cette année et certainement à Québec à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ICOMOS. Nous n’avons pas encore les réponses, mais il y a une forte demande pour des idées nouvelles et des conclusions définitives solides sur cette question. Nous devons développer une nouvelle Charte qui inclura toutes ces réflexions, pas uniquement une mise à jour de la Charte de Washington et du Mémorandum de Vienne – mais un document totalement nouveau. Nous espérons pouvoir trouver les ressources pour accomplir ce travail dans les mois à venir.

Ray BondinPrésident du Comité scientifique international de l’ICOMOS sur les villes et villages historiques

Une ville historique et son paysage – vue aérienne de Scicli (Site Patrimoine mondial du Val di Noto)

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Le Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO a en conséquence créé un comité d’experts en vue de préparer cette recommandation. En 2006, le Conseil scientifique de l’ICOMOS a suggéré que l’ICOMOS appuie l’action du Centre du Patrimoine mondial en instaurant un processus parallèle qui serait strictement axé sur la conservation. Il était prévu que les deux initiatives avanceraient en étroite coordination et coopération afin de permettre à chacune de bénéficier de l’expérience et de l’expertise de l’autre. Deux comités scientifiques internationaux de l’ICOMOS (CSI) - le comité des villes et villages historiques (CIVVIH) et le comité des paysages culturels ICOMOS-IFLA

L’initiative de l’ICOMOS sur les paysages urbains historiques

Au cours des dernières années, les pressions accrues du développement ont abouti à la construction d’ouvrages de grande échelle et d’infrastructures dans des villes historiques déjà inscrites ou proposées pour inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, et dans des villes qui ont des monuments et sites inscrits au Patrimoine mondial au sein de leurs territoires urbains. L’accumulation de cas où des projets de développement proposés sont d’une telle ampleur qu’ils mettent en péril l’intégrité visuelle des sites du Patrimoine mondial a finalement conduit le Comité du Patrimoine mondial de l’UNESCO à demander qu’une recommandation de l’UNESCO soit préparée pour « compléter et actualiser les [recommandations] existantes sur le thème des Paysages urbains historiques, avec une référence particulière à la contextualisation de l’architecture contemporaine ».

- ont proposé de diriger la discussion qui est connue sous le nom d’«Initiative pour les paysages urbains historiques « (HUL). Michal Firestone a été nommé coordinateur de cette initiative.

Fin 2006, les premières discussions électroniques ont été menées par le biais d’un groupe de travail inter-CSI et leurs résultats furent diffusés. Peu de temps après, il a été décidé d’élargir la discussion pour permettre à autant de membres de l’ICOMOS intéressés que possible d’y prendre part. Pour bien gérer le processus de réflexion, il a été réalisé par petits groupes - chacun avec son animateur. Quatre groupes de

discussion représentant au total plus de 200 membres ont rejoint l’initiative HUL: un groupe US/ICOMOS (animé par Gustavo Araoz), un groupe ibéro-américain (animé par Pedro de Manuel), un groupe australien (animé par Sue Jackson - Stepowski), et un groupe finlandais (animé par Leena Makkonen et Marianne Lehtimaki).

Un projet de plan de discussion a été distribué - bien que les groupes soient libres de déterminer leur propre structure de travail et encouragés à prendre en compte leurs intérêts locaux. Une liste de lecture - établie par Gustavo Araoz, Michel Bonnette, Michal Firestone et Patricia O’Donnell - a été distribuée à tous les groupes. Les discussions électroniques ont été menées en parallèle au cours de l’été 2007 et les animateurs ont préparé des rapports périodiques et finaux, qui ont été distribués à tous les groupes, ce qui leur a permis de tirer parti de leurs travaux respectifs.

Les discussions ont également contribué et ont été informés par trois autres initiatives de l’ICOMOS dédiées aux Paysages urbains historiques: la réunion annuelle 2007 du CIVVIH, la 4e réunion du groupe Asie-Pacifique de l’ICOMOS et la révision du Mémorandum de Vienne proposé par un petit groupe de membres des CSI. Les conclusions finales des discussions seront distribuées dès leur achèvement.

Michal Firestone Coordonnateur, Conseil scientifique de l’ICOMOS

Le terme « paysage urbain historique » peut être conçu comme une partie très importante de l’ensemble des éléments qui composent la ville historique, la partie qui est perçue par l’œil et

Echanges Ibéro-américains sur les paysages urbains historiques

Un groupe d’experts ibéro-américains de l’ICOMOS (membres de 11 comités nationaux et de CSI de l’ICOMOS) a débattu de la question des villes historiques et des paysages urbains historiques (HUL) de mai à juillet 2007. Le groupe a convenu que le terme « ville historique» est toujours valable et que, dans l’état actuel du débat, il ne semble pas urgent ou pratique d’établir de nouvelles catégories ou typologies. Il est cependant nécessaire d’ajuster certains aspects conceptuels et méthodologiques dans la protection et la gestion des villes historiques.

susceptible d’être étudié en utilisant des techniques objectives (couleurs, volumes, typologies, etc.) ainsi que subjectives (perceptions en fonction de la culture, de l’âge, de l’origine ethnique,

etc.). Par conséquent, il n’y a rien qui peut convertir une ville historique en paysage urbain historique, parce que celui-ci est déjà inclus dans la ville elle-même. Toutes les villes historiques ont un paysage urbain historique, mais celui-ci n’est pas toujours leur valeur la plus importante. Il peut y avoir des villes historiques remarquables dont les valeurs (immatérielles ou qui échappent à l’œil) ne correspondent pas à un paysage urbain historique d’un grand intérêt.

Le paysage urbain historique acquiert sa propre valeur culturelle identifiable, il doit être préservé si l’on veut conserver la vil le historique. L’architecture contemporaine au sein de la ville historique ne doit pas être un objectif en soi, et doit être d’excellente qualité ; les nouveaux bâtiments ne doivent pas se concurrencer ou contraster entre eux, ni devenir des objets autistes. Au contraire,

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ICOMOS4nouvelles | news Juin 2008

si de nouvelles constructions ou des rénovations sont nécessaires dans une ville historique, ces interventions doivent être accomplies dans le respect de chaque élément qui, selon les termes

de la Charte de Tolède / de Washington (en particulier l’article 2), contribue à son authenticité. Ces interventions doivent être le fruit d’une connaissance approfondie et d’une analyse de l’histoire, de la culture et de l’architecture du lieu, en harmonie avec les caractéristiques déterminantes de son contexte, sans créer des éléments pseudo-historiques. Ils devraient faciliter la lecture de l’histoire du lieu et s’intégrer dans le caractère et l’atmosphère de la ville, sans en dénaturer l’image traditionnelle de son paysage urbain historique.

Les par t ic ipants du groupe de discussion ibéro-américain de l’ICOMOS recommandent que le terme « ville historique » soit maintenu et ne soit pas remplacé par « paysage urbain

historique». Toute mesure de protection ou d’intervention dans une ville historique, et qui a des répercussions sur son paysage historique, doit être abordée sur la base des documents qui guident sa gestion générale (plans directeurs, plans spéciaux, etc). Lorsque de telles interventions peuvent générer un impact sur les valeurs, l’authenticité et l’intégrité de la ville, recueillir l’avis d’experts en conservation du patrimoine reconnus doit être la préoccupation prioritaire pour les autorités compétentes.

Du 29 mai au 1er juin 2007, environ 110 participants de 12 pays, dont la Corée et aussi des collègues d’Asie centrale, notamment du Kazakhstan, se sont réunis à Séoul pour discuter du « Patrimoine et des métropoles de l’Asie et du Pacifique ». Cette 4e rencontre régionale Asie-Pacifique a examiné les défis auxquels sont confronté la conservation du patrimoine dans les grandes villes à croissance rapide de la région. Le Professeur Yukio Nishimura, ancien vice-président de l’ICOMOS, a prononcé le discours d’ouverture sur l’intégrité des paysages urbains historiques, et le Dr. Ron van Oers du Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO a

La Déclaration de Séoul 2007 - le patrimoine et les métropoles d’Asie et du Pacifique

De 2005 à 2007, ICOMOS Corée a accueilli un cycle de trois réunions régionales Asie-Pacifique. La seconde réunion en 2005 sur le thème « Gestion du tourisme dans les villes et zones historiques d’Asie » a eu comme résultat « la déclaration de Séoul sur le tourisme dans les villes et zones historiques d’Asie» qui a été approuvée par la 15e Assemblée générale de l’ICOMOS à Xi’an, Chine (voir Nouvelles de l’ICOMOS Vol.16, n°1, avril 2006). En 2006, la troisième rencontre régionale Asie-Pacifique a été organisée, en association avec le Comité international de l’ICOMOS sur le tourisme culturel, à Séoul et Andong sur le thème «l’impact du tourisme de masse sur les villages historiques: identifier les indicateurs clés de l’impact du tourisme ». Il en a résulté les « recommandations d’Andong sur l’impact du tourisme de masse sur les villages historiques » (publiées dans les Nouvelles de l’ICOMOS Vol.16, n°2, décembre 2006 - p. 3 du cahier central)

présenté le contexte et les progrès dans l’élaboration de nouvelles normes pour la conservation des paysages urbains historiques. Les autorités de Séoul ont présenté le patrimoine de leur ville et son quartier historique, ainsi que des exemples de travaux de conservation et de restauration, et ont organisé une visite guidée de certains sites. La Déclaration de Séoul sur le patrimoine et les métropoles d’Asie et du Pacifique de 2007 (voir p. 5 du cahier central pour le texte complet) a été élaborée à partir des expériences partagées sur les 10 études de cas de la région, avec les précieux conseils du Secrétaire général et des deux vice-présidents régionaux.

Ces trois réunions successives des Comités ICOMOS de la région Asie-Pacifique ont montré l’importance de se réunir régulièrement, d’échanger des informations et de débattre des problèmes et des solutions possibles sur un large éventail de sujets. Les Déclarations de Séoul de 2005 et 2007 et les Recommandations d’Andong seront utiles en tant que lignes directrices pratiques pour notre travail quotidien.

Hae-Un Rii Membre du Comité exécutif de l’ICOMOS et d’ICOMOS Corée

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Une rue à Carthagène (Colombie), ville du Patrimoine mondial

Ce texte représente un resumé de plusieurs discussions de groupe. Il a été préparé par Alfredo Conti, Président d’ICOMOS Argentine

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Participants du XXVII Symposium international sur la conservation du patrimoine monumental

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Au cours de ce colloque, les participants ont discuté de l’importance de la conception, de la concertation et de la mise en œuvre des politiques publiques dans le domaine de la conservation du patrimoine culturel. Ils se sont entendus sur le fait que, dans un monde globalisé, il est nécessaire que les politiques contribuent à la préservation du patrimoine culturel et à son rôle dans le processus de développement durable. Il a également été noté que toute politique publique visant à conserver le patrimoine avec succès doit tenir compte des différentes significations sociales, expressions et relations qui coexistent et donner un sens à des bâtiments historiques, ce qui oblige la politique publique à reposer sur une notion du patrimoine large, ouverte et inclusive.

A p r è s d e s p r é s e n t a t i o n s p a r 47 i n t e r venan t s na t i onaux e t 18 internationaux, et résultant des discussions menées dans quatre groupes, «l’évaluation des politiques publiques », « la participation de la société civile », « la réhabilitation des espaces publics» et « la préservation du patrimoine immatériel », les participants du Symposium ont adopté une liste des résolutions et de recommandations.

L’une des principales conclusions était que, le patrimoine culturel étant intégré à la vie de la communauté, les politiques devaient être globales et avoir un lien avec un plus grand nombre de sujets tels que le tourisme, le développement urbain, le développement économique, l’éducation, le logement et les transports. À cet égard, les politiques publiques pour le patrimoine doivent aussi toujours contribuer à l’amélioration du niveau de vie et à la réduction de la pauvreté.

Il a été jugé nécessaire que le cadre normatif qui réglemente les politiques du

L’ICOMOS exprime toute sa reconnaissance officielle à ICOMOS Corée et aux autorités coréennes pour le patronage de ces trois réunions régionales Asie-Pacifique, entre 2005 et 2007.

Pour plus d’informations sur le programme thématique sur les villes du Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO:http://whc.unesco.org/en/activities/&pattern=&search_theme=11

Les politiques publiques pour la réhabilitation des centres historiques des villes - le Mexique et les Amériques

Les participants du 27e Symposium international sur la conservation du patrimoine monumental, organisé par ICOMOS Mexique et les autorités de la ville de Mexico, du 6 au 8 décembre 2007, à l’occasion du 20e anniversaire de l’inscription des centres historiques de Mexico et Xochimilco sur la Liste du Patrimoine mondial, se sont réunis dans l’ancien couvent de San Bernardino à Xochimilco pour discuter du thème «Les politiques publiques pour la réhabilitation des centres historiques des villes ». Plusieurs personnalités y ont assisté, notamment Dinu Bumbaru, Secrétaire général de l’ICOMOS ; Amalia Garcia, gouverneur de Zacatecas ; Alejandra Moreno, de la Direction des Centres historiques ; Elena Zepeda, Directeur des affaires culturelles de la ville de Mexico ainsi que Javier Villalobos, Président d’ICOMOS Mexique.

pas en contradiction avec les objectifs des politiques relatives au patrimoine culturel. Les politiques publiques liées à la conservation du patrimoine doivent également être traduites en projets à court, moyen et long terme qui contribueront au développement durable. Ces projets, à leur tour, devront être suivis en utilisant des mécanismes d’évaluation bien définis qui sont en mesure d’indiquer les effets positifs et négatifs que ces politiques ont sur le patrimoine culturel ainsi que sur les communautés associées.

En ce qui concerne les projets concrets qui émanent des politiques publiques en matière de patrimoine culturel, ils doivent répondre à divers aspects tels que lier le patrimoine matériel et immatériel, ainsi que contribuer à la recherche sur la flore et la faune qui ont une valeur patrimoniale, ainsi que sa préservation et sa sauvegarde. Ces projets doivent également intégrer des concepts comme l’éco-tourisme et la durabilité de l’environnement de façon autonome.

Mais surtout, les projets mis en œuvre doivent avoir une légitimité aux yeux des communautés locales et bénéficier de leur soutien, ce qui suppose que les communautés locales soient impliquées dans leur définition, conception, exécution et évaluation. Ce n’est que par une relation étroite avec les communautés que les projets peuvent atteindre leurs

objectifs, tels que renforcer un sentiment d’identité, promouvoir l’idée de la diversité et stimuler les échanges culturels.

Enfin, pour que les politiques du patrimoine culturel soient efficaces, il est nécessaire de réhabiliter des espaces publics en améliorant les transports et la mobilité, l’éclairage urbain, les services publics, et la sécurité publique. Dans cette entreprise, le tourisme joue un rôle déterminant et doit être conçu comme un catalyseur stratégique pour la préservation du patrimoine et la lutte contre la pauvreté. Il est important toutefois de veiller à ce que le tourisme existe au service du patrimoine et non l’inverse. Ce n’est que de cette façon que le tourisme peut contribuer à la gestion durable des biens culturels par des entités locales, et dans ce cadre également renforcer le développement de liens socioculturels entre les sites du patrimoine et les communautés locales.

Le colloque a également émis une série de recommandations spécifiques relatives à un certain nombre de villes et des sites au Mexique et dans d’autres pays de l’Amérique.

Javier Villalobos Jaramillo Président de l’ICOMOS Mexique

patrimoine culturel devrait faire l’objet d’un examen et d’une mise à jour constante, afin de garantir que les programmes et les instruments c réés par les autorités n’entrent

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ICOMOS6nouvelles | news Juin 2008

Bien souvent, ce patrimoine réunit la somme de tous les arts et des talents d’une société ce qui en fait un document majeur et un témoin privilégié de l’aventure humaine. S’inscrivant dans le sillon de résolutions de notre Assemblée générale, le 18 avril 2008 sera l’occasion d’explorer la richesse de ce patrimoine et de se pencher sur les importants défis que pose sa conservation dans le monde contemporain.

Un champ fondamental du patrimoine culturelSanctuaires, temples, monastères, nécropoles, montagnes ou arbres sacrés, stèles, inscriptions, refuges, chemins, etc. Les lieux patrimoniaux des pratiques religieuses sont très diversifiés. Ce patrimoine comprend des bâtiments et des sites individuels ou groupés mais aussi des ensembles plus vastes et complexes comme les villes saintes, les paysages sacrés – y compris ceux formés par une toponymie ancienne – et les routes de pèlerinage, tous des «monuments et sites» qui intéressent l’ICOMOS.

On ne peut toutefois oublier les objets, les archives ou les documents et, bien entendu, les rites, les traditions et autres formes de patrimoine culturel immatériel

qui participent à la réalité de ces lieux sacrés et aux pratiques religieuses qui s’y rattachent. L’ICOMOS a déjà exploré cette relation entre les lieux matériels et leurs dimensions immatérielles lors de sa 14e Assemblée générale, à Victoria Falls (Zimbabwe) en 2003 et l’examinera davantage sous le thème de «l’Esprit du lieu» à notre prochaine Assemblée générale à Québec (Canada). C’est dans cette lignée que la Journée internationale des monuments et sites 2008 est dédiée à ce thème.

Patrimoine religieux et patrimoine mondialDu fait de leur importance communautaire, artistique, historique, scientifique ou anthropologique, les édifices ou sites religieux occupent une place remarquable dans la plupart des inventaires nationaux ou locaux du patrimoine culturel. Cette situation trouve un écho sur la Liste du patrimoine mondial qui compte plus d’une centaine de biens inscrits sous une mention religieuse explicite, principalement des temples, des églises, des monastères ou des monts sacrés. Il faut également noter qu’une grande majorité des biens culturels ou mixtes de la Liste couvrent un territoire qui intègre des lieux sacrés comme c’est le cas pour des villes historiques ou des paysages culturels.

Parmi les critères de sélection employés pour la reconnaissance de la valeur universelle exceptionnelle d’un bien proposé pour inscription sur la Liste, le critère vi fait explicitement référence aux «croyances» mais les autres critères s’appliquent peut-être plus aisément car ils ne posent pas la question délicate de la signification universelle des religions elles-mêmes. Par exemple, les pratiques religieuses ont suscité la réalisation de chefs d’œuvre remarquables (critère i) comme l’église en bois d’Urnes en Norvège ou celles creusées dans le roc à Lalibela en Éthiopie, les temples d’Angkor au Cambodge, les monuments bouddhiques d’Horyu-ji du Japon ou les remarquables maisons à tourelles en terre des Batammariba au Togo, avec leurs autels associés. Par leur ancrage profond dans l’histoire des sociétés humaines et dans le développement des sciences et des arts, les religions ont aussi produits des biens ou des sites qui témoignent d’échanges ou d’influences marquantes (critères ii, iii, iv ou v). Par exemple, la forêt sacrée d’Osun-Oshogbo au Nigéria, les Tels bibliques en Israël, le minaret de Djam en Afghanistan, le temple et cimetière de Confucius en Chine, le Mont Saint-Michel en France ou les églises de Chiloé au Chili.

C o m m e o r g a n i s a t i o n n o n -gouvernementale multidisciplinaire qui assiste le Comité du Patrimoine mondial, l’ICOMOS traite de la protection, de la conservation et de la mise en valeur des biens et lieux patrimoniaux et non des questions religieuses en tant que tel. Toutefois, la volonté de combler les lacunes de la Liste du patrimoine mondial eu égard aux sites religieux nous confronte à de nouvelles questions. Par

À travers le monde et les âges, les sociétés humaines ont constitué un vaste patrimoine associé à leurs convictions et pratiques religieuses ou à leur reconnaissance des dimensions sacrées du monde naturel qui les entoure. Présent dans l’ensemble de la famille humaine, il rythme encore la vie, du berceau au tombeau, de nombreuses sociétés, offrant un lien entre l’individuel et l’universel, un «axis mundi».

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Intérieur de l’église de Rilan, Chiloé (Chili)

Vue extérieure de l’église de Vilupulli, Chiloé (Chili)

Le patrimoine religieux et les lieux sacrés 18 avril 2008 – Journée internationale des monuments et des sites

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exemple, comment traiter du concept-clé de «valeur universelle exceptionnelle» en relation avec la diversité des pratiques religieuses à l’échelle locale ou internationale? Comment évaluer l’authenticité et l’intégrité d’un site sacré actif et en mutation? Comment réconcilier les fidèles et l’intérêt touristique croissant pour ces sites? Comment prévenir les risques associés aux tensions interconfessionnelles ou la transformation des rituels? Comment appliquer les principes généraux de conservation du patrimoine culturel à ces sites? Quels liens établir entre les conventions du patrimoine mondial et du patrimoine culturel immatériel?

Patrimoine, religions et tourismeCe thème intéresse aussi le monde du tourisme. Depuis des millénaires, lieux sacrés et fêtes religieuses attirent les fidèles. En octobre 2007, l’Organisation mondiale du tourisme, agence spécialisée des Nations Unies avec laquelle l’ICOMOS collabore, a organisé une rencontre à Cordoue (Espagne) pour examiner la relation entre tourisme et religion et ses aspects logistiques, économiques, culturels et, bien sûr, éthiques (www.unwto.org/sustainable/conf/cordoba/fr/Cordoba_French.htm). Mettant en garde contre les effets pervers d’une attention touristique trop concentrée sur certains sites patrimoniaux vedettes, le Secrétaire général Francesco Frangialli, a rappelé que «tourisme et religions se partagent l’utilisation d’un même héritage culturel bâti dans une relation complexe, à la fois constructive et conflictuelle». Plusieurs interventions ont fait mention de l’action de l’ICOMOS et de ses comités.

