117 influence de l’équilibre pelvien sur la mesure tomodensitométrique de l’orientation des...

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S85 pendants (moyenne + intervalle de confiance à 95 %). Pour cha- que paramètre, le test de Wilcoxon apparié a été utilisé pour étudier la reproductibilité inter-observateur. Le test de corréla- tion des rangs de Spearman a été utilisé pour étudier les relations entre les deux paramètres (moyennés entre les deux observa- teurs). RÉSULTATS. L’angle de Lewinnek moyen était en moyenne de –0,4°± 20,5° (différence inter-observateur moyenne : 2,5° ± 12,2° significative). La pente sacrée moyenne était 34,8° ± 21,2° (différence inter-observateur moyenne : 0,04° + 2,6° non significative). La corrélation entre les deux paramètres était significative, mais faible (r = 0,188 ; p < 0,001 ; R 2 = 0,03). DISCUSSION. La mesure des deux paramètres sur la même radiographie entraînait un probable biais de mesure : l’effet de double contour lié à la projection des épines iliaques était défa- vorable à la reproductibilité radiologique du plan de Lewinnek. Cependant, l’utilisation compensatoire des valeurs moyennées pour deux observateurs a mis en évidence un coefficient de cor- rélation r faible. De plus, la significativité statistique de r ne doit pas masquer la très large insuffisance du coefficient de détermi- nation R 2 dont la valeur était quasi nulle. CONCLUSION. Avec ses repères anatomiques superficiels, le plan de Lewinnek permet facilement la détermination peropéra- toire de la position du bassin dans l’espace. À ce titre, il mérite probablement son utilisation pour l’arthroplastie assistée par ordi- nateur en ce qui concerne la réalisation du geste. Mais notre étude montre sa variabilité par rapport au repère fonctionnel de la pente sacrée, ce qui ne permet probablement pas d’utiliser directement le plan de Lewinnek pour la planification chirurgicale. 117 Influence de l’équilibre pelvien sur la mesure tomodensitométrique de l’orientation des cupules de PTH : analyse de 56 prothèses instables et 59 cas témoins Yannick PINOIT *, Olivier MAY, Philippe LAFFARGUE, Julien GIRARD, Tarek ALA EDDINE, Anne COTTEN INTRODUCTION. Le but de ce travail était d’intégrer les variations dynamiques de l’orientation pelvienne lors de la mesure tomodensitométrique de la position des implants d’une prothèse totale de hanche. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Cinquante-cinq PTH instables (33 luxations postérieures et 22 antérieures) et 59 PTH stables ont été analysées. Une radiographie de bassin de profil en charge avec calcul de la version pelvienne était réalisée (ligne centre des têtes, centre de S1/verticale). Une coupe « habituelle » était réalisée, puis sur le scoutview une coupe perpendiculaire à l’axe pelvien « coupe anatomique », enfin cette coupe était modifiée de la valeur de la version pelvienne : antéversion « fonctionnelle » simulant le passage en orthostatisme. L’antéversion du pivot fémo- ral était mesurée. RÉSULTATS. Les paramètres « antéversion habituelle », « anatomique » et « fonctionnelle » avaient une influence signi- ficative sur la survenue et le sens des luxations, pas le pivot fémoral. Pour les instabilités postérieures, 8 cupules étaient anté- versées de moins de 20° et deux cupules rétroversées selon la coupe « habituelle », la coupe « anatomique » montrait 18 cupu- les avec une antéversion inférieure à 15° et 7 cupules rétrover- sées, rétablissant la réalité dans 50 % des cas. L’antéversion « anatomique » traduit l’anteversion du bassin (retroversion de la cupule) lors de l’orthostatisme. Pour les instabilités antérieures, la coupe « fonctionnelle » montrait 16 cupules antéversées de plus de 30°, pour seulement 11 sur la coupe « habituelle ». La coupe « fonctionnelle » traduit la rétroversion moins fréquente (8 % des sujets sains) du bassin (hyperantéversion de la cupule) lors de l’orthostatisme. La mesure « fonctionnelle » des 59 PTH stables révélait 12 fois une antéversion excessive (>30°). DISCUSSION. L’orthostatisme fait varier la position du bassin de 18 à 30° (92 % des sujets s’antéversent). La coupe « habituelle » rend peu compte des positions de la cupule. La mesure « anatomique » est utile lors des luxations postérieures et la mesure « fonctionnelle » lors des luxations antérieures. Douze des 35 cupules (PTH stables) avec antéversions « habituelles » normales étaient trop antéversées selon la coupe « fonctionnelle ». Sur 55 PTH instables, une tomodensitométrie normale aurait méconnu 5 rétroversions, 10 antéversions insuffisantes, et 5 hype- rantéversions (36 % des cas). CONCLUSION. Ce protocole permet de comprendre les mal- positions prothétiques à l’origine des épisodes d’instabilité pour des implants qui apparaissent bien positionnés sur des coupes tomodensitométriques standard. 118 Confrontation de la planification radiographique préopératoire et des données postopératoires lors de la mise en place des prothèses totales de hanche non cimentées Romain DEBARGE *, Sébastien LUSTIG, Philippe NEYRET, Tarik AIT SI SELMI INTRODUCTION. La planification permet de déterminer la longueur du col, la taille et le type d’implants à utiliser. À partir d’une série prospective de patients opérés d’une prothèse totale de hanche (PTH), nous avons étudié la conformité de la pro- grammation et cherché à préciser si les divergences constatées conduisaient à des défauts de réalisation. Nous avons également évalué l’efficacité avec laquelle la programmation permettait de positionner correctement les implants. * Marc-Antoine Rousseau, Service d’Orthopédie et Traumatologie, Hôpital Pitié Salpêtrière, 47, boulevard de l’hôpital, 75013 Paris. * Yannick Pinoit, Service d’Orthopédie C, Hôpital Roger Salengro, Chru de Lille, 59037 Lille.

