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Le recouvrement des créances publiques : un monopole qui ne peut plus durer !
Le recouvrement des créances publiques doit être ouvert à tous les professionnels du secteur afin de privilégier la voie amiable. Cette mesure permettrait à l’État de contenir ses frais de recouvre-ment ainsi que d’améliorer son taux de recouvrement des amendes et des condamnations judiciaires.
En l’état actuel du droit, l’engagement des procédures néces-
saires au recouvrement des créances publiques (impôts directs,
amendes et condamnations pécuniaires, produits communaux,
etc.) incombe exclusivement aux huissiers des finances publiques,
appelés jusqu’en 2010 « huissiers du Trésor ».
Toutefois, depuis la loi n° 2004-1485 du 30 décembre 2004 de
finances rectificative pour 2004, qui vise à améliorer les procé-
dures de recouvrement au bénéfice de l’État, les huissiers de justice
peuvent intervenir, à côté des huissiers des finances publiques, dans
le recouvrement des créances de l’État susceptibles de faire l’objet
d’un recouvrement forcé et leur rôle est croissant dans la phase
comminatoire ou amiable de la procédure.
En ce qui concerne les collectivités territoriales et les établissements
de santé, le droit actuel prévoit aussi l’intervention des huissiers de
justice dans la phase amiable du recouvrement de certaines créances.
L’activité de recouvrement des créances publiques n’est, à ce jour,
pas ouverte par la loi aux sociétés de recouvrement de la FIGEC, les-
quelles sont exclues des appels d’offres pour les marchés concernés.
Le débat actuel sur les conditions d’amélioration du recouvrement
des créances publiques conduit à s’interroger sur la répartition des
interventions entre le secteur public et le secteur privé. Les socié-
tés privées de recouvrement de créances souhaitent ainsi pouvoir
également accéder au marché du recouvrement des créances
publiques.
GESTION DE CRÉANCES
2016 chargée ! 2017 incertaine ?
Nathalie Lameyre,Présidente de la Figec.
Rarement nos trois activités - information d’entreprise,
gestion de créances et enquête civile - n’ont été confron-
tées à autant d’évolutions et d’enjeux, de contraintes et
d’incertitudes.
Évolutions réglementaires.Une kyrielle de nouveaux textes a « pollué » jour après
jour la visibilité et la compétitivité de nos entreprises :
nouvelle procédure simplifiée de recouvrement des petites
créances, accès aux comptes confidentiels, formation
continue obligatoire pour les enquêteurs civils…
Open data.Les discussions sur l’ouverture des données publiques se
poursuivent et nos entreprises spécialisées en informa-
tion d’entreprise, se retrouvent au cœur de ces débats,
souhaitant continuer à exercer sereinement leur activité,
dans l’intérêt légitime des acteurs économiques que sont
leurs clients.
Incertitudes politiques.Les prochaines échéances électorales françaises risquent
de rebattre totalement les cartes. Qu’en sera-t-il de nos
problématiques entrepreneuriales ?
Contexte économique.Nos entreprises continuent à opérer dans un milieu ins-
table et contraint, aux perspectives de croissance faibles.
Dans cet environnement plus que « turbulent », la prise de
conscience des acteurs politiques, mais aussi économiques,
de la problématique des impayés, des délais de paiement
et de leur impact sur l’économie réelle, est nécessaire.
Les Pouvoirs Publics ont plus que jamais besoin de notre
expertise pour arrêter leur décision à la lumière de la réa-
lité du terrain. En mobilisant les forces de la FIGEC, nous
continuerons à être au cœur du débat public en France
comme en Europe.
Très belle année 2017.
É D I T O R I A L
Newsletter de la Fédération Nationale de l’Information d’Entreprise, de la Gestion de Créances et de l’Enquête Civile
#14 • JANVIER 2017
ENQUÊTE CIVILE
Des obligations de formation renforcées, plus de garanties pour les donneurs d’ordre
La profession d’enquêteur civil est
devenue ces dernières années une
profession réglementée et reconnue avec
notamment l’arrivée de la loi n° 2003-
239 du 18 mars 2003, issue de la Loi sur
la Sécurité intérieure (qui modifie la loi
n° 83-623 du 12 juillet 1983). Ainsi, l’activité
est très fortement encadrée d’une part par
le Conseil National des Activités Privées
de Sécurité (CNAPS), et d’autre part par
la Commission Nationale de l’Informatique
et des Libertés (CNIL). Parallèlement au
cadre réglementaire, le métier « d’enquê-
teur civil » a lui aussi nettement évolué
dans son contenu avec les récentes lois
sur la déshérence de 2007 qui se sont
vues renforcer par le dispositif Eckert de
juin 2014.