Vers un programme ICOMOS sur le patrimoine religieux Le sujet du patrimoine religieux et des lieux sacrés a déjà fait l’objet de plusieurs travaux et colloques de l’ICOMOS et de ses comités. Aussi, les principes de l’ICOMOS ont su inspirer et guider des actions majeurs; par exemple, le travail de la Fondation du patrimoine religieux du Québec qui a investi près de 250 millions de dollars dans la restauration du patrimoine religieux du Québec par une démarche de concertation interconfessionnelle et communautaire très originale qui a adopté les principes de l’ICOMOS (www.patrimoine-religieux.qc.ca). L’ICOMOS entretient aussi une relation de travail particulière avec les responsables du patrimoine de l’Église catholique, elle-même dotée de directives et d’instances spécialisées pour assurer la protection et la gestion adéquate de son vaste patrimoine architectural, artistique et documentaire. Enfin, rappelons que l’ICOMOS n’est pas seul à s’intéresser à ce sujet. Des organisations comme l’ICCROM ou le Conseil de l’Europe ont publié des

ouvrages ou des recommandations sur le sujet.

Devant autant d’intérêt et l’immense défi que pose la conservation du patrimoine religieux et des lieux sacrés, l’engagement de l’ICOMOS sur le sujet est d’autant plus pertinent. La résolution 32 adoptée par notre 15e Assemblée générale à Xi’an (Chine) nous engage à développer un programme international thématique sur le patrimoine religieux. Le choix du thème pour le 18 avril 2008 va dans ce sens. Nous espérons vivement que nos Comités nationaux et internationaux ainsi que les membres de l’ICOMOS profiteront de cette occasion pour suggérer des éléments à apporter à ce programme et nous les communiquer.

Dans certains pays, les lois sur le patrimoine culturel comportent des clauses spécifiques pour les biens religieux. Outre ces spécificités juridiques, le patrimoine religieux offre l’occasion de développer des outils de gestion – des modèles d’inventaires, par exemple – qui intègrent les différentes expressions du patrimoine culturel matériel et immatériel. Avec ses coupoles, ses minarets ou ses décors peints, ce patrimoine pose des questions techniques particulières qui peuvent mettre à contribution les comités internationaux de l’ICOMOS. Même le thème des paysages urbains retenu par notre Conseil scientifique est pertinent alors qu’on voit les pressions du développement urbain sur la présence symbolique des monuments religieux. Enfin, il y a le tissage d’un réseau de partenaires stratégiques qui collaborent avec l’ICOMOS sur ce vaste chantier.

Tout cela invite l’ICOMOS à se donner un plan d’action sur la question du patrimoine religieux et à énoncer des principes pour sa conservation. Le travail du Conseil scientifique sur le Paysage urbain historique et les Changements climatiques offre un modèle intéressant.

La journée internationale des Monuments et des Sites a été instituée le 18 avril 1982 par l’ICOMOS et approuvée ensuite par la Conférence générale de l’UNESCO en 1983.

Pour plus d’informations sur cette Journée, les thèmes précédents, le rapport pour l’année 2007 et le calendrier d’activités prévues cette année – voirh t tp : / /www. in te rna t iona l . i comos.org/18thapril/index.html

Nous attendrons donc vos suggestions et votre collaboration pour mieux engager l’ICOMOS sur ce thème fondateur de l’action en patrimoine.

Appel d’idées pour les thèmes du 18 avril 2009, 2010 et 2011 Au cours des dernières années, les thèmes proposés par l’ICOMOS pour le 18 avril ont couvert une grande diversité de sujets –villages historiques, patrimoine subaquatique, architecture de terre ou monuments de la nature. L’impact de cette Journée peut cependant être amélioré. Il faut pour cela que nos comités, membres ou partenaires puissent préparer des activités en connaissant le thème à l’avance.

Quels seraient les thèmes pertinents pour les Journées mondiales du patrimoine, des monuments et des sites du prochain triennium 2009, 2010 et 2011? Les lieux patrimoniaux des sciences ou de l’éducation? Patrimoine agricole? Ports et transports? Patrimoine du tourisme? Risques naturels? Routes patrimoniales? Je vous invite à nous transmettre vos suggestions, si possible, d’ici le 26 juin afin que nous puissions les prendre en compte en préparant le projet de Plan d’action 2008-2011 que nous présenterons à l’Assemblée générale à Québec.

Dinu BumbaruSecrétaire Général de l’ICOMOS

Koutammakou, le pays des Batammariba (Togo) – autels consacrés aux divinités à l’entrée d’une Takienta

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ICOMOS8nouvelles | news Juin 2008

Programme préliminaire Samedi 27 / dimanche 28 septembre:

- Forum des jeunes chercheurs et professionnels

Lundi 29 septembre: - Réunions des Comités

scientifiques internationauxMardi 30 septembre: - Cérémonie protocolaire - Ouverture de l’Assemblée générale - Ouverture du Symposium

scientifique - conférenciers invités - Réception officielleMercredi 1er octobre: - Symposium scientifique (sessions

parallèles) - Ateliers thématiques en soiréeJeudi 2 octobre: - Symposium scientifique (suite) - Croisière sur le fleuve Saint-LaurentVendredi 3 octobre: - Visites thématiques - Banquet de clôtureSamedi 4 octobre: - Assemblée générale et élections - Exposition d’affichesDimanche 5 octobre: - Départ des visites post-conférence

Informations et inscriptionLe programme final, la liste des hôtels, les visites post-conférence, les réceptions et de nombreux autres détails sont disponibles sur le site internet de

Une invitation d’ICOMOS Canada

Chers collègues de l’ICOMOS,De la part de mes collègues d’ICOMOS Canada, des membres du Comité organisateur et de mon collègue Michel Bonnette qui en est le président, j’ai le plaisir de vous inviter à participer à la 16e Assemblée générale et Symposium scientifique international de l’ICOMOS qui se tiendra à Québec du 29 septembre au 4 octobre 2008.

Ce sera un événement excitant, j’en suis convaincu. Le thème du colloque est « Où se cache l’esprit du lieu ? ». L’Assemblée générale sera appelée à élire les nouveaux officiers et les membres du Comité exécutif pour le prochain triennum. Le Forum international des jeunes chercheurs et professionnels en patrimoine culturel précédera l’événement et sera l’occasion pour les jeunes qui ont moins de 30 ans de partager leur expérience et d’échanger des idées sur la pratique de la conservation à travers le monde. Des activités spéciales et des réceptions officielles vous donneront l’occasion de découvrir notre culture canadienne y compris celle des peuples autochtones et les visites post-conférence que nous préparons à votre intention vous offriront une occasion unique de découvrir les multiples facettes du grand et beau pays qu’est le Canada.

Tous les détails sont disponibles sur le site web de l’Assemblée générale à l’adresse http://quebec2008.icomos.org.

En attendant le plaisir de vous accueillir, je vous prie d’agréer, chers collègues, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

François LeBlancPrésident intérimaire d’ICOMOS Canada

l’Assemblée générale. Le formulaire d’inscription s’y trouve également. On peut s’inscrire en ligne. La procédure est simple. Nous avons déjà réservé des groupes de chambres dans plusieurs hôtels et auberges situés à proximité du lieu de la rencontre ou facilement accessibles par les transports en commun. Si vous êtes membre en règle de l’ICOMOS, nous vous invitons à prévoir un coût d’inscription de $450 CDN ($500 CDN pour une inscription reçue après le 15 juillet). Ce coût sera de $300 CDN pour les jeunes de 30 ans et moins qui ne participent pas au Forum.

Symposium scientifique – Thématique: Où se cache l’esprit du lieu?La question de l’esprit du lieu demeure centrale au projet de mise en valeur et de mise en scène des patrimoines matériel et immatériel. Mais comment le reconnaître et le rendre visible ? Nous réfléchirons ensemble à cette question, la relation qui existe entre l’esprit et le lieu, entre le matériel et l’immatériel, au cours du Symposium scientifique international de l’ICOMOS.

Nous proposons d’étudier la thématique de l’esprit du lieu à partir de quatre axes ou sous-thèmes : 1. Explorer de nouveaux concepts pour

mieux comprendre l’esprit du lieu

(Mots clés : théories de la culture matérielle, objectification, patrimonialisation, usages sociaux, commémoration, mémoire, oubli, deuil)

2. Comprendre la fragilité de l’esprit du lieu (Mots clés : conflits, frontières, dégradation, destruction, abandon, tourisme, folklorisation, migrations, inventorisation, innovation, comportements culturels)

3. Conserver l’esprit du lieu (Mots clés : politiques de

sauvegarde, cadres légaux, pratiques de conservation, pluralité d’appartenances, réflexivité, restauration, intégration, porteurs de traditions)

4. Transmettre l’esprit du lieu (Mots clés : transmission,

interprétation, médiation, transformation, appropriation, recontextualisation, revitalisation, technologies)

CommunicationsL’appel à communications, largement diffusé depuis novembre 2007 et disponible sur le site web de la conférence, a été un véritable succès ; un total de 535 propositions de communications a été reçu à la date limite du 1er mars. Le comité

16e Assemblée générale et Symposium scientifique international 29 septembre - 4 octobre 2008

Forum international des jeunes chercheurs et professionnels en patrimoine culturel 27 et 28 septembre 2008

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Déroulement du forumAu début de chaque atelier, quatre conférenciers seront invités à en présenter le thème ; ces présentations seront suivies de discussions en tables rondes. Les participants pourront présenter leurs projets sous forme d’affiches (exposition d’affiches) et seront invités à participer à une compétition de design amicale qui se déroulera pendant le forum. Le français et l’anglais seront les langues de travail. L’interprétation simultanée dans les langues de travail sera assurée pour les présentations orales et les rapports des tables rondes. Une assistance pourra être apportée aux participants parlant d’autres langues, notamment l’espagnol. Le programme détaillé est disponible sur le site web de la conférence.

InscriptionLes participants doivent s’inscrire à partir du formulaire disponible sur le site web du Forum. Le coût de l’inscription au Forum seul est fixé à $100 CDN. Le coût d’inscription au Forum et à l’Assemblée générale est fixé à $200 CDN pour les participants de 30 ans ou moins. Les frais d’inscription pour l’Assemblée générale pour les jeunes de trente ans ou moins, qui ne souhaitent pas participer au Forum, sont fixés à $300 CDN.

Informations générales

Lieux de la rencontreLes cérémonies et conférences d’ouverture se tiendront au Palais Montcalm et le Symposium scientifique au Centre des congrès de Québec. Ces deux établissements ont été rénovés et

agrandis récemment. Ils sont situés à deux pas du Vieux Québec, site inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

À propos de QuébecIl y a beaucoup de choses à voir à Québec et dans sa région immédiate en cette période de l’année dont, entre autres choses, des parcs naturels d’une beauté exceptionnelle. Ce sera l’automne. La nature et les forêts seront parées de leurs plus belles couleurs. En journée, la température est généralement agréable (15-20°C) mais les soirées peuvent être fraîches (5-10°C). Il vous faut prévoir quelques vêtements chauds. On peut facilement communiquer autant en anglais qu’en français dans la plupart des établissements commerciaux. Dans les restaurants, la cuisine est excellente et diversifiée. Vous pourrez certainement vous régaler dans les nombreux restaurants typiques de la ville.

Visites post conférenceNous finalisons actuellement les arrangements pour les visites post-conférence. Vous devrez faire vos choix en considérant que le Canada est un très grand pays qui s’étend sur 5 ½ fuseaux horaires. Nous avons préparé des voyages d’études de grande qualité en collaboration avec les membres d’ICOMOS Canada. Nous vous offrons deux voyages d’une durée de 6 jours, un d’une durée de 3 jours et une visite d’une journée. Nous travaillons actuellement à finaliser les itinéraires détaillés en collaboration avec les experts impliqués dans les régions en question et avec une agence de voyage pour la logistique et l’élaboration des coûts.

Le Château Frontenac et les fortifications de la ville de Québec

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scientifique du symposium a maintenant la tâche difficile de sélectionner les communications les plus appropriées pour cet important événement scientifique.

Nouvelle initiative : Un Forum international des jeunesLe comité organisateur prépare la tenue d’un Forum international des jeunes chercheurs et professionnels en patrimoine culturel qui se tiendra également à Québec les 27 et 28 septembre. Le comité se félicite que son appel à communications ait été entendu partout à travers le monde. Un total de 104 propositions provenant de tous les continents a été reçu. Cette réponse enthousiaste annonce un Forum très animé !

Le comité invite les jeunes chercheurs ou professionnels âgés de 30 ans ou moins, qui poursuivent leurs études ou qui les ont terminées depuis moins de cinq ans, à se regrouper à Québec dans le cadre du Forum pour discuter un projet de déclaration qui sera déposé pour adoption par l’Assemblée générale en relation avec le thème du symposium : Où se cache l’esprit du lieu? Ce Forum devrait rassembler quelques centaines de participants. Nous vous invitons ardemment à faire la promotion de ce forum auprès des jeunes chercheurs et professionnels de votre pays.

Contexte L’objectif premier du Forum sera d’identifier quelles attitudes il faut développer et quelles approches il faut privilégier pour bien inscrire l’esprit du lieu dans le processus menant à la reconnaissance de la valeur patrimoniale de certains objets et de certaines pratiques et de la nécessité qui s’impose alors d’assurer leur préservation.

ThématiqueLe thème du Forum reflète le thème général du Symposium scientifique principal - en abordant les grandes questions suivantes : 1. Le fonctionnement de la mémoire :

Saisir le fonctionnement de la mémoire dans son rapport avec l’esprit du lieu est le point de départ de cet atelier.

2. La fragilité de l’esprit du lieu : Cet atelier étudiera toutes les formes de dégradation d’un lieu patrimonial qui s’attaquent à son esprit.

3. La sauvegarde et la transmission de l’esprit du lieu : Cet atelier permettra aux participants de procéder à l’examen des enjeux qui sous-tendent les stratégies de conservation et de mise en valeur des sites du patrimoine pour dégager les pistes les plus susceptibles d’en révéler l’esprit.

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ICOMOS10nouvelles | news Juin 2008

L’ouest – Un voyage d’étude de six jours qui vous amènera dans le sud de l’Alberta où vous découvrirez l’immensité des grandes Plaines et la majesté des Rocheuses, quelques sites exceptionnels du Patrimoine mondial, ainsi que le patrimoine naturel, les paysages culturels, le patrimoine autochtone et moderne de la région.

Les maritimes – Un voyage d’étude de six jours qui vous fera traverser le nord et le sud de la Nouvelle-Écosse, et au cours duquel vous découvrirez, parmi tant de belles choses, le pays des Acadiens et du « Grand dérangement », l’élégance de la forteresse de Louisbourg, le charme irrésistible de la petite ville de Lunenburg (site du Patrimoine mondial) et les magnifiques paysages du Cap Breton où les participants découvriront les mille facettes d’un patrimoine autochtone autant qu’acadien, gaélique et français, maritime, colonial et militaire.

Le centre – Un voyage d’études de trois jours qui vous amènera de Montréal où vous découvrirez notamment le Mont Royal, le Canal Lachine, la rue principale de Montréal (« la Main ») et le

INFORMATION ET INSCRIPTIONL’information et les formulaires d’inscription ne sont disponibles qu’à partir du site internet de l’Assemblée générale.

Consulter régulièrement le site à l’adresse : http://quebec2008.icomos.org

la grande variété des baleines qui le fréquentent.

Les itinéraires détaillés ainsi que les coûts, dates et autres informations importantes sont disponibles sur le site web de la conférence.

Programme pour les accompagnants Le Comité organisateur prépare un programme tout à fait spécial pour les personnes accompagnant les participants. Ce programme ainsi que le coût et le formulaire d’inscription sont disponibles sur le site web de l’Assemblée générale.

Lunenburg en Nouvelle-Écosse – Site du Patrimoine mondial

RésolutionsLa participation croissante des comités et des membres aux Assemblées générales de l’ICOMOS s’est traduite au cours des ans par une augmentation et une diversification significatives des résolutions qui y sont présentées pour adoption et qui, le cas échéant, deviennent ainsi l’une des bases sur lesquelles se fondent les plans d’action de l’ICOMOS. Ce n’est pas sans poser certains défis logistiques aux organisateurs de l’Assemblée et aux responsables de la préparation du Plan d’action triennal. Sans mettre en cause la souveraineté ni les règles de notre Assemblée générale, nous vous invitons à nous informer à l’avance des projets de résolution que vous envisagez de proposer en les transmettant au Secrétariat international avant le 26 juin 2008, en préparation à la réunion du Bureau de l’ICOMOS le 30 juin.

Le Prix Piero Gazzola et les membres d’honneur Créé en 1979, le Prix Piero Gazzola - qui est la plus haute distinction décernée par l’ICOMOS - commémore notre Président fondateur, une personnalité remarquable dans l’histoire de la conservation et de la restauration des monuments et des sites. Tous les trois ans, le Prix, symbolisé par une médaille commémorative, est décerné

au cours de l’Assemblée générale de l’ICOMOS à un individu ou un groupe de personnes ayant œuvré avec distinction à l’accomplissement des objectifs de l’ICOMOS.

Conformément à l’article 6.a. des Statuts de l’ICOMOS, la qualité de membre d’honneur de l’ICOMOS est également conférée par l’Assemblée générale, sur proposition d’un comité national, à des personnes qui ont rendu des services éminents à la cause de la conservation, de la restauration et de la mise en valeur des monuments, des sites et des ensembles historiques. Le Comité de sélection, spécialement nommé par le Comité exécutif de l’ICOMOS, est en cours de délibération afin de désigner le lauréat 2008 du Prix Gazzola et les nouveaux membres d’honneur parmi les membres de l’ICOMOS mis en avant par les Comités nationaux ou scientifiques avant la date limite du 31 mars 2008.

Soutien financier pour assister à la 16e

Assemblée générale L’ICOMOS exprime à nouveau ses sincères remerciements à la Fondation Getty pour son soutien continu, qui se manifeste par l’octroi d’une subvention de

75 000 US$ pour permettre la participation de délégués de pays confrontés à de graves difficultés financières à la 16e Assemblée générale et au Symposium scientifique. Les critères et conditions pour recevoir un soutien individuel ont été envoyé aux membres via les Comités nationaux des pays éligibles et publié sur le site web de l’Assemblée générale. La date limite pour soumettre un dossier de demande de financement était le 31 Mars 2008.

Grâce à la générosité des membres de plusieurs Comités nationaux de l’ICOMOS, qui ont fait don d’un total de 8955 €, l’ICOMOS sera en mesure, pour la première fois, de fournir un certain nombre de subventions pour aider des collègues à participer à l’Assemblée générale par le biais de notre propre Fonds Mosi-oa-Tunya / Victoria Falls (voir p. 9, vol. 16, n ° 2, Décembre 2006) créé à cette fin. Les fonds seront alloués par le même Comité de sélection et selon les mêmes critères que pour la subvention de la Fondation Getty. Nous remercions les Comités nationaux ICOMOS de Belgique, d’Australie et de Finlande pour leurs contributions et nous invitons tous les membres et comités de l’ICOMOS à faire un don afin d’accroître le fonds.

Informations du Secrétariat international en préparation de la 16e Assemblée générale

Vieux Montréal au Château Montebello, un hôtel historique au charme rustique, empreint d’élégance, entièrement fait de rondins de cèdre rouge, jusqu’à Ottawa où vous pourrez visiter la colline parlementaire où loge le Parlement du Canada et le Canal Rideau, site nouvellement inscrit au Patrimoine mondial. Vous découvrirez l’esprit du lieu, les paysages culturels et urbains, l’architecture moderne et historique dans un environnement urbain.

Et pour ceux et celles qui veulent simplement explorer la région environnante de Québec en une seule journée :

Charlevoix et les baleines – Un voyage d’une journée au cœur de la forêt automnale qui vous fera longer le majestueux fleuve Saint Laurent, traverser la magnifique région de Charlevoix jusqu’à l’embouchure de la rivière Saguenay. Vous y découvrirez les couleurs flamboyantes de l’automne canadien, des villages historiques typiques, l’art et les traditions de la région. Une excursion sur le fleuve vous permettra de faire connaissance avec

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Droits de voteVoici, ci-dessous, les procédures que devront respecter les Comités nationaux afin que leurs représentants puissent voter lors de l’élection. En accord avec le règlement intérieur de l’Assemblée générale de l’ICOMOS :

Article 23.3 b (voir également articles 27.2 et 45.4) – « Les Présidents des Comités nationaux doivent avoir soumis au secrétariat international de l’ICOMOS, au moins un mois avant l’Assemblée générale, une liste de leurs membres votants, signée par le Président du Comité national »

Article 15.2 « Chaque membre ayant droit de vote, peut se faire représenter par un autre membre votant de son Comité national, qui doit donner au secrétariat une procuration, signée et datée, avant l’heure prévue par le programme de l’Assemblée générale pour la réunion du Comité de vérification des pouvoirs. Aucun membre de l’ICOMOS ne peut exprimer plus de cinq voix autres que la sienne (article 6b). »

Article 45.2 « Le nombre de votes est limité à 18 pour chaque Comité national » (ce chiffre inclut les procurations)

Article 23.3.a (voir aussi article 27.2b et 45.2) Les Comités nationaux doivent être jour du paiement de leurs cotisations (et arriérés) pour être autorisés à participer aux votes durant l’Assemblée générale.

De plus, le Comité exécutif a décidé à l’unanimité que la date limite pour le paiement de la totalité des cotisations d’un Comité national serait la même que la date limite statutaire pour la remise des listes de membres votants, soit donc un mois avant le début de l’Assemblée générale (Art. 23.3 b RoP).