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Page 1: 117 Influence de l’équilibre pelvien sur la mesure tomodensitométrique de l’orientation des cupules de PTH : analyse de 56 prothèses instables et 59 cas témoins

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S85

pendants (moyenne + intervalle de confiance à 95 %). Pour cha-que paramètre, le test de Wilcoxon apparié a été utilisé pourétudier la reproductibilité inter-observateur. Le test de corréla-tion des rangs de Spearman a été utilisé pour étudier les relationsentre les deux paramètres (moyennés entre les deux observa-teurs).

RÉSULTATS. L’angle de Lewinnek moyen était en moyennede –0,4° ± 20,5° (différence inter-observateur moyenne : 2,5°± 12,2° significative). La pente sacrée moyenne était 34,8°± 21,2° (différence inter-observateur moyenne : 0,04° + 2,6° nonsignificative). La corrélation entre les deux paramètres étaitsignificative, mais faible (r = 0,188 ; p < 0,001 ; R2 = 0,03).

DISCUSSION. La mesure des deux paramètres sur la mêmeradiographie entraînait un probable biais de mesure : l’effet dedouble contour lié à la projection des épines iliaques était défa-vorable à la reproductibilité radiologique du plan de Lewinnek.Cependant, l’utilisation compensatoire des valeurs moyennéespour deux observateurs a mis en évidence un coefficient de cor-rélation r faible. De plus, la significativité statistique de r ne doitpas masquer la très large insuffisance du coefficient de détermi-nation R2 dont la valeur était quasi nulle.

CONCLUSION. Avec ses repères anatomiques superficiels, leplan de Lewinnek permet facilement la détermination peropéra-toire de la position du bassin dans l’espace. À ce titre, il mériteprobablement son utilisation pour l’arthroplastie assistée par ordi-nateur en ce qui concerne la réalisation du geste. Mais notre étudemontre sa variabilité par rapport au repère fonctionnel de la pentesacrée, ce qui ne permet probablement pas d’utiliser directementle plan de Lewinnek pour la planification chirurgicale.