De cette manière, la société, personne
morale, doit détenir une autorisation d’exer-
cer, au même titre que le(s) dirigeant(s),
un agrément. De leur côté, les collabo-
rateurs participant à l’activité d’enquête
doivent être titulaires d’une carte profes-
sionnelle délivrée par le CNAPS, à l’issue
d’un cursus de formation de 5 semaines
leur permettant d’accéder au Certificat de
Qualification Professionnelle « Enquêteur
Civil ». Chaque autorisation dispose d’une
durée de validité spécifique.
Le décret d’application n° 2016-515 publié
le 28 avril 2016, apporte des modifications
au Livre VI du Code de Sécurité Intérieure.
La carte professionnelle détenue par un
enquêteur civil est renouvelable tous les
5 ans à condition d’effectuer un stage
de maintien et d’actualisation des com-
pétences, et ce à partir du 1er juillet 2017.
Mais compte tenu de la proximité de cette
échéance du 1er juillet 2017, il est apparu
logique et naturel, pour la FIGEC, d’en-
visager et de proposer au Ministère de
l’Intérieur, une mise en œuvre progressive
de ce dispositif intégrant des dispositions
transitoires par rapport au renouvellement
des cartes professionnelles de 2017.
La FIGEC a attiré l’attention du Ministère de
l’Intérieur sur le fait qu’il est indispensable
de sauvegarder la continuité d’activité car
pour la plupart des entreprises, le renou-
vellement des cartes se fera pour plus de la
moitié, voire les trois-quarts, de leur effectif
en 2017. Aussi les propositions exprimées
par la FIGEC envisagent de permettre
aux entreprises concernées d’obtenir le
renouvellement des cartes professionnelles
de leurs collaborateurs tout en assumant
dans le temps les nouvelles obligations de
formation. Il serait en effet dommage que
seules les entreprises vertueuses payent
au prix fort la mise en place d’un dispositif
de formation continue. La FIGEC espère
être entendue sur ce sujet.
Parallèlement, la FIGEC s’est montrée par-
ticulièrement attentive et concernée suite
à la publication de l’arrêté du 1er juillet 2016
relatif à la certification des organismes de
formation au métier de l’enquête civile.
Plusieurs réunions de travail ont d’ailleurs
eu lieu avec les services du CNAPS afin
d’attirer l’attention de cette autorité, en
charge non seulement de la délivrance
des titres mais aussi des contrôles au sein
de la profession, sur l’importance et l’at-
tachement de ses membres, à préserver
et promouvoir le volet réglementaire de
cette profession et ce notamment dans le
cadre de leurs relations avec les donneurs
d’ordre.
Parmi les activités des entreprises de la FIGEC, l’enquête civile consiste à rechercher pour le compte de tiers des informations portant sur des personnes physiques ou morales et ce en vue de la défense de leurs intérêts et donc de faciliter l’exécution d’un contrat ou d’une décision de justice.
2 Newsletter de la Fédération Nationale de l’Information d’Entreprise, de la Gestion de Créances et de l’Enquête Civile • #14 • JANVIER 2017
La loi pour une République numérique,
dite « loi Lemaire » a été promulguée.
Les décrets d’application vont maintenant
être rédigés.
Dans son article 6, cette loi dispose que
lorsque des documents comportent des
données à caractère personnel, ils ne
peuvent être rendus publics qu’après avoir
fait l’objet d’un traitement permettant
de rendre impossible l’identification des
personnes physiques, sauf pour certaines
catégories de documents, dont la liste
sera fixée dans un décret à venir.
Les sociétés spécialisées en information
de solvabilité et de prévention de défail-
lance de la FIGEC collectent, agrègent,
contrôlent, qualifient, « raffinent » et ana-
lysent, sur l’ensemble des entités écono-
miques françaises, des données publiques
brutes, issues entre autres du répertoire
SIRENE de l’INSEE, des annonces BODACC,
du Registre National du Commerce et des
Sociétés géré par l’Institut National de la
Propriété Industrielle etc., et des données
économiques, financières et privées.
Les données, rendues intelligibles et
exploitables par ces mêmes sociétés, sont
délivrées aux travers de services à valeur
ajoutée destinés à répondre aux besoins
des différents acteurs économiques :
entreprises de toutes tailles, banques,
assurances, administrations, collectivités…
L’objectif de la publicité légale est de
rendre l’information accessible à tout
tiers, quel qu’il soit, et, en particulier, le
fait que telle personne physique (entre-
preneur individuel, dirigeant social d’une
société, personne ayant un mandat dans
une association etc.) a telle fonction dans
telle entité.