En conséquence, pour être habilité à participer aux votes lors de la 16e Assemblée générale, les Comités nationaux devront être à jour de l’ensemble de leurs cotisations au plus tard le 30 août 2008.

Les Statuts de l’ICOMOS et le Règlement intérieur de l’Assemblée générale sont disponibles sur le site web de l’Assemblée générale.

Candidatures pour l’élection aux postes d’officier et au Comité exécutif de l’ICOMOS

Liste des nominations reçues au 31 mars 2008

Lors de la 16e Assemblée générale de l’ICOMOS à Québec, tous les membres de l’ICOMOS, présents à l’Assemblée générale et délégué par leur Comité national ayant le droit de voter, participeront à l’élection des Officiers et des membres du Comité exécutif de l’ICOMOS pour la période 2008 – 2011 (1 Président, 1 Secrétaire général, 1 Délégué général aux finances, 5 vice-présidents et 12 membres du Comité exécutif).

Conformément aux statuts de l’ICOMOS (article 12.c), tous les Comités nationaux et internationaux ont été invités, par courrier postal et électronique, à envoyer des propositions de candidatures, à la fois pour des postes d’officiers ou de membres ordinaires du Comité exécutif. Suite à cet appel, le Secrétariat international de l’ICOMOS à reçu les nominations suivantes à la date du 31 mars 2008 (2 au poste de Président, 1 à celui de Secrétaire général, 2 à celui de Délégué général aux finances, 6 à celui de vice-président et 15 pour être membre du Comité exécutif). Lorsqu’un des candidats au poste d’Officier n’est pas élu à ce poste, il peut alors se présenter à nouveau automatiquement à l’élection des membres ordinaires du Comité Exécutif.

Conformément aux statuts de l’ICOMOS, la liste des candidatures reçues dans les délais est transmise par le biais du bulletin à tous les membres de l’ICOMOS 120 jours avant la date de l’Assemblée Générale. Conformément au Règlement Intérieur de l’Assemblée générale (art. 54.1), les membres de l’ICOMOS pourront proposer d’autres candidats jusqu’à 17H00 au plus tard le premier jour de l’Assemblée Générale, après quoi tous les dossiers de candidature seront transmis aux Comité des candidatures pour vérification. Pour savoir quelles sont les pièces qui doivent composer le dossier de candidature, veuillez contacter le Secrétariat international de l’ICOMOS.

Tous les candidats ont été invités à s’adresser aux membres de l’ICOMOS en présentant une courte déclaration d’intention sur leur vision et leurs ambitions pour l’ICOMOS. Ces déclarations, ainsi que la photographie du candidat et un court curriculum vitae sont publiés sur le site web de l’Assemblée générale, et aussi directement par la page d’accueil du site web de l’ICOMOS.– www.icomos.org. Ces informations sont uniquement disponibles à l’initiative du candidat et dans les langues de travail dans lesquelles il nous les a fourni.

PRÉSIDENTGustavo Araoz – Etats-Unis

Dinu Bumbaru - Canada

SECRÉTAIRE GÉNÉRALBénédicte Selfslagh – Belgique

DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL AUX FINANCES

Jadran Antolovic – CroatieRay Bondin – Malte

VICE PRÉSIDENTSKristal Buckley – Australie

Guo Zhan – Chine Andrew Hall – Afrique du Sud

Wilfried Lipp – Autriche Francisco Lopez Morales – Mexique

Carlos Mesen – Costa Rica Olivier Poisson - France

COMITÉ EXÉCUTIFSofia Avgérinou– Grèce

Sabry Abdel Aziz – Egypte

Alfredo Conti – Argentine Gideon Koren – Israel

Kirsti Kovanen – FinlandePhilippe La Hausse – Ile Maurice Christoph Machat – Allemagne

Yasuyoshi Okada – Japon Angela Rojas - Cuba

Hristina Staneva - Bulgarie Lazar Sumanov – Macédoine Boguslaw Szmygin – Pologne

Hae Un Rii – Corée Luigi Zangheri – Italie

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ICOMOS12nouvelles | news Juin 2008

Le projet de Charte ICOMOS pour l’interprétation et la présentation des sites culturels patrimoniaux, qui sera présenté pour ratification à la 16ème Assemblée générale de l’ICOMOS, traite des méthodes et des technologies pour une communication publique, efficace et responsable, sur le patrimoine. En effet, le besoin de principes internationalement acceptés dans le domaine de l’interprétation et de la présentation devient de plus en plus pressant à un moment où les menaces environnementales et humaines sur le patrimoine s’intensifient et la création dans un grand nombre de régions de «parcs à thème» patrimoniaux, conçus principalement dans un but mercantile plutôt que pour des raisons de conservation ou d’éducation.

Le texte final de cette Charte élaborée sous les auspices du Comité scientifique i n te rna t iona l de l ’ ICOMOS sur

En 1993, à l’occasion de l’évaluation du Chemin de Saint-Jacques en tant que site du Patrimoine mondial de l’UNESCO, l’ICOMOS exprima la nécessité de mieux définir cette catégorie spécifique du patrimoine, qui ne correspondait à aucune de celles définies dans les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du Patrimoine mondial.

En novembre 1994, une première réunion contribua à cette tâche, mais ne fut pas suffisante pour délimiter et définir clairement cette nouvelle catégorie de patrimoine, ni pour établir une méthodologie appropriée en vue de son identification et de sa gestion. Des membres de plusieurs pays continuèrent à travailler sur ce sujet, ce qui déboucha sur la création du Comité scientifique international de l’ICOMOS sur les itinéraires culturels (CIIC) en 1998. Fruit du travail mis en œuvre par le CIIC et de l’intérêt croissant que

Nouveaux projets de Chartes ICOMOS soumises à l’Assemblée générale

l’interprétation et la présentation (ICIP), ne prescrit pas de contenu spécifique pour la présentation de sites, ni n’impose un schéma « uniforme » sur la manière dont tel ou tel type de monument, site, ou paysage culturel devraient être expliqué au public. Au contraire, il porte sur les questions fondamentales de l’«Accès», des «Sources d’information», du «Contexte », de l’« Authenticité », de l’ « Inclusivité », de la « Durabilité », ainsi que de la « Recherche, éducation et formation». Il vise à s’assurer que ces sujets soient pris en considération et incorporés dans la communication publique avec tous les acteurs du patrimoine, y compris les touristes, les communautés locales et associées, ainsi que dans les systèmes d’enseignement locaux.

Après révision et commentaire par un comité de rédaction nommé par le Comité exécutif de l’ICOMOS en janvier

2004; examen par un groupe consultatif composé d’autres spécialistes ICOMOS en juin 2004 ; révision et commentaire interne par les membres du Comité scientifique international de l’ICOMOS sur l’interprétation et la présentation (ICIP) ; sept projets et trois séries d’examen et de commentaires par les Comités Nationaux et Scientifiques entre 2004 et 2007, nous pensons que ce texte représente un consensus de l’ICOMOS sur les principes centraux de l’interprétation et la présentation des sites du patrimoine culturel. Pour de plus amples renseignements sur les activités de l’ICIP veuillez visiter notre site web à l’adresse: http://icip.icomos.org/

Neil Silberman Président du Comité scientifique in ternat iona l de l ’ ICOMOS sur l’interprétation et la présentation

suscitent les Itinéraires Culturels, la révision des Orientations pour la Convention du Patrimoine mondial adoptées en février 2005 reconnut les Itinéraires Patrimoniaux comme une nouvelle catégorie, incluant aussi bien les itinéraires naturels – tels que les mouvements migratoires des oiseaux – que les itinéraires culturels. Cette reconnaissance rendait définitivement nécessaire pour l’ICOMOS, en tant qu’organisme scientifique et consultatif de l’UNESCO, de contribuer à la définition des termes conceptuels et opérationnels applicables à ces derniers.

À l’issue d’une décennie de profonde réflexion, associée à l’expérience acquise dans le cadre de nombreux travaux de recherche dans plusieurs régions du monde, ainsi que des réunions scientifiques et des publications, le CIIC a élaboré une définition, des principes de base et une méthodologie spécifique

visant à l’identification, la recherche et l’évaluation des itinéraires culturels, ainsi que des orientations pour leur protection, leur conservation, leur usage correct et leur gestion. Ces aspects, sont reflétés dans la proposition de Charte Internationale sur les Itinéraires Culturels de l ’ICOMOS. Résultat d’un long processus de consultation internationale entre les membres du CIIC, dont les résultats ont également été diffusés à tous les comités nationaux et internationaux de l’ICOMOS afin de recueillir leurs commentaires, le projet fut approuvé par le comité exécutif en vue de sa ratification lors de la prochaine Assemblée Générale de l’ICOMOS qui aura lieu à Québec en 2008.

Maria-Rosa Suarez Inclan DucassiPrésidente du Comité scientifique international de l’ICOMOS sur les itinéraires culturels

La Charte sur les itinéraires culturels de l’ICOMOS

Les textes complets de ces deux projets de nouvelles Chartessont disponibles sur le site web de la 16e Assemblée générale :http://quebec2008.icomos.org

La Charte ICOMOS pour l’interprétation et la présentation des sites culturels patrimoniaux

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Notes du Comité exécutif, Pretoria 2007

Rapports des réunions statutaires

Pretoria, Afrique du SudOctobre 2007

Du 9 au 13 octobre 2007, les Comités exécutif et consultatif de l’ICOMOS se sont réunis à l’Université de Pretoria à l’invitation d’ICOMOS Afrique du Sud que nous remercions chaleureusement, en particulier son président Ntsizi November, son prédécesseur Andrew Hall et Karel Bakker qui a su résoudre tous les défis logistiques avec un calme exemplaire.

Avant les réunions à Pretoria, Laura Robinson et Beverly Joy Crouts-Knipe en collaboration avec les organisations du Cap et SAHRA, l’administration sud-africaine du patrimoine culturel, ont organisé un programme professionnel montrant une diversité de sujets de conservation allant du site du patrimoine mondial de Robben Island, jusqu’à District Six, au château de Bonne Espérance, à l’ancien établissement missionnaire de Genadendal, au domaine viticole de Boschendal et à Table Mountain, imposant monument de la nature.

Après Rabat (1997) et Victoria Falls (2003), c’était la troisième réunion de nos Comités consultatif et exécutif sur le continent africain. Les défis de l’Afrique et de son immense patrimoine sont toujours frappants tout comme l’engagement et la compétence de nos collègues professionnels. L’ICOMOS doit favoriser leur participation aux activités internationales et les Comité consultatif et exécutif ont résolu de travailler sur ce chantier prioritaire.

Le Comité exécutif a d’abord coopté Olivier Poisson, vice-président d’ICOMOS France, pour achever le mandat de Gilles Nourissier notre collègue malheureusement emporté par la maladie en mai dernier dont la mémoire sera commémorée par la base de données des membres de l’ICOMOS sur laquelle il a travaillé.

Bénédicte Selfslagh a accepté d’agir comme rapporteur et nous la remercions grandement de sa rigueur dans ce travail essentiel au bon fonctionnement de l’ICOMOS.

Plan d’action 2005-2008 – Partenariats et ObservatoireLe développement de partenariats stratégiques entre l’ICOMOS et des institutions ou des organisations pertinentes fera l’objet d’un document de référence. Les membres des Comités consultatif et exécutif ont été invités à identifier des partenaires potentiels dans les réseaux professionnels, associatifs ou académiques.

L’«Observatoire des monuments et sites de l’ICOMOS» (nom provisoire) offrira un cadre cohérent pour intégrer certaines activités comme Heritage at Risk ou le suivi préventif que le Président Michael Petzet a exposé aux Comités nationaux. Une proposition sera soumise au Comité exécutif en mars et présentée à l’Assemblée générale en septembre.

Cadre de gestionLe Comité exécutif s’est engagé à actualiser ses règles de procédure pour assurer une meilleure gestion de l’ICOMOS sans sacrifier la collégialité ni l’esprit d’initiative qui caractérisent le milieu non-gouvernemental auquel nous appartenons. Cet exercice se poursuivra lors de la rencontre du Comité en mars 2008. Outre ses règles de procédure, le Comité exécutif s’est penché sur nos pratiques en demandant de relier davantage le Plan d’action et la planification budgétaire.

Patrimoine mondialLe Comité exécutif a salué le travail du Groupe de travail Patrimoine mondial et demandé qu’il fournisse des recommandations sur les règles à suivre pour attribuer des missions à des experts tout en précisant que les membres du Comité exécutif et du Panel du patrimoine mondial en seraient exclus. Le Comité exécutif demande aussi aux Comités nationaux et internationaux de l’ICOMOS d’informer systématiquement l’Unité du Patrimoine mondial de notre Secrétariat international des contacts qu’ils auraient avec le Centre du patrimoine mondial sur l’état de conservation des biens inscrits ou tout autre sujet relatif à la Convention pour assurer une action plus cohérente de tout l’ICOMOS à ce sujet.

Fonds de solidarité Victoria Falls / Mosi-oa Tunya La mise en place du Fonds a été concrétisée par l’assignation de responsabilités au Secrétariat, au Trésorier et au Comité consultatif. Les Comités nationaux seront invités à y contribuer. Des critères de gestion du fonds ont été adoptés ainsi que d’autres mesures pour favoriser la participation à la prochaine Assemblée générale au Canada.

Parmi les autres sujets traités, mentionnons les félicitations du Comité Exécutif au Conseil scientifique pour ses travaux à Pretoria, les projets d’amélioration du siège de l’ICOMOS à Paris, la 16e Assemblée générale et l’appel de propositions pour la 17e en 2011, le Centre international de conservation de l’ICOMOS à Xi’an (IICC-X) et la situation problématique de certains comités nationaux. Le Comité a appuyé les projets de chartes sur les routes culturelles et sur l’interprétation/présentation en vue de l’adoption par l’Assemblée générale à Québec, et a été informé de l’avancement des principes communs ICOMOS-TICCIH pour la conservation du patrimoine industriel. Enfin, il a fait le point sur des dossiers de patrimoine dont le cas du Musée Guggenheim, à New York, actuellement en restauration.

Dinu Bumbaru

Secrétaire général de l’ICOMOS

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ICOMOS2cahier central|juin 2008

Le Conseil scientifique (CS) et le Comité consultatif (CC) de l’ICOMOS se sont réunis, respectivement, du 7 au 11 octobre 2007, sous les magnifiques arbres Jacaranda, dans le campus de l’Université de Pretoria. La réunion a été organisée par ICOMOS Afrique du Sud et l’Université de Pretoria, avec l’aide du Secrétariat de l’ICOMOS.

Le 7 octobre, le Conseil scientifique de l’ICOMOS a organisé un colloque sur le thème « Le patrimoine et les changements climatiques», 33 personnes ont assisté à l’atelier, dont sept membres de Comités nationaux, et les autres représentant 15 Comités scientifiques internationaux (CSI). Le symposium a été organisé par le Coordonnateur du Conseil scientifique, Pamela Jérôme. (Voir p. 14)

Conseil scientifique Les 8 et 9 octobre, une réunion du Conseil scientifique a été présidée par Susan Barr, présidente du Comité sur le patrimoine polaire, et les procès-verbaux ont été rédigés par Kristal Buckley (ICOMOS Australie). La réunion a examiné en détail une série de questions :

L’établissement de rapports annuels et la mise en conformité avec les Principes d’Eger-Xi’an : Les rapports annuels des CSI doivent être synchronisés de façon que tous soient disponibles pour les réunions du CS. Le calendrier de trois ans mis en place à Xi’an n’a pas fourni la base pour faire progresser le processus d’Eger-Xi’an. Malgré cela l’une des raisons principales de l’adoption des Principes d’Eger-Xi’an était de créer un système pour unifier ces rapports et le protocole d’adhésion aux CSI. Plusieurs comités n’étaient pas conformes aux principes et n’ont pas soumis de rapport. Il a été suggéré qu’un petit groupe de travail soit créé pour établir une procédure permettant au CS d’agir dans la transparence et qu’il puisse prendre des mesures claires, y compris en fin de compte donner des recommandations au Comité exécutif. La transparence est une question très importante. Il a été convenu que Michal Firestone (Coordonnateur du CS) formera le groupe de travail.

Adhésion: Définir les niveaux d’adhésion est encore un problème dans le cadre de la révision des statuts d’un grand nombre de CSI. Des représentants des CSI ont rendu compte des progrès.

Relations avec les comités nationaux (CN) : Les membres du CS se sont déclarés satisfaits du nombre de Comités nationaux qui ont assisté à la réunion du CS. Il a été signalé que la communication entre les CSI et les Comités nationaux est bonne et positive, et que peu de Comités nationaux ont des problèmes avec la façon dont les principes d’Eger-Xi’an avaient amélioré les relations.

Textes doctrinaux: Deux textes doctrinaux proposés, la Charte sur l’interprétation et la présentation et celle sur les Itinéraires culturels, ont été discutées en profondeur. Il a été décidé de donner une recommandation favorable à ces deux projets de chartes au Comité exécutif (CE) et que les textes soient présentés à la prochaine Assemblée générale.

Propositions de nouveaux Comités internationaux: Deux nouveaux CSI ont été proposés – Architecture/patrimoine des tropiques (tropicaux) et astronomie et le patrimoine culturel. Dans les deux cas, le CS souhaite voir des définitions d’un intérêt plus large. Il a été proposé que la question soit

transmise au CC et alors que c’est le rôle du CE d’accepter ces propositions, elles devraient être élaborés à un niveau beaucoup plus détaillé.

Initiatives du Conseil scientifique : Paysages urbains historiques• - l’ICOMOS est membre du Comité d’experts créé par l’UNESCO, mais n’a pas un rôle primordial. Le CS a décidé de travailler sur cette question pour renforcer le rôle de l’ICOMOS. Cinq groupes de discussion ont été formés. Le Comité national espagnol a été félicité pour son initiative d’avoir traduit tous les documents essentiels. Changements climatiques• - Un document découlant du colloque qui s’est tenu le 7 octobre sera rédigé par Pamela Jérôme, pour une large diffusion et en vue d’une présentation plus complète à l’Assemblée générale à Québec en 2008.Développementscientifique• - planification de la recherche interdisciplinaire. Le CS a rappelé la liste des sujets de recherche potentiels, établie à Edimbourg :

Ces éléments sont les suivants: - le patrimoine culturel et le développement (y compris la

réduction de la pauvreté, le développement durable) - l’équité sociale et le différentiel de richesse - l’accroissement de la population - la croissance du tourisme - les Catastrophes environnementales - le conflit culturel et le manque de tolérance - la marginalisation du patrimoine culturel - l’informatique - la direction et la gestion des sites - les parties prenantes - le Patrimoine des métropoles «Les valeurs et la signification» sont proposé comme un complément. Il a été reconnu que certains sujets se recoupent et il a été recommandé que la liste soit soumise à nouveau aux CSI pour une discussion plus approfondie. Les recherches des étudiants : Gustavo Araoz, Vice-•président de l’ICOMOS, a fait une courte présentation PowerPoint sur une initiative d’ICOMOS US visant à faciliter les recherches universitaires sur des questions prioritaires identifiéespar l’ICOMOS. Il aétédécidéqueles CSI devraient examiner la proposition et recueillir des suggestionspourlessujetsderecherchedesétudiants.

Contribution aux activités et programmes de l’ICOMOS : Dinu Bumbaru, Secrétaire général de l’ICOMOS, a présenté un bref PowerPoint pour rappeler au CS la structure de l’actuel plan triennal.

16e Assemblée générale et colloque: Michel Bonnette, ICOMOS Canada, a fait le point sur le programme de l’Assemblée générale, y compris les événements prévus pour chaque jour. L’AG aura lieu pendant l’année du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec.

Programme du patrimoine mondial: Sofia Avgerinou (Coordonnateur du CS) a rendu compte des progrès réalisés dans l’établissement d’une liste d’experts des CSI disponibles pour les missions et évaluations dans le cadre du Patrimoine mondial.

Centre international de Conservation de Xi’an : Le CS a rappelé ses trois principaux axes d’activité :

Réunions 2007 du Comité consultatif et du Conseil scientifique de l’ICOMOS

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1. la promotion et la diffusion de la Déclaration de Xi’an. 2. la conservation du patrimoine le long des routes de la soie. 3. les savoirs faire traditionnels et la science de la conservation.

Guo Zhan a donné un aperçu de la création du Centre et il à été décidé qu’il serait nécessaire de travailler plus étroitement avec les CSI.

Base de données des membres: Gaia Jungeblodt, Directeur du Secrétariat de l’ICOMOS, a exposé les progrès accomplis dans ce projet. Elle a rappelé les exposés présentés par Gilles Nourissier à Edimbourg qui ont été extrêmement bien accueilli par le CS, le CC et le CE.

Comité consultatifLa réunion du Comité consultatif, les 9 et 10 octobre, a été présidée par John Hurd et les procès-verbaux ont été rédigés par Andrew Hall (ICOMOS Afrique du Sud) et Axel Mykleby (ICOMOS Norvège).

Au début de la réunion, et après une minute de silence pour se souvenir des collègues qui sont décédés, des hommages ont été rendus à Jacques Dalibard (ICOMOS Canada) et à Gilles Nourissier (ICOMOS France). Ensuite, nos hôtes ont lu des messages, d’abord de M. Ntsizi November, Président d’ICOMOS Afrique du Sud, puis de professeur Antony Melck, conseiller du vice-chancelier de l’Université de Pretoria.