117 Influence de l’équilibre pelvien surla mesure tomodensitométrique del’orientation des cupules de PTH :analyse de 56 prothèses instableset 59 cas témoins

Yannick PINOIT *, Olivier MAY,Philippe LAFFARGUE, Julien GIRARD,Tarek ALA EDDINE, Anne COTTEN

INTRODUCTION. Le but de ce travail était d’intégrer lesvariations dynamiques de l’orientation pelvienne lors de lamesure tomodensitométrique de la position des implants d’uneprothèse totale de hanche.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Cinquante-cinq PTH instables(33 luxations postérieures et 22 antérieures) et 59 PTH stables ontété analysées. Une radiographie de bassin de profil en charge aveccalcul de la version pelvienne était réalisée (ligne centre des têtes,centre de S1/verticale). Une coupe « habituelle » était réalisée,puis sur le scoutview une coupe perpendiculaire à l’axe pelvien

« coupe anatomique », enfin cette coupe était modifiée de lavaleur de la version pelvienne : antéversion « fonctionnelle »simulant le passage en orthostatisme. L’antéversion du pivot fémo-ral était mesurée.

RÉSULTATS. Les paramètres « antéversion habituelle »,« anatomique » et « fonctionnelle » avaient une influence signi-ficative sur la survenue et le sens des luxations, pas le pivotfémoral. Pour les instabilités postérieures, 8 cupules étaient anté-versées de moins de 20° et deux cupules rétroversées selon lacoupe « habituelle », la coupe « anatomique » montrait 18 cupu-les avec une antéversion inférieure à 15° et 7 cupules rétrover-sées, rétablissant la réalité dans 50 % des cas. L’antéversion« anatomique » traduit l’anteversion du bassin (retroversion de lacupule) lors de l’orthostatisme. Pour les instabilités antérieures,la coupe « fonctionnelle » montrait 16 cupules antéversées deplus de 30°, pour seulement 11 sur la coupe « habituelle ». Lacoupe « fonctionnelle » traduit la rétroversion moins fréquente(8 % des sujets sains) du bassin (hyperantéversion de la cupule)lors de l’orthostatisme. La mesure « fonctionnelle » des 59 PTHstables révélait 12 fois une antéversion excessive (>30°).

DISCUSSION. L’orthostatisme fait varier la position du bassinde 18 à 30° (92 % des sujets s’antéversent). La coupe« habituelle » rend peu compte des positions de la cupule. Lamesure « anatomique » est utile lors des luxations postérieures etla mesure « fonctionnelle » lors des luxations antérieures. Douzedes 35 cupules (PTH stables) avec antéversions « habituelles »normales étaient trop antéversées selon la coupe « fonctionnelle ».Sur 55 PTH instables, une tomodensitométrie normale auraitméconnu 5 rétroversions, 10 antéversions insuffisantes, et 5 hype-rantéversions (36 % des cas).

CONCLUSION. Ce protocole permet de comprendre les mal-positions prothétiques à l’origine des épisodes d’instabilité pourdes implants qui apparaissent bien positionnés sur des coupestomodensitométriques standard.

118 Confrontation de la planificationradiographique préopératoire etdes données postopératoires lorsde la mise en place des prothèsestotales de hanche non cimentées

Romain DEBARGE *, Sébastien LUSTIG,Philippe NEYRET, Tarik AIT SI SELMI

INTRODUCTION. La planification permet de déterminer lalongueur du col, la taille et le type d’implants à utiliser. À partird’une série prospective de patients opérés d’une prothèse totalede hanche (PTH), nous avons étudié la conformité de la pro-grammation et cherché à préciser si les divergences constatéesconduisaient à des défauts de réalisation. Nous avons égalementévalué l’efficacité avec laquelle la programmation permettait depositionner correctement les implants.

* Marc-Antoine Rousseau, Service d’Orthopédieet Traumatologie, Hôpital Pitié Salpêtrière, 47,

boulevard de l’hôpital, 75013 Paris.

* Yannick Pinoit, Service d’Orthopédie C,Hôpital Roger Salengro, Chru de Lille, 59037 Lille.