Dans ce cadre, ces données personnelles
publiques d’intérêt général, hors adresse
personnelle bien sûr, ne sauraient être
anonymisées et doivent pouvoir être réu-
tilisées/rediffusées à l’identique par les
acteurs privés. En effet, il ne s’agit pas
ici de considérer ces personnes dans le
cadre de leur activité privée et domestique
mais uniquement dans le cadre de leur
fonction/mandat.
Du fait du statut particulier de ces don-
nées personnelles, toute modification
ou suppression ne pourrait dès lors être
effectuée qu’auprès de l’Autorité Publique
en charge du répertoire ou du registre
public, à charge pour elle de communiquer
les évolutions aux acteurs privés via les
mises à jour.
La FIGEC se tient à la disposition des
acteurs publics intervenant dans le cadre
de l’ouverture des données publiques, afin
qu’une solution équilibrée soit trouvée
entre réutilisation de données personnelles
de publicité légale et protection de la vie
privée, en se basant par exemple sur la
finalité du traitement, et que des solutions
pratiques soient développées au bénéfice
de tous : personnes physiques, sources
publiques, réutilisateurs-rediffuseurs et
clients de ces derniers.
Vous avez dit anonymisation ?INFORMATION D’ENTREPRISE
Les données personnelles soumises à publicité légale, hors adresse personnelle bien sûr, doivent pouvoir être réutilisées à l’identique par les sociétés spécialisées en information de solvabilité et de prévention de défaillance, dès lors que les prestations développées ne sont pas à usage de prospection commerciale.
3Newsletter de la Fédération Nationale de l’Information d’Entreprise, de la Gestion de Créances et de l’Enquête Civile • #14 • JANVIER 2017
AEGIRAGRECOALEKTUM RECOUVREMENTALTARESAMO & SOFTARCA CONSEILATERBALBEC ASSET MANAGEMENTBEICCASH & COLLECTCAM - CREDIREC ASSET MANAGEMENTCEF - CENTRE D'ETUDES FINANCIERESCOFARIS FONCIERECOFARIS EVALUATIONCOMPTOIR FIDUCIAIRE DE PARISCONCILIANCONTENTIA CREDDEL CREDITSAFE FRANCEDETECNETELLISPHEREEOS CREDIRECEFFICOEURORECXFILACTIONFRANCE CONTENTIEUX GARNEM GP INFO FINANCE GROUPE PROFIL FRANCEGROUPE NACCGSR - GROUPE SERVICE RECOUVREMENTHEFRINGHOIST FINANCEIJCOF BANQUES ET ASSURANCESIJCOF CORPORATEINFOLEGALEINTERSUD SERVICESINTRUM JUSTITIALBO FINANCES - GROUPE CONCILIA MDMANAGEOMCSMINERVA ATHENANACCOI2R - CABINET LEFRANCOISOVERLANDPROMONTORIA MCSPROMONTORIA MCS HOLDINGRECOCASHSCIRSCORES & DECISIONSSIP - SOCIETE D'INVESTIGATION PRIVEESOCIETE.COMSOCOGESTIONSOGEDISOGEFY SOMECO - GROUPE ABRISUD CONTENTIEUX - GROUPE CONCILIA MDTDA CONSEILURIOSYSA CONSEIL
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Les administrateurs de la FIGEC
De gauche à droite : Mourad Ben-Nessib (Comptoir Fiduciaire de Paris) récemment remplacé par Yvan Parrot, Patrice Costard (Filaction), Trésorier, Olivier Oria (Ater), Sébastien Bouchindhomme, Délégué Général de la FIGEC, Frédéric Kocévar (Concilian), Sébastien Dirand (Contentia), Secrétaire adjoint, Jean-Marc Romano (Effico), Valérie Attia (Ellisphere), Nathalie Lameyre (EOS-Credirec), Présidente, Anne Williart (Intrum-Justitia), Secrétaire, Charles Battista (Altares), Vice-Président, Françoise Ayrinhac, Assistante de la FIGEC.
En avant l’Europe !La FIGEC a participé ces derniers mois activement aux tra-
vaux de la FENCA (Federation of European National Collection
Associations) et de la FEBIS (Federation of Business Information
Service). Ces deux fédérations regroupent au niveau européen
toutes les fédérations nationales et les principaux acteurs de
l’information d’entreprise et de la gestion de créances.
La FIGEC a soutenu le nouveau bureau de la FENCA, élu en septembre 2016. De gauche à droite : Piotr Badowski, Rayna Mitkova-Todorova, Erwin Falkner, Leigh Berkley, Matija Arapović.
Federation of European National Collection Associations