Des présentations ont été faites par les organisations partenaires représentées par: • ICOM - Prof Henri C. (Jatti) Bredekamp, Président d’ICOM

Afrique du Sud. • UIA - Laura Robinson, Présidente de l’Institute des Architectes

du Cap et directeur du Cape Town Heritage Trust.• TICCIH - David Worth, délégué d’Afrique du Sud et

membre du conseil d’administration. • Le Saint-Siège - Miroslaw Adamczyk, Nonce apostolique

de l’Afrique du Sud. • DOCOMOMO - Hannah le Roux, membre sud-africain.

Rapports John Hurd, Président du CC, a fait un rapport verbal sur ses nombreuses visites aux Comités nationaux dans le monde en 2006-2007. Une lettre a été reçue du Comité norvégien soulevant plusieurs questions. Elle a été discutée et un groupe spécial à été nommé pour faire avancer les choses.

Le Président, Michael Petzet, a remercié ICOMOS Afrique du Sud pour l’organisation de la réunion. Dans son rapport, il a ensuite évoqué les activités de l’année écoulée en mettant l’accent sur les publications, le groupe de travail Patrimoine mondial, le Conseil Scientifique et le Centre international de conservation à Xi’an, un projet sur lequel ICOMOS Chine, ICOMOS Allemagne et ICOMOS Australie collaborent.

M. Petzet a rappelé que le gouvernement français avait proposé de nouveaux locaux à notre organisation juste à l’extérieur de Paris, ce qui offre de nombreuses possibilités. Les problèmes dans certains Comités nationaux, en particulier en Inde et en Italie, ont été soulevés et il faut espérer que le CC soit en mesure de les résoudre.

Le Président a mis l’accent sur la mission internationale de l’ICOMOS en disant que le fait d’avoir 120 Comités nationaux n’était pas une indication suffisante de l’accomplissement

de la mission de l’ICOMOS et que les Comités nationaux « dormants » devaient être réactivés et que des nouveaux travaux soient réalisés dans des pays où l’ICOMOS n’était pas présent. Il accepte la nécessité de respecter les traditions dans toutes les régions du monde, mais pas au prix des traditions de conservation de la « vieille Europe », qui ont été souvent critiqués.

Le Secrétaire général, Dinu Bumbaru, a utilisé le Plan triennal de l’organisation en tant que base de sa présentation, soulignant les enjeux dans le cadre de chacune des quatre parties du document. En conclusion, il a soulevé des questions parmi lesquelles: • Les besoins actuels et anticipés du patrimoine et de sa

conservation ? • Les priorités à court terme ?

- les membres- le siège de l’ICOMOS - les activités scientifiques, les références - les partenariats - l’article 5 de la Convention du patrimoine mondial Le rapport du trésorier général, Giora Solar, a été retardé du fait de son arrivée tardive en Afrique du Sud. (Rapport positif distribué séparément). En l’attendant, les questions de financement, notamment en ce qui concerne les activités du Patrimoine mondial au sein de l’ICOMOS ont été discutées en profondeur.

Comités nationaux : à la suite des réunions des quatre groupes de travail des Comités nationaux, John Hurd a remercié les équipes pour leur travail acharné et Gideon Koren pour son implication dans ce domaine. Les rapports de ces groupes de travail ont ensuite été reçus : • Groupe 1 – Membres et statuts: les Présidents ou les

membres désignés d’ICOMOS Australie (présidence), Allemagne, Suède, Norvège, Lituanie et Israël.

• Groupe 2 - La coopération régionale : les Présidents ou les membres désignés d’ICOMOS Afrique du Sud (présidence), Finlande, Hongrie, Norvège, Corée du Sud, et Australie.

• Groupe 3 - La coopération entre les CSI et le Conseil scientifique: les Présidents ou les membres désignés d’ICOMOS Bulgarie (présidence), Belgique, France, Pays-Bas, Grèce

• Groupe 4 - L’implication des Comités nationaux dans le travail du Patrimoine mondial de l’ICOMOS: les Présidents ou les membres désignés d’ICOMOS France (présidence), Côte d’Ivoire, Suisse, Royaume-Uni, Macédoine, Japon, Italie, République tchèque, Corée du Sud, Afrique du Sud, Norvège, et peut-être Espagne et Chine.

• Une longue discussion a suivi la présentation des rapports de ces groupes et plusieurs résolutions ont été adoptées:

• Le CC a remercié les groupes pour les travaux entrepris et leur a demandé de continuer sous la même Présidence et avec le même Coordinateur que l’année précédente.

• La CE se penchera sur les recommandations faites par tous les groupes, et en particulier ceux qui sont prêts pour une mise en œuvre immédiate dans le courant de l’année prochaine. Le Secrétaire général fera un rapport sur la mise en œuvre à la prochaine réunion du Comité.

• Une liste de discussion sera mise en place pour poursuivre cette discussion importante entre les Présidents des CN

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ICOMOS4cahier central|juin 2008

présents à Pretoria, ainsi que ceux qui n’ont pas participé au processus à ce jour.

• Le CC a demandé aux quatre groupes d’achever le processus en rédigeant un amendement aux Directives de Dubrovnik pour les Comités nationaux.

Rapports régionaux Les rapports régionaux ont été donnés par les quatre groupes régionaux :• Amériques• Afrique• Asie-Pacifique• EuropeLes Rapports régionaux ont été largement débattus.

Activités ScientifiquesLe Conseil scientifique a fait un rapport sur les activités et les points suivants ont été notés: • Les travaux du groupe de travail sur les paysages urbains

historiques, en particulier la contribution de l’Espagne à la traduction des documents.

• Les résultats du colloque sur les changements climatiques qui s’est tenu à Pretoria et il a remercié ceux qui y ont contribué de diverses manières, ainsi que les contributions sur les changements climatiques pour le rapport Heritage@Risk 2007.

• Le CS s’est engagé à identifier d’autres thèmes qui peuvent faire l’objet de travaux communs futurs des CSI en collaboration avec le SC.

• Il a salué les travaux de US/ICOMOS dans le domaine des échanges d’étudiants et de la recherche.

Opérations Générales de l’ICOMOSLes sujets suivants ont été discutés : • Le programme Patrimoine mondial.• La journée internationale des monuments 2008 • La 16e Assemblée générale 2008 • Les futures Assemblées générales • Le Fonds Mosi-oa-Tunya/Victoria Falls Fonds

ICOMOS Afrique du Sud a organisé une excursion post-conférence particulièrement émouvante qui a conduit les délégués, à travers les rues bordées de jacarandas, vers les emblèmes de Pretoria, tel que les Union Buildings et son Church

Square, et à Johannesburg, où une visite a été organisée au Walter Sisulu Square of Dedication à Kliptown, à la ancienne prison Numéro 4 et à la nouvelle Cour constitutionnelle. La visite a été suivie d’un délicieux repas de cuisine traditionnelle africaine. Les réceptions en soirée, à Freedom Park, et au African Window Museum, ont aussi eu un succès retentissant auprès des délégués, et ils ont dansé toute la nuit accompagnés par un excellent orchestre de jazz. Un petit nombre de muscles froissés et autres blessures ont été signalés !

Le Comité consultatif et le Conseil scientifique remercient et reconnaissent le dur mais productif travail d’ICOMOS Afrique du Sud, et en particulier les efforts de Karel Bakker, couronnés de succès, ainsi que ceux du Secrétariat de l’ICOMOS. Nos plus vifs remerciements vont également à l’Université de Pretoria et au Conseil national du patrimoine, qui ont permis que cet événement soit si bien organisé et agréable.

John Hurd Président du Comité consultatif de l’ICOMOS

Le Comité consultatif est l’organe par lequel les Comités nationaux et les Comités scientifiques internationaux de l’ICOMOS (CSI) communiquent avec le Comité exécutif. Le Comité consultatif conseille le Comité exécutif sur tous les sujets concernant à la fois la formulation de nos politiques et tous les domaines d’intérêt de l’ICOMOS au sein de l’ensemble des Comités. Le Comité consultatif soutient également les activités du Comité exécutif, examine et facilite les directives et demandes reçues du Comité exécutif.

Le Conseil scientifique est un forum stratégique et permanent mis en place récemment par l’adoption des principes d’Eger-Xi’an lors de la 15e Assemblée générale à Xi’an, Chine. A la différence du Comité consultatif, le Conseil scientifique n’est pas une instance statutaire mais a été créé pour renforcer l’action de l’ICOMOS à travers ces Comités scientifiques internationaux et pour son développement scientifique. Le Conseil scientifique est composé des Présidents des Comités scientifiques internationaux ou de leurs représentants désignés. En plus du soutien qu’il apporte au Comité exécutif et à l’ICOMOS en général, l’un des objectifs du Conseil scientifique est de créer un cadre pour favoriser le travail interdisciplinaire entre les Comités scientifique internationaux.

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à une responsabilisation accrue des secteurs privés et publics, Se référant à des documents reconnus à l’échelle internationale, comme la Charte de l’ICOMOS pour la conservation des villes et zones urbaines historiques (Washington, 1987) et la Déclaration de l’ICOMOS sur la conservation de l’environnement des structures, sites et zones du patrimoine (Xi’an, 2005), ainsi que la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO (Paris, 1972) et ses Orientations devant guider la mise en oeuvre, et la Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine (Nairobi, 1976) ainsi que les conclusions des précédentes réunions de l’ICOMOS pour la région Asie-Pacifique et le Mémorandum de Vienne sur le Patrimoine mondial et l’architecture contemporaine – Gestion du paysage urbain historique, reçu par les États membres de la Convention du patrimoine mondial qui ont demandé qu’il serve de base à une future recommandation de l’ICOMOS sur le paysage urbain et sa conservation,

Les participants à la quatrième réunion de l’ICOMOS pour la région Asie-Pacifique, venus de la République de Corée, d’Australie, du Canada, de Chine/Taiwan, d’Indonésie, d’Israël, du Japon, du Kazakhstan, du Pakistan, de Thaïlande et des États-Unis d’Amérique, ainsi qu’un observateur du Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO, souhaitent exprimer leur gratitude et leur reconnaissance à leurs hôtes pour leur avoir donné l’occasion de se livrer à des échanges fructueux sur le thème de la conservation dans le contexte particulier propre aux grandes villes.

Enfin, les participants souhaitent énoncer les recommandations et principes suivants concernant la conservation du patrimoine culturel en tant que composante fondamentale du développement durable des zones métropolitaines d’Asie-Pacifique, demandant à ce que l’ICOMOS les diffuse, procède à une analyse plus approfondie du concept de « paysage urbain historique » comme outil d’évaluation des valeurs patrimoniales dans un environnement urbain et du degré d’évolution acceptable, et continue de soutenir le partage des expériences au niveau régional pour favoriser l’amélioration de la protection et de la gestion de ce patrimoine crucial.

1. le patrimoine culturel doit être reconnu comme un actif diversifié et non renouvelable, essentiel au développement durable et humain des zones métropolitaines de la région Asie-Pacifique.

Le patrimoine culturel des métropoles prend des formes variées : édifices, quartiers, districts, monuments, sites archéologiques, noms de lieux, tracés de ville ou de quartiers, activités ou usages traditionnels, événements et rituels, lieux publics, lieux sacrés et cimetières, jardins et parcs, topographie et caractéristiques naturelles, panoramas. Ces sites patrimoniaux contribuent à la vie et à la mémoire des zones métropolitaines par la diversité de

Réunis à Séoul du 29 mai au 1er juin 2007 à l’invitation d’ICOMOS Corée, du ministère de la Culture et du Tourisme de la république de Corée et du gouvernement métropolitain de Séoul, afin de partager les expériences et de réfléchir sur le thème du Patrimoine et des métropoles dans la région Asie-pacifique,

S’appuyant sur un rapport démontrant le grand écart entre les pratiques, les capacités, les outils et les expériences en matière de conservation des sites patrimoniaux de différents types et périodes, y compris du 20ème siècle, dans les zones métropolitaines de la région Asie-Pacifique, et illustrant l’expérience particulière de Séoul, les efforts permanents des autorités coréennes et métropolitaines pour protéger et préserver les sites du patrimoine culturel et leurs abords, notamment les sites inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial et les quartiers traditionnels, ainsi que les grandes réussites en matière de rénovation urbaine, tels que le projet Cheonggyecheon,

Notant la très rapide croissance, l’évolution et la modernisation des zones métropolitaines de la région Asie-Pacifique, ces villes acquérant de plus en plus un rôle stratégique en tant que moteurs économiques et figures nationales, régionales et internationales, avec de considérables investissements publics et privés dans la densification du cadre bâti, l’essor de l’urbanisation et les infrastructures,

Soucieux des effets préjudiciables que peut avoir cette expansion accélérée des zones métropolitaines, par exemple la profonde transformation sociale, économique et physique et les pressions d’une échelle et d’une nature sans précédent sur les communautés et le patrimoine qui contribue aux qualités distinctives des établissements urbains et en communique l’histoire, conduisant à la perte ou à l’altération à grande échelle des structures, des sites et des aires significatives, Tout aussi soucieux de l’absence de politiques générales, d’outils et de ressources élémentaires de gestion, susceptible d’empêcher les autorités de faire face comme il convient à ces situations, et des phénomènes associés tels que la spéculation foncière, la disparition du savoir traditionnel, la corruption ou l’accroissement des risques,

Conscient des différentes initiatives entreprises à l’échelon métropolitain, national et international par des autorités publiques, les forums universitaires et les ONG ainsi que par l’ICOMOS et par l’UNESCO pour faire face à la menace de la disparition définitive du patrimoine et des caractéristiques des grandes villes, et de l’aide au développement durable qu’ils peuvent apporter en explorant plus avant les méthodes d’intégration du patrimoine culturel à la politique générale et au processus d’urbanisme, ainsi qu’à la conception et à la planification des projets de développement urbain, en appelant

Déclaration de l’ICOMOS sur le patrimoine et les métropoles dans la région Asie-Pacifique

Adoptée à Séoul, République de Corée,Le 1er juin 2007

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ICOMOS6cahier central|juin 2008

leurs usages. Des aspects tels que les liens visuels, le schéma, l’échelle et les sons sont souvent d’importants éléments et contribuent au caractère des rues ou des paysages nocturnes. Que le patrimoine de la ville soit ou non classé, il illustre les différentes périodes de l’histoire ancienne ou récente de la métropole et la mémoire, les talents et la sagesse des générations successives de ses habitants et de ses dirigeants. Il donne à ceux qui vivent dans la ville et l’utilisent des références importantes, repères et espaces contribuant à leur qualité de vie.

Comme les caractéristiques géographiques et l’écosystème social vivant, le patrimoine culturel contribue grandement à la personnalité et au caractère de la métropole. C’est une source de véritable développement durable pour les zones métropolitaines de la région Asie-Pacifique, en ce qu’il les aide à remplir leur rôle stratégique et économique.

2. La conservation du patrimoine culturel doit faire partie intégrante du développement de la ville, y compris des politiques, des programmes et projets en la matière, depuis leur planification jusqu’à leur validation, leur mise en œuvre et leur mise à jour.

Si depuis longtemps les pratiques de conservation du patrimoine culturel se concentrent individuellement sur les sites architecturaux ou archéologiques, la reconnaissance accrue de l’importance du patrimoine dans l’ensemble du paysage urbain appelle à l’intégration de la protection et de la gestion du patrimoine culturel aux programmes de planification à l’échelon métropolitain et local, de sorte que la conservation du patrimoine puisse contribuer à la qualité du développement urbain.

Cette intégration a pour objectif de diminuer les risques de conflits onéreux entre le développement et le patrimoine culturel et de mettre en place des approches et des solutions créatives pour la conservation du patrimoine culturel de la ville, tout en reconnaissant la nature dynamique et complexe de ces enjeux.

Elle encourage la cohérence, la transparence et l’efficacité des diverses politiques et outils nécessaires dans le contexte métropolitain. Elle facilite aussi la considération en amont des questions de patrimoine dans le processus de développement.

3. La conservation se compose de l’identification, l’évaluation, la protection et la gestion permanente du patrimoine culturel, appuyée par les ressources humaines, scientifiques et financières nécessaires.

Le patrimoine culturel des zones métropolitaines inclut des lieux et des valeurs d’une grande diversité et ne se résume pas à la somme de ses composants individuels.

L’identification du patrimoine culturel est une pratique permanente et globale qui doit en examiner à la fois les dimensions matérielles et immatérielles. Les processus formels comme le classement ou la reconnaissance doivent incomber aux autorités, opérant dans un cadre légal et faisant appel à des professionnels formés et qualifiés de manière adéquate et à des recherches solides. Ces processus sont également conduits par les secteurs universitaires, non gouvernementaux et les associations bénévoles.

L’évaluation doit toujours porter sur les facteurs de vulnérabilité, les menaces et les opportunités susceptibles d’affecter le patrimoine culturel et ses différentes valeurs. Les résultats de ces processus doivent être pris en compte dans le développement et la mise en oeuvre de politiques générales, de réglementations et de projets de développement.

Le succès de la conservation dans les zones métropolitaines dépend de l’affectation de ressources humaines et financières adéquates aux services chargés de la conservation, de la protection et de la présentation du patrimoine culturel. L’éducation et l’information des décideurs, des professionnels, des propriétaires, des promoteurs, des citoyens et des jeunes sont également essentielles.

4. La conservation du patrimoine culturel exige le développement et la mise en œuvre d’outils adaptés, fondés sur les bonnes pratiques reconnues et sur les conditions et les traditions locales.

Des énoncés de valeur patrimoniale doivent être préparés pour caractériser le patrimoine des zones métropolitaines à partir de la documentation de leurs valeurs historiques, sociales et culturelles ou des traditions, à l’appui du développement et de la mise en œuvre des outils de gestion du patrimoine en fonction des valeurs. Il convient notamment de passer en revue les projets du point de vue de leur impact sur le patrimoine et la prise en compte spécifique du patrimoine dans les plans de gestion des désastres.

Les bonnes pratiques dans le développement et la conception des projets sont une responsabilité particulière des entreprises. La politique de gestion des propriétés et biens publics doit prendre en compte l’impact sur le patrimoine pour montrer l’exemple et faire preuve de leadership.

L’établissement de stratégies locales pour des sites ou des districts spécifiques au sein des zones métropolitaines peut illustrer les principes et aider à développer des modèles applicables à d’autres districts. Les législations en matière de patrimoine et d’urbanisme doivent inclure des mesures pour protéger et gérer les abords et le contexte des structures, des sites et des secteurs patrimoniaux et peuvent offrir un éventail d’aides et de mesures incitatives pour les propriétaires et les promoteurs, dans l’optique de la réalisation des objectifs de conservation.

À cause de l’échelle et de la complexité du développement urbain dans les contextes métropolitains, de nouvelles approches sont nécessaires pour assurer que les enjeux du patrimoine et les besoins de la communauté soient efficacement intégrés à la conception et à l’implémentation des grands projets de développement et d’infrastructure. Ceux-ci incluent la reconnaissance des forces de planification économique et stratégique sous-jacente, et des négociations basées sur une bonne compréhension des intérêts de toutes les parties prenantes dans les processus de planification et de décision.

De plus amples discussions sont nécessaires pour affiner les définitions pertinentes pour le patrimoine des métropoles de la région, afin que le dialogue repose sur un langage commun.

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Préoccupés par les indices croissants d’un changement climatique global d’une ampleur sans précédent et de l’impact qu’il pourrait avoir sur les sites, les édifices, les établissements et paysages patrimoniaux, sur les objets mobiliers et sur les traditions vivantes des différentes régions du monde ;

Prenant en considération les rapports et évaluations du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) et le travail réalisé dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) quant à l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques ;

Rappelant le texte de la Convention du Patrimoine mondial de 1972 et les décisions du Comité du Patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) en 2005 et 2006 en faveur d’une action concertée en matière de documentation, de suivi et d’interventions adéquates pour l’adaptation des sites du Patrimoine mondial aux changements climatiques ;

Rappelant également la Résolution de la 15e Assemblée générale du Conseil international des Monuments et des Sites (ICOMOS) à Xi’an en octobre 2005 à l’effet de collaborer pleinement avec l’UNESCO et d’autres organisations pertinentes pour documenter l’impact des changements climatiques sur le patrimoine culturel et développer une stratégie pour réduire les risques au patrimoine culturel ; et

Tenant compte des informations rapportées dans la publication «Case Studies on Climate Change and World Heritage» produite en 2007 par le Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO ;

Les experts participants à l’atelier international “Impact of Climate Change on Cultural Heritage” organis&é à New Delhi le 22 mai 2007

Conviennent que la grande complexité de l’impact des changements climatiques sur le patrimoine culturel commande une action soutenue de recherche, d’études et de documentation qui engage la collaboration d’experts provenant de multiples champs disciplinaires et professionnels ;

Reconnaissent le besoin d’évaluer les risques au patrimoine culturel découlant des changements climatiques, tel que les fontes glacières et les risques de débordements de lacs et d’inondations, la hausse du niveau de la mer, la désertification, l’accroissement des tempêtes, les intrusions d’eaux salines, les invasions d’animaux nuisibles, etc ;

Proposent que de telles évaluations soient faites tant au niveau macroscopique en cartographiant le patrimoine qui pourrait être en danger qu’au niveau local en analysant la situation précise des sites patrimoniaux et en proposant des stratégies d’adaptation adéquates ;

Recommandent que les stratégies d’adaptation aux changements climatiques pour le patrimoine culturel soient intégrées aux méthodes courantes de préservation et de conservation des sites, bâtiments, établissements, paysages, objets mobiliers et traditions vivantes et que des normes et protocoles spécifiques soient élaborés à cette fin. De même, les besoins et enjeux du patrimoine culturel devraient être intégrés dans les politiques et processus institutionnels relatifs à la réduction des catastrophes;

RÉSOLUTION(texte original en anglais)

Les directives visant à renforcer les qualités de design sont susceptibles de compléter et de sauvegarder les valeurs du patrimoine culturel, constituant un nouvel outil d’intérêt. Ces directives doivent traiter les caractéristiques spécifiques du patrimoine culturel à sauvegarder, notamment son intégrité visuelle et fonctionnelle, en se penchant sur l’échelle, les matériaux, la forme, la couleur, le caractère, la texture et l’environnement de nouveaux éléments.

5. La conservation dans les zones métropolitaines nécessite l’information, la participation et la coopération entre les secteurs public, privé, universitaire et non gouvernemental, les citoyens et les organisations internationales.

La sensibilisation et un sens de responsabilités partagées entre toutes les parties intéressées et les décideurs sont la clé d’un développement durable réussi et de la conservation du patrimoine culturel des zones métropolitaines.

La célébration, la promotion et l’interprétation du patrimoine culturel dans les zones métropolitaines résultent de bonnes pratiques de

conservation, et amènent à leur tour une meilleure compréhension et une meilleure sensibilisation de la communauté, ainsi que des avantages partagés, économiques et autres.

Les partenariats entre organisations dans les domaines de la planification, du patrimoine et du développement sont bénéfiques pour instaurer une compréhension partagée et travailler sur les problèmes communs, afin de réaliser les objectifs de conservation. La création de comités-conseils conjoints sur le patrimoine offre d’autres possibilités de coopération et d’inclusion des diverses perspectives dans la recherche de solutions adéquates.

Des mécanismes consultatifs et participatifs doivent être établis pour s’assurer que les voix de la communauté et des experts soient entendues à l’heure de planifier les décisions.

Toutes les formes de communication, y compris les médias et les nouvelles technologies de l’information, doivent jouer un rôle constructif dans le débat sur le patrimoine dans les zones métropolitaines.

Adoptée à Seoul, le 1er juin 2007.

Atelier international de l’ICOMOSL’impact des changements climatiques sur le patrimoine culturel

New Delhi, 22 mai 2007*

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ICOMOS8cahier central|juin 2008

IntroductionLors de la réunion du Conseil scientifique (le Conseil) qui s’est tenue à Édimbourg, en Écosse, au mois de septembre 2006, le Conseil a adopté une résolution pour lancer un programme de recherche interdisciplinaire sur les effets des changements climatiques mondiaux sur le patrimoine. Un groupe de travail a été formé et un dossier a été distribué en novembre 2006 aux membres du Conseil scientifique. Douze rapports ont été rédigés pour Heritage @ Risk, qui devrait être publié en 2008. Parmi eux, cinq ont été présentés lors du symposium scientifique1 qui s’est déroulé le 7 octobre 2007 à Pretoria, en Afrique du Sud. Un autre contribution, traitant de l’entretien en tant qu’une des methodes possibles pour s’adapter aux changements climatiques a également été présenté.2 De brefs résumés des quatre réunions de l’ICOMOS portant sur les changements climatiques tenues en 2007, avant celle de Pretoria, ont été rédigés.3 L’après-midi du 7 octobre, pendant les ateliers, la question concernant les impacts des changements climatiques sur le domaine d’expertise de chaque Comité scientifique international a été soulevée ainsi que les mesures devant être adoptées. Trente-trois personnes ont assisté à l’atelier de l’après-midi, parmi celles-ci, on retrouvait sept membres de Comités nationaux, les autres membres représentaient 15 des 28 Comités scientifiques internationaux.4 Les recommandations de l’atelier sont les suivantes :

Le patrimoine culturel et les changements climatiques mondiauxLa présentation sur York Factory a décrit le problème pour le site comme étant celui « d’une gestion de vestiges statiques situés dans un paysage en pleine dynamique ». C’est là une bonne description de la plupart des travaux de conservation du patrimoine culturel, que les changements climatiques soient mis en cause ou non. Les changements climatiques accélèrent et amplifient la dynamique du paysage.

Patrimoine polaire : Les changements climatiques affectent à la fois le paysage et les structures qui s’y trouvent. Le principal effet observé montre que les éléments habitués au froid ou conçus pour celui-ci se détériorent rapidement lorsque la température se réchauffe. Les modifications du paysage finissent par entraîner un changement du cadre d’un lieu et peuvent mener à la disparition totale de celui-ci (à la suite de l’érosion ou de la perte de rigidité des fondations avec la fonte du permafrost).

Patrimoine architectural en terre : Le patrimoine architectural en terre est aussi grandement en danger. Les structures faites de boue sont vernaculaires par définition et, par conséquent, intimement liées aux conditions environnementales de leur milieu ambiant. En outre, la boue est un matériau de construction éphémère, car elle a subi très peu de modifications

1 Introduction : “GCC and Its Effects on Cultural Heritage”, Pamela Jerome ; “Coastal Erosion Threatens Arctic Sites”, Susan Barr ; “York Factory, Canada”, Marc de Caraffe (avec Mell Chapple) ; “New Orleans”, Stephen Kelley ; et “Summer Fires in Greece”, Sofia Avgerinou-Kolonias.

2 Présenté par John Hurd, président du Comité consultatif de l’ICOMOS.3 Réunion de l’ICORP, New Delhi, Dinu Bumbaru ; Réunion régionale tenue à Tahiti, Kristal Buckley ; réunion de l’ICOMOS Australie à Cairns, Susan McIntyre-

Tamwoy et réunion de partenariat tenue à Ushuaia, Argentine, Dinu Bumbaru.4 Les comités scientifiques réunis en ateliers comprenaient CIAV (Vernaculaire), CIF (Formation), CIIC (Itinéraires culturels), CIP (Pierre), CIVVIH (Villes et villages

historiques), ICAHM (Gestion du patrimoine archéologique), ICICH (Patrimoine immatériel), ICIP (Interprétation et présentation), ICOFORT (Fortifications), IFLA (Paysages culturels), IPHC (Patrimoine polaire), ISCARSAH (Structures historiques), ISCEAH (Patrimoine architectural en terre), ISC20C (Patrimoine du vingtième siècle), et TICCIH (Patrimoine industriel).

Recommandations du Conseil scientifique résultant du colloque :Le patrimoine et les changements climatiques mondiaux

Conseil scientifique de l’ICOMOSPretoria, Afrique du Sud

7 octobre 2007Version finale du 21 mars 2008

Demandent aux autorités nationales et aux organisations internationales de reconnaître l’importance du patrimoine culturel pour les économies nationales, le tourisme, l’emploi et la cohésion des communautés et d’engager les organisations gouvernementales et non-gouvernementales, les institutions académiques et les individus actifs dans la sensibilisation, la conservation et la protection des biens culturels, au sein des protocoles nationaux et internationaux sur la réduction des risques et l’adaptation aux changements climatiques ; Demandent également que les gouvernements nationaux, les organisations intergouvernementales et non-gouvernementales et le secteur privé s’engagent dans la protection des sites patrimoniaux spécifiques contre les menaces de dommage et de pertes irréversibles en y mettant les ressources nécessaires ;

Encouragent les organisations scientifiques, techniques, académiques ou de recherche ainsi que les individus à collaborer pour réaliser des études spécifiques sur l’impact des changements climatiques sur le patrimoine culturel ; Saluent les efforts de l’Institut National de Gestion des Catastrophes de New Delhi et d’ICOMOS Inde en collaboration

avec l’Institut d’archéologie pour l’organisation de cet atelier qui a réuni pour la première fois des spécialistes en changements climatiques et des experts du patrimoine culturel, facilitant ainsi l’interaction, l’échange fertile de points de vue et d’idées, en souhaitant que ces institutions assument un leadership dans cette région du monde pour que de tels échanges s’y poursuivent dans l’avenir ;

Encouragent la diffusion de cette résolution et des Recommandations de Delhi issues du colloque du Comité international de l’ICOMOS sur la préparation aux risques (ICORP) sur la gestion des risques pour les sites patrimoniaux comme moyen de stimuler la collaboration future entre les réseaux professionnel, scientifique et institutionnel.

Adoptée à New Delhi, le 22 mai 2007.

* les Recommandations font l’objet d’un travail de l’ICORP encore à finaliser et seront présentées lors de réunions qui auront lieu dans le cadre de la prochaine Assemblée générale.

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depuis son extraction, et par conséquent, sans entretien, elle revient plus facilement à ses origines.

Pierre : La pierre est un matériau traditionnellement choisi pour sa durabilité dans un environnement stable. Quand les changements climatiques modifient l’environnement, la durabilité du matériau peut être sérieusement réduite. Un des principaux effets des changements climatiques est une augmentation ou un changement dans les cycles de périodes humides et sèches et de périodes de gel et de dégel, ce qui accélère la décomposition des matériaux poreux dont la pierre. De nouveaux effets chimiques peuvent également se produire sur d’importantes structures en pierre auparavant considérées comme robustes.

Fortifications : Pour les sites côtiers, l’élévation du niveau des mers constitue l’impact le plus évident des changements climatiques. En outre, les changements climatiques, particulièrement l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes, auront une incidence. Les fortifications comme celles des régions insulaires, dans les Caraïbes par exemple, sont situées au bord de l’eau et au niveau de la mer. Ces phénomènes peuvent également avoir un impact accru sur des sites datant de la Seconde Guerre mondiale, car ces sites sont souvent construits en acier et en béton armé, qui ne sont pas naturellement durables. De nombreuses fortifications construites à l’intérieur des terres sont érigées sur des emplacements choisis pour leurs qualités défensives et les changements climatiques peuvent modifier leur paysage culturel.

Structures historiques : Les principes d’évaluation, de diagnostic et de traitement des structures historiques ne sont pas, en grande partie, affectés par les changements climatiques. Les problèmes de délabrement et de détérioration causés par les changements climatiques sont relativement bien compris. La vulnérabilité de certains types de structures (en raison des changements climatiques) va engendrer de nouveaux problèmes qui n’avaient pas été pris en compte dans la conception initiale de ces structures. On peut citer par exemple les structures en bois qui deviendront vulnérables aux attaques de termites à la suite de la migration d’insectes s’attaquant au bois; la circulation des cultures biologiques inférieures qui s’adapteront à de nouvelles niches écologiques et le déplacement des fondations porteuses en fonction de la fonte du permafrost et des sols argileux qui deviendront mouillés ou secs.

Patrimoine du vingtième siècle : Le patrimoine bâti du 20e siècle a été caractérisé par l’expérimentation et l’innovation dans les matériaux et les techniques de construction et beaucoup de ces bâtiments n’ont ni la résistance ni la longévité des constructions traditionnelles. Les exemples de problèmes incluent le béton de cendre, les panneaux faits de particules, les structures assemblées et les systèmes de revêtement possédant peu de résilience. En outre, le Style international ne tenait guère compte du contexte régional, créant ainsi des bâtiments nécessitant d’importantes mesures artificielles pour réguler le climat à l’intérieur du bâtiment. Ce type de bâtiment pourrait dans un avenir marqué par les changements climatiques ne plus correspondre pas aux valeurs du développement durable. Les changements climatiques entraîneront une accélération de la dégradation des structures du 20ème siècle et il est nécessaire de développer des réponses philosophiques et pratiques pour leur conservation.

Sites archéologiques : Les impacts physiques des changements climatiques sur les sols, l’hydrologie, la chimie et d’autres éléments affecteront les vestiges archéologiques enfouis et les sites. Les difficultés de conservation des sites causées par des traitements inadaptés dans le passé, seront accélérées par les changements climatiques et poseront problème. Cela comprend les fouilles archéologiques qui ont laissé des tranchées et des sites avec peu ou pas de conservation, des murs incomplets, etc. Il y aura une augmentation des sites archéologiques subaquatiques et il faut se préparer à un avenir immergé. Dans de nombreux pays, il y aura littéralement des milliers de sites archéologiques qui seront submergés ou détruits par les vagues et les tempêtes au cours des prochaines décennies. Par exemple, en Australie, il y a des milliers de sites autochtones attestant de l’occupation du continent à l’époque de l’Holocène (ou, dans certains cas, qui remontent à une période encore plus éloignée), ainsi que des sites importants qui attestent de la période initiale de contact entre européens et autochtones. La plupart de ces sites ne sont pas documentés. Il est urgent que les pays adoptent une approche stratégique pour rechercher et conserver les informations provenant de ces sites avant qu’il ne soit trop tard.

Vernaculaire / Villes et Villages historiques : Les professionnels doivent établir le contexte historique, identifier les valeurs et leur signification et fournir une définition claire de ces valeurs. La définition claire et précise des objectifs de conservation et des buts à atteindre permettra de mieux expliquer ces éléments au public et permettra de susciter une prise de conscience. Des directives régionales devraient être établies, les zones en danger identifiées et les lacunes dans la documentation comblées. Il faut examiner de près les problèmes de réglementation municipale inadéquats. L’architecture dépend des produits industriels et ceux-ci ne sont pas souvent respectueux de l’environnement. L’étalement des villes est un problème ayant une incidence sur les questions économiques liées à l’environnement. Si les gens devaient payer le prix réel pour avoir de l’air pur et de l’eau potable, ils ne prendraient pas ces ressources pour acquises. Il est important de promouvoir l’architecture vernaculaire car elle représente une source d’efficacité énergétique et elle est socialement, culturellement et écologiquement efficace. L’efficacité énergétique des bâtiments traditionnels pourrait être améliorée et la pratique de la conservation devrait devenir plus « verte ».

Formation : Il faut développer des programmes de formation qui traitent spécifiquement des problèmes du changement climatique et qui proposent des solutions. Ces programmes doivent être fondés sur une solide compréhension de la science des matériaux, afin d’éviter l’utilisation de méthodes qui aggraveront les problèmes par la suite.

Tourisme culturel : La lente dégradation, voire la destruction catastrophique des lieux du patrimoine culturel et naturel, ainsi que des communautés y résidant, entrainera des répercussions majeures sur les choix de destinations à la disposition de plus de 800 millions de touristes internationaux et de centaines de millions de touristes nationaux. Mis à part l’impact sur ces lieux lorsque les voyageurs ne les trouveront plus attrayants, les endroits qui sont actuellement moins touchés pourraient être affectés également. Potentiellement, un vaste changement dans la structure actuelle de l’une des plus grandes industries du monde est attendu. L’industrie du tourisme commence à prendre conscience de ces problèmes, mais l’accent est davantage porté sur « la cause » que sur

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« l’effet ». L’industrie du transport aérien a commencé à se pencher sur une meilleure conception des avions et songe à augmenter les frais de compensation de carbone pour les passagers. L’industrie hôtelière a soutenu le développement durable ; néanmoins, il y a encore des milliers d’hôtels et de lieux de villégiature dans le monde qui sont délibérément situés sur des terres vulnérables pour simplement profiter des paysages spectaculaires. Toutefois, l’industrie du tourisme est très sensible à la pression des idées et des arguments bien formulés.

Patrimoine immatériel : L’inévitable perte de caractéristiques naturelles, de la faune et de la flore aura un impact sur les paysages culturels et, avec elle, sur les traditions vivantes. Les patrimoines matériel et immatériel sont indissociables; les impacts de la perte de valeurs matérielles affectent également les valeurs immatérielles. La perte de terres côtières se traduira par un déplacement des populations et des industries, qui, à son tour, se traduira par une pression sur des paysages culturels et des sites jusqu’ici intacts. De même, la sécheresse chronique et les inondations cycliques entraîneront les déplacements de populations des régions affectées par ces cataclysmes. L’augmentation de l’urbanisation et les déplacements de population entraîneront la perte des gardiens traditionnels et des techniques de réparation pour les sites et auront aussi des répercussions sur les pratiques culturelles.

Les paysages culturels et les ensembles patrimoniaux : Les paysages culturels et les ensembles patrimoniaux sont vulnérables aux changements climatiques, non seulement à cause des dommages causés à l’environnement bâti ou paysager, mais aussi à cause des changements sur l’environnement naturel. La désertification d’un paysage pastoral ou d’un paysage de montagne coupé par des glissements de terrain et d’autres changements climatiques peut faire perdre toute signification à ces sites parce que leurs valeurs immatérielles ou spirituelles ne sont pas transférables. Les ensembles vernaculaires traditionnels sont souvent totalement intégrés dans le paysage parce que les matériaux de construction sont ceux qui sont facilement disponibles dans une région donnée, mais aussi parce que leur forme peut avoir évoluée au fil des siècles en s’adaptant à l’environnement local. Les paysages archéologiques peuvent aussi perdre de la valeur et exiger plus d’interprétation à cause de la dégradation des paysages et des inondations. Le dépeuplement et l’abandon des sites habités peuvent résulter des changements climatiques et une fois ces sites rendus inhabitables, leurs caractéristiques sont en péril. Bien que les organismes patrimoniaux et professionnels aient tendance à se préoccuper de lieux culturels spécifiques, les paysages culturels et les ensembles patrimoniaux, doivent être mieux inventoriés, documentés et préparés pour faire face aux impacts négatifs du changement climatique global..

Interprétation : L’enjeu des changements climatiques n’est pas seulement un phénomène contemporain, ayant été une constante pour tous les monuments durant toute l’histoire de l’humanité. Les programmes d’interprétation sur les changements climatiques devraient-ils être basés sur la situation qui prévalait avant les changements récents ou devraient-ils traiter du phénomène actuel des changements climatiques ou devraient-ils présenter les changements actuels dans leur contexte en faisant référence à l’histoire de ces changements en fonction du site et de son emplacement ?

L’interprétation des changements climatiques a deux fonctions principales : faire un rapport sur l’état actuel de conservation et faire un rapport sur l’état actuel des recherches. Pourtant, il existe une autre différence qui est essentielle à la réflexion sur les changements climatiques et les sites du patrimoine culturel, à savoir la différence entre l’information et la signification. Et si la « signification » doit être communiquée, quelle est exactement la signification des changements climatiques ? Existe-t-il une raison pour se soustraire à la discussion sur la responsabilité mondiale concernant les changements climatiques ? Cela peut être réalisé dans le cadre de rapports sur les phénomènes scientifiques et leurs conséquences, qui peuvent varier grandement. Par exemple, un seul degré d’augmentation de la température au Costa Rica a entraîné la quasi-extinction d’une espèce de singes. L’extraordinaire canicule de l’été 2007 en Europe du Sud, a non seulement touché des monuments en particulier mais a aussi entraîné l’arrêt de tous les travaux de conservation. Les changements climatiques, comme le changement de direction du vent dans l’ouest de l’Irlande en 2007, ont eu des répercussions et des impacts réels, mais ont aussi affecté les capacités de travail entre autres, les activités de recherche et de conservation.

Des choix difficiles Tous ces exemples soulignent un aspect important des changements climatiques en fonction de leurs impacts sur le patrimoine culturel; à savoir qu’il est souvent question de perte et de destruction autant que de conservation. Dans les cas où la perte des ressources culturelles ne peut être évitée ou atténuée, la signification de cette perte se traduit par une transformation du patrimoine matériel en patrimoine immatériel. Les monuments ou les éléments naturels qui ont été documentés avant leur destruction deviennent des mémoires culturelles. À cet égard, l’interprétation des sites affectés par les changements climatiques ne peut pas se limiter uniquement à présenter de l’information sur les méthodes de conservation, mais elle doit aussi tenter de répondre au « pourquoi ».

L’ampleur de la destruction en cours et des menaces causées par les changements climatiques mondiaux doit être prise en compte. Des priorités doivent être établies afin d’identifier le faible nombre de sites qui peuvent être sauvegardés ou protégés complètement et ceux pour lesquels de la recherche et de l’archéologie de sauvetage peuvent être effectuées. Cela laissera bien évidemment un grand nombre de sites qui seront perdus à jamais. Comprendre la « vulnérabilité » d’un site permettra d’établir des priorités pour les travaux de conservation et de sauvetage. Quantifier ce qui sera affecté permettra de prendre des décisions éclairées sur « ce qui pourra être sauvé ». À l’heure actuelle, la plupart des travaux dans ce domaine ont été ponctuels plutôt que basés sur une compréhension complète de la gamme, de la nature et de la localisation des lieux qui seront touchés. L’efficacité pourrait être accrue grâce à la coopération pluridisciplinaire.

La hiérarchisation des interventions devrait-elle être établie en fonction de la rareté des exemples ? Ou sur leur valeur en tant qu’exemples représentatifs de certains types de patrimoine ? Ou sur leur importance historique relative ? Peut-être devrait-on également prendre en compte l’importance et le contexte local des sites, en plus des évaluations universitaires et professionnelles. Un site ou un monument typique peut être représenté par des milliers d’exemples et donc (au moins du point de vue professionnel), serait relativement bien documenté

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et sa perte ne serait pas catastrophique au niveau mondial. Toutefois, puisque des paysages et des écosystèmes seront touchés par les changements climatiques, il faudra considérer si ces exemples sont situés dans des environnements « à risque » et, dans cette perspective, s’ils peuvent également être en danger. De simples déclarations sur l’abondance et la représentativité des sites typiques devront être revues afin d’évaluer le risque pour le paysage et l’écosystème.

La réponse aux impacts du changement climatique risque d’être imposée aux communautés par les experts et les scientifiques. Du point de vue d’une communauté locale qui possède un fort attachement pour un site ou monument et pour les souvenirs qui lui sont associés, sa destruction pourrait avoir de graves répercussions sociales au niveau locale. Ceci en dépit du fait que, d’un point de vue strictement professionnel, ce monument ou ce site peut avoir une faible valeur patrimoniale en termes de typologie. D’autre part, le professionnel devrait accepter qu’un site patrimonial culturel puisse ne pas représenter une priorité pour la communauté. Si les décisions sont basées sur des jugements bien fondés, les professionnels devraient accepter les décisions des communautés de ne pas poursuivre ou mettre en œuvre les mesures de conservation. Il est donc nécessaire de fournir les ressources et les programmes afin que les communautés puissent participer équitablement à ces débats.

Recommandations pour s’adapter aux changements climatiquesLes professionnels ne peuvent pas supposer qu’il existe une compréhension commune des changements climatiques. Comment peut-on améliorer les connaissances ou les diffuser devant la résistance politique à accepter ce fait ? L’ICOMOS pourrait mettre en commun l’information circulant dans les congrès et les ateliers, entre autres, et la rendre accessible en ligne, ce qui pourrait conduire à l’identification des lacunes pour les lieux du patrimoine culturel. L’information doit être recueillie et distillée en pièces facilement compréhensibles. Les documents clés et les études de cas doivent être traduits et facilement accessibles. Les connaissances locales et indigènes devraient être intégrées dans les stratégies d’information et les banques de données. L’information et les méthodologies pourraient circuler au cours d’ateliers communautaires peu coûteux. Il existe un rôle pour le patrimoine culturel dans la transmission des stratégies d’atténuation des changements climatiques.

Les professionnels et les parties intéressées doivent garder à l’esprit l’évolution historique des cultures en réponse aux conditions environnementales et aux autres changements, de sorte qu’il n’est pas nécessaire d’exiger une conservation statique de la mémoire culturelle, puisque l’émergence de nouvelles cultures débouche sur de nouvelles connaissances. Pourtant, il est encore nécessaire d’identifier une série de lieux représentatifs de zones ou de paysages en fonction de leur rareté et de leur représentativité, ainsi qu’en fonction de leurs valeurs patrimoniales historiques, esthétiques, scientifiques et communautaires, autant que sociales et immatérielles. Ces valeurs pourraient ainsi fournir un moyen d’engager les organismes qui s’intéressent au changement climatique et de construire un plaidoyer destiné aux gouvernements locaux, régionaux et nationaux et aux instances internationales

En outre, les spécialistes du patrimoine ont besoin de plus

de formation dans le domaine du changement climatique afin d’améliorer leurs pratiques, et de leur permettre de mieux sensibiliser le public et les autorités sur ce sujet. Ainsi, ils pourront intervenir plus efficacement dans le développent des politiques lies au changement climatique. La qualité et la pertinence de l’information et des connaissances utilisées pour prendre des décisions doivent être impeccables et irréprochables. La diffusion de ces connaissances permettra mieux informer l’ensemble des personnes concernées. Les experts du patrimoine culturel doivent prendre en compte les impacts du changement climatique dans leurs programmes de gestion durable et dans leurs plans de développement.

La voix des communautés, en ce qui concerne leurs espaces et leurs lieux, doit être entendue dans les débats et dans les plans sur les changements climatiques ainsi que dans la formulation de réponses stratégiques. Des points d’ancrage pour la mémoire culturelle devraient être évalués. Il est nécessaire de reconnaître qu’à la suite d’un désastre violent ou de la perte d’un lieu, la « mémoire du lieu » doit être conservée. Des études de cas plus nombreuses sont nécessaires afin de pouvoir proposer des stratégies et des responsabilités appropriées. L’éducation des professionnels du patrimoine et des responsables des collectivités leur permettra d’apporter des réponses et de prendre de meilleures décisions.

L’ICOMOS peut avoir un rôle à jouer dans l’agenda du développement de l’industrie du tourisme. Les gestionnaires de sites et de destinations touristiques devront prendre en considération les répercussions potentielles des changements climatiques dans leur planification à moyen terme et à long terme. L’ICOMOS pourrait établir une liste de questions qui pourrait être largement diffusée aux instances concernées afin de les sensibiliser aux menaces potentielles et de les encourager à mieux appréhender l’avenir, grâce à une meilleure planification.

Les professionnels ont besoin de comprendre ce qu’est un patrimoine culturel « en bonne santé ». L’entretien est un facteur important, mais il ne saurait être pertinent face aux changements rapides ou majeurs ; toutefois, dans d’autres cas, la lente progression des changements climatiques exigera une forte résistance des bâtiments pour faire face aux changements subtils et insidieux.

La « boîte à outils » suivante est recommandée :

Suivi Mise en place d’une série de techniques de collecte de données :

• Température de l’air • Facteurs d’isolation intérieure et extérieure • Température du sol – en surface • Température du sol – à moins 1 m • Teneur en humidité du sol • Température des murs du monument • Contenu d’humidité du monument• Empreintes des marées basses et hautes• Dissolution et absorption des sels• Proportion des sels solubles• Qualité de l’eau• Données techniques• Données météorologiques (précipitations - quantité

et répartition, gel et dégel, maximum / minimum de températures, vitesse du vent et direction, altitude)

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Recherche• Études de cas

• Évaluation de l’état de conservation actuel en comparaison aux évaluations précédentes

• Études comparatives aux niveaux local, régional et international

• Impacts sur les populations et le patrimoine immatériel

• Démographie • Perte du savoir traditionnel • Développement de stratégies de recherche locales

et régionales, de stratégies pour identifier les enjeux potentiels de recherche pour guider les fouilles et le sauvetage des sites archéologiques qui seront perdus en raison des changements climatiques

Entretien • Environnement • Programmes de surveillance d’entretien• Gestion

Environnement bâti et en cours d’utilisation• Maintenir les systèmes d’enveloppe des bâtiments• Fondations • Gestion de l’eau de pluie • Gestion des eaux usées• Délimitation/périmètres du bâtiment

Ressources archéologiques ne faisant pas l’objet de conservation

• Études et recherches visant à identifier la gamme, la nature et l’emplacement des sites archéologiques

• Documentation et archives • Remplissage des fouilles• Abris • Étanchéité des abris • Recouvrement• Drainage

Ressources archéologiques conservées • Surveillance • Recherche • Plans d’entretien

• Interprétation expliquant les relations du site à un environnement en mutation et qui pourrait aussi inclure des références à d’autres sites qui ont été « perdus »

Plaidoyer• Publications• Sensibilisation du public • Éducation générale • Partenariats gouvernementaux• Partenariats internationaux • Ateliers régionaux de diffusion • Lobbying • Mobilisation de la société civile

Formation • Ateliers régionaux pour les professionnels • Formation sur les phénomènes spécifiques de

changements• Conférences• Formation des services d’urgence

La prévention des risques• Plans • Unification des services d’urgence • Régimes d’inspection• Types de sécurité• Observatoires – comités de surveillance (équipes de

personnes)• Mobilisation de la société civile

Conclusion Le patrimoine du changement climatique global est celui de la perte et la signification de cette perte doit être soulignée. L’interprétation des changements climatiques doit signaler l’impact permanent du climat sur la culture humaine et les changements qui s’opèrent aujourd’hui. Des priorités clairement définies doivent être établies pour identifier les sites qui seront protégés des effets des changements climatiques. L’efficacité de la conservation peut être augmentée grâce à la coopération pluridisciplinaire. L’expertise, aussi bien que l’intérêt local, doivent être pris en considération lors de l’établissement des priorités de conservation.

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ICOMOS déclare l’Amazonie un «Monument de la Nature»Pour conclure une année riche d’activités mondiales autour du thème «Paysages culturels et monuments de la nature», choisi pour célébrer la Journée internationale des monuments en 2007, des membres de l’ICOMOS se sont réunis à Manaus, Brésil, du 16 au 19 novembre 2007 et ont déclaré l’Amazonie comme étant le premier monument international de la nature.

L’Amazonie couvre un grand territoire. Elle inclue des terres appartenant au Brésil, au Vénézuela, à la Colombie, à l’Equateur, au Pérou, à la Bolivie, à la Guyane, au Suriname et à la Guyane française. Au Brésil, neuf états constituent l’Amazonie légale (Amazonas, Pará, Amapá, Maranhao, Tocantins, Mato Grosso, Acre, Rondonia et Roraimá).

Des experts venus d’Argentine, du Brésil, du Canada, et d’Allemagne on participé à la réunion de Manaus dont les discussions ont pris en considération un vaste champ d’expériences et de perspectives, y compris la Convention du Patrimoine mondial de l’UNESCO, signée par 184 pays.

«Il y a plus de 200 ans, l’Amazonie a inspiré la première utilisation de l’expression – Monument de la nature – par le célèbre explorateur Alexander von Humboldt. Aujourd’hui, dans un monde préoccupé par le changement climatique global et la perte de diversité culturelle, l’Amazonie mérite une reconnaissance internationale. L’intérêt actuel à travers le monde pour le patrimoine culturel, même pour des sites perçus comme étant exclusivement naturels, nous amène à rendre un hommage particulier à l’Amazonie, un vaste territoire si essentiel au monde et à son identité» a indiqué le Michael Petzet, Président de l’ICOMOS.

L’ICOMOS poursuivra les travaux de la réunion de Manaus par des activités visant à identifier d’autres « monuments de la nature » (fleuves, forêts, montagnes, roches ou arbres sacrés, formations géologiques, chutes d’eau, etc.) par le biais de ses 150 comités nationaux et internationaux.

Michael PetzetPrésident de l’ ICOMOS

L’ICOMOS déclare l’Amazonie comme monument de la naturePrenant conscience de la menace écologique qui pèse sur notre planète et tenant compte des mesures de sauvegarde déjà mises en œuvre ou prévues par les peuples et les gouvernements des pays concernées ;

Faisant appel à la responsabilité de tous les peuples et pays bénéficiant directement ou indirectement de la plus grande surface forestière ininterrompue au monde ;

Particulièrement en l’honneur des populations traditionnelles qui agissent de manière réciproque sur les ressources des forêts tropicales sur la base d’un développement durable depuis des milliers d’années ;

L’ICOMOS déclare les forêts tropicales de la région Amazonienne, dans ses frontières naturelles et dans son intégrité, MONUMENT DE LA NATURE.

Manaus, 17 novembre 2007

Jaime Litvak King- Archéologue, membre d’ICOMOS Mexique

Kausar Bashir Ahmed - Vice Président d’ICOMOS Pakistan

Freddy Guidi- Président d’ICOMOS Argentine

Nabi Ahmed Khan - Membre fondateur d’ICOMOS Pakistan

Constantino Reyes Valerio - Historien, membre d’ICOMOS Mexique

Robin Letellier - Vice Président du CIPA et membre d’ICOMOS Canada.

Gilles Nourissier - Membre du Comité exécutif de

l’ICOMOS et Secrétaire général d’ICOMOS France

Alfred Steinmetzer - Membre fondateur et premier Président d’ICOMOS Luxembourg

Pefkios Georgiades - Ministre chypriote de l’éducation et de la culture et Président fondateur d’ICOMOS Chypre

Bagher Shirazi - Président d’ICOMOS Iran

Edgar Vargas Vargas - Président-fondateur d’ICOMOS Costa Rica

Jacques Dalibard - Président-fondateur d’ICOMOS Canada et membre d’honneur de l’ICOMOS

Stephan Tschudi-Madsen - Ancien Président d’ICOMOS Norvège et Président du Comité consultatif

Hernán Crespo Toral - Membre d’honneur d’ICOMOS

Équateur et ancien Sous-directeur général pour la Culture de l’UNESCO

In memoriam:Membres éminents de l'ICOMOS qui nous ont malheureusement quittés depuis la fin de 2006

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ICOMOS14nouvelles | news Juin 2008

Des orientations de recherche ont été établies et diffusées parmi les membres du Conseil scientifique en novembre 2006. Douze communications ont été préparées pour former un chapitre spécial du volume Heritage@Risk 2006/2007 (voir p. annonce 17). Une sélection de ces textes a ensuite été présentée lors d’un colloque d’une journée intitulé «Patrimoine et Changements climatiques» organisé à Pretoria, en Afrique du Sud, le 7 octobre 2007 dans le cadre des réunions annuelles du Conseil scientifique et du Comité consultatif.

Les présentations comprenaient un aperçu général, quatre études de cas - deux sur le patrimoine polaire (l’Arctique et la York Factory au Canada), et deux sur les villes et les paysages (Nouvelle-Orléans et le Péloponnèse) – ainsi qu’une intervention sur la maintenance en tant que méthode d’adaptation. Les travaux menés au sujet des changements climatiques lors de quatre autres réunions récentes de l’ICOMOS ont également été exposés, suivi d’un atelier pour analyser la manière dont ces changements climatiques affectent le domaine d’expertise de chaque CSI et voir quelles mesures d’adaptation devraient être proposées. 35 professionnels, représentant 15 CSI, et plusieurs comités nationaux, ont participé à cet atelier, dont les résultats, issus de cinq groupes de l’atelier, ont ensuite été présentés à l’ensemble du colloque.

Le Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO a mis l’accent sur ce thème très important et a publié récemment un volume sur les « Etudes de cas sur les changements climatiques et le patrimoine mondial ». Lors de la réunion du Comité du patrimoine mondial à Christchurch,

Avancement des travaux du Conseil scientifique sur les changements climatiques et la culture

Suite à la réunion du Conseil scientifique de l’ICOMOS à Rome, en juin 2006, trois de nos comités scientifiques (ISCEAH - Patrimoine architectural en terre, IPHC – Patrimoine polaire, et ICORP - la prévention des risques) ont accepté de collaborer à un examen préliminaire des effets des changements climatiques sur le patrimoine culturel. Un sujet sur lequel, chose surprenante, en dépit de plusieurs décennies de réflexion sur les menaces qui pèsent sur l’environnement naturel, très peu de recherche a été accomplie. En septembre 2006, lors de la réunion du Conseil scientifique tenue à Edimbourg, les premiers résultats de ces travaux ont été présentés et le Conseil scientifique a choisi les effets du changement climatique sur le patrimoine culturel comme thème de recherche transversal pour les 28 Comités scientifiques internationaux (CSI) de l’ICOMOS.

en Nouvelle-Zélande en juillet 2007, un Document d’orientation sur l’impact du changement climatique sur les biens du patrimoine mondial a été adopté pour être recommandé à tous les États Parties à la Convention lors de leur Assemblée générale à Paris, en Octobre 2007. Dans une présentation à l’ONU, en septembre 2007, le directeur du Centre du patrimoine mondial, Francesco Bandarin, a noté d’une part que la moitié des Etats parties avaient répondu à un questionnaire sur le sujet, et que d’autre part, parmi les réponses, il apparaît que 50% des sites du Patrimoine mondial, à la fois naturels et culturels, sont touchés par les changements climatiques.

Comme on l’a noté, le colloque du Conseil scientifique n’était que l’un des maillons d’une série d’ateliers et de colloques organisés par l’ICOMOS en 2007 sur le sujet. Le 22 mai, la journée d’étude intitulée «L’impact des changements climatiques sur le patrimoine culturel », organisée à New Delhi (Inde) dans le cadre de l’Assemblée annuelle d’ICORP a donné naissance à la résolution de New Delhi. La conférence annuelle d’ICOMOS Australie, qui s’est tenue en juillet à Cairns, a également consacré une journée aux changements climatiques et à la culture, sous le titre « Le patrimoine extrême». En août, un «Forum international sur le patrimoine dans le Pacifique», qui s’est tenu à Tahiti, avec la participation d’ICOMOS Pasifika, a débattu de la question, comme l’a fait le CIPA (Comité international de l’ICOMOS sur la Documentation du patrimoine), réuni à Athènes, en Grèce. Par la suite, ICOMOS Argentine a organisé une réunion sur le sujet à l’Université de la

Patagonie, à Ushuaia, en septembre. En outre, la culture et les changements climatiques seront au cœur de la prochaine réunion d’ISCARSAH (Comité scientifique international de l’ICOMOS sur l’analyse et la restauration des structures du patrimoine architectural) qui aura lieu à l’occasion de la conférence internationale «Les changements climatiques et leur impact sur les structures du patrimoine culturel », qui doit se tenir à Macao, en Chine, en mai 2008, avec le soutien de l’ICOMOS. Le Conseil scientifique de l’ICOMOS organisera également son deuxième atelier sur le sujet à l’occasion de la 16e Assemblée générale d’ICOMOS au Québec, où il compte présenter un Manuel sur la question.

Manifestement, le thème du changement climatique et de la culture a besoin de davantage de recherche et d’observation et de plus d’études de cas. Dans un avenir proche, le Conseil scientifique a l’intention de continuer d’explorer les conséquences du changement climatique sur le patrimoine, matériel et immatériel. De par ces travaux, des recommandations pour l’adaptation émergent et continueront de paraître. Les prochaines étapes devraient inclure des ateliers régionaux de formation pour les professionnels du patrimoine, ainsi que des propositions et la mise en œuvre de projets pilotes d’adaptation. Une plus grande sensibilisation du public est également nécessaire.

Pamela Jerome Coordonnateur, Conseil scientifique de l’ICOMOS Vice-présidente du Comité scientifique international de l’ICOMOS sur le patrimoine architectural en terre

Pour plus d’informations:

Les recommandations du symposium ICOMOS « Le Patrimoine et les changements climatiques » (Pretoria, octobre 2007) ainsi que la Résolution de New • Delhi (ICORP, 2007) sont disponibles dans le cahier central de ce volume et sur: www.international.icomos.org/climatechange

Les actes du colloque ICOMOS Australie 2007 « Extreme Heritage/Patrimoine extrême» sont disponibles sur: www.aicomos.com •

Colloque « Le changement climatique et son impact sur les structures du patrimoine culturel », Macao, 6-8 mai 2008 : • http://www.cipremier.com/ciframeset.htm?index2.htm •

«• Etudes de cas sur les changements climatiques et le patrimoine mondial » publié par l’UNESCO WHC peut être téléchargé en anglais au format PDF sur le site: http://whc.unesco.org/en/activities/473/

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Les réalisations du Centre en 2007 incluent :

• la publication de la traduction en chinois de 48 chartes internationales;

• la première réunion du comité directeur du IICC-X, composé du Président de l’ICOMOS et de deux autres personnalités nommées par le Comité exécutif de l’ICOMOS (Sheridan Burke, Australie et Yukio Nishimura, Japon), des représentants de la municipalité de Xi’an, de la province du Shaanxi et d’ICOMOS Chine soutenu par SACH (l’Administration d’État pour le patrimoine culturel) ;

• Un programme de formation de 4 jours pour des fonctionnaires chinois et de pays d’Asie centrale qui travaillent sur le dossier transnational de l’inscription au Patrimoine mondial de la Route de la soie ;

• un séminaire de 2 jours sur le développement d’un «parc archéologique» sur le site du palais Da Ming, datant de la dynastie Tang, suivie d’un document de synthèse préparé par un groupe de travail de l’ICOMOS ;

• un symposium international de 2 jours sur le patrimoine de la Route de la soie, clôturé par une déclaration ;

• des projets de conservation pour l’Institut archéologique de Xi’an, y compris des travaux sur des fragments

Nouvelles du Centre international de la conservation de l’ICOMOS à Xi’an

Le Centre international de la conserva t ion de l’ICOMOS à Xi’an (IICC-X) a été inauguré en octobre 2006, avec le sout ien conjo int de l ’ ICOMOS, de la municipalité de Xi’an, de la province du Shaanxi, de l ’Adminis t ra t ion d’Etat du patrimoine culturel (SACH) de la République populaire de Chine et d’ICOMOS Chine. Cela a marqué le début du travail difficile pour comprendre le rôle du Centre.

de panneaux de peinture murale et sur un cercueil en bois laqué de la dynastie Ming;

• la poursui te de l ’examen de l’emplacement et de la conception des bâtiments proposés pour l’IICC-X dans le complexe de la Pagode de la Petite Oie (Xiaoyan-Ta) pour s’assurer qu’ils soient en conformité avec les pratiques de planification de la conservation

• le développement du site web et du matériel de communication du IICC-X.

Lors de sa visite à Xi’an, en octobre 2007, le Comité directeur a été heureux de se réunir avec Sun Fuxi, le Directeur général et les 8 membres du personnel du IICC-X. [Réf à photo]

Les 3 principaux volets du programme de travail du IICC-X sont les suivants : 1. mise en œuvre de la Déclaration de

Xi’an de 2005, notamment dans le contexte urbain en Asie

2. Les Routes de la soie et les autres itinéraires culturels de la région Asie-Pacifique

3. Les savoirs faire traditionnels et la science dans la conservation en théorie et en pratique

Le 4e volet sera la participation future du IICC-X dans le projet du Palais Da Ming.

La création du IICC-X en Chine représente une nouvelle orientation pour l’ICOMOS, tout en poursuivant sa mission pour faciliter la coopération internationale pour la conservation du patrimoine culturel. L’année à venir sera dédiée à consolider son programme de travail et sa direction, ainsi qu’à établir les partenariats internationaux nécessaires pour le IICC-X.

Nous espérons qu’ i l y aura des opportunités pour les membres de l’ICOMOS de nombreuses régions du monde à participer aux travaux futurs du IICC-X. Entre-temps, nous exprimons nos félicitations aux collègues de Xi’an pour les progrès impressionnants réalisés au cours de l’année 2007 et nous attendons avec impatience d’autres nouvelles à la 16e Assemblée générale de l’ICOMOS à Québec en 2008.

Kristal Buckley et Guo Zhan ICOMOS vice-présidents

Le Directeur Guo Zhan et le Directeur Exécutif Sun Fuxi ainsi que l’équipe du IICC-Xi’an, avec Kristal Buckley et Sheridan Burke, Vice Présidente et ancienne Vice Présidente de l’ICOMOS, puis Michael Petzet et Giora Solar, Président et Trésorier Général de l’ICOMOS

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ICOMOS16nouvelles | news Juin 2008

Le Président de l’UIA, Gaetan Siew, et le Président de l’ICOMOS, Michael Petzet, présentent l’accord de coopération

L’une de ces organisations est l’Union internationale des architectes (UIA), comme nous située à Paris et en relation avec l’UNESCO. En 1971, une rencontre avec son Secrétaire général avait mené l’ICOMOS à inviter tous ses Comités nationaux à admettre des représentants de sections nationales de l’UIA, idée encore pertinente en 2008. Les deux organisations internationales avaient aussi conclu au besoin d’une coopération plus étroite ; par exemple, sur les problèmes d’introduction de l’architecture contemporaine dans les ensembles anciens, thème qui fut celui de notre 3e Assemblée générale à Budapest en 1972 et qui reste toujours d’actualité comme en témoigne le débat sur les paysages urbains.

Afin de relancer et de renforcer cette coopération ancienne, Michael Petzet, Président de l’ICOMOS et Gaétan Siew, Président de l’UIA signaient un accord de coopération entre les deux organisations le 21 mars 2007 à Paris. L’évolution des deux organisations dans leur réseau, leur mission et leur relation avec l’UNESCO constitua une motivation particulière pour renouveler notre collaboration sur des bases plus actuelles. Cet accord porte sur les six points que voici et qui seront graduellement mis en œuvre :

1. Relations futures ICOMOS – UIA Échange de représentants ;

participation aux Assemblées et rencontres de chaque organisation ;

ICOMOS et ses partenaires:L’Union Internationale des Architectes (UIA)

Depuis sa fondation en 1965, l’ICOMOS a établi et entretient des relations de travail plus ou moins formalisées avec une vingtaine d’organisations inter-nationales ou disci-plinaires dont les buts convergent avec notre mission.

liens réciproques entre les sites web

2. Patrimoine du 20e siècle Pa r t i c i pa t i on de l ’U IA dans

notre Comité international sur le patrimoine du 20e siècle ; partage des recommandations de l’ICOMOS sur la conservation ; contribution à la liste d’architecture du 20e siècle de l’UIA par la voie de nos Comités nationaux.

3. Formation en architecture et patrimoine Part icipation de l ’ ICOMOS au

Groupe de réflexion n°7 de l’UIA sur la formation (nous remercions Gunny Harboe de US/ICOMOS d’avoir accepté de nous représenter à la rencontre de Barcelone)

4. Programme de travail Comités ICOMOS et UIA

Participation de l’ICOMOS dans divers comités de l’UIA : sur les concours internationaux, sur les établissements humains et sur les catastrophes naturelles; participation de l ’U IA dans nos com i tés internationaux (villes et villages

historiques, structures, formation et préparation aux risques)

5. Patrimoine mondial et Patrimoine en péril Contribution de l’UIA au travail de

l’ICOMOS comme organisation consultative du Comité du patrimoine mondial ; contribution au programme Heritage at Risk

6. Liaison avec d’autres organisations

UNESCO, Docomomo, mAAN (mode rn As ian A rch i t ec tu re Network), etc.

Comme cela est indiqué dans notre Plan d’action triennal, ICOMOS comp-te développer d’autres partenariats pour contribuer à renforcer son posi-tionnement dans le réseau grandissant des organismes internationaux dans le domaine du patrimoine.

Dinu BumbaruSecrétaire général de l’ICOMOS

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Ce rapport rassemble les interventions d’une conférence organisée par l’ICOMOS, avec l’ICCROM, lors du Salon du Patrimoine à Leipzig (Allemagne) les 27 et 28 octobre 2006.

Les œuvres culturelles de l’humanité ont toujours été menacées non seulement par les ravages du temps et de la guerre, mais aussi par les désastres naturels. Certains

Patrimoine en péril

Ce rapport mondial 2006/2007 de l’ICOMOS sur les Monuments et les Sites en danger est le dernier volume de ce qui est déjà une série complète de rapports Mondiaux, commencée en 2000 et suivie par les volumes H@R 2001/2002, H@R 2002/2003 et H@R 2004/2005. Jusqu’à maintenant, cette série a été aussi complétée par trois éditions spéciales : l’édition spéciale H@R 2006 Patrimoine culturel subaquatique en péril : gérer les impacts naturels et humains, l’édition spéciale H@R 2006 Patrimoine soviétique et modernisme européen et l’édition spéciale H@R 2007 Catastrophes naturelles et patrimoine culturel. Prochainement, une autre édition spéciale H@R sur le travail de l’ICOMOS en Afghanistan, c’est-à-dire sur le sauvetage des fragments des Bouddhas de Bamiyan, sera publiée.

Le nouveau Rapport mondial 2006/2007 est constitué de contributions d’environ 40 pays, complétées par des rapports thématiques de Comités internationaux (archéologie subaquatique, art rupestre, architecture vernaculaire, questions légales et patrimoine polaire) et par 12 rapports sur un thème d’actualité spécial dans le monde entier : le changement climatique global. Jusque récemment, ce sujet était rarement abordé au niveau international pour ce qui est de la protection du patrimoine culturel et de la conservation. Les contributions sur le changement climatique traitent, notamment, des aspects fondamentaux des menaces qui pèsent sur notre patrimoine culturel actuel et futur (« tout patrimoine culturel est-il en danger ? »), les changements dans les régions

polaires, des exemples comme l’impact sur les tombes gelées dans les Montagnes de l’Altaï, des désastres comme les incendies en Australie et en Grèce, et l’impact de l’ouragan Katrina sur la région de la Nouvelle-Orléans. La contribution sur « Amazonie, monument de la nature » est un autre thème particulier sur la corrélation entre la culture et la nature. En mettant en lumière cette corrélation sous un angle nouveau, cet article sur l’Amazonie espère attirer plus d’attention sur le thème crucial de la préservation de la forêt tropicale humide amazonienne - un sujet qui dans la discussion internationale récente sur le changement climatique global (GCC) a été injustement négligé. De cette façon, le thème de la journée internationale des Monuments et des Sites de l’année dernière, « Paysages culturels et monuments de la nature », va ouvrir de nouvelles perspectives pour notre travail, si - ensemble avec d’autres catégories de monuments de la nature, comme des rochers célèbres, des cavernes, des arbres ou des chutes d’eau - nous considérons la forêt tropicale humide sud-américaine, probablement le plus grand monument de la nature, comme un phénomène extraordinaire combinant histoire naturelle et culturelle. Ici nous avons à la fois un patrimoine naturel et culturel en danger.

Le rapport Heritage at Risk 2006/2007 est la preuve que la situation du patrimoine culturel est toujours sensiblement critique dans beaucoup de régions du monde. Tandis que l’on investit des milliards pour préparer la guerre et la destruction, les personnes responsables ne s’engagent pas souvent pour la préservation du patrimoine des siècles et des millénaires passés qui est menacé. C’est pourquoi nous pouvons seulement espérer que le rapport H@R inspirera de nouveaux

engagements à des niveaux nationaux et internationaux, déclenchera de nouvelles initiatives dans le domaine de la conservation et fournira une impulsion positive supplémentaire aux institutions existantes comme le Bouclier Bleu – soutenu par l’ICOMOS. L’effet devrait aussi s’étendre aux fondations internationales qui sont impliquées dans la conservation comme la Fondation Getty ou le World Monuments Fund. Leur exemple reconnu pourrait aussi influencer d’autres sponsors internationaux, maintenant qu’il existe également une conscience accrue de l’importance économique de la conservation du patrimoine et de son rôle particulier en termes « de développement durable ». Dans ce sens, avec son rapport Heritage at Risk, l’ICOMOS espère non seulement gagner l’appui moral de l’opinion mondiale dans la bataille contre toutes les sortes de menaces, mais aussi obtenir des résultats concrets en coopération avec toutes les forces qui sont intéressées par la préservation/protection du patrimoine culturel.

«Heritage at Risk» 2006/2007 vient de paraître !

« Heritage at Risk » édition spéciale 2007 : Le Patrimoine culturel et les désastres naturelsLa préparation aux risques et les limites de la prévention

désastres naturels on eu une influence durable sur l’histoire culturelle et sur notre conscience historique (Pompéi, Lisbonne, Messine, San Francisco...). Le nombre et l’intensité des catastrophes naturelles devraient continuer à croître au cours des changements climatiques qui sont désormais observés sur la terre. La force destructrice de ces manifestations est de plus en plus marquée dans nos consciences par la diffusion d’images médiatiques presque instantanée du monde entier. Les importants programmes internationaux de reconstruction constituent aussi un défi pour les professionnels de la conservation du patrimoine.

Au moment où les signes s’intensifient et

où les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes à travers le monde, la question des mesures préventives pour se protéger en cas de catastrophe se pose de plus en plus souvent, également dans le domaine du patrimoine culturel, et notamment en ce qui concerne les biens culturels immobiliers (bâtiments, villes et jardins historiques, paysages culturels). Les expériences dans ce domaine sont encore relativement dispersées, et il y existe un grand besoin de clarification pour un certain nombre de questions allant des possibilités et des limites des solutions techniques et, dans ce contexte, la destruction au nom de la prévention, jusqu’aux aspects éthiques du conflit potentiel entre la protection

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ICOMOS18nouvelles | news Juin 2008

des personnes et la protection des biens culturels. La conférence a abordé les aspects conceptuels, techniques et

Cette édition spéciale, imprimée en 2006, est consacrée au patrimoine architectural du XXe siècle, en particulier en Russie et dans les anciennes républiques soviétiques. Elle rassemble 38 contributions d’auteurs écrites en anglais, allemand et russe. La plupart des articles et des études de cas sont basées sur des documents présentés à la conférence de Moscou intitulée « Patrimoine en péril – Sauvegarde de l’architecture et du Patrimoine mondial du XXe siècle » et co-organisée par l’ICOMOS, qui s’est tenue en avril 2006 à l’occasion de la Journée internationale des monuments et des sites.

L’un des objectifs des documents présentés est de montrer la corrélation qui existait entre l’architecture et l ’urbanisme dans la jeune Union soviétique, tout en mettant l’accent sur les nombreux contacts professionnels qui avaient cours entre l’Allemagne et la Russie dans l’entre-deux guerres et immédiatement après la Deuxième Guerre mondiale.

Cette édition présente également les résultats préliminaires de l’actuel projet de recherche : « L’architecture du constructivisme Russe (Moscou 1 9 2 0 - 1 9 3 4 , l e s m a t é r i a u x d e construct ion, les techniques de construction et la conservation des

bâtiments) », actuellement dirigé par Anke Zalivako de l’Université technique de Berlin et parrainée par l’Association allemande de recherche (DFG).

Des documents de comparaisons et de référence sur des sites du XXe siècle inscrits ou candidats au Patrimoine mondial complètent cette publication. Avec des biens déjà inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial comme l’usine sidérurgique de Völklingen et le complexe industriel de la mine de charbon de Zollverein dans la catégorie du patrimoine industriel, ainsi que des biens de l’époque moderne comme le Bauhaus et ses sites à Weimar et Dessau, et le site de Rammelsberg, la République fédérale d’Allemagne a une longue expérience dans la gestion des sites du patrimoine mondial du XXe siècle.

La publication fournit des informations sur le patrimoine du XXe siècle menacé dans l’ancienne Union soviétique, en particulier sur des exemples d’architecture avant-garde à Moscou et à Saint-Pétersbourg célèbres dans le monde entier. En outre, cette documentation présente une étude des projets les plus encourageants de meilleures pratiques lancés avec succès par l’état ou des organisations non-gouvernementales et visant à sauver des monuments de l’architecture du XXe siècle menacés en Russie. Ceux-ci incluent des initiatives et des réseaux internationaux. Les cas présentés issus de longues années d’expérience dans la conservation et la sauvegarde des sites du patrimoine mondial du XXe siècle sont sources d’informations, de suggestions et

« Heritage at Risk » Edition spéciale 2006 : « Le patrimoine soviétique et le modernisme européen » est disponible en ligne

Pour acheter la publication (ISBN 978-3-940046-64-2) - voir http://www.tudpress.de ou contactez [email protected].

Il est également prévu que cette publication soit disponible, en format PDF téléchargeable, sur le site Web de l’ICOMOS.

Il est possible d’acheter la publication (ISBN 978-3-930388-50-9) sur le site suivant : www.baesslerverlag.de/buecher/ICOMOS et celle-ci est également disponible gratuitement au format PDF sur le site web de l’ICOMOS.

société: le travail de prévention ; 2. Les tremblements de terre ; 3. Les tempêtes et les inondations ; 4. La prévention des risques et les perspectives à long terme. Elle comprend aussi une annexe énumérant les Chartes internationales et les recommandations ainsi qu’une bibliographie sélective. Tous les documents sont en anglais, et certains également en allemand.

Pour consulter le rapport Heritage at Risk 2006/2007, le rapport Heritage at Risk spécial 2006 et les rapports précédents voir : www.international.icomos.org/risk/index.html.

organisationnels en partie grâce à des rapports pointus sur les dommages causés par les récentes catastrophes dans le monde.

Entre autre, les questions suivantes ont été débattues : • quelles conclusions sur la

prévention des catastrophes ? • les conséquences culturelles des

catastrophes, notamment en ce qui concerne le patrimoine culturel ?

• les limites de la sécurité et de la faisabilité ?

• évaluer les solutions techniques de prévention par rapport à leurs effets secondaires indésirables sur les biens à protéger

• les solutions de haute technologie par rapport aux méthodes traditionnelles ?

La publication est divisée en quatre chapitres : 1. Les catastrophes et la

d’assistance multiples. Il serait également souhaitable qu’ils renforcent les efforts de conservation accrus pris pour sauver les témoignages architecturaux de renommée internationale de l’ancienne Union soviétique.

Page 31: 16e Assemblée générale et Symposium scientifique

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Tandis que le Pérou bénéficie d’un prestige international pour son patrimoine culturel, en particulier pour ses sites et monuments préhispaniques, une série de facteurs met en danger la préservation de ses biens immobiliers. Ces problèmes sont liés à la politique culturelle qui a été mise en œuvre dans le pays et à l’attitude d’indifférence envers les valeurs sociales et culturelles de ce patrimoine par les divers gouvernements et la société civile elle-même. Il n’a pas été pris en compte que ces biens culturels constituent le registre matériel de la mémoire du pays, car ils sont les témoins de son histoire et jouent un rôle important dans le renforcement de l’identité et de la cohésion sociale ; conditions nécessaires à l’intégration nationale et à la promotion du développement économique et social. Ces attitudes sont apparentes dans:

Le tremblement de terre de 2007La catastrophe s’est produite le 15 août 2007 dans la zone centre-sud du pays, à 150 km au sud-ouest de Lima, en raison d’un tremblement de terre d’une intensité de 7,9 sur l’échelle de Richter et de répliques successives de magnitude 5 et 6. Le tremblement de terre a fait 595 morts, 1800 blessés, 76 000 maisons détruites et 319 886 autres endommagées; l’électricité à été coupée ainsi que les réseaux de téléphonie fixe et mobile et le transport routier interrompu. Les cadavres dans les rues et sur les places, les édifices effondrés dans les villes côtières telles que Pisco, Chincha, Ica et Cañete, ainsi que dans les villages des montagnes avoisinantes, tels que Lunahuaná, Pacarán, Zuniga et Yauyos, furent une vision d’horreur.

Même si l’on sait que la côte du Pérou est située dans ce qu’on appelle la ceinture de feu du Pacifique, l’une des zones sismiques les plus actives au monde, où des événements de ce type ont eu lieu tous les 100 ans, aucune évaluation n’avait été faite, ni aucune actions préventive prise Les ondes sismiques ont eu des résultats néfastes sur les vies et les structures.

Dans le domaine du patrimoine, les évaluations ont montré que beaucoup d’églises, construites depuis la période de la Vice-royauté, et certains sites archéologiques ont soufferts.

Les interventions de la société civile et de l’Etat face à la catastrophe ont

été insuffisantes. Dans les jours qui ont suivi le tremblement de terre, la Iglesia La Compañía de la ville de Pisco a été démolie en utilisant des engins lourds, en dépit du fait que les experts en avaient recommandé la restauration. Non seulement les toiles et les peintures n’ont pu être sauvées mais elles ont également été volées ou détruites.

De même, il fut annoncé la démolition du “templo del Señor de Luren”, haut symbole religieux. Une décision qui fut basée sur un rapport de l’Institut National de la Culture et qui indiquait que la reconstruction était irréalisable et décidait de son déclassement. Cette procédure est devenue chose courante dans le pays et mis en œuvre par cet organisme depuis plusieurs années.

Une nouvelle législationEn décembre 2007, la loi 29164 a été promulguée, sous le nom de «Loi sur la promotion du développement durable de services touristiques pour les biens immuables du patrimoine culturel national”. Elle vise à fournir des concessions pour la construction de restaurants et d’hôtels, d’un standing équivalent à quatre fourchettes ou étoiles, sur des sites archéologiques, et révèle chez certains politiciens un manque de connaissance des normes internationales dans la conservation du patrimoine culturel et dénote l’absence de concertation avec les professionnels spécialisés dans ce domaine.

Les interventions à LimaLa récente attaque sur l’intégrité du monument historique, connu sous le nom de « Parque de la Reserva », par la Municipalité de l’agglomération de Lima, en construisant de grands bassins d’eau qui ont modifié sa conception originale et sa présentation culturelle et historique. Suite à ce genre d’intervention, l’annonce faite par la Municipalité que d’autres interventions sont imminentes dans le Centre historique de Lima est très préoccupante. Ici, l’Institut National de la Culture a déclassé des maisons historiques afin qu’elles puissent être remplacées par de nouvelles constructions, ou a donné des permis d’intervention dans des bâtiments historiques, comme cela a été le cas avec la « Casona de la Universidad Nacional Mayor de San Marcos » qui a été restaurée à l’aide de matériaux modernes, sans tenir compte ni des critères d’authenticité ni de l’utilisation

de matériaux appropriés, mais avec du béton, du ciment et des briques. Les quartiers insalubres et les bâtiments surpeuplés de Lima ne justifient pas l’utilisation du « déclassement » ni de la démolition pour faire place à un progrès mal compris.

Ces actions montrent que dans la conservation du patrimoine culturel du pays, les critères techniques ne sont pas appliqués, mais qu’au contraire, par une vision erronée de la modernité, l’originalité, l’authenticité, l’intégrité et la stabilité des bâtiments sont attaquées. A ce facteur humain de mauvaises interventions vient s’ajouter l’utilisation de matériaux rigides, la négligence dans le suivi et la maintenance continus des sites et des monuments ; l’érosion par les intempéries (brusques variations de température, vent, humidité) ou des agents biologiques (insectes, guano des oiseaux), la détérioration du matériel du fait de l’usure et des transformations physico-chimiques.

Tous ces facteurs ont une incidence sur le patrimoine culturel de la nation. L’événement sismique de l’an dernier a eu un effet extrêmement destructeur car les conditions étaient propices en raison des facteurs naturels et humains ci-dessus mentionnés. Ces effets désastreux peuvent se reproduire n’importe où le long de la côte péruvienne, si l’on ne tient pas compte de la nécessité de préserver le patrimoine immobilier grâce à des interventions appropriées, régulièrement contrôlées, et de prendre les conseils de professionnels de la conservation. Il est donc nécessaire qu’ICOMOS Pérou soit soutenu par ICOMOS international, afin que nous puissions assumer une participation plus active.

Ruth Shady Solis Présidente d’ICOMOS Pérou.

Les menaces naturelles et celles causées par l’homme qui pèsent sur le patrimoine culturel du Pérou

Dernières nouvelles sur des désastres récents

L’église de Señor de Luren après le tremblement de terre en 2007

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Page 32: 16e Assemblée générale et Symposium scientifique

ICOMOS20nouvelles | news Juin 2008

Sungnyemun était la principale porte sud du mur d’enceinte de Hansung, l’ancien nom de Séoul, au cours de la Dynastie Joseon (1392-1910). La porte a été construite en trois ans, de 1395 à 1398. Certaines parties de celle-ci ont été réparées en 1447 et 1479, et en 1961, quand elle a fait de nouveau l’objet de rénovations, la Porte avait résisté à l’invasion japonaise de 1592, et la guerre de Corée entre 1950 et 1953. Par conséquent, Sungnyemun était le plus vieux bâtiment en bois à Séoul et avait une longue histoire avec ses citoyens.

Sungnyemun était composé de deux niveaux d’architecture en bois sur une base en pierre. Contrairement à d’autres Grandes Portes, son panneau suspendu sur lequel était inscrit son nom, était vertical, suivant les principes du Pungsu [Fengshui]. Durant sa dernière restauration de 1961 à 1963, toutes les parties ont été démontées, et soit réassemblées, soit ou remplacées par de nouveaux matériaux. A cette occasion, des croquis et une documentation détaillée de la Porte ont été réunis. Les matériaux d’origine qui ne furent pas réutilisés à l’époque ont été conservés avec les archives documentaires. Cette documentation complète et les matériaux originaux, tous stockés dans un autre lieu, sont désormais des informations très importantes pour aider à la reconstruction de la structure.

L’incendie a suscité beaucoup de tristesse et la plupart des Coréens

ressentent un profond chagrin suite à perte de Sungnyemun. Beaucoup n ’ont pas pu dormir e t ont même p leuré pendant des jours après l’incendie. De nombreux membres du public sont venus voir Sungnyemun pour expr imer leurs condoléances à la Porte i ncend iée avec des fleurs, des éloges, etc. Cela a influé sur l’attitude du gouvernement en ce qui concerne l’avenir de

Sungnyemun et sa gestion. Un grand nombre de personnes a exprimé son intérêt et son vif désir que Sungnyemun soit reconstruit et a demandé que l’on puisse suivre les avancées des travaux. Pour cette raison, le gouvernement a aménagé un point d’observation sur le site pour permettre aux citoyens d’assister aux travaux en cours et de voir les soins portés au site par les travailleurs.

Le gouvernement a déc idé de reconstruire la Porte en se basant sur les documents détaillés et les matériaux originaux stockés en 1961 lorsque les travaux de réparation avaient été terminés. Il va également engager une révision globale des systèmes

Sungnyemun (La Grande Porte Sud) à Séoul détruit par un incendie

Dans la nuit du 10 février 2008, la plupart des Coréens sont restés devant leur poste de télévision pour suivre l’incendie du Sungnyemun. Toutes les stations de radio et de télévision ont retransmis l’événement, en direct et en continu, à partir du site où l’incendie faisait rage de 20 h 48 le 10 février jusqu’à 2 h 05 le 11. Après seulement 5 heures et 17 minutes, le Trésor national n°1 de la République de Corée s’est effondré.

Sungnyemun après l’incendie en février 2008

Sungnyemun en mars 2006 lors de son ouverture au public

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de gestion du patrimoine culturel, notamment le patrimoine en bois.

Cet incendie et la perte d’un bien culturel si important sont un grand désastre et une expérience malheureuse pour la Corée et les Coréens. Toutefois, en raison de cet événement, tous les Coréens sont devenus plus conscients de l’importance et de la valeur des biens culturels. Les gouvernements nationaux et locaux sont également devenus plus préoccupés par la conservation du patrimoine culturel, et saisiront l’occasion pour inspecter tous les biens culturels et revoir leurs systèmes de gestion.

Par conséquent, le malheur de la perte de notre Trésor national n°1 semble être en passe de devenir une chance pour les autres biens restants du patrimoine culturel de la République de Corée.

Dans un passé récent, lorsque les gens pensaient à l’iconographie de Séoul ou de la Corée, ils avaient oublié notre Trésor national n°1, mais aujourd’hui il est redevenu un point de repère pour les Coréens et Sungnyemun est en train de devenir une nouvelle attraction touristique, tant pour la population locale que pour les étrangers.

Hae-Un RiiMembre du Comité Exécutif de l’ICOMOS et de l’ICOMOS Corée

Page 33: 16e Assemblée générale et Symposium scientifique

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L’une des tâches essentielles de l’ICOMOS dans le cadre de la Convention du Patrimoine mondial de 1972 est notre travail comme organisation consultative auprès du Comité du Patrimoine mondial et auprès de l’UNESCO sur des questions concernant le patrimoine culturel mondial, en particulier l’évaluation des monuments et des sites qui ont été inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial ou sont proposés pour inscription. Le mandat et la fonction des organisations consultatives que sont l’ICOMOS, l’UICN et l’ICCROM résultent des articles 8 (3), 13 (7) et 14 (2) de la Convention du Patrimoine mondial en rapport avec les paragraphes 30 et 31 des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial.

L’une des responsabilités des organisations consultatives est de « contrôler l’état de conservation des biens du Patrimoine mondial » (OG § 31). Le rôle de l’ICOMOS est décrit au paragraphe 35 : « Le rôle spécifique de l’ICOMOS dans le cadre de la Convention est le suivant : évaluer les biens proposés pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial, assurer le suivi de l’état de conservation des biens du Patrimoine mondial possédant une valeur culturelle, passer en revue les demandes d’assistance internationale présentées par les Etats parties et apporter sa contribution et son soutien aux activités de renforcement des capacités. » (OG § 35). Tout comme le spécifie l’article 5 de la Convention du Patrimoine mondial, les Etats parties s’occupent de la protection et de la conservation de la totalité du patrimoine culturel et naturel au sein de leurs territoires, c’est-à-dire pas uniquement des biens du Patrimoine mondial. Ainsi, chaque Comité national de l’ICOMOS a aussi - conformément à l’article 4 de nos statuts - une responsabilité spécifique en ce qui concerne les monuments et les sites de son pays, en coopération bien évidemment avec toutes les institutions concernées par la protection et la conservation.

Dans ces circonstances, basées sur les différentes expériences de leurs pays, des Comités nationaux individuels ont déjà développé des initiatives spéciales pour la gestion de l’état de conservation de biens du Patrimoine mondial dans leurs pays et ils ont indiqué les dangers imminents dans des rapports (quelques rapports ont aussi été publiés dans notre série Patrimoine en péril/Heritage at Risk). En somme, c’est un programme qui pourrait être appelé « suivi préventif ». Avec un mécanisme d’observation continue, un tel suivi préventif diffère du rapport périodique tel qu’il est décrit dans les Orientations (OG V, 199-210) et du suivi réactif (OG IV.A, 169-176). Car ce suivi préventif se rapporte non seulement aux biens individuels du Patrimoine mondial, mais conformément à l’article 5 de la Convention du Patrimoine mondial à la totalité du patrimoine culturel, - ce qui signifie que l’ICOMOS avec plus de 9000 membres

agit comme une sorte d’« observatoire général des monuments » scrutant l’état de conservation du patrimoine dans le monde entier.

L’obligation des Etats Parties de faire un rapport périodique résulte de l’article 29 de la Convention du Patrimoine mondial, et du chapitre V des Orientations (OG § 190,191 et 199-210). Indépendamment du rapport périodique, le Centre du Patrimoine mondial doit être informé, des circonstances exceptionnelles ou du travail « qui peut avoir un effet sur l’état de conservation d’un bien ». Le suivi réactif comprend toutes les procédures amorcées par les rapports des Etats parties à la Convention ou par des informations d’une tierce partie en ce qui concerne des mesures dans ou près des biens du Patrimoine mondial. Le Centre du Patrimoine mondial peut consulter les organisations consultatives en leur demandant leur évaluation de la situation. La pratique a montré, cependant, que la gestion du mandat de suivi conformément au suivi réactif ne conduit pas toujours aux résultats escomptés. Notamment pour des cas très problématiques, la procédure complète s’est avérée être trop lente et elle ne peut être appliquée seulement que dans des cas précis. Cependant, avec l’état de conservation de chaque bien du Patrimoine mondial, des problèmes mineurs ou majeurs et des menaces peuvent apparaître s’ils ne sont pas traités suffisamment en amont ou s’ils n’ont pas été identifiés assez tôt par les Etats parties ou par les autorités pour la protection et la conservation des monuments et des sites. En résumé, il existe de multiples menaces parfois très aiguës qui pèsent sur le tissu historique et habituellement ces problèmes ne sont pas mentionnés dans le processus du rapport périodique ; ils ne peuvent être résolus non plus à temps au sein du suivi réactif. Notamment pour des biens étendus, les valeurs qui définissent leur statut en tant que Patrimoine mondial, peuvent être affectées par un grand nombre de plans et de projets.

Donc, dans ce vaste domaine des problèmes de la conservation, une

observation dynamique continue doit avoir lieu, c’est-à-dire un suivi préventif, qui prend en considération les préoccupations plus générales de conservation et les critères spécifiques du Patrimoine mondial justifiant la Valeur Universelle Exceptionnelle. Dans la mesure où le patrimoine culturel mondial est concerné, cette tâche ne peut être prise en charge que par l’organisation consultative qu’est l’ICOMOS et son réseau mondial de plus de 9 000 membres organisés dans plus de 150 Comités nationaux et internationaux. Le mandat correspondant peut se comprendre par les articles de la Convention du Patrimoine mondial mentionnés ci-dessus, ainsi que celui prescrit par les Orientations « de surveiller l’état de conservation des biens du Patrimoine mondial » (OG § 31).

Après que le concept du suivi préventif ait été examiné au sein du Comité consultatif lors des réunions d’Edimbourg (2006) et de Pretoria (2007), il a été envoyé à tous nos Comités pour leur demander leurs commentaires (voir le message du Président en date du 31 août 2007), je voudrais encourager tous les membres de l’ICOMOS - compte tenu des nombreuses réactions positives (également lors de la récente réunion des organisations consultatives à Paris) - à prendre part dans cette importante tâche.

Nous espérons que tous les Comités nationaux de l’ICOMOS, dans des cas particuliers soutenus par les Comités scientifiques internationaux, seront attentifs à la tâche de suivi préventif à l’avenir. Après tout, les Comités nationaux, qui doivent s’occuper de l’état de conservation de la totalité des monuments et des sites dans leur pays, sont nos premiers contacts au niveau national. Les Comités nationaux peuvent également plus facilement obtenir les informations nécessaires sur l’état de conservation des biens du Patrimoine mondial dans leur pays. Et ils peuvent faire un rapport sur toutes les menaces et les problèmes actuels. Les rapports des Comités nationaux seront envoyés au secrétariat international de l’ICOMOS pour que notre siège à Paris puisse décider comment en informer le Centre du Patrimoine mondial. Ensuite, dans des cas particulièrement sérieux, la procédure décrite ci-dessus comme le suivi réactif pourrait s’appliquer. De notre point de vue et par expérience, impliquer les Comités nationaux de l’ICOMOS le plus tôt possible dans le suivi préventif, permettra, dans de nombreux cas, d’éviter des menaces et des conflits avec d’autres intérêts, grâce à des conseils appropriés.

Michael PetzetPrésident de l’ICOMOS

Le suivi préventif et le Patrimoine mondial

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ICOMOS22nouvelles | news Juin 2008

Nouvelles du Secrétariat Abonnez-vous à l’ICOMOS e-news ! À intervalles réguliers (plus ou moins toutes les 2 semaines) le secrétariat international de l’ICOMOS produit un bulletin d’information électronique avec des nouvelles des Comités nationaux et internationaux, des annonces de conférences et des publications intéressantes, etc. Depuis 2007, plus de 30 éditions ont été diffusées. C’est le moyen le plus facile et le plus rapide de rester informé des activités et initiatives de l’ICOMOS. Tous les membres sont vivement encouragés à s’inscrire gratuitement sur la liste de diffusion en envoyant un courriel (au format «texte brut» et pas «html») à [email protected] avec la phrase «subscribe doc-centre» dans le corps du message.

Le rapport annuel 2006 de l’ICOMOS est disponible sur notre site webLe rapport annuel fournit des informations sur les activités des organes statutaires de l’ICOMOS et des Comités nationaux et scientifiques qui nous ont envoyé un rapport, et bien sûr, sur les activités du Secrétariat international. Nos remerciements vont à Mme Joy Parry notre rédactrice bénévole. Le numéro 2007 est en cours de préparation.

Utilisez la base de données bibliographique du Centre de Documentation de l’ICOMOS pour vos travaux de rechercheEn un clic et à travers l’interface de recherche internet très conviviale – l’ensemble des 32 327 notices bibliographiques des documents disponibles au Centre est à votre disposition. En outre, plus de 1500 documents de l’ICOMOS peuvent maintenant être téléchargés directement à partir de la base de données ou par l’intermédiaire de la section des documents PDF sur notre site web. La base de données est disponible à l’adresse suivante : http://databases.unesco.org/icomos

Nouvelles études thématiquesArt Rupestre du Sahara et d’Afrique du NordL’étude Art Rupestre du Sahara et d’Afrique du Nord est désormais disponible sur le site web de l’ICOMOS à l’adresse suivante : http://www.icomos.org/studies/rockart-sahara-northafrica.htm

Cette étude fait suite à une première étude concernant la région Amérique latine et les Caraïbes. Elle rassemble des données sur des caractéristiques régionales de manière à préciser les liens qui existent entre les images de l’art rupestre, les conditions sociales et économiques et les caractéristiques régionales ou locales marquées, en particulier les croyances et les traditions religieuses et culturelles.

Pour comprendre ces l iens, des recherches approfondies portant sur leur contexte peuvent s’avérer nécessaires. Il

seulement en hongrois - faute de moyens financiers !). Nous sommes profondément reconnaissants à son épouse, Mme Vera Szekeres-Varsa, d’avoir donné son consentement pour créer et rendre public ces Archives, nous la remercions de tout cœur pour toute son aide et sa participation active pour que ce précieux héritage puisse désormais être mis ainsi à la portée de la profession et du grand public.

Le 9 décembre 2007, le village de Hollókö en Hongrie a célébré son inscription, en 1987, en tant que premier ensemble vernaculaire sur la Liste du Patrimoine mondial. À l’occasion de ce 20e anniversaire, le village a dédié son nouveau centre de visiteurs à András Roman, pour rendre hommage à son dévouement et à ses efforts engagés durant plusieurs décennies pour sauvegarder les valeurs du village et obtenir son inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

2008 – Année René Pechère - dédiée à l’art des jardins Pour marquer le 100e anniversaire de sa naissance, la Bibliothèque René Pechère organise tout au long de 2008 dans la région de Bruxelles-Capitale (Belgique) un programme d’expositions, de visites, de concours, de publications pour rendre hommage à l’une des plus grandes personnalités internationales dans le domaine de l’architecture des jardins et du paysage. Fondateur de l’IFLA (Fédération internationale des architectes paysagistes) en 1948 et, plus tard, du Comité ICOMOS-IFLA sur les jardins historiques (maintenant Comité ICOMOS-IFLA sur les paysages culturels) - et membre d’honneur de l’ICOMOS, René Pechère, à entre autres créé les jardins de l’Exposition universelle de 1958 à Bruxelles et en 1968, le remarquable «Jardin du Cœur» dédié à Alice Van Buuren. Le programme des célébrations vise non seulement à faire connaître et valoriser l’œuvre de René Pechère, mais aussi de mettre en exergue les espaces verts et jardins historiques de Bruxelles, ainsi que de promouvoir l’architecture des jardins et paysages.

Pour plus de renseignements: www.bvrp.net

est à espérer que ces études thématiques contribueront à identifier les sites où ces recherches seront utiles. Ce volume sur le Sahara et l’Afrique du Nord sera suivi en temps voulu par d’autres volumes portant sur le reste de l’Afrique, ainsi que sur d’autres parties du monde, dans le but d’identifier les sites apparaissant comme ayant le potentiel pour démontrer une valeur universelle exceptionnelle.

Paysages Culturels des Îles du PacifiqueL’étude thématique sur les Paysages Culturels des Îles du Pacifique réalisée par l’ICOMOS avec le soutien du Centre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO est désormais disponible sur le site web de l’ICOMOS à l’adresse suivante : http://www.icomos.org/studies/cultural-landscapes-pacific.htm

Appartenant aux régions les moins représentées sur la Liste du Patrimoine mondial, peu de pays des Îles du Pacifique ont documenté leurs sites du patrimoine culturel ou disposent d’une législation pour les protéger. Les caractéristiques et la diversité des sites du patrimoine culturel de la région ne sont donc pas bien connues. L’étude veut donner un aperçu des paysages culturels dans les Îles du Pacifique.

Ce volume offre des données comparatives pour permettre l’identification de biens culturels pour l’élaboration de proposition d’inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial et identifie en même temps des lacunes dans la connaissance actuelle de ces types particuliers de paysages culturels et/ou de sous-régions afin de définir des priorités pour des études plus détaillées.

En souvenir d’András RomanPour honorer, e t en souven i r, d’András Roman (ancien Président d’ICOMOS Hongrie et fondateur du Comité scientifique international sur les villes et villages historiques, ancien vice président de l’ICOMOS), décédé il y a deux ans, ICOMOS Hongrie a officiellement inauguré, le 7 décembre 2007, les «Archives András Roman» lors d’une petite cérémonie solennelle. Les Archives, situées dans l’ancien bureau d’András Roman au siège d’lCOMOS Hongrie, ont été créées pour sauvegarder sa bibliothèque, une collection de documents hongrois et internationaux, réunis tout au long de sa longue et riche vie professionnelle et dont il a pris grand soin jusqu’au dernier moment. La collection contient une documentation exceptionnelle et unique sur la conservation du patrimoine culturel, en particulier sur les activités d’ICOMOS en Hongrie et au niveau international, et en particulier sa collection privée de 5000 diapositives. Le catalogue de ce trésor peut être consulté sur le site web: www.romanandrasarchivum.hu (actuellement

La plaque des Archives András Roman

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23SELECTION DES OUVRAGES RECUS AU CENTRE DE

DOCUMENTATION DE L’ICOMOS

Editeur: Gaia Jungeblodt

Design: Midsea Books

Traductions et

corrections: Secrétariat

international de l’ICOMOS

Impression: Biedermann

Offsetdruck, Parsdorf,

Allemagne

Cultural heritage in the 21st Century: opportunities and challenges. Proceedings of the international conference held on 24-28 May 2006. Edité par Monika A. Murzyn & Jacek Purchla. Krakow : International Cultural Centre, 2007. 326 p. ISBN: 978-83-89273-46-8

Cet ouvrage examine les divers problèmes, opportunités et défis rencontrés dans le débat et les pratiques actuelles relatives au patrimoine à travers le monde. La première partie décrit le contexte général et les questions d’actualité essentielles à la compréhension du discours sur la culture, le patrimoine et l’identité, qui se tient au début du 21e siècle, non seulement en Europe mais partout dans le monde. Le deuxième chapitre traite de la situation et des évolutions en Europe centrale et orientale depuis 1989, mettant en lumière les nombreuses réalisations et les défis posés par la transformation économique et politique dans la région. Le troisième chapitre rassemble les actes de la première session scientifique officielle organisée par les membres du nouveau Comité scientifique de l’ICOMOS sur la théorie et la philosophie de la conservation, à Cracovie (Pologne) du 24 au 28 mai 2006, qui a traité des enjeux et problèmes actuels

en matière de protection du patrimoine, du point de vue théorique et pratique, dans différents contextes, circonstances et milieux culturels. La dernière partie du livre souligne l’importance croissante des organisations non gouvernementales et de la société civile dans la promotion des initiatives d’éducation au et de

protection du patrimoine.

Monuments et Sites Vol. XIII: Nuevas miradas sobre la autenticidad e integridad en el patrimonio mundial de las Américas/ New views on authenticity and integrity in the World Heritage of the Americas, San Miguel de Allende, Guanajuato, Mexico, Agosto 24-26, 2005. Édité par Francisco Javier Lopez Morales. ICOMOS, 2007. 192 p. (Monuments et sites; XIII)

Volume XIII, dans la série « Monuments et Sites » de l’ICOMOS, qui regroupe les actes de la réunion d’experts tenue à San Miguel de Allende, au Mexique, du 24 au 26 août 2005 sur le thème de l’authenticité et de l’intégrité dans le Patrimoine mondial des Amériques.

ICOMOS Lituanie : Kulturos paveldas ir visuomene XXI A., nacionaliniai ir tarptautiniai aspektai = Le patrimoine culturel et la société au 21e siècle, les aspects nationaux et internationaux. Vilnius: Lietuvos Nacionalinis Komitetas ICOMOS, 2006. 178 p. ISBN: 9955-624-69-8

Publié par le Comité National de l’ICOMOS en Lituanie, le présent ouvrage rassemble des contributions au sujet de la conservation et de la protection du patrimoine culturel au 21e siècle à l’échelle nationale et internationale.

ICOMOS Corée : Heritage and metropolis in Asia and the Pacific. ICOMOS Asia and the Pacific Regional Meeting, Seoul, May 29-June 1, 2007. Seoul: ICOMOS Korea, 2007. 285 p.

Ce sont les travaux de la réunion régionale des Comités ICOMOS d’Asie et du Pacifique qui s’est tenue à Séoul, en Corée, en 2007. Le thème de la réunion était la conservation et la gestion du patrimoine culturel dans

les métropoles de la région. Les questions examinées ont inclus le développement urbain, le tourisme culturel, les politiques, les outils, les programmes et les projets dans la région Asie-Pacifique.

World heritage and war: Linee guida per interventi a salvaguardia dei beni culturali nelle aree a rischio bellico. Edité par Fabio Maniscalco. Napoli: Massa Editore, 2007. 254 p. (Mediterraneum; 6). ISBN 88-87835-89-6

Le conflit armé est connu pour être parmi les principales causes des dommages faits à notre patrimoine culturel de par le monde. Ce volume traite des problèmes et des questions concernant la sauvegarde et la conservation du patrimoine culturel dans les zones de guerre. Un livre, à la fois rationnel et pragmatique dans ses recommandations, qui devrait devenir un outil précieux pour tous les personnels chargés de la protection et de la conservation des biens culturels, ainsi que pour tous ceux qui sont impliqués dans les projets de développement et les opérations de maintien de la paix dans le monde entier.

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Où se trouv

e l’esprit du lieu ?

Fin

ding the S

pirit of the place

¿D

ónde se oculta el espíritu del lugar?

Quebec2008.icomos.org

16e Assemblée générale et symposium scientifique internationalQuébec, Canada, 29 septembre au 4 octobre 2008

16th General Assembly and International Scientific SymposiumQuebec, Canada, September 29th to October 4th

16ª Asamblea General y Simposio científico internacionalQuébec, Canadá, 29 de septiembre al 4 de octubre de 2008

Une invitation An invitation Una invitación

Où se trouve l’esprit du lieu ?

Finding the Spirit of the place

¿Dónde se oculta el espíritu del lugar?

PROGRAMME PROGRAM PROGRAMA

Forum international International Forum Foro internacionaldes jeunes chercheurs of Young Researchers de los jóvenes investigadoreset professionnels and Professionals y profesionalesen patrimoine culturel in Cultural Heritage en patrimonio cultural

27 - 28 septembre / September / septiembre

Journée des Comités International Scientific Día de Comitésscientifiques internationaux Committees’ Day científicos internacionales

29 septembre / September / septiembre

Conférences d’ouverture Opening Lectures Conferencias de apertura30 septembre / September / septiembre

Symposium scientifique Scientific Symposium Simposio científico01 - 03 octobre / October / octubre

16e Assemblée générale 16th General Assembly 16a Asamblea general04 octobre / October / octubre

Tours post-conférence Post Conference Tours Tours post conferencia05 octobre / October / octubre